Le Financement des Jeunes Entrepreneurs en Période de Crise : Enjeux, Problèmes et Solutions
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Sommaire
3.1. Les besoins en financement des PME 5
3.2. Les sources de financement des nouvelles PMEs 7
3.2.1. Les fonds propres et les quasi-fonds propres 7
- Le capital de proximité 7
- Les apports en capital-risque 7
- Les comptes courants d’associés 11
- Les subventions d’investissement 12
3.2.2. Les financements externes 14
- Les prêts bancaires 14
- Les prêts à la création d’entreprise 15
- Le crédit-bail 17
- La location financière 19
- Les problèmes de financement des entreprises 20
4.1. Les conséquences de la crise sur le financement des entreprises 20
4.2. Les obstacles à l’accès des PME au financement 21
5.1. Les initiatives et appuis au financement des entreprises 23
5.2. La réduction des besoins en financement 28
5.4. Quelques recommandations pour trouver des financements 34
- Introduction
« Une entreprise est un regroupement de moyens humains, matériels, immatériels (services) et financiers, organisés pour réaliser un dessein, lucratif ou non, le plus souvent la fourniture de biens ou de services à un ensemble plus ou moins ouvert de clients ou usagers, et ce, dans un environnement plus ou moins concurrentiel ». Une entreprise constitue un acteur incontournable de l’économie nationale puisqu’elle crée de la valeur ajoutée, contribue au PNB (produit national brut) d’un pays et est un grand pourvoyeur d’emplois.
Une entreprise a besoin de financement avant, pendant et après sa création. Ses besoins en financement couvrent généralement les besoins en investissements, les besoins en fonds de roulement ainsi que le financement du cycle d’exploitation. Bien que les jeunes entrepreneurs se heurtent à plusieurs difficultés pour la création d’une entreprise (manque de compétences et de formation des dirigeants, méconnaissance du secteur du projet d’entreprise, mauvaise gestion, …), le financement constitue le plus faible maillon dans la création ou le développement d’une entreprise. La difficulté de financement des petites et moyennes entreprises est accentuée par l’insuffisance de l’apport personnel de l’entrepreneur, l’inexistence ou l’insuffisance de garanties, l’insuffisance de l’offre financière bancaire pour les néo-entrepreneurs sur le marché. Le financement de ces entreprises se fait généralement sur le marché des capitaux qui est réticent à financer les PME depuis la crise de 2008.
Le présent mémoire s’interroge sur : « Comment les jeunes entrepreneurs et les auto-entrepreneurs font-ils face aux problèmes de financement en cette période de crise? » L’étude est particulièrement focalisée sur le financement des petites et moyennes entreprises en création. Pour répondre à cette problématique, le mémoire se subdivise en quatre sections :
- la création d’entreprises en France,
- le financement des entreprises restituant les besoins en financement des entreprises ainsi que les différentes sources de financement disponibles
- les problèmes de financement des entreprises relatant les conséquences de la crise ainsi que les obstacles au financement des PME
- les solutions à adopter ou les préconisations en faveur des entrepreneurs pour améliorer leur recherche de financement.
- La création d’entreprises en France
549 805 créations d’entreprises (tous tailles et secteurs d’activité confondus) ont été enregistrées en 2011 en France. Pour la première année depuis 2003, le nombre de nouvelles créations a diminué de 12 %.
Tableau 1 : Nombre annuel de créations d’entreprises de 2000 à 2011
Année | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 |
Nombre d’ses | 216 056 | 213 380 | 214 882 | 238 971 | 268 996 | 271 217 |
Année | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 |
Nombre d’ses | 285 458 | 325 739 | 331 736 | 580 193 | 622 039 | 549 805 |
Source : APCE
Le gouvernement français a mis en place depuis 2002 différentes mesures pour promouvoir et booster l’entreprenariat :
- Depuis 2002 : simplifications administratives, SARL à un euro, loi de modernisation de l’économie, loi pour l’initiative à l’économie, mesures de Pôle emploi à destination des porteurs de projets…)
- 2009: mise en place du régime de l’auto-entrepreneur.
Suivant les statistiques de l’APCE : « Le nombre de créations d’entreprises a quasiment triplé entre 2002 et 2010, dont une première croissance de 54 % entre 2002 et 2008 et une seconde de 88 % entre 2008 et 2010. Les années 2009 et 2010 ont donc battu des records en matière de création d’entreprises ».
45,5 % de l’ensemble des créations sont concentrés dans les activités de services. La moitié des créations d’entreprise se regroupe dans quatre secteurs d’activités: la construction (15 %), les activités scientifiques et techniques (15 %), le commerce de détail (14 %) et les services en direction des personnes (8 %).
En France, les PME représentaient 95 % des emplois en 2005 et contribuaient à hauteur de 54 % de la valeur ajoutée créée au niveau national.
- Le financement des entreprises
Toute entreprise nécessite des financements durant son cycle de vie. La section ci-après présente les besoins en financement des PME en particulier et les sources de financement disponibles.
- Les besoins en financement des PME
Les petites et moyennes entreprises ont besoin de financement pour faire face aux différents stades de son développement. Les montants nécessaires ainsi que les sources de financement possibles diffèrent en fonction des phases concernées. Le développement d’une entreprise comprend quatre phases principales:
- la phase de recherche et de développement qui correspond à la conception du produit ou du service. L’entreprise n’est pas encore formellement constituée durant cette phase et son financement est généralement peu conséquent.
- la phase d’amorçage durant laquelle l’entreprise a besoin de financement pour réaliser une étude de faisabilité technique et industrielle incluant la conception d’un premier prototype, et pour élaborer un business plan.
- la phase de création qui correspond au lancement industriel du produit ou à l’offre des services aux consommateurs ainsi qu’au lancement commercial. Cette étape implique le financement d’investissements immatériels et matériels ainsi que le financement du cycle d’exploitation.
- la phase d’expansion qui commence à partir du moment où l’entreprise atteint son seuil de rentabilité.
Les financements requis pour les investissements immatériels incluent entre autres :
- les coûts de recherche nécessaires pour concevoir les produits; pour élaborer les premiers échantillons, pour les adapter et les lancer au niveau industriel; pour protéger les marques, les technologies ou les produits sous forme de brevets, ou de modèles déposés ; ou pour créer des logiciels.
- les coûts de formation indispensables pour disposer d’un personnel qualifié qui maîtrise la technologie et/ou les procédures de l’entreprise,
Le financement du cycle d’investissement inclut l’acquisition des actifs matériels nécessaires à l’activité de l’entreprise tels que les machines de production, les matériels et équipements, les matériels roulants, etc… Les entreprises doivent par la suite réinvestir après quelques années pour renouveler leurs immobilisations aux fins d’augmenter ou de moderniser leur capacité de production.
Outre les besoins en investissement, les entreprises doivent également financer leurs cycles d’exploitation. Les décalages entre l’achat des marchandises, leur stockage, le paiement des fournisseurs, les dépenses d’exploitation qui s’assimilent à des investissements en phase de création (recrutement de forces de vente, participation à des salons professionnels, ouverture de magasins …), la vente des marchandises, le déstockage ainsi que le paiement des clients créent des besoins en fonds de roulement. Ces décalages engendrent par ailleurs des insuffisances de trésorerie temporaire et l’entreprise doit trouver du financement pour combler ces manques.
Les néo-entrepreneurs recherchent principalement du capital d’amorçage et du capital risque pour répondre aux besoins de financement des trois premières phases de recherche et développement, d’amorçage et de création. A chaque phase de développement de l’entreprise correspond différentes interventions en capital et le schéma ci-après indique ce processus d’intervention et les sources de financement possibles pour les entreprises.
Figure 1. Les différentes interventions en capital dans la vie d’une entreprise
Source : APCE
Le taux de pérennité d’une PME est fortement dépendant de son accès au financement.
- Les sources de financement des nouvelles PMEs
Il existe deux principaux modes de financement:
- les fonds propres ou les quasi-fonds propres qui proviennent de l’entrepreneur même et/ou des associés qui ont décidé de créer ensemble l’entreprise. Cette catégorie englobe par ailleurs les subventions rattachées à un investissement dont l’entreprise bénéficie.
- les financements externes qui proviennent de différentes organisations financières.
- Les fonds propres et les quasi-fonds propres
Les fonds propres de l’entrepreneur proviennent habituellement de l’épargne personnelle de l’entrepreneur (Livret A, LDD ou épargne salariale), de cession de ses biens immobiliers ou mobiliers (maison ou véhicule…). Outre les fonds propres, les entrepreneurs peuvent également recourir à des investisseurs publics ou privés.
Certains investisseurs souhaitent prendre le minimum de risque en restant créanciers de l’entreprise et ne participent pas ainsi au capital. Cette limite de risque est dictée par le fait que la période d’amorçage s’avère être risquée car les entrepreneurs et les investisseurs ignorent comment le marché va réagir à l’introduction d’un nouveau produit ou d’un nouveau service. Certains associés choisissent cette option pour ne pas se retrouver à court de capital et diminuer son rendement à terme. Les capitaux obtenus de ces investisseurs sont appelés « quasi fonds propres » qui incluent à différents degrés : le capital de proximité, le capital-risque ainsi que les subventions d’investissement.
- Le capital de proximité
L’entrepreneur peut également bénéficier de fonds de départ auprès de sa famille, de ses amis ou de ses relations, ces fonds sont appelés capital de proximité. Le capital de proximité représente la contribution temporaire au capital de particuliers investisseurs qui interviennent à raison de 1 500 à 3 000 €. Ces investisseurs sont regroupés dans des clubs ou associations informels tels que les Cigales (Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire) ou Love Money pour l’Emploi.
- Les apports en capital-risque
Le capital-risque intervient lorsqu’il est nécessaire de renforcer les fonds propres d’une entreprise. Le capital-risque désigne principalement les fonds propres apportés dans les entreprises nouvellement créées ou dans les jeunes entreprises à fort potentiel de croissance. Ce sont des apports au capital social effectués par des sociétés ou des particuliers, transformés en actions ou titres de participation dans l’objectif de les revendre à moyen ou à long terme. La revente devrait permettre aux porteurs de participations de réaliser des profits puisque l’entreprise est censée se développer et augmenter de valeur sur le marché (que ce soit en termes de chiffres d’affaires ou de profits). Les capital-risqueurs supportent certains risques étant donné qu’ils peuvent perdre leurs investissements si l’entreprise aidée n’est ni rentable ni pérenne. Ils risquent de ne pas pouvoir revendre les actions souscrites.
Sociétés de capital risque : Les sociétés participant au capital-risque d’autres entreprises sont généralement composées de filiales spécialisées d’organismes financiers. Les sociétés de capital-risque (SCR) contribuent généralement pour des montants supérieurs à 1 million €. Ces contributions sont détectées et réalisées par des professionnels spécialisés dans la recherche de plus-values considérables dans un dans un délai de temps compris entre 4 et 7 ans. Différents fonds de capital-investissement privés ou semi-publics sont disponibles sur le marché et certains fonds sont spécialisés sur des secteurs d’activité précis tels que la bio technologie, ou la technologie de l’information. Des « Fonds communs de placements à risques (FCPR), de placement dans l’innovation (FCPI) ou de Fonds d’Investissement de proximité (FIP) » gérés par des sociétés de gestion ad hoc peuvent également financer du capital-risque. Les capital-risqueurs financent rarement la phase d’amorçage des entreprises et préfèrent se focaliser sur la phase de création.
Les sociétés de capital-risque de proximité financent des montants de 7 600 à 76 000 €. Les sociétés de capital-risque traditionnelles interviennent pour un montant excédant 76 000 €.
Sociétés liées aux conseils généraux : Certaines sociétés rattachées aux conseils régionaux contribuent aussi au capital social des jeunes entreprises et permettent de développer le tissu économique local en favorisant l’entreprenariat dans les régions. Les fonds régionaux peuvent intervenir pour des montants supérieurs à 300 000 €.
Business angels : Les entrepreneurs peuvent également obtenir du capital pour leurs sociétés en création auprès de « business angels » dont les investissements sont nettement moins élevés que les sociétés de capital-risque. Les « business angels » constituent des sources de financement de capital-risque pour les jeunes entreprises en création. Il existe environ 7 000 « business angels » en France et ce sont habituellement d’actuels ou anciens chefs d’entreprises, des cadres supérieurs ou des jeunes retraités. Les nouveaux entrants en tant que « business angels » investissent habituellement entre 5 000 et 200 000 € par an. Les plus expérimentés et passionnés peuvent investir jusqu’à 500 000 € par an. L’investissement moyen d’un « business angel » s’élève à environ 50 000 €. Ces investisseurs spécifiques sont constitués en réseaux ou en clubs.
La motivation première de ces investisseurs est d’aider les jeunes entrepreneurs à créer leurs entreprises et à se développer. Néanmoins, ils choisissent soigneusement les projets à soutenir pour essayer de dégager des profits qui vont être réinvestis sur d’autres projets. L’apport en capital social des « business angels » est souvent accompagné d’un système de parrainage. La décision de financer un projet est pris après un délai de 3 à 6 mois. Les entreprises parrainées sont généralement rachetées par des industriels ou des fonds d’investissement, ou cotées en bourse. Ces mécanismes permettent aux « business angels » de récupérer leurs investissements assortis de plus-values.
Les jeunes entrepreneurs peuvent également bénéficier de conseils éclairés de la part de ces investisseurs, de leurs expériences, de leurs réseaux professionnels et autres. Certains de ces investisseurs deviennent des membres du conseil d’administration des jeunes entreprises créées.
Incubateurs d’entreprises : Un incubateur d’entreprises peut également être une source de financement pour la création d’entreprises bien que ce ne soit pas sa vocation première. C’est une structure d’accompagnement des projets de création d’entreprise. Elle a pour objectif d’aider les entrepreneurs à convertir un projet en véritable création d’entreprises. Elle accueille, héberge et accompagne les porteurs de projet par le biais de formation, de conseil et de financement.
Certains incubateurs peuvent être spécialisés dans des secteurs spécifiques, dans la haute technologie ou dans le développement économique local. Les incubateurs mettent à disposition des entrepreneurs en phase de création ou des jeunes entreprises créées leurs ainsi que leurs ressources administratives, techniques et logistiques. Ces structures peuvent par exemple disposer d’un laboratoire que les jeunes entreprises peuvent utiliser pour tester leurs nouveaux produits. Une entreprise reste généralement au sein d’un incubateur pendant 2 ans et lorsqu’elle commence à bien démarrer, elle quitte la structure.
Ces incubateurs d’entreprises présentent des avantages pour les entreprises qui bénéficient de conseil personnalisé, qui économisent des coûts de loyer et administratifs pendant leurs premières années, qui bénéficient également d’un capital de départ ou de financement d’une partie de leurs activités, et qui sont soutenus pendant les cinq premières années critiques durant lesquelles les entreprises ont un haut risque de défaillance.
Le financement accordé par les incubateurs d’entreprises est généralement accordé sous la forme d’une avance remboursable. Ce montant est déterminé pour chaque projet lors de son entrée en incubation par un comité de sélection de l’incubateur. Le financement accordé couvre généralement les dépenses en développement technique, l’accès à des experts ou des consultants en marketing et communication ou e gestion par exemple ou les dépenses de formation.
Apports en capital-risque : Les apports en capital-risque se présentent sous les formes ci-après:
- un apport capital en liquidités en contrepartie d’actions ordinaires de la société. Les investisseurs peuvent opter pour des actions de préférence.
- une souscription de sociétés ou de particuliers à des obligations convertibles. Ce sont des obligations classiques émises par l’entreprise en création ou en développement (donc un titre de créance portant sur une partie d’un emprunt émis par une société), en général à taux fixe, qui donnent en plus aux souscripteurs, pendant une période de conversion, la possibilité d’échanger son obligation contre une ou plusieurs actions (parité de conversion) de la société émettrice de l’emprunt obligataire. Les intérêts versés par l’entreprise émettrice sur ces obligations sont inférieurs à ceux des obligations classiques, celle-ci doit par ailleurs payer une prime de conversion au cas où le cours des actions à la date de conversion est inférieur au prix d’achat des obligations convertibles. Si les souscripteurs n’exercent pas leur droit à la conversion, l’entreprise émettrice doit intégralement rembourser les obligations après une période définie dans le contrat d’émission. Les obligations convertibles font partie des sources de quasi-fonds car elles permettent de financer le développement de l’entreprise tout en reportant l’ouverture du capital propre.
- la prise de titres de participation des sociétés de capital-risque dans des entreprises non cotées en bourse.
- ou un prêt participatif qui est destiné à renforcer les capitaux propres des entreprises, mécanisme de base des prêts de l’Etat en faveur des entreprises en difficulté depuis la crise financière de 2008 et des interventions d’OSEO. Il n’est remboursé qu’après le remboursement de toutes les créances. Il est rémunéré par une partie fixe et parfois par une partie variable.
Les investisseurs sont plus enclins à fournir des quasi-fonds propres puisqu’ils se décident habituellement sur la base d’un business plan qui projette la rentabilité de l’entreprise jusqu’à 3 ou 5 ans à partir de sa date de démarrage contrairement aux banques qui analysent les demandes de financement à partir des comptes historiques de l’entreprise. Les projets d’entreprise présentés aux investisseurs sont généralement innovants ou relèvent d’un secteur d’activité non traditionnel d’une forte potentialité. C’est pour cette raison que les investisseurs sélectionnent les entreprises à financer sur la base de critères différents de ceux appliqués par les banques. Ils accordent plus d’importance à la qualité du projet, à l’expérience des entrepreneurs, au développement possible du secteur de l’entreprise, au caractère innovant du projet ainsi qu’à son niveau estimé de rentabilité.
Ces fonds sont par ailleurs remboursés en cas de non conversion dans un délai de 5 ans seulement, les entreprises ne subissent pas ainsi la nécessité de disposer de trésorerie pour les dépenses d’exploitation et les remboursements des prêts. L’entreprise dispose par ailleurs d’un délai confortable de 5 ans pour rembourser ses quasi-fonds propres étant donné que la rentabilité de l’entreprise commence à croître progressivement après la deuxième et la troisième année. Bénéficier de quasi-fonds propres renvoie également un signe de confiance positif aux banquiers car l’existence de capital d’investisseurs privés constitue un effet de levier important pour accéder à des concours bancaires.
Le capital-risque est investi temporairement dans une entreprise. L’argent investi peut être repris par les investisseurs et sorti du capital par la réduction ou l’amortissement du capital, le rachat des titres par les associés initiaux à un prix convenu, la revente des titres, la revente à une structure de capital-développement ou l’introduction en Bourse.
- Les comptes courants d’associés
Contrairement aux apports en capital-risque, les comptes courants d’associés reçoivent des apports temporaires des associés qui peuvent être récupérés et remboursés à court, moyen ou long terme. Ce sont des formes d’avances ou de prêts consentis à la société qui concourent habituellement à pallier aux problèmes de trésorerie. Ils ne contribuent pas à la constitution de capital social. Les comptes courants d’associés constituent des comptes ouverts au nom de chaque associé sur lesquels il peut déposer des sommes prêtées temporairement à la société. Ces avances produisent des intérêts et ne sont pas assimilées aux bénéfices ou dividendes.
Les comptes courants d’associés sont alimentés par des versements directs réalisés par les associés sur les comptes de l’entreprise ou par le transfert des dividendes ou des rémunérations de frais des associés sur les comptes.
Un compte courant d’associé permet à l’entrepreneur de bénéficier d’un financement sans recourir au financement bancaire traditionnel, cette ressource de financement est moins coûteuse pour l’entreprise. Le compte courant d’associé permet à la société de rémunérer l’associé prêteur si celle-ci ne génère pas de dividendes. Les comptes-courants d’associés bloqués constituent des quasi-fonds propres pour l’entreprise et permettent de ne pas mettre en danger la trésorerie et la pérennité de l’entreprise lors du remboursement des associés surtout si la structure n’est pas encore rentrée dans ses frais. L’augmentation du capital par le biais des comptes courants d’associés bloqués est par ailleurs plus facile à réaliser et à gérer qu’une augmentation par apports.
- Les subventions d’investissement
Les entreprises en phase de création, de reprise, de développement ou d’investissement peuvent obtenir des aides sous forme de subventions auprès de divers organismes. Les aides obtenues diffèrent en fonction du secteur d’activités, de la taille, du chiffre d’affaire, de la localisation et du montant de l’investissement des entreprises.
Plusieurs subventions sont en effet disponibles au niveau local, national et européen. Elles sont accordées suivant des conditions d’octroi précises dépendamment des organismes concernés. Leurs montants peuvent cependant varier en fonction des besoins de l’entreprise. Les entrepreneurs doivent ainsi essayer de recenser et d’identifier les différentes subventions existantes et applicables à son projet ou à son entreprise.
Ci-dessous deux exemples de subventions d’aides à la création d’entreprise : le dispositif Nacre et le dispositif Accre.
Le Dispositif Nacre (Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise): ce dispositif s’adresse en particulier aux chômeurs ou aux personnes connaissant des difficultés pour trouver un emploi et pour lesquelles la création ou la reprise d’entreprise constitue un moyen d’accéder à l’emploi. Le programme s’adresse cependant à des porteurs de projet qui savent précisément ce qu’ils veulent créer ou reprendre.
Le dispositif NACRE consiste en un accompagnement du créateur et de repreneur d’entreprise et d’un prêt à taux zéro. Les accompagnateurs Nacre examinent la situation du créateur/repreneur et la viabilité de son projet, et décident ainsi des phases auxquels le candidat au dispositif serait soumis. L’accompagnement se subdivise en trois phases avant et/ou après la création ou la reprise de l’entreprise:
- une phase d’aide au montage du projet qui consiste pour le créateur, le repreneur et l’accompagnateur à approfondir le dossier de projet. Cette phase dure 4 mois maximum pour un projet de création et 6 mois pour un projet de reprise d’entreprise. L’accompagnement peut inclure l’assistance à l’élaboration de l’étude de marché, l’établissement du business plan, l’aide au montage financier (élaboration d’un plan financier) ou des conseils juridiques, sociaux et fiscaux. Les dossiers du projet sont conçus pour pouvoir les présenter à des tiers partenaires ou investisseurs. Le créateur, repreneur et accompagnateur essaient également durant cette phase à anticiper les difficultés qui peuvent survenir durant les premiers mois d’activité.
- une phase d’appui financier par le biais d’un prêt à taux zéro et sans garantie de 1 000 € à 10 000 € d’une durée de 1 à 5 ans. L’accompagnement inclut également un appui pour contacter des banques et pour établir des relations de qualité avec une banque. Le montant du prêt accordé est attribué après l’analyse du projet de création ou de reprise d’entreprise. Il doit obligatoirement être associé avec un prêt bancaire dont le montant et la durée doivent être supérieurs ou égaux au montant et à la durée du prêt à taux zéro du dispositif NACRE. Le remboursement se fait d’une manière constante et progressive par mois.
- une phase de suivi de l’entreprise qui peut inclure par exemple un accompagnement commercial ou une aide au développement. Cette phase dure habituellement 3 ans.
L’accompagnement s’effectue jusqu’à trois ans après la création/reprise de l’entreprise pour aider le nouveau dirigeant à rendre son entreprise pérenne et pour les accompagner dans ses choix de gestion et le développement. Les accompagnements se font par des opérateurs agréés par l’Etat et la Caisse des dépôts. Le créateur/repreneur peut cependant choisir l’organisme conventionné qui l’accompagne dans sa région pour chacune des phases.
Le dispositif Acre (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) : ce dispositif est géré par Pôle Emploi et se base principalement sur le versement des allocations chômage sous forme de capital aux demandeurs d’emploi qui créent ou reprennent une entreprise. Avec ce dispositif, le créateur ou repreneur peut disposer d’un capital dès le début de ses activités. Il doit cependant exercer un contrôle complet de son entreprise.
Dans la pratique, le bénéficiaire de ce dispositif est exempté de cotisations sociales pendant 1 an dans la limite de 120% du SMIC. Il continue cependant à payer ses cotisations de CSG et de CRDS. Cette période d’exonération peut être étendue à 3 ans pour les micro-entreprises ne dépassant pas un certain seuil de revenus. Le dispositif s’accompagne de l’attribution de chéquiers-conseils auprès de services agréés d’accompagnement aux entreprises et d’une aide financière et de mesures d’accompagnement et de suivi personnalisé pour certains bénéficiaires.
Le bénéficiaire obtient donc 45 % des allocations Pôle Emploi restantes au moment de la création ; 22,5 % des allocations 1 mois après la création et les autres 22,5 % 6 mois après le versement initial. Le bénéficiaire doit avoir créé l’entreprise et cesser d’être inscrit comme demandeur d’emploi. Cette aide privilégie un apport en capital au cours de la création ou d’une reprise d’entreprise.
- Les financements externes
Les sources de financement des PME localisées dans l’Union Européenne proviennent en majeure partie des banques (79%), des sociétés de leasing et de location (24%), des institutions publiques de soutien à l’investissement (11%), des investissements privés (7%), des sociétés de financement privées non bancaires (4%) ou des sociétés de capital-risque (2%).
- Les prêts bancaires
Les prêts bancaires constituent la principale source de financement des entreprises et les crédits aux entreprises (PME inclus) représentent environ 70% du portefeuille crédits des banques. Il existe quatre catégories de prêts :
- le prêt bancaire à moyen ou long terme destiné à financer principalement les acquisitions immobilières ou mobilières de l’entreprise, son extension et son développement.
- le crédit bail (ou leasing), mécanisme destiné à financer l’achat d’un bien mobilier ou immobilier qui reste la propriété de la banque ou de la société de leasing jusqu’à son rachat intégral par l’entreprise.
- la location financière ou location de longue durée d’un bien : contrairement au crédit bail, l’entreprise ne peut pas racheter le bien.
- le crédit à court terme destiné à financer le cycle d’exploitation de l’entreprise.
Les banques favorisent le financement des biens mobiliers (matériel roulant, matériel informatique, matériels de production…). Les prêts bancaires relatifs à la création d’une entreprise sont généralement accordés pour une durée comprise entre 2 et 7 ans. Les prêts relatifs à un achat de biens immobiliers (terrain, usines, immeubles…) sont octroyés pour une durée de 12 ou 15 ans.
Critères d’octroi des prêts
Chaque banque et établissement prêteur appliquent des critères d’octroi de prêts qui leur sont propres pour accorder un prêt. Ces critères d’octroi varient également en fonction des catégories de prêts concernés. Ils évaluent habituellement :
- la situation financière du demandeur de crédit, ses capacités financières présentes et futures en analysant ses antécédents financiers, sa trésorerie, son capital actuel ainsi que ses projections de revenus,
- les garanties offertes,
- l’existence d’un apport minimum du demandeur qui représente au minimum 30% des besoins durables de l’entreprise. Ce ratio peut varier selon la perception par la banque du niveau de risque de l’activité de l’entreprise.
- la solvabilité du demandeur de crédit incluant son aptitude à rembourser le prêt et sa volonté de le faire. Cette condition se réfère plus à la réputation du demandeur qui est étudiée à partir de ses renseignements et antécédents personnels et professionnels.
Garanties des prêts
Une banque qui octroie un crédit utilise en fait des fonds qui appartiennent aux épargnants et à ses clients. Elle doit ainsi faire preuve d’une grande prudence dans la gestion et l’utilisation des fonds qui lui sont confiés et doit se prémunir des défaillances possibles des entreprises emprunteurs. La banque demande ainsi des garanties en tant que condition d’octroi de prêt.
Les principales garanties sont constituées du cautionnement, du nantissement, du gage, de l’hypothèque ou du privilège. Le cautionnement désigne l’engagement d’un tiers ou de plusieurs tiers à payer le principal et les intérêts du prêt en cas de défaillance de l’emprunteur. Le nantissement consiste à garantir sa créance avec un actif incorporel (fonds de commerce, titre ou contrat d’assurance-vie, …). En cas de non remboursement, la banque peut se faire payer par la vente du bien incorporel. Contrairement au nantissement, le gage désigne l’action de donner en garantie un bien corporel (voiture ou autres matériels). L’hypothèque désigne le fait d’accorder à la banque un droit sur un immeuble sans en être dépossédé. Ce dernier peut cependant faire l’objet d’une vente forcée aux enchères publiques en cas de non remboursement du prêt. Le privilège est une garantie de priorité en qualité de créancier sur une partie ou l’intégralité du patrimoine de l’emprunteur (biens meubles ou immeubles) devant tous les autres créanciers hypothécaires ou non. Pour le financement de biens mobiliers, les banques exigent généralement un nantissement ou gage et une caution personnelle pour couvrir la totalité des risques de pertes.
Les banques sont plus enclines à financer des investissements et financent rarement les besoins en fonds de roulement des nouvelles entreprises. Pour faire face à ces besoins, les entrepreneurs sont obligés de recourir à leurs fonds propres. Les créateurs d’entreprises se trouvent ainsi démunis en cas d’insuffisance de fonds propres Pour y remédier, OSEO a développé un nouveau produit, le Prêt à la Création d’Entreprise (PCE).
- Les prêts à la création d’entreprise
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Le prêt à la création d’entreprise a pour objectif de financer la création ou la reprise des petites entreprises et d’aider à la pérennité de l’entreprise créée. Il contribue à :
- financer la trésorerie des entreprises de 0 à 3 ans ne disposant pas suffisamment de fonds propres ou de quasi-fonds propres,
- améliorer l’accès au crédit de ces entreprises en garantissant leurs prêts bancaires. L’OSEO peut également le financement bancaire par des prêts sans garantie.
Ces financements permettent aux nouvelles entreprises de disposer de trésorerie et de réduire leur taux de défaillance. Le montant du PCE s’élève entre 2 000 et 7 000 € et doit être assorti d’un financement bancaire à moyen ou long terme d’un montant minimum égal à 2 fois celui du PCE sauf dans les zones urbaines sensibles où un concours bancaire équivalent au PCE est requis. Le concours bancaire requis peut être un prêt, un crédit-bail ou une location financière. Les caractéristiques et modalités rattachées (taux d’intérêt, …) au PCE varient suivant les banques émettrices de prêts. Le taux d’intérêt bancaire est similaire au taux normal appliqué par la banque et inclut la prestation d’intervention de la garantie OSEO. Cette entreprise publique peut néanmoins garantir jusqu’à 70 % du prêt bancaire associé au PCE. Ni garantie, ni caution personnelle ne sont demandées aux entreprises bénéficiaires.
Le prêt à la création d’entreprise finance la constitution ou la reprise de fonds de commerce, la constitution de fonds de roulement ainsi que les frais de démarrage. Il est généralement accordé pour une durée de 5 ans, avec un remboursement différé de six mois du capital et des intérêts. Les entreprises effectuent des remboursements par mois à taux constant.
Critères d’octroi du PCE
Les entreprises individuelles et les sociétés en phase de création, déjà créées ou reprises depuis trois ans au maximum, avec un nombre d’employés inférieur à 10, n’ayant pas obtenu de prêts bancaires à long et moyen terme et dont les besoins en fonds de roulement ne dépassent pas 45 000 €, sont éligibles au PCE. Les entreprises non éligibles au PCE sont constituées de celles qui opèrent dans le secteur agricole, d’intermédiation financière, de promotion et de location immobilière.
Pour bénéficier d’un PCE, le demandeur ne doit pas avoir été frappé d’une interdiction bancaire ou enregistré dans le fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP), ou être coté défavorablement par la Banque de France.
Pour bénéficier d’un PCE, l’entreprise peut s’adresser à l’une des agences des principaux réseaux bancairesou aux réseaux d’aide et d’accompagnement de la création d’entreprises.
- Le crédit-bail
Le crédit-bail est un mécanisme permettant de réaliser des investissements en phase de création d’entreprise ou en phase de développement. Appelé également LOA ou location avec option d’achat, le crédit-bail finance l’acquisition de matériels fixes et roulants (incluant des machines). L’organisme financier et l’entreprise concluent un contrat de crédit-bail qui est au fait un simple contrat de location du matériel ou de la machine accompagné d’une promesse de vente après la période de location. L’organisme financier achète lui-même le matériel concerné puis le loue à l’entreprise qui pourrait le racheter après une certaine période selon des conditions prédéterminées. Le montant à payer lors du rachat est généralement peu élevé étant donné qu’à l’issue du paiement des frais de location, il ne reste plus qu’une valeur résiduelle représentant généralement 1 à 6% du prix d’origine hors taxes des matériels. Le matériel reste donc la propriété de l’organisme financier (une banque par exemple) jusqu’à la fin du contrat de location.
La durée du contrat de crédit-bail est fixée inférieurement à la durée d’amortissement fiscale du matériel concerné. Les loyers sont payés en début de période de trimestre sauf autre modalité convenue entre les deux parties et la location commence à partir de la date de réception des matériels par l’entreprise. La détermination du montant des loyers à payer est flexible et s’adapte en fonction des besoins et de la capacité de remboursement de l’entreprise. Il revient à l’entreprise d’assurer le matériel et de l’entretenir pendant la durée du contrat de crédit-bail.
La société de crédit-bail peut demander des garanties à l’entreprise demandeur : caution personnelle des entrepreneurs (associés), nantissement du fonds de commerce, caution bancaire ou autres. Si un organisme intervient pour fournir la garantie demandée, le coût payé pour le crédit-bail inclut la commission payée à cette entité garante.
A la fin du contrat de location, l’entreprise a le choix entre : (i) acheter le matériel pour sa valeur résiduelle, (ii) proroger le contrat de crédit-bail suivant de nouvelles modalités, ou (iii) rendre le matériel à l’organisme financier.
Avantages du crédit-bail
L’entreprise connaît moins de difficulté à obtenir un crédit-bail comparé à un emprunt car le matériel acheté, objet du contrat, reste la propriété de la banque. Les ratios d’analyse des risques appliqués par les organismes financiers sont différents entre un crédit-bail et un emprunt bancaire. La société de crédit-bail se montre plus souple dans l’analyse et l’approbation des dossiers. Elle bénéficie par ailleurs d’une garantie supplémentaire puisque certains fournisseurs de matériels acceptent de vendre avec une clause d’engagement de reprise du matériel en cas de défaillance de l’entreprise signature du crédit-bail.
En optant pour un crédit-bail ou un emprunt, l’entreprise supporte plus ou moins des coûts similaires. Avec la possibilité de payer périodiquement des loyers, l’entreprise arrive à dégager une capacité de financement. Ce mode de financement présente l’avantage de pouvoir être associé avec d’autres mécanismes.
Le niveau d’endettement de l’entreprise au niveau de sa comptabilité ne s’accroît pas car les loyers figurent en tant que charges et le matériel financé n’est pas comptabilisé au niveau de ses actifs car il appartient à l’entreprise. Le niveau d’endettement est en effet important pour les PME pour attirer d’autres financements et pour intéresser de potentiels investisseurs.
Dans le cas des prêts bancaires traditionnels, les entrepreneurs doivent obligatoirement contribuer avec un apport personnel de 10 à 30% de la valeur du prêt. Cette modalité n’existe pas dans le cas du crédit-bail qui est financé à 100% par la société de crédit-bail après la signature du contrat.
Le crédit-bail convient particulièrement pour l’acquisition de matériels pour une entreprise travaillant dans un secteur incertain quant à sa rentabilité. Ce mécanisme permet en effet à l’entrepreneur de retourner le matériel. En effet, un prêt bancaire correspond mieux à l’achat d’un matériel de production d’une entreprise qui a une bonne visibilité sur sa capacité de production, son rendement et sa rentabilité. Il permet également de pouvoir renouveler rapidement son parc de matériels surtout si l’entreprise travaille dans un secteur où la technologie devient très vite obsolète.
Ce mécanisme permet entre autres à l’entreprise d’éviter les problèmes de trésorerie généralement provoqués par la déclaration de la TVA. En effet, en achetant des matériels durant la phase de création, l’entreprise accumulent plus de TVA payée sur les achats que de TVA collectée sur les ventes. Outre ses besoins de trésorerie, l’entreprise doit payer un important montant de TVA.
Inconvénients du crédit-bail
Le principal inconvénient pour l’entreprise est qu’elle n’est pas propriétaire de son matériel et donc ne peut pas comptabiliser des amortissements pour pouvoir le renouveler. Elle ne peut pas donc bénéficier d’économies d’impôts générées par ces amortissements.
Le coût du crédit-bail peut être élevé auprès de certains crédit-bailleurs par rapport aux prêts bancaires en raison du fait qu’ils peuvent commissionner une rémunération élevée pour amortir l’immobilisation d’un certain financement. Les sociétés de crédit-bail sont plus réfléchies pour financer des matériels très spécifiques car les secteurs à risque les placent dans un niveau de risque élevé.
- La location financière
La location financière désigne un contrat de location de longue durée sans option d’achat de matériels neufs à usage professionnel à l’exception des véhicules de tourisme et des véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes. Le fournisseur remet en effet le matériel concerné à l’entreprise et ce dernier reste la propriété du fournisseur. Cette location s’accompagne généralement de l’assurance du matériel, de prestation d’entretien et de réparation. Les fournisseurs s’assurent cependant de la solvabilité de l’entreprise.
Ce mode de financement présente plusieurs avantages pour l’entreprise : la possibilité de renouveler ces matériels surtout ceux qui sont facilement obsolètes, la possibilité de louer un matériel sans être obligé de l’acquérir en fin de contrat, la possibilité de recourir à un matériel pour un besoin ponctuel, la répartition des charges financières sur la durée d’utilisation, la réduction des charges de l’entreprise car les frais de maintenance et de réparation sont inclus et négociés dans le coût de location, la déduction des loyers du bénéfice imposable.
L’entreprise peut sélectionner un type de financement en fonction des phases d’évolution de l’entreprise et des types de ses besoins.
Tableau 2. Typologie de financements en fonction des évènements de la vie de l’entreprise
Evènements | Crédits d’investissement |
Acquisition/création d’entreprise | Emprunt à moyen terme
Capital-développement |
Développement | Investisseur en capital |
Immeuble | Emprunt à long terme
Crédit-bail immobilier |
Matériel | Emprunt à moyen terme
Crédit-bail Location financière Location temporaire |
Aménagements | Emprunt à moyen terme |
Prise de participation | Emprunt à moyen terme
Capital-investissement |
Source : CCEF
- Les problèmes de financement des entreprises
Les entreprises, surtout les PME, ont toujours connu des problèmes de financement en vue de leurs caractéristiques. Ces difficultés ont été cependant accentuées par la crise financière mondiale survenue en 2008.
- Les conséquences de la crise sur le financement des entreprises
L’utilisation excessive de la titrisation a fortement contribué à la crise financière mondiale qui est survenue en 2008. Ce mécanisme a vu le jour dans les années 1970 et consiste à convertir une créance bancaire en un titre qui peut faire l’objet de transaction. Une banque qui octroie un prêt peut le vendre auprès d’un établissement financier qui à son tour émettra des titres vendus auprès d’autres investisseurs. Il avait pour principal objectif de partager les risques entre plusieurs investisseurs. La titrisation a permis aux banques de ne pas faire apparaître dans leurs bilans les crédits octroyés, de ne pas constituer de réserves pour faire face aux risques de crédits et d’augmenter leur volume de financement.
La crise des « subprimes » aux Etats-Unis qui avait touché les prêts hypothécaires à risque, un des montages complexes de la titrisation, a provoqué une crise de confiance dans le milieu bancaire. Les banques ont refusé de se refinancer entre elles et les banques commerciales n’avaient plus comme sources de financement leurs capitaux propres et les dépôts de leurs épargnants. Ces tensions sur le marché bancaire ont conduit les banques à faire preuve d’une grande prudence, ce qui a conduit au resserrement des conditions de crédits bancaires. La crise de liquidité ainsi engendrée a poussé plusieurs banques à réduire leurs activités en attendant qu’elles puissent reconstituer leurs fonds propres. Cette situation a favorisé la hausse du coût des crédits et des nouvelles exigences des banques.
Le rationnement du crédit constitue une des conséquences de la crise financière mondiale. Même les entreprises proposant des projets d’investissements rentables se voient refuser des prêts bancaires même à un taux d’intérêt élevé. Pour limiter la hausse du coût des crédits, les banques optent pour le rationnement de la quantité de crédit qu’elles accordent. Des taux de crédit élevés augmenteraient par ailleurs les risques des projets des demandeurs de crédit. Ce rationnement est démontré par une étude de l’IFOP en Janvier 2010 dans laquelle 75% des PME ont subi au moins une action de durcissement de la part de leur banque et que près d’une sur trois a dû faire face à des délais d’attentes d’acceptation longues ou à une contraction de ses facilités de trésorerie.
Or, étant donné que les PME ne peuvent pas émettre des titres de dettes comme les groupes ou les grandes entreprises, elles recourent énormément à des emprunts bancaires et se heurtent donc plus aux conséquences de la crise sur le financement. Ce constat est confirmé par une étude de l’INSEE en 2011 : « Quand une PME recherche un prêt, elle sollicite presque toujours une banque : 36 % ont demandé un prêt bancaire en 2010, soit seulement un point de moins que le pourcentage de celles qui se sont enquis d’un prêt. Le taux d’échec partiel ou complet dans la recherche d’un prêt bancaire est en très forte hausse entre 2007 et 2010 : il est passé d’un peu plus de 5 % à près de 17 % (avec un échec complet dans 7 % des cas) et atteint 23 % en 2010 pour les entreprises à forte croissance. Le taux d’échec partiel ou complet peut dépasser 50 % en 2010 pour des recherches de financement auprès d’autres personnels (non dirigeants), de la famille, les amis… ou d’autres entreprises ».
- Les obstacles à l’accès des PME au financement
Suivant cette même étude de l’INSEE : « Les principales raisons avancées par les banques pour refuser un prêt ou imposer des conditions jugées insatisfaisantes par les entreprises sont une mauvaise cotation globale de l’entreprise ou une insuffisance de capitaux, bien davantage qu’un manque de garanties ou qu’un potentiel insuffisant ou trop risqué de l’entreprise ou de ses projets. »
Les PME expérimentent beaucoup de difficultés pour accéder à des financements bancaires ou autres pour plusieurs raisons:
- une fois que les PME dépassent la phase de création, les entrepreneurs sont soumis à un dilemme entre conserver son capital en recherchant des financements ou ouvrir son capital à de nouveaux associés/actionnaires. Ils préfèrent généralement garder le contrôle de leurs entreprises d’où une prépondérance des demandes de prêts.
- de par leur petite taille, la fonction de la gestion financière est inexistante dans les PME ou quasi-existante mais assurée par l’entrepreneur lui-même qui ne dispose pas de suffisamment de compétences pour le faire. Les entreprises ne peuvent pas fournir des documents comptables et financiers fiables permettant de retracer leur historique financière qui constitue un des éléments analysés par les banques lors de l’examen des dossiers de demande de crédits. Ces lacunes de gestion engendrent des problèmes d’asymétries d’informations et rendent les PME plus risquées, moins prévisibles et moins fiables au regard des banques.
- les banques exigent une garantie des risques qu’elles supportent et ces garanties peuvent inclure la caution personnelle, le nantissement d’un fonds de commerce, le gage d’un stock ou l’hypothèque… Une bonne partie des demandeurs de crédits ne disposent pas de garanties suffisantes.
- les PME ont une croissance et une rentabilité irrégulière, leur taux de survie est inférieur à 5 ans. Ce risque est accentué par l’incertitude sur la situation financière des entrepreneurs propriétaires. Les PME se caractérisent en effet par un lien étroit entre le patrimoine personnel de l’entrepreneur et celui de l’entreprise bien que cette confusion peut être mitigée par le positionnement de l’entrepreneur en tant qu’entrepreneur individuel à responsabilité limité. Il est ainsi difficile de connaître exactement la situation du patrimoine d’une personne physique (exemple : un entrepreneur hypothèque sa maison pour disposer du capital d’amorçage de son entreprise).
L’avenir d’une PME est également incertain en cas de décès de l’entrepreneur. Certains entrepreneurs recourent à des capitaux de proximité pour constituer un capital de démarrage : les personnes qui ont emprunté les fonds peuvent cependant demander à se faire rembourser sans respecter les termes de leurs accords ou contrats de financement. Les entrepreneurs se voient ainsi contraints de rechercher d’autres financements démontrant ainsi l’insuffisance d’autonomie et de fiabilité des petites et moyennes entreprises.
- Les banques souhaitent ne financer que des entreprises présentant une rentabilité élevée et le minimum de risque. L’évaluation des risques des entreprises par les banques diffère suivant leur taille. La gestion des prêts en faveur des PME est plus difficile par rapport aux grandes entreprises, expliquant en partie le coût élevé des taux d’intérêts.
- La réputation risquée générale des PME joue en défaveur des entrepreneurs et limite leur accès aux marchés des capitaux. En effet, tous les financeurs incluant la famille, les amis veulent être remboursés et la « fragilité des PME » ne les rassure pas étant donné qu’ils peuvent perdre leurs fonds.
- Les banques ne proposent pas suffisamment de produits financiers ou des prêts destinés aux différents profils de PME. Les entreprises innovantes et exportatrices connaissent par exemple de grandes difficultés à trouver des financements. Elles ont en effet tendance à proposer et à commercialiser des nouveaux produits ou services inhabituels sur le marché et ni les entreprises ni les banques sont sûrs de la possible réaction du marché. Les banques ont ainsi beaucoup de difficulté à évaluer les projets innovants. Les entreprises et surtout les banques ont du mal à accéder à des informations sur les secteurs ou les activités innovantes qui sortent du modèle économique traditionnel. Des crédits sont parfois disponibles mais ont un coût élevé.
- les difficultés d’accès au financement des PME peuvent être également dues par un dossier de crédit mal présenté et mal ficelé. Il arrive fréquemment que les entrepreneurs n’aient pas les compétences nécessaires pour élaborer un bon
business plan et un bon dossier bancaire.
- Solutions possibles à adopter par les entrepreneurs
Outre les sources de financement disponibles, les entrepreneurs peuvent également recourir à des solutions pour réduire ses besoins en financement du cycle d’exploitation et pour se faire aider dans sa recherche de financement.
- Les initiatives et appuis au financement des entreprises
Malgré les offres de financement disponibles, les PME en phase de création et de développement continuent à faire face à des problèmes de financement. Pour booster la création et aider les entreprises, des structures de cautionnement publiques ou privées (OSEO, SIAGI, France Active…) apportent leurs appuis aux entreprises pour faciliter leur accès aux crédits et pour pallier à leur insuffisance de garantie bancaire.
Ces sociétés de garantie sont des établissements de crédit qui facilitent l’accès des entreprises aux crédits en fournissant une garantie aux banques ou établissements financiers prêteurs. Les garanties fournies par ces sociétés permettent aux banques de supprimer ou de réduire les cautions ou garanties personnelles demandées aux entrepreneurs. Les deux sociétés de garantie OSEO et SIAGI sont autorisées à intervenir dans toutes les banques françaises. Les sociétés de garantie travaillent avec la SOCAMA (Société de caution mutuelle régionale) pour les banques populaires, avec la CEGC pour les Caisses d’Epargne.
Ci-dessous quelques exemples de sociétés et de fonds appuyant le cautionnement des entreprises:
OSEO: C’est une entreprise publique qui a pour objectif de financer la croissance des PME. L’OSEO intervient durant la phase de création d’entreprise (0 à 3 ans), de développement ou de reprise d’une ancienne entreprise. Elle finance tous les secteurs à l’exclusion de l’activité agricole traditionnelle avec un chiffre d’affaires n’excédant pas 750 000 €, de l’intermédiation financière et de l’activité immobilière.
Elle a pour mission de financer des projets innovants, de financer des investissements et des cycles d’exploitation, de garantir également des financements jusqu’à hauteur de 40 à 70% (40% pour le développement, 50% pour les reprises et autres opérations, 70% pour les créations d’entreprise). Les garanties sont accordées pour des financements obtenus auprès des établissements de crédit ou des organismes de fonds propres. L’OSEO dispose de fonds pour garantir les apports en fonds propres d’organismes agréés, les prêts à moyen et long terme, les crédits-bails, les prêts octroyés aux dirigeants pour réaliser des apports en capital, les prêts participatifs. Dans la pratique, ce sont les organismes financiers (banques, établissements de crédit, sociétés de crédit-bail) qui font appel à l’OSEO.
OSEO garantit une partie des risques pris par les établissements financiers (banques, sociétés de capital-risque) ou une partie des risques du financement en fonds propre des PME engagé par les investisseurs et les réseaux de « business angels » ou les risques des investissements liés à l’exportation et à l’implantation à l’étranger.
La garantie OSEO est commissionnée d’un coût annuel de 0,90 % du capital restant dû pour les créations et de 0,45 à 0,70 % pour les autres interventions. Les organismes financiers qui bénéficient d’une garantie OSEO peuvent demander des cautions personnelles mais elles ne peuvent pas excéder 50% du montant du prêt. Ils ne peuvent cependant pas demander une garantie par hypothèque sur le logement principal de l’entrepreneur. Dans le cas où l’entreprise ne paie pas ses échéances, la banque utilise en premier recours la caution personnelle ou la garantie personnelle de l’entrepreneur. Elle ne recourt à la garantie OSEO qu’à la fin des poursuites engagées contre l’entrepreneur.
FAG – France Active Garantie : C’est un organisme gestionnaire de fonds de garantie territoriaux destinés au partage des risques des crédits pour les prêts octroyés dans le cadre de la création d’entreprise favorisant l’insertion ou la réinsertion économique.
Les bénéficiaires de ce fonds sont généralement des chômeurs créateurs d’entreprises, des entreprises œuvrant pour l’insertion, des petites entreprises créatrices d’emploi, des entreprises créées dans des quartiers sensibles ou dans des zones défavorisées. La garantie accordée peut couvrir 50 à 65 % des prêts ayant une durée de 6 mois à 5 ans jusqu’à hauteur de 30 500 €. Une commission de 2% du montant garanti du prêt est taxé au bénéficiaire.
FGIF – Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes : Ce fonds garantit les prêts octroyés par des établissements financiers à des femmes entrepreneurs pour faire face à leurs dépenses en investissements ou à leurs besoins en fonds de roulement lors d’une création ou d’une reprise d’entreprise lors des 5 premières années. Il est géré par France Active.
Les prêts accordés par les banques sont garantis jusqu’à hauteur de 70% et dans la limite de 27 000 pour une durée de 2 à 7 ans. Les bénéficiaires de la garantie supportent des frais de commission de risque d’un montant de 1,5% du montant garanti du prêt et d’une cotisation de mutualisation s’élevant à 1% du montant garanti du prêt.
Les entrepreneurs peuvent saisir le fonds une fois qu’ils aient obtenu un accord de principe d’octroi de prêt de leurs banques. L’étude et l’approbation de la demande du dossier dure de 1 à 3 mois.
Fonds de garantie régionaux et départementaux : Ces fonds sont créés à l’initiative de certaines collectivités locales (conseils régionaux ou conseils généraux). Ils garantissent habituellement les crédits bancaires à moyen ou long terme, le capital-risque ou le crédit-bail utilisés pour financer des investissements immatériels et des besoins en fonds de roulement. Les secteurs industriels et de service sont les plus favorisés.
Les garanties peuvent couvrir 65% des prêts en création et 50% des prêts pour les autres opérations.
FGIE – Fonds de Garantie pour les structures d’insertion par l’Economique: ce fonds est géré par l’Institut de Développement de l’Economie Sociale (IDES) qui intervient de manière directe et indirecte dans l’appui à la création. Ce fonds garantit partiellement des prêts accordés par des établissements de crédit a des associations intervenant dans l’aide à la création ou à la reprise d’entreprise par des chômeurs, allocataires du RMI ou toute autre personne qui connaît des difficultés d’insertion professionnelle. Ce fonds garantit également les prêts à la création ou à la reprise d’entreprise octroyés par ces mêmes associations à des publics en difficultés d’insertion professionnelle.
Le FGIE peut garantir jusqu’à 50 % de l’investissement ou du besoin en fonds de roulement de l’entreprise. Ses fonds peuvent être associés à ceux de Fonds France Active.
FIP – Fonds d’Investissement de proximité : Ce fonds est inclus dans la catégorie des fonds d’investissement de proximité. « Il s’agit d’un produit d’épargne destiné aux particuliers qui servira à financer sous forme d’apport en capital les PME non cotées d’un territoire donné, dont la taille maximale ne pourra excéder trois régions limitrophes ». Il a une durée de vie maximale de 10 ans. Ce fonds est réparti à hauteur de 60% en tant que capital social dans les PME et à hauteur de 40 % dans les placements monétaires sans risques. 10% des fonds sont consacrés pour les jeunes entreprises de moins de 5 ans.
SCM – Société de caution mutuelle : Des sociétés de caution mutuelle peuvent être constituées entre commerçants, industriels, fabricants, artisans, sociétés commerciales et membres des professions libérales. Elles ont pour objet de cautionner leurs membres à raison de leurs opérations professionnelles. Ce sont des établissements de crédit qui travaillent suivant un système de solidarité des emprunteurs. Elles peuvent s’adresser à des secteurs spécifiques ou à tous les secteurs. Elles peuvent être également rattachées à des banques (la société de caution mutuelle artisanale est liée à la Banque Populaire, la SACCEF est rattachée à la Caisse d’Epargne).
La garantie de la SCM couvre généralement 50 % du crédit bancaire. L’entreprise emprunteur doit : (i) souscrire au capital de la société de caution mutuelle pour 1 % de son prêt, (ii) payer une commission annuelle de 1 %, et (iii) payer une cotisation de mutualisation de 1 à 4 % du montant du prêt. La souscription au capital et la cotisation au fonds de mutualisation peuvent être remboursés sous certaines conditions. C’est la banque qui fait appel à la société de caution mutuelle.
La médiation de crédit : Les créateurs d’entreprises ou les entrepreneurs qui connaissent des difficultés de financement peuvent recourir au service des médiateurs de crédit. Ce sont des personnes qui ont pour missions de : (i) accueillir les entrepreneurs, (ii) discuter et étudier le projet présenté, (iii) identifier avec les entrepreneurs les solutions de financement possibles et les plus appropriées pour le projet, (iv) élaborer si nécessaire un dossier de médiation et donner un avis sur le projet.
Outre les appuis au cautionnement des crédits, certains organismes accordent également des prêts sans intérêts et sans garanties pour les personnes qui ne détiennent pas suffisamment de capital de départ pour créer leurs entreprises. Ce sont par exemple les prêts d’honneur et les prêts solidaires.
Les prêts d’honneur: Ce sont des crédits à moyen terme accordés à des personnes physiques pour créer ou reprendre des entreprises ou accordés à de très jeunes entreprises de 0 à 3 ans. Ils ont pour objectif dans la mesure du possible à exercer un effet de levier pour permettre à la personne ou à l’entreprise de bénéficier d’un prêt bancaire additionnel.
Ils peuvent financer des petits projets agricoles, écologiques, sociaux ou technologiques et durent généralement entre 2 et 5 ans. Ils couvrent les besoins en capital de départ, les investissements ou les besoins en fonds de roulement. Les prêts varient de 2 000 à 15 000 €. Les projets innovants et présentant de sérieuses chances de se développer peuvent bénéficier d’un prêt pouvant aller jusqu’à 30 000 €. Ces prêts sont accordés avec un taux d’intérêt de 0%.
Les entités ci-après peuvent octroyer des prêts d’honneur, elles ont chacune leur propre critère d’éligibilité et de sélection de dossiers :
- France Initiative – Montant maximum d’intervention : 30 000 €
- Réseau Entreprendre – Montant maximum d’intervention : 45 000 €
- France Active – Niveau maximum d’intervention : 10 000 €
Les prêts solidaires : Le prêt solidaire est un prêt secondaire qui est octroyé par le Fonds de Participation. Il est destiné aux personnes physiques qui souhaitent créer une entreprise mais qui n’ont pas suffisamment de capital de départ et ne remplissent pas les conditions nécessaires pour accéder à un crédit bancaire. Les bénéficiaires privilégiés de ces prêts sont généralement constitués des bénéficiaires de l’aide sociale du CPAS, d’une allocation de chômage ou d’un revenu d’intégration. Le bénéficiaire du prêt solidaire doit être le seul actionnaire de son entreprise et il doit assurer lui-même la gestion et le suivi de son entreprise.
Ces prêts financent des investissements et des besoins en fonds de roulement pour tous les secteurs à l’exception des secteurs agricoles, de transport et d’exportation. Les prêts n’excèdent pas 12 500 €, durent 4 ans en général et sont assujettis à des taux d’intérêt de 5%. Le remboursement se fait mensuellement après un différé de 3 mois et inclut les intérêts dus. Aucune garantie n’est exigée du demandeur et il est accompagné lors de la phase de la préparation de la demande et lors du suivi de la mise en œuvre de son projet d’entreprise.
Les projets sont évalués suivant un ensemble de critères précis : viabilité du projet, compétence professionnelle et de gestion du demandeur, réputation de la personne, structure financière et capacité de remboursement.
Les entités ci-après octroient des prêts solidaires :
- ADIE – Association pour le droit à l’initiative économique. Montant maximum de prêt : 10 000 € maximum
- NEF – Société financière spécialisée dans les domaines de l’éducation, de l’art, de le culture, de la réinsertion, de l’agriculture bio, de la santé, du commerce équitable, …) – Montant maximum d’intervention : 125 000 €.
- Racines – Réseau d’accompagnement des créations et initiatives avec une nouvelle épargne de solidarité – Bénéficiaires : les femmes – Niveau d’intervention : 7 600 € maximum.
- La réduction des besoins en financement
Pour réduire ses besoins en financement, les entreprises doivent veiller à diminuer ses besoins en fonds de roulement créés par les décalages entre le paiement des clients et le paiement des fournisseurs. Les entreprises doivent négocier autant que possible des délais de paiement avec les fournisseurs. Ce mécanisme constitue une forme de crédit interentreprises qui finance les stocks immobilisés et les délais de paiement accordés aux fournisseurs.
Pour les créances mobilisées des clients, les entreprises peuvent disposer de trésorerie en recourant à divers moyens tels que l’escompte des effets de commerce, la cession Dailly, ou l’affacturage. Les banques offrent également produits financiers qui permettent de pallier rapidement à des déficits de trésorerie tels que des découverts bancaires, des facilités de caisse ou les crédits relais, les crédits d’exploitation ou les crédits de fonctionnement d’une durée de 1 à 2 ans.
L’escompte bancaire : L’escompte bancaire traduit une opération de cession à une banque d’un effet de commerce détenu par un tiers (créancier, fournisseur, bénéficiaire ou tireur) sur un de ses clients (débiteur, client ou tiré) en échange d’une avance de trésorerie. En cas de non paiement de l’effet de commerce, la banque peut agir contre les signataires de cet effet. L’escompte bancaire est utilisé lorsque les délais de paiement accordé aux clients est trop important et ne permet pas à l’entreprise de financer normalement son cycle d’exploitation.
Avec l’escompte bancaire, le dirigeant peut bénéficier d’un crédit à court terme. La Banque effectue en effet un paiement immédiat de l’effet de commerce en réduisant des intérêts et des commissions. Au moment de l’échéance, le client de l’entreprise paie directement le montant de la traite escomptée à la banque.
L’escompte peut porter sur des effets de commerce (lettres de change, billets à ordre ou chèques), des bons du Trésor ou des effets financiers (effets de cautionnement, effets d’ouverture de crédit). Par ailleurs, l’opération d’escompte n’est pas uniquement assignée aux établissements de crédit, elle peut être réalisée par d’autres organismes.
La cession Dailly : Mise en place par la loi du 02 Janvier 1981 modifiée en 1984, la loi Dailly a pour objectif de faciliter l’accès des entreprises aux crédits. Cette opération consiste à transférer la propriété les créances du poste « clients » ainsi que les garanties et les sûretés de l’entreprise à la banque en échange d’une ligne de crédit à court terme. Elle est particulièrement avantageuse lorsque le portefeuille clients de l’entreprise est composé d’effets de commerce provenant de clients relevant du secteur public ou parapublic. En effet, l’escompte bancaire ne peut pas s’appliquer les traites publiques et sur les traites des groupes qui interdisent les tirages sur eux.
La cession Dailly se réalise par le biais d’un simple bordereau appelé « bordereau Dailly » et concerne tous les types de crédit. Ce bordereau porte mention « acte de cession de créance professionnelle », de la date, de la nature de l’opération, de la désignation ou l’individualisation des créances, la dénomination sociale de l’établissement de crédit cessionnaire ainsi qu’une signature. La remise de ce bordereau à son destinataire signifie de plein droit transfert des créances avec tous leurs accessoires, sûretés et garanties et suffit à rendre l’opération opposable aux tiers, c’est-à-dire à tout autre cessionnaire ou aux créanciers du cédant.
Les opérations de cession Dailly ne se font obligatoirement qu’entre un détenteur de créances et un établissement de crédit. Le bordereau peut être retransmis à un autre établissement de Crédit. Elles ne couvrent par ailleurs que des créances professionnelles appartenant à des personnes physiques, à des personnes morales ou à des personnes morales de droit public. Il n’est pas obligatoire pour l’établissement de crédit d’avertir le débiteur cédé, il peut cependant le notifier afin de s’assurer que les paiements des créances sont effectués auprès de la banque.
L’affacturage: Cette opération et technique de gestion financière consiste pour un établissement de crédit spécialisé à réaliser le recouvrement de créances d’une entreprise dans le cadre d’un contrat et à supporter de manière optionnelle les pertes possibles sur les débiteurs insolvables. L’affacturage comprend trois prestations qui peuvent être prises en charge ou non par l’entreprise :
- le recouvrement des créances clients : l’établissement de crédit gère le portefeuille de créances de son client, enregistre les factures, suit le paiement des débiteurs et les relance en cas de retard de paiement, et déclenche les procédures en contentieux en cas de non paiement.
- le financement de la trésorerie: une fois le contrat d’affacturage signé, l’établissement de crédit avance le montant des créances dès leur cession par le client. Le montant payé lors de l’affacturage équivaut à approximativement 85-95 % du montant des créances cédées. Le pourcentage déduit du montant avancé est calculé par l’établissement de crédit en fonction de sa connaissance des débiteurs.
- l’assurance crédit : le risque en cas de non paiement du débiteur est supporté par l’établissement de crédit.
Cette technique de gestion n’est éligible qu’au commerce entre entreprises et convient aux jeunes entreprises et à celles en développement. Avec l’affacturage, l’entreprise peut bénéficier de trésorerie immédiate et bénéficie d’une externalisation de la gestion du compte clients. Elle n’est pas redevable envers l’établissement de crédit si le débiteur ne paie pas, ce risque est supporté par l’affactureur. L’entreprise peut par ailleurs économiser les dépenses consacrées au recouvrement des créances.
La société d’affacturage se rémunère sur : (i) une commission d’affacturage qui correspond aux services de recouvrement que l’établissement aura à fournir et pour couvrir éventuellement une assurance crédit, (ii) une commission de financement qui rémunère l’avance consentie à l’entreprise en contrepartie de son portefeuille clients, ainsi (iii) une participation à un fond de garantie destiné à couvrir le risque de factures impayées.
La facilité de caisse: C’est une forme de crédit de très court terme fournie et approuvée par la banque. Sa durée d’utilisation moyenne mensuelle est de 15 jours. Durant cette période, l’entreprise peut utiliser un découvert bancaire durant les 15 jours et doit recouvrer une situation financière normale durant les 15 premiers jours. Le montant de découvert autorisé est prévu dans le contrat signé entre l’établissement de crédit et l’entreprise, il est généralement fixé suivant les besoins de l’entreprise.
Contrairement au découvert bancaire, la facilité de caisse n’est à utiliser qu’à titre temporaire.
Le découvert bancaire : il constitue également une forme de crédit puisque la banque accepte de réaliser des paiements sur un compte débiteur sans provision d’une personne physique ou d’une personne morale. Le découvert autorisé suppose un accord préalable de la banque qui précise les modalités de remboursement. Il couvre généralement une durée de crédit supérieure à 3 mois.
Les crédits de campagne : Ils constituent un moyen pour les entreprises exerçant des activités saisonnières de faire face à leurs dépenses d’exploitation. En effet, les entreprises saisonnières décaissent énormément de fonds pendant une période donnée sans percevoir des ventes. Le remboursement du crédit se fait une fois que les ventes (après récoltes) sont réalisées. Les établissements de crédit peuvent durer jusqu’à 9 mois. Ils peuvent être associés à une avance sur marchandises.
Les concours ci-après permettent aux entreprises de gérer et de financer la dette nette incluant : l’augmentation de capital, le recours à des comptes courants, l’ouverture du capita, la cession de matériels, le lease-back immeuble, le lease-back matériel, l’accord avec des créanciers privilégies, le crédit de restructuration du fonds de roulement, le ré-aménagement des crédits en cours, la réduction des délais de paiement clients, l’allongement du crédit fournisseurs, le financement du stock par des sociétés spécialisées, la réduction de stock ou le stock en dépôt-vente.
Tableau 3. Typologie de financements pour financer les crédits de fonctionnement
Evènements | Crédits de fonctionnement |
Acquisition/création/ ou développement d’entreprise | Escompte bancaire
Loi Dailly Crédit de campagne Facilité de caisse Découvert bancaire |
Source : CCEF
- Le crowdfunding
Le « crowdfunding » est un nouveau mode de financement apparu et très en vogue aux Etats-Unis grâce à l’internet, aux réseaux sociaux et aux communautés en ligne. Il se base sur un financement participatif et fait appel à une contribution massive d’un grand nombre d’internautes (contacts, amis et autres) pour collecter des fonds afin de constituer un investissement. Les internautes peuvent investir à partir de 10 € jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
Il a été constaté que les projets présentant les caractéristiques suivants sont ceux qui intéressent particulièrement les internautes ainsi que les plateformes de crowdfunding » : les projets innovants, leur utilité, leur aspect communautaire pouvant bénéficier à un grand nombre de personnes ainsi que les projets bien présentés et transparents en terme de précision des informations.
Ce nouveau mode de financement présente plusieurs avantages pour l’entrepreneur, ce dernier peut en effet:
- obtenir des fonds pour sa phase d’amorçage sans dépendre du financement bancaire et peut également collecter rapidement des fonds pour la phase de croissance de son projet.
- il peut obtenir des fonds de plusieurs particuliers sans que ces derniers n’exigent un retour sur investissement élevé des montants investis. Un bon projet non traditionnel peut en effet avoir un mauvais retour sur investissement élevé car la formule de cet indicateur favorise trois industries classiques: (i) les industries qui réalisent des bénéfices élevés et un important volume de vente, (ii) les industries qui réalisent un volume de vente considérable avec un marge limité, (iii) ou les industries qui jouent sur des leviers financiers pour avoir plus de bénéfices. Ce mode de financement convient donc particulièrement aux projets innovants ou projets opérant dans des secteurs assez complexes mal connus des banques.
- dans le cas d’une ouverture de capital, les entrepreneurs doivent écouter leurs actionnaires et sélectionner des stratégies qui multiplient les bénéfices de l’entreprise même si elles ne sont pas conformes à leur désir et souhait. Le « crowdfunding » permet d’échapper à cette contrainte.
- les entrepreneurs ayant bénéficié d’un « crowdfunding » sont tenus d’être totalement transparents et de fournir des informations complètes, précises pour continuer à bénéficier de l’appui des internautes.
- la levée de fonds sur une plateforme de « crowdfunding » se fait à moindre coût pour l’entrepreneur.
- le « crowdfunding » permet également aux entrepreneurs de tester la fiabilité de son dossier et de voir s’il peut intéresser les consommateurs d’un côté ou les investisseurs de l’autre côté. Un projet, qui arrive à attirer l’attention des internautes, sera accompagné indirectement par ses fans étant donné que les internautes eux-mêmes vont devenir des ambassadeurs de la marque, de l’enseigne ou des produits. Il permet par ailleurs d’accéder à une communauté très intéressée dans le processus de création et de bénéficier de conseils avisés et de recommandations. Les entrepreneurs sont par ailleurs en mesure d’informer les particuliers investisseurs sur la maturité de leurs projets.
- les entrepreneurs peuvent présenter de nouveau leurs projets en cas d’échec en apportant des améliorations ou plus de précisions.
- les entrepreneurs peuvent ne demander un financement « crowdfunding » que sur une phase du projet total et ce mode de financement peut être associé avec d’autres sources de financement.
- le « crowdfunding » peut également rendre un projet crédible aux yeux d’investisseurs autre que les internautes et peut ainsi constituer un levier de financement pour obtenir des financements d’autres investisseurs (exemple : business angels).
Les internautes qui participent à ce mode de financement sont motivés par le désir:
- de participer à l’aventure entrepreneuriale d’un entrepreneur et de se faire rémunérer à terme à hauteur des sommes investies par la plateforme de « crowdfunding »,
- de contribuer au développement local, régional ou national en finançant des projets locaux.
Les internautes investisseurs bénéficient également d’avantages:
- l’internaute peut contribuer en toute confiance, le « crowdfunding » n’est validé qu’une fois le montant global du projet est obtenu.
- l’internaute réalise des investissements dans des actifs non liés aux marchés financiers qui ont créé la défiance des épargnants après la crise mondiale,
- il peut par ailleurs suivre de manière transparente l’évaluation du projet, certaines plateformes de ce mode de financement participatif proposent des rapports détaillés contenant des informations claires et complètes. Les investisseurs n’échappent pas aux risques, ils peuvent cependant investir proportionnellement au niveau de risque qu’ils sont prêts à assumer.
- Ils peuvent en outre choisir par différentes formes de rémunération ou de contreparties de leurs investissements.
Les internautes investisseurs sont rémunérés sous plusieurs formes: (i) remboursement avec intérêt sur le prêt initial, ou (ii) perception d’un pourcentage des profits dégagés une fois que le projet est lancé, ou (iii) possibilité de bénéficier de produits ou services fournis ou produits par le projet ou l’entreprise (ex: bons d’achats ou exemplaires d’une production littéraire dans le cas d’un projet littéraire ou cinématographique).
Ce mode de financement n’est cependant pas encore propagé en France en raison de l’absence d’un cadre juridique et de quelques obstacles culturels et administratifs. En effet, le prêt d’argent se fait plus spontanément entre familles, amis et proches. Les personnes ne faisant pas partie des relations directes d’un entrepreneur ont plus du mal à faire confiance à des entrepreneurs inconnus. L’entrepreneuriat est par ailleurs lié à la finance et non au développement social et solidaire. En l’absence de cadre juridique et de par ses caractéristiques, le « crowdfunding » requiert de lourdes procédures administratives. Ses impacts et ses obligations sur le plan fiscal sont également inexistants.
Malgré ces obstacles, ce nouveau mode de financement sera appelé à se développer dans les prochaines années pour les raisons ci-après :
- il permet de financer des projets dans lesquels des banques sont réticents à investir en raison du rationnement des crédits provoqués par les règles prudentielles Bâle II et Bâle III. Il permet ainsi de ne pas dépendre des systèmes financiers actuels.
- il permet aux gouvernements de pallier à leurs manques de ressources financières pour financer des subventions d’aide à la création d’entreprises.
- les comportements des internautes changent de plus en plus avec le développement des réseaux sociaux qui privilégient les relations, les contacts, la confiance et l’entraide.
- Même avec internet, l’argent collecté constitue un moyen pour créer une entreprise et pour se développer.
- la crise mondiale de 2008 a favorisé la désintermédiation bancaire, les particuliers ne font plus beaucoup confiance aux banques.
Ce mode de financement comporte également des inconvénients:
- le taux d’échec du «crowdfunding » est assez élevé surtout si l’entrepreneur ne fait pas appel à une plateforme qui rémunère les particuliers prêteurs. La plateforme demande cependant une commission moyenne de 5% sur le montant total du projet si l’entrepreneur arrive à obtenir le montant nécessaire pour la création de son entreprise.
- l’entrepreneur doit par ailleurs faire preuve d’imagination pour rendre la présentation de son projet attrayant pour les internautes. La présentation doit être accompagnée d’une vidéo et de belles photos. L’entrepreneur ne doit pas non plus négliger les réseaux sociaux, moyens de communication efficace pour créer un buzz et faire adhérer les amis, les proches, les connaissances au projet ainsi que les amis des amis qui continuent à relayer le projet jusqu’à créer de la bouche-à-oreille.
- le succès des projets repose sur la capacité des plateformes à mobiliser une communauté active d’internautes autour du projet. Les entrepreneurs doivent ainsi choisir soigneusement les plateformes de « crowdfunding » suivant la nature et l’envergure de leurs projets.
- Quelques recommandations pour trouver des financements
La mise en concurrence des agences : Les offres financières et les modalités y afférentes varient suivant les banques et les établissements de crédit. Les entreprises ne doivent pas se contenter de contacter une agence ou leurs banques habituelles, elles doivent comparer les offres de crédits des différents établissements et doivent également comparer les produits financiers proposés par une banque ou un établissement de crédit.
Les critères de comparaison doivent inclure le taux d’intérêt, la durée de remboursement, la demande de cautionnement, les taux effectifs globaux des crédits proposés qui désignent l’ensemble des coûts d’un crédit. Cette comparaison permet aux entrepreneurs de : (i) connaître le marché du financement, (ii) choisir un crédit adapté à leurs besoins et à un coût raisonnable, (iii) négocier des meilleures conditions et les clauses des contrats, (iv) d’avoir un panel de banques ou d’établissements de crédits à contacter.
Les entrepreneurs ne doivent pas oublier d’analyser et de comparer les conditions et les garanties des crédits bancaires proposés par les banques.
Les entrepreneurs doivent également envoyer des demandes de financement auprès de plusieurs banques et établissements financiers car un dossier de demande de crédit bancaire rejeté par une agence peut être accepté par une autre.
Se mettre en contact avec des organismes d’appui à la création de PME : Les entrepreneurs à la recherche de financement doivent se rapprocher des organismes qui peuvent les aider : les services économiques des collectivités locales, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres de métiers et de l’artisanat ainsi que les organismes de développement économique local.
Les leveurs de fonds : Les besoins en financement d’une PME peuvent être financés par plusieurs organismes de crédit. Les entrepreneurs peuvent se faire aider par des leveurs de fonds pour : (i) élaborer leur business plan, (ii) rechercher des financements et des investisseurs pour le projet, (iii) élaborer les dossiers de demande de financement. Les leveurs de fonds peuvent être utiles surtout pour les entreprises ou les projets requérant plus de 500 000 € de fonds.
La plate-forme « Capital PME », créée par Oseo et les experts-comptables, peut également constituer une piste possible pour la recherche de financement.
Le recours à des leveurs de fonds présente des avantages indéniables pour l’entrepreneur:
- le leveur de fonds accompagne et conseille l’entrepreneur et il est engagé dans la réussite de la recherche de financement,
- l’entrepreneur bénéficie du carnet d’adresses du leveur de fonds,
- le leveur de fonds est habitué à rechercher des financements, à contacter des investisseurs et des partenaires, il connaît bien les interlocuteurs potentiels du projet et leurs critères d’investissement,
- le leveur de fonds peut bénéficier de fonds plus élevés,
Bien que l’opération de levée de fonds peut s’avérer être un succès, elle comporte également des inconvénients :
- le coût de l’opération peut est élevé et l’entrepreneur perd un certain temps pour expliquer en détail le projet au leveur du fonds
- le leveur de fonds cherche toujours à négocier la rémunération de l’opération,
- l’entrepreneur ne peut pas également échapper à la négociation des investisseurs.
Le recours aux services d’un leveur de fonds doit ainsi faire l’objet d’une décision mûrement réfléchie. Pour bien choisir son leveur de fonds, les entrepreneurs devraient prendre en considération les critères ci-après : la notoriété et la réputation du leveur de fonds, la qualité des contacts proposés, l’expérience, le parcours du leveur de fonds, les références ou les entreprises aidées, les levées de fonds réussies ainsi que le montant recherché.
La finance adaptive : La finance adaptive peut également constituer un moyen pour limiter ses besoins en financement. Elle concerne par exemple les entreprises qui choisissent de vendre leurs produits en ligne uniquement – elles économisent ainsi les investissements nécessaires pour trouver, aménager ou entretenir des points de vente physiques. Elle concerne aussi les entreprises qui n’ont pas d’usines de production mais qui sous-traitent leurs productions auprès d’un ou de plusieurs fournisseurs. Ce mécanisme évite à l’entreprise d’investir dans des matériels et équipements de production, des terrains et des locaux, dans la formation du personnel de production et autres. Les entreprises qui adoptent ce modèle économique n’investissent pas dans les actifs et n’ont que quelques salariés.
- Conclusion
Le présent mémoire s’interroge sur : « Comment les jeunes entrepreneurs et les auto-entrepreneurs font-ils face aux problèmes de financement en cette période de crise? ». Les entreprises en création ont besoin de financement pour couvrir les dépenses de la phase d’amorçage et de création. Ces dépenses incluent les dépenses en investissement, les besoins en fonds de roulement ainsi que le financement du cycle d’exploitation.
Pour financer son entreprise, l’entrepreneur peut recourir à des financements internes, des financements externes, à des services d’aide pour la création d’entreprise ainsi qu’à des conseils de professionnels comme les experts-comptables. Les financements internes comprennent principalement l’apport personnel de l’entrepreneur et de ses associés. Les financements externes incluent le recours aux prêts et autres produits bancaires ainsi que le capital-risque. Le gouvernement a par ailleurs mis en place des structures et des fonds destinés à promouvoir l’entreprenariat et à encourager la création d’entreprises (exemple : OSEO).
Malgré l’existence de ces offres de financement, l’entreprise continue à faire face à des problèmes de financement pour diverses raisons: le manque des compétences des entrepreneurs à présenter un dossier correct pour convaincre les investisseurs, un projet innovant inhabituel pour les financeurs qui ont du mal à évaluer les risques, l’insuffisance ou le manque de garanties, l’insuffisance de montants financés par les services d’aide à la création d’entreprise.
Même si un projet s’avère parfaitement viable, certains investisseurs et notamment les banques, sont réticents à financer une PME à cause des caractéristiques de cette dernière. Les PME sont en effets réputées être peu fiables avec un taux de défaillance élevé. Les entrepreneurs utilisent la plupart du temps des méthodes de gestion et utilisent des documents comptables simplifiés qui, du point de vue des investisseurs, ne permettent pas de refléter la situation financière réelle de l’entreprise. Cette perception est par ailleurs renforcée par la confusion qui pourrait exister entre le patrimoine de l’entrepreneur et de l’entreprise ainsi que par l’incertitude de l’avenir de l’entreprise en cas de décès ou d’accident de l’entrepreneur.
Les difficultés de financement des PME se sont aggravées après la crise de 2008. En effet, cette crise financière mondiale a causé un rationnement de crédit des banques qui réduisent le volume de crédit accordé afin de pouvoir constituer des réserves de fonds propres qui les prémunissent des risques d’insolvabilité de leur portefeuille. Les banques évitent ainsi de financer le moindre risque et préfère accorder des financements à des grandes entreprises.
Lors de sa recherche de financement, les entrepreneurs doivent étudier les différents scénarios possibles pour financer son projet : ils peuvent le faire seul ou avec l’aide de professionnels comme les experts-comptables ou les leveurs de fonds. En effet, il est plus judicieux et économique d’associer divers modes de financement. Pour ses besoins en investissements (matériels, machines et équipements), les entrepreneurs ont le choix entre les prêts bancaires, le crédit-bail mobilier ou la location financière. Pour financer son cycle d’exploitation, les entrepreneurs peuvent recourir à des moyens simples qui permettent de bénéficier rapidement de trésorerie (escompte bancaire, cession Dailly, affacturage, facilité de caisse, crédit de campagne …). Les entrepreneurs peuvent également demander par exemple aux entités fiscales et sociales de retarder le paiement de leurs cotisations ou de bénéficier d’échelonnement de paiement pour alléger sa trésorerie. Pour financer les besoins en fonds de roulement ou un capital de départ, les entrepreneurs ne doivent pas omettre de contacter les services d’aides à la création et à la reprise d’entreprises. Les entrepreneurs doivent essayer d’explorer de nouveaux modes de financement comme le « crowdfunding » véhiculé par l’internet et les réseaux sociaux.
Dans l’analyse des scénarios possibles de financement, les entrepreneurs doivent comparer les modalités ainsi que les coûts des financements, les avantages et les inconvénients des différentes sources de financement mais également les modalités proposées par les établissements de crédit et les services d’aides.
Les leveurs de fonds peuvent être des partenaires potentiels pour aider dans la recherche de financement car ils y sont spécialisés et disposent de carnets d’adresses d’investisseurs ou de partenaires pour les projets.
Financer son projet ne représente pas une démarche aisée pour les néo-entrepreneurs, ils disposent cependant d’un certain nombre de sources de financement et de services d’appui pour mener à terme son projet.
- Bibliographie
Ouvrages
- CHERTOK Grégoire, MALLERAY Pierre-Alain de, POULETTY Philippe, « Le financement des PME », Mars 2009,
- DRM, « L’impact de la crise sur le rationnement du crédit des PME françaises », cahier de recherche n°2010-06.
- OCDE, « Le financement des PME et des entrepreneurs », Février 2007,
- OCDE, « Le déficit de financement des PME (vol. I) : Principes et réalités », 2006.
- OCDE, « Le déficit de financement des PME (vol. II): Actes de la Conférence de Brasilia » , 27-30 mars 2006.
Internet
- www.ccef.net/lettre-05-05-10/pdfs/GuidefinancementdesPME.pdf,
- www.banque-france.fr/…/2012-03-stat-info-financement-des-pme.pdf,
- http://www.apce.com/cid129030/la-creation-d-entreprises-en-france-en-2011.html?pid=251
- www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=41
- www.pme.gouv.fr/informations/crea_ent/outils/outils01.htm
- http://www.financement-entreprise.pro/financement/financement-des-entreprises-en-creation.html
- http://www.oseo.fr/
- http://www.entreprises.ccip.fr/web/creation/trouver-financement-creation-entreprise
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