Le rôle du directeur d’EHPAD en milieu rural isolé : Enjeux et implications pour le développement social local
Première partie : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE.. 5
A/ Le milieu rural isolé : lieu de l’intervention. 5
1.1/ Délimitation du monde rural 5
1.2/Caractéristiques du monde rural dans le temps. 8
1.3/ Situation actuelle des milieux ruraux en France. 10
1/ Cadre théorique déterminant le DSL.. 19
1.1/ Origine et définition. 19
1.2/ Les politiques sociales et l’approche de la CAF. 21
1.3/ Le processus d’intervention. 22
1.4/ Les objectifs du DSL : à la recherche d’une « participation-implication ». 23
2/ Le DSL en milieu rural: un contexte spécifique. 24
2.1/ Les habitants du territoire, leur première richesse. 24
2.2/ La pratique de la citoyenneté en milieu très rural 24
2.3/ L’intercommunalité : une échelle idéale, une réalité complexe. 25
2.4/ De nouvelles priorités : service aux personnes, habitat, santé publique et 25
C/ Cadre législatif et structural de l’EHPAD.. 26
1/ Cadre législatif et règlementaire des EHPAD.. 26
1.1/ Rappel historique et loi du 30 juin 1975. 26
1.2/ Démarche qualité et loi de 1999. 27
1.3/ La convention tripartite et le projet d’établissement 28
1.4/ Les instances démocratiques et décisionnelles, les acteurs et les domaines. 29
d’action : les organes décisionnels (CA et directeur), les instances consultatives. 29
(comités, commissions, CVS) 29
2/ La place des EHPAD en milieu rural dans le DSL – une mission de service public. 30
2.1/ Typologie des établissements & existences juridiques. 30
2.2/ L’inscription dans une coopération gérontologique. 31
D/ Le directeur d’EHPAD : un acteur local des politiques de développement social 31
1/ Rôles et domaines d’intervention du directeur 31
3/ Le directeur, habitant du territoire, une valeur ajoutée pour l’établissement 34
Deuxième partie : METHODOLOGIE DU TRAVAIL.. 34
A/ La compréhension du territoire essentielle pour manager une offre de services. 35
1/ Etude comparative du milieu rural en France et focus sur le département de. 35
1.1/ Un milieu rural en mutation. 35
1.2/ Le schéma gérontologique en Ardèche. 35
1.3/ Un ratio nombre d’habitants et places en EHPAD le plus élevé en France. 36
2/ Diagnostic territorial et données générales de l’environnement et de l’établissement 37
sur le canton de Saint-Pierreville. 37
2.1/ Approche historique, géographique, démographique et économique. 37
2.2/ Approche sociologique par l’illustration de la culture de l’oral et du Tutoiement 38
2.3/ Approche politique : Le rôle de la politique sociale locale et la réforme des. 39
collectivités territoriales. 39
2.4/ La place et le rôle de l’établissement dans l’environnement social 40
3/ Forces et faiblesses de la structure, enjeux présents et à venir 41
3.1/ Une structure implantée en territoire isolé. 41
3.2/ Quelles pratiques innovantes dans ce contexte?. 43
B/ Les moyens mis en œuvre pour la conduite du travail 44
1/ Recherches bibliographiques : livres, documents. 45
2.2/ Présentation du guide d’entretien destiné aux directeurs d’EHPAD.. 48
C/ Résultats des recherches et méthode d’analyse. 49
2/ Résultats des recherches à l’égard des directeurs d’EHPAD.. 56
Troisième partie : ANALYSE DES RESULTATS. 62
A/ L’intervention du directeur d’EHPAD dans le développement du milieu rural 62
1.1/ Le DSL comme nouvelle pratique professionnelle du directeur d’EHPAD.. 62
1.2/ Un impératif pour le directeur: vivre sur le territoire. 62
1.3/ Les objectifs poursuivis par le directeur d’EHPAD dans le développement du. 63
1.3.1/ Participer à un mieux vieillir en milieu rural 63
1/ Comment un territoire vieillissant peut il s’inscrire dans une dynamique ?. 64
2/ Paradoxe entre l’isolement de la fonction de direction et son rôle « collectif». 65
3/ Les préoccupations d’un secteur en pleine mutation. 66
1/ Les préconisations par rapport à la situation générale du directeur d’EHPAD.. 66
2/ Les préconisations tenant à l’établissement et à sa gestion. 67
Depuis toujours, on distingue le milieu rural et le milieu urbain. Le mode de vie au sein de ces deux milieux est différent que ce soit du point de vue social, économique ou environnemental. Le milieu urbain intéresse tout le monde du fait que l’aspect et économique et social est plus attractif surtout pour les jeunes, dans ce milieu, il existe plus de personnes actives que des personnes âgées dépendantes. Le cas contraire se présente en milieu rural, il y a plus de vieux que de jeunes car ces derniers sont toujours tentés de passer leurs études ailleurs et y construire leur vie, ne comptant revenir en milieu rural que pendant leur vieillesse.
Face à cette situation en milieu rural, celui-ci abrite beaucoup de personnes âgées qui ne veulent plus quitter leur territoire puisqu’ils sont déjà habitués, pourtant, elles sont besoin d’être prises en charge du fait de leur état qui entraîne une situation de dépendance. D’où l’existence des EHPAD territoriaux qui tendent justement à assurer un service de proximité pour les personnes âgées en milieu rural.
Il est à remarquer que les milieux ruraux sont souvent isolés, c’est le cas de Saint Pierreville qui se trouve dans la ville d’Ardèche. C’est un territoire pauvre que ce soit en activités qu’ne habitants, son isolement est dû à son emplacement géographique éloigné de la ville, un territoire vieillissant. Il est important de connaître la possibilité de mettre en place un projet d’établissement en même temps dynamique et participatif. La réussite de tel projet d’établissement dans un milieu rural isolé dépend du mode de vie même dans le territoire, de la manière de vieillir en son sein, des signes de vitalité dans le territoire, de la culture, de la mixité et de la citoyenneté.
A Saint Pierreville, les habitants de la ville ont des attentes par rapport au directeur de l’EHPAD, celui-ci joue un rôle important dans le développement même du territoire sur lequel il exerce. On peut ainsi parler de développement social local ou DSL pouvant faire partie du rôle du directeur d’ehpad dans la promotion de son milieu. Jusqu’à présent, le concept de DSL est seulement théorique, l’un des objectifs de cette étude est de connaître qi l’on peut passer à la pratique via l’amélioration et la restructuration de l’EHPAD qui est souvent et d’une manière générale considéré comme étant une entreprise de grande envergure dans le milieu rural. Il s’agit donc de changer la considération même de ce qu’est l’ehpad.
Le rôle du directeur réside dans le fait qu’il peut être considéré comme un notable local au sein du milieu s’il arrive à dégager une représentation sociale positive vis-à-vis des habitants.
Cette recherche tend également à ressortir les compétences acquises par le directeur d’EHPAD pour pouvoir procéder à la restructuration du territoire via sa gestion au sein de l’EHPAD et même en dehors des murs de son établissement. Les enjeux sont de taille et c’est le cœur même de cette étude.
Face à tous ces constats, je me suis posée la question suivante : Dans quelle mesure le directeur d’un EHPAD en milieu rural isolé participe t’il au développement social local du territoire ?
Afin de répondre à cette question, l’élaboration de cette étude va d’abord commencer sur la partie théorique dans l’objectif de connaître le milieu rural isolé, notamment la ville d’Ardèche. Et afin de connaître le côté pratique, il est important de faire une descente sur terrain pour réaliser une enquête qui nous permettrait de répondre correctement à la problématique.
Ainsi, afin de conduire au mieux la recherche, le plan suivant est adopté :
Première partie : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
A/ Le milieu rural isolé : lieu de l’intervention
1.1/ Délimitation du monde rural
Délimiter dans un premier temps le concept de monde rural est de mise avant d’entrer dans le vif du sujet. Tout d’abord concernant l’appellation « milieu », ce terme reste encore très flou jusqu’à aujourd’hui et un débat portant sur sa signification est encore d’actualité. De nombreuses institutions possèdent chacune leur propre conception du terme or dans l’étude ici effectuée, les catégorisations de l’INSEE serviront de références compte tenu de leur pertinence par rapport au sujet.
Auparavant, notamment dans les années 1930, les milieux ruraux étaient délimités et différenciés des milieux urbains au moyen du critère du nombre d’habitants. Ce dernier est certes resté la base des délimitations ayant été effectuées par l’INSEE et qui se sont succédées jusqu’à aujourd’hui. Cependant, les modifications ayant été apportées ultérieurement sont quand même pertinentes compte tenu du développement et de l’évolution constante des milieux considérés.La définition originaire est obsolète et n’est plus conforme à la réalité existante actuellement.
Au départ, le milieu rural a été défini dans le cadre de l’unité administrative de la commune. A proprement parler, il n’existait pas de définition expresse des communes rurales. Les communes urbaines étaient celles qui, selon le RGP, avaient une population agglomérée au chef-lieu dépassant deux milles habitants[1]. Les autres communes qui ne remplissaient pas ces critères à savoir le nombre d’habitants ainsi que l’agglomération au chef-lieu sont par déduction des communes rurales et ce même si le nombre total de la population dépasse deux milles habitants.
Plus tard, l’INSEE a envisagé une adaptation de la définition précédemment donnée au contexte international. Une nouvelle définition a alors été envisagée laquelle proposait un classement qui distinguait les communes rurales des communes mixtes et des communes urbaines. Etaient considérées comme communes rurales celles dont la proportion de la population agricole était supérieure à soixante pour cent de la totalité de la population. Les communes mixtes étaient celles dont la proportion était comprise entre quarante et soixante pour cent. Puis celles présentant une proportion inférieure àquarante pour cent étaient qualifiées de communes urbaines[2]. Avec cette modification, la population rurale n’atteignait même pas la moitié du nombre qu’elle a atteinte avec la première définition. Distinguer les milieux ruraux des milieux urbains dans le cadre de l’unité administrative de la commune et en se basant sur le caractère agricole de ces dernières était difficilement concevable pour le cas particulier de la France d’où la première définition a été maintenue.
Une troisième approchea par la suite introduit le concept d’agglomération urbaine dans la délimitation entre milieu urbain et milieu rural. Selon E. Bernard[3], l’agglomérationurbaine est une entité du point de vue du cadre de l’existence familiale. Une nouvelle définition en a alors été apportée au milieu rural. Une commune est qualifiée de rurale lorsque sa population ne dépasse pas deux milles habitants. Il est question ici de la population municipale agglomérée au chef-lieu légal de la commune. Cette définition précise toutefois que la commune considérée ne sera pas rurale si elle fait partie d’une agglomération urbaine multicommunale. Cette dernière peut être délimitée à partir de quatre critères principaux lesquels sont, selon l’INSEE, en corrélation avec le caractère rural ou urbain du chef-lieu pris en considération. Ces critères sont l’effectif total de la population, sa densité, son taux d’accroissement ainsi que la proportion de la population vivant de l’agriculture.
Il peut être observé qu’aucune des définitions ayant été avancées ou des modifications ayant été apportées n’a contesté l’affirmation selon laquelle sont rurales toutes les communes qui ne sont pas urbaines.
Il est à préciser qu’outre celles qui se réfèrent à la définition de l’INSEE, d’autres administrations et institutions préfèrent se référer aux seuils de cinq cent habitants, mille voire même cinq milles habitants.
A partir des modifications ayant été opérées au niveau de la délimitation du milieu rural, et corrélativement du milieu urbain, une importante baisse du nombre de la population du monde rural a pu été constatée à travers les recensements réalisés et ce d’année en année. L’importance relative de cette catégorie de population vis-à-vis de la population nationale a également connue une importante diminution. En effet, d’après les statistiques de l’INSEE, le nombre d’habitants des communes rurales était passé de18.951 à 14.951 entre 1946 et 1968, donc soit une diminution de onze pour cent alors que la population des communes urbaines quant à elle, durant cette même période, était passée de 21.551 à 34.827, soit une augmentation de treize pour cent.
Cependant, il est à remarquer que cette diminution n’est pas uniquement due au changement de délimitation mais également à l’exode ruralainsi qu’à la dégradation de la structure démographique caractérisant les campagnes. Les changements intervenus au niveau du taux de natalité et du taux de mortalité sont aussi à regrouper parmi les principales causes à l’origine de la baisse du nombre d’habitants en milieu rural.
Compte tenu de cette similitude entre le taux d’augmentation de la population urbaine et le taux de diminution de la population rurale dans leur nombre, il n’est pas possible d’écarter la thèse selon laquelle il existe un transfert des communes rurales dans la catégorie urbaine.
Le taux de diminution du nombre de la population précédemment mentionné peut être surestimé or ce qui est certain c’est qu’il y a eu effectivement diminution. Les définitions ayant été avancées à l’époque et même jusqu’à maintenant ne permettent pas de cerner concrètement ni la réalité ni la dynamique du milieu rural. Chacune des communautés rurales diffère les unes des autres en raison du fait que les ensembles qu’elles recouvrent varient au niveau de leurs contenus. De plus, se contenter uniquement du critère de la taille démographique ne peut être suffisant, il est nécessaire de tenir compte d’autres facteurs tels que la densité de la population, ainsi, l’espace rural sera celui qui est caractérisé notamment par une faible densité de peuplement, ou bien le type d’activité économique qui prédomine dans la localité prise en considération, notamment les activités regroupées dans le secteur primaire.
Dans les années 1990, la position de l’INSEE s’est arrêtée à la distinction entre espace à dominante urbaine et espace à dominante rurale. L’espace à dominante urbaine regroupe les aires urbaines[4] ainsi que les communes multipolarisées[5]. L’ensemble de ceux qui ne font pas parties de cette première divisionforme l’espace à dominante rurale. L’espace à dominante rurale se subdivise en quatre catégories principales à savoir le rural sous faible influence urbaine, les pôles ruraux, la périphérie des pôles ruraux puis le rural isolé.
Plus récemment, depuis 2010, l’INSEE a procédé à une répartition de la population par aire. L’institut désigne par aire les espaces constitués par un pôle et une couronne. Le pôle est une unité qui regroupe au minimum mille cinq cent emplois[6]. Quant à la couronne, elle concerne les communes ou autres unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci selon un processus itératif[7].Par unité urbaine, l’INSEE entend parler des communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants[8]. Lorsqu’une commune considérée n’appartient pas à une unité urbaine, elle est nécessairement rurale. Toute commune n’appartenant pas à une unité urbaine est considérée comme rurale. A propos des communes multipolarisées, ce sont les communes situées hors des aires, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs grandes aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une seule d’entre elles[9]. Au final, l’INSEE a choisi de définir les aires en adjoignant à chaque pôle sa couronne. L’institut a procédé à une catégorisation des pôles selon leur taille. Ainsi, chaque pôle appartiendra selon le cas soit à l’espace des grandes aires urbaines, à l’espace des autres aires, aux communes multipolarisées ou bien aux communes isolées hors influence des pôles.
1.2/Caractéristiques du monde rural dans le temps
Dans les années 1930, le monde rural a été caractérisé par le poids démographique de la population qui y vivait. En effet, cette dernière représentait la moitié de la totalité de la population française. Avant cette période, elle était encore plus dense dans la mesure où elle représentait jusqu’à deux tiers de la population. Dans la partie précédente, il a déjà été question des causes éventuelles pouvant être à l’origine de cette diminution apparente du nombre de la population. De plus, ce dernier a continué à décroître au fur et à mesure que des modifications ont été apportées au niveau de la délimitation du milieu rural dans le cadre des recensements ayant été effectués. En contrepartie de cette baisse du nombre des habitants du monde rural, le milieu urbain a connu une hausse au niveau des effectifs de sa population, il s’est opéré en quelque sorte une compensation entre les deux types de milieux.
Outre le poids démographique, le milieu rural se démarquait également par son importance politique. Il s’est avéré en effet que les batailles politiques de l’époque se jouaient et se gagnaient non dans les villes mais plutôt dans les villages et les campagnes.
Une autre caractéristique qui individualisait la France rurale consistait dans sa complexité. La qualification de rurale semble laisser entendre que ce milieu comporte uniquement des paysans, cependant, la réalité était tout à fait différente. Il y avait bien évidemment les exploitants et les cultivateurs qui étaient tantôt propriétaire d’une exploitation, tantôt de simple fermiers qui ne faisaient que louer les terrains qu’ils exploitent. A côté de ceux-ci, il y avait également les salariés agricoles qui travaillaient pour le compte de ces premiers. En plus de ceux qui viennent d’être cités, il y avait les propriétaires qui résidaient à la campagne, notamment les rentiers modestes, les artisans ruraux, les commerçants ainsi qu’un prolétariat industriel rural.
Il faut préciser que les évolutions décisives qui ont le plus marquées le monde rural sur le plan historique ont eu lieu avant 1930, à partir de 1920 c’est-à-dire durant la période entre deux guerres. La guerre a en effet provoqué des conséquences désastreuses sur le monde paysan notamment avec les pertes de vies humaines que celle-ci a provoqué ce qui a par la suite engendré l’usure du capital productif. D’autres effets notables de la guerre concernent l’implication croissante de la femme dans l’exploitation, les hommes ayant été absents en raison de la guerre.
Les tendances qui ont marquées le plan social à l’époque intéressent particulièrement l’étude ici effectuée. Les plus grandes de ces tendances sont principalement l’évolution lente de la civilisation matérielle, le changement progressif des composantes du monde rural, les changements intervenus au niveau de la sociabilité ainsi que de la culture au niveau des campagnes ainsi que la crise dans la représentation du monde agricole.
Concernant tout d’abord l’évolution de la civilisation matérielle, des changements se sont opérés de façon progressive au niveau de l’alimentation. La nourriture de base regroupant principalement le pain, la soupe ainsi que le porc est resté inchangée. Cependant, il y a eu de plus en plus de variétés avec la consommation des produits de mer, des légumes et encore de nombreux autres type de nourriture. Concernant l’habitat, si auparavant, les maisons d’habitation n’étaient équipées que de chambres et d’une cuisine, l’aménagement d’un salon destiné à la réception des visiteurs a fait son apparition. Un autre changement majeur qui est intervenu à l’époque a été l’électrification des campagnes.Jusqu’en 1932, à peu près quatre-vingt pourcent des maisons de campagne ont bénéficié de l’électricité. Les conséquences de cet accès à l’utilisation du courant électrique n’ont pas été des moindres, cela a même été décisif pour le développement de la production.
Les petites industries rurales ont pu tourner beaucoup plus vite et produire plus. Les métiers traditionnels à l’exemple de la forge ou du charroi sont restés dominants, cependant, des professions plus modernes se sont en même temps développées. C’est par exemple à cette époque que les métiers d’électricien ou bien de mécanicien ont fait leur apparition.
A propos du changement progressif des composants du monde rural, en 1930, les grands domaines, c’est-à-dire ceux dépassants les quarante hectares, ayant existé auparavant ont perdu de leur importance au niveau de leur superficie et ceux qui ne dépassaient pas un hectare ont disparu. Les exploitations moyennes dont la superficie était entre dix et quarante hectares quant à elles se sont accrues. Les exploitations qui ont été les plus nombreuses étaient celles de type familial.
En ce qui concerne les changements culturels et sociaux, le monde rural en France a assisté au recul de la vie religieuse et des pratiques coutumières. En effet, le rôle social de rassemblement de l’église et de la messe qui y est pratiquée a été petit à petit oublié par les habitants de la campagne.De nombreuses coutumes et des célébrations essentiellement d’origine païenne, à l’exemple des fêtes agraires, ont connu des reculs. Au bout du compte, c’est surtout la vie collective qui a été la plus affectée à l’époque et ce au bénéfice d’un repliement sur le groupe familial.
Et concernant le monde agricole, si celui-ci a été bien unifié avant 1930, il s’est disloqué sous l’influence de divers facteurs tels que l’avènement du syndicalisme des salariés agricoles, l’apparition des partis paysans qui avaient pour objectifs de promouvoir et de sauvegarder l’intérêt des paysans. C’est au cours de cette période que les habitants du monde rural, surtout ceux faisant partie de différentes catégories de professions telles que celles portant sur les activités agricoles ont ressenti le besoin d’une organisation collective de leur métier. Ils ont en effet pris conscience que c’est le moyen le plus rapide pour faire face aux difficultés ayant été entrainées par la guerreet se rétablir très rapidement de la destruction des biens, des récoltes ou de la perte du bétail.
La notion de mutualité, de protection sociale avec les obligations que cela entraîne a alors trouvé naissance. Avec l’avènement du concept de couverture social, lequel s’est surtout développé dans les années 1950, le vieillissement ainsi que les questions sanitaires sociales y afférentes sont devenus des préoccupations majeures pour la société et les différentes collectivités.
Un double constat peut être établit concernant le monde rural dans le temps. Le nombre des personnes âgées vivant en milieu rural est en augmentation croissante, et même actuellement, il continue à croître. Les métiers artisanaux ainsi que les savoir-faire hérités des ancêtres, lesquels constituent pourtant des éléments de l’identité culturelle de chacune des communautés et collectivités rurales, sont en train de disparaître.
Pour résumer, les évènements qui ont été les plus décisifs et qui ont le plus bouleversé le monde rural sont principalement l’influence culturelle du milieu urbain, les campagnes ayant été plus ouvertes que jamais à la culture urbaine, puis l’industrialisation, laquelle s’est manifestée au niveau du milieu rural par la transformation du paysan qui recourait aux pratiques traditionnelles en véritable exploitant agricole.
1.3/ Situation actuelle des milieux ruraux en France
Actuellement, le contexte existant dans le monde rural est tout à fait différent de ce qu’il en a été dans le passéet de nouveaux problèmes et difficultés ont, de façon concomitante, fait leur apparition. Les changements qui se sont produits au niveau des campagnes et qui concernent les personnes âgées peuvent être appréciés à travers les principaux sphères de l’activité économique et sociale à savoir l’hébergement, l’accessibilité des services de proximité,la santé ainsi que la faiblesse du lien social.
Tout d’abord, concernant l’hébergement, le monde rural actuel est caractérisé par la dispersion de l’habitat. De plus, un autre facteur dont il doit être impérativement tenu compte concerne l’enclavement géographique. L’habitat sert pourtant de cadre sans lequel aucune politique visant à améliorer la qualité de vie des personnes âgées ne peut porter ses fruits. Il est à préciser qu’avec l’âge, les rythmes et les modes de vie changent. A l’âge de la retraite, les déplacements quotidiens de l’homme deviennent très limités. Et il arrive un moment où les enfants quittent la maison pour aller vivre leur propre vie ailleurs ce qui laisse la maison dans laquelle il ne reste plus que des personnes âgées vides. Au fil des années, vivre dans ces conditions devient progressivement inadapté pour l’individu qui continue à prendre de l’âge et qui a plus que jamais besoin d’aide pour survivre. La majorité de cette catégorie de personne préfère pourtant demeurer dans leur domicile d’origine, vieillir dans le village où elle a toujours vécu, dans un environnement familier au sein duquel elle n’a pas besoin de changer ses habitudes.
Deux principales problématiques se présentent actuellement concernant l’habitat à savoir l’insalubrité et le manque de logement. Les logements sociaux et les logements locatifs sont en effet en faible nombre en milieu rural alors que les résidences secondaires sont nombreuses. En raison du nombre limité des lieux d’habitation, le coût du logement est cher. L’insalubrité existe en raison de l’absence de sanitaire. Les conditions inconfortables dans lesquelles vivent les campagnards a pour conséquence d’entrainer pour eux des surcoûts au niveau de leur dépense.
Le choix de la personne vieillissante de rester chez elle est tout à fait légitime d’où une adaptation du logement au sein duquel cette personne vit est indispensable, surtout lorsque les premiers signes de dépendance apparaissent chez elle.
Généralement, le maintien à domicile constitue la tendance dans le monde rural, cependant, cela a quand même ses limites. En effet, dans des cas, il n’est pas possible d’adapter l’habitat aux besoins de l’aîné notamment en raison de leur état de santé ou bien pour une toute autre raison. C’est lorsque cette situation se présente qu’il y a l’intervention des institutions spécialisées à l’exemple des maisons d’accueils rurales lesquelles se préoccupent largement du maintien des habitudes de vie des personnes âgées qui y sont admises. Elles cherchent à répondre au mieux aux besoins des aînés en matière de services de proximité, de sécurité et de soins. Ces maisons d’accueil rurales n’ont été créées que très récemment,au tout début du XXIème siècle. Il est à préciser que les maisons d’accueils rurales ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres institutions. Les initiatives visant à promouvoir la qualité de vie des personnes âgées ont été très nombreuses en France et ont émanétantôt du gouvernement en place, tantôt des différentes collectivités rurales ou des acteurs du milieu rural.
La création de l’habitat collectif ou des minirésidences ainsi que l’approche par l’adaptation de l’habitat en vue du maintien de la personne âgée à son domicile démontre le fait que la société française actuelle accorde une importance accrue aux aînées et à la qualité de leur vie.
Concernant les services de proximité, l’enclavement ou l’isolement géographique des communes rurales, l’absence de transports en communs, la situation des voies de communication dont la majorité devient impraticables en hiver, l’insuffisance des ressources financières ainsi que la dispersion des habitats constituent d’autres facteurs à prendre en considération en plus de l’éloignement des structures. En raison de tout cela, l’accès aux structures d’accueil est difficile pour les personnes âgées, et le souhait de la majorité de ces dernières qui préfèrent rester chez eux n’est pas non plus à négliger. Cela permet d’ailleurs d’éviter l’encombrement des maisons de retraite et des institutions spécialisées lesquelles sont en nombre insuffisant dans le monde rural. Un autre avantage du fait que ces individus restent chez eux réside dans le fait que cela va contribuer à empêcher la désertification des zones rurales, donc va ralentir l’exode rural.
A propos de la santé, le milieu rural est marqué par l’absence d’offre médicale spécialiste voire même généraliste dans la plupart des cas. L’éloignement constitue l’un des principaux problèmes qui rend difficile la prise en charge et le suivi. De plus, l’absence de moyens de transport ne fait que rendre encore plus difficile l’accès aux soins.
Il est à préciser que ces problèmes relatifs à la santé et aux soins ne concernent pas uniquement les personnes âgées, ils touchent tout le monde quel que soit son âge du moment où il vit à la campagne.
Puis, en ce qui concerne la faiblesse du lien social, il existe certes au sein des milieux ruraux une solidarité naturelle qui joue pleinement son rôle en présence de difficultés rencontrées par les membres de la communauté. Cependant, l’isolement gagne de plus en plus de terrain à la campagne. Les relations de voisinages sont en effet de moins en moins denses.Les villageois se replient sur eux même par peur d’être jugés en raison de leurs problèmes ou de leurs difficultés, la pauvreté étant par exemple devenue honteuse et stigmatisante en milieu rural. La solidarité qui était très forte auparavant commence petit à petit à se limiter uniquement au cadre familial.
A l’issue des différentes et profondes transformations qui ont eu lieu dans le domaine économique, social et culture, il est devenu plus difficile d’identifier le milieu rural. Le milieu rural resté impuissant a dû faire face à la disparition progressive de la société paysanne. Auparavant, la campagne ainsi que la ville avait chacune ses propres spécificités. Aujourd’hui, la seconde a gagné du terrain et continue à en gagner. C’est l’urbanité qui prédomine. Les pratiques ont changé, les agriculteurs, beaucoup moins nombreux qu’ils ne l’étaient auparavant sont devenu minoritaire en raison de la modernisation du monde agricole survenue à partir de l’avènement de l’industrialisation. On assiste également aujourd’hui à un repeuplement des campagnes. Cela concerne surtout les communautés situées à proximité des villes. En effet, le développement des moyens de transport ainsi que des mobilités ont conduit à ce mouvement de périurbanisation, les déplacements quotidiens domicile-travail étant devenus plus facile et plus pratique.
2.1/ Définition
Afin de pouvoir délimiter le milieu rural isolé, il est de mise de recourir au classement ayant été élaboré de concert par l’INRA et l’INSEE. L’INRA a en effet, dans le cadre de l’étude qu’il a effectué en 1998, proposé une typologie de l’espace rural. Il a élaboré ce dernier à partir du concept d’espace à dominante indifférencié que l’INSEE a défini. Cette typologie distingue principalement quatre sous espaces à savoir les pôles ruraux, le rural sous faible influence urbaine, la périphérie des pôles ruraux et enfin le rural isolé.
Les pôles ruraux regroupent les unités urbaines ou bien les communes rurales situées dans une espace à dominante rurale. Ils se distinguent des autres catégories d’espaces par le fait que le nombre des actifs résidents y est supérieur ou égal au nombre d’emplois offerts (environ entre 2000 et 5000 emplois disponibles).
Pour le rural sous faible influence urbaine, il s’agit d’un regroupement des communes rurales ainsi que des unités urbaines qui sont distinctes des pôles ruraux. Le cinquième des actifs résidents de cette catégorie occupe des postes situés dans des aires urbaines.
En ce qui concerne la périphérie des pôles ruraux, celles-ci sont formées par l’ensemble des communes rurales et des unités urbaines autres que celles regroupées dans les pôles ruraux et les ruraux sous faible influence urbaine. Le cinquième des actifs résidents de cette catégorie travaille quant à lui dans les pôles ruraux.
Puis finalement et non moins la plus importante pour l’étude ici effectuée, il y a le rural isolé. Celui-ci concerne les communes rurales et unités urbaines qui ne se trouvent pas dans les pôles ruraux, dans les ruraux sous faible influence urbaine ni dans les périphéries des pôles ruraux.
Cette répartition par pôle et par zone est également connue sous la désignation de ZAUR. Cette dernière est l’acronyme de Zonage en Aires Urbaines.
Le milieu rural isolé constitue une catégorie résiduelle qui devrait êtreen principe à l’écart de toutes influences éventuelles pouvant émaner d’une agglomération ou d’une ville. Plus concrètement, ce sont des territoires qui ne sont pas atteints par les mouvements d’urbanisation mais qui subissent pourtant, d’une façon plus lente que dans les autres départements, l’influence de la ville. Le fait que ce milieu n’échappe pas à la diversification qui caractérise les sociétés rurales actuelles ainsi qu’au déclin de la population agricole le rapproche du milieu rural sous faible influence urbaine.
2.2/ Une culture paysanne
Un débat continue aujourd’hui à avoir lieu sur le fait de savoir si le rural a disparu ou si celui-ci est plutôt en train de renaitre. L’image de la campagne actuelle embrouille en effet les réponses pouvant être apportées aux questions qui se posent dans le cadre de ce débat. Il se produit en quelque sorte une réhabilitation des campagnes, l’histoire de la paysannerie française prend une toute nouvelle tournure. Le monde paysan subit continuellement des transformations au fil du développement de la société. De plus, la mobilité et l’urbanité conduit à une augmentation du nombre de la population rurale.
Si dans le passé, il a existé une France très agraire dont une grande partie a été peuplée majoritairement par les agriculteurs, la place prédominante de l’agriculture dans l’économie ne laissant aucune place à tout autre secteur d’activité, actuellement, ceux-ci subissent actuellement une crise identitaire en raison de l’évolution qu’a connu leur profession. Il n’y a plus que le patrimoine de l’agriculteur qui permet de l’identifier et d’assurer la pérennité du métier.
Malgré tout cela, les descendants des familles d’agriculteurs sont en effet quand même restés organisés autour de l’exploitation héritée. Les agriculteurs sont encore assez nombreux pour pouvoir exercer une influence politique au niveau de l’administration publique. Les maires français sont par exemple nombreux à être des agriculteurs.
Sur le plan culturel, ces paysans sont très attachés à leur tradition. Ils continuent à accorder une importance accrue à la religion ainsi qu’aux valeurs familiales. On peut cependant avancer qu’ils ont quand même su s’adapter et s’ouvrir au monde actuel, mener un mode de vie qui leur permet de conserver les valeurs anciennes malgré l’urbanisation qui exerce de plus en plus d’influences dans la vie des campagnards.
Concernant le milieu dans lequel l’agriculteur vit actuellement, il n’y a pas vraiment eu de changement, il continue à faire face aux aléas climatiques comme il l’a toujours fait dans le passé. Sa sédentarité, c’est-à-dire le fait qu’il demeure là où ses ancêtres ont toujours vécu, et bien évidemment l’activité qu’il continue d’exercer, et dont la nature est différente comparée à celles d’autres activités, le démarque également de la population des autres collectivités.
En résumé, malgré le fait que la société paysanne traditionnelle soit en cours de disparition, si elle n’a pas déjà complètement disparu, et même si les paysans aient perdu leur place dans le monde rural, la culture paysanne a quand même survécu à l’évolution de la société et continue de rayonner à travers toute la France.
3/ L’évolution démographique du milieu rural français
Entre le milieu rural et le milieu urbain, il a pu été constaté, depuis ces deux derniers siècles, une baisse du taux du rythme de croissance annuelle de la population régionale. Alors qu’il n’y a pas eu de véritable grand changement à ce sujet en milieu rural, celui-ci continuant d’accuser un rythme de croissance annuelle presque invariable,les milieux urbains quant à eux connaissent une plus faible croissance démographique annuelle. En ce qui concerne la périurbanisation, elle est beaucoup moins intense ets’étend de plus en plus aux milieux ruraux.Puis concernant les pôles ruraux, ils retrouvent un peu de dynamisme au niveau du monde rural, il en est de même pour les petites unités urbaines ainsi que les communes rurales isolées.
En effet, le monde rural continue de maintenir la même vitesse de croissance démographique qu’auparavant. Cependant, il est à remarquer que la population rurale ne constitue que vingt pour cent de la totalité de la population régionale. Les pôles ruraux ont retrouvé un dynamisme dans la mesure où comparé aux périodes antérieures, et même si le taux de croissance y est encore assez faible comparé à la moyenne régionale, elle présente une nette amélioration. Ensuite, à propos du rural isolé, ce dernier connaît un progrès plus important que pour les pôles. Le taux de croissance dans ces espaces est plus ou moins égal au taux au niveau régional.
Plus concrètement concernant la périurbanisation, les communes sous faible influence urbaine connaissent certes un ralentissement démographique. Cependant, le recul du taux de croissance est beaucoup moins important comparé à ceux des espaces urbains. Cette périurbanisation s’étend de plus en plus à des communes de plus en plus éloignées des pôles urbains, notamment les communes rurales sous faible influence urbaine ainsi que les petites unités urbaines. Seule une petite minorité fait exception et échappe à ce ralentissement démographique. Quelque unes ont en effet connu au contraire une hausse au niveau du taux de croissance démographique annuel.
A titre d’illustration, il est possible de se référer aux résultats du recensement de 2008 ayant été effectué par l’INSEE. Dans le tableau qu’il a élaboré, l’INSEE se réfère aux aires et a réparti la population selon qu’elle appartient aux grandes aires urbaines, aux autres aires, aux communes multipolarisées ou aux communes isolées hors influence des pôles.
La population dans les catégories du zonage en aires urbaines
Source : Insee, recensement de la population de 2008
4/ Le milieu rural, un contexte de vieillissement spécifique
Tout d’abord concernant l’appréhension du vieillissement, celui-ci est généralement perçu comme étant un processus biologique dont la manifestation la plus palpable consiste dans la dégradation tant des facultés physiques que mentales. Sur le plan psychologique, le vieillissement conduit le plus souvent à une restriction des intérêts pour la vie et celle-ci s’accentue au fur et à mesure que l’individu prenne de l’âge. Les capacités à vivre sont également amenées à décroitre au fil des années dans la mesure où la vieillesse se caractérise par la fragilité à des maladies voire même par la proximité avec la mort.
L’affirmation qui vient d’être avancée ne constitue cependant pas une vérité absolue. En matière de gérontologie sociale, si certains auteurs affirment que le processus de vieillissement est assimilable à un désengagement social, d’autres soutiennent plutôt que la plupart des gens, même s’ils sont à la retraite échappe à ce phénomène en réinvestissant dans certaines activités telles que la politique ou bien le social. Le vieillissement peut être réussi à partir du moment où un individu arrive à remplacer ses activités de travail par d’autres occupations similaires une fois à la retraite.
Définir les étapes du vieillissement des individus uniquement au moyen de l’âge est difficilement concevable. Ce facteur est certes le plus important, cependant, les contextes du vieillissement sont différents d’une personne à une autre. Ainsi, un individu ayant exercé un métier d’ouvrier peut par exemple avoir besoin de fournir plus d’effort pour s’adapter à sa nouvelle vie alors qu’une autre personne ayant exercé un autre métier considèrera la retraite comme une libération et qui permettra de s’investir dans d’autre domaine, notamment dans le milieu familial. Vieillir peut en effet signifier faire face à la disparition de la majorité de ce qui a été vécu auparavant, en quelque sorte du monde auquel on a appartenu. Les changements peuvent concerner non seulement le monde du travail mais également la famille à laquelle l’individu appartient ainsi que le milieu de vie social en général dans lequel il se trouvait.
Dans le cadre du milieu rural isolé, tout d’abord, qui parle de milieu suppose l’existence d’une entité humaine bien située dans l’espace et d’un cadre de vie collectif qui sert et qui a toujours servi de référence pour la personne âgée. Pour cette dernière, des images ainsi que des pratiques spécifiques sont associés à ce cadre qui l’a entouré.
En d’autres termes, le milieu, notamment le rural dans le cadre de l’étude ici effectuée est à l’origine de pratiques sociales ainsi que de représentations spécifiques de la vieillesse. Ainsi, chaque milieu sera différent selon les individus qui y vivent, qu’ils y aient vécu toute leur vie ou seulement une fois retraités.
En milieu rural isolé, la culture paysanne y est fortement ancrée et ce même si une partie des personnes âgées n’est pas originaire du pays. Il s’est avéré en effet que la majorité de ceux qui décident de passer la vieillesse en campagne sont issus d’une famille d’agriculteurs. Le monde agricole leur est alors familier.
Le parcours de vieillissement des personnes âgées vivant dans le milieu rural, lesquels sont à majorité agriculteurs, est différent de ceux d’autres individus dans d’autres milieux dans la mesure où la transition vers la retraite y est plus longue. Les âges de passageà la retraite sont quant à eux très dispersés. Ceux qui vivent dans le monde rural n’ont pas besoin de changer leur mode de vie et n’y changent rien lors du passage à la retraite même si l’avancée en âge est très marquante. A la différence de ceux qui travaillent par exemple dans une industrie en ville, lesquels devront partir à l’âge légal, les campagnards peuvent toujours continuer le travail qu’ils exercent au quotidien.
Malgré cependant la continuité des modes de vie des personnes âgées en milieu rural lors du passage à la retraite, l’avancée en âge induit toujours des inflexions au niveau des pratiques quotidiennes, tant au niveau du rythme qu’au niveau du volume des activités et il peut arriver qu’un arrêt brutal des activitéss’impose. En effet, avec l’âge, la force décline et la personne est plus que jamais à la portée des pathologies ainsi quedes diverses incapacités et déficiences que ce soit sur le plan physique ou au niveau mental.
5/ Les acteurs locaux et leur positionnement en matière sociale
Malgré la situation du milieu rural isolé, celui-ci bénéficie quand même des services d’aide aux personnes âgées. En effet, dans les années 1970, la plupart de ces services ont été mis en placedans le cadre du rapport de la Commission d’étude des problèmes de la vieillesse, également connu sous la désignation de rapport Laroque[10], du nom de son auteur Pierre Laroque lequel est considéré comme étant le père de la sécurité sociale.
Ce rapport a été élaboré dans l’objectif de garantir aux personnes âgées des ressources qui leur permettraient de mener une vie décente au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Les personnes âgées vivant dans le milieu rural ont pu bénéficier d’une ressource inespérée qui a largement contribué à l’amélioration de leur niveau de vie.
Ensuite, dans les années 1980, les soins à domiciles se sont beaucoup développés et les maisons de retraite médicalisées ont fait leur apparition dans le cadre de la logique de médicalisation de la prise en charge de la vieillesse à l’époque.
De nombreux acteurs se sont alors depuis mobiliséspour s’assurer à ce que les personnes âgées bénéficient des services d’aide à la vie quotidienne ainsi que des services de soins à la personne.
Ces acteurs sont essentiellement les communes, les associations d’aide à domicile, les auxiliaires de vie ainsi que ceux qui proviennent du secteur libéral dont les cabinets d’infirmiers libéraux.
Concernant les services procurant des aides à domicile, ceux-ci sont surtout destinés aux personnes peu handicapées dans la mesure où ceux qui sont chargés d’intervenir se consacrent uniquement à l’accomplissement des tâches d’ordre matériel dans la vie quotidienne. Le personnel employé n’a pas bénéficié d’une formation adéquate pour pouvoir prendre en charge des cas plus avancés. Lorsque la personne âgée manifeste une plus forte dépendance, une orientation en établissement s’impose.Cette catégorie de prestation doit surtout son développement à la fédération nationale de service à la personne connue sous la désignation d’ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural). Cette institution possède un réseau national très développé et une bonne organisation qui s’adapte parfaitement au milieu rural. Les équipes d’aide à domicile qui travaillent pour l’ADMR sous la supervision de bénévoles, l’un des principaux objectifs de la fédération étant d’impliquer la communauté locale dans l’accompagnement des personnes âgées en difficulté. Ce sont ces bénévoles qui évaluent les besoins de ceux qui sont pris en charge et qui s’occupent de la recherche des réponses qui permettront de satisfaire à ces besoins. Pour le département du sud-est de la France, il y a l’association fille de l’UNRPA (Union Nationale des Retraités et Personnes Agées). Puis pour le département de la Creuse, il y a l’ADESSA qui est l’acronyme d’Associations Populaires de l’Aide Familiale. Toutes les trois institutions reposent sur une forte implication des bénévoles. La supervision de ces aides voit souvent la participation de personnes ayant passé l’âge de la retraite et la plupart des intervenants sont des femmes.
Les services d’aide à domicile sont à rapprocher des offres de soins à domicile. A la différence des premiers au sein desquels ce sont des bénévoles qui interviennent, la direction de la seconde catégorie de service est assurée essentiellement par des IDE (Infirmières Diplômée d’Etat) lesquelles seront assistées par des aides-soignants lesquels sont plus qualifiés que les bénévoles des aides à domicile. Dans le cadre du SSID (Services de Soins Infirmiers à Domicile) et sur prescription médicale, les infirmières procurent les aides nécessaires pour l’accomplissement des actes de la vie quotidienne et lorsque la nécessité se présente, celles-ci peuvent assurer des soins relevant d’auxiliaires médicaux. Les principaux objectifs de ces services sont d’éviter dans la mesure du possible l’hospitalisation des personnes âgées prises en charge, de faciliter le retour à domicile de ces dernières après une hospitalisation et de prévenir la dégradation de l’Etat des patients.
La gestion du personnel dans le cadre de cette catégorie de service d’aide est complexe car les intervenants sont des bénévoles et ne travaillent qu’à temps partiel. Le manque de cohérence et la difficulté de la coordination des intervenants constituent de véritables problèmes pour le développement de ces services. De plus, le non aboutissement de la professionnalisation des acteurs ne fait que rendre encore plus complexe la situation.
Outre les services d’aide à domicile, il y a les maisons de retraites, notamment les EHPAD. Pour procurer aux personnes âgées le calme, la tranquillité ainsi que le repos dont elles ont besoin, cette catégorie d’établissement a été créée. De plus, ces individus sont laissés entre des mains bienveillantes et compétentes.En effet, devant faire face aux difficultés matérielles générées par l’environnement dans lequel il se trouve, la personne âgée a besoin d’un endroit sécurisant où il peut vivre en toute tranquillité.
La mise en place des maisons de retraite a surtout relevé de la volonté politique des élus locaux. Avec la prise de conscience de l’existence d’un devoir collectif vis-à-vis des personnes âgées, la communauté, dont la volonté est exprimée par ses représentants, notamment le maire, a fait des maisons de retraite, dont principalement les EHPAD, la référence en matière de politique gérontologique. Si on compare les EHPAD des différents départements de la France, ce sont ceux du département du sud-est qui sont les premiers en matière d’action sociale. Ce sont ceux qui mettent à disposition le plus grand nombre de places et les habitants de cette partie du pays n’ont en tête que cette catégorie d’établissement comme référence en matière de prise en charge des personnes âgées par la communauté.
D’un autre côté, les EHPAD servent également de support d’emploi et permet aux autorités locales de lutter contre l’exode rural. Ainsi, le fait de soutenir les revendications de la communauté en faveur des personnes âgées permet au maire de répondre à deux objectifs qui peuvent être considérés comme complémentaire à savoir celui de procurer un lieu de vie confortable aux vieux et celui de promouvoir l’économie locale au moyen du développement de l’emploi. La politique a d’ailleurs connu et continue de connaitre un succès dans la mesure où nombreuses sont les femmes provenant de ces localités qui travaillent dans ces établissements. De plus, recruter un personnel provenant par exemple du milieu urbain pour les faire venir dans un milieu rural isolé est difficilement envisageable pour les EHPAD.
A côté de ces institutions, les initiatives émanant d’autres acteurs tels que les municipalités ou bien les structures intercommunales ne sont pas à négliger. Ces initiatives concernent par exemple le domaine du transport, l’encouragement et l’implication des personnes âgées pour le développement de la communauté etc…
B/ Le Développement Social Local : une dynamique individuelle et collective nécessaires à lasauvegarde de la vie en milieu rural
1/ Cadre théorique déterminant le DSL
1.1/ Origine et définition
Avant de pouvoir entamer le concept de Développement Social Local, il sera de mise de développer dans un premier temps la notion de développement local. Cependant, à titre d’ébauche, il est à préciser que la principale différence entre les deux concepts réside dans le fait que le DSL est une notion plus spécialisée alors que l’autre est une notion plus globale.
Le développement social n’est pas en effet spécialisé autour d’un enjeu précis, il est plus global et relie entre eux plusieurs enjeux qui peuvent être d’ordre économique, social, culturel ou bien institutionnel.
Plusieurs définitions ont déjà été apportées à la notion de développement social. Si on se réfère à celle ayant été donnée par Michel Rocard, il s’agit d’une démarche fédérative de mobilisation des acteurs d’une zone géographique autour d’un projet d’ensemble économique, institutionnel, social, culturel visant à créer une dynamique durable sur un territoire[11]. Les chercheurs ayant œuvré dans le domaine socioéconomique ont quant à eux défini le développement local comme étant un processus qui permet de diversifier et d’enrichir les activités tant économiques que sociales sur un territoire donné et ce au moyen de la mobilisation ainsi que de la coordination des ressources et des énergies à disposition. Les politiciens quant à eux ont adopté une toute autre approche. Pour eux, ce concept découle des efforts fournis par la population. Ils mettent l’accent sur la réappropriation des ressources locales par la population. Le développement local devient un outil qui permet de promouvoir la solidarité sociale et de valoriser les ressources locales. Cela conduit ensuite à la création d’un développement économique. Et si on se réfère aux affirmations de la DATAR (Délégation interministérielle à l’Aménagement du Territoire et à l’Attractivité Régionale), le développement local se caractérise par la mise en œuvre d’un projet global regroupant les différents aspects du développement (économique, social et culturel).
D’après les définitions venant d’être avancées, le développement local renferme quatre caractéristiques principales à savoir l’existence d’un territoire bien délimité dans l’espace, l’existence d’un lien partenarial entre les différents acteurs, l’implication des citoyens ainsi que la présence d’un projet global.
Le développement local renferme plusieurs enjeux qui peuvent être d’ordre économique dans la mesure où toute modernisation du tissu économique, dont les entreprises créatrices d’emploi constituent les principaux acteurs, ne peut être entamée qu’à partir du niveau local. Outre l’enjeu économique, il y a l’enjeu institutionnel. L’implication et la coopération entre les différentes autorités publiques à tous les niveaux constituentun moteur puissant pour le développement local. Ensuite, il y a l’enjeu culturel. En effet, à travers l’action locale, il lui est possible à l’individu faisant partie d’une communauté donnée de retrouver son identité dans le contexte actuel de l’internationalisation des échanges. Puis finalement, il y a l’enjeu social, c’est celui-ci qui intéresse le plus l’étude ici effectuée. L’insertion sociale se joue au niveau local et chacun des membres de la société a plus que jamais besoin d’une action dans ce domaine car actuellement, on assiste à un déclin de l’esprit de solidarité et l’individualisme ainsi que le repli sur soi gagnent de plus en plus de terrain dans la société.
Plus particulièrement en ce qui concerne le milieu rural, le développement local rural en France trouve son origine dans les années 1960. En effet, de nombreux projets de développement ont été initiés dans les régions plus précisément entre 1965 et 1970. A l’époque, le milieu rural a beaucoup souffert sur le plan démographique en raison de la marginalisation dont il a fait l’objet. Pour empêcher à ce que le milieu rural ne meurt et ne disparaisse par cette situation, le développement local y a fait son apparition. Grâce à ce dernier, les communautés rurales ont anticipé sur les pouvoirs publics, elles accusaient la négligence dont ceux-ci faisaient preuve vis-à-vis du monde rural. Selon les termes de Gontcharoff, il s’agit d’un développement ascendant où la base agit seule sans l’Etat. Grâce à leurs initiatives, les communautés rurales ont réussi à pousser l’Etat à agir. C’est ainsi que ce dernier a à partir des années 1970 mis en place les plans d’aménagement ruraux, a créé les contrats de pays et a initié l’opération HVS (Habitant et Vie Sociale).
Dans le cadre du développement local rural, les acteurs locaux qui font face aux problèmes concrets qui surviennent dans la vie quotidienne de ceux qui habitent en milieu rural ont la possibilité de faire de la politique et d’affronter ceux qui prétendent veiller sur le bonheur du peuple mais qui écartent le monde rural de leurs préoccupations. Les notables ainsi que la majorité de ceux qui ont fait partie de la classe politique se sont d’ailleurs méfiés de ce mouvement initié au niveau localdans la mesure où il leur est difficile de contrôler ce dernier et celui-ci constitue même d’une certaine manière un contre-pouvoir.
Afin de d’accentuer le mouvement de développement local, les acteurs impliqués ont décidé de créer un véritable réseau dans les années 1980. Un mouvement politique national de développement local est alors né.
Actuellement, le mouvement de développement local est axé principalement sur le concept de projet. Dans un premier temps, une politique qui servira d’orientation au projet de développement local est élaborée par les acteurs impliqués. Ensuite, une délimitation territoriale est mise en œuvre. Les territoires issus de la délimitation sont destinés à regrouper des acteurs aptes à travailler ensemble dans la réalisation d’un projet global de développement. Ainsi, le périmètre de projet servira de cadre qui permettra de construire chaque territoire. Les interactions entre les différents acteurs du développement local dans le milieu où ils se trouvent et comptetenu de leurs sphères d’actionse présentent comme le schéma qui suivra les décrit.
Représentation de l’interaction entre les acteurs en matière de développement local
Les institutions et infrastructures nationales concernent la règlementation ainsi que les normes à respecter dans la société. Pour les lieux, celui-ci désigne les différents milieux agricoles et urbains. Ensuite, par gens, on entend parler de la population environnante. Les pouvoirs quant à eux peuvent être politiques, institutionnels et autres, il en existe plusieurs en société. Concernant la production, celle-ci est considérée par secteur d’activité, par entreprise ou par service. Ensuite pour le mode de vie, celui-ci concerne l’organisation des différentes activités culturelles et sociales. Le terme argent parle de lui-même, il est question de crédit de patrimoines et autres. Puis finalement, pour ce qui est de l’avenir, celui-ci concerne les projets locaux et leur déploiement dans le cadre et avec l’influence des autres éléments précités.
1.2/ Les politiques sociales et l’approche de la CAF
Pour la Caisses d’Allocations Familiales laquelle est connue sous l’acronyme de CAF, le développement social local constitue un tout nouveau mode de gouvernance.
Actuellement, dans leurs activités, les Caisses d’Allocations Familiales cherchent constamment à concilier la politique familiale qu’elles adoptent avec le développement social local. Ce dernier est en quelque sorte devenu un cadre qui permet d’orienter les aides qu’apportent ces organismes pour les familles.
Dans le même contexte, les CAF accordent une importance accrue au développement des capacités individuelles puis collectives de ceux qui vivent dans le milieu considéré. Elles encouragent les individus à créer et à réaliser eux-mêmes leurs propres projets. Les CAF comme les premiers établissements ayant été mis en place dans le cadre du développement local, cherchent à impliquer au maximum les ressources locaux pour le développement de la communauté. La participation des habitants est donc vivement encouragée et est même devenue une valeur incontournable pour assurer un meilleur avenir au milieu pris en considération.
Il est à préciser que ça fait déjà une vingtaine d’années que la notion de développement social local est devenue une préoccupation pour les Caisses d’Allocations Familiales. Elle a été pour la première fois inscrite dans la circulaire nationale d’orientation d’actions sociales en 2001. Elle y a été mentionnée comme étant l’un des principaux objectifs de l’action sociale des Caisses. Pour être plus concret, le document a avancé que pour les caisses, il s’agit de promouvoir la cohésion sociale et de participer au développement social local. Ces objectifs pourront être réalisés par l’implication des habitants même dans leur cadre de vie. Le volet collectif en connaitra un avancé au même titre que le volet individuel. Procéder au diagnostic des besoins et également des ressources disponibles dans chaque zone s’impose également pour pouvoir élaborer puis ensuite mettre en application les projets de développement social local.
Cette circulaire prévue pour la période 2001à 2004 définit ainsi les objectifs pour pouvoir contribuer au développement social local. Celle prévue pour la période 2005 à 2008 a quant à elle mis en place le cadre qui permettra d’instaurer la notion de développement social parmi les principes de l’action sociale des Caisses d’Allocations Familiales.
La question se pose cependant de savoir comment les CAF arrivent-elles à concilier politique familiale et développement social local ?
Au premier abord, les deux concepts semblent en effet antinomiques dans la mesure où parler de politique familiale sous entends l’existence d’une intervention de l’Etat dans le sphère familial et ce au niveau national alors que le développement social local quant à lui renvoi à une intervention collective dans le cadre territorial.
Pour y procéder, les CAF cherchent à promouvoir l’autonomie de chacun des membres de la famille au moyen du développement de leurs capacités. Ces individus seront par la suite aptes à mener une action sociale dans le cadre de l’environnement territorial.
1.3/ Le processus d’intervention
Pour promouvoir le développement social local, rechercher à être le plus proche des personnes, chacune d’elles étant considérée dans son individualité, est indispensable. Il faut des pratiques qui s’adaptent parfaitement aux besoins ainsi qu’aux désirs de chaque personne.
La contribution à l’animation de la communauté locale ainsi que la promotion de l’intérêt de la collectivité est nécessaire pour le développement social local or cela est insuffisant, il faut des projets qui permettent de répondre à la demande sociale des habitants. Ainsi, considérer les besoins dans leur globalité comme il en a toujours été le cas en matière de politique publique ne convient plus à la situation actuelle.
Deux préoccupations principales se situent à la base de l’intervention sociale à savoir la perspective de développement social puis l’implication et l’encouragement de la participation des habitants dans les projets de développement. Les membres de la population qui partagera un territoire donné seront alors associés entre eux et avec les autres acteurs déterminants tels que les élus locaux ou les associations. Au final, les interventions permettront d’atteindre des objectifs d’intérêt général et toute la collectivité pourra alors bénéficier des avantages qui en seront obtenus.
L’approche qui consiste à instaurer une collaboration entre la population, les professionnels et les représentants de la collectivité permet d’encourager les initiatives personnelles des habitants et de renforcer leur intégration ainsi que leur insertion dans les territoires prescrits au sein desquels ils habitent.
1.4/ Les objectifs du DSL : à la recherche d’une « participation-implication »
Les principaux objectifs à la base du Développement Social Local sont celui de favoriser une citoyenneté active par laquelle les individus deviennent à la fois acteurs et auteurs dans le développement du milieu où ils vivent, de créer les conditions optimales qui permettrontaux habitants de s’exprimer tout en instaurant la coopération et la concertation entre habitants, élus locaux et institutions dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques territoriales. Le DSL constitue également un moyen qui permettra de lutter contre toute forme d’exclusion en aidant tout un chacun à jouir de ses droits et à assumer ses devoirs vis à vis de la société.
Conformément à ces objectifs, la participation du plus grand nombre dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi ainsi que l’évaluation du projet est à privilégier. Il faut ensuite conférer les compétences nécessaires aux acteurs locaux pour qu’ils puissent gérer le projet et le rendre opérationnel. Renforcer les liens entre les habitants, les institutions ainsi que les collectivités locales est également de mise. Puis finalement, il est nécessaire de s’assurer à ce que le projet de développement social s’inscrive dans un processus non linéaire de transformation sociale et induise à des changements au niveau du milieu où il a été réalisé.
La réalisation de ces objectifs ou tout du moins l’adoption des démarches qui permettront de les atteindre contribuera au renforcement des liens sociaux et de la solidarité entre les habitants et aidera à l’amélioration de la qualité de vie de la collectivité.
Il est à rappeler que le développement social local intègre non seulement une dimension sociale mais également une dimension économique et culturelle. En effet, il participe à la création de nouveaux liens sociaux, à la création d’activités génératrices de richesses et une plus grande reconnaissance des individus par la société.
2/ Le DSL en milieu rural: un contexte spécifique
2.1/ Les habitants du territoire, leur première richesse
Parler actuellement de développement concernant le milieu social est inapproprié dans la mesure où la situation des habitants des territoires ruraux et urbains est caractérisée par la précarité. C’est dans le contexte de cette précarité qu’il faut considérer les différentes dimensions des projets sociaux et il est à préciser que toute démarche de développement social local doit nécessairement s’inscrire dans une dynamique territoriale. Les habitants du territoire constituent la première richesse de celui-ci et tout projet ayant une portée collective doit tenir compte de ce fait.
La réussite du développement social local dépend donc essentiellement des facteurs précédemment décritset surtout des habitants formant la collectivité. A la différence des approches des acteurs du secteur social dans le passé lesquels considéraient les habitants comme des publics cibles ou bien des publics bénéficiaires, l’implication des habitants est devenue dans le contexte actuel du développement social local la principale préoccupation sans qu’il n’y ait de distinction d’aucune sorteen raison de la différence au niveau des statuts, de la profession, des origines ou du niveau de vie.
2.2/ La pratique de la citoyenneté en milieu très rural
Les élus locaux sont les premiers concernés quand il est question de citoyenneté en milieu rural. Tout le monde est impliqué dans la mesure où personne ne vit en autarcie, tout individu, qui qu’il soit et où qu’il se trouve appartient nécessairement à une société et à un groupement donné. Cependant, le rôle des élus est beaucoup plus marqué.
De plus, pour que tout montage de projet puisse réussir, que le projet porte sur le domaine du développement social local ou non, la présence d’un maître d’ouvrage bien identifié est indispensable. Ce rôle revient automatiquement aux élus auxquels les habitants ont accordé leur confiance pour les représenter, exprimer leur volonté et préserver leurs intérêts.
Le développement social local a vraiment besoin de l’intervention des élus locaux. Auparavant, avec la multiplicité des mesures que l’Etat prétendait adopter en matière d’action sociale et avec l’abondance des acteurs à tous les niveaux dans la hiérarchie administrative (administration centrale, régions, départements et organismes sociaux) qui sont supposés impliqués, les personnes non-initiées n’arrivent pas à déceler la non action de la personne publique. De nombreuses personnes semblaient alors déjà s’occuper du secteur social ce qui est loin d’être le cas dans la réalité. En agissant pour le développement social local, ces élus apporteront plus de clarté dans l’esprit des gens quant à leurs attributions.
2.3/ L’intercommunalité : une échelle idéale, une réalité complexe
Le développement social rural doit s’inscrire dans une dimension intercommunale. Celle-ci constitue le cadre idéal dans la mesure où les communes rurales, considérées individuellement, ne détiennent pas les moyens suffisants pour assurer les tâches qui leurs incomberontdans ce cas dans le cadre du développement social local. Actuellement, ces communes rencontrent déjà des difficultés dans la gestion des CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale) et de leurs services transversaux avec les autres communautés et alourdir leurs attributions peut conduire à leur perte.
Lorsqu’il est en effet question d’actions collectives, les difficultés s’annoncent être sérieuses alors que les communes sont les plus aptes à faire aboutir efficacement le développement social local. Lorsqu’il est question d’actions dans le cadre social, celles-ci ne doivent relever que de la compétence de la commune, l’Etat étant toujours plein de volonté en la matière mais ne traduit presque jamais celle-ci sur le terrain.
Les autres services qui sont d’ordre technique et culturel relèvent des attributions des regroupements de communes et il ne reste plus que le social qui relève de la compétence exclusive de chaque commune. Il demeure sous le contrôle du Maire et lui permet d’agir dans la résolution des problèmes de ses administrés.
Concernant le Développement Social Local, il s’agira pour le Maire de trouver l’échelon territorial idéal et de choisir le champ d’intervention le plus adapté qui lui permettra de rester le maître d’ouvrage malgré le fait qu’il sera amené à travailler avec d’autres partenaires compétents.
Afin d’attirer l’attention des élus des autres milieux et permettre l’échange en matière sociale, il est indispensable dans un premier temps d’identifier voire même de mobiliser les ressources disponibles au niveau local, de les présenter avec leurs avantages et leurs lacunes. Les autres élus pourront par la suite partager à leur tour leurs expériences dans le domaine. Cette première approche permettra de créer les conditions propices pour la réalisation d’un diagnostic concerté au niveau intercommunal.
Il est à préciser que l’histoire de l’organisation intercommunale des milieux ruraux remonte déjà à très longtemps. Pour procéder, les communes se réunissent afin d’échanger les compétences. Le fait que le regroupement possédait son propre budget démontre de l’existence de la solidarité au niveau intercommunal. Veiller à l’intérêt communautaire dans le périmètre intercommunal est donc effectivement envisageable. De plus, avec l’adoption de la loi 2005-32 laquelle a créé l’action sociale d’intérêt communautaire, les communautés de communes peuvent plus que jamais collaborer dans l’élaboration et la mise en œuvre des actions sociales.
2.4/ De nouvelles priorités : service aux personnes, habitat, santé publique et
Solidarité
Les préoccupations dans le cadre des politiques sociales actuelles sont nombreuses. En effet, ces dernières ne concernent pas uniquement les services aux personnes âgées mais également ceux destinés à la petite enfance ainsi qu’à la jeunesse. Ces politiques sociales ont acquis une telle importance à tel point qu’elles sont même devenues vitales pour chaque territoire. En milieu rural, les habitants attendent beaucoup de celles-ci et dans le rural isolé, ces attentes sont plus amplifiées. Au niveau du milieu rural isolé, l’évolution des modes de vie a en effet rendu plus complexe la promotion du développement social local. Le contexte social et économique existant dans ces milieux a contribué à la création de nouveaux enjeux pour les territoires ruraux.
Les quatre principaux axes à savoir le service aux personnes, l’habitat, la santé publique et la solidarité émergent lorsqu’il est question de la qualité de vie de la population rurale. Non seulement les plus jeunes mais également les plus âgés ont besoin des services procurés dans le cadre des actions sociales et ce ne sont pas uniquement les plus démunis non plus qui les requièrent. Il est question d’individus dont les attentes ne se limitent pas à une simple prestation mais portent sur une aide d’une assez longue durée dans le cadre familial par exemple ou bien dans la prise en charge à domicile des personnes âgées.
Au niveau de l’habitat, le milieu rural se caractérise par l’insuffisance des offres locatives. En effet, les besoins de nombreux habitants demeurent insatisfaits en la matière. Cela encourage le départ des plus jeunes et empêche la venue en famille de nouvelles personnes. Parallèlement à cette situation des logements privés, il est très difficile voire impossible de trouver le confort au niveau des logements sociaux compte tenu de leurs états et des images négatives qui leur sont attribuées.
Concernant la santé, la présence de professionnels en la matière permet le maintien de la population dans le milieu où elle doit être. Ce sont les nouveaux venus qui sont les plus fragiles et qui ont le plus d’exigence vis-à-vis des questions portant sur la santé. Des Maisons de santé tentent certes d’attirer les professionnels de santé au moyen de facilités matérielles, leurs efforts sont presque toujours vains.
Ensuite, pour ce qui est de la solidarité, elle est présente surtout dans le cadre familial. Au niveau social, elle est devenue plus rare en raison du fait que les habitants du monde rural ont peur de perdre leur honneur en dévoilant leurs faiblesses aux autres. Les campagnards peuvent alors refuser facilement à contre cœur l’aide qui leur est proposée pour préserver sa dignité. La question se pose de savoir comment les acteurs locaux doivent procéder pour pouvoir surmonter de tels obstacles.
C/ Cadre législatif et structural de l’EHPAD
1/ Cadre législatif et règlementaire des EHPAD
1.1/ Rappel historique et loi du 30 juin 1975
La loi u 30 juin 1975 a été élaborée pour régir les institutions sociales et médico-sociales de l’époque. Elle prévoit notamment la transformation, la modernisation ainsi que l’humanisation des hospices lesquels deviennent dans ce cadre des maisons de retraite. Cette ancienne loi demeure applicable aux EHPAD et la nouvelle loi du 2 janvier 2002 portant rénovation de l’agir sociale est venu s’ajouter à celle-ci pour règlementer les services procurés aux personnes âgées dépendantes prises en charge dans ces établissements.
Cette loi apporte dans un premier temps une définition aux institutions sociales et médicosociales. Les attributions qui devront relever des EHPAD sont délimitées limitativement par cette loi. Ensuite, elle parle des acteurs ainsi que de leurs rôles dans la prise en charge des patients.
D’autres dispositions de cette loi concernent quant à elles les règles portant sur la création ou bien l’extension des établissements sociaux ou médico-sociaux visés par le texte. Elle prévoit dans ce cadre l’intervention de la commission régionale ou nationale. L’avis de ces dernièrespeut en effet être requis selon le cas pour pouvoir créer ou étendre les catégories d’établissements sus mentionnées. Il est à préciser que ces institutionsont été mise en place et sont régies par des dispositions règlementaires. Il peut également arriver dans certains cas que l’intervention des autorités locales soient sollicités notamment pour certaines formalités.
Puis finalement, la loi décrit en détail les règles à respecter par les différents acteurs ainsi que les différents services et les sanctions y afférentes en cas de transgression de ces règles.
1.2/ Démarche qualité et loi de 1999
Depuis les années 1990, s’assurer de la qualité des interventions est devenu impératif. Il doit montrer cette qualité des interventions et ce en améliorant sa visibilité par les usagers. Il doit notamment montrer que ses actions permettent de répondre aux objectifs d’efficacité, d’efficience, de continuité, d’accessibilité, de sécurité voire même de délivrance.
Depuis que le concept de qualité a été pour la première fois pris en compte au niveau des EHPAD, les initiatives de chacun différaient les unes des autres. Face à cela, le législateur a pris ses dispositions en exigeant de leur part, à partir de l’arrêté du 26 avril 1999, une formalisation des démarches d’évaluation et d’amélioration de la qualité.
L’évaluation sera effectuée par l’EHPAD même concernant la qualité de son fonctionnement et par rapport à un référentiel établi par le pouvoir public à cet effet. En 2002, par la loi n°2002-2 du 2 janvier, le législateur impose à l’EHPAD la mise en œuvre d’une démarche qualité. Depuis la mise en vigueur de ce texte juridique, procéder à l’évaluation des prestations ainsi que de leurs qualités est devenu une obligation. Les évaluations à mettre en œuvre seront d’ordre interne et externe. La première catégorie verra participer l’ensemble du personnel et tous les cinq ans, l’établissement ayant bénéficié de l’autorisation de fonctionnement doit communiquer les résultats de l’évaluation effectuée à l’autorité compétente. Quant à la seconde catégorie d’évaluation, elle sera effectuée par un organisme extérieur ayant été habilité à cet effet. Elle doit être réalisée dans les sept ans qui suivent la délivrance de l’autorisation de fonctionnement ou suivant le renouvellement de cette dernière.
D’autres dispositions législatives sont par ailleurs venues compléter celles déjà en vigueur en mettant sur place et en régissant des établissements qui sont prévus pour aider les EHPAD dans la démarche d’évaluation. Ces textes juridiques sont notamment le décret n°2003-1134 du 26 novembre 2003 relatif au Conseil National de l’Evaluation Sociale et Médico-sociale, la loi n°2006-1640 du 21 décembre 2006, laquelle a remplacé l’organisme mis en place par le précédant décret par l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des établissements et services Sociaux et Médico-sociaux.
1.3/ La convention tripartite et le projet d’établissement
En 2007, le ministère du travail, de l’emploi et de la santé a réalisé une enquête qui lui a permis d’aboutir au constat selon lequel, les maisons de retraite sont les plus nombreuses parmi les établissements de santé. Ensuite, unités de soin long duré arrivent après elles dans les pourcentages. Puis finalement, il y a les EHPAD qui sont les moins nombreux.
La place de l’EHPAD dans cette catégorisation se justifie par le fait que son statut est beaucoup plus contraignant comparé à ceux des autres établissements. Le de ces derniers porte alors sur ces autres catégories par souci d’allègement des charges.
En effet, pour pouvoir devenir un EHPAD, les établissements intéressés doivent impérativement signer une convention tripartite prévue pour une durée de cinq ans avec l’agence régionale de santé ainsi que le conseil général.
Un cahier des charges est élaboré dans le cadre de cette convention tripartite lequel définira les conditions de fonctionnement de l’établissement dans le domaine financier. Ce cahier prévoit également l’engagement de l’établissement dans une démarche qualité en conformité avec le référentiel ANGELIQUE.
Pour apporter plus de précision, cette démarche qualité concerne principalement quatre niveaux à savoir la qualité de vie de ceux qui sont pris en charge, la qualité des relations que les professionnels entretiennent avec eux, la promotion de la formation du personnel puis finalement l’appartenance de l’établissement en question à un réseau gérontologique.
La notion de projet quant à elle a fait son apparition au sein des EHPAD dans les années 1990, plus précisément à partir de la promulgation de la loi n°91-748 du 31 juillet 1991. Cette dernière a en effet amené de nouvelles exigences auxquelles les établissements pour personnes âgées dépendantes doivent satisfaire. La loi parle de projet d’établissement, de projet de vie, de projet de soins ainsi que de projet médical.
Le projet d’établissement est prévu pour définir les objectifs généraux de l’établissement dans différents domaines notamment au niveau de l’activité médicale, dans le secteur de soins infirmiers, au niveau de la politique sociale laquelle inclue la gestion des ressources humaines, le plan de formation et autres puis au niveau du le système d’information. Il est à préciser que ces objectifs sont élaborés en conformité avec le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire et sont prévus pour une durée de cinq ans.
La préparation de ce projet relève de la compétence de la Commission Médicale d’Etablissement (CME) avec le directeur de l’établissement. Ensuite, l’avis du Comité Technique de l’Etablissement est sollicité pour la validité du projet.
A travers ces procédures, le projet d’établissement cherche à obtenir la signature d’un contrat d’Objectifs et de moyens.
1.4/ Les instances démocratiques et décisionnelles, les acteurs et les domaines
d’action : les organes décisionnels (CA et directeur), les instances consultatives
(comités, commissions, CVS)
Différents acteurs sont amenés à intervenir autour du personnage principal qu’est le résident lui-même. Ils peuvent intervenir de façon active ou bien passive et travaillent de concert pour pouvoir atteindre les mêmes buts qui est principalement celui de s’assurer du bien-être du résident.
Ces acteurs sont la famille et les proches du résident, le soutient qui est essentiellement d’ordre moral qu’ils apportent pour le résident est très réconfortant pour celui-ci. Ensuite, après eux, il y a bien évidemment le personnel de l’EHPAD qui sera chargé d’accompagner la personne âgée au quotidien. Puis il y a également le personnel libéral regroupant notamment le médecin traitant ainsi que les autres médecins spécialistes tels que le kinésithérapeute ou l’orthophoniste. Mis à part ceux qui bénéficient d’une rémunération dans leurs activités, il y a les bénévoles qui interviennent de leur propre gré pour aider les résidents dans les activités normales de la vie quotidienne. Puis finalement, il y a les membres des réseaux de soins comme ceux qui proviennent les services d’hospitalisation à domicile, les membres des équipes mobiles de soins palliatifs, ceux qui travaillent dans des hôpitaux de jour l’HDJ, ceux qui exercent dans les services thérapeutiques ou au sein des autres services hospitaliers.
Le médecin coordonnateur mérite d’être mentionné séparément ici compte tenu de l’importance de son rôle dans l’accompagnement du résident. Les services de celui-ci commence dès la visite de pré admission et ne se termine qu’après le décès du patient. En tant que coordonnateur, comme son titre l’indique, c’est ce médecin qui se charge de l’organisation des aides et conseils procurés aux résidents. Il s’assure également à ce que ces derniers bénéficient des meilleurs soutiens de la part d’un personnel compétent dans ses attributions.
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Dans le cadre du projet d’établissement interviennent plusieurs entités à savoir le Comité Médical d’Etablissement (CME) qui, comme il en a déjà été fait mention auparavant, travaille avec le Directeur dans la préparation du projet d’établissement et la délimitation de la stratégie de développement. A côté de ces deux premiers, il y a le Comité Technique d’Etablissement (CTE) dont l’avis est requis pour la validité du projet d’établissement. Ensuite, depuis la mise en vigueur de l’ordonnance du 24 avril 1996, le projet d’établissement doit passer par l’approbation du directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH).
2/ La place des EHPAD en milieu rural dans le DSL – une mission de service public
2.1/ Typologie des établissements & existences juridiques
Les Etablissements d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes EHPAD sont des établissements qui peuvent être publics ou privés et qui constituent une des sous catégories parmi les établissements ou services sociaux et médico-sociaux. Ces entités sont régies par les articles L 312-1 et suivants du code de l’action sociale et des familles. Depuis une vingtaine d’années, le monde médico-social dans lequel se trouventcelles-ciest en perpétuel évolution.
Peut être considéré comme EHPAD tout établissement qui remplisse deux conditions principales qui sont celle d’héberger et de procurer des soins à des personnes âgées ainsi que celle d’avoir signer une convention tripartite avec le Conseil général et également avec l’autorité compétente en matière d’assurance maladie.
Ces établissements ont en effet connu diverses modifications concernant notamment le cadre règlementaire qui s’applique à eux, le personnel qu’ils emploient et également les caractéristiques des individus qu’ils prennent en charge.
Tout d’abord à propos du cadre règlementaire qui régit les services fournis au sein de ces entités, il y a eu l’avènement de la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002. Même si cette dernière n’a fait que reprendre des articles du code de l’action sociale et des familles en la plupart de ses dispositions, elle a quand même apporté des nouveautés et a complété certains articles par de nouvelles dispositions. Cela n’a pas manqué d’apporter quelques innovations au niveau du champ d’application et de la portée du code de l’action sociale et des familles. L’un des changements majeurs apporté par la nouvelle règlementation a été l’instauration d’une obligation d’évaluation au niveau des établissements travaillant dans le secteur social et médico-social.
Concernant le personnel travaillant au sein des EHPAD, ils ont vu leurs charges et attributions s’alourdir en raison des différentes contraintes qui leurs sont imposées par la règlementation en vigueur ainsi que les normes et référentiels auxquelles ces établissements adhèrent actuellement
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Puis à propos des individus que ces établissements prennent en charge, ils sont de plus en plus âgés et de plus en plus dépendants. En effet, l’entrée en établissement spécialisé se fait de plus en plus tardivement notamment lorsque le degré de dépendance ne permet plus le maintien à domicile. Si ces personnes avaient encore le choix, elles préfèreraient rester chez eux que de se faire accompagner des services spécialisés. A titre d’illustration, si on ne mentionne par exemple que la situation des personnes âgées ayant résidées en maison de retraite en 2003, leur âge moyen était de quatre-vingt-cinq ans.
Concernant plus particulièrement les EHPAD en milieu rural, il est à préciser que la majorité de leurs résidents sont des ruraux, notamment des anciens agriculteurs ou bien des épouses d’agriculteurs. Cette précision doit être apportée dans la mesure où les habitudes de vie, les aspirations ainsi que les relations sociales de ces personnes constituent des facteurs déterminants dont il doit être impérativement tenu compte lors de leur l’accompagnement en établissement.
2.2/ L’inscription dans une coopération gérontologique
Dans le cadre de la nouvelle organisation du système de santé, une volonté de concertation est attendue de la part de tous les acteurs impliqués dans l’accompagnement et la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Il est en effet recherché actuellement un décloisonnement des acteurs et cela concerne non seulement les établissements spécialisés mais également l’ensemble du secteur médico-social et le secteur hospitalier. Renforcer la coopération au sein des territoires, réguler l’offre de santé et regrouper les moyens constituent actuellement font partie des principaux objectifs à atteindre sur le plan social.
Même en interne à ces établissement pour personnes âgées dépendantes, promouvoir la coopération est indispensable notamment entre les bénévoles, les professionnels de santé ainsi que ceux du médicosocial. Une telle coopération permet d’améliorer la prise en charge des résidents des établissements. Comme il en a déjà été fait mention antérieurement, au sein des EHPAD ruraux, ce sont les bénévoles qui sont les plus nombreux et ceux issus du médico-social sont moins nombreux. Avec les échanges d’expérience entre ces acteurs, les bénévoles peuvent gagner en compétence.
En d’autres termes, travailler de concert permet aux différents acteurs concernés un enrichissement mutuel lequel constitue un facteur indispensable pour l’amélioration de la qualité de l’ensemble des services offerts aux personnes âgées. Les groupes de travail peuvent avoir lieu selon la dimension du sujet de l’échange, lequel peut concerner tous les acteurs ou seulement quelque uns, au sein d’instances uni disciplinaires ou pluridisciplinaires au niveau départemental, régional ou national. Il est à préciser que la délocalisation en pôle géographique dans le cadre du domaine de la santé est actuellement un objectif majeur en matière de développement social local.
D/ Le directeur d’EHPAD : un acteur local des politiques de développement social
1/ Rôles et domaines d’intervention du directeur
Le directeur d’EHPAD est plutôt chargé dans ses attributions dans la mesure où il se charge en même temps de la gestion administrative qui concerne notamment la gestion comptable, la gestion du personnel et la coordination des relations que l’établissement entreprenne avec ses parties prenantes. En effet, c’est à lui de préparer le budget et de s’assurer du suivi de celui-ci, il doit également rester constamment à l’écoute de ses collaborateurs et des personnes sous sa direction. Il assure à l’endroit de ces dernières une fonction d’encadrement et de management et organise leur travail. C’est à lui de s’assurer que le matériel et les bâtiments sont bien entretenus et fait en sorte que les règles d’hygiène et de sécurité soient respectées.
Ensuite, vis-à-vis de ceux qui sont pris en charge dans l’établissement, il doit veiller au bien être des personnes âgées en leur assurant un cadre de vie de qualité. Il se charge s’accueillir les patients ainsi que leur famille lors de leur venue.
Outre les questions relatives à la gestion et à l’administration de l’établissement, les tâches qui lui incombent requiert de lui une bonne connaissance en matière juridique dans la mesure où les réglementations en matière de maison de retraite sont très nombreuses et très exigeantes. De plus, le métier du directeur d’EHPAD nécessite des compétences gériatriques, gérontologiques additionnelles.
Des aptitudes en matière de communication et d’enseignement peuvent aussi dans certains cas s’avérer être utile.
Plus récemment, avec l’avènement du concept de qualité dans le domaine de la santé laquelle est actuellement devenue une préoccupation majeure, une culture de l’évaluation des besoins tant pour les résidents que pour les intervenants est nécessaire pour pouvoir atteindre les normes de qualité prévues par les référentiels de certification existants aujourd’hui.
Pour résumer, le directeur d’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes dirige l’établissement et travail dans la satisfaction d’objectifs tant quantitatifs que qualitatifs.
En ce qui concerne le rattachement hiérarchique du directeur d’EHPAD, le schéma qui va suivre décrit le lien hiérarchique qui lie ce dernier avec ses collaborateurs et ceux qui entrent en relation avec eux.
Représentation schématique du rattachement hierarchique du directeur d’EHPAD
Il est à préciser que les EHPAD sont nombreux et ils sont éparpillés partout en France. Chaque département du pays possède cependant chacun sa propre spécificité. En raison de cela, les difficultés auxquelles sont confrontés chaque EHPAD, et concomitamment ceux qui sont chargés de diriger l’établissement, diffèrent les unes des autres.
Il est donc difficilement concevable de tenter d’établir un profil type de ces managers. Cependant, il existe quand même des points communs qui les rapprochent entre eux. Parmi ceux-ci, il y a notamment l’attitude de ces personnes lesquelles n’ont pas peur de prendre des risques. De la part d’un manager, une telle façon de se comporter est généralement considérée comme étant une qualité. Le fait d’accepter de travailler pour une institution au sein de laquelle il existe une présomption de responsabilité du directeur sur le plan pénal pour les faits qui se produisent à l’intérieur de l’établissement reflète déjà l’audace dont ces individus font preuve.
D’un autre côté, les directeurs d’établissement démontrent constamment leur capacité à bien gérer leurs états d’esprit dans des situations sociales délicates voire même désespérées. Dans des cas par exemple, le manager peut être amené à jouer successivement plusieurs rôles différents tel que celui d’un psychologue, notamment lorsque des personnes déprimées viennent dans son bureau pour discuter du cas de l’un de leur proche qui a été admis dans l’établissement, puis d’un chargé des ressources humaines lorsqu’un salarié vient pour se plaindre concernant son salaire et demande le paiement d’heures supplémentaires, et ensuite le rôle d’un médecin traitant lorsque des subordonnés demande son avis concernant la prise en charge d’un résident.
Le profil du directeur fait de lui la personne parfaite et le seul qui est capable d’initier une démarche dynamique et innovante au sein de l’entité dans laquelle il travaille.
Le changement qui a le plus affecté les EHPAD concerne l’instauration du management qualité dans cesétablissements.Les directeurs de ces institutions ont dû s’adapter au nouveau contexteexistant et ont vu leurs attributions s’alourdir en termes de difficulté. Un management de qualité suppose une bonne connaissance des attentes et des motivations des personnes ciblées.
Le management de qualité consiste dans l’organisation de séries d’actions qui permettront de garantir la satisfaction d’exigences conformes à des besoins exprimés explicitement ou implicitement. Ces exigences sont imposées par les parties prenantes de l’entreprise (clients, actionnaires, la société en général). La rencontre des besoins de l’ensemble de ces dernières permet d’obtenir la qualité optimale. La recherche de cette qualité optimale ne doit cependant pas conduire vers une sur-qualité, les ressources mises en œuvre doivent en effet être justifiées tout en étant efficace et c’est cela qui permettra ensuite de maîtriser la performance. L’intervention du directeur qui cherchera à préserver l’équilibre permettant de promouvoir cette performance de l’établissement est indispensable à cet instant.
Pour l’amélioration de la qualité, il doit également être procédé à son évaluation ou bien à sa mesure et c’est dans le cadre de la gestion de la qualité que cette démarche sera entreprise. Cette mesure de la qualité consiste essentiellement en l’évaluation de comment les résultats sont-ils atteints. Il est à préciser qu’il ne s’agit pas tout simplement d’évaluer pour évaluer mais plutôt d’évaluer pour ensuite fiabiliser et également pour optimiser le délai d’obtention de ces résultats. En d’autres termes, il sera procéder au contrôle de l’exécution des prestations qui peuvent porter sur un service ou concerner des produits. Puis une fois les anomalies ou non-conformités détectées, des mesures correctives seront entreprises. Il doit être procédé à la mesure de la qualité aussi fréquemment que possible afin de pouvoir suivre si cette dernière reste toujours en cohérence avec les objectifs de la firme.
Ce qui vient d’être décrit donne déjà un aperçu quant à l’importance du rôle du directeur des établissements pour personnes âgées dans le nouveau contexte existant actuellement dans le secteur de la santé.
3/ Le directeur, habitant du territoire, une valeur ajoutée pour l’établissement
Le fait que le directeur soit issu du territoire à l’intérieur duquel se situe l’établissement où il travaille peut en effet créer une valeur ajoutée pour l’établissement. Etant alors originaire du milieu dans lequel il exerce son emploi, il connait les habitudes de vie ainsi que les aspirations des habitants et il lui sera plus facile de répondre aux besoins de ceux qui sont admis au sein de l’EHPAD. De plus, celui-ci participe à l’élaboration du projet de vie de l’établissement et il saura alors très bien quoi intégrer dans ce projet afin que l’EHPAD puisse participer effectivement participer à la promotion du développement social local.
Dans la mesure où le directeur a toujours vécu sur le territoire considéré, l’étude ici effectuée portant surtout sur le milieu rural isolé, cette personne es nécessairement bien placée pour savoir que les relations sociales sont très importantes dans le monde paysan et même lui comme ses voisins peut y accorder une importance accrue.
En effet, à la campagne, chaque habitant entretient des liens personnalisés avec son entourage. Ces relations qui caractérisent les milieux ruraux actuels trouvent leurs origines dans les entraides qui ont toujours lié les ancêtres agriculteurs entre eux au sein de la communauté. Et même lorsque la dépendance arriveet affecte les personnes âgées, ces dernières conservent malgré tout un certain degré de sociabilité.
Les personnes âgées dépendantes du milieu rural ont besoin de sentir qu’elles appartiennent à un lieu, à une communauté de personne et tant que la proximité de ces individus avec le milieu social est préservée, la prise en charge sera nécessairement plus facile et plus productive.
Deuxième partie : METHODOLOGIE DU TRAVAIL
A/ La compréhension du territoire essentielle pour manager une offre de services
1/ Etude comparative du milieu rural en France et focus sur le département de
1.1/ Un milieu rural en mutation
Auparavant, les principaux postes d’emploi ayant existé en Ardèche concernaient principalement les activités industrielles et commerciales. Cependant, depuis quelques années, les emplois industriels subissent une perte de vitesse progressive.
L’industrie était en effet réputée occuper une place prépondérante au niveau de l’économie locale dans le département de l’Ardèche. Or depuis ces dernières années, une mutation de la structure économique du territoire peut être observée. Ce changement se caractérise essentiellement par la perte de poids de l’emploi industriel au profit du secteur tertiaire c’est-à-dire le secteur des activités autres qu’agricoles et industrielles.
A titre d’illustration, selon les chiffres de l’INSEE[12], de 2006 à 2008, le poids de l’industrie est passé de 50% des salariés à 48%. A contrario, le poids du secteur tertiaire quant à lui est passé de 42% des salariés à 48%. Les traditions industrielles continuent quand même aujourd’hui à occuper une place prépondérante au niveau des différentes filières telles que le textile, le cuir et le papier.
Les principales raisons à l’origine de la mutation résident dans l’exposition de l’activité industrielle locale à la conjoncture économique tant nationale qu’internationale ainsi que dans la délocalisation. Cette dernière consiste dans le transfert de l’activité économique de production d’un site domestique vers un autre site à l’étranger. Il n’est donc pas question de création d’activités nouvelles mais plutôt de transfert des activités déjà existantes.
Cette délocalisation a eu pour conséquence de rendre fragile l’économie régionale. Et aujourd’hui, le domaine de l’emploi en Ardèche dépend de l’extérieur, la majorité des gros employeurs étant des entreprises étrangères.
1.2/ Le schéma gérontologique en Ardèche
En principe, les mouvements migratoires entrainent généralement un rajeunissement de la population. Cependant, ce n’est pas le cas pour le département d’Ardèche. La population ardéchoise demeure en effet relativement plus âgée comparée à celles des autres zones. De plus, ce sont les personnes âgées de plus de cinquante cinq ans qui sont les plus nombreuses au sein de cette population. Ceux qui sont âgées de plus de soixante ans constituent à peu près vingt trois pour cent de la totalité des habitants.
D’après les statistiques de l’INSEE[13], en 1999, les seniors constituaient vingt deux pour cent de la population. Comparé aux années 1990, il y a eu un ralentissement cependant, le vieillissement de la population a quand même continué à progresser et ce jusqu’à aujourd’hui.
Ensuite, il est à remarquer également que comparer aux régions situées aux alentours d’Ardèche, les retraités ainsi que les ouvriers y sont plus nombreux. Plus du quart des ménages a en effet une personne retraitée chez lui. Ce nombre élevé, tant des retraités que des ouvriers est une caractéristique commune aux zones des villes moyennes et elle est encore plus marquée en Ardèche. Comparé aux ouvriers, les professions intermédiaires sont moins biens représentées et celles de cadres le sont encore moins même si leur part est en progression actuellement.
Les conséquences de ce poids important de la population ainsi que de la présence de la catégorie socioprofessionnelle modeste ne sont pas des moindres sur le plan social en général et dans le domaine de la gérontologie en particulier. Les revenus du territoire en sont en effet affectés et sont devenus inférieurs à ceux des autres régions. La population locale en éprouve des difficultés dans la satisfaction de ces besoins et il lui est encore plus difficile de subvenir aux besoins particuliers des personnes âgées.
1.3/ Un ratio nombre d’habitants et places en EHPAD le plus élevé en France
Il est à préciser au préalable que les EHPAD n’ont pas été crées pour remplacer les hôpitaux ou aux établissements de soins de suite ou de soins spécialisés. Ils ont pour vocation d’assurer un suivi médical renforcé effectué par un médecin coordonnateur assisté par le personnel infirmier. Iles prennent également en charge les personnes âgées en perte partielle, voire même totale d’autonomie à l’exemple des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
En France, le statut de l’EHPAD a été créé en 2002 et celui-ci a été conçu pour être une maison de retraite médicalisée. Dans la prise en charge des personnes âgées, cette catégorie d’établissement s’est imposée au niveau national et actuellement, à peu près les trois quarts des maisons de retraite sont des EHPAD. En totalité, le nombre de ces derniers en France tourne aux alentours de cinq milles. En moyenne, l’âge d’entrée en maison de retraite dans le pays est de plus en plus avancé, à peut près quatre vingt cinq ans aujourd’hui.
Concernant l’implantation des EHPAD et des autres catégories d’établissements, que ce soit les maisons de retraite, les logements-foyers, ou bien les unités de soins longue durée il existe de fortes disparités spatiales. En effet, dans plus de la moitié des départements français, les taux d’équipement en établissements pour personnes âgées sont compris entre trente et un et cent cinquante deux places pour milles personnes âgées. Pour les autres départements restants, les taux varient entre cent cinquante trois et deux cent soixante neufs places.
C’est au niveau des départements de l’Ouest de la France (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire) que les offres en EHPAD pour personnes âgées sont les plus élevées. Paris et sa proche banlieue sont également bien équipés en EHPAD. Ceux qui sont les moins bien dotés sont le Pas-de-Calais, la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes et le centre de l’Ile-de-France. Cette particularité inhérente à la disparité spatiale concernant l’implantation des EHPAD découle donc d’une déficience en termes d’offres en maisons de retraite. Il est à noter cependant que la région Rhône-Alpes, à la différence des autres régions de la partie méridionale de la France, figure également parmi les mieux équipées.
2/ Diagnostic territorial et données générales de l’environnement et de l’établissement
sur le canton de Saint-Pierreville
2.1/ Approche historique, géographique, démographique et économique
Saint-Pierreville est un village situé dans le département de l’Ardèche et la région du Rhône-Alpes. Il s’agit du chef-lieu du canton. Concernant l’étendue du territoire, la commune s’étend sur 20,6 km² et elle compte aux alentours de cinq cents habitants selon les chiffres donnés par les recensements ayant eu lieu.
Quant à la densité, toujours d’après les recensements, elle est à peu près de vingt cinq à trente habitants par km². Puis, à propos de l’évolution de nombre de la population locale, Saint-Pierreville a connu des hausses successives du nombre de ses habitants depuis les années 2000. Le schéma qui va suivre décrit essentiellement la répartition de la population de Saint-Pierreville par âge sur la base de données ayant été obtenues en 2007.
Répartition de la population de Saint-Pierreville par âge en 2007
Source : http://www.cartesfrance.fr/
Les habitants âgés de 60 à 74 ans sont au nombre 97 et quant à ceux qui sont âgés de 75 ans ou plus, ils sont au nombre de 76. Cette ville, au même titre que les autres qui sont regroupées au sein du département de l’Ardèche, est aussi caractérisée par la présence en nombre élevé des personnes retraités. Il peut être constaté dans le graphique représenté plus haut que ce sont ces dernières qui sont les plus nombreuses.
En ce qui concerne l’économie, les établissements existants au sein de la ville sont majoritairement industriels malgré le déclin qu’a connu le secteur depuis les années 2000. En effet, ils commencent à reprendre de la vitesse grâce à des secteurs en repositionnement ou innovant à l’exemple de la pharmacie, de la mécanique ou de l’énergie.
2.2/ Approche sociologique par l’illustration de la culture de l’oral et du Tutoiement
Dans le canton de Saint-Pierreville comme au niveau de la plupart des communautés rurales semblables, il persiste une culture orale plus qu’écrite. Ce dernier facteur n’est pas sans conséquence dans le fonctionnement de l’établissement pour personnes âgées.
A titre d’illustration, pour démontrer cette persistance de la culture orale, prenons par exemple le cas de la prise en charge du patient par les soignants. Ces derniers ont tendance à soutenir qu’ils connaissent très bien ceux qu’ils prennent en charge avec leurs habitudes, ils font même preuve d’empathie. Le suivi du patient est alors surtout basé sur des échanges oraux.
Cette approche a certes ses avantages au niveau de la personnalisation de la prise en charge des personnes âgées, cependant, la transmission des informations entre collègues est difficile et la centralisation de ces dernières l’est encore plus. Comment faire en effet pour regrouper des informations dont il n’en existe même pas des traces écrites. De plus, si on se fie uniquement aux dires des professionnels, le risque que les informations récoltées soient emprunts de subjectivité sera important.
En ce qui concerne la culture du tutoiement, il est à préciser au préalable que l’emploi des pronoms personnels constitue un facteur qui permet de comprendre la conception que chacun des membres d’une communauté donnée a des relations qu’il entretien avec les personnes qui l’entourent, en d’autres termes la façon dont il appréhende les relations sociales.
Sur le plan culturel, l’utilisation du tutoiement plutôt que du vouvoiement est très significative. Le tutoiement exprime généralement la familiarité alors que le vouvoiement indique la présence d’une distance sociale.
Concernant plus particulièrement le canton de Saint-Pierreville, au même titre que les autres communautés rurales, celui-ci est caractérisé par l’omniprésence d’un fort lien social surtout entre les membres d’une même famille ainsi que leurs descendants. A la différence des habitants des grandes agglomérations, ceux qui habitent dans des plus petites communautés comme Saint-Pierreville se connaissent presque tous. Il est à préciser que ce ne sont pas uniquement les relations familiales qui rapprochent les gens mais il y a également les relations de voisinage ainsi que les relations amicales.
2.3/ Approche politique : Le rôle de la politique sociale locale et la réforme des
collectivités territoriales
Différents mesures ont été entreprises au niveau des territoires ruraux dont celui du département d’Ardèche notamment avec la suppression des élus de proximité, la restriction des services procurés aux usagers des services publics ainsi que le bouleversement de la fiscalité.
En effet, très récemment, en novembre 2010, le parlement français a adopté la réforme des collectivités territoriales. Cette mesure a été prise en vue de simplifier, de clarifier et d’alléger les structures locales, lesquelles sont devenues très compliquées depuis que la première loi portant sur la décentralisation a été promulguée.
Globalement, cette nouvelle réforme cherche à inscrire l’échelon communal, lequel est devenu la cellule de base de la démocratie locale, dans un environnement intercommunal rénové et également démocratisé. A cette fin, elle a introduit le conseiller territorial lequel joue le rôle d’articulation pour les actions entreprises au niveau départemental et régional. Et au niveau national, la réforme permet de mettre en place une structure à la fois cohérente et pérenne qui sera favorable à l’exercice des compétences des différentes collectivités, chacune avec leurs spécificités propres.
Plus concrètement, sur le plan institutionnel, la réforme s’appui sur autre projets de loi à savoir le projet de loi de réforme des collectivités territoriales, le projet de loi relatif à l’élection des conseillers territoriaux et au renforcement de la démocratie locale, le projet de loi organique relatif à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération intercommunale ainsi que le projet de loi organisant la concomitance des renouvellements des conseils généraux et des conseils régionaux.
Trois objectifs principaux se situent à la base de la réforme institutionnelle des collectivités territoriales. Le premier objectif est de simplifier et d’alléger l’architecture territoriale. Les collectivités territoriales ont alors été groupées au sein de deux pôles qui sont le pôle départements-région et le pôle communes-intercommunalité. Le second objectif à atteindre est celui de renforcer la démocratie locale. Puis finalement, le dernier objectif est d’adapter l’organisation territoriale aux défis du temps présent.
2.4/ La place et le rôle de l’établissement dans l’environnement social
Les EHPAD emploient un personnel nombreux, formé et qualifié qui leur permet de développer les actions qu’ils entreprennent et de procurer aux individus pris en charge dans ces établissements des services de qualité.
Ces établissements sont supposés être des institutions ouvertes. Cela suppose d’un côté qu’ils laissent entrer toutes les personnes âgées qui désirent y être pris en charge mais d’un autre côté, cela suppose également que les établissements les laissent sortir à leur gré. Ces établissements proposent de nombreuses formes de participation dont notamment et principalement l’accueil temporaire ou pour une longue durée, voire même jusqu’au décès du patient. Il y a également la participation au repas, la participation à des activités qui ne sont pas uniquement thérapeutiques mais également culturelles et socialisantes.
De même pour le personnel provenant du milieu environnant, l’établissement doit leur être accessible, l’établissement en zone rurale est d’ailleurs le seul lieu où les praticiens locaux peuvent exercer leurs activités à moins qu’ils ne décident de travailler à titre libéral. Travailler dans ces institutions constitue un moyen qui permet de surmonter les problèmes relatifs à l’indisponibilité des équipements. Toutefois, il va de soi que ceux qui désirent travailler dans ces établissements doivent tout de même satisfaire aux qualifications requises.
Les EHPAD constituent en effet des ressources pour l’extérieur dans la mesure où il s’agit de lieux réunissant des pôles de compétence et sont également devenus des références pour les localités au sein desquelles ils sont intégrés. A titre d’illustration, l’institution est par exemple dans des cas amenée à porter des repas au domicile des patients et un lien particulier s’établit alors entre ces derniers et l’établissement.
3/ Forces et faiblesses de la structure, enjeux présents et à venir
3.1/ Une structure implantée en territoire isolé
3.1.1/ Le premier employeur du territoire
Il est à préciser que le canton ardéchois bénéficie de deux établissements de taille
Importante et comparé aux établissements des autres régions, le taux d’équipements des maisons de retraites situées en Ardèche est bien supérieur. Ces établissements expriment la
volonté des collectivités locales de s’occuper des seniors, le sort des personnes âgées est en effet devenu une préoccupation majeure pour elles, et constituent également une réponse aux problèmes liés à l’emploi local, le travail étant rare en milieu rural.
Comme partout en France, le poids électoral des personnes retraitées et âgées est devenu crucial et c’est ce qui a amené les maires à s’intéresser de plus en plus à l’avenir des
anciens. La maison de retraite est donc devenue la manifestation d’une politique bien définie avec des objectifs précis dans différents domaines dont notamment en matière de création d’emploi.
Dans la lutte contre l’exode rural, ces établissements spécialisés sont utilisés en tant que support à l’emploi et doit ainsi permettre de maintenir les emplois au pays. Cependant, il est à noter que le fonctionnement d’un EHPAD nécessite l’emploi d’un personnel qualifié, cela constitue un obstacle à surmonter pour que la politique sociale adoptée puisse produire les effets escomptés.
.Il n’est d’ailleurs pas évident, même si cela semble être la solution la plus appropriée, de recruter le personnel nécessaire en dehors du département afin de les y faire venir en raison des problèmes déjà existants dans le domaine du logement et des soucis liés à la mobilité des infirmières et médecins spécialisés.
3.1.2/ La question de l’attractivité
La majorité des EHPAD situé en milieu rural y compris ceux du département d’Ardèche sont confrontés à des problèmes d’image et d’attractivité. Et malgré le fait que le taux de chômage est déjà très élevé, paradoxalement, les Ehpad ont du mal à recruter.
Ce sont principalement les problèmes de qualification qui sont à l’origine des difficultés au niveau du recrutement de personnel en EHPAD. La résolution de ces problèmes relève essentiellement des gestionnaires d’établissement qui n’ont pas d’autres choix que d’organiser les plannings appliqués dans l’organisation de l’établissement en fonction des attentes du personnel alors qu’en principe, ce sont les attentes des résidents qui devraient être priorisées.
Cette crise de recrutement cause des problèmes aux résidents, lesquels sont affectés de manière indirecte, dans la mesure où elle constitue un obstacle majeur à surmonter pour la réalisation de l’objectif de personnalisation de la prise en charge des anciens.
Quant aux causes du manque d’attractivité, celui-ci est surtout lié à la pénibilité des conditions de travail. Les EHPAD sont en situation de sous-effectif et la pression qui s’exerce sur les salariés est lourde en raison de l’absence de relève. Les infirmières et autres personnels soignants, une fois leur formation terminée, préfèrent plutôt les cursus hospitaliers que l’univers des EHPAD.
3.1.3/ Quelle dynamique individuelle et collective pour les salariés?
Pour le bon fonctionnement de l’établissement qui prend en charge les personnes âgées, la construction d’une collaboration entre les salariés, donc la promotion des activités collectives, constitue un atout majeur à exploiter. Et il est à préciser qu’en l’absence de motivation personnelle de la part de chacun des membres du personnel considéré dans leurs individualités, aucune dynamique de travail ou bien de projet ne peut se développer.
Il se peut qu’au sein des EHPAD, le non mise en valeur des compétences professionnelles ou l’inexploitation de celles-ci affecte la motivation des salariés. Les soignants recrutés au sein de ces établissements connaissent certes leur travail et possèdent nécessairement des bagages qu’ils ont acquis à partir de la formation qu’ils ont suivie. Cependant, les pratiques professionnelles sont en évolution constante et ceux qui travaillent en EHPAD peuvent facilement être déphasés.
Le renforcement du dynamisme individuel puis collectif passe nécessairement par une responsabilisation. En effet, la responsabilité contribue à valoriser les pratiquants dans leurs tâches et attributions quotidiennes. La charge de travail est importante en EHPAD en raison de l’état des patients qui requiert énormément d’attention. Vu la distance que le soignant peut être amené à parcourir pour aller travailler, l’absentéisme peut être important et les retards peuvent être fréquents. Quant au cadre de santé, tout son temps est consacré à la gestion des plannings et avec les mouvements constants au niveau de la constitution des équipes, motiver le personnel devient une tâche difficile à mettre en œuvre.
Il est à ajouter que la motivation du cadre joue également un rôle essentiel pour l’instauration d’un dynamisme au sein de l’établissement en question et il doit faire preuve de leadership dans la conduite de l’institution.
Puis, finalement, il est à préciser que la culture est essentielle pour la réussite de tout projet. Le non considération de celle-ci peut affecter la motivation des professionnels notamment lorsqu’il existe des changements auxquels le personnel ne s’attendait pas et qu’il se trouve tout d’un coup devant le fait accomplit. La question de la culture est à relier à la communication. Cette dernière est essentielle pour la réussite de tout nouveau projet afin de prévenir les craintes et toute forme de méfiance de la part des salariés vis-à-vis de modifications des pratiques professionnelles ou au niveau organisationnel.
3.1.4/ L’inscription dans des réseaux qui se développent
Les réseaux constituent un système d’organisation qui permet de faire coopérer des professionnels dont les formations ainsi que les cultures sont différentes. Ils permettent également une meilleure implication des familles et même des personnes âgées dans la prise en charge de ces dernières.
Le réseau se caractérise d’un côté par l’existence d’un système de maillage entre diverses entités et d’un autre côté par le renforcement ou la création de relations qui peuvent être directes ou indirectes entre les acteurs intervenants dans le cadre des établissements.
Le premier avantage du réseau réside dans le fait qu’il permet une coordination formalisée. Il offre également la possibilité de gérer un grand nombre de liaisons.
Une fois établie entre les EHPAD, le réseau regroupera alors un ensemble de personnes ou d’institutions, travaillant dans le secteur de la santé orienté vers la prise en charge des personnes âgées et établira entre ces personnes et institutions des relations spécifiques.
L’une des spécificités du réseau est qu’à la différence du système hiérarchique, les acteurs sont libres les uns par rapport aux autres. Ils se reconnaissent des compétences et la coopération est fondée sur des valeurs communes et la confiance.
Pratiquement parlant, grâce au système de réseau, il est possible de faire le lien entre l’EHPAD et l’hôpital notamment lors de l’hospitalisation, à la fin de celle-ci lorsque le patient peut retourner en EHPAD et en vue de prévenir l’hospitalisation en facilitant l’intervention des spécialistes. Les hôpitaux peuvent en effet mettre à la disposition des EHPAD des spécialistes et vice versa, ces derniers peuvent mettre à la disposition des autres institutions membres du réseau les leurs lesquels peuvent intervenir lors des cycles de formations du réseau et peuvent accueillir pour des stages pour le réseau.
3.2/ Quelles pratiques innovantes dans ce contexte?
3.2.1/ Un projet de restructuration, d’extension et d’humanisation: une démarche dynamique et nécessaire mais non sans risque
L’instauration de véritables projets de vie pour les résidents constitue actuellement une grande innovation en matière de prise en charge des personnes âgées. Il n’y a d’ailleurs aujourd’hui que quelques établissements qui mettent en œuvre cette pratique.
Pour se faire, la démarche adoptée se déroule comme suit, en premier lieu, l’établissement nomme des professionnels référents qui se chargeront de chaque résident. Ces derniers ont pour attribution d’impulser, de coordonner la mise en place ainsi que la réalisation des projets personnalisés. Les réunions sont très fréquentes et c’est au cours de celles-ci que sont discutées les questions afférentes à la constitution des projets et à leurs animations. Plusieurs individus appartenant à des disciplines différentes interviennent lors de ces réunions à savoir le médecin coordonateur, l’infirmière coordonatrice, le psychologue et bien évidemment l’animateur.
Il est à préciser que le projet de vie se base essentiellement sur les habitudes de vie de patient, l’histoire de la pathologie de ce dernier, les attentes ainsi que les besoins lesquels doivent être pris en compte pour une meilleure prise en charge du patient.
3.2.2/ Comment concilier rigueur budgétaire et innovation?
Il est à préciser que le financement de l’EHPAD se base sur trois tarifs à savoir un tarif d’hébergement dont la fixation relève des attributions du préfet, ensuite un tarif dépendance fixé par le médecin coordonnateur puis un tarif soins qui est versé par l’assurance maladie.
Il peut être constaté qu’en effet, il existe un lien de clientèle entre le patient et l’établissement qui l’accueil or ce sont des tiers subrogés qui règlent le prix des prestations fournies. Il existe cependant des cas dans lesquels les patients contribuent au paiement d’une partie des prestations.
C’est à partir de ces forfaits que l’établissement réparti les charges nécessaires au fonctionnement de ses services dont notamment les charges liées au personnel.
B/ Les moyens mis en œuvre pour la conduite du travail
Dans l’objectif d’obtenir une réponse concrète à la problématique qui tend à connaître la manière dont le Directeur d’EHPAD en milieu rural isolé pourrait participer au développement social local du territoire dans lequel il exerce ses missions, il s’est avéré important d’adopter une méthodologie de recherche. En premier lieu, il s’agit de se baser sur des livres et des documents qui vont permettre d’analyser la théorie de l’étude. Ensuite, des entretiens ont été préparés afin de connaître la pratique ou plus précisément la réalité, l’entretien s’est concrétisé à partir de questionnaires élaborés à l’encontre dequatre publics différents : la population du territoire, les usagers de l’EHPAD, les autorités locales du Département d’Ardèche et les directeurs d’EHPAD.
1/ Recherches bibliographiques : livres, documents
La conduite de ce travail est basée sur des recherches bibliographiques afin de trouver fondement dans la théorie. Ainsi, l’étude a été fondée sur des lectures d’ouvrages et de documents qui parlent du milieu rural, de la représentation sociale, des établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes, du développement local social,…
Plusieurs livres ont été consultées dans le cadre de la représentation sociale, un thème qui fait partie intégrante de cette recherche. Les personnes âgées peuvent être confrontées au fait que leurs proches partent loin d’eux, surtout ceux qui habitent en milieu rural isolé et se sentent exclues de la société. Cette exclusion fait partie de la représentation de la société et qui peut avoir des conséquences sur le territoire même. La représentation sociale présente donc un grand intérêt dans le cadre de cette étude car il appartient au directeur d’EHPAD en milieu rural de veiller à celle-ci par rapport aux personnes âgées.
C’est pourquoi dans le cadre de cette étude, nous avons consultés des livres sur la représentation sociale. A titre d’exemple, un document écrit par Maryse Bresson (Université de Rouen) intitulé « Exclusion et norme logement ». Dans ce document, il est évoqué que l’exclusion devrait entrer dans les politiques publiques et il est important de chercher une solution en matière de logement, et cela peut concerner les personnes âgées qui nécessitent un logement décent pour favoriser leur bien-être et ensuite pour favoriser leur territoire, sans logement ou exclu, les personnes âgées ne peuvent pas répondre de ces actes. On peut également parler de la représentation sociale de la responsabilité éducationnelle, à l’égard de ces personnes âgées dépendantes, les directeurs d’EHPAD occupent le rôle de parent à l’égard d’un enfant mineur, c’est un rôle très important qui nécessite beaucoup de conviction et de rapprochement. Un document parle de ce fait là, celui du bulletin de psychologie en 2007 intitulé « représentations sociales de la responsabilité éducative ».
Beaucoup d’autres documents sont consultés en matière de représentation sociale, la consultation d’ouvrages en la matière a été également prônée. Ne citant que l’ouvrage sur les représentations sociales de Bonardi Christine et de Roussiau, qui parle de la représentation sociale comme étant l’image de la personne suivant son vécu. Cet ouvrage présente la formation, la structuration et la transformation des représentations sociales en faisant état des principales orientations de recherche en la matière. Aussi, beaucoup d’autres livres sur la représentation sociale ont fait l’objet de fondement dans le cadre de cette recherche.
Mais à côté de la représentation sociale, il y a également la notion de milieu rural isolé et du vieillissement, comme les points évoqués dans un livre intitulé « territoire et vieillissement » écrit par Argoud en 1998. Il existe encore d’autres recherches bibliographiques comme en matière d’isolement des personnes âgées, de développement du monde rural, de l’EHPAD en milieu rural, des missions des directeurs d’EHPAD, …
La pluralité et la diversité des livres et documents consultés ont permis l’élaboration de ce mémoire et ce, dans le cadre du rôle du directeur d’EHPAD dans le développement local social du milieu rural ou il s’exerce, du territoire ou il accomplit ses missions.
Les recherches bibliographiques ne suffisent pourtant pas à répondre correctement à la problématique, une descente sur terrain est donc obligatoire et ceci va se faire par le biais de questionnaires auprès des principaux concernés.
C’est à travers les entretiens que l’on peut répondre concrètement à la problématique précitée, il s’agit de deux guides d’entretien afin de recevoir des réponses plus ouvertes et pas très figées.
Quatre populations différentes sont ciblées par l’entretien, notamment, la population du territoire, les usagers de l’EHPAD, les autorités locales du Département de l’Ardèche et les directeurs d’EHPAD. Chaque population est essentielle à la conduite du travail car le développement du territoire dépend en grande partie de ces catégories de personnes dans son ensemble. Par contre, il serait difficile de faire l’analyse de quatre questionnaires différents dirigés à l’encontre de quatre publics différents, il a donc été plus pratique d’élaborer deux guides d’entretiens, le premier se dirige vers les trois premières catégories de personnes : la population du territoire, les usagers de l’EHPAD, les autorités locales du Département de l’Ardèche du fait que celles-ci sont considérées comme habitants du territoire connaissant bien les caractéristiques et les difficultés rencontrés dans celui-ci. Le second guide touche particulièrement les directeurs d’EHPAD, certes, ils vivent dans le milieu, dans le territoire, mais ils sont investis de missions particulières, il est donc essentiel de concentrer certaines questions sur eux.
2.1/ Présentation des entretiens vis-à-vis de la population du territoire, des usagers de l’EHPAD et des autorités locales du Département de l’Ardèche
Dès le début du guide d’entretien, la liste des destinataires est énumérée afin de faire participer toute la population même du territoire, notamment, la population de la ville d’Ardèche. Ces cibles concernent les commerçants de la Commune de St-Pierreville, les élus de la commune de St-Pierreville, la communauté de Communes, le Conseil Général, les artisans locaux, l’école, la crèche, le centre de Loisirs, la coopérative Ardelaine, les bénévoles de l’EHPAD, les services du CG et de l’ARS, les membres du Conseil de la Vie Sociale : représentants des résidents, des familles, du personnel et les membres du Conseil d’Administration. Sont donc visés en même temps la population, les usagers de l’EHPAD et les autorités locales.
Le guide est divisé en trois parties, la première partie concerne les informations sur l’interviewé, elle contient huit questions qui tendent à situer la situation de l’interviewé. Il existe des questions qui sont destinées à certaines catégories de personnes bien précises comme les questions suivantes par exemple :
5-Etes-vous parmi les parties prenantes d’un EHPAD?
6-Si oui, quel lien entretenez-vous avec l’établissement ? (employé, personne hébergée, partenaire, etc…)
Ensuite, la seconde partie concerne les informations sur le milieu rural isolé dans lequel la population cible est située. Elle est composée de 21 questions et qui parlent en grande partie de la réalisation d’un projet d’établissement et des contextes qui peuvent l’influencer en avantages et en inconvénients, il s’agit du contexte social, géographique. Les difficultés de vie en milieu rural sont aussi évoquées ainsi que les problèmes relatifs au concept de vieillissement en milieu rural. Il s’agit aussi d’évoquer la politique sociale par rapport à la politique publique. Les thèmes comme le potentiel, la pyramide des âgées, la mixité sociale, la culture, les classe sociales, la citoyenneté en milieu rural ainsi que les attentes des habitants par rapport à l’EHPAD placé dans le territoire.
Dans la troisième partie, le guide tente de recueillir des informations sur le Développement social local. Elle comporte 21 questions qui tentent de cerner l’appréhension des habitants par rapport à ce concept de développement social local et surtout le lien existant entre DSL et EHPAD au sein du territoire. Il s’agit de connaître les points de vue des habitants en ce qui concerne la place de l’EHPAD dans le contexte même du développement du territoire, la fonction qu’il occupe, sa représentation par rapport aux habitants. La question de la représentation sociale locale éprouvée par les habitants vis-à-vis de l’établissement, vis-à-vis du directeur de l’EHPAD, les interactions en la matière, les évolutions. Pour ce qui est du développement social local, cette partie tente de ressortir la possible réussite de ce programme dans le milieu rural, la place occupée par les fonctions perçues dans les représentations sociales par rapport au DSL : inertie ou facilitateur ou les deux à la fois. Il s’agit également de recueillir des informations sur le lien qui peut exister entre la position sociale actuelle des personnes âgées de la ville et celle des jeunes dans l’avenir. Aussi, des idées sont à recueillir concernant la manière pour les habitants de promouvoir le développement social de leur localité.
Enfin, le dernier point vise des informations portant sur la direction et sa gouvernance, il contient 16 questions qui généralement cernent le rôle et la mission du directeur d’EHPAD en milieu rural. Son rôle vis-à-vis du territoire à travers sa contribution au sein de l’EHPAD, la position qu’il occupe dans le territoire, les influences s’il en existe sur le développement de la société. Il s’agit également de connaître ses compétences en dehors des murs de l’établissement, les moyens qui sont à disposition pour agir pour le développement, les attentes des habitants par rapport à lui.
Ces questions vont permettre de connaître les points de vue différents des habitants du territoire, des autorités locales et des usagers de l’EHPAD, et permettrait ensuite de faire une analyse des résultats répondant à la problématique.
2.2/ Présentation du guide d’entretien destiné aux directeurs d’EHPAD
Les mêmes rubriques que dans le guide d’entretien sont visibles dans celui-ci, comme les informations sur l’interviewé, les informations sur le milieu rural isolé, les informations concernant le développement social local et les informations portant sur la Direction/Gouvernance.
Dans la rubrique des informations sur l’interviewé, il s’agit surtout de connaître le parcours de celui-ci en tant que directeur d’EHPAD, il s’agit également de recueillir des informations sur son expérience en tant qu’occupant de ce poste. Cette première partie introduit également le concept de la fonction du directeur dans un milieu rural isolé.
Ainsi, la deuxième partie du guide d’entretien se concentre sur le milieu rural isolé, en commençant par le contexte même de la pauvreté du milieu rural par rapport à la réalisation d’un projet d’établissement. En d’autres termes, il s’agit de connaître les points de vue du directeur sur la possibilité de réaliser un projet d’établissement dans un territoire isolé que ce soit par rapport au contexte social ou géographique. Aussi, la question sur la participation des habitants au projet est également évoquée. En tant que recueil d’informations sur le milieu rural isolé, il s’avère aussi important de parler de l’impression et de la constatation du directeur du mode de vie même des habitants dans le milieu, les difficultés rencontrés par les personnes âgées. Le plus important concerne le développement du milieu rural actuel, notamment, par rapport aux politiques publiques adoptées en la matière, les institutions mises en place, la perspective de développement pour le milieu d’exercice. Les autres points évoqués dans le questionnaire destiné aux habitants du milieu et aux usagers de l’établissement le sont également au niveau de cette partie comme la mixité, la culture et la citoyenneté mais ceci par rapport aux points de vue du directeur d’EHPAD.
En ce qui concerne le recueil d’informations en matière de développement social local, les mêmes questions qui figurent dans l’autre guide déjà précité sont présentes en plus des actions menées par le directeur dans le cadre de ce concept. Il s’agit de voir comment le directeur contribue au développement social du milieu dans lequel son établissement se situe, sa compétence en matière de DSL.
Enfin, concernant les informations sur la Direction et la gouvernance, c’est surtout le rôle du directeur d’EHPAD dans la structure qui est évoquée. Les questions vont ainsi permettre de faire ressortir le statut même du directeur d’EHPAD en tant que notable local, l’influence qu’il exerce dans le milieu, ses apports pour le développement, les moyens à sa disposition, les préconisations avancées et possibles,…
La réalisation de l’entretien s’est fait soit par téléphone soit directement avec la personne. Le déroulement de celle-ci s’est fait correctement et cela a répondu à mes attentes car 15 personnes ont répondu aux questions dont 7 issus des convives de la ville et des usagers de l’établissement. La motivation des répondants au développement de leur territoire a été remarquée dans leurs réponses, de même pour l’initiative des directeurs d’EHPAD.
C/ Résultats des recherches et méthode d’analyse
Les résultats des recherches vont être divisés en deux parties, selon le statut de l’interviewé, directeur d’EHPAD ou autres.
1/ Résultats des recherches à l’égard des habitants de la ville, les usagers de l’établissement, les autorités locales,…
Les résultats vont être démontrés par question afin de faire une meilleure analyse globale de toute la recherche.
L’âge des personnes interviewées est très varié de manière à diversifier également les points de vue, d’une manière générale, elles sont en âge de se rapprocher de la retraite ou déjà dans le contexte même, l’âge général est entre 40 à 70 ans. Soit les interviewés préparent leur retraire soit ils vivent déjà dedans. Par contre, des jeunes entre 20 et 40 ont été aussi interviewés dans l’objectif de connaître leur point de vue en matière de perspective de développement du milieu rural.
50% des interviewés ont vécu depuis toujours en milieu rural, certains y ont vécu pendant l’enfance et y retournent pour passer la retraite, un seul interviewé n’a pas vécu en milieu rural. D’une manière générale, les interviewés ont vécu au moins 10 ans en milieu rural.
Tous les interviewés n’habitent pas dans la localité de Saint Pierre ville, il y en a qui sont dans d’autres milieux ruraux et d’autres encore ne vivent pas en milieu rural mais qui y passent quand même.
En ce qui concerne leur parcours scolaire, le niveau est très varié allant de la maîtrise au niveau le plus moyen, tout comme dans les milieux urbains. 90% des interviewés sont des parties prenantes d’un EHPAD et 10% sont juste des habitants de la ville et ne sont pas parties prenantes à l’EHPAD.
58% des personnes interviewés sont des partenaires par rapport à l’EHPAD, les uns sont des partenaires locaux, d’autres sont des partenaires commerciaux et d’autres encore des partenaires en collectivité territoriale. Les autres interviewés sont membres au sein des conseils existants au sein de l’EHPAD. En tant que partenaire, les interviewés exercent d’autres métiers comme commerçant ou chargé de mission. Un interviewé qui est membre du CA de l’EHPAD est déjà en retraite. La dernière question dans la première partie n’a pas été répondu par tous les interviewés, un seul interviewé affirme avoir déjà travaillé au sein de l’EHPAD pendant 18 ans.
Dans la seconde partie de l’entretien, la question s’est concentrée sur le milieu rural isolé. Ainsi, 100% des interviewés pensent que le contexte social à l’intérieur duquel prédomine une certaine forme de pauvreté, que ce soit en activité ou en habitants, exerce une contrainte dans la réalisation d’un projet d’établissement sur le territoire dans lequel ils se trouvent. Par contre, un interviewé pense que ce n’est pas le cas également.
Les raisons sont diverses mais répondent à un même contexte, celui de la contrainte qui existe dans la réalisation du projet dans le cadre d’un milieu pauvre en activités ou habitants. 57% des interviewés affirment que cette contrainte existe car le milieu en question ne dispose des moyens financiers tant pour les habitants que pour les collectivités. Ceci s’explique aussi par le fait, selon les interviewés, que les personnes âgées ne disposent pas des moyens financiers pour payer la maison de retraite et dans la mesure où un projet sera réalisé, le coût des travaux engendrés par ce dernier pourrait aboutir à une augmentation du prix du service en EHPAD. De l’autre côté, 43% des interviewés évoquent également le problème relatif au personnel, notamment leur compétence, il est difficile dans un milieu rural de trouver et de recruter des personnes compétentes pour réaliser à terme et correctement le projet d’établissement.
En ce qui concerne le contexte géographique, 57% des interviewés pensent que l’isolement du territoire constitue une contrainte à surmonter pour la réalisation d’un projet d’établissement, ceci en raison du fait que les communautés de communes sont redécoupées vers des secteurs plus élargis et ainsi les petites communes deviennent isolées. Les interviewés trouvent qu’à force d’être isolés, les habitants du milieu se doivent être autonomes, donc, s’adapter au contexte du milieu. Aussi, cette contrainte existe en raison du fait que le territoire est isolé et les fournisseurs et partenaires ne sont pas très enthousiastes à l’idée de venir même au sein de celui-ci, selon un interviewé, le prix du pétrole est déjà assez élevé et cela empêche les partenaires à participer pleinement au projet d’établissement en milieu rural isolé. 29% pensent que cette contrainte n’existe pas car les personnes âgées demandant le service en EHPAD sont nombreuses en milieu rural isolé et que le travail en EHPAD est une pratique maîtrisée au Saint Pierreville. En ce qui concerne les 15% des interviewés, ils trouvent que il pourrait y avoir une contrainte liée au contexte géographique en matière de projet d’établissement en raison du fait du nombre trop élevé de maisons de retraite dans la ville, les besoins sont donc limités car il n’y a pas assez de demandes.
La question suivante se concentre sur l’importance de la participation des habitants sur le succès du projet d’établissement. Les réponses sont très variées et différentes pour chaque répondant. En général, il a été remarqué que les interviewés pensent que la participation des habitants est importante. Les raisons de cette affirmation sont plusieurs également, il y en a qui disent que les habitants en milieu rural se connaissent tous et une participation collective faciliterait la réalisation d’un projet d’établissement. Aussi, ils trouvent que l’EHPAD est une institution acceptée par tout le monde et il serait bien que tout le monde puisse participer au projet afin de rendre service aux personnes âgées. La communication entre les habitants est nécessaire afin de contrôler la qualité des services, notamment, l’accueil et les soins au sein de la résidence. Par contre, certains interviewés ne pensent pas que c’est la participation des habitants qui va actionner le succès du projet, actuellement, ils pensent que le travail appartient encore aux collaborateurs et ce n’est qu’après que ces derniers sensibilisent les habitants à participer. Un interviewé s’est étonné du fait que c’est pour la première qu’un directeur s’intéresse à la participation des habitants à de tels projets car il trouve qu’en Ardèche, les habitants ont besoin d’être écoutés.
A 100%, il a été constaté que la difficulté commune rencontrée par les habitants de la ville réside dans l’isolement du territoire car à cause de cela, le milieu manque d’ouverture par rapport aux autres milieux, les enfants doivent aller étudier en ville et la majorité ne reviennent plus en milieu rural. Ceci est également du au fait que les jeunes manquent d’activités en milieu rural et cela les font fuir la ville. Aussi, la ville d’Ardèche se trouve éloignée des villages, donc éloignée des centres urbains, les habitants se trouvent dans une lutte permanente en ce qui concerne le maintien des services publics.
Pour ceux qui vieillissent en milieu rural, ils rencontrent des difficultés spécifiques selon tous les interviewés, le manque de médecin freinant l’accès aux soins semble être la difficulté principale évoquée par eux. Le nombre de médecin à Saint Pierreville est insuffisant voire même inexistant car selon un interviewé, il faut aller jusqu’à St Sauveur nécessitant 20mn en voiture pour trouver un médecin.
En ce qui concerne la satisfaction de l’intérêt général, 57% des répondants pensent que les institutions en place au niveau local y arrivent. Par contre, pour les 43%, ce n’est pas vraiment le cas en raison de la restriction au niveau de la finance locale qui ne permet pas de satisfaire aux besoins de l’intérêt général.
La politique sociale en faveur du milieu rural est négligée dans les politiques publiques nationales et locales selon les 86% des interviewés et ce, surtout au niveau national, les services publics sont très peu, presqu’inexistants. Pour les autres répondants, le cas se concentre surtout au niveau local car la politique sociale en faveur du milieu rural n’est aujourd’hui plus du fait de la décentralisation de la compétence directe de l’Etat mais des collectivités locales. Ainsi la satisfaction de l’intérêt général dépend du milieu où l’on habite.
Concernant la perspective de développement de la ville d’Ardèche, la réponse des interviewés est diversifiée. Certains trouvent qu’elle est prometteuse même en étant fragile car de plus en plus de jeunes couples viennent s’y installer. Selon d’autres, l’existence de la maison de retraite renforce le développement de la localité. Pour d’autres encore, la perspective de développement n’est pas du tout prometteuse pour la localité car déjà, le siège de la communauté de communes va être transférer dans un village plus important, et aussi que la saison touristique est courte et ne permet pas de trouver une solution meilleure pour favoriser l’économie propre à la localité.
Pour les 43% des interviewés, les potentiels du territoire sont exploités convenablement, du moment au moment actuel. Pour les 29%, la ville essaie de faire le maximum en la matière et pour le reste des répondants, l’exploitation est insuffisante. Selon eux, il existe encore des potentiels non encore exploités comme le social et la culture, l’implication des habitants, les foires et l’accès aux soins.
Par rapport à la question sur la pyramide des âges, 43% des interviewés n’ont pas répondu à la question. Pour ceux qui ont répondu, à 100%, ils disent que dans la communauté locale, il y a beaucoup de vieux et moins de jeunes, majoritairement, les habitants sont constitués par des personnes âgées de plus de 65 ans.
Sur le concept de la mixité sociale, cela existe selon les 57% des interviewés, les urbains viennent s’y installer et ils sont appelés par les ruraux « les bourrus », cela veut dire les personnes qui vivent avec l’argent de leurs parents. Pour certains interviewés, il est difficile pour les gens de l’extérieur de venir s’y installer en raison de la difficulté de vivre en milieu rural, il faut de l’habitude.
Selon les interviewés, il existe deux sortes de culture en Ardèche : la culture paysanne et la culture citadine. Les jeunes qui passent leurs études dans les milieux urbains n’ont pas la même culture que leurs parents ayant toujours vécue en milieu rural. Et c’est cela qui fait la pluralité de la culture, il y a également les héritiers urbains, les paysans du cru et les néo-paysans.
Sur le niveau de vie de la population en Saint Pierreville, 43% le trouvent bas, 15% trouvent que c’est modeste mais suffisant pour vivre correctement. Pour le reste des répondants, tout le monde n’est pas riche mais les habitants ne sont pas non plus dépensiers. D’autres pensent que le niveau de vie est très variable selon ceux qui vivent au pays toute l’année et ceux qui y viennent en résidence secondaire.
La répartition des classes sociales est faible selon les interviewés, généralement, on trouve juste les agriculteurs, les artisans et les employés, il y a très peu de cadres supérieurs.
En ce qui concerne la citoyenneté dans Saint Pierreville, les interviewés sont partagés. Certains pensent que celle-ci se concrétise par réseau ou par amitié, d’autres parlent des élections et des comités. Et d’autres encore trouvent que cela se fait de manière spontanée car chaque habitant se sent acteur au sein de la communauté.
A l’ égard de l’établissement, les attentes des habitants de la communauté, selon les interviewés, se concentrent surtout sur le bien être des habitants de Saint Pierreville, notamment à travers l’accès aux soins que ce soit financièrement ou matériellement. Ils souhaitent que l’établissement accueille les habitants de la ville en priorité par rapport aux autres. Ils veulent également que les anciens soient bien traités et soignés de manière à leur procurer le bien être.
Par rapport à celui qui dirige l’établissement, les attentes spécifiques des interviewés sont variées :
-Qu’il soit un acteur moteur du territoire
-Qu’il travaille avec les commerçants locaux
-Qu’il gère bien son établissement, qu’il soit respecté, que les personnes âgées se sentent écoutées.
-Qu’il mène les prochains gros travaux de restructuration
-Qu’il garantisse un rapport qualité prix le plus honorable possible
-Qu’il soit un bon gestionnaire
-Qu’il continue comme il est, il est très apprécié dans le village : cas du directeur actuel
Dans la troisième partie du questionnaire, il s’agit de focaliser les recherches sur le développement social local. La première question concerne la définition de ce qu’est ce concept et la réponse des interviewés sont variés mais complémentaires et répondent aux mêmes critères. Généralement donc, le développement social local est perçu comme un moyen de valorisation de la qualité de la ville et ce, de manière collective. Un interviewé a évoqué que le développement doit émaner de tout le monde et non seulement des décideurs. Par contre, d’autres interviewés pensent que le développement social local est du rôle de la communauté des communes et il s’agit de fédérer les gens et les idées en même temps.
Les priorités ont la matière, selon les interviewés résident dans le fait de donner de l’emploi aux habitants de la ville. Aussi, certains interviewés estiment que chaque commune, chaque habitant devrait conserver un droit de parole et d’action du fait du redécoupage des territoires. Le tourisme figure également parmi les priorités en matière de développement social local en ce qui concerne Saint Pierreville.
57% des interviewés pensent que l’EHPAD est un acteur principal auprès de Saint Pierreville. Dans ce cadre là, l’EHPAD est un acteur des actions intergénérationnelles, c’est un acteur premier à Saint Pierreville, d’autant plus depuis la participation humaine et financière aux manifestations locales. D’autres encore estiment que l’EHPAD est la première entreprise de la ville, il est également considéré comme force de proposition du fait de son association avec beaucoup de projets.
A 100%, les interviewés trouvent que l’établissement a une fonction institutionnelle en matière de DSL en raison du fait que l’EHPAD s’occupe des personnes âgées et ainsi, il se place comme étant une force de proposition et de solidarité intergénérationnelle. La fonction de l’EHPAD dans la ville est la même que celle de la commune.
72% des interviewés pensent que les EHPAD ne sont plus assimilés à des hospices de fin de vie et des mouroirs mais les 28% estiment que les personnes âgées y viennent pour mourir et non pour commencer à vivre. D’une manière générale, à Saint Pierreville, les EHPAD sont vus d’un autre œil.
En ce qui concerne la représentation sociale que les interviewés ont à l’égard de l’établissement, les impressions sont variées. L’EHPAD est selon eux une bonne maison, c’est l’entreprise du pays, un hôpital pour les personnes âgées mais en même temps une maison familiale dans laquelle tout le monde se connaît, l’EHPAD est aussi vu comme étant un établissement médicalisé.
A l’égard du directeur, la représentation sociale éprouvée par les interviewés est positive car les 29% le trouvent jeune et dynamique et la représentation est très bonne pour les autres 29%, le reste parle de sa relation avec les habitants, qu’il est apprécié de tous et que c’est un bon technicien et négociateur.
Selon les trois interviewés qui ont répondu à la huitième question, la représentation sociale à l’égard du directeur a connu une évolution.
Cette évolution est due au fait qu’ils ne connaissaient pas l’ancien directeur car il ne vivait pas en Ardèche. L’évolution s’est fait remarquer lors du changement du directeur car selon eux, le directeur actuel est apprécié dans la ville et il connaît tout le monde. Généralement, les facteurs qui ont conduit à cette nouvelle représentation du directeur tournent autour du fait que le directeur actuel est connu de tous et qu’il habite dans la ville même. Les autres interviewés parlent de son engagement, son investissement et sa personnalité.
En résumé, les interviewés pensent que la représentation sociale à l’égard du directeur est arrivée à ce stade du fait qu’il est Ardéchois et qu’il est exemplaire tant dans sa vie personnelle que professionnelle en plus de sa personnalité jeune et directe.
Pour les interviewés, la réussite du DSL repose principalement sur la volonté des habitants et des acteurs diversifiés, sur la qualité des coordonnateurs et des chefs de projets ainsi que sur des directeurs compétents et motivés. La réussite ne repose pas uniquement sur la volonté des élus.
En ce qui concerne la place des fonctions perçues dans les représentations sociales face à la réussite du DSL, certains interviewés pensent que la fonction en tant que directeur de la maison de retraite fait que le directeur est facilement écouté par les habitants. Pour d’autres, la réussite du DSL est conditionnée par l’image dégagée par le directeur, si celle-ci est positive, on pourrait penser à une réussite du développement social local. La représentation sociale exerce selon eux, une influence dans tous les secteurs de la vie et non seulement en matière de développement. Pour les 15% des interviewés par contre, ce n’est pas le cas car ils considèrent les fonctions perçues dans la représentation sociale comme étant un frein.
Et pour l’ensemble des interviewés, il a été constaté que la représentation sociale est un vecteur d’inertie pour la réussite du DSL. Les raisons sont plusieurs, la conduite du projet dépend de la personnalité de celui qui le conduit, de même, la réussite du DSL nécessite l’implication de personnes dynamiques et compétentes. Mais en même temps, celle-ci est considérée comme étant un vecteur facilitateur.
Les vieux dans les campagnes sont considérés par l’ensemble des interviewés comme étant l’avenir des jeunes et ce n’est pas seulement en milieu rural mais aussi en milieu urbain.
A 100%, les interviewés trouvent que la promotion de la situation sociale des personnes âgées contribue à l’amélioration de l’avenir des jeunes car l’EHPAD est le premier employeur du territoire et aussi du point de vue économique. Et cette promotion se fera en développant les services à la personne en institution et à domicile. Certains interviewés estiment que cette promotion contribue à l’amélioration de la vie des jeunes qui veulent travailler dans le territoire et non pour ceux qui travaillent ailleurs. Donc, généralement, cette contribution est surtout visible sur le plan économique et en matière de création d’emploi.
Selon les interviewés, pour impliquer plus tous ceux qui vivent dans la localité dans le cadre du développement social local, il faut une volonté politique de la mairie et le maintien des communautés de commues à des échelles locales, il faut également des têtes nouvelles. Aussi, les interviewés pensent que la présence du directeur aux manifestations locales est importante pour la participation des habitants.
Enfin, la troisième partie du guide d’entretien concerne les informations portant sur la direction ou la gouvernance. Ainsi, l’existence d’un EHPAD au sein du milieu rural isolé peut exercer une influence sur la structuration de l’espace local selon l’ensemble des interviewés. Ceci en raison du fait que l’établissement est connu de tous, c’est le premier employeur du territoire. Et cette influence est possible avec les travaux à venir et programmés, en faisant une offre de services supplémentaires, du travail aux nouveaux couples, des crèches et des écoles pour les enfants, des commerces,…
Et dans le cadre de cette restructuration, le directeur a pour rôle, selon les interviewés même, d’être un bon chef d’entreprise en continuant comme il fait déjà actuellement dans le territoire. Il doit aussi faire la promotion de son établissement en conduisant avec une bonne gouvernance. Un interviewé pense que le directeur pourrait participer à cette contribution en devenant maire de la ville.
Ainsi, pour eux, le directeur se positionne comme étant un référent local, un coordonnateur et décideur en même temps, un chef d’entreprise, un véritable acteur du DSL. Les interviewés pensent que le directeur est une personne importante au même rang que le maire, il a de grandes responsabilités.
100% des interviewés trouvent également qu’en dehors des murs de l’EHPAD, le directeur exerce toujours une influence sur le territoire car c’est un notable respecté et surtout par les anciens du village, les usagers de la maison de retraite. Tout cela en raison du fait que le directeur offre du travail aux habitants, participe aux différentes manifestations. Il exerce cette influence en étant disponible aux différentes invitations et en s’impliquant dans le territoire même.
Tous les interviewés trouvent que le directeur actuel dispose des compétences et des qualités pour agir sur son territoire au-delà des murs de son établissement vu qu’il est très actif et qu’il œuvre pour que les vieux ne soient pas oubliés.
Les autres acteurs du terrain, selon les interviewés, attendent qu’ils soient informés, que le directeur s’investisse. D’une manière générale, les réponses démontrent la satisfaction des autres acteurs tant que le projet d’établissement puisse bénéficier à l’économie locale.
Actuellement, les interviewés comme les habitants de la ville attendent d’un directeur d’établissement en milieu rural en matière de développement territorial qu’il vive sur le territoire même ou son établissement est installé pour qu’il puisse participer à la vie communale, qu’il favorise l’économie locale en employant des gens du pays, qu’il participe au développement des projets locaux, qu’il valorise l’activité de son établissement et les qualités du pays.
La dernière question du guide d’entretien est la suivante : Cette démarche et cette réflexion vous interpelle t’elle ? La réponse est positive à 100%. Les habitants souhaitent que le directeur reste au sein du territoire car l’existence de l’EHPAD et la promotion du développement social local contribue au bien être de la population du territoire, les vieux trouvent leur place.
2/ Résultats des recherches à l’égard des directeurs d’EHPAD
La recherche s’est également effectuée auprès des directeurs et 8 personnes ont pu répondre aux questions.
D’une manière générale, les directeurs d’EHPAD ont un niveau d’étude supérieure allant du BTS au master, le domaine tourne autour du social, de gestion et d’économie. Certains sont des éducateurs spécialisés.
Il a été remarqué lors de l’interview que les directeurs d’EHPAD interviewés travaillent dans des établissements publics en milieu rural, ce qui a facilité le déroulement de l’enquête.
L’ancienneté en la matière est très variée allant d’une année à trente deux ans. Les répondants ne sont pas tous des directeurs d’EHPAD, d’autres le sont auprès des établissements spécialisés dans l’enfance et l’adolescence, certains encore le sont dans des établissements financiers mais il y a également ceux qui le sont en EHPAD.
Les directeurs ont des critères différents en ce qui concerne la différence qui existe entre la fonction de directeur d’EHPAD en milieu rural et en milieu urbain. Pour ceux qui ont déjà de l’expérience, la différence réside dans le profil des résidents, le niveau de vie, la culture et même le concept géographique. En milieu rural, les directeurs pensent qu’il existe beaucoup plus de proximité humaine, il existe un esprit familial.
Selon les 38% des personnes interviewées, le fait d’assurer la fonction de directeur d’EHPAD est difficile par rapport à ce qui est ailleurs dans la mesure où il n’existe pas de personnels qualifiés en milieu rural isolé et qu’il est difficile de procéder au recrutement. Par contre, pour certains autres interviewés, le milieu rural n’est plus isolé de par l’existence des nouvelles technologies de l’information qui permettent de communiquer avec le reste du monde. Aussi, un interviewé trouve que la difficulté réside dans le fait que le directeur a besoin de se mettre en proximité par rapport aux autres acteurs.
En ce qui concerne le deuxième point sur le milieu rural isolé, il est à remarquer que la majorité des questions est la même que dans l’autre guide destiné aux habitants du territoire et aux usagers de l’EHPAD. La majorité des interviewés pense sans hésitation qu’il existe une contrainte relative au projet d’investissement liée au contexte social présentant un niveau de pauvreté. Les établissements installés en milieu rural sont contraints de rester vigilant par rapport au prix de journée qui doit être attractif pour que les gens du milieu puissent y accéder. D’une manière, certains interviewés pensent qu’il ne s’agit pas de contrainte car le prix de journée est actuellement bas et cela permet aux usagers de se fournir le service. Un interviewé trouve également que les autorités de tarification prennent aussi en compte l’aménagement du territoire, pour éviter une certaine désertification. Ce qui peut induire des difficultés de « remplissage » de l’établissement en question, du fait de l’éloignement des voies de circulation.
En ce qui concerne l’isolement du territoire, cela pose également une contrainte pour la réalisation d’un projet d’établissement selon les 50% des interviewés. La ville d’Ardèche est une ville isolée selon les interviewés et les familles ne sont pas enthousiastes à l’idée de venir s’installer dans un établissement isolé. A cause de cet isolement, les établissements en milieu rural isolé sont obligés de s’inscrire dans des réseaux, de signer des conventions inter-établissements. Ils doivent donc se donner les moyens, de disposer d’une certaine autonomie et de partenariats privilégiés avec les établissements hospitaliers et médico-sociaux du secteur. Pour les 50% restants, il ne s’agit pas de contrainte car chaque établissement même s’il se trouve en milieu rural construit son propre projet d’établissement avec les moyens qui vont avec. Aussi, de par le fait que le territoire est isolé, l’établissement offre des services qui s’adaptent à celui-ci sans pour autant considérer cela comme étant une contrainte.
La cinquième question concerne la participation des habitants pour la réussite du projet d’établissement. La réponse en la matière est à peu près négative car généralement les interviewés pensent que les habitants du milieu rural ne participent au projet de la maison de retraite que par intérêt, soit pour trouver un emploi, soit pour aider les parents. Mais d’une manière ou d’une autre, il a été visible dans certaines réponses que la participation des habitants en milieu rural est naturelle car chacun s’intéresse à l’autre, que ce soit avec intérêt ou pas. L’EHPAD ne peut pas avancer sans la participation des habitants vu que le milieu est déjà isolé. Et dans la mesure où les habitants ne participent pas, les projets d’établissements peuvent se transformer en une affaire politico-locale avec des intérêts parfois peu honorables au regard des anciens qui sont les premiers concernés. Déjà l’établissement ne dispose pas des moyens financiers et donc, les relations humaines sont importantes pour remplir les besoins.
Selon certains interviewés, l’isolement figure parmi les difficultés communes les plus souvent rencontrées par ceux qui vivent en milieu rural. A côté de cela, il y également le manque de médecin, le problème de l’accès aux soins, le temps avec un hiver très long non supporté par les personnes âgées et les enfants qui partent pour construire leur avenir en milieu urbain.
A 100%, les interviewés pensent qu’il existe des problèmes spécifiques par rapport à ceux qui vieillissent. Ces difficultés, selon eux, tiennent au fait que les usagers ne disposent pas de confort en matière d’habitation, aussi, il y a le problème du climat, de l’accès aux soins, la désertification médicale, l’exode des jeunes,…D’autres interviewés trouvent que les problèmes concernent surtout les jeunes par rapport à leur accès aux soins, les personnes âgées sont déjà bien servies en EHPAD.
50% des interviewés confirment que les institutions en place au niveau local arrivent à satisfaire pleinement aux objectifs d’intérêt général. Les idées des autres interviewés varient. Il s’agit d’un combat de tous les jours, c’est le conseil général qui est le moteur en matière de diversification.
La question n°9 consiste au fait de savoir si la politique sociale en faveur du milieu rural est privilégiée ou négligée dans les politiques publiques nationales et locales. Les réponses sont très diversifiées et n’affirment pas directement la notion de privilège ou de négligence. Certains disent que la politique sociale pourrait toujours être améliorée en développant en milieu rural davantage des services et maisons pour le handicap, l’enfance en danger, des ateliers protégés etc… Le milieu rural qui est par excellence un milieu protégé d’agressions diverses s’y prêterait particulièrement. D’autres trouvent que cela dépend du dynamisme des élus. Mais d’une manière générale, il a été constaté que la politique sociale est de plus en plus négligée.
La perspective de développement du milieu rural est prometteuse pour le territoire sur lequel se situe leur établissement selon 75% des interviewés surtout pour ceux qui travaillent dans un établissement rural bien situé, comme c’est le cas d’un directeur dont l’établissement se trouve sur un axe de circulation. La raison de la réussite de cette perspective de développement se penche également sur l’existence même de l’EHPAD dans le territoire et au tourisme.
88% des personnes interviewées trouvent que les potentiels du territoire considéré sont exploités convenablement.
En ce qui concerne la pyramide des âges, les réponses sont les mêmes que dans l’autre guide, la population vieillissante et d’une manière générale, il existe une mixité sociale, mais pour d’autres interviewés, la mixité n’existe pas dans leur milieu. Aussi, il n’existe pas une pluralité de culture. Pour ce qui est du niveau de vie de la population, les interviewés trouvent que c’est assez bas. La répartition des classes sociales est selon eux, peu élevée et variable en même temps.
A l’égard de l’établissement, les habitants de la ville s’attendent à ce qu’ils auront de la place quand leur retraite serait venue. Leurs attentes sont à la fois économiques et sociales.
Les gens attendent de celui qui dirige l’établissement, selon les directeurs interviewés, à ce qu’il passe en priorité les gens du village, qu’il garantisse un établissement exemplaire, qu’il s’implique totalement et qu’il participe aux activités de la ville quitte à devenir maire.
Sur la question du DSL, dans la majeure partie des réponses, les interviewés n’ont pas donné une définition à ce concept là car ils ignorent ce que c’est vraiment. En fait, un des interviewés a mentionné qu’il s’agit de travailler ensemble en associant tous les concernés.
En ce qui concerne les priorités en matière de DSL concernant le milieu ou se situe les établissements des interviewés, les réponses sont diversifiées. Pour certains, il est important d’engager la commune dans une garantie de courbe démographique positive, il est également nécessaire d’adopter une règle en matière de nombre de places et de prix car les habitants continuent à augmenter en nombre. Cette même priorité a été remarquée chez un autre interviewé qui avance le fait de territorialiser et de sectoriser les places en MDR, tout comme en psychiatrie. Que l’on ne puisse s’inscrire que dans les maisons de retraite de son territoire.
En matière de DSL, l’EHPAD occupe une place importante selon l’ensemble des interviewés car c’est l’employeur principal au sein d’un milieu rural, comme en Ardèche. C’est un acteur social et économique. Par contre, un interviewé pense que l’EHPAD n’est pas un moteur.
50% des directeurs trouvent également que l’établissement a une fonction institutionnelle en matière de DSL. Un interviewé pense autrement en faisant une distinction de la définition du DSL selon qu’il a pour objectif le développement du territoire ou la participation des habitants à la vie sociale. Dans le premier cas, l’EHPAD a une fonction institutionnelle, ce qui n’est pas le cas dans le second point. Les restants estiment qu’il n’occupe pas une fonction institutionnelle.
Les EHPAD sont encore assimilés à des hospices de fin de vie, des mouroirs selon les 85% des interviewés mais en même temps cela dépend de chacun. Si la personne ne vient jamais en EHPAD, celui-ci est considéré comme étant un hospice. Chaque personne a une appréciation différente de ce qu’est un EHPAD mais en général, il est considéré comme étant un lieu de fin de vie. Il a par contre été remarqué chez les 15% restants que cette considération tend à diminuer de plus en plus à l’heure actuelle.
Les représentations sociales sur les EHPAD peuvent affecter le rôle de Directeur et celui de votre établissement dans la dynamique et l’avenir du territoire pour les 25%. Ceci en raison du fait que le directeur tout comme l’EHPAD peut rencontrer des craintes pouvant freiner l’investissement. Pour les autres interviewés, cela n’affecte pas le rôle en tant que directeur ou celui de l’établissement car il est du rôle même du directeur de conjuguer cette réalité d’établissement de fin de vie avec le projet d’accueil et de vie de qualité, de plus que les directeurs sont déjà en connaissance de cause avant d’entrer dans le métier.
Ils pensent que les décideurs et acteurs ont une représentation sociale positive et bonne vis-à-vis d’eux. Et à 100%, il s’agit d’une représentation uniforme.
La majorité des interviewés prennent en compte la représentation que les autres ont sur eux en tant que directeur mais il en existe qui ne les prennent pas en compte. Mais d’une manière générale, les directeurs trouvent que les représentations extérieures sont encourageantes et amènent à l’amélioration de la méthode de travail.
Par contre, pour les 60% des répondants, leurs relations avec les autres ne constituent ni un frein ni une aide puisque le fait d’être directeur d’EHPÄD conduit à la solitude.
Et en tant qu’acteurs locaux, les interviewés suggèrent les points suivants pour promouvoir au mieux le développement social local :
-les élus doivent investir davantage entre chaque période électorale
– les futurs EHPAD ne devraient pas être uniquement des MDR, ils devraient construire à côté des maisons de santé sur les deniers publics, il serait préférable de mixer les deux activités. Ce serait économique, et les anciens comme les familles se côtoieraient davantage.
-les investissements financiers pour les personnes âgées doivent être considérés comme primordiaux tant pour eux que pour les jeunes. Dans une société de consommation, l’idée de priorité intergénérationnelle devrait être un axe majeur des politiques publiques. Au-delà de cela, considérer que 100% de réussite au bac n’est pas un objectif pertinent, par contre que chaque jeune rentrant dans le monde du travail bénéficie de l’accompagnement par un aîné serait très constructif humainement.
Le redécoupage politique des territoires va être un frein, avec des décisions prises en dehors des cantons, selon 85% des interviewés, ce qui n’est pas le cas pour les 15% en raison du fait que le canton ne correspond à l’échelle des décisions qui concernent les directeurs d’EHPAD.
En tout cas, l’avis des interviewés est le même sur le fait que les vieux sont l’avenir des jeunes de la campagne. Le fait de promouvoir la situation des vieux contribue également à la promotion de celle des jeunes à l’avenir.
Pour impliquer plus dans la vie sociale de la MDR tous ceux qui vivent dans la localité, certains interviewés, certains directeurs éprouvent des difficultés. Il n’existe pas de bénévoles auprès des établissements, il ne faut pas attendre des habitants, il appartient à l’établissement de trouver les moyens nécessaires. Dans la réalité, les vieux sont placés en EHPAD et ils sont vite oubliés de tous. Quelques interviewés ont quand même avancé que pour impliquer les habitants comme le fait de créer des liens avec des crèches et des écoles ainsi que des associations, le fait d’organiser des manifestations à l’intérieur des locaux destinés à des publics variés ou bien même de situer la maison de retraite au centre de la ville.
D’après les 85% des interviewés, la participation de l’EHPAD au Développement Social Local du territoire relève de la compétence du directeur et non de l’établissement, une préconisation qui devrait s’inscrire auprès de l’ANESM. Cela dépend entièrement du directeur selon que son établissement soit considéré comme un moteur. Les 15% restants trouvent que c’était le cas avant mais cela risque de changer avec les représentations sociales.
A 100%, les interviewés affirment que l’existence d’un EHPAD au sein du milieu rural isolé peut influencer la structuration de l’espace local car c’est le premier employeur du territoire et qu’il contribue sur le plan économique et social. Et dans cette contribution de l’EHPAD à la structuration de l’espace local, les interviewés pensent qu’ils ont pour rôle d’être un employeur principal et un d’entre eux souhaite la venue de nouveaux foyers pour s’installer dans la commune.
85% des directeurs interviewés se considèrent comme des notables locaux et cela exerce généralement une influence sur la personnalité de quelques uns, ce qui n’est pas le cas de certains autres. Pour les 15%, ils ne se considèrent pas comme des notables et donc, il n’y a point d’influence. Et en tant que notable justement, le directeur peut influencer sur certaines décisions communales.
La majorité des interviewés n’a pas avancé des préconisations qui visent à étendre votre champ d’action sur votre territoire au-delà des murs de l’établissement, mais un interviewé propose quand même le fait qu’il est important de placer l’EHPAD comme étant un lieu de ressources ou les habitants du village peuvent également se concentrer avec de nouvelles technologies. Selon eux, les préconisations peuvent émaner de la mairie, des collectivités locales ou de l’ANESM. Ceci pour la raison que l’EHPAD est une institution incontournable sur le territoire.
Selon les interviewés eux-mêmes, en matière de développement territorial, on attend du directeur une force de proposition et une présence dynamique, un soutien technique. Il devrait avoir une vision de la vieillesse sur le territoire, en analysant les besoins sociaux. Pourtant, 85% des interviewés ne disposent pas de moyens pour arriver à leur objectif. Les 15% se contentent des subventions en fonctionnement et en investissement des tutelles.
Généralement, la démarche interpelle la majorité des interviewés mais certains sont aussi déjà vieux et n’ont plus la force de parcourir tout le chemin dans ce développement social local.
Troisième partie : ANALYSE DES RESULTATS
A/ L’intervention du directeur d’EHPAD dans le développement du milieu rural
1.1/ Le DSL comme nouvelle pratique professionnelle du directeur d’EHPAD
D’après les réponses obtenues à partir des questionnaires, les directeurs d’EHPAD ne sont pas bien conscients que les établissements qu’ils dirigent peuvent jouer un rôle capital pour le développement social local. En effet, la plupart des directeurs ont répondu par la négative en affirmant qu’ils ne savaient pas ce que c’était que le Développement Social Local. Le reste quant à eux n’avait qu’une idée vague sur le concept.
Pourtant, à la différence des Directeurs, les autres personnes interviewées ont des idées plus précises concernant le Développement Social Local. D’après la plupart des réponses obtenues de leur part, l’institution crée des emplois et ces personnes précitées s’attendent à ce que celle-ci crée encore plus d’emplois en raison de son rôle pour le pour le Développement Social Local même. D’autres personnes soutiennent globalement que l’établissement contribue également à l’animation locale en amenant de nouvelles activités, en mobilisant la population locale et en renforçant la cohésion sociale sans oublier la promotion de la dimension solidarité. Cela donne une idée sur l’importance du rôle de l’établissement pour les personnes vivant dans la localité au sein de laquelle il est implanté.
Les principales préoccupations des autorités publiques actuelles sont celle d’étendre à toute la population, y compris aux personnes vivant dans les milieux les plus reculés, les services d’assistance personnelle. Ensuite, l’autorité en place aspire à une meilleure qualité de vie pour le peuple et prend en considération des besoins de la population autres que les besoins de base. Les personnes vivant dans des petites localités situées dans le monde rural semble profiter implicitement de la politique de l’Etat, cependant, le concept de Développement Social Local n’est pas encore bien cerné par tous, ni même par les Directeurs qui sont les principaux impliqués pour la réussite de ce DSL.
Les développement social local n’est donc pas bien intégré au niveau des pratiques des directeurs d’EHPAD lesquels se préoccupent certes du bien être des personnes âgées de la localité au sein de laquelle ils exercent mais pas vraiment de l’évolution qualitative du territoire en question.
1.2/ Un impératif pour le directeur: vivre sur le territoire
Vis-à-vis de la personne âgée prise en charge, l’EHPAD fournit un service de proximité. Il est donc supposé permettre aux patients de rester sur son lieu de vie, de garder ses habitudes ainsi que son réseau social.
L’EHPAD doit en effet présenter les caractéristiques qui vont suivre pour pouvoir être qualifié de service de proximité. Il doit notamment avoir les mêmes repères culturels que ses résidents, les entrées doivent être gérées localement, ensuite, l’institution doit disposer d’un bâtiment adapté à la dépendance des personnes âgées au sein de la localité où elle est implantée. L’établissement doit également mettre à la disposition des usagers des services adaptés à leurs besoins. Puis finalement, non moins l’une des plus importantes caractéristiques, il devra employer un personnel qualifié.
En plus d’être qualifié, le personnel de l’établissement, dont le directeur doit provenir de la localité où il tient son poste ou tout du moins, s’il vient de l’extérieur, devra avoir déjà vécu depuis longtemps sur le territoire en question. Ce facteur est important tout d’abord en raison de l’isolément des communautés rurales. Lorsque l’un des directeurs a par exemple été questionné concernant le fait si le contexte géographique constituait une contrainte pour la réalisation du projet d’établissement, il a répondu que l’Ardèche est un département plutôt montagneux avec des hivers un peu rigoureux d’où il ne serait pas évident pour quelqu’un qui vit en dehors de la communauté de faire un allé retour quotidien entre deux localités différentes.
Ensuite, l’autre avantage réside dans le fait que ce sont les habitants de la ville qui sont les mieux placés pour connaitre les conditions de vie et les contraintes auxquelles il faut faire face dans la réalisation du projet d’établissement. Les Directeurs interviewés ont bien su exposer la situation existante en Ardèche car ils ont vécu assez longtemps sur le territoire. L’un d’entre eux a par exemple déjà été directeur d’EHPAD dans la même localité depuis vingt-huit ans.
1.3/ Les objectifs poursuivis par le directeur d’EHPAD dans le développement du
1.3.1/ Participer à un mieux vieillir en milieu rural
Les réponses apportées par les personnes autres que les directeurs d’EHPAD sont très significatives concernant la nécessité de l’implication de l’établissement et du Directeur dans l’amélioration des conditions du vieillissement en milieu rural.
En effet, d’après les dires des interviewés, l’accès aux soins est un problème que ce soit pour les personnes âgées ou pour les plus jeunes. Cependant, la situation semble plutôt être bien suivie pour les anciens dans la mesure où le nombre de places en maison de retraite en Ardèche dépasse la moyenne nationale.
Par contre, dans d’autres localités, il n’existe pas d’établissement ni même de médecins. Les habitants de Saint-Pierreville doivent par exemple aller à Saint-Sauveur qui est situé à vingt minutes en voiture pour pouvoir consulter chez un médecin. En hiver, se déplacer d’une ville à une autre devient plus compliqué car la route devient impraticable. De plus, contraintes financières ne sont pas non plus à négliger. Les tarifs pratiqués par les médecins libéraux ne sont les mêmes que ceux de l’EHPAD alors qu’en raison de l’insuffisance d’activité au niveau local, les habitants n’ont pas de rentrés de fonds suffisants.
D’après les interviewés, la population locale s’attend à ce que l’établissement fournisse une structure qui reste accessible financièrement, une structure conviviale et qui priorisera bien évidemment les gens du pays. En prenant en considération ces attentes que l’EHPAD pourra remplir convenablement sa mission vis-à-vis du vieillissement de la population rurale.
1.3.2/ Processus dynamique et réciproque avec l’environnement: participer à faire société dans le village
Le développement de la situation des personnes âgées devrait préoccuper toute la collectivité et pas uniquement les anciens dans la mesure où toute personne sera nécessairement amenée à vieillir un jour ou l’autre. La plupart des personnes autres que les Directeurs ayant été interviewées est du même avis et ont affirmé que tous les habitants reconnaissent l’importance de l’établissement et que tout le monde devrait participer à la prise en charge des personnes âgées. Quelques uns de ceux qui sont parmi les parties prenantes, d’après leurs dires, continuent à attendre et espèrent même que d’autres bénévoles viennent intégrer l’établissement.
D’autres personnes estiment qu’ils participent déjà implicitement à la promotion de la situation des personnes âgées et au déploiement des projets d’établissement notamment par leurs parents même qui vivent dans l’établissement, par les membres de la famille qui y travaillent ou bien en raison du fait qu’elles fournissent une prestation pour le compte de l’institution.
Cependant, quelques uns de ceux ayant interrogés ont soutenu que la participation des habitants importe peu. L’un d’entre eux a même affirmé que lorsque les habitants travaillaient pour l’établissement, c’était uniquement dans leur propre intérêt non pas en vue du développement de la situation des personnes âgées ni pour la promotion du projet d’établissement.
B/ Les difficultés rencontrées par le directeur d’EHPAD en milieu rural dans sa participation au développement social local de son territoire
1/ Comment un territoire vieillissant peut il s’inscrire dans une dynamique ?
Les principales exigences auxquelles le Directeur d’EHPAD doit satisfaire compte tenu de la délégation de pouvoir qui lui est conférée sont celle d’apporter des réponses aux besoins des usagers notamment en s’assurant de la mise en œuvre de la démarche qualité dans la prise en charge des personnes âgée, puis de satisfaire à ces besoins essentiellement au moyen de l’individualisation de la prise en charge.
Cependant, actuellement, les dispositions règlementaires applicables aux EHPAD suggèrent aux Directeurs de prendre en considération les caractéristiques économiques, démographiques et sociales du projet d’établissement. Contribuer au développement de ces secteurs et plus spécifiquement au développement social local est une tâche qui n’est pas facile à mettre en œuvre pour le Directeur.
La question se pose en effet de savoir comment le Directeur peut-il inscrire le territoire vieillissant dans uns dynamique quelconque. Il est à rappeler ici que dans les actions qu’il entreprend, celui qui dirige l’établissement mobilise du personnel. Il rassemblera alors ceux qui font partie de ce personnel autour de valeurs et objectifs partagés non seulement entre eux mais également avec toute la communauté locale au sein de laquelle ce sont les personnes âgées qui sont les plus nombreuses.
La majorité des Directeurs d’EHPAD interviewés accepte d’ailleurs que l’existence de l’EHPAD au sein du milieu rural isolé peut influencer la structuration de l’espace local. La plupart affirme que l’établissement ouvre des opportunités sur le plan économique, pour d’autres, les avantages portent essentiellement sur le plan social notamment en matière de création d’emplois.
2/ Paradoxe entre l’isolement de la fonction de direction et son rôle « collectif»
Les Directeurs d’Ehpad s’engagent en effet à s’assurer du respect de la démarche qualité permettant d’accueillir les personnes âgées dans les meilleures conditions. Son intervention touche à la fois plusieurs domaines dont notamment et principalement la qualité de vie au sein de l’établissement, la personnalisation de la prise en charge. Il se charge également de prendre les dispositions nécessaires pour promouvoir les relations que le résident entretien avec ses proches et le milieu social.
Le Directeur est le seul à être habilité à prendre les grandes décisions dans les domaines précités et au niveau de la direction de l’établissement. Comme l’un des Directeurs l’a affirmé, quand on est Directeur, on est seul.
Cependant, l’institution qu’il dirige joue un rôle au niveau social même si la majorité des Directeurs interviewés n’en a pas conscience. L’un des rares directeurs qui a fait l’effort de répondre aux questions concernant le Développement Social Local lorsqu’il lui a été demandé quelles en sont les priorités a répondu que c’était l’association des habitants.
Le Directeur d’EHPAD doit donc paradoxalement d’un côté gérer individuellement son établissement en bon gestionnaire tout en se préoccupant de l’autre des impacts de ses actions sur le plan social.
3/ Les préoccupations d’un secteur en pleine mutation
A la différence de l’EHPAD lequel peut être un établissement privé, les hôpitaux locaux sont des établissements publics à part entière. Cela donne déjà une idée concernant ce qui distingue les deux institutions dont notamment au niveau du financement. Les hôpitaux locaux, au même titre que les EHPAD ont une vocation sanitaire et jouent un rôle dans le domaine social et médico-social. Ils dispensent des soins à la population vivant à proximité et procurent des services de médecine, de soins de suite et de réadaptation. Ils accueillent dans des services adaptés les patients en fonction de leur état de santé ainsi que de leurs besoins et habitudes.
Vis-à-vis des EHPAD, les hôpitaux locaux ont pour vocation de soutenir et d’accompagner ceux ci à entrer dans la réforme de la tarification. Les problèmes auxquels ceux qui dirigent les EHPAD sont donc à peu près les mêmes que ceux rencontrés par Hôpitaux Locaux.
La plupart des Directeurs interviewés ont affirmé concernant les contraintes à surmonter pour la réalisation d’un projet d’établissement que l’institution doit se donner les moyens pour acquérir une certaine autonomie et promouvoir des partenariats privilégiés avec les établissement hospitaliers et médico-sociaux du secteur. Pourquoi alors ne pas tout simplement transformer les EHPAD en Hôpitaux locaux gériatriques. Ca serait plus économique comme l’a affirmé l’un des directeurs.
C/ Les préconisations
Un EHPAD implanté dans un territoire donné doit avoir la qualité d’un service de proximité car cela permet aux personnes âgées du milieu de rester dans leur lieu de vie. Ainsi, les préconisations suivantes sont avancées en parallèle avec le projet de restructuration, d’extension et d’humanisation de l’EHPAD les Myrtilles à St-Pierreville. Ce projet tend à adapter les actions aux caractéristiques du territoire et aux besoins de la population. Certes, actuellement, le projet à Saint pierreville est en cours mais il est quand même nécessaire, face aux résultats des recherches sur le terrain, de proposer des solutions pour l’amélioration même du projet d’établissement en milieu rural et notamment dans la ville d’Ardèche. Le directeur d’EHPAD a un grand rôle à jouer dans le cadre du développement du territoire dans lequel il est placé et ce par le biais de l’amélioration même de l’établissement en question et de sa mission au sein de la ville.
1/ Les préconisations par rapport à la situation générale du directeur d’EHPAD
La réussite d’un projet d’établissement dans un milieu rural donné dépend en grande partie des gens qui habitent ce milieu. Pour que le directeur puisse manager une offre de service et anticiper les moyens et besoins à venir, il doit comprendre d’abord le territoire même.
Nous avons pu voir dans les résultats des recherches que le directeur actuel à Saint Pierreville est apprécié des vieux et des habitants du fait qu’il connaît la culture du territoire. Il est important que le directeur dispose des repères culturels identiques à celles des résidents et des habitants. La nomination d’un directeur d’EHPAD à s’exercer au sein d’un milieu rural donné nécessite que celui-ci connaisse bien le territoire, ce qui lui permet de comprendre les besoins de la population et les moyens pour y arriver. En Saint Pierreville par exemple, le directeur actuel vient est Ardéchois, il connaît le territoire et il connaît les gens du territoire et inversement. Dans le cas ou il n’est pas possible de recruter une personne issue de la ville, les directeurs qui vont exercer leurs missions devront faire d’abord une descente sur terrain pour recueillir le maximum d’informations sur le territoire. Il est également nécessaire que le directeur vive au sein même du territoire tout au long de sa mission, le développement du territoire par le biais du directeur d’EHPAD ne peut être possible si celui-ci n’est même pas présent au sein du milieu.
De même, le directeur doit être formé en matière de représentation sociale pour qu’il puisse représenter un notable respecté pouvant être écouté par tous les habitants de la ville, au même rang que la ville. De par ce fait, il pourrait adopter des actions qui seront acceptés par tous et qui seront exécutés de manière collective par les habitants. Le directeur se trouve dans une nécessité d’être présent dans toutes les manifestations de la ville et de répondre aux invitations pouvant émanées des autorités locales. Cela va permettre de créer une relation en même temps sociale et professionnelle et qui facilite la réalisation du projet d’établissement. La réussite du projet d’établissement pourrait ensuite aboutir au développement social et économique du territoire.
En plus de cette compréhension du territoire et de la connaissance des repères culturels du territoire, le directeur est investi d’une mission de management tant de l’établissement que du territoire. Il participe ainsi au développement social local du territoire et se doit de connaître avant tout la définition et tout ce qui concerne celui-ci. Ce qui implique qu’il est essentiel pour tous les acteurs de soins de recevoir une formation en matière de DSL afin qu’ils puissent en prendre en compte au cours de leurs missions et insérer les objectifs parmi les priorités. Il devrait également y avoir un cadre juridique spécifique qui va cerner le rôle d’un directeur d’EHPAD dans un milieu rural isolé et par rapport au développement de ce territoire là.
Les habitants de Saint Pierreville attendent du directeur une communication et une relation ininterrompues. Sa participation aux manifestations et sa réponse aux invitations sont très importantes pour les gens du territoire.
2/ Les préconisations tenant à l’établissement et à sa gestion
En ce qui concerne l’établissement en général, il est encore du rôle du directeur de promouvoir sa situation. En fait, un EHPAD est toujours considéré comme étant le premier employeur dans les milieux ruraux, il permet de recruter beaucoup de gens du village, il participe donc économiquement à la vie du village, il recueille également les personnes âgées qui constituent l’avenir des jeunes même. L’amélioration de l’établissement contribue à l’amélioration même du territoire et donc du développement de celui-ci à travers le tourisme par exemple.
L’établissement devrait être en un bâtiment qui est placé au cœur même de la ville pour assurer une accessibilité surtout aux personnes âgées. En même temps, il doit être adapté à la dépendance tenant compte de chaque cas qui peut se présenter chez les anciens. En ce qui concerne la taille de l’établissement, les habitants de la ville commencent à augmenter en nombre, il est obligatoire même de procéder à une extension de celui-ci afin qu’il soit humainement habitable. Si cette extension n’a pas lieu, les habitants vont fuir de plus en plus la ville et cela risque de compromettre le développement du milieu. Les anciens ont le besoin de se sentir bien au sein de l’établissement, le caractère humain de celui-ci ne relève pas tout simplement de la taille de l’établissement mais également de son amélioration que ce soit intérieure ou extérieure.
Pour ce qui est des services offerts au sein de l’EHPAD, ils doivent être adaptés aux besoins des usagers du territoire que ce soit en matière d’hébergement, de soins, d’animation (dans les écoles et dans les crèches) ou même en matière de coiffure et d’esthétique. Il est important aussi que la famille et les proches des personnes âgées et même les habitants de la ville puissent avoir également accès à ses services et participer ensemble au développement de l’établissement et en même temps du territoire. Cette sensibilisation peut se faire à l’aide de diverses animations émanant du directeur même.
Aussi, il serait plus concevable de mener un projet d’établissement qui tend en même temps vers le développement du territoire, le recrutement de personnel est qualifié est conseillé. Cela peut partir au niveau des habitants même en leur donnant des formations relatives à la prise en charge des personnes âgées.
Cette étude a permis de connaître la réalité de ce qui se passe en milieu rural, notamment du mode de vie de la population et du mode de vieillissement également. La recherche a été menée en Ardèche en Saint Pierreville ou il existe un établissement d’hébergement pour personnes âgées. A la tête de l’établissement est placé un directeur qui sera chargé généralement de la promotion du bien être des personnes âgées. Mais c’est à travers cette recherche que l’on a pu constater que le directeur peut avoir un grand rôle à jouer dans le développement même du territoire il s’exerce.
Dans la première partie de cette étude, il a été question de faire une délimitation théorique de la recherche. Les termes de milieu rural, de développement local social, et de direction ont été évoqués. La notion de milieu rural a connu une grande évolution à travers le temps, la caractéristique principale permettant de définir celui-ci est le nombre d’habitants vivant en son sein. Il a été constaté que certains milieux classés parmi les milieux ruraux ne le sont plus et d’autres en deviennent.
Actuellement, le milieu rural est connu comme étant un territoire pauvre que ce soit en habitants qu’en activités avec une population vieillisante. Par contre, il peut être l’objet d’un projet d’établissement comme l’EHPAD dans la mesure où son directeur dégage une représentation sociale positive à l’égard des habitants car cela fait de lui un notable local respecté et écouté, son dynamisme en dehors des murs de son établissement est nécessaire. Comme dans un milieu urbain, le milieu rural présente une mixité sociale mais avec une même culture qui est paysanne. Il y a de plus en plus de vieux, les jeunes partent et ne reviennent qu’à l’arrivée de leur retraite. C’est donc un territoire qui a besoin d’un développement appelé DSL (développement social local). Cette notion consiste généralement au développement d’un territoire, notamment d’un milieu rural en faisant participer tous les acteurs locaux et les habitants de la ville. Il est possible d’arriver à développer un territoire, un milieu rural par le biais de l’action du directeur d’EHPAD en faisant la promotion de son établissement et en faisant participer tous les autres acteurs locaux ainsi que les habitants.
C’est à travers l’enquête menée sur le terrain qu’on a pu répondre aux différentes difficultés d’interaction entre milieu rural, DSL et directeur d’EHPAD. L’enquête a montré que le milieu rural dépend en grande partie de l’EHPAD puisque ce dernier leur permettre de gagner leur vie à travers la création d’emplois dans la ville. Le directeur d’EHPAD est ainsi considéré comme étant un notable local respecté et écouté dans le territoire, il a le pouvoir d’inciter les habitants de participer à un projet d’établissement s’il est apprécié comme c’est le cas du directeur actuel à Saint Pierreville.
Le fait de faire participer les habitants peut contribuer au développement même du territoire, en plus de la création de l’emploi, la prise en charge correcte et humaine des personnes âgées ainsi que l’amélioration et l’humanisation des personnes âgées pourraient attirer beaucoup plus de monde et les jeunes ne voudront plus quitter le territoire. Cela interpelle chaque habitant, chaque acteur de mener un projet d’établissement en tenant compte de la promotion de la ville également. La réalisation d’un projet d’établissement nécessite en parallèle la formation du personnel pour assurer sa compétence. Le développement social local peut donc se faire en milieu rural et cela peut même faire revivre d’autres secteurs comme le tourisme par exemple.
Textes et règlements
-Code général des collectivités territoriales
-Code de l’action sociale et des familles
-Loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale.
-Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, pour la participation et pour la citoyenneté des personnes handicapées.
-Loi n° 2005-32 de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005
-Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST)
-Décret n°2007-975 du 15 mai 2007 fixant le contenu du cahier des charges pour l’évaluation des activités et de la qualité des prestations des établissements et services sociaux et médico-sociaux.
-ANESM, guide des bonnes pratiques, www.anesm.sante.gouv.fr/
Revues, articles, essais
-Le mensuel des maisons de retraite, n°141, mai 2011
-I. Mallon, C. Gucher, V. Roussel « Le milieu rural isolé isole-t-il les personnes âgées ? » Espace populations sociétés, Espace Populations Sociétés, 2010, http://eps.revues.org/index3967.html
-Centre d’analyse stratégique, Rapport « personnes âgées dépendantes : bâtir le scénario du libre choix », http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/064000526/0000.pdf, 2006
-Développement social local : contexte et perspectives en milieu rural, Recherches et Prévisions, n°81- septembre 2005
-Le développement social local : l’approche de la MSA – Editions Weka – http://www.weka.fr
-Le développement social local : une catégorie au service du changement, Dominique Mansanti, Recherches et prévisions n)81 septembre 2005
-Schéma départemental en faveur des personnes âgées CONSEIL GENERAL de l’ARDECHE
-Qu’est ce que la performance en action sociale ?, Le directeur face à une double injonction de performance, les cahiers de l’actif n°416/419
-Vieillir en milieu rural : chance ou risque de vulnérabilité accrue ? C. Gucher, I. Mallon, V. Roussel, 2044-2007
-Grenier C. (2009), (coord.) « La personne âgée: de nouvelle frontières pour comprendre et agir », in Revue Management et Avenir, n° spécial, Juillet, n° 26, p. 13-104 ;
-Grenier C. et Guitton-Philippe S. (2010), coordination of a special issue, « Politiques Publiques et Innovation dans le champ social et médico-social : Quels modèles et capacité d’action ? », in Revue Management et Avenir, n° spécial, Mai, n° 35, p. 15-127
Ouvrages
– DENIEUIL P.-N. Le développement social local et la question des territoires, L’Harmattan, Coll.
Logiques sociales, 2005,
– GOURVIL, J-M, KAISER M. Se former au développement social local, Dunod, 2008.
– Dominique Mansanti, Le développement social local : une catégorie au service du changement
– Gérard BRAMI, Le nouveau fonctionnement des EHPAD, les études hospitalières
– Erhard Friedberg, L’acteur et le système, Ed Points, Michel Crozier
– Francis Batifoulier, Francois Noble, Fonction de direction et de gouvernance dans les associations d’action sociale,, Ed Dunod
– A. Guellil, S. Guitton-Philippe, Construire une démarche d’expertise en intervention sociale, Ed ESF
– Henri Mendras, La fin des paysans, Paris, SEDEIS, 1967 ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel », 1992.
– Henri Mendras, Les sociétés paysannes, Paris, Armand Colin, coll. « U » ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « folio histoire », 1995.
-Livian YF (2005), Organisation – Théories et Pratiques, Dunod, 3° édition
-Musso P. (2003) Critique des réseaux, Paris, Presses Universitaires de France.
-Rojot J. et Bergmann A. (1989), Comportement et organisation, Vuibert-Gestion
-CAUQUIL G., Conduire et évaluer les politiques sociales territorialisées, Paris, Dunod, 2004.
. CHOPART J.-N., Les mutations du travail social. Dynamiques d’un champ professionnel, Paris, Dunod, 2000. l’
-LAFORE R., « Evaluation et autres novations : quelles formes de régulation pour l’action sociale et médico-sociale ? » in CAUQUIL G., LAFORE R. (sous la direction de), Evaluer les politiques sociales. Sixième journée française de évaluation, Paris, L’Harmattan, 2006.
-MENGIN J., Guide du développement local et du développement social, L’Harmattan 1998
– DUBOIS NICOLE – LA PSYCHOLOGIE SOCIALE DE LA COGNITION – DUNOD, 2005
-BONARDI CHRISTINE, ROUSSIAU – LES REPRESENTATIONS SOCIALES – DUNOD, 1999
ABRIC JEAN-CLAUDE – METHODES D’ETUDE DES REPRESENTATIONS SOCIALES – ERES, 2003
DES REPRESENTATIONS DANS LES INSTITUTIONS SOCIALES ET MEDICO-SOCIALES : BOURSIER FRANCOIS, CADIERE JOEL, FUSTIER PAUL ET AL….- SCOPEDIT, 2000
SECA JEAN-MARIE – LES REPRESENTATIONS SOCIALES – ARMAND COLIN, 2002
MOLINER PASCALE, RATEAU PATRICK, COHEN-SCALI VALERIE – LES REPRESENTATIONS SOCIALES : PRATIQUES DES ETUDES DE TERRAIN – PUR, 2002
FLAMENT CLAUDE, ROUQUETTE M.L. – ANATOMIE DES IDEES ORDINAIRES : COMMENT ETUDIER LES REPRESENTATIONS SOCIALES – ARMAND COLIN, 2003
MANNONI PIERRE – LES REPRESENTATIONS SOCIALES – PUF, 1998
MOLINER PASCAL – LA DYNAMIQUE DES REPRESENTATIONS SOCIALES : POURQUOI ET COMMENT LES REPRESENTATIONS SE TRANFORMENT-ELLES ? – PUG ? 2001
01/01/01
MOLINER PASCAL – IMAGES ET REPRESENTATIONS SOCIALES DE LA THEORIE DES REPRESENTATIONS A L’ETUDE DES IMAGES SOCIALES – PUG, 1996
JODELET DENISE – LES REPRESENTATIONS SOCIALES – PUF, 1991
PSYCHOLOGIE SOCIALE / SOUS LA DIR. DE SERGE MOSCOVICI – PUF, 1984
FISCHER GUSTAVE-NICOLAS – LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE – DUNOD, 2003
GIUST-DESPRAIRIES FLORENCE – L’IMAGINAIRE COLLECTIFERES « SOCIETE », 2009
Sites WEB :
www.anesm.sante.gouv.fr/
Annexe 1 : Guide d’entretien à l’égard des habitants de la ville, des usagers de l’EHPAD et des autorités locales
Guide entretiens « autres que directeurs d’EHPAD »
Destinataires
- Commerçants de la Commune de St-Pierreville,
- Elus commune de St-Pierreville, Communauté de Communes, Conseil Général
- Artisans locaux
- Ecole, Crèche, Centre de Loisirs
- Coopérative Ardelaine
- Bénévoles de l’EHPAD
- Services du CG et de l’ARS
- Membres du Conseil de la Vie Sociale : représentants des résidents, des familles, du personnel
- Membres du Conseil d’Administration
A-Les informations sur l’interviewé : merci de ne pas indiquer vos coordonnées nominatives
1-Quel âge avez-vous ?
2-Depuis combien d’année vivez-vous en milieu rural ?
3-Pouvez-vous préciser dans quelle localité habitez-vous ?
4-Pouvez-vous me parler de votre parcours universitaire ?
5-Etes-vous parmi les parties prenantes d’un EHPAD?
6-Si oui, quel lien entretenez-vous avec l’établissement ? (employé, personne hébergée, partenaire, etc…)
7-Si NON, quel est votre métier ?
8-Combien de temps avez-vous déjà travaillez au sein de l’établissement (question destinée aux employés) ?
B-Informations concernant le Milieu rural isolé :
1- D’après vous, le contexte social à l’intérieur duquel prédomine une certaine forme de pauvreté, que ce soit en activité ou en habitants, exerce-t-il une contrainte dans la réalisation d’un projet d’établissement sur le territoire en question ?
2-Si OUI, comment ?
3-De même, le contexte géographique, concernant notamment l’isolement du territoire en question, constitue-t-il une contrainte à surmonter pour la réalisation d’un projet d’établissement ?
4-Si oui, pourquoi ?
5-Selon vous, quelle importance la participation des habitants a-t-elle pour le succès du projet d’établissement ?
6-Quels sont les difficultés communes les plus souvent rencontrées par ceux qui vivent en milieu rural ?
7-Existe-t-il des problèmes spécifiques à ceux qui vieillissent dans ces milieux ? si OUI, lesquels ?
8-Les institutions en place au niveau local arrivent-elles à satisfaire pleinement aux objectifs d’intérêt général ?
9-D’après vous, la politique sociale en faveur du milieu rural est-elle privilégiée ou négligée dans les politiques publiques nationales et locales?
10-La perspective de développement est-elle prometteur pour le cas de la localité dans laquelle vous vivez ? Justifiez votre réponse.
11-Les potentiels du territoire considéré sont-ils exploités convenablement ?
12-Existe-t-il des potentiels non encore exploités, si OUI, lesquels ?
13-Comment se présente la pyramide des âges au sein de votre communauté locale ?
15-La mixité sociale est-elle présente ou absente? Justifiez votre réponse.
16-Y existe-t-il une pluralité de culture ? quelles en sont les caractéristiques ?
17-Qu’en est-il du niveau de vie de la population (répartition des revenus, pauvreté et richesse, répartition des emplois, etc…) ?
18-Et qu’en est-il de la répartition des classes sociales ?
19-Comment se présente et se pratique la citoyenneté au niveau du milieu dans lequel vous habitez ?
20-A l’ égard de l’établissement, quelles sont les attentes des habitants de la communauté dans laquelle vous vivez ?
21-Existe-t-il des attentes spécifiques à l’égard de celui qui dirige l’établissement pour personnes âgées dépendantes ?
C-Informations concernant le Développement social local :
1-Qu’est ce que le Développement Social Local pour vous ?
2-Quelles sont selon vous les priorités en la matière concernant le milieu où se situe l’établissement?
3 -Quelle place l’EHPAD occupe-t-il en matière de DSL ?
4 -Peut-on avancer que l’établissement a une fonction institutionnelle en matière de DSL ?
5- Les EHPAD sont-ils encore assimilés à des hospices de fin de vie, des mouroirs ?
6-Quelle représentation sociale locale avez-vous à l’égard de l’établissement ?
7-Quelle représentation sociale locale avez-vous à l’égard du directeur ?
8-Cette représentation a-t-elle connue une évolution ?
9-si OUI, quand et pourquoi d’après vous?
10-A votre avis, quels sont les facteurs qui ont conduit à cette représentation sociale locale ?
11-D’après vous existe-t-il une interaction entre les différentes facettes de la représentation ?
12-Si OUI, comment cette interaction se fait-elle ?
13-Pouvez-vous alors résumer comment la représentation sociale à l’égard du Directeur en est-elle alors arrivée là où elle est actuellement ?
14-Tout d’abord, pour vous, sur quoi repose principalement la réussite du DSL ?
15-Quelle place les fonctions perçues dans les représentations sociales occupent-elles pour la réussite du DSL ?
16-Constituent-elles un vecteur d’inertie pour la réussite du DSL ? (justifiez votre réponse)
17-Ou constituent-elles plutôt un facilitateur ? (justifiez votre réponse)
18-Ou peuvent-ils être à la fois un vecteur d’inertie et un facilitateur ? (Justifiez votre réponse)
19- les vieux dans nos campagnes peuvent-ils être l’avenir de nos jeunes ?
20-Promouvoir la situation sociale des personnes âgées peut-il contribuer à l’amélioration de l’avenir des jeunes ? Justifiez votre réponse.
21-Comment faire pour impliquer plus tous ceux qui vivent dans la localité dans le cadre du développement social local ?
D-Informations portant sur la Direction/Gouvernance :
1-L’existence d’un EHPAD au sein du milieu rural isolé peut-il influencer la structuration de l’espace local ?
2-Si OUI, comment ?
3-Quel rôle le Directeur peut-il jouer dans cette contribution de l’EHPAD à la structuration de l’espace local ?
4-Si OUI, comment ?
5-Dans votre dynamique et logique, dans cette hypothèse dans quel positionnement le Directeur se trouve-t-il ?
6-Selon vous le directeur, au-delà des murs de son établissement, peut-il influer sur son territoire ?
7-Si OUI, comment ?
8-A votre avis, a-t-il les compétences et les qualités pour agir sur son territoire au-delà des mûrs de son établissement ?
9-De quelle institution cette préconisation émane-t-elle ?
10-Quelle est la portée de cette préconisation s’il en existe une ?
11- quelles sont les attentes des autres acteurs du terrain en la matière ?
12-bref d’après vous, qu’attend-on aujourd’hui d’un directeur d’établissement en milieu rural en matière de développement territorial?
13-quels sont les prérogatives qui découlent de ces attributions qui lui sont reconnues au Directeur ?
14- Quels sont les moyens qui sont mis à sa disposition ?
15-Qu’en est-il de ses marges de manœuvre ?
16- Cette démarche et cette réflexion vous interpelle t’elle ?
Annexe 2 : Guide d’entretien vis-à-vis des directeurs
A-Les informations sur l’interviewé : merci de ne pas indiquer vos coordonnées nominatives
1-Pouvez-vous me parler de votre parcours universitaire ?
2-Pouvez-vous présentez brièvement l’établissement pour lequel vous travaillez ? (ne pas nommer l’établissement svp)
3- Combien de temps avez-vous déjà travaillé pour l’établissement en tant que Directeur ?
4- Quel est votre parcours professionnel avant d’arriver à ce stade ou vous-en-êtes maintenant ?
5-D’après votre expérience, qu’est-ce qui différencie la fonction de directeur d’EHPAD en milieu rural de celle de directeur d’EHPAD dans d’autres milieux ?
6-D’après vous, assurer la fonction de Directeur d’EHPAD dans un milieu rural isolé est-il plus difficile qu’ailleurs ? Justifiez votre réponse.
B-Informations concernant le Milieu rural isolé :
1- D’après vous, le contexte social à l’intérieur duquel prédomine une certaine forme de pauvreté, que ce soit en activité ou en habitants, exerce-t-il une contrainte dans la réalisation d’un projet d’établissement sur le territoire en question ?
2-Si OUI, comment ?
3-De même, le contexte géographique, concernant notamment l’isolement du territoire en question, constitue-t-il une contrainte à surmonter pour la réalisation d’un projet d’établissement ?
4-Si oui, pourquoi ?
5-Selon vous, quelle importance la participation des habitants a-t-elle pour le succès du projet d’établissement ?
6-Quelles sont les difficultés communes les plus souvent rencontrées par ceux qui vivent en milieu rural ?
7-Existe-t-il des problèmes spécifiques à ceux qui vieillissent dans ces milieux ? Si OUI, lesquels ?
8-Les institutions en place au niveau local arrivent-elles à satisfaire pleinement aux objectifs d’intérêt général ?
9-D’après vous, la politique sociale en faveur du milieu rural est-elle privilégiée ou négligée dans les politiques publiques nationales et locales?
10-La perspective de développement du milieu rural est-elle prometteur pour le territoire sur lequel se situe votre établissement ? Justifiez votre réponse.
11-Les potentiels du territoire considéré sont-ils exploités convenablement ?
12-Existe-t-il des potentiels non encore exploités, si OUI, lesquels ?
13-Quelles sont les caractéristiques de la pyramide des âges de votre territoire ?
14-La mixité sociale est-elle présente ou absente? Justifiez votre réponse.
15 -Y existe-t-il une pluralité de culture ? quelles en sont les caractéristiques ?
16-Qu’en est-il du niveau de vie de la population (répartition des revenus, pauvreté et richesse, répartition des emplois, etc…) ?
17-Et qu’en est-il de la répartition des classes sociales ?
18-Comment se présente et se pratique la citoyenneté au niveau du milieu rural en question ?
19-A l’égard de l’établissement, quelles sont les attentes des habitants de la communauté locale ?
20-Existe-t-il des attentes spécifiques à l’égard de celui qui dirige l’établissement ?
C-Informations concernant le Développement social local :
1-Qu’est ce que le Développement Social Local pour vous ?
2-Quelles sont selon vous les priorités en la matière concernant le milieu où se situe votre établissement?
3 -Quelle place l’EHPAD occupe-t-il en matière de DSL ?
4 -Peut-on avancer que l’établissement a une fonction institutionnelle en matière de DSL ?
5- Les EHPAD sont-ils encore assimilés à des hospices de fin de vie, des mouroirs ?
6 –Les représentations sociales sur les EHPAD peuvent elles affecter votre rôle (en tant que Directeur) et celui de votre établissement dans la dynamique et l’avenir du territoire ?
7 -Savez-vous quelle représentation les décideurs et acteurs locaux ont-ils de vous ? ont-ils de l’EHPAD ?
8 -La représentation est-elle uniforme ou bien hétérogène ? (justifiez votre réponse)
9-Quelle importance ont ces représentations extérieures pour vous dans l’exercice de vos fonctions ?
10-En tenez-vous compte dans vos actions et dans l’exercice de vos attributions ?
11-Votre relation avec ces personnes vous apporte t’elle de l’aide ou inversement est un frein dans la réalisation de vos attributions ?
12-En tant qu’acteur local, quelle stratégie suggérez-vous pour promouvoir au mieux le développement social local ?
13 -Pour vous, le redécoupage politique des territoires va-t-il être un frein avec des décisions prises en dehors des cantons ?
14- Les vieux dans nos campagnes peuvent-ils être l’avenir de nos jeunes ?
15-Promouvoir la situation sociale des personnes âgées peut-il contribuer à l’amélioration de l’avenir des jeunes ? Justifiez votre réponse.
16-Comment faire pour impliquer plus dans la vie sociale de la MDR tous ceux qui vivent dans la localité?
17-D’après vous, la participation de l’EHPAD au Développement Social Local du territoire relève t’elle de la compétence de l’établissement ou de celle du directeur ?
D-Informations portant sur la Direction/Gouvernance :
1-L’existence d’un EHPAD au sein du milieu rural isolé peut-il influencer la structuration de l’espace local ?
2-Si OUI, comment ?
3 Quel rôle jouez-vous dans cette contribution de l’EHPAD à la structuration de l’espace local ?
4-Vous considérez-vous comme « un notable local » ? si oui cela exerce-t-il une influence sur votre personnalité ? si non pourquoi ?
5-Et le cas échéant, en quoi votre qualité de «notable local» participe t’elle à cette démarche de développement du territoire?
6-Existe-t-il des préconisations (légales, politique du CA, volonté acteurs locaux…) qui visent à étendre votre champ d’action sur votre territoire au-delà des murs de votre établissement ?
7-Si OUI, de quelles institutions émanent-elles ?
8-Quelle en est la portée ?
9-Bref, qu’attend-t-on de vous en matière de développement territorial ?
10-Quels sont les moyens qui sont mis à votre disposition ?
11-Qu’en est-il de votre marge de manœuvre ?
12- Cette démarche vous interpelle t’elle ?
Merci à vous !
[1] Résultats du RGP, 1946
[2] Idem
[3] E. Bernard, Contribution à l’étude des agglomérations françaises, 1952
[4] « Ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. »
[5]« Communes dont 40% des actifs occupés vont travailler dans deux ou plusieurs aires urbaines »
[6]www.insee.fr, rubrique « Définitions et méthodes », « Code officiel géographique, zonages d’études », puis « Aires urbaines ».
[7] Idem
[8] Idem
[9] Idem
[10]Laroque P., Politique de la vieillesse, La Documentation Française, Paris, 1962
[11] Propos de Michel Rocard, Congrès de Macon 1982
[12] INSEE – Recensement de la population 2008
[13] INSEE – Recensement de la population 1999
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