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L’esthétique médico-sociale dans un contexte pluridisciplinaire : Une étude sur le rôle de l’esthéticienne dans les services oncologiques et médico-sociaux

Introduction

Nous suivons des cours d’enseignement secondaire et abordons des thématiques variées : sciences, histoire, biologie… Dans le but de mettre en exergue cette pluridisciplinarité, nous avons choisi comme thème de mémoire de fin d’études « Esthéticienne médico-sociale dans un service de l’oncologie. »

L’esthétique est un domaine large et pluridisciplinaire. C’est ce qui nous a incités à définir la problématique de notre mémoire et à poser la question suivante : L’esthéticienne au service de l’oncologie : quels sont ses missions dans un centre médico-social ? La pertinence de cette problématique s’est démontrée au cours des travaux préparatoires que nous avons effectués dans le cadre de notre stage dans un service de l’oncologie. Nous y avons mené une enquête et interrogé le membre du personnel.

L’exploitation des différentes sources, observations sur terrain et autres documents nous a permis de répondre à une série de questions : qu’est-ce que l’esthétique ? Comment définir l’esthétique comme un art ? Quels sont les rôles d’une esthéticienne ? Que pourrait-elle apporter dans un service de l’oncologie ?… Nous avons notamment lu des ouvrages généraux tels que le livre de Marc Jiménez intitulé Qu’est-ce que l’esthétique ?[1], le livre de Talon-Hugon « L’esthétique »[2], la Revue néo-scolastique de 1909[3], ainsi que des articles d’actualité comme celui sur La socio-esthétique pour conserver l’estime de soi[4], l’article de femme actuelle intitulé Vaincre le cancer par l’esthétique[5] etc. Nous nous sommes également renseignés  sur la Fondation Mimi, une association œuvrant dans l’esthétique médico-sociale et l’accompagnement des personnes atteintes de cancer.

Intitulé « Esthéticienne médico-sociale dans un service de l’oncologie », ce mémoire de fin d’études sera axé sur une étude pluridisciplinaire de l’esthétique médico-sociale. Nous verrons à travers les différents chapitres que c’est un élément indispensable dans toute unité de soin. Le rôle de l’esthéticienne est primordial dans la vie des patients. D’ailleurs, elle peut exercer dans plusieurs services : pédiatrie, oncologie, maison de repos, maternité…

Dans ce mémoire, nous consacrerons une partie à une étude plutôt théorique afin de définir les éléments indispensables pour inscrire notre sujet de recherche dans un contexte global. Cela nous permettra aussi de démontrer la pertinence de notre problématique et mettra en exergue les intérêts de notre thème. Nous comparerons l’esthétique à la peinture ; l’esthéticienne et le peintre. Cela dans le but d’expliquer la dimension artistique de l’esthétique.  Notre étude se veut être pluridisciplinaire, nous allons donc la développer de façon à cerner tous les domaines qui concernent l’esthétique médico-sociale. Nous parlerons de la discipline dans le service oncologie de l’hôpital de Charleroi, mais aussi dans les autres hôpitaux. Dans le monde, les chiffres liés au cancer ne cessent d’augmenter. On pourrait s’attendre d’ici 2030 à plus de 26 millions de nouveaux cas.[6]Nous avons donc choisi de parler de cancer pour que notre travail puisse aussi apporter sa contribution à l’accompagnement des patients.

Pour mener à bien la présente étude, dans une première partie, nous ferons une étude pluridisciplinaire de l’esthétique. Nous parlerons des premières définitions du terme et de son évolution. Ce sera pour nous l’occasion de mettre en pratique ce que nous avons appris des cours de français et d’histoire. Nous avons également suivi des cours de peinture. Dans un souci de faire une étude pluridisciplinaire, nous parlerons ainsi de la dimension artistique de l’esthétique. Cette première partie théorique nous permettra de mieux cerner le thème et d’aboutir à une deuxième partie concernant l’importance de l’esthéticienne médico-sociale. Nous aborderons différents thèmes relatifs à la formation, au métier et aux missions d’une esthéticienne médico-sociale. Le cancer étant un des points abordés dans notre mémoire, nous en parlerons brièvement dans la troisième partie portant sur l’esthéticienne dans un centre médico-social, avant de parler des autres services où elle peut intervenir. Tous les résultats de nos recherches et de nos entretiens seront représentés dans ce travail.

Plan :

  1. Etude pluridisciplinaire de l’esthétique
  2. L’importance de l’esthéticienne médico-sociale

III.       L’esthéticienne dans un centre médico-social

 

 

 

 

  1. Etude pluridisciplinaire de l’esthétique

Dans cette étude pluridisciplinaire, nous reprendrons les différentes significations de l’esthétique. Nous commencerons par faire une étude étymologique et continuerons avec un bref aperçu historique de ce secteur, aujourd’hui, en pleine expansion. L’esthétique revêt aussi un aspect artistique que nous allons démontrer dans cette première partie. Pour distinguer ses caractéristiques et spécificités, nous allons la comparer avec la peinture.  Cette analyse pluridisciplinaire de l’esthétique, plus exactement la complémentarité des différentes définitions que nous verrons, nous servira de base pour la suite du mémoire.

  1. Etymologie de l’esthétique

Le néologisme « esthétique » est apparu au XVIIIe siècle et provient du latin « Aesthetica ». Alexander Gottlieb Baumgarten, philosophe allemand, approfondit la définition de l’esthétique dans ses différentes œuvres. Il publie Aesthetica en 1750 ; dans ce livre, il définit l’esthétique comme « la science de la connaissance sensible »[7]…  Les langues et l’influence des différentes philosophies ont généré diverses définitions du mot « esthétique ». C’est en 1835 qu’il apparaît dans le dictionnaire français et prend la signification de « science du beau » et la « philosophie des beaux-arts »[8]. Chaque dictionnaire définit l’esthétique à sa façon. Nous pouvons prendre cette définition plus consensuelle de l’esthétique : « c’est la branche de la philosophie concernant les arts et la beauté »[9] car cela fait partie de l’objet de notre mémoire.

  1. L’esthétique, une philosophie de l’art

Les perceptions, les sens et le beau définissent l’esthétique. La notion garde ce sens jusqu’au XVIIIe siècle. C’est à partir du XIXe siècle que l’esthétique est définie comme étant la philosophie de l’art. « L’esthétique est la science du beau et plus précisément la science du beau de l’art (en allemand: Kunstschöne) par opposition au beau de la nature (en allemand:Naturschöne). »[10] . En effet, une œuvre d’art dégage un sentiment de la part de celui qui l’observe. Sa signification est donc plus profonde et  plus complète que celle de l’expression verbale.

De nombreux auteurs ont fait des réflexions sur l’esthétique. Baumgarten définit l’esthétique comme la « science de la connaissance sensible ou gnoséologie inférieure »[11]. Kant le traduit comme « le jugement du goût, c’est-à-dire un jugement qui repose sur des fondements subjectifs et dont le motif déterminant ne peut être un concept, ni par suite le concept d’une fin déterminée »[12]. Enfin,  Hegel affirme que « L’esthétique a pour objet le vaste empire du beau et pour employer l’expression qui convient le mieux à cette science, c’est la philosophie de l’art, ou, plus précisément, la philosophie des beaux-arts »[13]

  1. L’esthétique pour designer l’aspect physique

L’usage du terme « esthétique » dans le langage courant se rapporte plus sur la beauté. Il est employé pour qualifier l’aspect physique d’une personne. Cette notion occupe une place importante dans le monde actuel. En effet, le corps représente de nombreuses valeurs que chacun tente d’exprimer à sa manière. Il peut changer selon les catégories socioprofessionnelles, les conditions physiques, l’âge, l’état de santé…

Le terme esthétique est alors utilisé pour qualifier un sujet de beau, mais aussi de laid. Selon A. Lalande, l’esthétique est la « science ayant pour objet le jugement d’appréciation en tant qu’il s’applique à la distinction du beau et du laid. »[14] L’aspect physique est devenu très important et influence notre perception individuelle et le jugement des autres. « Quelle image avons-nous de nous-mêmes ? Comment nous percevons-nous face aux modèles que nous impose la société ? Notre force de caractère, la considération que l’on accorde à l’attrait physique, à l’esthétisme interviennent pour moduler dans un sens ou dans l’autre notre perception individuelle. »[15] L’appréciation est différente d’une personne à l’autre étant donné que chacun a ses gouts, par exemple, en matière de coiffures, de tenus vestimentaires… ; et il n’y a pas de critères prédéfinis pour cela. C’est de l’appréciation esthétique que sont apparus les divers soins apportés au corps, objet de la présente étude. Ici, esthétique signifie beau. Nous parlons alors de soins esthétiques, d’esthéticienne, de chirurgie esthétique…

  1. Histoire et évolution de l’esthétique

Nous ferons dans cette partie un aperçu des grands courants qui ont marqué l’histoire de l’esthétique depuis l’Antiquité et le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine.

Il est tout d’abord à noter que dans l’Antiquité grecque, la genèse des théories esthétiques s’est faite après l’époque socratique. L’esthétique grecque définit « le beau comme un attribut des choses[16] ».Platon et Aristote furent les premiers à mettre en place une doctrine relative à la mentalité esthétique dans l’Antiquité grecque. Mais « la parenté intellectuelle d’Aristote et de Platon, en matière esthétique est si étroite, qu’on peut ramener leur doctrine à quelques thèses communes et que voici : le beau réside dans l’ordre interne des êtres, et se confond avec leur bonté[17] ». Plotin mit en place une nouvelle doctrine vers les premiers siècles de l’ère chrétienne. Sa thèse se base uniquement sur la notion d’être : « tout être est beau dans la mesure même où il est et parce qu’il est…[18] » Les doctrines des Pères de l’Église sur l’esthétique sont largement influencées par le néo-platonisme grec.

Pendant le Moyen Âge, une nouvelle idée éclot : « le beau n’apparait plus seulement sous ses dehors objectifs (écoles grecques) ; il tient à la fois des choses et du sujet psychique qui en subit l’impression, et résulte d’une intime correspondance de l’un et de l’autre[19]. »   L’objet, l’œuvre d’art, pour être beau, doit créer un plaisir esthétique chez le sujet qui le contemple.   Il existe une corrélation entre l’objet et le sujet, et c’est de cela que résulte la beauté.

L’étude de l’esthétique, du beau, prend de plus en plus d’ampleur à partir du XVIIe siècle. C’est le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten qui apporte une première définition de l’esthétique des temps modernes avec son œuvre Aesthetica publiée en 1950. Il se base sur les théories de Leibniz[20]. A la même époque, la critique de l’art fait également l’objet de nombreuses théories. Les empiristes définissent le beau comme « une impression agréable[21] » tandis que les rationalistes distinguent la sensation et le concret…

Nous ne pourrons pas citer toutes les théories concernant l’esthétique. C’est une discipline très riche dont le sens varie d’une époque à l’autre et d’une langue à l’autre. Nous allons donc nous focaliser sur l’esthétique en tant que discipline artistique, car c’est à partir de cela que nous verrons en quoi c’est un élément crucial dans ce mémoire.

  1. La dimension artistique de l’esthétique

La signification du mot « esthétique » s’est renforcée depuis l’essor des réflexions sur la critique de l’art. L’art représente le réel et sa beauté, c’est ainsi qu’il se rattache de l’esthétique. Tout œuvre d’art est perçu et critiqué de différentes manières selon le sujet qui l’observe. Comme l’esthétique, l’art possède diverses définitions selon les lieux et les époques. Mais ces deux notions sont reliées au « beau ».  D’ailleurs, en Europe depuis le début du XIXe siècle, nous parlons de « beaux-arts ». Cette discipline regroupe la sculpture, la danse, la musique, la littérature, la peinture, etc. Le jugement d’appréciation, définissant l’esthétique, définit aussi la critique des œuvres d’art. Il n’existe pas de critères formels pour définir qu’une œuvre est belle ou non, tout est question de perception et d’appréciation.

  1. Etude comparative de l’esthétique et de la peinture

Pour mieux comprendre la dimension artistique de l’esthétique, il nous a paru pertinent de la comparer avec d’autres disciplines. Notre choix s’est porté sur la peinture corporelle puisque dans ce mémoire il sera surtout question de beauté et de corps. L’esthétique et la peinture corporelle présentent ainsi plusieurs points communs que nous tenterons d’expliciter dans les lignes qui suivent. Nous aborderons les buts, les techniques et les résultats de ces deux disciplines. Nous comparerons également l’esthétique et la peinture sur toile, l’étude nous révélera les particularités de ces disciplines avec leurs points communs et différences. Nous verrons que peintre et esthéticienne peuvent avoir les mêmes missions sinon les mêmes objectifs que sont : la transmission d’un message culturel, l’estime de soi et la beauté.

  1. Comparaison de l’esthétique et du body painting 
  • Les définitions

La définition de l’esthétique que nous utilisons ici est celle qui se rapporte à l’aspect physique du corps. En effet, cet aspect physique occupe actuellement une place importante au sein de la société. Il influe sur la perception et l’estime de soi et la façon dont les autres nous jugent. C’est ainsi que sont apparus les diverses formes de soins esthétiques. D’une manière ou d’une autre, dépendamment de nos préférences et souvent de l’opinion d’autrui, nous nous efforçons de nous conformer à un modèle. L’esthétique revêt des caractères naturels mais regroupe aussi différentes disciplines qui tentent de corriger les imperfections ; car si l’on parle de « beau », on parle aussi de « laid ». De notre apparence physique peuvent émaner notre personnalité, notre culture, notre catégorie socioprofessionnelle… « Notre morphologie initiale est donc amenée à évoluer et à changer sous l’effet de facteurs extérieurs…Si on remonte le temps jusqu’à l’époque du moyen âge, on constate que le tiers-état constitué de paysans ou d’artisans offrait un profil particulier (peau marquée, bronzé et musclé) dû à l’activité physique d’extérieur qui était loin d’être celle de la noblesse. La sédentarité, l’abondance de nourriture et les activités d’intérieur ont forgé aux nobles une corpulence plutôt imposante souvent proche de l’obésité[22]. »

La peinture corporelle rejoint l’esthétique dans le sens où elle exprime aussi la culture et l’appartenance sociale d’un individu. « Probablement même avant que la première pierre ne soit gravée, l’homme applique ainsi des pigments sur son corps pour affirmer son identité, l’appartenance à son groupe et se situer par rapport à son entourage. Cette pratique picturale devient un instrument de transformation. Les dessins et les couleurs permettent de changer d’identité, de marquer l’entrée dans un nouvel état ou groupe social, de définir une position rituelle ou de réaffirmer l’appartenance à une communauté déterminée, ou servent tout simplement de parure. [23]» La réalisation de la peinture corporelle permet de se mettre en valeur. C’est une façon d’exprimer sa personnalité et sa créativité. Elle occupe une fonction rituelle dans certaines tribus mais revêt aussi des qualités esthétiques lorsqu’elle prend la forme de parure.

  • Les buts

La peinture corporelle est sans doute une des pratiques les plus ancestrales. Les premières réalisations datent de l’époque préhistorique. La peinture était alors effectuée avec du charbon de bois, de l’argile, de la craie et toute autre matière qui pouvait permettre de dessiner sur la peau. Le sang, le jus de certaines baies, etc. ont permis de créer des dessins aux couleurs variées. Avant de partir en guerre, d’aller à la chasse, à une fête ou une cérémonie religieuse, les sociétés tribales avaient l’habitude de se maquiller de façon à bien se camoufler ou se mettre en valeur et exprimer son identité culturelle. La peinture corporelle donne une nouvelle image de soi, même si cela n’est qu’éphémère. Dans la peinture corporelle amérindienne, le corps n’est plus un élément d’identité mais devient un véhicule qui porte un message. L’on parle alors de « corps discours.[24] » Les couleurs et les formes créées possèdent des symboliques propres à chaque tribu.

Le but du maquillage en esthétique est aussi de donner une nouvelle image et mettre en valeur sa beauté. Les premières idées de maquillage pour améliorer l’apparence physique remontent à l’Egypte antique. Les Egyptiennes se servaient de cosmétiques élaborées à partir de plantes, de minéraux ou d’animaux. Baumes, fumigations, huiles et onguents étaient appliqués sur le visage et le corps pour protéger la peau. « En effet, les Égyptiens devaient se protéger de ce climat chaud, sec, aride, voire brumeux parfois suivant les saisons car les principales causes étaient surtout le dessèchement de la peau, les piqûres, les moustiques, les poux et les maladies…[25]» Outre cette vertu médicinale, les cosmétiques de l’Egypte antique revêtent aussi des qualités esthétiques. L’on se maquillait aussi pour assister à une cérémonie religieuse ou un rite mortuaire.

L’esthétique devient de plus en plus populaire et les femmes sont les plus nombreuses à se maquiller. Cléopâtre, Néfertiti, Hélène, Aphrodite et de nombreuses femmes de l’Egypte antique avaient leurs propres styles de maquillage. La place du maquillage était aussi importante pendant l’Empire romain, les femmes passaient alors de plus en plus de temps à se préparer pour être belles aux yeux de leur partenaire. L’épilation de sourcils, les différents styles de coiffure et de maquillage marquent l’esthétique de la Renaissance… Les produits cosmétiques se sont multipliés au fil des années et des siècles. Le maquillage devient  plus professionnel, il donne à la femme une beauté unique et une force de séduction.

Mary Brian – Picture Play – 1926

La place accordée à l’apparence physique dans toutes les sphères de la vie actuelle renforce le rôle de l’esthétique. Spécialités, formations et métiers se répandent. Ils intéressent des personnes de tous âges et sexes. Sortir de son apparence quotidienne et se donner une nouvelle image est à la fois un moyen pour se faire plaisir mais surtout pour avoir une meilleure estime de soi et mieux s’exprimer par son corps et sa beauté. Tout comme les professionnels de l’esthétique, les spécialistes en peinture corporelle voient leurs adeptes et clients augmenter de jour en jour. Ces deux disciplines prônent les mêmes objectifs et se donnent les mêmes missions. C’est ce que nous allons voir dans la partie suivante.

  1. Comparaison de l’esthétique et de la peinture sur toile

Esthétique et peinture sur toile présentent de nombreux points communs. Si la première discipline vise à faire ressortir la beauté du corps en corrigeant ou en dissimulant ses éventuelles imperfections, la deuxième peut être une expression de la beauté selon la perception du peintre. C’est en effet ce que nous pouvons observer sur les peintures représentant les paysages. Les faits sont décrits tels qu’ils sont. Comme le terme esthétique a été d’abord utilisé dans le cadre de la critique des œuvres d’art, l’expression du « beau » est au cœur de ses objectifs. C’est aussi ce que vise une esthéticienne dans ses pratiques.

La peinture du cancer représente aussi l’évolution de l’esthétique (et des traitements). Si auparavant, les tableaux illustrant les effets du cancer étaient tous sombres et ternes – le peintre choisissait bien les couleurs pour que tristesse et désespoir ressortent de la toile – aujourd’hui, parce qu’il y une vie après l’annonce du diagnostic, les peintures sur le cancer expriment cette vie, cet espoir. Nous verrons cela plus en détail dans la partie sur la représentation artistique du cancer, mais avant cela, terminons cette étude comparative avec une comparaison de deux métiers : peintre et esthéticienne.

  • Le peintre et l’esthéticienne

La beauté et l’expression de la culture, de l’identité et de la personnalité sont entre autres les principes qui définissent l’esthétique et la peinture. Avec des techniques bien à eux mais qui se rejoignent en un seul point : l’aspect physique, le peintre et l’esthéticienne sont des acteurs incontournables dans la société actuelle où tout un chacun aime se faire beau et prendre soin de sa personne et de son apparence.

S’il faut uniquement une certaine aisance dans le choix et le mariage des teintes et couleurs ainsi qu’une maitrise de l’application des produits, un peintre et une esthéticienne pourraient exercer les mêmes métiers. La peinture et l’esthétique sont des arts à part entière qui exigent de la créativité et un savoir-faire innés mais qui peuvent aussi s’apprendre avec la pratique…

Ce tableau comparatif nous aidera à mieux comprendre en quoi ses métiers sont similaires et quels sont leurs différences.

Critères de comparaison Peintre Esthéticienne
Définition Artiste qui réalise des ouvrages de représentation ou d’invention faites de couleurs étalées sur un support donné. Personne qui réalise des soins dans le but d’entretenir ou développer la beauté de son client.
Missions Réaliser des œuvres d’art représentant une époque, une histoire, un peuple, un pays, un paysage, etc. Traitements superficiels : soins du visage pour avoir un teint plus tonique, maquillage, épilation…

Traitements profonds : contre l’acné, le vieillissement, la cellulite…

Buts Transmettre un message

Exprimer ses émotions ou tout simplement sa créativité.

Rendre au client son bien-être et mettre en valeur sa beauté ; lui redonner confiance et estime de soi.
Pratiques Peinture sur toile, peinture sur corps, peinture sur rue, façade… Maquillage, soins des pieds et des mains, soins de la peau… ; les différents types de massage, de chirurgie esthétique…
Résultat attendu Stupéfaction, émotion, émerveillement… de la personne qui regarde. Satisfaction du client
Avantages Présenter le réel ou l’imaginaire de façon élégante.

Moyen de s’exprimer

 

Correction des imperfections du corps et du visage. Mise en valeur et personnalisation de la beauté
Limites/ Inconvénients Même si les œuvres d’art sont des moyens d’expression, de transmission de message… tout le monde ne sait pas forcément les interpréter. Les effets secondaires de certains produits et traitements. Certains soins esthétiques ne sont pas adaptés à certaines personnes (à cause de type de peau, état de santee…)
Domaines/personnes concernés Il faut une certaine connaissance des œuvres d’art et en être passionné pour savoir apprécier les réalisations d’un peintre. Toutes les catégories de personnes s’intéressent à l’esthétique dans la société actuelle.

Tableau 1 : Comparaison du peintre et de l’esthéticienne

  1. La représentation artistique du cancer à travers le temps

Présenter les effets réels du cancer (exemple : Fornarina[26], œuvre de Raphaël en 1520)  ou les atténuer en présentant les avantages des traitements (exemple : le Portrait d’Evelyn, œuvre de Heath Rosselli), c’est ainsi que les peintres procèdent pour représenter artistiquement le cancer.

Fornarina

L’art étant une reproduction du réel véhicule un message, et les œuvres liées au cancer le font bien. Avant l’essor de la chirurgie esthétique, les tableaux inspirés du cancer traduisaient des signes extérieurs de la pathologie. L’on voit alors des femmes au regard perdu et mal dans son corps. Quand la chirurgie s’intègre au traitement, les instruments qu’utilisent les chirurgiens intéressent de nombreux artistes et sont dessinés en peinture. Les peintres font transparaitre dans leurs œuvres qu’il y a une vie après le cancer. C’est ce que fait Rosselli avec son œuvre,  le portrait d’une femme dont le sein droit a été ablaté suite à un cancer. C’est Evelyn Satterlee qui est représentée sur la toile. « Tout l’intérêt de faire ce tableau au départ était d’enlever l’idée fausse qui circule sur les mastectomies et qui prétend que c’est une grotesque défiguration. Je voulais que mon portrait montre que ce n’est pas une chose dégoûtante. Le but de cette peinture était de montrer qu’Evelyn était toujours une femme entière et magnifique, en bonne santé, qui profitait de la vie et d’un mariage heureux.[27] »

Portrait d’Evelyn

Dans la peinture comme dans d’autres disciplines artistiques, la représentation du cancer prend une autre tournure avec l’apparition de la chirurgie. Les artistes tentent par tous les moyens de présenter aux personnes souffrant de cette pathologie que la vie peut reprendre son cours malgré l’annonce choquante d’un diagnostic de cancer ; que l’on peut garder une apparence physique belle et saine, comme le montre la photo ci-dessous. L’esthéticienne médico-sociale se donne cette même mission et s’active quotidiennement pour apporter un mieux-être aux malades atteints d’un cancer.

Au fil des années, la représentation artistique du cancer a beaucoup évolué. Force est de constater que l’image donnée aux personnes souffrant de cancer n’est plus aussi sombre qu’avant. Il nous suffit de comparer ces œuvres. D’un seul coup d’œil, on voit déjà une grande différence. Le premier tableau est sombre tandis que la dernière photo est colorée. Si auparavant, les traitements du cancer étaient peu performants, aujourd’hui, la médecine et d’autres types d’accompagnement notamment esthétiques redonnent de l’espoir aux personnes qui souffrent de cancer. Si l’on regarde ces illustrations artistiques du cancer, la première évoque de la tristesse, le deuxième tableau représentant une femme ablatée d’un sein, mais qui sourit, représente l’espoir, tandis que la dernière montre la beauté malgré les effets des traitements.

 

 

Synthèse

Cette première partie nous a permis de comprendre les différentes dimensions de l’esthétique et d’aboutir sur son importance dans le cadre de la santé, notamment dans la vie des personnes souffrant de cancer… La place de l’esthétique s’est de plus en plus renforcée au fil des siècles et dans tous les pays du monde. Chacun avait ses propres techniques pour exprimer son identité, sa culture et sa beauté. Outre ce rôle de « moyen d’expression », l’esthétique est aussi un moyen pour améliorer l’image et l’estime de soi. Les peintres, esthéticiennes et autres « professionnels de la beauté et de l’art » se donnent alors pour mission d’aider les gens à mieux être. Grâce à cette étude pluridisciplinaire de l’esthétique, nous pouvons maintenant mieux aborder l’importance de l’esthéticienne médico-sociale dans la deuxième partie de ce travail.

 

 

 

 

  1. L’importance de l’esthéticienne médico-sociale

Après une première partie axée sur une définition au sens large de l’esthétique, nous allons aborder le sujet dans le cadre médico-social. Nous verrons à travers cette deuxième partie quels rôles occupe l’esthéticienne ? Est-elle présente dans toutes les cliniques ? Comment exerce-t-elle ses fonctions ?  Abordons alors les missions de l’esthéticienne avant de définir sa place dans un centre médico-social.

  1. Les missions et rôles de l’esthéticienne

L’esthéticienne travaille dans un institut de beauté et de bien-être où elle propose des prestations diverses : massage, soins du corps et du visage… Pour exercer dans le milieu médical, il faut se spécialiser en suivant par exemple des cours de chirurgie, pédiatrie , hygiène hospitalière, déontologie, anatomie, psychologie, psychiatrie, carcéral , gériatrie… La formation dure une année.

La spécialisation esthétique en milieu médical est ouverte à toutes les catégories de personnes souhaitant exercer dans ce domaine. Les universités et centres de formations, qui la proposent, accueillent des bacheliers mais également des esthéticiennes diplômées et des salariés. Le programme de formation se subdivise en deux, avec une partie théorique et des stages pratiques en centre médical. L’objectif est de proposer des esthéticiennes spécialistes en prise en charge des malades. Leur rôle est d’offrir des soins esthétiques visant à donner aux patients une meilleure apparence physique. L’esthéticienne médico-sociale intervient aussi dans le social. Elle accompagne, par exemple, les personnes à la recherche d’emploi, les retraités et tous ceux qui vivent des difficultés d’ordre social ou psychologique… Creusons un peu plus ce sujet dans les sous-parties suivantes.

  1. Le métier et les débouchés dans le secteur médical

L’esthéticienne est une professionnelle de la beauté misant sur des techniques et produits divers pour mettre en valeur l’apparence physique d’une personne. Avant le XXe siècle, le métier était peu pratiqué. Edith Serei a fortement contribué à la naissance et l’essor de l’esthétique moderne. Elle ouvre son école d’esthétique  en Amérique vers 1958. Aujourd’hui, les instituts de formation et les instituts de beauté sont de plus en plus nombreux ; et leurs prestations se diversifient…

Nous pensons qu’il est important de commencer par un bref aperçu historique de la socio-esthétique. C’est en 1960 que la discipline apparaît pour la première fois en Angleterre. Les socio-esthéticiennes de l’époque exerçaient dans les services de l’oncologie et de la psychiatrie. En France, au cours du mois de septembre 1963, la première socio-esthéticienne Mme. Jenny LASCAR s’occupe de son premier patient dans le service de psychiatrie de Vinatier à Lyon. Le rôle de l’esthéticienne s’est renforcé au fil des années ; désormais, elle fait partie intégrante de l’équipe soignante.

L’esthéticienne médico-sociale aide ses patients à mieux être. Sa principale fonction consiste à fournir des soins esthétiques qui puissent revaloriser l’image d’une personne quelles que soient les problèmes auxquels celle-ci est confrontée. Dans la société actuelle, l’apparence physique occupe une place essentielle. « Aujourd’hui, nous sommes tous invités à être et à demeurer conformes aux critères physiques valorisés, érigés en normes esthétiques de référence. « Invités », d’ailleurs, est un faible mot : nous sommes persuadés, pressés, exhortés à suivre l’injonction esthétique ambiante. Ouvertement (« Buvez, éliminez ») ou à mots ouverts (« Prends soin de toi »), nous recevons chaque jour de nombreux messages qui nous enjoignent à être minces, agréables à regarder, et à paraître jeunes. »[28]Chirurgie, soins esthétiques et cosmétiques divers captivent des hommes et des femmes de tous âges. Parallèlement, le métier de l’esthéticienne prend de plus en plus d’ampleur et les prestations qu’elle propose se diversifient.

Etant donné que les personnes malades n’ont pas toujours le temps et souvent n’ont pas le courage de se rendre dans les instituts de beauté, l’esthétique médico-sociale leur permet de prendre soin de leur apparence physique. L’esthéticienne propose des solutions pour continuer de mettre en valeur son corps malgré un état de santé critique. Une personne qui souffre de cancer et qui perd de jour en jour ses cheveux, qui a un teint pale, un regard absent et tous les signes traduisant la gravité de sa situation, peut vite retrouver la joie de vivre et la force de continuer à se battre contre la maladie grâce à l’esthétique. C’est pour cela que l’esthéticienne aura toujours sa place dans le secteur médical et tous les centres médico-sociaux devraient avoir dans leurs équipes, une telle professionnelle de la beauté et de l’accompagnement des personnes vivant des difficultés.

Le rôle de l’esthéticienne médico-sociale ne se limite pas à réaliser des soins esthétiques. A travers ces soins, elle se donne comme mission d’aider son client, ou plutôt son patient à avoir une meilleure image de soi. Toutes les définitions que nous avons vues précédemment confirment l’importance de la beauté physique. Dans le cadre de la santé et du social, l’esthétique est abordée dans différents secteurs : milieu carcéral, ONEM, IPPJ, pédiatrie, maternité, maison maternelle, maison de repos, oncologie, etc. Contrairement à une esthéticienne ordinaire, l’esthéticienne médico-sociale, intervenant dans un centre hospitalier ou un centre médico-social fait souvent du bénévolat[29]. Elle offre notamment des services d’accompagnement et aide les patients à mieux faire face à leur maladie en leur offrant des soins esthétiques. L’objectif de l’esthéticienne médico-sociale est de revaloriser l’image d’une personne et lui permettre de se refaire une identité malgré ses problèmes de santé qui tendent à dégrader son apparence physique. En annexe 3[30], nous avons mis un document qui illustre le parcours et les conditions de travail d’une esthéticienne médico-sociale. Dans les parties qui vont suivre, nous nous focaliserons sur le cancer car nous avons eu l’occasion d’effectuer un stage dans un service de l’oncologie.

  1. L’esthéticienne dans l’exercice de ses fonctions

L’engouement pour le métier d’esthéticienne médico-sociale s’est fait de manière remarquable. Des centres de formation spécialisés en socio-esthétique sont alors apparus ; le premier est né au Centre Hospitalier Universitaire de Tours (Diplôme CODES), en 1979… Aujourd’hui, ce centre de formation est toujours fonctionnel. Il continue à former des socio-esthéticiennes. La spécialisation est appelée Le CODES (COurs D‘ESthétique à option humanitaire et sociale). Le CODES est également une association à but non lucratif existant depuis 1978. Elle est aujourd’hui présente dans deux hôpitaux publics, celui de Tours et celui de Saint-Maurice. Des informations complémentaires sont disponibles sur www.socio-esthetique-codes.fr.

L’esthétique médico-sociale est une spécialisation. Il faut avoir une parfaite connaissance de l’esthétique et des différentes disciplines qui la composent. En fonction de ses domaines d’intervention, social, médical, carcéral…, l’esthéticienne médico-sociale doit aussi maîtriser les règlements, les méthodes d’accompagnement des personnes et des patients…  Les esthéticiennes diplômées peuvent se perfectionner et se spécialiser dans le médico-social. Les formations sont également ouvertes aux étudiants et aux salariés.

La plupart des socio-esthéticiennes sont bénévoles, certaines exercent seules, d’autres sont membres d’une association. Tous les jours, l’esthéticienne médico-sociale partage son savoir-faire, son savoir-être, sa joie de vivre et son sourire aux patients dont elle s’occupe. Outre ses qualifications professionnelles, elle doit aussi faire preuve de volonté et de dynamisme. C’est un métier qui fait passer le bien-être des patients avant tout.

Pour illustrer cette partie, parlons de l’association MIMI en Belgique qui œuvre dans l’esthétique médico-sociale depuis 2004. L’association a ouvert 5 centres de mieux-être dans 5 services d’oncologie. Elle offre un accompagnement bénévole aux patients. Chacun bénéficie ainsi de suivi psychologique, de soins esthétiques et de conseils en coiffure. Les interventions de l’association connaissent un succès. Elle a pu accompagner 15000 patients en 2013. Face à l’augmentation incessante du nombre de personnes souffrant de cancer, l’association se veut renforcer ses actions. Pour elle, « Soins esthétiques spécifiques et soutien psychologique sont indissociables du cancer : prendre soin de soi permet de conserver de l’estime, du courage, de la force… indispensables pour vaincre la maladie. »[31]

  1. Les soins esthétiques spécifiques

Les soins esthétiques spécifiques sont destinés aux personnes vulnérables. Dans les services où elle exerce, l’association MIMI propose des soins de la peau, des techniques de maquillage et des soins des ongles pour atténuer les effets indésirables des traitements et faire plaisir aux patients.

D’autres soins peuvent aussi être effectués par une esthéticienne dans un centre médico-social. Il s’agit du modelage, du maquillage, des soins du visage et du corps, des épilations, de la beauté des pieds et des mains, etc.

  1. L’esthéticienne médico-sociale à Charleroi et ailleurs

Nous avons eu la chance d’apprendre davantage sur le métier d’esthéticienne médico-sociale grâce à un stage dans un service de l’hôpital de Charleroi. Les différents membres du personnel que nous avons interrogés ont partagé notre avis : l’esthéticienne occupe une place importante dans un centre médico-social. Ses missions ne se limitent pas à offrir des soins esthétiques, elle offre un véritable accompagnement aux malades et leur redonne la joie de vivre et la force de continuer à se battre.

Les esthéticiennes médico-sociales sont présentes dans plusieurs hôpitaux. En guise d’exemple, la Fondation MIMI, œuvrant dans l’accompagnement des personnes atteintes de cancer, est à la tête de 5 centres de mieux-être :

  • Cliniques de l’Europe, site Ste-Elisabeth, Bruxelles
  • Cliniques de l’Europe, site St-Michel, Bruxelles
  • Cliniques universitaires, site de Gasthuisberg, Louvain
  • Cliniques universitaires, Saint-Luc, Bruxelles
  • Cliniques universitaires, UZA, Anvers

Pour que tous les patients puissent bénéficier des soins, ceux-ci sont gratuits. La Fondation fonctionne grâce à ses généreux donateurs, son équipe permanente et ses partenaires.

  1. La place de l’esthétique dans un centre médico-social

L’intervention d’une esthéticienne médico-sociale est-elle indispensable pour les patients ? C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans cette partie. L’enquête exploratoire que nous avons effectuée dans le service d’oncologie de l’hôpital de Charleroi[32] confirme l’importance d’une esthéticienne dans un centre médico-social. Nous avons interrogé le personnel du service et leur avons posé des questions sur la pratique, les avantages, les apports et les limites de la socio-esthétique en milieu médicale.[33]  Les thèmes abordés lors de l’enquête ont confirmé nos hypothèses de recherche.

  1. Une solution pour aider les patients à mieux vivre avec leur maladie

A l’annonce d’une maladie grave, on a souvent l’impression que tout l’univers s’effondre  parce que rien ne nous y prépare. La maladie peut modifier brutalement le mode de vie. La souffrance physique n’est pas la seule répercussion. La personne malade voit sa vie sociale et sa vie professionnelle se dégrader au fil du temps. Se battre contre une maladie telle que le cancer n’est pas facile. Il faut une volonté, le soutien de la famille, l’aide du corps médical et des services sociaux. Dans le but justement d’aider les patients à mieux vivre avec leur maladie, l’esthéticienne médico-sociale propose une palette de prestations relatives au mieux-être. Son but n’est pas seulement esthétique. En plus de donner une meilleure apparence physique au malade, elle apporte aussi un soutien moral et psychologique.

Le service d’oncologie est un service où les patients ont grandement besoin de l’aide d’une esthéticienne médico-sociale. Ils vivent des journées et des nuits difficiles et quelqu’un qui se soucie de leur mieux-être est une bénédiction. L’esthéticienne  leur apporte un soutien moral et améliore leur guérison d’après le personnel de l’hôpital de Charleroi. Avec une meilleure apparence physique, les patients sont aussi plus motivés. Manucure, pédicure, soins du visage et autres leur permettent de mieux dans leur peau.

Au fur et à mesure que le cancer évolue, il change l’apparence physique du malade. L’on a alors besoin de prendre soin de son corps, son visage, ses cheveux, etc. pour revaloriser son image. Mais le désespoir et la fatigue priment et souvent le cancer prend le dessus. C’est à ce moment qu’intervient l’esthéticienne médico-sociale avec des soins et de précieux conseils qui permettent aux patients de voir leur vie sous un autre angle.

  1. Un accompagnement qui vise à donner une meilleure estime de soi

L’estime de soi est une reconnaissance de ses valeurs, une fierté d’être soi-même. Cette appréciation est indispensable pour une bonne qualité de vie. Elle nous aide à progresser dans la vie, à s’intégrer dans la société et à avoir une relation épanouissante avec les autres. Grâce à l’estime de soi, on a la force de se battre et la volonté de réussir.

Les entretiens et observations que nous avons menés auprès du service oncologie de l’hôpital Charleroi ont démontré la grande utilité d’une esthéticienne médico-sociale. Elle apporte son savoir-faire et sa disponibilité auprès des patients. Ces derniers se sentent ainsi plus importants. La maladie peut favoriser l’introversion et la frustration. Quand les patients sentent que d’autres veulent les aider à se sentir mieux, ils retrouvent facilement confiance en eux. Les services d’une esthéticienne médico-sociale sont un vrai besoin existentiel. Ils aident les patients à garder la force malgré les effets de la maladie. Le soutien moral et psychologique offert par l’esthéticienne est très important pour les patients. Une fois que les patients ressentent et  voient les bienfaits des soins esthétiques, ils en redemanderont et voudront s’accorder davantage de temps pour s’occuper de leur apparence physique. C’est cette faculté de créer un besoin chez les gens qui particularise l’esthéticienne. Elle intervient de façon à donner aux patients une nouvelle image de leur personne, une meilleure apparence physique. Lorsque l’image change, la perception de soi change et les autres apportent aussi des jugements plus positifs. « La beauté a un impact considérable sur la perception de l’individu et par conséquent joue un rôle primordial, même si l’on en est inconscient dans notre relation avec celui-ci. Des expériences démontrent que beauté et laideur influencent inconsciemment nos attitudes, nos pensées et nos agissements envers l’intéressé.[34] »

  1. L’accompagnement des patients : un travail d’équipe

Médecins, infirmières et autres bénévoles travaillent avec l’esthéticienne médico-sociale dans le cadre de l’accompagnement des patients. En effet, ces derniers ont besoin de différents soins :

  • Les traitements médicaux pour soulager la douleur et les symptômes de la maladie
  • L’accompagnement relationnel pour aider le malade à s’exprimer et à reprendre contact avec les autres
  • L’accompagnement social pour faciliter son intégration dans la société, le milieu professionnel…
  • L’accompagnement psychologique pour aider le patient à aller de l’avant malgré tout, etc.

En plus de ces soins, il y a la partie réservée à l’esthéticienne, celle qui vise à redonner une nouvelle image de soi par une meilleure apparence physique.

D’après un membre du personnel de l’hôpital de Charleroi, les services de l’esthéticienne ne sont pas assez mis en évidence (Mlle Mottin intervient dans 3 services de sites différents ; le nombre d’esthéticienne médico-sociale est insuffisant). Malgré cela, beaucoup de patients ne pourraient pas s’en passer. L’accompagnement est un véritable travail d’équipe dans le service oncologie. Grâce aux soins esthétiques de toutes sortes, les patients sont plus complaisants. L’esthétique médico-sociale complète les autres soins. Cette discipline facilite la réponse aux questions des patients. En cas de difficultés à établir un dialogue avec un patient, un médecin ou une infirmière peut demander l’aide d’une esthéticienne. Cette dernière donne aussi des informations pertinentes concernant le ressenti d’un patient. L’on voit déjà cela dans les salons de beauté où les femmes confient leurs petits secrets à leur coiffeuse, une relation de confiance se crée facilement. L’esthéticienne médico-sociale est alors un moyen efficace pour faire passer un message aux patients.

 

 

Synthèse

Les avantages des services d’une esthéticienne médico-sociale sont nombreux. Ils impactent directement sur la vie des patients. Néanmoins, à un certain moment, surtout quand les patients sont dans un état immunodépressif ou en isolement, les bienfaits se minimisent. Les malades sont moins réceptifs aux soins qu’on leur propose. L’esthéticienne médico-sociale doit alors adapter ses méthodes aux besoins des patients et surtout à l’évolution de leur maladie. Dans le respect du code de déontologie, l’esthéticienne a sa façon de dialoguer, d’aborder la maladie et de percer les émotions sans s’immiscer dans la vie privée des patients. Elle est à l’écoute et transmet sa bonne humeur aux malades.

 

 

  • L’esthéticienne dans un centre médico-social

 

  1. Brève description de l’oncologie

Le cancer existe depuis toujours. Il regroupe un grand nombre de maladies avec des manifestations variées et une étiologie différente. Le traitement du cancer dépend de ces facteurs. La connotation péjorative du cancer résulte de la difficulté de la prise en charge de la maladie et d’un manque de connaissances. Une personne cancéreuse peut  subir de grandes souffrances, et ce, toute sa vie. Pour que la situation paraisse moins angoissante, les chercheurs et le corps médical appellent souvent les différents types de cancer « maladies oncologiques ». « Onco » est un terme grec désignant une tumeur ou une grosseur maligne. Les études et recherches sur ce type de tumeur sont regroupées dans la discipline « oncologie ». Faisons un bref aperçu historique de cette science.

  1. Historique et évolution

Les premières descriptions de cancer datent de la haute Antiquité d’après les différentes sources bibliographiques et les documents[35] que nous avons consultés. Hippocrate choisit les termes grecs «  carcinos » et « carcinoma » pour désigner des formes de tumeurs malignes. Celcus utilise le mot latin « cancer », traduction de « carcinos ». Une hypothèse avance que la forme de certaines lésions cancéreuses évoquait la forme d’un crabe; ceci explique l’origine des mots « carcinos » et « cancer » pour désigner ces maladies.[36]

Les recherches sur le cancer existaient aussi depuis fort longtemps. C’est Galien (130-200) qui fut le premier à utiliser le terme « onco » pour désigner les tumeurs malignes associées aux différents types de cancer. Plus tard apparaît le terme « carcinoma » et différentes notions se terminant par « -oma » qui désignent les lésions cancéreuses : corticosurrénalome, embryoma, adénome, adénocarcinome, angiosarcome, néphroblastome… Apparaît ensuite le terme « oncologie » traduit littéralement par l’étude des tumeurs malignes. Mais il s’agit d’une discipline plus large. « L’oncologie est, en effet, la science qui s’intéresse à la nature, l’étiologie, la prévention, le diagnostic, le traitement, la réhabilitation et les soins palliatifs de l’ensemble des maladies que l’on nomme « le cancer ». Elle comprend : la chirurgie, l’oncologie médicale (médecine interne), la radiothérapie, l’anatomie pathologique et comprend, de nos jours, les recherches clinique et fondamentale. »[37]

Les progrès des recherches se matérialisent au niveau des traitements. Il est important de savoir que l’oncologie est un domaine multidisciplinaire où l’oncologue travaille avec une équipe constituée de médecins, de chirurgiens, d’infirmiers, de psychologue et, depuis quelques années, d’esthéticiennes médico-sociales… C’est cette multidisciplinarité qui garantit la prise en charge complète de la maladie et des patients. Les centres de recherche sur le cancer se prolifèrent en Europe à partir du XXème siècle et l’on commence à mieux connaitre la maladie.

 

  1. Le cancer et ses différents traitements

Le traitement du cancer connaît un succès continu et remarquable à partir du XXème siècle. Les traitements thérapeutiques ont été améliorés après la découverte du rayon X et de la radioactivité, respectivement en 1895 et en 1898.  Chimiothérapie, immunothérapie, détection des marqueurs biologiques et d’autres procédés voient le jour pour faire renaitre l’espoir des personnes souffrant de cancer. On parle aujourd’hui de traitements ciblés qui attaquent directement les cellules cancéreuses…

Outre ces traitements médicaux, les soins psychologiques révèlent aussi une grande efficacité. La psycho-oncologie aide les patients à mieux vivre malgré les effets des traitements. Cela nous amène à l’esthétique médico-sociale, une discipline qui prône la revalorisation de la beauté et l’estime de soi. L’esthéticienne fait partie intégrante de l’équipe d’intervenants dans un service oncologie.

  1. Les rôles de l’esthéticienne médico-sociale

Dans « esthéticienne médico-sociale », nous avons esthétique, médical et social. Cela montre déjà quelles sont les missions de l’esthéticienne dans un service oncologie. En effet, les traitements du cancer peuvent bouleverser l’image de soi. On perd ses cheveux, ses cils…, beaucoup ont peur de se sentir moins beau à cause du cancer. Et c’est là qu’intervient l’esthéticienne médico-sociale. Voici un petit tableau récapitulatif des solutions esthétiques pour affronter efficacement les effets des traitements et rester beau ou belle malgré tout.

Effets des traitements Solution
 

 

 

Chute des cheveux

Coupe courte, ainsi quand la chute surviendra, elle sera moins désagréable. Une coupe courte sera aussi une sorte d’étape intermédiaire, avant et après la chimiothérapie. Le changement ne sera pas trop brusque
Camoufler la perte de cheveux : perruque, foulard, turban, chapeau…
 

Peau sèche, terne…

Apparition de cernes, de taches et de boutons…

Produits pour nettoyer et hydrater la peau au quotidien
Maquillage : fond de teint, anticernes, poudre, blush, ombre à paupières, eyeliner, rouge à lèvres, etc.
 

Ongles foncés, striés, secs, cassants, fragiles…

Ne pas couper les ongles trop courts.
Vernis à ongles spécifiques hydrophiles

Tableau 2 : Exemples de soins esthétiques possibles en cas de cancer

L’esthéticienne effectue aussi des massages relaxants et autres soins bien-être. Nous avons pris ces quelques photos de la brochure de la Fondation Mimi pour illustrer la performance des prises en charge offertes aux patients et la qualité des soins qui sont gratuits.

 

 

En plus d’apporter ces divers soins esthétiques, l’esthéticienne médico-sociale apprend aussi à son patient comment continuer de prendre soin de soi et de son hygiène. Aujourd’hui, nous vivons dans une société où l’apparence physique joue un rôle essentiel. Rappeler l’importance de la beauté fait aussi partie des missions de l’esthéticienne médico-sociale. La beauté dont nous parlons ici va au-delà des normes sociales et des perceptions d’autrui. Il s’agit de la beauté de chacun quel que soit son état de santé et sa différence. Faire ressortir cette beauté implique une motivation de la part du patient et de la créativité de la part de l’esthéticienne. Le but est de faire en sorte que lorsqu’une personne souffrant de cancer se regarde dans le miroir, elle se trouve belle. C’est ainsi qu’elle regagne une confiance en sa personne et ne craindra pas le regard des autres. La Fondation contre le cancer édite un Guide destinée aux personnes atteintes de cancer[38]. Nous avons consulté ce guide intitulé « Paraitre bien pour être mieux : conseils de beauté en cas de cancer ». Des soins pour les cheveux, le visage et le corps y sont proposés. Le document parle également du style vestimentaire. Il y a aussi les différents conseils beauté et bien-être.

Le soutien moral et psychologique est aussi un bénéfice que les patients obtiennent de l’esthéticienne médico-sociale. C’est ce qu’ont confirmé des membres du personnel de l’hôpital de Charleroi où nous avons mené une enquête. L’esthéticienne amène le patient à  mieux s’exprimer, il est ainsi plus réceptif aux conseils que lui donnent les médecins et infirmiers. (cf. Partie II, chapitre 3).

 

  1. Les autres domaines d’intervention d’une esthéticienne médico-sociale

L’esthéticienne médico-sociale fait partie d’une équipe pluridisciplinaire et intervient dans le cadre des accompagnements des personnes souffrantes ou en difficulté. Elle exerce en milieu médical ou en milieu médico-social selon ses spécialisations.

  1. Esthéticienne en milieu hospitalier

Se réconcilier avec son corps est essentiel lorsqu’on souffre d’une maladie grave qui apporte des modifications physiques considérables. Les traitements médicaux sont indispensables. Or, il arrive qu’ils provoquent des effets secondaires, la chute des cheveux suite à une chimiothérapie, par exemple. Les soins esthétiques visent à dissimuler ses effets secondaires jugés négatifs. Seule une esthéticienne peut offrir ses soins, plus précisément une esthéticienne spécialisée dans le médico-social, car il faut une certaine connaissance de la maladie pour choisir le produit et le traitement adaptés. Les esthéticiennes intervenant en milieu médical sont aujourd’hui nombreuses.  Dans les hôpitaux publics et privés, les cliniques, les centres de lutte contre le cancer, les maisons de retraite, les EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), les centres de médecine physique et réadaptation ainsi que dans les associations diverses (La Ligue contre le Cancer…). Elles occupent une place importante dans la prise en charge des patients, notamment dans le maintien du bien-être physique et psychologique de ceux-ci.

L’importance de l’esthétique en milieu médical est aussi marquée par les différentes interventions chirurgicales. Il y a aussi les traitements pour estomper le vieillissement de la peau, pour éliminer les cellulites…

  1. Esthéticienne en milieu médico-social ou social

La socio-esthétique fait partie des solutions d’accompagnement des personnes en difficultés. Le bien-fondé des soins esthétiques en milieu médico-social ou social se traduit par leurs nombreux effets positifs.  L’esthéticienne exerce ou devrait exercer dans les CSAPA (centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), les CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale), les foyers de vie, les maisons d’arrêt, les ESAT (établissements de service et d’aide par le travail), MAS (Maison d’Accueil Spécialisé), les MECS (Maison d’Enfants à Caractère Social), les associations diverses (AIDES, …). L’estime de soi peut être mise à rude épreuve dans ces établissements ; l’esthéticienne a pour rôle de rendre moins fragiles les personnes qu’elle accompagne.

 

 

 

 

Les spécialités et domaines d’intervention d’une esthéticienne médico-sociale

 

 

 

Conclusion

Dans ce mémoire, nous avons voulu mettre en exergue notre pluridisciplinarité en axant l’étude sur la socio-esthétique en milieu médical. La mise en pratique des cours de l’enseignement secondaire se retrouve dans les différentes parties de ce travail. Nous avons parlé d’étymologie, d’histoire, d’art, de science… Ce mémoire nous a appris qu’une approche pluridisciplinaire permet de bien cerner le thème et d’apporter un maximum d’informations aidant à sa compréhension. Chaque mot-clé de notre thème de recherche a fait l’objet d’une étude approfondie : esthétique, médical, social, oncologie… Nous avons parlé de la dimension artistique de l’esthétique en comparant la discipline avec la peinture. Sans trop nous étaler sur les traitements médicaux, nous avons tout de même fait un survol des différentes prises en charge dont les personnes souffrant de cancer ont besoin. En ce qui concerne le social, nous avons vu de quelle manière l’esthéticienne contribue au maintien d’une vie sociale épanouie même si on est atteint d’une maladie grave comme le cancer. Nous avons choisi l’oncologie parce que de toutes les maladies qui existent, le cancer fait partie de celles qui modifient le plus l’apparence physique d’une personne, à ne citer que la chute des cheveux suite à la chimiothérapie…

Pour conclure, nous allons répondre à notre problématique qui est, à titre de rappel : L’esthéticienne au service de l’oncologie : quels sont ses missions dans un centre médico-social ? L’esthéticienne dont nous parlons ici est la socio-esthéticienne. C’est aujourd’hui une discipline, un métier qui a toute sa place dans les services hospitaliers, les centres médico-sociaux et autres établissements de prise en charge de personnes en difficultés.  Cette spécialisation n’existe pas depuis toujours. D’ailleurs, le terme esthétique n’était auparavant utilisé que dans le domaine artistique, pour critiquer les différentes œuvres. Le « beau » occupait alors une tout autre place et avait une signification purement subjective. La société actuelle accorde beaucoup d’importance à la beauté définie comme l’apparence physique. Le jugement n’est plus tout à fait subjectif mais dépend des normes que la société elle-même crée et impose. Le XIXème siècle correspond donc à une manipulation considérable de l’apparence. Ce qui distingue notre époque des précédentes n’est pas tellement la diversité des intervenants sur le corps, mais leur finalité presque essentiellement esthétique : une représentation de soi attrayante et flatteuse est si récompensée aujourd’hui, une disgracieuse si pénalisée, que les métamorphoses corporelles sont actuellement presque uniquement consacrées à l’embellissement.[39]Tout le monde accorde de l’importance à la beauté, plus précisément à l’apparence physique. Cela explique l’expansion des instituts de beauté et de bien-être. La socio-esthétique est apparue dans les années 60 en Angleterre pour appuyer la prise en charge des patients en oncologie et psychiatrie. Elle s’est propagée dans le monde et regroupe de plus en plus de prestations. Les missions de l’esthéticienne ne se limitent pas à offrir des soins esthétiques pour revaloriser l’image de la personne. Le soutien moral et psychologique est aussi un rôle important qu’elle occupe avec efficacité auprès des malades. La beauté et le bien-être sur tous les plans (émotionnel, psychologique, social…) sont au cœur des objectifs de la socio-esthétique. Dans un service oncologie où les patients subissent des transformations radicales de leur apparence physique et de leur vie entière, une telle prise en charge ne peut être que bénéfique. Nos entretiens auprès des membres du personnel du service oncologie de l’hôpital de Charleroi l’ont d’ailleurs prouvé. Nous avons aussi mis un extrait des actions de la Fondation Mimi en annexe. Les différents centres de mieux-être, même s’ils se trouvent dans un hôpital constituent un autre univers qui invite à la relaxation et au plaisir. La perception de soi change lorsque se regardant dans le miroir on se trouve encore beau ou belle malgré la maladie. Les soins bien-être tels que les massages détendent et libèrent des tensions et du stress. Cela crée un réel sentiment de confiance et par voie de conséquence fait se sentir mieux. Pour affronter une maladie comme le cancer, avoir une vision positive de la vie est indispensable pour avoir la force de se battre. L’accompagnement d’une esthéticienne médico-sociale doit commencer dès l’annonce du diagnostic. A ce stade, les effets de la maladie peuvent ne pas encore apparaitre ; mais il faut une préparation psychologique. Certes, les interventions peuvent connaitre des limites, par exemple pour les patients qui arrivent à leur stade terminal, étape où ils sentent la mort s’approcher. Mais un soutien moral est toujours la bienvenue pour attendre la fin avec sérénité.

L’esthéticienne médico-sociale a toute sa place dans un service oncologie. Les patients de l’hôpital de Charleroi ne sont pas les seuls bénéficiaires. Des esthéticiennes spécialisées interviennent dans les différents hôpitaux. La socio-esthétique n’est pas seulement présente en milieu hospitalier. Les centres d’accueil et associations diverses comptent aussi sur cette discipline pour offrir un accompagnement complet et personnalisé à leurs adhérents. En plus de l’esthéticienne médico-sociale, d’autres acteurs contribuent à la prise en charge des personnes malades ou en difficulté, qui sont-ils ?

 

 

Références bibliographiques

  • Jimenez, Marc, 1997, Qu’est-ce que l’esthétique, Folio Essais, 464 pages.
  • Talon-Hugon, Carole, (2008), L’esthétique, 2ème édition, Paris, PUF « Que sais-je », 128 p.
  • De Wulf, L’histoire de l’esthétique et ses grandes orientations, Revue néo-scolastique, 1909, volume 16, p 237-259.
  • Baumgarten, Alexander Gottlieb (1750), Aesthetica.
  • Kant, Emmanuel (1790), Critique du jugement.
  • Hegel, Esthétique : cahier de notes inédit de Victor Cousin, éd. Alain Patrick Olivier, Paris, Vrin, 2005
  • Lalande (1980), Dictionnaire historique et critique de la philosophie, puf.
  • De Wulf, L’histoire de l’esthétique et ses grandes orientations, Revue néo-scolastique, 1909, volume 16, p 237-259.
  • Émilie ANTOINE, Flora BARTOT, Ludovic JOUANOLOU, Harmonie SONGY. LA REPRÉSENTATION DU CANCER DANS LA PEINTURE ET LA SCULPTURE

 

Sites de référence

http://www.ligue-cancer.net/vivre/article/26517_la-socio-esthetique-pour-conserver-lestime-de-soi

http://www.femmeactuelle.fr/actu/le-magazine/vaincre-le-cancer-du-sein/vaincre-le-cancer-par-l-esthetique-00602

http://fr.wikipedia.org/wiki/Esthétique_ou_philosophie_de_l’art

http://bodyline.chez.com/apparences.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Peinture_corporelle

http://www.wonderful-art.fr/la-peinture-corporelle-a-travers-le-monde-part-1/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Soins_cosm%C3%A9tiques_dans_l’%C3%89gypte_antique#Utilisations

http://www.gentside.com/art/une-artiste-autodidacte-exposee-au-louvre-avec-le-tableau-d-039-une-femme-amputee-d-039-un-sein_art3177.html

http://www.armand-colin.com/upload/Extrait-9782200283209.pdf

http://www.mimi-foundation.org

 

 

 

Annexe 1 : LA REPRÉSENTATION DU CANCER DANS LA PEINTURE ET LA SCULPTURE

Émilie ANTOINE, Flora BARTOT, Ludovic JOUANOLOU, Harmonie SONGY

La représentation du cancer au travers de la peinture ou de la sculpture, bien qu’observée depuis des siècles, a connu une évolution au fil du temps. En effet, au cours de l’histoire, les peintres ont d’abord cherché à représenter le cancer tel qu’il pouvait se voir, c’est-à-dire par des « grosseurs » difformantes. Puis, avec l’émergence de la chirurgie et par la suite de nouveaux traitements aux effets secondaires visibles tels que la chimiothérapie, est apparue une nouvelles forme de représentation, résultant des conséquences de ces pratiques, mais surtout permise grâce à une évolution des mentalités (religieuses, sociales).

Le  cancer le plus représenté reste le cancer du sein, ce qui se comprend facilement du fait qu’il est l’un des plus fréquents et qu’il peut présenter des signes extérieurs extrêmement visibles. De plus il touche le sein, organe symbole de vie et qui par la maladie devient paradoxalement le siège d’une mort possible.

  1. Gros, sénologue, fait l’hypothèse que les nombreux tableaux de la Renaissance mettant en scène des femmes, saintes chrétiennes, qui eurent les seins mutilés pour avoir refusé d’abjurer leur croyance, représentent en fait la crainte des contemporains devant le cancer du sein et ses traitements. Plusieurs œuvres en effet dépeignent les scalpels et bistouris utilisés par les chirurgiens de l’époque (dont la tenette d’Helvétius), ainsi que le processus de cautérisation suivant l’ablation, représenté alors par les fers brûlants aux pieds des saintes (Barbe, Agathe, Julie ou Christine). Leurs martyrs permettraient des questionnements sur la destruction du beau, du charnel, de la maternité et de la sexualité, ils mettraient en doute la toute-puissance humaine face à l’inquiétante étrangeté du corps intérieur.

Raphaël avec  Fornarina en 1520 ainsi que Rembrandt avec une Bethsabée au bain, de 1654 ont également peint des femmes, leurs maîtresses ayant une adénopathie axillaire.

Plus récemment, ce qui est représenté n’est plus le cancer, mais son traitement : l’ablation d’un sein et la chute de cheveux, signes irrémédiables de la perte de féminité des patientes. Le cancer est alors tantôt représenté selon les artistes, en tant qu’outil de mort et de perdition, ce qui se traduira par un regard perdu, une faiblesse extrême, la sensation que son propre corps est étranger comme dans l’Autoportrait de Kirst Ottem…, ou tantôt en tant que « simple maladie » dont l’artiste souhaite dédramatiser les conséquences. Ainsi, le Portrait d’Evelyn par Heath Rosselli a pour vocation de montrer que le sujet n’est pas aussi déformé par l’opération que les gens pourraient l’imaginer, et cherche à apporter de l’espoir et du réconfort auprès des femmes faisant face à la mastectomie.

Certains cancers, tel que le cancer colorectal,  ne sont visibles que très tardivement et se traduisent par des signes extérieurs moindres : on trouve des représentations du caractère insidieux de son installation à l’insu du patient, par des arbres apparemment sains mais dont les racines servant à puiser les nutriments (comme l’intestin) montrent déjà des anomalies.

Le cancer est une pathologie qui continue de susciter de l’émotion, traduite dans les œuvres ; en effet, elle touche de plus ou moins près chacun d’entre nous alors que nous n’y sommes pas préparés. Le diagnostic constitue bien souvent les prémisses de mois ou d’années de lutte et d’incertitude, représentés par de nombreux artistes.

Sources : http://www.kirstio.com ; http://www.fnclcc.fr ; http://www.antoinegaber.com ; http://www.canceranswers.org

 

 

Annexe 2 : La socio-esthétique : pour une beauté retrouvée

Les socio-esthéticiens (–nes) exercent une activité encore peu connue du grand public, qui peut s’avérer cruciale pour les individus en détresse. Ils (elles) pratiquent des soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique (maladie, accident, vieillesse…), psychique (alcool, toxicomanie…) ou en détresse sociale (détention, chômage…).

La socio-esthétique a un rôle réparateur : s’occuper de soi dans les moments de désespoir, de maladie ou de solitude redonne confiance. C’est une approche de l’esthétique comme vertu thérapeutique. Elle peut s’inscrire dans les projets de soin définis par les équipes d’établissements médico-sociaux.

Le métier

Le ou la socio-esthéticien (-ne) contribue, avec les équipes soignantes, à une prise en charge globale des personnes :

– accompagnement corporel de la douleur et de la souffrance par l’écoute et le toucher pour un mieux-être. Il recrée le lien entre le corps et l’esprit.

– Avec le maquillage et l’amélioration de la peau, reconstitution de l’image de soi et donc de l’estime de soi et de la dignité : ce professionnel répare la souffrance de ne plus se reconnaître dans le miroir, il redonne envie d’exister dans le regard de l’autre.

– Resocialisation des personnes qui se sentent à nouveau « quelqu’un ».

Pour cela, il ou elle détermine les besoins en soins esthétiques des personnes en fonction des préconisations du corps médical puis applique les soins esthétiques choisis. Il ou elle peut également animer des ateliers variés (conseils pour la prévention du vieillissement, travail sur la mobilité des mains et des bras…) et organiser des activités de groupes afin d’aider les patients à ne pas sombrer dans l’exclusion sociale. Enfin, il ou elle communique avec les patients pour leur prodiguer de judicieux conseils.

Les conditions de travail

Le ou la socio-esthéticien (-ne) travaille dans le cadre d’équipes pluridisciplinaires en milieu médical : hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, centres de rééducation fonctionnelle ou en milieu médico-social : maisons d’arrêt, centres de désintoxication, centres d’insertion professionnelle, centres d’hébergement et de réinsertion sociale, établissements d’aide par le travail, foyers de vie pour personnes handicapées, centres sociaux…

Dans ces établissements, les soins esthétiques sont gratuits pour les bénéficiaires. Les socioesthéticien (-nes) travaillent sous des formes contractuelles différentes, avec des rémunérations variées : certains exercent en libéral, d’autres appartiennent à la fonction publique hospitalière.

La formation

La formation de socio-esthéticien (-ne) intervient dans le cadre d’une spécialisation, pour des professionnels possédant au minimum un CAP, un Bac Professionnel ou un BTS en esthétique-cosmétique et deux à trois années d’expérience professionnelle.

Le titre de socio-esthéticien (-ne), délivré après examen, est homologué au niveau IV de formation, il se prépare sous l’égide de l’université de médecine de Tours, au CODES (Cours d’Esthétique privé à Option Humanitaire et Sociale). Il existe également un diplôme Universitaire « Spécialisation esthétique en milieu médical » proposé par la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, Paris VI.

Le métier de socio-esthéticienne implique des compétences techniques. Précision et abnégation sont les maîtres mots. Mais au-delà de l’aspect technique, des qualités humaines sont indispensables pour s’épanouir dans cette profession. Ils ou elles doivent faire preuve d’empathie et rester à l’écoute de leurs patients. Elles doivent aussi être capables de trouver l’équilibre entre l’implication personnelle et la distance qu’impose la profession.

INFOPLUS

Université Paris VI : www.fmpmc.upmc.fr

CODES : www.socio-esthetique-codes.fr

Pour plus d’informations sur ce métier, contactez le CIO (Centre d’Information et d’Orientation) le plus proche de chez vous.

Source : Groupe presse des CIO, Ce.saiio@ac-clermont.fr

CIO Clermont Nord

Annexe 3 : FONDATION MIMI : RAPPORT ANNUEL 2013 : Face au cancer, l’insouciance… Ne serait-ce qu’une seconde

[…] LA FONDATION MIMI, C’EST :

5 centres de mieux-être à l’intérieur même des services d’oncologie :

  • Cliniques de l’Europe, site Ste-Elisabeth, Bruxelles
  • Cliniques de l’Europe, site St-Michel, Bruxelles
  • Cliniques universitaires, site de Gasthuisberg, Louvain
  • Cliniques universitaires, Saint-Luc, Bruxelles
  • Cliniques universitaires, UZA, Anvers

Près de 15.000 patients par an, hommes et femmes, qui bénéficient de soins gratuits.

Le suivi d’un psychologue pour aider le patient et sa famille à affronter les moments difficiles.

Des soins esthétiques spécifiques visant à atténuer les effets indésirables des traitements et à améliorer le bien-être des patients.

Des conseils en coiffure et l’aide au financement d’une prothèse capillaire en cas de besoin. […]

FACE AUX CANCERS, C’EST ENSEMBLE QUE NOUS SERONS LES PLUS FORTS

Créée en 2004, la Fondation Mimi s’est donnée pour mission d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer. Pari réussi ! En 2013, la Fondation a accompagné près de 15.000 patients, hommes et femmes, tous types de cancer confondus.

Un nombre qui est pourtant largement insuffisant. Les statistiques sont sans appel. Dans le monde, les chiffres liés au cancer ne cessent d’augmenter. On pourrait s’attendre d’ici 2030 à plus de 26 millions de nouveaux cas. Un homme sur trois et une femme sur quatre seront confrontés à la maladie avant leur 75ème anniversaire. Et ce jour-là, c’est la vie qui bascule.

Une certitude émerge de ces chiffres : un nombre sans cesse croissant de personnes seront confrontées à la maladie. Fort heureusement, la science progresse avec, à la clé, l’amélioration de la qualité de vie et l’augmentation des chances de guérison. Les répercussions de la maladie, tant physiques que psychologiques, si elles sont de mieux en mieux prises en charge, demeurent toutefois extrêmement lourdes pour bon nombre de patients. Or, c’est une évidence, un cancer doit être attaqué sur tous les fronts. Soins esthétiques spécifiques et soutien psychologique sont indissociables du cancer : prendre soin de soi permet de conserver de l’estime, du courage, de la force… indispensables pour vaincre la maladie.

Aujourd’hui, près de 10 ans après sa création, l’objectif de la Fondation est d’aider toujours plus de patients, par l’ouverture de nouveaux centres de mieux-être dans les grands centres d’oncologie du pays. Un véritable défi qui demande des investissements humain et financier importants. Un défi qui nécessite le soutien du plus grand nombre. Un challenge qui, nous en sommes convaincus, vous relèverez à nos côtés. […]

Le cancer se combat sur tous les fronts

Si les traitements médicaux constituent la priorité absolue lorsqu’un cancer est diagnostiqué, il ne faut pas négliger les conséquences physiques, psychologiques, sociales de la maladie et de ses traitements. Le mal bouleverse l’image de soi. Tous les patients confrontés à cette épreuve le savent bien. Il faut pourtant continuer à prendre soin de soi, pour trouver la force de lutter, pour continuer à avancer, pour se sentir aussi bien que possible, malgré tout.

La Fondation Mimi en est pleinement consciente. Voilà pourquoi nous mettons tout en œuvre depuis bientôt 10 ans pour proposer gratuitement aux patients atteints de cancer un instant de bien-être, par des soins esthétiques, des massages, une aide psychologique.

NOTRE MISSION

Offrir aux malades, l’espace d’une heure ou de quelques minutes seulement, une échappatoire face à la maladie.

NOTRE ACTION

Implanter des centres de mieux-être au sein même des services d’oncologie de nos hôpitaux partenaires.

NOS VALEURS

Optimisme

Au regard de la gravité de la maladie, la Fondation Mimi a la volonté d’adopter, dans toutes ses initiatives, une approche résolument positive. Pour la Fondation, mettre du soleil dans la vie des patients est une thérapie.

Qualité

La Fondation Mimi s’impose un haut niveau de qualité dans tous ses projets et initiatives. Cette exigence se retrouve aussi bien dans l’aménagement des centres de mieux-être et les services offerts aux patients que dans les événements et actions menés.

Solidarité

La Fondation Mimi, avec l’aide de l’institution hospitalière, veille à aider plus particulièrement ceux qui ne disposent pas des moyens financiers nécessaires pour vivre au mieux, physiquement et moralement, les épreuves à traverser. C’est la raison pour laquelle la Fondation offre gratuitement son soutien à tous les patients, hommes et femmes, quel que soit le type de cancer.

Les services offerts aux patients

Les services proposés par la Fondation Mimi sont entièrement gratuits et dispensés par des professionnels spécialement formés à l’écoute des patients oncologiques:

Accompagnement psychologique

La Fondation Mimi propose aux patients un soutien ponctuel ou un accompagnement à plus long terme afin de prévenir et de traiter les répercussions psychologiques de la maladie. Il s’agit de les aider concrètement, ainsi que leurs proches, à affronter les moments difficiles. Rappelons qu’au-delà de la tristesse, de l’inquiétude, de la révolte, rares sont les personnes qui, à un moment ou à un autre, ne se trouvent pas confrontés à des sentiments d’angoisse, de culpabilité, d’impuissance ou à la dépression.

Soins esthétiques spécifiques

Les esthéticiennes de la Fondation Mimi prodiguent des soins et donnent des conseils visant à atténuer les effets indésirables des traitements: réhydratation de la peau, apprentissage des techniques de maquillage en cas de perte de cils et de sourcils, soin des ongles rendus cassants. Tout est également mis en œuvre afin de procurer au patient un bien-être physique direct, un peu de détente, soulager les tensions grâce à des techniques de relaxation et de massages.

Conseils en coiffure

La Fondation Mimi propose également une gamme de chapeaux et de foulards pour pallier la perte des cheveux. Apprendre à nouer un foulard, un turban ou choisir une perruque adaptée à son visage… les professionnels de la Fondation s’efforcent de permettre à chacun de choisir, en toute intimité, la solution qui lui convient le mieux.

« Si l’essentiel de la prise en charge de la maladie cancéreuse reste la qualité du traitement, il est tout aussi important que les patients, pendant leur maladie, puissent se sentir bien dans leur corps et dans leur esprit. Dans ce contexte, l’Espace Bien-être réalisé en partie par la Fondation Mimi constitue un plus indéniable pour le bien-être de nos patients. Plus de 90 massages sont prodigués chaque mois. Les patients s’y ressourcent pour affronter leur cancer et le vaincre. Ce sont des moments de douceur très appréciés. » PROF. YVES HUMBLET, Oncologue. Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles.

[…]

 

 

Annexe 4 : Questionnaire et réponses des membres du personnel du service oncologie de l’hôpital de Charleroi

 

 

 

  • De manière générale, que pensez-vous de la nécessité de la pratique médico-socio-esthétique dans le service oncologique ?
Répondant 1 Très bien, super important pour le bien-être et le soutien moral des patients.
Répondant 2 Très bien, surtout pour le moral de nos patients.
Répondant 3 Très important, car il s’agit d’un service où les patients ont besoin de ça.
Répondant 4 Elle est importante pour apporter le bien-être aux patients, mais aussi pour améliorer leur guérison
Répondant 5 On en a besoin pour le moral des patients, car ça leur donne une motivation.
Répondant 6 C’est bénéfique pour le bien-être du patient
Répondant 7 Je trouve cela très important, déjà pour le moral des patients, de pouvoir paraitre au mieux de leur apparence
Répondant 8 Elle n’est pas assez mise en évidence, car l’estime de soi est très importante, son image, sa dignité, son bien-être.
Répondant 9 Très bien pour le moral des patients
Répondant 10 Très important surtout dans ce genre d’unité, les patients sont fort sensibles à cela.
Répondant 11 C’est très important que cela existe, car c’est un service où l’image change.

 

 

 

  • Quels pourraient-être, selon vous, les avantages d’avoir une esthéticienne médico-sociale au service oncologique au niveau des patients ?
Répondant 1 D’apporter son savoir-faire et sa disponibilité au jour le jour auprès des patients.
Répondant 2 Le moral, une meilleure image de soi, une détente (penser à se faire plaisir)
Répondant 3 Plus de facilite, aider aux soins des patients et apporter un bien-être.
Répondant 4 D’aider les patients à garder l’estime de soi et de ne pas perdre confiance dans la maladie, car l’esthéticienne médico-sociale apporte aussi un soutien psychologique et moral aux patients.
Répondant 5 Après les pédicures, massages thérapeutiques, manucures, soins du visage… les patients se sentent mieux dans leur peau. Nous avions déjà eu Mlle Mottin mais elle était seule à s’occuper de trois services de plusieurs sites.
Répondant 6 Le bien-être du patient
Répondant 7 Le bien-être, la prise en charge de leur personne.
Répondant 8 Se sentir mieux dans un état de sante fortement diminué…
Répondant 9 Un meilleur moral pour les patients
Répondant 10 Important pour leur image personnelle, un des besoins existentiels
Répondant 11 Pour tous les patients avec des traitements comme la chimiothérapie, la radiothérapie, il y a malheureusement de grandes conséquences sur les cheveux, la peau, le moral, l’estime de soi…, cela ne peut que faire du bien.

 

 

 

  • Quels pourraient-être, selon vous, les avantages d’avoir une esthéticienne médico-sociale ?
Répondant 1 Créer un besoin comme Mlle Mottin l’a fait auprès de notre équipe il y a maintenant 4 ans déjà.
Répondant 2 Très important pour le bien-être de nos patients.
Répondant 3 Plus de facilité. Pour le bien-être des patients.
Répondant 4 Aider les patients à continuer à prendre soin d’eux, de leur hygiène, et éviter le laisser-aller.
Répondant 5 Elle nous apporte une grande aide pour répondre aux questions des patients
Répondant 6 Elle peut répondre à certaines demandes des patients auxquelles nous ne pouvons répondre par manque de temps. C’est une discipline complémentaire.
Répondant 7 De pouvoir renseigner les patients, que les patients soient pris en charge.
Répondant 8 Un patient bien dans son apparence est un patient plus complaisant et donc met plus en évidence ses problèmes…
Répondant 9 Redonner aux patients l’envie de se battre et de reprendre des forces.
Répondant 10 Redonner aux patients l’envie de se battre et de reprendre des forces.
Répondant 11 Une esthéticienne connait mieux les solutions esthétiques pour les patients que le personnel. Ainsi, les patients sont pris en charge complètement.

 

 

 

  • La pratique et les informations fournies par l’esthéticienne médico-sociale pourraient-elles être utiles aux autres collègues qui travaillent dans le service oncologie ?
Répondant 1 Oui, bien évidemment, dans le cas où l’on éprouverait des difficultés diverses, l’esthéticienne pourrait éventuellement amener les patients vers un dialogue plus favorable et leur offrir un bien-être, une confiance en soi. Et celle-ci pourrait nous informer sur le ressenti du patient.
Répondant 2 Oui, afin de faire passer un message essentiel aux patients.
Répondant 3 Cela est plus facile au niveau de l’information des patients.
Répondant 4 Oui, c’est très favorable. Elle permet aux patients de se confier et ainsi laisser percer les différentes émotions.
Répondant 5 Oui, afin d’aider le dialogue entre les patients et l’équipe infirmière.
Répondant 6 Je ne sais pas, je n’ai pas encore eu l’occasion de recevoir l’information.
Répondant 7 Oui, en tout cas pouvoir les diriger vers une personne qui puisse prendre soin d’eux.
Répondant 8 Oui, peut être appliqué à tout le monde
Répondant 9 L’esthéticienne peut donner des informations ainsi que des idées.
Répondant 10 Peut expliquer certaines choses aux patients sur des conseils auxquels les patients refusent d’entendre de notre part suite aux divers traitements médicaux car ils réagissent avec colère, elle permet d’être de l’extérieur et d’apporter réconfort. Les patients se dirigent alors vers un dialogue beaucoup plus agréable.
Répondant 11 Oui, comme cela elle peut répondre aux questions des patients et les informer. C’est un travail d’équipe.

 

 

  • Quelles sont, selon vous, les limites de la pratique médico-esthétique au sein du service oncologique ?
Répondant 1 Faire attention aux patients immunodéprimés ou en isolement (MRSA)
Répondant 2 L’état général du patient, car il arrive un point où le patient devient réticent même aux soins de bien-être.
Répondant 3 Les demandes et attentes du patient, de son état d’esprit, et surtout la manière de l’aborder.
Répondant 4 La limite que pourrait rencontrer une esthéticienne médico-sociale, c’est le manque de passion du métier. Pour Mlle Mottin, elle nous a démontré, il y a quelques années tout son savoir, sa motivation, même bénévolement. Dans un seul et unique objectif : la guérison des patients. Un bien-être unique à elle-même, une écoute et surtout son grand sourire ainsi que sa bonne humeur. Toute l’équipe la remercie encore et n’attend qu’elle prochainement…
Répondant 5 Pas de limite : un corps sain dans un esprit sain… Que du bonheur !
Répondant 6 Cela doit rester à la demande du patient, dans le respect du code de déontologie.
Répondant 7 Informer-Agir-Diriger sans rentrer trop dans les détails de la pathologie ou de la vie privée.
Répondant 8 Je pense qu’il n’y a pas de limite dans un service oncologie…
Répondant 9 De respecter les demandes des patients.
Répondant 10 La déontologie… secret professionnel… attention aux émotions…
Répondant 11 La demande et volonté de chaque patient.

 

 

 

[1] Jimenez, Marc, 1997, Qu’est-ce que l’esthétique, Folio Essais, 464 pages

[2] Talon-Hugon, Carole, (2008), L’esthétique, 2ème édition, Paris, PUF « Que sais-je », 128 p

[3] M. De Wulf, L’histoire de l’esthétique et ses grandes orientations, Revue néo-scolastique, 1909, volume 16, p 237-259.

[4] http://www.ligue-cancer.net/vivre/article/26517_la-socio-esthetique-pour-conserver-lestime-de-soi

[5] http://www.femmeactuelle.fr/actu/le-magazine/vaincre-le-cancer-du-sein/vaincre-le-cancer-par-l-esthetique-00602

[6] Fondation Mimi

[7]  http://fr.wikipedia.org

[8] Id

[9] Talon-Hugon, Carole, (2008), L’esthétique, 2ème édition, Paris, PUF « Que sais-je », 128 p

[10] http://fr.wikipedia.org/wiki/Esthétique_ou_philosophie_de_l’art

[11] Baumgarten, Alexander Gottlieb (1750), Aesthetica.

[12] Kant, Emmanuel (1790), Critique du jugement.

[13] Hegel, Esthétique : cahier de notes inédit de Victor Cousin, éd. Alain Patrick Olivier, Paris, Vrin, 2005

[14] A. Lalande (1980), Dictionnaire historique et critique de la philosophie,puf

[15] http://bodyline.chez.com/apparences.htm

[16] M. De Wulf, L’histoire de l’esthétique et ses grandes orientations, Revue néo-scolastique, 1909, volume 16, p 237-259.

[17] Id

[18] Id

[19] Id

[20] Cf. sous-chapitre 1

[21] Id

[22] http://bodyline.chez.com/apparences.htm

[23] http://fr.wikipedia.org/wiki/Peinture_corporelle

[24] http://www.wonderful-art.fr/la-peinture-corporelle-a-travers-le-monde-part-1/

[25] http://fr.wikipedia.org/wiki/Soins_cosm%C3%A9tiques_dans_l’%C3%89gypte_antique#Utilisations

[26] Émilie ANTOINE, Flora BARTOT, Ludovic JOUANOLOU, Harmonie SONGY. LA REPRÉSENTATION DU CANCER DANS LA PEINTURE ET LA SCULPTURE (Annexe 1)

[27] http://www.gentside.com/art/une-artiste-autodidacte-exposee-au-louvre-avec-le-tableau-d-039-une-femme-amputee-d-039-un-sein_art3177.html

[28] L’injonction esthétique. http://www.armand-colin.com/upload/Extrait-9782200283209.pdf

[29] C’est le cas de Mlle Mottin, esthéticienne médico-sociale dans le service où nous avons effectué notre stage.

[30] La socio-esthétique : pour une beauté retrouvée. Groupe presse des CIO,  CIO Clermont Nord.

[31] http://www.mimi-foundation.org (Annexe 3)

[32] Entretiens individuels auprès des membres du personnel de l’hôpital.

[33] Questionnaire (Annexe 3)

[34] Pouvoir des apparences: beauté et idéal corporel. http://bodyline.chez.com/apparences.htm

[35] – « The Theory and Practice of Oncology – Historical evolution and present principles » de Ronald W. Raven

– « Histoire du Cancer » (revue « Histoire » n°74) par Marie-José Imbault-Huart

[36] Id

[37] Institut Jules Bordet, 2005, 121 Boulevard de Waterloolaan, Bruxelles 1000 Brussel. http://www.bordet.be/fr/presentation/historic/cancer/cancer.htm

[38] www.cancer.be

[39]POUVOIR des APPARENCES : Beauté et idéal corporel. http://bodyline.chez.com/apparences.htm

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