Les soins de bien-être et de confort auprès des personnes âgées placées en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD)
Les soins de bien-être et de confort auprès des personnes âgées placées en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD)
SOMMAIRE
Thème
Les soins de bien-être et de confort auprès des personnes âgées placées en Etablissement d’Hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
Abstract
Introduction
Cadre théorique
- Généralités sur la vieillesse et perceptions
I.1. Les définitions
I.11. Le vieillissement
I.12. La vieillesse
I.2. Le processus de vieillissement
I.21. De l’enfance à la jeunesse
I.22. De la jeunesse à l’âge adulte
I.23. De l’âge adulte vers la « vieillesse »
I.3. La perception de l’état de vieillesse
I.31. Les établissements sanitaires publics pour personnes âgées dépendantes
I.32. Les établissements sanitaires privés pour personnes âgées dépendantes
- Soins médicaux et aides aux personnes âgées dépendantes
II.1. L’environnement médical : le concept de « soignant » et de « soigné »
II.11. La place des infirmiers et de l’équipe médicale
II.12. La place des personnes âgées dépendantes.
II.2. Les méthodes de soin : le concept de l’humanitude
II.21. Les méthodes ciblées et centrées sur le soigné
II.22. La relation soignant-soigné
II.3. Les bienfaits et les risques des méthodes de soin
II.31. La bientraitance, le bien-être et le confort
II.32. La maltraitance et la violence envers les personnes âgées
Méthode d’analyse
- Choix de la méthode : Méthode qualitative
I.1.Objectifs de l’enquête
I.2. Présentation du contexte et du terrain de l’enquête
I.3. Échantillonnage
I.4.Présentation de l’outil de recueil de données : L’entretien Semi Directif
I.5.Les contraintes de l’enquête
- Phase de pré – test
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Résumé
L’EHPAD ou Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes est une structure instaurée en 2002 visant à héberger des personnes âgées dépendantes atteintes de démence ou incapables d’effectuer des activités courantes en toute autonomie. Ils vivent donc en groupe dans ces EHPAD qui leur procure des soins adaptés à leur cas. Le soin relevant du bien-être du soigné m’a poussé à poser la question de recherche suivante : En quoi la prise en charge des P.A en EHPAD peut influer sur le sentiment de bien-être (BIENTRAITANCE) de la P.A dépendante ? Pour la résoudre, j’ai mené un entretien avec les personnels et les usagers de quelques EHPAD en Aquitaine dans le Sud-ouest de la France. Les mots-clés qui, de mon point de vue, illustrent au mieux mon thème sont : EHPAD, personnes âgées, vieillissement, dépendance, autonomie, groupe et influence, soin(s) infirmier(s), « caring » (ou prendre soin de), qualité de soin, bienveillance, humanitude, bientraitance/maltraitance.
Abstract
The EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) is a structure approved in 2002 which serves to the accommodation of old dependent people that suffer from dementia or can’t accomplish simple and daily duties and activities independently. These persons live in groups in the nursing establishment that provide them the appropriate care to their case. We all know that care includes automatically the patient’s welfare, this fact lead me to ask the next question: How can the care of dependent people in the EHPAD affect the feeling of wellbeing (welfare) of the old dependent person? To solve this question, I have organized some interviews with the staff and the residents of a few nursing homes in Aquitaine in South-West of France. In my point of view, the following keywords illustrate my theme: EHPAD, old persons, aging, dependency, autonomy, group and influence, nurse’s care (s), caring, care’s quality, kindness, humanness, welfare/mistreatment.
Sommaire
I.2. Le processus de vieillissement 12
I.3. La perception de l’état de vieillesse 15
II.1. L’environnement médical : le concept de « soignant » et de « soigné » 16
II.2. Les méthodes de soin : le concept de l’humanitude 17
II.3. Les bienfaits et les risques des méthodes de soin 19
I.2. Présentation du contexte et du terrain de l’enquête 21
I.4. Présentation de l’outil de recueil de données : L’entretien Semi Directif 23
I.5. Les contraintes de l’enquête 24
INTRODUCTION
Une société est composée de deux catégories de population : celle active et celle inactive. La population active est représentée par tout citoyen âgé de 18 ans au minimum appelé « citoyen mature » et par toute personne apte à travailler, gagnant sa vie et vivant indépendamment, sans avoir recours aux autres. La seconde catégorie, celle de la population inactive, regroupe toute personne nécessitant l’aide d’un proche, d’un parent ou d’un ami pour vivre. Il s’agit des jeunes de moins de 18 ans qui ne peuvent pas encore subvenir à leurs besoins et des personnes du « troisième ou du quatrième âge » (à partir de 60 ans pour les femmes et plus de 65 ans pour les hommes), qui n’ont plus la capacité de pourvoir à leurs besoins et qui vivent dans une situation de dépendance.
Les personnes âgées dépendantes sont souvent perçues comme une charge. N’étant plus aptes à prendre leur vie en main, que ce soit du point de vue personnel ou professionnel, elles vivent dans un sentiment de réclusion et d’incapacité. Ce sont des acteurs « retraités » dépourvus de tout contrôle et nécessitant une aide et un appui de la part de leur entourage, de leur famille, de leurs proches ou de leurs amis. La plupart du temps, cet entourage n’est pas en mesure d’apporter les soins nécessaires et l’attention qu’il faut à ces personnes du quatrième âge. Le travail, le manque de temps, la charge familiale ou tout simplement le manque de volonté sont souvent les raisons d’un tel délaissement. Ce qui conduit inévitablement au placement de la personne âgée dans différents centres et établissements médico-sociaux ou sanitaires de prise en charge ou de soins adaptés à son état.
L’intérêt que je porte au bien-être et au confort des personnes âgées dans les EHPAD est immense compte tenu du fait que leur réinsertion en milieu sociale et publique et leur réhabilitation dépend du soin qu’elles reçoivent. D’ailleurs, notre question de départ reflète cet intérêt qui est particulièrement centré sur les soins dispensés par les infirmières : « quelles particularités doivent présenter les soins dispensés par les infirmières aux personnes âgées dépendantes, pour être bientraitants ? » De fil en aiguille, cette question de départ nous a amenés à considérer en quoi la prise en charge des Personnes Agées en EHPAD peut influer sur le sentiment de bien-être (BIENTRAITANCE) de la Personne Agée Dépendante.
Choisir d’interner un proche dans une maison de retraite ou la laisser continuer à vivre le cours normal de sa vie est difficile et contradictoire. De nombreux auteurs offrent des ouvrages traitant du sujet dont le but est « d’amener les familles à poser les bonnes questions aux bons interlocuteurs et de les aider à prendre leurs décisions en connaissance de cause » La plupart de ces personnes âgées dépendantes sont placées par choix, par nécessité ou par contraintes familiales dans des établissements sanitaires, sociaux ou médicaux. Puisque tout soin relève de la considération du bien-être, de l’intégrité et de l’intimité d’un patient ou d’un sujet, notre thème s’intéresse donc de près aux « soins de bien-être et de confort auprès des personnes âgées placées en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD)»
Afin de répondre à la question de départ et de cerner la véritable problématique, nous allons diviser ce mémoire en deux parties distinctes en incluant un cadre théorique et une méthode d’analyse s’y afférant. La première partie est centrée autour des généralités sur la vieillesse et les perceptions. La définition du vieillissement et de la vieillesse, le processus de vieillissement et les perceptions de la vieillesse seront approfondis dans la première partie du cadre théorique. La seconde partie traitera des soins médicaux et aides aux personnes âgées et dépendantes. L’environnement médical, les méthodes de soin et leurs risques seront présentés par la suite. Cette présentation sera suivie de l’évocation de la méthode d’analyse choisie pour mener à bien ce mémoire.
Nous relaterons, entres autres, la méthode qualitative pour laquelle nous avons opté en orientant notre rédaction sur les objectifs de l’enquête, la présentation du contexte et du terrain de l’enquête, l’échantillonnage, la présentation de l’outil de recueil de données : l’entretien Semi Directif et les contraintes de l’enquête. Les démarches de pré-test que nous avons effectuées seront brièvement évoquées à la fin de ce travail.
CADRE THEORIQUE
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Généralités sur la vieillesse et perceptions
I.1. Définitions
I.11 Le vieillissement
Dans la page 1697, le dictionnaire Hachette édition 2011 définit le vieillissement comme suit : « fait de vieillir, de devenir vieux ». Le champ de définition donné est très large, en effet, le sens figuré de ce terme nous est révélé comme suit : « fait de n’être plus d’actualité : Vieillissement des doctrines, aspect ancien donné artificiellement à un objet neuf : Vieillissement d’un cadre ; acquisition de certaines qualités par l’effet du temps : Vieillissement en fûts. »
Du point de vue gérontologique, « un vieillissement harmonieux est celui qui voit se développer des facultés d’adaptation qui permettent de compenser les handicaps » Le vieillissement est physique, normal, psychologique, physiologique, mental et moral. Il peut être normal comme pour la majorité des personnes âgées n’ayant pas franchi le seuil du quatrième âge, c’est-à-dire les 85 ans. La vieillissement pathologique résulte de troubles psychiques et de défaillances physiques liées au disfonctionnement de l’organisme humain qui perd toute autonomie et toute intégrité et devient « dépendant ».
A première vue, le vieillissement est lié au temps et concerne un être ou un objet dont la popularité n’est plus ou dont l’utilité est révolue. Il devient alors obsolète et désuet et perd de sa vigueur, de sa jeunesse et de son aspect bellâtre. Le vieillissement caractérise également le fait de vieillir ou d’avoir vieilli, d’avancer en âge, de s’affaiblir en perdant progressivement ses forces physiques ou morales, ses capacités intellectuelles.
Le vieillissement représente un cycle, une étape et un processus. Il ne s’agit pas de l’action transcendante de vieillir, mais des phases et de la durée du phénomène, du temps de passage de l’état de jeunesse vers l’âge adulte et de l’âge adulte vers ce qu’on appelle communément « la vieillesse ». Concrètement, le vieillissement commence dès l’instant où un enfant a foulé la terre, du fait que chaque jour qui passe modifie son organisme, son corps et son âge. Plus on vit, plus on grandit, plus on vieillit. Le vieillissement ne concerne donc pas uniquement les personnes âgées, mais également toutes les tranches d’âge, toutes personnalités confondues.
Le vieillissement est donc un concept qui se traduit par le fait de gagner en âge, en maturité et dans le cas d’un vieillissement physique et moral par la transformation visuelle du cerveau. Tout le monde vieillit, des signes de lassitude, de paresse ou des rides sont déterminatifs quant au vieillissement. Une lucidité temporaire, une perte de la mémoire et un comportement suspect témoignent du vieillissement. Les aspects intérieur et extérieur d’une personne changent au fur et à mesure que son âge avance, affectant parfois psychologiquement son mental ou son cerveau. Le vieillissement la rend « dépendante » affectivement, émotionnellement et physiquement.
Le vieillissement concerne donc une période bien définie dans la vie humaine. Cette périodicité est passagère car la vieillesse est la phase finale et ultime qui sépare la vie et la mort. En d’autres termes, c’est une sorte de pont reliant les êtres vivants aux morts et dont la seule frontière est un petit fil qui devient plus fin au fur et à mesure que les jours, les mois ou les années passent.
Ce qui caractérise le vieillissement, c’est que tout être, humain, animal ou végétal vieillit dès l’instant où on l’a gratifié de la vie. Seule l’espérance de vie les différencie. Une mouche, par exemple, naît dans la matinée et vieillit dans la journée pour mourir une fois qu’il aura assouvi les 24 heures qui lui servent de durée de vie. Les autres animaux possèdent une durée de vie bien spécifique, certains peuvent aller jusqu’au bout, d’autres terminent leur voyage en milieu de chemin ou même au début de leur vie à cause de facteurs inévitables comme les accidents, les maladies, etc.
Toutefois, le vieillissement ne concerne pas uniquement les personnes ayant atteint le stade de la vieillesse ou les 65 ans comme on semble souvent le penser. Le vieillissement, c’est toute une vie et il s’amplifie au fur et à mesure qu’un jour nouveau s’offre à chacun. Pourtant, c’est le terme péjoratif qualifiant l’état de vieillesse des êtres vivants. Et des différents cycles de vie qui nous sont soumis (enfance, jeunesse, âge adulte, vieillesse), c’est celui qui est le plus marquant car il est le mélange d’une sagesse et d’une folie. En effet, le vieillissement forme un être vieux qui, inapte à accomplir des activités physiques ou mentales nécessitant un quelconque effort, dispose d’une longue marge de temps pour méditer sur sa vie, ses actes et son passé.
C’est une période où les plus vils deviennent plus raisonnables et atteignent une certaine sagesse, un degré de sagesse et de maturité qu’il n’a jamais connue auparavant. Quant à la folie, elle est présente chez l’être humain dit « vieux » atteint de démence. Raisonner lui est impossible, son cerveau ne fonctionne plus normalement et le mécanisme cervical réagit de manière incohérente et impulsive. Il est alors semblable à un enfant, la différence, c’est qu’il a accumulé un lot de savoir qu’il aura pratiqué et prôné dans sa jeunesse, mais qui, lorsqu’il vieillit jusqu’au « quatrième âge », devient trop lourd et compliqué à supporter. Un disfonctionnement interne intervient, le rendant incapable de discerner le bien du mal, tel un être irrationnel et ignorant : un enfant.
Le but du vieillissement est d’atteindre la vieillesse, toutefois, tout être vivant n’arrive pas à ce stade de la vie et meurt avant d’avoir traversé le quart ou la moitié de sa durée de vie normale. On parle donc de vieillesse inassouvie, incomplète ou à court terme. Cette référence renvoie à une notion d’non accomplissement, le vieillissement n’est pas arrivé à son terme et n’est donc pas accompli, ce qui le rend « nul » chez certaines personnes qui le considèrent uniquement comme le passage de l’âge adulte vers la vieillesse.
Il ne faut pourtant pas confondre vieillissement et vieillesse car ce sont deux connotations familières mais non similaires.
I.12. La vieillesse
Pour l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la vieillesse touche toute personne ayant vécu 65 ans ou plus sur terre. Cependant, la définition de la vieillesse a une connotation très personnelle. Pour certains, la vieillesse commence à la période de la retraite, c’est-à-dire vers 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes. Pourtant, de nombreux sexagénaires refusent le titre de « vieux ou sénior » et se qualifient comme étant des retraités actifs, qui, pour oublier leur âge avancé, se consacrent à des activités physiques ou mentales révélant l’intégrité de leur corps.
« La désignation des personnes âgées est associée aux représentations de la vieillesse. Vieux ou vieil dont le féminin est vieille, apparaît en 1080 et vient du latin vetulus, diminutif de vetus. En tant qu’adjectif désignant une personne, il s’oppose à jeune. Il fait référence à l’âge chronologique : est âgé celui qui a vécu longtemps ».
La vieillesse est la période qui suit le vieillissement. C’est une « période ultime de la vie » associée à l’âge souvent très avancé des êtres vivants (humains, animaux ou végétaux). La vieillesse est donc un état commun à tout être vivant. L’organisme endure trois phases obligatoires de la vie qui impliquent la naissance, le développement de l’enfance vers l’âge adulte et la vieillesse.
Techniquement, la vieillesse humaine correspond à l’atteinte de l’âge de 65 à 70 ans. Le corps ramollit, perdant peu à peu des facultés vitales telles que le bon fonctionnement des cinq sens ou la maîtrise du corps. Vieillesse et sénescence sont le plus souvent associées. La sénescence est un ensemble de processus biologiques qui modifient la structure du vivant et altèrent les fonctions de l’organisme. De même, la vieillesse interagit avec l’arrêt de la croissance de l’organisme et son bon fonctionnement, ce qui crée une modification à la fois psychique, biologique et physique.
Le corps « vieux » est inapte aux efforts physiques et moraux. Il présente plusieurs failles et des signes représentatifs de la vieillesse tels que les rides, le craquement fréquent des os dû à un effort exagéré ou insupportable pour le corps. La faiblesse, la fragilité et la dépendance sont les symboles et les séquelles de cette période ultime de la vie.
La faiblesse et la fragilité sont d’ordre physique et moral. Par l’avancée en âge, le corps humain subit un changement par état de processus qui le dépouille de la rationalité morale et de ses aptitudes physiques. Les muscles, les nerfs, les organes et le cerveau ne sont plus en étroite liaison et communiquent via des données erronées et parfois falsifiées. Ce que le cerveau dicte n’est donc pas forcément obéie par un organe et l’information enregistré n’est pas automatiquement communiquée vers la centrale cervicale ou arrive tardivement vers son destinataire.
Les réactions montrées par les individus fragiles à cause de leur âge sont assez tardives et contradictoires avec la réalité. D’ailleurs, les informations récoltées dans leur base de données sont également fausses, déviant peu ou totalement de la vérité. Le sujet entre alors en état de démence et agit de façon inhabituelle, voire même indécente. Elle est incapable de trouver les ressources nécessaires dans son organisme ni dans son mental pour effectuer ne serait-ce qu’une tâche courante ou qu’elle a l’habitude d’accomplir.
En juin 2009, le site Neuromédia a publié un rapport sur les différentes modifications portées sur l’organisme lors de la vieillesse. Selon le site, la vieillesse agit sur tout l’organisme humain et ses fonctionnalités (cf. tableau ci-dessous). L’analyse de ce tableau révèle que les modifications du « vieil » organisme humain sont toutes négatives et conduisent toutes vers la dépendance.
La place sociale des êtres humains âgés dépendants est révoquée et marginalisée, d’où leur orientation vers des maisons de retraite, des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, des foyers de vie ou des centres d’aide sociale. Ces personnes souffrent généralement de dépendance et ne peuvent plus agir sans l’intervention d’une tierce personne : un « aidant ou un soignant ». Pour mieux comprendre leur état, nous allons passer par un approfondissement du processus de vieillissement.
Système nerveux | Baisse des connexions entre neurones (synapses), mais pas de perte notable de neurones (chez un sujet sain). |
Métabolisme |
Le rapport masse grasse sur la masse maigre augmente. Les besoins énergétiques quotidiens diminuent (1150 kcal pour les femmes et 1500 kcals pour les hommes après 75 ans). |
Système cardiovasculaire | L’accélération de la fréquence cardiaque suite à un effort est plus importante (le temps de récupération après l’effort est plus long). |
Appareil respiratoire | Diminution de l’efficacité des muscles respiratoires et des échanges gazeux de la barrière alvéolo-capillaire. |
Système musculaire et squelettique | Diminution de la masse (-30%) et de la force musculaire, perte osseuse, diminution de la résistance mécanique de l’os. |
Fonction rénale | Diminution de la masse rénale (25 à 30%). |
Appareil digestif | Atrophie de la muqueuse gastrique. Diminution des défenses anti-infectieuses, de l’absorption du fer et de la vitamine B12. |
Peau | Apparition de taches de vieillesse. Diminution de la vitesse de croissance des cheveux sécheresse |
Système immunitaire | Modification du nombre et du fonctionnement des lymphocytes T. |
Vision | Diminution de l’acuité visuelle, rétrécissement du champ visuel. |
Audition | Presbyacousie (perte auditive). |
Goût et odorat | Diminution de la capacité et de la sensibilité olfactive. |
Fonction sexuelle | Baisse ou arrêt de la sécrétion des hormones sexuelles (œstrogènes, progestérone, testostérone). |
Tableau sur les modifications de l’organisme humain durant la vieillesse
I.2. Le processus de vieillissement
I.21. De l’enfance à la jeunesse
Après la naissance, tout être humain ou animal passe par le stade l’enfance qui est la prémisse au processus des âges de la vie. Tirant son origine du mot latin infantĭa, l’enfance est la période de la vie humaine qui va de la naissance à la puberté/l’adolescence. Le concept permet de désigner l’ensemble des enfants de cette âge et le début d’une chose susceptible de développement après sa fondation (par exemple: « l’enfance d’une institution ») .
L’enfance est généralement perçue comme étant la période couvrant la naissance jusqu’à la puberté ou la majorité d’un être humain, c’est-à-dire l’atteinte de ses dix-huit ans. Un enfant est donc un être humain dont l’âge est inférieur à 18 ans, certains pays considèrent quand même que l’âge propice à l’enfance est aux alentours du jour de sa naissance jusqu’à ses douze ou treize ans qui symbolise son entrée dans la puberté, l’âge transitoire entre l’enfance et l’âge adulte.
L’enfant est un successeur, une représentation plus jeune des parents qui s’assurent de sa protection, de sa survie, de sa santé et de son bien-être. Différentes lois régissent les droits de l’enfant que l’on fête tous les 20 Novembre. L’enfant ou infantis en latin a souvent été considéré comme un être ne pouvant pas encore parler. De nos jours, ce terme évoque tout un ensemble d’individus inconscients, semi-conscients ou inconscients qui font partie de la citoyenneté, bien que leur présence et leur crédibilité soit souvent négligée.
Durant la naissance, l’organisme humain est en pleine phase de construction, les dents commencent à se former, les organes du corps commencent à se développer et à assumer leurs fonctions. Ces étapes s’échelonnent et se succèdent suivant un ordre logique. Plus le corps gagne en âge, plus celui-ci mûrit et vieillit. La plupart de ces étapes sont visibles (croissance des os entraînant une croissance du corps, apparition de boutons durant la phase pubère, évolution mentale et physique de l’enfant. Son corps mue donc et entre dans la jeunesse, la première étape des âges de la vie.
I.22. De la jeunesse vers l’âge adulte
Pour l’INSEE, la jeunesse correspond à une classe d’âge généralement mineure dont la maturité n’est pas confirmée et qui reste sous une tutelle parentale ou sous la tutelle d’un citoyen adulte.
La jeunesse est également une période de la vie qui se caractérise par la fin de l’enfance et l’entrée vers l’âge adulte et symbolise souvent l’innocence. La jeunesse est aussi un terme qualificatif qui est à l’opposé de la maturité et désigne souvent une classe d’âge comprise entre 15 et 24 ans dont la maturité et l’implication dans la vie sociale sont à peine perceptibles. Il s’agit d’une population à forte densité mondiale sur laquelle tout espoir de procréation et de réussite professionnelle ou personnel est placé.
La première jeunesse désigne souvent un individu qui sort de l’état d’enfant et s’immerge dans le milieu de l’adolescence. La seconde jeunesse définit celui qui passe de l’adolescence à l’âge mûr ou adulte. La période de la jeunesse n’est pas particulièrement marquée par une délimitation précise en âge, elle se démarque surtout par l’évolution de l’organisme, du métabolisme et de la psyché chez un être humain. D’ailleurs, la jeunesse et l’enfance sont souvent liées puisqu’elle est également définie comme la période située entre l’enfance et l’âge mûr. C’est donc une période intermédiaire.
On peut donc dire qu’une personne dans la trentaine est encore jeune et n’atteint suffisamment la maturité requise pour passer vers l’âge adulte qu’à l’âge de trente cinq ans. Une jeune personne est souvent dotée de traits physiques frais, déridé et juvénile. Tout comme la jeunesse, le terme jeune est subjectif et s’attribue souvent des connotations personnelles. Ainsi, si un individu qualifie un autre comme étant jeune du point de vue visuel ou de celui de l’âge, d’autres pourraient contester cette affirmation, en se basant toujours sur ces critères.
Quoi qu’il en soit, la jeunesse est un pont reliant l’enfance à l’âge adulte. C’est la seconde étape du vieillissement lent basé uniquement sur l’évolution organique et non sur la vieillesse. L’âge avance également et la maturité est atteinte, que ce soit du point de vue corporel où les mâles comme les femelles commencent à secréter des sécrétions favorables à la grossesse et à l’accouplement. La jeunesse est donc la période propice à l’enfantement dû aux développements et aux évolutions biologiques et psychologiques dont l’humain est sujet. Le corps entre dans une phase plus mature qui se caractérise par le vieillissement lent mais progressif.
I.23. De l’âge adulte vers la « vieillesse »
L’âge adulte détient la seconde place dans les âges de la vie et reflète souvent la maturité. Un adulte est facilement reconnaissable grâce à des traits physiques marqués par l’âge et les expériences, à une fermeté du visage, du ton vocal ou du caractère. Un adulte, par définition, est une personne ayant déjà enfanté ou étant à la charge d’un ou de plusieurs enfants biologiques. Il est garant de leur sécurité, de leur santé et de leur vie entière.
Un adulte est une personne généralement stable sexuellement mature et apte à se reproduire. Il est majeur et dispose d’un statut social lui permettant de participer aux activités sociales et sociétales telles que le vote, la candidature en tant que dirigeant d’un pays ou d’un état, etc. Ses rôles sont objectifs et souvent orientés vers des buts spécifiques liés à l’amélioration et au développement personnel et collectif d’un groupe de personnes sur le plan familial ou social.
Durant l’âge adulte, la maturité corporelle et caractérielle sont plus pointus et très visibles. Le citoyen ayant acquis le statut d’adulte est un individu ayant franchi le cap de l’adolescence et présentant des signes d’indépendance, d’autosuffisance et de maîtrise de soi. C’est le début précaire de la vieillesse qui est l’étape finale de la vie. Le vieillissement se fait plus intense et atteint un degré plus significatif lors de l’âge adulte. Les signes tels que le la décoloration des cheveux et leur variation de couleur en blanc ou en gris, les rides, la fatigue facile et l’incapacité d’effectuer des tâches nécessitant de bonnes conditions ou forces physiques apparaissent petit à petit.
I.3. La perception de l’état de vieillesse
I.31. Les établissements sanitaires publics pour personnes âgées dépendantes
Les personnes âgées choisissent un établissement sanitaire à sa convenance suivant des critères bien spécifiques tels que le moyen, le cas de dépendance et les exigences plus personnelles. Les EHPAD publics sont sous tutelle de l’Etat et du ministère de la santé. Ils assurent de jour comme de nuit l’hébergement de personnes âgées dites « en perte d’autonomie » pour une durée durable ou non.
Ces EHPAD offrent des services médicaux sur mesure qui prennent en charge totalement les personnes âgées dépendantes qui y adhèrent. Ils sont en général à but lucratif et leur mot d’ordre est la bientraitance de l’usager grâce aux soins médicaux personnalisés et optimisés. Les frais tarifaires peuvent être payés par la famille, grâce à la cotisation mensuelle en vue de la retraite ou par des allocations APA pour les personnes dont les ressources financières sont moins conséquentes. .
I.32. Les établissements sanitaires privés pour personnes âgées dépendantes
Les EHPAD privés sont également à but lucratif ou à but subjectif. Ils font l’objet permanent d’un contrôle sanitaire de la part de l’Inspection de la santé et sont conformes aux exigences des personnes âgées qui les fréquentent. Les établissements privés à but lucratif font partie du volet des EHPAD publics. Ceux à but non lucratif sont au nombre de 782 et regroupent tant les EHPAD que les établissements offrant des services d’aide à domicile tels que le SSIAD.
Les allocations et les frais sont souvent à la charge de la famille ou de la personne internée. Ces derniers varient suivant les services proposés et ceux auxquels l’usager s’est inscrit. Les services ne diffèrent pas de ceux proposés en milieu public, les compétences du personnel ainsi que la structure de l’établissement privé est également pareil à celui du public. Les différents types de soin tels que ceux palliatifs, préventifs ou curatifs peuvent y être rencontrés.
L’accueil, les prestations de jour et de nuit, les activités culturelles et associatives telles que les sorties, les échanges autour de table et même les repas distribués dans ces milieux suivent un code déontologique prescrit et bénéfique au sujet. Les codes d’hygiène, les droits des patients et de nombreux autres concepts sont particulièrement observés et appliqués afin de se conformer aux normes en vigueur et de satisfaire les usagers.
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Soins médicaux et aides aux personnes âgées dépendantes
II.1. L’environnement médical : le concept de « soignant » et de « soigné »
II.11. La place des infirmiers et de l’équipe médicale
Le corps médical, composé d’infirmiers, de médecins ou du corps managérial d’un établissement de soin constitue un régime hiérarchique œuvrant pour la bonne marche de l’établissement et pour le bien-être des usagers. Les éléments de cadrage et recommandations de bonnes pratiques présentés par l’ANESM en Mars 2010 stipulent clairement l’intérêt de l’implication professionnelle des professionnels des EHPAD et son effet sur les personnes âgées dépendantes. Ces recommandations sont particulièrement adressées aux intervenants internes et externes qui ont un contact direct avec les personnes âgées.
Elles relèvent de l’accueil des usagers lors de leur arrivée dans l’établissement, de leur intégration dans le groupe résident et de leur affiliation aux conditions et aux normes de vie instituées dans l’établissement. Dans la section médiation des professionnels, l’ANESM souligne des attitudes professionnelles de l’équipe médicale et des infirmiers qui consistent à tenir compte du langage, de la tenue, du comportement à l’égard des résidents, etc. La qualité de soin qu’ils doivent prodiguer doit prendre en compte l’état physique ou moral des usagers, leur degré de dépendance, leurs attentes et surtout leur cas. Ainsi, les infirmiers et l’équipe médicale ont pour rôle principal d’octroyer une qualité de vie optimale aux patients qu’ils traitent. Les méthodes de soin doivent être centrées vers le subjectivisme, en focalisant toute l’attention et tout son temps sur le patient pour lui insuffler un sentiment de confort, de bien-être et de volupté.
Les infirmiers et l’équipe médicale opèrent suivant les codes gériatriques. Leur place est aux côtés des personnes âgées qui dépendent entièrement de leur soin pour pouvoir recouvrir une amélioration sanitaire et un réel sentiment de bien-être. Les infirmiers n’ont donc pas qu’un rôle de soignant, ils sont également des médiateurs entre la vie interne et externe des personnes âgées. La relation qu’ils entretiennent avec leurs patients doit être conviviale, amicale et sans ambigüité.
Pour l’OMS, (Organisation Mondiale de la Santé) : « La mission des soins infirmiers dans la société est d’aider les individus, les familles et les groupes à déterminer et à réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et à y parvenir dans le contexte de l’environnement dans lequel ils vivent et travaillent, tout cela en respectant un code de déontologie très strict. Ceci exige que les infirmières apprennent et assurent des fonctions ayant trait au maintien et à la promotion de la santé aussi bien qu’à la prévention de la maladie. […] »
II.12. La place des personnes âgées dépendantes
Les personnes âgées dépendantes en EHPAD, dans les foyers logement ou dans les centres de soins pour personnes âgées dépendantes se sentent souvent internées et contraintes à vivre dans un milieu qu’ils pensent présomptueusement être hostile ou institutionnel. Avant d’intégrer une résidence, la famille de l’intéressé procède souvent à un triage et à un filtrage des établissements qui lui siéent. Ensuite, il fréquentera l’établissement qui convient le plus à ses exigences et qui, selon ses points de vue, est capable de lui apporter le soin et l’attention que sa situation requière.
Dans ce processus, c’est l’accueil du personnel en EHPAD qui confirme ou conteste son jugement et lui permet d’adhérer facilement au système. La personne âgée est le centre d’intérêt de l’établissement de soin. Tout comme le management et le personnel, il est au centre du système et d’une manière ou d’une autre, fait fructifier le marché et le business des EHPAD. Les EHPAD, surtout privés, fonctionnent grâce aux allocations familiales qu’ils perçoivent. Les personnes âgées ne représentent donc pas uniquement qu’un personnel soigné, mais aussi un investissement.
Les personnes âgées dépendantes doivent faire l’objet d’une bientraitance et d’un suivi médical et personnel approfondi, suivant le degré de dépendance. On peut en déduire que la raison d’être et la juridiction d’un EHPAD sont les personnes âgées, leur bien-être, leur confort, leur soin et leur bonheur.
II.2. Les méthodes de soin : le concept de l’humanitude
II.21. Les méthodes ciblées et centrées sur le soigné
Les soins infirmiers prodigués en EHPAD se doivent d’être qualitatifs et objectifs. Pour les établissements d’hébergement des personnes âgées, le soigné est au centre des soins et reçoit un traitement totalement adapté à ses conditions vitales et à ses anomalies (handicap mental ou physique). Le personnel œuvre afin de redonner un sentiment d’existence et de bien-être au patient et de le remettre sur les rails de la vie en le faisant oublier sa dépendance.
En gérontologie, la dépendance est une « situation d’une personne qui, en raison d’un déficit anatomique ou d’un trouble physiologique, psychologique ou affectif, ne peut remplir des fonctions ni effectuer des gestes essentiels à la vie quotidienne sans le concours d’autres personnes » Les soins appliqués aux personnes âgées dépendantes doivent donc relever du bien-être, du confort et de l’humanitude. Autrement dit, il faut considérer la personne comme un être tout à fait normal qui a droit à une condition de vie confortable avant de partir pour l’au-delà, car n’oublions que le concept d’EHPAD adhère également à celui de la fin de vie. Leur passage en EHPAD marque l’entrés dans la phase terminale du cycle vitale qui les prépare à la mort et au repos éternel.
La qualité de soin des infirmiers et de tout le corps médical est alors tournée vers la dévotion et la compréhension et empreinte d’humanitude et de bientraitance. Pour ce faire, les matériels nécessaires et les médicaments prescrits par le médecin pour tel ou tel patient ne doivent jamais être épuisés ni incomplets. De même, la toilette, l’aide à l’habillage, à la préparation au sommeil et à tout acte vital dont le sujet requiert est au cœur des préoccupations des intervenants.
II.22. La relation soignant-soigné
Pour être bientraitant, le personnel médical et administratif d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées se doit d’être souple du point de vue sanitaire et social. La vie en résidence étant associative, une relation soignant-soigné basée sur le respect mutuel, l’entraide et la considération est à opter. Cette notion de relation s’enseigne en gérontologie et les soins infirmiers sont régis par le décret de compétences du 29 Juillet 2004 qui définit les actes professionnels dans le rôle propre et dans le rôle prescrit.
Blouin et Bergeron sont deux auteurs ayant dédié un ouvrage entier à ce thème en définissant une relation soignant-soigné basée sur une coopération entre les deux parties concernées et une compréhension inconditionnelle de la part des intervenants. C’est dans cette logique que les EHPAD, lors des recrutements qu’ils mènent, trient leur futur personnel au volet en prenant en compte le cursus scolaire qui doit faire mention d’une étude gériatrique ou gérontologique, de stages ou d’une expérience dans un domaine similaire. Les qualités et vertus humaines telles que le bénévolat, le partage, l’empathie, la bienveillance et la disponibilité sont également triées.
Tant que les soignants possèdent ces atouts, ils sont sûrs de prodiguer les soins nécessaires et qualitatifs que les personnes âgées méritent. En somme, le « caring » est totalement tourné vers la personne âgée en tant qu’être humain pathologique mais pas forcément dangereux. Le soin infirmier possède une influence directe sur le soigné qui se sent rassuré, en sécurité et vivant. Le fait d’approcher de près le soigné, de converser avec lui, de tisser des liens lors des échanges et des activités telles que la prise du bain qui consiste à créer une intimité entre le soignant et le soigné déterminent et améliorent la relation soignant soigné.
II.3. Les bienfaits et les risques des méthodes de soin
II.31. La bientraitance, le bien-être et le confort
La bientraitance est un concept apparu dans les années 90 qui résulte de l’assemblage de deux termes très significatifs : « bien » et « traiter ». A cette époque, la bientraitance désignait surtout les soins prodigués aux enfants. Ce terme s’applique à la gérontologie suite au discours d’un plan gouvernemental d’un plan gouvernemental le 14 Mars 2007. La bientraitance sous-entend un soin particulièrement ciblé sur la personne âgée et parti sur ses besoins et ses attentes. IL implique donc l’insufflation du bien-être et l’établissement du confort chez le patient.
La bientraitance concerne la considération comme premier devoir, et non comme une obligation. Les matériels de soin, le cadre environnemental (la structure architecturale de l’établissement, de la chambre du patient, des diverses pièces dans le local et des occupants qui résident en groupe dans le lieu), l’établissement d’une équipe soignante et la répartition des soins est à conformer avec les attentes des personnes âgées. Pour cela, il est nécessaire d’établir une relation soignat-soigné-dirigeant basée sur l’échange et la discussion afin de déterminer un compromis entre le soin, le concept directoire et les activités de soin.
Le confort des personnes âgées ne se limite pas uniquement à la beauté ou à l’aspect extérieur du local dans lequel elles sont placées. Il délimite surtout l’assouvissement de leurs envies, l’accomplissement de leur bien-être et la considération de leur cas. La bientraitance est à l’opposé de la maltraitance. Par conséquent, celui qui vise un soin fondé sur cette thématique est sûr de devoir appliquer des mesures altruistes exigeant l’abandon de soi pour se consacrer entièrement à la personne soignée.
II.32. La maltraitance et la violence envers les personnes âgées
La maltraitance fait souvent opposition à la bientraitance, pourtant, il n’est en rien son antonyme car ces deux termes sous-entendent plusieurs théories. La maltraitance, selon l’Encyclopédie Libre Wikipédia, désigne des mauvais traitements infligés à des personnes que l’on traite avec brutalité, rigueur. Ces victimes sont souvent dépendantes et sans défense. La maltraitance a fréquemment des conséquences durables sur la santé physiologique et psychique des victimes.
Il s’agit donc d’une violence physique, psychique et émotionnelle gratuite attribuée à une personne souvent dépendante, vulnérable ou fragile présentant des traits physiques ou caractéristiques inférieurs ou minimes par rapport à ce que l’on a. La maltraitance comprend également des exclusions, des préférences (le favoritisme envers certaines personnes au détriment d’autres), des écarts de conduites tels que la violence physique ou orale par des mots blessants voire même insultant et par l’âgisme.
La maltraitance est aussi considérée comme la violation des lois n° 2002-303 du 4 Mars 2002 régissant et définissant les conditions de soin des personnes âgées, les droits des malades et la qualité du système de santé. Ces lois sont relatives à la protection du patient, au respect de ses droits, de son intégrité et de son intimité. A fortiori, la maltraitance est un concept plus connu et plus répandu que la bientraitance et suscite des intérêts aussi personnels que politiques.
METHODE D’ANALYSE
I. Choix de la méthode : Méthode qualitative
I.1.Objectifs de l’enquête
Mon thème faisant référence au soin de bien-être et de confort auprès des personnes âgées placées en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ou EHPAD m’a conduit à effectuer une enquête auprès d’établissements sanitaires dans la région d’Aquitaine dans le Sud-Ouest de la France. La méthode qualitative m’a semblée être la pertinente et la plus représentative quand au chois de mes démarches.
Le choix de la méthode qualitative est donc particulièrement influencé par mon thème qui relate de faits sociaux et de vie commune en société. Les enquêtes que j’ai menées ont pour but d’apporter une lumière sur la situation des personnes âgées dans les EHPAD. C’est un concept qui me tient particulièrement à cœur et qui entre dans le cadre de ma formation et de mes objectifs futurs. Pour moi, les personnes âgées sont des êtres exceptionnels qui méritent de recevoir un soin particulièrement orienté vers leurs désirs.
La maltraitance dans ces résidences étant un sujet en pleine effervescence, je me suis mise à m’intéresser aux types de soins que ces personnes âgées dépendantes reçoivent, au milieu environnemental qui les entoure, à leur sentiment de bien-être vis-à-vis des soins infirmiers et à la place de la bientraitance et de l’humanitude dans ce champ. Mon enquête est donc une étude visant à déterminer les limites et les revers de mon thème. En même temps, j’ai la conviction qu’elle apportera plus d’éclaircissement et plus d’information à la branche gériatrique et à la branche gérontologique qui peuvent être améliorées grâce à de telles initiatives.
La considération du rôle des infirmiers et du corps médical dans un tel établissement est également traité dans mon enquête, ceci afin d’améliorer les vertus professionnelles des principaux concernés, de déterminer les failles de leur méthode de travail et d’y remédier, et aussi de faire état de la vie en groupe que les personnes âgées vivent (à savoir de leur adaptation au milieu, de leurs attentes, de leur satisfaction ou de leur mécontentement).
I.2. Présentation du contexte et du terrain de l’enquête
Mon enquête est principalement fondée sur mon thème appuyé par la question de départ (Quelles particularités doivent présenter les soins dispensés par les infirmières aux personnes âgées dépendantes, pour être bientraitants ?) et par la question de recherche (En quoi la prise en charge des P.A en EHPAD peut influer sur le sentiment de bien-être (BIENTRAITANCE) de la P.A dépendante ?).
La dépendance touche les personnes âgées dont l’âge est approximatif au « quatrième âge ». « La fin du XXe siècle a accouché d’une nouvelle catégorie de population, dite du quatrième âge, qui recouvre les personnes âsgées de 80 ans et plus. Un âge auquel la prévalence de la dépendance commence à augmenter rapidement. Ces personnes seront 4 millions en 2020 (soit 80 % de plus qu’en 2000) et 7 millions en 2040 (soit plus de trois fois plus qu’en 2000).
Alors que la France comptait une centaine de centenaires en 1900, et environ 200 en 1950, on en recense plus de 11 000 aujourd’hui. Ils pourraient être 165 000 en 2050, date à laquelle l’Insee prévoit que les femmes vivront en moyenne 90 ans et les hommes 80. »
La dépendance est également un signe et un état de fragilité à grande échelle. Elle se caractérise par une perte majeure ou mineure d’autonomie. D’où la définition : « La dépendance : c’est l’incapacité à subvenir par soi-même à ses propres besoins sans l’aide d’une tierce personne. Elle a pour critère l’âge: totale dépendance à la naissance puis diminue peu à peu. Ensuite vient la vieillesse, de nouveau besoin des autres s’impose ».
La faiblesse et la fragilité physique de l’être humain génèrent une dépendance affective, morale ou physique. La personne concernée perd toute intégrité et toute autonomie. La vieillesse aura donc raison de ses facultés de discernement, d’action et de compréhension. Certaines cultures vénèrent un tel individu comme étant un « Sage » porteur de messages divins et détenteur de la vérité absolue. Dans d’autres cas, il est plutôt considéré comme un être instable dépourvu de raison qui suscite l’éloignement, la crainte jusqu’à l’exclusion.
Mon enquête s’est déroulée auprès de quelques EHPAD en Aquitaine dans le Sud-ouest de la France. Cette région est riche en EHPAD et en résidences sanitaires pour personnes âgées et handicapées dépendantes. En moyenne, mon questionnaire a duré une demi-heure. Le but de cette enquête a été de déterminer les soins de bien-être prodigués aux personnes âgées placées en EHPAD. Durant la phase exploratoire et théorique de mon mémoire, j’ai pu développer les notions de bientraitance, d’humanitude et de bien-être qui sont relatés dans ce mémoire.
Ces soins suscitent de nombreuses controverses pour la simple raison que la maltraitance dans ces établissements est plus mise en exergue et plus populaire par rapport à la bientraitance. Puisque tout cadre théorique mérite d’être appuyé par une démarche pratique afin d’atteindre une certaine crédibilité, je me suis engagée vers de nombreux entretiens afin d’obtenir des résultats plus palpables et concluants qui ne relèvent pas uniquement de données ou de chiffres fictifs ou approximatifs, mais surtout de résultats incontestables recueillis sur terrain.
Mes entretiens ont été ciblés sur une population bien-définie incluant des personnes âgées aptes à communiquer normalement et à garder une lucidité durant la durée de l’enquête. Ces dernières ont été sélectionnées suivant une exigence chronologique qui a concerné surtout une durée de résidence d’au moins un an afin de résoudre les problèmes d’adaptation. Le personnel médical interrogé a également été trié suivant un son adhésion au sein du groupe médical qui daté d’au moins six mois.
Pour ce qui est de la durée du questionnaire, elle a surtout été calculée et établie de manière à ce que tout sujet interrogé puisse répondre à l’intégralité des questions qui ont spécialement été adaptées suivant la durée instaurée qui est de 30 minutes. Toute cette manœuvre a servi à établir cerner la problématique qui a été abordée dès le début de ce mémoire. Elle m’a également permis de discerner les failles et les succès du point de vue sanitaire et personnel dans les EHPAD dans cette raison et d’apporter mes propres solutions et d’exprimer mon positionnement et mon point de vue vis-à-vis de tout ceci. Les entretiens ont été enregistrés pour une facilité de retranscription et de dépouillement des réponses.
I.3. Échantillonnage
Pour ce qui est de la phase « échantillonnage », j’ai pris en compte :
- L’âge du sujet du fait qu’une personne âgée dont l’âge est trop avancée n’est plus totalement lucide et fournit souvent des informations vagues et incomplètes. Il se peut également que l’entretien ne touche pas à son terme et soit interrompu en cours d’avancement.
- La situation et le cas des personnes âgées dépendantes à savoir leur pathologie dans le contexte physique ou mental (maladies d’Alzheimer, handicap physique, syndrome confusionnel, etc.)
- Le sexe des personnes âgées : j’ai donc coordonné le nombre de gente masculine enquêtée à celui de la gente féminine afin d’obtenir des réponses plus variées et plus subjectives, partant sur les avis d’un nombre défini d’interviewé suivant le sexe. Les résultats sont donc plus homogènes et nettement plus pertinents.
- La fonction du personnel médical (infirmiers, aides-soignants, bénévoles, etc.). Le questionnaire a également été conçu en fonction de leur mission auprès de l’établissement que ce soit d’une prise en charge de jour, de nuit ou durant la fin de semaine.
- La durée d’internat de la personne âgée : j’ai interrogé des nouveaux venus, des résidents permanents et des vétérans qui ont passé plusieurs années au sein de l’établissement et dont la lucidité est encore palpable. Les réponses ont donc un aspect chronologique bien décalé et distinct qui permet de classifier chronologiquement les résultats.
- La durée de la prise de fonction du personnel soignant : les intervenants que j’ai interrogés sont des novices, des experts et des confirmés qui ont exercé dans les EHPAD depuis leur ouverture, depuis quelques années et depuis quelques mois, ceci afin d’établir un panel d’informations diversifiées et à jour.
- Le l’âge et le sexe du personnel : tout comme les personnes âgées, le personnel médical a également été interviewé en fonction de l’âge et du sexe de l’intervenant. D’où la multitude de résultats obtenus.
I.4. Présentation de l’outil de recueil de données : L’entretien Semi Directif
Avant de procéder à l’entretien, j’ai personnellement veillé à ce que le lieu, la durée et le temps de déroulement de ce dernier soit favorable à l’enquêté, que ce soit pour le personnel médical que pour les personnes âgées.
L’entretien semi-directif m’a paru être la méthode incontournable pour mener à bien mon enquête. Ainsi, dès le début de l’entretien, ma consigne de départ a été explicitement introduite afin d’orienter le sujet vers le thème à aborder. L’entretien s’est déroulé comme suit :
- Questionnement et attente de réponse après un délai d’attente raisonnable. L’entretien généralement étendu sur 30 minutes, les questions ont dû être arrangées suivant le contexte de l’EHPAD et suivant ce timing.
- Après chaque question, la personne âgée procède à la délivrance de sa réponse en étant parfois précis ou en cernant immédiatement d’autres points de l’entretien que je ne fais plus que survoler en vue d’une confirmation ou que je n’aborde plus afin d’éviter une redondance et une perte de temps.
- La plupart du temps, l’interviewé est immédiatement spontané et aborde sans hésitation les sujets. Il m’a juste suffi d’introduire les thèmes supplémentaires non abordés par ce dernier en vue de peaufiner et de compléter mes résultats.
- Les thèmes de l’interview ont été préalablement fixés et ont tous été facilement abordés.
L’avantage de l’entretien semi-directif est qu’il m’a permis de récolter facilement des données complètes et fiables dans une atmosphère relationnelle assez détendue. La liberté d’expression que j’ai octroyée à mes interviewés leur a permis de ne pas limiter leurs réponses et de ne pas non plus tergiverser. Ils ont donc abordé dans la plus grande simplicité les thèmes que j’ai proposés, mais également les questions qui les interpellaient ou qui leur tenait à cœur que je n’ai pas mentionnées durant l’entretien.
Ce procédé a été bénéfique autant pour moi que pour mes interviewés en raison de la réciprocité de notre entente et des thèmes qui ont été, pour la plupart, discutables et facilement abordables.
I.5. Les contraintes de l’enquête
J’ai particulièrement focalisé mon enquête sur l’interviewé et sur ses intérêts que j’ai personnellement accordés avec mes thèmes. L’entretien semi-directif m’a été particulièrement utile pour le simple fait que tout a été prédisposé au préalable et que la spontanéité de mes interviewés provoquée par cette méthode a été d’une efficacité inexprimable.
Ce qui m’a posé quelques problèmes, c’est au niveau des limites de l’entretien semi-directif qui concernent surtout la complication de la mise en place de ce dernier. En effet, mes thèmes ont eu pour effet de conduire l’interviewé vers le cheminement attendu mais il a également eu l’inconvénient de casser le fil et la dynamique du discours de celui-ci. En effet, les informations qu’il m’a délivrées étaient surtout portées vers mes intérêts, ce qui a consisté inconsciemment à rappeler à l’ordre le patient à plusieurs reprises.
L’élaboration du questionnaire et les phases de pré-test m’ont également coûté un temps précieux en raison de la complexité de la mise en œuvre de l’entretien. En outre, bien que j’ai établi par avance un horaire bien défini et que j’ai pris soin de bien m’assurer de l’horaire de chaque interviewé, notamment du temps de pause ou de la fin de service de tel ou tel infirmier afin que l’entretien n’empiète pas sur son service. En arrivant sur place, j’ai pourtant dû repousser certains entretiens en raison d’évènements survenus subitement ne rentrant même pas dans le planning de ce dernier. Il en est de même pour les patients qui ont également eu des petits imprévus qui ont impacté sur l’enquête.
L’enquête a donc pris plus de temps que prévu car le questionnaire de mon entretien a dû faire l’objet de nombreuses modifications suite aux phases de pré-test que je vais décrire ci-après.
II. Phase de pré – test
M.GRAWITZ (1979, p.159) définit le pré-test comme étant la phase qui consiste à essayer, sur un échantillon réduit, l’instrument prévu dans l’enquête. C’est une sorte de vérification et d’essai qui sert d’entraînement avant de procéder à la vraie enquête. Le pré-test est la méthode infaillible qui permet de réajuster les questions, de restreindre le champ ou de l’élargir.
Ma phase de pré-test a été effectuée sur un poignet d’individus qui m’ont livré un résultat fictif mais assez perceptible. Ils ont joué le rôle de « cobaye » sur lesquels j’ai personnellement testé les questions et les thèmes de l’entretien. J’ai, entre autres, vérifié la compatibilité de mon thème avec les questions que j’ai posées, la fiabilité et la crédibilité de mon entretien.
Cette étape m’a été d’un grand secours pour plusieurs raisons :
- Il m’a permis de reformuler certaines questions jugées trop directes ou trop personnelles,
- J’ai également pu apporter de nombreuses modifications du point de vue de la durée de l’entretien ou des questions proprement dites. J’ai donc réduit certaines questions et réajusté le timing afin de ne pas trop occuper l’enquêté qui est soumis à son activité quotidienne
- Le pré-test a été effectué sur un échantillon de personnes de tous âges afin de détecter un large champ de résultat et de comparer les réponses avec celles durant le véritable entretien. Cela ne m’a pas vraiment aidé du point de vue contextuel et méthodologique, mais cela m’a surtout servi à des fins personnelles.
- J’ai aussi été en mesure de m’entraîner suffisamment afin de m’imprégner facilement du questionnaire et d’être plus fluide et plus souple dans ma quête.
- En outre, le pré-test m’a aidée à mettre en place un entretien tout à fait assimilable tant pour moi que pour mes véritables interviewés. J’ai été en mesure d’anticiper certaines réactions telles que le fait d’aborder un sujet assez critique à leurs yeux. J’ai acquis plus d’expériences de sorte que j’ai pu résoudre certains malaises qui se sont installés entre les interviewé et moi-même en usant de répliques irréfutables et pratiques.
INTERET DE LA RECHERCHE
Avec une population française de plus en plus vieillissante et une recrudescence massive de la maltraitance exercée auprès des personnes âgées dépendantes dans les établissements qui les hébergent, il me semble tout à fait naturel, voire même nécessaire, de mener une recherche approfondie afin de déterminer les véritables soins de bien-être que ces personnes perçoivent dans ces résidences. Avec des chiffres décevant en matière de bientraitance et une méconnaissance du domaine, que ce soit du point de vue des professionnels ou des personnes âgées proprement dites, la maltraitance envers cette population s’amplifie à vue d’œil.
C’est dans cette optique et pour cette raison que j’ai personnellement choisie, avec l’aide de mon guidant, de centrer mon mémoire sur le bien-être et du confort de la personne âgée par les soins et de l’humanitude et la bientraitance qui sont des méthodes peu connues mais qui sont un levier pour l’optimisation de la qualité de vie en EHPAD. La région d’Aquitaine m’a parue être propice à mes opérations en raison de la multitude et de la pluralité des EHPAD qui s’y trouvent. Cela m’a donc permis d’effectuer des entretiens variés qui ont produit des résultats tout aussi diversifiés.
Ma question de départ qui a traité uniquement de la bientraitance que le personnel médical devrait témoigner envers les personnes traitées afin de leur promouvoir un bien-être sans limite. Mais avant de se focaliser sur cette idéologie, n’oublions pas que l’étape primordiale avant d’intégrer un EHPAD, c’est la recherche du bon établissement. Celle-ci est confiée à la famille ou aux proches dans le cas d’une dépendance de haut niveau. Les personnes âgées dépendantes qui ont encore une rationalité évidente peuvent effectuer elles-mêmes cette démarche.
Dans le cas d’une personne totalement dépendante, durant la phase explicative, il est important de lui rappeler qu’un centre de soin pour personnes âgées est avant tout une maison où elle se sentira aussi bien que dans son propre foyer. Un recueil des établissements susceptibles de combler ses désirs et de lui procurer un bien-être total devrait lui être présenté, dans le cas où elle est encore capable de décider. Car il est vrai que ce genre d’individu n’est pas toujours lucide et est, la plupart du temps, atteint de « démence ». Dans le cas où le sujet n’est plus apte à prendre de décision, c’est aux membres de sa famille de lui trouver un centre de soin de qualité extrême.
Les critères de choix reposent sur le service et le soin octroyé par le personnel médical. Un personnel humain, professionnel, attentif, dévoué et l’entière disposition du patient est primordial. Une qualité de soin de premier ordre avec une efficacité irréprochable et une considération totale de la personne traitée est aussi un facteur à juger quand on visite un centre de soin qui va accueillir un être qui nous est cher.
L’important, c’est que la personne âgée ne se sente pas traitée mais aidée. Il ne s’agit donc pas de lui montrer de la pitié, mais de la considérer comme un humain qui a besoin d’aide, de compassion et d’assistance. Il est donc important de la placer entre les mains d’un « corps infirmier » qualifié physiquement et moralement, sinon il ne tirera aucun confort de sa situation et de sa position en tant que résident d’un établissement d’hébergement.
CONCLUSION
Selon l’INSEE (L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), la population française vieillit de plus en plus. En Janvier 2013, on a recensé près de 65,8 millions d’habitants en France. 17,5% d’entre eux aurait plus de 65 ans et 23,8% aurait passé le seuil des 60 ans. Face à un vieillissement apparent de la population, des Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ou EHPAD ont vu le jour. Leur statut a été défini en 2002 et on recense près de 5000 EHPAD en France, accueillant une population dont la moyenne d’âge est de 85 ans.
Ce peuple âgé de plus de 85 ans est classé parmi les personnes du « quatrième âge » dont la caractéristique commune est la perte d’autonomie et d’intégrité. La plupart vit en communauté dans les maisons de retraite ou dans les foyers de vie. D’autres choisissent d’épuiser le sablier du temps en restant au sein de leur foyer familial ou dans la solitude dans leur maison respective. Ces derniers ont recours à l’aide permanente ou occasionnelle d’auxiliaires de vie ou consultent leur médecin traitant hebdomadairement ou régulièrement en effectuant une petite visite dans les centres d’aide sociale. Avec pas moins de 1 200 000 personnes âgées de plus de 85 ans en France et probablement 2 100 000 d’ici 2020, les soins de bien-être et de confort auprès des personnes âgées placées en Etablissement d’Hébergement pour personnes âgées dépendantes doivent acquérir une qualité supérieure et une optimisation sur mesure.
Depuis que ces derniers ont été placés sous l’égide de la bientraitance, le taux de la maltraitance envers ce genre d’individu a régressé. C’est justement la politique que de tels établissements tentent d’établir et de propager à travers le monde entier. Placer un proche ou une amie en EHPAD est donc devenu un acte salvateur et vital. Pourtant, la personne âgée a tendance à prendre cette initiative comme un « internat », un éloignement ou un signe évident de « réclusion ». C’est un moyen marginal qui la met à l’écart du reste de sa famille et marque son impuissance face à la vie active. La plupart du temps, la famille effectue souvent cette démarche sans le consentement et l’accord préalables du principal concerné. Le choix de l’établissement n’est donc pas celui du sujet en question, il encourt donc des risques de non-adaptation ou même de maltraitance, suivant les conditions de vie existant dans le centre qui l’héberge.
Cette erreur fondamentale de ne pas consulter la personne âgée avant de la confier entre des mains étrangères, aussi expertes que soient-elles, endommage souvent le mental déjà atteint de démence du patient. Il risque donc de montrer des attitudes apathiques ou ennemies, des signes de rébellion et de non-coopération envers le personnel soignant et les autres résidents du centre en question. Il refusera de participer aux activités de groupe, aux échanges ou tout simplement au programme de soin proposé dans son établissement.
La première chose à faire est donc de fournir une explication cohérente et rationnelle au membre de la famille du quatrième âge qui vit en dépendance et de s’accorder avec elle avant de l’envoyer dans un centre d’aide ou de soin pour les personnes du même cas qu’elle. Ensuite, il faut valider avec elle si tel ou tel établissement social, médical ou sanitaire est conforme à ses attentes et à ses besoins. Après avoir pris son avis sur le sujet et obtenu son accord, on peut enfin procéder à son envoi dans une résidence qui lui sied.
En étant dépendante, une personne âgée est inapte physiquement et moralement. Elle requiert une assistance permanente qui va au-delà d’une simple prise en charge. Elle attend une compréhension, une aide, un support, une dévotion et une disponibilité absolus de la part de son soignant qu’elle verra plus comme un « ami » qu’un infirmier. Elle a besoin d’accompagnement et de recentrage dans le plus grand respect de sa dignité et de sa vie proprement dite. Elle recherche un appui, une seconde main, des bras réconfortants et rassurants et des mots doux et apaisants pour affronter son quotidien.
Pour cela, les concepts de bien-être, de confort, de bientraitance et d’humanitude sont les plus reconnus et les plus efficaces afin que notre proche bénéficie de soins qualitatifs conformes à ses attentes. Ce type de soin est très pratiqué en EHPAD, malgré le fait qu’il ne soit pas particulièrement adopté ni mis en vigueur dans tous les établissements d’hébergement pour personnes âgées, malgré les lois sur les droits des patients qui se font de plus en plus sévères et explicites.
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Ministère des affaires sociales et de la santé : En ligne http://www.social-sante.gouv.fr/ , consulté le 16 janvier 2013.
ANESM: Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux : En ligne http://www.anesm.sante.gouv.fr/, consulté le 16 janvier 2013.
Les chiffres de la vieillesse : http://entrepreneur.lesechos.fr/entreprise/creation/etudes-de-marches/3eme-age/marche-3-age/les-chiffres-de-la-vieillesse-106133.php, consulté le 08 Mars 2013.
Réflexions autour du projet de vie en EHPAD : http://www.memoireonline.com/09/11/4810/m_Reflexions-autour-du-projet-de-vie-en-EHPAD11.html, consulté le 08 Mars 2013.
Les éléments de cadrage et recommandations de bonnes pratiques professionnelles dans les EHPAD : En ligne http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/lettre_de_cadrage_qualite_de_vie_ehpad_anesm.pdf, consulté le 16 janvier 2013.
Les fonctions, rôles et coordination de chacun des personnels médicaux dans un EHPAD, les différents types de soins, les conditions relatives aux soins : En ligne http://www.chsomain.fr/site/documents/communication/gestion%20doc/projet%20soins%20EHPAD.pdf, consulté le 16 janvier 2013.
Le respect des Droits et des Libertés des personnes âgées dans les EHPAD : En ligne http://www.perrayvaucluse.fr/usagers/adultes/comment-s-organise-la-prise-en-charge-d-une-personne-agee/le-fonctionnement-de-letablissement-dhebergement-pour-personnes-agees-68.html, consulté le 5 janv. 2013.
INSEE: www.insee.fr, ARS : www.ars.sante.fr, l’INPES www.inpes.sante.fr
http://www.serpsy.org/formation_debat/maiodile2.html
http://lesdefinitions.fr/enfance
http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/medecine-2/d/age-adulte_2942/
« Droits de l’enfant. » Wikipédia, l’encyclopédie libre. 14 mars 2013, 03:27 UTC. 13 mars 2013, 11:11 <http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Droits_de_l%27enfant&oldid=90077735>.
Mémoires
Evelyne Blondet, Mémoire de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique. 2008
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire
Entretiens semi directifs directs d’environ 30 minutes avec le personnel soignant :
Thèmes :
Que représente pour vous la P.A dépendante ?
- Pensez-vous que vos représentations influent sur votre prise en charge ?
- Que signifie pour vous la bientraitance ?
- Que signifient pour vous des soins de qualité ?
- Pensez-vous prodiguer des soins de qualité ?
- Pourquoi ? de quelle manière ?
- Quelle est pour vous la place du soin relationnel ?
- Pensez-vous avoir une formation professionnelle suffisante pour la prise en charge des P.A dépendantes ?
Entretiens semi directifs directs d’environ 30 minutes auprès de résidents d’EHPAD :
Thèmes :
Comment avez-vous vécu votre placement ? (volontariat, à la demande d’un tiers, …)
- Que signifie pour vous être bien traité ?
- Vous sentez-vous bien traité ?
- Pourquoi ? de quelle manière ?
- Comment qualifieriez-vous votre relation avec le personnel soignant ? (infirmiers, aide soignants)
- Si possible, que souhaiteriez-vous modifier ?
Les informations et observations recueillies seront classées par thèmes en lien avec ma question de recherche, afin d’infirmer ou de confirmer mes hypothèses :
- Les représentations de la personne âgée dépendante.
- Définition soignante et soignée de la bientraitance.
- Le soin relationnel.
- Causes soignantes et soignées d’absence de qualité de soins.
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