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Le management du cadre de santé dans la dynamique d’une équipe infirmière non homogène en psychiatrie

Le management du cadre de santé dans la dynamique d’une équipe infirmière non homogène en psychiatrie

SOMMAIRE

Introduction

I.               Le contexte actuel de la psychiatrie

 

1.1.             Les soins en psychiatrie

 

1.1.1.      Spécificité des soins en psychiatrie

1.1.2.      L’équipe en psychiatrie : les infirmiers de secteurs psychiatrique au diplôme unique 1992

 

1.2.             L’institution psychiatrique

 

1.2.1.      L’antipsychiatrie

1.2.2.      L’état des lieux

 

1.2.2.1.                La politique de secteur,

1.2.2.2.                L’installation sur Paris des structures;

1.2.2.3.                L’hospitalisation courte;

1.2.2.4.                La médicalisation de la psychiatrie:

1.2.2.5.                La mobilité des soignants

 

II.           Enquête et Analyse

 

2.1.             Méthodologie de l’Enquête

 

2.1.1.      Choix  des échantillons

 

2.1.2.      Techniques d’enquête

 

2.2.        Résultats des enquêtes et Constats

 

2.2.1.      Confrontation avec la particularité de cette spécialité

 

2.2.1.1.               Courant de pensées différentes

2.2.1.2.               Equipe pluri professionnelle

2.2.1.3.              Secteur de soin qui nécessite remise en question, part   d’incertitude

 

2.2.2.      Expérience d’infirmière en psychiatrie de nombreuses années

 

2.2.3.      Manque de cohésion des équipes infirmières: remise en question des prises en charges (PEC)

Conséquences :

–       isolement des soignants;

–                 mise en place de projet difficile;

–                  manque de cohérence dans les prises en charge;

–                désinvestissement des professionnels dans les réunions institutionnelles;

–                 impact sur la qualité des prises en charge des patients

 

2.2.4.      Pénurie d’Infirmiers Diplômé d’Etat

 

2.2.4.1.           Manque d’attractivité du secteur de soin psychiatrique

2.2.4.2.           Politique de santé mentale  en matière d’IDE

2.2.4.3.           Mobilité des IDE

 

 

2.2.5.      Dernière expérience dans une unité où la dynamique d’équipe était favorisée

 

2.2.5.1.              Au regard de ce constat nous pouvons dire que : le cadre de santé en   psychiatrie est confronté a la gestion d’équipe hétérogène aux cultures de soin et professionnelle différentes

2.2.5.2.           Transmission de savoir

2.2.5.3.           Le management du cadre de santé

 

III.             Conclusion

 

Le cadre de santé en psychiatrie

 

Définitions du cadre de santé

La prépondérance du management d’une équipe non homogène;

La dynamique d’équipe

 

IV.             Annexes

 

–          Guide d’entretien

–          Extrait des lois et Textes

 

V.                Bibliographie

 

 

 

 

 

 

LISTE DES ABREVIATIONS  ET ACRONYMES

 

 

CHRS : Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale

CIM-10 : Classification internationale des maladies de l’OMS 

CMP : Centre médico-psychologique (anciennement, dispensaires d’hygiène mentale)

CNMP : Collectif National de Mobilisation en Psychiatrie

DEI : Diplôme d’Etat Infirmier

DRASS : Direction régionale des affaires sanitaires et sociales

DSM : Acronyme anglais de Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, proposé par l’Association américaine de psychiatrie.

ENSP : Ecole Nationale de la Santé Publique

FNI : Fédération Nationale des Infirmiers

HPST : « Hôpital, patients, santé et territoire », dite aussi loi Bachelot,

ISP : Infirmier de Secteurs Psychiatriques

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PCE : Prise en Charge

SNP : Syndicat national des Psychiatres

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

Par définition, la psychiatrie désigne une spécialité médicale qui concerne notamment les maladies mentales. C’est donc la médecine des maladies mentales, neurologiques, psychiques ou psychosociologiques. Le psychiatre n’est pas implicitement un psychanalyste ou un psychothérapeute. En sa qualité de médecin diplômé, il est compétent à prescrire des médicaments ou à décider d’une hospitalisation psychiatrique d’un patient.

 

Etymologiquement, le mot psychiatrie est dérivé du mot grec psyche qui signifie esprit ou âme, et iatros qui signifie médecin. En 1808, lorsque Johann Christina Reil [1] a introduit le terme psychiatrie, il a situé cette spécialité parmi les traitements englobant la prise en charge psychologique, désormais appelée psychothérapie.

 

Le domaine d’intervention de la psychiatrie se déploie  du diagnostic de la maladie au traitement, en passant par la prévention des troubles mentaux qui incluent les troubles cognitifs, les troubles comportementaux et les troubles affectifs. La  discipline est pratiquement l’apanage du psychiatre et parfois connexe à la pédopsychiatrie (relative aux enfants), à la psychogériatrie (relative aux personnes âgées) ou encore à la neuropsychiatrie (relatives aux  troubles mentaux liés à des maladies neurologiques).

 

La psychiatrie est une discipline relativement jeune et son histoire est relativement brève. Louis XIV a décrété en 1656 l’ouverture d’hôpitaux en  France dans le but de mettre dans un lieu fermé toute personne considérée comme marginalisée de la société à l’époque : des débauchés,  des fils gaspilleurs, des pères dépensiers, des impénitents, des irréligieux. C’est la période qui débute l’emprisonnement en masse des « fous ». Les détenus dans ces hôpitaux sont enchaînés, mal traités, cravachés dans le but de les ramener à la raison. Les conditions qui sont appliquées dans ces  hôpitaux faisaient leur « réputation ». Les gardiens y développaient  leurs « expertises en psychiatrie ». Ce n’est qu’après la révolution française que la psychiatrie est devenue une discipline médicale, et le statut de « fou » est remplacé par « le statut de malade ». On a considéré que Philippe Pinel est le découvreur de la psychiatrie moderne, suivi par Esquirol [1], Henri Ey [1] ou encore Charles Lasègue [1] et avec l’École allemande, de Wilheim Griesinger [1] à Emil Kraepelin [1]. On retient de ces auteurs célèbres les premiers grands systèmes de classification des maladies mentales ainsi que leur prise en compte du traitement psychique des troubles.

 

Dans ce mémoire, il s’agit de voir le contexte actuel de la psychiatrie où l’on va étudier la spécificité des soins psychiatriques et l’équipe en psychiatrie. Dans le cadre théorique de cet écrit, l’on va aussi  discuter la définition de l’institution psychiatrique, l’antipsychiatrie, l’état des lieux et le cadre de santé en psychiatrie.  Une enquête et une analyse va mettre en exergue, entre autres, le courant de pensées différentes, les expériences d’infirmières en psychiatrie, et surtout on va discuter le manque de cohésion des équipes infirmières et le management prépondérant qu’on attend du cadre de santé. Pour ce faire, un guide d’entretien est élaboré et des interviews ont été menées auprès des différents responsables. La question très intéressante est de savoir pourquoi manque-t-il manifestement d’attractivité du secteur de soin psychiatrique sur le plan politique sanitaire et sur le plan professionnalisation. C’est à ce propos que la problématique est posée « en quoi le management du cadre de santé favorise-t-il la dynamique et la cohésion d’une équipe non homogène en psychiatrie »

 [1] : Voir Annexe 01 pour la mini-biographie de quelques  auteurs cités dans cet écrit.

  1. Le contexte actuel de la psychiatrie

Le contexte actuel de la psychiatrie, contrairement à ce qui se passe à l’époque de Louis XIV jusqu’à la modernisation au temps de Philippe Pinel [1],  est le travail avec des partenaires internes et externes, le travail de groupe. Les malades ne sont plus enfermés comme jadis. Il arrive même que les soignants réalisent des visites à domicile après avoir obtenu les résultats des premiers entretiens d’accueil et des diagnostics. Cette section a pour objet de discuter les soins en psychiatrie et de détailler l’institution psychiatrique.

  • Les soins en psychiatrie

 

Le soin psychiatrique renferme trois éléments fondamentaux qu’aucun ne peut exister sans les autres. Il s’agit du soignant, du soigné et de la pratique du soin elle-même.  Cette sous-section se consacre à étayer la spécificité des soins psychiatrique ainsi  que l’équipe infirmière en psychiatrie selon les références au diplôme unique en 1992.

 

 

  • Spécificité des soins en psychiatrie

 

Outre les connaissances infirmières, les ISP (Infirmier de Secteur Psychiatrique) sont chargés d’un travail spécifique, pour ne pas polémiquer sur le mot « singulier ». Ce travail spécifique consiste en ce que la répartition des activités du soin infirmier du secteur psychiatrique se divise en deux, soit les 25% environ du temps infirmier au niveau de l’hôpital sont classés « le soin technique codifié » et le reste se discute entre 10 points que l’on va résumer ci-après. En effet, l’ISP est chargé de 10 fonctions qui sont complémentaires pour la bonne conduite de la psychiatrie.

 

  • Fonction d’observation dynamique et clinique qui commence par l’observation du patient sur un plan clinique (délire, repli, dépression, etc.) jusqu’au repérage des mécanismes de défenses[1]. Il s’agit ici de maîtriser comment le patient se manifeste dans le lieu de soin et par rapport à sa PEC et quels sont les effets qu’il produit sur le soignant et l’ISP se doit poser la question comment nommer des effets et comment le partager avec l’équipe ? Le soignant, lors de cette étape, prévoit la réaction du cadre institutionnel. Ces observations font en sorte de repérer les capacités cognitives du patient évaluant son degré d’autonomie et de repérer ses capacité d’adaptation à la vie communautaire.
  • Fonction de permanence: l’ISP est chargé d’assurer la permanence du soin grâce à sa présence régulière et continue.  De par cette présence et de cette disponibilité à tout moment aussi bien la nuit que dans la journée, l’ISP gagne auprès des patients  une fonction « d’isotropie » très spécifique, rassurante,  appuyant et respectant un silence, une intimité.
  • Fonction de répétiteur: pendant l’exercice de ses  fonctions dans l’unité de soins, l’infirmier est appelé à répéter en se conformant au déroulement régulier du service, en donnant un sens au temps qui se passe. Ces répétitions concernent les éléments touchés pendant un entretien infirmier par exemple, ou des points sur le cadre institutionnel, des articles sur la loi ainsi que le « cadre » qui pourra inviter le patient, qui souffre de psychose, à se repérer dans le temps et dans l’espace.
  • Fonction d’improvisation: Au niveau de l’unité de soins, il existe des faits imprévus autant que l’infirmier fasse des répétitions. Une tension, une détresse ou une admission fortuite de patient contraignent l’infirmier à s’adapter à la situation quand le cadre institutionnel ne répond plus présent. L’infirmier se  doit démontrer ses capacités de créativité, d’adaptation, de réponse personnelle, de ressenti.
  • Fonction de « acteur comique» : l’infirmier ne va quand même pas jouer le rôle d’un bouffon ou d’un farceur, mais plutôt d’agir dans le système représentatif. En agissant d’une manière humoristique, l’ISP propose au patient une autre vision pour l‘écarter d’une scène qui pouvait l’angoisser. Cette fonction permettrait au patient de se figurer autrement ce qu’il perçoit et ce qu’il ressent à chaque instant de sa vie.
  • Fonction d’étayage: Soutenir le patient est une des fonctions propres à l’exercice infirmier. Il s’agit en quelques sortes d’un accompagnement à l’endroit du patient pour qu’il s’apprête à un face-à-face à la réalité et pour qu’il ait des points d’ancrage constructifs.
  • Fonction d’attention: Selon Winnicott[2], l’infirmier ou tout autre soignant doit se mettre en garde contre son besoin de maîtrise. Ce pédiatre de formation rappelle que la mère suffisamment bonne est présente. Elle laisse l’enfant investir l’espace ou le protège mais sans lui éviter les risques d’une confrontation à la réalité. Par analogie, le patient est présent, l’infirmier est présent, telle situation suffit à ménager  entre eux une aire de jeux. Le patient y fait l’expérience de sa capacité à être seul en présence de l’infirmier, et vice versa. « Etre seul ne signifie pas être solitaire mais plutôt être sur le seuil de la relation à l’autre, sans imposer sa présence à l’autre ».  En outre, l’infirmier se doit être attentionné  à la vie de l’unité de soin, une attention vigilante pour préserver cette vie communautaire.
  • Fonction d’information: ceci devient une diction : « chacun informe l’équipe, et l’équipe informe chacun ». Les échangent s’inscrivent dans une relation de réciprocité. C’est la tendance de l’infirmier en considérant la parole du patient, la parole de l’équipe et la parole de l’institution. L’infirmier doit se saisir de l’information pour mieux le saisir. L’infirmier doit aller chercher cette information auprès du médecin trop occupé ou auprès de l’assistante sociale, des autres collègues soignants, de l’institution, etc. Pour l’infirmier, rassembler l’information relève d’un parcours audacieux autant que de la transmettre.
  • Fonction de répondre: D’abord l’infirmier doit se souvenir des concepts suivants : la réponse préétablie interprète l’énoncé du cadre de soin et le rappel du cadre institutionnel, quant à la  réponse non établie, elle traduit sa spécificité, sa personnalité et se souligne par l’importance de dire « je ». C’est par rapport à cette réponse que se fait le soin
  • Fonction d’écoute: C’est la fonction la plus difficile. Ecouter c’est donner la réalité à l’autre. Ecouter le patient psychotique c’est faire l’expérience de la rencontre avec le fait d’être et avec la souffrance. Ecouter n’est pas répondre à une question. Il n’y a pas que l’oreille qui écoute. Dans le cas de l’ISP, il peut repérer deux niveaux d’écoute par rapport au patient : le premier est de l’ordre de l’entendre, d’une mise en scène du moment où l’on est interpellé dans une action. Le deuxième niveau consiste à essayer de comprendre ce que le patient veut communiquer, par exemple à travers son expression.

Par rapport aux responsabilités d’une infirmières/d’un infirmier dans une autre unité de soins, les fonctions de l’ISP ont des particularités qui devront s’acquérir  par expérience plutôt que par la théorie. Quoi qu’il en soit,  les parties théoriques priment sur le comportement de l’infirmier lorsqu’il doit affronter  lui-même la réalité au niveau de l’unité de soin. La sous-section suivante met en relief les qualificatifs des infirmiers de secteurs psychiatriques par rapport à d’autres secteurs.

 

  • L’équipe en psychiatrie : les infirmiers de secteur psychiatrique au diplôme unique 1992

 

D’emblée, il s’agit de faire un petit rappel du processus : L’Arrêté du 26 Avril 1979 augmente le temps de formation des Infirmiers de Secteur Psychiatrique de  cinq mois. En effet, il leur faut 33 mois de cours et de stages, plus les congés d’été avant d’être autorisés à passer un diplôme qui n’est pas toujours reconnu au niveau national. Un décret de 1992 met fin aux études séparées où les ISP sont mis en cadre d’extinction et doivent faire en sus trois mois de stage afin d’obtenir le diplôme unique, alors que les infirmiers dans d’autres secteurs ont l’équivalence automatiquement sans formation psychiatrique.  Les décisions de l’autorité compétente révèleront leur ignorance ainsi que leur profond malaise puisqu’ils feront des lois sur la formation des ISP tout en ignorant leur diplôme, depuis 1955 jusqu’à 1992 pour imposer la fermeture des écoles spécialisées. Par conséquent, ces décisions engagent à terme 60.000 infirmiers vers l’extinction professionnelle qui tendent à abandonner la psychiatrie et quelques 1.500.000 de patients à leur sort. A titre d’information,  la psychiatrie suit 300.000 patients par an en hospitalisation complète, 125.000 à temps partiel et un million en ambulatoire.  L’Arrêté d’octobre 1994 par Simone Veil[3], octroie sans condition le diplôme d’état infirmier à tous les ISP qui en font la demande.

 

Un extrait de la circulaire en provenance de la Direction Générale de la Santé du 21 Avril 2000, adressée aux préfets de région dont dépendent les DRASS, marque les spécificités des ISP dans le sens administratif du terme.  Une formation unique d’infirmier a été mise en place à compter de la rentrée de septembre 1992, conduisant à un diplôme d’Etat d’infirmier polyvalent qui est auparavant une formation conduisant au diplôme d’Etat infirmier et une formation conduisant au diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique.

 

Des mesures transitoires ont été prévues à l’endroit des infirmiers de secteur psychiatrique qui souhaitent obtenir le diplôme d’Etat d’infirmier par les arrêtés du 30 Mars 1992, du 14 Janvier 1993, du 11 Juillet 1994 et du 26 Octobre 1994.

 

L’arrêté du 30 Mars 1992 et celui du 11 Juillet 1994 prévoient la nécessité pour les infirmiers ISP intéressés  d’effectuer en sus trois mois de stage dans les services de soins généraux en vue d’obtenir le diplôme d’Etat infirmier. Ayant été saisi par la FNI, Le Conseil d’Etat a annulé l’arrêté du 26 octobre 1994 et a annulé également les refus d’abrogation des précédents arrêtés.

Effectivement, concernant la situation des personnes ayant obtenu le diplôme d’état infirmier ou une attestation de diplôme d’état infirmier, en application des arrêtés qui prévoient l’attribution du diplôme d’état d’infirmier aux infirmiers de secteur psychiatrique, l’extrait se poursuit : « Faisant suite à l’arrêté du conseil d’Etat du 30/12/96 précité, la question de la validité des diplômes et attestation délivrés se pose en application des textes censurés par la Haute Assemblée.  Il convient alors de rappeler que l’annulation d’un acte réglementaire illégal, selon la jurisprudence du Conseil d’Etat, est sans effet sur les actes individuels pris pour son application à condition que des actes soient créateurs de droits et qu’aucun recours gracieux ou contentieux n’ait été formé dans les délais légaux.

 

De par cette jurisprudence, les diplômes d’Etat d’ISP en application des textes censurés par le Conseil d’Etat demeurent valables et permettent à leurs titulaires de jouir de tous les droits qui y sont reliés. En ce qui concerne les attestations de diplôme d’état d’infirmier délivrées par la DRASS aux ISP, il convient de citer l’arrêt de la cour administrative d’Appel de Paris selon laquelle « il est constant que cette attestation qui n’est d’ailleurs prévue par aucun texte réglementaire, a été délivrée à la requérante dans l’attente de la délivrance du diplôme sollicité. Ainsi, cet acte a un caractère uniquement recognitif et ne saurait être regardé comme créateur de droit. Il résulte de cette jurisprudence que les attestations, quelle que soit sa date de délivrance, n’ont pas de valeur juridique ».

 

Pour mieux expliquer ce texte, il s’agit de lire l’en-tête du papier à disposition de l’intéressé : si l’on y trouve le mot Ministère, l’infirmier est en règle et a le droit d’exercer où bon lui semble, mais si l’on y trouve seulement le mot Préfecture et Région, çà veut dire que ce n’est qu’une attestation qui n’a pas de valeur juridique.

 

La section suivante est maintenant consacrée à l’explication de l’antipsychiatrie et par la suite l’institution psychiatrique afin l’on puisse détailler l’état des lieux et les conditions de professionnalisation des ISP et le rôle du cadre de santé dans l’organisation des services et des prestations de toute l’équipe « psychiatrique ».

 

 

  • L’antipsychiatrie et l’institution psychiatrique

 

D’abord, par définition,  l’institution psychiatrique et selon Le Littré, le dictionnaire de la langue française, l’institution « donne un commencement, ce qui établit et qui forme ». José Bleger[4] définit aussi l’institution ou le cadre institutionnel  comme une structure qui permet   de rassembler le patient, de le contenir. Peut-être ces définitions créent une crise de nerf à première vue, mais la suite est plus explicite.

Une institution a son propre statut juridique, et elle règle les rapports entre les soignants un cadre de travail. Puis outre sa fonction de contenance, telle  définie par José Bleger, elle permet la ré-situation des échanges intersubjectifs dans une  dimension professionnelle. En référence aux deux aspects de la fonction « contenant » dont l’une « le contenant » est ce qui est le réceptacle (autrement dit lieu où se rassemblent des personnes de provenances diverses)  des projections des angoisses des patients et l’autre « le conteneur » qui permet la transformation des représentations « toxiques » en une action concrète pour les soignants.  Egalement, l’institution sert comme un espace de transition pour les équipes et permet la mise en sens de la relation entre le soignant et le patient.

L’institution psychiatrique évolue de par les œuvres des acteurs qui travaillent au quotidien afin d’offrir un étayage adapté à chaque patient. L’équipe construit résolument l’individualité des prises en charge tout en se confrontant à des problématiques collectives  en son sein. Avant de passer à la politique propre du secteur, il est important d’observer ce qu’on entend par « antipsychiatrie » dans la sous-section subséquente.

 

  • L’antipsychiatrie

 

L’antipsychiatrie est une théorie psychiatrique. Cependant, c’est une théorie qui s’oppose à la psychiatrie classique et plutôt elle interprète la maladie mentale dans une perspective sociologique et spirituelle.

 

La conviction centrale sur laquelle les grands courants de l’antipsychiatrie convergent est que l’asile disparaisse et que les malades retrouvent tous leurs droits de citoyens dans une société susceptible de les accueillir et de prendre en compte leurs potentialités créatrices. Aussi, pour d’autres tendances,  qui sont généralement peu convaincues par les théories psychiatriques, la psychiatrie est une institution plutôt politique et/ou religieuse médicalisée mais non pas une institution médicale. Ces tendances pensent que l’institution psychiatrique ne s’attache pas à résoudre les problèmes ou les maux des patients mais plutôt les problèmes posés à la collectivité par ces patients, en utilisant des moyens contraignants comme l’internement, les mensonges, les maltraitances qui sont contraires aux principes de l’Etat de droit.

 

Pour certains, les arguments de l’antipsychiatrie est la question de la « relativité d’une personne  normale et d’une personne dite malade ou  pathologique ». Et pour d’autres,  l’objet de l’antipsychiatrie est de déclarer non valable la division « sain »/« pathologique » qui institue la notion de « norme » comme modèle ou paradigme anatomique et sanitaire alors qu’il faut considérer les variables sociale, sociétale, morale philosophique ou politique.

 

Vers les années 1960, aux USA et en Europe, l’antipsychiatrie est née de la critique et de la relégation asilaire des malades mentaux rassemblés  dans de grands hôpitaux psychiatriques à plus de 1.000 lits. Les malades risquent de rester très longtemps à l’hôpital, plus 40 ans pour certains, et toute leur vie pour d’autres.

 

Les grands courants  ont presque toujours été les pensées des praticiens comme Ronald Laing [1], Aaron Esterson [1] et David Cooper [1] en Angleterre, comme Franco Basaglia [1], Gian Franco [1] et Giavanni [1] en Italie, comme Louis Le Guillant [1], François Tosquelles [1], Lucien Bonnafé [1] en France, il ne faut pas oublier Michel Foucault [1]. L’on peut dire que dès 1950, Thomas Szasz [1][5] qui est un psychiatre américain, en publiant beaucoup d’ouvrages très critiques à l’égard de l’institution où il exerçait, soulevait ses collègues dans l’élaboration des critiques des théories et pratiques psychiatriques alors émises par les antipsychiatres.  Enfin, l’antipsychiatrie est une lutte contre l’oppression sociale que l’on presque oubliée. Mais cette théorie antipsychiatrique n’empêche pas de développer le secteur psychiatrique dans sa forme moderne. La sous section  suivante propose l’état des lieux où l’on observe la politique du secteur, l’installation des structures sur Paris, l’hospitalisation courte, la médicalisation de la psychiatrie mais on touche notamment la mobilité des soignants.

 

 

  • L’état des lieux

 

 

  • La politique de secteur

 

La politique du secteur, ou la politique de psychiatrie de secteur, d’autre l’appelle aussi la psychiatrie du secteur ou sectorisation du secteur, permet de développer la prise en charge « hors les murs » et désigne l’organisation administrative qui gère la maladie mentale et la répartition des structures de soins de santé mentale.

 

L’on peut dire que la politique du secteur est un système plus amélioré qu’un simple aménagement et représente une refonte du système de soins en psychiatrie.

 

Historiquement, l’hôpital devient, sur la base de deux décrets datés respectivement de 1960 et de 1970, et pour des raisons conceptuelles et conjoncturelles, un des éléments de l’institution psychiatrique qui inclut actuellement les structures « hors les murs » au sein des villes et plus proches de la population. La psychiatrie du secteur est donc un système en réseau ayant pour but d’éviter les malades à entrer  à l’hôpital psychiatrique pour ne plus jamais en sortir.

 

La politique du secteur a été esquissée par une circulaire du ministère français de la santé  en 1960 et  accouchée sous l’action des psychiatres désaliénalistes sous l’impulsion de Lucien Bonnafé[6]. A cette époque, on a assisté à l’apparition de traitements médicamenteux entraînant la fin programmée des grands hôpitaux psychiatriques en évitant la pérennisation  des patients au sein de ces structures.

 

En effet, la politique de sectorisation permet de rapprocher le patient de la ville et de sa famille ainsi que l’organisation de petites structures d’hospitalisation à temps plein. Ces structures se trouvent éventuellement dans les centres hospitaliers régionaux qui sont devenus nouvelles références en tant que hôpitaux de secteur en lieu et place des grands asiles psychiatrique. Ces hôpitaux de secteur  peuvent regrouper plusieurs secteurs géographiques.

 

Cette politique de secteur s’organise pour contribuer à l’amélioration  de la prise en charge des malades psychiatrique. Mais comme inconvénient,  on a soulevé des contestations par rapport au fait  d’hospitalisation d’office par exemple, comme l’isolement arbitraire après une tentative de suicide, etc. Par ailleurs, la sectorisation n’a pas été réalisée complètement telle qu’il a été stipulé dans le rapport Piel-Roelandt[7]. Les difficultés rencontrées au cours de la réalisation ont été soumises à la correction durant la période 2005/2008 dans le cadre du plan de santé.

 

  • L’installation sur Paris des structures

 

Lors des  séances du 6 Février et du 7 février 2012, le Conseil de Paris demande au Maire de Paris de faire les nécessaires d’intervenir auprès des bailleurs sociaux afin que ces derniers traitent en urgence et avec bienveillance la demande de location de 1300m² en vue de reloger le Centre Médico-Psychologique  de Goubet qui se trouve actuellement au 18-26, rue Goubet, et le CMP Rébéval, qui est actuellement au  45, rue Rébéval) ainsi que  l’hôpital de jour « La Pomme » localisé au 4, rue Charles Lauth – 75018 Paris). Le Conseil de Paris  est conscient que ces déménagements puissent  être faits progressivement et à des adresses différentes.

 

Cette demande est formulée par le Conseil de Paris pour des raisons qui se résument comme suit :

  • Le 11 ème secteur de Psychiatrie Infanto Juvénile au 19 ème Arrondissement accueille aussi beaucoup d’enfants résidents dans d’autres arrondissements environnant comme 11ème, 18me et 20ème.
  • A l’issue d’une enquête effectuée par la Mairie du 19ème Arrondissement de Paris, la santé mentale présente une problématique plus importante par rapport au problème d’alimentation, de santé dentaire, d’hygiène, d’addiction et de saturnisme (intoxication par le plomb).
  • Les activités du 11ème secteur relatives au travail de soutien de familles, de leur accompagnement vers différents réseaux sociaux : comme les écoles et les associations d’arrondissements, l’accueil d’environ 1.500 enfants qui ont besoin de soins psychiatriques et placés dans les foyers d’aide sociale à l’Enfance du 19ème Arrondissement
  • Le 11ème secteur de psychiatrie est constitué de 3 structures ambulatoires et 2 unités d’hospitalisation avec des équipes pluridisciplinaires
  • Le secteur est maintenant confronté à des problèmes de fonctionnement à cause de l’espace insuffisant des locaux alors que le nombre de patient est constamment en augmentation
  • Le budget alloué au secteur psychiatrique comme dans toutes autres structures hospitalières publiques ne permet pas d’élargir les surfaces utilisées
  • La file d’attente à cette insuffisance aurait probablement d’impact néfaste sur l’évolution de la pathologie des jeunes patients si le problème de locaux n’est pas résolu comme il le faut.

 

  • L’hospitalisation courte

 

La moyenne de séjour dans une unité ou un service d’hospitalisation de psychiatrie s’il s’agit d’une hospitalisation de courte durée est de un mois. En effet, le Service d’hospitalisation de psychiatrie adulte est une unité avec une vingtaine de lit à l’intérieur d’un hôpital général. Les patients y  accueillis sont ceux qui ont une problématique psychologique ou psychiatrique « aiguë » ou « subaiguë » nécessitant une hospitalisation courte.

 

Alors, les patients qui y sont hospitalisés montrent des problématiques relatives aux troubles d’humeur comme la dépression, le maniaco-dépression, relatives aux troubles majeurs de personnalité, aux troubles de conduites alimentaires, aux problèmes liés à l’abus d’alcool et d’autres substances, etc. Les patients sont adressés au service par leur médecin  traitant ou selon les ordonnances et les consultations préalables de psychiatres ou de psychothérapeutes ou tout autre spécialiste de l’hôpital.  Quoi qu’il en soit, l’admission dans l’unité n’est pas acceptée que sur avis  médical par un médecin de l’unité.

 

Bien que l’hospitalisation soit de courte durée, les patients bénéficient d’une prise en charge pluridisciplinaire et l’équipe soignante est formée normalement par des médecins psychiatres, des infirmiers et infirmières, des psychologues, des assistantes sociales, d’une équipe d’animation et de psychothérapie institutionnelle.

 

La prise en charge des patients tient compte des aspects biologiques qui impliqueraient notamment des prises médicamenteuses aussi bien que des aspects psycho dynamiques et aspects familiaux. Après leur traitement à l’hôpital, des propositions de suivi thérapeutique sont parfois envisagées selon l’ampleur de la problématique. En tout cas, on se réfère toujours à la Loi du 5 juillet 2011  –  article sur l’hospitalisation initiale de 72 heures.

 

 

  • La médicalisation de la psychiatrie

 

Depuis les années 1970, la psychiatrie a marqué des changements importants et surtout la situation s’est complètement dégradée avec la propagation des compagnies pharmaceutiques et les compagnies d’assurance.

Actuellement, il existe de nouveaux neuroleptiques qui sont, selon la banque de données automatisée sur les médicaments, des effets secondaires qui handicapent à vie les gens au profit des compagnies pharmaceutiques et les « psychiatres ».

Depuis l’année 2000, une nouvelle loi a été promulguée, modifiant celle de 1938, relative aux hospitalisations psychiatriques pour temporiser ce phénomène dont à titre d’exemple des internements de force sont en augmentation de 70% en 1997 par rapport à 1992.

D’autre méthodes ont été rappelées et s’avèrent en vogue  à l’exemple de l’électrochoc ou de la section des fibres du lobe de cerveau appelé lobotomie.

En effet, ces troubles mentaux et ces manifestations ne sont que des causes négatives provoquées par des préjugés de classe, de culture et d’origine visant des personnes qui ont préféré une manière dissidente pour faire face à leurs problèmes personnels et qui perçoivent et interprètent les choses d’une manière alternative.

Depuis 1907, de par la médicalisation de la psychiatrie, le « fou » est classé  parmi les malades à part entière et d’une décision politico-administrative, le gardien en psychiatrie devient professionnellement  infirmier. L’évolution de la médecine et les résultats de recherches sur les nouveaux traitements qui réduisent  manifestement les troubles  mentaux, ont incité les  remaniements des statuts des infirmiers en psychiatrie. La modification du rôle infirmier s’impose de manière à ce que, pour effectuer les soins, l’infirmier doit connaître les maladies, les différents médicaments et sans oublier la relation soignant-soigné. En effet, l’infirmier est indispensable pour la continuité du soin. Cette évolution a permis aux infirmiers de prendre des initiatives et de renoncer au rôle de simple exécutant donc de gardiennage des « patients ». L’infirmier contribue désormais aux soins avec sa participation dans la prise des initiatives et abandonner son ancien rôle purement exécutif.

La reconnaissance du statut d’infirmier en psychiatrie devient l’objet de polémiques. Sachant que la formation n’est toujours pas obligatoire, ce n’est qu’une proposition de cours facultatifs en dehors des heures de travail, mais la formation aboutit néanmoins à l’obtention d’un diplôme.

 

  • Problématique et Hypothèse

 

 

  • Problématique: « En quoi le management du cadre de santé favorise t-il la dynamique  et la cohésion  d’une équipe non homogène en psychiatrie? »

 

C’est une bonne question qui entraîne un vrai problème obligatoirement à résoudre. Dans les interviews menées auprès des cadres de santé, des médecins, des directeurs de centres hospitaliers, on a essayé de développer la définition de la dynamique de l’équipe psychiatrie et d’observer les obstacles  pour la cohésion d’une équipe hétérogène à cause, entre autres, de l’âge, de la promotion, des diplômes. Par la suite, on a discuté de la qualité exceptionnelle et de la compétence du cadre de santé.

 

 

  • Hypothèse : le management du cadre est prépondérant

 

 

L’hypothèse est ici acceptable dans la mesure où par définition, le cadre de santé est un professionnel paramédical qui est en général chargé d’assurer l’encadrement d’autres professionnels de santé. Parfois, on confie au cadre de santé, aussi bien dans un établissement privé que dans un centre public, les fonctions d’organisation des activités de soins. La prépondérance du management du cadre est à vérifier à travers les enquêtes menées auprès de certains professionnels de la santé qui travaillent de concert avec  lui.

 

 

  1. Enquête et Analyse

 

 

Une enquête s’avère nécessaire pour savoir la pratique du cadre de santé au niveau des centres d’une part et pour vérifier la pertinence des théories étalées dans la première partie ci-haut. Cette partie empirique montre la méthodologie d’enquête utilisée, les techniques d’enquête  ainsi que les résultats des enquêtes formulées sous forme de résumé. Ces résultats constituent les remarques, les critiques, les suggestions des personnes interviewées.

 

  • Méthodologie de l’Enquête

 

 

La méthodologie choisie, compte tenue du facteur temps et d’autres facteurs  qui exigent des moyens onéreux, est la méthodologie clinique. Une demande d’autorisation préalable a été adressée aux premiers responsables du centre afin de pouvoir organiser des rendez-vous avec les personnes  choisies pour être enquêtées.

 

 

  • Choix des échantillons

 

 

Une liste des personnels paramédicaux et médicaux ainsi que des responsables de l’administration hospitalière a été la base du choix de l’échantillon. Cette liste a été fournie par le responsable des ressources humaines de l’établissement. Cette liste montre les catégories professionnelles des agents de santé, leur date d’entrée au centre, leur promotion, leur classe d’âge, leur service d’affection. Sachant que le service psychiatrique est une partie de l’établissement, on a spécifiquement choisi les personnels qui y travaillent.

 

 

  • Techniques d’enquête

 

 

Un guide d’entretien standard est choisi pour atteindre et confronter les réponses des personnes interviewées composées notamment de médecins psychiatres, de cadres de santé, d’infirmier diplômés d’Etat, d’ISP. L’entretien a pris la forme d’une enquête semi-directive, l’essentiel était de mettre en exergue la compréhension mutuelle du rôle du cadre de santé et la mise en valeur de leur compétence aussi bien administrative et organisationnelle que technique de santé.

 

Dans le guide d’entretien, il y a des orientations de l’interview qui ne touchent pas directement les responsabilités du cadre de santé, mais qui ont des relations indirectes pouvant influencer la coordination des prises en charge des patients et la coordination des agents de santé de l’établissement. Certaines questions plus ou moins fermées ne sont pas exploitées, ou ne sont pas exploitables, et donc elles ne sont pas prises en compte dans les résultats des enquêtes qui font l’objet de la section suivante. Mais les informations y afférentes sont déjà affichées dans la partie théorique a copie du guide d’entretien se trouve en annexe 03 du présent mémoire. Une autre remarque est également pertinente pour la compréhension des résultats. Les résultats ci-après ne sont pas affichés par rapport à la numération des questionnaires dans le guide.

 

  • Résultats des enquêtes et Constats

 

 

  • Leurs définitions du cadre de santé en général et particulièrement en psychiatrie

 

Les personnes interviewées, dans la plupart des cas rejoignent la définition qui est déjà mentionnée supra. C’est un professionnel de santé, généralement un paramédical qui est chargé de missions d’encadrement d’autres agents de santé  dans un établissement donné.

 

On confie au cadre de santé des fonctions d’organisation et de coordination des activités de soins, de management des ressources humaines. Pour certains cadres, on leur confie aussi la gestion économique, la gestion de formation et la gestion des recherches.

 

Le cadre de santé exerce au sein d’un service ou d’une unité fonctionnelle de soins. Il est parfois entouré d’un groupe de professionnels hétérogène.

 

Parmi les réponses obtenues, le cadre de santé est chargé principalement de la mission d’organisation et d’évaluation de la bonne gestion des soins infirmiers, et ce, en rapport avec les objectifs de l’établissement ou du service ou d’un projet médical. Pour ce faire, le cadre de santé collabore  étroitement avec l’équipe de soins dont il est responsable et dont il assure l’animation sous tutelle du directeur de la structure de soins.

 

Le cadre de santé qui exerce dans une unité de soins psychiatrique est appelé gérer une équipe de soins dont les différences de motivation des agents se situent aux expériences acquises, aux promotions, aux diplômes obtenus. Avant de passer aux réponses  données par rapport à la prépondérance du management du cadre de santé vis-à-vis d’une équipe non homogène, il s’agit de mentionner les réflexions des interviewés  par rapport à la dynamique d’équipe, au management d’une équipe non homogène, à l’opinion sur la politique du secteur et à la loi sur la psychiatrie. On n’a pas oublié de mentionner la pénurie d’infirmier et ses causes

 

  • La dynamique d’équipe

La dynamique d’équipe, autrement appelé dynamique de groupe est une organisation de travail classée comme supports  utilisés pour mettre à disposition des équipes des espaces de réflexion. Ces espaces de réflexions peuvent englober les réunions d’analyse de pratique au niveau de l’unité de soins psychiatriques, ou des supervisions ou encore des synthèses. Apparemment, les temps d’échange en équipe pluridisciplinaire présentent des moments de construction de sens, et ils puissent développer les compétences notamment celles des nouveaux diplômés.

En effet, les réponses obtenues des interviews puissent être condensées et définissant que la dynamique de groupe est l’ensemble des phénomènes, des mécanismes et de processus psychique et sociologique qui émergent et se développent au sein de l’équipe pluri professionnelle de l’unité de soins psychiatriques. L’étude de la dynamique de groupe au niveau de l’unité de soins psychiatriques aurait du permettre de comprendre le rôle des meneurs de l’équipe, par exemple le cadre de santé, ou des boucs émissaires, par exemple les infirmiers nouveaux diplômés. De telles définitions, de telles réflexions, les interviewés ont eu l’occasion de sortir des idées sur la prépondérance du management du cadre de santé au niveau d’une unité de soins.

 

  • Le management d’une équipe non homogène

 

Afin de pouvoir éclaircir la situation par la suite, il est nécessaire de rapporter brièvement un cas qui s’est passé au niveau de l’unité de soins : un nouvel infirmier avait été « transféré », par l’autorité administrative, au sein de l’unité. On a profité de son caractère plus ou moins difficile à saisir pour remettre en cause, dès sa prise de service, des normes de fonctionnement de l’équipe qui n’avaient pas tardé à faire de lui le « bouc-émissaire » parfait. L’unité, déjà en souffrance, à cause des divisions et des clans entre les catégories professionnelles, voyait l’ambiance générale changer et s’améliorer. Avant son arrivée, les tensions étaient presque quotidiennes. Les membres de l’équipe soignante avaient marqué, pour un laps de temps, beaucoup plus d’entraide « spontanée » et montraient une équipe « soudée » ayant un comportement qui consistait à exclure celui qui était jugé comme « intrus ».

Il a été rappelé la révélation de  W.R. BION[8] comme quoi « Le bouc-émissaire est alors bien pratique pour cimenter la groupe sans qu’il ait besoin de s’examiner en profondeur […] L’attitude envers le bouc-émissaire est en conséquence ambivalente. On l’accable de tous les maux, mais en même temps « on l’aime bien », on le protège. » Cette situation n’a pas duré car au bout de six mois seulement, le « problème relationnel » de l’unité a réapparu, la plupart des infirmiers demandaient leur mutation. Bon nombre de ces infirmiers pensaient que le « coupable » était « le mauvais agent ». En fait, l’équipe avait matérialisé ses tensions sur cet infirmier nouvellement affecté, et le trouble général restait sous-jacent.

En effet, on a constaté une confrontation des professionnels avec la particularité de cette spécialité qu’est le soin psychiatrique. On est devant un courant de pensées différentes. Voici une équipe pluri professionnelle dans le secteur de soin qui nécessite une  remise en question de la coordination.

Avant d’afficher les obligations professionnelles et les compétences requises des cadres de santé, par rapport à cette défaillance de l’équipe,  il est important de connaître leur compréhension et/ou de leur pratique sur la politique du secteur et de la loi sur la psychiatrie.

  • Opinion sur la politique de secteur et la loi sur la psychiatrie

Au fait, de par la politique de secteur, la psychiatrie crée  un service généraliste unique permettant l’accès aux soins gratuits en ambulatoire et à l’hôpital. Il est important de rappeler que la politique du secteur crée un dispositif territorialisé en amont et en aval de l’hospitalisation. Ce dispositif permet au patient d’accéder aux soins sans passer par une hospitalisation ou/et de subir des suivis après une hospitalisation. La politique de secteur inscrit le soin psychiatrique au même titre qu’un service public dans la communauté en rapport avec les politiques sanitaires et sociales, dans un esprit de rupture avec l’internement.

Même si l’application de la politique est loin d’être satisfaisante, dans le sens où le secteur s’est évolué en restant centré sur l’hôpital, elle devait permettre de déplacer le travail thérapeutique et d’accès aux soins hors de l’hôpital et dans la continuité.

L’opinion continue à conserver le préjugé de la peur du « fou », certain résiste au changement des corps soignants surtout le corps des psychiatres. Ces résistances idéologiques et incessamment financières qui ont conduit à la mise en place de la politique tracent ses limites, mais également se retrouvent avec de nouvelles formes dans les agressions qu’elle subit de nos jours. Celles-ci sont essentiellement le résultat des nouvelles gouvernances. Par ailleurs, ces nouvelles gouvernances traitent les actes de soin dans une perspective marchande et ses dispositifs comme un management d’entreprise. En effet, les critères ne répondent  plus prioritairement sur les contenus subjectifs et sociaux du soin mais plutôt sur la rentabilité financière, contrairement à la dimension de solidarité fondatrice et de protection sociale des services publics.

 

Le projet de loi sur la psychiatrie  prévoit d’introduire le soin obligatoire à domicile et des lieux d’accueils hospitaliers de 72 heures. Ce projet est fondé sur la rétention sous contrainte et se complète aux lois de rétention de sûreté et contre la rechute dans une idéologie de criminalisation des comportements liés à la souffrance psychique.

 

  • Quelques remarques sur le travail en équipe

 

Il est important de rappeler les intentions de « travailler en équipe » au niveau de l’unité de soins. Il a été discuté que travailler en équipe devrait être défini comme un principe de développement d’un sentiment d’appartenance et de promotion de la vie permettant au patient de s’ouvrir aux formes signifiantes de la vie. En effet, la plupart des personnes interviewées reconnaissent qu’une des bases de la profession d’infirmier en psychiatrie est la non-interruption des soins assurés à travers une présence indistincte qui doit cependant être une vraie présence thérapeutique. C’est aussi le fait d’accepter d’être un des éléments du soin relationnel qui soit le fondement du soin en psychiatrie laissant de côté tout sentiment de « toute-puissance » et faire en sorte de tenir la cohérence du cadre de l’action de tous les soignants avec leur spécialité médicale, psychologique, etc. Cette posture particulière et la probabilité que les soignants ne peuvent pas être présents vingt quatre heures sur vingt quatre impliquent la résolution de ce paradoxe, puisque la non-interruption de la présence du soignant est assurée par le relais avec un autre soignant. La relation thérapeutique se fait donc dans ou en référence au groupe soignant.

 

L’idéal au niveau de l’unité de soins psychiatrique est l’existence de plusieurs éléments qui paraissent faciliter la créativité groupale. L’on peut mentionner à cet effet : (i) tout le monde fonctionne et intervient pour tout le monde ; (ii) Il existe un jeu dans le positionnement des membres de l’équipe, permettant à tout un chacun d’être en accord ou en désaccord avec l’équipe et (iii) il doit y avoir une mixité dans l’équipe de manière à favoriser et à stimuler les représentations.

Cette créativité groupale est basée sur la relève,  les transmissions formelles et informelles, l’émotion de chaque infirmier et de la circulation de ses sentiments. Cette créativité groupale permettrait de rassembler les informations autour de l’expression de la souffrance ou de la jouissance du patient.

Les interlocuteurs reconnaissent que la psychiatrie ne peut se réduire tout simplement à un cadre d’accompagnement à savoir entre autres l’expertise des troubles individuels, la gestion des traumatismes psychologiques, les réponses médicamenteuses et psychologiques dont les évaluations sont justifiées par des critères de distribution (nombre de pôles d’activités, ratios de soignants, protocoles de soin et d’organisation de travail).

 

On essaie de mettre en avant les expériences  réelles des pratiques soignantes relationnelles comme fondement de l’unité de soins de qualité. On réclame néanmoins des budgets adaptés à ces besoins de psychiatrie et la défense du concept généraliste de prévention qui ne peut être réduit à la notion de gestion des risques.

On met en avant la défense et la sécurité des patients et non l’utilisation du psychiatre ou du cadre de santé comme agent de contrôle social et d’ordre public.

Ces idées de réorganisation sont mises en exergue de manière à éradiquer les divisions et le manque de cohésion. Il est important de confirmer que le manque de cohésion remet en question les prises en charge des patients. En outre, la pénurie des infirmiers diplômés d’Etat et non moins les ISP aggrave la situation.

  • Pénurie d’Infirmiers Diplômé d’Etat

 

  • Manque d’attractivité du secteur de soin psychiatrique

Le manque d’attractivité du secteur s’explique généralement par le manque de reconnaissance de la valeur professionnelle et des compétences déployées, des difficultés, des attentes de la part de la hiérarchie et de l’administration.

En effet, il y a cette image peu attirante du métier d’infirmier, notamment le métier d’infirmier de secteurs psychiatrique auprès des jeunes, peut-être à cause des contraintes horaires et spatiales, et peut-être aussi à cause des rémunérations. On parle aussi des conditions de travail pénibles qui incitent au départ précoce, et en amont déjà il y a la pratique répétitive des quotas aux concours d’entrée et un allongement des durées de formation à plus de 36 mois sans qu’il y ait l’équivalence de Bac+3. Il y a surtout une quasi-absence de perspectives professionnelles et d’évolution de carrière alourdie par le durcissement de la législation à l’endroit des infirmiers.

Effectivement, les attentes de l’administration et celles des infirmières divergent sur plusieurs points de vue. Les dirigeants font en sorte de maîtriser le flot de dépenses en essayant de rationnaliser les pratiques infirmières par des « réorganisations » structurelles. Les divers soins techniques prennent un temps certain mais sachant que le soin ne se limite pas au seul geste technique, le temps est à peu près quantifiable, la prise en charge du patient dans sa globalité demande un certain temps peu quantifiable, tel cas explique le différentiel en terme effectif. Le manque de reconnaissance des dirigeants par rapport aux compétences et aux implications déployées, les 35 heures de travail par semaine, les conditions de travail pénibles, la probabilité relativement faible d’évolution de carrière alors que la formation doit se prolonger tout au long de la vie à cause de l’émergence de nouvelles technologies, révèlent les causes du manque d’attractivité du secteur, et par voie de conséquence la pénurie d’IDE en général et d’ISP en particulier.

  • Constatation de la Politique de santé mentale  en matière d’IDE

 

Un cadre de santé en psychiatrie a mentionné quelques points très intéressants, et  collationnés avec les réponses obtenues des autres personnes interviewées, les déclarations se résument comme suite :

 

Une personne en bonne santé mentale est une personne en bonne santé tout court qui jouit d’une harmonie dans ses quotidiennes. Ce cadre a fait une proposition  de dissocier la santé mentale de la psychiatrie.

 

Selon l’interlocuteur, les facteurs de mauvaise santé mentale sont la misère affective, le rythme et les conditions de travail, y compris les soignants en unité psychiatrique. Mais d’autres facteurs comme les soucis financiers, la déstructuration de l’individu, le manque d’éducation qui permet à l’individu de s’enrichir spirituellement, l’environnement, etc. sont aussi des sources des problèmes et responsables de mauvaise santé mentale. Mais spécifiquement dans le domaine médical, il y a aussi la mauvaise formation des médecins généralistes qui ordonnent trop souvent  une réponse chimique à la souffrance. Une personne est donc considérée non plus en bonne santé mentale lorsqu’elle a des troubles tels qu’elle doit se faire aider.

 

Spécifiquement à la profession de psychiatrie, les problèmes résident dans le fait que ce ne sont plus les psychiatres qui pilotent la psychiatrie mais plutôt les administratifs. On n’appelle plus les patients qui fréquentent l’unité de soin de patients ni de malades mentaux mais des « clients ». On donne à ces « clients » un hôpital « aux normes » mais vide de sens. Tel cas de figure est un des premiers facteurs de souffrance dans la profession. L’appropriation de l’administration qui gère la pénurie de personnel, le départ progressif d’un certain nombre de psychiatres. Il y a autant une perte d’identité des infirmiers du secteur psychiatrique (ISP) qui n’ont plus la formation qu’autrefois où il y avait un diplôme spécifique acquis dans les écoles  des hôpitaux. Actuellement, les jeunes diplômés sont affectés dans les services, après leurs stages à partir d’un tronc commun et d’un diplôme unique. Puis il y a les conditions de travail étant donné la charge émotionnelle dans cette profession qui est phénoménal.

 

Les infirmiers sont confrontés à la souffrance psychique et à la violence en voyant des personnes de plus en plus jeunes qui viennent au centre pour demander de l’aide, pour se faire soigner. Si dans les soins « généraux » face à la souffrance physique, il existe l’acte infirmier, c’est à dire de l’acte technique au sens professionnel du terme, mais la relation est une autre chose, c’est spécifique le fait d’accepter le temps de l’autre, et sa souffrance existentielle. En résumé, les malades et les soignants c’est la rencontre de contraintes. Il faut établir un programme de soin pour un malade dès le moment où on l’accueille, il faut l’accompagner et l’aider à sortir de l’hôpital débarrassé de sa maladie sinon on risque la psychiatrie explosée.

 

Bien que les équipes soient très conscientes et très professionnelles, les infirmiers ont moins d’autonomie pour oser des soins.  Etre infirmier ou cadre de santé  dans une unité de soins psychiatrique est d’exercer un métier usant, fatiguant physiquement avec des heures de travail irrégulières, pas de week-ends normaux. Et avec  l’insuffisance en nombre actuellement, il est très dur de passer trente cinq heures. L’administration étatique  est le pire des employeurs, les équipes sont fatiguées. En plus, la relation avec les psychiatres devient de plus en plus difficile, on a l’impression que la parole de l’infirmier n’est plus du tout prise en compte.

 

En étant dans le secteur,  on constate du stress, des dépressions, du « burn out », le découragement et une perte d’identité professionnelle au niveau des co-équipiers, par conséquent, les tensions sont fréquentes.

 

On reconnaît que la mission du métier infirmier est en priorité d’aider les gens, mais on est trop sollicité. Outre le changement fréquent des horaires et des jours de repos, il faut couvrir systématiquement de sept heures à vingt et une heures avec un quota de six infirmiers pour vingt patients. Il se trouve que les infirmiers manifestent leur lassitude par de l’absentéisme et par la qualité de travail. On constate aussi les modifications de comportement.

  • Le défi du cadre de santé pour mieux manager l’équipe hétérogène

 

Pour le cadre de santé, le défi est de fédérer un e équipe autour de projet commun et de permettre à l’équipe d’appréhender le changement, d’autant plus lorsque les soignants n’ont pas tous les mêmes motivations, les mêmes valeurs professionnelles, entre autres, la formation différente.

Les cadres de santé  démontraient  un constat commun à propos de la transmission des savoirs. Cette transmission devrait se faire de façon naturelle des anciens vers les nouveaux, mais elle apparaissait  de plus en plus difficile. Les cadres de santé sont en effet convaincus que l’on est devant un paysage démographique avec une population de professionnels en majorité jeune qui compose les unités de soins psychiatrique.

Les cadres de santé se proposent de suivre l’évolution de l’hôpital et de composer avec les nouvelles données. La nouvelle dimension est un atout qui va les permettre d’accompagner la réflexion des équipes et de ne pas tendre vers une chosification de la pratique soignante. En outre, le centre d’intérêt du métier est un élément capital qui doit permettre au cadre de santé de mener, en équipe, une réflexion sur le sens du soin.

Les cadres de santé doivent se placer au sein de l’institution comme garant du cadre institutionnel. Considérés comme des personnes ressources de coordination pour les équipes soignantes, pour les patients et leurs familles, ils doivent travailler également en étroite collaboration avec le médecin et aussi bien avec l’équipe administrative. En plus des nombreuses facettes de la fonction cadre, les cadres de santé doivent utiliser l’institution comme un outil de travail pour favoriser la réflexion des équipes

  • Au regard de ces constats nous pouvons dire que : le cadre de santé en psychiatrie est confronté à la gestion d’équipe hétérogène aux cultures de soin et professionnelle différentes

 

D’abord si l’on considère le cadre institutionnel comme résultante de la réflexion de l’équipe des soins et des nécessités institutionnelles générales, on situe les contradictions quant au soin et l’on accentue l’idée que le soin est une culture de paradoxe. Quand l’équipe est sous tension, sa capacité à conserver un cadre institutionnel est remise en question. Cela est annoté  par une augmentation de la référence à la loi, une rigidité des positionnements qui entérine la pesanteur du cadre institutionnel. La relation avec les patients s’appauvrit, le recours hiérarchique se généralise.  Pour sortir de cette convulsion conflictuelle, l’équipe doit être capable de développer certaine qualité d’ambiance relationnelle. Ainsi, il est indispensable d’avoir un sentiment d’appartenance au groupe et chaque agent doit posséder : (i) une contribution des valeurs soignantes communes ; (ii) une qualité d’ambiance regagnée par le détachement et la distance, l’instauration d’une croyance humaine et dans les valeurs de l’humanité, se référant à F. Tosquelles « sans la reconnaissance de la valeur humaine, c’est l’homme même qui disparaît » ; et (iii) une répartition fonctionnelle et hiérarchique permettant une souplesse individuelle de chaque agent, une tolérance vis-à-vis du cadre institutionnel.

 

C’est de cette manière que l’infirmier, quel que soit son diplôme, quelle que soit son ancienneté et l’équipe  peuvent entretenir du jeu dans l’unité de soins, jeu où la réflexion porte sur les représentations et non sur le passage à l’acte contre le cadre institutionnel. Si l’on analyse en profondeur  le cadre institutionnel, il est plus compréhensible si l’on étudie le cas du service fermé. Le Service fermé dans un sens paradoxal où sa mission est une fonction d’ouverture à la vie psychique. Le caractère fermé permet un espace de représentation démontrant un dedans et un dehors, un intérieur et un extérieur, une frontière aux limites desquels se structure le soin infirmier.

 

Cet espace est l’objet d’un assortiment infini de représentations. Chaque représentation est reprise, travaillée et continue à réinterroger le cadre posé, la prescription médicale. L’objectif étant d’éviter l’obstacle de l’agir, d’éviter la rigueur extrême dans la règle du protocole de soins, il convient de ménager un espace de parole où l’infirmier se permet une autorisation, par le cadre institutionnel, à revenir sur les éléments de celui-ci.

 

Sans cet espace de concertation, sans une certaine souplesse où ce qui est intéressant  est bien plus la représentation du soin que le soin lui-même, l’infirmier se désigne à la fureur thérapeutique et éviterait une relation de sujet à sujet. C’est la capacité de soin qui est remise en question lorsque la compétence du soignant est mise à mal par un cadre institutionnel figé et sans ouverture.

 

Le cadre de santé, en sa qualité d’intermédiaire et de coordonnateur est obligé de se ployer sur  la réalité au niveau de l’unité de soin. Il doit adopter ses approches de manière à ce que les membres de l’équipe reconnaissent leur fonction respective et respectent la déontologie du métier. Ayant reçu une formation spécifique afin d’assumer un tel cas de figure, le cadre de santé est appelé à transmettre le savoir avec sérénité.

 

  • Le management du cadre de santé dans la dynamique d’une équipe infirmière non homogène en psychiatrie

 

L’hôpital  est en perpétuelle changement. Le cadre de santé est conscient  de l’existence d’une démarche qualité qui consiste à faire un état des lieux, rapporter tout ce qu’on fait, comment on le fait, à remettre en question les actes. On appelle ce principe « obligation d’accréditation ». Cette obligation risque d’user les équipes parce qu’elle demande un énorme travail. La base de la méthodologie est proposée par l’administration. Au fait, c’est une obligation de remettre en question les fonctionnements, les habitudes. La mentalité doit changer. Pour ce faire, la cadre de santé agit en tant que coordonateur. On donne la parole aux équipes et on fait en sorte que la souffrance  puisse s’exprimer.   On organise des réunions sans hiérarchie où les choses peuvent être dites et permettent d’observer quelles petites améliorations va-t-on apporter et résoudre par la suite une série de petits problèmes qui risquent de devenir des gros problèmes. Ces réunions servent à faire remonter l’information surtout pour savoir qui fait quoi.

 

Le cadre de santé assume le devoir de rappeler à chaque instant  que travailler le soin infirmier, c’est travailler avec  le doute et composer avec l’émergence  de paradoxes qui complexifient l’approche soignante, tout en soulignant sa vitalité.  Le cadre de santé conscientise que penser le soin infirmier, c’est concourir à l’émergence et la maintenance de la vie psychique de l’autre, c’est penser la relation à l’autre.

 

Le cadre de santé rappelle que définir le soin infirmier c’est œuvrer au « rassemblement de petits détails qui participent  d’une équation psychothérapique généralisée, au sens large du terme » et que distinguer le soin infirmier  c’est travailler avec la diversité des fonctions à une cohérence convenable dans sa démarche.

 

Le cadre de santé  transmet qu’élaborer le soin infirmier c’est participer de cette tentative de mise en mots, mise en tension par l’expérience, qui constitue le sédiment d’un savoir infirmier et qui ouvre immanquablement sur un non-savoir et que parler le soin infirmier c’est accepter de se soumettre au regard des collègues, au regard de l’autre.

 

Le cadre de santé ne manque pas de réitérer que concourir au soin infirmier c’est contribuer à l’instauration d’une impulsion dialectique qui tente de dépasser la subdivision entre la pensée et le faire, et que conclure sur le soin infirmier c’est penser une pratique pour ne pas pratiquer qu’une pensée en espérant que notre travail fasse partager une expérience et puis c’est faire état de la vulnérabilité et de sa nécessaire perception pour qu’un soin soit possible, au-delà d’une simple addition de connaissances.

 

 

 

CONCLUSION

 

 

La psychiatrie est contente d’elle-même. La psychiatrie a balayé l’antipsychiatrie et a absorbé la psychanalyse. La psychiatrie se distingue en territoire connu, en terrain sûr avec l’exclusivité  de la santé mentale et l’espoir d’en trouver l’origine biologique et la réponse pharmacologique. La psychiatrie est même dynamique et entreprenante et elle condamne obstinément les détournements de son art à des fins politiques, ceux du moins qui se pratiquent ailleurs.

En se posant la question : « En quoi le management du cadre de santé favorise t-il la dynamique  et la cohésion  d’une équipe non homogène en psychiatrie? », on est amené à observer et analyser les parts  de responsabilité du cadre de santé pour maximiser les résultats des interventions des équipes de soins en psychiatrie. Sachant que le cadre de santé en psychiatrie est fédérateur et facilitateur de parole, il doit permettre la création d’une identité ou valeur professionnelle commune.

L’originalité des projets thérapeutiques, ainsi que les besoins spécifiques en soins psychiatrique exprimés nécessitant une équipe soignante pluri-professionnelle. La coordination et l’organisation de la multiplicité des actions à entreprendre nécessitent la présence d’un cadre de santé responsable de l’animation, de la gestion des structures et des personnels. A rappeler que le guide de planification  définit les principales caractéristiques des structures psychiatriques  de façon à mettre en relief (i) la référence réglementaire ; (ii) la vocation ; (iii) le type de fonctionnement ; et (ii) l’identification du travail infirmier présenté selon ses aspects les plus significatifs.

La qualité du cadre de santé ne réside pas non seulement à ses acquis de formation mais surtout à ses expériences de coordination, d’écoute et surtout relationnelle. La divergence des motivations des équipes de soins est le premier souci du cadre de santé. L’application du principe « d’obligation  d’accréditation » n’est pas systématique et non plus facile à gérer. Coordonner des réunions sans hiérarchie a été reconnue le plus rentable si le cadre de santé aimerait faire participer sans ambigüité et sans réserve tous les agents qui se sentent fatigués et victimes de l’administratif.

ANNEXE 01

 

MINI BIOGRAPHIE DES AUTEURS CITES DANS CET ECRIT

 

Johann Christian Reil (1759-1813) fut un médecin, anatomiste, physiologiste et psychiatre allemand. Il fut professeur de thérapeutique et directeur de la clinique à l’Université de Halle, président du conseil des mines, professeur de médecine à l’Université de Berlin, et directeur général des hôpitaux créés après la bataille de Leipzig.

 

Jean Pierre Esquirol est un médecin aliéniste. Esquirol est désormais un quartier de l’hyper centre de Toulouse. La place a été nommée « Esquirol » en 1893, en hommage du médecin aliéniste dont la maison natale se situait à proximité

 

Henry Ey, né le 10 août 1900 à Banyuls-dels-Aspres et mort le 8 novembre 1977 à Banyuls-dels-Aspres, est un psychiatre français, connu pour avoir sorti la psychiatrie de son organisation statique en affirmant le primat de la hiérarchie des fonctions sur l’organisation. Il fonde ainsi la psychiatrie dynamique. La synthèse théorique d’Henri Ey constitue l’approche organo-dynamique (1936) qui formera toute une génération de la psychiatrie française.

 

Ernest-Charles Lasègue, né le 5 septembre 1816 à Paris et mort le 20 mars 1883 dans la même ville est un médecin français. Médecin des Hôpitaux de Paris, il a marqué de son empreinte la psychiatrie française. Si Lasègue s’intéressa à des aspects variés de la médecine, il considérait la physiologie et la psychiatrie comme complémentaires l’une de l’autre, et portait un intérêt particulier aux troubles psychosomatiques.

 

Wilhelm Griesinger, né le 29 juillet 1817 à Stuttgart, décédé le 26 octobre 1868 à Berlin, était un interniste et psychiatre allemand. Il fut l’élève de Johann Lukas Schönlein à l’université de Zurich et du physiologiste François Magendie à Paris. En 1859 Griesinger devient directeur d’une institution pour enfants handicapés mentaux dans la petite ville de Maria berg. En 1860 il est le principal promoteur de la création de l’Hôpital psychiatrique du Burghölzli à Zurich. L’hôpital Wilhelm Griesinger de Berlin porte aujourd’hui son nom.

 

Emil Kraepelin (né en 1856 à Neustrelitz, en Allemagne – mort en 1926) est un psychiatre allemand considéré comme le fondateur de la psychiatrie scientifique moderne. Élève de Bernhard von Gudden et de Wilhelm Wundt, fondateur de la psychologie expérimentale, Kraepelin s’est efforcé, tout au long de sa carrière, de créer une classification des maladies mentales fondée sur des critères cliniques objectifs. Après avoir été professeur de psychiatrie à l’université de Dorpat, en Estonie, jusqu’en 1890, il s’établit comme psychiatre à Munich.

WINNICOTT : Né en Angleterre, à Plymouth en 1896, il meurt à Londres en 1971, son œuvre est centrée sur la nécessité, pour le développement, d’un environnement « suffisamment bon ». Faute de cela, l’enfant se construira une personnalité d’emprunt. Pédiatre, WINNICOTT se mit secondairement à la psychanalyse. Sa méthode est une psychanalyse remodelée, avec communication directe (jeu, mot, geste) ou indirecte en discutant avec la mère en présence de l’enfant. WINNICOTT adapte le cadre selon la personnalité du patient

Philippe Pinel (20 avril 1745 à Jonquières (Tarn) – 25 octobre 1826 à Paris) est un aliéniste français. Il fut pour l’abolition des chaînes qui liaient les malades mentaux et, plus généralement, pour l’humanisation de leur traitement. Il travailla notamment à l’hôpital Bicêtre. On lui doit la première classification des maladies mentales. Il a exercé une grande influence sur la psychiatrie et le traitement des aliénés en Europe et aux États-Unis

 

Ronald David Laing (7 octobre 1927 – 23 août 1989) fait partie du mouvement antipsychiatrique en Grande Bretagne avec David Cooper et Aaron Esterson. Il écrit entre autres avec Esterson A. le livre : L’Équilibre mental, la folie et la famille. Il condamne la pratique de la psychiatrie dans ses formes institutionnelles.

Aaron Esterson (23 septembre 1923 – 15 avril 1999) était un psychiatre britannique en activité à Glasgow. Il fut l’un des fondateurs, avec Ronald Laing, de la Philadelphia Association qui a pour but de créer des lieux d’accueils pour des patients considérés comme schizophrènes. Trois lieux seront ouverts. Le plus célèbre est le Kingsley Hall qui a fonctionné pendant cinq ans. Le travail effectué dans cet établissement est relaté par Mary Barnes dans son ouvrage Un voyage à travers la folie

David Cooper (1931-1986) a été l’inventeur du mot “antipsychiatrie” (mot attesté pour la première fois dans son premier ouvrage Psychiatrie et Antipsychiatrie, 1967) et fondateur du courant de pensée du même nom avec Ronald Laing. Né au Cap (Afrique du Sud), David Cooper fait ses études de psychiatrie à Londres après s’être tourné vers la musique. Diplômé en 1955, il exerce dans un établissement réservé aux Noirs à Londres. En 1962, il ouvre le pavillon 21 dans un hôpital psychiatrique londonien où il va mettre en pratique ses théories antipsychiatriques

BASAGLIA FRANCO (1924-1980) : Psychiatre et militant marxiste, Franco Basaglia s’est engagé en de multiples domaines et a suscité des controverses variées. Né à Venise, il se tourna vers la psychiatrie en 1958, après des études de médecine puis une spécialisation en neurologie, qu’il avait achevée en 1952. C’est en 1961 que débuta l’expérience de Gorizia, l’hôpital psychiatrique proche de Trieste auquel il a attaché son nom

Gianfranco Fini, né le 3 janvier 1952 à Bologne, est un homme politique italien. Ancien président du parti néo-fasciste italien MSI, puis fondateur du parti de l’Alliance nationale, Gianfranco Fini a occupé les fonctions de vice-président du Conseil des ministres de 2001 à 2006 et de ministre des Affaires étrangères de 2004 à 2006, dans les gouvernement Berlusconi II et III. Il étudia à l’université de Rome « La Sapienza » dont il ressortit diplômé en psychologie. Il est également journaliste de profession.

Louis Le Guillant, né le 26 février 1900 à Lorient, suivit des études de médecine et de sciences naturelles à Rennes. D’abord externe des hôpitaux de Paris, il devient interne des hôpitaux psychiatriques de la Seine en 1926 puis médecin des hôpitaux psychiatrique en 1931. De 1932 à 1944, il est le médecin-directeur de l’hôpital psychiatrique de la Charité-sur-Loire (Nièvre).

 

Paul-Michel Foucault, né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris, est un philosophe français. L’adjectif s’y rapportant est foucaldien. Il fut, entre 1970 et 1984, titulaire d’une chaire au Collège de France à laquelle il donna pour titre “Histoire des systèmes de pensée”.

 

JeanPierre Martin est psychiatre de service public, chef de service d’un secteur du centre de Paris, membre de l’Union Syndicale de la Psychiatrie.

 

ANNEXE 02

 

GUIDE D’ENTRETIEN

A administrer auprès des Cadres de Santé, Médecins,

Responsables administratifs d’hôpitaux, ISP

  1. Pouvez-vous décrire brièvement ce qu’on entend par cadre institutionnel ? et son utilisation ?
  2. Pouvez-vous définir avec précision la position, puis les rôles et responsabilités du cadre de santé vis-à-vis de l’équipe soignante, vis-à-vis des patients et de leurs familles ?
  3. Selon vous, quelle est l’importance de la dynamique de groupe au regard du cadre de santé ?
  4. Que pensez-vous de l’évolution des institutions psychiatriques d’aujourd’hui ?
  5. Pouvez-vous nous partager vos expériences en matière de mouvements antipsychiatriques ?
  6. Pouvez-vous nous citer et expliquer le mauvais côté de la psychiatrie institutionnel ? entre autres certaines méthodes ?
  7. Quelle est votre position individuelle par rapport à cette réalité ?
  8. En quoi le management du cadre de santé est-il indispensable et d’importance majeur à la dynamique et à la cohésion d’une équipe non homogène, en psychiatrie ?
  9. Croyez-vous que la mise en place d’une discipline entre les co-équipiers pourrait résoudre le problème d’hétérogénéité des professionnels ?
  10. Qu’est ce que vous pouvez nous enseigner sur la politique du secteur ?
  11. Que pensez-vous de la loi sur la psychiatrie ?
  12. Quels sont les rôles et les responsabilités du cadre de santé s’il doit maximiser les réponses au niveau des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et par rapport à la loi Bachelot ou HPST ?
  13. Pouvez-vous nous décrire brièvement ce que c’est la politique de la peur ?
  14. Avez-vous d’autres choses à ajouter sur le rôle du cadre de santé pour mieux organiser l’équipe pluridisciplinaire et/ou hétérogène dont vous êtes l’un des responsables ?

Merci de votre bonne volonté  et de vos précieuses informations

 

ANNEXE 03

 


Les références réglementaires

Auprès d’un service/unité d’hospitalisation

 

  • Circulaire du 15 mars 1960.
  • Annexe XXIII du décret n°56-284 du 9 mars 1956 complété par le décret n°66-514 du 6 juillet 1966.
  • Loi du 31 décembre 1970 modifiée portant réforme hospitalière.
  • Loi n°81-82 du 2 février 1981 (art. 352-2 du code de la santé publique).
  • Décret du 14 mars 1986 relatif à la lutte contre les maladies mentales et à l’organisation de la sectorisation psychiatrique.
  • Arrêté du 14 mars 1986 relatif aux équipements et services de lutte contre les maladies mentales.
  • Circulaire du 14 mars 1990 (J.O. du 3 avril 1990) relative aux orientations de la politique de santé mentale.
  • Loi n°90-527 du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation (J.O. du 30 juin 1990).

Source :  http://psychiatriinfirmiere.free.fr/

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Bernard de Fréminville, La raison du plus fort : Traiter ou maltraiter les fous ?, Paris, éditions du Seuil, coll. « Combats » (no 42), mars 1977, 189 p. (ISBN 2020045885).

BION W.R. in CAUVIN P., La cohésion des équipes, Op. Cit., p 65.

BONE P. Maintenir une réflexion vivante sur les soins apportés aux patients chroniques hospitalisés en psychiatrie adulte. Perspective soignante, 2007, n°30, pp 94 -115.

CHAVAROCHE P. Les réunions cliniques. Soins psychiatrie, 1998, n°198, pp 19-24

COUDRAY M.A. Le cadre soignant en éveil. Paris, Seli Arslan, 2004.

David Cooper, Psychiatrie et antipsychiatrie, Seuil, 1978

FUSTIER P. Le travail d’équipe en institution. Paris, Dunod, 2004.

Giuseppe Bucalo, Dictionnaire antipsychiatrique, 1997 (extraits)

Henri Ey:

J.D Guelfi, F. Rouillon : Manuel de Psychiatrie, Ed. : Masson, 2007, ISBN 2-294-02107-X

Jacques Postel & Claude Quetel (sous la dir.), Nouvelle histoire de la psychiatrie, Paris, Dunod, 2002, 647p.

Jacques Postel : « Dictionnaire de la psychiatrie et de psychopathologie clinique », Larousse, 2006, ISBN 2-03-575203-5 (récent, très clair et complet)

Jacques Postel, David F. Allen : « Textes de base: La Psychiatrie. » Ed.: Larousse, 2006, ISBN 2-03-741012-3

Jeanson F. (sous la dir.) : « Quelle formation pour quelle psychiatrie ? », Erès, 2004, ISBN 2-7492-0362-7

Louis Le Guillant, Quelle psychiatrie pour notre temps ?, Erès, 1984

Lucien Bonnafé, Dans cette nuit peuplée, Éditions sociales, 1977

Lucien Bonnafé, Psychiatrie populaire, par qui ? Pour quoi ?, Éditions du Scarabée, 1981

Lucien Israël (psychiatre) : « Initiation à la psychiatrie », Éditions Masson ; 2003, ISBN 2-294-01403-0

Ludwig Fineltain (neuropsychiatre) : « Glossaire psychiatrique », Editions Frison-Roche; 2000, ISBN 2-87671-337-3

Marcel Gauchet : « Le sujet de la folie. Naissance de la psychiatrie », précédé « De Philippe Pinel à Freud« , Calamann-Lévy

MUCCHIELLI R., La dynamique des groupes, ESF Editions, Paris, 14ème édition, 1995

 

 

[1] Un mécanisme de défense est un processus de défense élaboré par le Moi sous la pression du Surmoi et de la réalité extérieure, et permettant de lutter contre l’angoisse. Il en existe plusieurs. Ça, Moi et Surmoi sont des instances psychiques.

 

[2] WINNICOTT : Né en Angleterre, à Plymouth en 1896, il meurt à Londres en 1971, son œuvre est centrée sur la nécessité, pour le développement, d’un environnement « suffisamment bon ». Faute de cela, l’enfant se construira une personnalité d’emprunt. Pédiatre, WINNICOTT se mit secondairement à la psychanalyse. Sa méthode est une psychanalyse remodelée, avec communication directe (jeu, mot, geste) ou indirecte en discutant avec la mère en présence de l’enfant. WINNICOTT adapte le cadre selon la personnalité du patient.

 

 

[3] Simone Veil, née Simone Jacob le 13 juillet 1927 à Nice (Alpes-Maritimes), est une femme politique française. Rescapée de la Shoah, elle entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire jusqu’à sa nomination comme ministre de la Santé, en mai 1974. De 1979 à 1982, elle est la première femme à présider le Parlement européen élu au suffrage universel. Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, elle siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007.

 

[4] José Bleger (né en 1923 – mort en 1972) est un psychiatre et psychanalyste argentin. Il est l’un des auteurs les plus originaux de l’école argentine. Son ouvrage majeur mais épuisé en français est Symbiose et ambiguïté. Il s’agit de réflexions sur le cadre, les groupes, les institutions, les psychoses, les addictions, inépuisables source d’inspiration pour la clinique et la théorie. Un de ses apports le plus précieux est sa conception de la symbiose (psychanalyse), de ce qu’il appelle le noyau agglutin

 

[5] [1] : Voir la mini biographie de quelques  auteurs cités dans cet écrit en Annexe 01

[6] Lucien Bonnafé (15 octobre 1912 – 14 mars 2003) est un psychiatre désaliéniste français qui a élaboré et mis en place la politique de secteur psychiatrique. La sectorisation des soins psychiatriques consiste à prendre en charge le malade dans l’aire géographique proche de son domicile

 

[7] Le rapport Piel-Roeland est un rapport de mission ministériel français publié en juillet 2001, réalisé par les Docteurs Eric Piel et Jean-Luc Roeland intitulé De la psychiatrie vers la santé mentale. Il a été commandé par le ministre de l’emploi et de la Solidarité de l’époque, Martine Aubry puis poursuivi par Élisabeth Guigou, ainsi que la secrétaire d’État à la santé et aux handicapés, Dominique Gillot, et confirmé par le Docteur Bernard Kouchner alors ministre délégué à la santé afin d’établir un état des lieux de la santé mentale en France.

[8] Wilfred Ruprecht Bion (1897–1979) est un psychanalyste britannique qui s’est intéressé à la psychose. Il a également été un pionnier de la psychothérapie de groupe et de la psychanalyse groupale.

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