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L’entrepreneuriat des séniors : un moteur pour la croissance économique en Europe

SOMMAIRE

SOMMAIRE.. 1

REVUE DE LITTERATURE.. 3

  1. Le processus entrepreneurial : démarches et procédures dans la création. 4
  2. Motivation entrepreneuriale dans la création d’entreprise. 5
  3. Profil entrepreneurial actuel en France  (statistiques SINE-INSEE-APCE 2004) 9
  4. Particularités des entrepreneurs seniors (séniorpreneurs) 10
  5. Le vieillissement démographique. 10
  6. Une population spécifique : « les séniors ». 10
  7. Contexte sociopolitique suite au vieillissement 11
  8. Les enjeux économiques. 13
  9. Stratégies européennes face au défi de vieillissement : « vieillissement actif ». 14
  10. Aménagement de fin de carrière – Contrat de génération. 17
  11. Le processus entrepreneurial des séniors. 19
  12. Singularité du processus entrepreneurial chez les seniors. 20
  13. Sensibilisation. 22
  14. Accompagnement 23
  15. Les risques entrepreneuriaux. 23

Conclusion partielle. 28

ETUDE EMPIRIQUE.. 29

  1. Présentation de la méthodologie. 29
  2. Echantillon. 29
  3. Analyse des résultats / bilan sur les hypothèses. 29
  4. Limites de notre étude. 29

Conclusion générale. 29

Bibliographie. 30

 

 

 

REVUE DE LITTERATURE

Depuis quelques années, les nouveaux programmes et stratégies économiques mis en place en Europe se tourne plus particulièrement vers le soutien et l’accompagnement des entrepreneurs locaux, régionaux, voire nationaux pour faciliter la concrétisation de leur projet. En effet, « la création d’entreprises, comme première approche de l’entrepreneuriat, est reconnue comme un moteur capital dans le développement économique et social à travers le monde » (Carree et Thurik, 2005; Shepherd et Wiklund, 2005; Audretsch, Grilo et Thurik, 2007).

Selon la devise de la Stratégie Europe 2020, la création d’entreprise qui auparavant, « a toujours été une aventure personnelle de l’entrepreneur… » (Rochas, 2005), s’élargit actuellement dans le contexte national et continental pour développer une croissance « intelligente, durable et inclusive en Europe ». En effet, face au ralentissement économique et aux crises que subit l’économie mondiale et européenne en particulier, le soutien à l’entrepreneuriat est un passage obligé pour donner un coup de pouce et permettre le renforcement de l’activité économique.

Ainsi, l’assistance aux entreprises, créatrices de valeur, est une priorité que s’est fixée les instances dirigeantes européennes. Dans ce cadre, des initiatives ont été menées afin de permettre aux populations délaissées l’accès à une vie professionnelle améliorée, surtout au niveau des catégories « jeunes » et « âgées » de la population. Cette démarche a été instituée afin de satisfaire à un déficit croissant de la population active, alors que, paradoxalement, les seniors, ainsi que les jeunes constituent un potentiel important au vu de leur fraction importante dans la démographie européenne. Cette étude portera donc plus principalement sur la première catégorie : les seniors.

 

 

  1. Le processus entrepreneurial : démarches et procédures dans la création.

Tout d’abord, nous allons définir le terme d’entrepreneuriat selon les auteurs et chercheurs spécialisés dans ce domaine pour mieux appréhender la notion de processus entrepreneurial.

Pour OCDE 2007, « l’entrepreneuriat est le résultat de toute action humaine pour entreprendre en vue de générer de la valeur via la création ou le développement d’une activité économique en identifiant et en exploitant de nouveaux produits, de nouveaux procédés ou de nouveaux marchés».

Selon JULIEN P. et CADIEUX L. (2010), l’entrepreneuriat peut se présenter sous plusieurs formes comme : la création pure d’entreprise, l’essaimage, la reprise d’entreprise, le développement et croissance d’une entreprise et finalement l’intrapreneuriat.

  • La création pure d’entreprise est l’exercice d’une activité qui ne constitue pas une reprise d’une activité antérieure par une autre entreprise de même type. (Counot et Mulic, 2004)
  • L’essaimage quant à elle, est une pratique par laquelle une entreprise favorise le départ de certains de ses salariés et les aide à créer leur propre entreprise. (Office québécois de la langue française, 2007)
  • La reprise d’entreprise se traduit par l’achat, la donation ou l’héritage d’une entreprise déjà existante. (Counot et Mulic, 2004)
  • Le développement et croissance d’une entreprise est le résultat de l’apparition de nouveaux débouchés commerciaux ou peut être issu par la mise en application des meilleurs moyens de répondre à la demande du moment. (OCDE, 1998)
  • Finalement, l’intrapreneuriat est défini par la conception de nouveaux projets, de nouvelles activités ou le développement des activités actuelles à partir d’une entreprise existante. (Carrier, 2008 ; Dumais et coll., 2005)

Quant-à la définition du « processus », le petit Larousse l’expose comme l’enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à un résultat bien déterminé. Ainsi, le processus entrepreneurial regroupe l’origine, la méthodologie ainsi que toutes les démarches et procédures administratives dirigeant à l’entrepreneuriat.

Le processus entrepreneurial peut mener à plusieurs évènements entrepreneuriaux selon différents niveaux d’intensité entrepreneuriale : elle peut développer les entreprises et accroitre le nombre de création ou au contraire mener à la fermeture et à la faillite de plusieurs entreprises. (Théorie de Morris, 1998)

 

 

 

 

  1. Motivation entrepreneuriale dans la création d’entreprise

La création d’entreprise prend naissance dans l’acquisition d’une idée, qui peut être novatrice, inspirée par un modèle ou imitant un cas existant. L’intention entrepreneuriale est donc la première démarche dans le processus entrepreneurial.

Il s’agit même de la phase majeure dans le processus de création qui, selon Tounès, (2006) peut être divisé en 4 stades qui définissent les traits de la personnalité de l’entrepreneur : la propension, l’intention, la décision et finalement l’acte :

  • La propension, qui est la disposition à faire quelque chose[1]
  • L’intention, quant à elle, est l’expression de la volonté personnelle
  • La décision est la résolution prise
  • Et l’acte en lui-même qui est la matérialisation de l’idée.

Ainsi, de la découverte de l’opportunité ou de l’idée initiale nait tout d’abord des caractéristiques psychologiques de l’entrepreneur, puis viennent l’influence du milieu et l’environnement ou bien de multiples autres facteurs que nous allons développer un peu plus au cours de ce paragraphe.

Premièrement, les motivations entrepreneuriales sont caractéristiques de l’entrepreneur et par conséquent elles peuvent être différentes d’un individu à un autre suivant les attributs de chacun :

  • d’un coté, il y a l’entrepreneur artisan ayant une éducation moyenne mais possédant une forte compétence technique, le plus souvent son premier intérêt est le travail.
  • de l’autre coté, il y a ce que l’on appelle entrepreneur opportuniste qui a un niveau d’éducation plus élevé et s’appuie sur des expériences, il est plutôt motivé par la recherche du développement et de la croissance.
  1. LAUFER (1975) quant à lui, a identifié 4 types de motivations entrepreneuriales définissant les 4 types d’entrepreneurs possibles (selon l’auteur) :
  • poussé par le besoin de création, de réalisation et de pouvoir, est né l’entrepreneur manager ou innovateur.
  • à la recherche de l’autonomie financière et ayant pour objectif la croissance de son entreprise, on distingue l’entrepreneur propriétaire orienté vers la croissance.
  • motivé par les besoins de pouvoir et de l’autorité, on a l’entrepreneur refusant la croissance mais recherchant l’efficacité
  • et finalement motivé par le besoin d’indépendance, il y a les entrepreneurs artisans.

JULIEN et MARCHESNAY ont également distingués deux types d’entrepreneurs selon leurs objectifs et démarches préconisés pou atteindre ce but :

  • d’une part, il y a les entrepreneurs PIC : Pérennité, Indépendance, Croissance ; qui conçoivent que le développement de l’entreprise doit d’abord passer par la pérennisation et l’indépendance.
  • d’autre part, il y a les entrepreneurs CAP : Croissance, Autonomie, Pérennité ; dont la stratégie se base surtout sur l’exploration des opportunités offertes par l’environnement.

Les sources de la motivation entrepreneuriale peuvent également varier selon le milieu ou l’environnement de l’individu.

D’après Carree et Thurik (2005), 3 niveaux d’analyse dans la naissance de l’intention entrepreneuriale peuvent être distingués :

  • le micro environnement; c’est-à-dire au niveau de l’individu, se reflétant par ses caractéristiques psychologiques qui conditionneront ses aptitudes et ses compétences.
  • le méso environnement; au niveau de l’organisation qui peut être issu de la formation et de l’éducation suivies par l’individu, ou de la politique de développement mis en place qui peut s’orienter en faveur l’entrepreneuriat en effectuant des sensibilisations à l’acte, en facilitant les démarches administratives requises dans la création d’entreprise, en offrant des aides et accompagnement dans le parcours entrepreneurial.
  • et le macro-environnement; ce niveau environnemental concerne la culture sociétale et l’environnement général. La motivation peut dans cette optique naitre des initiatives d’innovation (Schumpeter, 1934), résultant des pressions environnementales (Kahn(1966) ; ou tout simplement de l’identification de nouvelles opportunités selon les différents contextes (changement positifs ou négatifs dans la vie quotidienne : sortie de l’université, sortie de l’armée, changement de ville ou de pays, licenciement… ou apparition d’investisseurs potentiels, évolution du cadre territoriale…).

En bref, Carree et Thurik déclarent que : « l’activité entrepreneuriale démarre au niveau individuel, prend forme au niveau organisationnel aidée par un environnement favorable ».

Brouillard (2005), quant à lui, identifie également 3 types de motivation entrepreneuriale selon leur origine :

  • les motivations intrinsèques qui dépendent de l’individu et de ses propres facultés.
  • les motivations extrinsèques qui sont provoqués extérieurement par la société et ses actions
  • les motivations mixtes qui résultent à la fois de la personnalité des individus et de ses expériences.

Dans l’analyse de la psychologie entrepreneuriale, la motivation est définie comme le processus intellectuel qui initie, oriente et maintient les comportements. Il peut s’agir d’un besoin à satisfaire, de croyances, des intérêts à réaliser ou des objectifs à atteindre.

Les attributs qui interfèrent dans la motivation entrepreneuriale sont alors classés en deux :

  • les aspects visibles comme les compétences et les comportements
  • et les caractéristiques cachées : le concept de soi, les traits, les valeurs et les besoins.

 

Ainsi, sur le plan psychologique, le processus de la motivation entrepreneuriale est synthétisé dans la figure n°1 ci-après.

 

Figure 1 : Le processus de motivation entrepreneuriale (en psychologie)

Source : PLS-6008 Psychologie des PME. La psychologie entrepreneuriale.

Sur le plan organisationnel ; la possession d’une culture individuelle, d’une culture organisationnelle et la connaissance de la culture sociétale composent les conditions favorables et incitantes à l’entrepreneuriat.

En effet, la formation à l’entrepreneuriat est une spécialisation qui vise à développer les perceptions, les attitudes et aptitudes entrepreneuriales de l’individu ; outre la sensibilisation indirecte à l’entrepreneuriat qui en ressort. L’ouverture d’un individu à une culture entrepreneuriale est déjà une manifestation de l’intérêt, et de la motivation qu’il porte à l’activité, en plus de lui fournir toutes les connaissances et éléments nécessaires dans sa réalisation.

Au même titre que la spécialisation et la formation en entrepreneuriat, on peut également invoquer la possession du capital social et expérience professionnelle accumulés pendant les années d’exécution d’une fonction particulière ; cas de la majorité des séniors qui ne possèdent pas forcement les exigences et caractéristiques spécifiques à l’entrepreneuriat mais sont forts d’expérience, de maturité et d’enthousiasme.

Ainsi, les caractéristiques individuelles[2] identifiées comme source de motivation entrepreneuriale sont :

  • le besoin d’accomplissement issu de chaque individu
  • le besoin de contrôle,
  • la prise de risque
  • la tolérance à l’ambigüité
  • la créativité
  • le besoin d’autonomie
  • la confiance en soi
  • les valeurs

Outre ces dispositions personnelles qui différencient les entrepreneurs entre eux, l’influence de l’environnement tient également un rôle indéniable dans la motivation entrepreneuriale. Dans ce contexte, on parle alors de motivations extrinsèques, ou motivations qui sont provoquées extérieurement à travers la société et ses dynamiques.

Parmi ces facteurs externes, on peut distinguer :

  • le contexte socioéconomique favorable: comme l’apparition de nouveaux marchés et de nouvelles tendances démographiques ; la sensibilisation des acteurs économiques au niveau nationale, régionale ou locale qui d’ailleurs rencontre un fort engouement actuellement auprès de la commission de l’emploi et des affaires sociales de l’union européenne en général.
  • l’existence des potentialités dans l’environnement de l’entrepreneur : présence de ressources naturelles exploitables, extension particulière dans un éventuel secteur d’activité (comme le tourisme, les instituts de beauté…)
  • la présence d’un modèle dans l’entourage, qui peut être un membre de la famille, des amis et voisins proches ou une idole d’entrepreneuriat, …

En bref, « les deux éléments indispensables à la formation d’une intention de créer une entreprise sont l’attrait que présente la création d’entreprise (désirabilité) et la perception et l’aptitude de mener à bien un projet de création (faisabilité) » (Emin, 2003 cité par Brouillard, 2005).

Particulièrement pour les séniors, la sensibilisation (l’invitation, l’incitation) participe fortement à la facilitation au passage à l’acte entrepreneurial. En effet, étant donné leur parcours, l’insertion à l’entrepreneuriat lors d’une deuxième partie de carrière peut solliciter des encouragements, aides et accompagnements sous toutes les formes possibles de la part de leur famille, des proches et de l’environnement entrepreneurial.

 

  1. Profil entrepreneurial actuel en France  (statistiques SINE-INSEE-APCE 2004)

Dans 70% des cas, les entrepreneurs recensés sont des hommes dont la moyenne d’âge est de 39 ans ; et la majorité sont diplômés (près de 80%). On a également pu remarquer que 65% de ces créateurs proviennent du milieu de l’entrepreneuriat (parents, famille, proche…).

Toujours selon le recensement de l’APCE en 2004 ; le tiers de ces nouveaux créateurs sont des chômeurs tandis que les 2/3 continuent encore leur activité en parallèle à la création. Ainsi 55% des cas ont pour motivation : d’assurer son propre emploi. Le reste 45% souhaitent développer et embaucher.

Malheureusement 50% de ces nouvelles créations ne tiennent même pas jusqu’à 5 ans d’existence pour des raisons sanitaires, départ à la retraite, retour à un poste salarié (27%) ; ou pour des problèmes d’insuffisance de rentabilité, difficultés personnelles ou problèmes d’associés (33%), le reste a tout simplement effectué un dépôt de bilan.

Parmi la cessation d’activité à cause des difficultés économiques :

  • 79% ont des problèmes financiers
  • 62% ont des problèmes de marché
  • 50% ont des problèmes de gestion
  • et 44% ont des problèmes liés aux créateurs.

 

 

  1. Particularités des entrepreneurs seniors (séniorpreneurs)

 

  1. Le vieillissement démographique

Actuellement, on assiste à un vieillissement général de la population en France et dans presque tous les pays d’Europe. Les estimations prévoient que le quart de la population européenne en 2030 auront plus de 60 ans dont les 7% auront plus de 80 ans. Cette statistique est encore plus dominante en France avec une prévision de près de 40% de séniors en 2030 (Observatoire Alpis). Ce penchant vers un vieillissement démographique exige une particulière considération de cette tranche d’âge sur le plan politique, économique et sociale pour qu’elle ne serait pas considérée comme un fardeau pour les familles et proches, pour la société voire le pays tout entier.

Le vieillissement démographique en Europe est la résultante de deux facteurs : un faible taux de natalité suite à un choix de vie dicté par l’aspiration à une réussite professionnelle, nécessitant plus de temps accordé aux études aux projets de carrière, et à l’allongement de l’espérance de vie en raison des grandes avancées sur le plan médical et technologique lié à la santé[3].

  1. Une population spécifique : « les séniors »

Qui sont les séniors ? La catégorie des « séniors » regroupe toutes personnes atteignant 50 ans et plus. Ainsi, la notion de « sénior » concerne trois dimensions différentes de la trajectoire d’une personne : le parcours de vie, la carrière professionnelle, le développement de compétences, qui sont toutes des aboutissements, c’est-à-dire qu’elles se définissent par un rapport spécifique à la finitude (Guérin, 1992 ; Falcoz, 2005).

En général, on commence à cet âge à préparer la retraite et à envisager des accommodations et réajustements particulières pour faciliter le maintien du travail (réduction du volume horaire, aménagement des postes de travail et infrastructures connexes, affectation dans un poste moins accablant…).

Par conséquent, l’entrepreneuriat des seniors ne peut être considéré ni comme une dynamique entrepreneuriale classique, ni comme une étape de carrière normale (Guérin, 1992 ; Falcoz, 2005). Certains auteurs affirment même que le comportement des âgés visent à rechercher une extension temporelle de soi (Urien, 2003 ; Guiot et Urien, 2012) dont l’intérêt se porte sur « la génération suivante et son éducation ».

Néanmoins, l’entrepreneuriat chez les séniors est actuellement très en vogue et réussit autant que pour les autres catégories d’entrepreneurs. Leurs motivations sont principalement axées sur l’amélioration de leur vie pour éviter l’isolement social et professionnel, tout en partageant leur expérience. Suite au constat de la tendance en 2009[4], on a même estimé que dans la catégorie des séniorpreneurs, les néo entrepreneurs de 2020 auront même 70 ans et plus. Ces spécificités de cette catégorie d’entrepreneurs concourent aux particularités du processus entrepreneurial des séniors.

En France, 51% des seniors salariés ou à la recherche d’un emploi se disent prêts à entreprendre en 2010 (CSA et l’APCE). C’est cette nouvelle catégorisation des entrepreneurs qui est notamment appelée le seniorpreneur.

Les facteurs favorisant l’insertion des séniors à l’entrepreneuriat peuvent être classés en deux catégories : les variables endogènes liés aux personnalités de l’individu et les variables exogènes venant de l’environnement en général.

Le tableau ci-après résume ces différents facteurs influençant le processus entrepreneurial des séniors d’après Safraou et al.[5]

 

Tableau 1 : Les différents variables interférant au processus entrepreneurial des séniors.

Variables endogènes liés au séniorpreneur Environnement familial et éducation Compétences

Routines individuelles

Désir de continuité

Maturité

Sagesse

Variables exogènes liés au séniorpreneur Formation

Milieu professionnel

Réseaux professionnels

Carrière

Capacités de détection des opportunités liées au milieu professionnel antérieur

Désir de socialisation

Légitimité lié à l’expérience

Confiance des parties prenantes

Source : Singularité du processus entrepreneurial chez les séniors (2012).

 

  1. Contexte sociopolitique suite au vieillissement

Suite à cette tendance au vieillissement démographique, un réajustement de la répartition démographique est nécessaire pour contrebalancer la réduction significative du taux de la population active par rapport à l’augmentation des charges sociaux (régime de sécurité sociale, systèmes publics de soins de santé et de retraite) vis-à-vis des personnes retraités et inaptes à travailler normalement. Ainsi, avec l’allongement dans l’espérance des vies des européens, doit également se prolonger le temps consacré à l’exercice d’un travail rémunérateur pour améliorer la caisse pour la retraite définitive plus tard.

Sur le plan entrepreneurial, cette situation peut engendrer des écarts significatifs au niveau des secteurs et dans les régions où l’engouement des futures générations jeunes qui assureront la relève de l’entreprise n’égaliserait pas celui des aînés, pour permettre la continuité du business entamé.

Ce cas est affirmé dans l’exemple typique rencontré dans le secteur de la métallurgie en France. En effet, le secteur a témoigné la nécessité d’une évolution et réévaluation du management des ressources humaines dans l’industrie française en 2013. Outre les compétences spécifiques relatives au secteur, il s’avère que la métallurgie requiert également la disposition d’une force physique assez vigoureuse, notamment dans la manutention et dans l’exercice des tâches manuelles plus compliquées. Or, l’éventuelle population active du secteur appartient à peu près à la même génération (41 ans en moyenne) et se rapproche de l’âge légal à la retraite ; tandis que les jeunes sont moins intéressés par la filière.

Ce changement est également à signaler sur le plan commercial car avec le vieillissement générale de la population, les besoins de l’ancienne groupe cible se transforme alors que le nouveau groupe cible (nouvelle génération) réoriente la demande sur des nouveautés et des produits plus personnels natifs de la nouvelle technologie.

En bref, du point de vue : le vieillissement démographique réduit considérablement le taux de la population active et décroit les ressources économiques, en augmentant au contraire les charges sociaux et charges sanitaires en faveur des âgés. Ainsi une mise en place d’un contrat intergénérationnel est effectué et elle s’avère très pertinente en contribuant à un investissement annuel de près de 1 milliard d’euros[6] selon la prévision de la DIRECCTE.

Sur le plan social, des pistes de solutions très concrètes doivent être considérer comme l’adaptation du logement, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et l’adaptation des soins de longue durée afin de prévenir la gestion durable du changement démographique à venir.

La constatation de toutes ces formes d’évolution sur le plan social et économique a contribué à la mise en place d’une politique s’inclinant sur l’encouragement des personnes âgés à entreprendre et à maintenir leur emploi et leur postes actuelles en organisant les réajustements convenables à leur ancienneté. Ainsi, a été mise en place des politiques en faveur des travailleurs âgés, concrétisé notamment dans la politique du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle de 2012. L’enjeu consiste à conserver la place des personnes âgées dans leur activité professionnelle tout en gardant la bonne santé.

D’autre part, afin de poursuivre les objectifs lancés dans le traité de Lisbonne de 2010, une stratégie européenne 2020 est également instaurée pour relancer l’économie.

Rappelons que la stratégie de Lisbonne envisageait de mettre en place en Europe une économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Les objectifs ont été axés sur l’amélioration quantitative et qualitative de l’emploi avec une plus grande cohésion sociale en se tournant particulièrement sur l’emploi des femmes, des jeunes et des séniors.

La stratégie Europe 2020 quant à elle inspire à développer une croissance intelligente, durable et inclusive. Ses missions se penchent également en faveur de l’augmentation du taux d’emploi à 75%.

Ses objectifs sont essentiellement constitués par :

  • une aide pour les personnes de tous les âges à anticiper et gérer les changements à travers l’investissement dans les compétences et la formation
  • une modernisation des systèmes de travail et de protection sociale
  • une augmentation d’un taux d’emploi de 75% pour la tranche d’âge de 20 à 64 ans.

 

 

  1. Les enjeux économiques

Avec les changements démographiques européens, s’affirme une diminution économique considérable ; cet effet se traduit sur la réduction du PIB allant jusqu’à 10% de perte d’ici 2020 (Think tank européen pour la solidarité, 2011). La compensation de cette perte exige une mise en place de stratégies économiques spécifiques pour stabiliser le taux d’emploi à près de 70% de la population active.

 

Malgré ces effets négatifs du vieillissement démographique ressentis par la société, des atouts peuvent également être générés par cette situation. Le tableau récapitulatif suivant résume les points positifs et négatifs du vieillissement démographique.

Effets positifs Effets négatifs
Solidarité intergénérationnelle

Transfert de savoirs

Conflit de génération
Créations de biens et services nouveaux Manque de main d’œuvre
Création d’emploi dans le secteur des services à la personne Couts supplémentaires pour les retraites, soins médicaux…

Source : Sodexo, observatoire de la vie au quotidien

  1. Stratégies européennes face au défi de vieillissement : « vieillissement actif »

L’Union européenne (UE) occupe le troisième rang mondial sur le plan démographique, derrière la Chine et l’Inde, avec ses quelques 500 millions d’habitants. Depuis quelques dizaines d’années, la structure démographique de la population européenne vieillit.

En 2012, les 50-64 ans comptaient pour 19.2% de la population française et 19.1% de la population de l’Europe des 27. Pour la tranche des 65-79 ans, 11.4% de la population y étaient compris, pour 12.7% de la population de la communauté européenne (Eurostat in Maâlaoui et al., 2012b). Selon les chiffres, au passage à l’an 2000, 19 millions de français avaient plus de 50 ans. En 2020, ils seront 25 millions, et rejoindront le cap des 30.5 millions d’ici 2050 (Chevalier, 2000 in Maâlaoui et al., 2012).

Ce phénomène peut être expliqué par deux facteurs principaux :

 

  • une faible natalité persistante : ce facteur est conditionné par l’évolution du mode de vie.

En effet, en Europe, le taux de fertilité des femmes a baissé progressivement depuis quelques décennies, pour atteindre en 2007 le taux de 1.57%, taux qui est bien inférieur au seuil de renouvellement de la population qui est de l’ordre de 2.05[7].

 

  • un allongement de la durée de vie avec une moyenne de longévité de 82,2 ans pour les femmes et de 76,6 ans pour les hommes en 2008.

En effet, l’allongement de l’espérance de vie, suite aux progrès effectués en matière de santé et de technologie, permet de jouir actuellement de l’accès à une vie plus longue et plus saine. L’estimation de l’espérance de vie s’améliore avec le temps et on prévoit en 2030 que ces chiffres s’accroissent à 85,3 ans pour les femmes et à 80 ans pour les hommes.

Les manœuvres relatives au contexte de vieillissement ont été entamées en Europe depuis 1993. Les mesures prises consistaient essentiellement en des partenariats entre les différents disciplines et générations ; développement des politiques en faveur du vieillissement actif, une augmentation du taux d’emploi (surtout des séniors), appel à la préservation et à l’adaptation du système européen, mise en place d’un plan d’action sur le vieillissement et les TIC…

Le tableau suivant résume ces prises de mesures face au vieillissement démographique des européens depuis 1993 jusqu’à 2010.

Année Mesures
1993 Année européenne des personnes âgées et de la solidarité entre générations
1994 Parution du livre blanc : « croissance, compétitivité et emploi »
1997 Mise en place de la stratégie européenne pour l’emploi
1999 Communication : « Vers une Europe pour tous les âges, promouvoir la prospérité et la solidarité entre génération ».
2000

 

Adoption de l’agenda social européen
Mise en place de la stratégie de Lisbonne
2001

 

Sommet de Stockholm
Sommet de Laeken
Communication : « L’avenir des soins de santé et des soins pour les personnes âgées : garantir l’accessibilité, la qualité et la viabilité financière ».
2005 Livre vert : face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre les générations
2006 Communication : « L’avenir démographique de l’Europe, transformer un défi en opportunité »
2007

 

Communication : « Promouvoir la solidarité entre les générations »
Communication : « Bien vieillir dans la société de l’information – Une initiative i2020.
2008

 

Initiative de la commission européenne : « De nouvelles compétences pour de nouveaux emplois »
Conférence : « Solidarité intergénérationnelle, cohésion sociale et société durable
Communication : « Un agenda social renouvelé, opportunités, accès et solidarité dans l’Europe du XXIème siècle.
2009

 

Entrée en vigueur du : « Traité de Lisbonne »
Communication : « Gérer l’incidence d’une population vieillissante dans l’UE »
2010

 

Mise en place de la stratégie Europe 2020.
Livret vert : « vers des systèmes de retraites adéquats, viables et surs en Europe ».

Source : Sodexo, observatoire de la vie au quotidien

Ainsi, à travers le concept « vieillissement actif », l’Union européenne installe un cadre d’action prenant en compte l’évolution démographique, en mettant en place un processus visant à optimiser l’égalité des chances pour que les personnes plus âgées puissent prendre une part active dans la société et apprécier une qualité de vie qui fait part à l’autonomie et au bien-être, c’est-à-dire, demeurer actif, malgré l’âge en travaillant plus longtemps, en partant plus tard à la retraite, et pratiquer des activités saines adaptées à l’âge[8].

Quatre piliers sont mis en exergue dans le cadre du concept « vieillissement actif » :

  • la formation tout au long de la vie
  • la qualité des conditions de travail
  • la viabilité des systèmes de retraite
  • la lutte contre la discrimination liée à l’âge[9].

Deux objectifs complémentaires mis en place par l’Union européenne ont également aboutit à la mise en place de la stratégie « vieillissement actif » :

 

  • L’augmentation du taux d’emploi de la tranche des 50-64 ans
  • L’augmentation de l’âge effectif moyen de départ à la retraite

Ainsi, pour chaque tranche d’âge de seniors, les politiques européennes en matière de « vieillissement actif » sont :

 

  • Pour la tranche des 55-65 ans : politiques incitant les entreprises à garder les travailleurs le plus longtemps possibles sur le marché de l’emploi en ayant recours à un dialogue social de qualité. Sur le plan pratique, cette optique vise à la mise en place de système de suivi spécifique de cette catégorie de travailleurs, à travers des politiques de ressources humaines valorisantes. Parallèlement, revoir les filets de protection sociale hors de la vie professionnelle afin d’aboutir à une meilleure inclusion sociale.

 

  • Pour la tranche des 65-75 ans : la priorité est mise sur l’autonomie des personnes ainsi que sur leur participation ou leur inclusion dans la vie sociale. Concernant le système de retraite, en l’absence de ce dernier, 90% des personnes âgées vivraient dans une situation de pauvreté[10]. Une amélioration de ce système, avec une tendance marquée vers l’assistance sociale, et la prise en charge plus conséquente du secteur privé dans le domaine des retraites et de la prise en charge des personnes âgées, ainsi que le domaine de la santé et attendue

 

  • Pour la tranche des 75 ans et plus : la politique est plus axée sur la gestion de la dépendance[11] des personnes plus âgées. Concernant plus spécifiquement la prise en charge de la dépendance, l’on parle de « soins de longue durée » si situant entre les services sociaux et les soins de santé.

 

  1. Aménagement de fin de carrière – Contrat de génération

Au niveau des systèmes de retraites, nombreux pays européens proposent une réforme afin de reconsidérer l’âge effectif de départ en retraite pour assurer l’équilibre financier des régimes de retraites à long terme.

Ainsi, sont proposés :

  • un recul sur l’âge légal d’ouverture des droits
  • ou une augmentation de la durée des cotisations
  • ou une incitation des travailleurs à travailler au-delà de l’âge requis.

En 2011, l’âge d’entrée de fin de carrière ou congés de fin d’activités a été redéfini de 55 à 57 ans dans le secteur de transports routiers et activités auxiliaires au transport. Ce réajustement a été instauré dans la filière quoiqu’elle s’oppose à la loi relative à la réforme de retraites 2010-1330 du 9 novembre 2010 pour prévenir la pénibilité des employés occupant des postes à risques ; qui stipule qu’ils peuvent au contraire bénéficier d’une retraite anticipée.

Toutefois, ces personnes âgées ont toujours le choix de continuer à travailler ou de partir volontairement à la retraite. Dans le cas où ils souhaitent poursuivre leur parcours dans l’entreprise, des entretiens individuels doivent d’abord être réalisés afin d’évaluer leurs motivations et perspectives d’évolution professionnelle, leurs expériences et compétences spécifiques ainsi que leurs aptitudes physiques et mentales. C’est seulement par rapport au profil de l’individu qu’on doit par la suite lui accorder le maintien à l’emploi avec des ajustements et affectations aux postes moins pénibles si nécessaires (formateurs, référents…).

Dans l’accord national interprofessionnel (ANI) de 2012 en France, a été formulé la négociation ou plan d’action intergénérationnelle défini dans le contrat de génération en entreprises, avec l’association des entreprises, les pouvoirs publics, et les représentants des salariés.

Les principales objectifs visaient à :

  • la facilitation de l’insertion durable des jeunes à l’emploi
  • la facilitation du maintien à l’emploi et l’embauche des séniors
  • et à assurer la transmission de compétences entre les deux générations.

Le contrat de génération permet à la fois d’offrir à un jeune un emploi stable, présentant une sécurité sociale durable et favorable dès son jeune âge, et de permettre à un sénior le maintien de son emploi et/ou la facilitation d’embauche pour un emploi approprié dans de bonnes conditions d’exercice de travail jusqu’au départ à la retraite définitive.

L’appariement de ces 2 objectifs est accompli dans la mise en place du contrat de génération, qui doit obligatoirement être réalisé dans les entreprises de grande taille (employant plus de 299 salariés) et très encouragé pour les sociétés ayant moins de 300 salariés avec une libération d’aide particulière aux adhérents (entreprises ayant conclu légalement l’accord). L’objectif est le partage d’expérience entre séniors-âgés tout en reconsidérant la répartition des âges dans les sociétés pour assurer la pérennité des compétences et le professionnalisme de l’entreprise.

Rappelons que les dénommés « séniors » en entreprise concernent les actifs de plus de 55 ans ou plus de 57 dans certains cas. Par ailleurs, les engagements relatifs aux séniors consistent principalement à la réduction de l’exposition de ces employés aux facteurs de pénibilité (réduction des « postes lourds », limitation des poids manipulé de façon répétitive, surveillance de la qualité de l’air dans les ateliers…) ; une adaptation et l’aménagement des postes de travail sont tant à considérer surtout s’ils effectuent un tutorat ou accompagnement d’un petit nouveau. En cas de changement de métier ou d’affectation à un autre poste, il doit disposer de toutes les formations et informations qui lui sont utiles comme tous les autres employés. Egalement, un sénior doit profiter d’une réduction de 80% des horaires de travail sous condition d’une ancienneté d’au moins 5 ans dans son groupe.

 

 

  1. Le processus entrepreneurial des séniors

Les séniors constituent à la fois un potentiel démographique et économique. En effet, constituant une tranche non négligeable de la pyramide des âges, cette frange en constant évolution compose en elle-même une importante part de la société de consommation avec des goûts spécifiques, des besoins propres et des attentes uniques. Le senior est un individu, qui, dans la plupart des cas va aborder une nouvelle étape dans sa vie : la retraite. Arrivé à ce stade, l’individu se questionne sur le cours auquel il va donner suite à ses réalisations. L’action qu’il va mener est incontestablement conditionnée par son environnement, ses croyances, ses valeurs, sa personnalité et ses ressources (Maâlaoui et al., 2012b). Il souhaite faire face au désengagement social de la retraite et ainsi prolonger son activité professionnelle. Cette catégorie de la population aspire à transmettre aux générations futures ses connaissances, son expérience, son expertise et éventuellement un patrimoine dans une logique de continuité et de partage de ses acquis et pour une quête d’un meilleur accomplissement (Singh, 1998 in Maâlaoui, 2012b). Le senior entrepreneur ambitionne également de produire ses propres revenus pour assurer son quotidien ou se donner un revenu d’appoint (Maâlaoui et al., 2012b).

A la suite à une cessation d’activité (cas des retraites, cas de chômage), les seniors sont confrontés à plusieurs embarras comme le désengagement dans la vie active, l’isolement social et professionnel suite à ce désengagement de la vie active, la préoccupation pour les générations futures (enfants, petits enfants, proches, etc). Ces craintes associées à d’autres motivations viennent animer un nouveau désir et un nouvel acte qui serait susceptible de remédier à ces problèmes : l’acte d’entreprendre. Ainsi, les priorités des seniors entrepreneurs, leurs choix, voire même leurs ambitions semblent se situer sur d’autres plans, notamment sociaux et durables (Maâlaoui et al., 2012a).

Ainsi, l’entrepreneuriat est la résultante d’une dynamique itérative opérée entre les caractéristiques et les fonctions de l’entrepreneur et les caractéristiques du processus entrepreneurial (Bygrave et Hofer, 1991 in Maâlaoui et al., 2012b). Ce qui implique la multiplicité des profils et des types d’entrepreneurs, les immigrés, les femmes et les étudiants constituant de nouveaux types d’entrepreneurs (Fayolle et Messeghem, 2012 cité par Maâlaoui, 2012b), chaque type ayant ses caractéristiques propres en fonction de son profil et de son background. Tandis que ces derniers types font l’objet de nombre d’études au niveau de la recherche académique, le cas des seniors dans l’entrepreneuriat reste en marge. Cependant, l’on ne peut que souligner la potentialité et les intérêts dans l’étude de la singularité de création et du processus entrepreneurial des seniors.

L’entrepreneur senior (ou seniorpreneur) est un individu qui entame une  activité entrepreneuriale passé le cap des 45 ans (considération admise au niveau de l’Union européenne à partir de laquelle on parle de senior). Ainsi, il a bénéficié au cours de ses années d’activités d’un capital-expérience et de compétences, mis en place un réseau par rapport à son domaine d’activités et dans le cadre de son travail.

Les seniors entrepreneurs ou seniorpreneurs forment une nouvelle catégorie dans l’environnement entrepreneurial européen et français en particulier. Ils sont porteurs de valeur ajoutée économique et sociale pour les pays. En effet, ils peuvent nous apporter au travers de leurs compétences et expériences acquises durant la vie en entreprise, savoir-faire et réseaux, un réel support à l’environnement entrepreneurial qui est actuellement en déclin. Cependant, ces potentialités ne sont pas prises en compte par les instances dirigeantes dans le cadre de plans d’action ou de stratégie.

C’est dans l’optique de corriger cet aspect que, durant l’année 2012, promulguée « année du vieillissement actif » au niveau européen, l’on s’est penché sur l’entrepreneuriat des seniors qui est largement “oublié” et “négligé”. Ainsi, une meilleure de prise de conscience par rapport aux capacités et potentialités des seniors dans le contexte entrepreneurial et la création de valeur est mise en avant, dans le but de défaire l’opinion de l’étiquette de « vieux », qu’on leur attribue, avec une certaine connotation négative à l’égard de leur capacité au vu de leur âge avancé. Par ailleurs, il faut noter que, les seniors entrepreneurs ne sont pas assez sensibilisés et accompagnés pendant leur quête de création d’entreprise.

Selon une enquête de la « Ewing Marion Kauffman Foundation, 2009 aux USA», il s’avère que les seniors entreprennent plus que les 20-34 ans. Encore mieux, les créations d’entreprises par les 50-64 ans sont de 1/3 plus importantes que celles des 20-34 ans. Ce qui confirme l’engouement des seniors pour l’entrepreneuriat en dépit de l’âge puisque l’âge moyen auquel les individus tentent l’entrepreneuriat est fixé à 39 ans. Un constat met également en avant le fait que « plus on est accompli professionnellement et libérer des engagements familiaux, plus facilement les individus se lancent dans l’expérience de la création d’entreprise ». (Maalaoui et al., 2013). Des obstacles spécifiques à cette classe d’âge existent, parmi lesquels on peut mentionner la difficulté à accéder au financement, la question des pièges fiscaux liés à l’obtention d’un revenu parallèlement à une rente, le manque de certaines compétences spécifiques, ou encore les stéréotypes liés aux représentations des personnes âgées (GEM, 2009, p. 20. In Maâloui et al., 2012b).

Ainsi, on peut supposer que, dans un avenir proche, les entrepreneurs seniors seront appelés à devenir une catégorie difficilement contournable du domaine de l’entrepreneuriat au même titre que d’autres catégories d’entrepreneurs comme les immigrés, les jeunes diplômés ou les femmes (Maâlaoui et al., 2012). Les entrepreneurs seniors présentent, selon ces auteurs, des modes de fonctionnement et des logiques d’action propres.

  1. Singularité du processus entrepreneurial chez les seniors

Les séniors priorisent l’entrepreneuriat social et durable, les domaines qui les attirent les plus concernent notamment la gestion et protection de l’environnement pour les futures générations, ou encore pour favoriser la création d’emploi et développement professionnel des jeunes.

 

Figure 2 : Les trois mouvements de la transmission de l’entrepreneuriat durable. Tiré de Brasseur, 2012

Pour les seniors, l’entrepreneuriat est une dénégation d’une vie professionnelle ramenée au travail-labeur, et qui revient à les réduire à la passivité en les empêchant d’accéder à leur propre existence. Il leur permet de faire l’expérience du travail-projet qui ouvre à l’expérience de ce qu’ils sont, de ce qu’ils se sont construits au fil des années.

Cette étape de carrière se retrouve vitale pour répondre à ce qui peut être compris comme une quête existentielle. Cette quête ne se limite pas à une transmission existentielle du sujet vers son projet. De par ses dimensions d’acceptation et de transcendance, elle est aussi transmission d’expériences pour les générations suivantes qui permettent au senior de quitter le monde de la vie professionnelle en laissant la trace de son passage. Pour que ces deux mouvements s’inscrivent dans la durabilité, ils doivent soutenir une transmission d’ordre culturel par le transfert du projet à un sujet héritier ou repreneur. L’instauration de la durabilité du projet est sous cet angle un mode de transcendance de la mortalité du senior entrepreneur (Brasseur, 2012).

C’est ainsi que, pour les seniors, la phase de création d’entreprise prend toute sa dimension. Plus qu’une structure productrice de biens consommables en réponse à des besoins primaires, sa dimension culturelle prend toute son importance : elle est entreprise de durabilité, une instance de transmission existentielle des sujets qui l’ont incarnée en contribuant à sa création et à son développement par leur travail (Brasseur, 2012).

Enfin, la notion même de senior s’en trouve éclairée. Si les définitions se sont multipliées sans réussir à cerner ce qui est nommé par le terme, n’est-ce pas parce qu’il désigne avant tout une posture au monde ? Dans la lignée des travaux de recherche mettant en évidence une approche du vieillissement non comme un déclin ou une perte (Carstensen et al., 2003 ; Shiota et Levenson, 2009. In Brasseur, 2012), un senior n’est-il pas au final essentiellement celui qui a entrepris de transmettre, et dont l’existence ouvre aux générations suivantes la possibilité de la durabilité ?

  1. Sensibilisation

L’orientation à l’entrepreneuriat, chez les personnes en âge avancée constitue à la fois un complément de revenu pour faire face à l’augmentation du coût de la vie (Guérin, 2011) et un engagement à la vie sociale après la retraite pour garder les liens sociaux et professionnels, dans le but de transmettre aux générations futures ses compétences, savoir-faire et expertise.

La sensibilisation est donc figurée comme une phase centrale dans le processus entrepreneurial des différentes catégories d’entrepreneurs. Elle facilite le passage à l’acte entrepreneurial et permet aux individus de se découvrir une nouvelle motivation jusque-là inexistante ou invisible. Pour les seniors, cette phase doit être mise en avant par les pouvoirs publics et même le secteur privé pour inciter, chez eux, cette nouvelle expérience (Maâloui et al. 2012a).

D’après des enquêtes effectuées auprès de personnes âgées[12], l’origine de la décision d’entreprendre des séniors est premièrement : la cessation de l’ancien travail qui les incite à redonner sens à leur trajectoire professionnel tout en profitant d’un surplus de liberté au travail.

Le manque de sensibilisation chez les seniors pour intégrer le monde entrepreneurial est un constat. La sensibilisation à l’entrepreneuriat a pour objectif de développer un état d’esprit, certaines caractéristiques et habilités à entreprendre. Elle consiste donc à éveiller chez les personnes l’envie et les motivations pour entreprendre.

L’encouragement des séniors à entreprendre s’effectue dans tout le processus entrepreneurial commençant par la sensibilisation à l’entrepreneuriat, se poursuivant dans l’accompagnement à la création pour se terminer dans le soutien post-création.

Par rapport aux autres types d’entrepreneurs, les séniors sont plus disposés à assurer la pérennité et le développement des opportunités d’affaires.

 

  1. Accompagnement

 

L’accompagnement vise à orienter l’entrepreneur pour monter ses plans d’affaires, à le guider dans les démarches et procédures de la création : étude de faisabilité, élaboration du business plan, étude financière et marketing, démarche dans le financement, choix du statut juridique et régime fiscal approprié.

En France, près d’un senior sur deux finance sa propre initiative entrepreneuriale (Maâlaoui et al., 2012a). Les entrepreneurs seniors ne peuvent que s’appuyer sur leurs propres compétences, leurs réseaux personnels et professionnels dans la création de leur propre entreprise. Rares sont les structures qui accompagnent les seniors dans leur aventure entrepreneuriale. On peut citer l’exemple de l’association EGEE (Entente des Générations pour l’Emploi et l’Entreprise) constituée en majeure partie de bénévoles et d’anciens chefs d’entreprises (nommés ici prestataires seniors).

Au niveau des aides et accompagnement à la création, on constate actuellement qu’il n’y a encore de spécificité vis-à-vis des séniorpreneurs, malgré l’ancienneté et les caractéristiques dans cette catégorie particulière. En effet, malgré l’importance des initiatives créatrices de valeur que peuvent proposer les seniors, il manque crucialement de structure d’aide et/ou d’accompagnement pour aider et guider ces derniers dans les processus qu’ils démarrent ou qui sont en cours de marche.

Dans les aides à la création d’entreprise, on peut distinguer notamment les :

  • ACCRE : qui intervient au niveau de la réduction des charges sociales pendant un an.
  • NACRE : qui analyse particulièrement chaque catégorie des demandeurs d’emploi ou bénéficiaires de minima sociaux souhaitant créer une entreprise.
  • Le PCE pour améliorer l’accès aux crédits bancaires
  • L’OSEO financement et garantie qui aide plus spécialement les PME
  • Et d’autres associations d’investisseurs de fonds propres

 

Néanmoins, ces dispositifs et accompagnement mis en place ne favorisent pas particulièrement le séniorentrepreneuriat. Une proposition pour l’amélioration du séniorentrepreneuriat se présente éventuellement, comme la réservation d’un Fond européen d’aide à la création d’entreprise exclusive aux séniors.

 

 

  1. Les risques entrepreneuriaux

La prise du risque est incontournable dans le processus entrepreneurial. En effet, étant donné le fait que le montage du projet s’effectue à partir des prévisions et études estimatifs du futur terrain, le processus entrepreneurial est exclu du garanti de succès ou d’échec par rapport aux efforts fournis.

On peut distinguer les risques relatifs au montage de projet, les risques professionnels pendant le travail et les risques qui s’élargissent dans l’environnement général de l’entreprise : sur le plan politique, économique, technologique, écologiques, légal, social et culturel.

Ainsi, la gestion des risques entrepreneuriale (GRE) fait partie intégrante du processus entrepreneurial depuis le montage du projet jusqu’à se mise en œuvre afin de mieux identifier les menaces à éviter et les opportunités à saisir. Cette analyse facilite la prise de décision sur la priorisation des activités et permet d’anticiper les mesures préventives et correctives à prendre.

Tout d’abord, identifions les risques au niveau du montage du plan d’affaires.

 

  • Au niveau de l’initiateur de projet : les limites se situent au niveau de ses expériences et aptitudes à évaluer et à monter le projet. En effet, il peut posséder une bonne idée novatrice (base de l’affaire) mais peut ne pas avoir les compétences nécessaires pour monter lui-même son projet, par conséquent il doit faire appel à un expert-projet qui saura évaluer toutes les estimations, en risquant de biaiser l’idée originale.

 

  • Les risques des moyens :

Cette étape consiste à identifier toutes les ressources adéquates : humaines, matériels et financiers. Cette détermination s’effectue à travers les études de faisabilité : faisabilité technique, faisabilité financière, faisabilité juridique, étude du marché et identification de la stratégie marketing à adopter.

Les risques peuvent se présenter sur l’inadéquation des moyens disponibles par rapport aux estimations initiales (manque de compétences, produit inadapté au marché, budget insuffisant…).

 

  • Les risques dans la démarche et la planification :

Les problèmes peuvent se posés par exemple dans les sous estimations de la prévision des ressources ou du délai qui peuvent entrainer un décalage dans la réalisation avec une modification et réadaptation du projet en cours. Cette incidence peut entrainer des énormes pertes financières pouvant même entraîner à l’abandon du projet.

On peut également citer les risques économiques qui se manifestent par le changement de niveau de compétition et les changements des forces du marché.

 

  • Les risques de management :

Dans ce contexte, on peut mentionner l’insuffisance de suivi ne permettant pas de détecter les dérives. Ainsi, la répartition des tâches doit s’effectuer proportionnellement aux compétences et la gérance doit être effectuée par une personne méthodique et compétente (ayant suivie une formation appropriée).

Ensuite, on peut distinguer les risques professionnels.

Les risques professionnels peuvent être physiques, mécaniques, biologiques, chimiques ou autres selon le type d’activités exercé. Par conséquent, le degré d’exposition au danger doit d’abord être évalué afin de déterminer si l’activité est faisable en prenant des précautions de protection particulières ou si elle doit être abandonnée ou à affecter par d’autres moyens (machines spécialisées, robots…).

L’évaluation de ces risques s’effectue par une comparaison des cas recensés (passé, présent) dans des entreprises similaires pour mieux définir les techniques appropriées. Ainsi, on les classe selon leur fréquence d’apparition et leur degré d’impact (sur l’employé, sur l’entreprise, sur l’environnement, sur la localité…). Ce classement peut être réalisé en établissant une hiérarchisation des risques à l’aide du tableau matriciel ci-après.

 

  Jamais arrivé dans l’industrie Déjà arrivé en industrie Déjà arrivé dans une entreprise similaire Peut se produire dans un atelier Se produit plusieurs fois dans un atelier
Désastreux          
Catastrophique          
Important          
Sérieux          
Modéré          

 

Légende :

  Risques jugées acceptables

 

  Risques tolérables avec gestion de risques

 

  Risques non acceptables (activité à suspendre)

 

Finalement, s’effectue la prise de décision sur les mesures particulières à prendre : mesures de prévention et mesures de correction.

Dans le cas particulier de l’entrepreneuriat des séniors, l’expérience professionnelle peut se présenter comme un atout dans la nouvelle trajectoire de l’individu mais il se peut également qu’elle constitue un frein pour le développement.

En effet, le capital social peut se présenter :

  • d’une part comme un frein au passage à l’acte entrepreneurial des séniors : étant donné les habitudes et routines professionnelles ne permettant d’acquérir à de nouvelles connaissances (moins ouvert à la réforme, à l’innovation et à l’apprentissage, caractéristiques des entrepreneurs conservateurs et artisans qui se contentent de la possession des techniques de production adéquates).

 

  • d’autre part, il peut servir de levier dans l’entrepreneuriat par le biais des expériences et savoir faire professionnelle.

Il est également à noter que les risques professionnels physiques sont en général plus élevés chez les séniors que chez les jeunes. (cf. Singularité du processus entrepreneurial chez les séniors).

Troisièmement, viennent les risques dans l’environnement général.

Ces risques externes à l’entreprise constituent une menace sur toute la filière et les entreprises similaires ; toutefois, son anticipation permet à l’entreprise d’être plus compétitif et lui offre un avantage par rapport à la concurrence.

Dans ce contexte, on peut citer les changements du régime politique et des activités priorisés dans le planning de développement.

Ainsi, l’entreprise risque des changements au niveau de la règlementation, de la fiscalité, du taux d’intérêt fixé par l’état et notamment dans la politique de gestion des ressources humaines (négociation intergénérationnelle à mettre en place obligatoirement dans les sociétés employant 300 personnes et plus).

Les changements politiques peuvent également se répercuter dans les relations internationales : ouverture ou suppression de marché qui impactent directement la commercialisation (développement de la concurrence, constitution de barrière à l’exportation…) ou dans l’approvisionnement des matières premières.

On peut aussi distinguer les risques écologiques.

Dans la majorité des cas, les problèmes proviennent de catastrophes naturelles (inondation, tremblement de terre) qui ne peuvent être prévus ni évités mais on peut toujours garder la vigilance en installant des structures conformes aux normes de protection naturelle selon l’emplacement (zone côtière, en altitude…).

Cependant, on ne peut pas écarter les nouvelles normes écologiques qui sont évoquées au fur et à mesure du développement des recherches écologiques effectuées (réduction d’utilisation d’un produit dégradant, gaz à effet de serre…). La prévision est évaluée par l’accomplissement d’une étude d’impact environnemental avant la mise en place du projet.

On peut également percevoir les risques économiques.

Les risques économiques se présentent au niveau de la variation du pouvoir d’achat des consommateurs. Ainsi, il se peut que les produits ne suffisent pas par rapport à la demande ou au contraire abandonné en deuxième plan quand les moyens d’achat deviennent restreints.

Les risques technologiques.

Les risques technologiques constituent un concept très récent. En effet, avec le développement technologique actuel, certaines entreprises peuvent concevoir eux-mêmes leurs propres matériels de production ; ce qui leur confèrent un avantage particulier dans la personnalisation de la production des biens et services. En effet, la reconsidération de chaque type de consommateurs (spécial ado, jeunes filles, jeunes hommes, cadres, …) et l’affinage de la production par rapport à leurs besoins offrent une plus grande attraction aux produits actuellement par rapport aux normes et standardisation des produits installés dans chaque secteur auparavant.

De ce fait, l’entrepreneur doit effectuer systématiquement des mises à jour pour innover ses produits et ses techniques de production afin de mieux rivaliser avec la concurrence qui ne cesse de s’améliorer, outre l’émergence de nouveaux marchés qui peuvent substituer les produits mis sur le marché actuellement.

Enfin, il y a les risques légaux et les risques socioculturels.

Ces risques peuvent être également regroupés dans les risques politiques, écologiques, économiques et technologiques car l’évolution de la législation résulte en général d’un changement politique, de l’évolution démographique, des prises de mesures pour résoudre les problèmes sociaux ou du changement dans la mode de consommation par le biais de la nouvelle technologie (vente et achat en ligne, téléchargement…).

Ainsi, la stratégie marketing adoptée doit tenir compte des éventuelles évolutions du produit et du secteur d’activité.

 

 

 

Conclusion partielle

Cette première partie nous a fourni les publications et analyses antérieures réalisées dans le cadre du processus entrepreneurial des séniors. Il a été démontré que l’âge ne doit pas constituer une barrière pour réaliser ses rêves et ambitions professionnelles car l’entrepreneuriat repose sur des principes de volontariat de l’individu. Au contraire, l’Etat encourage les séniors à maintenir leur emploi et à créer leur propre entreprise pour améliorer leur niveau de vie tout en contribuant à la croissance économique du pays. L’intervention de l’état, qui a été initiée par la mise en place du vieillissement actif et solidarité intergénérationnelle de 2012 se poursuit actuellement, aidés par les associations et entrepreneurs qui sollicitent des considérations particulières vis-à-vis des séniorpreneurs.

 

Ainsi, les 3 hypothèses suivantes se posent pour mieux cerner les particularités du séniorpreneur :

H1 : La sensibilisation des séniors à l’acte entrepreneurial influence positivement l’intention entrepreneuriale chez les séniors.

H2 : Les entrepreneurs séniors ont besoin d’un accompagnement particulier dans le montage de leur projet entrepreneurial

H3 : Par rapport aux autres catégories d’entrepreneurs, le capital social des séniors leur permet de mieux affronter la phase post création.

 

 

ETUDE EMPIRIQUE

1.     Présentation de la méthodologie

  • Pour valider les hypothèses annoncées ci-dessus, il faut tout d’abord élaborer des questionnaires d’enquête qui seront renseignés par un échantillon de population (séniors) :
    • on peut choisir des séniorpreneurs (actifs)
    • des anciens entrepreneurs (qui ont continué de travailler ou non)
    • des séniors (ayant l’intention d’entreprendre ou non)

 

  • L’échantillonnage doit être constitué de 20 individus au minimum et limité dans un cadre bien défini pour permettre la validation des résultats (même localité, même tranche d’âge, même activité, ayant travaillé au sein d’une même entreprise…).

2.     Echantillon

3.     Analyse des résultats / bilan sur les hypothèses

4.     Limites de notre étude

Conclusion générale

 

 

 

Bibliographie

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  • APCE 2009. Entreprendre à 50 ans… le choix d’une deuxième vie.

 

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  • BAYAD, SCHMITT, GRANDHAYE. Pédagogie par projet et enseignement de l’entrepreneuriat : réflexion autour d’une démarche et de différentes expériences. Ecole nationale supérieure en génie des systèmes industriels. Université de Metz, UFR étude supérieure de management.

 

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  • Observatoire Alptis de la protection sociale. Etude ALPTIS, 2013. Séniors : les nouveaux entrepreneurs ?

 

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  • « L’intention entrepreneuriale des étudiants : le cas français » La Revue des Sciences de Gestion 3, 2006.

 

  • Trajectoires de fin de carrière : illustration à partir des retraités du régime général de la génération 1944. LES CAHIERS DE LA CNAV n°6. Mars 2013. METTE.29p

 

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  • Vieillissement actif et solidarité intergénérationnelle : constats, enjeux et perspectives. Think tank européen pour la solidarité, Sodexo – Observatoire de la qualité de vie au quotidien. Mars 2011. 112p

 

  • Vieillissement actif en entreprise et pratiques managériales. Contexte européen et situation des pays partenaires. Compréhension. Année européenne de vieillissement actif et de la solidarité entre les générations, 2012. OUTIL-AGE TRANSNATIONAL.45p

 

 

 

[1] Le petit Larousse.

[2] Cité par DIOP en 2012.

[3] Think tank européen pour la solidarité et Sodexo, Vieillissement actif et solidarité intergénérationnelle : Constats, enjeux et perspectives.

[4] New York times.

[5] In revue des sciences de gestion, direction et gestion n°255-256 organisation.

[6] www.contratgeneration.gouv.fr

[7] Le nombre moyen d’enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif, est au minimum de 2,05 enfants par femme, parce que pour 105 garçons il naît 100 filles, soit 205 enfants pour 100 femmes. Les seuils réels sont supérieurs à ce minimum en raison de la mortalité entre la naissance et l’âge de procréation. Dans les pays développés, cette mortalité juvénile est devenue très faible et le seuil de renouvellement est de l’ordre de 2,10 enfants par femme. Vieillissement actif et solidarité intergénérationnelle : constats, enjeux et perspectives.

 

[8] Gimbert, Godot, 2010 in Sodexo, Think tank européen pour la solidarité, 2011

[9] Canazza, 2009 in Sodexo, Think tank européen pour la solidarité, 2011.

[10] PACOLET, consultable sur http://bit.ly/bpOSFO. In Sodexo, Think tank européen pour la solidarité, 2011.

[11] On parle de dépendance à partir du moment où les personnes éprouvent des difficultés relatives à leur indépendance physique (soins personnels), à leurs déplacements dans leur environnement habituel, à l’orientation dans le temps et dans l’espace, à leurs occupations habituelles (selon l’âge), à leurs relations sociales, ou encore à leur suffisance économique. In Sodexo, Think tank européen pour la solidarité, 2011.

[12]  In (Guérin, 1992 ; Falcoz, 2005, in Brasseur, Revue française de gestion N° 227/2012).

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