L’éducation primaire universelle dans les pays en développement : Le rôle de la France dans la promotion de l’éducation primaire au Cameroun
a- Réduction du nombre d’enfants non scolarisé au niveau mondial 3
b- Atteinte d’un taux maximal de scolarisation primaire universel en 2015 6
c- Les barrières probables de l’intervention de l’aide extérieure 9
B- Scolarisation primaire pour tous : deuxième objectif du millénaire pour le développement 11
a- Mode d’intervention de la France 11
b- Création d’un mécanisme innovant pour l’éducation 12
A- Action de la France en tant que pays membre de l’Union Européenne 16
a- Vision dans le cadre multilatéral 16
– La lutte contre l’exclusion scolaire 19
– La réduction des inégalités d’origine géographique 19
– L’éradication des obstacles à l’éducation des filles 20
– La professionnalisation de l’éducation 20
B- Aide Française en tant que membre de l’ONU 22
a- Création de nouvelles taxes 23
- Taxe sur les billets d’avion 23
- Taxe mondiale sur les changes de monnaie 23
- Taxe sur les transactions financières 23
- Contribution de solidarité sur le tabac 24
- Garanties d’Achat Futur (AMC) 25
- Facilité internationale de financement de la vaccination 25
- Mécanisme d’enchères carbone 25
- Partenariat Debt2Health 25
- Le GAVI MatchingFund 26
b- Sommet de l’ONU : Financement innovants 26
c- L’engagement de la France pour les financements innovants 27
C- Action de la France en tant que pays membres de la banque mondiale 28
a- Aide issu du consensus multilatéral 28
b- Le consensus bilatéral entre la France et le Cameroun dans l’éducation de base 31
INTRODUCTION
L’éducation constitue un droit fondamental pour tout individu. L’enseignement primaire constitue une étape très importante dans l’éducation du jeune enfant car il donne à celui-ci les bases nécessaires à son évolution et son épanouissement présent et avenir. L’objectif visé par ce cycle d’enseignement est que tout apprenant l’ayant normalement suivi puisse lire, écrire et compter. Compte tenu de la difficulté d’assurer à tous une éducation complète, la communauté internationale a fait de l’éducation de base ou primaire une priorité.
C’est ainsi que le Forum de Dakar, tenu en avril 2000 et ayant constaté que plus de 113 millions d’enfants de 6 à 11 ans dans le monde étaient privés d’éducation primaire (dont une grande proportion de filles), s’est engagé entre autres objectifs de faire en sorte que d’ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme[1].
Aussi, en septembre 2000, la conférence des Nations Unies tenue à New-York aboutit à la formulation et la rédaction de la déclaration du millénaire. Parmi les huit objectifs fixés pour l’horizon 2015 figurent respectivement en 2ème et 3ème position ceux qui permettent d’instaurer une éducation primaire à chacun et la promotion de l’égalité des sexes et l’indépendance des femmes. Le taux d’achèvement du primaire a donc été fixé comme principal indicateur de l’avancée vers l’éducation primaire universelle. L’éducation primaire apparait ainsi comme la scolarisation obligatoire pour les pays en développement. Dès lors de nombreuses démarches sont engagées pour veiller à la réalisation des dits objectifs d’ici l’horizon 2015[2].
Dans notre sujet, nous allons voir en profondeur le cas du Cameroun, dans lequel pays la plus part des enfants non scolarisés sont de sexe féminin car ces dernières sont tenues à une obligation d’assurer le revenu de la famille en aidant ses parents.
Afin d’éradiquer à cette oppression flagrante d’un droit fondamental de l’enfant, la France s’est engagée, par l’intermédiaire de l’Union Européenne, dans la participation active aux actions des nations Unies, dans le but de faire de l’éducation primaire universelle, le deuxième objectif du millénaire pour le développement (OMD). Pour le cas du Cameroun à cet effet, le défi primordial est la scolarisation d’un maximum de nombre d’enfant de sexe féminin.
Toujours dans cette optique, la France démontre sa participation active de l’atteinte de ce deuxième OMD en étant un des principaux pays finançant le projet.
La problématique qui se pose est alors de savoir quel serait l’impact direct de ce projet de scolarisation pour tous à l’horizon 2015, via la France, sur le Cameroun ?
Afin de voir plus clair dans cette question, il nous appartiendrait de voir dans un premier temps la France et la promotion de l’éducation primaire pour tous à l’horizon 2015 dans les pays en voie de développement (I) avant de voir dans un second temps l’ aide Française au développement de la scolarisation primaire universelle de la scolarisation primaire universelle dans les pays en développement (II) : Cas du Cameroun.
PREMIERE PARTIE. LA FRANCE ET LA PROMOTION DE L’EDUCATION PRIMAIRE POUR TOUS A L’HORIZON 2015 DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT.
A cause de la pauvreté, l’éducation primaire se révèle être une étape de la scolarisation très délogée dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique subsaharienne, dont la majorité sont issues des colonies françaises.
Cependant, il s’avère que l’éducation primaire a été reconnue telle un ingrédient principal au développement, non seulement du pays concerné mais surtout sur le plan international.
C’est ainsi que la France se retrouve dans la participation active dans la promotion de l’éducation primaire pour tous, dans les pays en voie de développement, un des objectifs du millénaire pour le développement à atteindre d’ici 2015.
Nous allons de ce fait voir successivement dans cette première partie, dans un premier temps les atouts et objectifs de l’aide extérieure française dans l’éducation primaire pour tous à l’horizon 2015 (A) avant de voir dans un second temps l’atteinte d’un taux maximal du nombre d’enfants scolarisés d’ici 2015 (B).
- Atouts et objectifs de l’aide extérieure française dans l’éducation primaire pour tous à l’horizon 2015
La principale cause de non scolarisation dans le monde étant la pauvreté, l’aide extérieure française ne peut être que d’une grande utilité pour les pays touchés ainsi que pour l’économie et le développement mondial.
C’est ainsi, qu’il s’avère important de voir un premier atout de cette aide extérieure qui est la réduction du nombre d’enfants non scolarisé au niveau mondial[3] (a) avant de voir le principal objectif lequel est l’ atteinte d’un taux maximal de scolarisation primaire universel en 2015 avant de voir la scolarisation primaire pour tous, deuxième objectif du millénaire pour le développement[4] (b) pour analyser enfin ce que pourraient être les barrières à cette aide extérieure (c).
Il va sans dire que le taux de scolarisation d’un pays donné ne peut dépendre que de son économie et plus précisément du pouvoir d’achat de sa population et le budget demandé par l’éducation. Donc, dans la logique des choses, une famille pauvre priorisera sa survie à l’éducation des enfants et par conséquent, dans la même optique, un pays pauvre ou en voie de développement se focalisera en premier lieu à assurer à ce que chaque famille puisse au moins prendre un repas par jour avant de penser à la scolarisation des jeunes enfants.
Dans cette même vision, il n’est plus à expliquer que le taux de scolarisation dans les pays en voie de développement ne peut être que médiocre et nécessite, à cet effet, une importante intervention des pays riches afin de faire jouir aux jeunes enfants de leur droit fondamentale en termes d’éducation complète au moins durant le cycle primaire.
Depuis l’An 2000, un partenariat mondial a déterminé des objectifs du millénaire pour le développement à réaliser d’ici 2015, dont le deuxième et un des plus importants est « l’éducation primaire pour tous d’ici 2015 ».
Selon le secrétaire général des Nations Unies, « l’éducation est la clé de tout ce que les Nations Unies veulent réaliser. Elle devrait être la priorité absolue de tous les Etats membres »[5].
De ce fait, l’éducation devrait être la priorité absolue pour tous, raison pour laquelle les Nations Unies, en partenariat avec l’Union Européenne et la Banque Mondiale ont fait de la réduction du nombre d’enfants non scolarisé le principal objectif du millénaire pour le développement.
Dans un premier temps, en effet, un tel objectif est motivé par le but d’éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire. En effet, dans le monde et surtout dans les pays en voie de développement, les garçons sont privilégiés par rapport aux filles du point de vue scolarisation car les filles sont, en d’autres termes, condamnées à finir en femme au foyer et doivent de ce fait s’y habituer dès leur plus jeune âge.
Il est alors remarqué que dans les pays pauvres, le nombre de garçons est souvent supérieur à celui des filles dans les classes primaires, fait prouvé par les récentes statistiques qui ont sortis que sur 100 garçons non scolarisés, 117 filles étaient dans la même situation. Une telle image traduit à cet effet, la véracité de la disparité citée un peu plus haut[6].
Par conséquent, l’objectif de réduire le nombre d’enfants non scolarisés vient du fait que les grands Etat œuvrant pour les OMD à l’horizon 2015 tiennent à s’assurer au moins que tous les jeunes garçons et les jeunes filles d’un âge de scolarisation, finissent sur un même pieds d’égalité un cycle complet d’études primaires.
De tels actes sont enseignés dans les pays en développement afin de changer prioritairement la mentalité machiste qui privilégie le sexe masculin et infériorise par conséquent le sexe féminin. Une telle psychologie n’est pourtant que porteur de pauvreté pour ces pays en développement car démontre une bassesse d’esprit qui va à l’encontre de toute ambition de se développe et rabaisser à cet effet l’importance de la scolarisation des enfants de jeunes âges, en l’occurrence les jeunes filles.
En effet une statistique en 2001 a démontré que environ 115 millions d’enfants d’âge scolaire, dont une majorité de filles ne vont plus à l’école primaire, dans les pays en voie de développement. Par exemple, pour le cas du Cameroun, il a été prouvé que les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école car doivent aider leur mère à chercher de l’argent pour nourrir le foyer en vendant des beignets au bord des rues et aux sorties d’écoles[7].
Enfin, l’éradication de la non scolarisation des jeunes dans les pays en développement s’est avérée une priorité pour les Nations Unies dans la réduction de la pauvreté et la promotion de l’égalité des sexes, deux autres OMD prônés pour 2015.
Au vue de tous ces faits, l’éducation primaire est un droit fondamental que les gouvernements se sont engagés à respecter aux termes de la convention relative aux droits de l’enfant de 1989 et s’engagent à atteindre jusqu’à aujourd’hui et plus encore jusqu’en 2015 pour respecter le droit de l’enfant de jouir au moins d’une éducation primaire complète.
Toutes ces données pour dire que l’aide extérieure de la France et des autres grands Etats constituent des atouts majeurs pour l’éducation des jeunes enfants dans les pays en voie de développement, comme pour le reste du monde.
Aussi, l’intervention externe de la France, en plus de l’aide moyennant finance aidera ces pays en voie de développement du point de vue logistique et matériel d’éducation, qui va sans dire sont également une des barrières qui ne permettent pas aux enfants des pays pauvres de jouir d’une éducation complète.
En effet, en dehors du fait qu’il manque des instituteurs compétents et dévoués, les établissements publics souffrent de support tel que les livres, les tableaux et dans certains pays même, la classe en elle-même est inexistante.
Par conséquent, l’aide extérieur des grands pays est principalement axé, aujourd’hui sur l’éducation primaire pour tous, pour remédier à tous ces faits malheureux qui empêche aux jeunes enfants pauvres de jouir des mêmes droits fondamentaux que ceux des pays riches.
Grâce à ces intervention de ce fait, même si il est impossible de penser à une égalité absolue entre l’épanouissement des jeunes enfants des pays riches et ceux des pays pauvres, une minuscule peut être imaginable en donnant une image de tous les enfants du monde finir sur un même pied d’égalité ne serait-ce que le cycle primaire.
Au Cameroun, selon la Constitution de 1996, l’enseignement primaire est obligatoire et vise à offrir à tout enfant camerounais la possibilité d’assouvir leurs besoins éducatifs fondamentaux, de faire jouir tous les enfants d’âge scolaire d’une éducation, nécessaire à leur propre développement et à celui du pays[8]. En outre, la mondialisation de l’enseignement primaire favorise le respect du droit de l’enfant à l’éducation et concourt à la lutte contre la pauvreté. Dans d’autres pays, tels l’Ile Maurice ou encore la Namibie, outre les études réalisées à cet effet, il est impossible d’aller dans le sens du développement pérenne du pays, avec un taux de croissance économique inscrit dans le long terme, d’imaginer une vie sociale plus structurée, dont le taux d’achèvement serait proche des 60 % dans l’enseignement et le taux d’alphabétisation des 48%, cas du Cameroun actuellement, sans passer par ces reformes.
L’internationalisation de l’enseignement primaire aboutit à des conséquences contraignantes à toute étape de l’enseignement. Sans une politique de standardisation des flux, ces niveaux s’exposent à une masse considérable d’élèves à prendre en charge, dont l’accroissement dépasse largement les revenus susceptibles qui leurs sont destinées. Ceci aura pour conséquence de contribuer à la déchéance progressive des niveaux d’enseignement en termes de qualité. Pour pallier à cette situation, le Gouvernement met en pratique une politique expérimentée et adéquate en termes de régulation des flux au niveau de l’entrée de chaque niveau d’enseignement, grâce aux aides extérieures, notamment des pays développés.
Il s’agira donc de permettre au premier cycle de l’enseignement secondaire de poursuivre dans la mesure des moyens disponibles la formation de base entamée dans le primaire, tandis que le second cycle servira de base à l’enseignement supérieur, de qualité, piloté en direction du marché de l’emploi.
Ainsi, réformer l’accès et l’intégrité sera insuffisant dans l’atteinte d’une scolarisation concrète et constante. En effet, cette scolarisation doit être à la fois efficace et pleine. Elle doit atteindre non seulement les standards nationaux mais aussi les standards universels prônés par l’UNESCO. C’est pourquoi le respect des normes pour tout ce qui touche au système éducatif est de règle. Ceci explique aussi la raison pour laquelle l’accent doit être mis sur la recherche de l’efficacité de l’existant, sur le progrès de la productivité du système par les élèves, es éducateurs, les responsables de l’éducation, et tout l’essaim éducatif, sur :
- le déploiement des curricula, en prônant les matières fonctionnelles pour défendre l’esprit d’entreprise chez les élèves,
- le développement et l’exploitation de l’observation,
- le développement de la recherche et
- les visions d’avenir avec l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le système éducatif.
Le dynamisme et la performance du système éducatif se basent ainsi sur la disponibilité des ressources nécessaires et leur gestion prudente et intelligible.
Telles sont les raisons d’intervention de la France en partenariat avec les pays riches dans la promotion de l’éducation primaire au Cameroun et tous les autres pays en voie de développement.
En effet, de tels pays pauvres mais ayant une soif de développement, visible, méritent une aide spécifique afin qu’ils puissent se relever et relever le défi de savoir se remettre sur pied grâce à l’appui et le support des grands pays riches qui jouent le rôle de tuteur.
La suite logique de la réduction du nombre d’enfants non scolarisés d’ici 2015, constitue en toute évidence l’atteinte d’un taux maximal de scolarisation de ces enfants.
Un des objectifs principal de ce deuxième OMD est d’atteindre le nombre maximum de jeunes enfants inscrits en école primaire dans les pays en voie de développement jusqu’en 2015.
Comme nous l’avons vu dans la partie précédente, il est le premier moyen d’éradication de la pauvreté dans un pays donné et par la suite un moyen de faire face à l’inégalité des sexes, disparité très visibles dans les pays pauvres.
Cependant, depuis l’implication des Nations Unies dans l’éducation primaire pour tous, les données du PNUD peuvent démontrer que depuis 1999, le monde a à peu près atteint la parité entre filles et garçons. Selon la statistique, depuis 2000, bien plus d’enfants dans le monde sont inscrits à l’école dans le cycle primaire et les filles en ont bénéficié le plus.
Ainsi, le ratio entre le taux d’inscription des filles et celui des garçons est passé de 91 en 1999 à 97 en 2010, pour toutes les régions en développement. L’indice 97 de parité des sexes se situe à plus ou moins 3 % de 100 %, ce qui constitue une mesure acceptée pour la parité sur le plan mondial[9].
Aussi, les données de PNUD ont donné un espoir à l’atteinte de l’objectif « éducation pour tous à l’horizon 2015 » dans la mesure où de nombreux pays confrontés aux plus grandes difficultés ont fait des progrès importants vers l’éducation primaire.
Notamment, pour les enfants en âge d’aller à l’école primaire, les taux d’inscription ont augmenté de façon importante en Afrique subsaharienne, étant de 58% pour passer à 76 % de1999 à 2010. Bon nombre de ces pays sont parvenu à diminuer leur taux d’enfants non scolarisés partiellement élevé, malgré la croissance du pourcentage d’enfant en âge d’école primaire.
De tous ces faits, force est de constater que l’objectif principal du partenariat entre les grands Etats est surtout de parvenir à raser la pauvreté sur le plan mondial, et ce par tous les moyens qui puissent exister et qui, en même temps puissent apporter plus d’atouts que de désavantages aux pays bénéficiaires.
En effet, tout comme la détermination des huit (8) objectifs du millénaire pour le développement, les techniques utilisés et prévus pour les atteindre ne peuvent être qu’interdépendants.
Ainsi, tout en étant un principal objectif, l’atteinte d’un taux maximal de scolarisation primaire est un chemin intermédiaire de parvenir à un objectif mondial éternel qui est l’éradication de la pauvreté.
Au Cameroun, une politique sectorielle de l’éducation a été adoptée ambitionnant de convertir, en 2015 :
- un taux d’accès et un taux d’achèvement du primaire à 100% et
- un sex-ratio égal à 1 à la même échéance.
Cette stratégie s’intègre dans la mondialisation de l’enseignement primaire, la modernisation de l’accès et de l’impartialité dans les niveaux d’enseignement restant, la réforme de la qualité et de la convenance des enseignements prodigués, de la gestion et de la gouvernance.
La création de cinq nouvelles universités, via la reforme de 1993, au Yaoundé, découle de la prise de conscience par rapport à la responsabilité de l’enseignement supérieur comme laboratoire du « know how » et de la forte augmentation de l’effectif des étudiants. Les directions essentielles de cette réforme sont:
- Collaboration des acteurs dans l’administration et la rétribution de l’enseignement supérieur,
- Indépendance académique et administrative,
- Egalité d’accès à l’enseignement supérieur,
- Spécialisation et renforcement de l’offre d’éducation,
- Multidisciplinarité et décentralisation,
- Développement national et international,
- Usage prudent et idéal des fondations soutenues et disponibles,
- Dynamisation de la collaboration inter universitaire et mondiale.
Toutes ces mesures concourent au programme de redynamisation du secteur qui a motivé les grands pays tel que la France à ne pas lâcher la promotion de l’éducation dans ces pays en voie de développement en l’occurrence le Cameroun.
En effet, la scolarisation primaire universelle apparait comme un objectif primordial à atteindre en matière d’éducation dans la majorité des pays en développement. Pour y parvenir, l’accès et la participation à l’éducation doivent être améliorés. C’est ainsi que dans bon nombre de ces pays on assiste à la réduction ou la suppression des frais d’écolage dans le primaire, la construction de nouvelles salles de classe ou de nouvelles écoles et le recrutement des instituteurs. Notamment, en Ouganda suite à la suppression des frais d’écolage dans le primaire en 1996, le pays a fait un bond de 2.2 millions[10] inscriptions supplémentaires (constat observé en 2002). Toutes ces mesures ont eu pour effet d’augmenter les taux d’admission et de scolarisation au primaire dans les pays en développement. Pour les pays d’Afrique subsaharienne par exemple ces taux ont évolué respectivement de 91% et de 93% en 2000 à 111% et 99% en 2007. Malheureusement le même rythme de progression n’a pas été observé pour les taux d’achèvement du primaire qui sont demeurés relativement faibles. En Afrique subsaharienne, ce taux évolue d’environ 58% en 2000/2001 à 64,9% en 2007. Ce qui pose un véritable problème de scolarisation et de rétention des enfants jusqu’à l’atteinte de la dernière classe du cycle primaire. Ainsi bon nombre d’enfants accèdent à l’école primaire mais abandonnent sans avoir achevé le cycle. Il se pose donc un problème d’abandons scolaires auquel il s’avère impératif de trouver des solutions.
A l’instar des autres pays d’Afrique Subsaharienne, le Cameroun s’est lui aussi engagé à atteindre les objectifs de la SPU. Pour y parvenir, le pays a pris d’importantes mesures parmi lesquelles l’élaboration d’une stratégie sectorielle de l’éducation ayant abouti à l’obtention d’un financement FTI (Fast Track Initiative) d’un montant de 47,5 millions de dollars US, la suppression des frais d’écolage depuis l’année scolaire 2000/2001, le recrutement massif d’instituteurs, la construction de nouvelles salles de classe, l’introduction de nouvelles politiques éducatives etc. Ceci a permis de porter les taux bruts d’admission, de scolarisation et d’achèvement respectivement de 76,67%, 86,03% et 49,94% en 2000/2001 à 111,23%, 110,04% et 55,54% en 2007/2008. Ces chiffres montrent que des progrès sont réalisés sur l’admission et la participation mais l’achèvement reste relativement faible. En 2009/2010, correspondant à la fin de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle.
Enfin pour illustrer l’importance de l’atteinte d’un taux maximum de scolarisation, nous allons emprunter les données de MINEDUC (2000) sur la stratégie sectorielle de l’éducation :
Tableau: Objectif du développement du millénaire dans l’éducation (%)
ODM | Indicateurs de mesure des projets | Situation actuelle | Objectifs à atteindre | ||
Niveau | Année | Niveau | Horizon | ||
assurer une éducation primaire pour tous | taux net de scolarisation à l’école primaire (6-11ans)
taux d’accès à l’école primaire taux d’achèvement à l’école primaire |
75,2
90 56 |
2001
2000 2003 |
100
100 100 |
2015 |
Promouvoir l’égalité des sexes | Indice de parité filles/garçons
Indice de parité filles/garçons au niveau secondaire · Secondaire générale · Secondaire technique |
85
81,5 87,5 61,7 |
2000
2000 |
100
100 100 100 |
2015
2015 |
Plusieurs sont les barrières qui pourront survenir au cours de la période d’octroi d’aide financière des pays riches pour les pays en voie de développement. Il est souvent entendu et mentionné le bas niveau de scolarisation dans ces pays pauvres.
Afin d’y voir plus clair et de comprendre plus amlpement le fonctionnement, nous allons analyser le cas concret du Cameroun qui fait partie intégrante des pays en voie de développement jouissant du financement des partenariats des grands pays riches tel que la France.
Il s’agit ici de faire une analyse en termes d’efficacité interne qui s’attache à ce qui se passe réellement à l’intérieur des différents cycles scolaires à savoir les flux d’élèves, les redoublements et abandons et l’influence des facteurs de l’organisation scolaire sur les résultats scolaires (rétention, acquisitions des élèves).
Le système éducatif camerounais connaît un sérieux problème de redoublements.
D’une manière générale, en 2002/2003, les redoublements sont relativement fréquents au Cameroun :
- Dans le primaire : les redoublements, depuis deux décennies, tournent autour de 25 % en moyenne.
- Dans le secondaire : les redoublements sont, respectivement, de 15,3 et 26,2 % dans le premier et le second cycle général.
Néanmoins, il y existe une différence spécifique entre les sous-systèmes francophone et anglophone, le premier étant plus élevé que l’autre:
- Primaire : 11 points de plus,
- Secondaire premier cycle : 4 points et
- Secondaire deuxième cycle : 14,5 points, soit deux fois plus de redoublants.
Ainsi, pour le cas du Cameroun, il est important de remarquer que la répétition des redoublements domine dans toutes les classes, quelque soit le cycle, avec certaines prédominances.
A cet effet, si les redoublements dans les différentes classes du même cycle ont des points communs entre elles, ceux de la dernière année sont aussi attachés aux formalités particulières du passage entre cycles, notamment en CM2 et en 3ème, et à l’acquisition du baccalauréat en terminale. En outre, les comportements à ces différentes classes charnières sont assez différents : en fin de primaire les taux sont plus faibles, alors qu’en fin de secondaire premier cycle ils sont plus importants. Il semble donc que, malgré des taux de transition assez faibles entre le primaire et le secondaire, peu d’élèves décident de redoubler la dernière classe du primaire pour tenter une deuxième fois d’obtenir une place dans le secondaire.
On remarque la situation opposée en fin de secondaire premier cycle: plusieurs élèves redoublent la troisième pour augmenter leur chance pour l’année d’intégration du secondaire second cycle. En effet, on peut penser que quand un élève remonte à ce niveau, les dispositions et le financement investis cautionnent le coût additionnel du redoublement, pour aboutir au baccalauréat.
Les coefficients d’efficacité interne ou CEI, indicateurs permettant l’évaluation de l’utilisation, en termes de dépense, des crédits publics attribuables aux redoublements et abandons scolaires, sont comptés cycle par cycle pour le système éducatif, celui du Cameroun étant de 71,4 %.
En contre partie, 30 % des ressources attribuées au système éducatif sont considérées comme perdues, étant donné qu’elles couvrent le paiement des années de redoublement, et des individus auxquels l’on attribue des unités d’enseignement.
Par conséquent, pour mériter l’aide extérieure pour la promotion de l’éducation, il faut ne serait-ce qu’un minimum de capacité éducative afin que le pays puisse visiblement jouir, avec ces jeunes, du financement des pays riches de la scolarisation surtout dans le cycle primaire.
Pour clôturer cette partie, nous allons procéder à la dissertation d’une analyse des déterminants de l’achèvement du cycle d’enseignement primaire au Cameroun
En effet, le pays a réalisé des progrès considérables et a atteint un taux d’achèvement du primaire de 73%. Malgré ces résultats appréciables, le taux d’achèvement demeure en deçà de la cible visé qui est de 100% (toutefois un idéal de 94% est très appréciable selon l’objectif 2 de l’EPT compte tenu de la quasi impossibilité d’atteindre 100%).
A ce jour, les enfants qui ne terminent pas le cycle primaire, et donc ne bénéficient pas d’alphabétisation juste, atteignent un taux de 30%. Des efforts supplémentaires sont donc nécessaires pour atteindre les objectifs de la SPU d’ici l’horizon 2015.
Dès lors, déterminer les facteurs explicatifs de l’achèvement du cycle primaire revêt donc tout son intérêt. En effet, pour atteindre l’objectif d’éducation primaire universelle au Cameroun, il faut définir une stratégie d’intervention des pouvoirs publics et privés. L’identification des facteurs susceptibles d’influencer les abandons scolaires et par ricochet l’achèvement du primaire pourra donc orienter de façon plus efficace cette stratégie.
Ainsi nous sommes amenés à se poser la question de savoir quels sont les facteurs qui influencent l’achèvement de l’enseignement primaire des enfants de 9 à 16 ans au Cameroun. Plus spécifiquement, il s’agira pour nous de répondre aux questions suivantes :
- Quel est le profil des enfants qui achèvent ou n’achèvent pas leurs études primaires ?
- Quels sont les facteurs socioculturels, sociodémographiques, socioéconomiques qui influencent l’achèvement du cycle primaire ?
L’intervention de la France dans la promotion de l’éducation pour tous d’ici 2015 a été très marquante depuis le Forum de Dakar en 2000.
Pour mieux comprendre sa teneur, nous allons voir dans un premier temps le mode d’intervention de la France[11] avant de voir dans les détails, la création d’un mécanisme innovant pour l’éducation[12].
Depuis plusieurs décennies, la France a été depuis fort longtemps le nom de pays le plus entendu dans les actions mondiales agissant pour la réduction de la pauvreté notamment la promotion de l’éducation dans les pays en voie de développement.
En effet, plusieurs ont été les pays pauvres ayant témoigné de l’aide française en matière de scolarisation que ce soit d’une manière directe en finançant le pays concerné visiblement par des dons monétaires ou encore d’une manière plus indirecte en offrant aux écoles publiques des matériels tel que les logistiques (tables, chaises, tableaux noirs…) ou encore les supports tel que les livres et les cahiers.
Pour ce qui est de l’intervention de la France dans l’atteinte du deuxième objectif du millénaire pour le développement qui est toujours la promotion de l’éducation dans les pays en voie de développement, elle s’est engagé parmi le partenariat des grands pays au sein des Nations Unies, de l’Union Européenne et de la banque mondiale. En effet, la France a agi en coopération avec plusieurs grand pays avec l’espoir et le défi d’éradiquer, cette fois ci la pauvreté par le biais de la suppression de la déscolarisation dans les pays en voie de développement d’ici 2015.
Lorsque le monde parle des Nations Unies et de l’Union Européenne, la France est le plus souvent l’un des pays les plus visibles et le plus représentant dans toutes les actions entreprises par ces partenariats.
Avec plusieurs organisations et partenariats mondiaux tels que la PNUD et l’UNICEF, les Nations Unies ont déterminés ensemble huit objectifs pour le développement qui sont selon eux, à atteindre d’ici 2015 pour éradiquer la pauvreté.
En effet, les Nations Unies sont les premiers acteurs de la détermination des Objectifs du Millénaire pour le Développement, et l’Union Européenne, la partie prenante des Nations Unies et plus précisément son porte-parole pour plusieurs actions de cette dernière.
En ce qui concerne la France, elle est le pays, image de l’Union Européenne aux yeux du monde. Elle est effectivement le pays le plus puissant, le plus reconnu dans ce partenariat de plusieurs Etats dans la mesure où elle a été pendant plusieurs années la France mère de plusieurs pays pauvres lesquels, jusqu’à aujourd’hui volent encore sous ses ailes.
Il est important de rappeler que les huit OMD fixés par les Nations Unies ont été étudiés et mis en place dans un but de réduire la pauvreté au niveau mondial. De ce fait, il est tout a fait normal de voir la France s’engager, telle une mère qui s’engage à relever ses enfants de la pauvreté.
Pour ce qui est de notre thème, la scolarisation primaire pour tous, deuxième objectif du millénaire pour le développement, la France s’est amplement investi et engagé pour l’achèvement du cycle primaire pour tous les enfants en âge scolaires et ce en soutenant la création de nouveaux mécanismes de financement spécial pour cet objectif.
En effet, nul n’est censé ignorer que la première raison du non scolarisation des jeunes enfants dans les pays en voie de développement est l’absence de financement par l’Etat et de l’Etat afin de permettre la gratuité des écoles, au moins, élémentaires public.
Par conséquent, les écoles public ; afin de pouvoir survivre c’est-à-dire faire face à ces obligations tel le salaire des instituteurs, les impôts dû à l’Etats, la réhabilitation des classes et tant d’autres encore ; sont obligées de demander aux écoliers de participer au budget de l’école au minimum par le paiement d’un droit d’inscription.
Il va sans dire donc qu’il est impossible pour une famille pauvre et nombreuse qui arrive à peine à nourrir les enfants, voient l’école comme une étape importante et indispensable pour leurs avenir et encore moins pour l’avenir du pays. Par ailleurs, dans un cas où la famille serait à même de subvenir à ses besoins, il est impensable d’imaginer les parents engager des dépenses en plus pour scolariser la ou les jeunes filles de la famille qui sont, selon les us et les coutumes sont destinées à être femme au foyer. Par conséquent, les seules formations dont elles auraient besoin ne seront d’autres que celles qui leur permettront d’assurer ce futur poste de femme au foyer qui leur sont réservées. Ainsi, si les jeunes garçons se voient privilégiés par leur parents pour l’éducation, car sera le futur chef de famille, les jeunes filles commencent déjà à aider leur mère dans les tâches ménagères et à chercher de l’argent pour compléter ce que le chef de famille aura ramené.
Totalement conscient de cette image, la France n’a eu d’autres issus pour soulager sa conscience que de participer activement à l’éradication de ce phénomène de priver des enfants de leur droit de scolarisation.
La France a à cet effet mis au cœur de sa stratégie pour le développement :
- OMD 2 : « l’éducation primaire pour tous »
- OMD 3 : « la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ».
En conséquence, ces deux objectifs sont non seulement les priorités des partenariats des grands Etats mais aussi et surtout de la France pour son développement ainsi que pour le développement mondial.
Il est surtout important de remarquer qu’un tel engagement de la France a été motivé par le fait que malgré qu’il ait été reconnu mondialement, lors du Forum mondial de l’éducation pour tous à Dakar en 2000, que l’éducation est un enjeu majeur dans le processus de développement, il s’avère que depuis 2000, la part de l’aide publique mondiale au développement consacrée à l’éducation est restée constante (12 %) alors que la part d’autres secteurs a évolué tel que la santé (de 11 % à 17 %). Bien que le volume global de l’aide ait augmenté, les besoins en financement de l’éducation restent importants. Les experts l’estiment à 16 milliards de dollars par an, dont 12 milliards de dollars correspondent aux ressources gouvernementales.
Le rapport sur les financements innovants pour l’éducation a été exposé lors d’un événement en marge du sommet sur les OMD à l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce rapport met en évidence la place de l’éducation comme étant un enjeu essentiel pour le développement.
L’accomplissement des cibles en rapport à l’éducation admettrait l’accélération de la terminaison des OMD (2+3 = 8 ; Innovating for Financing Education). Par ailleurs, il souligne les rapports entre éducation et renforcement économique, ainsi que le fait que l’éducation soit un droit universel, d’après l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 et par l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Ainsi, les choix de financements novateurs pour l’éducation ont été organisés sur deux volets:
En cohérence avec la définition et la typologie élaborée par le Groupe pilote, les options de financements innovants pour l’éducation ont été structurées autour de deux axes :
- les mécanismes innovants à large spectre qui augmentent les investissements dans l’éducation ;
- les mécanismes innovants à forte capacité de sensibilisation.
Le dernier rapport publié pendant le courant de cette année met en exergue le besoin urgent de mobilisation de nouvelles ressources pour surmonter les inégalités dans l’éducation et présente l’analyse approfondie de certains mécanismes sélectionnés au sein du premier rapport.
Il est important de noter que son but est de sensibiliser les nations unies sur le besoin de mobiliser des fonds innovants pour l’éducation par la création et la diminution des disparités dans l’éducation.
Toutefois, si certains ont accès à l’école primaire, une grande majorité laisse tomber leurs études avant la fin du cursus et finissant par quitter l’école sans connaissances générales de base. A cet effet, la qualité de l’enseignement est devenue un problème essentiel en matière d’éducation.
Par contre, malgré de grands progrès réalisés en matière d’accès à l’éducation, aujourd’hui 67 millions d’enfants sont encore déscolarisés dans les pays en voie de développement. L’enjeu est aussi de réduire les inégalités d’accès à l’éducation en ciblant les enfants les plus désavantagés que sont les filles, les enfants de pays en conflit, et les enfants habitant en zone rurale.
Devant ces constatations, investir dans l’éducation engage la prise en considération totale de l’équité et l’innovation de ce secteur. L’ensemble des acteurs impliqués dans le financement de l’éducation doivent œuvrer ensemble, gouvernements, donateurs, ONG et le privé.
Ainsi, quatre mécanismes sont proposés dans cette optique de mise en œuvre :
- Le fond capital-risque pour l’éducation (Education Venture Fund) concerne la l’engagement de ressources nouvelles par des mécanismes à large étendue pour investir dans des résolutions encourageant l’innovation dans l’éducation.
- La transformation des dettes en obligations en faveur du développement est une forme d’exemption dans laquelle le créditeur détermine la réattribution de dette du débiteur à l’exhortation d’une somme limitée de monnaie locale pour des programmes de développement spécifiques.
- L’émission d’engagements pour la diaspora contribue à l’émission des titres de crédit par les pays pour cueillir des financements.
- Le fond d’épargne pour le déploiement des voyageurs est un outil économique qui incite à l’investissement social et leur collaboration. Il admet aussi la limitation de risque associé à la fluctuation des monnaies locales.
Les partenariats public-privé, dans le domaine national, impliquent la coopération entre gouvernements, donateurs et entreprises pour le développement d’EMIS (Education management information systems) dans les écoles et les Ministères.
Une levée privée de fonds par un tiers assemblant des opérateurs sur la base d’un marketing pour l’éducation représente également un financement novateur prometteur.
Les petites donations représentent une quête de très petits montants de conventions financières à grande échelle, la saisie caritative sur salaire en est un exemple.
Pour matérialiser les propositions énoncées ci-dessus, la Task Force recommande de:
- Entretenir le niveau d’aide publique au développement pour l’éducation dans les pays sous-développés ;
- Augmenter la part de l’éducation dans les budgets nationaux à 20%;
- Poursuivre la lutte contre les inégalités, en se concentrant sur les enfants désocialisés et déscolarisés, dans les politiques publiques nationales et les programmes de bailleurs de fonds afin d’atteindre les OMD et les engagements d’Education pour Tous ;
- Opter pour les mécanismes présentés et encourager leur application à travers des soutiens politiques et financiers ;
- Continuer la défense en faveur de la garantie des taxes sur les transactions financières pour l’éducation ;
- S’assurer que l’utilisation des financements innovants pour l’éducation cible les plus marginalisés.
Pour finir, la déclaration finale du sommet des Nations unies sur les OMD a réaffirmé que les financements innovants étaient une des solutions pour atteindre les objectifs d’ici à 2015 et elle a pris note des travaux du groupe de travail sur les financements innovants pour l’éducation, duquel la France est le secrétaire permanent. Cette déclaration a été signée par192 États.
DEUXIEME PARTIE. AIDE FRANÇAISE AU DEVELOPPEMENT DE LA SCOLARISATION PRIMAIRE UNIVERSELLE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT : CAS DU CAMEROUN
En tant qu’ancienne colonie de la France, le Cameroun a plusieurs partenariats avec ce pays. Notamment, il s’agit de collaborations culturelles, appui au développement et ententes stratégiques sur la défense. Pour matérialiser cette coopération, un Document cadre de partenariat (DCP) a été établit le 11 août 2006 entre les deux pays dans le but de définir les domaines d’intervention privilégiés et les procédés de la coopération franco-camerounaise au cours des cinq prochaines années[13].
Parmi les formes de cette coopération, la France représente, par exemple, la première destination des camerounais qui viennent en occident dans le cadre des affaires ou de la poursuite d’études supérieures. Toutefois, cette migration se trouve être sous le contrôle de la limitation des flux qui se manifeste principalement par le raffermissement des conditions d’obtention de visa.
Ainsi, le Cameroun serait le pays d’Afrique où les français réussissent le plus[14].
Pour illustrer concrètement l’intervention française dans la scolarisation universelle dans les pays en voie de développement, en l’occurrence le Cameroun, nous allons voir successivement l’action de la France en tant que pays membre de l’Union Européenne (A), avant de voir son action en tant que pays membres des Nations Unies (B) pour finalement voir que la France a agi pour l’éducation au Cameroun en tant que pays membre de la Banque mondiale (C).
Depuis plusieurs années, la France a toujours été le visage de l’Union Européenne au niveau international.
Aujourd’hui, avec le deuxième OMD « promotion de l’éducation pour tous » axé principalement dans les pays sous-développé, nous avons choisi dans notre travail de voir prioritairement son atteinte au Cameroun.
L’intervention de l’Union Européenne a ainsi porté le nom « d’action de la France » dans la scolarisation pour tous, que nous allons d’abord voir dans une vision multilatérale (a) avant de disserter cette intervention dans l’Etat de Cameroun d’une vision bilatérale en ce dernier et la France (b).
Du point de vue historique, l’Union Européenne a participé, avec les dirigeants mondiaux, au Sommet du millénaire des Nations unies en 2000 afin de «libérer nos semblables – hommes, femmes et enfants – des conditions abjectes et déshumanisantes de l’extrême pauvreté»[15].
Les dirigeants des pays membres ont impliqué leur nation dans un nouveau partenariat mondial focalisé sur huit OMD, dans le but de limiter la pauvreté par une série d’objectifs convenus selon les délais.
L’UE, procurant plus de la moitié de l’aide internationale pour le progrès, constitue le plus grand donateur au monde. La Commission représente, à elle seule, 13 % des déversements totaux d’aide grâce à des programmes d’attribution des OMD et d’assistance aux espaces essentiels au développement.
Par rapport à ces actions de l’Union Européenne, le but est de limiter de moitié le rapport de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable, objectif déjà atteint. Les évaluations préalables de la Banque mondiale, en 2010, montrent que le taux de pauvreté a été réduit de moitié, par rapport à 1990. Les décès attribuables au paludisme et au VIH diminuent et la disponibilité de traitements a largement augmenté.
Cependant, plusieurs sont encore les actions à entreprendre dans le monde. Les progrès sont inégaux entre les pays et les régions, et certains objectifs sont toujours loin d’être atteints. L’engagement de la Commission, visant à faire en sorte que les OMD soient atteints d’ici 2015, demeure ferme et se manifeste à travers des financements ciblés en faveur de ces objectifs.
En 2013, les Nations unies se pencheront plus avant sur les progrès en faveur des OMD et entreprendront la mise en place d’un cadre de développement après 2015. En 2012, l’UE s’emploie à consolider sa participation à ce développement international. Pour ce faire, une enquête publique aura lieu en été 2012.
La Commission a opté pour des mesures générales pour hâter les progrès et à recentrer sa stratégie, le cas échéant. Notamment, on peut citer:
- L’initiative OMD: mise en place en 2010, à New-York pendant Sommet pour les OMD. Elle se concentre sur les buts les moins atteints. Un appui additionnel est pourvu pour 36 pays concernant la lutte contre la famine, la mortalité infantile, la santé maternelle et de l’accès à l’eau.
- Le contrat OMD: mécanisme de financement novateur, qui consolide le soutien financier en plus des indicateurs de résultats correspondants à l’éducation, à la santé.
- Le plan d’action OMD: qui renforce l’impact de la contribution de la Commission.
- L’Agenda pour le changement (2011), nouvelle politique phare, pour réformer l’aide et soutenir son influence sur la pauvreté et précipiter les progrès vers les OMD.
La coopération entre le Cameroun et l’Union Européenne, depuis 1958, s’est toujours accordée avec les prérogatives de développement du pays[16].
Bien plus que la coopération traditionnelle technique et financière régie par les conventions entre les pays de l’ACP et la communauté européenne, Yaoundé I fut émargée dans la capitale en 1963, les échanges commerciaux n’ont cessé de se multiplier.
En effet, plus de 60% du commerce externe est réalisé avec du Cameroun s’effectue avec les pays de l’UE. Ceci marque l’importance des rapports entretenus entre les deux pays.
Aujourd’hui encore, les aspects de la coopération entre eux deux augmentent pour correspondre au besoin du développement économique actuel et aux nouvelles primautés qui s’imposent.
En effet, aujourd’hui une des priorités du Cameroun est la promotion de la scolarisation primaire qui est également une des priorités de l’Union Européenne étant donné qu’elle est le deuxième objectif du millénaire pour le développement, un des objectifs à atteindre d’ici 2015, défi déterminé par les Nations Unies en partenariat avec l’Union Européenne.
Pour illustrer ces affirmations, nous allons voir un témoignage concret des enfants du Cameroun lors d’un séminaire organisé en ville.
« Des élèves ont exprimé leurs doléances à l’occasion de 8e édition de la semaine mondiale de l’éducation pour tous, lancée lundi dernier à Ntui. A tour de rôle, ils ont égrené le chapelet de récriminations en matière d’éducation, propre à leur environnement. Les inscriptions scolaires qui ne commencent qu’en novembre, les parents qui préfèrent enrôler leurs enfants pour les campagnes cacaoyères au lieu de les laisser dans les salles de classes, le piteux état des écoles, le manque d’infrastructures, mais aussi le traitement réservé aux enseignants. Et chacun y est allé de la manière qui lui convenait le mieux. Scénettes, plaidoyer, tout y est passé. Eux, ce sont les élèves, tous niveaux confondus, du département du Mbam-et-Kim, considéré comme zone d’éducation prioritaire. Et quelle meilleure occasion pour ça que le lancement, lundi dernier, de la semaine mondiale de l’Education pour tous (EPT), une action menée depuis huit ans pour garder en éveil la conscience de l’humanité face au problème d’éducation.
Youssouf Adidja Alim, ministre de l’Education de base, qui a fait le déplacement pour cette circonstance solennelle, en compagnie de Zacharie Perevet, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a d’ailleurs promis à ces enfants de prendre en compte les demandes dépendant de son département ministériel, et de transmettre le reste à qui de droit. Mais ces enfants ne devraient pas s’attendre à des solutions dans l’immédiat, dans la mesure où la crise financière internationale se fait ressentir dans de nombreux pays, dont le Cameroun, par la restriction des budgets nationaux alloués à l’éducation. D’ailleurs, le thème retenu cette année, « Un but : éducation pour tous, des financements maintenant », prête à réflexion
Depuis Jomtien (Thaïlande) en 1990 et Dakar (Sénégal) en 2000, la communauté mondiale s’est en effet engagée à offrir à toute personne, enfants, adolescents, adultes, à l’horizon 2015, une formation conçue pour répondre à ses besoins éducatifs fondamentaux. Les objectifs étant entre autres de développer et améliorer la protection et l’éducation de la petite enfance, faire en sorte que d’ici 2015, l’enseignement primaire soit obligatoire pour tous les enfants, en particulier ceux des minorités ethniques et les filles. Mais également, améliorer de 50% les niveaux d’alphabétisation des adultes. Dans cette optique, les résultats au Cameroun sont déjà visibles, notamment pour ce qui est de la préscolarisation, où on est à 20%, pas loin des 21% fixés pour 2015. L’occasion de lundi dernier a également permis au Minedub de primer les meilleurs élèves de Ntui. C’est ainsi que des fournitures scolaires ont été remises à 150 enfants. De même que du matériel didactique aux inspections d’arrondissement du département. Les activités de la semaine s’achèvent samedi prochain par une marche de soutien au financement de l’EPT. Mais avant, une journée de sensibilisation est prévue demain dans une école primaire de Yaoundé »
© Cameroon Tribune : Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM
Tel que nous l’avons vu un peu plus haut, le Cameroun est une ex-colonie de la France qui est aujourd’hui un des pays anciennes colonies la plus proche d’elle et auquel elle s’investit le plus.
Récemment, après les secteurs de financements convenus entre l’Union Européenne et le Cameroun qui ont été le transport et le soutien institutionnel, ils ont convenus d’un nouveau secteur de financement prioritaires qui est la promotion de l’éducation primaire.
L’Union Européenne sert en effet au Cameroun, comme à l’accoutumée d’appui c’est-à-dire d’aide non seulement financièrement parlant au sens propre du terme mais également et surtout lui est d’une précieuse aide en matière de gestion des finances publiques résultant de cette aide financière.
Dans la pratique, la France portant la casquette de l’Union Européenne, est un guide pour le Cameroun en dans les chemins à suivre pour l’atteinte de l’objectif : scolarisation primaire pour tous d’ici 2015.
Pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement Camerounais se doit de
- Combattre contre la discrimination scolaire ;
- Diminuer les différences géographiques ;
- Supprimer les adversités à l’éducation des filles ;
- travailler pour la spécialisation de l’éducation[17].
Aucun élève ne doit être délaissé par l’école. La lutte contre les différences sociales implique le dépistage des divers handicaps. Des assistances spécialisées doivent collaborer avec les services d’orientation au niveau de l’école.
Des dissemblances existent encore, qu’elles soient locales, départementales ou régionales. Ceci s’illustrent à travers les rendements scolaires, dans les ressources et dans la distribution de l’offre d’éducation. La lutte contre les inégalités géographiques engage l’égalisation de l’offre de formation sur tout le territoire, qui doit être analysable à travers les politiques d’affectation, les structures et les équipements scolaires, l’accès aux ressources éducatives.
L’effet conjugué des divers facteurs (historiques, religieux, économiques, etc.) encombrent profusément le déploiement de l’éducation des filles. Ainsi, vers les années 1996-1997, dans certaines régions du Cameroun, les taux bruts de scolarisation féminins étaient de
- 22,2% pour l’Extrême-Nord,
- 36 % pour le Nord,
- Avec une moyenne nationale de 71,1%.
Dans les obstacles au développement de l’éducation des filles, on distingue:
- Les habitudes socioculturelles présentant des clichés sur la femme et sa condition ;
- L’alliance et les grossesses précoces ;
- L’inexistence de conception par les parents en faveur de l’école;
- L’exploitation intensive des filles dans les activités ménagères ;
- L’impécuniosité des familles concernant l’envoi de l’enfant, plus favorable pour les garçons ;
- L’esprit de dépendance de la femme.
Pour pallier à ces obstacles, une mobilisation étendue de la population doit être effectuée par l’Etat. La portée, de l’éducation des filles, a été garantie à nouveau et illustrée par des actions matérielles en collaboration avec divers partenaires ; les femmes représentant 52 % de la population camerounaise étant chargées du foyer et assurant la plus grande partie des activités domestiques. D’où la nécessité de leur éducation.
Le système éducatif camerounais reste assujetti à des tendances de la colonisation pour les besoins du gouvernement. Actuellement, ce système est constitué, pour la plupart, de consommateurs, et demandeurs d’emploi. Le contexte socio-économique implique la spécialisation des préceptes qui consiste à offrir un préambule à l’insertion socio-économique des outils scolaires par des programmes spécialisés.
Ainsi, l’Etat doit contrôler exclusivement:
- L’intégration de contenus et moyens qui contribuent au développement de capacités qui peuvent soutenir l’insertion socio-professionnelle des élèves en prenant en compte le statut socio-économique de chaque région, dans les programmes d’études des établissements d’enseignement général;
- Le renforcement de la formation par alternance associée à des filières selon les besoins de l’économie nationale, dans les établissements d’enseignement technique et professionnel;
- La création de processus de formation professionnelle pour ceux destinés au système formel.
La mise en application de ces instructions s’inscrit dans les points suivants :
- La prestation de fournitures scolaires de base dans les écoles primaires des régions sous-scolarisées par l’UE ;
- Le don d’outils pédagogiques aux inspecteurs pédagogiques d’arrondissement et aux éducateurs ;
- Le rééchelonnement des matières d’inspection pour la responsabilisation des différents responsables pédagogiques ;
- L’apport en moyens de transport aux inspecteurs de l’enseignement primaire et maternel pour garantir un encadrement de contiguïté ;
- La mise au point des nouveaux programmes de l’Ecole Primaire et de nouveaux manuels scolaires dans les écoles maternelles et à chaque niveau de l’enseignement primaire;
- Encadrement et professionnalisation d’un grand nombre d’enseignants en « pédagogie prenant en compte les questions de genre » ;
- Professionnalisation des instructeurs d’éducation non absolue sur les procédés d’Animation Communautaires ;
- Information des enseignants du secteur public et des parents concernant l’importance de l’éducation de la jeune fille.
Enfin, une des expressions de l’atteinte des directives est la mise en évidence de la promotion de l’équité, qui consiste à :
- Promouvoir l’éducation des filles dans les provinces septentrionales, à l’Est et dans les quartiers pauvres de Yaoundé et de Douala, comme il est souligné dans la Convention liant le gouvernement camerounais et l’UNICEF ;
- Développer une politique en faveur des groupes défavorisés associée à l’aide des départements ministériels en charge des jeunes, des femmes et des handicapés ;
- Organiser de conférences télévisées concernant le sujet « Education de base et développement de la femme » ;
- Organiser un séminaire de mobilisation de parents concernant l’importance de l’éducation de base dans les provinces mobilisation des autorités administratives et des chefs traditionnels en faveur de l’éducation de la jeune fille ;
- Organiser un séminaire de mobilisation des autorités musulmanes en faveur de la scolarisation des enfants, en général, particulièrement des filles.
Avant d’entrer dans les détails de l’intervention de l’ONU, il est important de souligner que l’Union Européenne fait partie intégrante des Nations Unies et agit dans ce sens au nom des deux organisations.
L’Union européenne est largement impliquée dans les Nations Unies :
- Sur le plan financier : l’UE participe à 40% sur le budget de l’ONU, 44% aux ressources du PNUD et pour 80% au Fonds de consolidation de la paix.
- L’UE est pareillement et solidement engagée avec les Nations Unies dans l’administration des crises. La France, membre permanent de ce Conseil et membre fondateur de l’UE, a toujours encouragé cette association entre UE et Nations Unies.
Ainsi, bon nombre des attributions de l’UE sont étendues en organisation avec les missions de l’ONU :
- En Afghanistan : l’opération EUPOL de changement de la police œuvre avec la Mission d’assistance des Nations Unies pour la consolidation du pays.
- En RDC : les missions EUSEC RDC et EUPOL RDC de réforme des secteurs de sécurité et de la police s’effectuent en plus du travail de la MONUC.
- En Guinée Bissao : la devoir d’appui à la réforme du secteur de la sécurité œuvre en collaboration avec le Bureau intégré des Nations Unies pour la paix.
- En Haïti : l’UE, après le tremblement de terre de janvier 2010, s’est enrôlée à plus d’un milliard et demi d’euros et collabore étroitement avec la MINUSTAH.
- L’UE, avec l’opération Atalante, s’est également engagée contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Les navires du Programme alimentaire mondial et ceux permettant l’apport du paquet de soutien logistique des Nations Unies à l’AMISOM profitent de la protection de l’UE.
- En Somalie : l’UE participe dans la formation militaire du Gouvernement fédéral de transition somalien, avec l’AMISOM.
- Aide Française en tant que membre de l’ONU
La pauvreté forme le plus important des obstacles à l’éducation, outre les barrières socio- culturelles. Pour bon nombre des pays, l’éducation des filles et des enfants handicapés sont sans réelles valeurs, ce qui soutient un phénomène de désocialisation[18].
En primaire, les inscriptions ont diminué, avec un accroissement à tout juste 2% de 2004 à 2009, obscurcissant l’espoir de l’atteinte de l’objectif d’une éducation primaire pour tous d’ici à 2015.
Pour prétendre à une éducation primaire universelle, tous les enfants du monde doivent terminer le cycle primaire. Toutefois, les statistiques actuelles montrent que l’on est bien loin de l’objectif.
Etre une fille, pauvre ou vivre dans un pays en guerre représente les facteurs les plus courants à l’origine de la non scolarisation des enfants.
L’inexistence de rétribution pour l’éducation forme l’une des adversités majeures empêchant la résolution du problème : tout juste 2% de l’aide humanitaire est attribuée à l’éducation dans le monde.
Telles sont les raisons qui ont conduit les Nations Unies à créer le mécanisme de financement innovants (b) qui trouve sa source dans la création de nouvelles taxes internationales (a), projet dans lequel la France s’est intégralement investi (c).
Afin de faciliter l’atteinte du deuxième OMD, le Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement a étudié de fond en comble la faisabilité d’une taxe sur les transactions financières internationales. Cette taxe, d’un montant infime (0,005 %), permettrait pourtant de lever jusqu’à 30 milliards de dollars par an.
Ces fonds pourraient, en effet, servir à financer la lutte contre le changement climatique et l’atteinte des OMD, en particulier ceux relatifs à la santé et à l’éducation.
Une déclaration en faveur de la création de cette taxe a été signée par la France et six autres pays (Belgique, Bénin, Brésil, Espagne, Japon, Norvège). L’Allemagne et l’Autriche ont annoncé leur adhésion prochaine.
Nous allons voir ci-dessous, successivement les différentes sortes de taxes qui ont été retenues comme sources du financement innovant.
• Taxe sur les billets d’avion
La taxe sur les billets d’avion a été instaurée à la suite du rapport LANDAU en 2004 et d’une entente entre la France et l’Allemagne. Elle contribue à un meilleur accès aux soins de santé dans les pays en développement à travers UNITAID (Facilité internationale d’achats de médicaments) qui se charge de concentrer les achats de médicaments pour les avoir à prix avantageux, en faveur des pays en voie de développement surtout. 11 pays sont impliqués dans l’application de cette taxe.
• Taxe mondiale sur les changes de monnaie
Selon le même rapport, avec celui de Stamp out Poverty et celui du Globalizing Solidarity, l’idée d’impôt mondial sur les échanges reste au stade de plan. Si certains pays comme la France ont déjà ajusté leur système législatif pour mettre en place une taxation des traités, son application est commandée pour le moment à son application selon l’UE. D’autres invoquent de nouveau cette idée lors des débats à Doha en 2008.
• Taxe sur les transactions financières
Nicolas Sarkozy, le 20 septembre 2010, pendant sa déclaration à l’Assemblée générale, avait redéfini le but d’une telle taxe dans le but d’agir « contre la pauvreté, pour l’éducation et pour la résolution des grands problèmes sanitaires de l’Afrique ». Actuellement, plusieurs pays semblent propices à cette idée. D’autres ont appuyé cette déclaration en faveur du développement.
La mise en œuvre de cette taxe vise d’abord à engendrer des recettes importantes pour le développement avant de combattre la spéculation. Partant d’un taux très faible, elle concerne également certains produits incriminés dans la spéculation : les Credit Default Swaps (CDS), qui devraient garantir les investisseurs contre tout risque de faillite d’un Etat, ou le « trading à haute fréquence » se basant sur des échanges informatiques.
La mise en œuvre partielle de cette taxe se fait sur la majorité des places financières sauf pour certaines transactions. A l’échelle globale, elle pourrait hypothétiquement ramener 900 milliards de dollars par an pour un taux de 0.1%. Ceci admettrait la levée de sommes immenses pour le développement, tout en distribuant le coût de la contribution sur l’ensemble de l’activité économique et financière mondiale.
Le 28 Septembre 2011, la Commission Européenne a communiqué son offre de taxe sur les conventions financières, qui propose de fixer une base de 0,1% pour les conventions sur les titres et de 0,01% sur les produits, à partir de 2014.
En Novembre 2011, à Cannes, en novembre 2011, les membres du G20 ont confirmé la nécessité de poursuivre les idées relatives à la mise en œuvre « d’une taxe sur les transactions financières pour soutenir le développement. »
La réflexion sur l’introduction d’une taxe sur les transactions financières internationales est défendue par la France, le Président de la République annonçant en janvier 2012 vouloir imposer une taxe de 0,1% sur les transactions financières dès aout 2012.
La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement recommande la création d’une telle taxe, afin de contribuer au « financement de biens publics pour le développement », dans son rapport au Secrétariat général le 7 février 2012.
Lors de la 10ème séance plénière du Groupe Pilote à Madrid le 27 février 2012, le « Groupe de travail sur les transactions financières internationales » a confirmé la possibilité de mise en œuvre de cette taxe en se basant sur les terminaisons du apport d’expertise « Comment mettre en place aujourd’hui une taxe multilatérale et multi juridictionnelle sur les transactions financières. »
• Contribution de solidarité sur le tabac
Concernant la contribution de solidarité sur le tabac (CST), elle découle de l’initiative de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dont le but est d’« étendre la contribution de solidarité obligatoire sur les billets d’avion et explorer la faisabilité d’autres prélèvements de solidarité sur le tabac et les transactions monétaires »[19], selon son rapport.
Mécanismes de garantie et de préfinancement, reposant sur les marchés financiers avec une garantie publique
• Garanties d’Achat Futur (AMC)
Les Garanties d’achat futur représentent un résultat novateur aux faiblesses du marché des médicaments pour les pays en développement. Les entreprises pharmaceutiques, manque de demande solvable et sure, ont jusqu’ici centré leurs études sur les affections des pays riches. C’est pour pallier à ce problème du marché du médicament qu’un projet pilote est mis en place. Il s’agit donc de mettre en place une coopération avec les entreprises pharmaceutiques afin que la recherche sur les maladies aboutisse. Contrairement aux mécanismes, tels que le financement de la vaccination ou IFFIm ou la centrale d’achats UNITAID, utilisant leurs fonds pour l’achat de médicaments existants, les assurances d’un futur achat sont la contribution nécessaire pour payer la recherche de médicaments en développement.
• Facilité internationale de financement de la vaccination
Mis en place en 2006 à l’initiative de la France et de la Grande-Bretagne, la facilité internationale pour l’IFFIm est un mécanisme de pré-acquittement important certifié grâce à des subventions. Ces fonds sont obtenus avec la diffusion d’engagements certifiés par des dettes contraignantes, de la part des donateurs, achetées sur les marchés financiers et émises régulièrement via un schéma établi lors de la signature des engagements.
Les fonds sont donc tout à fait plausibles, fixes et directement disponibles pour des projets de la santé. Les acteurs de cette initiative se sont impliqués à verser environ 4 milliards de dollars étalés sur 20 ans pour payer de vastes programmes de vaccination.
C’est l’alliance GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunisation) qui gère les fonds et les destine à des projets de vaccination, après vérification de la fiabilité.
Les mécanismes de marché
• Mécanisme d’enchères carbone
La première application du système de réallocation à des projets d’adaptation au changement climatique d’une partie des revenus du système européen d’enchères des quotas d’émissions de carbone revient à l’Allemagne. Pour le cas de la France, ceci se fera après 2012 en termes de financement d’actions dans les pays les plus pauvres[20].
• Partenariat Debt2Health
« Debt2Health » est un mécanisme qui offre un partenariat par lequel le pays créancier abandonne une partie de ses créances contre une cession, par le pays bénéficiaire, d’un montant au Fonds mondial, notamment pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour des actions dans ce pays. Dans sa période pilote, de 2007 à 2009, 81.8 M€ de ont été rendus disponibles en plus par ce mécanisme, dont les pays créditeurs sont l’Allemagne et l’Australie, pour l’Indonésie, Pakistan et Côte d’Ivoire.
Contributions volontaires du secteur privé canalisées par les autorités publiques
• Le GAVI MatchingFund
Un mécanisme reposant sur un partenariat public-privé. Les donateurs équivalent (« match ») les participations par des fondations, ou organisations. Ces fonds sont rendus à GAVI, déboursant des projets de vaccination dans les pays en développement.
La notion de « financements innovants » a été mentionnée en premier, en 2002, dans le débat international par le Consensus de Monterrey, dans la genèse des ressources supplémentaires à l’Aide Publique au développement et garantir un plus grand équilibre.
Le SGNU, en 2004, avec Brésil, Chili, France et Espagne(groupe quadripartite), met en place un plan d’action contre la faim et la pauvreté qui se terminera par l’admission de la Déclaration de New York du 20 septembre 2004, qui reconnait le besoin « d’accorder davantage d’attention aux mécanismes de financement innovants afin de lever les fonds rapidement nécessaires pour contribuer à la réalisation des ODM».
Au niveau du département des affaires économiques et sociales (DESA) des Nations Unies, le Bureau du Financement du Développement (BFD), s’occupe du suivi de la Conférence de Monterrey et des travaux en rapport avec la promotion de mécanismes novateurs en termes de financement. En coopération avec des professionnels des secteurs public et privé, universitaire et civile, le BFD informe et rend les Etats membres mieux à même dan s le respect de leurs engagements dans le cadre du Consensus de Monterrey.
Dès lors, le sujet est évoqué dans l’ensemble des résolutions concernant le financement du développement, admises par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le 19 février 2008, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies a désigné Philippe Douste-Blazy, comme étant Secrétaire général Adjoint de l’ONU et Conseiller Spécial sur les Financements Innovants, dont la mission est de soutenir de nouvelles sources de financement pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire.
La déclaration, en décembre 2008, lors de la conférence de suivi de Doha met en exergue les financements innovants (paragraphe 51), en reconnaissant « les progrès considérables accomplis depuis la Conférence de Monterrey s’agissant de sources innovantes de financement volontaires du développement et des programmes novateurs auxquels elles ont donné lieu », et en incitant « la mise en œuvre et la transposition à une plus grande échelle d’initiatives de financements innovants ».
L’Assemblée générale, le 20 décembre 2010, a opté pour la première résolution particulièrement consacrée aux « mécanismes innovants de financement du développement » dans laquelle elle interpelle sur « les sources innovantes de financement peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, y compris les objectifs du Millénaire pour le développement ».
Le Secrétaire général, en janvier 2012, souligne à nouveau l’influence de la mise en place de mécanismes innovants, qu’il a dressé comme prérogative de la présentation de son programme pour son deuxième mandat.
Au début, les nouveaux financements pour le développement avaient pour but de répondre à un ensemble d’études qui avaient interpellé la communauté Internationale sur le besoin d’aide supplémentaire, et offre plusieurs éventualités (mécanismes de garantie, mécanismes de marché, contributions du secteur privé, etc.) dans le but de satisfaire les besoins de financement pour le 21ème siècle, de manière efficace.
Les financements innovants présentent les particularités suivantes :
- Anticipation et équilibre des financements face à des besoins au long terme
- Supplémentarité des financements par rapport à l’APD classique
- Référence basée sur une administration réfléchie de ressources nouvelles déterminées en commun entre pays du nord et du sud, entre aide bilatérale et multilatérale
- Mécanismes d’association universelle, sa basant sur l’utilisation des rétributions de l’internationalisation (participation de secteurs économiques profitant de la mondialisation).
Aussi, ils se basent sur les mécanismes suivants :
- Les taxes sur les activités universalisées
- Les participations « citoyennes » (individus ou entreprises)
- Les mécanismes de caution
- Les mécanismes d’administration de la dette
- Les mécanismes de marché
La France s’est impliquée dans l’idée sur les financements innovants par le groupe quadripartite, sous l’initiative du Secrétaire Général des Nations Unies, notamment. Le rapport LANDAU, par le Président Chirac, en 2004, constitue l’un des premiers rapports d’expertise sur le sujet.
La France a établi dès 2005 la taxe sur les billets d’avion (versement de près d’1 Md de dollars à UNITAID) et a concouru dès sa création à la Facilité internationale de financement pour la vaccination (IFFIm), avec une participation d’1,7 Md de dollars.
La France garantit le Secrétariat continu du « Groupe Pilote sur les financements innovants pour le développement », enceinte essentielle concernant la discussion et l’échange d’informations sur les financements innovants. Le Groupe a été mis en place en 2006 suite à une conférence ministérielle organisée à Paris sur les mécanismes innovants de financement. Actuellement, il réunit 63 pays, de niveaux de développement divers, avec les principales organisations internationales, des ONG et des fondations.
Identifier de nouvelles pistes de financement et analyser leur faisabilité
La principale fonction du Groupe Pilote est de participer à la montée et à la propagation de projets en termes de financements innovants du développement, encourager le principe des contributions de solidarité et considérer les moyens d’utilisation des profits pour des actions coordonnées et durables dans divers domaines du développement.
Pour étudier les éventualités de reformulation des propositions de mécanismes pour accroître le financement au développement, le Groupe Pilote a mis en place 5 taskforces d’experts:
- sécurité alimentaire (2011),
- lutte contre les débordements illégaux et la fuite fiscale (2009),
- santé (2010),
- éducation (2010),
- transactions financières (2009).
L’une des principales fonctions des taskforces est de déployer une estimation sur ces sujets par des rapports étudiant la faisabilité des mécanismes qui existent et qui offrent de nouvelles perspectives. Lors de la dernière session plénière du Groupe, trois nouveaux rapports ont été exposés dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la philanthropie privée.
Par quels moyens, l’éducation améliore-t-elle la santé des mères et de leurs enfants ?
Une femme qui jouit d’un bon niveau d’éducation va naturellement se faire suivre pendant sa grossesse, vacciner ses enfants et s’intéresser à leurs besoins nutritionnels, et opter pour de meilleures pratiques d’hygiène.
A cet effet, les nourrissons et les enfants auront des taux de survie supérieurs et seront habituellement en meilleure santé et mieux alimentés.
Telle est la situation qui a poussé la banque mondiale à s’investir encore plus dans l’éducation des jeunes enfants dans les pays défavorisés en l’occurrence celle des jeunes filles et donc par conséquent à s’investir dans la lutte contre l’iniquité des sexes.
Nous allons ainsi voir dans un premier temps, l’engagement de la banque mondiale du point de vue multilatéral (a) avant de voir son engagement envers le Cameroun dans l’éducation de base (b).
Depuis 50 ans déjà, la banque mondiale s’est investie dans l’éducation pour prévoir le développement mondial.
En effet, du point de vue de la banque mondiale, parmi tous les objectifs du millénaire pour le développement c’est l’éducation des enfants, en particulier des filles, qui a le plus d’impact sur la lutte contre la pauvreté.
Des études démontrent, à ce sujet qu’une année supplémentaire d’enseignement secondaire pour les filles peut accroître de 10 à 20 % leurs futurs salaires. La Banque mondiale a ainsi mis l’éducation au premier plan de sa mission de lutte contre la pauvreté depuis 1962, et elle constitue dans ce secteur la première source de financement extérieur pour le monde en développement.
Toujours selon la banque mondiale, une jeune fille ayant achevé sa dernière année d’études primaires aura plus de chances :
- de se marier plus tardivement,
- d’avoir moins d’enfants,
- de ne pas contracter le VIH/SIDA,
- de trouver un emploi plus tard,
- de recourir à des soins médicaux,
- de participer aux élections dans sa communauté,
- d’accéder au crédit.
Le soutien à l’éducation primaire a été une priorité pour l’Association internationale de développement (IDA), institution de la Banque mondiale en charge de répliquer aux besoins des pays sous développés. L’IDA fait partie intégrante de l’éducation dans les stratégies économiques nationales, et participe à la mise en place des systèmes scolaires qui octroient aux enfants les recettes pour devenir des citoyens prolifiques.
Ainsi, la banque mondiale a adopté une stratégie qui lui est propre pour atteindre l’objectif de l’éducation pour tous :
- Mesurer : les effets en matière d’éducation, surtout chez les populations pauvres et défavorisées.
- Offrir : des formes d’encouragement innovant, comme des allocations conditionnées à la scolarisation concrète des enfants.
- S’assurer : que l’éducation admette l’acquisition des capacités et qu’elle soit adéquate et de qualité.
- Établir : des règles pour les éducateurs et les écoles
- Former : les éducateurs, surtout ceux en charge des communautés défavorisées.
Jusqu’à aujourd’hui, plusieurs sont les résultats palpables sur l’action de la banque mondiale sur la promotion de l’éducation surtout dans les pays pauvres.
Les pays, avec l’aide de l’IDA, ont formé plus de 3 millions d’éducateurs en plus dans le courant de la dernière décennie, bâti ou modernisé avec plus de 2 millions de salles de classe pour 105 millions d’enfants, et acquis ou partagé approximativement 300 millions de manuels scolaires.
- Afghanistan : 2001 à 2008, avec un nombre de filles scolarisées passé de 15 000 à 2,2 millions.
- Viet Nam : le budget vietnamien a augmenté concernant l’éducation de 7 % en 1986 à 20 % environ en 2008.
- Inde : depuis 2001, scolarisation de 20 millions d’enfants non scolarisés.
- Éthiopie : le taux de scolarisation net dans le primaire a augmenté de 15 %, pendant les cinq dernières années.
- Yémen : les filles qui achèvent l’école primaire sont passées de 38 % en 2001 à 51 % en 2009.
Outre ces résultats, d’autres chiffres prouvent les efforts de la banque mondiale en termes de promotion de scolarisation primaire :
- Réalisation par 2/3 des pays en développement de l’objectif de parité entre garçons et filles dans les écoles primaires dès 2005.
- 37 millions : baisse du nombre d’enfants non scolarisés dans le monde pendant les 10 dernières années.
- 18 % : augmentation des inscriptions dans le primaire, en Afrique subsaharienne, pendant les 10 dernières années.
- Seuls 3 des 22 États fragiles ont accompli l’ODM n° 2 en 2009.
Après avoir vu l’investissement de la banque mondiale au niveau international et avant d’entrer dans les détails de sa participation dans l’éducation de base au Cameroun, nous allons voir pour mieux comprendre un court témoignage de ce que vivent les jeunes filles camerounaises vis-à-vis de leur droit à l’éducation.
« Différentes allocutions et plaidoyers ont été prononcés pour la promotion de la gente féminine dans l’Adamaoua lors de la journée du 29 juin à l’occasion du lancement officiel des activités de la semaine mondiale de l’éducation pour tous. Ils ont permis de comprendre que les femmes et les filles de l’Adamaoua ont de nombreux défis à relever. Parmi ceux-ci, il y a au premier plan l’analphabétisme, le poids des us et coutumes, les mariages précoces… Ce n’est qu’en venant à bout de ces fléaux qu’elles pourront briser le signe de l’inégalité des genres qui constitue un frein à leur épanouissement. La semaine mondiale de l’éducation pour tous qui se célèbre cette année sous le thème «Éducation des femmes et des filles, état des lieux et perspectives» a pour objectif d’assurer une éducation pour toutes à l’horizon 2015. Le lancement a donné l’occasion aux principales concernées d’évoquer leurs difficultés et de partager leurs stratégies de lutte avec les autres. Le constat amer fait par les femmes de la région de l’Adamaoua est que les femmes et filles analphabètes de cette province sont plus nombreuses que les hommes, ce qui contribue à accentuer les inégalités sociales.
Un phénomène qui s’accentue au fur et à mesure que l’on avance dans le niveau scolaire. Un doigt accusateur est alors pointé sur les parents qui choisissent d’envoyer leurs petits garçons à l’école au détriment de la jeune fille, estimant que cette dernière ferait mieux de rester dans le «Saaré» pour apprendre à cuisiner pour son futur époux. Au cours de cette cérémonie, la jeune Ousseinatou, partant de ce qu’elle a personnellement vécu, a fait un plaidoyer sur la situation de la jeune fille dans la région de l’Adamaoua. Mon papa a 5 enfants. En 2008, il a décidé de nous retirer tous de l’école alors qu’il a beaucoup de bœufs en brousse. Il a dit qu’il ne peut pas vendre ses bœufs et «jeter» son argent (en le dépensant pour la scolarité de ses enfants ndlr). Il a dit qu’il préfère garder ses bœufs et les voir chaque fois. Ce qui m’a choqué parce que je devais présenter mon certificat d’études primaires (CEP). Nous avons tous décidé de saisir l’Association pour la promotion de la femme et de la fille (ASPROFEM) parce qu’on le voyait aider les autres enfants dont les parents étaient morts ou qui étaient très pauvres. ASPROFEM a convaincu notre papa qui a continué à payer nos frais de scolarité. Aujourd’hui, je suis élève en classe de 4e et l’année prochaine, je vais présenter le brevet d’études du premier cycle (BEPC). Mon papa est très content de moi, il me dit chaque jour qu’il va tout faire pour que je devienne une haute personnalité. Donc, grâce à ASPROFEM, je vais devenir une haute autorité et je vais aussi aider les autres enfants qui sont dans la situation que j’ai traversée. Pour les perspectives d’une éducation pour tous en 2015, les pouvoirs publics, la société civile et les principales concernées s’attèlent à changer la donne en multipliant les campagnes de sensibilisation sur le droit de la fille à l’éducation, par la création des centres d’alphabétisation multifonctionnels et par l’appui en fournitures scolaires aux démunies. »
© Journalducameroun.com
Tout comme le rôle de l’Union Européenne pour l’éducation de base au Cameroun, la banque mondiale est d’une utilité tutorial en matière de gestion des ressources.
En effet, la banque mondiale apprend au gouvernement de l’Etat Camerounais comment répartir le budget dans quel secteur de l’éducation, et ce pour éviter les gaspillages inutiles.
Dans l’enseignement général, obtenir des coûts unitaires croissants avec le niveau peut être normal mais on note tout toutefois que l’enseignement secondaire est défini par un coût unitaire spécialement élevé, sept fois supérieur à celui du cycle primaire ;
L’intervalle de coût unitaire entre primaire et supérieur semble aussi très sérieux. Une année d’étude d’un étudiant du cycle supérieur revient au coût de la scolarisation annuelle de près de 14 élèves au primaire. C’est une réalité qui mérite assurément d’être prise en compte pendant les discussions sur les conciliations entre niveaux d’enseignement, compte des buts de scolarisations retenues.
Avec le profil de scolarisation de l’année 2004, déterminant la diffusion des niveaux terminaux de scolarisation au niveau d’un groupe de jeunes, on peut analyser le volume de ressources publiques entassées sur chacun de ces niveaux terminaux de scolarisation.
Selon l’étude faite au Mali par la Banque Mondiale, on peut facilement, en se situant dans un raisonnement où les informations transversales peuvent être enregistrées dans une vision temporelle, passer des données de scolarisation à un moment défini à celles correspondant aux niveaux de sortie du système scolaire.
En se basant sur les données correspondantes aux taux d’accès aux différents niveaux du système éducatif et à celles des coûts unitaires publics accrédités à chacun de ces niveaux (le coût unitaire de chaque niveau est égal au coût unitaire moyen dans le cycle en question), on calcule les données relatives aux niveaux terminaux de scolarisation, et la diffusion constitutionnelle des ressources publiques en éducation qui en résulte.
En partant des taux de scolarisation par année d’études, on peut déterminer le pourcentage d’enfants qui, au sein d’un groupe, atteint un niveau donné d’études.
Notamment, on sait que, sur une cohorte de 100 enfants, 94% d’enfants fréquentent la première année du primaire, et 6 ne sont jamais allés à l’école. Semblablement, on peut déduire pour chaque niveau.
Connaissant, pour chaque niveau, la dépense par élève et la dépense cumulée par élève, on peut calculer la dépense accumulée et acquise par le groupe, en tenant compte de la constance dans le système. La dernière colonne fait apparaître la part des ressources entassées à chaque niveau.
Les résultats montrent que, sur une cohorte de 100 enfants :
- 23% ont comme niveau terminal la SIL, et n’ont jouit que de 1,01% des ressources publiques d’éducation ;
- 68% ne vont pas au-delà du primaire et n’ont que 14,34% des ressources publiques ;
- et 11% arrivent au moins en classe de Terminale, avec 41,63% des ressources publiques d’éducation.
La distribution appelée distribution structurelle peut être également présentée en construisant une courbe, la courbe de Lorenz qui est établie sur la base des valeurs cumulées des individus de la cohorte et du volume des ressources publiques qu’ils s’approprient. On déduit des indications fournies par cette courbe. La diagonale de ce graphique (OB) correspond à la situation de cession égalitariste où, quel que soit X, X% de la cohorte obtient exactement X% des revenus publiques, la courbe de LORENZ coïncide avec la situation effective de la distribution des ressources publiques en éducation dans le pays. Et on observe qu’elle s’écarte de façon significative de la référence égalitaire. Pour estimer l’étendue de la dissidence par rapport au modèle égalitaire, on décrit un indicateur, assurément moins technique, mais plus accessible qui mesure la part des ressources publiques adéquates par les 10% les plus instruits au sein du groupe.
En 2004, l’agencement entre scolarisations et dépenses unitaires au Cameroun, engage 10% des d’individus les plus éduqués d’une cohorte à percevoir 38% des dépenses publiques d’éducation employées à l’ensemble de celle-ci.
Ceci semble manifestement moins inégalitaire et tient compte uniquement de la structure des scolarisations, mais qu’en serait-il si nous prenions en compte les particularités socio-économiques des individus dans la distribution des ressources publiques en éducation ?
Dans le cas où les élèves qui perdurent le plus longtemps dans le système éducatif sont issus démesurément des familles du milieu citadin, et qu’un garçon camerounais a plus de chance qu’une fille de parvenir aux niveaux supérieur d’éducation, devrait-on s’attendre à ce que la plus grande partie des dépenses d’éducation leur revienne. Qu’en est-il exactement ?
Pour y répondre, nous pouvons voir par exemple qu’ on peut observer que, dans la population scolarisée des deux niveaux d’enseignement considéré, près de la moitié des élèves sont issus de trois régions à savoir Centre, Ouest et Littoral avec un taux cumulé de 47,4% des effectifs. Ce qui leur confère une grosse part d’appropriation des ressources en éducation évaluée en pourcentage à 57,4%. D’où les 42,6% reviennent à l’ensemble des sept régions restantes. Cette inégalité est d’autant plus appuyée lorsque l’on réalise des comparaisons entre régions. Notamment, le plus marquant se situe entre les régions du littoral et de l’Est :
- la région de l’Est dispose de 13% des effectifs scolarisés et n’obtient que 4,46% des ressources en éducation,
- la région du Littoral reçoit 15,51% de ces ressources, avec 12,4% des effectifs scolarisés.
Nous avons pu voir dans l’introduction de cette dernière partie qu’une des raisons ayant motivé la banque mondiale dans ces actions est la lutte contre l’inégalité des sexes, ainsi nous allons voir que l’équité dans les scolarisations et la distribution des ressources publiques pour l’éducation sont également des priorités de la banque mondiale.
Ainsi, l’analyse d’un système scolaire doit considérer et étudier la notion d’équité, pour les aspects descriptifs de ce système mais aussi pour considérer d’un des objectifs de l’éducation, l’égalité des chances. L’éducation est adoptée comme étant un placement utile pour les hommes qui l’acquièrent et participe à la détermination de leurs conditions socio-économiques pour leur vie adulte future. Toutefois, les éventualités scolaires seront toujours prédisposées aux contraintes de financement, impliquant que tous ne pourront avoir accès aux professions scolaires maximales.
Devant ces constatations, il est important de souligner la nécessité de l’égalité des chances de scolarisation pour tous les jeunes pour garantir non pas l’égalité mais l’équité interindividuelle. Aussi, la recherche de l’équité concoure avec celle de l’efficacité, car les individus les plus efficients sont sélectionnés pour les niveaux les plus élevés du système, séparément des conditions socio-économiques des parents. Cette conception est fondamentale dans la vision d’un résultat efficace des services éducatifs comme dans celle de production des élites pour la génération prochaine.
Un système éducatif est souvent défini par des conditions moyennes. L’étude de l’équité est liée aux disséminations qui peuvent subsister autour de ces moyennes. Ces dispersions intéressent les différences en matière de profession scolaire et peuvent être mises en rapport avec les particularités sociales et les dissimilitudes dans les conditions d’enseignement.
CONCLUSION
L’élévation du bien-être passe par une utilisation supérieure des ressources existantes, selon la théorie marginaliste. L’étude de l’usage des ressources publiques en éducation montre quelques disparités en relation avec certaines caractéristiques socio-économiques. Ces différences réveillent en nous des modestes recommandations qui pourront soutenir une valeur ajoutée dans la promotion de l’éducation pour la lutte contre la pauvreté.
A cet effet, les responsables politiques chargés de l’éducation doivent, avec les financements des grands pays :
- Bien conceptualiser les points forts de la distribution des dotations budgétaires ;
- Entretenir la distribution des ressources publiques en éducation selon le genre (sexe) en préjugeant de la constance ou de l’amélioration de l’indice de parité ;
- Mobiliser et mettre en place des éducateurs compétents dans les établissements scolaires adaptés ;
- Partager équitablement les dépenses publiques selon les profils régionaux de pauvreté, les niveaux et les taux de scolarisation ;
- Accroître le progrès budgétaire pour passer à un niveau d’espérance de vie scolaire élevé, avec une estimation augmentée de un point du PIB est en faveur de l’éducation avec une augmentation de l’espérance de 2,26 années.
En effet, tout frais qui va dans le sens de l’amélioration du niveau de formation d’un individu engage l’augmentation de son rendement. Aussi, l’achat de biens de capital par une entreprise lui permet d’augmenter sa production et ses rendements ultérieurs. Ceci représente la théorie soutenant entièrement l’étude faite sur le rôle de l’éducation, à travers ses dépenses, dans la promotion du développement au Cameroun.
Au Cameroun, l’action de l »Etat influence grandement le système éducatif, que ce soit en termes d’offre ou de demande d’éducation. L’effort pour l’éducation est étendu, avec, notamment 3,1% du PIB consacré au secteur éducatif en 2004. D’après nos résultats, ces ressources sont efficaces car elles contribuent à la genèse, avec une espérance de vie scolaire de 6,54 années, de 2,26 années de scolarisation, ce qui est mieux, comparé aux années antérieures. Ceci sert de levier en matière de politique éducative.
Devant la panoplie des mesures de politique, cette dernière doit prendre en compte le profil de scolarisation, selon ses dissimilitudes spatiales et structurelles. On a vu que la structure du système éducatif est très inégalitaire dans la répartition des ressources publiques. Au-delà de tout progrès en matière de scolarisation, cette situation suscite des actions majeures pouvant limiter, voire détruire, ces disparités pour mettre en avant l’un des objectifs de l’éducation, l’égalité des chances.
Enfin, en ce qui concerne les préoccupations de notre travail, il constituait à connaître l’intérêt de l’aide extérieure pour l’éducation de base au Cameroun et la possibilité de l’atteinte de l’OMD, l’éradication de la non scolarisation primaire universelle.
Premièrement, il s’agissait de justifier que le Cameroun mérite parmi plusieurs pays en voie de développement le financement des pays riches et surtout l’intervention du partenariat de ces grands pays visible spécialement par l’intervention de la France.
Nous avons ainsi, au préalable analysé globalement l’intervention de la France dans la promotion de l’éducation pour tous dans les pays en voie de développement. Nous y avons vu successivement les atouts et objectifs de cette intervention pour les pays concernés, lesquels ne sont rien d’autres que l’éradication de l’analphabétisation dans les pays en voie de développement et l’égalité des sexes dans ces pays car en effet, dans ces derniers la disparité des sexes est un fait considéré comme étant tout à fait normal car l’homme est supérieure à la femme et mérite ainsi une meilleure éducation. Ensuite, nous avons vu l’importance de l’atteinte d’un taux maximum de scolarisation qui est la suite logique de la première idée que nous avons soulevé. Pour finir notre première partie, nous avons analysé un point essentiel qui est ce que pourraient être les barrières possibles aux financements extérieurs dans laquelle partie nous avons analysé concrètement le cas de l’Etat Camerounais.
Ensuite, dans un second temps, nous avons vu successivement l’action de la France en tant que membre de l’Union Européenne, des Nations Unies et enfin de la Banque Mondiale.
Nous avons vu dans cette seconde partie l’intervention de la France au niveau du Cameroun par le biais de ces trois organisations en tant que pays tuteur c’est-à-dire plus qu’un pays financeur. En effet, la France est pour le Cameroun, en matière de promotion d’éducation une organisation conseillère en gestion de budget public en enseignant au Cameroun quels sont les structures de gestion de finances publiques pour éviter les gaspillages, surtout dans le secteur de l’éducation allant du primaire jusqu’au secondaire.
Bref, le Cameroun est un pays en voie de développement ayant une soif perceptible de se développer et de se conformer aux normes internationales en matière d’éducation. Telle est la raison pour laquelle, il a été conclu qu’il mérite parmi plusieurs pays sous-développé une assistance rapprochée de la France en plus du financement des grandes organisations.
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[19] OMS, Contribution de Solidarité contre le Tabac, 2011.
[20] Comité Interministériel de la Coopération International et du Développement, juin 2009.
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