Le Vatican et l’Église catholique : Entre Pouvoir Religieux et Ambitions Politiques
INTRODUCTION
Le Vatican est un micro-Etat, en l’occurrence le plus petit Etat souverain du monde. En effet, bien qu’enserré dans une superficie peu considérable sur le territoire italien notamment au cœur de la ville de Rome, la Cité du Vatican représente un Etat à part entier. Le pouvoir temporel de l’Etat de la Cité du Vatican lui a été accordé par l’Empereur Constantin 1er qui aurait octroyé au pape Sylvestre la suprématie sur les Eglises catholiques d’Orient et le pouvoir impérial sur les Eglises catholiques de l’Occident. C’est ainsi que le Vatican, avec sa superficie de 0, 44 km² et les 900 citoyens habitants, est devenu le pilastre national du Saint-Siège.
Le Vatican, Saint-Siège faisant l’objet d’une allégorie internationale, est donc défini et reconnu comme étant l’organe de présidence de l’église catholique. Gouvernement disposant d’un statut d’Etat, il dispose comme tout autre Etat d’un siège d’Etat. En dépit de cela, le Vatican diffère de ses confrères sur trois points. Sa première différence lui vient du fait d’être totalement suprême. Sa seconde distinction réside dans le fait qu’il est le seul à ne pas être membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’Etat du Vatican diffère surtout des autres Etats parce qu’il est assujetti à une monarchie élitiste en d’autres termes, le Chef d’Etat qui sera élu pourra régner jusqu’à son tout dernier souffle.
Le Chef d’Etat, en l’occurrence le Président de l’Etat du Vatican répond à l’appellation commune du « Pape ». Ce dernier est élu par le Collège des cardinaux rassemblé en conclave. Toutefois, certaines conditions sont soumises à l’élection. D’une part, le nombre des cardinaux électeurs est obligatoirement limité à 120 selon la constitution apostolique Romano Pontifici Eligendo du 1er octobre 1975. D’autre part, les cardinaux électeurs devront avoir tous moins de 80 ans. Par ailleurs, l’élection du pape est tenue au secret et chaque cardinal devra faire attention à ne pas divulguer les contingences de l’élection sous peine d’être excommunié. L’élection se passe traditionnellement dans la Chapelle Sixtine, mais depuis 1996, les cardinaux sont logés et enfermés dans la résidence Sainte-Marthe campée à l’arrière de la salle des audiences. Pour le vote, ils se servent de bulletins où est inscrit « Eligo in Summum Pontificem », en d’autres termes « J’élis comme Souverain Pontife ». Ils sont libres de choisir ordinairement n’importe quel baptisé de sexe masculin quoique le nouveau pape soit toujours originaire du Sacré Collège. Ensuite, ils inscrivent le nom de leurs candidats dans chacun de leurs bulletins et scellent ceux-ci.
À la terminaison de l’élection, le cardinal camerlingue de la Sainte Église romaine rédige un compte rendu, agréé par les trois cardinaux assistants. Ce compte rendu indique le résultat des votes survenus au cours de chaque séance et doit être remis au nouveau pape une fois élu. Le public est renseigné du résultat des scrutins par une fumée blanche si ces derniers s’avèrent concluants et noire dans le cas contraire. Une fois le nouveau pape élu et après avoir acquiescé ses diligences, le cardinal protodiacre communique l’aboutissement de l’élection du haut de la loge des grâces de la basilique Saint-Pierre.
Le Vatican est une conjoncture théocratique. Son gouvernement se compose ainsi du Pape qui s’accommode du pouvoir absolu : exécutif, législatif et judiciaire. Au second plan est nommé un gouverneur à qui est délégué le pouvoir exécutif. Ce dernier se charge également de la reproduction diplomatique. Au troisième plan, la commission qui se compose de cinq à sept cardinaux à qui le pouvoir législatif est donnée par délégation. Les institutions du Vatican sont actuellement régies par la loi capitale du 22 février 2001 consignée dans les Acta Apostolicæ Sedis.
Le Vatican interprète depuis les accords de Latran rédigés par Pie XI un rôle d’acteur international. Il est reconnu de par le monde et s’avère être la seule autorité religieuse dotée d’un concordat en droit international public. Le Saint-Siège assure la fonction d’arbitre entre les souverains catholiques européens. Il envoie des délégués vers les différents domaines de la chrétienté en vue de permettre aux églises locales de disposer d’une marge de manœuvre plus importante vis à vis des supériorités civiles voisines… Cependant, son rôle principal est de gouverner sur toutes les églises catholiques romaines. En effet, la direction universelle, ou internationale, de l’Église catholique revient au pape et à l’ensemble des évêques, se trouvant au Saint-Siège.
L’Eglise catholique est dite « l’Eglise ». En effet, elle est considérée comme la seule institution engendrée par le Christ en vue de rassembler le peuple de Dieu en un seul corps afin de s’accomplir en tant qu’épouse du Seigneur. Fondée par les apôtres et se fixant comme objectif de reprendre le devoir d’apostolat, elle a pour mission de véhiculer le message de la Nouvelle Alliance à tous les peuples de la Terre. L’Eglise catholique s’apprécie comme étant la continuatrice des apôtres via l’épiphénomène de la succession apostolique. Les apôtres ayant désignés des évêques pour être leurs successeurs, ces derniers ayant fait de même ont contribué à perpétuer la succession d’évêques jusqu’à nos jours. C’est ainsi que les évêques sont de nos jours considérés comme les successeurs directes des apôtres. Il en va de même pour les églises catholiques qui, par legs apostolique perpétuelle du christianisme des siècles antérieurs, sont considérées comme étant la « seule pitance de l’Eglise primitive engendrée par Jésus-Christ ».
Se vénérant en tant que seule, « médiatrice de salut », en tant qu’unique et seule détentrice de « la plénitude du dépôt de la foi », elle estime avoir supériorité et domination sur toutes les autres Églises chrétiennes et ordonnent à ces dernières de reconnaître sa prédominance en dignité (Pastor Æternus, 1870, titre III). Dans ce contexte, depuis 1870, soutenue par les relations que l’Eglise catholique maintenait et entretien encore avec les puissances gouvernement ales, l’ambition de suprématie allégorique se mélange à la pratique laïque du pouvoir. C’est ainsi qu’en 1929, le pape Pie XI échange la tiare, en l’occurrence la couronne pontificale qui était l’emblème du pouvoir temporel, du pouvoir spirituel et du pouvoir sur les souverainetés contre les accords du Latran signé avec l’Etat Italien et accordant au Vatican le droit d’être un Etat d’où sa place auprès des institutions politiques internationales.
Sur le plan international, l’Eglise catholique est reconnue comme étant la branche du christianisme ayant la plus grande envergure du fait du nombre de ses fidèles estimés à plus d’un milliards. En progression constante depuis 1978, le Vatican estime le nombre des fidèles catholiques à plus précisément 1 098 366 000. Estimés par continent, en 2004, l’Afrique représentait 148 millions de fidèles catholiques dans le monde. Le continent américain comptait 548 700 000 fidèles si au départ il ne comptait que 366 millions. En Asie, les catholiques étaient de 113 500 000 si au départ ils ne représentaient que 63 millions de personnes. Quant au continent européen, les baptisés représentaient 278 700 000 de la population locale si au départ ils ne comptaient que plus de 266 300 000 personnes. Même dans l’Océanie, l’emprise du catholicisme gagna 8 600 000 personnes au final si elle a débuté avec 5 600 000 convaincus. Avec une progression calculée à 45 % pour chaque continent, l’on peut déjà affirmer qu’à l’heure actuelle la religion catholique tient une grande place dans le monde et que l’Eglise catholique et influence la politique des nations. Avec ses dogmes, ses doctrines, sa politique, sa foi, sa théologie…ainsi que son ampleur, le catholicisme est devenu une religion universelle qui s’adresse à toutes les populations et indépendamment de leur cultures.
Organe de gouvernement de l’Eglise catholique, aucune autorité religieuse catholique ne peut agir sans consentement et sans ordonnance du Vatican dans le monde. Par conséquent, les orientations en matière de mœurs ou de politique prises par le corps de l’Eglise catholique sont tous simplement dictées par son supérieur hiérarchique et suprême.
Les décisions prises par cette dernière n’ont, cependant, pas toujours été les meilleurs ni les plus saintes. Parmi les histoires, notamment les plus horrifiantes, qui ont marqué le monde et l’humanité, le Vatican et l’Eglise Catholique ont leur part de responsabilité.
PLAN DE MEMOIRE
Introduction
PARTIE I : Description et analyse de la politique et de l’idéologie du Vatican de concert avec l’Eglise catholique espagnole durant la Guerre Civile espagnole de 1936-1939
Chapitre 1 : L’Eglise catholique espagnole
Section 1 : L’Eglise catholique primitif du premier siècle
Section 2 : La progression géographique de l’Eglise catholique : Conquête de l’Espagne
Chapitre 2 : La Guerre Civile espagnole (1936-1939)
Section 1 : Les principales causes du conflit de 1936 à 1939
Section 2 : Manifestation de la guerre civile espagnole
Chapitre 3 : Position de l’église catholique pendant le conflit
Section 1 : La politique du Vatican de concert avec l’Eglise catholique espagnole
PARTIE II : Description et analyse des enjeux et de la mise en pratique de celles-ci entre 1936 et 1939.
Chapitre 1 : Les enjeux de la révolution d’Espagne
Chapitre 2 : L’église et la national-catholicisme
Section 1 : Le national-catholicisme
I] Définition
II] Source et Manifestation
Chapitre 3 : Le national catholicisme et le bilan de la guerre civile
Section 1 : Les pertes humaines
Section 2 : Les martyrs de la guerre d’Espagne
Chapitre 4 : Le national-catholicisme et la reconnaissance officielle du Vatican
Section 1 : Béatifications de Jean-Paul II
Section 2 : Béatifications de Benoît XVI
Section 3 : Le national-catholicisme et les martyrs franquistes
Conclusion
Partie I : DESCRIPTION ET ANALYSE DE LA POLITIQUE ET DE L’IDEOLOGIE DU VATICAN DE CONCERT AVEC L’EGLISE CATHOLIQUE ESPAGNOLE DURANT LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE DE 1936-1939
Chapitre I : L’Eglise catholique espagnole
Section I : L’Eglise catholique primitif du premier siècle
Bien que les historiens jugent insuffisantes la documentation fournie par les Actes des Apôtres en raison de la déformation souvent portée sur son contenu, les croyants approuvent totalement les messages communiqués par ces paroles du Nouveau Testament. Ainsi, alors que de leurs côtés les historiens s’accordent à affirmer et à réclamer que les premières communautés chrétiennes ne peuvent être qualifiées d’« Eglise », les fidèles de l’autre côté apercevront clairement dans ces attroupements le fœtus de l’Église que le Christ lui-même avait instruit à l’apôtre Pierre.
Section II : La progression géographique de l’Eglise catholique : Conquête de l’Espagne
L’Eglise, qui n’est alors qu’une confrérie ayant une importance considérable au niveau de la vie sociale, culturelle et politique voit le jour aux abords du commencement du second quart du IIe siècle au mitan du IIIe siècle. Continuant sa pénétration en partant de l’ouest du bassin méditerranéen et en passant par Rome, elle conquit l’Egypte et la majestueuse métropole locale, l’Alexandrie. Bientôt, en partant du Carthage, elle parvient à gagner l’Afrique avant d’aborder l’Italie et certaines villes de Narbonnaise. Poursuivant avec volonté sa quête, elle progresse et conquit finalement l’Espagne.
Chapitre II : La Guerre Civile espagnole (1936-1939)
Section I : Les principales causes du conflit de 1936 à 1939
La guerre d’Espagne reconnue mondialement comme la guerre civile espagnole fut l’aboutissement de collapsus sociaux, économiques, culturels et politiques qui tourmentaient la ville d’Espagne depuis de longues dynasties.
La première cause de la révolution espagnole remonte à l’année 1931, année au cours de laquelle fut proclamée le IIe République. Gouvernée successivement par Niceto Alcalá Zamora, Alejandro Lerroux et Manuel Azaña, elle adoptait une politique de reforme sociale à laquelle s’ajoute une politique de laïcisation pour finir avec une politique centriste. Le 2nd République fut notamment à la source de grève notamment à Séville en juillet 1931, de la rébellion du district minier du Haut-Llobregat, de répression à Castilblanco et Arnedo contre des syndicalistes de l’UGT en janvier 1932 et d’insurrection du Levant, de la Rioja et de l’Andalousie en janvier 1933.
La seconde cause qui optimisa la gravité des tensions entre les locaux espagnoles fut la révolte odieusement châtiée des Asturies en 1934.
La troisième cause fut la victoire électorale du Frente Popular qui occasionnait la réapparition d’agitations civils et de violences réciproques en 1936.
La quatrième cause, la dernière et non la moindre, fut l’échec de la rébellion militaire et civile du camp franquiste apprêtée depuis plusieurs années et qui explosa le18 juillet 1936.
Section II : Manifestation de la guerre civile espagnole
La guerre civile espagnole fut une guerre totalement imprévue, extrêmement longue et irrémédiablement meurtrière. Après de longs mois de grèves, de dépossession et de combats entre paysans et garde civils après que le leader de la partie gauche ordonna d’armer les ouvriers, le général Franco pris les rennes et entame le coup d’Etat à la date du 17 juillet au Maroc. La mutinerie franquiste commence alors et le pouvoir républicain semble immobiliser. De nombreuses régions telles que Navarre, Castille-et-León, Galice, Andalousie occidentale ainsi que les grandes villes d’Aragon cèdent immédiatement. Cependant, avec des armées ouvrières, Madrid, Barcelone et Valence reste fidèle aux républicains. Désormais, les autorités légales perdirent tout pouvoir de force de police, d’armée comme de justice. L’affrontement civil entre le parti républicain et le parti nationaliste fut inévitable et fit de nombreuses victimes.
Chapitre III : Position de l’église catholique pendant le conflit
Section 1 : La politique du Vatican de concert avec l’Eglise catholique espagnole
La politique instaurée par le camp nationaliste, en association avec des traditionalistes, des royalistes et des phalanges nationalistes, était similaire au fascisme. Cette coalition se baptisait « nacionales » ou nationalistes, mais les républicains les désignaient « facciosos » ou fascistes avant de devenir plus tard« les franquistes » lorsque le général Franco pris les commandes.
L’Église catholique espagnole, en accord avec le Vatican a choisi son orientation politique et s’est tournée en faveur du camp des fascistes soit de Franco. Alors qu’au printemps 1936, la république espagnole est épouvantablement assaillie par l’armée franquiste, l’Etat du Vatican, soit la hiérarchie catholique espagnole encourage la barbarie fasciste. La lettre communautaire des évêques espagnols du 1er juillet 1937 prouve le soutien officiel du Saint-Siège, «médiatrice de salut », à la bestialité franquiste. La répression franquiste étant d’une cruauté à peine concevable, le Vatican et l’Eglise catholique favorisèrent l’esprit de revanche et, sans scrupule, apportèrent leur soutien aux massacres organisés de dizaines de milliers de Républicains.
D’ailleurs, peu prudent, le Vatican n’a pas cherché à dissimuler son appui. Lorsque la guerre civile espagnole touche à sa fin en avril 1939 par la défaite des républicains et l’instauration de la dictature du général Francisco Franco qui resta au pouvoir jusqu’à sa mort en 1975, le pape lui-même, Pie XII donna lieu à une commémoration religieuse majestueuse et une cérémonie religieuse à Rome pour saluer la victoire du caudillo.
Le 16 avril 1939, suite à la victoire franquiste, il déclara : « L’Espagne franquiste est la patrie élue de Dieu ».
Le 24 avril 1939, soit 23 jours après la victoire, il fit une seconde déclaration : « C’est avec une grande joie que nous nous tournons vers vous, très chers fils de la très catholique Espagne, pour vous exprimer nos félicitations paternelles en raison du don de la paix et de la victoire, dont Dieu a daigné couronner l’héroïsme de votre foi et de votre charité… »
Vingt années s’écoulent après la victoire franquiste et lors de la 25ème solennité de la prise de pouvoir, le dictateur Franco se voit couronner de « Défenseur de l’Eglise ».
En effet, l’église se plia avec jubilation aux témoignages de triomphalisme catholique qui accompagnèrent le triomphe franquiste.
Partie II : DESCRIPTION ET ANALYSE DES ENJEUX ET DE LA MISE EN PRATIQUE DE CELLES-CI ENTRE 1936 et 1939
Chapitre I : Les enjeux de la révolution d’Espagne
La révolution espagnole est une guerre qui opposa, en Espagne, la coalition de gauche « El Frente Popular » qui est le camp des républicains composés de socialistes, de milices du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) et des communistes et la coalition de droite « Le Front national » qui est le camp des nationalistes menés par le général Francisco Franco composés des militaires.
Mise à part ces deux parties politiques, la guerre civile espagnole fut également marquée par la présence d’un tiers acteur non négligeable puisqu’il s’agit de l’Etat du Vatican lui-même, celui qui gouverne sur toutes les églises catholiques du monde entier.
Chapitre II : L’église et la national-catholicisme
Section 1 : Le national-catholicisme
I- Définition
Le terme de national-catholicisme vient de l’association du nationalisme et du catholicisme. Il fait référence au rôle de la religion catholique qui s’écarterait de sa nature même. En d’autres termes, le national-catholicisme se traduit par l’intrusion de la communauté spirituelle dans la politique. Il se définit comme une apologétique religieuse aspirant à s’accomplir dans le charnel pour s’identifier telle qu’une croyance politique similaire à la théologie de la libération.
Par ailleurs, le national-catholicisme associé au national-socialisme dévoilera ce qui sera défini et reconnu mondialement par la déviation espagnole puisque le camp des franquistes à la source de plus de quarante millions de morts resta aux pouvoirs pendant 35 ans où Franco régna à vie.
- Source et Manifestation
La critique du national-catholicisme fut déployée en Espagne au cours du XXe siècle à l’encontre de l’administration franquiste parce que celle-ci eut l’audace de s’homologuer
« Democracia orgánica » ou « démocratie organique ».
L’historien Bartolomé Bennassar pour soutenir cette idée évoque le rôle interprété par les miliciens navarrans soudés à la partie nationaliste, constitué de catholiques pratiquants et autonomistes appelé requêtés.
Le national-catholicisme fut également interpellé lorsque le régime se développa avec la bénédiction de délégués de la hiérarchie cardinale espagnole et des éminentes manufactures du pays alors que le camp franquiste mis sur surveillance le droit de réunion. Pour se légitimer par rapport à cet acte, le gouvernement se servit de la référence à la religion.
Le principe fut également exploité par le Vatican pour justifier son passé scrupuleux au cours de révolution espagnole.
Chapitre III : Le national catholicisme et le bilan de la guerre civile
Section 1 : Les pertes humaines
La guerre civile espagnole fut une guerre violente. Lors de ce soulèvement, en effet, des barbaries ont été commises. Elle a également été marquée par des carnages au-dehors des combats dont des exécutions définies, organisées et précédées de jugements précoces.
Dans les rangs des premières victimes, on compte les militaires qui soutenaient le gouvernement. Il y eu ensuite des dizaines de milliers de militants et partisans des syndicats et fédérations de la partie gauche listées prématurément, arrêtés, emprisonnés puis fusillés régulièrement.
A Madrid, 15 000 personnes auraient été fusillées. Ces exécutions ont coûtés la vie à plusieurs anciens ministres de la République dont José Martínez de Velasco, Manuel Rico, Ramón Álvarez, Melquíades Álvarez et Fernando Primo de Rivera. À Malaga, 130 personnes ont également été fusillées.
Section 2 : Les martyrs de la guerre d’Espagne
La guerre civile a laissé derrière elle des martyrs même si une partie n’avait pas été reconnue comme tel par le Vatican. Ces martyrs sont constitués de catholiques espagnols et de religieux, exécutés durant la guerre d’Espagne de1936-1939.
Les
Durant cette période, en effet, 13 évêques, 4 184 prêtres, 2 365 moines et 283 religieuses ont été victime d’assassinat. Les jeunes filles des organisations catholiques ont également été victimes de grandes violences. 7000 religieux au total qui représentent 88 % du clergé du diocèse de Barbastro Neuf autres diocèses perdirent également plus de la moitié de leur clergé.
Chapitre IV : Le national-catholicisme et la reconnaissance officielle du Vatican
Section 1 : Béatifications de Jean-Paul II
Entre 1987 et 2001, Jean-Paul Iia béatifié 471 victimes religieuses de la guerre civile espagnole durant les onze célébrations dont 4 évêques, 43 prêtres temporels, 379 religieux et 45 laïcs.
Section II : Béatifications de Benoît XVI
Au cours d’une cérémonie régentée par le cardinal Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des saints en 2005 et d’une éminente messe de béatification à laquelle ont assisté plus de trente mille fidèles et soixante-et-onze évêques espagnols en 2007, Benoît XVI reconnaît comme martyr à Rome 498 huit dont 2 évêques, 24 prêtres auxquels on ajoute 7 prêtres du diocèse d’Urgel, 462 religieux, 3 diacres, 7 laïcs et une religieuse de la Congrégation des Zélatrices du Culte eucharistique.
Section III : Le national-catholicisme et les martyrs franquistes
La conférence épiscopale espagnole estime le nombre de martyrs catholiques à 6832 lors de la révolution espagnole. Cependant, 977 martyrs uniquement ont été reconnus par l’Eglise catholique. Les prêtres tués par les franquistes n’ont, en effet, pas été reconnus par le Vatican et l’Eglise catholique espagnole. La définition du national-catholicisme ne pouvait alors être aussi évidente, critique à l’encontre du régime franquiste accusant le Vatican de s’ingérer dans la politique interne du pays. Chose étonnante, la béatification adhère peu de temps avant le vote d’une loi mémorielle sur la réhabilitation des victimes autres que franquistes.
CONCLUSION
Depuis Pastor Æternus en 1870, la convoitise de supériorité symbolique se substitue à la pratique charnelle du pouvoir. La guerre civile espagnole de 1936 à 1939 ne fut qu’une opportunité pour le caractère aristocratique des dignités et des rangées ecclésiastiques ainsi que l’ambition politique des papes. Un siècle plus tard, en septembre 1971, la totalité des prêtres et des évêques espagnols manifesta une profonde doléance compte tenu de l’attitude antidémocratique de l’Eglise catholique espagnole et du Vatican durant la guerre civile. En effet, en apportant son soutien aux rebelles, l’Eglise catholique a semé la mort sur l’Espagne. Et non seulement elle a fait en sorte que la mort soit omniprésente, mais encore elle a contribué à mettre un être autoritaire et fasciste qui manipula les hommes et les courants et qui n’eut aucun scrupule à payer ses partenaires d’ignorance au pouvoir près de quarante ans soit jusqu’en 1975, date de sa mort. De toute évidence, les deux pouvoirs dont la politique et la religion ne font pas la paire. Dès qu’elle a part au moindre fragment du pouvoir « politique », l’Eglise est à la source de crimes et de persécutions. Des contrecoups horribles uniquement peuvent être escomptés de la « politique chrétienne ».
Dans le monde, la question qui se pose demeure sans réponse : Pourquoi le Vatican et l’Eglise catholique considérés comme la seule « médiatrice du salut » et ayant généralement pour rôle de partager l’amour s’obstine à avoir part à la politique ? Le pouvoir qu’il exerce dans le monde via les églises catholiques ne lui suffisent-ils pas ?
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