L’APPORT DU COACHING MENTAL DANS LE SPORT DE HAUT NIVEAU
« L’APPORT DU COACHING MENTAL DANS LE SPORT DE HAUT NIVEAU
Sommaire
- Présentation des enjeux du coaching mental 6
- 1. Le coach mental par rapport au coach physique. 6
- 2. La contribution du coaching mental pour un sportif professionnel 6
1.2.1. Aide et levier de changement : 6
1.2.2. Une préparation psychologique. 7
2.1.1. Matériels et méthodes : 8
2.1.2. Résultats (l’intégrale de l’interview est énoncée en annexe 2): 9
2.3.1. Méthodologie d’enquête : 13
2.3.3. Le coach mental du point de vue médical : 15
Critères de catégorisation dans le SHN : 24
Entretien professionnel avec Teddy Pierre-Marie Riner un SHN actuel. 24
INTRODUCTION
Le sport de haut niveau (SHN) est un art dans l’exploitation sportive, une forme de conversion du sport dans le monde professionnel. Le sportif à haut niveau, se spécialise à cette fin en suivant le parcours d’excellence sportive (PES) ; avec les formalités d’inscription dans la liste ministérielle des sports et fédérations sportives. Ainsi, il pourrait bénéficier des aides et soutien de la part de l’Etat pour mieux le préparer à représenter sa patrie à haut niveau, dans un contexte international. Le SHN est catégorisé en Elite, Sénior, Jeune et Reconversion selon les âges et performances de l’impétrant. (cf. annexe 1)
En Europe, le traité de Lisbonne de 2009 stipulait même que le sport fait explicitement partie des compétences d’appui de l’Union européenne. En 2013, on comptait plus de 6900 sportifs à haut niveau dont 64% d’hommes et 36% de femmes.
De ce fait, les aptitudes ne se focalisent plus aux compétences physiques et sportives mais s’élargissent également sur le plan mental et social,… en tout professionnel. Au niveau international, la différence entre une performance excellente et une performance moyenne réside souvent dans la capacité des athlètes à oublier leurs erreurs et à puiser dans leurs ressources d’énergie durant les moments cruciaux.
Outre les préparations physiques gérées par le coach sportif, l’individu doit se conformer aux préparations psychologiques faisant appel à un coach mental. En effet, l’entrainement mental renforce les mécanismes physiologiques, psychologiques et comportementaux d’adaptation aux situations.
C’est dans ce contexte qu’a été choisi le thème de cette étude visant à approfondir une analyse sur « l’apport du coaching mental dans le sport de haut niveau ». Ainsi la présente étude se propose d’analyser les enjeux de l’entrainement mental en démontrant ses utilités et contributions dans la formation d’un sportif à haut niveau. La question définissant la problématique est : « Quels sont les aspects positifs du coaching mental dans le sport de haut niveau ? » Ainsi, nous allons déterminer la nécessité de l’apport du coaching mental, en considérant les circonstances et les entendements.
L’approche méthodologique sa basera en premier lieu sur des recherches bibliographiques des ouvrages, des statistiques et des concepts des différents auteurs à ce sujet. On enchainera ensuite par une méthode qualitative en effectuant des entretiens auprès des sportifs et médecin de sport dans le SHN afin de confronter les théories aux témoignages des acteurs.
Ainsi, le plan comportera 3 parties :
- La première partie sera dédiée à la présentation des enjeux du coaching mental en distinguant les rôles du coach mental par rapport au coach physique. Seront définis ensuite les contributions du coach mental pour un sportif professionnel et la partie sera clause par une détermination de « préparation psychologique ».
- La deuxième partie présentera une étude de cas concrets en exposant les points de vue d’un ancien sportif, les avis d’un sportif actuel, pour achever avec un avis médical.
- Après la définition de ces différents concepts en SHN, la troisième partie traitera les véritables procédés dans l’accompagnement mental d’un sportif à haut niveau comme la concentration, la gestion de stress, les contre-performances, les blessures et la démotivation.
CHAPITRE 1
Tout d’abord, l’entraineur appelé également coach est celui qui enseigne la discipline, la méthodologie, les techniques et stratégies pour pouvoir pratiquer le sport réellement. Souvent, il fait ou faisait partie des grands clubs et accompagne le sportif de haut niveau dans tout son parcours en tant que manager. C’est à dire qu’il va avoir à gérer une équipe tout comme un chef d’entreprise va avoir à manager sa société.
L’’entraîneur est motivé par le souci d’excellence, de maitrise et de réussite. Il s’engage avec le coaché en mobilisant toutes les ressources convenables, en maintenant ses efforts dans le temps, jusqu’à la rencontre où le sportif va enfin affronter tout seul son (ses) adversaire(s).
Toutefois, les individus sont généralement classés en 2 types (selon SELIGMAN, 1991) ceux qui ont tendance à l’optimisme et ceux avec une tendance au pessimisme. Ces distinctifs naturelles peuvent se présenter d’une part comme un atout pour le sportif, mais il se peut aussi d’autre part qu’elles constituent un frein pour sa motivation et son exploit pour le jour J.
C’est dans ce contexte, que le coach mental se doit d’intervenir pour toute la préparation psychologique du sportif à haut niveau. Le sport de niveau est caractérisé par la complexité d’atteinte des objectifs avec plénitude de ses moyens physiques et mentaux. L’individu doit croire qu’il a les ressources et les opportunités favorables pour y parvenir sans pour autant se surestimer.
L’idée fondamentale concernant l’entrainement psychologique des sportifs consiste à penser que les individus doivent essayer d’agir sur ses croyances, de développer ses sentiments de confiance en soi. « Avoir un mental d’acier, avoir des nerfs d’acier, supporter la pression permettent de dépasser encore ses propres limites par le corps, mais par ce qui peut venir polluer le mental ».
À la différence de l’entraîneur, il ne doit pas en principe être engagé dans le processus de sélection et s’agit en général une personne accédant facilement à la confiance de l’impétrant, sans enjeu de sélection. Son métier se conçoit sur le respect de l’éthique, qui est capital afin d’obtenir une relation de confiance et des résultats.
Actuellement, les sportifs de haut niveau français doivent bénéficier d’un suivi psychologique pour lui protéger et surtout pour évaluer sa volonté de faire du haut niveau selon le code pénal art. 226-13 et 226-14[1].
Les sportifs cherchent à maximiser les effets positifs et à minimiser les effets négatifs. C’est dans cette optique qu’un accompagnement mental lui permettrait de s’épanouir et de s’évoluer vers la performance.
Ainsi, il lui est tout d’abord indispensable d’avoir une estime de soi éclatant, pour cela les principales stratégies suivantes peuvent être distinguées :
- Stratégie d’auto handicap ou comment se préparer à l’échec tout en gardant la face ? Dans ce cas l’échec doit être attribué à un manque d’effort et non à l’incompétence. A ce propos, Constantini se résous à l’idée de refus de l’aide, c’est-à-dire qu’il préfère renoncer au progrès que de révéler une faiblesse.
- Stratégie de pessimisme défensif de nature anticipée qui se traduit par un effort élevé. Elle s’exprime par la diminution de la confiance en soi, en émettant des doutes sur son propre niveau, on est alors amenée à s’investir davantage pour éviter l’échec.
- Affirmation de soi: les croyances sur la valeur d’atteinte de la tâche sont très importantes.
- Dévaluation des aspects négatifs de soi, se présentant notamment en cas de blessures
- Attribution « self-service».
La préparation psychologique consiste à gérer les émotions et le trac lors de la compétition.
- D’un coté, le surmenage et l’excès de soucis peuvent créer un sentiment d’inquiétude et du stress pouvant entrainer à l’altération le cœur et la circulation sanguine. Ces blocages peuvent entrainer des troubles qui influencent directement la volonté de l’individu de s’y mettre à l’instant précis malgré toutes les préparations.
Ainsi, il faut préserver les émotions et les renforcer en gérant le souffle, visualisant les mouvements et en maitrisant la douleur.
- D’autre part, il faut se protéger vis-à-vis de l’environnement en renforçant la concentration et la volonté.
CHAPITRE 2
Pour mieux appréhender la notion de gestion mentale dans le SHN, des entretiens auprès de différents acteurs dans le domaine ont été réalisés afin de comparer les études théoriques des vécus dans le monde professionnel.
Ainsi, 3 types d’intervenants ont été choisis pour représenter le système :
- Premièrement, un joueur actuel a été interviewé pour évaluer le degré de stress qu’il ressent lors d’une compétition afin d’en ressortir le rôle principale de l’entrainement mental dans sa préparation
- En second lieu, des anciens sportifs ont été également consultés afin d’en ressortir les apports et avantages du coaching mental dans leur parcours
- Finalement, un médecin spécialiste en traumatologie a été questionné afin de comparer l’issu d’un SHN se préparant mentalement d’un autre jouer sans préparation psychique.
Pour l’entretien avec le joueur, Teddy Pierre-Marie Riner a été choisi pour représenter les sportifs de haut niveau exerçant dans le sport actuellement.
- Il est né le 07 avril 1989.
- C’est un judoka français dans la catégorie des plus de 100kg.
- Record de 7 titres de champion du monde
- Champion olympique à Londres en 2012.
- Médaillé de bronze au JO de Pékin en 2008.
- Quadruple champion d’Europe invaincu depuis 2010.
Les questions posées portaient sur :
- Quelle place prend la préparation mentale (coaching) dans votre préparation ?
- Que présente pour un tel champion comme vous la préparation mentale ?
- Comment l’utilisez-vous ?
- Quel fut l’élément déclenchant quand à l’utilisation de la préparation mentale (croyance ou autre)?
- Est ce nécessaire, utile, indispensable, vital? En quoi? pouvez-vous me donner un exemple.
- Quelle définition donneriez-vous, personnellement, de la présentation mentale. Pourriez-vous en tracer les contours en les reliant à des expériences ou des souvenirs ?
- Comment pouvez définir votre relation au préparateur mental ou à l’équipe de préparateur ?
- Avez-vous tout ce qui vous convient ou souhaiteriez-vous aller encore plus loin dans cette préparation mentale ?
- Pouvez-vous me donner une définition personnelle de la préparation mentale ?
- Que pensez-vous de la préparation mentale dans le sport de haut niveau ?
- Pouvez-vous me commenter ce que pour vous la préparation mentale est ?
- Un contrat minimal de l’athlète vis à vis de lui même ?
- Vis à vis du staff?
Ainsi, selon les considérations de Teddy Pierre-Marie Riner :
- La préparation mentale est un outil supplémentaire dans sa préparation, qui lui a été essentiel en revenant de blessure. Une consultation peut permettre d’évacuer le doute de l’athlète au moment où il se demande s’il va retrouver son meilleur niveau et de rétablir la confiance.
- Pour notre intervenant, un coaching mental est plus convoité « après blessure ou pour affiner une préparation avant un grand défi ». Et il s’est personnellement résolu au recours d’une préparation mentale afin de franchir un palier supplémentaire, d’explorer l’inconscient afin de se libérer de quelque chose qu’on ne maîtrise pas soi-même. Ainsi, il juge qu’un coach mental est utile en cas de doute, manque de confiance en soi, trouble du sommeil… « C’est une démarche très personnelle », qui lui a été nécessaire à un moment de sa carrière.
- Toutefois, un coach mental ne doit pas être n’importe qui, il doit être diplômé pour être reconnu. Pour sa part, il a consulté un Psychologue-Psychothérapeute qui lui avait été recommandé.
- Concernant les principes dans la préparation mentale, il propose à l’athlète tout d’abord d’apprendre à se connaître avant de se révéler afin que la notion de confiance s’établisse pour avancer et progresser.
- En bref, la préparation mentale peut devenir une aide à la performance.
Le second entretien s’était ensuite réalisé en binôme avec un dirigeant de l’Olympique lyonnais, BERNARD LACOMBE et un joueur de handball JEAN LOUIS LEGRAND.
Il s’agit tous deux de grands sportifs français nés dans les années 50 dont les parcours professionnels seront résumé ci-après.
BERNARD LACOMBE :
- Né le 15 aout 1952.
- Footballeur : attaquant le plus prolifique dans le championnat de France
- 255 buts inscrits entre 1970 et 1987.
- Triple champion de France avec les Girondins de Bordeaux dans les années 1980
- Remporte le championnat d’Europe en 1984 avec l’équipe de France.
- Actuellement, il est dirigeant de l’Olympique Lyonnais.
JEAN LOUIS LEGRAND :
- Né le 10 février 1949
- Joueur français de handball dans la Stella Sports Saint-Maur
- Un des principaux meilleurs joueurs de handball français avec 100 sélections en équipe de France.
- Capitaine de l’équipe de France
- 5 fois champion de France en 1972, 1976, 1978, 1979, 1980
- Vainqueur de la coupe de France en 1978.
- Consultant sportif auprès des télévisions françaises
- Actuellement, il est responsable de l’activité football au sein d’ADIDAS
Les propos de ces anciens sportifs concernant le concept du coaching mental en France sont présentés intégralement dans ce résultat d’entrevue.
1) Qu’est ce que la préparation mentale pour vous?
- a) Son intérêt
- b) Son efficacité
Bernard Lacombe La préparation mentale est importante dans une équipe, elle est tributaire du contexte de l’équipe. Elle peut prendre des formes différentes, par exemple soit avec toute l’équipe, soit individuellement. Elle est nécessaire dans plusieurs conditions, son intérêt et son efficacité est d’être dans le respect du joueur et du collectif et d’apporter un accompagnement d’abord empathique.
Jean Louis Legrand : C’est un paramètre indispensable à l’atteinte du plus haut niveau. Il doit faire partie intégrante de la préparation d’un joueur pour atteindre le sommet de sa forme à un moment déterminé. Pour que l’athlète atteigne son efficacité maximum, il doit, en parallèle avec la préparation physique, diététique, technique, tactique, il doit absolument être accompagné d’un coach mental.
2) Le mental est il important dans la performance d’un sportif de haut niveau ?
Bernard Lacombe: Un nombre important de joueurs ont raté leur carrière à cause du manque de mental. Ils étaient déstabilisés trop facilement. Le joueur a besoin d’être rassuré en s’appuyant sur des faits positifs. Ca peut se traduire par des rituels avant matchs, par des croyances. Le coach mental doit respecter ces paramètres.
Jean Louis Legrand : à partir du moment où l’objectif est bien déterminé, le sportif doit tout mettre en œuvre pour atteindre son objectif. Cet objectif évolue à long et moyen terme, ainsi il doit être accompagné mentalement pour que cette préparation monte en puissance pour qu’il y ait le maximum d’efficacité au moment de l’évènement.
3) Pourquoi y a t-il encore des réticences à recourir à cette pratique en France?
Bernard Lacombe: J’ai souvent remarqué que dans mon club, les gens de l’extérieur arrivent quand ça ne va pas. On ne les connait pas et c’est impossible de leur faire confiance du jour au lendemain. Nous avons besoin de voir arriver à nous des personnes avec des références, avec une légitimité. On ne s’invente pas préparateur mental, nous avons je le répète besoin de confiance et le préparateur mental doit travailler de concert avec l’entraineur et le staff à condition d’être dans un état de confidentialité total.
Jean Louis Legrand :
- La préparation mentale a peu d’importance dans la culture française ou elle est totalement inconnue, par rapport aux autres pays (Etats unis…)
- Tout le monde se propose comme préparateur mental en France. Quelque fois ce sont des charlatans, ou très souvent des anciens sportifs qui pensent amener leur expérience avec de bonne volonté mais sans outils ni formation pour être accompagnateur mental.
4) A valeur physique égale, en quoi la préparation mentale va t elle aider le joueur ?
Bernard Lacombe : Tout dépend du joueur. Si le joueur se connait bien, il va avancer sans problème mais, s’il ne se connait pas, s’il doute, il aura besoin d’aide et il lui faudra un préparateur mental pour être efficace.
Jean Louis Legrand : D’un coté, le préparateur mental va comprendre les freins qui vont empêcher l’athlète de donner son maximum. Il n’amènera jamais des conseils à l’athlète mais va lui faire découvrir dans son intérieur le maximum de ses possibilités.
5) Quels bénéfices attendre d’une préparation mentale ?
Bernard Lacombe: Quand on est au sommet du monde, le plus dur est d’y rester. A certains moments, on a besoin d’une bonne récupération, d’une bonne diététique. Un athlète de haut niveau c’est comme une formule 1, et le moindre grain de sable vient gripper la machine. Ca lâche. Avec l’accompagnement mental on peut trouver la confiance en soi, de la force et du positif. Il faut rester fort dans sa tête et être prêt à aborder toutes les situations. La présence du préparateur mental est importante dans la difficulté mais aussi dans la période post succès.
Jean Louis Legrand :
- cas de l’athlète en pleine possession de ses moyens et qui veut aller encore plus haut et surtout mettre tous les atouts de son coté pour atteindre son objectif
- il y a aussi la blessure d’un athlète en pleine préparation et pour lui permettre d’atteindre son plus haut niveau, il aura besoin d’un préparateur mental
6) En tant qu’ancien joueur, en quoi la préparation mentale aurait elle pu vous aider ?
Bernard Lacombe: Il n’y avait pas d’aide à mon époque mais je pense à un souvenir malheureux ou j’aurais bien aimé avoir quelqu’un à mes cotés, c’est quand un drame familial m’est arrivé. C’est autre chose que le sport mais à ce moment là, il faut être très fort, il ne faut pas craquer. Une personne comme un préparateur mental à coté de moi aurait été nécessaire, tout comme en cas de blessure.
Jean Louis Legrand :
« Pour être tout à fait franc …, je n’ai pas besoin de préparateurs mentaux. Je me considérais assez fort pour atteindre les objectifs que je m’étais fixé».
Avec du recul, si dans certaines conditions j’avais eu quelqu’un a qui parler, à qui me confier…, de mes peurs de mes ressentis, de mes objectifs ; je pense que ça m’aurais amené beaucoup plus de niveau que j’aurais pu atteindre.
7) En quoi la préparation mentale peut elle aider un jeune joueur au centre de formation ?
Bernard Lacombe: Il y a un grand travail à faire avec les jeunes à ce niveau là. Les jeunes ont évolués, ils sont différents des jeunes d’avant. Ils ont des agents, des financiers autour d’eux. Si l’agent est bon, c’est bien mais il ne peut pas tout faire. Le préparateur mental va les accompagner, il ne leur fera peut être comprendre que deux ou trois choses, mais ce sera comme la lumière, Il va leur montrer, leur faire découvrir leur système et ça me semble réellement important qu’une personne les accompagne. Le préparateur va les aider à évoluer et atteindre leurs objectifs.
Jean Louis Legrand : le jeune joueur dans un centre de formation, vit comme dans un cocon. Tout lui est amené, il n’a à s’occuper de rien, il n’a aucune contrainte. Du jour au lendemain il est amené dans un monde professionnel, où les marches sont très hautes à franchir ainsi, il a absolument besoin d’un préparateur mental pour lui faire comprendre le monde professionnel.
8) En quoi la préparation mentale peut elle aider un joueur en fin de carrière ?
Bernard Lacombe: L’intervention doit se préparer bien avant. Quand tu finis ta carrière, juste après ton dernier match, tu pars en vacances avec ta famille et quand tu reviens et que la saison sportive reprend, tu te dis « Moi, je n’existe plus ». C’est un vide, et si tu n’as pas été préparé, si tu n’as anticipé cette rupture brutale, c’est très difficile à s’en sortir.
Jean Louis Legrand :
L’après carrière ne se prépare pas au moment où l’on arrête la compétition, c’est l’abîme.
La préparation mentale doit débuter un an voire deux ans avant sa fin de carrière pour préparer tranquillement et sereinement sa reconversion (pour un autre job et pour être beaucoup plus serein dans sa dernière compétition).
9) Comment voyez vous la préparation mentale au niveau d’une équipe ?
- a) le coach ?
- b) le staff ?
- c) l’équipe ?
- d) les joueurs individuellement ?
Bernard Lacombe: Je vois cette préparation en corrélation avec le coach sportif. Le préparateur mental doit être en position basse. Il ne doit pas y avoir de prise de pouvoir entre le coach sportif et le coach mental. Ils doivent être en pleine osmose. Le staff aussi est important, ça doit être un travail d’équipe et ce sera au coach sportif de préparer ses joueurs à travailler avec le préparateur mental.
Jean Louis Legrand :
Le gros problème dans la préparation mentale pour une équipe c’est de ne pas donner l’impression à l’entraineur de prendre sa place. L’entraineur a peur que le coach mental prenne une partie de son ascendant sur les joueurs (parce qu’on n’est pas éduqué pour cela en France).
La préparation mentale doit être travaillé avec l’entraineur, le staff et avec toute l’équipe.
Il va y avoir un contrat entre le club et le préparateur et travailler en groupe pour en tirer un maximum d’efficacité.
10) Si je vous emmène dans un monde sans contraintes, sans limites, en tant qu’ancien joueur, comment voyez vous la préparation mentale intégrer les clubs ?
Bernard Lacombe: je vois le préparateur mental comme un membre intégral du staff. Il a sa place au même titre que le coach physique, le kiné, le médecin etc… Dans le monde que vous me proposez, la préparation mentale est de suite un élément important et je l’intègre immédiatement.
Jean Louis Legrand :
La préparation mentale ne vient pas après comme actuellement, elle doit être discuté et amené à un même niveau que tous les préparateurs d’une sélection, d’une équipe. Elle doit être une des roues principales de la préparation d’une équipe.
Le médecin de sport questionné pour notre entrevue est le docteur CLAUDE DEROCHE exerçant à la clinique du parc à Lyon, spécialisé à l’orthopédie (traitement des affections du squelette, des articulations et de l’appareil locomoteur) ; ainsi il est spécialement lié à la médecine traumatologique du sport.
Les questions posées lors de notre conversation ont été pré élaborées et dirigées de façon à démontrer effectivement les contributions du coaching mental au sportif de haut niveau.
- Dans la situation où un sportif se blesse gravement, que lui apporte l’accompagnement mental?
- Quand le coaching mental est il le plus efficace pour l’athlète ?
- Juste après la blessure
- Pendant la rééducation
- A la reprise de l’entrainement
- Le stress peut il être source de blessure ?
- Avez-vous des cas ou la blessure est guérie, le traumatisme est passé mais la douleur persiste?
- L’accompagnement mental peut il être réducteur de blessure ?
- La blessure peut elle être un refuge ?
- La blessure met le sportif « au chômage technique », comment un accompagnent mental pourrait aider le sportif à anticiper et lui éviter de se faire mal ?
- Comment alliez vous le corps et l’esprit ?
- Pouvez-vous me donner un exemple d’un accompagnement médical d’un de vos patients ?
- Quel est le lien entre physique et psychologique ?
- Si on mettait à votre disposition des moyens illimités, un monde sans contraintes, de quelles structures auriez-vous besoin pour permettre à l’athlète de retrouver son plus haut niveau dans les meilleurs délais?
Pour présenter le point de vue médical sur la nécessité du coaching mental dans le sport de haut niveau, le médecin orthopédiste CLAUDE DEROCHE a distingué 3 points essentiels, notamment sur la définition de l’accompagnement mental, sur la gestion du stress et finalement sur l’accompagnement en cas de blessure ou de douleur.
(Rappelons qu’il a été lui-même accompagnateur dans ses pratiques professionnelles).
- Premièrement, l’accompagnement mental par définition est rassurant. La rigueur médicale se présente dans l’effectuation le diagnostic précis. Pour notre intervenant, un coach mental doit être confiant vis-à-vis du sportif, il se doit d’être dans l’empathie au cours de l’accompagnement, afin de lui donner les directions.
La préparation mentale ne réduit pas en lui-même les blessures mais permet au sportif d’être plus performant dans sa gestion et dans sa prise de décision.
- Le deuxième point concerne la gestion de stress. Le stress, qui dans un sport de haut niveau fait déjà partie de la compétition.
Toutefois, il y a le stress limitant et le stress aidant.
Dans le cas d’un stress limitant, le médecin exprime que : « il y a des blessures qui ne sont jamais un hasard, souvent elle est liée à la mode de préparation physique insatisfaisante et mal faite, c’est-à-dire pour les sportifs qui ne sont pas bien préparés ou ne sont pas bien entourés. Dans un contexte compliqué conflictuelle avec les autres joueurs ou avec l’environnement, il peut forcement y avoir à un moment donné une souffrance parce que la personne est en panne dans les meilleures conditions avec des gestes techniques qui ne sont pas parfaitement maitrisées ».
- Troisièmement, la façon dont on accepte les blessures et indisponibilités physiques différencie également les sportifs coachés des autres.
La blessure peut être perçue d’un coté comme un refuge, permettant au sportif de ne pas avoir à assumer une contre performance. Dans ce cas, il ne peut pas affronter ou gérer la blessure, et il s’y abrite afin ne pas avoir à assumer un mauvais résultat.
Ainsi, l’usure de l’intensité de l’entrainement et de la pression va justifier son indisponibilité sans avoir un regard objectif.
En SHN, le sportif a en général côtoyé la blessure, il s’attend forcement un jour ou l’autre à être blessé même si c‘est difficile contrairement à la vie quotidienne où on ne prévoit pas à être blessé mais cela survient quand même en cas d’accidents.
C’est-à-dire qu’il y a des cas où le traumatisme est passé mais la douleur persiste. Par exemple dans le cas d’un problème de claquage des disques jambiers, où ils ressentent toujours de douleur sans qu’on puisse savoir d’où vient la douleur. Il s’agit d’une douleur liée à un gène, à une sensation qui va leur faire penser qu’ils ont mal. Les souvenirs de la douleur restent le problème alors que le problème a disparu, c’est le cas également des problèmes dans le syndrome des amputées.
C’est-à-dire que le blessé a tendance à anticiper la douleur mais n’ayant pas mal ; ainsi, il ne fait pas les gestes techniques et ne se met pas dans la position de décision parfaite provoquant des tensions gênantes entrainant l’absence apparente de guérison.
D’un autre coté, l’accompagnement mental d’un sportif en cas de blessure peut l’aider tout d’abord à accepter sa blessure, à s’orienter en une vie substitutive et à la réadaptation et relance de confiance à la reprise de l’entrainement.
A ce propos, l’accompagnement en cas de blessure s’effectue à 3 niveaux, et le type d’intervention du coach est spécifique à chaque phase :
- Après la blessure, le but de l’accompagnement consiste à l’aider à accepter sa blessure car c’est la résistance à la souffrance qui fait souffrir. Ainsi, on doit l’aider à accepter la douleur et la souffrance pour qu’il y ait un autre regard. Accepter la blessure permet également de mieux gérer cette épreuve car la non-acceptation des blessures fait perdurer la maladie.
- Pendant la rééducation, l’accompagnement mental peut orienter le sportif à haut niveau à gérer une mode de vie substitutif (selon l’avis du médecin, certains sportifs qui s’arrêtent doivent avoir d’autres centres d’intérêts). Ainsi, il doit trouver d’autres centres d’intérêts et profiter dans la distance.
- Finalement, à la reprise de l’entrainement, l’accompagnement mental collabore pour la réadaptation et la reprise de la confiance chez le sportif.
En bref, il faut s’occuper de son corps pour être bien dans sa tête comme disait les philosophes : «un esprit sain dans un corps sain », « une tête bien faite dans un corps bien fait ».
Unir le physique et la psychologie est une condition primordiale pour être un sportif de haut niveau. Les deux sont indissociables pour maximaliser la performance, pour être au plus haut niveau pour lui-même. Il s’agit d’une démarche très personnelle et c’est là qu’intervient le coaching mental.
Par la rigueur médicale, un diagnostic précis permet de déterminer ce que le sportif doit effectivement faire. Le coach mental doit donc être à l’écoute du sportif, l’accompagner dans sa quiétude, être dans l’empathie, être dans l’accompagnement, afin de lui donner les directions de ce qu’il va pouvoir faire.
L’accompagnement mental d’un point de vue médical est lié à l’importance de la blessure et à la poursuite de l’activité sportive.
- Propositions pour permettre à l’athlète de retrouver son plus haut niveau dans les meilleurs délais :
Le médecin CLAUDE DEROCHE propose :
- D’une part, de mettre le sportif dans une structure moins contraignante pour une prise en charge personnelle : en d’autres termes « il ne doit pas être complètement assisté ». Il suggère un accompagnement véritable sans être dans l’assistance, ainsi il faut que le sportif se prenne en charge. On peut ne concevoir aucune structure particulière, ce qui implique un entourage très performant pour l’accompagner, pour le suivi et rééducation pour qu’il puisse profiter de ces moments.
- D’autre part, est proposée une structure demandant moins de prise en charge personnelle pour une prise en charge quotidienne pendant un temps déterminé en fonction de la blessure qui l’oblige à s’arrêter momentanément. Un groupe doit adapter une décision par rapport à la blessure, il intervient à la réadaptation et lui redonner confiance.
S’ensuit ensuite la phase de réathlétisation avec les différents spécialistes intervenant :
- Le kinésithérapeute : pour la rééducation
- Le préparateur physique pour le suivi
- S’occuper de la diététique sur le plan médical
- Et finalement dans la deuxième phase de réadaptation, un accompagnement mental.
CHAPITRE 3
Les deux précédents chapitres ont démontré l’importance du coaching mental dans l’entrainement d’un sportif de haut niveau. « Les facteurs psychologiques influencent la fréquence des blessures, les réactions et la récupération. Des facteurs psychologiques tels que le stress et les attitudes peuvent prédisposer certains athlètes et adeptes de l’activité physique aux blessures. Les professionnels de notre domaine doivent reconnaître les signes avant-coureurs, notamment les facteurs importants de stress, chez les individus mal équipés pour y réagir et sans soutien social, (Anis Jebli, 2005) ».
Finalement, cette troisième partie présentera quelques principes de base dans l’accompagnement mental d’un sportif de haut niveau.
La concentration est l’action de concentrer, de faire converger et réunir les choses abstraites jusqu’alors dispersés. (Larousse, 2006)
« La concentration consiste à mobiliser ses facultés mentales et physiques sur un sujet ou sur une action. Notre cerveau est sollicité par de multiples informations et il ne peut en traiter qu’une seule à la fois de façon optimale. Il s’agit donc de le monopoliser, en se libérant des émotions parasites et en s’entrainant à agir, en activant ses cinq sens» (Marie-Madeleine, 2013).
Elle permet d’optimiser la performance d’un athlète. Ainsi, on doit connaitre et évaluer les éléments qui peuvent perturber la concentration afin de les éviter.
Le stress est un ensemble de perturbations biologiques et psychiques. Il est déclenché par le cerveau qui stimule la sécrétion de corticoïdes et d’adrénalines, puis s’ensuit une activation physique et psychique favorable à la défense de l’organisme. Bien que le stress soit perçu psychologiquement, il peut également porter atteinte à la santé physique.
Les facteurs habituellement considérés comme propices au stress d’origine professionnelle sont :
- une absence de droit de regard sur les tâches et leur exécution,
- le fait d’imposer des exigences inadéquates aux travailleurs,
- un manque de soutien des collègues et de l’encadrement.
Et comme symptômes, on peut remarquer les réactions suivantes :
- réactions émotionnelles: irritabilité, anxiété, insomnies, dépression, hypochondrie, aliénation, syndrome d’épuisement professionnel, problèmes familiaux;
- réactions cognitives comme les difficultés de concentration, problèmes de mémoire, d’apprentissage et de prise de décision;
- réactions comportementales: abus de drogue, d’alcool, de tabac; comportement destructeur,
- réactions physiologiques: problèmes de dos, immunité affaiblie, ulcères gastroduodénaux, problèmes cardiaques, hypertension.
En sport, le stress peut déjà indiquer une préparation mentale à la compétition. Mais il doit être calmé et contrôlé afin de ne pas amener à une diminution des performances.
La gestion du stress représente l’ensemble des actions mentales, comportementales et affectives utilisées par un sportif afin de gérer les exigences mentales, tactiques et physiques de la compétition sportive.
Trois types de stratégies ont été distingués pour gérer le stress en situation de compétition sportive :
- Stratégies orientées vers la tâche : imagerie mentale, contrôle des pensées, relaxation, déploiement des efforts, analyse logique et recherche de soutien.
- Stratégies orientées vers la distraction : distraction mentale et distanciation.
- Stratégies orientées vers le désengagement : désengagement /résignation et ventilation des émotions déplaisantes.
La performance peut être évaluée par les indicateurs suivants :
- Performance subjective: évaluation subjective des athlètes concernant leur performance.
- Performance auto-référencée: écart entre le score obtenu et l’objectif visé
- Performance normative: écart entre le score obtenu et le score moyen obtenu par les autres participants au même tournoi.
La contre performance est l’expression d’un échec dans l’exploit effectué par le sportif par rapport à ses objectifs et ses antécédents records.
La diminution de la performance peut être issue :
- du stress,
- de la diminution du niveau de confiance en soi de l’athlète
- ou un impact d’une blessure dont les traumatismes ont résistés après avoir effectués les traitements médicaux nécessaires au rétablissement.
Ainsi, de nouvelles techniques psychologiques amenés par le coaching mental s’avèrent être indispensables pour mener à bien un processus de récupération avec une approche personnelle de la guérison de l’esprit et du corps.
Les blessures réduisent inévitablement les performances d’un sportif. Pour certains, elles sont même considérées comme « une trahison de leur corps ».
D’après Kubler Ross (1969), les réactions face aux blessures sportives passent par les 5 étapes suivantes[2] :
- Le refus
- La colère
- La négociation
- La dépression
- L’acceptation et réorganisation.
Ainsi, l’aide et le soutien morale par le coaching mental s’avèrent être indispensables en cas de blessures pour accompagner le sportif au retour progressif dans son activité.
La démotivation est l’état résultant de l’absence de motivation, où l’on s’est détaché de toutes les raisons d’agir et de poursuivre quelque chose. Souvent elle conduit à l’abandon.
Dans le cadre d’un SHN, les raisons peuvent être l’usure due à l’entrainement trop difficile et répétitif, une ambiance trop compétitive et surtout la pression.
Elle peut également représenter la peur de perdre suite au manque de confiance et la tendance à s’amoindrir.
CONCLUSION
Le coaching mental ou préparation mentale est un concept assez récent en France. Effectivement, ce penchant est éventuellement mis en place dans la préparation d’un sportif de haut niveau afin de mieux progresser dans l’apprentissage, pour mieux gérer la performance mental, physique et émotionnel de l’athlète ainsi que son environnement.
Avec la préparation technique, physique, tactique, nutritionnelle ; il a été démontré que la préparation mentale contribue fortement à la maximisation de la performance d’un individu. En maitrisant le stress et en mieux gérant son corps et son environnement, l’athlète sera plus compétent et pourrait exprimer son exploit maximum au moment opportun.
Toutefois, son insertion et adaptation dans le monde du sport professionnel sont encore confrontées à quelques contraintes. D’une part, les athlètes pensent qu’il est uniquement une nécessité en cas de blessure ou de panne physique, ou dans un contexte similaire où il doit absolument recourir à l’accompagnement mental afin de l’aider à se relever de sa chute. Ainsi, la notion de coaching mental est toujours associé au médical, les SHN préfèrent l’aide d’un psy ou d’un professionnel médical qui leur oriente et leur soutienne par rapport à un diagnostic. D’autre part, le coaching mental n’est pas encore bien mise en place au niveau de la fédération sportive. L’entraineur se sent encore inquiet par la présence d’un coach mental qu’il pense intervenir dans ses fonctions.
Bibliographie
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- La préparation psychologique en sport.
- Le mental : de l’entraînement à la compétition. INSEP.
- Dossier de presse. « Management d’une carrière de sportif professionnel ».
- LA PREPARATION MENTALE. Théorie, Démarche et Témoignages. Fédération française de triathlon.
- FAMOSE P. Motivation et performance sportive : une caractéristique commune des arbitres et entraineurs de haut niveau.
- Guide pratique du sport à haut niveau.
- La gestion du stress durant les compétitions : Un pas vers l’atteinte de ses objectifs de performance. École de psychologie. Université d’Ottawa.
- Groupe Sup de Co. La rochelle. Le coaching de la performance.
- Les Sportifs de Haut Niveau face au processus de reconversion : entre stratégies individuelles et contraintes institutionnelles, personnelles et systémiques. UNIVERSITE HAUTE BRETAGNE RENNES 2. LARES – LAS. LAboratoire de Recherche En Sciences humaines et sociales-Laboratoire d’Anthropologie et de Sociologie
- JOSE ANTUNES. Préparation mentale d’une sportive. Sciences humaines. C.R.E.P.S. Chatenay Malabry.
- Référentiel de compétences des sportifs de haut niveau.
- La préparation mentale sportive. La planification d’entrainement mental.
- La préparation mentale. « Aller vers l’efficience ».
- MARCHAND, 2006. Coaching sportif et supervision. DESU de coaching personnel.
- MARION, SCHMIDT. La préparation du sportif de haut niveau à une compétition.
- POISSY, MAGNE. Coaching sportif et tutorat. Mémoire pour le Diplôme Interuniversitaire de Pédagogie Médicale. CHRU Lille. Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth
- Psychologie et préparation mentale du sportif. Psychologie du sport.
- VERNAZOBRES, 2006. La contribution du coaching à la performance en entreprise. Colloque « Coaching, sport et Management » – EM Lyon & International Coach Fédération, Septembre 2006.
Webographie
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http://superieur.deboeck.com/resource/extra/9782804156237/TYPCOA_-_Ch1.pdf
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http://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/sportifshn_plaket_web.pdf
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http://www.escp-eap.net/conferences/marketing/pdf_2003/fr/lardinoit_le_nagard.pdf
ANNEXE 1
Critères de catégorisation dans le SHN :
ELITE : Sportif qui réalise une performance ou obtient un classement significatif, soit à titre individuel, soit en qualité de membre titulaire d’une Equipe de France, lors des Jeux Olympiques, Championnat du Monde, Championnat d’Europe ou lors de compétitions dont la liste est fixée par la Commission Nationale du Sport de Haut Niveau.
– SENIOR : Sportif sélectionné par le Directeur Technique National dans une équipe de France pour préparer les compétitions internationales officielles figurant au calendrier des fédérations internationales et conduisant à la délivrance d’un titre international ou à l’établissement d’un classement international.
– JEUNE : Sportif sélectionné dans une équipe de France par la Fédération concernée pour préparer les compétitions de sa catégorie d’âge figurant au calendrier des Fédérations internationales et conduisant à la délivrance d’un titre ou à l’établissement d’un classement.
– RECONVERSION : Sportif ayant été inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau dans la catégorie Elite ou dans les deux autres catégories pendant 4 ans et qui présente un projet d’insertion professionnelle.
– ESPOIR : Sportif âgé d’au moins douze ans (au cours de l’année de l’inscription sur cette liste) présentant dans les disciplines reconnues de haut niveau, des compétences sportives attestées par le Directeur Technique National, mais ne remplissant pas encore les conditions requises pour figurer sur les listes des sportifs de haut niveau.
– PARTENAIRES D’ENTRAINEMENT : Il est institué une liste de partenaires d’entraînement dans les disciplines sportives reconnues de haut niveau et pour lesquelles l’entraînement avec des partenaires est obligatoire. Ne peuvent être inscrits sur cette liste que les sportifs participant à la préparation des membres des équipes de France. Les listes des sportifs espoirs et de partenaires d’entraînement sont arrêtées pour une année par le ministre chargé des sports, sur proposition des directeurs techniques nationaux placés auprès des fédérations concernées.
ANNEXE 2
Entretien professionnel avec Teddy Pierre-Marie Riner un SHN actuel.
Quelle place prend la préparation mentale (coaching) dans votre préparation ?
Pour moi, la préparation mentale est un outil supplémentaire disponible dans ma boîte à outils que j’utilise ou non dans ma préparation.
Que présente pour un tel champion comme vous la préparation mentale ?
En ce qui me concerne la préparation mentale m’a été utile en revenant de blessure quand le doute peut s’installer, le moment ou l’athlète se demande s’il va retrouver son meilleur niveau, une consultation peut permettre d’évacuer ce doute et de rétablir la confiance.
Comment l’utilisez-vous ?
Comme je l’ai dit ci-dessus, après blessure ou pour affiner une préparation avant un grand défi. Je ne fais pas partie des athlètes qui ont besoin de cela au quotidien car je suis très bien entouré, j’ai une stabilité familiale qui m’apporte déjà beaucoup.
Quel fut l’élément déclenchant quand à l’utilisation de la préparation mentale (croyance ou autre)?
Je pense que la première fois que je suis allée consulter, c’était pour voir si cela pouvait me faire franchir un palier supplémentaire mais je ne suis pas allée voir n’importe qui, c’était une Psychologue-Psychothérapeute qui m’avait été recommandé. Il n’est pas question de croyance ou autre ! Je n’irai jamais voir un gourou ou quelqu’un qui n’a pas une connaissance parfaite de l’athlète de haut niveau.
Est ce nécessaire, utile, indispensable, vital? En quoi? Pouvez-vous me donner un exemple.
Vital et indispensable : NON, utile OUI parfois (cf ce que j’ai dit précédemment : doute, manque de confiance en soi, trouble du sommeil…)
Quelle définition donneriez-vous, personnellement, de la présentation mentale. Pourriez-vous en tracer les contours en les reliant à des expériences ou des souvenirs ?
La préparation mentale est une démarche très personnelle, elle a été nécessaire pour moi à un moment de ma carrière.
Comment pouvez définir votre relation au préparateur mental ou à l’équipe de préparateur ?
Vous devez d’abord apprendre à vous connaître avant de vous révéler et que la notion de confiance s’établisse pour avancer et progresser.
Avez-vous tout ce qui vous convient ou souhaiteriez-vous aller encore plus loin dans cette préparation mentale ?
Pour le moment j’ai ce qu’il me faut mais je n’attendrai pas si le besoin s’en fait sentir ; je l’ai d’ailleurs conseillé à des amis, il ne faut rien occulter, quand votre préparation physique est bonne, que vous êtes potentiellement le meilleur et que vous n’y arrivez pas alors il faut explorer l’inconscient, vous libérer de quelque chose que vous ne maîtrisez pas vous-même !
Pouvez-vous me donner une définition personnelle de la préparation mentale ?
La préparation mentale peut devenir une aide à la performance tout comme le suivi diététique, le suivi médical et être complémentaire à la préparation physique et aux entraînements quotidiens.
Que pensez-vous de la préparation mentale dans le sport de haut niveau ?
Je pense que le préparateur mental gagnera sa place dans le sport de haut niveau comme les ostéopathes l’ont fait vis-à-vis des médecins ; car ce qui est bon pour l’athlète ne peut pas être négligé.
Pouvez-vous me commenter ce que pour vous la préparation mentale est ?
-Un contrat minimal de l’athlète vis à vis de lui même ?
-Vis à vis du staff?
Je pense qu’avoir un préparateur mental dans un staff est encore un sujet tabou (surtout vis-à-vis du médical qui se méfie). Les choses évoluent dans le bon sens mais cela prendra du temps avant d’obtenir la reconnaissance. Il ne faut pas confondre coach et préparateur mental pour moi il doit être diplômé pour être reconnu !
[1] Le niveau à la FFSA.
[2] Traumatisme post-accident : Quels effets psychologiques par Anis Ben Jebli, 2005
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