LE HARCELEMENT A L’ECOLE
LE HARCELEMENT
A L’ECOLE
INTRODUCTION
L’école est définie comme étant une institution chargée de donner un enseignement collectif et général aux enfants d’âge scolaire et préscolaireLarousse. D’une façon populaire, Charlemagne est considéré comme étant le fondateur de l’école, enfin comme ayant « inventé l’école » ; mais en vérité, l’école existait déjà depuis l’Antiquité. Au fil des années et des siècles, le système éducatif a connu de nombreuses évolutions réformistes. En effet, selon Ambrose BIERCE : « Lycée. 1/ Ecole antique où l’on s’entretenait de philosophie. 2/ Ecole moderne où l’on discute de football. ». Malgré tant de reformes, l’ambiance scolaire est toujours la même : un maître ou une maîtresse, les leçons, les devoirs, les copains, les bandes d’amis, les bagarres… Des fois, on peut rencontrer une forme de violence : le harcèlement.
Mais le « harcèlement », c’est quoi au juste ? Il s’agit d’un acte de soumission d’une personne ou d’un groupe de personnes à de continuelles pressions ou soumissions. D’autres ouvrages considèrent le harcèlement comme étant des agissements hostiles à l’égard d’un individu, dont la répétition conduit à l’affaiblissement psychologique de cet individu qui en est la victime. Le docteur psycho pathologiste, Aliane BILHERAN, le définit par ce qui suit : « Le harcèlement vise la destruction progressive d’un individu ou d’un groupe par un autre individu ou un groupe, au moyen de pressions réitérées destinées à obtenir de force de l’individu quelque chose contre son gré et, ce faisant, à susciter et entretenir chez l’individu un état de terreur ». Il existe plusieurs types de harcèlements : le harcèlement psychologique en milieu scolaire, le harcèlement moral et sexuel au travail, le harcèlement familial, le harcèlement numérique, le harcèlement criminel, le harcèlement religieux, et le harcèlement en réseau… Au cours de ce travail de fin d’études, nous allons nous concentrer sur le premier type de harcèlement, à savoir le harcèlement psychologique en milieu scolaire.
Peu d’œuvres nous parlent de harcèlements scolaires. Et pourtant, il s’agit d’un fait social des plus fréquents. D’après quelques études mondiales et belges sur la question ont été entreprises et ont montré des résultats stupéfiants : 10 à 15% des élèves seraient victimes de harcèlement scolaire. Benoît Galand, un professeur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve confirme la gravité de ces chiffres. Une étude réalisée par Eric DEBARBIEUX souligne des chiffres similaires pour la France, l’étude révèle qu’environ un élève sur dix se dit être victime de harcèlement à l’école, et 6% de ces enfants victimes seraient sujets de harcèlements qualifiés de sévère, voire très sévère. Cette étude a été réalisée sur dix huit mille élèves dans trois cent établissements en France. D’autres chiffres assez variables nous sont présentés par l’enquête et la publication pour l’OCDE PISA en 2008, nous résumons les résultats dans le tableau suivant :
Pays | BELGIQUE | GRANDE BRETAGNE | ALLEMAGNE | France | OECD-24 |
Enfants harceleurs | 8% | 5% | 7% | 8% | 6% |
Enfants harcelés | 10% | 9% | 13% | 14% | 10% |
Ces chiffres parlent d’eux même, le harcèlement scolaire est vraiment un fait prépondérant et non négligeable dans la société. On ne peut constater que les chiffres retrouvés en Belgique semblent être la moyenne entre les chiffres de la Grande Bretagne et ceux de l’Allemagne.
Parmi un nombre assez restreint d’auteur autour du fait social qu’est le harcèlement scolaire, Nicole CATHELINE nous relate une œuvre intitulée : Harcèlements à l’école. Que veut-elle nous montrer en écrivant ce livre ? Comment s’y est-elle prise pour nous le faire part ? D’autres questions nous tourmentent encore : Quand y a-t-il un profil de harceleur et un profil de harcelé ? En quoi le harcèlement scolaire est-il différent des autres types de harcèlements ? Comment l’Etat Belge réagit-il face à ce fait social ?
Ce travail de fin d’études a pour objectifs de répondre à ces différentes questions. Ainsi, pour atteindre ce but, le travail sera composé de trois parties : la première sera consacrée à une analyse du livre de Nicole CATHELINE : Harcèlements à l’école. La deuxième partie s’occupera de détails sur la conception du harcèlement : D’abord du harcèlement dans sa forme typique, puis de sa spécificité dans le milieu scolaire. Et enfin, la troisième partie posera la question sur le cadre occupé par le harcèlement scolaire en Belgique.
PREMIERE PARTIE :
NICOLE CATHELINE : « HARCELEMENTS A L’ECOLE »
Dans les écoles, il existe une forme de violence : le harcèlement scolaire. Ce fait social peut revêtir différentes formes et passer inaperçu sous les yeux des adultes. Parfois, ils les aperçoivent mais n’y prêtent guère attention, sinon très peu. Pourtant, les conséquences sont graves et marquent les victimes (ici des enfants) à long terme. Nicole Catheline, pédopsychiatre et praticien hospitalier au Centre Hospitalier Henri Laborit, tente de faire naitre une prise de conscience au sein de la population : autant chez les parents que chez les enseignants. Etant responsable d’une unité de soins dédiés aux collégiens et lycéens en échec scolaire, présentant des troubles du comportement et des difficultés scolaires, Nicole Catheline ressent le devoir d’informer le grand public sur les différents maux qui touchent les enfants, les adolescents et leur scolarité. A travers les cent quatre-vingt dix-huit pages non illustrées de son ouvrage « Harcèlements à l’école », un livre broché Albin Michel de Septembre deux mil huit, elle informe – explique – illustre – analyse et tente d’apporter remède à la question de harcèlement en milieu scolaire.
L’auteur a opté d’intituler son ouvrage Harcèlements à l’école. Parmi nos recherches, nous avons pu dénombrer environ une demi-douzaine de titres qui auraient pu correspondre à celui-ci, mais pourquoi l’auteur a-t-elle adopté ce titre ? Selon une enquête réalisée en début des années deux mil, dans environ quatorze pays d’Europe, auprès de plus d’un millier d’élèves, révèle ces quelques termes pour désigner le harcèlement en milieu scolaire : violence, micro-violence, souffre-douleur, bouc-émissaires… Mais en ces termes ne sont pas explicites pour cerner ce que l’auteur voulait développer dans son ouvrage. Toujours en cherchant, nous avons trouvé le terme de « bullying », un terme anglo-saxon. Il ne s’agit, pourtant, pas d’un néologisme, c’est un mot qui a toujours existé, comme tant d’autres. Textuellement, il signifie : intimidation. Si on fouille un peu plus profond, nous trouvons que bullying dérive de bully qui aurait comme origine étymologique le néerlandais ancien « bœle ». Ce terme signifierait comme adjectif : excellent – bon, comme nom commun : brimeur – tyran, et comme verbe : tourmenter. Par ailleurs, dans certaines interprétations plutôt simplistes, le terme de bullying dériverait du mot anglais bull signifiant littéralement taureau. Peut-être pris dans ce sens, le mot bullying signifierait bousculade du fait de l’activité des taureaux comme nous le voyons dans les lâcher de taureaux en Espagne ; ou bien revenir à la traduction littéraire de bullying parce que cet animal est assez intimidant dans sa posture. Bref, l’anglicisme bullying correspond au phénomène qu’avance l’auteur dans son ouvrage, mais il y a un soucis, ce terme n’est pas utilisé de tous et toutes dans son jargon du quotidien, ainsi, le mettre au tout début d’un ouvrage n’est pas approprié pour attirer le grand public, seulement les connaisseurs de la question. A côté, le psychiatre suédois, Peter Paul Heinemann introduit le mobbing qu’il décrit comme étant « l’attaque de la meute »[1]. D’après sa signification, on ne peut la considérer comme convenable à la situation, quoiqu’il illustre déjà la barbarie et la gravité du phénomène. Mais une fois de plus, c’est un terme qui n’appartient qu’aux usagers. En dix-neuf cent septante trois, l’ecclésiastique anglais, Peter SMITH[2] le définit comme une conduite agressive intentionnelle perpétrée par un élève à l’encontre d’un autre élève ; une conduite non quotidienne mais répétée régulièrement, aboutissant à une relation dominant – dominé, c’est le harcèlement scolaire. Cette définition a été appuyée par celle de Dan OLWEUS[3], en dix-neuf cent nonante trois, qui le considère comme étant « un abus de pouvoir agressif et systématique à long terme ».
Ainsi, l’auteur choisi le terme de harcèlement. Mais tout ce que nous avons évoqué en haut ne peut nous expliquer pourquoi elle a mis « à l’école ». En effet, il existe d’autres termes qui peuvent convenir, à savoir : Harcèlement (en milieu) scolaire, Harcèlement entre élèves,… Peut-être que « à l’école » accordait plus de pertinence pour désigner le lieu dans lequel se déroule le harcèlement. En effet, selon les recherches de Borg[4], la cours de l’école est le principal endroit où les actes d’intimidation se déploient. A côté de cette notion de lieu, la convenance du terme « à l’école » vient du fait que l’école est obligatoire et que tous les enfants sont obligés de la fréquenter. D’ores et déjà, l’auteur sous-entend que tous les enfants, et ce sans exception, sont exposés au risque du harcèlement à l’école, qu’ils en soient victimes ou auteurs.
Voilà, le titre choisi par l’auteur convient déjà à la description du phénomène, il tend déjà à une certaine prise de conscience du public sur la question.
Après avoir présenté et analysé le harcèlement à l’école, Nicole Catheline clôt son ouvrage en évoquant la lutte et la prévention du problème. Pour ce faire, l’auteur annonce que ce qui est primordial était de reconnaitre le fait et les conséquences néfastes qui en découlent. Pourtant, le premier problème, qui n’est pas le moindre, est le silence des victimes. Jean-Yves Soucis[5], un romancier québécois, avance que l’ignorance préserve de la peur. Par contre, une étude française, rapportée par Catherine Blaya[6], met en évidence l’existence d’une différence éloignant harceleur et harcelé, et cette disparité peut être liée à une intelligence précoce des enfants. Et de cette intelligence, la victime refuse de se confier ou de se plaindre de peur que les adultes ne le croient pas et d’en subir des punitions en rapports. Par exemple : la peur de se voir confisquer leur téléphone portable, leur ordinateur, ou d’autres effets personnels… Pourtant, cette peur de parler, de s’exprimer contribue amplement dans la pérennisation du phénomène, et la conséquence est la solitude de la victime. Ainsi, selon un romancier et dramaturge chinois, Lao She[7], la solitude est déjà une prison. Voilà donc pourquoi l’auteur insiste sur ce point quant à la prise en charge du harcèlement. Au cours d’une interview[8], Eric Debarbieux insiste sur ce point via la devise qui est la suivante : « Les victimes sont seules, elles ne doivent plus l’être ».
Toujours dans la lutte et la prévention, Nicole Catheline, comme un grand nombre d’auteurs portés sur la question, insiste sur le rôle essentiel des adultes dans la lutte et la prévention. En effet, au cours de la même interview que précédemment, Eric Debarbieux soutien notre auteur en exprimant le rôle important des adultes et de la communauté dans la reconnaissance du problème. Ceci peut se faire en écoutant et en portant attention aux plaintes et craintes des enfants, qu’ils le disent verbalement ou le laissent juste percevoir dans leur attitude. Pourtant, le reconnaitre seulement ne suffit pas à lutter contre le harcèlement. En effet, selon un proverbe français : « celui qui ne sait pas est un imbécile, mais celui qui sait et ne dit rien est un criminel ». Nous entendons ici le rôle essentiel des adultes, dont les parents. Le rôle fondamental des parents n’est-il pas d’assurer que cet enfant qu’ils ont mis au monde devienne […] un sujet d’humanité[9] ?
Mais agir uniquement au sein des adultes est-il suffisant ? Nicole Catheline propose quelques moyens de prévention en classes primaire et secondaire : discussions collectives, travaux de groupe, jeux de rôle… bref, une sensibilisation. Dans la lutte contre le harcèlement scolaire en France, nous avons trouvé trois vidéos[10] à propos de cette situation, elles s’intitulent chacune : Les rumeurs, Les injures, Les claques. Sur ce trois vidéos, nous ne constatons qu’une seule intervention d’adulte, et ce encore, à l’encontre de la victime. Au cours du visionnage de ces trois courts métrages, nous tentons à espérer l’intervention d’un troisième acteur du harcèlement scolaire : le spectateur. S’il y avait des moyens pour rassurer le spectateur que s’ils se manifestaient durant les scènes de harcèlement, ils n’auraient pas de problème après, peut-être que le fléau pourrait être aboli. Mais toujours, la peur les empêche d’intervenir. Mais de quelle peur ? Après une intervention, deux situations totalement opposées peuvent se rencontrer : la première serait, dans le meilleur des cas, la cessation du phénomène et une sorte de renaissance pour la victime car voit venir la fin de son calvaire ; la seconde serait, qui est la plus probable, l’ajout d’une autre victime pour les harceleurs. Cette idée faite pousse les « sauveurs potentiels » à ne pas intervenir. Ce spectateur, notre auteur le qualifie d’être « timoré », c’est un terme issu du latin ecclésiastique signifiant « Qui craint Dieu », de timeo (craindre). L’auteur résume ce sentiment en cette phrase : « Mieux vaut lui que moi ».
Dans la prévention et la lutte contre le harcèlement, l’auteur insiste sur le rôle essentiel des adultes, dans la reconnaissance du problème mais aussi les diverses activités à effectuer. Mais ce qui doit être la principale cible de la prévention et la lutte serait les enfants, qui sont tous acteurs (victimes, harceleurs, spectateurs) dans le harcèlement scolaire.
L’école est le terrain privilégié par excellence du harcèlement scolaire. L’auteur place l’école entre impuissance et déni. Pourquoi impuissance et déni ? Tout simplement parce que l’enfant a une attitude différente à la maison et en classe. Plus souvent, ce sont les parents qui se rendent compte de la détresse de leurs enfants : par exemple, les troubles de l’alimentation, les troubles du sommeil, les cauchemars… et ils se doutent d’un problème à l’école. Mais les enseignants doivent aussi s’en rendre compte relativement tôt parce qu’un élève qui avait de bonnes notes et qui tout à coup décroche doit attirer leur attention. Pourtant, il n’est pas aisé de conclure qu’une baisse de notes signifie qu’un enfant soit harcelé. Au sein des adultes, il existe beaucoup de présupposés. L’auteur dénonce notamment l’idée reçu de laisser les enfants se débrouiller par eux-mêmes, pour qu’ils apprennent la vie, pour qu’ils se défendent par eux-mêmes. En bref, l’auteur incrimine la lâcheté des adultes qui se cachent derrière ces idées reçues et ces présupposées. Mais on peut y remédier. Pour cela, l’auteur propose diverses manières de faire passer le message aux élèves, sans pour autant mettre l’un ou l’autre des acteurs du harcèlement scolaire mal à l’aise ou sujets à ces présumées. Par exemple, il est nécessaire de faire savoir aux élèves l’existence de règles, ainsi, elle propose aux adultes de les répéter aux élèves, de leur expliquer pourquoi faire ceci et pourquoi ne pas le faire. Elle déconseille fortement de tout de suite en venir aux châtiments réservés à celui qui enfreint les règles. Selon Eric Debarbieux, ce sont les écoles où les règles ne sont pas claires et centrées sur la coercition et la punition qui sont fortement associées à l’échec scolaire et à la violence des élèves et au décrochage scolaire[11].
Malgré ces divers conseils, le problème retrouvé, que l’auteur présente, au sein de structures enseignantes est la hiérarchie du système éducatif. Par exemple, une direction qui entend parler de harcèlement dans son établissement se dira « ce n’est pas à moi de faire cela », les enseignants en cours passeront la balle au directeur et diront « c’est à eux de donner les directives de quoi faire »… Certains iront même à se dire « à quoi bon ? C’est aux parents de régler cela. ». L’auteur présente également diverses tâches qu’elle qualifie être aveugles de l’école en face du harcèlement : cette hiérarchie, le manque de formation des enseignants, le manque d’encadrement. Pour certains établissements, il existe, néanmoins, des projets portés sur la prévention et la lutte contre le harcèlement scolaire, mais ceci est-il vraiment basé sur l’envie d’éradiquer le problème ou juste une nécessité administrative ?
Le harcèlement à l’école est un phénomène très difficile à reconnaitre par les adultes, pourtant ses conséquences sont graves. Nicole Catheline nous fait découvrir le phénomène sous un angle nouveau, pas celui du persécuteur, ni celui du spectateur, ni de ceux qui constatent de loin, mais celui des victimes. Pour ce faire, elle imprime à son texte le quotidien ces enfants victimes de harcèlement à l’école. Il s’agit du véritable vécu de ces enfants, et ce par une étude de cas, d’exemples réels. A travers de situations complexes, elle arrive à en tirer le comment et le pourquoi du phénomène. La finalité de cette méthode d’évaluation est l’obtention d’informations empiriques et crédibles, non théoriques. Wacheux[12] la définit comme étant une analyse spatiale et temporelle d’un phénomène complexe par les conditions, les évènements, les acteurs et les implications. Cette méthode permet directement l’observation du fait mais aussi des personnes qui en sont directement concernées. Mais cet outil d’évaluation comporte bien d’autres avantages encore ; par exemple, la richesse d’informations en matière qualitative via des contextes clairement présentés, une adaptation en temps réel des situations via la souplesse de la présentation, et aussi la mise en œuvre compatible avec l’évaluation géographique pour pouvoir être capable de cerner les logiques d’action des différents acteurs. Cependant, la difficulté d’identification de cas et leurs contours pour ensuite les relier aux problématiques du phénomène est souvent la limite de l’étude de cas. De plus, elle se base uniquement sur le jugement propre du lecteur. Ainsi, l’évaluation ne peut être la même du point de vue d’un évaluateur à un autre. En effet, selon Christophe Benavent, enseignant – professeur en Marketing à l’Université Paris Ouest, la méthode d’étude de cas est trop souvent accusée d’être trop subjective, mettant ainsi en doute la rigueur scientifique de son évaluation ainsi que la fiabilité des résultats obtenus[13]. Malgré ces limites, l’étude de cas, via ses exemples réels, est, selon nous, la méthode la plus explicite pour décrire le fait social qui nous intéresse.
Joseph Joubert, un écrivain français, souligne l’importance de l’exemple dans l’enseignement en disant : « La parole entraîne, l’exemple enseigne ». Un auteur romain, Columelle, ajoute que « Sans l’exemple, on ne peut rien enseigner ».
Plusieurs faits ou circonstances peuvent être à l’origine du phénomène de harcèlement. Entant que pédopsychiatre, Nicole Catheline se doit d’étudier et de présenter la question sous un angle psycho-psychiatrique. Elle avance que, pour les victimes comme pour les auteurs, la cause serait des troubles psycho-psychiques mais la manifestation serait différente. Peut-être donc il existe des facteurs qui influent qu’une personne sujette de ces troubles tendrait à devenir un persécuteur ou une victime. Selon une célèbre sentence latine (Homo homini lupu), que Hobbes et Freud ont reprise, l’origine de la violence de l’homme est lui-même ; mais cela serait trop simpliste pour accepter que cela pourrait expliquer toute la violence que l’on observée. Si on considérait alors la génétique, les évènements périnataux et biologiques comme ayant un lien avec la genèse du harcèlement. Hawkins et Alii[14] renient cette hypothèse. Pourtant, nous avons pu constater que les enfants les plus petits qui sont souvent victimes ; et à l’inverse, les agresseurs sont souvent plus grands[15]. Mais les facteurs génétiques, périnataux et biologiques ne sont pas les seuls responsables dans la genèse du harcèlement. D’autres auteurs[16] expliquent que trois facteurs influent considérablement sur la survenue de violence scolaire, à savoir les facteurs personnels, familiaux et environnementaux. Ils poursuivent en disant que la présence d’une catégorie de facteurs expose au risque de violence scolaire, mais plusieurs catégories de facteurs amplifieraient le risque que l’enfant adopte des comportements violents.
Nicole Catheline consacre un sous-chapitre entier sur les bagages que les parents transmettent à leurs enfants. Quand on parle de parents, il faut sous-entendre la famille, une des catégories de facteurs de risque que nous avons cités ci-dessus. Ainsi, nous comprenons de suite le rôle des parents non seulement dans la lutte et la prévention du harcèlement (comme nous venons de le voir) mais aussi dans la structuration du harcèlement scolaire. Outre la transmission des gènes, l’éducation que les parents transmettent joue un rôle crucial dans le développement psycho-social de l’enfant. Par exemple, les enfants persécuteurs de violence scolaire sont issus de famille où la violence est acceptée par les membres de la famille[17]. Olweus[18] en conclut que ces enfants ont souvent une image positive de la violence, et ils ressentent le besoin de dominer les autres. Notre auteur souligne deux situations : Une éducation trop rigide et autoritaire produit tout autant de victimes que de harceleurs ; Les punitions démesurées, l’intimidation et l’humiliation sont aussi délétères que les coups. Subséquemment, les expériences et la méthode de transmettre l’éducation, dont les parents en sont les auteurs, ont un impact sur le devenir de leurs enfants. Tottent[19] confirme que les mauvaises expériences pendant l’enfance augmentent le risque que l’enfant devienne victime ou agresseur en vieillissant. Eric Debarbieux[20] poursuit : « Il est maintenant totalement admis que la « violence génère la violence », n’en déplaise aux nostalgiques de la fessée à l’ancienne ».
Educations, expériences et savoir-faire sont tous transmis par les parents, autant par la parole que l’attitude. Outre ces bagages, les parents participent, de manière indirecte, au harcèlement par le statut socio-économique de la famille. En effet, le statut économique de l’enfant joue un rôle assez important dans la violence scolaire, puisque à partir du statu socio-économique en découle d’abord le quartier dans lequel vit l’enfant, puis le choix de l’établissement scolaire. Avec notre auteur, d’autres auteurs ne manquent pas de préciser cela. Parmi ces auteurs, Eric Debarbieux annonce que la violence dans les structures scolaires est influencée par les caractéristiques de la population qu’elles accueillent, notamment au niveau de scolarisation des parents, le revenu familial, le type de quartier habité, etc… Un autre exemple, Day – Golench – Mac Dougall et Beals-Gonzaléz expliquent que parmi les conséquences de la pauvreté, on peut citer des problèmes physiques et mentaux chez les jeunes, qui se manifestent à l’école, notamment par des comportements agressifs tels l’intimidation[21].
Harcèlements à l’école est un livre destiné au grand public : parents et enseignants. Nicole Cahteline analyse le phénomène sous diverses questions : l’état des lieux, les acteurs, les causes, les conséquences, la responsabilité des parents et de l’école, la prévention et la lutte contre ce fléau. A travers diverses études menées, auxquelles s’ajoutent ses expériences professionnelles, l’auteur présente le harcèlement scolaire et ses auteurs. L’auteur tente de nous faire comprendre que les persécuteurs ne sont pas volontairement violents, que les victimes n’ont pas choisi d’être une cible potentielle, mais qu’il existe des facteurs de risques auxquels les enfants sont exposés et qui les prédisposent à être un harceleur ou un harcelé. Ces facteurs peuvent être représentés par l’environnement familial et scolaire. Ceci sous-entend la position capitale des adultes au sujet du harcèlement scolaire. Ce rôle ne se résume pas seulement dans la genèse du problème mais aussi dans sa prévention et son traitement. C’est à cette place dans la prévention et la lutte que Nicole Catheline inspire, pour que chacun connaisse son rôle, pour que tous prennent conscience du danger que représente le harcèlement scolaire, non pas pour les victimes uniquement mais pour les bourreaux aussi, que harceleur et harcelé ne sont pas différents du point de vue conséquence, parce que tous les deux sont des victimes du harcèlement scolaire, une perte de l’estime de soi. Déjà via le titre de l’ouvrage, elle espère à une prise de conscience, comme quoi le harcèlement touche en tout et pour tout les enfants qui vont à l’école, sachant que celle-ci est obligatoire. A travers une étude de cas, l’auteur présente les différentes causes du harcèlement et leurs impacts, à un terme plus ou moins lointain, sur les victimes. Devant le chaos du harcèlement, Nicole Catheline présente les différentes résolutions que les adultes doivent prendre, que le pivot central de la prise en charge est l’identification, l’information, et l’intervention des adultes par la sensibilisation des enfants. Vidéos, associations parentales, séminaires, tables rondes, manifestations… On peut dire alors que tous les moyens sont bons pour éradiquer une bonne fois pour toute le harcèlement à l’école.
Rem : dans la nouvelle orthographe, je pense que lorsqu’il s’agit d’une dame écrivain, il vaut mieux écrire auteure qu’auteur… à vérifier !
J’ai fait quelques recherches et « auteure » est un néologisme d’origine canadienne qui n’a pas encore été approuvée en France. Voulez-vous quand même l’employer ?
DEUXIEME PARTIE :
LA CONCEPTION DU HARCELEMENT
Etre auteur de harcèlement ou en être la victime n’est pas un phénomène rare. A des proportions similaires, harceleurs et harcelés représentent environ 10% des enfants scolarisés, selon les statistiques de l’OCDE[22] en deux mil neuf. Mais quand peut-on dire qu’il est question de harcèlement scolaire ? Comment identifier un enfant harceleur et un autre enfant victime de harcèlement ? Cette deuxième partie du présent travail de fin d’études s’occupera d’apporter réponses à ces questions, mais aussi d’expliquer la spécificité du harcèlement scolaire par rapport aux autres types de harcèlements.
LA SITUATION DE HARCELEMENT
Quand peut-on parler de harcèlement ?
Violence, micro-violence, bouc-émissaire, souffre douleur… Tant de termes sont utilisés pour désigner ce fait qu’est le harcèlement scolaire. Mais violence scolaire n’est pas forcément harcèlement scolaire ou vice versa. Rappelons-le, le harcèlement est une attitude agressive vis-à-vis d’une personne ou d’un groupe de personnes, procédée de façon répétée et continue, mais non journalière ; mais certaines formes de violences peuvent, quant à elles, se produire qu’une seule fois et rester sans suite, ce que nous désignons comme « bagarres ». Cependant, la violence et le harcèlement en milieu scolaire sont intimement liés. En effet, selon Jean-Louis LORRAIN[23], la notion de « violence » dans les pays francophones serait plus étendue que dans les pays anglo-saxons qui utilisent le terme « school bullying », ce qui signifie « malmenance ». Il ajoute également que les auteurs du harcèlement se font de plus en plus jeunes. Le professeur Jean-Paul MATOT[24] confirme : « Nous avons en consultation des enfants de sept, huit ans qui, dès le début du primaire, sont les souffre-douleur de leurs camarades de classe ». Pour pouvoir bien cadre ce que l’on entend par harcèlement scolaire, empruntons les propos du chercheur Peter SMITH[25] : « Un élève est victime de bullying lorsqu’un autre élève ou groupe d’élèves se moquent de lui ou l’insultent. On parle aussi de bullying lorsqu’un élève est menacé par ses camarades, battu, bousculé, enfermé dans une pièce, lorsqu’il reçoit des messages injurieux ou méchants. Ces situations peuvent durer et il est difficile pour l’enfant de se défendre. Par contre, il ne s’agit pas de bullying lorsque deux enfants de force égale se battent ou se disputent ». Cette dernière phrase du chercheur anglais nous amène à nous rendre compte que, dans le harcèlement scolaire, il doit y avoir un rapport de force entre harceleur et harcelé, ceci aboutissant à l’existence d’une relation tendue : dominant – dominé.
Le profil de harceleur :
Comment décrire un harceleur ?[26]
Nicole CATHELINE nous a fait part que harceleur et harcelé proviennent de l’existence d’un trouble psycho-social, et que seule l’expression de ce désordre diffère dans les deux cas. Concernant le harceleur, le problème psycho-social est le plus souvent caractérisé par un fort besoin de dominer ses semblables et les autres, d’amener les autres à le voir comme étant le « dur » du groupe, de la classe, de l’école. Le harceleur renferme souvent un caractère hyperactif et impulsif, ce qui explique ses actes délictueux vis-à-vis des autres élèves. Si on voulait faire une description générale de l’individu harceleur, comparé à la moyenne des élèves du même âge : c’est un enfant ou adolescent plus fort, de plus grande taille et parfois plus âgé ; et du point de vue rendement scolaire, ses résultats sont faibles ; psychologiquement, il n’a pas de problème d’estime de soi. Selon Florence MOTTO[27], le harceleur aurait le profil suivant : il présente souvent des troubles anxieux qui sont très marqués, il se sent toujours être provoqué par les autres, il ne ressent qu’une faible culpabilité et éprouve très peu d’empathie à l’égard de ses victimes.
Pour Dan OLWEUS[28], on peut se limiter à développer que « Le statut d’agresseur ou de victime d’un élève comme étant la conséquence de mauvaises conditions socio-économiques de sa famille ». Il considèrerait que la carence affective et un modèle parental querelleur ne sont que des facteurs favorisants mais non pas la cause du revirement de l’enfant vers la violence.
L’acte de harcèlement accuse non pas un mais des auteurs ; un groupe d’élève, pour EduSCOL[29]. Ce groupe serait donc formé d’un ou de deux meneurs avec des « agresseurs passifs », ceux qu’on a appelé : spectateurs actifs au harcèlement. Cette action de groupe est composée d’un effet de groupe dont l’origine est le ou les meneurs, d’une personnalité dépendante et d’un manque d’assurance manifesté par les agresseurs passifs. En effet, se trouver dans le même groupe que le ou les harceleurs procure aux spectateurs actifs au harcèlement une sorte de sécurité, une assurance de ne pas en être la victime.
Perception de la violence.
Selon les données recueillies par Jean-Louis LORRAIN[30], d’une part, les harceleurs évoquent une certaine indifférence vis-à-vis de l’enseignant et de ses camarades, ceci pouvant aller jusqu’à une véritable violence verbale à l’encontre de ces personnes. D’autre part, l’individu coupable de harcèlement laisse percevoir une absence d’écoute à l’égard de son entourage (enseignants et camarades de classe), dans l’extrême, une véritable absence de respect envers ces personnes se rencontre.
DURKHEIM, philosophe et sociologue français, fondateur de la sociologie, évoque une idée reçue à propos d’une forme de violence scolaire, pour argumenter la perception de la violence venant d’un enseignant auteur de harcèlement scolaire, en soulignant ce qui suit : « L’enseignant afin d’assurer son enseignement, doit faire preuve d’autorité en ayant recours à la violence »[31]. Eric DEBARBIEUX[32] confirme cet argument et l’appelle ainsi : « La pédagogie du redressement ».
Acteurs de harcèlement selon les statistiques :
D’après les chiffres recueillis par l’OCDE[33] en 2009, il y aurait, parmi les pays membres, plus de harceleurs en Grèce et en Autriche, alors que les pays qui en comptent le moins sont la République Tchèque et l’Irlande. Les chercheurs de l’OCDE ont remarqué que, dans aucun pays, le nombre de harceleuses soit supérieur à celui des harceleurs. La proportion de harceleurs est plus important que celui des harcelés, ce qui nous amène à énoncer une hypothèse que le harcèlement se fait en groupe. Concernant le cyber bullying, les statisticiens ont recensé qu’un élève sur cinq a avoué avoir utilisé internet et les nouvelles technologies pour pratiquer le harcèlement.
Profil de harcelé :
Comment décrire un harcelé ?[34]
D’une manière générale, les enfants cibles de harcèlements présentent souvent un handicap ou une malformation comme un trouble du langage (bégayement…), des troubles moteurs (marche dandinant, boiterie…). Ces enfants sont souvent porteurs de différences physiques, à savoir : différence d’origine, couleur de peau, caractère des cheveux, surpoids… Une étude effectuée par Adrienne KATZ, Ann BUCHANAN et Victoria BREAM[35] montre que 21% des victimes de harcèlement sont issues de minorités ethniques contre 12 à 13% des enfants harcelés proviendraient de la population locale moyenne. On note également d’autres différences, telles que l’orientation sexuelle à type d’homosexualité qu’elle soit réelle ou attribuée. Sont aussi susceptibles d’être victimes de harcèlement scolaire les enfants issus de classes sociales extrêmes : excessivement riches ou gravement pauvres ; la profession parentale influe également sur le comportement des autres vis-à-vis de l’enfant : le fils d’une personnalité publique ne sera pas traité de la même manière que le fils d’un bureaucrate inconnu de tous.
Le profil typique des victimes de harcèlement est l’isolement social, ce qui ne va pas en arrangeant leur situation. Cet isolement fait qu’elles n’aient pas d’amis pour prendre leur défense, ce qui fait d’elles des proies faciles pour les bourreaux. Et s’ajoute à cela l’absence de réconfort et d’encouragement, ce qui fait d’elles des personnes fragilisées. Dans certains établissements scolaires, les élèves qui ont de bons résultats scolaires sont les plus enclins par le harcèlement, et les harceleurs évoquent souvent que ces résultats sont leur motivation pour exécuter le harcèlement. En effet, Nicole CATHELINE[36] ne manque pas de remarquer ceci : « Les harcelés se recrutent de plus en plus souvent parmi ceux qui répondent aux attentes des enseignants, les bons élèves, ceux qui se sentent bien en classe. Ces derniers ne sont plus des exemples à suivre, mais des victimes toutes trouvées pour des jeunes gens en quête de reconnaissances. ».
Perception de la violence.
Les victimes sont sujettes soit à la violence verbale soit à la violence physique, certaines ont été mises dans des catégories dominantes de violence[37], il s’agit de crimes et délits (comme les vols, coups et blessures, actes de vandalismes sur les effets personnels…) des incivilités (comme les insultes, bousculades, chantages, manque de respect…). Certains auteurs évoquent un phénomène de victimation qui serait ressentie différemment selon la vulnérabilité de l’élève.
Les élèves ne sont pas les seules victimes du harcèlement. En effet, cela peut aussi toucher les enseignants. Trouvant que ces dernières victimes sont trop souvent délaissées, le docteur Mario HORENSTEIN[38] insiste sur l’intérêt de la prise en charge de ces enseignants agressés et de leur devenir.
Victimes de harcèlement selon les statistiques :
Utilisons encore les chiffres recueillis par l’OCDE[39] qui rapportent que les risques d’être harcelés sont d’autant plus élevés dans deux pays appartenant à l’OCDE, à savoir la Turquie et la Grèce. Au contraire, la Suède et l’Espagne sont les deux pays où il y a moins de risque d’être victime de harcèlement. Inversement aux statistiques pour les harceleurs, il existe deux pays de l’OCDE où il y a une prédominance féminine : la Hongrie et la Grèce. Aussi, en nombre général, il y a moins de harceleuses que de harcelées, ce qui nous amène à croire qu’elles peuvent être victimes de harcèlement proféré effectué par des bourreaux du sexe opposé. Quant au cyber bullying, un élève sur trois ou sur quatre se plaint d’en être la victime.
LA SPECIFICITE DU HARCELEMENT
Harcèlement en milieu scolaire, le harcèlement moral et sexuel au travail, le harcèlement familial, le harcèlement numérique, le harcèlement criminel, le harcèlement religieux, et le harcèlement en réseau… Tant de types de harcèlements, mais le harcèlement scolaire est différent de ces catégories et se dote de quelques dissemblances.
La spécificité du harcèlement scolaire réside dans la particularité de l’enfant d’un point de vue physiologique et psychologique. Ainsi, nous traiterons, dans cette partie du travail, l’implication du statut psycho-social de l’enfant, l’influence de l’éducation et de l’environnement familial sur la survenue de harcèlement, puis nous terminerons sur l’impact psycho-social du harcèlement.
Implication du statut psycho-social :
La période de l’enfance reste une période particulière. Plusieurs études et publications sur la question du développement psycho-social de l’enfant ont été effectuées. Le psychologue belge, Albert MICHOTTE[40], introduit un symposium[41] comprenant les cinq rapports suivants : celui de J. TANNER sur « La notion de stade en physiologie », SAUSSURE sur « Les stades du développement affectif de l’enfant », WALLON sur « Les étapes de la personnalité chez l’enfant », PIAGET sur « Les stades de développement intellectuel de l’enfant et l’adolescent », et enfin OSTERRIEH sur « Les stades de développement selon d’autres écoles de psychologie ». Détailler ces rapports serait trop long. Mais pour apporter des explications sur la particularité du développement psycho-social de l’enfant, nous allons nous inspirer du modèle d’Erik ERIKSON, un psychanalyste américain, auteur d’une théorie du développement psycho-social en huit stades successifs chez l’enfant de zéro à douze ans[42].
Selon le psychanalyste, c’est pendant la première année de vie que s’installe la confiance, en opposition à la méfiance. Entre un et trois ans va se mettre en place l’autonomie et laisser de côté les doutes et la honte par l’acquisition des habilités de contrôle sur soi-même et son environnement. Nous n’allons pas expliciter ces trois premières années de la vie puisqu’elles ne correspondent pas à l’âge scolaire, au risque de sortir du contexte.
A quatre et cinq ans, l’enfant est déjà scolarisé. C’est à cette période qu’il prend des initiatives, où il s’identifie. L’enfant veut être comme ses parents, il développe des désirs de réalisation – d’initiatives – de puissance et de culpabilité. Dans la mesure où on effectue un rapprochement entre ce que nous évoquons ici et ce que l’on a dit à propos des profils de harceleur et harcelé, on peut en tirer qu’un déséquilibre à cette période de l’enfance est décisif pour devenir harceleur ou harcelé. Explications : un manque de prise d’initiative conduit à être une proie facile par le défaut de volonté à contrer le harceleur ; et le manque de sentiment de culpabilité mène à une déficience d’empathie envers les autres, d’où un profil de persécuteur. Erik ERIKSON remarque qu’à ce stade se constitue une orientation personnelle d’un but dans la vie ; il rajoute que la famille représente l’environnement humain significatif.
A partir de six ans jusqu’à la puberté (douze ans) se développe la compétence, à l’inverse de l’infériorité. Ce stade tourne autour de l’apprentissage. L’enfant se débrouille autant qu’il peut pour essayer de devenir un membre actif et productif de la société. Pour parvenir à effectuer une tâche, sa persévérance et son habilité sont ses principaux atouts. L’accomplissement du travail serait considéré, pour lui, comme étant une valorisation de sa personne et de ce qu’il fait. L’environnement humain significatif à ce stade est représenté par la famille, le voisinage, le corps enseignant et les compagnons de classe. La finalité de ce stade du développement psycho-social serait de devenir compétent, en acquérant le maximum de connaissances possibles, ceci dans le but d’éviter l’échec qui serait, sans nul doute, relatif à un sentiment d’infériorité. Ce sentiment d’infériorité serait le trouble psychique générateur de harcèlement scolaire : pour la victime, il se manifesterait par le repli sur soi ; et pour le bourreau, ce serait par un fort besoin d’expression de domination.
Cette théorie du développement psycho-social d’Erik ERIKSON s’arrête quand l’enfant atteint l’âge de douze ans. La psychologue Cécile RAYNAUD[43] élargit ce développement pendant l’adolescence, période où elle divise en trois phases.
- La phase d’opposition : douze à treize ans chez la fille et douze à quinze ans chez le garçon. Pendant cette phase, il y a effondrement de tout ce qui a été acquis (moral et social). Cette période est représentée par le mépris de tout ce qui représente l’ordre, la discipline.
- La phase d’affirmation du Moi : treize à seize ans chez la fille et quinze à dix-sept ans chez le garçon. C’est une période de revendication, de désir d’indépendance et de liberté. Mais à cet âge règne également mégalomanie, affabulation et idéalisation ; où générosité et égoïsme sont en conflit.
- La phase d’insertion : entre seize et dix-huit ans pour la fille et dix-huit à vingt ans chez le garçon. C’est une phase pré-adulte, où l’identification se fait de façon stable avec moins d’idéalisation. L’indépendance affective est acquise, et l’indépendance économique s’acquiert.
Ainsi, nous comprenons que le statut psycho-social de l’enfant est tellement fragile qu’un déséquilibre pourrait influencer sur la survenue de harcèlement scolaire, qu’il devienne victime ou auteur.
L’influence de l’éducation :
L’école a pour objectif d’apporter les connaissances nécessaires pour qu’un être puisse mener une meilleure vie future. De plus, les parents considèrent qu’il s’agit d’un lieu idéal où les enfants peuvent s’assurer plus de connaissances, tout en étant en sécurité. En effet, nous avions trop longtemps considéré le monde scolaire comme étant un monde clos, loin de la violence du monde réel, et que la forme scolaire de la socialisation suffisait à protéger[44]. Pourtant, cet univers, longtemps considéré comme sécurisé, est le siège de violence, et une forme particulière de violence scolaire : le harcèlement à l’école. Jean-Claude CARON, docteur en histoire, confirme en rapportant que l’institution scolaire, dans les rapports reliant les élèves et les enseignants, apparaît comme un lieu violentogène[45]. Soraya GHALI[46], journaliste pour www.levif.be , rapporte les propos d’une mère au sujet de son fils Loïc : « Quand Loïc est entré à l’école, on avait confiance dans le système scolaire. On croyait le confier à des personnes capables d’en prendre soin. Ce n’est pas le cas… ». Ces mots nous laissent au pied du mur. Selon cette mère de famille, la violence dont son fils aurait été victime serait-elle causée par les enseignants ? Nous répondrons : Non. Cependant, nous ajoutons un « mais » à notre réponse. Non, les enseignants ne sont pas responsables de la genèse du harcèlement, ils participent à la continuité du harcèlement scolaire. Eric DEBARBIEUX voit que l’un des problèmes, c’est le bruit du silence de la part des adultes. La même journaliste rapporte des résultats de quelques enquêtes et témoignages : environ 60% des élèves expriment le défaut d’intervention des enseignants face à un cas de harcèlement entre élèves. De plus, le silence des victimes associé à l’incapacité des adultes à discriminer le fait n’améliore pas les choses. Les chiffres rapportés par la journaliste confirment : à l’école secondaire, 85% des enseignants ne seraient au courant de l’existence des incidents au sein de l’établissement, et un parent sur deux serait informé de ce que subissent leurs enfants.
Conséquence sociologique : l’école serait un réceptacle d’une angoisse générale à propos de l’intégration sociale : concurrence entre élèves, échec scolaire puis riposte par la violence, exclusion… Soraya GHALI précise ici dans le même article : « C’est l’école et l’institution scolaire qui deviennent boucs émissaires. ». Elle s’explique : « Parce qu’ils excluent. Parce qu’ils misent sur les meilleurs. Parce qu’ils méprisent ceux qui restent sur le carreau. ». L’école et tout ce qui l’entoure joue un rôle important dans le harcèlement, non pas dans son origine mais dans son entretien et sa pérennisation, ce qui rend le harcèlement scolaire particulier par rapport aux autres types de harcèlements.
L’influence de l’environnement familial :
Le premier environnement auquel l’enfant est confronté est la famille. Plus haut, Le psychanalyste américain Erik ERIKSON souligne qu’à partir de quatre ans, celle-ci constitue l’environnement significatif. Elle joue un rôle essentiel dans la constitution du statut psycho-social de l’enfant. L’origine familiale peut participer à l’apparition de trouble psychique chez les enfants. En effet, selon les explications ethnicisantes classiques de la violence[47], les enfants d’immigrés seraient les champions de l’échec scolaire tout en participant à la baisse de niveau des établissements scolaire et au développement d’un climat d’insécurité à l’école et dans les quartiers. Afin de mieux préciser, les chercheurs pour le même ouvrage évoquent[48] ce qui suit : « On a des familles défavorisées, qui sont très démunies et qui en définitive n’ont aucun regard vis-à-vis de l’école. Sur quatre-vingt dix familles, il y a quatre-vingt qui se foutent complètement du rapport de l’élève avec l’école, qui ne savent rien de ce qui se passe. ». De ce désintéressement suivent un entretien et une consolidation du harcèlement scolaire, alors que pour les enfants, les membres de la famille devraient être les protecteurs, mais aussi les exemples. C’est ce qu’entend Marcel PROUST[49] en évoquant que de la famille, nous tenons aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. C’est dire que tous nos comportements et actes sont hérités du groupe familial. Ainsi, des troubles et déséquilibres quelconques au sein de la famille conduit à des troubles psychologiques chez l’enfant pouvant être à l’origine d’un profil de harceleur ou harcelé. « Le résumé des facteurs de risques supposés désigne des populations entières : des élèves perturbés par les problèmes sociaux (chômage, famille nombreuse, famille monoparentale, parent en prison…) et de cultures différentes entre élèves. »[50], et c’est ce type de population qui est à risque d’être harceleur ou harcelé. Quant au rôle des parents, l’enquête réalisée, dans le même ouvrage que précédent, rapporte : « A cause de leurs parents, les élèves ont tous les droits mais ne connaissent pas l’application du mot devoir. Tout est devenu laxiste au sein de la famille, même quand on cherche à avoir une bonne éducation. L’autorité est défectueuse. Les enfants sont livrés à eux-mêmes… Il n’y a pas de solidarité entre les différentes communautés. ». Ils continuent en parlant du rang social des parents : « Les parents sont souvent eux-mêmes défavorisés sur le plan social. Ils ne savent ni lire ni écrire parfois. Donc souvent préoccupés par leurs propres problèmes, ils ne suivent pas les enfants. ». Sur une étude réalisée sur deux secteurs distincts : Les Hauts de Garonne et la ville de Roubaix[51], on a constaté que la stigmatisation des plus ressenties par les parents reste celle qui se produit dans le champ scolaire ; et la plupart des personnes questionnées se demandent « s’il y avait une transmission négative des sentiments parentaux vers l’école ». Ceci pourrait expliquer ce que Nicole CATHELINE entend en évoquant la perpétuation du style relationnel sur la génération suivante.
Aussi, les enfants spectateurs de violence dans leur famille pourraient manifester la même violence dans un autre environnement, dont l’école, croyant que cette brutalité appartient à la vie sociale, à la vie en communauté. Cette pensée s’explique par l’absence de défendu, de prohibition au sein de la famille. Pourtant, il est possible qu’une attitude agressive naisse d’un environnement familial trop autoritaire ou trop laxiste.
TROISIEME PARTIE :
HARCELEMENT SCOLAIRE ET L’ETAT BELGE
La Belgique est un Etat Fédéral de l’Europe de l’Ouest, monarchie constitutionnelle dont le roi actuel est Albert II. Le pacte scolaire est une loi votée le 29 mai 1959 qui prône la paix scolaire. Malgré cette dite « paix scolaire », nous ne sommes pas sans savoir que le harcèlement scolaire tourmente encore et toujours les élèves des écoles belges. Dans cette dernière partie, nous allons tenter de présenter, d’une part, quelques activités au sein de l’Etat Belge aussi bien dans la prévention que dans la lutte contre le harcèlement scolaire ; et d’autre part, quelques textes règlementaires et légaux qui portent sur la question.
Les activités :
Les activités de prévention et de lutte :
« Harcelés au point de fuir », tel est le titre d’un article de Laurent GERARD[52]. Cet article parle d’un jeune immigré, élève en troisième année d’études secondaire générale à Bruxelles, victime de harcèlements faits de propos racistes et agressifs – avec un professeur désobligeant – et un laxisme absolu de la part du chef de la direction de l’école. Alarmée par une lettre de confidence et de désespoir, la mère de cet enfant décide de faire part de ses craintes en contactant le journaliste. Sur des sites internet et publications belges, nous avons accédé à divers articles similaires, comme sur le site www.rtbf.be qui relate un fait de harcèlement au Chenois, école communale de la Commune de Waterloo – Belgique, et les réactions des parents d’élèves face à cela… L’existence de tels articles et publications contribuent déjà à la prévention et à la lutte contre le harcèlement scolaire. En effet, selon Florence MOTTOT[53], pour commencer la lutte, la première approche était de nommer le phénomène et sensibiliser les élèves, les enseignants et les parents.
De même, le site internet[54] a été édité par le Ministère de la Communauté Française en de Belgique, produite par la Direction de la Recherche, Secrétariat Général, afin de publier des revues trimestrielles. Ceci pour faire part des témoignages de faits sociaux, des actions menées par le pouvoir public et leurs impacts sur la population cible. Pour ce faire, les rédacteurs du site se doivent de faire écho aux nombreuses études et recherches qui se portent sur les faits en question : par exemple, une publication du dernier trimestre de deux mille trois, avec comme titre : « L’école, quelle violence ? »[55].
Un certain ouvrage[56] parle des mesures préventives du harcèlement scolaire, en Belgique, qui serait centrées sur l’élève de façon individuelle. Les auteurs de l’ouvrage relatent ces mesures sous la forme de livrets d’actions, ailleurs, ils notent une formation aux fonctions sociales…
Parmi les formes de harcèlements à l’école, on peut retrouver le cyber-bullying. Ce type de harcèlement prend de plus en plus d’ampleur, de nos jours, du fait de l’essor imposant des divers appareils électroniques. La lutte contre le cyber-bullying a fait l’objet d’un dossier pédagogique[57]. Cet ouvrage propose, tant pour la prévention que pour la lutte, l’instauration d’une ambiance positive, que ce soit à l’école (en tant qu’établissement), en classe (la salle), ou à la maison. Cette ambiance positive aura pour objet d’établir une confiance mutuelle entre les élèves et les adultes (parents et enseignants). Et pour confirmer cette suggestion, nous nous sommes inspirés du rapport d’enquête de l’Université Catholique de Louvain et l’Université de Liège (UCL/ULg)[58] qui authentifie que l’invention d’un climat d’école positif joue un rôle fondamental dans la prévention et la lutte contre le harcèlement scolaire. Par ailleurs, le dossier pédagogique « Stop au cyber harcèlement » rapporte l’existence, en Belgique, d’un moyen de sensibilisation des jeunes au moyen d’un autocollant, le « laptop tattoo » sur lequel est marqué : ‘STOP AU CYBER HARCELEMENT’. Cet autocollant est une initiative de Child Focus, organisation non gouvernementale belge, comme l’est aussi l’ouverture d’une adresse e-mail : clicksafe@childfocus.org. Cette adresse est destinée aux élèves afin de leur donner la possibilité de s’exprimer et d’exposer leurs problèmes se rapportant aux évènements quotidiens de leur scolarité. Toujours à propos du cyber harcèlement, l’UFAPEC[59] a mis au point un site web destiné aux parents : c’est le www.internetalamaison.be. Ce site internet informe les parents au moyen de questions – réponses au nombre de dix sur les intérêts, inconvénients et les précautions à prendre si leurs enfants ont internet à disposition à la maison.
UFAPEC, c’est quoi ? Il s’agit d’un mouvement parental centré sur les brimades à l’école et leurs effets sur l’enseignement en Belgique. Il propose des conseils et aides pour combattre le harcèlement scolaire. Autour de ce thème, l’UFAPEC organise diverses activités, à savoir : animations, conférences, tables rondes… Leurs principaux objectifs sont au nombre de deux : le premier est d’instaurer une bonne relation entre la famille et l’école ; le second est d’effectuer des analyses et études. L’UFAPEC jouit du soutien de la Fédération Wallonie – Bruxelles. Autres que les diverses activités, l’UFAPEC a aussi diffusé une publication et un livre en rapport avec le harcèlement scolaire. La première est : « Comment lutter contre le harcèlement entre élèves ? » de Bénédicte LORIERS ; et le second : « L’enfant, ni loup ni agneau » de Deboutte G. Ces ouvrages sont adressés aux parents et aux enseignants.
Enfin, avant de terminer avec les organismes de prévention et de lutte contre le harcèlement scolaire en Belgique, nous devons parler de la FAPEO ou Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel. Cette fédération dispose d’associations parentales affiliées, dont les objectifs sont au nombre de cinq, mais que nous pourrions résumer entant qu’acteurs dans la participation des parents pour assurer un enseignement de qualité aux enfants. Pour parvenir à ses buts, la FAPEO dispose de publications, d’animations parentales sur divers thèmes, de formations pour élèves, de rencontres, voire d’une permanence téléphonique. Par exemple, le 04 décembre dernier, la FAPEO a organisé une rencontre -débat sur le thème : « Les troubles de l’attention ou les enfants incompris ? ». Pour plus d’informations à propos du site, voici le lien : www.fapeo.be.
Par ailleurs, en Belgique, il y a un magazine qui mène des enquêtes à propos de faits en société belge : c’est Question à la une. C’est une émission diffusée sur La Une, la première chaine belge francophone. Pour cette rentrée de l’année deux mil douze, le cinq septembre, le magazine a abordé un sujet assez délicat : le harcèlement entre enfants[60] : nouveau fléau des écoles. Il s’agit d’un reportage de Gérald Vandenberghe et Guillaume Wollner, journalistes pour la Une (www.rtbf.be). Ce documentaire présente des témoignages de victimes de harcèlement scolaire. A travers cela, nous pouvons en conclure le vécu des personnes, leurs sentiments et toute leur douleur face à de telles situations de harcèlement. En plus de cela, il nous offre la possibilité de découvrir leurs perceptions du phénomène, de la réaction des adultes face à leur désarroi. Par exemple, être harcelé, se sentir mal dans sa peau n’est pas chose facile ; mais qu’en plus les adultes mettent en doute la souffrance pousse les victimes à être aussi agressives puisque se sentent mises à l’écart. Ce documentaire illustre l’attitude des divers établissements face au problème. La plupart des établissements scolaires en Belgique minimisent le harcèlement à l’école, les responsables restent sourds et aveugles alors que le phénomène se déroule sous leurs yeux, dans la cours de leur école. Malgré cela, un établissement prend au sérieux le phénomène, peut-être parce que les enseignants, à travers des années d’expériences, sont aptes à identifier les enfants souffrants de harcèlement, ou même parce que certains responsables ont déjà été témoins de la complication ultime du harcèlement scolaire : le suicide. Cette école use de différents moyens pour sensibiliser ses élèves, via les spectacles de sensibilisation (pour les tout petits) à des réunions hebdomadaires des élèves, organisées par les instituteurs. Description du phénomène, conséquence pour les victimes, intervention des parents et des adultes, ce sont les principaux messages que le documentaire tente de faire passer. A cela s’ajoute les explications du psychopédagogue et chercheur à l’université de Mons, Bruno Humbeek, à propos des principales causes de harcèlement scolaire, mais aussi au rôle d’un des acteurs dans la lutte contre le harcèlement scolaire, et, comme presque tous les intervenants à propos de la prévention et la lutte contre le harcèlement scolaire, le rôle des adultes. Le point fort du reportage est pourtant l’histoire de la fin tragique de la petite Pauline Fourment, tellement harcelée qu’elle craque au bout de quatre mois de harcèlement, au point de se suicider. En exposant cette réalité, peut-être les reporteurs pourraient mettre en exergue l’importance du phénomène, que les responsables des établissements scolaires et les parents seraient doublement méfiants à propos du harcèlement scolaire, que leurs enfants en pourraient être la prochaine victime.
Les activités destinées aux victimes :
Toutes ces actions vues précédemment sont destinées à la prise en charge du harcèlement à l’école d’un point de vue lutte et prévention. Mais il est important de mentionner qu’en Belgique, il existe différentes actions et associations qui s’emploient pour les victimes du harcèlement scolaire. Ici, nous entendons par victimes toutes les personnes qui en subissent les conséquences : que ce soit psychique, social, scolaire ou judiciaire. Mais les noms que nous allons mettre en exergue ne sont pas exhaustives.
En Belgique, il existe une association consacrée à la fois aux victimes, aux persécuteurs ainsi qu’à leurs familles respectives, il s’agit du Service d’aide aux victimes et aux autres justiciables[61]. Cette association offre aux victimes une oreille attentive pour l’écoute, un service d’accueil, de soutien et d’accompagnement dans les démarches judiciaires et psycho-médico-sociales, mais aussi dans l’information à propos de ces démarches en question. Pour y parvenir, le service d’aide dispose, d’une part, d’une équipe pluridisciplinaire composée de spécialistes comme des assistants sociales, des criminologues, des juristes, des médecins, des psychologues ou des sociologues. De l’autre côté, pour intégrer les victimes et leur famille dans la vie associative, le service d’aide leur propose de participer aux diverses actions mises en place. Pour les justiciables et leur famille, le service d’aide les assiste à différents stades des procédures. Par exemple, à un stade précoce, le service coopère dans la médiation entre la victime et le persécuteur avant toute démarche judiciaire éventuelle ; pour les prévenus, le service interviennent dans la mise en contact avec les avocats, le relais avec la famille, leur accompagnement tout au long de la détention. Les adolescents en prison peuvent bénéficier d’enseignements diversifiés, de collaboration avec l’Enseignement à distance de la Communauté Française. Après la peine et la libération, le service d’aide aux victimes et aux autres justiciables intervient dans la réinsertion sociale du persécuteur par l’intermédiaire de soutien psycho-social des enfants ou adolescents cibles et de leur famille.
Parole d’enfant[62] est une association fondée en dix neuf cent nonante six. L’association met en place diverses activités qui tournent autour du danger des enfants, en particulier ceux victimes d’abus sexuels. Parmi ces activités, il y a des publications comme : « Violence subie, violence agie »[63] qui parle de la loi face à la violence et des risques pour l’enfant dans son environnement. A côté des publications, l’association organise deux congrès par an, parmi eux, un en particulier a attiré notre attention : « Un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout… Les émotions dans la relation d’aide ». Ce congrès s’adresse aux professionnels impliqués dans la relation d’aide pour qu’ils comprennent comment réagir face à des enfants en difficulté émotionnel. En plus des publications et des congrès, l’association Parole d’enfants fournit des formations pour les personnels orientés dans la relation d’aide et de soin aux enfants en difficulté. La formation « Il était une fois … le conte comme outil thérapeutique dans le travail avec les enfants en difficulté » permet à ces professionnels d’adopter un langage approprié pour aborder les vécus douloureux des enfants, tout en respectant leurs peines. La formation intitulée « L’élaboration des vécus traumatiques chez l’enfant et l’adolescent » cible les intervenants auprès des enfants ou adolescents présentant des antécédents de victimation. L’objectif de cette formation étant de faire passer des connaissances à propos du vécu des sujets par une bonne compréhension de l’historique, d’où aisance de l’enfant ou de l’adolescent à relater, de manière intelligible, la situation traumatisante dont il a fait l’expérience.
Enfin, l’Institut Belge de Victimologie[64] (en abrégé I.B.V.) est un établissement de formation en victimologie appliquée. Il met non seulement les formations en avant, mais aussi il prend soin des victimes : soit par des services de consultation des cas, les psychothérapies ; soit par l’accompagnement administratif et psycho-social de ces victimes. Parfois, cet institut conseille les victimes par l’orientation psycho-juridico-sociales quelque soit la forme de la violence, dont le harcèlement, auquel l’enfant aurait été la victime. Par ailleurs, l’Institut Belge de Victimologie propose, sur son site internet[65], d’autres institutions prenant en charge les victimes d’infractions. Citons parmi tant d’autres : L’Association Defendere Victimas, une association qui tend à être un outil et un lieu de réflexion et d’accueil aux victimes, ainsi que défendeur d’une solidarité sociale équilibrée.
La Belgique est un pays où on peut trouver diverses associations, divers manœuvres et activités toutes orientées dans la prise en charge du harcèlement scolaire : en partant de la prévention, de la lutte, jusqu’aux aides destinées aux victimes de harcèlement à l’école. Mais cela ne suffit pas, il est cependant nécessaire de mettre les règles par écrit et de les inscrire dans la loi régissant le pays afin d’officialiser les actions entreprises et les éventuelles sanctions prises en cas de harcèlement à l’école.
Les textes règlementaires :
En Belgique, nous ne repérons pas beaucoup de textes règlementaires à propos du harcèlement scolaire en particulier. Depuis deux mille cinq, un Plan d’Action National consacré aux enfants a été adopté. Ce plan reprend dix thématiques prioritaires en matière de droits de l’enfant, dont : prendre soin de chaque enfant, écouter les enfants et assurer leur participation. Aussi, une Convention Internationale Relative aux Droits de l’Enfant[66] (CIDE) est entrée en vigueur en Belgique en dix neuf cent nonante deux. Le Plan d’Action National et la Convention Internationale Relative aux Droits de l’Enfant veillent à ce que les droits de l’enfant soient respectés dans les pays l’ayant adopté, dont la Belgique.
Concernant la politique éducative belge, un décret-missions[67], datant de dix neuf cent nonante sept, vise, entre autre, à mieux garantir l’égalité des acquis en limitant les disparités de traitement entre élèves selon l’école fréquentée et qui sont partiellement attribuables aux libertés pédagogiques, caractéristique du système éducatif belge. En effet, cette disparité de traitement entre élèves est favorable à l’éclosion du phénomène de harcèlement chez les élèves. Un autre décret parle de la discrimination positive[68], il vise « à assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale, notamment par la mise en œuvre de discrimination positive ». La discrimination positive est un principe qui a pour but de promouvoir l‘égalité ; il s’agit d’un instrument de lutte contre les pratiques racistes et sexistes[69]. On peut considérer ce décret comme étant un des moyens de lutte contre le harcèlement scolaire, sachant que ce dernier peut se composer de propos racistes entre élèves. Enfin, un décret de juin deux mille neuf[70] renforce l’encadrement différencié. Il doit toucher près de 40% des écoles et vise à renforcer le soutient donné à chaque enfant.
Concernant la sanction de l’acte de harcèlement, nous empruntons les lois inscrites dans le code pénal[71] belge, issues du chapitre IV bis. Article 442 bis, inséré par la loi N°1998 – 10 – 30/34, art.2, entré en vigueur le 27 – 12 – 1998 stipule : « Quiconque aura harcelé une personne alors qu’il savait ou aurait du savoir qu’il affecterait gravement par ce comportement la tranquillité de la personne visée, sera puni d’une peine d’emprisonnement de quinze jours à deux ans d’emprisonnement et d’une amande de cinquante à trois cent euros, ou de l’une de ces peines seulement. ». Pour compléter cet article, l’article 442 ter, Loi N° 2007 – 05 – 10/35, art 37, 064, entré en vigueur le 09/06/2007, multiplie par deux les peines stipulé dans l’article précédent dans la mesure où le motif du délit est « la haine, le mépris ou l’hostilité à l’égard d’une personne en raison de sa prétendue race, de sa couleur de peau, de son ascendance, de son origine nationale ou ethnique, de sa nationalité, […], de sa naissance, de sa fortune, de sa conviction religieuse ou philosophique, […], d’un handicap, de sa langue,… » Enfin, un troisième article, dans le même chapitre, parle de l’abus d’une personne en situation de faiblesse, il s’agit de l’article 442 quater, inséré par la loi N° 2011 – 11 – 26/19, art 35, 084, entré en vigueur le 02 – 02 – 2012. Cet article stipule ce qui suit : « Quiconque aura, alors qu’il connaissait la situation de faiblesse physique ou psychique d’une personne, altérant gravement la capacité de discernement de cette personne, frauduleusement abusé de cette faiblesse pour conduire cette personne à un acte ou à une abstention portant gravement atteinte à son intégrité physique ou mentale ou à son patrimoine, sera puni d’une peine d’un mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de cent euros à mille euros ou d’une de ces peines seulement ».
Dans cette partie, ne devrait-on pas parler des aides pour les victimes de harcèlement au sein de l’école, par exemple le PMS ou à l’extérieur de l’école associations diverses. Par exemple :
- Services d’aide aux victimes et autres justiciables
http://www.joconda-aigs.be/Joconda/Valise%20pedagogique/Ressources/Service_victimes.htm
- Association « Parole d’Enfants » a pour objet l’information, l’évaluation, la recherche, mais aussi l’intervention, la thérapie et la formation dans le secteur de l’action en faveur des mineurs en danger
http://www.parole.be/index.htm
- DefendereVictimas – L’Association se veut un outil et un lieu de réflexion, mais aussi d’accueil des victimes et de défense d’une solidarité sociale équilibrée
http://www.defendere-victimas.be
Désolée pour le dernier site, chez moi, ça ne veut pas s’ouvrir.
CONCLUSION
Le harcèlement scolaire est une conduite composée de trois caractéristiques : une conduite intentionnellement agressive, répétée régulièrement, et enfin un aboutissant vers une situation de relation dominant – dominé. Nicole Catheline lève le tabou sur la question et présente ses idées dans Harcèlements à l’école. Déjà par son titre, elle évoque déjà le problème, le choix des mots qu’elle use contribue déjà à évoquer l’importance du phénomène, qu’il est utile de le reconnaitre. L’auteur fait le tour de la question : état des lieux, les acteurs du harcèlement, les conséquences, les causes, la place des adultes et celle de l’école, la prévention et la lutte. Tout ceci dans le but de mettre en évidence le problème, pour que, enfin, tout le monde se rende compte que le harcèlement peut être anodin, dit comme cela, mais cache beaucoup de souffrance et de douleur de la part des victimes. Ici, les victimes sont, non seulement les enfants harcelés mais les enfants persécuteurs aussi. Ainsi, l’auteur incite ses lecteurs à une prise de conscience que tous sont responsables dans la lutte contre le désastre, et que chacun doit faire de son mieux pour repérer une éventuelle situation de harcèlement et d’en effectuer la prise en charge.
L’auteur évoque également les différents profils d’enfants harceleurs et harcelés. Leur différence ne semble pas être véritablement connue, et nous avons tenté de les mettre en exergue. Un harceleur est un individu qui ne supporte pas trop d’être provoqué, il a souvent le besoin de dominer les autres, ceci étant un des effets des expériences antérieures qu’il a vécu. Notamment, l’origine familiale, l’atmosphère de la vie de famille, l’environnement dans lequel il grandi. Par ailleurs, un enfant harcelé présente des troubles comportementaux. Parfois, il est physiquement prédisposé à être victime, de part sa taille, son poids, sa couleur de cheveux… Mais, nous pouvons remarquer qu’une grande différence, physique – économique ou intellectuelle peuvent être l’origine de cette disparité entre harceleur et harcelé, ce qui cause une difficulté d’acceptation de la part du bourreau.
Nous connaissons un grand nombre de types de harcèlement : scolaire, sexuel, moral, familial, criminelle… Pourtant, parmi ces types de harcèlement, le harcèlement scolaire en est différent : par l’implication de l’environnement familial de l’enfant d’une part, par l’influence de l’éducation d’autre part. A côté de cela, nous pouvons constater que le développement psycho-social de l’enfant agit considérablement sur le comportement futur de l’enfant. Un seul petit déséquilibre aboutit à l’évolution vers un profil d’enfant harceleur ou harcelé. Tout ceci contribue à dire aussi, que la famille est l’environnement crucial dans la vie future d’un enfant. Honoré de Balzac, le Curé du village, dénonce que « La famille sera toujours la base des sociétés ». Parce que c’est la famille qui est le premier environnement avec lequel l’enfant est en interaction au tout début de sa vie.
Malgré l’absence de données antérieures, du faite de la difficulté de cerner le problème, nous constatons que le phénomène de harcèlement scolaire est progressif, en Belgique comme dans d’autres pays. Pour prévenir et lutter contre le harcèlement scolaire, la population belge se manifeste. Tout d’abord, pour que les gens reconnaissent les faits, diverses manifestations sont effectuées. A côté de celles-ci, il y a des faits qui sont relatés, peut-être au cours de ces manifestations, dans des revues trimestrielles… La base principale de la prévention a été considérée comme étant la mise en place d’une ambiance positive au sein des établissements scolaire, des familles… Certains recherches pédagogiques ont été effectuées, des sites internet ont été conçus, des associations parentales ont été crées. La première chaine francophone belge a même, en septembre deux mil douze, diffusé une émission à propos du harcèlement scolaire via des témoignages de victimes, des enquêtes, des interviews au sein de spécialistes sur la question. Comme Nicole Catheline, dans le but de faire naître une prise de conscience non pas personnelle mais institutionnelle. Parce que ce documentaire montre le manque de prise au sérieux de la part de la plupart des établissements scolaires en Belgique.
Prévenir et lutter, ce sont les principales mesures que l’on devrait prendre. Pourtant, il existe des situations où nous ne pouvons plus anticiper et nous devons faire face. En Belgique, toujours, plusieurs services et associations sont destinées à l’aide aux victimes du harcèlement à l’école. Cette aide peut être directement perçue par les victimes, soit par l’intermédiaire de formation de personnes, de professionnels qui sont compétents dans le domaine de la prise en charge d’enfants et adolescents en situation de souffrance émotionelle.
A côté de toutes ces activités effectuées au sein de l’Etat Belge, il existe des textes règlementaires qui punissent les individus auteurs de harcèlement scolaire. Pas seulement les auteurs, mais les spectateurs qui ont sont également complices. Nous évoquons le chapitre IV bis du code pénal belge, via les articles quatre cent quarante deux (442 bis – ter – quarte). Emprisonnement, amande… Tels sont les aperçus de punitions auxquels seraient affligées les persécuteurs en matière de harcèlement scolaire. Parallèlement, il existe un décret-mission, une Convention Internationale Relative aux Droits de l’Enfant et un Plan d’Action International qui protègent les enfants et leurs droits de vivre en paix leur scolarité.
Personne ne doit rester de marbre devant le phénomène de harcèlement scolaire. Tout le monde doit apporter sa pierre à l’édifice afin d’œuvrer pour le bien des enfants. Car les enfants sont l’avenir du pays. Améliorer l’environnement social, faire de son mieux pour la paix, même chez les tous petits. Socrate disait « Je crois qu’on ne peut mieux vivre qu’en cherchant à devenir meilleur, ni plus agréablement qu’en ayant la pleine conscience de son amélioration ».
Bibliographie
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www.victimology.be/links/ [Consulté le 05 février 2013].
www.youtube.com/watch?v=2jtzk57rm78 [Consulté le 27 décembre 2012].
Table des matières
PREMIERE PARTIE : NICOLE CATHELINE : « HARCELEMENTS A L’ECOLE ». 4
DEUXIEME PARTIE : LA CONCEPTION DU HARCELEMENT. 12
LA SITUATION DE HARCELEMENT. 13
Quand peut-on parler de harcèlement ?. 13
LA SPECIFICITE DU HARCELEMENT. 17
Implication du statut psycho-social : 17
L’influence de l’éducation : 19
L’influence de l’environnement familial : 20
TROISIEME PARTIE : HARCELEMENT SCOLAIRE ET L’ETAT BELGE. 22
Les activités de prévention et de lutte : 23
Les activités destinées aux victimes : 26
Les textes règlementaires : 27
[1] Gabriella WENNUBST, Mobbing. Le harcèlement entre entreprises. Victoire ou défaite de l’employeur ? Editions d’organisation EYROLLES, 2011
[2] Maryse METRA, Le harcèlement à l’école fait assise. Une rencontre mais quels lendemains ?, La lettre de l’AGSAS, N°42, p6.
[3] Source : Harcèlement à l’école, Staff de Santé Publique du 11 avril 2012, Faculté de Médecine de Poitiers.
[4] Borg M.G., The extent and nature of bullying among primary and secondary school children. Educational Research, 1999, 41 (2), 137 – 153.
[5] Jean-Yves SOUCIS, Erica, Editions Libre Expression, 1984.
[6] Catherine Blaya, Décrochages scolaires – L’école en difficulté, DeBoeck, 2010.
[7] Lao SHE, Quatre générations sous le même toit.
[8] Source : www.youtube.com/watch?v=2jtzk57rm78
[9] Pierre KAMMEMER, psychanalyste ayant publié un livre sur la violence des jeunes, in Le rôle des parents.
[10] Source : www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr/la-campagne-videos
[11] Refuser l’oppression quotidienne : la prévention du harcèlement à l’école. Rapport au ministre de l’éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative. Par Eric DEBARBIEUX – Observatoire International de la Violence à l’école – Université Bordeaux Segalen – 12 avril 2011.
[12] WACHEUX F., Méthode qualitative et recherche en gestion, Economica, Paris, 1996
[13] BENAVENT C, JONATHAN H, CARLOS L, Méthodologie de la recherche en science de la gestion », Université Catholique de Louvain, Institut d’Administration et de Gestion, 2005.
[14] Hawkins et Alii (2000), cités dans Refuser l’oppression quotidienne : la prévention du harcèlement à l’école. Rapport au ministre de l’éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative. Par Eric DEBARBIEUX – Observatoire International de la Violence à l’école – Université Bordeaux Segalen – 12 avril 2011.
[15] Voss LD, Mulligan J., Bullying in school: are short children at risk. British Medical Journal, 2000
[16] Sprott J.B., Doob A.N., Qui sont les enfants de 10 à 11 ans les plus violents? Prélude à la délinquance future. Direction générale de la recherche appliquée. Politique stratégique, Développement des ressources humaines – Canada, 1998, W – 98 – 29F.
[17] Gagné R., Ecole et intimidation : la violence cachée de l’école. Bulletin de liaison de l’APSQ, 1997, 9 (3), 1 – 3.
[18] Olweus D., Annotation : Bullying at school : Basics facts and effects of a school based intervention program. Journal of Child psychology and psychiatry and allied disciplines, 1994, 35 (7), 1171 – 1190.
[19] Totten M., Les jeunes et la violence. Santé Canada, Centre national d’information sur la violence dans la famille, 1997.
[20] Refuser l’oppression quotidienne : la prévention du harcèlement à l’école. Rapport au ministre de l’éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative. Par Eric DEBARBIEUX – Observatoire International de la Violence à l’école – Université Bordeaux Segalen – 12 avril 2011.
[21] Day D.M., Golench C., Mac Dougall J., Beals-Gonzaléz C., La prevention de la violence au Canada: Résultats d’une étude nationale des politiques et programmes. Direction des affaires correctionnelles du Ministre du Solliciteur Général du Canada, 1995.
[22] OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique.
Panorama de la Société 2009 : Les indicateurs sociaux de l’OCDE – ISBN 978 – 92 – 64 – 05693 – 0 © OCDE 2009
[23] Jean-Louis LORRAIN, Les violences scolaires, Collection encyclopédique Que sais-je ? , décembre 1999
[24] Professeur Jean-Paul MATOT, Chef de service de Pédopsychiatrie à l’Hôpital des enfants Reine FABIOLA – Bruxelles
Données recueillies par Soraya GHALI dans 100 000 élèves ont peur d’aller à l’école, pour www.levif.be juin 2009
[25] Peter SMITH, chercheur chargé d’un projet de lutte contre les brimades scolaires pour le ministère britannique de l’Education
Données recueillies par Soraya GHALI dans 100 000 élèves ont peur d’aller à l’école, pour www.levif.be juin 2009
[26] Source : http://fr.wikipedia.org
[27] Florence MOTTO, Les brimades entre élèves, Sciences humaines, N°190, 2008
[28] Source : http://fr.wikipedia.org
[29] EduSCOL : Portail National des Professionnels de l’Education Française.
EduSCOL, Prévention de la violence/ Les « jeux » dangereux et les pratiques violentes, Guide d’intervention en milieu scolaire.
[30] Jean-Louis LORRAIN, Les violences scolaires, Collection encyclopédique Que sais-je ? , décembre 1999
[31] Émile DURKHEIM, L’éducation morale, 1903. C’est avant 2006 !! Désolée, c’est la date de reparution, enfin si on peut le dire ainsi… La publication a été reprise…
[32] Eric DEBARBIEUX, La violence en milieu scolaire, Paris, ESF, 1996
[33] OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique.
Panorama de la Société 2009 : Les indicateurs sociaux de l’OCDE – ISBN 978 – 92 – 64 – 05693 – 0 © OCDE 2009
[34] Source : http://fr.wikipedia.org
[35] Source : Adrienne KATZ, Ann BUCHANAN et Victoria BREAM, Bullying in Bretain, Ed. YOUNG VOICE, 2001
[36] Nicole CATHELINE, Harcèlement scolaire, Ed. ALBIN MICHEL, Septembre 2008
[37] Jean-Louis LORRAIN, Les violences scolaires, Collection encyclopédique Que sais-je ? , décembre 1999.
[38] Docteur Mario HORENSTEIN, Les enseignants victimes de violence, Mutuelle générale de l’Education Nationale, Décembre 1996.
[39] OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique.
Panorama de la Société 2009 : Les indicateurs sociaux de l’OCDE – ISBN 978 – 92 – 64 – 05693 – 0 © OCDE 2009
[40] Source : E. VURPILLOT, T. ROQUENBURNE, N. RAUSCH de Traubenger, I. LEZINE, J. LeNY, H. GRATIOT-ALPHANDERY, E. EVART-CHMILNISKI, Les années psychologique, Année 1957, Volume 57, Numéro 57 – 2, P 582.
[41] Terme utilisé pour désigner un congrès scientifique ou culturel.
[42] Source : Erik ERIKSON, Développement de l’autonomie de l’enfant de zéro à douze ans.
Lien : www.er.uquam.ca
[43] Source : Cours de Monsieur Giffard DOMINIQUE : Le développement psycho-social de l’enfant, www.infirmiers.com , Janvier 2008.
[44] Source : Eric DEBARBIEUX, L. MUCCHIELLI (2002), rapporté dans L’oppression quotidienne. Recherche sur une délinquance des mineurs, sous la direction d’Eric DEBARBIEUX, pour l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieur et pour l’Observatoire Européen de la violence scolaire.
[45] Jean-Claude CARON, A l’école de la violence. Châtiments et services dans l’institution scolaire au XIXème siècle, Paris, AUBIER, 1999.
[46] Source : Données recueillies par Soraya GHALI dans 100 000 élèves ont peur d’aller à l’école, pour www.levif.be , juin 2009.
[47] Source : L’oppression quotidienne. Recherche sur une délinquance des mineurs, sous la direction d’Eric DEBARBIEUX, pour l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieur et pour l’Observatoire Européen de la violence scolaire.
[48] Source : L’oppression quotidienne. Recherche sur une délinquance des mineurs, sous la direction d’Eric DEBARBIEUX, pour l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieur et pour l’Observatoire Européen de la violence scolaire. Page 176
[49] Marcel PROUST, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Ed. Gallimard, 1919.
[50] Source : L’oppression quotidienne. Recherche sur une délinquance des mineurs, sous la direction d’Eric DEBARBIEUX, pour l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieur et pour l’Observatoire Européen de la violence scolaire. Page 176
[51] Source : L’oppression quotidienne. Recherche sur une délinquance des mineurs, sous la direction d’Eric DEBARBIEUX, pour l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieur et pour l’Observatoire Européen de la violence scolaire. Page 181
[52] Laurent GERARD, journaliste belge pour www.lalibre.be
[53] Source : Florence MOTTOT, citée par Bénédicte LORIERS, Comment lutter contre le harcèlement entre élèves ?, Analyse UFAPEC 2009, n°3.
[54] www.faitsetgestes.cfwb.be
[55] Lien de téléchargement :
http://www.faitsetgestes.cfwb.be/telechargement/FG_2003/faits_&_gestes_11.pdf
[56] La réduction de la violence à l’école. Un guide pour le changement. Enfance et Violence, Edition du Conseil d’Europe, page 21.
[57] Source : Stop au cyber harcèlement, Dossier pédagogique, pour Child Focus, Click safe et la Banque Nationale de Belgique.
[58] Buigin G., Petit S., Galand B., Phillipot P., Born M., Violence à l’école. Enquête de victimation sur l’enseignement secondaire de la Communauté Française en Belgique, à l’initiative de M. Pierre HAZETTE. UCL/ULg. Octobre 2003.
[59] Union des Fédérations des Associations des Parents de l’Enseignement Catholique
[60] Lien : http://www.rtbf.be/laune/actualite/detail_questions-a-la-une-le-harcelement-a-l-ecole-et-le-harcelement-sexuel-en-rue-video-disponible?id=7833241
[61] http://www.joconda-aigs.be/Joconda/Valise%20pedagogique/Ressources/Service_victimes.htm
[63] Violence subie, violence agie, Sous la direction de Claude SERON et Catherine DENIS, Editions Jeunesse et Droit, 2000.
[65] http://www.victimology.be/links/
[66] Source : www.ncrk.be\fr\
[67] Beckers J. (2006). Enseignants en Communauté Française en Belgique. Mieux apprendre le système, ses institutions et ses politiques éducatives pour mieux situer son action, Bruxelles : De Boeck Université, op. cit., Page 128.
[68] Beckers J. (2006). Enseignants en Communauté Française en Belgique. Mieux apprendre le système, ses institutions et ses politiques éducatives pour mieux situer son action, Bruxelles : De Boeck Université, op. cit., Page 137.
[69] Source : http://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/discrimination/synthesediscrimination.htm
[70] Source : Communauté Française de Belgique, L’encadrement différencié et renforcé : 40 millions pour lutter contre l’échec scolaire et évaluation du Décret Inscriptions, Dossier de presse, fév. 2008.
[71] Source :
www.ejustice.just.fgouv.be/cgi_loi/change_lg.pl?language=fr&la=F&table_name=loi&cn=1867060801
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