Les petites et moyennes entreprises innovantes face à une raréfaction du crédit. Quelles solutions pour les PME françaises?
Les petites et moyennes entreprises innovantes face à une raréfaction du crédit.
Quelles solutions pour les PME françaises?
SOMMAIRE
RESUME
INTRODUCTION
Chapitre I. Revue de la littérature
I-1 : Présentation descriptive d’une PME innovante
I-1-1. Les caractéristiques d’une PME
I-1-2. Les objectifs de développement d’une PME
I-1-3. L’importance de l’innovation dans le contexte économique actuel
I-2 : Analyse sur les besoins de financement
I-2-1. Besoins de fonds pour le développement
I-2-2. Les sources alternatives de financement
I-2-3. Cadre conceptuel
Chapitre II. Etude empirique
II-1. Présentation du cadre méthodologique
II-2. Contexte actuel au niveau des PME innovantes françaises
II-3. Présentation des solutions adaptées pour le financement des projets innovants
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RESUME
Les PME innovantes jouent un rôle important au niveau de l’économie nationale. Ces entreprises ont un besoin de financement pour garantir leur développement et la pérennité de leurs activités. Pourtant, au cours des dernières années ces entreprises sont soumises à une difficulté majeure qui est le rationnement des crédits bancaires. Les alternatives de financements sont nombreuses et se présentent comme des solutions sérieuses pour la survie des entreprises innovantes malgré la raréfaction du crédit bancaire.
Malgré des inconvénients sur plusieurs points, le recours au crédit bancaire est resté la méthode de financement la plus dominante au niveau des PME.
Une proximité à long terme entre entreprises et banques favoriserait la confiance entre les deux parties. Cela pourrait agir également en faveur de l’accès aux crédits.
Pour permettre un meilleur développement de l’économie nationale, l’implication de l’Etat est requise pour l’accompagnement des jeunes et PME innovantes dans leur développement.
Le développement des alternatives au crédit bancaire est également indispensable pour que ces entreprises puissent continuer à générer des emplois et contribuer au développement économique du pays.
INTRODUCTION
L’innovation est de nos jours un gage de compétitivité pour les entreprises, en effet, cela leur permet de gagner puis garder un avantage concurrentiel. Avant cela, c’est un critère de survie dans le contexte économique actuel au niveau mondial. L’innovation permet donc aux entreprises d’assurer croissance et pérennité. Le développement économique du pays ne dépend plus non seulement des grandes firmes mais également des PME innovantes qui génèrent des emplois pour de nombreuses personnes. Ces nouvelles entreprises innovantes participent à la création d’un avenir économique meilleur pour le pays. La recherche d’innovation est devenue un défi majeur, notamment pour les PME, leur survie dans un environnement de plus en plus concurrentiel en dépend car seules les entreprises qui évoluent peuvent survivre, les plus faibles sont écrasées par les plus grandes. Pour pouvoir accéder au progrès, ces entreprises ont besoin d’avoir une recherche et développement dynamique et performante. Pour la mise en place d’une R&D efficace, ces jeunes firmes ont besoin de budget. En effet, le financement est un élément primordial pour l’innovation et la croissance d’une entreprise, particulièrement pour sa création et lors des premières étapes de son développement.
Le développement de ces types de structure devient une problématique dans un contexte de resserrement du crédit bancaire, surtout lorsque la majorité des financements des PME proviennent des banques.
Voilà pourquoi nous trouvons intéressant de tenter de répondre à la problématique : « quelles solutions s’offrent aux Petites et Moyennes Entreprises innovantes françaises dans un contexte de raréfaction du crédit ? » Pour avoir des éléments de réponse à cette problématique, nous allons nous intéresser aux questions suivantes : Comment mesurer l’ampleur du rationnement de crédit auprès des PME innovantes françaises ? Comment identifier la meilleure alternative de financement ? Quelles perspectives de développement pour les PME innovantes françaises ?
Dans la première partie de ce mémoire, nous allons nous pencher sur une présentation théorique de notre cadre d’étude. Nous allons procéder par une présentation descriptive d’une PME innovante, par ses caractéristiques, ses objectifs de développement. Puis nous allons montrer l’importance de l’innovation dans le contexte économique actuel. Ensuite, dans une seconde division de cette première partie, nous allons nous attarder sur une analyse des besoins de financement d’une entreprise avant de définir quelques sources alternatives de financement pour les activités d’une firme.
La seconde partie de ce document sera consacrée à une étude empirique qui nous permettra de vérifier quelques hypothèses et d’avoir un aperçu direct sur le contexte actuel au niveau des PME innovantes françaises. Dans la dernière division de cette deuxième partie, nous aborderons les perspectives de développement des PME innovantes françaises et tenterons d’apporter des réponses à notre problématique.
Chapitre I. Revue de la littérature
I-1 : Présentation descriptive d’une PME innovante
Selon la définition de l’INSEE, une entreprise est une « unité économique, juridiquement autonome dont la fonction principale est de produire des biens ou des services pour le marché »[1]. Les entreprises jouent un rôle essentiel pour l’économie d’un pays.
D’une manière générale, nous pouvons classer les entreprises en quatre catégories, à savoir les microentreprises, les petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises de taille intermédiaires (ETI) et enfin les grandes entreprises. Nous allons nous concentrer sur le cas des PME. Au sein de l’Union Européenne, 23 millions de PME, représentative de 99% de l’ensemble des entreprises sont sources d’emplois pour 75 millions de personnes[2]. Elles font ainsi l’objet d’une attention en croissance ascendante de la part des économistes et des autorités étatiques. D’autant plus que ces dernières années, nous assistons à l’émergence du concept de PME innovante, une mise en valeur des PME par l’innovation.
Le manuel d’Oslo (la dernière version), source internationale de principes directeurs concernant la collecte et l’utilisation d’informations en rapport aux activités d’innovation, identifie quatre catégories d’innovations :
- Innovation de produit ou de prestation : création d’un nouveau produit ou offre de service.
- Innovation de procédé : application d’une nouvelle technique plus générateur de bénéfices au niveau de la production ou par rapport à la prestation de services.
- Innovation d’organisation : nouveaux apports dans l’organisation de la société
- Innovation dans le marketing : définition et orientation vers de nouvelles options pour la stratégie marketing
Le rapport Morand et Manceau apporte la définition suivante : « L’innovation est un terme extrêmement large qui désigne l’adoption de toute idée nouvelle par le marché ou par l’entreprise. On considère en général l’innovation comme l’exploitation de nouvelles idées dans de nouveaux produits ou services, de nouveaux modèles économiques ou de nouvelles manières de travailler. »[3]
L’innovation est un moteur de croissance pour l’entreprise. Ainsi, elle doit être prise en compte dans la stratégie de l’entreprise. Une PME innovante est une entreprise dont les activités sont fondées sur les nouveaux produits et services, une entreprise fondée sur les nouvelles technologies pour promouvoir l’innovation et mieux assurer son développement malgré une forte concurrence.
I-1-1. Les caractéristiques d’une PME
Il existe plusieurs critères qui permettent de déterminer sur quelle catégorie classer une entreprise : les critères quantitatifs et les critères qualitatifs.
Les critères quantitatifs : l’effectif des employés, le chiffre d’affaires, le total du bilan, le capital investi, les actifs immobilisés net.
Les critères qualitatifs identifiés au niveau managérial et organisationnel : le système de direction, la responsabilité, l’autonomie financière, la part de marché,…
Nous pouvons classer selon le tableau suivant :
Tableau I-1 : Catégories d’entreprises
Source : http://ec.europa.eu[4]
En France, nous avons les chiffres statistiques suivants : 2,5 millions de PME représentant 16 600 000 emplois[5], 150 métiers en tension dans plusieurs secteurs d’activité.
Les PME sont caractérisés par des traits spécifiques dont généralement les quelques points suivants :
- Plus de polyvalence car les fonctions sont moins définies
- Peu de structure
- Stratégie intuitive, peu formalisée
- Système d’information interne et externe simple, peu formalisé également
- Forte capacité d’innovation selon les besoins du marché
- Plus de proximité entre les hiérarchies, l’ensemble des employés
- Moyens matériels et financiers souvent plus restreints
- Ambiance plus convivial
I-1-2. Les objectifs de développement d’une PME
Généralement, les entreprises peu importe la catégorie ou la taille, se fixent des objectifs de maximisation des profits, de pérennité et de développement des activités. L’atteinte de ces objectifs dépend de plusieurs critères internes comme externes : les forces de l’entreprise et sa capacité à faire face à ses concurrents, la stratégie adaptée aux objectifs visés, la compétence des ressources,… Dans son objectif de développement, une PME doit rechercher en permanence la satisfaction des consommateurs car c’est la garantie de l’optimisation de la profitabilité et du progrès attendu. Il existe des objectifs qui sont fixés à chaque niveau de l’entreprise à savoir des objectifs économiques comme la croissance, la notoriété, l’autonomie, générer un excédent de trésorerie.
La réalisation des objectifs de développement d’une société dépend des moyens humains, financiers, techniques mis en œuvre. De nos jours, avec des difficultés économiques, des marchés caractérisés par une forte concurrence, les outils et moyens traditionnels ne suffisent plus, les PME doivent se démarquer pour pouvoir se développer, elles doivent mettre en place une stratégie de développement spécifique et innovante associée à des actions de communication. Les sociétés doivent aussi s’assurer d’une bonne gestion, d’avoir les meilleures compétences au niveau des ressources humaines afin de pouvoir offrir des produits ou des prestations de services de qualité aux clients.
L’augmentation du chiffre d’affaires est un levier de développement d’une entreprise, pour cela il est fondamental de rechercher en permanence de nouveaux clients, de prospecter de nouveaux marchés et de nouveaux débouchés pour les produits. Les PME ont l’obligation de mettre en place des actions commerciales régulières, de diversifier les méthodes de prospection pour que celles-ci soient plus efficaces. Ces actions nécessitent logiquement du budget. Les chefs d’entreprises doivent effectuer une veille concurrentielle et une veille sur le marché en vue de rester à l’écoute des besoins clients et de pouvoir anticiper l’offre de la concurrence.
La survie et la pérennité des entreprises, notamment les nouvelles entreprises est difficile dans le contexte économique actuel et considérant la forte concurrence sur le marché. La réussite et le développement d’une PME de nos jours dépend de sa capacité à innover tant au niveau des outils et des technologies qu’au niveau des produits ou des prestations de services. Nous allons détailler l’importance de ce besoin d’innovation dans le paragraphe suivant.
I-1-3. L’importance de l’innovation dans le contexte économique actuel
« L’innovation est au cœur même de l’économie des pays de l’OCDE. Sans elle, pas de nouveaux produits, services ou procédés. Et les entreprises ont toutes les peines du monde – à supposer qu’elles y parviennent – à gagner des parts de marché, réduire leurs coûts et accroître leurs bénéfices. En fait, l’arrêt du pouls de l’innovation sonnerait tout simplement le glas des entreprises. »[6] Cet extrait de l’article de Dirk Pilat et Jean Guinet est révélateur de l’ampleur de l’importance de l’innovation. En effet, il est constaté que l’innovation est devenue une condition de survie et de développement pour plusieurs entreprises.
En optant pour une stratégie en faveur de l’innovation, les PME bénéficient de plusieurs avantages. L’innovation est un moyen de développer la compétitivité et la rentabilité des entreprises parce qu’elle garanti le maintien des avantages concurrentiels sur un marché caractérisé par une évolution très dynamique et un contexte économique compliqué.
Image I-1 : La stratégie par l’innovation
Le schéma ci-dessus illustre les avantages gagnés en incluant l’innovation dans la stratégie de l’entreprise. Opter pour l’innovation dans les procédés de production permet d’avoir des bénéfices en termes de coûts. Les entreprises peuvent gagner en productivité mais elles peuvent également viser une meilleure qualité des produits ou services. Par contre, si le choix est porté sur l’innovation du produit ou du service, l’entreprise avance vers une stratégie de différenciation par rapport aux concurrents.
Le contexte économique international du XXIème siècle est caractérisé par des changements très dynamiques générant un besoin constant d’adaptation pour les entreprises afin qu’ils puissent maintenir leur compétitivité et même garantir leur survie. En effet, face à une situation économico-financière mondiale défavorable et un contexte conjoncturel jugé critique, de nombreuses entreprises moins compétitives ont du fermer. Cela générant la perte d’emploi pour plusieurs salariés. Plusieurs difficultés apparaissent, telles que la hausse du coût des matières premières, les progrès technologiques, les évolutions des besoins du marché : à la recherche du moins cher avec une meilleure qualité ; qui obligent les sociétés à s’adapter en permanence. Tenant compte des ces changements, les divers bouleversements au niveau de l’économie internationale ainsi que la mondialisation ; l’innovation est une source d’avantage compétitif indispensable, d’où notre intérêt pour les PME innovantes.
Etant donné l’importance de l’innovation pour les entreprises, il serait utile de définir son essence : « L’innovation est une addition complexe des deux aspects, la connaissance en tant que base ou input primaire du processus, et la créativité en tant que capacité à doter cette connaissance d’une valeur nouvelle et utile sur les marchés et dans la société dans son ensemble. »[7] Selon cette définition, l’innovation est obtenue par l’association de la connaissance et de la créativité. De ce fait, la créativité est source d’innovation qui par la suite est générateur de valeur et donc d’avantage compétitif.
Image I-2 : Innovation créateur de valeur
Source : interreg-sudoe.eu[8]
I-2 : Analyse sur les besoins de financement
Le besoin de financement fait partie de la vie d’une entreprise. En effet, dès l’étape de sa création puis au cours de son développement, l’entreprise doit avoir les ressources financières nécessaires pour exercer au mieux ses activités. Il faut d’abord dépenser pour espérer récolter des bénéfices : achat de terrains, investir dans diverses installations et constructions, prévoir du budget pour l’achat des matières premières et des fournitures, un budget pour les charges sociales,… Les bénéfices ou recettes ne sont enregistrées qu’après plusieurs étapes : processus de production, distribution ou commercialisation,… De ce fait, il faut noter l’existence d’un décalage entre les divers paiements dont les investissements et la récolte des recettes. C’est ce décalage qui engendre le besoin de financement au niveau des entreprises. Les PME ont un faible pouvoir de négociation avec ses clients dont les grandes entreprises. Elles doivent se conformer aux exigences de celles-ci. De ce fait, les PME ont un cycle d’exploitation plus long en comparaison aux grandes firmes. Dans cette partie, nous allons d’abord classer les motifs du besoin de financement des PME, puis nous allons étudier les sources alternatives de financement pour terminer cette partie en parlant du contexte de raréfaction du crédit.
I-2-1. Besoins de fonds pour le développement
Les besoins de financement de l’entreprise apparaissent à différentes étapes de sa vie c’est-à-dire dès sa création (investissements dans les premiers équipements) et au cours de son développement (ex : en cas de déficit de trésorerie). Les besoins financements peuvent être à court terme, à moyen terme ou à long terme.
Il existe plusieurs catégories d’investissements nécessaires à la création et au développement des PME :
Les investissements matériels (corporels) : sont les dépenses consacrées à l’acquisition de biens tels que les terrains, les équipements, les locaux, le matériel, etc.… Ce sont des biens qui constituent des emplois stables et apparaissent dans la partie « ACTIF » du bilan de l’entreprise. A inclure parmi les investissements matériels les investissements réglementaires dans le domaine de l’hygiène et sécurité, les investissements sociaux au niveau des conditions de travail comme la mise à disposition d’une cantine.
Les investissements matériels répondent aux objectifs en rapport aux points suivants :
- Constitution de potentiel de production : il est question de créer une capacité de production selon les objectifs de ventes prévus.
- Remplacement ou renouvellement : il s’agit d’acquérir des biens de production afin de remplacer des biens devenus obsolète (capitaux amortis). L’investissement de remplacement vise à maintenir le potentiel de production en remplaçant les matériels défectueux.
- Capacité : l’investissement de capacité vise à augmenter la capacité de production d’une entreprise et donc son développement. Généralement on assiste à un cas comme le suivant : afin de produire plus, une société achète des machines supplémentaires et donc recrute des personnes pour augmenter son effectif en fonction du nombre de machines disponibles. Il s’agit ici d’une augmentation des emplois dans l’entreprise.
- Changement des conditions d’exploitation en faveur de la productivité : contrairement à l’investissement de capacité qui génère une augmentation d’emplois, un investissement de production provoque une diminution du nombre d’emplois dans une entreprise. Le but du changement des conditions d’exploitation en faveur de la productivité est d’augmenter la productivité pour pouvoir réduire les coûts de production, accroître les marges, développer la compétitivité tout en gardant la même quantité produite.
- Une nécessité d’innovation : investir en faveur de l’innovation c’est s’orienter vers de nouvelles activités pour s’adapter aux besoins du marché, mettre en place une stratégie de modernisation.
Les investissements immatériels (incorporels): sont les dépenses dédiées à l’achat de logiciels, aux formations, aux diverses recherches et développements, la publicité, etc.… Ils sont nécessaires pour optimiser le fonctionnement de la société.
Les investissements financiers : sont les acquisitions de titres de participation ou encore l’achat de titres immobilisés donnant le droit de propriété ou de créances.
Ces différentes catégories d’investissement sont complémentaires et sont nécessaires pour le développement de l’entreprise. Ainsi, chaque entreprise dont les PME, doit disposer des fonds nécessaires pour chaque type d’investissement. La stratégie de développement de l’entreprise doit tenir compte des alternatives de financements possibles pour répondre aux besoins de fonds. Nous allons traiter les différentes alternatives de financement pour une PME innovante dans le prochain paragraphe.
I-2-2. Les sources alternatives de financement
Le financement est un élément primordial pour les PME innovantes. Il constitue un moyen indispensable pour favoriser l’innovation dans l’entreprise et assurer son développement. Actuellement le déficit de financement pour les petites et moyennes entreprises est sujet de débat car cela génère un obstacle majeur pour les projets de développement des entreprises et a des impacts sur l’économie du pays. Selon une étude du CCI Paris Ile-de-France, étude intitulée Débrider l’innovation : enjeux pour les entreprises et l’emploi, défis pour les politiques publiques : « Au cours des deux dernières années, 61% des entreprises franciliennes interrogées par Médiamétrie ont dû abandonner des projets d’innovation par manque de financement, 40% faute de trouver des partenaires, 34% car ils ne collaient plus aux nouvelles attentes du marché et 33% par manque de temps. Encore plus éloquent : 94% des sociétés localisées en Ile-de-France ayant cherché à innover en 2013 n’ont pas bénéficié d’aides à l’innovation. »[9] Pourtant, selon Pascal Morand[10] (2015), économiste français : « Il est nécessaire de favoriser l’innovation immatérielle qui concerne 80% des PME, car elles ont en réalité toutes besoin d’innover pour assurer leur croissance et créer des emplois. »[11]
En premier lieu, l’entreprise doit utiliser ses capitaux propres pour financer ses investissements. Les capitaux propres sont composés du capital social de l’entreprise et de son autofinancement.
Le capital social est « l’ensemble des sommes mises de façon permanente à la disposition de l’entreprise par ses propriétaires ou associés sous forme d’apports en espèces ou en nature, lors de la création de l’entreprise ou lors des augmentations ultérieures de capital. » [12] Il est fixé par contrat et nécessite le respect de procédures dont une décision prise en réunion d’une Assemblée Générale Extraordinaire des actionnaires, pour la validation d’une éventuelle modification.
Les apports en numéraire désignent une somme d’argent apportée par les associés ou les actionnaires directement au capital de l’entreprise en échange de parts sociales ou des actions leurs procurant des droits de vote en assemblée. Les actionnaires auront également des droits au niveau des bénéfices de l’entreprise.
Les apports en nature par contre correspondent aux biens matériels ou corporels (machines, immeubles, …), et aux biens immatériels ou incorporels (fonds de commerce, titres ou brevets).
L’autofinancement est l’utilisation des recettes générées par l’entreprise pour financer les divers investissements dans le cadre de son activité c’est-à-dire le financement des projets sans faire appel à des ressources extérieures. L’entreprise utilise alors ses capitaux propres, ses plus values, son épargne, ses amortissements comptables et dans certains cas une augmentation de capital. Cette méthode de financement est moins risquée et moins coûteuse qu’un emprunt bancaire. La capacité d’autofinancement se calcul à partir de l’Excédent Brut d’Exploitation et les charges décaissées :
CAF = EBE – charges décaissées
Dans le cas où les capitaux propres s’avèrent insuffisants pour subvenir aux besoins de l’entreprise ou ne sont pas assez pour couvrir le budget nécessaire à un projet d’innovation ou la concrétisation d’une stratégie au niveau de l’organisation, l’entreprise doit recourir à des capitaux extérieurs.
Il existe plusieurs sources alternatives de financement pour les entreprises :
- Le crédit bancaire :
Le crédit ou emprunt bancaire est la mise à disposition d’une somme par un organisme financier avec une obligation de remboursement selon une échéance défini préalablement entre la banque et l’entreprise. Le financement par prêt bancaire est la méthode de financement traditionnelle et reste encore d’actualité malgré la raréfaction de crédits.
Selon un rapport de PEP Paris Europlace « Le premier constat est largement connu, le financement des PME/ETI en France est quasi exclusivement bancaire : en 2013, le crédit bancaire aux PME/ETI représentait 690Md€, dont PME (413Md€) et ETI (274Md€). »[13]
Un principe caractéristique de cette méthode de financement est le fait que la banque en tant qu’organisme prêteur perçoit des intérêts en contrepartie de son apport financier. Une prise de garantie limite les risques de l’organisme prêteur en cas de difficultés de remboursement du montant dû. Les crédits bancaires sont classés selon un critère temps : crédits à court terme, crédits à moyen terme et crédits à long terme.
- Le crédit bail :
Le crédit bail ou leasing, opération de crédit à moyen ou long terme, est une alternative de financement des investissements ou un moyen de financer les acquisitions d’immobilisation. Il s’agit d’un contrat de location entre l’entreprise et une société de crédit bail (une banque ou un établissement spécialisé). La société de crédit bail reste propriétaire juridique du bien mis à disposition de l’entreprise pour une durée déterminée. L’entreprise demandeur de crédit bail doit verser un paiement périodique en faveur de l’établissement bailleur, en guise de location. Le bien en question est assimilé à des immobilisations.
Selon le plan comptable français : « Le crédit-bail est une technique contractuelle par laquelle une entreprise (dite de crédit-bail) acquiert, sur la demande d’un client (crédit-preneur), la propriété de biens d’équipement mobiliers ou immobiliers à usage professionnel, en vue de les donner en location à ce dernier pour une durée déterminée et en contrepartie de redevances ou de loyers ». A la fin de la période de location, il existe plusieurs alternatives : acquisition du bien, renouvellement du contrat de crédit bail ou éventuellement restitution du bien à l’établissement propriétaire.
Il existe deux types de crédit bail selon la nature juridique du bien:
- Le crédit bail immobilier : concerne uniquement la location de biens immobiliers à usage professionnel par une entreprise. Durée de contrat entre 10 et 20 ans.
- Le crédit bail mobilier : location de biens d’équipement, outils et matériels
Nous pouvons également avoir une classification des types de crédit bail ou leasing selon les responsabilités des parties, dans ce cas, on a également deux catégories :
- Le leasing financier : le seul rôle du bailleur est de mettre le bien demandé à disposition de l’entreprise prêteur. L’intégralité des risques liés à l’utilisation du bien est transféré au locataire. Ce type de contrat est aussi appelé « full-payout contract ». L’option du leasing financier est un choix très avantageux pour les PME.
- Le leasing opérationnel : le contrat de leasing opérationnel inclus les services liés à la maintenance et aux divers entretiens liés au bien.
Un contrat de crédit bail met en relation trois parties :
- Le fournisseur
- Le crédit-bailleur
- L’entreprise locataire ou l’entreprise utilisateur des biens
Le tableau suivant nous défini le rôle de chacune des 3 parties :
Tableau I-2 : Les intervenants du crédit-bail
Source : http://leasing.comprendrechoisir.com[14]
Les avantages générés par ce type de financement sont multiples à savoir :
- Le leasing assure le financement de l’investissement à 100% contrairement au crédit bancaire qui peut nécessiter un apport initial.
- Solution de remplacement au recours à un crédit bancaire en cas de manque de garanties à proposer à la banque dans le cadre d’une demande de prêt.
- Rapidité de réponse à la demande car établissements spécialisés dans le domaine du crédit bail.
- Investissement permettant de garder ou préserver la trésorerie sans augmenter l’endettement financier. Pourtant, ce type d’investissement permet à l’entreprise de promouvoir son développement.
- Permet d’avoir à disposition un matériel performant notamment dans le domaine de l’informatique.
- Une meilleure adaptation du financement aux caractéristiques de l’activité des entreprises : cycle de vie économique du matériel, rendement attendu, méthode d’utilisation,…
- Une meilleure optimisation de la fiscalité pour l’entreprise.
- Le placement privé : « private placement »
Le private placement est une technique de levée de fonds à moyen ou long terme principalement à taux fixe. Ce moyen de financement est généralement utilisé par les entreprises de taille moyenne (ou ETI : entreprises de taille intermédiaire), lesquelles font appel à un nombre restreint d’investisseurs tels que les compagnies d’assurances, les gestionnaires d’actifs, les banques et les caisses de retraite.
« L’enjeu : développer un marché des placements privés en France, plus souple pour les entreprises que l’offre bancaire et plus adapté aux spécificité des ETI, à l’instar des modèles allemand (Schuldschein) et américain (USPP). Les placements privés en France représentent aujourd’hui seulement quatre milliards d’euros en 2013 et ont permis de financer plus de 40 entreprises. En levant les obstacles techniques auxquels étaient confrontés les assureurs dans le cadre des opérations de placements privés, la réforme du code des assurances à l’été 2013 a ouvert la voie au développement de ce nouveau marché. »[15]
Le placement privé se présente comme une solution de financement pour les PME victimes de difficultés de financement des projets d’innovation suite au contexte de raréfaction du crédit bancaire depuis ces dernières années.
- La titrisation :
La titrisation est une technique financière née aux Etats-Unis vers les années 70, connue en France en 1988. En anglais, on parle de securitization. Elle consiste à créer des titres c’est-à-dire de transformer des actifs en titres négociables pour les vendre à des investisseurs. Etant donné que nous analysons sur le sujet concernant les moyens de financement des PME, nous allons retenir la définition suivante : « La titrisation est une technique financière qui consiste à obtenir un financement en cédant des actifs à une entité ad-hoc. Celle-ci finance l’acquisition des actifs par l’émission de titres sur les marchés de capitaux. Le paiement des sommes (principal et intérêts) dues sur ces titres est assuré au moyen des flux de trésorerie générés par les actifs cédés. »[16]
Le financement par la titrisation présente les avantages suivants pour les entreprises :
- La titrisation est un nouveau choix qui s’ouvre aux entreprises pour assurer le financement des projets par un recours direct au marché. Tout comme le placement privé, elle constitue une alternative au financement bancaire.
- Avantages au niveau du transfert des risques : le risque sur les actifs est transféré aux investisseurs.
- La titrisation permet d’améliorer la présentation et la gestion du bilan
- Réduction du coût de financement
- Optimisation de la rentabilité de l’entreprise : amélioration du rendement des fonds propres et rentabilité économique.
Image I-3 : Schéma récapitulatif du système de la titrisation
Source : banque-france.fr[17]
- Le financement participatif (crowdfunding)
Le financement participatif est un mode de financement qui s’appuie sur les réseaux sociaux et plateformes communautaires sur internet afin de faire appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet.
Les apports par les investisseurs peuvent prendre plusieurs formes :
- Le don : il n’y a pas de contrepartie financière pour l’investisseur. Cependant l’entreprise demandeur peut par reconnaissance envers l’investisseur lui offrir un simple objet ou un ticket d’entrée gratuite pour un spectacle par exemple.
- Le prêt avec ou sans intérêt.
- Une participation aux fonds propres de l’entreprise (souscription de titres)
Pour le porteur de projet, le financement participatif permet d’avoir accès à des investissements très peu coûteux, les intérêts sont faibles pour les prêts. Cette méthode de financement est plus pratique et génère moins de freins au niveau des investisseurs par rapport à d’autres méthodes étant donné la faible contribution des investisseurs : pour un montant de 1000 € par exemple, il est plus facile d’avoir 100 personnes avec une contribution de 10 € chacune qu’une seule personne avec un total de 1000 €. Nous avons également un gain en rapidité car une campagne peut durer entre 20 à 90 jours. Le financement participatif est déjà une campagne de communication toute faite pour un projet innovant : un levier marketing qui va augmenter la notoriété de l’entreprise ou du projet très rapidement.
Nous pouvons citer quelques plateformes de financement participatif dans le tableau suivant :
Tableau I-2 : Quelques exemples de plateformes de financement participatif.
Source : les-aides.fr[18]
- Introduction en bourse
L’introduction d’une société en bourse est aussi un moyen de financement. Cette méthode est appelée Initial Public Offering ou IPO. Elle permet en même temps de toucher un grand nombre d’investisseurs privés et de développer la visibilité et la réputation de l’entreprise. L’introduction en bourse est le fait pour une société de céder un pourcentage de son capital au public sur le marché. Elle présente quelques avantages mais impose également des contraintes pour l’entreprise. L’apport de capitaux pour le développement de l’entreprise n’est pas immédiat mais l’introduction en bourse permet de diminuer le coût du capital et en même temps augmenter la notoriété de la société.
- L’affacturage (factoring)
Une autre alternative au financement bancaire qui génère plusieurs avantages aux PME est l’affacturage. C’est une technique de financement et de recouvrement de créance adaptée à tout type d’entreprise peu importe la taille et le secteur d’activité. « L’affacturage est une technique de gestion financière par laquelle une société financière (le factor) gère, dans le cadre d’un contrat d’affacturage, le poste clients d’une entreprise en achetant ses factures, en recouvrant ses créances et en garantissant les créances sur ses débiteurs. »[19] Les avantages générés par cette technique résident dans sa souplesse. Elle procure une facilité de gestion des tâches administratives car celles-ci sont externalisées. Elle permet d’améliorer la trésorerie de l’entreprise et en même temps de réduire les frais de gestion des comptes clients.
L’affacturage recouvre les prestations suivantes : recouvrement des créances clients, le financement de la trésorerie et enfin l’assurance crédit. La société d’affacturage ou affactureur, aussi appelé factor est un organisme financier spécialisé dans la gestion des créances d’une autre entreprise dans le domaine du B to B. Le factor est rémunéré avec
- une commission d’affacturage, une contrepartie des services de recouvrement et de l’assurance crédit,
- une commission de financement en rémunération à l’avance sur trésorerie.
L’affacturage est un outil de financement à court terme qui assure l’optimisation de la politique de mobilisation du crédit clients d’une société, permet dans un sens de développer ses ventes, puis d’améliorer sa trésorerie pour maintenir son équilibre financier. L’affactureur prend en charge de l’évaluation des clients et dispense à l’entreprise tout problème de recouvrement des sommes dues ou même les éventuels risques d’insolvabilités avec la gestion des crédits clients.
Selon une étude de GE Capital France, une société spécialisée dans le financement des PME, étude dont les résultats ont été publiés le 11 octobre 2011 : « si 100 000 PME avaient recours à l’affacturage, elles généreraient pour 13,48 milliards d’euros d’activité et créeraient près de 170 000 emplois supplémentaires d’ici à 2020. »[20]
Cependant, il faut noter que les coûts de l’affacturage sont parfois élevés ce qui peut être un frein par rapport au choix de cette méthode de financement.
- Business Angels
Les business Angels aussi connus sous l’appellation « investisseurs providentiels » désignent des personnes physiques qui mettent à disposition des jeunes entreprises, PME innovantes, des apports financiers en contrepartie de parts de capital social et la possibilité de participer dans la gestion courante de l’entreprise ainsi que dans les prises de décisions.
Les avantages de cette méthode sont nombreux du fait que le business angel offre à l’entreprise dans lequel il investit son réseau relationnel, son expérience et son savoir faire.
- Subventions et aides diverses
A ce titre, nous pouvons citer OSEO, un acteur incontournable en matière de soutien à l’innovation. OSEO est une société créée en 2005, aujourd’hui elle compte plus de 1000 collaborateurs au niveau de 37 directions régionales. OSEO est présent sur tout le territoire français et a pour activité principale, le financement de l’innovation et la croissance des entreprises. Elle intervient sur 3 métiers dont : « le financement de l’innovation, la garantie pour faciliter l’accès au crédit (Etat, Régions), le financement des investissements structurants et du cycle d’exploitation, en accompagnement des banques et des organismes de fonds propres. »[21]
« Oséo, en tant que banque publique, a vocation à pallier les déficiences du marché en matière de financement des entreprises. Lorsque le rendement d’un projet est très incertain ou la durée d’investissement longue – c’est particulièrement le cas pour les projets innovants –, les entrepreneurs rencontrent naturellement des difficultés à financer leurs projets alors même que ceux-ci peuvent s’avérer souhaitables par la collectivité au-delà de la seule rentabilité privée pour l’entreprise. Ils peuvent alors se tourner vers Oséo, dont les avances remboursables fournissent à la fois un financement et une couverture partielle du risque. »[22]
Une évaluation de projet est faite avant de valider une demande financement de celui-ci. L’évaluation est indispensable pour justifier qu’un projet est bien prometteur mais faute de financement il n’aurait pas pu être concrétisé. Des exemples d’aides apportées par OSEO pour favoriser le développement de l’innovation auprès des entreprises :
- Les subventions : pour aider les entreprises dans le processus d’innovation, pour promouvoir les programmes d’aide à la création d’entreprises ou technologies innovantes, programmes d’études de faisabilité d’un projet.
- Les avances remboursables : par le biais des avances remboursables, OSEO offre aux entreprises un financement sans intérêt et une couverture contre le risque. La méthode de remboursement de l’avance est en fonction du succès du projet mais un remboursement au forfait est prévu dans un contrat entre les deux parties. « L’avance remboursable consiste en un prêt à taux nul, octroyé à l’entreprise après évaluation de sa demande et négociation sur les termes de l’accord (montant de l’avance, jalons de déclenchement des tranches, délai avant le début du remboursement). C’est une avance de trésorerie qui permet à l’entreprise de financer au fur et à mesure une partie de son projet d’innovation. Dans la mesure où, en moyenne, 55 % des capitaux avancés par Oséo sont remboursés par les entreprises, cet instrument génère des effets de levier sur les financements privés, contrairement aux subventions »[23]
I-2-3. Cadre conceptuel
« La raréfaction du crédit peut s’expliquer dans un premier temps par la crise du secteur bancaire, mais, élément plus important, elle sera amplifiée par l’aversion accrue pour le risque des établissements de crédit. La diminution de la demande incitera les entreprises à réduire leurs activités et à investir moins, en particulier dans le domaine de l’innovation, qui requiert surtout des investissements «immatériels» de longue durée. »[24]
« S’il est déjà difficile pour une entreprise « ordinaire » d’accéder au crédit bancaire en vue de financer ses activités, la difficulté d’y parvenir est plus grande pour une entreprise innovante en raison surtout des risques d’ordre technologique et commercial auxquels elle est confrontée et qui augmentent sa probabilité de défaut de paiement de sa dette. »[25]
Le contexte de raréfaction du crédit a fait l’objet de plusieurs débats. On utilise également le terme rationnement de crédit pour décrire le refus des établissements bancaires d’accorder des prêts notamment aux PME même si ces derniers sont disposés à supporter les charges d’intérêts élevées nécessaires à la couverture des frais de banques. Le phénomène de rationnement de crédits avait déjà été observé vers les années 1990[26].
Les travaux de Michel DIETSCH et Xavier MAHIEUX (2014) ont identifié 3 causes du déficit de financement des PME : « Tout d’abord, l’information sur la valeur des PME et leur potentiel de croissance est trop coûteuse et difficile à obtenir. Ensuite, les PME font face à trop de contraintes ou ne disposent pas des bonnes incitations pour choisir de croître ou atteindre une taille économiquement optimale et financière stable. Enfin, les investisseurs ont réduit à des degrés divers leur appétit pour le risque PME depuis la crise, ce qui constitue aujourd’hui un obstacle majeur à leur financement. »[27] La raréfaction des crédits bancaires s’explique donc en premier lieu par le manque d’informations sur l’entreprise demandeur de financement, ce qui fait que les banques ne sont pas capables d’identifier les caractéristiques des clients et ne peuvent évaluer les risques courus. Par manque d’informations, les banques craignent les risques d’insolvabilité des clients. Le resserrement de crédit bancaire est aussi lié à la hausse du coût de refinancement des banques qui les oblige à augmenter encore plus leur coût du crédit. Avec un coût de crédit très élevé au niveau des banques, la demande de prêts est en baisse, le contexte génère trop de contraintes aux PME innovantes qui malgré des envies de développement manquent de moyens et d’incitations. A ce contexte déjà défavorable s’ajoute les conséquences de la crise financière sur l’économie du pays qui génèrent des difficultés au niveau des entreprises à trouver des investisseurs potentiels.
Plusieurs économistes ont affirmés que l’asymétrie d’information a toujours été une source du rationnement de crédit. Nous pouvons citer Stiglitz et Weiss (1981). Selon eux, « il n’y a pas de discrimination par les prix sur le marché de crédit à cause des asymétries d’information, ce qui place les banques dans une situation à priori sans information face aux emprunteurs. L’argument est que le taux d’intérêt affecte de deux manières le portefeuille de la banque. Premièrement, la hausse du taux d’intérêt fait fuir les emprunteurs les plus sûrs (biais de la sélection adverse). Deuxièmement, un taux d’intérêt plus élevé incite les emprunteurs à entreprendre des projets plus risqués. Ces deux effets peuvent mener la banque à proposer un taux d’intérêt en dessous du niveau d’équilibre et en même temps refuser certains emprunteurs »[28].
Plusieurs auteurs se sont penchés depuis des décennies à analyse ce contexte de rationnement de crédit. Le tableau suivant résume quelques modèles explicatifs du phénomène.
Tableau I-3 : Quelques modèles explicatifs du phénomène de rationnement de crédit.
Source : theses.fr[29]
Chapitre II. Etude empirique
II-1. Présentation du cadre méthodologique
Les PME jouent un rôle d’une importance considérable pour l’économie française. Elles sont créatrices d’emplois et contribuent au développement du pays. Permettre la croissance des PME est un levier pour le progrès économique du pays. Pourtant, les jeunes entreprises et les sociétés innovantes sont confrontés à de sérieuses difficultés qui freinent leur développement. En effet, pour financer leurs projets d’innovation nécessaire à leur développement, elles ont besoin de fonds. Pourtant, nous assistons à un contexte de raréfaction du crédit bancaire où les demandes de crédits des PME auprès des banques sont refusées[30]. Une situation qui semble conditionnée par le contexte économique et financier du pays. Ainsi, les PME innovantes sont contraintes de trouver d’autres méthodes de financement alternatives. La problématique qui s’impose est : face au problème de rationnement de crédit, quelles solutions s’offrent aux PME innovantes françaises ?
Il est donc indispensable pour les PME innovantes, ceux qui nécessitent le plus de budget pour leurs projets de recherche et de développement, de s’interroger sur les moyens de répondre à leurs besoins en tenant compte d’un contexte économique difficile et des difficultés d’accès aux crédits bancaires.
La raréfaction du crédit constitue une forme d’inefficience du marché. Les prêts bancaires demandés par les PME pour financer leurs projets innovants sont en majeure partie refusés. Face à ce problème, il est nécessaire d’identifier les méthodes de financement alternatives qui peuvent s’ouvrir aux PME innovantes. Nous avons cité : le capital social, l’autofinancement, le crédit bail, le placement privé, la titrisation, le Crowdfunding, l’introduction en bourse, l’affacturage, les subventions et aides diverses comme les aides OSEO. Ce qui démontre l’existence de plusieurs alternatives. Cependant, comment choisir la méthode de financement la plus adaptée à une PME innovante ?
Pour mieux analyser notre problématique, nous allons répondre aux questions suivantes :
- Si les PME ont des besoins de financements externes, cela signifie que le financement interne a ses limites. Comment identifier un besoin de financement externe ?
- Quels sont les conditions d’accès aux financements par les banques ?
- Comment mesurer l’ampleur du rationnement de crédit après des PME innovantes françaises ?
- Comment identifier la meilleure alternative de financement ?
- Quelles perspectives de développement pour les PME ?
II-1-1. La banque et le financement des PME
La première méthode de financement d’une entreprise est le financement interne par l’autofinancement. C’est la méthode de financement la plus simple, elle ne nécessite aucun engagement ou autres charges de l’externe à l’entreprise. De ce fait, elle est donc la technique la plus privilégiée. Cependant, l’entreprise est à certains moments contrainte à rechercher un mode de financement externe étant donné l’insuffisance de fonds en interne. Dans ce dernier cas, l’épargne budgétaire de l’entreprise est inférieure aux besoins de consommations ou d’investissements souhaités. L’autofinancement a donc ses limites en fonction des besoins de l’entreprise par rapport à ses performances économiques et sa taille. Le besoin de financement externe est identifié lorsque l’entreprise a décelé un besoin de consommation ou d’investissement alors que le budget interne de l’entreprise n’est pas suffisamment élevé pour faire les acquisitions ou les investissements.
Nous remarquons que souvent, les entreprises deviennent dépendant des crédits bancaires. Selon la cour des comptes, « L’autofinancement des entreprises françaises étant faible, les projets de diversification, de modernisation ou d’extension des capacités productives, qui représentent 56 % du total de leurs investissements, sont souvent menés grâce à des financements externes, notamment bancaires »[31], ce qui veut dire que l’autofinancement au niveau de plusieurs entreprises n’arrive pas à couvrir la moitié du besoin défini comme nécessaire à leur développement. Selon Marion Perrier: « Crowdfunding, bourse des PME, ou crédit interentreprises, de nombreuses solutions alternatives de financement tendent aujourd’hui à se développer. Mais elles restent marginales. S’autofinancer ou pousser la porte de son agence bancaire demeure le premier reflexe des entrepreneurs en cas de besoin. Les crédits bancaires représentent d’ailleurs 61 % des dettes des entreprises en France, une proportion qui augmente pour les petites structures. »[32]
II-1-2. Modèle conceptuel, hypothèses et propositions
Nous allons définir notre cadre conceptuel en fonction des conditions d’accès aux crédits bancaires. Pour estimer le risque que présente une PME, il est nécessaire de faire une analyse financière pour déterminer sa capacité de remboursement, sa solvabilité et sa liquidité. Pour cela, en général, les banques doivent considérer les indicateurs stratégiques suivants :
- Ratio de couverture des frais financiers : détermine la capacité de l’entreprise à rembourser ses échéances financières[33].
- Ratio de couverture des frais financiers = résultat d’exploitation / charges financières
- Le ratio de solvabilité : cet indicateur mesure la capacité à long terme de l’entreprise à rembourser ses dettes.
- Ratio de solvabilité = fonds propres / dettes totales
- Le cash flow : désigne l’ensemble de flux de liquidités que l’entreprise génère avec ses activités. Le calcul du cash flow est un moyen d’évaluer la solvabilité et la pérennité d’une société.
- Cash flow = ∑ produits encaissables – ∑ charges décaissables
- Evaluation du risque d’insolvabilité c’est-à-dire la capacité de la PME à faire face à ses obligations financières.
- La taille de l’entreprise peut également être considérée comme un critère qui favorise ou non l’accès aux crédits bancaires.
- Les garanties demandées par la banque ne sont pas remplies par l’entreprise. Dans ce cas, on assiste aussi à un refus de la banque par rapport au financement demandé.
Nous allons proposer des hypothèses à analyser dans la partie empirique de notre étude pour tenter de répondre aux questions suivantes :
- Comment mesurer l’ampleur du rationnement de crédit auprès des PME innovantes françaises ?
- Comment identifier la meilleure alternative de financement ?
Hypothèse 1 : Les PME innovantes ont recours aux crédits bancaires pour financer un type de projet particulier.
Nous allons baser cette hypothèse sur le fait que l’autofinancement est le meilleur moyen de financement pour tout type d’entreprise. L’entreprise a recours a des financements externes par obligation. Selon une enquête réalisée en 2010 par l’Institut Supérieur des Métiers, il y a un fort besoin de financement au niveau de certains types de projets. En effet l’enquête a révélé « l’importance des besoins de financement, liés à une forte dynamique de développement : une entreprise sur deux est en effet actuellement impliquée dans un projet nécessitant un besoin de financement (modernisation du site ou de l’outil de production ; développement du réseau commercial ; innovation ; croissance externe….). »[34] Ce qui justifie le fait que l’entreprise à recours au financement externe pour les types de projets nécessitant un budget d’une importance considérable qui ne peut être satisfait avec seulement le financement interne. Généralement ce sont les projets de développement, d’investissement dans la recherche et le développement. Nous citons comme exemple de projets de développement : l’acquisition d’un nouvel outil industriel, les efforts commerciaux (dont les recrutements, l’ouverture de boutiques,…), renforcement de fonds propres suite à des difficultés financières, l’acquisition d’un concurrents, sous-traitant,…
Hypothèse 2 : Le recours au crédit bancaire est la méthode de financement la plus dominante au niveau des PME innovantes.
Selon Gendre Laurent (2008), « Le crédit est l’une des voies privilégiées du financement des PME qui ont un besoin d’argent. Ces dernières ne peuvent, en effet, recourir aux marchés de capitaux aussi facilement que les grandes entreprises pour obtenir des ressources tant en dette qu’en fonds propres. »[35] Le même auteur illustre cette dépendance des PME envers les banques par un pourcentage (80%) de PME Européennes ayant au moins une ligne de crédit. Les PME innovantes sont ceux qui ont le plus besoin de financement car pour ce type d’entreprise, l’innovation est incontournable pour son développement et sa pérennité. Or, les projets d’innovation nécessitent un financement encore plus conséquent.
Hypothèse 3 : Sur la période 2013 – 2014, le rationnement de crédit, total ou partiel est à un taux considérable qui inciterait encore plus les PME à trouver d’autres méthodes de financement.
« Même si le secteur bancaire reste l’acteur incontournable, on peut s’interroger sur l’opportunité d’une diversification des sources de financement des PME, dans le contexte d’un système bancaire probablement plus prudent à l’avenir et de la très grande cyclicité voire instabilité de l’offre de crédit bancaire »[36] Il existe aujourd’hui plusieurs alternatives aux crédits bancaires, les PME auront donc plus de choix pour financer leurs projets même si dans notre hypothèse le rationnement de crédit reste à un taux considérable.
Hypothèse 4 : Des démarches supplémentaires sont demandées aux PME pour pouvoir obtenir un crédit bancaire.
Cette hypothèse est basée sur le fait qu’il existe déjà plusieurs démarches pour permettre l’accès aux crédits bancaires. Suite à la difficulté de prise de décisions au niveau des banques concernant la validation ou non des demandes de crédit, il arrive que les PME soient dans l’obligation de faire des démarches supplémentaires, ce qui prend plus de temps. Nous allons vérifier cette hypothèse à l’aide de notre questionnaire.
Hypothèse 5 : L’obtention d’un crédit bancaire nécessite d’avoir une garantie.
La Banque peut exiger une garantie lorsqu’elle n’a pas de certitude sur un dossier. « La banque peut même aller jusqu’à tester son client et voir jusqu’où il peut tolérer le niveau de garantie exigé. Il est évident qu’un mauvais investisseur rechignera à accorder de lourdes garanties financières, tandis qu’un investisseur sûr de son coup acceptera ce taux d’exigence sur les hypothèques. Le banquier peut donc se faire une idée plus précise sur la viabilité du projet et moduler le taux d’intérêt en fonction. »[37]
Hypothèse 6 : La proximité entre une PME innovante et une banque favorise la facilité d’accès au crédit bancaire.
Nous avons vu que l’asymétrie d’information est une des causes du rationnement de crédit. Ce problème est résolu par une proximité entre une entreprise et la Banque, car cette proximité favorise l’accès aux informations concernant les deux parties ainsi que la confiance de la banque envers l’entreprise.
Hypothèse 7 : Chaque entreprise a sa propre alternative au financement bancaire pour financer ses activités.
Nous avons pu développer les différentes alternatives au financement bancaire. Nous avons abordé la présentation, les avantages et limites de ces divers modes de financement. Avec cette hypothèse, nous allons collecter des informations à la source sur les préférences des PME innovantes parmi les types de financement et allons tenter d’avoir leurs arguments par rapport à leur choix. Ceci nous permettra au final d’identifier la méthode de financement la plus adéquate pour les PME innovantes.
II-1-3. La méthodologie
II-1-3-1 Définition du cadre de recherche
Nous avons pu aborder plusieurs théories sur le contexte de raréfaction du crédit bancaire surtout au niveau des PME innovantes. Cette étude préliminaire nous a permis d’analyser les points clés en relation à notre thématique. Pour répondre à notre problématique qui est de trouver des solutions adaptées aux PME innovantes françaises face au contexte de raréfaction du crédit bancaire, nous avons choisi de procéder par une étude qualitative c’est-à-dire par une enquête sur terrain auprès de 9 dirigeants de PME innovantes françaises avec un questionnaire.
L’échantillonnage considère les paramètres suivants :
- Activité de l’entreprise
- Caractères d’innovation
- Situation financière de l’entreprise
Le but de cette démarche qualitative est de collecter directement les informations au niveau de quelques chefs d’entreprises innovantes pour avoir leur perception du rationnement de crédit, analyser sur les causes de la raréfaction du crédit bancaire et identifier les options alternatives de financement les plus adoptées au niveau des PME innovantes.
Une telle méthode qualitative vise à recueillir des informations recherchées en interrogeant un petit nombre d’individus. Notre questionnaire est un questionnaire plus directif avec des questions fermées car ce qui nous intéresse c’est de vérifier et suivre la tendance du rationnement de crédit ainsi que la perception du phénomène par les chefs d’entreprises innovantes.
Selon Wacheux (1996), « La mise en œuvre d’un processus de recherche qualitatif, c’est avant tout vouloir comprendre le pourquoi et le comment des événements dans des situations concrètes »[38]
Le choix d’une approche qualitative se justifie dans notre cas par le fait que le phénomène de rationnement de crédits est difficilement quantifiable.
L’approche qualitative est généralement utilisée pour :
- Détecter des besoins
- Poser un choix et prendre une décision
- Améliorer un fonctionnement et développer des performances
- Cerner et comprendre un phénomène
- Tester des hypothèses scientifiques
II-1-3-2 La collecte des données
Il existe plusieurs techniques de collecte d’informations en recherche qualitative : les entretiens individuels, entretiens en groupe, l’observation directe, l’observation indirecte. Nous avons opté pour la technique des entretiens individuels.
Pour notre collecte de données, nous avons procédé à une enquête sur terrain avec un questionnaire composé de 18 questions. L’outil questionnaire a été élaboré pour nous permettre d’obtenir des informations précises sur notre thème, il est donc conçu pour être pratique et nous permettra de comparer les informations en vue de ressortir une analyse. Les entretiens commencent par une brève présentation, suivie d’une explication des buts/objectifs de la recherche. Ensuite nous avons expliqué aux interlocuteurs que pour respecter la confidentialité, nous garantissons l’anonymat. Nous avons décidé de nous arrêter à 18 questions pour ne pas prendre trop de temps à nos interlocuteurs. Ainsi, ils seront plus motivés à répondre avec les informations plus complètes sur les 18 questions.
Nous avons cependant du faire face à deux principales contraintes : le manque de contacts et le manque de temps qu’avaient les dirigeants de PME innovantes.
II-1-4. Résultats et analyses
Nous allons dans cette partie, présenter les résultats de l’enquête puis nous allons procéder à leur analyse et interprétation.
Les informations tirées des entretiens avec les différents dirigeants de PME nous permettront de nous prononcer par rapport aux hypothèses que nous rappelons ci-dessous :
- Hypothèse 1 : Les PME innovantes ont recours aux crédits bancaires pour financer un type de projet particulier.
- Hypothèse 2 : Le recours au crédit bancaire est la méthode de financement la plus dominante au niveau des PME innovantes.
- Hypothèse 3 : Sur la période 2013 – 2014, le rationnement de crédit, total ou partiel est à un taux considérable qui inciterait encore plus les PME à trouver d’autres méthodes de financement.
- Hypothèse 4 : Des démarches supplémentaires sont demandées aux PME pour pouvoir obtenir un crédit bancaire.
- Hypothèse 5 : L’obtention d’un crédit bancaire nécessite d’avoir une garantie.
- Hypothèse 6 : La proximité entre une PME innovante et une banque favorise la facilité d’accès au crédit bancaire.
- Hypothèse 7 : Chaque entreprise a sa propre alternative au financement bancaire pour financer ses activités.
L’échantillon :
Pour mener à bien notre étude qualitative, nous avons souhaité interroger des dirigeants d’entreprises innovantes. Nous avons fixé comme objectif de travailler avec un échantillon d’entreprises qui ont des profils différents. L’objectif de cette étude qualitative est d’avoir quelques visions et ressentis des chefs d’entreprises par rapport à l’accès aux crédits bancaires.
Les tableaux ci-dessous résument les traits caractéristiques des PME objet de notre enquête :
Tableau II-1-a : Caractéristiques des PME innovantes objet de l’enquête
Tableau II-1-b : Caractéristiques des PME innovantes objet de l’enquête
Vérification des hypothèses :
- Hypothèse 1 : Les PME innovantes ont recours aux crédits bancaires pour financer un type de projet particulier.
Par rapport aux PME que nous avons étudiées, nous avons classé en 3 grands groupes, les types de projets ayant nécessité du crédit bancaire :
- Charges salariales : notamment au niveau du recrutement de nouveaux collaborateurs, l’entreprise ayant un objectif de développer ses activités a besoin de plus de ressources humaines.
- Projets de recherche et développement auxquels nous avons associé l’acquisition de logiciels et matériels informatiques.
- Acquisition ou location de divers matériels ou locaux
Le graphique ci-dessous illustre les pourcentages de réponses citant un élément des trois types de projets lors de nos entretiens avec les chefs d’entreprises :
Graphique II-1 : pourcentage de réponses par type de projet
Nous constatons au vu des réponses données que les charges salariales occupent une grande part au niveau du besoin de financement des entreprises innovantes. Viennent ensuite, les projets de recherche et développement et enfin le besoin de financement pour divers matériels ou locaux. Ce sont des cas génériques au niveau des entreprises qui développent leurs activités : besoins logique de nouvelles ressources pour renforcer l’effectif déjà en place, de nouveaux matériels plus performants mais plus coûteux. Il n’est pas rare de rencontrer des PME qui font d’énormes investissements pour un département de recherche et développement afin de rester compétitives. Néanmoins, les besoins peuvent se situer sur plusieurs niveaux pour une même entreprise, une entreprise peut à la fois avoir un besoin de financement pour la partie recherche et développement et en même temps un besoin de fonds pour financer les charges salariales ou par rapport aux diverses locations de matériels ou locaux. Ce qui invalide notre première hypothèse.
Nous en concluons qu’une PME innovante peut avoir recours au crédit bancaire pour financer un ou plusieurs types de projets selon sa capacité à s’autofinancer.
- Hypothèse 2 : Le recours au crédit bancaire est la méthode de financement la plus dominante au niveau des PME innovantes.
Nous avons voulu mesurer le nombre d’entreprises qui ont recours au crédit bancaire sur notre petit échantillon. Le but n’est pas de généraliser car un si faible échantillon ne serait pas représentatif de l’ensemble des entreprises, mais nous pouvons sortir une interprétation des résultats pour démontrer si oui ou non le crédit bancaire est toujours le premier choix des PME innovantes en termes méthode de financement.
Pour démontrer cela, nous allons synthétiser sur un graphe les résultats de l’enquête sur le nombre d’entreprises ayant eu recours à un crédit bancaire sur la période de 2013-2014.
Tableau II-2 : les statistiques
Graphique II-2 : tendance du choix des entreprises en faveur du crédit bancaire
Globalement, nous pouvons en déduire qu’une majorité de PME a toujours le besoin de recourir au crédit bancaire (78%). Pour l’entreprise « A », le dirigeant a affirmé avoir la capacité à s’autofinancer. Néanmoins, sur une période antérieure à 2013 l’entreprise a eu recours au crédit bancaire qui a été acceptée par la banque dès la première demande étant donné les éléments suivants :
- Résultat financier de l’entreprise à haut niveau
- L’entreprise a disposé de fonds propres suffisants pour rassurer les banques.
3 banques différentes étaient donc favorables pour un accord de crédit. Ce qui a permis à la société « A » de faire un choix par rapport aux taux d’intérêts proposés et par rapport aux délais de réponse.
La société « I » a une société mère qui assure l’intégralité des besoins de financement, donc n’a pas besoin de rechercher des méthodes de financement des projets.
Nous pouvons en conclure après ce dépouillement d’informations que l’hypothèse 2 est validée : Le recours au crédit bancaire est la méthode de financement la plus dominante au niveau des PME innovantes.
Cette tendance est générique au niveau de la zone Euro : « Globalement, les prêts bancaires représentent encore près de 70% de l’endettement des entreprises en zone Euro alors qu’ils n’atteignent que 30% aux Etats-Unis. »[39]
- Hypothèse 3 : Sur la période 2013 – 2014, le rationnement de crédit, total ou partiel est à un taux considérable qui inciterait encore plus les PME à trouver d’autres méthodes de financement.
Nous ne pourrons pas réellement mesurer quantitativement le rationnement de crédit sur 2013 et 2014, cependant, à partir de l’analyse sur quelques cas, nous pourront dégager une tendance type du rationnement de crédit et percevoir les difficultés rencontrées par les dirigeants des entreprises.
Les faits suivants sont constatés :
- Premièrement, les demandes de crédits faites par les entreprises ayant eu un besoin de recourir au crédit bancaire ont finalement été accordées. 100% des entreprises ont pu bénéficier du montant demandé.
- Deuxièmement, peu d’entreprises ont eu accès au crédit bancaire dès la première demande.
Tableau II-3 : les statistiques sur la demande et l’accord de crédit bancaire
A noter que l’entreprise A n’a pas fait de demande de crédit sur 2013-2014. Avant cette période, elle a eu recours à une demande de crédit qui a été acceptée par la banque dès la première demande. Comme nous étudions la tendance sur 2013-2014, nous n’allons pas inclure son cas dans notre graphique.
Graphique II-3 : tendance du rationnement de crédit
Vu le tableau, seulement une entreprise sur sept a pu bénéficier du crédit bancaire sollicité dès la première demande. Nous avons ouvert la discussion auprès des dirigeants d’entreprises pour avoir leur perception des causes des différents cas rencontrés. Ci-après les réponses recensées sur chaque cas :
Eléments facilitateurs de l’accès au crédit bancaire :
- Résultats financiers de l’entreprise.
- Fonds propres suffisants pour rassurer les banques.
- Cohérence de la stratégie de développement
- Business plan bien travaillé
- Viabilité du projet prouvé à la banque : cohérence et arguments, apports d’informations complètes.
- Pertinence du business model en termes de retombées économiques
Difficulté d’accès au crédit bancaire :
- Jeunesse de la structure
- Manque d’arguments sur la viabilité du projet
- Exigences des deux parties par rapport au taux d’intérêt
Le délai de réponse des banques est un facteur important pour l’entreprise demandeur de crédit. Cet élément est également un critère permettant la possibilité de partenariat entre une banque et une entreprise.
La réaction des entreprises après un refus auprès d’une banque est de solliciter d’autres banques qui leur octroieraient le crédit dont elles ont besoin avec un taux qui convient aux deux parties (Tableau II-4).
Tableau II-4 : nombre de banques sollicitées pour une demande de crédit
Il est nécessaire de se pencher sur le cas suivant : lorsqu’une entreprise se trouve dans une situation où sa demande de financement bancaire ait été refusée par la banque, deux solutions s’offrent à celle-ci :
- Solliciter d’autres banques
- Se tourner vers d’autres méthodes de financement
Or, selon nos observations du cas des entreprises innovantes du tableau ci-dessus, le choix est porté sur la première option. L’hypothèse 3 : « Sur la période 2013 – 2014, le rationnement de crédit, total ou partiel est à un taux considérable qui inciterait encore plus les PME à trouver d’autres méthodes de financement. » se trouve infirmé.
- Hypothèse 4 : Des démarches supplémentaires sont demandées aux PME pour pouvoir obtenir un crédit bancaire.
Les résultats de l’enquête tendent à montrer que des démarches supplémentaires sont exigées par les banques avant de valider ou non une demande de crédit (Tableau II-5).
Tableau II-5 : Exigence de démarches supplémentaires par les banques
La liste ci-après intègre les réponses données par les chefs d’entreprises sur les exigences des banques en termes d’informations :
- Etude sectorielle sur l’environnement de l’entreprise
- Business plan
- Tableaux de bords et états financiers de l’exercice précédent, résultat prévisionnel
- Détails du business model
- Politique de gestion financière
- Informations spécifiques
Tableau II-6 : Synthèse des types d’informations demandées
Ces résultats nous emmène à justifier l’hypothèse 4 : « Des démarches supplémentaires sont demandées aux PME pour pouvoir obtenir un crédit bancaire. »
Toutes les informations demandées permettent aux banques de minimiser les risques de non capacité de paiement du montant dû en cas de non succès du projet de l’entreprise demandeur.
Le nombre d’informations demandées dépend de la pertinence du plan de développement proposé par l’entreprise ainsi que la viabilité du projet. Dans le cas où la viabilité du projet est facilement démontrée, l’accès au crédit est plus favorisé et le délai de réponse est plus court. Dans ce cas ci, le taux d’intérêt se trouve également plus modéré.
- Hypothèse 5 : L’obtention d’un crédit bancaire nécessite d’avoir une garantie.
La question suivante a été posée aux dirigeants d’entreprise : « Avez-vous été dans l’obligation de fournir une ou des garanties sur la viabilité de vos projets de développement ? ». La réponse donnée à cette question est sur l’intégralité des personnes un « oui ». Les types de garanties sont différents sur chaque entreprise (Tableau II-7).
Tableau II-7 : types de garanties proposées
Les banques demandent des garanties en fonctions de l’importance de la somme demandée et du risque lié au projet. Selon François Sabarly, « la banque exige des garanties lorsqu’elle accorde un prêt à une entreprise. Et plus le prêt lui paraît comporter de risques, plus la nature et l’étendue des garanties demandées sont importantes. Mais il est possible de négocier. »[40]
L’hypothèse 5 : « L’obtention d’un crédit bancaire nécessite d’avoir une garantie » est alors vérifiée et validée. Il faut noter que le type de garantie demandée est variable en fonction des risques encourus par rapport au projet de développement de l’entreprise demandeur de financement.
A ce même titre, le taux d’intérêt est également fixé en fonction des risques surtout par rapport aux jeunes projets.
Tableau II-8 : Perception du taux d’intérêt
Graphique II-4 : Représentation graphique de la perception du taux d’intérêt par dirigeants de PME innovantes
Aucune société n’a mentionné un taux d’intérêt faible. Même si le taux d’intérêt fixé par les banques se trouve parfois élevé, il est possible dans certains cas de négocier ce taux pour obtenir au final un taux plus modéré.
- Hypothèse 6 : La proximité entre une PME innovante et une banque favorise la facilité d’accès au crédit bancaire.
Nous avons également mené notre enquête pour récolter quelques avis de dirigeants par rapport à l’utilité ou non pour une entreprise innovante d’avoir une relation de proximité ou de partenariat avec une banque, notamment pour favoriser la facilité d’accès au crédit. Les réponses sont uniformes vers l’affirmation. Pour les 9 dirigeants d’entreprises, « oui », une relation long terme avec une ou plusieurs banques est nécessaire. Quelques entreprises ont déjà un partenariat avec une banque, pour d’autres, un objectif dans ce sens est déjà fixé.
Quelques conditions ont été énoncées par les chefs d’entreprises comme indispensables et qu’ils attendent envers une banque partenaire. Les conditions ne sont autres que la réactivité de la banque aux sollicitations de l’entreprise, la disponibilité et aussi la réactivité des conseillers bancaires, la compétitivité de la banque en termes de taux d’intérêt.
Considérant les réponses positives de l’ensemble des chefs d’entreprises innovantes sur le fait qu’un partenariat avec une banque ne peut que favoriser l’accès au crédit, l’hypothèse 6 : « La proximité entre une PME innovante et une banque favorise la facilité d’accès au crédit bancaire. » est confirmée.
Tableau II-9 : Partenariat Banques – PME innovantes favorable à l’accès au crédit
Il apparait clairement que les avis des dirigeants d’entreprises innovantes convergent dans le même sens par rapport au fait que le partenariat avec une banque est favorable pour l’accès au crédit. L’argument clé à retenir est le critère de confiance. Le développement d’une relation durable entre une société et une banque engendrera une confiance entre les deux parties et avec la confiance, la banque sera plus souple au niveau des conditions d’accessibilité des prêts et les chances de négociation efficace de l’entreprise au niveau du taux d’intérêt ne sera que renforcées.
- Hypothèse 7 : Chaque entreprise a sa propre alternative au financement bancaire pour financer ses activités.
Nous avons tenté de vérifier cette hypothèse en posant la question suivante et en considérant les compléments de réponses apportés par les dirigeants d’entreprises innovantes ayant participé à notre enquête : « Avez-vous utilisé une ou plusieurs alternative(s) au financement bancaire traditionnel ? ». Les réponses sont indexées dans le tableau suivant :
Tableau II-10 : Adoption d’une alternative de financement externe
Graphique II-5 : Utilisation d’alternative(s) au financement bancaire traditionnel
Tenant compte de ces résultats et en considérant l’hypothèse 3, nous observons le fait que les entreprises connaissent des alternatives au crédit bancaire mais en même temps, cette méthode de financement traditionnelle est prédominante malgré ses inconvénients dont : taux d’intérêts, exigence de garanties et de démarches supplémentaires.
Le tableau suivant indexe les méthodes de financements adoptées par les chefs d’entreprises qui ont participé à notre enquête.
Tableau II-11 : Alternatives de financement au crédit bancaire
Notre questionnaire nous a permis d’analyser le choix de nos interlocuteurs afin de le justifier. Ainsi, nous avons pu obtenir quelques avantages de ces alternatives de financement selon les quelques dirigeants d’entreprises innovantes que nous avons rencontrés.
Tableau II-12 : Les avantages des alternatives de financement au crédit bancaire
Méthodes de financement alternatives au crédit bancaire | Avantages selon les dirigeants d’entreprises innovantes. |
Aides et subventions | – Non soumis à un taux d’intérêt – Permet de réduire les emprunts bancaires – Les subventions d’OSEO permettent de disposer d’un financement sans taux d’intérêt remboursable en cas de succès du projet. – Permet d’éviter la contrainte des garanties |
Introduction en bourse | – Augmenter la notoriété et la visibilité d’une jeune entreprise au niveau des partenaires, clients, banques – Opportunité pour trouver facilement des investisseurs qui augmenteront les ressources financières de l’entreprise. – Permet de lever des capitaux et de partager ainsi les risques avec de nouveaux actionnaires. – Faciliter le recrutement |
Crédit bail | – Alternative pour financer des machines coûteuses indispensables à la réalisation des produits. – Le matériel loué dans le cadre du crédit-bail n’est pas inclus dans le bilan ce qui évite d’altérer le niveau d’endettement, – Permet de préserver la capacité d’emprunt car la solvabilité de l’entreprise ne s’en trouve pas impactée. – Chaque élément constitutif du contrat est négociable |
Levée de fonds | – Permet de grossir le capital sans avoir des dettes envers les investisseurs. – Une levée de fonds en capital développement auprès d’un fond d’investissement assure la consolidation des fonds propres de l’entreprise sans avoir d’emprunts à rembourser |
Business angels | – Les investisseurs privés apportent à l’entreprise leurs expériences, compétences et réseaux pour améliorer l’offre de l’entreprise – Permet d’éviter les contraintes de garanties – Permet d’obtenir des apports financiers conséquents que les banques n’auraient certainement pas acceptés |
Placement privé | – Permet de trouver des financements auprès d’un investisseur et en l’occurrence d’une société de capital-risque. – Permet d’augmenter les fonds propres tout en bénéficiant de l’expérience apportée par des chefs d’entreprises qui apportent leur réseau. |
Recherche de nouveaux actionnaires | – Les nouveaux actionnaires permettent de bénéficier de nouveaux fonds pour financer le développement de la structure – Les nouveaux actionnaires pourraient également apporter leurs réseaux et aideraient ainsi à élargir la clientèle de l’entreprise. |
Suite à ces résultats, nous allons retenir que chaque entreprise innovante a pu justifier leurs choix parmi les alternatives de financement au crédit bancaire. Chacune des alternatives a autant d’avantages que d’autres mais le choix devra se poser par rapport au montant nécessaire au développement de l’entreprise, en tenant compte de la stratégie de celle-ci. Dans ce sens, nous allons confirmer l’hypothèse 7 : « Chaque entreprise a sa propre alternative au financement bancaire pour financer ses activités. »
II-2. Contexte actuel au niveau des PME innovantes françaises
Aujourd’hui encore, en France, de nombreuses entreprises sont contraintes d’abandonner leurs projets innovants par manque de financement.[41] Pourtant les investissements de ces firmes dans la recherche et le développement sont primordiales pour assure leur croissance et au final permettront une amélioration de la situation économique du Pays. Les créateurs d’entreprises et les dirigeants des PME innovantes sont contraints à des difficultés financières liées au contexte de rationnement de crédits bancaire. Les obstacles que les nouvelles entreprises et les PME innovantes rencontrent, sont notamment liés à la jeunesse de leur structure, l’asymétrie d’information, le manque d’historique à faire valoir auprès des banques ou des investisseurs pour pouvoir obtenir un financement.
Il faut noter que des besoins de financement apparaissent à chaque étape de la vie d’une entreprise. Lors de la phase d’amorçage, une étape située en amont de la création de l’entreprise, le créateur a besoin de capitaux de départ conséquents et se trouve obligé de se tourner vers la famille ou les amis pour trouver le montant qu’il va associer à son apport personnel pour constituer un fond d’amorçage. Dans cette phase, les subventions et aides diverses sont les plus souvent sollicitées. Il est encore rare de se voir accorder du crédit bancaire ou d’autres alternatives de financement à cette étape.
Lorsque l’entreprise est créée, le dirigeant commence à être en capacité de fournir plus d’informations pour argumenter les futurs perspectives et chiffres prévisionnels de son entreprise. Ici, les investisseurs tels que les « business angels » peuvent intervenir et apporter leurs contributions. Ces nouveaux investisseurs apportent du financement, leurs expériences, leurs valeurs et leur réseau en soutien de l’entreprise. D’autres solutions comme les sociétés de capital-investissement sont également envisageables à cette étape. Cette phase nécessite une croissance de financement dans la recherche et développement ainsi que pour optimiser les moyens de production et de distribution.
Ensuite, l’entreprise innovante devra se concentrer sur son développement et sur comment gagner puis maintenir un avantage concurrentiel.
A chaque étape de la vie d’une entreprise correspond donc un besoin de financement. Nous allons utiliser le tableau suivant comme synthèse associant les sources de financement et le cycle de vie d’une entreprise innovante.
Tableau II-13: Les phases de développement d’une jeune entreprise innovante
Source : Anne BAGARD[42]
II-3. Présentation des solutions adaptées pour le financement des projets innovants.
Nous avons vu que plusieurs alternatives sont à la portée des PME innovantes pour compléter ou remplacer la méthode de financement bancaire traditionnelle. Ces nouvelles alternatives sont utiles à chaque étape du cycle de vie d’une PME innovante, et selon le montant nécessaire. Il est également indispensable d’aborder sur d’autres solutions telles que l’intervention de l’Etat par son organisme BPI France.
BPI France ou Banque Publique d’Investissement est un organisme de financement et de développement des entreprises françaises. Elle regroupe les entités comme OSEO, CDC Entreprises, FSI et FSI Régions. Cet organisme a pour vocation d’offrir des solutions de financement adaptées aux PME innovantes et ETI.
Quelques définitions sont à retenir :
OSEO : établissement public ayant pour mission le soutien à l’innovation et à la croissance des PME.
CDC Entreprises : Caisse des Dépôts et Consignations Entreprises est une institution financière publique créée en 1816. Elle fait des investissements directs ou indirects dans les PME et ETI au cours de leur développement.
FSI ou Fond Stratégique d’Investissement : créé dans l’objectif d’apporter aides et soutiens aux entreprises françaises pour qu’elles puissent trouver des investisseurs favorables pour assurer leurs projets de développement. « La création d’un fonds souverain d’investissement a été décidée par le président de la République française, le 30 octobre 2008, pour aider les entreprises françaises qui ont besoin de trouver des investisseurs stables pour financer leurs projets de développement. »[43]
FSI Régions est une institution filiale de CDC Entreprises et d’OSEO. Elle intervient au niveau du capital investissement régional.
Le développement des PME innovantes est source de développement et croissance économique du Pays. L’Etat Français et l’Union Européenne, dans un souhait d’apporter de l’aide aux entreprises innovantes a mis en place plusieurs dispositifs de financement adaptés aux PME : « En 2013, 230 000 PME et ETI européennes ont bénéficié des solutions de financement du groupe BEI pour un montant global de 22 Md€, dont 1,8 Md€ pour la France, sous la forme de prêt à moyen-long terme de la BEI ou de prise de participation et garantie du Fonds européen d’investissement (FEI). »[44]
Pour favoriser le développement économique du pays, qui est renforcé par les perspectives de croissance des PME innovantes, il faut une forte implication de tous les acteurs étatiques, économiques et des institutions financières.
- L’état devra renforcer les dispositifs de soutiens aux entreprises innovantes, Ces aides et soutiens devront être à la portée de toutes les PME pour permettre leur pérennité et leur développement.
- Nous avons déjà dans les parties et paragraphes précédents abordé sur les avantages apportés par les Business Angels. Il est nécessaire de promouvoir, développer cet alternative de financement en France en labellisant les réseaux de « business angels » avec un soutien plus accentué au niveau de leur fonctionnement.
- Développer le capital risque
- Engager plus d’efforts pour favoriser les aides en faveur de la Recherche et Développement pour aider les jeunes entreprises et PME innovantes dans leurs démarches de développement.
- Un renforcement de la concurrence entre les établissements financiers sur le marché du crédit permettrait de développer les produits de financement aux PME et pourraient influer sur le taux d’intérêts de ces établissements.
- Encourager les jeunes entrepreneurs en organisant des concours avec comme prix un financement en totalité du projet gagnant par l’Etat, une sélection de projets innovants pourraient bénéficier de l’aide de l’Etat dans la mise en œuvre.
CONCLUSION
Depuis quelques années déjà, nous assistons à l’émergence du concept de PME innovantes. Ces entreprises sont différentes d’une simple PME sur plusieurs critères dont l’aspect innovant des produits et/ou services, le développement de la R&D.
L’atteinte des objectifs de développement des ces types d’entreprise dépend de leur capacité à innover et à se démarquer de ses concurrents. En effet, l’innovation est devenue, non plus un simple outil de différentiation mais un vrai critère de survie des entreprises.
Pour promouvoir l’innovaton, les entreprises ont un fort besoin de financement. Pourtant, le contexte économique lié à son environnement n’est pas du tout favorable du fait de la raréfaction du crédit bancaire. Surtout qu’à cause de la jeunesse de ces structures, elles subissent le problème d’asymétrie d’informations.
Nous avons pu énumérer et définir quelques différentes sources de financements externes dont le crédit bail, le placement privé, la titrisation, le financement participatif, l’introduction en bourse, l’affacturage, les « business angels », les subventions et aides diverses. Ces méthodes de financement ont plusieurs avantages et permettent d’échapper aux contraintes bancaires dont les garanties, les taux d’intérêts, les exigences et démarches supplémentaires, les délais de réponses pouvant devenir longs. Certaines méthodes ont également quelques inconvénients mais restent envisageables pour ne pas avoir recours au crédit bancaire traditionnel.
Le contexte de raréfaction de crédit a déjà fait l’objet de nombreuses discussions littéraires. Nous avons pu faire directement un état des lieux qualitatif par des entretiens avec des dirigeants d’entreprises qui nous ont permis de justifier et d’invalider quelques hypothèses que nous avons posées. Les entreprises, de nos jours, connaissent des alternatives de financement au crédit bancaire et ont selon leur besoin eu recours à certains types de financement. Néanmoins, plusieurs sociétés se tournent toujours vers la banque pour trouver le crédit nécessaire à leur développement. Etant confrontés à une réponse négative d’une banque, elles se tournent vers d’autres qui éventuellement leur feraient confiance.
Nous avons pu vérifier que selon les différentes phases de la vie d’une entreprise innovante, un besoin de financement est associé. Il existe également des sources de financement adéquates à chaque situation.
L’implication de tous les acteurs économiques, avec le soutien de l’Etat ne pourraient que favoriser l’accès aux crédits pour les projets innovants et prometteurs dans le but de leurs permettre d’agir comme levier de l’économie française.
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Table des matières
Chapitre I. Revue de la littérature. 5
I-1 : Présentation descriptive d’une PME innovante. 5
I-1-1. Les caractéristiques d’une PME.. 6
I-1-2. Les objectifs de développement d’une PME.. 7
I-1-3. L’importance de l’innovation dans le contexte économique actuel 8
I-2 : Analyse sur les besoins de financement 9
I-2-1. Besoins de fonds pour le développement 10
I-2-2. Les sources alternatives de financement 11
Chapitre II. Etude empirique. 21
II-1. Présentation du cadre méthodologique. 21
II-1-1. La banque et le financement des PME.. 22
II-1-2. Modèle conceptuel, hypothèses et propositions. 23
II-2. Contexte actuel au niveau des PME innovantes françaises. 40
II-3. Présentation des solutions adaptées pour le financement des projets innovants. 41
ANNEXES
Présentation du questionnaire
Madame/Monsieur,
Nous avons l’honneur de solliciter votre haute bienveillance pour bien vouloir participer à une étude scientifique portant sur les déterminants du rationnement de crédits des PME innovantes.
Le rationnement de crédit est un frein au développement des entreprises notamment les PME innovantes françaises qui ont besoin de fonds pour leurs projets de développement et d’innovation. Ainsi, nous avons opté sur l’analyse d’une problématique concernant ce sujet.
Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous accorder un peu de votre temps (10 à 15 minutes).
Le caractère confidentiel de toutes les réponses reçues via ce questionnaire sera respecté.
Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
QUESTIONS
L’entreprise :
- Nom de l’entreprise
- Pouvez-vous nous la présenter ?
- Qu’est ce qui fait de votre entreprise, une entreprise innovante ?
- Sur quels types de projets jugez-vous nécessaire d’avoir recours au crédit bancaire ?
- Comment jugez-vous la situation financière de votre entreprise ?
L’accès au crédit bancaire :
- Avez-vous demandé un crédit durant les années 2013-2014 ?
- Quelles étaient ses principales caractéristiques ?
- La banque vous a-t-elle refusée cette demande ?
- Avez-vous obtenu le crédit dès la première demande ?
- Combien de banques avez-vous sollicité pour cette demande ?
- Avant d’obtenir un accord, quel temps a séparé votre première et votre dernière demande ?
- La banque a-t-elle exigé des informations supplémentaires sur votre entreprise ?
- Quel votre perception du taux d’intérêt fixé ?
- Avez-vous été dans l’obligation de fournir une ou des garanties sur la viabilité de vos projets de développement ?
- Avez-vous ou envisagez-vous de développer des relations de long terme avec une ou plusieurs banques ?
- Pensez-vous que travailler en partenariat avec une banque puisse favoriser l’accès au crédit ?
- Avez-vous utilisé une ou plusieurs alternative(s) au financement bancaire traditionnel?
- Quelles sont les raisons ?
Nous vous remercions vivement pour votre contribution à cette étude qui permettra de connaître les solutions possibles pour assurer le développement des PME innovantes confrontées à un contexte de raréfaction des crédits bancaires.
[1] Insee.fr, Définitions, http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=15207&page=dossier/dossier22/dossier22_chp5p2.htm
[2] Günter Verheugen, La nouvelle définition des PME, Communautés européennes, 2006, http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/files/sme_definition/sme_user_guide_fr.pdf.
[3] Source : Pour une nouvelle vision de l’innovation, Rapport Morand-Manceau – avril 2009, consulté sur : Définitions de l’innovation, http://www.innovonslareunion.com/fileadmin/user_upload/innovons/glossaire/Precis_Innovation_web_DefinitionInnovation.pdf.
[4] Günter Verheugen, La nouvelle définition des PME, Communautés européennes, 2006, p. 14, http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/files/sme_definition/sme_user_guide_fr.pdf.
[5] primastoneconsultant.net, Différences entre grands groupes et PME, primastoneconsultant.net/conseils-projet-professionnel/81.html
[6] Dirk Pilat & Jean Guinet, « Faut-il promouvoir l’innovation ? », Direction de la science, de la technologie et de l’industrie, Page 69, http://www.observateurocde.org/news/archivestory.php/aid/26/Faut-il_promouvoir_l_92innovation__.html
[7] interreg-sudoe.eu, GUIDE DES BONNES PRATIQUES DE CREATIVITE EN ENTREPRISE, p. 4 http://www.interreg-sudoe.eu/contenido-dinamico/libreria-ficheros/669CE1A8-BB4C-64BE-E11E-2F36F3C66BAD.pdf
[8] interreg-sudoe.eu, GUIDE DES BONNES PRATIQUES DE CREATIVITE EN ENTREPRISE, p. 6 http://www.interreg-sudoe.eu/contenido-dinamico/libreria-ficheros/669CE1A8-BB4C-64BE-E11E-2F36F3C66BAD.pdf
[9] Chantal Houzelle, Pourquoi la majorité des PME abandonnent leurs projets innovants, 26/01/15, http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0204095717149-pourquoi-la-majorite-des-pme-abandonnent-leurs-projets-innovants-1086730.php#
[10] Pascal Morand est un économiste français. Il est directeur général adjoint de la Chambre de Commerce et d’Industrie Paris Ile-de-France, en même temps il est chargé des études économiques. Pascal Morand a copiloté l’étude : « Débrider l’innovation : enjeux pour les entreprises et l’emploi, défis pour les politiques publiques ».
[11] Chantal Houzelle, Pourquoi la majorité des PME abandonnent leurs projets innovants, 26/01/15, http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0204095717149-pourquoi-la-majorite-des-pme-abandonnent-leurs-projets-innovants-1086730.php#
[12] direns.mines-paristech.fr, Capital social ou individuel, http://direns.mines-paristech.fr/Sites/ComptaG/co/comptagenerale_ULcg48-0.html
[13] paris-europlace.net, Financement en Dette des PME/ETI Nouvelles Recommandations, www.paris-europlace.net/files/Rapport_PEP_PME_100314.pdf
[14] http://leasing.comprendrechoisir.com, Crédit bail, http://leasing.comprendrechoisir.com/comprendre/credit-bail
[15] economie.gouv.fr, Lancement de la charte des Euro Private Placements, www.economie.gouv.fr/lancement-de-la-charte-des-euro-private-placements
[16] banque-france.fr, La titrisation de créances, 10/11/2010, https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/La_Banque_de_France/pdf/Fiche_430-BDF-Titrisation-de-creances.pdf
[17] banque-france.fr, La titrisation de créances, https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/La_Banque_de_France/pdf/Fiche_430-BDF-Titrisation-de-creances.pdf
[18] les-aides.fr, Le financement participatif : quel intérêt pour un projet d’entreprise ?, 10/10/2014, http://les-aides.fr/zoom/bJ5l/le-financement-participatif-quel-interet-pour-un-projet-d-entreprise.html
[19] affactassur.com, AFFACTURAGE, http://www.affactassur.com/definition/affacturage.html
[20] lemoci.com, L’affacturage, une alternative au crédit bancaire, 2011, http://www.lemoci.com/laffacturage-une-alternative-au-credit-bancaire/
[21] Oseo.fr, Présentation Oseo : les nouvelles mesures, http://fr.slideshare.net/Marseille-Innovation/presentation-oseo-les-nouvelle-mesures
[22] Masquin Benoît et al., « Le financement de l’innovation par Oséo », Economie & prévision, 2011/1 n° 197-198, p. 185, http://www.cairn.info/revue-economie-et-prevision-2011-1-page-185.htm
[23] Benoît MASQUIN, Doryane HUBER, Le financement de l’innovation par Oséo, mai 2012, http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/341072
[24] eur-lex.europa.eu, COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS, 16/12/2008, http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2008:0876:FIN:FR:PDF
[25] Claude Bekolo et Emmanuel Beyina, Le financement par capital risque dans les pme innovantes : le cas specifique des PME innovantes camerounaises, Ed. De Boeck Supérieur, 2009, http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=INNO_029_0169
[26] Aubier Maud et Cherbonnier Frédéric, « L’accès des entreprises au crédit bancaire », Economie & prévision, 2007/1 n° 177, p. 121-128., http://www.cairn.info/revue-economie-et-prevision-2007-1-page-121.htm
[27] Michel DIETSCH et Xavier MAHIEUX, Comprendre le déficit de financement des PME pour stimuler leur croissance, Revue d’économie financière, Ed. Association d’économie financière, 2014, p. 19
[28] Antoine Gentier, Economie bancaire, Editions Publibook, 2003, p. 33
[29] Tuan-Anh PHUNG, Le rationnement du crédit des PME (Le cas du Vietnam), www.theses.fr/2010MON10004/abes
[30] Une entreprise peut se voir refuser un financement bancaire, même si elle est prête à payer pour cela un taux d’intérêt élevé. Ce phénomène, désigné sous le terme de «rationnement du crédit», reste difficile à évaluer, puisque demande et offre de crédit ne sont pas directement observables. Source : Maud Aubier & Frédéric Cherbonnier, L’impact de la crise sur le rationnement du crédit des PME françaises, http://www.tse-fr.eu/sites/default/files/medias/doc/by/cherbonnier/ecop_177_0121[1].pdf
[31] FREDERIC SCHAEFFER, Une forte dépendance au crédit bancaire pour financer l’investissement, http://www.lesechos.fr/06/09/2012/LesEchos/21264-008-ECH_une-forte-dependance-au-credit-bancaire-pour-financer-l-investissement.htm
[32] Marion Perrier, Les banques restent la première source de financement des PME, 13/04/2015, http://www.leparisien.fr/economie/business/les-banques-restent-la-premiere-source-de-financement-des-pme-13-04-2015-4688427.php
[33] Sébastien Dufil, Ratio de couverture des frais financiers fixes, 29/03/2010, http://www.edubourse.com/lexique/ratio-de-couverture-des-frais-financiers-fixes.php
[34] Enquête sur les besoins en fonds propres des entreprises du patrimoine vivant, http://ism.infometiers.org/ISM/Media/Files/EPV/Enquete_fonds_propres_EPV.
[35] Gendre Laurent, « Le financement des nouvelles entreprises », 2008, http://www.esinsa.free.fr/Rapport/MAE/Resum%E9_Financement_Gendre_Laurent.pdf
[36] Jacques Cailloux, Augustin Landier et Guillaume Plantin, Crédit aux PME : des mesures ciblées pour des difficultés ciblées, décembre 2014, http://www.cae-eco.fr/Credit-aux-PME-des-mesures-ciblees-pour-des-difficultes-ciblees.html
[37] Rationnement du crédit, https://analyseeconomique.wordpress.com/2010/10/26/rationnement-du-credit/
[38] Wacheux F., Méthodes qualitatives et recherche en gestion, Economica, 1996
[39] Stéphanie Villers, Comment financer les PME à l’heure du crédit rationné ?, 26/03/2015, http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-financer-les-pme-a-l-heure-du-credit-rationne-463252.html
[40] François Sabarly, Emprunts : quelles garanties la banque peut-elle exiger ?, http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-fiscalite/budget-financement/emprunts-quelles-garanties-la-banque-peut-elle-exiger_1524317.html
[41] Chantal Houzelle, Les Echos, Pourquoi la majorité des PME abandonnent leurs projets innovants, http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0204095717149-pourquoi-la-majorite-des-pme-abandonnent-leurs-projets-innovants-1086730.php#
[42] Anne Bagard, Le financement de PME innovantes dans une économie mondialisée, http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00933561/document
[43] Fonds stratégique d’investissement, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_strat%C3%A9gique_d%27investissement
[44] Nouvelles solutions de financement pour les PME-ETI en France et en Europe, http://www.bpifrance-lelab.fr/Actualites/Actualites-BPIfrance-Le-LAB/News/Nouvelles-solutions-de-financement-pour-les-PME-ETI-en-France-et-en-Europe
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