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Le Football à Mayotte : Un Sport Aux Multiples Bienfaits Sociau

Le football à Mayotte et son rôle social

 

Résumé : 

« Dans de nombreux cas, le football intègre bien avant l’école et les services sociaux. » Michel Platini, intervention à Bruxelles, Journal Le Monde du 22 Avril 2010. La réflexion par rapport à ce mémoire sur le cas du football à Mayotte nous a permis de vérifier le rôle social effectivement tenu par ce sport dans ce pays non seulement sur chacun des joueurs mais également les équipes et l’ensemble de la communauté. D’autant plus que le football mahorais bénéficie d’une histoire chargée d’intégration sociale procurée par ce sport et d’une organisation actuelle propice au développement de ce rôle social qui lui est accordé.

 

Mots clés : football, Mayotte, rôle social

Sommaire

 

INTRODUCTION 3

PARTIE 1 : CADRAGE DE L’ETUDE 4

1.1. Présentation du football mahorais 4

1.1.1. Historique 4

1.1.2. Aperçu du football féminin 5

1.1.3. Chiffres actuels 5

1.2. Intérêt du sujet et méthodologie 5

1.2.1. Contexte et réalités contradictoires 5

1.2.2. Hypothèses et objectifs de l’étude 6

1.2.3. Méthodologie 6

PARTIE 2 : RESULTATS DE L’ETUDE 7

2.1. Bienfaits sociaux du football 7

2.1.1. Bienfaits sociaux du football sur le joueur 7

2.1.2. Cohésion et intégration sociales 7

2.1.3. Cas de Mayotte : intégration sociale et promotion du genre 8

2.2. Organisation du football mahorais 8

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 10

3.1. Discussions 10

3.2. Recommandations 10

CONCLUSION 11

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE 12

INTRODUCTION

 

« Dans de nombreux cas, le football intégre bien avant l’école et les services sociaux. » Michel Platini, intervention à Bruxelles, Journal Le Monde du 22 Avril 2010

 

Il est fréquent de voir partout dans le monde des parents initiant leurs enfants au sport dès leur plus jeune âge. Ceci parce qu’il a été depuis longtemps admis que le sport est bénéfique pour la santé à ne noter que les bienfaits concernant le renforcement du système immunitaire, les bienfaits sur le système cardio-vasculaire, sur la respiration, sur les articulations et les os, sur les muscles (http://www.sportmedecine.com/bienfaits-du-sport.htm). Néanmoins, le sport n’agit pas que sur la santé physique, ses bienfaits vont bien plus au-delà de cela et plus particulièrement lorsqu’il est pratiqué en groupe. En effet, le sportif est plus sûr et a une meilleure estime de lui-même, ceci impactant jusque dans sa vie professionnelle et privée.

 

Ceci s’applique pour le sport en général, mais qu’en est-il du cas du football à Mayotte? Quel rôle social le football peut-il jouer que ce soit pour le joueur, les supporters, la communauté et voire même le pays ? Et surtout, quelles en seraient les particularités pour un pays tel Mayotte ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir et d’analyser au cours de ce mémoire. 

 

Ce mémoire ayant été essentiellement rédigé sur la base de recherches documentaires et d’observations, nous verrons dans la première partie un cadrage de l’étude avec la présentation du football mahorais et les idées justifiant l’intérêt du thème. La deuxième partie fera ensuite état des constats effectués par rapport au thème et des discussions sur les résultats obtenus. La troisième et dernière partie sera consacrée aux recommandations qui peuvent se prêter.

PARTIE 1 : CADRAGE DE L’ETUDE

 

Mayotte étant l’une des quatre principales îles de l’archipel des Comores avec une superficie de 375 km², le football y a toute son importance. Le premier chapitre nous aidera à comprendre tout d’abord l’histoire du football à Mayotte à travers une présentation du football mahorais à travers son historique, un aperçu sur le football féminin et la structuration actuelle de ce football mahorais. Le second chapitre quant à lui recensera les idées ayant permis à l’identification de l’intérêt du mémoire et la méthodologie adoptée pour la réalisation de l’étude.

  • Présentation du football mahorais


  • Historique 

Après son introduction par des fonctionnaires malgaches vers la fin des années 30, le football mahorais a connu d’innombrables étapes avant d’arriver à son stade actuel. 

En effet, à ses débuts à cette époque, il n’y avait pas de terrain mais le jeu se faisait sur la plage avec des équipes se confrontant régulièrement dont l’une malgache et l’autre de jeunes de Labattoir. Avec l’arrivée de l’armée Britannique en 1943, les matchs se jouaient entre une équipe d’indigènes et de malgaches et une équipe de militaires anglais sur le terrain de Labattoir. Pendant cette période et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale (1943-1945), la pratique du football commence à intéresser davantage de jeunes mahorais. Ensuite après que l’armée Britannique soit repartie en 1946, des équipes et des clubs se sont créés à Pamandzi, Combané et M’tsaperé. Le football se caractérisait en ce temps par l’absence d’organisation structurée mais avec la réalisation de beaucoup de matchs dont certains accueillant des équipes de navire de guerre en escale dans le lagon. 

En 1950 fut ensuite créé un tournoi appelé « Triangulaire » regroupant trois des quatre îles formant l’archipel des Comores (Grande Comores, Anjouan et Mayotte) et destiné à la promotion de ce sport dans l’archipel mais également à la favorisation de la rencontre et de l’amitié entre les jeunes. Pour des raisons de chauvinisme et de tension ainsi que suite aux difficultés de déplacements sur les différentes îles, ce tournoi a été arrêté en 1962. Enfin, ce n’est qu’à partir des années 60 que le football finit par devenir un sport populaire avec la création d’autres clubs et la construction de terrains de football. Un comité de football en charge de la supervision des procédures et du fonctionnement du football à Mayotte fut créé 1964 pour cesser d’exister en 1975, année où Mayotte devint une collectivité territoriale française et à partir de laquelle le football a été géré par le Comité des Sports jusqu’en 1978.

La promotion du football fut renforcée en 1978 avec la création de la Ligue de Football et son affiliation à la FFF aboutissant à la construction de terrains dans chaque commune puis dans tous les villages. Vers les années 90, Mayotte assiste à la création d’associations sportives dans tous les villages donnant place à un football corporatif. Et en 2008, 120 clubs sont affiliés à la FFF.

  • Aperçu du football féminin

Un aperçu du football féminin nous donne un début en 1992 avec la création d’une première équipe. Par la suite, la commission féminine est créée et installée au sein de la Ligue à partir de 1996 afin s’atteler au développement du football féminin. De nos jours, il y a plus d’une quinzaine d’équipes féminines engagées à la Ligue.

  • Chiffres actuels

Le site sur le football mahorais nous donne les chiffres actuels concernant la structuration du football mahorais :

  • 9230 licenciés dont 8206 licences pratiquants, 670 licences dirigeants, 260 licences arbitres et 95 licences techniques ;
  • 8206 pratiquants dont 7176 libres, 738 Foot d’Entreprise, 291 Féminines et 1 Loisir ;
  • 7176 joueurs libres dont 98 Vétérans, 2663 Seniors, 1333 « 18 ans », 964 « 15 ans », 1007 « 13 ans », 737 Benjamins, 273 Poussins et 101 Débutants.

  • Intérêt du sujet et méthodologie


  • Contexte et réalités contradictoires

Le contexte du football à Mayotte est ainsi caractérisé par les points ci-après :

  • De part l’historique du football révélé au cours du premier chapitre, ce sport a ainsi pris 40 ans pour se développer à Mayotte suite à la succession d’organisations manquant de continuité et de pérennité ;
  • L’île a pu sortir de très bons joueurs, joueurs dotés d’un jeu relativement physique puisqu’ils sont naturellement pourvus d’une morphologie athlétique développée ;
  • Les chiffres disponibles sur le foot nous montrent l’importance du football car il concerne toutes les catégories d’âge depuis les plus petits aux seniors et sans discrimination de sexe ;
  • Par ailleurs en termes d’éducation, malgré les efforts entrepris ces dernières années, Mayotte a à faire face à un grand problème qu’est la grande jeunesse de la population mahoraise. En effet, 90% ont moins de 20ans.  

En reprenant ce qui a été soulevé par bon nombres de sociologues et d’organismes œuvrant dans le domaine social dont l’ACSé – Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances ou même la Fondation du football, et corroborant ce qui a été énoncé par Michel Platini lors d’une intervention à Bruxelles, il semblerait que dans de nombreux cas, le football intégrait bien avant l’école et les services sociaux. 

Ainsi, dans un pays où l’enseignement se trouve confronté à un tel problème de taille, est-il pertinent de se pencher sur le rôle social du football intéressant actuellement toutes les catégories sociales, toutes les classes d’âges et de sexe.

  • Hypothèses et objectifs de l’étude

Afin de vérifier le rôle social du football, les hypothèses que nous allons prendre au début de cette étude sont :

  • H1 : Le football procure des bienfaits sociaux sur les parties prenantes depuis chaque joueur, à l’équipe, aux supporters et à la communauté ;
  • H2 : Le football mahorais dispose de l’organisation nécessaire pour perpétuer ce rôle social.

 

Parallèlement à cela, les objectifs de l’étude seraient d’identifier les bienfaits du football sur l’ensemble des parties prenantes au football et de vérifier la pertinence de l’organisation du football mahorais par rapport au rôle social qui lui est accordé.

  •  Méthodologie

L’étude a essentiellement été réalisée aux moyens de recherches documentaires pour la majeure partie sur l’internet et d’observations. 

 

 

 

PARTIE 2 : RESULTATS DE L’ETUDE

 

Cette deuxième partie retracera les résultats de l’étude par rapport aux deux objectifs énoncés dans la partie précédente. Il s’agit du rôle social du football ainsi que l’organisation du football mahorais venant en support.

  • Bienfaits sociaux du football


  • Bienfaits sociaux du football sur le joueur

Le premier à bénéficier du sport qu’il pratique est en premier le sportif lui-même. En effet, pratiquer du sport donne plus d’assurance, davantage de confiance et même d’estime de soi. Le fait de s’entraîner et d’atteindre et chercher à se dépasser continuellement en est à la base.

Un sport pratiqué avec plaisir tel le football réduit le stress et la tension. Selon le professeur Peter Becker de l’université de Marburg en Allemagne, ceci se répercuterait jusque dans la vie professionnelle, privée et sociale c’est-à-dire citoyenne voire même sa vie sentimentale. En effet, le fait de s’entraîner demande de la part du footballeur un choix, une organisation, une planification, une remise en question permanente afin de focaliser son mental et son physique en recherchant le minimum de dépenses de moyens pour atteindre un but précis. En résumé, l’entraînement aide dans la redéfinition de l’identité d’un jeune hors son cadre familial ou académique.

  • Cohésion et intégration sociales

Le football constitue à lui seul un langage universel réunissant chaque jour des millions de gens, que ce soit des joueurs, des supporters ou de simples téléspectateurs, constituant ainsi un lien social fort.

  • Au niveau de l’équipe

Pratiquer le foot implique communication avec les autres, intégration de chaque joueur dans l’équipe en apprenant à respecter les règles et les autres, à persévérer et travailler en groupe, l’équipe étant prise ici comme une  société miniature. En tant que sport collectif, le football apprend les joueurs à gagner et perdre tout en respectant les règles de jeu et l’arbitre représentant sur le terrain l’autorité morale. 

  • Au niveau des supporters et téléspectateurs

En dehors des joueurs et de l’équipe, le football crée des liens sociaux et constitue un facteur d’intégration social au niveau des individus qu’ils soient des supporters fervents ou de simples admirateurs et téléspectateurs. En effet, ce sport constitue toujours une occasion de rencontres, d’échanges avec les autres que ce soit avec la famille et les proches ou amis ou collègues ou de simples connaissances liées dans les gradins.

A un certain niveau, le lien créé entre les supporters et les équipes permet au club d’agir comme une grande famille. Il est fréquent de voir des supporters y prendre part activement en faisant du bénévolat, tenant les buvettes et guichets, etc…

  • Au niveau du pays et le monde

Avec ce même principe, le football a la capacité de réunir tout un pays derrière son équipe nationale lors d’un tournoi international, ou encore tout un continent derrière son équipe représentante. Et tout ce monde est réuni le temps de ces matchs, les barrières de langues étant effacées par le langage du football.

  • Cas de Mayotte : intégration sociale et promotion du genre

Les particularités de l’île et de l’histoire du football dans ce pays renforcent les idées d’intégration sociale données au football. En effet, étant une petite composant l’archipel des Comores, Mayotte est déjà limitée naturellement de part sa taille et son isolement. Le football a permis néanmoins d’y pallier en permettant des échanges avec d’autres pays d’abord au niveau de l’océan indien (Madagascar, les 3 autres îles de l’archipel des Comores), et ailleurs (l’Angleterre via les rencontres sportives avec l’armée britannique, puis les rencontres internationales suite à l’adhésion à la FFF). 

Par ailleurs, le football mahorais promeut le genre féminin en finançant les clubs féminins. De par ce geste, non seulement le football y apprend à vivre ensemble tout en étant d’origines différentes mais également il apprend à accepter la mixité, oublier les propos sexistes et misogynes.

  • Organisation du football mahorais

Le football dispose de l’organisation nécessaire venant en support de son rôle social par l’existence d’une Amicale des Educateurs de Football (AEF) arborant des principes et la charte correspondants :

  • « Être exemplaire et maître de moi en toutes circonstances,
  • Apprécier la victoire – accepter la défaite avec objectivité,
  • Être sportif et fair-play dans mes relations, 
  • Veiller à la bonne conduite de mes joueurs,
  • Refuser les formes de contestation et de tricherie,
  • Respecter les partenaires, adversaires, arbitres, éducateurs, officiels,
  • Mieux connaître et bien transmettre les règles du jeu,
  • Être animé par l’esprit du jeu,
  • Garantir l’éthique et l’équité sportive. »

(Source : AEF)

 

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

  • Discussions

Au cours de la partie précédente, il a été vu qu’effectivement :

  • le football avait un rôle social important à chaque niveau depuis le joueur à l’équipe à l’ensemble de la communauté et même pour la promotion de l’aspect genre, 
  • et que le football mahorais en particulier en fait l’expérience des bienfaits de l’intégration sociale procurée depuis ses premiers débuts et est ensuite supporté par une organisation des éducateurs de football. 

  • Recommandations

Des recommandations peuvent néanmoins être proposées pour améliorer l’efficacité du rôle social du football mahorais, à savoir :

  • La mise en place d’une association de supporters qui pourrait aider à optimiser leurs engagements tout en apprenant à gérer les tensions et prévenir les formes de violence et de discriminations,
  • Utiliser le football comme moyen de communication d’autres valeurs sociales telles l’écocitoyenneté c’est-à-dire la protection de l’environnement, un meilleur hygiène de vie etc…  

CONCLUSION

 

En conclusion, nous pouvons dire le football est doté d’un potentiel éducatif de forme informelle qui serait bon à promouvoir. Le football mahorais en particulier y est naturellement lié de par son historique et une partie de son organisation actuelle l’aide à s’y maintenir. Les recommandations émises concernant notamment des pistes pour renforcer ce rôle social attaché au football telles devenir un support de communication pour la diffusion de valeurs et d’hygiène de vie, un renforcement de la gestion et de l’organisation du supporterisme. 

Ainsi, ceci nous amène à nous demander dans quelle mesure ces recommandations seraient-elles viables.

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

 

 

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