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l’économie du marché est-elle le meilleur système pour la santé?

INTRODUCTION

 

De nous jours, dans la plupart des pays européens, la consommation finale effective de santé, contrairement à l’alimentation, fait partie des postes de consommation qui connaissent une croissance soutenue. En raison de la hausse du niveau de vie, sa part dans les dépenses des ménages est passée de 5% en 1960 à 11% en 2007[1]. En conséquence, cela a suscité la convoitise des circuits du commerce général, dont la grande distribution. Ces circuits se sont d’abord attaqués aux produits de la parapharmacie, les médicaments faisant l’objet de monopôle par le pharmacien[2]. En effet, les eaux minérales, les couches pour bébés, les laits maternisés, ainsi que les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle ont été parmi les premiers produits de la parapharmacie dont le pharmacien a perdu l’exclusivité[3].  Récemment, en 2008, l’enseigne Leclerc représentée par la personne de Michel-Edouard Leclerc, a voulu casser le monopole pharmaceutique et a exprimé ainsi son souhait de libéraliser la vente de certains médicaments à prescription facultative et d’autoriser leur présence sur les rayons des boutiques de parapharmacie[4]. Par ailleurs, la Commission Européenne condamne le système de propriété de l’officine qui réserve le capital aux pharmaciens et le considère comme une violation des textes du traité de Rome régissant la libre concurrence. Les recommandations européennes tendent à vouloir imposer le modèle anglo-saxon qui fait que la pharmacie doit être considérée avant tout comme un commerce classique et doit donc se plier aux règles du marché, tout en se mettant au diapason des tendances mondiales et des mouvements qui touchent l’économie en général.

 

Le sujet de notre recherche tend justement à mettre en avant les perspectives d’avenir en officine face à la libération de la vente des médicaments et l’application des modèles de marché au secteur pharmaceutique. Selon l’article L5125-1 du Code de la Santé Publique, « L’Officine de Pharmacie est l’établissement affecté à la dispensation au détail des médicaments, produits et objets réservés aux pharmaciens, seul habilité à exécuter les ordonnances, les préparations magistrales ou officinales…L’exploitation d’une officine est incompatible avec l’exercice de toute autre activité et se fait sous forme d’entreprise individuelle ou de société commerciale sous certaines conditions : le pharmacien doit être propriétaire de l’officine dont il est titulaire. Les pharmaciens sont autorisés à constituer entre eux une SNC en vue de l’exploitation d’une officine. Ils sont également autorisés à constituer individuellement ou entre eux une SARL en vue de l’exploitation d’une officine, à la condition que cette société ne soit propriétaire que d’une seule officine, quel que soit le nombre de pharmaciens associés et que la gérance de l’officine soit assurée par un ou plusieurs des pharmaciens associés…Un pharmacien ne peut être propriétaire ou copropriétaire que d’une seule officine. »

 

L’intérêt de notre étude réside donc dans l’étude de la capacité des pharmacies d’officine à s’adapter à la concurrence, et dans la mise en place de solutions pour assurer sa pérennité. En fait, la libéralisation des ventes de médicaments détruit effectivement la situation de monopôle des pharmaciens et pourrait engendrer des mutations profondes qui risquent de bouleverser les habitudes et les règles établies. Ainsi, cela pourrait remettre en cause la réputation du système de santé français, notamment au niveau du circuit pharmaceutique. Pour être plus précis, les officines de pharmacie, de plus en plus contraintes par les exigences imposées par la sécurité de l’usage du médicament d’une part et par celles des organismes d’assurance-maladie d’autres part, se voient devoir affronter, en plus, des rivaux d’un genre qu’elles n’ont jamais connu : la grande distribution qui se donne des ambitions grandissante et expansionnistes.

 

Face à ce contexte, serait-il réellement judicieux de remette en question le circuit pharmaceutique considéré comme l’un des meilleurs au monde? Le modèle anglo-saxon est-il adapté pour organiser le secteur officinal en France? Quels seraient les effets de tels changements sur la répartition territoriale des officines, la contrefaçon, l’exercice pharmaceutiques et l’indépendance des professionnels? Toutes ces questions se résument à une problématique principale qui est la suivante : « l’économie du marché est-elle le meilleur système pour la santé? »

 

Il n’est pas évident de répondre directement à cette imminente problématique. Pour ce faire, il y a d’abord lieu de mentionner les outils et les méthodes employées dans les travaux de recherche. En effet, la méthodologie utilisée a consisté en des analyses documentaires et des enquêtes qualitatives et quantitatives auprès des acteurs du secteur pharmaceutique.

 

En supposant comme hypothèse que l’économie de marché pourrait contribuer à l’optimisation des moyens qui s’offrent à l’officine pour perdurer sur ce marché en concurrence continuelle, cette méthodologie a permis d’étaler de façon harmonieuse l’explication du sujet. Ainsi, il s’agit de diviser l’ouvrage en deux parties bien distinctes.

 

D’une part, la première partie sera consacrée aux analyses théoriques qui englobent la pharmacie d’officine, en mettant en relief les généralités et les chiffres clefs y afférents.

 

D’autre part, la deuxième partie concernera l’analyse des existants, de manière à mettre en lumière les points forts et les points faibles du secteur, afin d’énoncer les perspectives d’avenir qui s’offrent à la pharmacie d’officine.

 

CHAPITRE I : REVUE DE LITERATTURE

 

Ce premier chapitre vise à mettre en évidence une revue de littérature sur les notions qui englobent les activités de l’officine, ainsi que le métier du pharmacien d’officine. D’ailleurs, il s’agit d’une étape primordiale pour comprendre le comment et le pourquoi de notre étude. Ainsi, il convient d’aborder respectivement les sections suivantes :

  • Les généralités sur la pharmacie d’officine.
  • Le contexte général qui régit le secteur pharmaceutique.
  • La réponse de la littérature quant aux perspectives d’avenir de la pharmacie d’officine.

 

Section 1 : Les généralités sur la pharmacie d’officine

 

Comme la définition de la pharmacie d’officine a déjà été énoncée dans notre introduction, il s’agit d’énoncer dans cette section, afin de connaître dans son ensemble le champ d’application de notre étude, l’historique et l’évolution du métier de pharmacien d’officine, ainsi que les missions qui lui sont attribuées :

 

1.      Historique et évolution du métier[5] :

 

A l’origine, les apothicaires étaient les prédécesseurs des pharmaciens. Le mot « Apothecarius » vient du latin qui correspond à « boutiquier ». En effet, les apothicaires avaient rompu avec les charlatans ambulants pour pouvoir pratiquer leur commerce dans des boutiques de manière plus sérieuse et plus crédible.

Lors de la Déclaration du 25 avril 1777, le Roi Louis XVI, considérant que la pharmacie était un « art précieux à l’humanité« , sépara la communauté des apothicaires de celle des épiciers et des médecins, et leur octroie des lors l’exclusivité de la préparation des remèdes. Ainsi, il constitua le « Collège royal de la pharmacie » dont seuls les membres possédaient le monopôle de la vente des médicaments (De Lestrade Sophie, 1995). Ce monopôle devint par la suite l’Académie Nationale de Pharmacie.

A cet égard, le pharmacien a longtemps été perçu comme étant l’individu qui préparait, vendait et distribuait des médicaments, tout en accompagnant cette  vente d’un « conseil et d’accompagnements » pour ses clients[6].

Ensuite, l’avancée des technologies, notamment dans l’industrie pharmaceutique, a fait que le pharmacien s’est vite désengagé de la préparation des médicaments. Par ailleurs, les clients ont eu droit à un plus large éventail de produits ou plutôt de médicaments manufacturés. En outre, l’apogée de l’informatique a profondément modifié la gestion pharmaceutique, qui se trouve aujourd’hui être pratiquée par un technicien.

En conséquence, beaucoup d’entre nous se demandent aujourd’hui quels sont les véritables rôles du pharmacien d’officine. Afin de nous éclaircir à ce sujet, il convient d’exposer dans le second paragraphe les missions du pharmacien d’officine.

 

2.      Les nouvelles missions du pharmacien d’officine[7] :

 

Il faut noter que les missions attribuées au pharmacien d’officine sont fixées par rapport à la loi HPST[8] du 21 juillet 2009, mais pas seulement. En effet, la nouvelle convention pharmaceutique du 04 avril 2012 a engendré de changements importants dans la pratique et la considération du métier. Elle constitue désormais le texte de référence régissant le métier de pharmacien d’officine. Ainsi, les grands principes qui entourent cette nouvelle convention sont basés sur les éléments suivants :

  • L’accompagnement des patients

La loi HPST a déjà profondément modifié le système de soins français, de manière à apporter de nouvelles perspectives quant aux missions et attributions du pharmacien d’officine. Ce dernier contribue désormais aux soins de premier recours, notamment la prescription et l’administration de médicaments, le conseil et l’orientation, la prévention et le dépistage. Ces nouvelles attributions caractérisent donc la modernisation des établissements de santé dans son ensemble. Mais toujours est-il que cette loi n’a été réellement mise en application qu’après la mise en vigueur de la nouvelle convention nationale pharmaceutique.

D’ailleurs, cette dernière stipule de nouvelles missions au pharmacien d’officine, qui lui permettent d’accompagner des patients atteints de pathologies chroniques ou désirant suivre une éducation thérapeutique. En effet, la publication de l’avenant au Journal Officiel a permis aux pharmaciens d’accompagner les patients sous AVK[9], qui note tous les ans un nombre important de décès et d’hospitalisation.

  • La formation continue :

Tous les pharmaciens sans exception doivent participer à une formation continue afin d’optimiser la qualité de soins et de services pharmaceutiques. En ce sens, ils doivent faire en sorte d’actualiser et d’améliorer les connaissances acquises, sans oublier de tirer expérience des nouvelles pratiques professionnelles. Pour ce faire, ils doivent s’inscrire et assister à un programme de DPC[10] annuel ou pluriannuel qui suit d’ailleurs une orientation nationale/régionale de façon à être approuvée et validée par la Haute Autorité de Santé.

Ainsi, dans le but d’octroyer au patient la meilleure prise en charge possible, le pharmacien a pour obligation d’acquérir une formation assurant l’entretien pharmaceutique à la connaissance des principes généraux qui incombent à la gestion des activités en pharmacie.

 

  • Organisation de l’espace :

Afin de recevoir correctement ses clients, ou plutôt ses patients, le pharmacien, doit avoir à sa disposition un espace adapté. En effet, un espace adapté signifie un espace qui puisse faciliter le dialogue entre le pharmacien et son patient, dans le respect de la confidentialité et du secret professionnel. Ainsi, les dialogues en comptoir ou dans un endroit remarqué de tous ne serait pas l’idéal. Au contraire, l’espace en question dit être isolé aussi bien phoniquement que visuellement, avec effectivement les matériels nécessaires à l’entretien pharmaceutique, en passant par la consultation du Dossier Pharmaceutique (DP).

Au cas ou le patient n’est en mesure de s’y rendre, le pharmacien, peut venir à son domicile, ou alors dans l’établissement spécialisé dans lequel le patient est admis, comme par exemple l’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EPHAD). Une manière de dire que la notion de conseil est dès lors privilégiée dans la pratique pharmaceutique.

 

Il faut conclure que le pharmacien d’officine joue un rôle considérable dans le secteur de la santé, notamment en matière d’accompagnement des patients. Mais dans quel contexte exerce alors t-il son métier ? Tel est l’intérêt du troisième paragraphe.

 

3.      Le contexte général du secteur pharmaceutique :

 

Ce paragraphe vise à expliciter le cadre général de l’étude, de façon à mettre en avant la situation du secteur, ainsi que les structures qui en découlent. Il s’agit donc d’aborder respectivement :

  • Le contexte juridique du secteur.
  • La situation socioéconomique du secteur.
  • Les stratégies actuelles du secteur.

 

3.1.   Le contexte juridique du secteur[11] :

 

Il s’agit ici d’énoncer le cadre juridique du secteur, c’est-à-dire les normes qui régissent la profession, tant sur le plan de l’organisation que sur les contreparties matérielles.

 

3.1.1.      Le statut juridique des officines :

 

Tout en étant une activité commerciale, la profession de pharmacien est aussi libérale et dotée d’un ordre professionnel, suivant la législation sur les sociétés libérales.

L’article L.5125-17 du Code de la Santé Publique fait obligation aux pharmaciens d’être propriétaires des pharmacies dont ils sont titulaires et leur permet de l’exploiter en entreprise individuelle ou en société.

L’exploitation en société est autorisée depuis peu :

  • SNC : société en nom collectif
  • SARL : société à responsabilité limitée
  • EURL : entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
  • SEL : société d’exercice libéral créée par la loi du 31 décembre 1990. Cette structure permet aux professions libérales d’exercer leur activité sous la forme d’une société de capitaux. Mais une SEL ne peut pas être pluridisciplinaire. Les avantages des SEL résident dans le fait qu’elles offrent plus de souplesse et de marges de manœuvre en termes d’imposition et de paiement des cotisations sociales que les activités libérales exercées en nom propre. De plus, la taxation des charges non déductibles ne se fait plus en tant qu’impôts sur le revenu de la personne physique mais bel et bien au titre de l’impôt sur les sociétés. Enfin, tout en conservant l’indépendance inhérente à leur statut libéral, les professionnels peuvent bénéficier d’une responsabilité limitée à hauteur du montant de leurs apports. Exemple de SEL : SELARL, SELAFA, SELCA, SELURL, SELAS et SELASU.

 

La différence donc avec les autres commerçants est que les pharmaciens ne peuvent exercer en SCA (société en commandité par actions), SA (société anonyme) et SAS (société par action simplifiée). Mais ces structures sont autorisées en SEL.

 

Le statut de l’officine est basé sur le principe de l’indivisibilité de la propriété et de l’exploitation de l’officine dont découlent les conséquences suivantes :

  • Interdiction de cession du fonds d’officine à une personne non diplômée
  • Interdiction du bail, de la location ou de la mise en location-gérance de l’officine
  • Interdiction de démembrer la propriété (impossibilité de vendre l’usufruit du fonds de commerce indépendamment de la nue-propriété).
  • Obligation pour un pharmacien d’être propriétaire et de n’exploiter qu’une seule officine

 

3.1.2.      L’organisation officinale :

 

L’organisation officinale repose en fait sur trois piliers : le monopôle pharmaceutique, la répartition démo-géographique, ainsi que la propriété du capital.

  • Le monopôle pharmaceutique :

Dans l’exercice de ses activités, le pharmacien, en contre partie des obligations[12] qui lui sont dévolues, joue de monopôles qui se reflètent à travers deux angles[13] : le monopôle pharmaceutique et le monopôle officinal.

  • Le monopôle pharmaceutique : Etant lié à la fonction, il réserve la vente, la dispensation et la préparation des médicaments et autres produits définis selon le Code de la Santé Publique.

 

  • Le monopole officinal : il correspond au lieu de la commercialisation des produits, notamment des médicaments. En effet, il existe des produits qui ne peuvent être dispensés que dans une officine ou sur un site internet adossé à une officine.

 

En ce qui concerne ce dernier type de monopôle, plusieurs débats et manifestations ont déjà été justement lancés, afin de libéraliser la vente de certains produits pharmaceutiques. Cette volonté de libéralisation de certains produits pharmaceutiques a été instiguée par la grande distribution en particulier. Les produits de consommation de santé connaissant un succès continu sur le marché, contrairement aux produits alimentaires, les concurrents ne manquent pas de recours pour éviter la faillite. A cet égard, les mesures suivantes ont été recommandées :

  • Libéralisation de la vente de certains produits parapharmaceutiques et d’automédication tels que les produits désinfectants, les autotests de grossesse et de glycémie ou encore les sérums physiologiques[14].
  • Limitation du monopôle pharmaceutique aux seuls médicaments prescrits sur ordonnance. Autrement dit, ils exigent la libéralisation de la vente des médicaments sans ordonnance[15] (OTC).

 

  • La répartition démographique :

Les critères d’installation des officines suit une réglementation stricte et est soumise à des quotas afin de protéger le métier, d’éviter la concentration des officines dans les grandes agglomérations et de favoriser les installations dans les zones isolées[16]. En effet, la répartition se fait de la manière suivante, sachant que la loi du 27 juillet 1999 a supprimé la possibilité de créer une officine par dérogation:

  • Une officine par 3000 habitants dans les communes de plus de 30000 habitants.
  • Une officine par 2500 habitants dans les communes de 5000 à 30000 habitants.
  • Une officine par 2000 habitants dans les communes de moins de 5000 habitants.

 

  • La propriété du capital :

Le capital des officines est bien entendu réservé aux pharmaciens. Elle leur permet de garantir une indépendance qui prône la logique du métier plutôt que la logique de la valeur ou de la rentabilité par tous les moyens. A cet égard, le pouvoir d’achat du consommateur déterminera la qualité de soins qui lui est affecté.

 

3.1.3.      L’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) :

 

La commercialisation d’un médicament[17], qu’il soit de spécialité officinale ou magistrale, nécessite préalablement une AMM qui est délivrée par l’organisme compétent. En effet, en France, nous pouvons par exemple noter deux organismes qui ont compétence pour fournir cette autorisation :

  • d’une part, il existe l’Agence Nationale du Médicament et des produits de Santé (ANSM) ;
  • d’autre part, il existe l’agence européenne connue sous le nom de « European Medicines Agency » ou EMA.

 

3.1.4.      Les normes de personnel :

 

Il faut noter que l’Agence Régionale de Santé doit être tenue annuellement informée du nombre de pharmaciens existant dans une officine, de leur identité, ainsi que du chiffre d’affaires de la pharmacie. D’ailleurs, le nombre de pharmaciens par officine est fixé selon le chiffre d’affaires annuel de cette dernière. Le tableau suivant met, en effet, en évidence le nombre de pharmaciens exigé selon le chiffre d’affaires :

Tableau 1 : Nombre de pharmaciens par chiffre d’affaires

Chiffre d’affaires Nombre de pharmaciens
Entre 1.27 M€ et 2.54 M€ 1 pharmacien
Entre 2.54 M€ et 3.81 M€ 2 pharmaciens
Plus de 3.81 M€ 1 adjoint supplémentaire (par tranche de 1.27 M€ de plus)

Source : Précis de règlementations applicables à l’officine, 2014

Le chiffre d’affaires doit être déclaré par le pharmacien détenteur de l’officine et au plus tard le 30 avril de chaque année.

 

Après la détermination du contexte juridique qui incombe au secteur pharmaceutique, il s’agit maintenant de mettre en lumière la situation économique du secteur.

 

3.2.   La situation socioéconomique du secteur :

 

La connaissance de la situation socioéconomique du secteur est un élément important dans la maîtrise du cadre général de l’étude. Il s’agit en fait d’expliquer d’une part le contexte démo-géographique et de l’autre le contexte économique :

 

3.2.1.      La situation démo-géographique :

 

Les données communiquées par l’Ordre National des Pharmaciens indiquent que la France métropolitaine compte 21 939 officines au 1er janvier 2013, soit une légère baisse de 0.6% par rapport à l’année 2011.

 

En moyenne, le nombre d’habitants par officine est de 2890, avec une tendance très variée selon les différents départements. Par exemple, dans le département de la Creuze, il existe 4014 officines, tandis que dans le département du Bas-Rhin, on en compte 10 964.

 

De par ces chiffres, force est de constater que la France est le pays européen où la concentration de pharmacies est la plus élevée, puisque dans les autres pays elle ne dépasse pas une officine pour 3380 habitants. En effet, l’évolution de cette concentration se présente de la manière suivante :

 

Graphique 1 : Evolution du nombre d’habitants par pharmacie en France métropolitaine

Source : Ordre National des Pharmaciens, 2013

 

Par  rapport au quota imposé par la précédente Réforme, force est de constater que les officines sont en surnombre. Mais de toute façon, la répartition des officines est équilibrée entre la zone rurale et la zone urbaine, avec 41,4%  en zone rurale, 56% en zone urbaine et 2,6% en centre commercial.

Par ailleurs, si nous décrivons la situation du secteur sur le plan social uniquement, nous pouvons en tirer le tableau suivant :

 

Tableau 2 : Situation sociale du secteur

Variable Caractéristiques Chiffres clefs
Genre Féminine 90%
Moyenne d’âge Jeune 37,4 ans
Taux de turn-over Elevé 60%

Source : Ithaque cabinet, Mars 2012

 

3.2.2.      La situation économique

 

En 2010, le marché de la pharmacie a été chiffré à 37.4 milliards d’Euros(2013). Pour la première fois depuis l’après-guerre, le secteur accuse une baisse historique du chiffre d’affaire de 0.8% en 2012 et cette baisse s’accentue en 2013 avec un repli de 2.2% au premier trimestre (2013) donnant lieu à un chiffre d’affaire global de 35 milliards d’euros en 2013.

 

Graphique 2 : Evolution annuelle du chiffre d’affaire des officines

Source : Ordre National des Pharmaciens, 2013

 

 

Le taux de marge brute en 2012 a été de 29.7% et il connaît le même  recul que le chiffre d’affaire.

 

Graphique 3 : Evolution annuelle du taux de marge brute

Source : Ordre National des Pharmaciens, 2013

 

En comparant les marges et les chiffres d’affaires des différents segments, il en résulte le tableau suivant :

Tableau 3 : contribution des différents segments

  Contribution à la marge Contribution au chiffre d’affaires
  Pourcentage Evolution Pourcentage Evolution
Parapharmacie 31.8% négative 8% positive
Médicaments remboursables 28.7% positive 78.6% négative
Automédication 33.8% positive 13% positive

Source : Ordre National des Pharmaciens, 2013

 

En interprétant le tableau, il y a lieu de constater que le contexte actuel a favorisé le développement de la parapharmacie et de l’automédication, contrairement à la vente des médicaments remboursables.

 

Par ailleurs, la répartition des pharmacies selon le chiffre d’affaire montre que plus de 80% des pharmacies, avec un chiffre d’affaire de moins 2200K€, représentent de petites structures dont le pouvoir de négociation avec les laboratoires fabricants est faible par rapport à celui des centrales d’achat des GMS. Cela est illustré par le tableau suivant :

 

Tableau 4 : Répartition des officines selon le chiffre d’affaires

Source : Bordas PATRICKE, Mars 2013. 21ème édition

Toutes les catégories d’officines sont ici prises en compte, sachant que la plupart d’entre elles se situe dans la tranche de chiffre d’affaires de 1 100 à 2 200 K euros.

 

Afin de pallier à ce problème, les officines se sont déjà organisées en groupement dans les années 1980, à la suite de l’abolition du monopôle sur la parapharmacie.

 

Cette organisation en groupement constitue déjà une stratégie employée par les officines pour faire face au contexte juridique et socio-économique actuelle. Mais qu’en est-il alors de l’ensemble des stratégies actuellement employées ?

 

 

 

 

3.3.   Les stratégies actuelles du secteur :

 

Afin de garder la tête haute devant une concurrence accrue, les pharmaciens d’officine usent jusqu’à aujourd’hui, de moyens stratégiques plus ou moins efficaces. En effet, ces moyens stratégiques concernent aussi bien le plan organisationnel que le domaine opérationnel :

  • Les groupements de pharmacies[18]:

Selon le rapport de l’autorité de la concurrence, en 2012, 70% des pharmacies françaises adhèrent à des groupements. Les principaux groupements présents en France sont, Népenthès, PHR, Evolupharm, Optipharm et Direct Labo. Ces structures regroupent en majorité des pharmacies de petite et moyenne taille. En effet, l’organisation en réseau[19] permet aux pharmaciens de rassembler leurs forces tout en respectant l’autonomie de chacun, sachant que la petite entreprise individuelle ne pourra pas survivre face à la concurrence de multinationales.

Ainsi, les groupements de pharmacies sont apparus à la fin des années 1980 comme une réponse à l’abolition du monopôle pharmaceutique sur les produits de la parapharmacie, visant à augmenter la compétitivité via l’augmentation de la marge, du chiffre d’affaires et de la rentabilité. Ils sont constitués le plus souvent sous le statut de groupements d’intérêt économique GIE qui est un statut juridique approprié à la constitution d’un réseau d’entreprises à vocation marchande, de façon à préserver l’autonomie de chaque membre tout en lui permettant de profiter de l’économie d’échelle par une mutualisation et un partage des frais et des dépenses.

En effet, certains de ces groupements ont développé des enseignes dont les politiques reflètent une véritable révolution dans le secteur pharmaceutique, en proposant une alternative aux modèles des chaînes de pharmacie qu’on trouve ailleurs en Europe. Ces structures ont pour but de développer de nouveaux concepts de distribution officinale, en déployant les mêmes techniques  de marketing que la grande distribution, avec des stratégies d’enseigne sur le plan de l’agencement, de la communication, de la vente, de l’offre de service et de produits allant jusqu’à la création de marque de produits propres à l’enseigne. Ces organisations ont également pour objectif d’anticiper une éventuelle ouverture du capital des pharmacies à des non officinaux et seraient le mieux dotés pour résister à l’arrivée éventuelle de la distribution.

Toujours est-il que les avantages du groupement varient d’une enseigne à l’autre. L’intérêt d’adhérer dans un groupement est de bénéficier des aides proposées aux pharmaciens sur l’optimisation de leur gestion. Les frais d’adhésion varient en fonction des services et de la stratégie du groupement. Ceux qui visent le nombre proposent moins de services avec des frais moindre. D’autres groupements développent plus de services avec des prix plus élevés.

  • Des stratégies marketing concurrentielles sur le marché de la parapharmacie[20]

Le conseil officinal se situe sur un positionnement prix médian par rapport aux autres circuits. Mais les enseignes pharmaceutiques œuvrent pour palier à ce problème en développent de plus en plus des concepts discount et des politiques marketings de « prix justes » ainsi qu’en élaborant des marques propres (MDD) à caution médicale forte et à prix réduits.

  • La vente en ligne[21]:

Les groupements pharmaceutiques sont très dynamiques et exploitent tous les moyens de développements à leur disposition comme la vente en ligne. 51% des sites vendant les produits de parapharmacie sont adossés aux officines. Ils constituent un concurrent non négligeable à la GMS[22]. Avec 80% de parts de marché en 2012 (contre 84.2% en 2006), le circuit officinal reste le circuit leader de la vente de produits de la parapharmacie mais perd des parts de marché face à la dynamique des GMS.

En effet, depuis le 12 juillet 2013, la vente en ligne de médicaments ne nécessitant pas de prescription est autorisée et concerne, donc, près de 400 médicaments. La vente est strictement réservée aux pharmaciens titulaires d’une officine.

Toutefois, l’arrêté du 20 juin 2013 relatif aux bonnes pratiques de dispensation de médicaments par voie électronique a suscité la critique des officinaux qui ont déposés trois recours devant le conseil de l’Etat. Il est, en effet, considéré trop restrictif et comportant trop de contraintes qui entravent le développement de la vente en ligne du médicament par rapport aux pays européens(2013). Par ailleurs, afin de contrôler les sites frauduleux, l’Ordre des pharmaciens édite la liste officielle des sites autorisés par les Agences régionales de santé[23] (ARS). Et contrairement à toute attente, la distribution a accueilli avec grand plaisir[24] cette nouvelle et estime qu’elle constituera un argument décisif pour la vente libre des médicaments OTC[25].

 

Force est de constater que les groupements de pharmaciens ne manquent pas de stratégies afin de rester sur la plus haute marche du podium, notamment en ce qui a trait à la parapharmacie. Face à la libéralisation du marché, quelles seraient donc les réponses de la littérature quant aux perspectives d’avenir de la pharmacie d’officine ?

 

Section 2 : La réponse de la littérature quant aux perspectives d’avenir de l’officine[26]

 

Avant d’aborder les différents scénarios possibles sur l’avenir de l’officine, il convient de noter qu’il existe divers facteurs principaux pouvant influer sur l’évolution de la profession pharmaceutique, tels que le contexte économique défavorable, les stratégies employées par les groupements de pharmaciens face aux besoins croissants des consommateurs, l’évolution de la parapharmacie, notamment les produits de bien-être, la volonté de libéralisation de la vente de certains médicaments, ainsi que l’attribution d’une grande part du budget des ménages sur les dépenses de santé.

Etant donné le contexte actuel, la littérature a permis de constater que les pharmacies d’officines sont confrontés à d’innombrables défis, qu’il est jusqu’à maintenant en mesure de relever, puisque le circuit officinal demeure pour le moment le principal acteur en détenant 80% des parts du marché, grâce à sa capacité d’adaptation et à ses différentes stratégies de lutte.

Néanmoins, plusieurs questions se posent actuellement sur le développement que connaîtra ce secteur et la place de l’officine dans cette évolution, sachant que l’éventualité de la libéralisation de la vente de médicament se présente et que des indicateurs de l’évolution de la profession passent au rouge. Ainsi, les avis prononcés par les pouvoirs publics comme les professionnels ont permis de mettre en évidence trois types de scénarios qui pourront se présenter concernant l’avenir des officines :

  • Scénario 1 : Absence de réaction de la profession dans un contexte de concurrence accru se traduisant plus par un souci de réduction des coûts que par une redynamisation de la profession. Ainsi, l’intégration des nouvelles missions de la loi HPST est limitée et jugée peu rentable. La conséquence en serait une réduction du nombre des officines avec une baisse de l’emploi au sein du secteur.

 

  • Scénario 2 : La profession prend sa place dans le nouveau paysage du système de santé en adoptant une stratégie de redynamisation de l’offre de service et de développement de nouvelles activités. Dans ce cas, les officines sont aptes à se positionner sur les missions de conseil-accompagnement des patients et à s’affirmer comme un acteur incontournable du système de soins. D’ailleurs, le gouvernement tient à préserver ce circuit tout en suivant les recommandations européennes et sans engendrer un surcoût à la sécurité sociale, en compensant les officines sur les pertes engendrées par l’ouverture du marché de la santé à la concurrence. Par exemple, nous pouvons noter le système de rémunération à l’acte[27] qui tend à passer d’un métier purement commercial à un métier alliant le commerce et le service, à l’image d’autres professions de santé comme celle du médecin ou de l’infirmier.

 

  • Scénario 3 : Les officines maîtrisent les enjeux auxquels elles sont confrontées, d’autant plus qu’elles ont anticipé la réaction à tous ces changements qui menacent sa viabilité en optant pour la solidarité et le regroupement et en s’adaptant à l’environnement de la concurrence dans lequel les modifications de la réglementation l’ont plongée. En adoptant les armes de la concurrence, à savoir, le renforcement de la compétitivité, le développement de la dimension commerciale et la recherche de la performance économique, elles ont su relever le défi, entre autres, de la parapharmacie. Ce 3ème scénario est celui qu’on trouve dans certains pays européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni où les officines appartiennent à des chaînes et où le capital de la pharmacie est ouvert.

Le point de convergence de ces trois scénarios et la libéralisation de la vente des médicaments OTC. Cette libéralisation semble imminente et inéluctable et sera inscrite dans la tendance mondiale puisque ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur et gagne de plus en plus de terrain. La France ne ferait pas une exception quand bien son réseau officinal a prouvé son efficacité et la qualité de ses services. On peut dons espérer que le combat contre la concurrence peut être remporté par l’officine.

 

Ce premier chapitre a permis de conclure malgré les bouleversements économiques et juridiques dans le secteur pharmaceutiques, les stratégies actuellement employées par les pharmaciens font que la plupart des scénarios qui projettent l’avenir des officines vont en leur faveur. Mais les stratégies actuelles suffiront à elles seules pour booster la profession? La nouvelle organisation pourra-t-elle assurer la même sécurité et les mêmes services que le réseau officinal traditionnel français? La libéralisation du marché profitera-t-elle aux officines sur le long terme? Ce sont des questions qui méritent d’être posées pour pouvoir confronter la théorie à la réalité. Tel est l’intérêt du second chapitre.

 

CHAPITRE II : ANALYSE EMPIRIQUE

 

Cette analyse empirique visera à étudier la réalité du secteur pharmaceutique à travers le regard des différents acteurs qui y interagissent. La confirmation ou l’infirmation de notre hypothèse de recherche consistera commencera donc par une étude comparative entre les résultats théoriques et les résultats pratiques. Pour ce faire, il convient d’aborder par ordre chronologique :

  • La méthodologie d’enquête qu’il y a eu lieu de réaliser ;
  • Les solutions de pérennisation qui découlent des perspectives d’avenir des officines.

 

Section 1 : Méthodologie de l’étude de recherche

 

Cette méthodologie met en relief les méthodes et les outils utilisés durant les analyses pratiques, afin de déduire des résultats susceptibles de permettre de répondre à notre problématique. Ainsi, il convient d’énoncer dans un premier point l’objectif de l’étude, dans un second point les outils utilisés et dans un dernier point le résultat des études et analyses effectuées.

1.      L’objectif de l’étude :

 

Cette étude contient plusieurs objectifs qui, étant étudiées communément, permettrons d’apporter des éléments de réponses. En effet, cette étude, consiste à :

  • dresser un état des lieux du circuit officinal de distribution du médicament OTC;
  • évaluer l’impact que les changements contextuels auront sur le secteur officinal
  • comprendre comment les pharmaciens envisagent leur avenir
  • déterminer les mesures que la profession et les pouvoirs publiques entreprennent pour remédier aux problèmes et éliminer les menaces qui planent sur le circuit officinal.

 

Ainsi, cette étude permettra de déduire les éléments suivants qui seront mis en évidence dans nos résultats :

  • Les perspectives possibles pour l’avenir de l’officine.
  • Les recommandations pour développer la parapharmacie.
  • L’impact des injonctions européennes concernant la vente des médicaments de l’automédication.
  • L’importance du développement des groupements/enseignes.

 

Après avoir mis en avant les buts de notre recherche exploratoire, il convient désormais d’expliciter les méthodes et les outils utilisés pour notre analyse.

 

2.      Les outils utilisés :

 

Afin d’atteindre les objectifs précités, il y a eu lieu de mener une enquête exploratoire sur le terrain qui vise à sonder ou à relever l’opinion des acteurs pharmaceutiques, de relever leurs principales impressions, d’appréhender l’idée que ces derniers ont de l’impact des changements sur le secteur et sur l’orientation que pourrait prendre la profession pharmaceutique.

Les acteurs qui feront l’objet d’enquêtes sont :

  • Les professionnels du secteur pharmaceutique, notamment les leaders des groupements et des enseignes.
  • Les sociétés concurrentes de la grande distribution.
  • Les représentants de l’Administration publique.
  • Les consommateurs des produits pharmaceutiques.

D’une part, il s’agit de recueillir les témoignages des professionnels du marché officinal, des représentants de la concurrence, ainsi que des représentants. En effet, le travail a impliqué la reconstitution d’interviews de cinq personnalités susceptibles de donner aussi bien des avis positifs que négatifs sur le secteur official, tout en sachant que les interviews ont été effectuées en cette année 2014. Afin de préserver l’anonymat des interviewés, nous avons choisi de ne pas dévoiler leur identité, mais tout juste leurs fonctions respectives.

A propos, les questions qui leur ont été posées ont été les suivantes :

  • Comment voyez-vous le circuit officinal de distribution de médicament ?
  • Quelles pourraient-être les conséquences de l’ouverture du monopôle pharmaceutique et de la libéralisation de la vente des médicaments OTC en grandes surfaces et en parapharmacies ?
  • Comment percevez-vous l’avenir du circuit officinal face à ces impacts ?
  • Quelles recommandations apporteriez-vous pour améliorer la situation ?

D’autre part, il convient de recueillir les avis des consommateurs des produits pharmaceutiques en ce qui concernent la libéralisation du marché des médicaments OTC. Ainsi, il y a eu lieu de sonder l’opinion des consommateurs sur la question suivante : Etes-vous pour ou contre la vente des médicaments OTC hors pharmacie ?

En réalité, il s’agit d’un complément d’enquête puisque ce sondage a déjà été réalisé par les Echos en août 2014 par téléphone, sur un échantillon de 1007 français majeurs sélectionnés par la méthode du quota[28]. Notre travail consiste en fait à analyser et à interpréter à notre façon ce sondage en tant que complément d’enquête.

 

Connaissant désormais les outils qui ont servi dans nos recherches, à majorité qualitatives, il convient maintenant de mettre en évidence les résultats de ces analyses.

 

3.      Les résultats des analyses :

 

L’interview des 05 personnalités dans le domaine a donné les résultats suivants :

Tableau 5 : Résultat des interviews

Les répondants Les modalités des questions

 

1)      Situation du circuit officinal de distribution de médicaments 2)      Impact de la libéralisation du marché sur le secteur 3)      Perspectives d’avenir pour les pharmaciens
Représentant du Groupe PHR

 

–          Multiplication des unions et des groupements

–          Manque de communication interne commune entre les groupements et les enseignes : intervention dispersée mais synergique et complémentaire.

–          Inefficacité de la vente en ligne du fait de l’absence de proximité et de relations humaines.

–          Inquiétude et perte de moyens

–          Mineure mais conséquente sur la considération du rôle du pharmacien et l’organisation du réseau officinal

–          Compétitivité des prix au niveau de la concurrence

–          Association continue de commerçants et arrivée inéluctable de chaînes.

–          Focalisation sur le service plus que sur le prix (esprit d’accompagnement)

–          Gestion des activités chronophages telles que les ressources humaines ou encore le marketing.

–          Développement de nouvelles activités et de nouveaux produits.

 

Représentant de la coopérative des pharmaciens associés. –          Economie fragilisée

–          Communication agressive de la grande distribution

–          Retard dans la mise en place des nouvelles missions.

–          Remise en question forte de la qualité des produits délivrés.

–          Concurrence accrue avec la grande distribution

–          Baisse du prix de 10 % à 35 % pour 2 200 médicaments à compter du 1er mars 2013.

–          Avenir incertain

–          Anticipation des périodes de crises par la mise en place de tableaux de bords en tant que repères en termes de gestion.

–          Professionnalisme en termes de conseils et de relations clients.

–          Progression des équipes sur le plan quantitatif et qualitatif.

Représentant de l’Association des consommateurs avec le  représentant de l’Autorité de la concurrence. –          Manque cruelle de concurrence dans le secteur pharmaceutique.

–          Incompétence des pharmaciens dans leur rôle de conseillers.

–          Baisse des prix dans les pharmacies.

–          Economies de 16,3%  sur l’automédication, soit 270 millions d’euros de pouvoir d’achat supplémentaire.

–          Augmentation de 10% du nombre de points de distribution, avec des horaires de vente élargis.

–          Conséquences minimes sur le rôle, l’organisation et la rentabilité des officines (5% de pertes)

–          Vacillation de l’empire des pharmaciens

–          Fragilisation du réseau

–          Attribution de nouvelles missions telles que le suivi des patients pour des pathologies chroniques rémunérés par forfait.

–          Assouplissement des règles publicitaires auxquelles les pharmaciens sont soumis, notamment en ce qui concerne la vente sur Internet.

–          Préconisations de la présence de pharmaciens dans les grandes surfaces.

Représentant l’Ordre des Pharmaciens. –          Prix compétitifs de la France par rapport aux autres pays européens.

–          Prix compétitifs des pharmaciens par rapport aux grandes surfaces.

–          Croissance inférieure du prix des médicaments par rapport au cours de la vie.

–          Tendance de la population vers l’auscultation en pharmacie du fait de la crise.

 

 

–          Privation d’un conseil avisé et précieux : risques d’inefficacité des médicaments.

–          Modification de l’image du médicament

–          Adaptation du secteur pharmaceutique mais mise en jeu de la pérennité de certaines pharmacies.

–          Droit de vendre de nouveaux produits, en compensation de la perte réalisée sur les médicaments.

Représentant des pouvoirs publics.  –          Rôle important joué par le marché officinal.

 

–          Insécurité sur la dispensation des médicaments

–          Développement de  la contrefaçon

–          Préservation des activités des pharmacies d’officines contre la concurrence via l’interdiction de la vente de certains médicaments hors pharmacies.

Source : Adaptation personnelle

 

D’après ces interviews, force est de constater que les avis sont plutôt partagés en ce qui concerne la vente des médicaments hors pharmacie. En effet, cela comporte aussi bien des avantages que des inconvénients.  Pour être plus clair, ceux qui sont pour la vente des médicaments y voient des avantages et des perspectives d’avenir inquiétantes pour le secteur officinal. Tandis que ceux qui sont contre la vente des médicaments y voient plutôt des inconvénients. En tout cas, personne ne souhaite le déclin de l’officine puisque d’ailleurs, toutes les recommandations vont en faveur de sa redynamisation et de la continuité des activités. Seulement, dans cette bataille, l’officine n’est pas encore prête de s’effondrer malgré les menaces et les intimidations provoquées par la concurrence, puisque cette dernière bénéficie, du moins jusqu’à présent, du soutien des pouvoirs publics. Ainsi, nous pouvons synthétiser les avantages et les inconvénients de la vente des médicaments OTC hors pharmacie de la manière suivante :

Tableau 6 : Bilan de l’étude

Avantages Inconvénients
–          Renforcement de la solidarité entre les pharmaciens

–          Accroissement du besoin de conseils

–          Compétitivité des prix

–          Economies dans les dépenses de santé.

–          Accessibilité accrue des médicaments.

–          Manque de stratégie de la part des officines en matière de communication interne et externe (vente en ligne).

–          Remise en cause du rôle du pharmacien et de la qualité des médicaments.

–          Baisse de la rentabilité des officines

–          Tendance vers la considération du médicament en tant que simple produit de consommation.

–          Possibilité de développement de la contre façon.

Source : Adaptation personnelle

Malgré toutes les tentatives émises par l’Autorité de la Concurrence et l’Association des consommateurs afin de privilégier la libéralisation de la vente des médicaments, on peut constater que ce projet comporte bien plus d’inconvénients que d’avantages. Du moins pour l’instant.

Par ailleurs, à travers les perspectives d’avenir des officines et les différentes recommandations émises par chacun des interviewés, il convient de mettre en lumière les menaces et les opportunités qui en découlent :

Tableau 7 : Les enjeux de l’étude

Les menaces Les opportunités
–          Mise en jeu de la pérennité des officines qui n’adhèrent pas aux groupements.

–          Fragilisation des réseaux

–          Pessimisme des pharmaciens quant à l’avenir des officines.

–          Eclatement du monopôle pharmaceutique.

–          Attributions de nouvelles missions

–          Exercices de nouvelles activités

–          Vente de nouveaux produits

–          Assouplissements des normes en vigueur

–          Amélioration de la gestion des activités, des ressources humaines et de la clientèle.

Source : Adaptation personnelle

Malgré les menaces qui pèsent sur l’avenir des officines, nombreuses sont les opportunités qui s’offrent au métier par rapport à la vente des médicaments hors pharmacie. Mais, l’avenir des officines ne dépend pas seulement des avantages ni des opportunités que peuvent tirer les professionnels du secteur officinal. Encore faut-il que les consommateurs adhèrent à cette possibilité. Ainsi, tel est l’objet de notre seconde analyse.

 

En ce qui concerne le sondage mené auprès de l’échantillon représentatif de la population, les résultats sont les suivants :

Graphique 4 : Les résultats du sondage

Source : Les Echos, enquête 2014

Ce sondage montre en fait que les français ont des avis plutôt partagés sur le sujet. Mais avec une légère majorité contre la libéralisation de la vente des médicaments avec un pourcentage de 54%. Parmi ces 54%, 32% en sont catégoriquement opposés. Pour le reste par contre, c’est-à-dire pour ceux qui adhèrent à la libéralisation du marché, le pourcentage est de 45%.

Par ailleurs, les hommes sont plus favorables à cette pratique, avec un pourcentage de 53% contre 46%, surement parce que les femmes préfèrent être rassurées auprès de leurs pharmaciens, surtout quant il s’agit de mères de familles, notamment celles qui ont des enfants en bas âges.

Quant à la catégorie socioprofessionnelle, les cadres et les professions intermédiaires (43%) sont plus optimistes sur le sujet par rapport aux catégories populaires (58%). Cela peut s’expliquer par le fait que les consommateurs qui ont reçu plus d’instructions et d’éducations peuvent s’en sortir sans conseils ni accompagnements en ce qui concerne les médicaments sans ordonnance.

En tout cas, d’une manière générale, les français ne considèrent pas les médicaments comme étant de simples produits de consommation et ont pour la plupart, confiance en leurs pharmaciens, notamment pour les maladies chroniques. De plus, il est nécessaire de garder un certain lien de proximité avec les patients, surtout lorsqu’il s’agit de personnes âgées ou de personnes vivant dans les zones rurales.

 

En résumé, les officines sont encore loin d’avoir perdu le combat étant donné le soutien du Ministère de la Santé et de la population locale, quand bien même la concurrence soit sans merci. A l’égard de cette incontournable concurrence, quelles pourraient donc être les solutions d’optimisation de l’avenir des officines ?

 

Section 2 : Les solutions d’optimisation de l’avenir des officines

 

Afin de donner des réponses à notre problématique, il s’agit d’abord de confronter la théorie à la pratique concernant l’avenir des officines. Ainsi, y a lieu de déduire par élimination, le scénario qui correspondrait le mieux aux perspectives d’avenir de la branche officinale, d’après les enquêtes effectuées dans la partie analytique :

  • Scénario 1 : Absence de réaction de la profession dans un contexte de concurrence accru se traduisant plus par un souci de réduction des coûts que par une redynamisation de la profession : ce 1er scénario n’a pas l’air de refléter la réalité. Bien que les pharmaciens expriment unanimement leur inquiétude vis-à-vis de la libéralisation de la vente de certains médicaments, les différents groupements de pharmaciens ont déjà employé de nombreuses stratégies pour lutter contre la concurrence, notamment en matière de réductions de prix, et d’orientation. Cette dernière concerne en fait les différentes stratégies d’accompagnement du patient, qui, de toute façon, ont été encouragées par la nouvelle convention pharmaceutique.

 

  • Scénario 2 : La profession prend sa place dans le nouveau paysage du système de santé en adoptant une stratégie de redynamisation de l’offre de service et de développement de nouvelles activités : ceci se rapproche bien plus de la réalité car notre étude a montré de nouvelles opportunités quant aux perspectives d’avenir de l’officine. En effet, les résultats des enquêtes ont confirmé que le marché officinal commence à se positionner sur de nouvelles activités et de nouvelles préoccupations. Par exemple, la tendance de la population vers l’auscultation en pharmacie du fait de la crise fait que les pharmacies doivent désormais jouer un rôle de 1er ordre dans la prévention des maladies et dans la prescription des médicaments, en passant bien sûr par les entretiens pharmaceutiques. Par ailleurs, les officines bénéficient du soutien du Ministère de la Santé et de la population pour redynamiser le secteur et booster ses activités. Ces dernières étant soutenues par plus de la moitié de la population.

 

  • Scénario 3 : Les officines maîtrisent les enjeux auxquels elles sont confrontées, d’autant plus qu’elles ont anticipé la réaction à tous ces changements qui menacent sa viabilité en optant pour la solidarité et le regroupement et en s’adaptant à l’environnement de la concurrence dans lequel les modifications de la réglementation l’ont plongée : Ce scénario représente en fait l’idéal mais il est loin de refléter la réalité des faits. En effet, ce ne sont pas toutes les stratégies de groupements qui s’avèrent efficaces, puisqu’un leader de groupement a affirmé qu’il existait un manque de communication et de fair-play dans les relations. De plus, il est difficile pour un pharmacien d’anticiper les évolutions économiques et financières, sachant que pour l’instant, il existe peu de formation initiale à la gestion, à la rotation du stock, et à la négociation.

Ainsi, le 2ème scénario s’avère être le plus représentatif de la réalité. Pour redynamiser le secteur donc, il a été mis en évidence que les pharmaciens font aujourd’hui face à de nouvelles opportunités, telles que :

  • L’attribution de nouvelles missions pour élargir les champs de compétences.
  • L’exercice de nouvelles activités pour compenser la perte de rentabilité du fait de la baisse des produits, et bien entendu dans des marchés de relais de croissance.
  • La vente de nouveaux produits pour défier la concurrence, notamment la grande distribution, toute en développant un référencement unique et des marques exclusives.
  • L’assouplissement des normes en vigueur pour la publicité des médicaments en ligne.
  • L’amélioration de la gestion des activités, des ressources humaines et de la clientèle, de façon à motiver les équipes et à fidéliser la clientèle. Par exemple, les pharmaciens peuvent renforcer le développement des marques MDD pour gagner la confiance des consommateurs.

Toutefois, par rapport à ces nouvelles opportunités, et tout en tenant compte des menaces qui incombent à l’activité en général et à la libéralisation du marché en particulier, il existe des notions clefs à retenir :

  • Il ne faut pas trop faire baisser les prix par crainte de faire perdre de la valeur aux produits vendus.
  • Les produits OTC ne sont pas les seuls produits vendus par la pharmacie. De ce fait, il serait plus sage de se pencher sur les médicaments remboursables, qui représentent près de 85% du marché de l’officine.
  • Il faut privilégier la notion d’accompagnement dans les stratégies employées par les officines, surtout le suivi des patients atteints de maladies chroniques. A cet effet, il n’est pas très conseillé d’opter pour la vente en ligne. D’ailleurs, seulement 4% des français y ont recours.
  • Il ne faut point négliger le rôle majeur que jouent les pharmaciens dans le maintien à domicile, les soins attribués aux personnes âgées, et pourquoi pas l’enseignement puisque certaines régions envisagent de construire des écoles de la prévention de santé. Une manière également d’attirer les jeunes diplômés dans ce secteur en contexte difficile.

 

Force est de constater que les pharmaciens jouent un rôle majeur dans le secteur de la santé. En conséquence, le métier doit être redynamisé et revalorisé aussi bien sur le plan économique que juridique et social. Après avoir mis en relief les solutions d’optimisation de l’avenir des officines, quelle conclusion pourrions-nous alors tirer ?

CONCLUSION

 

En conclusion, la pharmacie d’officine a une histoire qui fait que les pharmaciens jouissent d’un certain monopôle sur la vente des médicaments. Toutefois, la grande distribution comme les parapharmacies ont lancé la polémique, comme quoi le contexte économique actuel fait prévaloir la concurrence, même au niveau des produits de santé. Faces aux différentes attaques de la concurrence, les normes qui régissent les officines se sont développées, de manière à leur permettre d’adopter de stratégies efficaces contre la guerre des prix. Ainsi, la libéralisation de la vente de la parapharmacie a confronté le pharmacien a une réalité longtemps méconnue de la profession, qui se confortait dans son rôle d’acteur de santé protégé par un monopole considéré comme un acquis indiscutable. En effet, la pharmacie est aussi et surtout un commerce qui est de plus en plus soustrait aux mesures qui le protègent et de plus en plus exposé aux aléas du marché et de la concurrence, choses à quoi le pharmacien n’a pas été préparé. L’étau se resserre de plus en plus sur le pharmacien qui fait l’objet de contraintes en matière d’économie de santé d’une part et d’exigences en qualité et en quantité de services rendus d’autre part. Si le réseau officinal à la française est apprécié par le consommateur car il offre plus de sécurité, la vision européenne a tendance à considérer le marché de la santé comme un marché classique devant être soumis aux mêmes règles que tout commerce.

En réponse à la problématique, l’économie de marché peut fonctionner en faveur du marché officinal dans la mesure où  ce dernier trouve à temps ses moyens pour redynamiser la branche, et que les risques encourus sont moins importants que les avantages et opportunités qui en découlent. En effet, d’après les résultats de l’enquête auprès des professionnels, des représentants du pouvoir public et des consommateurs, le scénario de l’avenir semble pencher vers la deuxième orientation et le défi relevé de la vente des médicaments en grandes surfaces semble porter ses fruits à l’officine. Jusqu’à présent, la pharmacie a conservé son statut historique de leader sur le marché de la parapharmacie et des médicaments en général et, ce, grâce aux efforts d’adaptation des pharmaciens. Certains groupements se disent prêts à affronter l’avenir et se projettent comme les futures chaînes de pharmacie à l’image du modèle allemand ou anglais.

Nous pouvons donc confirmer l’hypothèse que l’économie de marché pourrait contribuer à l’optimisation des moyens qui s’offrent à l’officine pour perdurer sur ce marché en concurrence continuelle.

Par ailleurs, si les nouveaux acteurs de la distribution de médicaments ont dynamisé le secteur et ont permis son essor, il n’en demeure pas moins qu’il risque de perdre son identité et son image de marque parmi ses nouveaux voisins de rayons. Quel serait donc l’impact sur le long terme de la libéralisation de la vente des médicaments en parapharmacie et en grandes surfaces sur le secteur? Comment innover et continuer à proposer des produits au succès planétaire pour se démarquer de la concurrence? Jusqu’à quel point les pharmaciens vont pouvoir continuer à jouer le jeu de pionniers mal récompensés ?

Toutes ces questions méritent d’être abordées et étudiées de près car les enjeux que présente le secteur sont importants et risquent de changer le paysage du système de santé français actuel réputé des plus performants à l’échelle mondiale.

BIBLIOGRAPHIE

 

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Les thèses et les mémoires :

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Les textes juridiques :

  • Code de la santé publique, DALLOZ 27ème édition, 2013.

Les sites web :

 

 

 

 

[1] Consales Georges, septembre 2009

[2]Articles de loi L.512, L.511 du Code de la Santé Publique.

[3] Delcaire Jean-René, Septembre, 1989, 1ère édition, numéro 2504

[4] Gadhoum Feriel, 2008

[5] Pr Daniel VION, « La propriété de l’officine de pharmacie », juin 2008, 16 pages.

[6] Abdelkader HELALI et Carinne BRUNETON, « Une méthode pour mieux conseiller à l’officine et dispenser les médicaments », article de 5 pages.

[7] AsteraMag, « Les nouvelles missions du pharmacien », juin 2013, 24 pages.

[8] Hôpital  Patient  Santé  Territoire

[9] Il s’agit d’un médicament anticoagulant (anti-vitamine K) qui sert à  traiter les pathologies thrombotiques courantes  telles que fibrillation auriculaire. Toutefois, il a été maintes fois démontré que la prise de ce médicament est à l’origine de nombreux accidents iatrogènes.

[10] Développement Professionnel continu

[11] Source : Code de la Santé Publique

[12] Respect du code de la déontologie du métier, inscription à l’Ordre des pharmaciens, obtention du diplôme de pharmacien, présence obligatoire du pharmacien dans l’officine.

[13] Autorité de la Concurrence, 09 février 2013.

[14] Rapport du Conseil National de la Consommation sur les produits frontières du monopôle pharmaceutique, 2005.

[15] Rapport Beigbeder 2007, Rapport Attali 2008, Rapport de l’Autorité de la Concurrence 2013.

[16] Gauvain Caroline, 1998

[17] Selon la loi L5111-1 du Code de la Santé Publique, « On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique… » (Voir annexe 1)

[18] Autorité de la concurence, 9 février 2013.

[19] Le réseau est une forme émergente de l’organisation des entreprises qui vient balayer les formes traditionnelles et s’établit en réponse efficace à la complexité croissante des relations d’affaires et à la multiplicité des échanges et permet de réduire les risques d’incertitude dans le rapprochement des entreprises en mutualisant les ressources (Assens Christophe, 2013).

[20] Simon J., 2011

[21] (Rizos-Vignal Fabienne, 2013)(Clausener Magali, 2013)(Haroche Aurélie, 2013)

[22] Grande et Moyenne Surface.

[23] Article R. 5125-74 du code de la santé publique

[24] Avesque Audrey, 2013

[25] Il s’agit des médicaments sans ordonnance.

[26] Observatoire des métiers dans les professions libérales, « pharmacies d’officines : de l’état des lieux à la prospective », mars 2012, 32 pages.

[27] (rapport IGAS )(93).

[28] sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle.

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