Le Coaching des managers dans la conduite de changement organisationnel
THEME MEMOIRE MIKE MUTOMBO LUAMBA
PROMOTION 85 PLATON , GROUPE A
Directeur mĂ©moire: LoĂŻc  Â
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- Remerciements
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1.1.    Définition du coaching et objectifs. 11
1.1.1.    Définition.. 11
1.1.2.    Les objectifs du coaching. 12
1.2.    Typologie du coaching. 13
1.2.1.    Coaching centré sur la personne. 14
1.2.2.    Coaching centré sur les relations. 14
1.2.3.    Coaching centré sur le management 15
1.2.4.    Coaching des dirigeants. 16
1.3.    DĂ©finitions du coaching professionnel, le coaching dans lâentreprise et attentes 18
1.4.    Conclusion sommaire. 18
2.1.    Quâestâce que le management ?. 19
2.2.    Pourquoi accompagner les managers ?. 21
2.2.1.    Lâexigence en matiĂšre de capacitĂ©s relationnelles. 22
2.2.3.    Le besoin de feedback des managers. 22
2.3.       DiffĂ©rence entre Manager et Managerâcoach.. 25
2.3.2.    Le manager-coach.. 26
2.4.    Conclusion sommaire. 28
3.1.    Définition de changement 29
3.2.    Pourquoi le changement ?. 30
3.3.    Les acteurs du changement 32
3.4.    La conduite du changement et écueils. 33
3.4.1.    La résistance collective. 33
3.4.2.    Les résistances individuelles. 34
3.4.3.    Les facteurs liés à la structure et à la conjoncture : 35
3.5.       Conclusion sommaire. 36
4.1.    Valeur ajoutée du coaching des managers dans la conduite du changement 36
4.3.    Conclusion sommaire. 39
5.1.    Outil de coaching individuel 40
5.2.    Outils de coaching dâĂ©quipe. 41
5.2.1.    Les instruments de partage du diagnostic. 41
5.2.2.    Les techniques dâanimation dâĂ©quipe. 42
5.2.3.    Le team building. 42
Les fluctuations de lâenvironnement conduisent les entreprises Ă adopter une dĂ©marche de changement. Effectivement, cette voie comporte des risques non nĂ©gligeables qui nĂ©cessitent un accompagnement.
Dans ce contexte, le manager voit ses fonctions sâĂ©largir. Si auparavant, elle se focalisait plus la maniĂšre de gĂ©rer les ressources et de diriger le personnel, aujourdâhui, on attend de lui une meilleur attention vis-Ă -vis de ses collaborateurs qui le moteur du changement et du progrĂšs de lâentreprise. Pour ce faire, le manager doit intĂ©grer dans sa fonction une nouvelle dimension : celle du coach. Ainsi, il nâest plus simplement chef, il assure dĂ©sormais le rĂŽle dâaccompagnateur de ses collaborateurs les vers le chemin du succĂšs et doit se concentrer sur le dĂ©veloppement de leurs compĂ©tences.
Le coaching des managers offre de nombreux avantages Ă lâentreprise dans le cadre de la conduite du changement : il permet le dĂ©veloppement Ă la fois professionnel et personnel du manager, qui le transmet ensuite Ă son Ă©quipe. Lâacquisition des compĂ©tences et la cohĂ©sion de lâĂ©quipe forment des atouts considĂ©rables pour les entreprises dans leurs objectifs de performance Ă©conomique et dâadaptation au changement.
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EXECUTIVE SUMMARY
The environment fluctuations force companies to implement change management. Effectively, this path involves significant risks that require an accompaniment.
In this context, the role of the manager is expanding. If previously he focused his attention on managing resources and staff teams, today he is expected to pay more attention to his subordinates who are the force for change and progress in the company. In this regard, the manager has to take account of a new dimension: the coaching. Thus, he is not a simple manager anymore; he is now able to ensure the role of a coach towards his subordinates in the aim of helping them succeed. Also, he has to concentrate on building their skills.
The coaching of managers provides numerous benefits to the company in the context of change management: it enables professional and personal development of the manager. Afterwards, the latter shares this experience with his team. The acquisition of competences and the team cohesion are considerable assets for businesses to achieve their economic performance goals and to be able to adapt to change.
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La revue de la littĂ©rature sur le coaching relĂšve une polysĂ©mie dans la dĂ©finition de cette pratique. Remontons un petit peu trop loin dans le temps pour comprendre que dĂ©jĂ au VĂšme siĂšcle en GrĂšce, un certain Socrate professait le « connais-toi toi-mĂȘme » et « lâart dâaccoucher les esprits ». « Je crois quâon ne peut mieux vivre quâen cherchant Ă devenir meilleur, ni plus agrĂ©ablement quâen ayant la pleine conscience de son amĂ©lioration » enseignait dĂ©jĂ le pĂšre de la maĂŻeutique et, Ă ce titre, il pourrait Ă juste titre ĂȘtre appelĂ© pĂšre du coaching. (Burati et Lenhardt, 2007).
VoilĂ que par un curieux destin que ce mot « coach » venu du français et qui est revenu aprĂšs un dĂ©tour par lâanglais « to coach » qui signifie usuellement entraĂźner (dans le domaine sportif) ou « faire rĂ©pĂ©ter un rĂŽle, » (dans le domaine artistique). Il vient en effet de lâancien français « coche ». Le coche dĂ©signait au XVIĂšme siĂšcle une voiture terrestre au transport de personnes, Ă©quipĂ©e dâun abri et tirĂ©e par des chevaux. Et lâhomme chargĂ© dâaccompagner les voyageurs dâun point Ă un autre portait tout naturellement le nom de « cocher ».
Ensuite, il est rapportĂ© que le concept coaching a Ă©tĂ© soit thĂ©orisĂ© aux Etats-Unis ou quâil est apparu en Grande-Bretagne par les entraĂźneurs de tennis.
Bref, le coaching a Ă©mergĂ© jusquâ en France depuis les annĂ©es 1980. Son introduction est liĂ©e Ă une Ă©volution du monde de lâentreprise et du management comme nous le verrons plus loin.
Nous ne pouvons passer sous silence lâautre difficultĂ© qui a surgit dans la comprĂ©hension du concept de coaching par lâenchevĂȘtrement des concepts comme le mentorat, le conseil, la thĂ©rapie et mĂȘme la formation.
Si nous rappelons tous ces faits ce nâest nullement en vain ni pour faire lâapologie du concept qui nâest pas notre prĂ©occupation dans ce travail.
Mais il est important de noter que pour mieux dĂ©finir un concept qui sâinscrit dans une logique dâhĂ©ritages multiples pour se dĂ©velopper dans un prĂ©sent trĂšs actuel , il faut faire un choix et ce choix nâest pas aisĂ© Ă faire quand on sait quâune synthĂšse de 86 dĂ©finitions consacrĂ©es au coaching dans lâespace francophone entre 1992 et 2006 a Ă©tĂ© affirmĂ©e (Persson et Bayad,2007). Et lâĂ©conomie de cette synthĂšse circonscrit le coaching, comme un accompagnement appuyĂ© sur une relation interpersonnelle, dans le temps, utilisant une dynamique dâentretien pour rĂ©soudre des problĂšmes, atteindre des objectifs, gĂ©nĂ©rer du mieux-ĂȘtre, notamment en situation de changement. La finalitĂ© du coaching est perçue ici comme ayant pour but de dĂ©velopper des ressources humaines latentes pour une organisation donnĂ©e, dans une approche conjointe Organisation-Individus, favorisant une dynamique dâapprentissage.
Pour ajouter Ă la complexitĂ©, il existe diffĂ©rents types de coaching, il y a le coaching dâathlĂštes, coaching de dĂ©veloppement personnel, coaching des dirigeants, etc. Mais oĂč se situe donc le coaching des managers dans lâaccompagnement de la conduite du changement ?
Ce dĂ©cor ayant Ă©tĂ© plantĂ©, il nous faut maintenant annoncer la problĂ©matique de notre recherche quâest : En quoi le coaching des managers dans la conduite du changement organisationnel constitue-t-il un investissement au service de la performance collective dans le fonctionnement de lâentreprise ? Quels en sont les leviers ? Quels en sont les freins ou obstacles ? Comment faire adhĂ©rer le personnel de lâentreprise Ă cette approche ? Avec quels moyens ?
Par ces interrogations, notre objectif visĂ© est de faire un Ă©tat des lieux du mĂ©tier ou pratique du coaching dans lâaccompagnement des managers en entreprise ; de promouvoir autant que possible cette approche au regard des vertus supposĂ©es ou avĂ©rĂ©es ; mais aussi de relever des accrocs dans son cheminement. Ensuite, analyser quelques outils utilisĂ©s ou Ă utiliser en vue dâune atteinte des objectifs.
En guise dâhypothĂšses, quelques hypothĂšses seront soutenues, notamment :
- Si la dynamique du changement organisationnel est portĂ©e par des managers coachĂ©s, en tant quâinterface entre la direction et les salariĂ©s, elle peut contribuer Ă lâatteinte des objectifs de lâentreprise et induire la performance en tant quâun des objectifs primordiaux de lâentreprise.
- Le changement comme briseur de la stabilité des gens peut aussi constituer un facteur bloquant, puisque remettant en cause les habitudes et les structures existantes aux fins des objectifs incertains pour les salariés.
- Le coaching des managers donne une capacité aux managers de prendre du recul pour une réflexion efficace à la prise de décision ;
- Le coaching des managers va influer sur la santé des managers sujette aux stress et au burn-out ;
- Des nouvelles compétences essentiellement communicationnelles et relationnelles vont voir jour de la part des managers ;
- Et un leadership renforcĂ© en faisant mieux avec moins dâeffort ou la loi de Pareto le 20/80.
La structuration de notre travail se décline en cinq chapitres :
- Le premier chapitre porte sur une Ă©bauche dĂ©finitionnelle du concept « coaching », ses objectifs, sa typologie selon la revue de la littĂ©rature ; la dĂ©finition du coaching professionnel, la dĂ©finition du coaching dans lâentreprise et attentes. Il sera peint aussi les objectifs liĂ©s Ă chaque type de coaching susdits.
Conclusion sommaire.
- Le deuxiĂšme chapitre tentera de rĂ©pondre Ă la question quâest-ce que le management et pourquoi un coaching des managers ? Nous nous efforcerons de faire un distinguo entre un manager et un manager-coach.
Conclusion sommaire
- Le troisiĂšme chapitre est dĂ©diĂ© au concept sur la conduite de changement dans lâentreprise ainsi que ses diffĂ©rentes consĂ©quences. Ici, nous tenterons de comprendre quâest-ce qui pousse les entreprises au changement, les acteurs du changements, les freins ou rĂ©sistances rencontrĂ©es lors de ce processus.
Conclusion sommaire.
- Le chapitre quatre sera articulĂ© sur lâapport du coaching des managers dans la conduite du changement. Une incise sera ouverte pour essayer de comprendre si Ce concept de coaching est un effet de mode ou une rĂ©elle opportunitĂ© de la recherche de la performance de lâentreprise et du dĂ©veloppement personnel des managers.
Conclusion sommaire.
- Le chapitre Cinq va planer sur les actions et les moyens (outils) utilisés ou à utiliser au profit des managers dans cet accompagnement. Ces outils dont se sert le coach seront expliqués en fonction des « casus » rencontrés traditionnellement dans la conduite de changement par les managers dans les entreprises.
Conclusion sommaire.
- Et enfin, nous terminerons par tirer la conclusion gĂ©nĂ©rale de notre recherche Ă la lumiĂšre des diffĂ©rentes articulations faites tout au long de cinq chapitres qui consacreront lâessentiel des enseignements reçus avec passion durant 8 mois et dâabnĂ©gation pour ce mĂ©tier dans lequel nous allons versĂ© si Dieu nous prĂȘte vie.
La mĂ©thodologie qui nous a guidĂ©e dans ce travail est surtout basĂ©e sur lâobservation directe, empirique, les documents Ă©crits (revue de la littĂ©rature), des approches systĂ©miques et historiques en guise dâanalyse. Cette Ă©numĂ©ration nâest pas limitative.
Bon nombre de penseurs et praticiens ont proposé une définition du terme « coaching » :
La sociĂ©tĂ© française de coaching lui donne la dĂ©finition suivante : « Le coaching câest lâaccompagnement dâune personne Ă partir de ses besoins professionnels pour le dĂ©veloppement de son potentiel et de ses savoir-faire ».
Vincent Lenhardt le dĂ©finit comme « lâaccompagnement dâun responsable ou dâune Ă©quipe dans leur vie professionnelle. Le coaching, sâappliquant aussi bien Ă lâindividu quâĂ une Ă©quipe, est souvent appelĂ© team-building dans le cas dâune Ă©quipe. Lâattitude que suppose le coaching est lâattitude commune du manager ou du consultant qui considĂšre la personne, ou lâĂ©quipe accompagnĂ©e, Ă la fois dans son fonctionnement actuel mais plus encore dans son potentiel en train de se rĂ©aliser. Cette approche comporte Ă la fois une philosophie, une attitude, des comportements, des compĂ©tences et des procĂ©dures ». (Vincent Lenhardt, 1991).[1]
Selon John Whitmore, « Le coaching est une vraie compĂ©tence, un art pourrait-on dire et il ne rĂ©vĂšle pleinement son immense potentiel que sâil est pratiquĂ© avec une profondeur et une ïŹnesse qui ne sâacquiĂšrent quâau prix dâune longue expĂ©rience » (John Whitmore, 1998).[2]
Jean-Marc Ortega le dĂ©crit comme « un outil de performances destinĂ© Ă optimiser les ressources dâune personne dans un cadre de changement Ă©volutif. Il consiste Ă conduire une personne Ă clariïŹer ses objectifs et Ă Ă©tablir avec elle une relation de proximitĂ©. Cette relation permet de lâaccompagner jusquâĂ ce quâelle ait atteint un rĂ©sultat quâelle juge satisfaisant pour elle-mĂȘme. Cependant, si nous devions rĂ©sumer en quelques mots lâaction dâun coach, nous dirions quâil participe Ă mettre ou Ă remettre une personne en mouvement, quâil lui redonne un Ă©lan, une dynamique, pour ĂȘtre plus prĂ©cis, nous pouvons ajouter, Ă lâinstar dâune philosophie du XVIIe siĂšcle : « Notre rĂŽle ne consiste pas Ă remplir des bouteilles, mais Ă allumer des feux » » (Jean-Marc Ortega, 1999).[3]
Olivier Devillard donne la dĂ©finition ci-aprĂšs : « le coaching est une intervention qui vise Ă dĂ©velopper chez une personne, ou dans une Ă©quipe, des Ă©lĂ©ments de potentiel liĂ©s au talent, au style ou aux synergies, au-delĂ des obstacles qui les contraignent. Le coaching nâest ni un apprentissage dâune technique ni un conseil sur le savoir-faire, mais un moyen de dĂ©couvrir et dâexpĂ©rimenter des aspects inutilisĂ©s de son propre potentiel. En fait, il ne vise pas tant Ă rĂ©soudre un problĂšme quâĂ faciliter le dĂ©veloppement personnel dans une perspective de production » (Olivier Devillard, Dunod, 2001).[4]
Quant Ă Bernard HĂ©vin et Jane Turner, ils sâaccordent Ă le dĂ©finir comme « lâaccompagnement dâun individu, dâune Ă©quipe ou dâun groupe, par un spĂ©cialiste du changement ».[5]
Le coaching est un instrument pertinent et efficace pour toute personne physique ou morale dĂ©sirant progresser. Il assiste les individus ou les entreprises dans lâĂ©claircissement dâune situation ambiguĂ«, dans la recherche de solutions fonctionnelles et sĂ»res, dans lâorganisation des tĂąches et actions selon leur importance, dans lâĂ©tablissement des objectifs et la maniĂšre de les atteindre. Le coaching permet Ă la personne dâavoir un regard introspectif et de se situer par rapport au contexte afin quâelle puisse mieux se connaitre et pouvoir vivre de façon plus heureuse et convenable.
Le coaching se fonde sur trois facteurs essentiels :
- Les objectifs : permettant de concentrer lâattention de la personne sur ses ambitions et sur la maniĂšre de les atteindre ;
- Les valeurs : afin dâaccompagner lâindividu dans la dĂ©termination de ce qui est rĂ©ellement important dans sa vie et de lâassister dans lâĂ©laboration et lâĂ©dification de son projet ;
- Les croyances : afin de permettre Ă la personne de les transcender car elles restreignent, dans la majoritĂ© des cas, le dĂ©ploiement de son potentiel et de son champ dâaction.
Le coaching procure plusieurs avantages :
- Il permet dâatteindre beaucoup plus rapidement les rĂ©sultats poursuivis ;
- Il booste la confiance de lâindividu en ses compĂ©tences et capacitĂ©s ;
- Il permet dâacquĂ©rir des compĂ©tences et de les dĂ©velopper au fur et Ă mesure de lâavancement de la personne dans lâatteinte de son objectif ;
- Il permet dâĂȘtre plus autonome ;
- Il permet Ă la personne dâadopter un point de vue plus objectif ;
- Il aide lâindividu Ă avoir du recul dans les situations auxquelles il fait face quotidiennement ;
- Lâindividu reprend le contrĂŽle de son pouvoir dâaction.
Il existe diffĂ©rents types de coaching, chacune rĂ©pondant Ă des finalitĂ©s propres et nĂ©cessitant de la part de lâaccompagnateur de savoir-faire particuliers. Certains accompagnements demandent des apports de contenu qui vont plus loin que le dĂ©veloppement du potentiel et des compĂ©tences des personnes coachĂ©es. A titre dâexemple, lorsque lâindividu se trouve dans des situations oĂč le manque de connaissances et de compĂ©tences dans des domaines donnĂ©s, le place dans lâincapacitĂ© Ă trouver des solutions afin de mieux agir, le coach lui mettra Ă disposition ses propres capacitĂ©s et pour rĂ©soudre celles-ci.
Dans ce cadre, si un dirigeant mĂ©connait les mĂ©thodes de formulation dâune critique constructive et quâen dĂ©pit des demandes et interrogations de lâaccompagnateur, il est toujours incapable de diffĂ©rencier la critique sur la personne de celle rĂ©alisĂ©e sur des faits, lâaccompagnateur peut ĂȘtre amenĂ© Ă le guider, voire le diriger, sur la voie. Pareillement, si la personne coachĂ©e ignore la conduite dâune analyse systĂ©mique, le coach doit lâaider Ă la comprendre et la maitriser. Ceci pouvant ĂȘtre bĂ©nĂ©fique au coachĂ© dans ses pratiques managĂ©riales.
François Delivré propose quatre types de coaching ayant chacun leurs objectifs, à savoir : le coaching centré sur la personne, le coaching centré sur les relations, le coaching centré sur le management et le coaching centré sur le dirigeant.[6]
Ce type de coaching est destinĂ© aux personnes qui, dans le cadre de sa fonction, veulent davantage surmonter leurs difficultĂ©s personnelles. Ces problĂšmes peuvent, Ă titre dâexemple, sâagir de questionnements sur lâorientation de carriĂšre ou les Ă©volutions de poste, il peut dâapparenter Ă un manque dâassertivitĂ©. Les moyens mis en Ćuvre pour le coaching centrĂ© sur la personne sont des outils de dĂ©veloppement personnel et dâĂ©valuation de la personnalitĂ© de lâindividu Ă lâinstar de lâindicateur typologique de Myers-Briggs[7], de lâanalyse transactionnelle dâĂric Berne, ou du Process communication model de TaĂŻbi Kahler.
Outre ces outils de diagnostic, le coach peut parfois ĂȘtre amenĂ© Ă agir en tant que conseiller ou formateur afin dâaider la personne Ă sâaffranchir des limites imposĂ©es par ses croyances et de sa dĂ©motivation qui lâenferrent lorsquâil fait face Ă certaines situations ou qui lâentrainent dans une spirale nĂ©gative. Aussi, les thĂ©rapies cognitivo-comportementales ou le principe du double contrainte semblent ĂȘtre des approches intĂ©ressantes.
Ce type de coaching est destinĂ© aux personnes qui Ă©prouvent des difficultĂ©s dans les interactions sociales ou pour Ă©tablir des relations. Ces problĂšmes peuvent se prĂ©senter de maniĂšre frĂ©quente ou ponctuelle, ressentis vis-Ă -vis dâun certain type de personnes en relation avec lâindividu accompagnĂ©. Cela peut aussi se traduire par une propension spontanĂ©e Ă se sous valoriser ou Ă manquer de confiance en soi-mĂȘme.
Le coaching centrĂ© sur la relation incombe donc de bien examiner les difficultĂ©s liĂ©s Ă la personne de lâaccompagnĂ© et celles liĂ©es au mĂ©canisme relationnel Ă©tabli entre ce dernier et lâindividu avec qui il converse. Cette dĂ©marche permet dâidentifier et choisir les outils adaptĂ©s Ă ses difficultĂ©s. Si le problĂšme est frĂ©quent et nâa aucun lien avec le type de personnes qui interagissent avec le coachĂ©, lâaccompagnateur utilisera, en prioritĂ©, des instruments de coaching centrĂ© sur la personne.
Lorsque le coach aura traitĂ© les difficultĂ©s personnelles de lâindividu, il pourra lâassister dans la construction dâun systĂšme relationnel qui le mettra Ă lâaise lorsquâil interagit avec certains types dâinterlocuteurs (supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques, clients, etc.). Le coach peut opter pour des approches systĂ©miques afin dâaider la personne coachĂ©e Ă avoir du recul au moyen dâune prescription de son diagnostic, par exemple. Pareillement, le Process communication model et le Myers Briggs type indicator permettent à lâaccompagnateur dâapprĂ©hender lâinterlocuteur en regard du type de personne accompagnĂ©e et dâanticiper les blocages pouvant nuire la relation. Lâanalyse transactionnelle paraĂźt ĂȘtre lâoutil adĂ©quat si lâindividu accompagnĂ© sâengage dans la situation « victime-persĂ©cuteur-sauveur ».
Ce type de coaching aborde plutĂŽt les problĂšmes dâinteraction au sein dâun groupe, notamment les questions de leadership et de cohĂ©sion des membres. NĂ©anmoins, avant de procĂ©der Ă ce type de coaching, le coach doit connaitre au prĂ©alable la situation de lâindividu par rapport aux niveaux de coaching Ă©noncĂ©s antĂ©rieurement. En Effet, il est important de savoir oĂč ce dernier en est dans ses relations avec les autres membres de son groupe, voire de sa communautĂ© en gĂ©nĂ©ral. Dans ce cadre, le dĂ©veloppement du leadership dans la pratique de la personne accompagnĂ©e nĂ©cessite de la part du coach des apports de contenu en matiĂšre de formation. Il en est de mĂȘme pour cultiver dans son esprit lâadoption dâune vision partagĂ©e et la capacitĂ© de mobiliser le groupe pour atteindre un objectif commun. Aussi, pour encourager la cohĂ©sion dâĂ©quipe, le coach doit mettre Ă disposition de lâindividu des instruments de gestion dâĂ©quipes.
Pareillement, au cours de lâaccompagnement, le coach doit sensibiliser lâaccompagnĂ© Ă connaitre lâimportance des rĂŽles de chaque membre du groupe et des responsabilitĂ©s qui les incombent.
Ce type de coaching est trĂšs diffĂ©rent des prĂ©cĂ©dents[8]. En effet, le statut du dirigeant lui place souvent dans une situation de solitude. Il endosse de lourdes responsabilitĂ©s et doit toujours montrer Ă ses collaborateurs et son entourage lâimage de lâhomme fort. Une personne qui a le pouvoir de dĂ©cider, de dresser le chemin Ă parcourir. On le regarde parfois comme une personne avec peu dâĂ©motions. Son entourage le voit comme un individu intrĂ©pide et inĂ©branlable. Cependant, le dirigeant fait face Ă des doutes et se trouve de plus en plus exposĂ© Ă des problĂšmes dâincertitude sur sa carriĂšre au sein de lâentreprise. En effet, il peut perdre son poste sâil nâatteint pas ses objectifs, ou sâil les actionnaires de la sociĂ©tĂ© changent ou encore si lâentreprise fait lâobjet dâune fusion-acquisition.
Ses responsabilitĂ©s ne lui permettent pas de prendre du recul. Et bien quâil dispose dâun comitĂ© de direction ou de personnes qui lâassistent directement dans lâexĂ©cution de ses tĂąches, il est souvent difficile pour le dirigeant dâextĂ©rioriser son stress Ă©tant donnĂ© que ses collaborateurs attendent des directives ou des conseils de sa part et subissent eux aussi de la pression, qui dans certains cas provient de lui-mĂȘme. En outre, le statut du dirigeant lui donne de nombreux avantages, mais il se trouve souvent prisonnier de ceci, nĂ©gligeant ses devoirs. A lâĂ©vidence, il nâest pas aisĂ© de trouver le bon compromis entre lâhabilitĂ© Ă persuader, faire adopter son point de vue sans ĂȘtre condescendant ni passer pour une personne bornĂ©e, rester dans la modestie, et avoir un fort leadership.
En plus des contraintes liĂ©es au travail du dirigeant, il doit Ă©galement faire face Ă la pression personnelle, câest-Ă -dire des devoirs et obligations vis-Ă -vis de sa famille, ses proches et sa communautĂ©. Ces derniers attendant toujours le meilleur de lui, rĂ©clamant sa disponibilitĂ© sans montrer aucune faiblesse ni inquiĂ©tude. Cet Ă©tat mâapparente aux injonctions contradictoires les plus graves, surtout lorsquâelles proviennent dâindividus qui se veulent cordiales.
Dans ce contexte, le coaching peut se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre un moyen pour le dirigeant dâexprimer ses frustrations, et ses abnĂ©gations et prendre du recul par rapport Ă sa conduite et ses actions. Le coaching peut lâaider Ă savoir dĂ©lĂ©guer une partie de sa charge de travail Ă ses collaborateurs, de les animer et les mettre en valeur tout en gardant confiance en sa position.
Il est Ă©vident que la recherche et le maintien de lâĂ©quilibre entre variables Ă©conomiques et directoriales de la sociĂ©té et les valeurs personnelles de ses agents sont aujourdâhui devenus un enjeu capital pour la bonne marche de lâentreprise.
Le coaching des dirigeants peut sâapparenter Ă une relation de soutien fourni Ă un individu qui dispose dâune responsabilitĂ© et dâune autoritĂ© managĂ©riale au sein de lâentreprise, par un accompagnateur exĂ©cutant sa mission en tant que consultant et mettant en Ćuvre un Ă©ventail de techniques diagnostiquant les comportements de lâindividu et des approches ayant pour fin de lâaider Ă rĂ©aliser une suite dâobjectifs fixĂ©s. Cette dĂ©marche est importante pour optimiser la performance professionnelle de lâindividu et, par la mĂȘme occasion, de lui procurer un Ă©tat de satisfaction exclusive. Ainsi, cet accompagnement dâaugment lâefficience de lâentreprise[9].
Plusieurs chercheurs ont donnĂ© chacun une dĂ©finition du terme coaching. De notre cĂŽtĂ©, nous le dĂ©crivons comme un accompagnement professionnel individualisĂ© au profit dâune personne afin de lâaider Ă avoir des rĂ©sultats palpables, positifs et apprĂ©ciables dans sa vie professionnelle.
Le coaching permet de dĂ©ployer le potentiel de la personne coachĂ©e et de dĂ©velopper ses compĂ©tences dans le cadre dâobjectifs bien Ă©tablis.
Selon Pierre Blanc-Sahnoun, le coaching professionnel dĂ©signe « un accompagnement personnalisĂ© limitĂ© dans le temps, oĂč lâon se tient aux cĂŽtĂ©s dâune personne (ou dâun groupe) souhaitant cheminer dâun point A Ă un point B, oĂč on lui fournit des balises et un regard extĂ©rieur bienveillant mais pas complaisant ».[10]
Lâaccompagnement dâĂ©quipe a pour but de la faire progresser de maniĂšre atteindre la maturitĂ©, dâaccroitre sa productivitĂ© et sa rentabilitĂ©, et de dĂ©velopper son « intelligence collective ». Au sein dâune entreprise, le manager peut agir en tant que coach vis-Ă -vis de ses subordonnĂ©s : il doit considĂ©rer les interactions au sein de son Ă©quipe et de lâenvironnement de celle-ci et savoir lâanimer.
Dans le premier chapitre, nous avons Ă©voquĂ© les diverses conceptions du coaching. Nous avons vu prĂ©cĂ©demment quâil existe diffĂ©rents types de coaching et que de nombreux chercheurs et coach ont proposĂ© des dĂ©finitions qui, aujourdâhui, font lâobjet de discussions au sein de la profession qui, par ailleurs est relativement rĂ©cente.
La plus rĂ©pandue des thĂ©ories est celle qui rĂ©duit le coaching Ă lâaccompagnement dâun individu dans sa vie professionnelle. Certains auteurs et penseurs lâassimile Ă lâaccompagnement dâun employĂ© quel que soit son statut au sein de lâorganisation, dâautres mĂšne le dĂ©bat Ă un niveau plus restreint encore en ne se concentrant que sur lâaccompagnement des managers et dirigeants. Mais si les perceptions et les contextes prĂ©sentent des contrastes, tous sâaccordent Ă dire que la finalitĂ© du coaching est dâaider lâindividu Ă dĂ©ployer son potentiel et Ă rĂ©aliser son objectif.
Lâapparition du management dans les pratiques de gestion dâentreprise est relativement rĂ©cente. NĂ©anmoins, la discipline sâimpose de plus en plus au sein de nos sociĂ©tĂ©s. Initialement orientĂ© vers les entreprises, le management est dĂ©sormais pratiquĂ© dans tous les types dâorganisations, et les diverses secteurs dâactivitĂ©s. Il est mĂȘme enseignĂ© dans les universitĂ©s avec des dĂ©clinaisons variĂ©es : on peut citer, entre autres, le management culturel, le management dâentreprises, le management public et le management sportif. En outre, la discipline sâest incrustĂ©e dans la vie privĂ©e des individus et des mĂ©nages. En effet, de nouvelles expressions et tendances ont Ă©mergĂ© comme, par exemple, le management de la vie professionnelle ; les parents parlent de manager les Ă©tudes de leurs enfants. Aujourdâhui on distingue mĂȘme deux types de mangers : le manager et le manager-coach.
Dans cette partie du travail, nous nous focalisons sur le management et ses principes ainsi que son champ dâapplication. Ensuite, nous exposons le rĂŽle du manager. En enfin, nous allons mettre en exergue la diffĂ©rence entre le manager et le manager-coach.
Selon Vinard, le management dĂ©signe « lâensemble des connaissances concernant lâorganisation et la gestion des organisations[11] ». Le terme provient du mot anglais « manager » qui signifie diriger ou gĂ©rer. Ce terme anglais est lui-mĂȘme issu du mot italien « maneggiare » qui veut dire manier. Câest de ce mot que vient le terme français manĂšge. Ainsi, pour une personne qui souhaite gĂ©rer ou qui gĂšre une organisation, elle doit donc savoir diriger, motiver, enseigner et conduire ses collaborateurs et son organisation pour atteindre les objectifs prĂ©alablement fixĂ©s.
De nombreuses Ă©tudes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour savoir si le management est une discipline scientifique ou non. Cette interrogation a mĂȘme conduit Dubois Ă Ă©tablir les conditions qui caractĂ©rise une science (dâaprĂšs la dĂ©finition de Hunt). Selon cette Ă©tude[12] :
- Une science est une matiÚre différente de toute autre discipline,
- elle décrit et classifie ladite matiÚre, énonçant son contenu et ses liens avec les autres disciplines,
- la matiÚre est soumise à des principes observables ou des lois qui impliquent une certaine logique et cohérence,
- la matiĂšre peut ĂȘtre Ă©tudiĂ©e en suivant une mĂ©thode scientifique dĂ©finie
Si lâon soumet le management Ă ces rĂšgles, on peut affirmer que câest une discipline scientifique Ă©tablie pour apprĂ©hender lâaction mise en Ćuvre pour la gestion des organisations. Lâobservation du fonctionnement de ces entitĂ©s est rĂ©alisĂ©e suivant des dĂ©marches scientifiques permettant dâĂ©laborer des principes et de les gĂ©nĂ©raliser.
Toutefois, il est important de prĂ©ciser que le management est une science humaine, par consĂ©quent, le principe de la reproduction de lâexpĂ©rience nâest pas garanti. Il est adaptĂ© selon les circonstances.
Etant une science, le management dispose des caractéristiques qui lui sont propres, oscillant entre des polarités :
- il alterne entre thĂ©orie et pratique : la discipline a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e au rang de science sociale grĂące Ă lâalternance entre ces deux pĂŽles. Les thĂ©ories sur le management furent, Ă lâorigine, Ă©laborĂ©es par des anciens dirigeants dâentreprises et des consultants.
- il sâaffilie Ă une connaissance et sâapplique sous forme de prescription : la discipline revendique sa nature de science de lâaction. Nombreux sont les thĂ©oriciens de la filiĂšre Ă souhaiter voir leurs travaux ĂȘtre appliquĂ©es dans les organisations.
Pareillement, le manager oscille entre de nombreux points de vue pouvant ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s au moyen des postures ci-aprĂšs :
- Le praticien pense que le management nâest une discipline qui sâapprend, câest avant tout un art que lâindividu possĂšde naturellement et quâil dĂ©veloppe au fil des actions ;
- Le technicien le décrit comme un ensemble de techniques à appréhender pour mener à bien ses activités ;
- Et le théoricien voit le management comme une façon de conduire et de faire tourner une organisation.
De nombreuses Ćuvres littĂ©raires sur le management avancent de multiples thĂ©ories et hypothĂšses qui expliquent cette tendance actuelle de coaching destinĂ©s aux managers. Cet engouement dĂ©coule de lâexigence des organisations vis-Ă -vis de leurs managers Ă avoir des compĂ©tences de plus en plus larges, des besoins en termes de gestion de la substitution de membres du personnel et de la relĂšve, du besoin des managers Ă avoir un feedback sur leur maniĂšre dâĂȘtre et leurs attitudes, de la simplification du transfert des connaissances et savoir-faire lors de lâapprentissage et du besoin de surmonter les contraintes du mĂ©canisme de gestion de la performance des managers.
Le foisonnement des changements qui perpĂ©tuent au sein des organisations et leur cadence de plus en plus rapide se manifestent par une Ă©volution des compĂ©tences requises des managers qui se concentre plus sur la capacitĂ© de ces derniers Ă dĂ©velopper des qualitĂ©s interpersonnelles et relationnelles[13]. Vu que ces compĂ©tences ne sont pas dâordre technique, il nâest pas possible de les apprendre grĂące Ă des formations classiques.
En outre, Gray (2006) souligne que le but est dâacquĂ©rir des « mĂ©ta-compĂ©tences », des aptitudes oĂč le manager apprend Ă apprendre pour quâil puisse mieux sâacclimater Ă un environnement en perpĂ©tuel changement[14]. Ces capacitĂ©s sâobtiennent plus facilement dans la pratique et la rĂ©flexion que dans un centre de formation.
Grenier (2003)[15] stipule que la pĂ©nurie en ressources humaines anticipĂ©e dans les pays occidentaux pour la premiĂšre moitiĂ© du XXIe siĂšcle contraint les entreprises et organisations dâĂ©tablir une gestion de la relĂšve. De nombreux postes doivent ĂȘtre obturĂ©s et parmi eux, celui du manager constitue un vĂ©ritable challenge. A lâĂ©vidence, le dĂ©veloppement des capacitĂ©s indispensables pour tenir des tĂąches managĂ©riales comme la prise de dĂ©cision, lâĂ©tablissement de stratĂ©gie, le leadership ou encore la maitrise de soi, requiert beaucoup de temps. Le recours au coaching permet de faire progresser les managers plus rapidement dans les Ă©chelons de lâentreprise ou lâorganisme dans lequel il travaille.
Lâengouement pour lâaccompagnement des managers dĂ©coule entre autres de lâisolement de ces derniers. A lâĂ©vidence, il parait que plus les managers montent dans la hiĂ©rarchie, moins ils ont de feedback provenant de leurs collaborateurs concernant leurs conduites et leurs attitudes[16]. Corollairement, certains dâentre eux viennent Ă nourrir une apprĂ©hension erronĂ©e de leurs propres capacitĂ©s et handicaps. Le coaching de managers aide alors Ă avoir un feedback reprĂ©sentatif de sa personnalitĂ© et de ses actions ainsi quâun espace dâintrospection et dâĂ©change pouvant dĂ©velopper lâaptitude Ă prendre des initiatives.
Le recours au coaching est aujourdâhui un moyen de contourner lâincompĂ©tence des formations classiques à apprendre les mĂ©tiers concrĂštement et Ă les transfĂ©rer ces apprentissages dans lâemploi. Holton et son condisciple Baldwin (2003), affirment que le taux de transfert des apprentissages de la formation Ă lâemploi ne dĂ©passe pas les 15 %[17]. En outre, certaines spĂ©cificitĂ©s des capacitĂ©s Ă Â dĂ©velopper durant la formation, comme, par exemple, leur intrication et leur nature interpersonnelle, rendent leur enseignement ardu. A ce sujet, Une Ă©tude atteste que la plus grande partie des programmes axĂ©s sur le dĂ©veloppement du leadership[18] est Ă©phĂ©mĂšre dans la mesure oĂč les managers qui ont pu lâacquĂ©rir durant la formation sont peu nombreux Ă avoir des compĂ©tences de transfert qui permettent dâappliquer les aptitudes nouvellement acquises une fois quâils retournent au travail. DâaprĂšs Jones et ses confrĂšres (2006), de nombreuses particularitĂ©s du coaching de managers, notamment la focalisation sur les enjeux personnels issus du cadre de travail typique du coachĂ©, laissent entendre que le problĂšme du transfert des apprentissages est minorĂ© quand une organisation choisit le coaching[19].
Selon certains auteurs Ă lâinstar de Luthans et Peterson (2003)[20], et Goodstaone et Diamante â1998) [21], le coaching de managers est un moyen dâesquiver les obstacles des systĂšmes alambiquĂ©s dâĂ©valuation de la performance tels que lâĂ©valuation multi-source. Ces systĂšmes sont aujourdâhui de plus en plus pratiquĂ©s pour que les managers dĂ©veloppent des compĂ©tences et ajustent leur style de management aux situations de lâenvironnement[22]. Ces systĂšmes sâappuient sur le principe que lâinformation mise Ă disposition du manager lâincitera Ă changer son comportement.
Cependant, en dĂ©pit que certaines Ă©tudes prĂ©sentent des rĂ©sultats affichant des effets positifs des Ă©valuations multi-sources sur le comportement des individus qui y ont Ă©tĂ© soumis[23], aucune dĂ©marche ne permet dâinfĂ©rer Ă leur habiletĂ© de catalyser des changements concrets des comportements. Bandura (2001)[24] et Conger (1992) sâaccordent Ă dire que mĂȘme si la conscience du manager relativise ses vĂ©cus en lui donnant un sens, elle ne convertit pas obligatoirement les connaissances nouvellement acquises en des intentions comportementales applicables dans lâavenir.
En donnant lâopportunitĂ© aux individus Ă©valuĂ©s dâĂȘtre coachĂ©s, la possibilitĂ© de gĂ©nĂ©rer des incidences comportementales durales accroit de maniĂšre significative[25]. Sur ce point, les revues littĂ©raires soulignent quâun facteur crucial influençant le transfert des apprentissages impliquent quâil est possible pour le manager dâĂ©mettre son point de vue et de recevoir un feedback constructif sur les efforts quâil met en Ćuvre pour utiliser ses nouvelles compĂ©tences[26].
Les fonctions du manager et celles du coach sont bien contrastĂ©es. NĂ©anmoins, certains instruments employĂ©s en coaching peuvent ĂȘtre introduits dans les pratiques en entreprise afin de :
- Motiver,
- Conduire le changement
- Cultiver des compétences et libérer des potentiels,
- Impulser lâautonomie
- Délimiter et établir des objectifs
- Le rĂŽle du manager
Mintzberg dĂ©crit le manager comme la personne qui dirige une organisation ou un des services de celle-ci[27]. Outres les managers des entreprises, cette dĂ©finition inclut les coaches dâĂ©quipes de football, les vice-prĂ©sidents et les contremaĂźtres. Le point commun entre ces diffĂ©rentes activitĂ©s est que ces individus disposent dâune autoritĂ© avĂ©rĂ©e au sein de leur organisation.
Cette autoritĂ© reconnue provient du statut du manager lâimpliquant dans diverses formes dâinteractions interpersonnelles. Ces interactions lui permettent ensuite dâaccĂ©der Ă lâinformation. Celle-ci devient, ensuite, pour le manager un outil dâaide Ă la prise de dĂ©cision, lui permettant dâĂ©tablir des stratĂ©gies pour le bon fonctionnement de lâorganisation dont il est responsable.
On peut dĂ©crire le mĂ©tier du manager en distinguant ses multiples rĂŽles au sein de lâorganisation ou bien en rattachant Ă une fonction des ensembles cohĂ©rents et agencĂ©s de comportements diagnostiquĂ©s. Mintzberg recense dix rĂŽles reproduits dans le schĂ©ma suivant :
Source : Mintzberg H., (1990), « LE MANAGEMENT, Voyage au centre des organisations », Ăditions dâOrganisation, p. 37.
- RĂŽle du manager-coach
De nos jours, on attend plus du manager que de sa seule capacitĂ© Ă diriger son Ă©quipe. Il est gage de lâamĂ©lioration individuelle de chacun des membres de cette derniĂšre.
Adopter les fonctions du coach permet au manager de se focaliser sur le développement des compétences de ses collaborateurs et de leurs personnalités. Le coaching est une approche qui aide le manager à convertir chaque situation en une occasion de développement personnel en identifiant les moyens nécessaires.
Le manager-coach est dotĂ© dâune excellente capacitĂ© dâĂ©coute permettant de dĂ©velopper le potentiel personnel et professionnel de chaque membre de son Ă©quipe. Elle aide Ă©galement Ă instaurer la confiance et favoriser lâintelligence collective. Il est capable de relativiser les erreurs et y dĂ©celer des occasions dâapprentissage. Les interrogations de ses collaborateurs sont pour lui des opportunitĂ©s dâĂ©largir leurs connaissances avec efficience. Le manager-coach apprĂ©cie les exploits Ă leur juste valeur. Lâaccompagnement de ce manager est pour ses collaborateurs un soutien inestimable qui les encourage Ă rĂ©aliser, voire dĂ©passer, les objectifs Ă©tablis et amĂ©liore leurs performances ainsi que celle de lâentreprise.
- Positionnement du manager-coach
Tel un coach sportif qui sait identifier les aptitudes et potentiels de ses joueurs, le manager-coach perçoit dans le manager un gagnant. DotĂ©e dâune expĂ©rience forte en entreprise, le manager-coach peut lui fournir de lâaide afin que ce dernier soit capable de rĂ©soudre ses problĂšmes en recourant Ă des approches managĂ©riales ou techniques. Aussi, il peut mettre en place des situations favorables Ă lâapprentissage qui aidera le manager Ă dĂ©ployer son potentiel. Le manager-coach accompagne ses collaborateurs dans leur progrĂšs individuel, et pour ce faire, il les assiste dans lâĂ©tablissement des objectifs comportementaux pour quâils dĂ©veloppent leur capacitĂ© dâautonomie, prendre des responsabilitĂ©s et tenir leur engagement envers la sociĂ©tĂ©. Par ailleurs, ces objectifs comportementaux sont dĂ©finis pour servir les objectifs professionnels, en ce sens quâils doivent aider le manager gagnant Ă Â :
- mieux connaitre ses ressources,
- améliorer sa capacité de gérer son temps et celui de ses collaborateurs,
- savoir déléguer de maniÚre efficace,
- savoir asseoir son autorité en réunion,
Chaque objectif est dĂ©fini au cas par cas entre le manager coach et le futur manager et fait l’objet d’un contrat. Ce rĂŽle de manager coach s’inscrit dans une vision ou l’ensemble des managers de l’entreprise est en croissance. Si lâon peut utiliser l’image de l’arbre comme image de la croissance d’un professionnel, alors, il est possible d’utiliser celle de la foret, organisme vivant et complexe, pour l’ensemble de l’entreprise.
- L’accompagnement au changement comportemental
Si le simple manager ne se prĂ©occupe que lâavancement de son entreprise grĂące Ă une utilisation efficace des ressources Ă sa disposition (humaines, matĂ©riels, financiĂšres), le manager-coach voit ses responsabilitĂ©s sâĂ©largir et intĂ©grer une dimension comportementale. En dâautres termes, il doit ĂȘtre dotĂ© dâune forte capacitĂ© relationnelles et interpersonnelles, communicationnelles et doit savoir Ă©couter.
Le manager coach peut assister un gestionnaire apprenti en lâaidant Ă sâidentifier Ă lui (posture de miroir) et en le conscientisant sur ses attitudes et caractĂšres au moyen dâune conversation ou dâinterrogations ouvertes et claires. Le manager-coach se focalise donc sur lâaspect humain de ses collaborateurs, lâaidant Ă sâaccomplir afin dâoptimiser la performance de lâentreprise. Dans cette optique, il accompagne les collaborateurs Ă dĂ©ployer leurs ressources endormies et les encouragent Ă prendre des initiatives et les protĂšgent dans leurs rĂ©alisations. Les interactions entre le manager-coach et les personnes coachĂ©es ont pour finalitĂ© de leur faire prendre conscience de leur personne mĂȘme et de leur capacitĂ©. Chaque plan dâaction renvoie Ă des expĂ©riences effectives visualisĂ©es collectivement afin de les impulser au changement.
Le management est une discipline foisonnante qui connait une progression permanente. Les techniciens, thĂ©oriciens et praticiens dĂ©battent depuis son apparition de sa dĂ©limitation et son champ dâapplication. Il permet dâapprĂ©hender le mĂ©canisme de fonctionnement des organisations dans lesquelles nous travaillons et Ă©voluons. Il permet aussi de les piloter pour quâelles rĂ©pondent au mieux aux objectifs qui leur ont Ă©tĂ© imposĂ©s.
Le management sâadapte aux conditions dans lesquelles les entreprises Ă©voluent. Les managers, confrontĂ©s au changement, doivent adopter de nouvelles approches qui permettent dâamĂ©liorer, sinon de maintenir, la performance de lâentreprise. De ce fait, ils doivent Ă©largir leurs champs compĂ©tences et adopter de nouvelles visions en fonction du changement qui sâopĂšre. Aujourdâhui, disposer de ressources matĂ©rielles et financiĂšres et savoir les gĂ©rer les ressources ne suffisent plus pour assurer un rĂ©sultat efficace. Les managers doivent dĂ©sormais se prĂ©occuper de la dimension humaine de leurs entreprises. Câest dans cette optique quâest nĂ© le concept de manager-coach. Cette nouvelle appellation lui est attribuĂ©e pour souligner son rĂŽle dâaccompagnateur au sein de lâentreprise. En effet, il doit coacher ses collaborateurs et les aider Ă dĂ©velopper leur potentiel et Ă©tablir une forme dâintelligence collective qui renforcera la cohĂ©sion de ces derniers ainsi que leur motivation dans le but dâaccroitre leur performance au travail et aussi la performance Ă©conomique de lâentreprise.
Le changement exprime la conduite adoptĂ©e par tout individu et toute organisation au cours de sa vie pour faire face Ă lâinstabilitĂ© et lâĂ©volution de son environnement. Accompagner le changement câest prĂ©voir, Ă©tablir et instaurer cette dĂ©marche de maniĂšre concomitante.
La conduite du changement dĂ©signe toutes les dĂ©marches entreprises ou Ă entreprendre, depuis la dĂ©tection des difficultĂ©s et blocages empĂȘchant lâĂ©panouissement de lâentreprise Ă lâĂ©tablissement dâun plan dâactions qui permet de trouver, concevoir, adopter et mettre en Ćuvre une solution afin de rencontrer le succĂšs dans des conditions optimales.
- Le changement implique une rupture
Le changement est une conjoncture qui rend notre vie existante archaĂŻque et dĂ©suĂšte Ă lâĂ©gard dâun avenir que nous consentons suivant les progrĂšs quâil procurera. Dans ce sens, il nây a pas de situation future, il se concrĂ©tise au fur et Ă mesure quâil est admis par ses participants et que ces derniers se mettent en mouvement dans cet objectif. DâaprĂšs David Autissier et Jean-Michel Moutot, « le changement nâexiste que par la dynamique des individus qui le mettent en Ćuvre[28] ». Ce caractĂšre intangible du changement requiert un effort dâaccompagnement ayant pour but de faire acquiescer et participer les individus par qui il se concrĂ©tisera. Le changement dĂ©note une rupture dans lâactivitĂ© de lâorganisation quand on assiste ou procĂšde Ă la transformation des Ă©lĂ©ments ci-aprĂšs :
- Les pratiques : mĂ©thodes et dĂ©marches dâexĂ©cution
- Les conditions de travail : matĂ©riels utilisĂ©s pour lâexĂ©cution des tĂąches
- Les outils : de management et informatiques
- Lâorganisation : la hiĂ©rarchie, lâautoritĂ© et les dĂ©marcations fonctionnelles
- Le mĂ©tier : les compĂ©tences et domaines dâintervention de la firme
- La stratégie : les objectifs collectifs établis et poursuivis,
- La culture : les valeurs instaurĂ©es au sein de lâentreprise.
Le terme changement est devenu, au sein des entreprises, une formule, une aspiration rĂ©pĂ©tĂ©e continuellement dans leurs discours. Les managers y font allusion en le proposant comme une solution pour face faire Ă lâĂ©volution des marchĂ©s, aux avancĂ©es technologiques effrĂ©nĂ©es et aux modifications lĂ©gislatives. Ils le considĂšrent Ă©galement comme la dynamique que toute organisation doit adopter. Les managers soutiennent que, de nos jours, les entreprises doivent procĂ©der au changement, autrement elles risquent de disparaitre.
Le changement peut ĂȘtre impulsĂ© par des facteurs internes ou externes. Quand il est conditionnĂ© par des causes externes, il sâagit souvent de contraintes imposĂ©es par lâenvironnement lĂ©gal, social, Ă©cologique ou bien encore concurrentiel. Parmi les situations qui le favorisent, on peut citer, Ă titre dâexemple, lâadoption dâune nouvelle loi, la transformation des habitudes des consommateurs (achat sur internet), la mise en marchĂ© dâun nouveau produit par une firme concurrente.
Dans cette étude, nous distinguons quatre facteurs fondamentaux qui entrainent le changement.
En premier lieu, le patrimoine hĂ©ritĂ© des Trente Glorieuses nous a mis dans un Ă©tat statique ou stagnant et nous a permis de ne se prĂ©occuper que de la gestion de lâexistant, du moins jusquâĂ trĂšs rĂ©cemment. Cependant, cette inertie sâest vue ĂȘtre bouleversĂ©e par des rĂ©alitĂ©s sociales et  économiques qui a rendu obsolĂšte toutes les pratiques et comportements du passĂ©. Et cette obsolescence poursuit une cadence accĂ©lĂ©rĂ© faisant des us dâaujourdâhui, tomber en dĂ©suĂ©tude demain. Plusieurs raisons conduisent Ă ce changement anormalement rapide de la sociĂ©tĂ©. Lâun des facteurs les plus apparents est lâĂ©volution de la technologie. Depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle, lâinformatique a radicalement chamboulĂ© nos habitudes et mĂ©thodes de fonctionnement. Les progrĂšs faits dans le domaine de la tĂ©lĂ©communication couplĂ©s avec les avancĂ©es rĂ©alisĂ©es dans le traitement de lâinformation et le stockage de donnĂ©es sur ordinateur, ont abouti Ă lâinstauration dâune sociĂ©tĂ© dâinformation dans cette Ăšre oĂč tout est connectĂ© en rĂ©seau. La technologie offre de nombreuses possibilitĂ©s : elle est devenue un moyen de communication et de traçabilitĂ© Ă la fois efficace et efficiente, mais aussi un outil de production. Il est dĂ©sormais possible de suivre de maniĂšre prĂ©cise les dĂ©tails des transactions et, corollairement, de les analyser synchroniquement, dĂ©veloppant continuellement des opĂ©rations de « Constats â Ecarts â Ajustements ». De la sorte, lâapplication des ajustements engendrent alors de multiples projets de changement.
En deuxiĂšme lieu, nous citons la mondialisation comme un facteur contraignant au changement. En effet, ce phĂ©nomĂšne bouleverse la rĂ©alitĂ© des entreprises Ă plusieurs niveaux. Dâabord, elle change lâenvironnement concurrentiel : aujourdâhui, la position gĂ©ographique nâest plus un obstacle pour se prĂ©senter sur le mĂȘme marchĂ© que ses rivaux. Lors du lancement de lâe-business par IBM, la compagnie montraient dans sa publicitĂ© des touristes amĂ©ricains qui sâĂ©taient rendus dans une usine de production dâhuile dâolive en Sicile. Câest alors quâils ont demandĂ© la possibilitĂ© de se procurer les produits de cette usine. Une femme leur a rĂ©pondu que lâentreprise disposait dâun site internet traduit en plusieurs langues via lequel les clients pouvaient passer des commandes et quâelle livrait dans tous les pays du monde.
En troisiĂšme lieu, le client et ses exigences constituent Ă©galement un facteur du changement. Depuis maintenant plus de quarante ans, nous vivons dans une sociĂ©tĂ© de consommation, cette sociĂ©tĂ© a changĂ© le comportement de consommateurs, donnant naissance Ă ce que lâon appelle « lâhomo economicus ». Ce terme dĂ©signe un client qui, avant de procĂ©der Ă lâachat dâun produit, se renseigne, compare les produits des concurrents. Il achĂšte pour assouvir un besoin de plus en plus personnel, exclusif et Ă©volutif. Evidemment, les entreprises souhaitent suivre en temps rĂ©el cette Ă©volution de la demande. NĂ©anmoins, ce changement nĂ©cessite un temps dâadaptation qui dĂ©pend de la capacitĂ© de lâentreprise. Un consommateur peut dĂ©cider quâil veut un smartphone avec un dĂ©verrouillage par empreinte digitale et on plus par codage numĂ©rique car câest la tendance actuelle, mais cela requiert du temps pour adapter lâoffre Ă cette demande compte tenu des contraintes de compĂ©tences ou de capacitĂ© de production.
Dans lâentreprise, plusieurs acteurs interagissent pour conduire le changement, Ă savoir : les collaborateurs, les managers et les acteurs sociaux.
- Les collaborateurs
Les collaborateurs dĂ©signent lâensemble des salariĂ©s de lâentreprise. Ils sont des acteurs incontournables dans la conduite du changement car ils reprĂ©sentent les ressources humaines de la sociĂ©tĂ© et doivent ĂȘtre accompagnĂ©s dans le cheminement vers le changement. Cette dĂ©marche vise Ă savoir et dĂ©cider si leur mĂ©tier, leurs conditions de travail, leur fonction ou mĂȘme lâarrangement de leur service vont faire lâobjet de modifications. Dans ce contexte, la prise en considĂ©ration des avis des membres du personnel est importante pour accompagner le changement et connaitre si la nouvelle orientation stratĂ©gique de la sociĂ©tĂ© est faisable et pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ©e de maniĂšre efficace.
- Les managers:
Les managers font partie du personnel de lâentreprise, ils ont pour mission dâencadrer les opĂ©rations qui se dĂ©roulent au sein dâun service, dâun dĂ©partement ou mĂȘme dâune direction. Les managers doivent ĂȘtre au courant des changements qui sâopĂšrent au sein de son service qui peuvent modifier le travail des membres de son Ă©quipe, et leur fonction dâencadrant. Lorsquâil y a du changement organisationnel, ils doivent ĂȘtre bien renseignĂ©s pour quâils puissent communiquer la vision de la direction et ĂȘtre capable de transmettre les points essentiels aux membres de son Ă©quipe.
En ce qui concerne les managers qui font partie de la direction, lorsquâun changement doit ĂȘtre dĂ©cidĂ© ou mis en Ćuvre, ils doivent ĂȘtre en mesure de faire le lien entre pragmatisme des actions Ă mener et interprĂ©tation du changement par leurs collaborateurs. Pour ce faire, ils doivent adopter un plan de communication pertinent.
- Les acteurs sociaux
Les acteurs sociaux dĂ©signent les reprĂ©sentants du personnel. Ils tiennent une place important au sein de lâentreprise et assurent un rĂŽle de « personne morale ». Ils sont Ă©lus par les membres du personnel et assure un mandat Ă Ă©chĂ©ance. Leur fonction est rĂ©gie par le Code de travail. Leur position leur permet ainsi dâavoir accĂšs aux informations concernant la stratĂ©gie de la sociĂ©tĂ© et de les communiquer au personnel. Dans le cas oĂč les collaborateurs trouvent irrĂ©alistes ou difficilement rĂ©alisables, les dĂ©cisions ou le plan dâactions Ă©tablis par la direction, ces acteurs peuvent nĂ©gocier avec les membres de cette derniĂšre.
Les acteurs sociaux ont le devoir dâexaminer la faisabilitĂ© dâune stratĂ©gie. Cependant ils doivent tenir compte des conditions de travail des salariĂ©s et faire tout leur possible pour maintenir les emplois touchĂ©s par cette orientation stratĂ©gique. Ce rĂŽle qui leur est attribuĂ© possĂšde des limites, en ce sens quâils ne peuvent pas sâopposer, de façon unilatĂ©rale, aux dĂ©cisions des dirigeants.
Le changement nâest pas une orientation préétablie oĂč une simple dĂ©cision de changer suffit pour tracer le chemin en vue dâatteindre les objectifs. La conduite du changement peur ĂȘtre obstruĂ©e par des facteurs qui proviennent des collaborateurs, agents du processus et sous la responsabilitĂ© du manager-coach, et des problĂšmes dâorganisation. En effet, Ces Ă©cueils peuvent rĂ©sulter dâune rĂ©sistance collective du personnel, dâun mouvement individuel ou encore de facteurs conjoncturels et structurels de lâentreprise.
La rĂ©sistance collective peut ĂȘtre provoquĂ©e par lâattachement Ă un systĂšme de valeurs telles que les normes, les rites et les prĂ©jugĂ©s. La rĂ©sistance collective est immatĂ©rielle, câest un sentiment Ă©prouvĂ© par un groupe dâemployĂ©s alimentĂ© par lâincomprĂ©hension des dispositions et directives prises et qui les affectent tous.
- Les normes :
Les normes dĂ©signent les prĂ©ceptes qui rĂ©gissent la perception et la considĂ©ration que lâon puiser dâune culture personnelle ou dâentreprise. Dans une sociĂ©tĂ©, elles instaurent un sentiment dâappartenance qui a prĂ©sĂ©ance sur le ressenti des individus sur lâidĂ©e de changements. Elles dĂ©limitent la pensĂ©e des collaborateurs et sâimposent comme un barrage Ă la conduite du changement dans la mesure oĂč celle-ci implique lâabandon de ces prĂ©ceptes.
- Les rites :
Dans un cadre exclusivement humain, les rites expriment les valeurs culturelles et/ou individuelles qui rĂ©sistent aux impulsions Ă©trangĂšres Ă partir du moment oĂč ces impulsions dĂ©vient du cadre de rĂ©fĂ©rence.
- Les préjugés :
Les prĂ©jugĂ©s rĂ©sultent dâun amalgame de normes et de rites. Lorsque lâindividu ne capte pas le changement, les prĂ©jugĂ©s peuvent constituer un vĂ©ritable obstacle dans la conduite de la dĂ©marche.
Que ce soit du point de vue collectif ou individuel, le changement sâaccompagne un sentiment dâeffarement.
Le changement évoque :
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La rupture : ce phĂ©nomĂšne peut dĂ©sorienter lâindividu aussi bien dans le temps que dans lâespace, il peut Ă©galement ne plus avoir de repĂšres sur le systĂšme comportemental et relationnel nouvellement adoptĂ© dans la sociĂ©tĂ©. En plus des avis du groupe, un collaborateur, sur le plan personnel, a son propre regard et sa propre rĂ©flexion qui le conduit Ă considĂ©rer sa situation au sein de lâentreprise et sur lâimpact que peut avoir ce changement sur sa position.
Le retour sur soi : un employĂ© peut remettre en question ses habiletĂ©s et son savoir-faire. Cela peut constituer un rĂ©el obstacle Ă lâinstauration dâune nouvelle organisation. LâemployĂ© peut perdre confiance en son aptitude Ă sâadapter au nouveau dispositif.
Les rĂ©sistances individuelles et collectives sont des obstacles liĂ©s Ă la rĂ©ticence des salariĂ©s Ă lâidĂ©e du changement. NĂ©anmoins, les Ă©cueils qui entravent la conduite du changement ne proviennent pas toujours de ces acteurs, ils peuvent rĂ©sulter de la structure ou la conjoncture de lâentreprise.
Les facteurs conjoncturels et structurels entravant la conduite du changement peuvent se montrer sous trois différents aspects inhérents au fonctionnement des sociétés.
Les conditions de travail : dans le cadre de lâĂ©tablissement dâune nouvelle organisation, les conditions de travail peuvent constituer un frein quand elles sont sujettes Ă de nombreuses modifications opĂ©rĂ©es Ă diffĂ©rents stades. GĂ©nĂ©ralement, lorsquâune entreprise entame un changement, celui-ci est porteur de solutions en conformitĂ© avec les rĂšglements du Code de travail. Dans certains cas, le travail peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© dans un cadre flexible. NĂ©anmoins, la plupart est soumise Ă des conditions contraignantes comme, par exemple, des normes de sĂ©curitĂ© trĂšs rigides, une rĂ©munĂ©ration non proportionnelle aux efforts demandĂ©s par le poste, des horaires de travail abusifs, nĂ©cessitĂ© dâune formation ou dâun temps pour sâadapter au poste, sous-effectif.
Le climat social de la sociĂ©té : en France, la majoritĂ© des salariĂ©s travaillant au sein dâune entreprise de plus de dix employĂ©s a le droit dâavoir des reprĂ©sentants (comitĂ© dâentreprises dans les sociĂ©tĂ©s employant plus de cinquante salariĂ©s, dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel pour celles ayant plus de dix). Suivant les Ă©vĂ©nements qui ont lieu dans la sociĂ©tĂ©, employĂ©s et instances reprĂ©sentatives du personnel sont sollicitĂ©s ou Ă©mettent, de leur propre initiative, leur opinion sur la gestion de la sociĂ©tĂ© Ă propos de lâorganisation mise en place, des conditions de travail et mĂȘme  de lâavenir de lâentreprise en considĂ©ration son Ă©volution Ă©conomique. Les instances reprĂ©sentatives sont en mesure dâimpulser ou de rĂ©futer certaines dĂ©cisions concernant les nouveaux changements si ceux-ci altĂšrent les rĂ©sultats de lâentreprise ou lâavenir de lâinstrument de travail et des salariĂ©s.
Le changement, de quelles nature et finalitĂ© quâelles soient, impose toujours la mutation dâun Ă©quilibre existant et assimilĂ©e par lâindividu ou un groupe dâindividus vers un nouvel Ă©quilibre inexplorĂ©, avant lequel il faut traverser une pĂ©riode de prĂ©carisation plus ou moins longue. Lors de la dĂ©cision de changement, lâindividu peut Ă la fois ressentir une excitation et une angoisse Ă lâidĂ©e de changer.
Plusieurs raisons conduisent au changement : lâĂ©volution technologique, la mondialisation ou encore lâexigence de plus en plus stricte des clients. Cependant, le changement peut ĂȘtre obstruĂ© par des facteurs internes Ă lâentreprise ou externes tels que la rĂ©sistance du personnel au changement ou une conjoncture inadaptĂ©e Ă aux perspectives Ă©tablies. A travers ce chapitre, nous avons mis en exergue tous les aspects du changement afin de lâaccompagner et mieux se conformer aux fluctuations de lâenvironnement.
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le management connaĂźt les prĂ©rogatives que le coaching peut lui apporter. Aujourdâhui, beaucoup admettent que les individus et groupes coachĂ©s sont plus performants et corollairement, ils ont de meilleurs rĂ©sultats au sein de la sociĂ©tĂ©. Dans cette optique, le coaching de managers prĂ©sente des valeurs ajoutĂ©es certaines dans la conduite du changement au sein de lâentreprise :
- Le coaching permet au manager dâacquĂ©rir des compĂ©tences en leadership, considĂ©rĂ©es comme un levier du succĂšs. Elles englobent les aptitudes sociales et le savoir-ĂȘtre, le charisme, les processus cognitifs et la motivation.
- Le coaching axĂ© sur le leadership amĂ©liore la productivitĂ© du manager et de son Ă©quipe, il instaure une forte interaction au sein du service, voire de lâorganisation, accroit lâimplication des collaborateurs, affermit leur loyautĂ©, dĂ©tend lâatmosphĂšre et lâambiance du travail et baisse le niveau du stress.
- Le manager, grĂące au coaching, transmettra son enthousiasme Ă ses collaborateurs pour que ces derniers demeurent fidĂšles Ă lâentreprise et accroissent leur engagement vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ© en dĂ©pit des exigences de plus en plus grandes sur la productivitĂ©, de lâinstabilitĂ© de lâĂ©conomie et des diffĂ©rences dâĂ©thiques dans lâexĂ©cution du travail.
- Le coaching permet de prévenir les dérives des managers. Selon une étude réalisée par Manchester Consulting Inc., 33 % des managers peuvent réellement dépasser les limites du tolérable dans leurs interactions avec ses collaborateurs, affectant les résultats globaux.
- Le coaching aide les managers Ă affiner leur sens de la planification et de la mise en place de stratĂ©gies. Il permet Ă©galement une meilleur gestion des risques et aide Ă dĂ©velopper et partager les visions et le plan dâactions, optimisant ainsi la performance de lâentreprise.
- Le coaching permet dâinstaurer un climat de confiance et dâinculquer le sens de la responsabilitĂ© individuelle au sein de la sociĂ©tĂ© et vis-Ă -vis des relations internes et externes des collaborateurs et des managers eux-mĂȘmes.
- Le coaching permet aux managers de déployer leur propre potentiel de maniÚre efficace.
A lâheure actuelle, le coaching connait une popularitĂ© remarquable et est sollicitĂ© dans presque tous les domaines dâactivitĂ©s, que ce soit en entreprise ou dans la vie privĂ©e des individus. A lâĂ©vidence, il est devenu une tendance avec une mĂ©lioration « miraculeuse ».
Cependant, le coaching recĂšle une dĂ©marche traditionnelle et structurĂ©e Ă la perfection que les entreprises ont essayĂ© de lâassocier au style de management classique. En effet, compte tenu de la conjoncture Ă©conomique scabreuse et difficile, les firmes ont commencĂ© Ă chercher des approches et techniques qui leur permettraient dâavoir un prompt retour sur investissement et une plus grande efficacitĂ©. Bon nombre dâentreprises ont succombĂ© Ă cette nouvelle mode grĂące, en particulier Ă son allure « miraculeuse ». Elles ont Ă©tĂ© nombreuses Ă tĂ©moigner auprĂšs des mĂ©dias[29]. Certains managers et de haut niveau font quelques apparitions dans la presse et Ă la tĂ©lĂ©vision pour tĂ©moigner du rĂŽle quâils ont tenu dans la pratique du coaching et lâimpact que cela a eu vis-Ă -vis de leurs collaborateurs et leurs entreprises.
Ces corroborations souvent apologiques ont Ă©galement fait naitre un besoin et une vive sollicitation de la part du management intermĂ©diaire qui rĂ©clame crescendo son droit au coaching. Des auteurs vont mĂȘme jusquâĂ rĂ©clamer un « droit individuel au coaching[30] ». NĂ©anmoins, trouver un coach semble ĂȘtre difficile et il parait imprudent de naviguer sur un monde professionnel qui ne fait encore lâobjet dâaucune rĂšglementation. De ce fait, beaucoup de firmes ont dĂ©cidĂ© dâencourager, voire pousser, leurs managers Ă appliquer une approche de coaching sur les salariĂ©s faisant partie des membres de leurs services. Seulement, ces managers nâont jamais reçu aucune formation au prĂ©alable, sinon peu, et souvent ils ont une apprĂ©hension erronĂ©e du coaching.
NĂ©anmoins, le coaching est passĂ© dâun effet de mode Ă un rĂ©el besoin dâaccompagnement pour les entreprises. Lâessor des dĂ©marches projets et de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, du changement de structure hiĂ©rarchique au sein des entreprises, conduit les managers Ă assister, coacher, leurs collaborateurs pour faire face Ă de nouvelles situations. DĂ©sormais, le manager doit savoir partager lâinformation et inculquer cette valeur Ă ses collaborateurs, Ă©laborer des mĂ©thodes de travail faisant appel Ă lâintelligence collective de lâĂ©quipe, savoir soutenir cette derniĂšre et adopter cette dĂ©marche comme seconde nature, capitaliser sur les expĂ©riences. Ces dĂ©marches constituent un dĂ©fi de taille non seulement pour le manager-coach, mais aussi pour son Ă©quipe. Ainsi, dâune autoritĂ© acquise de droit par la fonction, le manager passe Ă une autoritĂ© reconnue. La valeur ajoutĂ©e du manager-coach rĂ©sidera dans sa compĂ©tence Ă accompagner ses collaborateurs vers le succĂšs personnel et collectif. Il cherche lâĂ©quilibre entre le fonctionnement des collaborateurs en tant quâindividu, leur fonctionnement en tant quâĂ©quipe et la performance Ă©conomique[31].
Si le changement est un phĂ©nomĂšne perpĂ©tuel, le coaching poursuit, de son cĂŽtĂ©, une Ă©volution permanente. LâintĂ©gration de cette pratique dans le management dâentreprise a, Ă lâĂ©vidence, procurĂ© de nombreux avantages aux entreprises dans le cadre de la conduite du changement.
Le coaching se veut ĂȘtre un appui efficient pour amĂ©liorer la productivitĂ©. Etant gravĂ© dans le paysage culturel des managers et employĂ©s, il est aujourdâhui considĂ©rĂ©, Ă juste raison, comme un moyen indispensable de la stratĂ©gie de dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s. La rĂ©volution numĂ©rique impose aux managers de relever de nouveaux dĂ©fis leur permettant sâintĂ©grer et participer Ă lâessor de la nouvelle Ă©conomie. Et cette mutation, qui plus est dĂ©jĂ en marche, constitue lâun des facteurs qui favorisera la durabilitĂ© de la fonction de coaching  au sein des organisations.
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Le coach est conscient de la susceptibilitĂ© de lâhomme quâil accepte et transmet, cela fait partie de sa plus-value. Pour lui, il nâest pas question de sâappuyer sur un savoir conceptuel.
Il adopte une position secondaire et accompagne lâindividu vers lâautonomie.
Le coach utilise des outils indispensables pour Ă©tablir une interaction avec lâindividu :
La synchronisation : il va montrer son intĂ©rĂȘt et son appui Ă lâindividu en tĂ©tant rĂ©guliĂšrement prĂ©sent, il va Ă©galement donner la prioritĂ© dans la rĂ©alisation des actions ;
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LâĂ©coute active : il se focalise sur lâindividu dans une totale allocentrisme et va favoriser lâapprivoisement du problĂšme ainsi que de lâaction Ă mener par ce dernier ;
Lâempathie : cette habiletĂ© amĂšne lâaccompagnateur Ă Ă©tablir un sentiment dâintimité avec le coachĂ© et adopter une posture de miroir pour aider ce dernier Ă mieux le connaitre sans se lancer dans une projection abstraite et erronĂ©e de son interlocuteur ;
La congruence : câest une aptitude qui permet Ă lâaccompagnateur de respecter son probitĂ© et sa loyautĂ© en sâautorisant Ă extĂ©rioriser ses sentiments (bons ou mauvais) expĂ©rimenté dans la relation.
Pour accompagner lâindividu, le coach peut recourir Ă divers instruments de coaching, comme :
- LâĂ©gogramme de lâanalyse transactionnel dâĂric Berne,
- Le process communication model de TaĂŻbi Kahler,
- LâennĂ©agramme dâOscar Ichazo : il sâagit dâune approche de dĂ©veloppement personnel scindant la personnalitĂ© de lâindividu.
Outres les compĂ©tences citĂ©s supra, le coach doit aussi recourir Ă des outils et mĂ©thodes dâaccompagnement dâĂ©quipe. Parmi ces instruments, on peut citer les instruments de partage du diagnostic, les mĂ©thodes dâanimation de groupe, les stratĂ©gies dâactions. Ces diffĂ©rents moyens aident lâaccompagnateur Ă apprĂ©hender les diffĂ©rentes situations dans la vie dâĂ©quipe.
Ces outils aident le coach Ă examiner la situation du groupe, Ă dresser une typologie des comportements individuels, des approches de communication entre les membres de lâĂ©quipe et le fonctionnement de cette derniĂšre.
La finalitĂ© de ces outils est de diligenter la prise conscience des individus, de favoriser lâunion du groupe vers la dĂ©termination dâun objectif commun et enfin, de communiquer plus facilement avec les collaborateurs concernant leurs attitudes et comportements.
Les outils suivants semblent indispensables pour lâaccompagnement de lâĂ©quipe :
Les styles sociaux : prĂ©sentent la maniĂšre dont lâindividu est perçu par son entourage suivant un axe communicationnel et un axe de pouvoir. On identifiera deux types de dĂ©marches parmi les fondamentales :
- Les dĂ©marches tournĂ©es vers lâĂȘtre de lâindividu : le modĂšle DISC (Dominant, Influent, Stable, Consciencieux), du 1928 de Marston et le Hermann Brain Dominance Instrument ou lâapproche des prĂ©fĂ©rences cĂ©rĂ©brales du 1978 de Ned Hermann.
- Les démarches tournées vers les interactions entre les individus ; le Persona de Carl Gustav Jung (cité par Osgood, 1950).
Les indicateurs de personnalité : dĂ©finissent les caractĂšres et lâidentitĂ© de lâindividu ainsi que les rĂŽles convoitĂ©s au sein de lâĂ©quipe. Les indicateurs les plus courants et les plus efficaces sont : lâindicateur typologique de Myers-Briggs, le Team Management Systems ou la Roue de Gestion dâEquipe du 1985 de Margerison- McCann, le Self-Perception Inventory dĂ©crivant les rĂŽles en Ă©quipe de lâindividu créé en 1982 par Belbin, le Sixteen Personality Factor Questionnaire du 1970 de Cattel-Eber et le Big Five du 1990 de McCrae-Costa.
Le 360 degrĂ© simplifié : est une approche permettant de connaitre la perception quâa les autres membres de lâĂ©quipe de leur collĂšgue grĂące Ă un questionnaire anonyme ou des entretiens individuels conduits par lâaccompagnateur.
Lâoutil RSI (RĂ©alitĂ©, Symbole Imaginaire) : Câest un instrument peu connu qui permet de passer rapidement du stade de rivalitĂ© entre collĂšgues Ă la coopĂ©ration.
Pour accompagner des collaborateurs dans leur développement professionnel et personnel, le coach peut recourir à des techniques pour animer son équipe :
Lâanimation des rĂ©unions : si la technique semble Ă la fois ĂȘtre logique et basique, beaucoup de managers ne maitrisent les compĂ©tences dâanimation des meetings. A lâĂ©vidence, cette approche requiert des aptitudes en matiĂšre de communication orale et dâexposition des points essentiels. Elle demande aussi lâusage de quelques instruments aidant Ă la visualisation des objectifs rĂ©alisĂ©s et Ă atteindre.
Le world café : Câest une technique qui aide Ă partager les renseignements entre collaborateurs et Ă©tablir une analyse collective avec la participation de tous les membres de lâĂ©quipe dans une durĂ©e prompte. Elle permet Ă chaque individu de partager son point de vue avec lâĂ©quipe. Elle favorise Ă©galement lâaperception des problĂ©matiques de la sociĂ©tĂ© et de lâĂ©quipe dans sa globalitĂ© grĂące au nombre dâindividus qui partagent leurs avis sur le sujet dĂ©battu.
Le team building ou la construction de lâĂ©quipe est une approche qui permet :
- de renforcer la cohĂ©sion de lâĂ©quipe : affinement er renforcement des relations et de la contribution de chaque membre au sein du groupe.
- dâaccroitre la motivation collective,
- dâapporter une nouvelle dynamique au sein du service.
Le team building est un outil qui permet dâimpulser la prise de conscience des collaborateurs. Il amĂ©liore le bien-ĂȘtre de lâĂ©quipe, toutefois, son incidence sur la performance de lâentreprise ne dure pas.
CONCLUSION
A lâĂ©vidence, de nombreux paramĂštres contraignent lâentreprise au changement. Elle est obligĂ©e de restructurer sur le plan organisationnel pour mieux lâaccueillir et son devenir dĂ©pend fortement de la rĂ©ussite de lâimplantation de ces changements. Savoir les gĂ©rer conduit Ă lâaccroissement de la flexibilitĂ© de lâentreprise et Ă lâamĂ©lioration de sa rĂ©activitĂ© pour quâelle puisse faire face efficacement aux fluctuations de lâenvironnement. Afin de rĂ©ussir lâinstauration du changement, dirigeants et managers qui pilotent le phĂ©nomĂšne doit connaitre et apprĂ©hender les principes fondamentaux comme la maitrise des approches de conduite du changement. Cette dĂ©marche nĂ©cessite de la part du manager la connaissance des facteurs du changement et les Ă©cueils qui lâentravent. Ils doivent Ă©galement savoir les paramĂštres qui facilitent le changement ainsi que les indicateurs et instruments permettant de lâĂ©valuer.
Parmi les instruments de la conduite du changement, le coaching des managers semble ĂȘtre un outil pertinent. Comme nous lâavons vu prĂ©cĂ©demment, recourir Ă lâaccompagnement nâest pas sans risque. Toutefois, il fournit de nombreux avantages aussi bien pour le manager que pour ses collaborateurs et amĂ©liore la performance de lâentreprise.
En rĂ©ponse Ă la problĂ©matique posĂ©e initialement : « OĂč se situe le coaching des managers dans lâaccompagnement de la conduite du changement ? »
Pour le manager, le coaching sâinscrit dans une dĂ©marche dâaccompagnement professionnel centrĂ© sur lâaccroissement des aptitudes en relation avec son poste actuel ou pour le besoin dâune promotion ou de mobilitĂ©. Au cours de son acheminement, les phases de prĂ©paration et de dĂ©veloppement ont toutes deux une grande importance. Les modĂšles dâintervention pour la conduite du coaching sont nombreux. Pour lâaccompagnateur, lâĂ©tape primordiale est la dĂ©finition de ce modĂšle. Le coaching des managers peut prendre des formes diffĂ©rentes selon les objectifs poursuivis et le contexte des personnes coachĂ©es. Il est donc essentiel de dĂ©finir des attentes pragmatiques en considĂ©ration du contexte maintenu.
Le coaching des managers  favoriser lâenrichissement de leur ligne managĂ©riale. En ce sens que la dĂ©marche leur aide dans leur dĂ©veloppement personne et leur procure une certaine satisfaction les conditionnant Ă adopter une mĂ©thode travail efficace et Ă mieux rĂ©soudre les difficultĂ©s. Le coaching le conscientise et dĂ©veloppe ses compĂ©tences en matiĂšre de leadership et dâamĂ©liorer son style de management. Dans la dĂ©marche de conduite du changement, le manager peut, de par le coaching, tisser des relations Ă©troites avec son Ă©quipe de maniĂšre Ă mieux les accompagner dans leur progression. Il partage et promeut le sentiment de mieux-ĂȘtre au sein de son Ă©quipe et accroit son implication dans les carriĂšres de ces derniers en participant Ă lâĂ©volution de leurs compĂ©tences.
Concernant les collaborateurs, le coaching de managers leur aide Ă voir Ă leur tour un accompagnateur qui les guide dans la rĂ©alisation de leurs objectifs et dans la prise de dĂ©cision quant Ă leur orientation de carriĂšre. Ils voient leurs compĂ©tences sâĂ©largir et leur sens de discernement sâaiguiser. Le manager leur aide Ă prendre conscience de leur responsabilitĂ© et Ă accroitre leur autonomie. SubsĂ©quemment, la performance des collaborateurs sâamĂ©liore et contribue Ă celle de lâentreprise.
Enfin, aucune formalitĂ© ni code dâĂ©thique nâa encore Ă©tĂ© Ă©tabli sur la pratique du coaching. De ce fait, câest aux entreprises quâappartient la dĂ©limitation du cadre Ă©thique qui leur convient en attendant que la pratique se professionnalise.
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