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Le traitement du handicap : rôle de l’éducateur spécialisé dans l’éducation sociale d’une personne muette avec l’aide de la technologie

Sujet : Accompagnement d’une personne muette dans son intégration sociale par l’utilisation d’un appareil à voix artificielle

Résumé de la partie théorique

La partie théorique ressort de la compilation de deux grandes théories dans le cadre de l’intégration sociale d’une personne en situation de handicap. La première théorie relève de la valorisation des rôles sociaux selon laquelle il est important de vivifier l’image ou l’identité sociale d’une personne handicapée en stimulant l’importance de son rôle social. La mise en application de cette valorisation se fait à trois dimensions dont la valorisation de la personne en tant que telle, la valorisation des conditions de vie et la valorisation de ses rôles sociaux. Par ailleurs, la deuxième théorie concerne le constructivisme lequel met le point sur la notion de connaissances antérieures. Par principe, l’apprentissage commence par la reprise des connaissances antérieures, leur interprétation par le biais des expériences actives jusqu’à l’accommodation et l’adaptation à des nouvelles situations. Le stade suprême du constructivisme est basé sur la conceptualisation des connaissances pour pouvoir édifier un raisonnement propre à chaque type de situation. En occurrence, le constructivisme rend, par ce principe, l’accompagnement d’une personne en situation de handicap plus systémique l’attribut un caractère plus scientifique et universel.

 

 

Introduction

Depuis l’antiquité, la notion de handicap demeure une source intarissable de débat et de controverse à l’égard de l’opinion publique, de l’esprit des chercheurs et des spécialistes en sciences humaines et sociales mais aussi à l’égard des concepteurs des politiques publiques et des décideurs politiques. Dans la plupart des cas, ces débats tournent autour de la place des personnes handicapées au sein de la société où elles vivent. Afin de percer le problème que subissent ces personnes, de nombreux auteurs, praticiens que théoriciens, ont tenté d’édifier des modèles de traitement du handicap. Pour cela, deux types de modèle ont été mis en lumière en 1996, ces modèles conceptuels veulent devenir une base théorique de tous ceux qui désirent comprendre, expliquer et traiter le handicap. D’une part, il y a le modèle individuel qui perçoit le handicap entant qu’attribut de la personne, provoqué par une maladie, un traumatisme ou autres problèmes de santé. Dans ce cas, le traitement implique l’intervention des soins médicaux effectués par les professionnels, et il est individuel. D’autre part, le handicap est défini entant que problème créé par la considération sociale et qui bouleverse ou empêche l’intégration complète des individus dans la société. Dans ce deuxième cas, ce sont les situations créées par l’environnement social qui délimitent la notion de handicap, ainsi, son traitement doit se baser sur une politique sociale à travers laquelle tous les membres de la société sont invités à adopter des attitudes et des comportements conviviaux afin de faciliter l’intégration sociale.

En outre, l’approche sur la notion prend une envergure sans pareil par l’intervention de l’Organisation Mondiale de la Santé dans l’édification d’une classification internationale des handicaps ou C.I.H. Une telle classification doit se référer sur les deux modèles cités précédemment tout en considérant une approche biologique, individuelle et sociale. En 1980, l’OMS a élaboré la classification, focalisée surtout sur l’harmonisation des concepts et de terminologie afin de déterminer de façon objective les besoins individuels et collectifs des personnes handicapées. À cet égard, quatre éléments sont mis en valeur à savoir les maladies ou troubles qui provoquent les handicaps, les déficiences respectives qui portent attente aux différents niveaux biologiques et psychologiques de la personne. Ensuite, les déficiences conduisent à des incapacités qui limitent l’accomplissement des activités quotidiennes par des personnes handicapées, une situation qui les confèrent des avantages sociaux. Par ailleurs, le C.I.H. a fait l’objet d’un remaniement ultérieur dans le cadre de l’édification de la classification internationale des fonctionnalités ou C.I.F. Cette révision est inspirée de la remise en question de l’importance des facteurs environnementaux, la notion de production de handicap et l’éclaircissement de la frontière entre maladie et handicap. En effet, la CIF tente de corriger l’aspect péjoratif des terminologies employées dans la C.I.H. en les rendant plus légers et conviviaux comme fonctionnement, activités et participation au lieu de déficiences, maladies, incapacités et désavantages. En analysant le contenu de cette dernière classification, il apparaît qu’il se réfère de plus en plus aux deux modèles individuel et social du handicap étudiés ultérieurement.

Récemment, le traitement du handicap se retrouve au centre des préoccupations des gouvernements, la promulgation des textes et lois témoigne cet intérêt. Parmi ces textes et lois figurent la déclaration du droit de l’homme, de l’enfant, la loi de 1975 en faveur des personnes handicapée et la loi de 2005, relative à la scolarisation des enfants handicapés. Ces dispositifs expliquent le principe de traitement du handicap par la politique sociale visant à corriger les inégalités de chance, l’intégration et les conditions de la vie sociale des personnes en situation de handicap notamment les enfants. Cette institutionnalisation du traitement du handicap fait apparaitre et intensifie le métier des éducateurs spécialisés ou éducateurs sociaux.

Le travail ci-présent traite principalement le cas d’une personne muette et son éducation sociale. Après le diagnostic, la personne est à la fois muette et en situation de déficience intellectuelle. Pour traiter ces problèmes, du moins les atténuer, l’éducateur social joue un rôle primordial dans l’accompagnement de la personne et son assistance dans l’utilisation d’un appareil spécialisé dénommé Springboard.

Le métier d’éducateur spécialisé est conçu pour répondre aux besoins de la société des personnes aptes à prendre en charge l’éducation d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte qui sont en situation de handicap ou présentent des troubles de comportement et d’insertion. En effet, l’éducateur spécialisé soutient moralement, psychologiquement et physiquement ces personnes, les élaborent des projets qui ont pour but de les pousser à développer une autonomie, une capacité de socialisation et d’intégration. À ce propos, l’éducateur procède à une démarche scientifique et objective, allant de l’observation à l’assistance de son patient. Pendant ce temps, il choisit un plan de traitement adéquat à chaque situation et espère réaliser des résultats satisfaisants. En outre, les praticiens se voient dans l’obligation de suivre l’évolution des sciences sociales et celle de la technologie, tout d’abord parce que ces éléments conditionnent la dynamique de la vie en société et ensuite, parce que les découvertes et les inventions technologiques dépassent largement notre imagination surtout le développement de l’intelligence artificielle. Cette dernière participe vivement à la conception des appareils et des logiciels très utiles dans le domaine des sciences sociales comme le cas étudié ici qui concerne le Springboard.

En effet, l’analyse de la complémentarité entre l’implication personnelle d’un éducateur spécialisé, les compétences scientifiques qu’il a acquises, les années d’expérience professionnelle qu’il a ramassée et la veille technologique qu’il doit s’efforcer, par quels moyens parvient-il à accompagner un résident à être responsable de ces projets quotidiens ?

Afin de bien cerner le cas de la personne muette dans le cas traité ci-présent, faut-il rappeler que la raison d’une telle mémoire consiste à démonter que le succès de l’éducation d’une personne en situation d’handicap, notamment une muette, passe par l’implication psychosociale et personnelle de l’éducateur responsable, dans la situation de la personne avec l’aide de l’évolution scientifique et technologique.

 

 

Partie théorique

Le métier d’éducateur spécialisé en relation avec le traitement des personnes en déficience intellectuelle respecte des normes et est issu de la compilation sélective de certaines théories. Parmi ces théories, la présente partie essaie de mettre en lumière celle de la valorisation des rôles sociaux et celle du constructivisme.

  1. Le principe de la « normalisation »

Le principe de la valorisation des rôles sociaux ou VRS trouve son origine dans le principe de la normalisation. En fait, ces deux principes constituent la pierre angulaire des travaux de Wolfensberger. Concernant la normalisation, elle a été mise en lumière dans The Principe of Normalization in Human Services en 1972, selon l’auteur, ce terme signifie l’utilisation des moyens aussi culturellement normatifs que possible afin d’établir et/ou maintenir les comportements et des caractéristiques personnels qui soient aussi culturellement normatifs que possibles. À ce sujet, la personne responsable de l’éducation des personnes en situation de handicap doit établir un environnement culturel afin de pouvoir influencer les caractères et les comportements de son patient.

En effet, la normalisation se réfère au modèle social du traitement du handicap. Elle agit directement sur l’environnement de la personne déviante ou dévalorisée du fait que le handicap s’est produit par les considérations des membres de la société. À ce propos, l’éducateur spécialisé doit s’inspirer de ce principe à base d’itération et d’interprétation, pour élaborer un projet de traitement. Il devrait instaurer un environnement à base de bonne pratique, de comportements normatifs et des bonnes attitudes afin que la personne handicapée utilise l’interaction à des gens normaux pour redresser ses comportements.

Par ailleurs, la normalisation constitue comme une guide et un code de moralité ou comme un code de déontologie pour un éducateur spécialisé. Du fait que le principe de normalisation a été l’objet d’une adoption des 178 éducateurs comme l’œuvre de référence en matière de déficience intellectuelle, les projets de traitement élaborés par ces personnes devraient prendre en compte ce principe. Dans le même ordre d’idées, la normalisation affecte trois niveaux dont l’individu, le système social et la société. À cet égard, Ashman met en évidence l’efficacité et l’influence du principe de normalisation en Australie en 1989 et 1989. Aux termes de ses rapports, le principe affecte l’individu par l’intermédiaire l’éducation de celui-ci, ensuite, il agit sur le système social par le biais d’un programme de transition entre l’école et le monde du travail et enfin, il incite les personnes en situation de handicap à devenir un membre actif contribuant à l’accomplissement des services communautaires. En analysant l’illustration, la normalisation met le point sur l’intégration à la fois physique et sociale de l’individu.

En 1983, Wolfensberger a remis en question l’objectivité et l’efficacité de l’application du principe de normalisation dans l’approche de traitement de la déficience intellectuelle et pour les raisons citées ultérieurement, il a formulé un nouveau principe pour remplacer l’ancien, c’est la valorisation des rôles sociaux.

Les raisons de la formulation de la valorisation des rôles sociaux

En 1983, Wolfensberger a énuméré quelques causes majeures qu’il considère comme le socle de l’édification du principe de valorisation des rôles sociaux. Ces raisons sont principalement :

  • L’ambigüité concernant le terme normalisation. Selon lui, la perception et la saisie de ce terme pourraient semer une divergence d’interprétations et par conséquent, une divergence d’actions.
  • En réalité, la normalisation devrait être dépassée de son sens primaire c’est-à-dire le sens selon lequel il est attribué au départ dans l’ouvrage The Principe of Normalization in Human Services.
  • En rapport avec la seconde raison, l’extension lexicale de la normalisation recouvre à la fois la création, le soutien et la défense des rôles sociaux valorisés
  • Dans le principe de valorisation, un être dévalorisé concerne aussi bien une personne présentant une déficience intellectuelle qu’une autre dévalorisé par suite à un incident majeur portant atteinte à son statut social.
  • Au sein d’une société, les gens accordent plus d’attention et d’estime sur les personnes en déficience intellectuelle, mais qui occupent des rôles valorisés au lieu d’être constatées comme une « charge » pour les contribuables.
  • Enfin, la stratégie sur laquelle repose la valorisation des rôles sociaux consiste à l’amélioration du statut social aux yeux d’autrui et l’amélioration de la compétence.
  1. La valorisation des rôles sociaux ou VRS

Parmi les définitions de la valorisation des rôles sociaux, deux d’entre eux sont exposés ci-après. La première est celle de Wolfensberger en 1991 qui dit que la VRS est le développement, la mise en valeur, le maintien et/ou la défense de rôles sociaux valorisés pour les personnes et particulièrement pour celle présentant un risque de dévalorisation sociale en utilisant le plus possible des moyens culturellement valorisés. En outre, la deuxième définition a été initiée par J. Feragus indiquant que la VRS est l’attribution à une personne d’un rôle social valorisé signifie lui placer dans des meilleures conditions du développement de ses potentialités.

Après l’apparition du nouveau principe de valorisation de Wolfensberger, le traitement d’une personne en déficience intellectuelle prend un autre tournant, dorénavant, ce traitement devient une assistance et un accompagnement de plus en plus individualisé.

La VRS poursuit deux buts à savoir :

  • La correction du statut social de la personne en risque de dévalorisation
  • Le développement de compétence

Ces buts s’alignent avec l’intégration totale de la personne. D’un côté, l’intégration physique est assurée par le développement de compétence et d’une autre côté, la correction du statut social agit sur l’intégration sociale.

En outre, pour que cette intégration soit effective et complète, la VRS recourt à trois moyens distincts :

  • La valorisation de la personne elle-même

Elle consiste à éviter toute considération partant d’un matérialisme, c’est-à-dire qu’il faut avant tout considérer l’aspect « personne » de la personne au lieu de la statuer en fonction de son handicap et de sa difficulté. À ce propos, les membres de la société devraient comprendre que les personnes en situation de handicap possèdent, comme toute autre personne, des capacités et des potentialités. Ces caractères leur permettent d’évoluer, de remplir les tâches quotidiennes et de faire des choix. Ainsi, la valorisation de la personne est un principe moral incitant les membres de la société à s’inspirer une confiance aux personnes en déficience afin de leur aider à développer ses capacités et à saisir leur autonomie.

  • L’action sur ces conditions de vie

Agir sur les conditions de vie des personnes en déficience revient à édifier un environnement où elle ne peut sentir aucune tendance animée par l’idée de ségrégation au niveau du genre, de l’âge et de l’origine de naissance. La mise en place d’un tel environnement fait appel aux différents acteurs de la vie sociale à savoir l’Etat et la communauté. L’Etat, par le biais des dispositifs régaliens, devrait garantir l’effectivité des droits et des devoirs sur la vie de la personne. Pour cela, il devrait s’impliquer moralement et financièrement, tout comme la communauté. En outre, la valorisation des conditions de vie comprend aussi celle de l’habitat de la personne en prenant par exemple le fait de stimuler des activités résidentielles et distrayantes.

  • L’action sur son rôle social

Ce troisième moyen consiste à développer la présence et la participation de la personne en déficience dans les activités d’un groupe social que ce soit professionnel, éducatif, religieux ou autres. Autrement dit, la personne devrait avoir la possibilité de développer ses qualités de collaborateurs et de partenaire lors d’une élaboration d’un projet en groupe, il en est de même pour son projet personnel. En plus, sa présence devrait permettre à l’évolution du projet du groupe. Pour que cette valorisation soit effective, la personne en difficulté se voit d’intégrer physiquement, fonctionnellement et socialement au groupe social. En tout, l’action sur le rôle social d’une telle personne implique le développement des compétences, des capacités et l’amélioration de son image sociale. Mais quels sont arguments majeurs de cette valorisation ?

Les grands principes de la VRS

La valorisation des rôles sociaux comporte 7 grands thèmes à savoir :

  • Le rôle du conscient et du subconscient
  • La pertinence des attentes et la circularité des rôles
  • La compensation positive
  • Le modèle développement et l’amélioration des compétences personnelles
  • La force de limitation
  • La dynamique et la pertinence de l’image sociale
  • L’importance de l’intégration et la participation sociale

Chacun de ces thèmes participe au soutien pédagogique de l’éducateur à faire avancer l’assistance et l’accompagnement du patient dans son intégration sociale. Mais les recherches théoriques ne s’arrêtent pas sur ces grands principes malgré ses réussites et ses acclamations, depuis de nombreuses années, l’apprentissage a connu une évolution considérable grâce au cadrage du constructivisme.

  1. Le constructivisme

En théorie, le constructivisme est l’attitude d’une personne qui consiste à développer progressivement son intelligence et à construire graduellement ses connaissances en action et en situation par l’observation des résultats d’une action. Autrement dit, le constructivisme consiste à construire les banques de connaissance à partir d’une réflexion à rebours des actions quotidiennes dont la difficulté accroît du plus simple au plus complexe. En résumé, le schéma suivant facilite l’appréhension systémique du constructivisme.

L’observation du schéma met en évidence d’abord la réussite de l’assimilation et de l’adaptation à la situation antérieure pour pourvoir avancer dans l’apprentissage et appréhender la situation nouvelle ensuite l’exigence de commodité entre le degré de complexité de ces situations c’est-à-dire que les éléments qui configurent les situations passées devraient être incorporés dans la configuration des situations actuelles. C’est à ce point que l’intervention de l’éducateur doit présenter un caractère continu et progressif afin d’éviter la fausse appréhension ou l’échec. Il est utile de rappeler que le conservatisme intègre tout forme de support technique et technologique à condition que l’ergonomie[1] soit conforme au cas traité. Par ailleurs, l’explication des quelques points suivants contribue à bien saisir le concept du constructivisme ou l’art de connaitre.

  1. La notion d’expérience active

D’après les études de Held et Hein (1958) et celles de Varela (1993), l’expérience active est l’action entreprise par celui qui veut dépasser les connaissances passées pour s’adapter à la situation présente. Cette action nécessite la diligence, l’initiative et l’implication personnelle de l’individu. Dans ses recherches, Held et Hein prenaient l’exemple des chatons qui ont été mis dans l’ombre pendant un certain temps et après, ils se sont exposés à la lumière. Les réactions des chatons face à l’exposition à la lumière sont différentes, un premier groupe reste passivement à ne rien faire comme étant aveugles tandis qu’un deuxième groupe prend l’initiative de marcher et se déplacer pour explorer le nouvel espace qui leur est réservés.

Varela reprenait l’exemple et le transportait dans le cas d’un apprenant nageur. Au début, l’apprenant commence à exercer des gestes conformément à la technique de nage mais en dehors de la piscine, puis en deuxième temps, il se fait suspendu sur un harnais par son instructeur mais cette fois-ci, à quelques centimètres en dessus de la piscine. Enfin, l’instructeur le fait plonger dans l’eau à titre d’expérience. Dans ce cas, l’apprenant nageur doit s’efforcer de répéter les gestes que son maitre lui a enseignés pour pouvoir flotter et avancer dans l’eau. Sans l’initiative et la diligence de l’apprenti, la leçon de la technique de nage ne serait jamais transmise et l’apprenti ne saurait pas nager.

Le même principe est observé dans l’apprentissage de l’arithmétique. Si un individu doit apprendre la commutativité de l’addition, il doit d’abord commencer par une simple addition de deux termes tout en sachant la réponse. Ensuite, l’instituteur lui fait renverser l’ordre dans lequel les termes sont configurés dans les premiers exercices tout en lui montrant la même réponse. Après l’observation, l’élève saisit la notion de la commutativité mais cela reste simplement comme des images à son esprit. À force de s’exercer, il arrive à une étape où il peut réaliser des nouvelles expériences en se référant et transformant ses expériences antérieures pour assimiler les nouveaux exercices. Pourtant, l’instituteur propose à l’élève d’aller plus loin en lui préparant des exercices basés sur une expérience conceptuelle dans laquelle l’élève doit assimiler des exercices non avec des chiffres mais avec des variables comme a, b, c ou x, y, z. L’élève confirme ses connaissances du principe de la commutativité de l’addition s’il arriverait à jongler les variables dans des configurations différentes.

Ces trois expériences appuient les thèses de la coordination visio-motrice de Held et Hein et l’iconicité de la pensée de Varela selon lesquelles l’apprentissage suit trois étapes progressives en partant des connaissances antérieures jusqu’à l’assimilation du nouvel état du monde. Mais dans ce processus, c’est l’expérience active émanant de la volonté et de l’implication personnelle de l’individu qui constitue le moteur même de l’apprentissage et contribue au succès des expériences nouvelles. Cette expérience active prend trois formes dont :

  • L’expérience visuelle dans laquelle l’individu procède à l’observation et à la mémorisation des icones.
  • L’expérience gestuelle dans laquelle l’individu doit s’aventurer dans la restitution et la transformation de ses connaissances antérieures pour pouvoir les appliquer sur un nouvel environnement
  • L’expérience conceptuelle selon laquelle l’individu saurait modéliser les icones de l’état du monde dans une expérience antérieure et transporter aisément ce modèle pour affranchir la nouvelle configuration de son nouvel environnement et ses nouvelles expériences.
  1. Le processus « apprendre » et «s’adapter »

La notion « connaitre » est un processus actif qui veut dire faire appel à ses connaissances antérieures, les activer et les appliquer dans la situation présente. Avant et afin de pouvoir traiter les informations relatives à cette situation présente, il faut de prime à bord appeler les connaissances antérieures sans lesquelles l’état du monde actuel est vide de sens et indéchiffrable. Ainsi, l’apprentissage repose sur les deux principes suivants :

  • Tout apprentissage se réalise à partir des connaissances antérieures : L’exemple typique est celui de la situation d’un enfant qui commence son école primaire. La première impression est toujours de penser que l’enfant ne connait rien à la grammaire ou à l’arithmétique, alors qu’il arrive déjà à formuler une phrase complète.
  • Tout apprentissage repose sur la transformation de ses connaissances antérieures : L’exemple idéal à ce principe est l’observation d’un joueur qui arrive à jongler un ballon de façon surprenante. Au départ, il accomplit des gestes simples de lancers et d’attrapés, mais au fil de l’expérience, il s’efforce de transformer, de raffiner et de coordonner ses gestes de façon artistique pour assurer une bonne représentation.

L’apprentissage s’enchaine ensuite de l’assimilation. Au sens propre du terme, assimiler signifie rendre pareil ou essayer de reproduire un schéma déjà réussie dans le passé mais dans un cas qui se présente à la situation actuelle. A cet égard, la représentation est une méthode statique. Ensuite, le processus continue avec l’utilisation de ses propres expressions pour décrire un état actuel du monde. Cela indique que l’individu arrive déjà à assimiler chaque situation et le décrire personnellement. Donc, l’assimilation se traduit par la capacité de transformer les connaissances nouvelles en connaissances anciennes et utiliser ses propres expressions pour décrire une nouvelle expérience.

Après l’assimilation, le sujet procède à l’accommodation en suivant les étapes suivantes :

  • Imposition et personnalisation de ses connaissances après avoir les assimiler
  • Renouvellement de ses connaissances pour en édifier un type ou un modèle applicable facilement à des nouvelles situations très complexes.
  • Savoir différencier ses connaissances antérieures pour pouvoir les organiser. Dans ce cas, l’individu arrive à structurer ses connaissances.

Le stade ultime de l’apprentissage c’est d’arriver à l’adaptation à une situation nouvelle. Après avoir structuré les connaissances, l’individu n’aurait plus du mal à s’adapter à des nouvelles configurations de l’état du monde grâce à l’utilisation des concepts. Ce dernier s’écarte largement de la simple utilisation des langages. Et à ce stade, le sujet commence à faire de la réflexion, du raisonnement et de l’imagination. C’est à ses vertus que la science a pu se développer.

Par analogie, le recours au constructivisme pour assister et accompagner une personne en situation de handicap l’aide beaucoup à retrouver la cadence normale de tous ces processus dans ses actions et ses expériences afin qu’elle puisse intégrer normalement à la société.

 

 

Partie pratique : L’accompagnement de Thomas

Dans cette deuxième partie, le travail ne se limite pas à recenser les éléments théoriques applicables à chaque situation dans laquelle j’assiste Thomas pendant sa période de rééducation au centre. Au contraire, je dois compiler les éléments théoriques suivant les deux grandes théories expliquées ci-dessus, mais aussi, je dois mettre en œuvre mes compétences en la matière pour que mon programme d’apprentissage réussisse effectivement. En plus de cela, je devrais adopter un comportement adéquat afin que le lien affectif entre nous constitue un vecteur de réussite à l’éducation de Thomas.

L’enchainement des éléments de réponse dans cette partie commence alors par un bref rappel de l’objectif de la mémoire. Ensuite, le journal de bord rejoindra la suite en exploitant le cahier de bord et les éléments théoriques de la partie précédente.

  1. Rappel de l’objectif visé dans l’accompagnement d’un résident

En général, l’accompagnement consiste à s’impliquer dans l’éducation d’une personne en situation de handicap afin de l’aider à s’intégrer socialement dans un groupe ou une communauté où elle devrait être. En particulier, le cas de Thomas nécessite une attention particulière du fait qu’il soit muet et en difficulté mentale et que l’éducateur devrait arriver à stimuler ses expressions avec un appareil électronique adéquat pour qu’il puisse s’intégrer effectivement dans un groupe social.

  1. Le journal de bord de l’apprentissage

Ce journal de bord contient toutes les informations qui décrivent toutes les situations dans lesquelles moi et Thomas pratiquons des exercices ensemble dans le cadre de mes unités de programmes et en fonction de la disponibilité de Thomas et de notre rendez-vous d’activités. Concrètement, à chaque situation, je mets en lumière la description de l’activité en se détaillant, s’il le faut, le lieu, l’environnement, l’équipe, les activités et l’organisation. Ensuite, je souligne le trait marquant des réactions et des comportements de Thomas à chaque activité afin d’apprécier son évolution. Enfin, j’essaierais de dégager l’intérêt de la théorie sur mon unité de programme, ainsi l’intérêt du patient et de l’éducateur au cours et à la fin de chaque rendez-vous. Afin que mon rapport d’avancement soit bien saturé, je permets de décrire mes comportements entant qu’éducateur envers Thomas tout au long de mon intervention tout en restant le plus objectif possible.

Juillet 2010

Les démarches pour l’obtention de l’appareil de communication à voix artificielle ont été acceptées et je suis invité à un colloque réseau avec thomas, l’équipe éducatif, les moniteurs des ateliers qui le fréquentent et un représentant qui nous propose une présentation de l’appareil de communication. À cette occasion, thomas montre une attitude très en retrait et nous l’avons mis l’appareil à sa disposition mais il se limite à faire des gestes pour le repousser vers le centre de la table. Je remarque à cette occasion que quelque soit la question qu’on lui demande, il répond systématiquement par un OUI.

En observant thomas, je m’attendais déjà à son comportement vu qu’il ne participe pas beaucoup à un colloque de ce genre surtout qu’il est pour nous le centre d’intérêt. Il se montre un peu hostile parce que l’environnement lui paraît un peu étrange et inhabituel. Pourtant, thomas me montre un comportement très encourageant lorsqu’il repousse l’appareil au centre de la table, je me demandais bien pourquoi il ne le jette pas sur terre. À ce moment, je me rencontre qu’il est bien conscient que l’appareil lui rendrait utile mais comme il ne possède pas encore des expériences antérieures de ce genre, il ne sait pas comment gérer la situation. Thomas se montre aussi un peu mal à l’aise, peut-être qu’il a observé les personnes qui l’entourent, capable de se communiquer normalement et aisément avec la parole et il se sentait inutile, absent et complexé. Si pendant ce temps on lui demande une question, il répond systématiquement un OUI parce que pour lui, la réponse n’est pas importante il suffit de prendre part à la communication et à la discussion. Afin d’aider thomas pour surmonter sa complexité, je me proposais de lui aider à utiliser l’appareil qu’il se s’enterait utile, présent se appartenant au groupe.

Septembre 2010

Je suis allé, avec un autre éducateur du groupe de vie où je travaille, faire une formation de base sur cet appareil pour apprendre à le programmer et l’adapter ainsi aux besoins de thomas. Je pensai que je dois m’investir plus parce que, dans le cas de thomas, je sais que l’utilisation de cet appareil est incontournable, heureusement, mes connaissances en informatique rendaient facile à le manipuler. Le cours a duré toute une journée pendant laquelle nous avons fait le tour de toutes les variables en matière de programmation. Ayant conscience que seulement une partie de ces informations nous étaient utiles à ce stade du projet, j’ai procédé à éditer un aide-mémoire renfermant de tous ce dont j’ai besoin pour le Springboard. Ensuite, j’organisais une rencontre fructueuse avec thomas, ses parents, l’équipe éducative et les moniteurs d’atelier dans le but de pourvoir dresser une liste de mots nécessaire à thomas.

Durant cette rencontre, nous rendons compte que l’appareil est crucial pour l’intégration de thomas à l’environnement familial, communautaire et professionnel. Le langage est l’icône de la culture, le faire transmettre à thomas lui aide à identifier progressivement à différencier les milieux où il vit. Je sais aussi que l’adaptation de thomas sera facilitée par ces langages alors nous avions dû extraire les indications inscrites dans le carnet de communication de thomas afin de lui révéler ses connaissances antérieures et lui faire comprendre que l’apprentissage du Springboard n’est pas une situation aussi nouvelle que cela en a l’air. Pendant cette activité, thomas ne manifestait plus d’hostilité, au contraire il se montre actif en voyant son carnet de note, peut-être qu’il se sentait utile et apte à communiquer avec le groupe. Nous avions fait exprès de réunir tous les personnages qui vivent avec thomas dans sa famille, au groupe de vie et à l’atelier afin de lui aider à comprendre qu’il devrait faire un effort parce que la liste des mots serait longue et dans cette liste, thomas a intérêt à bien distinguer la communication familiale, communautaire et professionnelle.

Cette fois-ci, on est bien reparti pour la première séance apprentissage de thomas. Il a de la difficulté à se saisir de son Springboard, ses doigts sont souvent sur le clavier, ce qui se traduit par des phrases que n’ont pas de sens. Il aime ça et se plaît à faire parler l’appareil. Je me suis déjà attendu à cette situation et je pense que thomas ressent un certain sentiment de renaissance avec l’appareil et à son premier éveil, comme un bébé, c’est le fait de faire résonner un son qui lui fait le plus plaisir pour alerter son entourage de son existence. C’est en quelque sorte l’expression d’un sentiment d’appartenance. La séance d’aujourd’hui a été une première approche avec son appareil, je l’ai laissé le découvrir tout en l’expliquant la manière dont il devait s’en servir : le prendre sur la poignée avec la main gauche de manière à libérer l’écran tactile pour pouvoir sélectionner les icones avec les doigts de la main droite. Cette approche est basée sur le sens de l’imitation et de la reproduction, malgré tout je m’efforce me baisser à son niveau en ce qui concerne la manière de manipuler un appareil similaire. Mon objectif est d’établir un environnement de confiance et d’équité à cette expérience comme deux petits garçons qui apprennent en même temps la bicyclette. Dans la suite, je remarque qu’il suit mes consignes parce qu’elles lui sont utiles et bénéfiques, mais dès qu’il ne réussissait pas, il poussait son appareil pour me faire comprendre qu’il ne voulait pas continuer. Je suis un peu surpris qu’il voulait abandonner tout à coup, ma première impression est que je n’arrivais pas à établir un environnement éducatif et à valoriser mon rôle d’éducateur et lui un rôle de patient. Mais, en réfléchissant, j’arrive à penser la cause de son attitude, il n’arrive pas à s’aligner à mon niveau et adopte une complexité, c’est pour cela qu’il abandonnait. Alors, nous arrêtons, allons sortir et jouons au ballon pour qu’il se sentait plus à l’aise car avec le ballon, il a déjà ses expériences.

Octobre 2010

Après les activités du mois de septembre, thomas ne réalisait pas un progrès significatif. J’ai eu une rencontre avec lui et ses parents dans le but d’ajouter à la liste des mots, ceux qu’il a besoin dans la formulation des phrases afin qu’il puisse communiquer aisément dans le cadre familial et les sorties en famille. Pour cela, je dois utiliser des icones que thomas devrait mémoriser au préalable. Par ces icones, il peut établir une image à chaque situation et se rappeler des mots bien adaptés pour la décrire. J’agis sur la base car je saisis déjà le sentiment de renaissance que thomas manifestait le mois précédent donc j’essaie de stimuler ses expériences visio-spatiales en faisant appel à sa mémorisation.

Pendant cette rencontre, thomas est resté à l’écart, comme s’il saurait exprimer une attitude de respect envers les autres, surtout qu’il garde une attitude d’écoute pourtant c’est toujours nous qui décidons pour lui et à chaque question, il répond toujours par un oui. Son manque de parole le marginalisait dans toute situation, même dans des situations où il était au centre du projet, ce sont souvent les autres qui décidaient pour lui. D’après mon observation, je constate que thomas exprime toujours un sentiment de dépendance envers les autres dans sa décision et le fait de toujours répondre par un oui ne serait ce qu’une geste de politesse et de peur d’être rejeté. Eu outre, l’attitude d’écoute qu’il montre me fait comprendre qu’il saisit déjà que les fenêtres de la compréhension ne se limite pas aux yeux, mais les autres organes de sens ont aussi leur utilité. Je ne devrais pas seulement me contenter de cette surprise parce que mon but est encore loin d’être réalisé, il faut encore beaucoup de patience et d’implication de ma part.

Novembre 2010

Thomas considère son appareil de communication comme un jouet, je pense qu’il ne voit pas encore l’utilité de cet appareil. Dans le processus d’apprentissage, il évite toute situation qui pourrait le mettre en difficulté, il ne s’implique pas et ne s’engage pas dans un défi possiblement par peur d’échec. Il n’exprime pas encore la confiance de soi. Pour l’état d’avancement de ses connaissances, son mode de traitement d’information est encore en retard du fait qu’il ne parvient pas à transposer tous les gestes que je lui ai appris concernant la manipulation de l’appareil. Cela ne veut pas dire pour moi qu’il ne s’accumule pas d’informations, au contraire, je pense qu’il en accumule beaucoup du moment où j’ai aperçu qu’il est en mesure de se servir de ses oreilles pour nous écouter en sus de l’utilisation du mémoire visuel. En fait, il manque d’initiative et de diligence pour mener des nouvelles expériences dans des circonstances nouvelles, cette fois encore, il exprime en partie une passivité et une peur à l’échec. D’un autre côté, il ne veut plus se séparer de son appareil même pour aller dormir et si je dois la garder une nuit pour charger la batterie, il devient irascible et j’ai de la peine à le faire comprendre la raison de mon geste. Pour thomas, son appareil est comme le cordon ombilical qui lui assure un lien avec le monde qui l’entoure, c’est pour cette raison qu’il ne veut plus s’en séparer, c’est pour exprimer et pour sentir ce sentiment d’appartenance et d’existence. Une telle situation me fait penser que thomas ressentait inconsciemment le rejet et l’inutilité par son handicap. Je constate aussi que son attitude colérique au moment où je lui ôte l’appareil pour le recharger provient de son manque d’expériences passés pour le fonctionnement des appareils électroniques mobiles et pour le lui faire comprendre, je devrais ajouter quelques astuces à mon programme d’éducation en utilisant d’autres appareils similaires au Springboard, peut-être que si je lui montrais que l’appareil s’éteint lorsque la batterie est à plat qu’il pourrait me comprendre.

En outre, il passe son temps à appuyer sur toutes les touches du clavier ce qui génère des phrases dénouées de sens, qui finissent par fatiguer son entourage. Thomas n’arrive pas au stade où il saisit l’interaction entre la liberté de soi et la liberté des autres, ni le principe « chaque chose en son temps » ou bien veut-il nous inciter à le toujours considérer comme le centre d’intérêt de tout le monde. En ce qui concerne son entourage, je pourrais leur inviter à prendre part de l’éducation de thomas sous un autre angle, je leur invite pour cela à s’armer de patience et de compréhension, ainsi du niveau d’éducation de thomas afin qu’ils puissent m’aider en certaines choses que je ne pourrais pas remplacer comme le statut social, le rôle social et le pouvoir de l’effectif. Pour nous, les phrases que thomas exprime avec son appareil sont vide de sens mais pour lui, il se trouve encore au stade où il devrait reprendre à faire de l’alphabet avec le Springboard et au fur et à mesure de son interaction avec le milieu, il essaierait progressivement de rassembler les mots pour formuler une phrase complète.

Jusqu’à ce dernier rencontre de l’année 2010, je constate que thomas avançait sur la communication, il se rend compte de l’utilité de l’appareil entant que lien entre lui et son monde, mais non pas entant qu’appareil qui génère des phrases normales. Il fait de progression aussi sur l’utilisation des organes de sens comme une fenêtre d’entrée d’information dans sa mémoire. Pour ma gouverne, j’aperçois que l’éducation sociale d’une personne est une expérience unique malgré les connaissances théoriques que j’ai accumulées et l’habilité en informatique avec laquelle j’apprends mieux que d’autres personnes l’utilisation du Springboard. Néanmoins, je devrais me montrer patiente et courageuse, mais aussi compréhensive. Je ne me permets pas d’imposer férocement mon rôle d’éducateur envers thomas. En outre, je dois compter sur les autres personnages pour remplir les différents rôles sociaux d’un groupe ou d’une communauté sans oublier de les faire comprendre qu’eux aussi sont concernés par l’éducation sociale de thomas sinon cela restera une éducation individuelle.

Février 2011

Je constate qu’il a peu de confiance en ses capacités pour mémoriser les suites d’icones, dès qu’il a le moindre doute il cherche à faire un jeu ou toute autre chose pour se mettre hors sujet. Malgré tout, cet après-midi on s’est exercé 1h 00 environ. Thomas a pris peu à peu confiance en ses capacités et en fin de séance il était content du progrès. Il a appris cinq nouvelles séquences d’icones, il se dit : se reposer, demander un jus d’orange, je dois me faire laver, c’est bon et je suis malade. Je sais que thomas a des potentiels et des capacités pour parvenir à notre objectif, mais seulement le fait d’être muet l’empêche de les développer, ce qui témoigne la raison de mon assistance. Ce qui m’impressionne c’est qu’il arrive à me faire comprendre la différence entre « s’initier même en faisant des fautes » et « ne rien entreprendre du tout » même s’il exprime encore de la méprise de soi et le sentiment de peur d’être rejeté ou banni. À force de s’exercer, nous arrivons à un autre stade de l’apprentissage de thomas, non seulement il arrive à appliquer ses connaissances antérieures en lisant les icones mais aussi il arrive à les transformer et à les coordonner. Je suis bien satisfait de son progrès et je lui félicite pour ça. Il dépasse même mes premières attentes parce qu’il ne reste pas à répéter seulement les mots indépendamment mais il arrive à formuler normalement une phrase avec un sujet. Je ressens aussi qu’à force de me faire confiance et de m’imiter, thomas se sent à l’aise dans son appareil et écarte toute attitude complexe. Ensuite, j’ai laissé une affiche sur le tableau blanc au bureau dans laquelle on trouve tous les séquences apprises par thomas. J’ai proposé à mes collègues d’utiliser cette affiche chaque fois qu’ils font une séance d’apprentissage avec thomas pour permettre à thomas de revoir ce qui a été fait et éventuellement le proposer des nouvelles suites d’icones à apprendre. Je propose également une progression en douceur pour éviter de mettre à thomas en difficulté. Nous allons donc travailler ce qu’a été appris pendant quelques jours pour le permettre d’intégrer les acquis.

Cette technique ressorte du principe initial du constructivisme qui indique que toutes nouvelles connaissances doivent toujours se référer à des informations déjà stockés dans le cerveau et représentés de façon plus ou moins identiques à la situation nouvelle où le patient doit faire face. Il ne faut jamais partir de rien sinon la réussite sera illusoire. C’est en fonction de ses bases que thomas a pu progresser dans le futur, il apprend d’abord les mots, les utiliser dans une phrase et approprier les phrases à une situation nouvelle. Pour moi et mes collègues de travail, le plus dur est passé du moment où thomas commence à s’intéresser de son Springboard et se montre confiant.

Mars 2011

Quelques séances ont passé, j’ai simplifié l’utilisation du Springboard en donnant la valeur d’une phrase à chacune des icones. Ceci a un peu encouragé thomas. Il est partant pour travailler sur son appareil et il apprend vite. Le développement de compétence de thomas est très encourageant grâce à mon initiative de faciliter son travail. Cette geste entrant dans le cadre d’une compensation positive est vite transmis à thomas ceci dit qu’il a déjà le sens de l’interaction milieu. Quand il ne sait pas comment faire une phrase qu’on a déjà travaillée, il attend mes consignes et reste attentif aux explications. En observant l’attitude de thomas, je pense qu’il a appris beaucoup en un période très limitée, maintenant il arrive à distinguer le rôle social d’un éducateur et d’un patient comme celui d’un maitre et un élève tout en respectant mon statut. En plus, il ne laisse pas paraitre de gène sur le fait qu’il ne sait pas faire. Je constate qu’il ne se limite plus à apprendre à structurer ses capacités cognitives mais aussi il s’aventure à saisir des règles morales qui se manifestent ici par le respect des autres et la prudence.

L’assurance invalidité demande de valider le choix de l’appareil de communication Springboard au profit de thomas, s’il est capable de s’en servir. Je propose un bilan des activités et d’un mini-rapport concernant l’utilisation de l’appareil en y indiquant la progression de thomas. Cette réunion de bilan est aussi l’occasion de mettre les points sur la façon de programmer l’appareil. Je leur montre mon aide-mémoire conçu pour me simplifier la tâche de programmation de l’appareil et pour simplifier le travail de thomas. L’attitude de thomas a convaincu l’assurance et elle a décidé que je puisse continuer le cours. Je me rends compte par cet acte que les institutions aussi participe à la valorisation des rôles sociaux des personnes en situation de handicap du fait que son acceptation rentre dans le cadre de la valorisation des conditions de vie de thomas par le droit et le devoir. Je pense que thomas arrive à comprendre cela car ce n’est pas la première fois que je l’amène à assister sà une réunion de ce genre et qu’il arrive à se souvenir peut-être des gens qu’il a déjà rencontré dans une pareille circonstance au début de mon projet d’éducation.

Mai 2011

J’ai pu me mettre d’accord avec les animateurs des ateliers pour organiser une rencontre et voir quels sont les besoins rencontrés par thomas dans le cadre de chaque atelier, dans le but de dresser une liste avec des mots ou des phrases nécessaires aux besoins de thomas. Nous avons décidé d’introduire des icones dans le sens de la relation avec les autres : des mots comme bonjour, au revoir, comment ça va ?… ainsi que les photos des éducateurs, des moniteurs, de sa famille et de ses camarades.  L’inventaire des besoins est une méthode très commode dans les recherches quantitatives en sciences sociales, elle se réfère dans la plupart de temps à la pyramide de Maslow ou de la classification de Hendersen. La pyramide de Maslow est plus conceptuel par contre la classification de Hendersen est plus détaillée et plus raffinée. En dehors de l’inventaire de besoin, j’ai procédé à entrainer thomas dans un processus réel de communication en ajoutant les mots de relations interpersonnelles. J’espère le pousser un peu plus en avant dans sa participation à la vie sociale en commençant par la communication, c’est-à-dire à lui fait rendre consciente de sa place et de son rôle dans un groupe. Avec les mots, l’ajout des photos aide beaucoup thomas à se souvenir des visages des personnes qui l’entourent, cette méthode lui enlève le complexe du premier pas parce que ces personnes ne sont plus considérées comme étant des étrangers à ses yeux.

À cette occasion, thomas s’est proposé pour montrer aux moniteurs d’ateliers ses progrès avec l’appareil, il s’est très bien sorti, surtout si on tient compte qu’il est à ses débuts et qu’il ne possède encore que très peu de vocabulaire. Il a réussi à impressionner positivement à tous ceux qui étaient autour de la table. Il était à peine fier de lui ! Mon approche dans cette situation est de pousser thomas de mener son autonomie devant les autres et il l’a fait, il a le courage de se montrer et de se distinguer de la masse, tout en faisant preuve d’action, de la confiance, d’initiative, d’assurance et de diligence. J’ai aperçu qu’il impose déjà son image et son utilité sociale et sa fierté lui revient. Il le ressent par ce qu’il pense accomplir ses actions et ressent une réussite, il le constate par les acclamations. En outre, j’ai intégré les photos du groupe de vie Dauphin dans le Springboard. Thomas se fait plaisir en interpelant les résidents du groupe et les éducateurs dès qu’ils entrent dans le salon avec des phrases du type : Juan/ comment vas-tu ? Ce qui interpelle à la personne et qui renvoie une réponse du type : très bien et toi. Toujours accompagné d’un sourire. Thomas essaie de vivre son autonomie et essaie de tester petit à petit les types de conversation qu’on lui a appris isolément. En fait, il profite de l’interaction avec les autres pour valider l’aspect pratique de ses leçons, il est dans une phase d’assimilation parce qu’il essaie de transformer les connaissances nouvelles en connaissances anciennes et de décrire ses nouvelles connaissances par ses propres mots. La preuve est qu’il arrive à articuler Juan et comment vas-tu alors que ces deux mots sont séparés dans le Springboard, « comment vas-tu » est écrit en alphabet et Juan en photo. Ce que thomas a accompli n’est qu’un petit pas mais les interactions sont plus riches et les résidents sont plus à son écoute, ceci l’aide à aller vers les autres et à sortir de son isolement. L’idée d’organiser des situations de rencontre est très enrichissante pour thomas et pour moi, tous ce que nous avons appris dans les cours, il n’attend pas un moment de les appliquer, cette expérience active de la part de thomas m’aide beaucoup à mon autoévaluation et à l’appréciation de ma méthode de travail sans oublier la contribution de mes collègues.

Juin 2011

J’ai mis en place une grille de progression afin d’apprécier par un support écrit l’avancement de l’apprentissage de thomas. Mes collaborateurs participent aussi à remplir cette grille à mon absence. Avant de commencer chaque séance, je prends la disponibilité de revoir avec thomas l’état de son avancement afin qu’il retient sa confiance et qu’il avance encore plus loin.

Juillet 2011

Aujourd’hui, j’ai proposé à thomas de m’accompagner faire les commissions et boire un café sur une terrasse au bord du lac et je l’ai demandé s’il serait d’accord pour utiliser l’appareil hors institution. Il a un peu douté dans un départ, mais finalement l’idée d’aller boire son coca sur une terrasse l’a importé sur le reste. Dans le parking du magasin, il s’est servi de son appareil pour me demander une pièce pour le chariot, il paraît qu’il aime bien faire çà avec ses parents. Pendant les commissions, dans le magasin il est resté avec moi et m’a aidé à trouver les articles que nous devions acheter mais sans utiliser son appareil. Ce n’est que quand on s’est trouvé sur la terrasse du restaurant qu’il m’a montré son appareil avec une mine assez intimidée. Je me propose dans cette situation d’aider thomas à explorer d’autres milieux que d’habitude tout en lui poussant, indirectement, à utiliser son appareil par d’autres circonstances. En passant la commande, thomas a pu formuler avec politesse « je voudrais un coca s’il vous plait » et obtient une réponse, avec un sourire, que le sommelier lui gratifie : »je vous l’apporte tout de suite ». C’est la première fois que thomas n’a pas eu besoin d’un intermédiaire pour faire connaitre ses besoins à une personne qu’il ne connait pas. Nous étions deux heureux et fiers du pas vers son autonomie. Thomas arrive au stade de l’accommodation de ses connaissances en langage de communication car il dépasse déjà le fait de s’exprimer sans aide et avec ses propres langages devant une situation un peu inhabituelle et en plein public. Ainsi, il commence à ressentir avec autonomie qu’il a sa place dans la société et les gens qu’il trouve pendant sa première sortie ne lui considère par comme un étranger ou une personne handicapée.  Une fois encore, son rôle social a été respecté, le fait d’être un client servi par un sommelier avec tant de politesse. Nous partageons ensuite ce petit moment d’intimité et de bonheur comme deux autres personnes qui discutent et rient en prenant du café. Le temps que nous sommes restés sur cette terrasse, thomas a essayé à plusieurs reprises de communiquer avec moi à travers son appareil, oubliant pour un moment les gestes qu’il utilise pour chercher à se faire comprendre. À ce moment-là, je constatais nettement l’évolution de thomas, il m’a montré qu’il a une autonomie et exprime de la confiance envers moi, mais aussi, sans recourir aux gestes, il forge cette confiance et ses capacités à évoluer. Je me suis permis d’estimer que mon programme tend vers sa réussite.

Nous avons une nouvelle sortie avec thomas pour ce même mois, dans le cadre de l’utilisation de l’appareil hors institution. À cette occasion, nous sommes allées voir les animaux à Sauvablin, thomas aime bien les animaux, pour préparer cette activité, j’ai travaillé avec lui les différents animaux de ferme de manière à ce que thomas se familiarise avec les suites d’icones et leur emplacement et qu’il puise les nommer s’il sentait l’envie ou le besoin de le faire. Ça a été un grand succès, il me montrait l’animal de son choix et juste après, il se servait de son Springboard pour le nommer, parfois il était excité. Après sa phase d’assimilation, thomas s’aventure dans la suite à donner un sens à chaque activité ou à chaque situation dans laquelle il est amené à faire face, pour le cas des animaux, thomas a appris vite à assimiler l’image réelle d’un monde qui bouge avec l’image inanimée dans son Springboard, c’est-à-dire qu’il ne se réfère plus à un repère statique, pour lui, un éléphant est un éléphant quelque soit sa place ni sa position, ni l’endroit où il case. Dans cette situation, thomas joue bien le rôle d’un visiteur qui explore l’endroit et sa population, surpris face à un nouveau personnage et partage sa joie avec ses compagnons. A ma guise, l’exploration des nouveaux lieux n’est plus un obstacle pour nous. Après la promenade, nous allons au même restaurant pour boire quelque chose, une fois sur place, thomas m’a parlé encore d’animaux tout en faisant sa commande sans aucune anxiété. J’ai été vraiment étonné qu’il arrive à discerner et à mélanger deux espaces différentes, le restaurant et le centre d’animaux. Ce type de différenciation de connaissances s’avère vraiment décisif dans l’avancement de son apprentissage. Pour passer la commande, le sommelier a tout de suite reconnu thomas de telle sorte qu’il prend son temps pour attendre la commande de thomas. J’observe chez thomas qu’une nouvelle perception de lui se dessine gentiment, il prend conscience que pour commencer à sortir du rôle d’une personne effacée, qui dépend de son entourage pour faire connaître ses besoins. Je n’attendais pas du tout à l’attitude du sommelier de traiter thomas comme une personne normale, ce comportement inattendu m’est d’un aide inestimable dans l’intégration sociale de thomas. Je voyais de la part de thomas un sentiment d’appartenance à tous les milieux que nous avons fréquentés ensemble et vice-versa, les personnes qui sont en relation avec lui ne lui traitent pas aussi indifférent, peut-être que c’est de la pitié ou de la charité, mais pour moi, ce sont des gens normaux qui jouent bien leurs rôles sociaux respectifs. Après un an d’accompagnement, j’arrive à apprécier l’effectivité de mon assistance qui consiste à aider thomas dans le développement de ses capacités intellectuelles et de son intégration sociale par l’intermédiaire d’un plan d’éducation que j’estime adéquat et le recours à la technologie numérique pour le cas du Springboard.

Conclusion

L’accompagnement d’une personne handicapée est un travail qui a une importance multidimensionnelle. Elle s’occupe à la fois l’aspect personnel de la personne et l’aspect social de sa vie. À cet égard la mémoire ci-présente traite le travail d’un éducateur spécialisé qui s’occupe d’une personne muette atteinte d’une déficience intellectuelle. Pour la réussite de l’accompagnement, l’éducateur doit être doté des compétences théoriques en sciences sociales et des expériences pratiques accumulées tout au long de son année d’études et de stage pratique. En plus de ces bagages, l’éducateur doit montrer des comportements professionnels et familiaux envers son patient. Thomas s’initie avec moi l’apprentissage de langage par le biais d’un Springboard validé par l’assistance invalidité et je devrais y arriver avec l’aide de mes collègues de travail et les membres de sa famille.

Puisqu’il s’agit d’une éducation sociale, il faut se baser sur les grandes théories et principes en sciences sociales qui ont fait ses preuves à d’autres cas. La première théorie consiste à la valorisation des rôles sociaux des personnes en situation de dévalorisation ou écartées par les membres de la société. Les buts de cette théorie sont l’amélioration de l’image sociale de la personne en stimulant son identité et son rôle au sien du groupe où les personnes handicapées vivent. Tandis que le second objectif consiste au développement des compétences de la personne, de croire en ses capacités d’évoluer et de l’aider à l’atteindre. Pour cela, l’auteur fondateur de la théorie stipule explicitement, que l’éducateur doit agir à trois niveaux. Il agit d’abord sur la valorisation de la personne, celle de ses conditions de vie et de ses rôles sociaux. Ces objectifs et moyens sont appuyés par les sept principes qui assurent l’intégration sociale effective de la personne handicapée à son milieu social. En outre, la seconde théorie est celle du constructivisme selon laquelle l’apprentissage d’une personne en déficience intellectuelle devrait suivre quelques étapes incontournables qui commencent par l’application des connaissances antérieures, s’enchaine ensuite par l’assimilation, l’accommodation, l’assimilation et finit par l’adaptation effective au milieu social non pas par les rôles sociaux mais par la mise en valeur de ses capacités et potentialités personnels. Ces deux théories illustrent que l’intégration sociale implique d’abord la mise en application de ses capacités personnelles sur les activités quotidiennes et ensuite la stimulation des rôles sociaux que la personne handicapée devrait jouer tout au long de sa vie.

Par ailleurs, mon intervention dans l’apprentissage de thomas exige la compilation des savoirs théoriques, pratiques et comportementaux ainsi que la maitrise de quelques connaissances en informatique du fait que thomas doit se munir d’un appareil synthétiseur de voix pour générer des langages. Au départ, thomas se montre hostile parce qu’il ne se rendait pas compte de l’utilisation de son appareil, je ne me permets pas de décourager par cette attitude. Au fur et à mesure des simulations que j’ai entreprises, thomas commence d’abord à s’intéresser à l’appareil et ensuite, il saisit progressivement la manipulation qui est basée sur des mots extraits spécialement de son carnet de communication. Dès qu’il arrive à générer ses premiers mots avec l’appareil, moi et mes collègues ont fait le nécessaire pour le faire avancer en organisant à chaque fois des rencontres enrichissantes pour stimuler ses relations sociales. Les icones seront progressivement ajoutées en fonction de l’évolution de l’apprentissage de thomas, après qu’il réalisait à générer les mots, il commençait à formuler une phrase. A côté de cet apprentissage, moi et mes collaborateurs organisent des sorties en terrain inconnu pour aider thomas à se familiariser avec d’autres personnes que ce qu’il fréquente habituellement. À force de compiler les différentes méthodes, thomas acquiert petit à petit, grâce à son initiative, son autonomie et sa confiance. Dès que ces deux comportements sont adoptés, thomas arrive toujours à se mettre à l’aise quelque soit l’endroit où nous l’amenons. Dernièrement, thomas s’adapte aisément des situations nouvelles comme quoi il utilise ses propres mots et expressions pour communiquer avec son entourage. Fort heureusement, certaines personnes, le sommelier du restaurant, commencent à lui traiter entant que personne normal qui jour son rôle social et thomas apprend cela comme l’effectivité de son intégration sociale. Après un an d’accompagnement, nous arrivons, moi, thomas, ses parents, mes collègues et certaines personnes étrangères parviendront à réaliser l’intégration de thomas par la stimulation de sa capacité à générer des phrases et par la valorisation de ses atouts de communication sociale. Tous nos efforts donnent des résultats satisfaisants avec le recours à la technologie pour le cas du Springboard.

Par ailleurs, le travail d’un éducateur spécialisé à des aspects négatifs que positifs. Les aspects positifs sont les suivants :

  • Le programme d’assistance est une expérience unique qui demande beaucoup d’implication de la part de l’éducateur que de bagages professionnels. Chaque fois qu’une évolution est constatée, c’est d’abord une réalisation à titre personnel avant d’être une réalisation professionnelle.
  • L’accompagnement est un travail vraiment enrichissant qu’à chaque rencontre et à chaque activité, il y a toujours de nouveaux éléments qui viennent compléter l’horizon de l’expérience professionnelle.
  • Les expériences professionnelles acquises dans le travail d’accompagnement facilitent les relations sociales de l’éducateur envers les membres de la société ou dans le cadre familial que professionnel, elles deviennent à ce qu’on appelle valeur ajoutée sociale.

A côté des aspects positifs, quelques points négatifs méritent quand même d’être mis en lumière pour l’avancement du métier et de la science sociale :

  • Le patient est en déficience intellectuelle, alors l’éducateur ne montre parfois que des comportements qui lui mettent à l’aise. Pourtant, ces comportements ne sont pas vraiment naturels et opportuns. Alors le patient n’arrive pas à apprendre certaines attitudes humaines comme la patience, la tolérance, etc.
  • La réussite du travail d’accompagnement n’est pas un modèle, elle est conditionnée par la réalisation d’autres situations en faveur de l’éducation ou par d’autres paramètres externes qui sont souvent incontrôlables.
  • L’accompagnement est une activité organisée qui nécessite de l’harmonie et de la coordination d’une équipe. En effet, la réussite dépend des comportements et des contributions de chaque membre de l’équipe et des membres de la famille du patient.

Autoévaluation

 

 

 

 

 

 

[1] Le design de l’appareil soit bien adapté à la configuration physique de l’utilisateur pour faciliter la manipulation.

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