Les aidants dans le parcours de soins des personnes âgées : Étude de leur rôle et accompagnement infirmier.
SOMMAIRE
- DE LA SITUATION VECUE À LA QUESTION DE DEPART.. 3
- La situation vécue. 3
- Mes motivations. 4
- Questionnements. 6
- CADRE DE REFERENCES. 7
- L’aidant naturel 7
1.2 La population des aidants. 8
1.3 Le rôle de l’aidant à l hôpital après du patient âgée dépendant. 9
1.4 La notion de personne de confiance. 10
1.5 La difficulté à être aidant. 10
2.1 Définition de l’accompagnement. 12
2.2 Cadre légal de l’accompagnement. 12
2.3 Le rôle infirmier auprès des aidants. 13
2.4 Le projet de soins infirmiers. 15
III. EXPLORATION DE TERRAIN.. 17
- Méthodologie. 17
- Présentation des résultats. 19
- DISCUSSION.. 25
- Interprétations des résultats. 25
- Emission des hypothèses. 26
INTRODUCTION
L’augmentation de l’espérance de vie de la population a de nombreuses conséquences dans le domaine médical et social. En effet, cette situation conduit à l’établissement d’un contexte particulier nécessitant la prise en charge des individus, au fur et à mesure qu’ils avancent en âge, avec les tracas relatifs au vieillissement de leurs organismes (fragilité, réduction de la mobilité, prévalence aux maladies…). Selon Claudine ATTIAS-DONFUT[1] : « les problèmes de dépendance des personnes âgées et l’augmentation des maladies chroniques mettent au premier plan les aidants ». Dans le contexte de la santé, les aidants, pouvant être des membres de la famille, des amis ou des voisins, sont les individus qui sont appelés à s’occuper quotidiennement d’une personne qui souffre de dépendance.
Cet accompagnement n’est pas sans conséquence sur la vie personnelle, à la fois des accompagnés et des aidants, de sorte que l’on remarque actuellement une émergence des droits du patient et des aidants. Ces derniers occupent une place de plus en plus importante dans la législation régissant cette situation particulière, et également au niveau des textes en vigueur pour les établissements médicaux. Plusieurs textes de loi encadrent ainsi la condition des aidants, à l’exemple de la loi sur la personne de confiance, la loi sur le congé de soutien, etc. Depuis 2012, une journée nationale leur a même été consacrée, permettant à de nombreuses associations de mobiliser l’opinion publique sur le rôle des aidants. Tout cela a été mis en place pour que les aidants et les patients soient mieux accompagnés dans la prise en charge de la maladie et/ou de la situation de dépendance.
Face à la présence et à l’importance de la place qu’occupe les aidants dans le parcours de soins du malade et notamment à l’hôpital, en tant qu’infirmière je trouve important de les accompagner, parce qu’eux aussi deviennent malgré eux, des usagers du service médical.
La présente recherche sera articulée autour de quatre parties. Dans un premier temps, j’évoquerai la situation observée qui m’a permis de définir le thème de l’étude. Ensuite, j’expliquerai les raisons qui m’ont motivé à choisir ce thème, et le questionnement que cela m’a suscité, afin de déterminer la question de départ.
Dans un second temps, je vais énoncer le cadre de référence qui sera en lien avec ma question de départ. Cette partie présentera le fruit des recherches théoriques effectuées autour des aidants et de l’accompagnement infirmier de ces derniers dans le cadre de leur assistance à un patient âgé.
Suite à ces recherches, j’aborderai en troisième lieu, la phase d’exploration de terrain. Pour cela, je vais réaliser des entretiens auprès de deux infirmières qui travaillent en médecine gériatrique.
Cette enquête sur le terrain va me permettre de confronter les réponses des infirmières avec le cadre théorique que je présenterai dans la quatrième partie du document avant de conclure.
I. DE LA SITUATION VECUE À LA QUESTION DE DEPART
Le thème de recherche a été établi grâce à l’observation d’un cas réel, rencontré lors de mon stage durant ma deuxième année de formation.
1. La situation vécue
Cette situation se déroule dans un service de médecine cardiaque, un dimanche après-midi, lors de ma première semaine de stage.
Madame M. est hospitalisée depuis deux semaines pour une altération de l’état général sur pneumopathie. C’est une patiente dépendante quant aux réalisations de ses soins quotidiens. Lorsqu’elle n’est pas hospitalisée, Madame M. bénéficie de l’aide du SSIAD[2], ce dernier l’aide à réaliser sa toilette tandis que la mairie lui apporte son repas à son domicile. D’autre part, sa fille s’occupe des activités annexes : faire les courses, faire le ménage, prendre des rendez-vous chez le médecin, gérer la maison. Toute cette organisation, menée par sa fille permet son maintien à domicile malgré sa dépendance.
Il est environ 14h30 lorsque je commence les soins de l’après midi. Je me rends dans la chambre de Madame M. Sa fille était présente dans la chambre, c’est la personne de confiance et la personne à prévenir, désignée dans son dossier médical. Je la vois qui range les vêtements propres qu’elle apporte à sa mère, il y a également ses deux petites filles qui déposent des collations sur l’adaptable.
Je me présente en tant qu’élève infirmière, j’indique ce que je vais réaliser puis, je prends les constantes de Madame M. En sortant de sa chambre, sa fille me submerge de questions en haussant la voix.
- Elle me demande si le médecin de Madame M. est disponible? Si elle peut le rencontrer? Est-ce que les résultats des examens sont disponibles? Quand aura lieu son transfert dans un service de soins de suite et de réadaptation[3]? Est-ce-que je trouve cela normal qu’elle ne rencontre jamais personne? Est-ce-que je trouve normal qu’on ne lui dise jamais rien? Comment fait-elle pour s’organiser ?
- Sa petite fille ajoute qu’elle a fait des études dans le milieu hospitalier, et qu’elle souhaite consulter le dossier médical de sa grand-mère.
- Je lui réponds que cela n’est pas possible. Mais, elle réplique que depuis que sa grand-mère est hospitalisée, sa mère n’a jamais rencontré quelqu’un qui lui explique les soins qui sont effectués.
- La fille de Madame M ajoute qu’elle ne sait rien sur l’évolution de la maladie de sa mère et sur son transfert en soins de suite de réadaptation. De plus, elle mentionne que dans un hôpital public cela ne devrait pas se dérouler de cette manière.
Dans le but de leur donner satisfaction. Je leur réponds qu’il y a un médecin de garde qui est là pour les urgences du week-end. Son médecin est présent la semaine. Je leur dis qu’elle a eu plusieurs examens (ORL, Fibroscopie gastrique, etc.) que nous sommes en attente de résultats et que la place en SSR est demandée. J’ajoute que si elles ont d’autres questions elles peuvent venir demander à l’infirmière ou à moi même.
Lorsque que je rapporte la situation à l’infirmière, elle me dit que cette famille sollicite beaucoup d’informations depuis l’hospitalisation de Madame M., et que je ne dois pas m’inquiéter outre mesure de la situation.
2. Mes motivations
L’analyse de la situation d’appel ci-dessus m’a amené à la définition de mon thème de recherche sur « le rôle de l’infirmière à l’hôpital lors de l’accompagnement de l’aidant naturel du patient âgé ».
Du point de vue personnel, je me suis mise à la place de Madame M., en me disant que je ne voudrais pas que mes inquiétudes ne soient pas prises en compte. Dans cette même optique, j’ai pensé que si on prend en considération que l’aidant est peu écouté, il doit en être de même pour le patient. Si l’écoute de l’aidant est peu prise en considération, il doit en être de même pour le patient.
De plus, en voyant la fille de Madame M. concilier sa vie personnelle, professionnelle, et son rôle d’aidante, j’ai pensé qu’il est tout à fait normal qu’elle s’inquiète autant. En effet, en général, c’est elle qui coordonne tous les éléments de la vie quotidienne de sa mère, alors qu’à l’hôpital son rôle est limité.
Par rapport à cette situation, je me suis vue à la place de l’aidant naturel en train de prendre ma mère en charge. Si elle est hospitalisée, j’aimerai que tous les acteurs de santé fassent de leur mieux c’est à dire me communiquer et m’intégrer dans la prise en charge de ma mère pour que je puisse être accompagnée dans mon rôle d’aidante au sein de l’hôpital.
En tant qu’infirmière, c’est notre rôle de prendre en compte les aidants naturels dans la prise en charge du patient afin qu’ils puissent trouver leurs places car ils jouent un rôle important dans la maladie de leurs proches à cause de la fonction qu’ils occupent. De plus, ils soutiennent au quotidien le patient dans sa maladie et peuvent devenir de véritables partenaires de soins. Ils nous permettent de mieux connaître le patient (ses habitudes de vie, son degré d’autonomie, ses goûts…), puisqu’à domicile, ce sont eux qui organisent et effectuent certains soins.
Je veux également faire en sorte que les aidants se sentent soutenus lorsque je les accompagne, contrairement à la situation d’appel énoncée ci-dessus où, la fille de Madame M. ne s’est pas sentie accompagnée par les soignants.
Selon Martine Ruszcniewsky[4] « l’aidant entend la souffrance du patient et l’accompagne ». Mais qui est présent pour ces aidants lorsqu’ils souffrent ? Qui les accompagne ?
Je considère que le rôle de l’infirmière est également d’accompagner la famille dans ces moments de souffrances.
3. Questionnements
Pour trouver ma question de départ je me suis basée sur les éléments principaux de mon thème qui sont : les aidants auprès du patient et, le rôle de l’infirmière dans l’accompagnement des aidants.
- Par rapport aux aidants, je me suis posée les questions suivantes :
« Quelle place l’aidant occupe-t-il au sein de l’hôpital ? Quel est le rôle de l’aidant auprès du patient lors d’une hospitalisation? Pourquoi l’aidant a-t-il besoin d’être intégré dans la prise en charge du patient ? Quels sont les conséquences d’une hospitalisation sur la psychologie de l’aidant ? D’un point de vue légal, quel est la place de l’aidant à l’hôpital ? »
- Concernant l’accompagnement infirmier je me suis posée les questions suivantes :
« Quelles actions l’infirmière peut-elle mettre en œuvre pour accompagner les aidants à l’hôpital ? Comment l’infirmière doit-elle inclure l’aidant dans le projet de soins du patient? Quels moyens l’infirmière peut-elle mettre en œuvre pour accompagner l’aidant ? Quelles sont les ressources qui existent dans les services de soins pour accompagner les aidants? Quels sont les limites de l’infirmière dans l’accompagnement de l’aidant ? Comment communiquer avec l’aidant ? »
- Et vis-à-vis du patient je me suis demandée :
« Quel est l’intérêt pour le patient de voir l’aidant être intégré dans son projet de soins ? Pourquoi le patient a-t-il besoin de l’aidant à l’hôpital ? »
Tous ces questionnements m’ont permis d’aboutir à ma question de départ qui est: « Comment l’infirmière peut-elle accompagner l’aidant d’une patiente âgée hospitalisée ? »
J’ai retenu cette question parce que dans la situation que j’ai vécue, la manière dont la fille de Madame M. s’est fait accompagner ne m’a pas laissée indifférente. Je me suis vue être une aidante dans les années à venir, j’ai pu ressentir ses inquiétudes dues à toutes ces incertitudes. En tant que futur infirmière, je suis amené à côtoyer les aidants des patients, il est fondamental de savoir comment les accompagner tout au long du parcours de soins du patient lorsqu’il est à l’hôpital. Lorsque l’on prend en charge le patient, il faut aussi tenir compte de l’aidant, parce qu’il est aussi malade par procuration.
Le patient et l’aidant vont de pair : si on prend en charge le patient, il faut aussi savoir accompagner l’aidant, parce que la situation peut être une source d’inquiétude pour les proches, comme il a été vu dans la précédente situation que j’ai vécue.
II. CADRE DE REFERENCES
Dans la situation que j’ai vécue, l’aidant naturel est un élément essentiel. Il me paraît important de comprendre celui-ci dans sa globalité. De nombreux organismes d’états abordent cette notion, car les aidants sont actifs dans le processus de santé du patient.
Selon le guide de l’aidant familial, un aidant est « la personne qui vient en aide, à titre non professionnel, en partie ou totalement, à une personne âgée dépendante ou une personne handicapée de son entourage pour les activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière est permanente ou non. Elle peut prendre différentes formes comme le nursing, les soins, l’accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, les démarches administratives, la coordination, la vigilance, le soutien psychologique, les activités domestiques…»[5].
La loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement définit aussi ce qu’est un aidant : « Est considéré comme proche aidant d’une personne âgée : son conjoint ; le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin ; un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux ; ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne. »[6]
Cependant pour l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et des services sociaux et médicaux sociaux(Ansem), « la notion d’aidant naturel non professionnel ne se limite pas à l’état civil des proches, mais aussi à la qualité des liens. Ils peuvent donc être membre de la famille, des amis ou voisins. L’implication des aidants va dépendre de la qualité de la relation qu’ils entretenaient avec la personne avant qu’elle ne soit en situation de perte d’autonomie, mais aussi de la nature du handicap et du type d’accompagnement nécessaire »[7]
Ces trois points de vue permettent de définir les principales caractéristiques sur la nature des échanges que les aidants entretiennent avec la personne aidée. Dans la situation que j’ai vécue, la fille de Mme M présente les caractéristiques d’une aidante. Elle s’occupe de sa mère en l’aidant à réaliser les besoins de la vie quotidienne. De plus, elle est présente pour la soutenir psychologiquement dans les moments difficiles, comme durant son hospitalisation.
Les proches sont de plus en plus nombreux à jouer le rôle d’aidants. Ils permettent aux patients de rester à domicile, mais en contre partie, l’aidant doit se montrer disponible. L’aidant se doit alors de trouver une alternative pour concilier son activité d’accompagnement et sa vie professionnelle sociale et familiale.
Statistiquement, on compte actuellement dans les 5,5 millions d’aidants :
- « 44% sont des conjoints
- 57% sont des femmes
- 47 % sont des employés, 33% des retraités, 13% des inactifs et 7% au chômage
- Et la moyenne d’âge des aidants naturels est de 52 ans »[8]
La plupart des aidants font parties de la génération pivot. «On qualifie de génération-pivot ou de génération du milieu (les 50-65 ans), pour signifier qu’elle a souvent à faire face à une double pression générationnelle ou à un double front de soutien. Cette génération doit, en effet, à la fois soutenir des enfants, devenus jeunes adultes, qui continuent bien souvent de cohabiter avec elle, mais aussi des parents et beaux-parents, qui en avançant en âge sont de plus en plus souvent confrontés à la maladie chronique, au handicap, aux incapacités, dépendant en cela de l’aide quotidienne d’un tiers pour nombre d’actes de la vie courante. On peut même pour cette génération parler d’un triple front, puisqu’à ces tâches de soutien et d’aide s’ajoute pour beaucoup une activité professionnelle à plein-temps »[9] Dans la situation que j’ai vécue, l’aidant de Mme M fait partie de la génération pivot. Cela peut expliquer en partie pourquoi elle a eu un comportement que j’ai ressenti comme agressif, du fait qu’ ‘elle a énormément de personnes et d’éléments à gérer. Le rôle de Mme M n’est effectivement pas évident à assumer.
Selon les recommandations de la HAS, une relation entre les trois parties « patient/équipe soignante/aidant naturel » est nécessaire pour une meilleure prise en charge du patient. Cette relation est primordiale si on veut maintenir la personne dans son foyer alors qu’elle est dépendante. En effet, l’aidant est la « passerelle » entre le patient et l’équipe médicale. Il doit par conséquent bénéficier d’informations, de soutiens ou de conseils de la part des soignants pour accomplir convenablement son rôle. Selon l’INSERM, « au-delà de l’aide qu’il apporte, l’aidant est un témoin privilégié. Il joue un rôle majeur d’informant, d’évaluateur auprès du médecin ou des services d’aide qui le sollicitent souvent pour évaluer les incapacités de la personne malade ou pour détecter les complications de la maladie, comme les troubles du comportement. »[10]
Paradoxalement, les aidants n’ont pas toujours eu une place au sein des hôpitaux. Mais grâce au processus d’humanisation des hôpitaux, ils sont de plus en plus pris en considération dans le processus d’accompagnement du patient. En effet, de nombreux textes législatifs ont été votés pour permettre un meilleur accompagnement des patients par les aidants, comme le texte de loi relatif à « la notion de la personne de confiance.
L’article L111-6 de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et la qualité du système de santé introduit la personne de confiance. Dans cet article, il est dit que « Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. Cette désignation est faite par écrit. Elle est révocable à tout moment. Si le malade le souhaite, la personne de confiance l’accompagne dans ses démarches et assiste aux entretiens médicaux afin de l’aider dans ses décision »[11]
Cependant les aidants ne sont pas nécessairement des personnes de confiance. Cette notion de personne de confiance a été abordée par de nombreux auteurs tels que Pascale THIBAULT WANQUET. Dans son ouvrage, « Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital », elle explique que cette notion est une évolution de la charte du patient hospitalisé. Elle précise aussi que les aidants ont de nombreux besoins tels que le besoin d’écoute, le besoin d’être rassuré à travers la communication d’informations, ainsi que le besoin d’une relation de confiance avec les membres de l’équipe soignante.
La maladie des patients engendre de l »anxiété chez les aidants. Selon OMS, l’anxiété est « un sentiment d’un danger imminent indéterminé s’accompagnant d’un état de malaise, d’agitation, de désarroi voire d’anéantissement ». Sigmund Freud, lui, le définit comme « un état émotionnel désagréable ou une condition de l’organisme humain qui inclut des composantes vécues psychologiques et comportementales »[12]
Pour Pascale Thibault Wanquet, « les proches sont anxieux pour le malade, mais aussi pour eux mêmes. En fonction de son état, ils prennent conscience que leur propre existence peut être bouleversée par la maladie ou l’accident de leur conjoint, parent ou ami. Éventuellement, ils se sentent coupables de n’avoir pas su protéger de cet événement. Toutes ces craintes, ces peur vont se traduire par des réactions diverses : agressivité à l’égard des soignants, mais aussi parfois envers eux-mêmes, recherche de défauts dans la prise en soin du malade, passivité excessive, répétitivité des questions, demandes incessantes à tous les membres de l’équipe, exigences auxquelles le soignant ne peut pas répondre, comportement de fuite ou au contraire surprotection du patient pouvant aller jusqu’à perturber la relation entre le malade et le soignant. Le plus souvent ces attitudes sont l’expression d’une difficulté des proches à faire face à la situation. Ces réactions ne sont pas toujours proportionnelles à la gravité de l’état du malade. Elles sont le plus souvent en lien générée par la situation d’hospitalisation, la méconnaissance du milieu hospitalier, la crainte de la découverte d’une maladie grave, ect. Ces manifestations sont en général temporaires et leurs conséquences sont en exceptionnellement néfastes, en particulier dans les services ayant développé une politique d’accueil et d’accompagnement des familles. »[13]
Dans la situation que j’ai connue avec Mme M, on peut donc dire que son aidant était anxieux. D’où sa réaction que j’ai ressentie comme agressive, mais qui est tout à fait compréhensible. En effet, l’aidant, qui se trouve dans une situation imprévue et douloureuse, développe inconsciemment un mécanise de défense. Selon la psychanalyste Nancy Mc Williams « les mécanismes de défenses sont une partie intégrale du fonctionnement psychique de toute personne et ne sont considérés pathologiques que quand leur usage est abusif ou trop rigide »[14] Pour toutes ces raisons, l’aidant a besoin d’être accompagné par un infirmier pour l’aider à faire face aux émotions négatives induites par la maladie du patient.
« Accompagner quelqu’un ce n’est pas le précéder, lui indiquer la route, lui imposer un itinéraire, ni même connaître la direction qu’il va prendre ; mais c’est marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de ses pas ».[15]
Philippe GAURIER, qui est cadre supérieur de santé et chargé de mission en formation et recherche dans les hôpitaux universitaires de l’ouest parisien, précise que « Accompagner, c’est donc l’action de celui qui fait mouvement vers le partage du pain, de la nourriture, et de ce qui est nécessaire pour se nourrir. Au-delà, l’on peut dire que : accompagner est l’action de celui qui fait mouvement vers le partage de ce qui est nécessaire pour passer un moment de vie ; et dans les cas extrêmes, l’action de celui qui fait mouvement vers le partage de ce qui est indispensable pour vivre ou survivre. A mon avis, c’est à ce niveau que nous devons transférer cette notion dans le soin »[16]
Ainsi, la notion d’accompagnement infirmier fait référence au fait de se rapprocher des patients dans le but de les assister tant du point de vue physique, psychologique, que professionnel. Cet accompagnement infirmier s’avère être indispensable pour l’adaptation et pour l’intégration sociale du patient et de l’aidant. Des lois ont été votées pour pouvoir accompagner les patients et les aidants.
Tout d’abord, l’article 9 de la loi du 11 février 2005 (L.1111-6-1 du code de la santé publique) stipule le droit du patient à choisir un aidant de son choix.
« Une personne durablement empêchée, du fait de limitations fonctionnelles des membres supérieurs en lien avec un handicap physique, d’accomplir elle-même des gestes liés à des soins prescrits par un médecin, peut désigner, pour favoriser son autonomie, un aidant naturel ou de son choix pour les réaliser »[17].
Toutefois, l’aidant doit être formé préalablement pour occuper ce rôle.
« La personne handicapée et les personnes désignées reçoivent préalablement, de la part d’un professionnel de santé, une éducation et un apprentissage adaptés leur permettant d’acquérir les connaissances et la capacité nécessaires à la pratique de chacun des gestes pour la personne handicapée concernée. Lorsqu’il s’agit de gestes liés à des soins infirmiers, cette éducation et cet apprentissage sont dispensés par un médecin ou un infirmier. »[18]
Il est aussi de la responsabilité de l’infirmier de soutenir psychologiquement le patient et son entourage. En effet, selon l’article R. 4311-5 du décret infirmier : « l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage : […] aide et soutien psychologique.
Ces articles sont votés, parce qu’il y a un véritable besoin d’accompagnement des aidants. Du fait de ces lois, il est du rôle de l’infirmière d’accompagner les aidants.
L’infirmière, en faisant preuve de savoir-être et de savoir-faire, peut accompagner les aidants de plusieurs manières. La première est de transmettre les informations aux familles.
« Le besoin d’information est le premier besoin exprimé par les familles. Les soignants le savent et fournissent des informations aux proches. » [19]
« Ils ont besoin de recevoir une informations concernant l’état de santé du patient. Les examens qui vont être réalisés, le diagnostic, les traitements mis en œuvre ne leurs seront expliqués que si le patient en est d’accord. Les informations devront comprendre ce que l’on sait comme ce que l’on ignore […] L’information doit être comprise et répétée si nécessaire[…] Parfois, pensant les protéger, les soignants peuvent avoir tendance à ne pas tout dire ou à modifier sensiblement la réalité. Le mensonge, les hésitions peuvent entraîner plus de difficultés qu’une réalité parfois difficile à annoncer, mais toujours source de confiance et de cohérence. » [20]
L’infirmière doit aussi se montrer rassurante avec l’aidant. La maladie est source d’anxiété pour les familles, c’est pour cela que les aidants ont besoin d’être réconforté. « Cette réassurance est possible si les familles ont confiance en l’équipe soignante »[21]
L’infirmière doit par ailleurs établir une relation de confiance avec l’aidant. « La relation de confiance nécessite de trouver un juste équilibre entre bienveillance et autonomie, compassion et respect afin d’aboutir à une véritable alliance thérapeutique. »[22]
Selon Walter Hesbeen, huit points sont essentiels pour créer une relation de confiance :
- «La chaleur, celle qui permet à la personne soignée de percevoir le soignant comme un être chaleureux qui n’est pas hostile ou distant, qui a le sourire, le regard adéquats et personnalités ;
- l’écoute « celle qui permet d’accueillir la parole d’autrui et qui se veut aidante grâce à l’expression des ses inquiétudes ou de sa souffrance ;
- la disponibilité, celle qui permet au soignant de témoigner d’une attention particulière. Elle permet d’écouter sereinement et non de façon artificielle et pressé ;
- la simplicité, celle qui se caractérise tant par un comportement que par le recours à un langage accessible ;
- l’humilité, celle que témoigne le professionnel conscient de ses propres limites et qui ne recherche pas le pouvoir sur l’autre ;
- l’authenticité, celle qui témoigne d’un professionnel qui exerce son métier en vérité avec lui même ;
- l’humour, celui qui permet de positiver et prendre du recul ; la compassion, celle qui permet de partager la souffrance de l’autre. »[23]
Pour pouvoir mettre en place cette relation de confiance, il faut inclure l’aidant dans le projet de soins du patient.
Le projet de soin est défini dans le décret infirmier du 29 juillet 2004 relatif à l’exercice de la profession : «l’infirmier identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soin, met en œuvre les actions appropriées et les évalue »
Le projet de soin « est individualisé et en lien avec la démarche de soins. Il s’agit de l’opération qui, dans la démarche de soins, consiste à fixer les objectifs et les délais pour les atteindre. Il s’agit également de programmer les actes de soins, organiser leur mise en œuvre ainsi que leur évaluation. Pour construire le projet de soins il faut identifier les problèmes de santé ainsi que les ressources de la personne soignée et de ses proches. L’élaboration de ce projet réclame une collaboration pluriprofessionnelle. La personne soignée et ses proches seront sollicités pour l’élaboration de ce projet. Ce projet de soin est un processus dynamique qui évolue et qui sera réajusté en fonction de l’état de santé, des besoins et des souhaits du soigné. […]
Le projet de soin du patient va rassembler l’équipe vers un même but. C’est ce qui va associer et ainsi permettre une culture commune. Pour que cela fonctionne il est nécessaire qu’il y ait une réflexion d’équipe qui soit formalisée. Il faut prendre en compte l’ensemble des besoins des patients et aussi tenir compte des intentionnalités individuelles des professionnels qui gravitent autour du patient. Autrement dit, il faut une collaboration pluriprofessionnelle, impérative, tout en respectant la place et le rôle de chacun dans ce dispositif de projet pour qu’une cohésion puisse avoir lieu. C’est en définitif, une dynamique réflexive commune et une collaboration des différents partenaires qui permettent de penser le soin et d’accéder à une cohésion nécessaire au bon fonctionnement d’une équipe autour d’un projet. […]
En ayant un but à atteindre avec des objectifs posés, réfléchis, les soignants seront motivés et auront envie d’agir et de s’impliquer. Cette motivation et cette implication vont non seulement être profitables pour le soin et le patient, mais cela va parvenir à renforcer l’estime de soi du soignant. Les soignants se sentent valorisés quand les projets aboutissent, ils ont un sentiment d’utilité ».[24]
Le projet de soins doit être spécifique à chaque patient. Il doit être mis en place en fonction du service de soins dans lequel se trouvent le patient et l’aidant.
L’infirmière peut exercer dans des domaines variés tels que la médecine gériatrique. «L’unité de court séjour gériatrique prend en charge en hospitalisation complète des patients gériatriques, généralement âgés de soixante-quinze ans et plus, se caractérisant par la coexistence de plusieurs pathologies chroniques invalidantes à l’origine d’une dépendance physique et/ou psychique ou d’un risque de dépendance majeure, et par l’intrication fréquente des pathologies neuro-dégénératives et somatiques et de problèmes sociaux surajoutés. Ces patients sont hospitalisés en raison de l’aggravation d’une de ces pathologies ou de la survenue d’une affection aiguë. Les modes de présentation de ces affections n’orientent pas toujours d’emblée vers une pathologie d’organe précise. »[25]
Dans un service de médecine de gériatrique, il peut y avoir une importante technicité. On traite, guérit, maintient la santé des patients. Cependant il faut toujours allier les soins techniques aux relationnels sans quoi la profession d’infirmier perd de son humanité.
Dans un service de soins comme la médecine gériatrique, l’infirmière doit réaliser beaucoup de soins techniques tels que des prises de sang, des poses de perfusion, des sondages, des injections en chambres implantables, des pansements, et bien d’autres encore. Les patients ne sont pas destinés à rester longtemps dans ce type service, car il y a un turn-over très important, ce qui fait que le contact avec les aidants est de courte durée.
Pour conclure, Brigitte HERISSON, infirmière clinicienne en équipe mobile de soins palliatifs et douleur, stipule que « Soins techniques, soins relationnels se mêlent aux différentes éducations pour un maintien d’autonomie « […] Travailler en gériatrie est loin d’être monotone et fait appel non seulement à toutes nos compétences mais aussi à une authentique approche humaine.»[26]
III. EXPLORATION DE TERRAIN
Pour comparer le cadre théorique et les cas réels rencontrés sur terrain, des entretiens auprès des infirmières seront effectués.
L’objectif de ces entretiens est de voir les pratiques des infirmières en service sur l’accompagnement des aidants.
Le dispositif utilisé pour la collecte de données sera donc un guide d’entretien. Des questions semi-directives seront établies en avance afin de mener mes enquêtes auprès des personnes cibles.
Ce guide permettra de comparer véritablement les pratiques et dispositions des infirmières vis-à-vis des aidants naturels.
- Le guide d’entretien
Afin de mieux cerner la problématique visant à analyser les méthodes d’accompagnement les plus appropriées pour les aidants naturels des patients âgés en hospitalisation, l’outil de collecte est établi autour des 4 thèmes suivants.
- Thème 1- Le rôle des aidants naturels auprès du patient : l’objectif est d’identifier le rôle de l’aidant naturel auprès du sujet âgé hospitalisé.
- Thème 2- Les difficultés des aidants sur manière d’exercer leur rôle : l’objectif est d’identifier les éléments pouvant perturber l’aidant dans son rôle à l’hôpital. Ce thème est abordé autour des 3 questions suivantes.
- Thème 3- L’accompagnement infirmiers des aidants : l’objectif est de connaître les « savoir faire » et « savoir être » de l’infirmier dans l’accompagnement. 4 questions seront posées pour mieux expliciter ce thème en demandant les procédures d’accompagnement éventuellement effectuées par les infirmières, les attitudes infirmières face aux aidants, ainsi que sur les difficultés rencontrées.
- Thème 4 – Le court séjour gériatrique (médecine) dont l’objectif est de reconnaître les spécificités de l’accompagnement en médecine gériatrique.
- La population cible
Deux entretiens seront effectués auprès de 2 IDE, ils auront pour but de déterminer comment l’infirmière fait pour soutenir l’aidant lors de sa présence à l’hôpital dans un service de médecine gériatrique.
J’envisage d’interviewer deux types d’infirmière, travaillant dans des services de médecine gériatrique dans différents hôpitaux. En effet, j’interrogerai des infirmières ne travaillant pas dans le même hôpital pour avoir plus de nuance aux niveaux des réponses. Et les infirmières de médecine gériatrique seront mes personnes cibles parce la situation que j’ai vécu se déroulait dans ce service.
Les enquêtées seront des infirmières expérimentées, diplômées depuis plus de cinq ans. Leurs expériences me seraient bénéfiques car elles ont été confrontées de maintes fois aux aidants et dans diverses situations.
La présentation des données collectées sera structurée autour des 4 thèmes identifiés lors de l’élaboration du guide d’entretien. Ces derniers me permettaient en effet, de mieux appréhender les différents concepts pouvant être en relation avec ma question de recherche initiale.
- Thème 1 : concernant les rôles de l’aidant naturel, les IDE interviewées ont reconnu d’une part leur rôle de soutien envers la personne aidée en question et d’autre part la fonction d’interface entre l’individu et les soignants.
En réponse à la question : « D’après vous, en quoi l’aidant naturel est il indispensable à la personne soignée ? », les réponses obtenues sont les suivantes.
- IDE 1 : C’est indispensable parce qu’il lui apporte du réconfort, par leur présence, le soutien moral, surtout quand le patient n’a pas ses repères. Cependant il y en a qui n’ont pas de familles
- IDE 2 : Ce qui est bien est que, vu que la personne aidante, elle connaît le mode de vie de la personne, elle sait ses gouts et ses besoins, donc du coup c’est vrai que c’est un point de vue positif dans notre prise en charge. Elle peut nous aider, nous guider sur le bien être, et les actes qui encouragent le patient.
- Thème 2 : concernant le second thème qui consiste à déterminer les éventuelles difficultés des aidants, les tâches de l’aidant sont affectées aux personnels soignants en cas d’hospitalisation, plus particulièrement par rapport à l’apport des soins journaliers. Généralement, les aidants sont angoissés par la situation d’hospitalisation car cela renvoie incontestablement à la complication et de la dégradation de l’état du patient. Ainsi, les infirmières se doivent d’assister et de soutenir aux proches du malade ne serait ce que par la présence ou par les conseils ou son orientation vers des professionnels.
2) D’après vous, quels sont les limites/freins de l’aidant dans son rôle à l’hôpital ?
- IDE 1 : C’est surtout par rapport à des soins. Pour les accompagnants, quand les enfants nous proposent de venir faire manger, ca ne nous dérange pas. Les familles ne sont pas trop dans la demande de soins de nursing.
- IDE 2 : Quand il va être à l’hôpital il va perdre son rôle d’aidant, il peut se sentir mis de coté et mis à part. Il est vrai que nous dans notre service, on a un mode fonctionnement qui a fait ses preuves, donc dès fois on peut remettre en cause ce que l’aidant nous dit. Par exemple, le fait que chez nous la toilette se fait le matin, alors que peut être que chez eux, ils ont plus l’habitude de faire ça le soir. Cela peut les gêner le patient et l’aidant, mais vu que nous, dans notre organisation, vu que l’on travaille en 7h, on doit respecter certaines horaires qui font que les aidants ne pourront pas être présent à certains moments
3) Pourquoi les aidants sont-ils angoissés face à la maladie de leur proche âgé hospitalisé?
- IDE 1 : Ce qui les angoisse c’est de voir partir leur parent, l’angoisse de la mort, la souffrance de leur parent, la dégradation de leur parent, l’annonce aussi d’un mauvais diagnostic.
- IDE 2 : Quand leur parent arrive à l’hôpital, cela veut dire que la situation est devenue plus critique, cela veut dire que quelque chose dysfonctionne quelque part, qu’il y a un problème quelque part. Donc, du coup l’hospitalisation a été rendu nécessaire. Cela veut dire que l’état général du patient s’est aggravé. L’aidant peut avoir une peur sur l’avenir du patient. Il se pose des questions comme est ce qu’il va rester faible comme cela toute sa vie, est ce qu’il va pouvoir rentrer à la maison ? Est ce que je vais toujours pouvoir l’accompagner ? Souvent, ce sont des questions sur l’avenir qui les angoissent. Même si le patient va bien ou au contraire sont cas s’aggrave la question va être : est ce qu’il va pouvoir rentrer ? Ils nous posent ces questions dans le but de continuer leurs rôles. Souvent les patients ont besoins des aidants, de plus cela fait plusieurs années qu’ils tiennent ce rôle d’aidants, cela fait partie de leurs modes de vie. L’hôpital perturbe ce mode de vie qu’ils ont l’habitude de mener au domicile. De plus les aidants et les patients ont peur de perdre ce lien qui les unit.
4) Que faites vous par rapport à cela ?
- IDE 1 : Notre rôle a nous c’est de soutenir les enfants, de les rassurer par la parole, notre présence, de pouvoir échanger quand c’est possible avec les enfants. Si c’est par rapport a un mauvais diagnostic, on ne peut pas leur mentir, c’est jamais facile de trouver les mots, il n’y a pas de recette type, miracle pour les accompagner dans ces moments la. Après je pense que c’est naturel, je ne peux pas l’expliquer, ca me vient à l’instant. Je vais pas m’exprimer tout de suite, je vais attendre que la famille s’exprime et puis après je vais essayer de trouver des mots pour ne pas blesser l’aidant. C’est vrai que ce n’est pas facile. J’attends qu’il s’exprime et après en fonction de cela, avec mes mots à moi, avec mes mots simples, je vais essayer de désamorcer une angoisse, une situation. Ce n’est vraiment pas facile. C’est du cas par cas.
- IDE 2 : En tant qu’infirmier, je propose très souvent le psychologue. Dès qu’ils ont un souci, la moindre question ou je ne peux pas répondre (surtout des questions médicales), je les adresse au médecin. Dans mon service les médecins sont très ouverts, ils voient très régulièrement les familles. Je sais que ce n’est pas le cas dans tous les services de soins. Je sais qu’en SSR où j’ai déjà travaillé, il y a des médecins qui ne sont pas du tout aptes à parler avec la famille. Il est vrai que nous on a cette chance. De plus quand il y a besoin on peut envoyer les aidants vers la psychologue. On leur demande s’ils veulent parler à un psychologue, on leur dit qu’elle est la pour les écouter, parce que nous on n’a pas forcément le temps. Et très souvent il y a des entretiens avec les psychologues.
- Thème 3 : à propos de l’accompagnement des aidants, les IDE interviewées ont chacune ses propres principes, l’une priorise l’information des aidants par rapport à l’état de santé de l’aidée, alors que la seconde encourage surtout ces derniers à garder les rapports et affectivités entre l’aidant et son proche dépendant. Par rapport à la maladie, les aidants sont plus tourmentés et exigent de ce fait de l’écoute et de la compréhension. Les principales difficultés se situent dans le déni de la maladie pour les proches et dans le manque de temps à consacrer pour les aidants pour les IDE.
5) Comment faites vous pour accompagner l’aidant dans son rôle à l’hôpital?
- IDE 1 : J’essaie de donner des nouvelles, j’essaie de bien répondre aux demandes des familles pour éviter qu’ils soient dans l’angoisse. Je sollicite la famille pour qu’ils soient eux aussi des acteurs, je veux qu’ils gardent ce lien.
- IDE 2 : Quand ils veulent être présents pour certains soins, on les attend il n’y a pas de soucis. On essaie de voir avec eux quand ils sont disponibles cependant, il faut aussi que l’on puisse s’organiser par rapport à ca. Il faut que cela rentre dans notre planification de soins. Quoi qu’il arrive s’ils veulent être présents pour certains soins ils le peuvent. S’ils ont des habitudes à domicile qui peuvent être entrepris dans notre service, on le fait comme par exemple dormir avec leur propre oreiller. Si les aidants veulent faire certains soins, comme par exemple les pédiluves, ou les soins de bouches, on leur laisse la possibilité. Si le patient a l’habitude que cela soit fait par son aidant et que l’aidant veuille le faire, cela nous pause aucun soucis. Cela permet de les encourager afin qu’il garde le lien. Le but n’est pas qu’il perde leur lien à cause de l’hospitalisation.
6) Quelles attitudes adoptez-vous face aux aidants par rapport à la maladie du patient?
- IDE 1 : C’est vraiment au cas par cas, ce n’est pas facile. Des fois il y a des familles qui peuvent être mécontent, on sent qu’il y a vraiment une certaine angoisse, c’est anxiogène pour eux d’être à l’hôpital. J’évite de renvoyer mon angoisse aux familles pour éviter qu’ils soient encore plus angoissés. C’est vraiment du cas par cas, parce que certaines familles vont comprendre et entendre et d’autres vont complètement dans le déni, et c’est très difficile quand ils le sont dans cette situation la.
Quand ils sont dans le déni ce n’est pas facile de trouver les mots, par moment je ne sais pas quoi dire, je préfère m’abstenir et écouter davantage la famille. Je ne leur mens pas, des fois on connaît le diagnostic, par contre je ne me permets pas de le dire, parce que ce n’est pas mon rôle et en plus on est tenu aux secrets professionnels. Il faut toujours faire attention a ce qu’on dit à la famille parce que cela peut se retourner contre nous, quand c’est du diagnostic médical, ce n’est clairement pas a nous de dire.
- IDE 2 : On essaie toujours d’être dans l‘écoute comme je l’ai dit tout à l’heure. On essaie de faire en sorte qu’ils se sentent acteurs dans les soins. On leur pose des questions pour connaître leurs ressenties par rapport à la situation. Cependant il y a toujours des limites il y a des personnes qui se montrent agressives parce qu’ils ont peur à l’hôpital. L’hôpital peut être très anxiogène, donc cela arrive par moment que dans certaines situations on peut se montrer plus distantes. J’ai l’exemple d’une situation ou le mari était devenu tétraplégique, la femme voulait a tout prix que son mari mange de grande quantité. A la maison elle le forçait à manger même s’il ne voulait pas. Dans notre service le patient était souvent fatigué, il n’avait pas faim, il avait souvent des haut le cœur, mais elle le forçait quand même à manger. Tous les jours elle nous demandait s’il avait bien mangé. A un moment donné cela est devenu conflictuelle parce que lorsqu’on lui disait non, que l’on n’avait pas insisté, parce qu’il était nauséeux. Elle devenait agressive, parce que pour les gens, pour cette femme la bonne santé était synonyme de bien manger. « Manger » pour cette famille est très important.
7) Quelles difficultés rencontrez-vous dans la relation infirmier-aidant?
- IDE 1 : Comme je l’ai expliqué précédemment c’est lorsque les familles sont dans le déni de la maladie de leurs parents. Comme par exemple les familles qui voient leur parent décliné, si le patient se met à remanger un peu, elle pense que le patient va rebondir et aller mieux
- IDE 2 : Le manque de temps, lorsque les aidants nous posent sans cesse les mêmes questions, ou qu’ils nous disent que les soins ne sont pas fait correctement. Les aidants et nous même on aimerait faire comme à la maison mais cela n’est pas possible à cause du temps.
8) Comment faites vous pour y remédier ?
- IDE 1 : Si je n’y arrive plus je demande au médecin de les recevoir pour un entretien. J’en parle aussi à mes collègues comme nous sommes une équipe et que je ne suis pas seul. Des fois il y a des familles qui nous posent des questions et on n’a pas forcement la réponse à la question. Si après je vois que je suis vraiment en difficulté je leurs dis de s’adresser aux médecins
- IDE 2 : (pas de réponse)
- Thème 4 : enfin, concernant le dernier thème consistant à l’analyse du séjour en gériatrie, l’accompagnement du malade est favorisé par la participation des aidants dans les soins du malade, tandis que les limites se situent surtout dans le manque de temps des soignants.
9) Quels sont les facteurs qui favorisent ou limitent le rôle d’accompagnement de l’infirmière en médecine gériatrique.
- IDE 1 : Les éléments limitant l’accompagnement est que lorsque les familles veulent participer à des soins techniques. Ce qui favorise est lorsque les aidants font manger les patients, c’est aussi un soin et ca permet de garder le lien
- IDE 2 : Le temps limite pas mal de chose. On a tellement de soins à faire en gériatrie que l’on n’a pas assez de temps sur notre journée de travail, c’est vraiment ca la limite. On aimerait plus de temps avec l’aidant surtout lorsque l’on voit qu’elle est en souffrance, sauf que je sais que j’ai le pansement du voisin à faire, j’ai le patient à reperfuser, je dois sonder un autre patient, j’ai la transfusion d’un autre patient à gérer.
Ce qui favorise l’accompagnement des aidants est la conscience professionnelle, lorsque l’on est une personne consciencieuse, le travail est bien fait. Il y a aussi le coté relationnel qui peut être génial le patient et son aidant. Le fait qu’en général les patients ne sont pas autonomes cela fait qu’il y a plus de relations avec les aidants. On se trouve vraiment dans l’intimité de la personne.
En général la médecine gériatrique est un service très lourd, il y a beaucoup de soins, il faut savoir s’organiser pour prendre en charge le patient l’aidant.
10) Pour accompagner les aidants, quels sont les moyens misent en œuvre dans votre service de médecine gériatrique?
- IDE 1 : Il n’y a pas de moyens qui sont mis dans le service. Il n’y a pas de support. Il n’y a pas de familles qui demandent à aller voir la psychologue.
- IDE 2 : On le fait plus pour les fins de vie, lorsqu’il y a des aidants qui veulent rester. Il y a des lits d’appoints s’ils veulent passer la nuit ici. Les aidants peuvent être présents le matin pour certains soins. Dans le cas ou cela est bénéfique pour le patient, comme par exemple j’ai eu une situation où le patient était très angoissé lors d’un pansement, le fait que sa femme soit présent durant le pansement apaisait le patient.
11) Avec votre charge de travail, comment faites vous pour concilier l’accompagnement ?
- IDE 1 : Ce n’est pas facile, dans les journées ou il y a beaucoup de travail, on a tendance à délaisser les accompagnants, mais quand j’ai la possibilité de prendre mon temps, je le prends. Ce n’est pas facile l’accompagnement avec beaucoup de travail, même avec le patient. Quand on a une grosse charge de travail on rentre dans les chambres et on fait notre soin, on n’a pas le temps d’échanger avec le patient, et c’est pareil avec la famille. Je trouve cela très frustrant. Quand il y a vraiment beaucoup de travail c’est presque qu’impossible, on a l’impression d’être des robots, cela déshumanise mon métier.
- IDE 2 : C’est toujours le temps. Il faut trouver le temps dans sa planification. Cependant on essaie toujours de faire en sorte de les mettre dans notre prise en charge.
IV. DISCUSSION
Les échanges ont été riches ; les deux IDE enquêtées ont eu leur propre perception de l’aidant naturel. Cette conception pourrait avoir, en effet, des répercussions quant à leur manière d’accompagner les aidants.
- Pour l’IDE 1 où l’aidant se trouve être indispensable pour le soutien moral et le repère de l’aidée, l’aidant est considéré véritablement comme un élément essentiel. Les échanges et informations entre l’aidant et l’IDE ont été priorisées ; et même si la famille pourrait être « dans le déni » par rapport à l’état de santé de leur proche, l’IDE cherchera à trouver les tactiques les plus appropriées pour annoncer le diagnostic ou pour avertir la famille de manière professionnelle. Pour cet individu, l’aidant ne doit pas être délaissé bien que les moyens d’accompagnement ne sont pas distinctement définis dans un quelconque support d’une part, et la charge de travail pourrait déshumaniser le métier, d’autre part.
- Pour l’IDE 2, l’aidant naturel a été reconnu comme « un point de vue positif » dans la prise en charge de l’individu par l’équipe soignante. L’hospitalisation pourrait lui priver des diverses prises en charge quotidiennes envers l’aidée, ce qui pourrait perturber ses habitudes. Quant à l’accompagnement de l’aidant, l’IDE l’oriente plutôt vers un professionnel : un psychologue, pour pouvoir parler librement de ses angoisses. Pour cet individu en effet, la charge de travail en gériatrie ne lui permet pas d’accorder suffisamment de temps pour l’aidant.
Concernant les points communs, les intervenants ont toutes deux évoqué le manque de temps à accorder aux aidants à cause de l’énorme charge de travail des IDE dans un hôpital. Par rapport aux infirmières libérales ou aux autres professionnels qui interviennent individuellement à chaque patient, leur temps est plus chargé. Ainsi, leurs services sont plus bornés aux soins techniques.
D’après les études bibliographiques effectuées, les principaux besoins des aidants dans un contexte d’hospitalisation de leur proche sont surtout constitués des besoins d’informations. Malgré les charges de travail exubérantes en service, les renseignements mutuels entre aidants et soignants doivent être privilégiés. Cela aiderait d’une part les soignants dans la prise en charge du patient et pourrait apaiser d’autre part l’inquiétude de l’aidant.
L’étude empirique effectuée par le biais des entretiens a contribué à l’apport des réponses et hypothèses par rapport à ma question de recherche initiale interrogeant : « Comment l’infirmière peut-elle accompagner l’aidant d’une patiente âgée hospitalisée ? »
Ainsi, les 4 hypothèses suivantes peuvent être conclues, en se référant aux 4 thèmes définis.
- Hypothèse 1 : « L’aidant naturel doit être reconnu comme un collaborateur dans la prise en charge de la personne dépendante ».
- Hypothèse 2 : « L’implication de l’aidant, qui est limitée en cas d’hospitalisation de l’aidée, est un facteur de stress et d’anxiété pour ce dernier.»
- Hypothèse 3 : « L’écoute et l’information des aidants vis-à-vis de l’évolution de la maladie de son proche constituent des accompagnements fondamentaux dans le contexte d’hospitalisation.»
- Hypothèse 4 : « La participation de l’aidant dans certains soins, lors du séjour gériatrique renforce le lien entre l’aidant et l’aidée. »
CONCLUSION
Cette expérience conflictuelle avec l’aidant de Mme M m’a permis de trouver mon thème de mémoire qui est : « le rôle de l’infirmière à l’hôpital lors de l’accompagnement de l’aidant naturel du patient âgé. » Après m’être posé de nombreuses questions sur ce thème, j’ai pu élaborer ma question de départ qui est « Comment l’infirmière peut-elle accompagner l’aidant d’une patiente âgée hospitalisée?»
Par rapport à ma question de départ j’ai pu dégager de nombreuses notions qui me semblent essentielles d’aborder.
En effet je choisis de définir le concept de l’aidant parce que c’est l’un des éléments central de ma problématique. Ensuite j’aborde les lois qui ont permis aux aidants de trouver leur place à l’hôpital, parce que sans ces lois, les aidants ne seraient pas présents auprès de leurs proches hospitalisés et donc, bénéficier d’un accompagnement. Par la suite, je mentionne également les besoins des aidants parce qu’il faut connaître leurs besoins pour savoir comment les accompagner. Et pour finir j’aborde les savoirs être de l’infirmière pour accompagner les aidants.
Pour finir, la réalisation d’entretien auprès des professionnels m’a permis d’avoir une vision concrète du terrain sur la manière dont les infirmières en médecine accompagnent réellement les aidants.
Ces analyses et études effectuées ont contribué à l’élaboration d’une proposition d’amélioration dans les pratiques d’accompagnement des aidants en tant que future IDE. Devenir aidant naturel « par choix » ou « par défaut » exige en effet, de la volonté et de la responsabilité. Toutefois, l’aidant ne doit pas prendre ce rôle comme une obligation, au risque de maltraiter le patient ou de nuire à son propre santé. Son dévouement à prendre soin de son proche doit être encouragé et soutenu par l’infirmier.
BIBLIOGRAPHIE
Texte réglementaire :
Loi n° 2015-1776 du 20 Mars 2015 relatif à l’adaptation de la société au vieillissement. Journal Officiel n° 301, 29 décembre 2015. Rectificatif n°0013 Journal Officiel, 16 janvier 2016. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2015/12/28/AFSX1404296L/jo/
Ouvrage :
Ministère du travail, Ministère de l’emploi de la santé. Le guide de l’aidant familial. 3e édition. France: Broché. 2011. 170 pages.
THIBAULT WANQUET, Pascale. Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital: La place des proches dans la relation de soin. France : Broché. 15 octobre 2008
Articles :
ANESM. Recommandations de bonnes pratiques professionnelles. « Le soutien des aidants non professionnels de personnes âgées dépendantes, de personnes adultes handicapées ou souffrant de maladie chronique vivant à domicile ». 2014. Disponible sur : http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Cadrage_RBPP_Accompagnement_des_aidants_non_professionnels_a_domicile.pdf
BESSUGES, François. L’entourage et l’environnement de la personne malade. Formation ASG. France : Paris. 1er octobre 2015. Fondation Médéric Alzheimer, Quelle aide pour les aidants ? Disponible sur : www.fondation-medericalzheimer.org/layout/set/popup/content/download/12521/52466/file/vma1partie_4.pdf
GILOT, Sylvie, VEDOVATI, Julie. La place de l’aidant dans le processus d’éducation thérapeutique. Proximologie.com
MARIN, Marie-France, JUSTER, Robert-Paul, Le stress des aidants naturels. MAMMOUTH MAGAZINE, no 10, mars 2011 p 1-2
WAN, Nathalie, Le stress et le stigma des aidants naturels. MAMMOUTH MAGAZINE, no 10, mars 2011 p 3-4
Ressources électroniques :
« Concept accompagnement » Disponible sur : http://slideplayer.fr/slide/1315781/ NAOUFAL Caroline, Les sept concepts de la relation d’aide [En ligne]. [Consulté le 02/01/2016]. Disponible sur : http://rechercheensoinsinfirmiers.com/2014/05/03/les-sept-concepts-de-la-relationdaide/
ANNEXE
LES FACTEURS DE REUSSITE DE SOUTIEN DES AIDANTS, Cyril Desjeux
L’ANESM a identifié quatre principaux leviers facilitant l’usage des dispositifs de soutien et de répit :
- Reconnaître le rôle des aidants.
- Les impliquer dans le projet personnalisé et le projet de vie de la personne aidée, s’ils le souhaitent.
- Travailler sur les résistances, les incertitudes ou les éventuelles craintes des aidants : temps d’échange avec l’aidant sur les raisons qui l’amènent à refuser un dispositif, organisation d’une visite du dispositif, organisation du transport pour permettre à l’aidant ou à l’aidé de se rendre au dispositif, proposition d’alternative ou d’une orientation vers d’autres interlocuteurs, mise en place d’un dispositif spécifique de préparation au retour à domicile des personnes aidées après un accueil temporaire, analyse des effets et du fonctionnement des dispositifs pour les aidants, etc.
- Former et sensibiliser les professionnels au vécu des aidants :
– information des professionnels concernant la place des aidants dans l’accompagnement des personnes, procédures ou outils utilisés par la structure pour recueillir leurs besoins et attentes, organisation prévue pour repérer les risques d’épuisement ;
– sensibilisation à certaines situations : les risques de déscolarisation et l’importance d’informer les familles sur ce risque pour les aidants qui sont mineurs, les risques plus importants de diminution des potentialités pour les aidants âgés ;
– développer les compétences de communication des professionnels, leurs qualités d’écoute, d’empathie et leur disponibilité. Cela permet de mieux questionner les aidants (concernant leur état général, leur relation au quotidien avec la personne aidée, leurs habitudes de vie), de savoir comment s’adresser aux aidants (ton employé, réponses apportées, vigilance à ne pas être intrusif, capacité à ne pas réduire les proches à leur seul statut d’aidant, etc.) et d’observer les aidants (signes de fatigue, traits du visage, évolution de l’allure générale, variations de poids) ;
– formation des professionnels aux pathologies ou aux déficiences qu’ils rencontrent, à la relation d’aide, à la gestion des situations de crise et au travail avec les familles.
GRILLE LECTURE (Analyse exploratoire)
Thème 1 : Le rôle des aidants naturels auprès du patient.
|
||||||||
Questions | Réponse IDE 1 | Réponse IDE 2 | Lien avec la question de départ | Lien avec cadre de référence | Biais / Limites | Nouveautés/ recherche complémentaire | Ce que j’en dis | Question de recherche / hypothèse |
1) D’après vous, en quoi l’aidant naturel est il indispensable à la personne soignée ?
|
||||||||
Thème 2 : Les difficultés des aidants sur manière d’exercer leur rôle.
|
||||||||
Questions | Réponse IDE 1 | Réponse IDE 2 | Lien avec la question de départ | Lien avec cadre de référence | Biais / Limites | Nouveautés/ recherche complémentaire | Ce que j’en dis | Question de recherche / hypothèse |
2) D’après vous, quels sont les limites/freins de l’aidant dans son rôle à l’hôpital ?
3) Pourquoi les aidants sont-ils angoissés face à la maladie de leur proche âgé hospitalisé?
4) Que faites vous par rapport a cela ?
|
||||||||
Thème 3 : L’accompagnement infirmiers des aidants
|
||||||||
Questions | Réponse IDE 1 | Réponse IDE 2 | Lien avec la question de départ | Lien avec cadre de référence | Biais / Limites | Nouveautés/ recherche complémentaire | ||
5) Comment faites vous pour accompagner l’aidant dans son rôle à l’hôpital?
6) Quelles attitudes adoptez-vous face aux aidants par rapport à la maladie du patient?
7) Quelles difficultés rencontrez-vous dans la relation infirmier-aidant?
8) Comment faites vous pour y remédier ?
|
||||||||
Thème 4 : Le court séjour gériatrique (médecine)
|
||||||||
Questions | Réponse IDE 1 | Réponse IDE 2 | Lien avec la question de départ | Lien avec cadre de référence | Biais / Limites | Nouveautés/ recherche complémentaire | ||
9) Quels sont les facteurs qui favorisent ou limitent le rôle d’accompagnement de l’infirmière en
médecine gériatrique.
10) Pour accompagner les aidants, quels sont les moyens misent en œuvre dans votre service de médecine gériatrique?
11) Avec votre charge de travail, comment faites vous pour concilier l’accompagnement ?
|
[1] Claudine ATTIAS-DONFUT est une sociologue associée au CNRS
[2] SSIAD :
[3] SSR : Soin de Suite de Réadaptation
[4] Martine Ruszcniewsky est une psychologue- psychanalyste
[5] Ministère du travail; Ministère de l’emploi de la santé. Le guide de l’aidant familial. 3e édition. France: Broché. 2011. p. 9
[6] Loi n° 2015-1776 du 20 Mars 2015 relatif à l’adaptation de la société au vieillissement. n° 0301 du Journal Officiel, 29 décembre 2015. n°0013 Journal Officiel, 16 janvier 2016. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2015/12/28/AFSX1404296L/jo/
[7] http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/ANE-TRANS-RBPP-Soutien_aidants-Interactif.pdf
[8] Aidants familiaux. Guide à destination des entreprises 2014 (orse unaf)
[9] Id
[10] http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/113/?sequence=21
[11] Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, articles L.1111-6
[12] VOYNNET-FOURBOUL C., Stress, conférences universitaires, 2005,http://voynnetf.free.fr
[13] Les aidants naturels auprès du patient hospitalisé
[14] Nancy Mc Williams, Psychoanalytic Diagnosis, 2ème édition, New Jersey, 2011
[15] Recherche en soins infirmiers, N°40, mars 1995, p.22
[16] Concept de soins dans l accompagnement Philippe GAURIER Cadre supérieur de santé Chargé de mission « Formation et recherche », hôpitaux universitaires Paris Ile-de-France Ouest
[17] Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
[18] Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
[19] Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital p56
[20] Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital p74
[21] Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital p76
[22] Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital p73
[23] Les aidants naturels auprès de l’adulte à l’hôpital p73
[24] http://www.cadredesante.com/spip/profession/management/le-cadre-de-sante-porteur-du
[25] http://www.cnpgeriatrie.fr/le-metier-de-geriatre/court-sejour-geriatrique/
[26] https://www.infirmiers.com/ressources-infirmieres/documentation/pourquoi-choisir-de-travailler-en-geriatrie.html
Nombre de pages du document intégral:39
€24.90