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Le travail social est il compatible avec la nouvelle gestion publique?

Le travail social est il compatible

avec la nouvelle gestion publique?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Année universitaire 2009-2010

 

 

 

 

Sommaire

 

 

 

Introduction. 3

I – Le travail social en France : genèse et cadre d’action. 4

  1. Le travail social à l’œuvre au nom du droit chemin. 4
  2. Le travail social face à l’effritement du système de production. 4
  3. La création de l’intervention sociale « moderne ». 5
  4. Les fondements de la nouvelles politique de gestion publique. 5

II- La nouvelle gestion publique : orientations et impacts sur l’action social 7

  1. Les fondements de la nouvelles politique de gestion publique. 7
  2. L’objet d’une dichotomisation du social 8
  3. La reconquête d’un territoire du social comme lieu d’expression d’une citoyenneté vertueuse 8
  4. La territorialisation du lien social 9

III- Les possibilités d’une compatibilité entre cadre et action social ?. 10

  1. Une compatibilité structurelle ?. 10
  2. Des postures opposables. 10

Conclusion. 12

 

 

 

 

Introduction

 

 

 

 

 

La crise des États Providence des années 1980 a préfiguré nombre de réformes portant sur les modes de gestion de l’administration publique. Inspirées directement du modèle de management des entreprises américains, la Nouvelle Gestion Publique est survenue au cours des dernières décennies avec une prégnance de plus en plus forte. Face aux dépenses publiques parfois excessives et une irrationalité tout aussi évidente, et dans un contexte de restriction budgétaire accéléré par la crise économique, la NGP axe plus que jamais ses orientations sur un rapport coût/performance optimisé.

 

Du point de vue des travailleurs sociaux, force est de constater la prévalence d’une gestion bureaucratique jusque dans les années 90. Les travailleurs sociaux ont ainsi pendant longtemps construit leurs identité et leur système d’action concrète dans le cadre d’une organisation bureaucratique. Seulement aujourd’hui, la NGP qui s’inspire des pratiques gestionnaires des entreprises privées  tend à en corriger les dysfonctions.

 

Les conséquences s’observent au titre d’un glissement de l’usager à celui de client, susceptible de réclamation et exigeant une certaine efficacité des dispositifs sociaux mis en œuvre dans son intérêt. Il est vrai que les travailleurs sociaux étaient parvenu à créer un espace de négociation, en partie informel, et qu’ils avaient ainsi trouvé un équilibre à l’intérieur du système bureaucratique. Un écart entre leurs actions et le cadre réel de l’organisation des interventions sociales s’est donc créé. Seulement comment combler cette distance ?

 

Il semble que les négociations doivent s’opérer dans le cadre d’un management participatif dont il s’agira de fixer à la fois l’autonomie du travailleur et l’ingérence gestionnaire de la NGP. Source d’une profonde modification des rapports de force, on peut se demander de quelle manière les orientations de la NGP et la vision et les attentes des travailleurs sociaux s’avèrent compatibles ?

 

Pour y répondre nous organiserons notre réflexion en trois étapes. La première présentera la genèse et les évolutions inhérentes au cadre d’action du travail social en France. Dans un second temps, nous nous appesantirons sur les motivations et orientations de la NGP pour enfin en exposer les impacts sur le travail social.

 

 

 

 

 

 

I – Le travail social en France : genèse et cadre d’action

 

 

 

1. Le travail social à l’œuvre au nom du droit chemin

 

 

 

A l’origine des politiques sociales, se tient le constat que l’action sociale a répondu à une logique de gestion de la marge de la société salariale. C’est en effet en ses extrémités que se déterminait le territoire d’intervention de l’Etat social. En ce sens, à l’origine de l’action sociale, s’explicite une logique assistancielle où l’exclus est une entité à surveiller et qui se veut menaçante pour le système.

 

Or, avec le développement d’une économie capitaliste, cette logique d’assistance a évolué au profit d’une logique d’assurance. L’idée étant de « dépasser la contradiction entre rapports de forces et de domination liés au développement économique capitalistique et idéal républicain démocratique, égalitaire et de la citoyenneté universaliste ».

 

De la sorte, le projet des travailleurs sociaux est l’inscription des individus dans le système salarial, dans le sens d’une compensation des risques liés à l’emploi et aux inégalités, mais encore d’une conformation idéologique veillant à ce que les déviants, soit par accident, soit par leur supposée marginalité subjective, soient ramenés dans le droit chemin.

 

 

 

2. Le travail social face à l’effritement du système de production

 

 

 

Avec la montée du chômage, le paradigme premier est contrarié au profit d’une rupture entre l’économique et le politique. Pour la première fois, les exclus le sont aussi par désaffiliation au système de production, de sorte que le projet politique se heurte à une réalité économique moins maîtrisable, dont le système est désormais lui-même producteurs des « normaux inutiles[1] », des « surnuméraires[2] ».

 

On conçoit dès lors que la réussite du travail social consiste à réconcilier sa vocation de corriger les inégalités économiques et de préserver le souci démocratique d’une reconnaissance des exclus. C’est sur cette base que le travail social se veut porteur d’un projet qui remporte difficilement l’adhésion d’une administration publique. De fait, en dehors de la mission de créer du social, c’est-à-dire de conduire les « exclus » du système à prouver leur « utilité sociale[3] ».

 

Or, ce concept d’utilité sociale ne s’évalue pas en soi pour le système économique. En outre, il ne se valorise qu’au titre d’une intégration palpable. On comprend, l’étalon mesure n’étant pas le même entre travailleurs sociaux et le projet d’intégration fomenté par l’administration publique, que des distorsions aient émergé sur le sens même de la mission du social sur le terrain et de sa compatibilité avec son cadre d’action.

 

 

 

3. La création de l’intervention sociale « moderne »

 

 

 

Devant cette réalité, émerge la question sociale. Difficilement définissable, elle s’inaugure dans un débat complexe et parfois infructueux entre travailleurs sociaux et politiques publiques. Il ressort toutefois que dans les années 80, s’opère une transversalisation de différents domaines de l’action publique au profit d’une communication voulue synergique entre le social, l’emploi et le logement, entre autres. Celle-ci s’accompagne du même coup d’une territorialisation de la politique publique à l’échelle des collectivités, et notamment de la ville. Celle-ci se fait alors le théâtre d’une formation des modes d’intervention du social à mi-chemin entre les savoir-faire de l’ingénierie sociale et les dispositifs de développement local. C’est ainsi que naissent les missions d’insertion et médiation qui la caractérisent pleinement.

 

 

 

4. Les fondements de la nouvelles politique de gestion publique

 

 

 

En marge de la constitution du cadre et des missions de l’insertion sociale, se surimpose une vision d’un Etat Providence, voire d’un Etat Assistance, dont les orientations politiques en matière de social commencent à être discutées. Sur fond de chômage

[1] Donzelot

[2] Castel

[3] Donzelot

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