docudoo

Le fichier d’écriture comptable : Quels changements pour les cabinets ?

Thème : Le fichier d’écriture comptable : Quels changements pour les cabinets ? 

 

INTRODUCTION

 

Depuis 2006, le cadre légal du contrôle fiscal des comptabilités informatisées n’arrête pas de se perfectionner.  D’ailleurs, le législateur a raffermi les normes règlementaires dont l’administration fiscale se sert.

En ce sens, depuis le premier janvier 2014, lors d’un contrôle fiscal, les sociétés pratiquant leur comptabilité sur un système informatisé ont la responsabilité de fournir un fichier des écritures comptables (ou FEC), avec son descriptif. Concrètement,  le FEC offre un contenant dans lequel doivent être assemblées les informations requises par l’administration fiscale. 

La délivrance du FEC est alors obligatoire. Et le défaut de délivrance peut amener de lourdes conséquences pour la société, en vertu de l’article L 47 A du livre des procédures fiscales.

La législation exige dès lors,  la procuration d’une copie du FEC sous forme dématérialisée. Néanmoins,  le format de la présentation de la comptabilité reste bien défini lors d’un contrôle fiscal.

En fait, « Cette obligation concerne toutes les entreprises tenant leur comptabilité au moyen d’un logiciel comptable, quel que soient leur activité ou leur régime d’imposition. »

Il s’agit notamment de toutes les sociétés, peu importe leurs modes d’imposition BIC, BNC, BA. De même, sont également assujetties à ces obligations, les associations pratiquant une activité rentable, les SCI redevables à l’IS ou la TVA, et les succursales de sociétés étrangères.

Sont par contre exclus:

  • Les contribuables tenant leur comptabilité manuellement ; 
  • Les entreprises agricoles soumises au régime du forfait.

Le but est simple, c’est notamment celui d’offrir à l’administration fiscale plus de temps, tout en assurant son efficacité au moment des contrôles fiscaux. Grâce à ce système, l’administration souhaite pouvoir vérifier si les contribuables ne se servent pas l’informatique pour corrompre, changer, ou même refaire leur comptabilité en échappant aux règles fiscales.

Afin d’être en mesure de fournir à l’administration le FEC, les entreprises devront actualiser leurs matériels informatiques. En effet, le fichier est soumis à des normes spécifiques et standardisées afin d’assurer son déchiffrage par l’administration fiscale. Aussi, est-il nécessaire que l’entreprise s’assure d’avoir les moyens pour la produire, de façon conforme à la Loi en vigueur. 

Par ailleurs, le FEC doit être communiqué au commencement des actes de contrôle.  Il est alors obligatoire de l’établir à l’avance, pour que les données puissent être extraites rapidement par l’administration.

Mais qu’implique réellement le fichier d’écriture comptable ? 

C’est en ce sens que le thème dispose : « Le fichier d’écriture comptable : quels changements pour les cabinets ? » 

Il faut savoir que l’obligation de présenter un FEC à l’administration fiscale lors d’un contrôle rencontre des difficultés de mise en place sur le terrain. Le présent mémoire vise alors à répondre à la question de savoir comment la réglementation sur le FEC peut ouvrir la voie vers des évolutions dans la manière de concevoir le contrôle fiscal informatisé de demain ?

L’objectif de ce travail est d’analyser les évolutions dans la manière de concevoir le contrôle fiscal informatisé. Au-delà de l’aspect technique de la mise en œuvre du FEC. La question du changement de l’organisation  et du déroulement du contrôle fiscal se pose. 

C’est pourquoi il nous sera donné de voir dans un premier lieu, le FEC pour une dématérialisation ; pour ensuite aborder dans un second  lieu le changement du comportement des parties prenantes face à cette nouvelle réglementation.

 

PREMIERE PARTIE: LE FEC POUR UNE DEMATERIALISATION

 

Les entreprises sont désormais tenues d’établir leurs écritures comptables de manière dématérialisée en cas de contrôle de l’administration. Ils devront ainsi respecter le format d’un fichier unique nommé fichier des écritures comptables ou FEC

 

CHAPITRE I : L’ÉMERGENCE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION VECTRICE DE DÉMATÉRIALISATION DE LA SAISIE  COMPTABLE

 

L’utilisation des Nouvelles    Technologies     de  l’Information     et  de  la  Communication      (NTIC)   dans   le cadre, du travail  est en plein  expansion.

 

En  estimant  le nombre   d’emplois    crée par  l’invention et la maintenance    Des technologies   ou encore, la valeur des investissements  des sociétés adoptant ces  nouveaux   outils on peut aisément admettre l’importance du secteur du fait de l’augmentation constante de  leur  portée.   

 

 Les NTIC prennent alors de l’importance   dans  le monde   du travail.   Mais  que sont  réellement    d  ces  outils? À quoi  servent-ils    ? Quels sont leurs  intérêts   ? Et leurs  impacts?    Qui est concerné   ? Telles sont les questionnements auxquelles nous tâcherons de répondre dans ce chapitre.

 

1 : L’évolution des NTIC  permet la dématérialisation

 

Les Nouvelles   Technologies   de l’Information    et de la Communication   (NTIC) sont en pleines évolution. En considérant  le nombre  d’emplois   engendrés  par la conception   et la maintenance de  ces  technologies    ou  les  investissements    des  entreprises   dans  ces  nouveaux   outils comme  un indice  de l’importance    du secteur,  on peut  souligner  l’élévation   constante  de son champ  d’application    et son importance  dans le cadre   du travail.

 Il ne s’agit pas ici de parler de la conception   ou  la maintenance   de  ces  technologies,   mais  plutôt  d’évoquer  les  effets dus à l’adoption des NTIC.  L’analyse se portera essentiellement  sur leur utilisation   au sein des entreprises.  C’est pourquoi il sera fait abstraction de toute  la partie  ludique  à destination  personnelle. Puisque  le cas extra-professionnel est exclu.

 

a : Définition des NTIC

 

Une indétermination   explique  le sigle « NTIC », en raison des convergences dont   les  termes   de  «technologies»  et « nouveautés » font l’objet. En effet, il est difficile de déterminer l’ensemble des technologies (matériel ou Logiciels?). D’autant plus qu’il revient délicat de convenir du moment précis où un  système  peut être  considéré   comme   nouveau.   

Plusieurs  auteurs adoptent ces expressions   sans prendre le temps de préciser  ce à quoi ils se référent  et incluent  les développements  technologiques.   D’autres, par contre,   évoquent ces technologies et leurs effets  sans les désigner  ou de manière  partielle.

S’il faut ici délimiter  les  NTIC.  Il faudrait partir  de deux  définitions:    Celle de  Sperandio   qui  débute   ses  éclaircissements en appuyant sur  l’aspect   technique   en le désignant   par des taches. L’autre définition est proposée  par l’ANACT qui s’appuie sur  l’activité  et offre la base de l’infrastructure.

 

« Aujourd’hui,    plus  de 60%  de la population française travaille  quotidiennement    devant  un écran  d’ordinateur    : La présence   des  NTIC  est désormais   palpable  a tous  les niveaux  de l’entreprise   » selon  Benhamou.

D’après  La DARES :  « l’augmentation    des  effectifs  est  de 7,6%  dans  le secteur  des  TIC  alors  que  les  secteurs concurrentiels   enregistrent   une progression   des effectifs  de 2,6%  sur la même période, La   proposition    de   Sperandio    citée   ci-dessous    est   générale    et   sans   doute   incomplète. »

 

 Néanmoins, elle  semble suffisante  pour  écarter techniquement   les  concepts similaires  des NTIC   mais   pas  entièrement  assimilable à  celles-ci. 

  En  effet,   cette   approche   permet   de différencier    les  NTIC   des   outils   informatiques    ordinaires    (tel le traitement    de   texte et  d’images ; etc. ),  des  outils  destinés  à  la  communication    ( Comme les téléphones   portables ; etc.),  et des   systèmes   d’information.  

   Elle   offre également   un   ensemble   non déterminé    de   groupe    de    fonctions     Réalisables avec des applications  assemblant  un large panel connu et reconnu de ces technologies.

 Lesdites applications  sont destinées à la  communication et à la gestion  des données. De sorte qu’il en ressort la définition suivante :

« L’expression  NTIC  désigne( …) des technologies   récentes  issues  du mariage de  l’informatique,    du  téléphone   et  de  I ‘audiovisuel.   

Elles   concernent   le recueil,   l ‘élaboration,   le  traitement,    la  conservation    et  le  transport   de textes,  de sons…   en plus  des traditionnelles   données  numériques  ( …) elles se caractérisent   par   une  grande   diversité   d’objets   numérisés( …) ,  une  grande capacité   de  diffusion   et  de  transport   en  réseau … ,  une forte   interactivité avec les utilisateurs  … »     page  17 [12J

 

Si  l’on se réfère aux   NTIC en tenant compte  de l’activité   soutenue  par  l’infrastructure.  Les NTIC seraient :

 « des  technologies   du  traitement   des  processus   intellectuels   faisant  appel  à l’unification    de différentes    technologies,    fondées    sur   l’électronique,     disponibles    et   accessibles    via   des infrastructures   de réseau,  soit au plan  local (entreprise)  soit au plan mondial.  ».

 

 Cette définition de Casino met le point sur  l’aspect   mise   en  réseau   et  traitement    de l’information    au  sens  large  (processus   intellectuels).   Toutefois,   cette  définition   reste  encore partielle   puisque   l’intégralité   des  caractéristiques    Relatives aux  NTIC   n’est   pas  considérée.

 

b : L’intérêt lié aux NTIC

 

La présentation  concerne  l’aspect   conceptuel   des NTIC  et la façon   de différencier une application  NTIC   d’une autre  application  technologiquement.  Ensuite, il sera procédé à une illustration   de leur possibilité   au  travers  des  applications. 

  II existe  différentes sortes d’applications ; et  leur mode d’utilisation varie.  Au cours des années  soixante-dix, l’internet  et la messagerie   formaient   les prémices  de ce que  l’on  nomme  aujourd’hui   les NTIC. 

 

  En  uniquement quelques années,  ces  technologies    ont dépassées  l ‘état  expérimental , pour devenir  un outil assimilé   dans  les entreprises et même  les foyers.  

Les aspects  techniques y sont certainement  pour quelque chose. Néanmoins, cette idée  n’est pas  suffisante  pour  expliquer  une telle ruée.   

Pour  tenter  d’éclaircir   les motifs d’expansion,   l’étude    abordera    les   potentialités     de   ces technologies dans la situation   socio-économique  au sein duquel, ils  ont acquis leur valeur.

L’exposition   des contextes  économiques et sociaux peut être jugée superflue,  mais  se révèle utile  pour la clarté de l’exposé.

  • Le contexte économique

 

Ce  passage    considère le  contexte   économique    des  pays   les  plus   développés   puisque l’extension   des NTIC y est surtout   observée.

 

Depuis  plus de deux  décennies,  on  assiste  dans  ces pays  à une  transition   d’une  économie industrielle   vers  une  économie   de  la  connaissance. 

 II  est  apparemment  étonnant   d’examiner    les   connaissances telles des   facteurs   économiques. Étant donné que conformément à la théorie économique   classique,   seuls le travail des hommes  et le capital  fixe des machines représentent des facteurs  de production. 

 Néanmoins,   « on constate  que  ces  facteurs  traditionnels   rendent  compte de moins  de  la moitie  de  la  croissance   observée .

 Le résidu  revient à des  facteurs intangibles  comme  l’organisation    des entreprises,   la qualification  des hommes (…)  Le poids  de ces   derniers    facteurs    augmente    de   manière    conséquente    dans   l’économie    moderne. »

Aujourd’hui,   les secteurs  qui s’adonnent à la gestion  de l’information   sont  surement les plus performants  et les plus  efficaces au niveau économique. 

Dans  une telle situation,  les NTIC peuvent amener à l’amélioration  de la recherche, ainsi que la diffusion et le traitement   de l’information.   C’est ce qui explique leur intérêt économique pour les sociétés.  

En effet,  « des moyens  de diffusion   des  connaissances    puissants   (articles,   conférences,   salons (…)  existaient   avant  les NTIC,  mais  leur  avènement   a rendu  l’accès,   le traitement   de  l’information    incroyablement plus facile, plus rapide,  plus étendu  et moins  couteux ».

  • Le contexte social

 

L’amélioration de  la  gestion   des sociétés   inclut une   exigence  de  rapidité,   de flexibilité,  de délocalisation, de transparence, etc.

C’est  en considération  de  ces  aspirations que les NTIC  se sont instaurées et prennent désormais une place importante au sein des entreprises

 Mais que  recouvrent   ces  concepts   et quels sont leurs impacts ? Telles sont les questions qui se posent. Et nous nous attacherons à y répondre.

  • La rapidité

 

La   connaissance  est un élément   économique     Important.    C’est pourquoi    on  assiste  à une ruée  à la recherche   d’informations.

    Les  NTIC permettent justement,  « la recherche  de solutions  techniques ou de méthodes   appropriées,   autrefois   profiteuses  en temps et en effort,  est fortement  facilitée  et conduit  à une  accélération  des changements   techniques. » 

« La limitation  se situe désormais  au niveau  des capacités  humaines  à assimiler  l’information   et à réorganiser  les méthodes  de travail.  L’architecture    des deux  sections  suivantes  est fortement   inspirée  de la publication   de Daniel  Memmi. » 

  • La flexibilité

 

L’un   des buts  des sociétés est  de répondre   rapidement  à une  nouvelle demande  ou situation.   

  Pour  y parvenir, «  il est nécessaire   d’une  part  de disposer  de l’information    Au plus près de  son  émission   et  d’autre   part,   de  disposer   des  capacités   de réaction  (flexibilité)   nécessaires   à la mise  en œuvre immédiate   des  réponses   souhaitées,   Les NTIC  permettent   de  répondre   a  ces  deux  aspects. »

 La  flexibilité favorisée par les NTIC  amène  à un rapprochement   de la production ; et du marché.  Elle produit des effets  au  niveau    organisationnel.  

   En   effet,   « rapidité    d’adaptation     et   flexibilité permettent,    mais   demandent    aussi,   une   souplesse   inhabituelle    dans   les   fonctionnements antérieurs    des   entreprises.    Cette   souplesse   n’est   concevable    qu’au    travers   de   structures légères,  de petites  entreprises,  d’unités   autonomes,  de recours  a une gestion  temporelle et salariale moins  rigide ».

  • La délocalisation

 

Pour   exister,   une   société  doit   être profitable.   Cette  ruée  vers la  rentabilité    conduit à l’adoption des impératifs   de certaines flexibilités.   Cette tendance amène forcément à une déflagration   locale  des activités et des  services   suivant  les coûts locaux  de production et la localisation  de l’expertise.

En fait, « Les NTIC  permettent   des  échanges   rapides  et efficaces,  un  travail  collaboratif   et coopératif quelle  que  soit  la localisation   et la proximité   géographique.   Ces  technologies   facilitent  ainsi l’exématisation des activités  et la constitution   de réseaux  de firmes  ce qui induit  par ailleurs des modifications   dans les relations  sociales  des membres. »

  • L’accès  à l’information

 

L’accès  direct  à l’information    permet    d’éviter tout   intermédiaire (supérieur  hiérarchique   ou spécialiste).  

 Même si cette  tendance  est encore imparfaite,  elle existe déjà ; et est déjà observée  dans des sociétés.  

Jeremy  KIFKIN mentionne « l’exemple   de l’entreprise   Eastman  Kodak  qui a fait passer  son échelle  hiérarchique   de treize  a quatre  degrés  ou de Intel qui pour  certaines  de ses opérations,  a supprime  cinq niveaux  sur les dix de son échelle  hiérarchique. »

  • La portée de l’utilisation  des NTIC

 

Les NTIC peuvent présenter tant des avantages que des risques dans leurs  applications.   L’objectif   est  de déterminer  a priori, ce que  pourraient   être  les  effets   de  leurs utilisations.  

 

 

Les NTIC  facilitent l’accès des utilisateurs aux informations sous  des formats variés    et  des   formes   relativement     Dynamiques. Par ailleurs ils facilitent également   la communication à travers les infrastructures géographiques. Que ce soit avec   le réseau   local  ou  global.    

Elles   permettent    Donc de  soutenir   le décloisonnement physique partiel ou général.    Les sociétés   se retrouvent dans  une  situation   de reengineering. Ce qui suppose une   conduite   du changement  en plus d’un  principe  d’organisation.

 

Les sociétés recherchent   d’un  schéma  qui articule  trois  exigences   : « 

  • Meilleure  intégration   du marche  et de I’ organisation,   en utilisant  le traitement   informatise   des données et en structurant   les relations   clients-fournisseurs    (théorie  des couts de transaction).


  • Développement    d’une  meilleure   réactivité   face à l’incertitude    et d’une  flexibilité   face  aux  besoins   de mutations   industrielles   (théorie  de la complexité   et théories  cognitives).

 

  • Recentrage     de   la   production     par  l’abandon    ou   le   transfert    d’entités    peu   rentables    (théorie    du recentrage). »

 

Le reengineering    est  l’interprétation   opératoire   de ce concept  théorique, thématique.   La réalisation est possible  grâce aux diverses technologies qui agissent ensemble et progressivement   au niveau structurel,  contextuel et technique.

Néanmoins,  le fait  que  les  NTIC  soient  sur  des  programmes  toutes faites, et qu’elles  effacent  les contours physiques  des sociétés  ou qu’elles  encouragent   un standard en nonne  de fait peut  produire des effets.   

En effet,  celles-ci  peuvent  amener une  altération de repères entre le monde professionnel et le monde    privé. En raison de l’obligation  qui consiste à formater  les activités  suivant des dispositifs proposés.

 

2 : Le FEC, définition, contexte

a : Définition 

 

Le Fichier des Écritures Comptables  (F.E.C.) est un fichier dématérialisé reprenant toutes les écritures de la comptabilité. Il doit être accompagné  d’un fichier descriptif, technique et organisationnel. 

Leur forme et contenu ont été précisé par le Livre des Procédures Fiscales. L’absence ou la non-conformité de ce fichier peut être sanctionnée.

b : Contexte

  • L’utilité du FEC

 

« Toutes les vérifications de comptabilité commencent par la communication  du F.E.C. au contrôleur, qui peut concerner jusqu’à 3 exercices clos (avec possible extension à des exercices prescrits en cas d’utilisation de déficits reportables sur la période vérifiée).

Il peut être également demandé sur un exercice non clos en cas  de vérification de TVA ou dans le cadre d’un contrôle URSSAF (remise non obligatoire à ce jour).

Le F.E.C. permet  au vérificateur de vérifier la  concordance entre les enregistrements comptables, tels qu’ils ressortent du F.E.C., et les déclarations fiscaux du contribuable. 

Il lui permet également de s’assurer du respect des règles en matière de « chemin  de révision » c’est-à-dire un suivi et une traçabilité des opérations, de la pièce  justificative jusqu’à l’écriture comptable. »

  • Les concernés

 

Tous les contribuables sont obligés ; et la nature de leur activité, leur forme juridique, ainsi que leur régime fiscal importent peu, du moment qu’ « ils sont soumis à l’obligation de tenir et de présenter des documents comptables et que cette comptabilité est tenue au moyen de systèmes informatisés »

  • Les normes techniques

 

C’est l’arrêté du 29 juillet 2013 qui offre la définition  et le format informatique du FEC, ainsi que ses mentions obligatoires.  

 

  • Contenu et normes du fichier :

 

Le FEC coïncide avec  l’ensemble des journaux de saisie existant dans le système comptable informatisé.  L’unicité du FEC se base donc sur la notion d’un seul et unique livre-journal informatisé par exercice. 

 

Un découpage par période est toutefois admis en cas de volumétrie trop importante.

 

« Le premier contrôle réalisé par l’Administration pourrait être le recoupement du FEC avec les données transmises dans la liasse fiscale.  

 

L’étendue des données est celle concourant à la formation de l’assiette de l’impôt (hors succursales étrangères éventuelles). 

Le FEC doit obligatoirement comporter 18 à 22 champs de données, en fonction de la catégorie dans laquelle est imposé le contribuable (plus de champs pour les BA et BNC en comptabilité de trésorerie). »

 

Ces champs sont énumérés dans le tableau suivant :

 

« Les champs n°12 et 13 peuvent être remplacés respectivement par le montant et le sens.

Le sens sera indiqué soit par la valeur « D » pour débit et « C » pour crédit, soit par la valeur « +1 » pour débit et « -1 » pour crédit (sans espace entre les 2 caractères).

Une identification claire des reports à nouveaux devra être fournie (code journal spécifique suffisant). »

 

NOM DU CHAMP TYPE DE CHAMP
1. Le code journal de l’écriture comptable

2. Le libellé journal de l’écriture comptable

3. Le numéro sur une séquence continue de l’écriture comptable

4. La date de comptabilisation de l’écriture comptable

5. Le numéro de compte, dont les trois premiers caractères doivent correspondre à des chiffres respectant les normes du plan comptable français

6. Le libellé de compte, conformément à la nomenclature du plan comptable français

7. Le numéro de compte auxiliaire (à blanc si non utilisé)

8. Le libellé de compte auxiliaire (à blanc si non utilisé)

9. La référence de la pièce justificative

10. La date de la pièce justificative

11. Le libellé de l’écriture comptable

12. Le montant au débit

13. Le montant au crédit

14. Le lettrage de l’écriture comptable (à blanc si non utilisé)

15. La date de lettrage (à blanc si non utilisé)

16. La date de validation de l’écriture comptable

17. Le montant en devise (à blanc si non utilisé)

18. L’identifiant de la devise (à blanc si non utilisé)

19. La date de règlement

20. Le mode de règlement

21. La nature de l’opération (à blanc si non utilisé)

22. L’identification du client (à blanc si non utilisé)

JournalCode JournalLib EcritureNum EcritureDate

CompteNum

CompteLib CompAuxNum CompAuxLib PieceRef PieceDate EcritureLib Debit

Credit

EcritureLet DateLet ValidDate Montantdevise Idevise

DateRglt

ModeRglt NatOp IdClient

Alphanumérique

Alphanumérique Alphanumérique Date

Alphanumérique

Alphanumérique Alphanumérique Alphanumérique Alphanumérique Date Alphanumérique Numérique Numérique Alphanumérique Date

Date

Numérique

Alphanumérique Date Alphanumérique Alphanumérique Alphanumérique

 

  • Format du fichier :

 

Le fichier doit être transmis sous format : « 

 

  • Fichier à plat, à organisation séquentielle, et structure zonée remplissant certains critères techniques. Il s’agit de formats de fichiers indépendants des logiciels d’application tels que les fichiers CSV ou ASCII.

 

Ou

 

  • Fichiers structurés, codés en XML, respectant la structure du fichier XSD (= langage XML).

 

Le fichier doit s’intituler Siren FECAAAAMMJJ où « Siren » est le numéro Siren du contribuable, et AAAAMMJJ la date de clôture de l’exercice comptable concerné. Il sera transmis sur un disque optique de type CD ou DVD clôturé de telle sorte qu’il ne puisse plus recevoir de données. »

 

CHAPITRE II : LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA DEMATERIALISATION DES DONNEES COMPTABLES GRACE AU FEC

 

1 : La théorie du coût de transaction facteur déterminant de la dématérialisation (Coas et Williamson)

 

a : La théorie du coût de transaction  

 

Il y existe une transaction lorsqu’un bien ou un service est transporté suivant  une interface technologiquement séparable.

 (« A transaction occurs when a good or service is transferred across a technologically separable interface. One stage of processing or assembly activity terminates and another begins« )

 

Aussi,  selon Williamson, l’économie des coûts de transaction est la base des propositions suivantes : « 

 

  • Les économies de coûts de transaction sont réalisées en affectant les transactions (qui diffèrent dans leurs attributs) à des structures de gouvernance (qui constituent le cadre organisationnel au sein duquel l’intégralité d’une relation contractuelle est décidée) d’une façon discriminante.

 

  • L’utilisation  des  coûts  de  transaction  implique  une  évaluation  comparative  des institutions alternatives – au sein de laquelle la contractualisation classique du marché représente un extrême ; l’organisation centralisée et hiérarchisée représente l’autre ; les firmes d’organisation mixtes de la firme et du marché sont situées entre les deux.

 

  • Afin  de  mener  une  analyse,  il  est  nécessaire  de  combiner  les  facteurs  humains (rationalité  limitée,  et  opportunisme),  et  la  spécificité  des  actifs.  Ainsi,  les  agents  humains possèdent une rationalité limitée, où le comportement est « intentionnellement rationnel, mais seulement de façon limitée » (Simon, 1961, p.XXIV) et s’adonnent à l’opportunisme, qui est une condition  de  recherche  de  l’intérêt  personnel  avec  tromperie. 

 

Par  opportunisme,  Williamson entend « une recherche d’intérêt personnel qui comporte la notion de tromperie. Cette dernière inclut les formes les plus apparentes telles que le mensonge, le vol et la tricherie […], il [l’opportunisme] inclut les deux formes active et passive, ainsi que les deux types ex ante et ex post« . »

 

Avant de continuer, il est essentiel de préciser que la théorie de Williamson sur l’économie des  coûts  de  transaction  s’est affinée  avec le temps, en  s’adaptant  aux  évolutions économiques, et à la réalité. 

 

Ainsi, si antérieurs à 1975, il s’opposait strictement entre la hiérarchie et marché, plus tard, il évoque l’éventualité des formes intermédiaires. En 1991, il s’intéressait aux  arrangements institutionnels  ou « governance   structures« .  

 

 « Auparavant,   je   [Williamson]   pensais   que   les transactions du type intermédiaire étaient plus difficiles à organiser et de ce fait plus instable, et que  la  distribution  bimodale  [où  la  plupart  des  transactions  se  regroupent  à  l’un  ou  l’autre extrême] était de ce fait généralement la plus descriptible (Williamson, 1975). Je suis à présent convaincu que les transactions du type intermédiaire sont beaucoup plus communes […] Par un processus d’élimination, la distribution uniforme [les transactions intermédiaires] semble presque correspondre à la réalité du monde du contrat« .

 

b : La corrélation entre coût de transaction et dématérialisation

 

Coase  avait  montré  que, «  contrairement  au  schéma  théorique  classique  en économie d’une production se déroulant de manière complètement décentralisée au travers de relations interindividuelles, l’existence de coûts afférents aux transactions implique l’émergence de firmes dès lors que les coûts de traitement de la transaction s’y avèrent inférieurs à ceux enregistrés sur le marché. »

 

2 : La dématérialisation du contrôle fiscal grâce au FEC

 

a : En vertu de la législation en vigueur

 

Auparavant, la remise à l’administration fiscale d’une copie des FEC  Dématérialisée était facultative. 

 

Cette présentation est aujourd’hui obligatoire pour les contrôles de comptabilité. Selon article L. A47-A du Livre des Procédures fiscales (LPF), provenant de l’article 14 de la troisième Loi de Finance rectificative 2012, cette obligation concerne notamment les entreprises qui auront reçu un avis de vérification après le premier  janvier 2014.

 

Cette nouvelle obligation  est destinée à permettre à l’administration fiscale de faciliter la connaissance de la comptabilité antérieure. En plus de permettre l’initiation du contrôle fiscal. Elle participe donc à l’amélioration de l’efficacité des contrôles fiscaux. 

 

Les contrôleurs peuvent effectuer des contrôles de cohérence entre les déclarations faites et la comptabilité présentée. Ils pourront, par la suite, faire des tris, des classements et des calculs.

 

L’arrêté du 29 juillet 2013 est défini techniquement le format et le composant du FEC à fournir.

 

 

b : Les sanctions applicables

 

La non- présentation de la comptabilité informatisée dématérialisée peut être  sanctionnée jusqu’à 5‰ du chiffre d’affaires ou de la somme des recettes brutes déclarées ou augmentées (suivant le cas) par exercice ou année soumis à contrôle, sans être moins de 1 500 €uros

 

De plus,  en vertu de l’article 74 du livre des procédures fiscal, le non-respect de cette obligation serait  considéré comme étant une objection à un contrôle fiscal. Ce qui autorise l’administration à faire à l’évaluation automatique des bases d’imposition.

 

DEUXIEME PARTIE : LE CHANGEMENT DU COMPORTEMENT DES PARTIES PRENANTES FACE A CETTE NOUVELLE REGLEMENTATION

CHAPITRE I : ENJEUX DE MISE EN PLACE DU FEC

 

1 : Les conduites de mise en œuvre

 

a : L’automatisation des documents et des donnés comptables

  • L’utilisation du document numérique

 

La demande du législateur allant vers le sens de l’application du système de la FEC, amène à une ruée vers l’utilisation des formats structurés.

Un grand changement est alors à observer en ce qui concerne les documents comptables et leurs préparations.

 

Concernant les documents de types graphiques, on privilégie l’utilisation du SVG ou Scalable Vector Graphics. Il s’agit d’un format dérivé du XML. Et il permet la création et l’affichage de dossiers graphiques vectoriels, l’intégration d’images matricielles, la stylisation de ses données constitutives par l’utilisation des feuilles de styles, l’intégration de texte, et l’addition des métadonnées RDF.

 

L’édition numérique exige l’adoption du format EPUD qui est d’ailleurs le format normalisé des livres électroniques. Chaque fichier EPUD constitue un document de type ZIP qui est constitué d’un fichier manifeste, des ressources, et du corpus du livre, en soi, en forme XML ou Xhtml.  

 

Désormais, le document numérique est d’actualité et il aura sa juste place. Étant donné que les documents numériques vont devenir calculables, reconfigurables, et transformables à volonté.

 

Par ailleurs, il est vrai que, mis à part les informations,  le support devient également calculable, de sorte qu’il peut apparaître : « des potentialités : duplication de l’original de façon infinie, plasticité opératoire des manipulations de « copier-coller ». » 

Ainsi, le document se transforme en un espace de transformation « qu’on le déchiffre comme un document papier, qu’on le duplique, qu’on le diffuse sur réseau ou qu’on y opère des modifications. »

 

En fait, le précédent régime prônait la dématérialisation  des documents par le biais de leur numérisation. Il s’agissait de rendre un document papier accessible depuis un ordinateur sous la même forme. Il  en est par exemple ainsi des documents au format PDF. 

 

Ce qui fait qu’en fin de compte, le document comptable au format PDF ressemble parfaitement à la version papier. La différence réside en leur portabilité et en leur facilité de  stockage. Ces types de documents sont certes numérisés. Néanmoins, ils ne répondent pas pleinement aux exigences d’un véritable document numérique.

 

En effet, la lecture, la recherche  et l’extraction opérées sur ces documents dits, numériques se feront inévitablement de manière séquentielle puisqu’il n’y existe pas encore de structure pouvant permettre une lecture dirigée du document.

  

On s’est contenté de « remplacer les anciens documents papier par des fichiers textes. »Ce qui fait qu’il a peu d’avantages liés au véritable numérique. Toutefois, il existe tout de même des avantages. Tel, l’économie du papier. Par ailleurs « il faut toujours lire (les documents) en intégralité (…) car les données (…) ne sont pas correctement balisées pour les rendre manipulables par les outils de traitement de l’information, l’intervention manuelle de l’utilisateur reste inévitable. Le gain  de la numérisation est, de ce point de vue minime. » 

  • L’apparition du  langage XBRL (Extensible Business Reporting Language)

 

  • Le concept

 

Le langage XBRL ou Extensible Business Reporting Language est apparu en 1999 sur la base du XML. Ce procédé ajuste les comptes en les regroupant suivant des rubriques et des documents de destination tels le bilan  ou le compte de résultat. L’objectif est de créer des états financiers. 

 

 A l’origine, la conception du  langage XBRL devait  servir à traduire les normes comptables en modèle. De manière à ce que ce modèle en structure de données puisse permettre la création des fichiers XBRL capables d’analyser, d’échanger et de partager les données suivant les besoins de l’exploitation. 

 

Ce concept a d’ailleurs aidé le chercheur Pierre Teller à mettre sur pieds la formule de l’arithmétique documentaire dans le langage XBRL :

 

Poste comptable/ Sémantique= Principe +définition+ procédure + documents

 

Où :

– Principe : indique le but de la norme lié au poste comptable ;

 

– Définition : désigne la clarification des concepts-clés et des champs d’applications ;

 

– La procédure : vise les évaluations antérieures et postérieures ;

 

-Les documents : représentent l’ensemble des informations et preuves à fournir ;

 

  • L’intérêt 

 

Grâce à des balises, le langage XBRL fait la différence entre le contenu (les données) et la présentation (La mise en forme) en déterminant la sémantique des données.

 

Le langage XBRL se fonde sur des  « taxonomies » (dictionnaire des données intelligent). Ce dictionnaire définit les différentes sortes de données, ainsi que leurs corrélations sur la base d’un domaine ou d’une réglementation distincte.

 

Par ailleurs, la « grammaire » précise le type de donné ainsi que les libellés y sont liés. Les données sont suivies des informations qui sont destinées à améliorer leur assimilation

 

En bref, l’obligation d’utilisation du langage XBRL a permis de se rendre compte des évolutions en cours dans le document numérique comptable. Dans cette transformation, les plus avancés sont apparemment les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Inde.

 

b : L’utilisation des données calculables

 

Il est à rappeler que le premier objectif de la normalisation et de la structuration de la comptabilité est d’abord de permettre  la comparaison des données.

 

S’agissant des écritures comptables, il s’agit d’une liste d’ écritures comptables qui permet d’établir les comptes de la société.

Ces données permettent d’établir des statistiques très précises comme : 

 

  • Extraire  toutes les écritures  antérieures sur tel compte et à telle date ;

 

  • Déterminer le montant moyen des ventes assorti de l’écart-type ;

 

  • En utilisant des montants cumulés, comparer le niveau des achats avec le niveau des ventes.

 

Désormais, les obligations documentaires numériques des sociétés consistent à produire  le FEC  au début des opérations de contrôle, sur des supports variés (CD-Rom, clé USB, disque dur externe).

 

Il est à rappeler que les  sociétés industrielles  et  commerciales  sont dans l’obligation de présenter, en cas de contrôle fiscal informatisé, les documents comptables suivants : livre-journal,    grand-livre,    livre    d’inventaire,    description    de l’organisation et des procédures comptables. 

 

Sur la forme, le FEC doit : « 

 

  •  Être formalisée par écrit sur un document remis par le vérificateur et contresignée par le contribuable

 

  • Respecter le délai de 3 mois applicable aux opérations de vérification de comptabilité dans les PME est suspendu jusqu’à la remise de la copie des fichiers des écritures comptables à l’Administration.

 

  • L’Administration doit détruire ces documents avant la mise en recouvrement (mais pas de sanction en cas de conservation). »

 

RECAPITULATIF DES OBLBIGATIONS DES CONTRIBUABLES (caractère régulier, sincère et probant)

 

DOCUMENTS

OBLIGATOIRES

INTANGIBILITE DES ENREGISTREMENTS ET CLOTURE DES COMPTES PERMANENCE    DU CHEMIN DE REVISION RESPECT DU FORMALISME
– Livres comptables

(livres journal et  d’inventaire, grand livre)

– Documentation Comptable (décrivant l’organisation comptable)

– Pièces Justificatives

– Procédure informatique interdisant toute modification ou suppression après validation des écritures

– Clôture périodique des enregistrements

– Reconstitution possible des éléments des comptes, états et renseignements soumis à la vérification à partir des pièces justificatives appuyant les données entrées.

-Identification des données et pièces  justificatives à partir de ces comptes, états et renseignements

– Identification des documents par date et numéros dès leur établissement par des moyens offrant toute garantie en matière de preuve

– Documents immatériels au format prévus par les textes

 

2 : Le FEC quels changements pour le vérificateur fiscal

 

Le FEC a été créé afin d’alimenter le logiciel d’aide à la vérification de l’administration fiscale : Alto2. En fait, le FEC contribue à rendre le contrôle fiscal moins cher à l’administration, tout en contribuant à rendre le contrôle plus efficace grâce à la procuration de donnés complets et pertinents.

 

Désormais, l’outil de contrôle interne du vérificateur fiscal serait l’Alto 2. Il a été institué en Janvier 2014. Et il est composé de 3 modules : « 

 

  • Un module CONTROLE

 

  • Un module ALIMENTATION

 

  • Un module RESTITUTION »

 

  • Le module « contrôle » consiste en la vérification de la conformité de la structure des fichiers en entrée. Seront mis en lumière les informations demandées ; le respect des noms des champs ; la conformité de la structure globale des fichiers ;  et l’identification d’informations supplémentaires.

 

  • Le module « alimentation » traite le composant des FEC avant intégration. L’analyse se portera particulièrement sur le respect des formats de date et de nombre ; sur la présence des données obligatoires ; ainsi que sur le respect des préconisations sur les numéros de compte tenu du plan comptable général. 

 

  • Le module «  restitution » permet d’analyser le grand livre, les balances, et les journaux réetablis. Il permet également de clarifier les écritures comptables par classe de compte.

 

La fonction « panier » est utile afin d’entreposer les éléments pour interroger la société. Ces éléments sont ordonnés suivant les axes de contrôle. L’inspecteur est amené à travailler selon ces axes,  généralement la TVA, les frais et l’amortissement, susceptible d’entraîner des redressements et de permettre à l’administration fiscale de recouvrer plus d’impôt sur les sociétés et de TVA. 

 

Les modules  ont un double objectif d’automatisation : l’amélioration du ciblage des contrôles et la détection rapide des fraudes.

 

 

Par ailleurs, le FEC est destiné à alléger les « travaux de sélection incombant aux services de programmation, afin qu’ils puissent se concentrer sur les dossiers les plus lourds qui nécessitent leur expertise. » .  

 

C’est également en ce sens que l’article  de 01net les méthodes exploratoire utilisé par l’administration fiscal est destiné à détecter «  les incohérences ou les défaillances déclaratives au niveau des dossiers des contribuables. » 

 

Parmi les outils à leurs disposition se trouve « (celles) de Sirus-Pro, le logiciel maison de contrôle fiscal de la direction générale des finances publiques (DGFiP), ou (celle du) Bulletin officielle des annonces civiles et commerciales (Bodacc) »

 

3 : Evolution et suivi de la gestion du FEC

 

L’administration fiscal se fixe pour objectif de contrôler les déclarations sociales, non pas uniquement au niveau des sociétés mais également au niveau des salariés. L’appréhension de cet objectif suppose toutefois  la réunion d’un grand nombre de déclarations sociales chaque mois avec une restitution détaillé par individu qui amènera des fichiers très épais.

 

Il faudrait parvenir à normaliser l’ensemble des donnés de manière à ce qu’un même individu puisse centraliser ses déclarations sociales pour une période déterminée.

 

Par le biais du recoupement,  l’entreprise et l’administration fiscale pourront établir la cartographie de l’activité et des revenus d’un salarié. La comparaison avec les prestations sociales reçues pourra ainsi être établie, et l’on décèlera plus facilement l’existence d’une éventuelle fraude aux prestations sociales.

 

Pour 2016, la perspective est de substituer la déclaration sociale  nominative :

 

  • Aux déclarations sociales existantes périodiques ;

 

  • Aux déclarations sociales existantes événementielles.

 

 

 

Le but serait l’adoption simultanée des documents avec le recoupement des informations des intéressés. C’est pourquoi, mise à part, la mesure de simplification visée, il importe maintenant de lutter contre la fraude sociale. Plus spécifiquement la fraude à l’assurance-chômage comme l’indique la Cour des Comptes. En bref : « ce qui est en jeu ainsi pour le pôle emploi c’st de rapprocher les périodes indemnisées avec les périodes d’activité et les salaires déclarés par ailleurs. »

 

CHAPITRE II : ANALYSE DES APPORTS DES ENTRETIENS

 

1 : Apport et évolution en matière fiscal

 

 

 

L’utilisation des technologies avancées de traitement des documents numériques tel le RAD ou la Reconnaissance Automatique de Documents ; et la LAD ou Lecture Automatique de Documents, suppose une évolution dans la numérisation de la production comptable.

 

C’est d’ailleurs en ce sens que la solution Numéricompta, exposé au soixante neuvième congrès des Experts- Comptables (Lyon en octobre 2014), présente un flux de production totalement dématérialisé : « 

 

  1. numérisation des pièces comptables par client ;

 

  1. traitement par OCR  (Optical Character Recognition- Reconnaissance optique  de caractères) et transmission des données au cabinet ;

 

  1. Intégration  automatique dans les logiciels comptables ;

 

  1. Publication et restitution sur un portail Web au client. »

 

En parlant de l’évolution futur du FEC, Frank ADEBIAYE parle d’une : « hybridation professionnelle serait à l’ouvre, replaçant les professionnels de l’expertise-comptable au croisement de la finance d’entreprise, de la technologie et de l’information. Un rôle plus stratégique et moins strictement opérationnel se dessinerait pour les professionnels de l’expertise –comptable, ce qui passera sans doute par un accroissement des compétences analytiques et l’acquisition d’un langage visuel. Il ne s’agirait plus de « simplement » produire des états financiers pour de devenir médiateurs de contenus informatifs et décisionnels. »

 

2 : Réticences et craintes sur le FEC

 

Les évolutions relatives à l’expertise comptable sont essentiellement liées aux bouleversements intervenus au niveau des champs de la documentation. Désormais, il ya une part de complexité que les expert devront résoudre. 

 

Désormais, les experts devront être plus transdisciplinaires dans leurs approches. De manière à pouvoir relier les profils en T, en n, et en ψ.

 

En fait, le  profil « T » représente les personnes qui connaissent parfaitement un domaine et qui peuvent entre autres, interagir avec d’autres discipline. Le profil « n » représente les personnes qui ont des aptitudes à faire fonctionner leur cerveau gauche et droit. Selon Ashley FRIEDLEIN, le profil « n » désigne les individus « ayant des aptitudes dans les disciplines du cerveau gauche. Analytiques et orientés vers la donnée, ils comprennent également les marques, leur dimension narrative et expérientielle. »En outre, le profit en ψ représente les personnes ayant une faculté stratégique.

 

 

Concrètement, l’expert doit pouvoir sortir de la division habituelle du travail, et acquérir des compétences et aptitudes afin de répondre comme il le faut aux attentes des nouvelles évolutions relatives au FEC. 

 

Pourtant, en pratique, il revient difficile de se départir de la division du travail. D’ailleurs, Bernard de Mandeville  (dans la fable des abeilles) avait dit : « En divisant et en subdivisant les occupations d’un grand service, en de nombreuses parties, on peut rendre le travail de chacun si clair et si certain qu’une fois qu’il en aura un peu pris l’habitude, il lui sera presque impossible de commettre des erreurs. »

 

3 : Perspectives d’avenir du contrôle fiscal

 

a : Le « Big data »

 

Les professionnels  du chiffre estiment que «  le big data peut offrir aux professionnels de l’expertise-comptable et de la finance l’opportunité de se réinventer, d’avoir un rôle plus stratégique, plus prospectif au sein ou auprès des organisations. »

 

« Entrainés à rassembler, analyser, comparer l’information et à utiliser les données à des fins de modélisation et de prévision, les professionnels de l’expertise-comptable et de la finance peuvent apporter un service inédit et décisif : rendre les données massives moins massives, distillant des quantités gigantesques d’informations en perspectives exploitables. »

 

Mais cela implique de :

 

« – développer des méthodes et des offres de services dédiés à la valorisationdes données et à accroître leur rôle dans la conformité, le contrôle interne en vue d’une gestion éthique et efficace des actifs informationnels ;

 

– Utiliser le big data afin de proposer une aide à la décision plus spécialisée _  souvent en temps réel_ et décider de quand les données peuvent être utilement partagées avec les parties prenantes internes et externes et quand elles doivent être « monétisées » sous la forme de nouveaux produits ;

 

-Utiliser  le big data et les outils associés non seulement pour identifier les risques en temps réel et pouvoir améliorer la détection de la fraude mais aussi évaluer les risques et opportunités d’un investissement à long terme dans des nouveaux produits et des nouveaux marchés. »

 

Tout ceci amène à un « nouvel agenda professionnel. Les opportunités et défis (évoqués plus haut) induisent trois impératifs à combler dans les 10 prochaines années, à savoir :

-développer des nouveaux outils de mesure ;

 

– acquérir de nouvelles compétences analytiques ;

 

-créer un langage visuel propre à l’art de la donnée. »

 

Le schéma ci-dessus représente l’étude effectuée par ACCA. Il a pour intitulé : « Les professionnels de l’expertise-comptable et de la finance, des nouveaux hybrides ».

 

Sur la figure, les professionnels de l’expertise comptable sont représentés comme des profiles enrichis au carrefour de trois compétences dont la finance, l’information et la technologie.

 

b : Les recommandations

 

 

Il n’éxiste pas encore de : « 

 

–            Rescrit de conformité auprès de l’Administration,

–            Labellisation « FEC » des éditeurs de logiciels.

 

Ainsi, les entreprises doivent se préparer et s’assurer de la conformité de leurs outils (logiciels, ERP…) avec cette obligation.

 

Il convient donc de :

 

–            Vérifier que la mise à jour du logiciel comptable prévoit la constitution du FEC 

–            Vérifier si des développements spécifiques doivent être effectués 

–            Anticiper les besoins de ressources internes nécessaires à la mise à jour du logiciel… »

 

CONCLUSION

 

En guise de conclusion, nous ne pouvons nier que l’évolution technologique permet la propagation des appareils connectés. Aujourd’hui, le réflexe qui vient en premier et de rechercher sur internet avant de consulter un professionnel.  Désormais, l’internaute qui ne sait comment chercher devient  un ringard aux yeux de tous.

 

L’évolution de la demande en termes de transparence et de facturation électronique a conduit à de nouveaux impératifs. C’est en ce sens que le législateur avait raisonné en en rendant le fichier d’écriture comptable obligatoire pour les entreprises. 

 

Avec cette réforme, le rôle de l’activité comptable est remis en jeux. Étant donné la triple pression qui accompagne ce changement dont notamment la pression règlementaire, technologique et informationnelle qui pèse sur l’administration de l’entreprise.

 

En effet, le comptable devra s’adonner à l’élaboration des documents numériques additionnels telles les fiches de paie, et les déclarations sociales. En plus des dossiers comptables composés par le bilan, le grand livre, le compte de résultat, etc. , qui devront se conformer aux normes imposées.

 

Désormais, avec l’avènement de l’obligation de délivrance d’un FEC, l’administration s’intéresse davantage aux salariés et aux éventuelles fraudes allant en ce sens.

L’ensemble de nos investigations nous pousse à dire que la réforme pourrait être avantageuse tout comme elle pourrait être un désastre dans la mesure où sa maîtrise suppose une polyvalence bien maîtrisée. 

 

C’est pourquoi la question qui se pose est maintenant de savoir si sur le plan pratique, la polyvalence est de mise afin de pouvoir utiliser  un tel instrument à bon séant.   

 

                     Bibliographie 

 

DOCUMENTS :

  • KAHN, A. (2000).  L’innovation   en débats. Bilan  du Monde,  29-34.

 

  • BEGUIN, P., LE JOLIFF, G., VIDAL-GOMEL, C.  (2001).  Quelles  évolutions   des  conditions de  travail   dans  un  contexte   de  re-engineering?     Actes   du congre SELF-ACE 2001. Montréal,  V. 2, 91-97.

 

  • BOULLIER, D. (2001).  Les conventions  pour une appropriation   durable  des TIC –  utiliser un ordinateur  et conduire  une voiture. Sociologie  du travail,  43, 369-387.

  • CASINO, G. (Septembre  1999). NTIC : de quoi parle-t-on?   Etude  TICD Edition ANACT.

 

  • DAUTHUILLE, S.,  VALLERY, G.  (2001).   Relations   de  service   et  développement    des NTIC : analyse  des activités  des « emplois-jeunes   » en bureau  de poste.  Actes  du congre SELF-ACE 2001. Montréal,  V. 2,64-69.

 

  • DAVID, H.  Les mutations  récentes  du monde  du travail.  Actes  du congre SELF- ACE 2001. Montreal,  V.l,   15-29.

 

  • Dupouy et associés : « Le Fichier des Ecritures Comptables »

  • ETTIGHOFFER, D.  BLANC, G. (1998).Le  syndrome  de Chronos.  Dunod

 

  • FORAY,D. (2000).  L’économie   de la connaissance.   Paris:   La découverte.

 

  • Franck ADEBIAYE « Enjeux  et défis documentaires du fichier des écritures comptables »CNAM, 05 décembre 2014, p 58

 

  • Franck  GHITALLIA. « L’espace du document numérique ». In : Communication  et langages, n°126, 4 ème trimestre  2000. 

 

  • GUILBERT, L., LANCRY, A. (2001). Concordance   des temps  sociaux  des  cadres,  pratiques professionnelles et technologies   et vecteurs  d’information    et  communication  à  distance.  Actes du congre SELF-ACE 2001. Montréal,  V. 2,31-35.

 

  • HAMON-CHOLETS,. (2001).Autonomie    et intensification:     quelles  conséquences   pour  les salaries?   Actes  du congre SELF-ACE 2001. Montréal,  V. 2, 207-217.

 

  • Jean-Luc AUSTIN  et MARC LAMORT de GAIL « Ecritures comptables : présentation obligatoire  vérificateur sous format dématérialisé » (2013), l’académie des sciences techniques comptables financières

 

  • KUMMAR, P.  (2000). Rethinking   high performance   work systems.  Acts Third seminar on incomes   and productivity,     Commission    for labor   Cooperation,    North   American Agreement on labor cooperation.   Mexico.

 

  • L’ouverture   grâce à internet  (2001).  CETIM  informations.   N°  173,37-39.    (Eds)  CENTRE TECHNIQUE  DES  INDUSTRIES  MECANIQUE   SI, SSN0399-0001.

 

  • MEMMI,  D   (Sept   2001).   Pourquoi    il   faut   prendre    Internet    très   au   sérieux : les conséquences   sociales   d’une   nouvelle   technologie.   Les  cahiers  du  laboratoire   Leibniz. N° 31, sept 2001,  1-23.

 

  • MINISTERE DE L’EMPLOI ET DE LA SOLIDARITE (.Juillet  2001). Premières    informations   et premières  synthèses.  DARES.  N° 28.1, N° 28.2, N° 28.3,  1-12.

 

  • MUHLMANND, . (2001).  Des nouvelles   technologies à  l’image   des vieilles  organisations. Sociologie  du travail,  43, 327-347.

 

  • V AN DE LEEMPUT, C.   (2000).   Utilité   et   utilisabilité    du   courrier    électronique    en entreprise:   analyse  de cas. Actes  du AX¥V   Congres  de la SELF.  Toulouse.  95-103.

 

TEXTES :

  • Livre des Procédures fiscales

 

WEBOGRAPHIES :

 

  • ACCA: big data is a power and perils. The Association of  charter Certtified Accountants, November 2013.  En ligne: http// www.accaglobal.com/bigdata.

 

  • BENHAMOU, B.   (2001). Aujourd’hui    une   nouvelle    révolution    –   Le   travail   dans l’entreprise face  aux Nouvelles   Technologies   de l’Information    et de la Communication.  Conférence  de NTIC  Sciences  Po Paris. http://www.ifrance.com/tripalium/

 

  • Comité national de lutte contre la fraude. La lutte contre la fraude aux finances publiques en 2014. Ministère des finances et des Comptes Publics, 22 mai 2014.  En ligne : http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/dp-fraude 2205014.pdf

 

  • Direction Générale des Finances Publiques. Une stratégie de confiance 2013-2018. Ministère des finances et des Comptes Publics, octobre 2013. //www.economie.gouv.fr/files/direction_services/dgfip/doc_strategique_15_10_web.pdf

 

  • http://econsutancy.com/blog/62675-the-rise-of-the-psi-shapped-content-marketer

 

  • http//lirics.cnrs.fr/inforsid/sites/default/files/a604c1DzD5jEDglcc.pdf

 

  • http://www.marketingweek.co.UK/opinion/why-modern-marketers-need-to-be-pi-people/4004505.article.

 

  • http://www.finyear.com/Taxonomie-compte-Annuels-V-2-0-conforme-au-PCG_a10120.html

 

  • http://www.sec.gov/rules/final/2009/33-9002.pdf- traduction de l’auteur

 

  • http : //www.syntec-numerique.fr/sites/default/files/related_docs/2014_05_-ljf_mai_2014.pdf

 

 

Table des matières 

 

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE: LE FEC POUR UNE DEMATERIALISATION 3

CHAPITRE I : L’ÉMERGENCE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION VECTRICE DE DÉMATÉRIALISATION DE LA SAISIE  COMPTABLE 4

1 : L’évolution des NTIC  permet la dématérialisation 4

a : Définition des NTIC 5

b : L’intérêt lié aux NTIC 7

Le contexte économique 8

Le contexte social 9

La rapidité 10

La flexibilité 10

La délocalisation 11

L’accès  à l’information 12

La portée de l’utilisation  des NTIC 12

2 : Le FEC, définition, contexte 13

a : Définition 13

b : Contexte 14

L’utilité du FEC 14

Les concernés 14

Les normes techniques 15

Contenu et normes du fichier : 15

Format du fichier : 18

CHAPITRE II : LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA DEMATERIALISATION DES DONNEES COMPTABLES GRACE AU FEC 19

1 : La théorie du coût de transaction facteur déterminant de la dématérialisation (Coas et Williamson) 20

a : La théorie du coût de transaction 20

b : La corrélation entre coût de transaction et dématérialisation 21

2 : La dématérialisation du contrôle fiscal grâce au FEC 22

a : En vertu de la législation en vigueur 22

b : Les sanctions applicables 23

DEUXIEME PARTIE : LE CHANGEMENT DU COMPORTEMENT DES PARTIES PRENANTES FACE A CETTE NOUVELLE REGLEMENTATION 24

CHAPITRE I : ENJEUX DE MISE EN PLACE DU FEC 24

1 : Les conduites de mise en œuvre 24

a : L’automatisation des documents et des donnés comptables 24

L’utilisation du document numérique 24

L’apparition du  langage XBRL (Extensible Business Reporting Language) 26

Le concept 27

L’intérêt 27

b : L’utilisation des données calculables 28

2 : Le FEC quels changements pour le vérificateur fiscal 32

3 : Evolution et suivi de la gestion du FEC 34

CHAPITRE II : ANALYSE DES APPORTS DES ENTRETIENS 37

1 : Apport et évolution en matière fiscal 37

2 : Réticences et craintes sur le FEC 38

3 : Perspectives d’avenir du contrôle fiscal 39

a : Le « Big data » 39

b : Les recommandations 41

CONCLUSION 42

Bibliographie 44

Table des matières 49

ANNEXES 52

 

                       ANNEXES

  

 

Nombre de pages du document intégral:55

24.90

Retour en haut