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Les Activités éducatives en Maison d’Accueil Spécialisée : Obstacles et Solutions pour le Bien-être des Personnes Handicapées

INTRODUCTION

 

Tout le monde n’a pas été conçu de la même manière ; il y a ceux que la plupart des gens qualifient de « normaux » et ceux qui d’autre part ne sont pas comme tout le monde et sont « différents » présentant une certaine particularité les distinguant des autres. Ceux qu’on appelle les handicapés. D’une certaine façon,  tout ce qui n’est pas comme nous, on le qualifie d’handicapé et il existe pourtant différentes sortes d’handicaps notamment l’handicap physique et l’handicap psychologique et psychique.

 

En effet, les handicapés mentales sont les formes les plus graves de l’handicap et nécessite une attention particulière suite à leur manque d’autonomie, notamment de la part des personnes qui les entourent. Actuellement, la plupart des familles de ces handicapés n’arrivent plus à trouver cette attention et surtout la patience qui incombe leur incapacité et se détachent peu à peu de leur proche pour finalement les confier à des établissements compétents spécialisés responsable de ce genre de personnes.

 

Ces établissements existent dans la plupart des régions françaises et se distinguent par les caractéristiques des personnes qu’ils accueillent. Comme les maisons d’accueils spécialisées qui s’occupent des personnes adultes lourdement handicapés notamment les MAS. Différentes sortes de spécialistes travaillent dans ses établissements auprès des résidents qui attendent d’eux des bras ouverts où ils peuvent se blottir.

En effet, s’occuper de ses handicapés nécessite une patience et une passion vraiment exceptionnelle du fait que les patients qu’ils côtoient tous les jours, du matin au soir dépendent principalement d’eux ; allant du plus petit geste de tendresse aux grands besoins comme les repas et les douches.

 

Tout compte fait le travail d’éducateur spécialisé qui consiste principalement à s’occuper de l’éducation des usagers des établissements d’accueil est à fortiori très difficile mais également devient très vite lassant pour les personnes qui n’ont pas tout à fait au fond d’eux la patiente et le savoir faire adéquats d’autant plus que pendant les formations qu’ils ont suivi pour arriver à leur poste, aucun cours n’a été dispensé pour les apprêter à se genre de situation.

 

Les ateliers éducatifs inscrits aux programmes des établissements d’accueil permettent cependant aux résidents de se confronter à leur entourage et à tout ce qui se trouve dehors, contrairement à l’aspect thérapeutique de leur traitement qui lui s’occupe plutôt du conflit intérieur du patient.

Afin que les ateliers éducatifs réussissent, de nombreux variables doivent être pris en compte tant du côté des responsables éducatifs qu’au niveau des résidents.

 

Ce qui amène justement au but de ce mémoire intitulé « « Les Activités éducatives en

Maison d’Accueil Spécialisée : Quels freins, Quelles solutions ?»

 

Afin de répondre à ces questions, le présent document a été divisé en quatre grandes parties bien distinctes expliquant chacune les points importants à évoquer afin de résoudre le problème.

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

PARTIE I : La Maison d’Accueil Spécialisée

  • Historique
  • Les objectifs
  • L’organisation du travail
  • L’équipe :
    1. Moniteurs éducateurs
    2. Aide Médicaux Psychologiques
    3. Educateurs Sportifs
    4. Aides-soignants
  • Les personnes prises en charges : les personnes lourdement handicapées
    1. Définition
    2. Les besoins des usagers
    3. Les accompagnements

 

 

PARTIE II : Diagnostic

A – Les activités éducatives en MAS

  • Définition de la fonction éducative
  • Les ateliers éducatifs :
  1. a) Rôle
  2. b) Situation actuelle

B – Les difficultés rencontrées au niveau de la fonction éducative en MAS

  • Du côté des éducateurs spécialisés
  1. a) L’épuisement professionnel :
    • l’usure
    • le stress
    • la souffrance au travail
  1. b) Le manque de motivation
  • Du côté des usagers

 

 

PARTIE III : Les solutions  proposées pour l’optimisation de la fonction éducative en MAS

A – Recherche de la bien-traitance

  • Définition de la bien-traitance
  • Réécriture du projet d’établissement co-écrit par l’équipe et la Direction

 

B – Réorganisation pour la prévention de la souffrance au travail

  • Instaurer le travail d’équipe
  • Favoriser les coopérations

 

C – Optimisation de l’accompagnement

  • Mettre la bonne personne à la bonne place et au bon moment
  • Mettre en place des séances de formations professionnalisantes

 

 

 

 

PARTIE IV : Evaluation de la Maison d’Accueil spécialisée de Saint Jeannet

  • Introduction
  • Evaluation interne
  • Evaluation externe
  • Une démarche d’Amélioration Continue de la Qualité

 

 

 

CONCLUSION

 

BIBLIOGRAPHIE

 

 

 

 

PARTIE I : La Maison d’Accueil Spécialisée

 

  • Historique

 

Pour connaitre l’historique de la Maison d’Accueil spécialisée, il convient de revenir un peu arrière avec la mise en place de la loi n° 75-534 du 30 juin 1975 qui stipule l’orientation des personnes handicapées par la mise en place des établissements spécialisées notamment comme les MAS comme l’indique l’article 46 de cette même loi.

 

Cet article 46 stipule en effet que « Il est créé des établissements ou services d’accueil et de soins destinés à recevoir les personnes handicapées adultes n’ayant pu acquérir un minimum d’autonomie et dont l’état nécessite une surveillance médicale et des soins constants.

Un décret en Conseil d’Etat détermine les conditions d’agrément et de prise en charge de ces établissements ou services au titre de l’assurance maladie. »

De ce fait, les maisons d’accueils spécialisées spécialement conçues à proximité des familles par leur diversité au niveau de l’emplacement ont été instaurées pour pouvoir prendre soin des personnes adultes présentant un handicap intellectuel ou moral.

Ces établissements sont financés par la sécurité sociale ou plus exactement couvert par l’assurance maladie se présentant sous la forme d’un prix de journée, sous réserve du paiement du forfait journalier y afférent par les roches où simplement par la couverture maladie universelle de la personne concernée.

Les critères d’admissions dans les MAS dépendent spécialement du degré de dépendance dans la vie quotidienne avec la présence ou l’absence des difficultés de communication ou de comportement.

 

De la même manière, le décret n°78-1211 du 28 décembre 1978 portant l’application de l’article 46 de la loi 75-534 du 30 juin 1975 spécifiant principalement les objectifs des MAS avec leur programme d’exécution, cette article stipule en effet que : « Les Maisons d’Accueil Spécialisées doivent assurer de manière permanente aux personnes qu’elles accueillent :

  • L’hébergement.
  • Les soins médicaux et paramédicaux.
  • Les aides à la vie courante et les soins d’entretien nécessités par l’état de dépendance des personnes accueillies.
  • Des activités de vie sociale, en particulier d’occupation et d’animation destinées notamment à préserver et améliorer les acquis et prévenir les régressions.

 

De la même manière, le circulaire 62 AS du 28 décembre 1978 relative aux modalités d’application de l’article 46 de la loi n°75-534 du 30 juin 1975 déjà évoqué précédemment détermine les personnes pouvant être admis à la MAS notamment « Personnes relevant des MAS :

  • existence d’un handicap
  • âge adulte
  • absence d’un minimum d’autonomie
  • besoin d’une surveillance médicale et de oins constants

Exemples : déficients intellectuels profonds, handicapés physiques, personnes avec handicaps associés. »

 

Par ces projets de loi et ces décrets qui déterminent parfaitement le genre d’établissement qu’est la MAS, celle-ci n’est cependant pas un établissement hospitalier donc ne disposant pas particulièrement de matériels lourds adéquats aux soins qualifiés de lourds également.

 

Par définition, une MAS est une établissement où les personnes handicapés et dépendants physiquement et quotidiennement des soins particuliers de tierces personnes sont accueillies et dont une équipe spécialisée et dévouée œuvre non seulement pour répondre aux besoins des malades mais également dans le but de leur apporter les soins paramédicaux dont ils ont besoins avec un minimum de bien-être en relation avec les autres résidents de l’établissement mais également avec les personnes responsables. C’est à travers les ateliers éducatifs et d’orientations que tout ceci est mis en place le tout englobé nécessairement dans un cadre harmonieux pour préserver une ambiance conviviale et le plus proche possible de la vie familiale.

 

Quant à la MAS de Saint Jeannet, elle a ouvert le 09 octobre 2006, six ans après son agrément, et dont une organisation structurée a été mise en place par les dirigeants, et dont l’équipe est composée spécialement de personnes responsables de la partie éducative et de la partie thérapeutique qui œuvrent quotidiennement pour apporter aux résidents ce dont ils ont besoins tout au long de leur séjour dans les enceintes de l’établissement dans les couloirs des quatre grands établissement qui composent l’enceinte doté également d’un cadre convivial orné de verdure dont les personnes traités ont vraisemblablement besoin.

 

 

  • Objectifs

 

Comme il a été défini dans le décret n°78-1211 du 28 décembre 1978 portant l’application de l’article 46 de la loi 75-534 du 30 juin 1975, déjà évoqué auparavant, les MAS ont pour principale objectif d’assurer l’hébergement des personnes lourdement handicapés et d’assurer également leur accompagnement tout au long de leur séjour. Un accompagnement se présentant à la fois sous un aspect thérapeutique et éducatif.

En général l’objectif final de la MAS est d’assurer à ses résidents la sécurité qu’ils n’ont pas pu trouver au sein de leur famille et qu’ils chercher désespérément à rétablir même inconsciemment.

 

Doté d’une équipe solide et expérimentée, la MAS a également de par leur atelier éducatif des objectifs visant toutefois au maintien des acquis des résidents et accéder petit à petit à un certain degré d’autonomie, à la capacité d’exprimer leurs potentialités associé à la recherche incessante de leur bien-être avec une ouverture au monde environnant.

De ce fait, de par leur atelier éducatifs également les dirigeants des différents établissements font entrer dans leur programme des sorties systématiques dans le but de rapprocher les patients de leur entourage et de ne pas les écarter de la réalité.

 

La Mas a également un objectif de continuité et de qualité au niveau de l’accompagnement notamment afin de développer les potentialités des sujets traités en faisant leur apprentissage et leur autonomie. Tout ceci également accentué par la favorisation de leur participation à une vie sociale culturelle et sportive par des activités adaptées.

Dans cette même philosophie, la Mas a bout objectif primordial de porter une attention particulière à toute forme de souffrance physique ou psychique des patients, sans oublier le maintien de leurs relations avec la famille ou les proches tout ceci dans un maintien total de la garantie de l’intimité.

 

 

La MAS est un établissement qui a pour objectif principal de prendre en charge les malades selon un système d’accompagnement défini.

Elle a un service d’accompagnement propre avec la contribution à la réalisation des projets de vie des résidents selon un système d’accompagnement médico-social adapté.

Ce système d’accompagnement comporte entre autre le suivi des prestations de soins, de soutien psychologique et toute autre forme de dépendance technico-social. Appuyé par des ateliers éducatifs primordiaux outre les soins médicaux dont ils ont besoins, les résidents pourront se sentir chez eux d’autant plus que la MAS a toujours tenu à un service d’accompagnement de haut niveau favorisant cependant le maintien et la restauration des liens familiaux, sociaux, scolaires, universitaires ou professionnels.

 

D’autant plus que les responsables de ces personnes handicapés bien qu’ils soient adultes ne possèdent plus du tout la capacité mentale minimum requise pour avoir une vie normale, de ce fait ils ont certains besoins relatifs au fonctionnement de la vie quotidienne nécessitant cependant un niveau d’accompagnement élevé de la part des personnes qui les accompagne.

La première notion de cette mesure d’accompagnement consiste à la mise en place d’un niveau de confiance réciproque entre les deux parties, car patient autant que aides-soignants et médecins ont besoin de se sentir en sécurité mutuellement pour que leur tache respectif fonctionne comme prévu. Un malade bien accompagné, et en confiance peut se diriger vers une guérison certes elle sera lente mais prometteuse, ce qui facilitera sans aucun doute la tache du responsable lui donnant ainsi la force de continuer.

 

D’autant plus qu’un service d’accompagnement ne réside pas seulement dans l’aspect éducatif, car pour atteindre les objectifs fixés, il faut travailler dans les deux sens, travailler le dedans et travailler le dehors. En termes plus exactes, s’occuper du caractère éducatif ne suffit pas car il est nécessaire d’avoir un suivi thérapeutique par les spécialistes. Pour consolider ce lien de confiance, il faut tout de même que le sentiment déjà imprégné par les ateliers éducatifs soit toujours pris en main et entretenu par les spécialistes notamment les psychiatres présents au sein de toutes les maisons spécialisées du territoire français pour ne pas tomber dans la décadence.

Les besoins des adultes lourdement handicapés nécessitent un lien d’interdépendance étroit et coordonnée de la part des praticiens.

Par la suite l’ensemble de l’équipe éducative et les médecins généralistes et psychiatres doivent œuvrer ensemble pour instaurer un suivi efficace et pour garder cette relation de confiance.

Une réévaluation de la conception du « moi »  bouleversée chez les personnes handicapées doit être mise en avant selon cette structure basée sur la mise en confiance par une mesure d’accompagnement respectant les besoins des personnes prises en charges.

 

 

 

  • L’organisation du travail

 

L’organisation du travail du personnel des maisons d’accueils spécialisées tourne autour de deux axes stratégiques bien définis, auxquels les responsables de chaque fonction s’atèle pour mener à bien son travail en fonction des besoins des malades et surtout suivant une idéologie basée sur la relation d’interdépendance de chaque fonction régie par un travail d’équipe.

Cependant, l’organisation du travail et l’attribution des taches se fait en fonction de la subdivision de la vie quotidienne des résidents autant que des responsables au sein de l’établissement répartis entre les temps de soins et les temps éducatifs.

 

Concernant les temps de soins, un programme de suivi quotidien des résidents est mis en place spécialement en rapport avec les pathologies de chacun, des séances dirigées par les médecins généralistes et un  service d’infirmiers avec les aides d’un médecin psychiatre et d’un psychologue pour le suivi de l’état psychologique. Pendant ces temps de soins, d’autres soins comme la kinésithérapie et les séances de psychomotricité sont aussi prévus par l’établissement pour les résidents en fonction de leur état de santé.

 

De l’autre côté, il y a les temps éducatifs dont le but principal est de maintenir un niveau de vie quasi identique à la normale avec à l’appui des ateliers éducatifs et des programmes de sorties régulières pour confronter les malades à la réalité extérieure et surtout à la vie familiale. De ce fait, ce que les membres de la maison d’accueil appellent par vie quotidienne englobe le temps de vie collective entre les résidents et le personnel, débutant de ce fait par le lever et le coucher qui sont de moments importants et angoissants pour les résidents nécessitant une approche et un accompagnement  spécifique individuel par l’équipe éducative pour réduire les angoisses persistantes.

Toutefois, toutes les étapes de la vie quotidienne des résidents méritent un accompagnement éducatif particulier de la part du personnel notamment le sommeil, la toilette, le repas ainsi que les autres moments tels que les pauses, la télévision, les discussions et bien d’autre encore ajoutés aux autres évènements imprévus pouvant survenir dans la journée.

L’activité de chaque personne est modulée en fonction des éléments préalablement connus, d’une période d’observation en début d’admission, de l’objectif de maintien des acquis.

 

L’organisation du travail au sein de chaque MAS dépend du nombre de résidents inscrits ainsi que du nombre de personnels qui y travaillent.

Prenons l’exemple de la MAS de Saint Jeannet dont l’organisation se tourne autour de cinq unités dont une unité est composée de 9 résidents avec six personnels éducatifs pour s’en occuper. Le travail se subdivise également entre les taches des AMP et des AS ainsi que celui d’un moniteur-éducateur qui s’occupe de la totalité de l’équipe.

 

.pour assurer la permanence une rotation s’effectue autour de tout le personnel dans le but d’avoir une équipe présente pendant les jours fériés et les fins de semaine.

 

 

4-         L’équipe :

 

L’équipe œuvrant dans la bonne marche de la vie quotidienne au sein de la maison d’accueil est surtout composée normalement d’éducateurs spécialisés, de moniteurs éducateurs, d’aides médico-psychologique, d’éducateurs sportifs et également d’aide soignants.  Certes les taches de l’un autant que de l’autre des membres de l’équipe n’est pas facile et à la base elle ne repose pas sur une simple compétence technique mais relève d’un tout autre aspect de la personnalité, capable de supporter et doté d’une forte sensibilité par rapport aux difficultés  et aux souffrances ainsi qu’aux problèmes de la personne dont il a la charge. Pour se faire, il doit avoir la capacité de comprendre de l’intérieur ce que son patient peut ressentir et quelques fois d’essayer de se mettre à sa place pour y arriver. Comme il a été déjà évoqué auparavant, ce n’est pas du tout une chose facile et  surtout sur le plan émotionnel car travailler en MAS relève du domaine de l’imprévu et promet d’être mouvementé, seulement le choix qui s’est fait à partir de la décision d’entrer dans le domaine commence par une idéologie basée sur la notion d’aide et de soutient aux autres.

Cependant dans la suite, on va définir le rôle de chaque acteur dans la maison d’accueil en fonction de son fiche de poste mais également et surtout en fonction de ses attributs par rapport à son rôle d’éducateurs.

 

 

 

  1. Moniteurs éducateurs

 

Dans la plupart des cas, les fonctions d’un moniteur éducateur relève sur des prises en charge éducative, et généralement la particularité de la fonction est difficilement déterminée mais pour avoir une idée précise il est de nature d’en faire une comparaison avec celle de l’aide médico psychologique.

 

Dans une suite logique cette notion de continuité par rapport entre les fonctions d’un moniteur éducateur et celles des autres fonctions se démarque comme suit :

Tout d’abord, l’éducateur spécialisé définit et écrit les projets éducatifs avec la participation de moniteurs éducateurs, ensuite c’est à de dernier de mettre en place et de définir le fonctionnement de l’activité éducative toujours sous la tutelle de l’éducateur spécialisée et avec la participation de l’aide médico-psychologique. Quant à ce dernier, il anime et assure l’activité sous la tutelle du moniteur éducateur à qui il retransmet ses observations et qui va retransmettre à l’éducateur spécialisé à son tour. C’est un circuit complexe qui nécessite un fort travail d’équipe.

Toutefois, dans la vie quotidienne, un moniteur éducateur exerce auprès des enfants d’adolescents ou dans notre cas des adultes handicapés ou en situation de dépendance. Son objectif principal étant d’instaurer, de restaurer et de préserver l’adaptation sociale et l’autonomie des personnes dont il a la charge. Par une méthode d’accompagnement adéquate il participe ainsi à la vie quotidienne par une action éducative, d’animation, et d’organisation en liaison avec les autres professionnels de l’éducation spécialisée. Vers une ouverture sur d’autres formes d’intervention  comme l’insertion et la médiation, le métier de moniteur éducateur est en constante évolution.

 

A travers sa fiche poste, la mission d’un moniteur-éducateur peut aller du maintien de l’autonomie à l’animation de l’activité et des sorties mais en même temps il est apte à s’occuper des admissions en déterminant les besoins des personnes que les familles veulent intégrer au sein de leur établissement, de ce fait, il se charge des visites et des explications aux familles.

 

Le moniteur éducateur tient un rôle d’animation de prévention et d’éducation à travers les évènements de la vie quotidienne et des activités souvent organisées en ateliers. Dans le domaine de l’animation, la tache de ce dernier contribue au développement et l’épanouissement de l’enfant, le soutient dans la conquête de l’autonomie allant du soutient scolaires aux activités d’expression comme les activités artisanales, audiovisuelles, mécaniques, informatiques, expressions graphiques, verbales ou corporelles.

 

 

  1. Aide Médicaux Psychologiques

 

Exceptionnellement, l’AMP est un professionnel médical dont la fonction principale est l’accompagnement et les aides dans les actes de la vie quotidienne des résidents de la maison d’accueil dont le rôle comprend l’éducation thérapeutique du résident en prodiguant les soins nécessaires dans un souci de bien être et d’hygiène mais en œuvrant également dans le domaine de l’animation de la vie sociale et relationnelle de ces derniers. Des soins qui ne sont pas comparables aux soins de santé étant donné que l’AMP ne fait pas partie du personnel soignant proprement dit, mais s’occupe surtout des personnes handicapés selon leurs troubles psychiatriques par une aide de proximité permanente et un accompagnement dans les actes essentielles de la vie quotidienne des résidents ainsi que dans les activités de loisirs.

 

 

Son cadre d’exercice et son rôle s’effectue auprès d’enfants, d’adolescents, et d’adultes handicapés ou des personnes âgées. Toutefois, dans les maisons d’accueils, ils s’occupent spécialement des personnes adultes handicapés nécessitant une aide au développement et au maintien de l’autonomie tant sur le plan physique, psychique que social.

 

Dans ce contexte, l’AMP œuvre au sein d’une équipe pluri-professionnelle, en travaillant la plupart du temps sous la tutelle d’un travailleur social ou d’un professionnel paramédical.

Il tient également la place d’assistant de l’éducateur, de l’animateur, de l’infirmier et du kinésithérapeute suivant les structures mises en place et selon les cas présents. D’une certaine façon, l’AMP est au cœur de la démarche éducative du programme de l’établissement en contribuant à toutes les étapes et en intervenant avec les autres personnels de santé, que ce soit au niveau des soins qu’au niveau thérapeutique par son statut d’aide et d’assistant.

 

Par l’aide qu’il apporte aux résidents ainsi que par l’accompagnement qu’il leur prodigue, l’AMP vise également le maintien d’une relation attentive et sécurisante permanente avec ces dernies dans le but de prévenir et de rompre l’état d’isolement dans lequel ils sont actuellement en essayant par la suite de subvenir à leurs besoins par l’encouragement, le soutien de la communication et de l’expression verbale ou non. En d’autres termes, dans cette lutte contre l’isolement, il participe avec ses collègues à la prévention de la rupture ainsi que la réactivation de lien social par le maintien des acquis et la stimulation des potentialités.

 

 

  1. c) Educateurs Sportifs

 

Dans les maisons d’accueil spécialisées, le programme prévoit dans les ateliers éducatifs des séances sportives dont le but étant de garder la forme mais également pour maintenir un certain niveau d’autonomie des résidents.

Tout comme toute autre activité éducative,  les séances sportives nécessite les compétences de professionnels éducatifs spécialisés qui dans notre cas se trouve être les éducateurs sportifs.

De par sa terminologie, un éducateur sportif dans sa globalité enseigne sa discipline de prédilection en transmettant les bases de sa spécialité à des publics très variés comme les enfants, les adultes et les personnes âgées et notamment les personnes en difficultés comme dans notre cas les personnes adultes handicapés. Ses activités englobent cependant dans un esprit de jeu sportif allant de l’initiation au jeu à l’entrainement physique adapté selon les besoins de chaque résident.

 

Effectivement, dans les établissements de santé comme les maisons d’accueil, la pratique du sport est considérée de manière plutôt récréative et comme un jeu, pendant lequel l’éducateur sportif joue son rôle d’éducateur et d’accompagnateur tout en restant pédagogue et à caractère patient comme ses collègues en faisant preuve de patience, de diplomatie et d’autorité pour pouvoir maitriser les cas imprévus ainsi que la promulgation de la            notion de sécurité au sein du groupe. Selon sa formation, à part sa discipline de prédilection, étant donné que s’occuper des personnes handicapés est complexe et requiert une personnalité spécifique, en tant qu’animateur, l’éducateur sportif doit savoir créer et maintenir une ambiance détendue en assurant la cohésion selon les éventuels conflits mais doit être capable d’instaurer et de maintenir la notion de confiance au sein de son groupe d’activité.

 

 

  1. Aides-soignants

 

Contrairement aux autres membres de l’équipe, les aides soignants tiennent un rôle particulièrement spécifique au sein des maisons d’accueils spécialisées.

Comme la plupart d’entre nous le savent, en particulier les aides-soignants travaillent principalement dans les établissements de santé somme les hôpitaux pour prodiguer les soins dans les services de médecine ou de chirurgie. Toutefois, étant donné la situation de dépendance effective dans laquelle les résidents des MAS sont, les aides-soignants doivent être également présents à tout moment de la vie quotidienne de ceux-ci de ce fait, ils contribuent également à l’éducation de ses derniers, bien qu’ils sont là pour donner des soins médicaux et fondamentaux.

 

En effet, comme son nom l’indique, un aide soignant aide aux soins, en s’occupant en particulier de l’hygiène du patient comme l’hygiène corporelle tels les toilettes ou les changes pour les personnes incompétents, l’hygiène alimentaire et mentale en travaillant de se fait avec la collaboration avec les infirmiers qui d’une certaine manière répartissent les taches.

 

En résumé, l’aide soignant est le professionnel disponible pour le résident et qui se trouve être le plus proche de lui dès son réveil jusqu’au moment où il referme les yeux pour s’endormir. La journée se passe dans un souci interminable de confort, d’hygiène et de sécurité tout en entrant dans la sphère intime du résident dans le but d’un accompagnement optimal. A part le fait qu’il soit l’interlocuteur privilégié des patients, dans la plupart des cas, l’aide soignant est l’intermédiaire direct entre le résident, sa famille, les médecins et l’établissement. Par la relation de confiance qui s’est installée entre lui et le résident, il peut facilement discuter avec lui sur son état d’esprit, son moral, des douleurs, son appétit et ses autres besoins, allant jusqu’aux secrets et désirs que parfois ces deniers ne vont pas dire aux médecins et aux psychiatres.

 

 

5-         Les personnes prises en charges : les personnes lourdement handicapées

 

  1. a) Définition

 

Selon l’article 46 de la loi d’orientation évoquée auparavant, les maisons d’accueils spécialisées sont aptes à accueillir comme résidents permanents ou occasionnels les personnes adultes handicapés autrement dits ceux qui n’ont pu acquérir un minimum d’autonomie suite à une maladie ou un accident mais également depuis la naissance, de ce fait ont besoin d’une aide quotidienne, d’un soin et d’un support permanent par des personnes habilités.

 

La définition de la notion d’ « handicap » est appuyé par le décret n°78-1211 du 26 décembre 1978 qui stipule que « Les établissements mentionnés à l’article 46 de la loi n° 75-534 susvisée, ci-après dénommés Maisons d’accueil spécialisées, reçoivent sur décision de la COTOREP des personnes adultes qu’un handicap intellectuel, moteur ou somatique grave ou une association de handicaps intellectuels, moteurs ou sensoriels rendent incapables de se suffire à elles-mêmes dans les actes essentiels de l’existence et tributaires d’une surveillance médicale et de soins constants. »

 

Dans la plupart des cas cependant, suivant cette loi, les adultes handicapés sont plutôt de jeunes personnes atteintes d’un handicap congénital dénommées polyhandicapés

Cependant, d’un point de vue totalement médical, le « polyhandicap » est caractérisé par une déficience motrice et mentale associées avec d’autres troubles nécessitant une prise en charge spécifique tant au niveau médical d’éducatif. De ce fait, le polyhandicap est une forme d’handicap grave selon une multitude expressions avec une déficience motrice et mentale de nature sévère ou profonde impactant sur l’autonomie, les possibilités de perceptions, d’expression et de relation. Pour atteindre une autonomie optimale, l’utilisation des moyens techniques spécialisés, médicaux et éducatifs doit être associé pour prévenir ou faire face à  d’autres déficiences et troubles en relation avec la pathologie en commençant par les simples gestes de la vie courante et l’assistance technique et humaine permanente dont ils ont besoin.

 

 

Quant à la notion d’absence d’autonomie, elle est définie par l’article 1er du décret n° 78-1211 du  décembre 1978 qui la dénomme comme l’incapacité des personnes handicapées à se suffire à elles-mêmes dans les actes de la vie courante, du lever au coucher, comme les déplacements, les repas, les toilettes…, puisqu’elles sont soumises à une dépendance totale.

 

Les troubles psychiatriques dont il est question sont l’autisme, les troubles du comportement, le malvoyance, l’infirmité motrice cérébraux, le handicap mental, le traumatisme crânien ainsi que les adultes en difficultés psychosociales.

Pour être admis en MAS, quatre critères doivent être pris en compte, notamment l’existence d’un handicap, être en âge adulte, l’absence d’un minimum d’autonomie et le besoin d’une surveillance médicale et de soins constants.

 

  1. Les besoins des usagers

 

De nombreux spécialistes se sont penchés sur les études concernant le cas des polyhandicapés et ont émis différentes interprétations concernant cette notion de besoin.

 

Par une première définition, le besoin d’un handicapé est selon le grand dictionnaire psychologique[1] « un état de l’organisme suite à un déséquilibre entre les normes physiologiques ou culturelles et les informations du milieu extérieur ou intérieur, ou des représentations».

 

Ensuite, Jean-Marc Chauvie[2] le définit comme étant « une sensation de manque avec un déséquilibre écologique entre l’individu et son environnement. Non un état mais plutôt un processus dynamique d’une évolution dans le temps en relation entre eux et dont l’expression est modifiée en fonction de l’individu et de son environnement »

 

Concernant les différentes sortes de besoins, différents spécialistes sont également présents en termes de référence notamment, le Docteur Sweitzer1 qui différencie les besoins des polyhandicapés en trois types.

Premièrement, les soins de base pour remédier à leur absence d’autonomie notamment concernant l’alimentation, les toilettes, l’habillage, l’élimination et les déplacements ; ensuite  les soins  techniques pour les appareillages et la rééducation comme les fauteuils roulants, les ustensiles adaptés à l’alimentation et les tableaux de communication pour acquérir une certaine autonomie avec un suivi et le traitement des épisodes épileptiques et des problèmes digestifs ; et finalement les soins rééducatifs.

 

A l’issus de ses études, Maslow2 définit également les besoins des personnes handicapés selon un schéma pyramidal dont le besoin suit six formes différentes en fonction croissante: les besoins physiologiques concernant les survie des individus qui sont les besoins concrets comme la faim, la soif ou la sexualité ; le besoin de sécurité contre les différents dangers qui menacent continuellement ; le besoin d’appartenance relevant de la dimension sociale, la famille, le travail, l’association au sein desquels ils doivent se sentir accepté et qui constitue le pôle relationnel ; le besoin d’estime faisant suite au besoin d’appartenance déterminant l’envie de la personne d’être considéré comme une entité à part entière au sein du groupe où elle est inscrite ; et finalement le besoin de ‘accomplir qui est le sommet des aspirations des hommes, consistant à l’atteinte de l’épanouissement par une évolution relative à une condition purement matérielle.

 

 

  1. c) Les accompagnements

 

Par simple définition, accompagner quelqu’un signifie, être à ses côtés pour l’aider, encadré par une démarche collective.

 

Au sein d’une MAS, accompagner les adultes handicapés consiste en leur encadrement dans tous les actes de la vie quotidienne, en prenant en charge les soins de nursing, d’habillage et lors des repas selon les besoins des personnes prises en charge.

Cet objectif d’accompagnement est basé sur le principe fondamentale du « faire faire » jusqu’à la limite du possible tout cela afin de maintenir, de contrôler et même de développer le peu qui a été acquis jusque là dans un souci d’autonomie et afin d’éviter tout risque de régression par les activités occupationnelles, d’éveil social et culturel qu’elle propose. Des ateliers d’éveils éducatifs comme les ateliers de collage, de musique, de peinture, de jardinage, des ateliers créatifs sans oublier les séances sportives et les sorties hebdomadaires comme la coiffure, le cinéma, les restaurants, les randonnées, les pique-niques et les séances de shopping, se trouvent de ce fait au centre de tous les programmes animés par les équipes médico-sociales.

 

Dans cette mesure d’accompagnement, chaque résident doit avoir un projet individuel suivi et dirigé selon le cas et les difficultés de chacun par les responsables.

 

Comme on l’a toujours évoqué tout au long du document, le travail du responsable au sein d’une maison d’accueil spécialisée n’est pas du tout facile et relève du domaine de l’imprévu et nécessite un sens de l’accompagnement inné ne figurant pas dans les disciplines de formation des spécialistes, car être capable de s’occuper des personnes handicapées et dépendants est d’autant plus difficile que délicat, d’autant plus qu’il s’agit dans notre cas de personnes adultes plutôt que des enfants,

 

Selon une définition plus classique, l’acte d’ « accompagner » consiste à détecter et à mettre en place des mesures dont la finalité repose sur l’atténuation des effets négatifs de quelque chose. Il va de suite que dans le cas d’un accompagnement socio-éducatif des personnes polyhandicapées, elle consiste à la recherche et à la mise en place de mesures socio-éducatives afin d’améliorer la qualité de vie de la personne handicapée ». Un acte qui se différencie d’elle-même par la prise en charge car pour les distinguer, il a déjà été évoqué auparavant, que contrairement à la prise en charge dont le principe est basé sur la prise en main complète de tous les besoins des personnes étant donné que celle-ci est toujours considéré comme inapte , l’accompagnement se tourne plutôt sur le fait de donner le bénéfice du doute à la personne concernée en la laissant faire ses preuves en faisant les choses par elle-même et en montrant le chemin en cas d’incertitude ou d’échec  plutôt que faire le pas à sa place. De ce fait, le terme accompagnement met plutôt en avant la responsabilisation de la personne en le mettant dans une position de confiance pour qu’elle arrive, ou plutôt essaie, de prendre en main son destin en faisant le chemin avec lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PARTIE II : Diagnostic

 

A- Les activités éducatives en MAS

 

  • Définition de la fonction éducative

 

Etymologiquement, l’éducation est l’action de « guider hors de (quelque chose ou une situation donnée) » et dans un sens plus large, elle consiste à développer et faire produire ; et dans la vie courante, la plupart d’entre nous la considère tout simplement par l’apprentissage ainsi que le développement de toutes les facultés humaines (physiques, psychiques et intellectuelles).

 

Par la suite, comme il a le plus souvent été évoqué dans les précédents chapitres, la fonction éducative en Mas est une fonction complexe qui au cœur de tout traitement et de la démarche d’accompagnement  au sein de l’établissement. De ce fait la définition que l’on peut attribuer à cette fonction éducative est qu’elle consiste « au maintien et au développement de l’autonomie que le patient possède déjà » en l’introduisant dans un milieu qui ne diffère pas du milieu dans lequel il a été avant d’entrer dans l’établissement, « tout ceci étant appuyé par des ateliers éducatifs quotidiens comme le dessin, la peinture, la musique, l’esthétique … et même le sport ».

La fonction éducative œuvre dans le quotidien des résidents selon l’organisation des ateliers différente pour chaque établissement.

Les ateliers éducatifs sont propres à une unité ou à un groupe et surtout ils dépendent de la disponibilité et de l’état de santé général des membres des groupes de ce fait, l’organisation se fait au jour le jour bien que des programmes ont été définis au préalable. Mais des activités inter-unités sont également possibles en fonction des situations.

 

La fonction éducative est complexe du fait qu’elle nécessite une bonne organisation et surtout un niveau de compétence très élevé de la part des professionnels responsables armés d’une forte capacité d’écoute pour pouvoir déterminer les besoins réels des résidents et surtout d’une forte degré de patiente pour comprendre et s’occuper des résidents cas pas cas.

Ces ateliers dont le but principal étant de répondre aux besoins des résidents suivant les contextes d’établissements des projets individuels  et qui doivent être réécrits annuellement en fonction des résultats annuels. Mais dans la plupart des cas, le déroulement des  ateliers ne suit pas ce qui a été prévu et des fois n’ont même pas lieu. Du fait que généralement il leur manque simplement du temps étant donné que les temps de vie empiètent sur les temps éducatifs. Cependant, la fonction éducative en MAS correspond justement à suivre les rythme des résidents en essayant le plus possible de leur donner la chance de faire selon leur désir en les accompagnants toujours bien sur mais encore et  surtout  dans chaque établissement, la notion de liberté est maintenue. Les résidents sont donc libres de faire ce qu’ils désirent, de circuler partout  d’autant plus  qu’aucune activité pédagogue ne leur serait jamais imposée.

 

La fonction éducative est présente à tout moment. Même si les ateliers éducatifs sont prévus à cet effet la fonction éducative, elle, ne doit pas seulement se limiter à ses temps éducatifs mais doivent surtout être présents dans toutes les activités des résidents que ce soit pour les soins, pour les séances sportives et les autres activités qui n’ont cependant pas d’horaires fixes.

 

 

  • Les ateliers éducatifs :
  1. a) Rôle

 

Le but de chaque MAS consiste en premier lieu, comme il a le plus souvent été évoqué auparavant, à maintenir et améliorer la relation de chaque résident avec les membres du personnel responsable. Toute personne étant originellement différents les résidents autant que les responsables, de même chaque résident se diffère par sa pathologie, ses besoins, ses désirs ainsi que ses origines. C’est pour cette raison que les ateliers éducatifs ont été mis en place pour permettre la cohésion positive entre les deux entités présentes au sein de l’établissement.

Les ateliers éducatifs, définis auparavant, tiennent un rôle complexe et majeur pour le développement de l’établissement et pour le bien-être des résidents.

 

Les ateliers actionnent dans plusieurs domaines de la vie des résidents, tant au  niveau intellectuel que social.

 

Le premier rôle des ateliers éducatifs est l’intégration des résidents au sein de l’établissement.

Lors de la mise en place de la maison d’accueil, la définition de l’établissement est orientée vers le fait de placer des adultes handicapées et dépendant de profiter de l’hospitalité de l’équipe et de l’établissement.

En effet, une fois que les patients intègrent les lieux, ils troquent leur famille d’origine contre les membres de l’établissement qui deviennent leurs nouvelles familles. Une sensation qui sera acquis au cours du temps et appuyé par les mesures d’accompagnement et les ateliers éducatifs. Ces activités se font la plupart du temps en groupe composé de résidents et d’éducateurs. Ils travaillent ensemble dans le but, premièrement de trouver un terrain d’entente, mais également d’apprendre à faire les choses ensemble en commençant par les petites discussions, les échanges de regards, les vraies conversations, les accompagnements et des petites complicités qui se forment à travers les jeux et les activités.

Pour cette raison, l’ambiance au sein de l’établissement et surtout pendant les ateliers éducatifs doit faire apparaitre la sensation d’appartenance des résidents et en leur permettant d’intégrer la vie en petite collectivité en faisant  les choses comme ils les sentent, tout en restant eux-mêmes et en gardant leur propre identité.

Le rôle des ateliers éducatifs sont donc de permettre à chaque résident de trouver sa place au sein de cette nouvelle collectivité.

De ce fait, ces derniers visent donc en premier lieu à prendre compte de la nature et de l’identité de chaque résident et plus exactement de prendre cette personne comme elle est en essayant le plus possible d’être souple pour pouvoir s’adapter à la personnalité, aux potentialités et en fonction de la pathologie de chacun. Ensuite, ils visent à instaurer un sentiment de confiance entre les résidents et les personnels éducatifs, un sentiment qui va permettre à ces derniers de faire leur travail en tant qu’éducateur en offrant un cadre de vie plus agréable aux résidents par la facilitation de la vie quotidienne et surtout de l’échange entre les deux parties.

A l’exemple des activités d’expression comme la peinture, la terre, les chants et les expressions orales, les résidents gardent le sentiment d’avoir une quelconque droit comme tout le monde en s’exprimant de la manière dont ils peuvent  tout en restant eux-mêmes sans aucun critique ni jugement de la part des autres. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent sans avoir peur du jugement des autres d’autant plus que ces « autres » sont considérés comme les membres de sa famille.

De cette manière, le résident peur se sentir comme chez lui au sein de sa propre famille, avec en plus un soutient et une prise en charge plus approfondie.

 

Deuxièmement, le rôle des ateliers éducatifs concerne la socialisation des résidents  par le maintien de leur capacité tout en limitant les possibilités de régression. Tout ceci accompagné du principe d’ouverture et de liberté en donnant libre accès à toutes les activités de la citée qui répondent à leur besoin et à leur aptitude comme les séances d’équitation, de natation, de cinéma et bien d’autres encore.

De l’autre part, les activités de socialisation mises en place à l’exemple de la participation à des évènements extérieurs comme les spectacles, des sorties en villes ainsi que les diverses activités de rééducation, les séances de promenade à pieds ou par d’autres moyens, les activités aquatiques et séquestres permettent aux résidents d’avoir le sentiment d’appartenir encore au monde surtout extérieur malgré leur différence.

Ces ateliers sont pourvus d’un système de communication, d’apprentissage et de  détente organisé en fonction des besoins de chacun et déterminé selon les aptitudes et les capacités associés à un moyen technique adapté comme les supports visuels, les objets et les pictogrammes.

En plus, les ateliers éducatifs qui mettent en relief le lien avec la nature comme le jardinage – consistant à l’arrosage, le ramassage ou la cueillette – , la possibilité  de s’occuper des animaux et finalement les parcours découvertes organisés ont fait paraitre au sein des résidents la sensation de plaisir, de savourer la vie et d’apprécier la compagnie des autres êtres vivants comme tout autre humain « normal ».

 

Ensuite, les ateliers éducatifs ont le rôle de l’animation, de communiquer la vie et de rendre plus vivant malgré les handicaps. La fonction éducative œuvre dans ce contexte de manière à prendre les ateliers éducatifs comme un outil favorisant les relations dans les tâches quotidienne quelque soit le moment et l’évènement pris en compte. Cette relation va de la personne, de l’environnement, de la famille ainsi que de la réalité en dehors de l’établissement. Le but étant toujours de considérer l’activité éducative comme un support à la vie relationnelle. Le but des ateliers éducatifs appuyé par les forces de propositions des éducateurs consiste à provoquer la satisfaction des résidents par la sollicitation de leur sensorialité en se tournant principalement vers l’environnement et l’amélioration de l’ambiance qui est devenue une force vive étant donné que la plupart des résidents en fonction de leur pathologie demeurent seulement comme des spectateurs  de la vie qui les entoure. Mais d’autre part, un handicap profond n’est pas forcement  relié à un handicap sensoriel, c’est pour cette raison que les activités éducatives ne doivent pas ignorer ce fait et au contraire, un projet de vie doit toujours être en évolution et adapté selon les besoins de chacun.

Le rôle des éducateurs se tourne le plus possible vers l’amélioration de la vie courante des résidents et d’une manière formelle par la mise en place du projet de vie individuelle, en essayant de « leur rendre le sourire », ce qui n’est pas chose facile évidemment, et requiert un niveau de transfert exceptionnel de la part des éducateurs. De la même manière, le projet personnalisé comme son nom l’indique doit être un outil efficace permettant aux éducateurs de suivre l’évolution de chaque résident tout en instaurant en permanence le bien-être dont les constituants fondamentaux sont les relations et les animations, un climat de confort et de sécurité en fonction des besoins de chacun mais surtout en fonction de leur désir qui est encore à déterminer.

En effet, la mise en place d’un projet de vie nécessite la mesure de l’accompagnement dans toutes les étapes de la vie quotidienne mais surtout au sein des ateliers éducatifs dont les axes et les supports stratégiques sont constitué par la vie quotidienne et l’animation.

 

Et finalement, rôle des ateliers éducatifs consiste au maintien et au développement de l’autonomie de chaque résident.

Comme on le sait déjà, l’autonomie consiste en la capacité d’entreprendre une activité donnée sans avoir recours à une aide extérieure dans toutes les actes de la vie quotidienne à partir du lever jusqu’au coucher. Toutefois, on sait également que la plupart des personnes admises en MAS présentent un handicap lourd qui ne leur donne pas cette capacité d’autonomie mais au contraire la plupart ont besoin d’une aide en permanence. Toutefois, l’activité doit se baser sur l’intérêt et le désir du patient. C’est pour cette raison qu’elle ne doit pas se limiter à un support relationnel qui met le résident en situation de dépendance permanente mais surtout en gardant en tête la notion d’infériorité vis-à-vis de l’éducateur. C’est également au cours de ses activités éducatifs que les résidents peuvent être confrontés à leur propre désir et peuvent sortir leur sentiment en prenant les choses comme ils le sentent, plus exactement par le rôle des éducateurs qui consistent à les accompagner et à les pousser à faire les choses par eux-mêmes dans la mesure du possible. Ce qui permettrait aux résidents de maintenir cette notion d’autonomie et de s’éloigner peu à peu de la dépendance face aux éducateurs. Finalement concernant le travail sur l’autonomie, les ateliers éducatifs apportent toutes les aides matérielles, physiques et psychologiques dont les résidents ont besoin de manière à donner à ces derniers la capacité de se prendre en charge pour les actes de la vie quotidienne.

 

  1. Situation actuelle

 

En MAS, en principe une journée se subdivise en « temps de vie » et en « temps pédagogique ».  Les ateliers éducatifs ont été définis afin de mettre une cohésion entre la fonction éducative et le maintient de l’autonomie des résidents. Bien que la structure de l’établissement prévoit des ateliers éducatifs selon une organisation définie et spécifique. Cependant, ce qui se passe dans les établissements sont loin d’être conforme à ce qui a été prévu dans le programme.

Effectivement, des lacunes ont été observées surtout au niveau du déroulement des ateliers éducatifs tant au niveau de l’organisation, des résidents et des encadrants.

 

Premièrement le problème lié à l’organisation vient du fait du dérèglement au niveau des temps de vie et des temps pédagogiques. Les temps de vie consistent à l’ensemble des actes de la vie courante comme le coucher, le lever, la douche, le repas, les toilettes et les autres références. Et le déroulement de tout l’ensemble est définit en fonction des besoins, de l’humeur, de l’état de santé quotidien de chaque résident. Les situations peuvent à tout moment changer en fonction de ces facteurs, et le temps de vie peut toujours empiéter sur les temps pédagogique. Une fois que le rythme sur les temps de vie quotidien est atteint or un patient s’accapare d’un surplus de temps prévu pour le temps pédagogique, l’organisation se trouve chamboulée. D’une part si un résident a besoin de plus de temps pour se lever ou pour se doucher que d’habitude, toute la suite des programmes prévus pour lui se trouve différé en fonction du surplus de temps, et d’autre part, cette personne a donc besoin de plus d’attention que d’habitude, donc elle accapare plus de temps aux personnels responsables. Un temps qui est également prévu pour prendre soin d’autres personnes. Pourtant le programme prévoit de toujours privilégier ces besoins physiologiques au détriment des temps éducatifs. Dans les deux cas, à partir du moment où une situation s’éternise, les programmes peuvent changer à tout moment faute de personnel et faute de temps jusqu’à l’annulation des ateliers éducatifs prévus pour la journée.

Toutefois, des mesures sont prises afin de ne pas pénaliser les personnes qui n’ont pas eu de problèmes au cours de la journée et qui peuvent très bien suivre le programme.

 

Deuxièmement, cette situation engendre également un dérèglement au niveau de l’organisation des personnels encadrant. A partir du moment où un changement survient au cours de la journée, une mobilisation supplémentaire est aperçue au niveau du personnels.  Tout va encore pour le mieux tant qu’il ne s’agit que deux ou de trois personnes accaparant leur temps et nécessitant une attention permanente, mais il arrive que la plupart des résidents sont confrontés à des difficultés étant donné leur situation, le problème d’organisation devient de plus en plus ingérable au niveau du personnel. Ils ont à faire à des personnes très lourdement déficitaires dont les aptitudes peuvent changer d’un jour à l’autre mettant le personnel en position de faiblesse par rapport à la situation de psychose à laquelle il est confronté journalièrement. A cela s’ajoute la confrontation à la souillure, au bruit, à la dépendance et surtout à la mort. Des situations qui ne sont pas favorisées pour une vie de famille ordinaire. Ce qui augmente continuellement les charges des personnels par rapport à ce qui a été prévu, et malgré le fait qu’ils sont en connaissances de causes avant de s’être lancer dans l’aventure et même si ils ont un niveau de patiente supérieure à la normale acquise, avec une telle réalité ils ont toujours du mal à joindre les deux bouts pour surmonter les problèmes. Un risque d’épuisement est toujours présent d’autant plus que les activités sont fortement répétitives et en cas de crises les autres résidents doivent se résigner devant une télé constamment allumée. Avec le poids du quotidien, les lourdes tâches de la journée, les urgences à gérer et l’organisation imprévue à cause du maque d’effectif, l’organisation doit être le plus efficace possible dans le but de trouver un terrain d’entente et dans l’intérêt de tous.

Il est difficile de cadrer la dimension de la vie quotidienne  même si les éducateurs y sont confrontés dans le quotidien mais surtout avec le quotidien dans toutes ces facettes, par les routines et surtout par un quotidien pourvu de surprises. D’autant plus que ces imprévus pouvant être des freins au bon déroulement de ce quotidien se multiplient, il est rare de voir l’action éducative associé à des prises de risques, ainsi l’activisme et le non sens deviennent la plupart du temps les idéaux qui animent les éducateurs.

Des difficultés qui vont être définis dans le chapitre suivant.

 

 

B – Les difficultés rencontrées au niveau de la fonction éducative en MAS

 

  • Du côté des éducateurs spécialisés

 

  1. L’épuisement professionnel :

 

  • l’usure

L’usure est l’une de la projection de l’épuisement professionnel dans le quotidien d’une MAS.

En effet, bien qu’ils soient dotés d’une forte motivation à poursuivre les lourdes tâches auxquelles ils sont confrontés quotidiennement, les éducateurs ne sont pas épargnés pas les fléaux de l’usure professionnelle.

De nombreuses définitions ont été émises pour expliquer la situation, mais en général, les termes « usure professionnelle »  de l’anglais « burn-out » font référence à un état d’esprit pouvant se manifester de plusieurs façons dans le milieu professionnel. La notion de ras-le bol, l’état de saturation par rapport à une activité donnée et le désinvestissement par rapport au travail sont autant de formes de références à la notion d’usure. Les activités répétitives, toujours semblables, monotones associées à des sentiments de ne jamais aboutir à un quelconque résultat pour le travail ou juste le manque de reconnaissance de la part des l’entourage au sein du lieu de travail peuvent être des causes directes de ce sentiment d’usure.

 

Pour introduire la notion d’usure dans les activités quotidiennes des personnels responsables en MAS, elle est plus facile à atteindre que dans n’importe quel autre domaine professionnel.

En effet, les risques liés à cet effet est d’autant plus grandes que les manifestations visibles, les conduites jugés insupportables et déplacés de la part des résidents font paraitre de la part des encadrants l’expression d’une souffrance au travail qui d’habitude ne se manifeste pas individuellement mais se présentent chez un certain nombre de personnes mettant en doute le contexte organisationnel dans lequel elles œuvrent notamment la MAS. Les maisons d’accueils comme tout autre établissement s’occupant des personnes handicapées mentalement, un milieu où peuvent facilement s’installer la routine, le sentiment de dégout, les tendances au repli de soi et l’accumulation de divers dysfonctionnement sont les plus favorables à l’instauration de cette notion qui devient un fléau social.

 

Pour Daniel Brandeho dans son ouvrage il définit le fléau de la manière suivante : « l’usure résulte fortement de la confrontation incessante à des situations problématiques apparemment sans solutions, ce qui est le propre de l’accompagnement en M.A.S »1. Dans la plupart des MAS, le manque de personnel est également un facteur favorisant le développement de l’usure professionnel. En effet, l’usure diminue la qualité de travail fourni par les personnels encadrant, mais cette situation est encore plus accentuée à partir du moment où le manque de personnel pèse encore sur leurs poids de leurs taches quotidiennes du fait de la forte mobilisation et la diminution des personnes suivant des formations dans ce domaines à raison de 350 contrats de vacations signés par an en France , un chiffre qui n’est pas encore suffisant compte tenu des besoins des établissements de santé dans lesquels ils doivent travailler. D’autant plus que devant le fait à cause des difficultés reliées au poste, le taux de turn-over dans ce domaine devient de plus en plus élevé de la moyenne acquise par une personne pour rester au poste est de 5 ans. Evidemment, certains n’arrivent même pas à tenir plus de deux ans tandis que certains arrivent à tenir le cout mais luttent constamment  avec le sentiment d’usure. A l’exemple de la MAS de Saint Jeannet qui maintient un taux de fidélité de 40% de son personnel depuis sa création mais avec une forte augmentation du taux d’absentéisme permanent de 10%. Toute cette ensemble fonctionne de manière à accentuer le manque de confiance des résidents vis-à-vis du personnel accentuant de plus en plus leur dépendance et qui ne facilité pas la communication. Par conséquent, le travail des éducateurs deviendront encore plus difficiles qu’avant  impactant sur la motivation individuelle et collective de l’équipe et le cycle va se poursuivre jusqu’à ce qu’il y ait abandon total.

 

  • le stress

Généralement selon le principe de l’homéostasie, le stress est une réaction d’adaptation au niveau de l’organisme pour le maintien de l’équilibre de l’état intérieur. Toutefois, il existe deux types de stress, le stress biologique qui consiste à la réponse de l’organisme pour toutes les demandes qu’elle reçoit et le stress professionnel.

Dans notre cas, le stress professionnel est défini selon l’Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail comme « un état de déséquilibre apparaissant lorsque les exigences du milieu de travail dépassent la capacité des salariés à faire face à celles-ci ou à les maîtriser1 ». Par conséquent il renvoie au cadre de vie du salarié au sein de son environnement de travail mais également à sa perception.

Le manque de ressources que le personnel a en main pour mener à bien son travail le met en situation de déséquilibre face aux exigences de son poste. Le stress est par conséquent un état de santé psychologique pouvant avoir des impacts directs sur l’état de santé physique de la personne. Le fait d’être confronté quotidiennement à de lourdes tâches dans l’obligation de respecter un délai tout en gardant en tête l’esprit de non faisabilité devient un problème majeur et demeure cependant comme une des causes prioritaires du stress professionnel. Tant que les attentes de l’environnement professionnel auquel les personnels encadrant dans les MAS se limitent à une gestion de temps, le stress est encore à un stade simple et peut être géré, mais dès qu’il arrive à un niveau considérable allant vers une désorganisation totale accompagnée par un sentiment de lassitude et d’usure, il devient de ce fait ingérable entrainant  un risque pour la santé et pour la sécurité des résidents.

Ce concept est défini par H. Selye qui met en avant trois stade du stress professionnel, à savoir : le stade d’alarme qui constitue la première réaction de l’organisme définit par le marquage personnel, la résistance qui est la période d’adaptation et de résistance et finalement l’épuisement constituant l’aggravation de l’état de stress puisque la force d’adaptation a été vaincue. Le rôle de l’agent stresseur est primordial dans l’évolution de cet état de stress, et dans le contexte actuel dans les MAS, la personne adulte polyhandicapée est le principal agent stresseur dans ses établissements. En effet, les résidents par leur handicap, leur incapacité de gestion individuelle, ses comportements inexpliqués  ainsi que son état de santé physique et mental indéfini et changeant influencent l’état d’esprit des responsables qui sont confrontés à eux quotidiennement. Une situation qui est de plus en plus aggravée par une mauvaise organisation du travail et le manque de personnel au sein des établissements et qui se finalise par l’état d’épuisement. La considération des éducateurs des résidents initialement inspirée par un sentiment de compassion et d’amitié s’est petit à petit transformée  en  une sensation d’obligation associé à un sentiment de dégout. C’est ce changement d’orientation caractérisé par une stratégie d’adaptation inadéquate qui caractérise le stress professionnel.

 

  • la souffrance au travail

 

Selon C.Dejours, « La souffrance au travail, c’est le vécu qui surgit lorsque le sujet se heurte à des obstacles insurmontables et durables, après avoir épuisé toutes ses ressources pour améliorer l’organisation réelle de son travail vis-à-vis de la qualité et de la sécurité. En d’autres termes la souffrance pathogène commence lorsque le rapport du sujet à l’organisation du travail est bloqué ».

En effet, faisant suite à la notion de stress, la souffrance au travail est un cas plus grave encore dont les agents stresseurs demeurent les mêmes mais associés à un environnement qui devient de plus en plus pesant.

La notion de souffrance est ici en relation directe avec l’organisation du travail. A partir du moment où il existe un écart entre le travail prévu en volume et en qualité et la réalité, la souffrance au travail se construit et requiert donc une organisation  spécifique. De ce fait, le travail ici joue un rôle d’élément perturbateur dans la détermination de buts d’accomplissement de soi ainsi que de l’identité de la personne entrainant le sentiment de souffrance. D’ailleurs, le sentiment de souffrance a également été défini comme « un vécu particulier résultant d’une situation spécifique liée à une contrainte organisationnelle ».

 

En particulier au niveau des responsables encadrant au sein des MAS, l’état de souffrance peut être facilement acquis étant donné que cet écart entre le temps prévu et le temps réel de travail est toujours présent en plus, il n’est pas mesurable et dépend de la situation au tas et au jour le jour. Une situation qui est tout à fait inévitable vu l’importance et la fréquence des aides et des soutiens demandés par l’incapacité des résidents à cause de leur handicap. La vie quotidienne devient donc une suite de corvée étant donné que l’éducateur se partage entre le temps de vie et le temps pédagogique qui dans la réalité ne suit pas du tout l’organisation prévue à cet effet.

Les stratégies d’adaptation mises en place par l’éducateur sont en fonction des buts d’accomplissement de soi, et surtout en fonction de l’idéologie qu’il a maintenu pour essayer le plus possible de s’adapter à la situation peu importe ce qu’il doit subir, un sentiment qui est justement le symbole de la souffrance au travail.

En plus, la souffrance au travail joue beaucoup sur la motivation de la personne concernée, surtout au niveau de la définition même de cette notion motivation.

 

  1. Le manque de motivation

 

Le manque de motivation  est la conséquence directe de l’épuisement professionnel. Au cours du temps passé en compagnie des personnes handicapées, la motivation qui a au début été régie par un but d’accomplissement de maitrise se trouve d’une part peu à peu diminuer jusqu’à un épuisement total du fait de l’absence d’épanouissement au travail, cette situation se termine le plus souvent par l’abandon et le rejet. D’autre part, dans une autre situation où la qualité de travail n’est plus définie par un but d’accomplissement de maitrise mais plutôt par un but de performance évitement, se base par le simple  maintien d’un jugement positif vis-à-vis des autres ce qui est en lien négatif avec  la motivation.

 

Toutefois, la motivation elle-même se subdivise en deux types qui sont la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque. Le premier type de motivation « intrinsèque » consiste à l’intérêt porté au travail en elle-même et par le fond dirigé par une volonté de développement des acquis et par l’utilisation des stratégies profondes. La motivation première qui a conduit les éducateurs à entrer dans le domaine de l’éducation des personnes en difficulté est une motivation intrinsèque dont le fondement étant la notion d’aide. Quant au deuxième type de motivation qui est « extrinsèque », elle est axée sur une récompense que ce soit en nature ou autre forme. La motivation de l’éducateur est ici dirigée par la nécessité de travailler pour subvenir à ses besoins ou pour satisfaire une quelconque idéologie, mais ne se tourne plus principalement dans la passion du métier et dans cette notion d’aide en elle-même. Cette deuxième forme de motivation contribue à la dégradation de la qualité des soins offerts par ces derniers.

Le manque de motivation observé dans les MAS est toujours relatif à la situation auxquelles les éducateurs sont confrontés quotidiennement, avec la notion de non reconnaissance de la part des résidents, ce qui n’est pas envisagé étant donné leur trouble psychique. Une lutte qui perdure mais qui reste apparemment vaine. L’état de fatigue physique engendré par les efforts à fournir continuellement dans le quotidien associé à ces différents facteurs évoqués auparavant diminue la motivation.

 

 

  • Du côté des usagers

 

Ce ne sont pas seulement les éducateurs qui rencontrent des problèmes dans les maisons d’accueils spécialisées car effectivement les résidents bien qu’ils ne laissent rien paraitre sont également entrain de subir le dérèglement au niveau de l’organisation et de la fonction de prise en charge des éducateurs.

Cependant, bien que la loi de 2002.2 sur la rénovation sociale et médico-sociale stipule que les résidents doivent être placés au centre de l’intérêt de l’établissement et de son équipe , et bien que les éducateurs mettent tout en œuvre au détriment de leur propre santé mentale et physique pour mener à bien cette tâche, la réalité est telle que les répercussions sont également visibles au niveau des résidents.

Plusieurs cas peuvent cependant se manifester mais la plus dangereuse reste toutefois la rapide dégénérescence causée en principe par le manque de stimulation. Dans la réalité, si les ateliers éducatifs, visant à entreprendre la relation éducateur-résident pour induire à une notion de confiance et de complicité permettant facilement le transfert de la part des éducateurs, diminuent en fréquence et en constance, les résidents risquent d’errer au niveau psychique, ce qui est caractérisé par Philippe Chavaroche comme étant le « mobilisme mortifère » qui est une situation désavantageuse pour le développement des capacités mentales du résident.

 

En plus, le manque de motivation des éducateurs par l’épuisement  professionnel va se transmettre par la diminution de l’implication de ces derniers sur les prises en charges et se manifeste par les changements de comportements et d’humeur impactant sur la qualité des soins qu’ils vont offrir. Une diminution de l’implication qui va être perçu par le résident comme un délaissement et un abandon ou simplement une dépersonnalisation de la notion d’aide. Une situation qui va justement engendrer chez ce dernier un refus de réception de toute notion d’aide et surtout peut se manifester par une diminution de l’autonomie par le laisser aller.

Deux cas peuvent se montrer au niveau de l’implication des éducateurs : si la relation entre ce dernier et son patient s’avère être trop individualisée à cause du fait que la pathologie du patient requiert une assistance permanente qui va souder le lien entre les deux côtés, soit la situation va rendre le résident encore plus dépendant dans ce cas il faut éviter l’excès d’individualisation ;  soit dans le cas contraire elle va permettre d’instaurer une objectivité relative à un soutien physique et moral assurant le développement. Dans le deuxième cas, les prises en charge collectives tendent vers la standardisation et dont la réponse aux problèmes rencontrés se limite à la base d’un modèle équivoque. Une situation qui ne va sans doute pas laisser un libre espace à l’expression des besoins des résidents les empêchant d’émerger leurs désirs et leurs demandes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PARTIE III : Les solutions  proposées pour l’optimisation de la fonction éducative en MAS

 

Pour éviter le développement de cette situation qui commence vraiment à peser sur l’organisation des MAS, des solutions ont été proposées et elles sont axées sur l’ouverture et l’amélioration dans quatre domaines différentes : la bientraitance, la réorganisation, l’accompagnement et l’amélioration de la vie quotidienne.

 

A – Recherche de la bientraitance

 

  • Définition de la bientraitance

 

Une définition précise de la bientraitance n’a pas encore été déclarée à ce jour, mais toutes les recherches en références ont essayé de l’introduire et de la comparer par rapport à une multitude de situation afin d’en sortir une meilleure interprétation.

Dans une première portée, plusieurs auteurs ont renvoyés la notion de bientraitance a été à la normalisation. A l’exemple de Eliane Corbet qui a en premier émise l’hypothèse basée sur la complexité de la prévention de la maltraitance et à cet effet permet l’ouverture à la compréhension d’une conflictualité entre la bientraitance ouvert à de nouvelles idéologies basées sur une construction impersonnelle à connotation normative au détriment de sa vision initiale qui se trouve être l’analyse des sources de la maltraitance et ses risques. Pour suivre ce premier courant, le concept de Catherine Sellenet défini le « bien » du mot bientraitance comme une manière satisfaisant selon les normes socioculturelles pour une époque donnée. Et depuis lors, la définition du concept qui est reliée à une notion d’éthique, démontre une ambigüité entre la détermination du bien et du mal ainsi que de leur limite respectif chez les spécialistes et chez les chercheurs.

 

A part la notion de normalisation, suivant le développement des résultats des recherches effectuées au cours du temps, le concept de bientraitance a été défini par la suite comme une manière d’être et de penser source de la détermination de la nature de l’acte réalisée envers une personne. A l’exemple de Nathalie Chapon-Crouzet qui s’est penchée sur la question en axant ses recherches sur la bientraitance envers les enfants en la définissant comme étant un cycle spécifique allant des prises de décisions, des comportements éducatifs adéquats avec les soins qui se trouve au cœur de la recherche de la satisfaction de besoins de ces derniers. L’auteur a caractérisé le concept par l’écoute, la prise de soin et les questionnements de ses  propres représentations.

 

Dans notre recherche, la notion de bientraitance a été définie selon les trois concepts suivants en la considérant successivement comme étant une adaptation des usagers, source d’autonomie et pour finir basée sur le respect d’autrui.

 

Dans le premier concept, Danielle Rapoport a surtout parlé de la notion de bientraitance envers les enfants et en insistant sur le fait que les professionnels ont bel et bien le devoir de s’adapter aux besoins de l’enfant. Une notion qui peut cependant être projeté dans notre recherche qui se tourne sur le devoir des éducateurs de s’adapter aux besoins des personnes adultes handicapés accueillies en MAS et dont ils ont la charge. Bien que ces dernies soient loin d’être des enfants physiquement, au fond ils ont presque les mêmes besoins qu’un enfant en termes de dépendance à cause de leur pathologie et de leur incapacité à assumer seul les actes de la vie quotidienne. De la même manière, l’auteur ajoute que la bientraitance d’un enfant consiste à prendre en compte toues les composantes qui constituent la notion en terme d’affection, verbales, sensorielles tout en se souciant des spécificités de chacun selon ses besoins. Une suite d’idée qui peut encore être prise en compte pour définir les points forts que l’éducateur doit prendre en compte pour bien s’occuper de son sujet compte tenu des spécificités de chacun relatives à leurs situations individuelles. Pour ce faire, l’éducateur doit apprendre à déterminer les besoins de chaque résident dont il a la charge et surtout d’adapter sa démarche en fonction du lien qui a été mise en place au fur et à mesure de leur contact. Une idée reprise en résumé par Marie Canali et  Anne-Marie Farvard qui ont émises une définition de la bientraitance comme suit « la bientraitance serait donc non seulement la réponse la plus adaptée possible aux besoins de la personne, mais aussi le droit pour chaque enfant maltraité de rencontrer un environnement « suffisamment bon », susceptible de remobiliser ses forces vitales, de renforcer ses assises narcissiques ». L’enfant ici peut également définir les personnes adultes handicapées prises en charges dans les MAS.

 

Comme l’un des premiers objectifs de la fonction éducative en MAS est le maintien de l’autonomie, étant donné que certains auteurs ont pu sortir une réalité sur la caractère de la bientraitance comme source de cette même autonomie, on peut de ce fait dire que la bientraitance est une solution au problème relatif à ce maintien de l’autonomie des résidents en étant au centre de tout accompagnement. Une notion qui a été vérifiée par les définitions des Huguette Desmet et Jean-Pierre Pourtois dans leur ouvrage1 en stipulant que « Bien traiter, ce n’est pas seulement donner tout son amour et tout son dévouement, c’est aussi donner la force de devenir autonome ». Une formule qui ne peut cependant aboutir qu’en axant la démarche vers le « pouvoir d’agir » défini par Yann Le Bossé qui a émis cette terminologie du l’anglais « empowerment » qui veut dire «la capacité des personnes et des communautés à exercer un contrôle sur la définition et la nature des changements qui les concernent2». En d’autres termes, l’empowerment consiste à une action de la personne concernée sur sa vie avec la possibilité d’y arriver par ses propres moyens sans avoir recours à aucune aide extérieure. Une situation qui rend le résident maitre de son propre destin par la prise de pouvoir nécessaire pour y arriver.

 

La dernière vision sur la bientraitance concerne la notion vue sur le travail des éducateurs sous leur casquette d’accompagnateur dont le premier objectif est l’équilibre émotionnel et psychologique de son patient et étant donné le fait que la base de la bientraitance est surtout le respect d’autrui. Tout éducateur qui détient en lui la passion du métier doit avoir au fond de lui le respect pour la personne dont il a à s’occuper et qu’il côtoie quotidiennement. C’est ce sentiment qui doit être l’élément déclencheur da la bonne attitude et des bons comportements de ces derniers envers ses sujets.

Toutefois, le respect ne doit pas seulement se limiter à celui de la personne dont l’éducateur à la charge car le respect de son travail se traduit également par le respect de soi, des son entourage et surtout de l’organisation socioculturelle dans lequel le cadre de son travail a été instauré.

Une fois que cette notion a été bien admise dans la restauration de la démarche accompagnement, les problèmes liés au concept ne doit plus faire obstacle au déroulement de la vie quotidienne.

 

 

  • Réécriture du projet d’établissement co-écrit par l’équipe et la Direction

 

Généralement au sein de chaque MAS, la mise en place du projet d’établissement est générée par la loi du 2 janvier 2002 qui avance que ce dernier est un outil dont la mise en place et la réécriture est obligatoire puisqu’il constitue un moyen de considération des droits des usagers ainsi que la vision d’une meilleure collaboration entre les différents acteurs.

Effectivement,  l’article L.311-8 du CASFde cette loi  stipule que « pour chaque établissement ou service social ou médico-social, il est élaboré un projet d’établissement ou de service, qui définit ses objectifs, notamment en matière de coordination, de coopération et d’évaluation des activités et de la qualité des prestations, ainsi que ses modalités d’organisation et de fonctionnement. […] Ce projet est établi pour une durée maximale de cinq ans après consultation du conseil de la vie sociale ou, le cas échéant, après mise en œuvre d’une autre forme de participation». De la même manière cet article met en évidence les différents outils que chaque établissement doit avoir en leur possession dans le but de garantir le droit des usagers étant donné qu’ils interviennent dans deux champs d’actions différents notamment en fixant les objectifs de qualité au niveau des prestations fournies par les personnel mais également en permettant de comprendre les modes de fonctionnements et la structure de chaque organisation. Parmi des outils, on peut distinguer le livret d’accueil, le règlement de fonctionnement, le contrat de séjour pu document individuel de prise en charge, le CVS ou le conseil de la vie sociale et autre forme de participation, les chartes des droits et libertés, le recours à une personne qualifiée. Chaque outil contribue à sa manière à l’atteinte des objectifs fixés dans un souci commun du respect des droits des usagers.

 

On peut dire cependant que le projet d’établissement est l’outil qui met en relation les différents acteurs de l’établissement dans le sens qu’il est effectué systématiquement, et la loi le prévoit également, avec la collaborations de tous les acteurs concernés, allant de la direction, des membres du personnels que ce soit les responsables de soin et les responsables éducatifs, le corps médical et dans certains établissements les résidents représentés par les membres de leurs familles, dont le but est de trouver un terrain d’entente concernant les qualités de soins à prodiguer aux résidents.

 

On peut de ce fait dire que la réécriture du projet d’établissement est un projet ambitieux et dynamique dans la valeur de la démarche par ses finalités qui mettent en relation les parties prenantes mais également au niveau de sa mise en œuvre qui active les équipes. D’un autre côté l’outil peut être considéré comme un document de référence permettant aux équipes de se situer par rapport à l’évolution du projet mais en plus qu’ils puissent avoir une idée sur les chemins à parcourir et sur les améliorations à apporter  pour atteindre ses objectifs.

Quant à la finalité du projet, initialement inscrite dans la conduite du projet, elle suit trois axes importantes : une dimension descriptive par une première étape qui concerne la description de l’état au moment de l’écriture du projet  et de la réalité dans les établissements, une dimension projective qui ouvre une vision vers l’avenir, de ce qui peut être réalisable et probable en fonction des résultats obtenus précédemment avec les objectifs à atteindre et finalement une dimension stratégique qui défini le chemin à suivre et les moyens à mettre en œuvre par une planification des étapes à respecter dans une démarche de projet.

 

 

Par ailleurs, la loi de 2002 prévoit une réécriture des projets d’établissement tous les cinq ans et le déroulement du projet est différent d’un établissement à un autre en fonction de chaque contexte mais les finalités et les objectifs restent les mêmes pour chaque établissement. Quant à la MAS de Saint Jeannet, qui n’a ouvert ses portes qu’en 2006,  s’est basé sur un projet d’établissement initial effectué au niveau de la direction, qui a pris seul la responsabilité en élaborant avec le directeur général ; le fondement général du projet ainsi que sa conception. Par la suite, se positionnant en tant qu’élément déclencheur et garant du projet, le directeur a également la responsabilité de garantir sa mise en œuvre en mettant chaque acteur de l’établissement face à son champ d’intervention. Pourtant, avant que le projet initial ne soit effectif, il a été présenté aux représentants du personnel, et validé par le directeur général. Toutefois, le concept est identique et doit être maintenu au cours des années à venir pour la réécriture à la seule différence que pour cette fois le projet sera effectué avec la collaboration des autres acteurs mais tout en étant géré par le directeur.

De ce fait, les acteurs doivent maintenir les caractères du projet qui doit viser à analyser le présent et à se projeter vers l’avenir. Outre ce concept pour la mise en œuvre du projet, l’équipe doit se doter d’un outil pour la définition de la politique d’établissement incluant les différents démarches en termes de prise en charge, de mobilisation des ressources et d’amélioration de la qualité des services offerts aux résidents.

 

 

B – Réorganisation pour la prévention de la souffrance au travail

 

  • Instaurer le travail d’équipe

 

Dans tout lieu de travail, et pour n’importe quelle activité, la notion de travail d’équipe est un facteur clé du développement personnel et de celui de l’établissement dans lequel elle est intégrée. L’équipe en question ici, concerne  un groupe de personnes qui œuvrent ensemble et en harmonie  pour atteindre des objectifs fixés. Et spécialement, cette notion de travail d’équipe reste encore ambigüe et constitue la source d’un profond désaccord et d’usure professionnelle dans le cas où le groupe se trouve dans des situations qui nécessite une coordination des fonctions individuels, visiblement absente. C’est justement les cas chez les éducateurs spécialisés dans les MAS qui, à part le fait de se confronter à une tâche pénible quotidiennement, ils se heurtent encore à une organisation du travail défaillante qui ne leur rend pas les tâches plus facile.  C’est pour cette raison que la réorganisation du travail est un axe primordial qui va minimiser les risques d’épuisement professionnel et d’usure chez les éducateurs.

La première démarche à mettre en avant dans la politique de réorganisation du travail au sein d’une MAS à instaurer une équipe fiable dont le but de chaque membre est de s’activer ensemble tant sur le plan physique, moral et méthodologique.

Effectivement, dans la plupart des cas observées dans les MAS jusqu’ici, bien que les équipes soient initialement formés en fonctions des compétences de chacun pour les tâches à accomplir ensemble, en apparence, les membres de l’équipe travaillent bien ensemble sans pour autant marcher ensemble. La différence est présente dans la notion de travail en équipe, illustrée par ces faits, et le travail d’équipe qui mobilise le potentiel de chaque éducateur en termes de connaissances, de comportements et de compétences. Certes, le travail qui nécessite l’intervention de deux ou plusieurs personnes les poussent à travailler ensemble mais an majorité dans le but de finir le travail le plus vite possible, une sorte de rituel d’actes répétitifs perçus par les personnes extérieurs au groupe par un travail d’équipe. Ce qui n’est cependant pas le cas.

Face aux difficultés rencontrées dans  leur travail au quotidien, l’équipe à laquelle l’éducateur est rattaché peut être source d’insatisfaction au travail qui se présente sous différentes formes comme les différents conflits causés par une vision divergente, l’incohérence des actions de chacun, le sentiment de solitude dans l’équipe ou le manque de communication.

Le but de la réorganisation du travail consiste en premier lieu à s’éloigner de cette vision erronée du travail de l’équipe, notamment en changeant le travail en équipe en un travail d’équipe qui mobilise tous les acteurs dans le but de travailler ensemble avec un souci de qualité des services offerts pour atteindre les objectifs.

C’est justement pour ces raisons que la direction doit se tourner vers la réorganisation du travail dans le but d’en faire un objectif professionnel visant l’épanouissement individuel par le collectif. Et cette notion doit principalement être intégrée au sein de la fonction éducative où tous les acteurs seront concernés par le travail d’équipe dans toutes les relations en interne de l’équipe et à l’externe avec les autres membres de l’établissement.

Le travail d’équipe consiste à instaurer la cohésion et la cohérence dans les travails de prises en charge quotidiennes effectués par les éducateurs, dont les absences sont souvent causé par la gravité des handicaps des résidents qui nécessitent des soins méticuleux et à long terme et une démarche adéquate. Une démarche qui n’est pas perçu par le reste de l’équipe de la même manière.

Pour que cette cohésion existe et soit maintenue, il faut qu’il y ait un bon niveau de communication, non seulement au niveau de l’équipe, mais également au niveau de toute l’établissement ; entre postes de travail, entre équipe et hiérarchie. Et là encore, la communication en elle seule n’est pas suffisante pour garantir un travail coordonné au niveau des éducateurs car effectivement, pour assurer un travail d’équipe, il faut que chaque membre de l’équipe travaille de manière coordonné et en harmonie qui justement demande des efforts de la part de chacun concernant l’organisation et les autres qualités comme la réactivité, la créativité, l’improvisation, et même la ruse face aux difficultés rencontrées. Toute une combinaison d’actions et de comportements qui nécessitent des ajustements et une mobilisation permanente de l’équipe.

 

De ce fait, pour que les équipes atteignent un maximum d’autonomie en termes de prise en charge, il est important d’améliorer la coordination et la coopération entre les membres d’une équipe facilité par l’instauration des règles de travail visant à optimiser les efforts de chacun pour atteindre les objectifs commun et pour éviter l’instauration de la souffrance au travail.

 

 

  • Favoriser les coopérations

 

Pour prévenir la souffrance au travail, à part la réorganisation du travail évoquée précédemment, l’instauration d’un travail de coopération entre les équipes est également importante.

 

En effet, l’organisation des éducateurs doivent de ce fait se faire de manière à ce qu’il ya ait une coopération entre chaque groupe de travail. Dans ce sens, chaque éducateur doit être polyvalent et doit avoir les compétences requises en termes de prise en charge des résidents pour pouvoir s’occuper des autres résidents des autres groupes différents de l’accompagnement habituel. Mais en plus, ils doivent être capable de s’épanouir en dehors de son domaine de prédilection quotidien et tenir leur rôle dans la prise en charge des résidents qui nécessitent des soins spécifiques et de ce fait le recours à un système de relai au niveau de l’organisation pour éviter l’usure professionnelle.

 

Cette démarche permet de trouver des solutions au niveau de l’amélioration des accompagnement de cette catégorie de résidents qui s’obtient par les apports individuels des éducateurs concernés en termes d’expériences, de savoir faire, de connaissances et de compétences.

De la même manière, le recours à l’intervention et à l’avis d’une autre personne extérieur permet d’instaurer des stratégies moins défensives vis-à-vis des cas les plus critiques. Dans ce sens, on peut dire que le point clé de l’organisation du travail efficace réside dans sa nature à rendre une constriction collective efficace, adaptable et pouvant être améliorée à tout moment.

 

 

C – Optimisation de l’accompagnement

 

 

  • Mettre la bonne personne à la bonne place et au bon moment

 

Toujours dans un souci d’améliorer la fonction éducative dans une MAS, au niveau de l’optimisation de l’accompagnement qui se trouve être un point clé de la fonction éducative, il est de la responsabilité de la direction, d’attribuer à chaque éducateur et à chaque membre du personnel que ce soit de la plus simple femme de service, des personnels de santé, et des dirigeants, le champ d’activité qui correspond à ses compétences.

 

Dans chaque domaine, le personnel va augmenter ses potentiels au fur et à mesure, en fonction de ses compétences vis-à-vis d’une situation donnée et à condition que les autres n’empiètent  pas sur leur travail. Ce qui est justement le cas pour les éducateurs qui tendent à assurer un accompagnement en relation avec les besoins des résidents dont ils ont la charge et qu’ils connaissent bien, de leur donner les soins nécessaire en fonction de leurs capacités d’autonomie.

Tant que le travail de l’éducateur dans ce sens n’est pas perturbé par une mauvaise structure organisationnelle, ce dernier s’épanouira dans son milieu en apportant petit à petit ses touches personnelles à sa relation avec le résident dont il est responsable.

Ce qui incombe justement à la direction des ressources humaines de mettre la bonne personne à la bonne place et au bon moment pour garantir l’optimisation des potentiels individuels de chacun dans son domaine, dans son propre intérêt et celui du résident. A cet effet, différentes mesures doivent être prises en compte comme la mobilité interne, par le recrutement de nouveaux embauches relatifs au poste avec les compétences requises. Cette restructuration a deux principaux objectifs, d’un part,  elle tente de garder mes meilleures pratiques professionnelles de l’organisation existante tout en instaurant une nouvelle vision qui tend à l’enrichir encore plus les atouts existants à l’aide de nouveaux apports. Ainsi, le travail d’équipe se trouvera favorisé. D’autre part, l’objectif de la structure vise à mettre les différents postes en corrélation. Pour que le travail d’un  éducateur soit efficace à travers un meilleur accompagnement, il faut que ce dernier  constitue son unique centre intérêt et de ce fait, l’éducateur doit être aidé par d’autres personnes compétentes pour d’autres fonctions afin de rester concentré dans son domaine, et empiéter sur le domaine des autres par la même occasion.

Cette collaboration permet aux éducateurs de recourir à une aide extérieur et de proximité en cas de besoins pour les tâches quotidiennes pour lesquelles ils ne peuvent pas faire face tout seul.

 

 

  • Mettre en place des séances de formations professionnalisantes

 

Comme il a toujours été évoqué auparavant, le travail d’un éducateur spécialisé ne requiert pas une simple connaissance technique du métier mais relève d’un tout autre domaine de la compétence personnelle de l’éducateur en termes de patience, de réactivité, de créativité ainsi que de sa capacité à gérer les pressions dû aux conditions de travail pénible générées par des cas prises en charge lassant et complexe pour les patients à caractère difficile. A ce stade, une simple formation ne suffit pas pour rendre un éducateur professionnel car il faut entrer dans le cœur même du métier qui le passionne et qui l’anime. Il relève également de la direction de chaque établissement d’entretenir ce professionnalisme au niveau de chaque éducateur par une politique vers la mise en place de formations professionalisantes qui ont pour objectifs l’élargissement du champ professionnel, du développement de la visée réflexive sur la réalité, atteinte des objectifs définis par le projet d’établissement par l’accomplissent des projets individuels des formations.

 

L’élargissement du champ professionnel a pour but de rendre possible une mobilité interne des éducateurs au sein de l’établissement. Force est de constater que cette mobilité, qui apparemment est une situation complexe, mais relève de la volonté de chaque résident. Il ne faut pas ignorer pour autant le rôle décisif de la relation de confiance instaurée entre l’éducateur et le résident. Premièrement pour que l’éducateur puisse facilement identifier les besoins du résident et deuxièmement  de trouver les démarche adéquate ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour répondre à ces besoins tout en restant dans le développement de la fonction éducative. Une confiance qui ne s’acquiert généralement qu’à long terme suit à des échanges quotidiens. Il est alors difficile voire inconcevable pour l’éducateur de reprendre le processus depuis le début avec un nouveau résident alors qu’il a déjà eu tellement de mal à instaurer la confiance avec le premier.

Les formations octroyés aux résidents doivent de ce fait agir dans ce sens en rendant le personnel mobile, premièrement dans ses pratiques pour que les gestes répétitives et monotones engendrés par une situation qui perdure ne puissent pas favoriser l’usure, ensuite dans le but de faire évoluer son environnement de travail et sa visibilité et finalement d’adapter son mode de fonctionnement à ce nouvel environnement pour entretenir son épanouissement.

 

Dans tous les cas, il préférable pour l’établissement de faire évoluer l’accompagnement des éducateurs déjà présents qui ont déjà les cultures de base mais nécessite un appui extérieur pour parfaire leur compétence par des formations professionnalisantes à plutôt que de recourir  aux recrutements de nouvelles personnes qui ont, certes, les connaissances requises mais doivent encore prendre du temps pour s’adapter au système.

 

 

 

PARTIE III – Evaluation dans les MAS

 

 

  • Introduction

 

Chaque usager a son propre potentiel en matière de capacité, de rythme de travail, de repères et même de ses propres faiblesses qu’il faut prendre en compte et auxquels il faut s’adapter. Ainsi, faciliter cette période d’accueil des usagers et de leur adaptation fait partie des objectifs d’établissements spécialisés comme les M.A.S à travers de bons programmes d’accompagnement.

 

L’ambition du M.A.S consiste donc en une bonne gestion du parcours de chacun en tenant compte de son bien-être et de son épanouissement au sein de la société.

En partant de cet épanouissement individuel, le but est de s’étendre vers une dimension collective et de créer un groupe impact qui comble les attentes et les besoins de chaque membre, toujours dans l’espoir d’élargir et de sauvegarder cet épanouissement. Ce dernier s’obtient avec l’équilibre qui existe entre plusieurs niveaux de bien-être, à savoir le matériel, le physique, le psychique, l’intellectuel et même l’affectif qui n’est pas à négliger pour le confort de chacun.

 

Cette vision relativement humaine est applicable dans la vie quotidienne de tout un chacun, mais prend tout son sens dans une maison d’accueil spécialisée pour assurer le maximum de bien-être aux usagers.

Comme le dit si bien un expérimenté de l’enseignement, Michel LAFORCADE, qui a dirigé la DDASS de Dordogne à une époque, «  le propre de la loi est de fournir un code social indispensable, elle n’a pas de vocation à dire ce qui est juste, la réponse singulière à un usager à un moment donné est plus du domaine de l’éthique ».

Un triangle de trois bases philosophiques peut faire obtenir l’équilibre, à savoir la compétence de la formation qui s’illustre par le « je sais » de Descartes, les valeurs avec le « je crois » de Pascal et enfin le « je doute » de Montaigne. S’y ajoutent les concepts du plaisir et du rêve ainsi que de l’imagination propre et on arrive à la dimension collective des attentes.

En ce sens, le travail du R.U.I.S ne connaît pas de limite car il recherche perpétuellement cette avancée avec son équipe.

 

 

  • L’évaluation interne

 

L’obligation légale de l’évaluation interne, qui constitue un outil de la loi de 2002-2, doit être menée de manière indispensable et efficiente sans jamais s’éloigner de la vision directive qui est de tendre sans cesse vers le bien-être des usagers à travers des prestations de meilleure qualité chaque jour davantage. L’équipe sera dirigée et supervisée par le R.U.I.S qui se chargera de mettre en place la préparation, la mise en œuvre et l’évaluation du processus proposé.

En ce qui concerne l’étape de l’évaluation, il s’agit essentiellement d’analyse collective et de parvenir à une proposition d’amélioration. Il est donc indispensable que les usagers participent à cette démarche si on veut obtenir des résultats réellement pratiques. L’évaluation peut aussi servir de support pour toute décision et tout changement au niveau des structures et des programmes, aussi est-il plus judicieux de la considérer comme un outil utile et efficace et non d’une simple étape du processus.

 

L’évaluation se définit donc comme :

  • Un outil d’innovation sociale stratégique
  • Une démarche efficiente pour une qualité optimale des prestations
  • Et également un outil de travail à tous les niveaux de gestion de l’établissement, de l’organisation structurelle à la réalisation des programmes pour le bien-être des usagers

Il est indispensable de rappeler les ambitions d’une bonne évaluation interne, en relation avec les principes de base pour un milieu professionnel agréable et efficient.

Tout d’abord, l’évaluation interne améliore la qualité de la réalisation des activités et des prestations fournies. Elle permet en plus d’assurer de bonnes conditions de travail entre les usagers.

 

Par ailleurs, l’évaluation interne promeut l’intégration et la présence de l’institution à tous les niveaux de ses composantes.

En enfin, elle apporte une réelle cohésion entre les recommandations des bonnes pratiques professionnelles, l’éthique, les recommandations d’intérêt social et humain, et les actions menées sur le terrain par les établissements.

Pour une optimisation des résultats, ils devront être déposés tous les cinq ans devant l’autorité de tutelle. Une autre évaluation, externe cette fois, sera menée avec tous les dispositifs mis en place par un organisme spécialisé.

C’est le ministère des affaires étrangères qui établit cette liste à travers des décrets, après une étude préalable auprès de l’A.N.E.S.M.

 

 

  • Evaluation externe

 

L’évaluation externe bien qu’il n’est pas encore mis en vigueur effectivement, concerne les visions des acteurs extérieurs par rapport au fonctionnement général de l’entreprise ainsi que des soins prodigués.

La loi du janvier 2002 met en avant cette notion d’évaluation externe dans l’article 22 qui stipule que «  les établissements font procéder l’évaluation de leurs activités et de la qualité des prestations qu’ils délivrent par un organisme extérieur. Les organismes habilités à y procéder doivent respecter un cahier des charges fixé par le décret. La liste des ces organismes est établie par arrêté du ministre chargé de l’action sociale, après avis du CNESMS. Les résultats sont également communiqués à l’autorité ayant délivré l’autorisation. Elle doit être effectuée au cours des sept années suivant l’autorisation ou son renouvellement et au moins deux ans avant la date de celui-ci. Un organisme ne peut procéder à des évaluations que pour les catégories d’établissements et de services pour lesquels les procédures, références et recommandations de bonne pratique professionnelles ont été validées ou élaborées par le CNESMS ».

 

Cet article met en avant les acteurs compétents ainsi que leurs rôles, les conditions de leurs interventions dans l’évaluation externe de l’établissement d’accueil.

Le processus indiqué dans l’article n’est pas encore tout à fait appliqué étant donné que le CNESMS est encore dans sa phase d’adaptation, mais les évaluations possibles jusqu’ici se basent seulement sur les données existantes en matière d’évaluation.

L’essentiel pour le moment à retenir de cet article est la fréquence de l’évaluation qui doit se faire tous les 5 ans et à la limite deux fois en 15 ans étant donné le fait que les autorisations de fonctionnement sont valables pour une durée de 5 ans.

 

Une modification a cependant été effectuée dans cette loi, par la loi du 2 janvier 2002 qui remet en cause la durée de validité des autorisations de fonctionnement, qui a modifié sur une fréquence de renouvellement tous les quinze ans et sont en fonction des résultats des évaluations.

 

Comme le souligne si bien Marcel JAEGER dans ses écrits sur le fondement de la loi du 2 janvier 2002 ainsi que sur les enjeux de l’évaluation, que « outre que les institutions sont aujourd’hui mortelle et que leur devenir est conditionné par la démonstration de leur utilité sociale, le législateur a prévu un chainage entre planification- programmation – évaluation – autorisation – financement », les modifications au niveau de la validité des autorisations sur une durée de 15 ans va entrainer des conséquences sur le monde de financement de l’établissement.

 

 

  • Une démarche d’Amélioration Continue de la Qualité

 

La loi 2002-2 décrète l’évaluation interne comme une obligation auprès des établissements à vocation sociale et médico-sociale, dans le but d’évaluer justement les services et les prestations qu’ils proposent aux usagers. Certains observateurs se posent toutefois des questions sur les visées réelles de cette loi encore sujette à controverses. Cette idée d’obligation entraîne effectivement le risque de voir la démarche d’évaluation devenir une simple étape obligée, voire une formalité à remplir, pour obtenir l’approbation de l’institution, au lieu d’être considéré comme un outil durable d’amélioration de la qualité des prestations. Il semble donc indispensable d’associer le souci d’amélioration continue des services au concept d’évaluation ainsi qu’à toutes les situations professionnelles qui le demandent. Comme toutes les lois cependant, celles du 2 janvier 2002 rencontre et rencontrera encore des adaptations et des remodelages divers suivant la réalité du terrain jusqu’à obtenir une version définitive et aussi proche que possible de ses attentes initiales.

 

Par ailleurs, l’évaluation requiert des moyens adéquats si les dirigeants des établissements aspirent à une grande étendue des niveaux à évaluer. Ces moyens devront permettre une évaluation non seulement ponctuelle mais également et surtout régulière pour obtenir une amélioration réellement continue de la qualité des prestations. La qualité n’est pas forcément acquise dès lors qu’on met en place une démarche d’évaluation, c’est un processus qui requiert une attention constante et un suivi régulier pour s’adapter aux actions réelles. Selon l’ISO, International Organization for Standardisation, « la qualité est l’ensemble de caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites ». Cette qualité se base en réalité sur des fondements sociaux implicitement établis et sur son degré de réponse par rapport aux attentes de ces fondements qui constituent des repères. Quant à la démarche qui recherche la qualité, elle relève plutôt d’un engagement organisationnel pour arriver à une amélioration à travers des fonctionnements, des procédures et des stratégies qui se basent sur l’obtention du bien-être général. La démarche qualité est donc le choix de l’opérateur de tendre vers un degré de qualité bien défini.

Cette démarche qualité a l’ambition de réduire considérablement les écarts entre la demande, exprimée par les attentes des usagers et leurs besoins, l’offre, illustrée par la stratégie adoptée par l’établissement, et enfin la réalité du terrain c’est-à-dire les le degré de satisfaction de la demande par rapport aux services réellement fournis.

 

Les programmes d’évaluation doivent définir dans quelles mesures ils contribuent à apporter plus de bien-être et d’épanouissement au niveau individuel et personnel alors qu’ils sont établis dans un cadre professionnel et collectif. Si la démarche qualité est adoptée, elle doit commencer par la structure managériale et s’étendre à tous les niveaux de la hiérarchie. Avant d’arriver à l’évaluation proprement dite des prestations fournies, il s’agit bien avant tout de s’enquérir de la validité même du projet. Le souci premier n’est pas de satisfaire le client à n’importe quel prix, mais de recentrer les objectifs de l’établissement sur la recherche de cette satisfaction. Une fois cette incohérence levée, il n’y aura plus de place au doute sur les attentes de l’évaluation dans les institutions sociales et médico-sociales.

 

 

CONCLUSION

 

 

Jusqu’à ce jour, la réalité dans les MAS est encore méconnue de la plupart des gens pourtant les engagements que ces établissements ont fait auprès des familles des résidents est importante est doit être considéré comme fonction importante de l’évolution de ces derniers au niveau psychologique, médico-social.

 

Depuis la création des établissements régie par la loi n° 75-534 du 30 juin 1975 sur les orientations des personnes adultes handicapés dans des établissements privés, les établissements de santé comme les MAS recueillent des personnes handicapés qui ne sont plus capable de s’intégrer dans la société à cause de leur état de santé psychologique, les rendant dépendants quotidiennement et avide de toute autonomie. Les personnes accueillies dans les MAS sont de ce fait des personnes adultes avec des handicaps lourdes et des polyhandicapés. De leur côté, les établissements qui ont pris les résidents sous leurs ailes ont pris l’engagement de leur fournir les soins nécessaires en fonction de leurs besoins quotidiens et des handicaps.

 

A cet effet, les personnels responsables composés de personnels médicaux, d’animateurs médicaux-psychologiques, des éducateurs spécialisés et des aides-soignants œuvrent pour faciliter la vie de ses résidents et dans le but de le maintenir et de développer le minimum d’autonomie de chacun avec une démarche d’accompagnement spécifique en fonction des besoins. Les établissements n’offrent pas seulement un toit aux personnes adultes handicapés qui ont besoin de soutien quotidien mais en plus ils offrent une possibilité d’épanouissement  à ces personnes qui n’ont pas pu trouver le traitement nécessaire et le soutien dont ils ont besoins dans leur environnement social. Les ateliers éducatifs qu’ils organisent pour le développement de la fonction éducative, qui a pour principal objectif de maintenir l’esprit social au sein des résidents à travers des activités éducatives. Les activités peuvent nombreuses et leur objectif commun et de remettre les résidents dans la réalité et dans un semblent de vie sociale en les intégrant au sein d’une groupe pour faciliter les échanges et  l’ouverture à une chaine de vie normale encouragée par les sorties, les promenades, les jeux collectifs et les rencontres avec les familles.

 

Cependant,  la fonction éducative est un critère complexe qui nécessite la prise en compte de plusieurs facteurs déterminant comme les compétences et les motivations des éducateurs mais également une organisation du travail efficace et structurée en fonction des besoins de chacun, éducateurs et résidents, pour éviter le risque de souffrance professionnelle au niveau des éducateurs et de souffrances psychologiques et mêmes physiques pour les résidents.

 

Le rôle des éducateurs étant de maintenir l’autonomie, d’accompagner les résidents au cours de tous les évènements de la vie quotidienne tout en gardant comme priorité la bien-traitance. Accompagner les résidents à travers les actes les plus simples de la vie n’est pas une chose facile et nécessite un potentiel individuel accentué par la passion du métier par les éducateurs. Car dans le cas contraire, les compétences ne sont suffisantes pour faire face à une situation quotidienne lassante et génératrice de pressions permanentes. Tous les jours, l’activité des éducateurs sont orientés vers la prise en charge des personnes handicapés qui pour la plupart méritent des attentions vraiment particulières en fonction de la gravité de leur pathologie, engendrant de la part des éducateurs une dépense de temps considérable et un risque permanent à une usure professionnelle par une situation de galères qui s’éternise. Les petits  bobos, les grands problèmes, les sauts d’humeurs, la dépendance sont autant de difficultés rencontrés par les éducateurs qui impactent sur leur motivation à long terme.

 

Ces situations sont présentées da la première et à la deuxième partie de ce document qui ont été orientés vers l’introduction de la MAS, de sa création, de personnes accueillies et du rôle de chaque acteurs. Les situations de la fonction éducative a ensuite été l’objet de la deuxième partie qui se tourne vers les diagnostiques en définissant le rôle des activités éducatives ainsi que les problèmes rencontrés par les éducateurs dans l’accomplissement de leur vie quotidienne. La souffrance professionnelle et le manque de motivation sont les principaux problèmes rencontrés par les éducateurs et qui ont également des impacts sur les usagers.

 

Les solutions proposées pour résoudre ces problèmes résident dans la plupart des cas dans la réorganisation du travail dans les établissements, favorisant le travail d’équipe en particulier et le développement des compétences par les séances de formations professionnalisantes. Sans oublier la notion de bien-traitance qui est également à la base de toute fonction éducative, une notion qui est cependant mise en avant dans les projets d’établissements ainsi que leurs réécritures.

La réécriture des projets d’établissement sont effectués en collaboration entre les dirigeants et tous les acteurs de l’établissement, dont le but est tourné sur trois dimensions stratégiques à savoir l’analyse de la situation actuelle, la planification et la définition des objectifs et finalement la définition des moyens utilisés pour la mise en œuvre.

Les résultats de ces projets d’établissement sont présentés et analysés par l’évaluation de l’établissement.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

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  • CHAVAROCHE Philippe – « Travailler en MAS  (l’éducatif et le thérapeutique au quotidien) » – Editions Erès.

 

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  • ROUZEL Joseph – « L’acte éducatif : clinique de l’éducation spécialisée » – Eres – 01/01/1998
  • ROUZEL Joseph – « Le quotidien dans les pratiques sociales » – Théétète – 01/01/1998
  • ROUZEL Joseph « Le quotidien en éducation spécialisée » – Dunod – 01/01/2004
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  • MEMIN Charlotte – «  Projet de vie avec les personnes âgées en institution ». Paris, Le Centurion, 1984.
  • MICHEL Crozier & ERHARD Friedberg – « L’acteur et le système». Edition Points Essai
  • TOURLAND Florence – « Adapter une Maison d’Accueil Spécialisée en direction d’un nouveau public en situation de handicap psychique » – 2010
  • SCHWEITZER F., Association J.B. Thiéry, Tiré de « Dossier : Polyhandicap », dossier réalisé par CORDEBAR Marie-Christine, au nom du collectif régional polyhandicap, Epsos, no 60, septembre 1999

 

Documents de l’ANESM  Agence Nationale de l’Evaluation de la Qualité des établissements et service sociaux et médico-sociaux :

  • « La Recommandations de bonne pratiques professionnelles : bientraitance définition et repères pour la mise en œuvre » – février 2008
  • « La Recommandations de bonne pratiques professionnelle : élaboration, rédaction et animation du projet d’établissement ou de service »
  • « Repères concernant la notion de projet »
  • « Recommandations de bonnes pratiques professionnelles de l’ANESM faisant référence au projet d’établissement ou de service »
  • « Lois et règlementation du secteur social et médico-social faisant référence à la notion de projet d’établissement ou de service »
  • Recommandation de bonnes pratiques professionnelles « Elaboration, rédaction et animation du projet d’établissement ou de service » – mars 2009
  • « L’évaluation interne au service de la qualité/ application de la prise de charge d’adultes autistes en maison d’accueil spécialisée » – 2005
  • « Prévention et traitement de la maltraitance et promotion de la bientraitance : Éléments d’appréciation d’outils »

 

 

Mémoire :

  • Meunier Philippe : « Du travail quotidien à l’usure professionnelle. Réorganiser le travail et penser la prévention dans les MAS » Mémoire CAFDES de l’Ecole nationale de santé publique.
  • Célia Alves : « Polyhandicap et éducation spécialisée : quelle est la fonction de l’éducateur ? » – Martigny, août 2006

 

Dictionnaire : Le grand dictionnaire de la psychologie, Larousse, Paris, 2002

 

Sites Internet :

http://anesm.sante.gouv.fr

http://www.afpjr.org

http://www.cg06.fr

 

Textes de référence :

  • Article 46 de la loi n 75-534 du 30 Juin 1975 d’Orientation en faveur des personnes handicapées
  • Décrets d’application n 78-1211 du 26 Décembre 1978 et n83-262
  • Circulaire n 62 AS du 28 Décembre 1978 relative aux modalités d’application de l’article 46 de la loi n 75-534 du 30 Juin 1975
  • La Loi2002.2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médicosociale

 

[1] Le grand dictionnaire de la psychologie, Larousse, Paris, 2002

[2] CHAUVIE Jean-Marc. Compte-rendu des éléments essentiels de la rencontre du Groupe européen d’échanges sur le polyhandicap. Edition SZH/SPC, Lucerne, 1997

1 Dr. SCHWEITZER F., Association J.B. Thiéry, Tiré de « Dossier : Polyhandicap », dossier réalisé par CORDEBAR Marie-Christine, au nom du collectif régional polyhandicap, Epsos, no 60, septembre 1999

2 Pyramide de Maslow en annexe

1 Brandeho Daniel « L’usure dans l’institution. La prise en charge de psychotiques déficitaires dans une M.A.S. », Rennes E.N.S.P., 1991

1 Recherche sur le stress lié au travail. Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail Luxembourg 2000

1 culture et  bientraitance

2 rapport 1987

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