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L’Évolution de l’Horlogerie Suisse: De l’Innovation à la Transmission du Savoir

    1. Introduction

     

     

    La Suisse n’était pas la première nation à faire des horloges assez petites pour les transporter, cette distinction va à l’Allemagne. Les premières horloges miniaturisées qui pourraient être appelées des montres ont été créées quelque part entre 1509 et 1530 (la montre la plus ancienne a été faite en 1530) par Peter Henlein à Nuremberg. À plus de 3 pouces de long, les horloges étaient assez portatives pour être portées comme des vêtements, mais un peu trop grand pour tenir dans une poche. Étant incroyablement rare et cher, ils étaient limités à être possédés par la noblesse à l’époque – comme personne d’autre ne pouvait se le permettre!

    L’industrie horlogère suisse a commencé peu de temps après, alors que la réforme commençait à changer l’Europe occidentale (la révolution religieuse commencée en 1517 par Martin Luther), les guerres de religion françaises ont conduit à une persécution généralisée des huguenots. De nombreux huguenots ont fui la persécution en France et sont entrés en Suisse, apportant leurs compétences horlogères à Genève. Cet afflux de réfugiés qualifiés a contribué à transformer la réputation de Genève en une ville connue pour sa haute qualité horlogère.

    Une grande révolution était déjà en cours à Genève à l’époque, dirigée par John Calvin. La révolution à Genève a été fortement influencée par la réforme et en a fait un endroit idéal pour l’intégration des huguenots dans la ville. Cette révolution était aussi un vivier parfait pour les horloges et les montres qui se développaient à Genève.

    Dans le cadre des changements que Calvin effectuait à Genève, il y avait beaucoup plus de réglementation dans la vie des gens. En dépit d’être bien connu pour la bijouterie qui a été produite par les orfèvres qualifiés dans la ville, le port de bijoux a été interdit dans Genève de Calvin. Cela a détruit les affaires de tous les orfèvres et émailleurs de Genève, qui se tournaient progressivement vers l’horlogerie. Les orfèvres et les émailleurs de Genève, qui possédaient l’expertise du beau design et de l’artisanat, ont travaillé avec les huguenots qualifiés qui possédaient les connaissances et la technique pour créer des horloges et des montres.

    Enfin, lorsque la réglementation à Genève a été assouplie – vers la fin du XVIIe siècle, la ville était connue pour son savoir-faire horloger. Maintenant que les gens pouvaient à nouveau porter des bijoux, l’expertise horlogère pouvait être associée à l’art décoratif pour lequel la ville était traditionnellement connue. En peu de temps, les montres suisses produites à Genève n’étaient pas seulement connues pour leur talent et leur qualité d’horlogerie, mais aussi pour leur beauté.

    Bien sûr, à ce stade, malgré une bonne réputation – les montres suisses n’étaient pas encore la norme par rapport à laquelle toutes les autres montres seraient jugées. En fait, au 18ème siècle, ce label serait probablement appliqué aux montres produites en Grande-Bretagne.

    Les montres de poche étaient très populaires en Grande-Bretagne à l’époque, la raison pour cela est généralement attribuée à l’introduction de gilets. En raison de cette popularité, il y avait beaucoup de temps et d’efforts investis dans le développement de montres. Les développements dans la fabrication, y compris la machine à couper à dents – qui a été conçue par Robert Hooke, a contribué à augmenter le volume de montres produites. Tandis que les inventions du spiral (probablement inventées en Grande-Bretagne par Robert Hooke ou les Pays-Bas par Christiaan Huygens), les chronomètres et l’échappement à ancre ont contribué à augmenter la précision et la qualité des montres.

    Spécifiquement en Grande-Bretagne, les innovations de James Cox, John Harrison et George Graham ont ouvert la voie au genre de mouvements mécaniques que vous voyez aujourd’hui. Nous explorerons l’industrie horlogère britannique et la manière dont les innovations du 18ème siècle ont influencé l’industrie actuelle dans un futur article de blog.

    Alors que les Britanniques semblaient être à la pointe de l’innovation à cette époque, il y avait beaucoup de travail en Suisse. L’horlogerie s’est répandue dans les montagnes du Jura, où l’industrie a prospéré. Ce n’était pas seulement l’innovation et l’excellence en termes de montres développées, mais aussi dans la façon dont les montres ont été produites.

    Une grande partie de l’innovation précoce dans les montagnes du Jura est venue de Daniel Jeanrichard, un orfèvre qui a été le premier à appliquer la division du travail à l’industrie horlogère. En l’utilisant pour augmenter l’efficacité et la standardisation, il a pu augmenter le volume et la qualité de la production. À la fin de 1790, Genève exportait déjà plus de 60 000 montres.

    Aujourd’hui, Jeanrichard est considéré comme le «fondateur de l’industrie horlogère du canton de Neuchâtel».

    D’autres innovations suisses sont apparues au cours des années suivantes. Abraham-Louis Perrelet a créé la montre « perpétuelle » en 1770, cette montre était le précurseur de la montre à remontage automatique moderne. Adrien Philippe, l’un des fondateurs de la marque très respectée Patek Philippe, a inventé la montre à remontoir pendante. La main de retour a été développée dans les montagnes du Jura à cette époque aussi.

    On ne peut pas non plus oublier l’invention du tourbillon par le Suisse Abraham-Louis Breguet en 1795 (breveté en 1801). Une des pièces les plus incroyables de l’expertise horlogère de haute qualité, mais pas celle qui est, ou a toujours été assez abordable pour la plupart des gens à posséder!

    L’invention qui a permis aux Suisses de prendre le contrôle de l’industrie horlogère n’a pas été développée en Suisse du tout. Dans les années 1760, l’horloger français Jean-Antoine Lépine invente un calibre plat simplifié, connu sous le nom de calibre Lépine. Ce calibre a permis le développement de montres de poche plus petites et plus fines. L’historien horloger David Christianson a expliqué comment cela a mis fin à la prédominance britannique de l’industrie horlogère: «A cette époque, la mode masculine – les pantalons fins, les gilets – exigeait une montre non volumineuse … et les Britanniques ne voulaient pas affiner leurs montres.

    Jean-Antoine Lépine faisait partie de l’industrie horlogère française – en fait, en tant qu’horloger de Louis XV, Louis XVI et Napoléon Bonaparte. Cependant, son invention a contribué à créer la puissance horlogère suisse qui allait dominer l’industrie et a presque détruit l’industrie horlogère française. Au début des années 1800, le calibre Lépine est adapté à la production en usine de l’horloger français Frédérick Japy. Ce développement a plus favorisé les horlogers suisses que les français car les paysans et les paysans suisses passaient leurs mois d’hiver à fabriquer des composants de montres pour les entreprises genevoises. Alors que d’autres technologies étaient mises en œuvre pour la production de masse, les horlogers suisses étaient capables de produire des montres à des volumes beaucoup plus élevés que leurs rivaux.

    Pendant une longue période donc, la « suprématie » de l’industrie horlogère suisse n’a fait aucun doute. Mais malgré cette situation, l’inquiétude était grande dans le milieu quant à la perdition du savoir-faire suisse. Inquiétude confirmée par les difficultés subies par l’industrie horlogère suisse à partir du 19e siècle. Et cette inquiétude a conduit à repenser la transmission du savoir, en effet, il s’est avéré que pour soutenir la concurrence, l’industrie horlogère suisse se devait de répondre aux exigences méticuleuses et de répondre aux connaissances requises très pointilleuses et méthodiques qui caractérisent l’industrie de l’horlogerie.

     

    Mais une telle expertise ne peut être atteinte qu’avec l’appui d’une formation sur-mesure et s’écartant résolument du mode de formation ancienne qui caractérisait l’industrie suisse. Aujourd’hui, on ne peut que constater à quel point le mode de formation a évolué. La question maintenant est de savoir si cette évolution permettra de réaliser une réelle transmission de la culture technique et si elle permettra, à terme, de réellement façonner les perspectives de carrière dans le milieu.

    C’est ce que nous allons étudier dans ce travail, nous commencerons alors par une revue de littérature qui nous permettra de faire le point sur l’histoire de l’horlogerie suisse et sur son évolution (chapitre 1). Nous nous intéresserons ensuite aux progrès technologiques qui ont contribué à façonner le nouveau visage de la formation en horlogerie suisse (chapitre 2). Avant de nous consacrer enfin aux perspectives d’avenir du secteur (chapitre 3).

     

     

    1. Chapitre 1 : Formation horlogère en Suisse

     

     

    L’horlogerie suisse est auréolée d’une solide réputation d’excellence et de luxe : elle a toujours été considérée comme la tête de proue en ce en matière de précision, de fiabilité et de design. On peut cependant lui reprocher de n’avoir pas toujours fait preuve d’innovation dans le domaine. En effet, la dimension de l’histoire et de la tradition a toujours constitué une base importante de l’industrie horlogère suisse. La montre suisse représente pour les consommateurs “une tradition ancienne de savoir-faire technique”[1]. Et c’est également le piège qui a failli avoir raison de cette industrie dans les années 80.

    C’est avec l’arrivée des refugiés huguenotes vers le 16è siècle que l’industrie horlogère suisse va prendre son premier essor. En effet, ces réfugiés étaient composés d’une élite professionnelle qui s’était déjà spécialisée dans l’horlogerie portative, ce professionnalisme marié au savoir-faire de la région de Jura en matière d’orfèvrerie a contribué à créer un véritable “art du temps”[2].

    La transmission de ce savoir-faire est un enjeu important dans la perpétuation de cette réputation d’excellence et de tradition. Elle est devenue, elle aussi, une véritable marque de fabrique. Il n’est donc pas étonnant que les cursus de formation portent encore l’empreinte de cette longue tradition, mais depuis quelques années, on constate aussi que ces formations sont empreintes d’innovation, ce qui marque quand même une certaine rupture avec ce qui se faisait dans le monde horloger suisse avant le bouleversement des années 80.

    Et c’est ce que nous allons analyser dans cette partie de notre travail, en effet, nous allons revenir plus en détail sur l’histoire de l’horlogerie en Suisse (2.1), de cette manière nous pourrons comprendre plus facilement en quoi  le cursus de formation est devenu un point très important dans cette industrie et quels sont les différents cursus mis à la disposition des apprenants (2.2). Nous nous intéresserons ensuite aux domaines de production de l’horlogerie en Suisse (2.3).

     

     

     

    • Histoire de la formation horlogère

    La transmission de savoirs est une partie importante dans le domaine de l’horlogerie suisse, c’est un pilier important du « swissness ».

     

    • Transmission de savoirs

     

     

    Le développement de l’industrie suisse s’est fait en quatre phases depuis son avènement jusqu’à nos jours. Phases[3] qui ont marqué les transitions nécessaires pour s’adapter à une période de crise. Ces phases de transition ont également eu un impact sur l’évolution de la formation horlogère elle-même. Il y a eu deux évolutions majeures dans la transmission de  savoir en matière d’horlogerie, il y a la phase de l’établissage, suivie de la création d’une formation plus professionnelle et plus structurée destinée à transmettre de manière plus efficacement la culture technique derrière l’horlogerie suisse.

     

    La première phase était constituée par l’ « établissage » qui correspond à l’installation de l’industrie horlogère dans le Jura. La période de l’établissage, qui s’étale du XVIIe siècle au XIXe siècle, est marquée par une « organisation de travail à domicile dominé par un marchand-établisseur qui distribue le travail dans de petits ateliers et assemble des montres terminées dans son comptoir, qu’il se charge ensuite de commercialiser, essentiellement en Europe et aux Etats-Unis. Les montres sont des produits artisanaux »[4].

     

    La production horlogère de l’époque était donc basée sur un modèle qui se rapproche du modèle britannique « putting out system », on assiste en effet à une production « techniquement dispersée »[5]. On assistait donc à une « dispersion technique du travail en une multitude d’ateliers artisanaux domestiques ! Ici point d’ateliers réunissant la main-d’œuvre et les moyens de production, point de manufacture concentrée »[6]. L’état de la formation suivait également ce schéma : point de centre de formation spécialisé pour qui voulaient des formations en horlogerie. Chaque artisan prenait un apprenti, généralement un membre de leur famille,  et lui transmettait le savoir qui était alors très jalousement gardé et ne se transmettait qu’avec parcimonie.

     

    Mais cette forme d’apprentissage ne favorisait pas réellement la transmission du savoir-faire dans son ensemble. En effet, l’établissage étant caractérisé par « la fragmentation de la production entre des dizaines d’unités de production »[7] qui a pour conséquence une forte division du travail débouchant sur «une tendance à ne faire que des apprentissages de courte durée, portant sur une partie seulement du processus de production »[8].

    Ce système d’apprentissage était jugé dangereux pour la transmission du savoir. Dans le sens où elle divise et limite l’acquisition de la connaissance par les artisans, avec comme conséquence, sur le long terme, la perte de la culture technique suisse qui avait déjà acquis une renommée certaine à l’époque.

     

    On peut noter un effort de standardisations dans la transmission de la formation à Genève. En effet, la Corporation des Horlogers créée en 1601 qui établit les règles de la profession surveille également la qualité de l’apprentissage en établissant que chaque maître horloger ne pourra prendre qu’un seul apprenti qui suivra une formation d’une durée totale de cinq ans. Contrairement à ce qui se passe dans l’établissage, l’apprenti doit se former sur l’ensemble du processus, il est également tenu au fait des pratiques du métier par son maître, ainsi que des règles et des méthodes.

     

    Ces deux systèmes d’apprentissage ne permettaient pas une transmission réellement fiable de la culture technique, d’une part parce que l’apprentissage était trop éclaté, et de l’autre, parce que la formation était trop longue et ne permettait pas d’avoir une main d’œuvre qualifiée étant le nombre très limité d’élève que chaque maître horloger pouvait prendre.

     

    Et d’ailleurs, aucun de ces deux systèmes n’a pu faire face au changement dans le mode de consommation du XIXe siècle. Ainsi, aux Etats-Unis, on  assiste dans les années 1860-1870 à la création des premières manufactures industrialisées destinées à répondre aux demandes de plus en plus volumineuses en matière de montres. La tendance était alors les modèles standardisés et surtout bon marché pour atteindre le plus de consommateur possible.

     

    La Suisse fait alors face à une concurrence féroce et doit elle aussi adopter le modèle industriel, abandonnant ainsi la production techniquement dispersée  au profit d’une technique industrialisée, à l’image de celle qui est désormais utilisée par les concurrents.

     

    Ce basculement vers le modèle industriel correspond à la deuxième phase d’évolution de la transmission du savoir. Elle correspond également à l’époque de la création des premières écoles enseignant la technique d’horlogerie en Suisse. En effet, le milieu industriel[9] qui a besoin d’une main-d’œuvre peu qualifiée et bon marché veut en effet promouvoir une éducation technique pour cette catégorie de population. On assiste alors à la création de dizaine d’école de formation en horlogerie, créées par des « fabricants désireux de former une élite de techniciens maîtrisant la culture technique de leur branche dans son ensemble. Dans les années 1870-1900, ces établissements sont le lieu d’intenses débats sur la question de la modernisation de l’enseignement dispensé, ainsi que sur son rôle dans un secteur industriel en voie de mécaniser son mode de production »[10].

     

    Ces établissements sont également le fruit de la mise en commun des efforts de petits industriels qui n’ont pas les moyen d’avoir leur propre école de formation.  En effet, dans l’industrie suisse de l’époque, il n’y avait pas de grands industriels qui auraient été capable d’avoir de tels centres de formation[11]. L’idée était alors de «  promouvoir l’excellence technique, ainsi que l’illustre l’exemple de l’École d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds. »[12].

     

     

     

     

    Créée en 1865, cette école avait avant tout pour but de transmettre des connaissances complètes à un petit nombre d’horlogers, sur l’initiative de la municipalité. L’école propose alors une formation d’une durée de trois ans pendant lesquels les apprentis horlogers apprennent tout sur les ébauches[13], des échappements, de remontage, de finissage[14], de poignon et de repassage. Ils apprennent ainsi à se familiariser à l’ensemble du processus de fabrication de la montre et non plus seulement à certaines parties fragmentées. De cette manière on était sûr d’assurer la permanence de la relève d’une élite horlogère et de « lutter contre la rareté croissante de bons ouvriers, des horlogers vraiment dignes de ce nom »[15].

    Cette première école avait cependant péché par excès de zèle en voulant promouvoir une ambition d’excellence technique qui ne correspondait plus aux besoins du marché et partant de ceux qui travaillaient dans le secteur.

     

    Face à l’hégémonie de la concurrence de l’autre côté de l’Atlantique et des difficultés de l’industrie suisse, les responsables de formations se sont rendus compte que « Les écoles d’horlogerie et les écoles de dessin destinées aux apprentis doivent être développées, l’accès doit en être rendu de plus en plus facile à tous et leur influence sera pour beaucoup dans les progrès que notre industrie doit étudier dès maintenant. Il est nécessaire pour cela qu’on fasse connaître aux élèves de ces écoles les outils et les machines en usage dans les établissements perfectionnés dont nous venons de parler, et qu’on leur donne quelques notions de ces nouveaux procédés de fabrication »[16].

     

    La nécessité d’une modification à apporter en ce qui concernait l’enseignement théorique et pratique prodiguée par les écoles déjà en place a donc été discuté lors d’une réunion des directeurs des écoles d’horlogerie de Suisse a lieu à Neuchâtel, en 1877. De manière à pouvoir installer une réelle concurrence avec les grands établissements américains travaillant par des procédés mécaniques[17]. Mais cette modification a été rejetée par la majorité des directeurs présents à cette réunion, pour la simple raison que « l’horlogerie, étant un art, doit être guidée par la science »[18] et ainsi, que la concurrence américaine pourrait être combattue grâce à la « bonne horlogerie »[19].

     

     

     

     

     

    Conscient de la faille de cette approche et de la nécessité de moderniser la formation, d’autres acteurs de l’horlogerie ont opté pour une formation qui serait plus axée vers la satisfaction des besoins des fabricants de montre et non plus seulement à transmettre un savoir-faire séculaire. L’école de Saint-Imer a en effet été créée pour « offrir » à la maison Longines (alors seconde principale fabrique du pays avec une production qui a crû de 20 000 pièces en 1885 à 93 000 en 1901) des chefs d’ateliers et de cadres techniques disposant des connaissances qui permettront à l’entreprise de devenir à terme la principale industrie du pays en matière d’horlogerie.

     

    La formation est donc organisée de telle sorte que les apprentis n’ont plus à patienter trois ans avant de devenir réellement productifs : les heures de théories sont en effet réparties de telle sorte que les élèves peuvent rentabiliser leur formation. Ainsi, il est possible d’entrer directement en troisième année de théorie pour les élèves qui ont déjà un certain degré d’instruction. Le temps ainsi gagné permet en effet un apprentissage sur des parties spéciales en dernière année.

     

    Le but est toujours de promouvoir une formation des plus complètes, mais pendant un laps de temps beaucoup moins contraignant. Il s’agit toujours au final de « répandre dans notre pays le goût de la fabrication de la belle horlogerie qui est moins sujette que les qualités inférieures aux variations excessives des prix »[20], et pour ce faire, il faut « élever une génération d’horlogers instruits, habiles à créer des genres nouveaux et à simplifier, au lieu de les copier servilement, les types existants »[21].

    Et à partir des années 1870, l’école opte pour une formation utilitariste dans le sens où l’école permet de faire réaliser certains travaux demandés par les fabricants locaux par les apprentis qui gagnent un petit salaire en même temps qu’ils apprennent. Ce mode de formation a fait la réputation de l’école car a permis de « fournir des ouvrages en assez grande quantité pour qu’on puisse adopter le système de travail en parties brisées, tel qu’il est adopté dans les ateliers et reconnu pratique par tous les producteurs »[22].

     

    Parallèlement, on assiste au triomphe de la mécanique qui se traduit pas l’achat de plusieurs machines par l’école au cours des ans, et la familiarisation de l’école aux méthodes de production américaine. Au final l’école d’horlogerie de Saint-Imer devient une véritable référence pour l’ensemble du pays, à tel point qu’il lui est demandé de partager ses connaissances de l’horlogerie américaine et de « de bien vouloir distribuer sa collection de mouvements américains aux écoles d’horlogerie ; placés dans les collections, ces mouvements rendraient encore des services »[23].

     

     

     

     

    L’année 1877 constitue donc l’année de tous les débats en matière de modernisation de la formation en horlogerie en Suisse. Elle a suivie de la création de nouvelles écoles qui ont alors intégrée les préoccupations utilitaristes dans leur programme de formation, avec pour but non plus de transmettre le savoir-faire séculaire ni la culture technique, mais surtout de former une main d’œuvre qualifiée qui peut satisfaire autant les exigences de célérité dans l’ouvrage que l’exactitude dans l’exécution[24].

     

    L’école de Porrentry est l’une des fleurs de lance de cette nouvelle orientation de la formation. Elle a réduit au minimum les heures de théorie et commence à fonctionner comme un véritable atelier de sous-traitance pour les fabricants. Cette approche est certes rentable pour l’école et les élèves, mais elle nuit à la qualité de la formation, ce qui provoque le désintéressement des élèves qui préfèrent s’engager directement auprès des fabricants. Une réorientation moins utilitariste est alors adoptée pour corriger la situation qui devient de plus en plus catastrophique pour l’école.

     

    L’école oriente alors sa formation vers l’apprentissage de la production mécanisée ce qui répond aux attentes des fabricants de la ville et permet aux élèves de bénéficier d’une formation professionnelle plus accomplie.

     

    Finalement donc, on s’aperçoit que la transmission de savoir dans le domaine de l’horlogerie suisse est vraiment orientée vers la transmission d’une culture technique qui fait la spécificité du pays parmi ses concurrents dont les Etats-Unis et le Royaume-Unis. On s’aperçoit ainsi, quand on étudie l’historique des écoles de formations suisse que le développement des écoles de formation suivait de près celle du développement de l’industrie elle-même. En effet, les fabricants eux-mêmes sont très impliqués dans la mise en place de centres de formation qui au final leur fournissaient d’excellentes main d’œuvre qui ont donc contribué à rendre leurs produits plus compétitifs au niveau de la qualité.

     

     

    • « Swissness » :

     

     

    Les produits et services suisses jouissent d’une excellente réputation dans le monde entier. Ils sont respectés pour leur haute qualité et leur fiabilité, et certains, comme les Swiss Army Knives ou les montres IWC, ont même pris un statut emblématique. Tout comme la montre également. En effet, l’industrie suisse s’est peu à peu construite sur une structure complexe qui a trouvé son fondement sur la division du travail. Ce système s’est peu à peu perfectionné au point de faire de la montre suisse une référence dans le monde entier. Et cela d’autant plus qu’elle bénéficie en plus des valeurs traditionnelles de ponctualité et d’efficacité associées à un service de première classe et de précision qui auréole les produits suisses en général.

     

    C’est ainsi que le « Swissness » est devenu une marque et un outil marketing très puissant et une référence en terme de qualité de produits et de service[25]. Les produits et services suisses jouissent d’une excellente réputation dans le monde entier et sont associés à des références positives telles que la qualité, la précision, l’authenticité et le luxe. Cependant, cette image enviable a entraîné l’utilisation non-authentique de « marqueurs » d’origine suisse tels que la croix suisse et les références «made in Switzerland».

    Pour lutter contre cette tendance, les législateurs suisses ont promulgué la nouvelle législation Swissness, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017 et qui vise à renforcer la protection de la désignation «Made in Switzerland» et de la croix suisse pour préserver la réputation des produits et des origines suisses.

    La modification du projet de loi est liée à la loi sur la protection des marques, avec des réglementations spécifiques supplémentaires concernant l’origine géographique des biens et services. La nouvelle législation introduit également la possibilité d’être autorisée à apposer la croix suisse sur les marchandises.

     

    Mais avant d’entrer plus en détail dans la détermination de ce qui constitue ce « swissness » rappelons d’abord que c’est justement pour le domaine de l’horlogerie que le terme a été utilisé au début. En effet, pour faire face à la concurrence américaine et anglaise, la Suisse a toujours su allié production de masse pour les montres en série et de moyenne gamme, et l’horlogerie soignée visant à produire des montres de luxe présentant des finitions spéciales et souvent manuelles qui se caractérisent par des « complications » et des pièces de haute précision.

     

    C’est ce dernier caractéristique qui a toujours fait que la montre « made in swiss » est associée au luxe et au raffinement. Et c’est aussi ce qui a fait son malheur car la montre « made in suisse », pendant un temps, est devenue l’une des plus copiées au monde. De nombreux fabricants ont également tenté d’associer leurs produits au « swiss made » soit en utilisant les couleurs nationales suisses rouges et blanches, les armoiries suisses, soit en adoptant un slogan faisant allusion aux légendaires caractéristiques suisses.

     

    Cette situation a conduit les autorités suisses à introduire une règlementation pour l’industrie de l’horlogerie afin de protéger la qualité, les sites de production suisses, les prix élevés et donc les entreprises suisses.

     

    C’est ainsi qu’est réellement né le concept de « swissness » qui fait référence à un produit qui a été fabriqué en Suisse en utilisant des matériaux suisses et du travail suisse. Actuellement, c’est principalement l’industrie horlogère qui applique ce label à ses pièces afin de les identifier comme vraiment suisse.

     

    La « marque suisse » est une marque dite nationale, et comme toute marque nationale, elle n’existe pas dans un sens juridique, mais elle est couramment utilisée pour compléter d’autres marques de produits et de services suisses. La « Swissness » a émergé à la fin des années 1990 et a depuis été utilisé assez largement dans le sens de tout ce qui est typiquement suisse. En un sens plus étroit, le terme constitue l’application de la Suisse comme marque suisse – ou apparemment Suisse – les produits leur permettant ainsi de bénéficier des avantages attributs associés à la Suisse. Ceux-ci comprennent, entre autres, la fiabilité, la précision, la haute qualité, l’efficacité, la rigueur et l’exclusivité. Ce transfert des caractéristiques d’une marque à une autre est appelé cobranding, et vise à combiner les forces des deux marques afin d’augmenter le prix  les consommateurs sont prêts à payer. Dans le cadre de l’initiative « Swissness », Swissness désigne le degré d’origine suisse d’un produit.

     

    Dans le domaine de l’horlogerie, l’utilisation du terme « swiss » est actuellement régie par l’ordonnance du Conseil fédéral réglementant l’utilisation de la dénomination « Suisse » pour les montres du 23 décembre 1971. La base juridique de cette ordonnance est actuellement prévue par l’article 50 de la loi fédérale sur la protection des marques et des indications de provenance du 28 août 1992 (TmPA).

     

    Le 21 juin 2013, les Chambres fédérales suisses ont adopté un vote final adoptant le projet de révision de la loi sur la «Swissness». Ce projet vise à mieux protéger la dénomination « Suisse » et la croix suisse afin de préserver durablement l’excellente réputation dont bénéficient les produits suisses.

     

    Suite à l’adoption formelle de ce projet de texte, les dispositions de la TmPA ont fait l’objet de modifications qui s’appliquent également aux produits industriels, y compris les montres et leurs composants (article 48c TmPA[26]).

    En 2014, le Conseil fédéral a ouvert la procédure de consultation sur les ordonnances d’exécution «Swissness». En ce qui concerne l’utilisation de la dénomination « Suisse » pour les produits de l’industrie horlogère, la révision de l’Ordonnance sur la protection des marques (ci-après dénommée TmPO) présente un intérêt particulier. Il énonce les critères généraux définis à l’art. 48c TmPA concernant la méthode de calcul des coûts de fabrication et complétera donc l’OMU révisée.

     

    Afin d’assurer le respect de la proposition Swissness, la FH a préparé le projet d’un texte révisé de l’OMU (PrSMO5). Ce dernier a été repris et légèrement modifié par les autorités fédérales (SMO révisé). Après une procédure de consultation, le texte final de l’OMU a été adopté par le Conseil fédéral le 17 juin 2016.

     

    Selon les dispositions de l’OMU révisée, une montre désigne tout dispositif de mesure du temps destinés à être portés au poignet. Et une montre ne peut être considérée comme suisse que si « son développement technique a eu lieu en Suisse. Pour ce qui est des montres exclusivement mécaniques, au moins la construction mécanique et le prototypage de la montre dans son ensemble. Dans le cas des montres qui ne sont pas exclusivement mécaniques, au moins la construction mécanique et le prototypage de la montre dans son ensemble, ainsi que la conception du ou des circuits imprimés, de l’affichage et du logiciel. Il faut en plus que son mouvement soit suisse, qu’il ait été circonscrit en Suisse, que l’inspection finale du produit ait eu lieu en Suisse et, enfin, qu’au moins 60% des coûts de fabrication soient générés en Suisse »[27].

     

     

     

    • Cursus des formations horlogères

     

    Il est possible de trouver en Suisse différentes filières de formation qui peuvent conduire à exercer le métier d’horloger. La Suisse propose ainsi différentes catégories de formation qui ont pour but de satisfaire aux attentes des étudiants et de fournir une formation la plus personnalisée possible. De manière générale, les étudiants optent pour une formation en se basant sur plusieurs critères, dont le plus important concerne le métier que l’étudiant voudra embrasser. Le métier d’horloger offre en effet de nombreuses spécialisations avec différents débouchés intéressants.

     

    • Filières de formation

     

    La Suisse compte aujourd’hui de nombreuses écoles qui offrent un nombre important de formation. Il y ainsi les formations qui sont communes et qui concernent l’horlogerie de manière générale, c’est la formation standard qui vise surtout aussi à protéger la culture technique et la transmission du savoir-faire suisse. Il y a ensuite les formations spécialisées qui forment les étudiants à une partie précise dans la chaine de production de la montre, cette formation fait suite à la base commune qui étudie tous les aspects du métier.

     

    • Les différents niveaux de formation

     

    Afin de parvenir à une transformation complète de la culture technique et du savoir-faire, le système de formation professionnelle a été conçu de sorte à fournir trois niveaux de formations : la formation professionnelle initiale, la formation continue qui est destinée aux personnes déjà entrées dans la vie active et enfin la formation professionnelle dite supérieure qui est prodiguée dans les écoles supérieurs, à l’université, dans les écoles polytechniques ou encore dans les hautes écoles spécialisées.

     

    • La formation professionnelle initiale

     

     

    D’une manière générale, la formation initiale est considérée comme la formation qui offre aux jeunes étudiants une qualification dans un métier, on parle également d’apprentissage dans la mesure où elle vise à transmettre les connaissances et les compétences nécessaires à l’exercice d’une profession[28]. En Suisse, cette formation initiale permet d’obtenir une attestation fédérale de formation professionnelle au bout de deux ans (AFP), ou un certificat fédéral de capacité au bout de trois ou quatre ans (CFC). Il est à noter que la formation qui permet d’obtenir un CFC peut être complétée par une maturité professionnelle au niveau technique et ou artistique, cette maturité permet ainsi à l’étudiant de se pourvoir d’une bonne culture générale.

     

     

    • La formation professionnelle
      • La formation professionnelle supérieure

     

     

    Par formation professionnelle supérieure on entend principalement les examens professionnels et examens professionnels supérieurs qui sont organisés par les associations professionnelles et qui permettent d’obtenir soit un brevet fédéral, soit un diplôme fédéral, les deux sont reconnus par le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI)[29].

    Cette formation est surtout destinée aux personnes qui sont déjà titulaires d’un CFC (voir supra) et qui ont surtout déjà une expérience professionnelle dans un domaine déterminé, ils peuvent ensuite se présenter à l’examen d’Etat qui correspond à leur domaine de formation et d’activité.

     

    La formation a donc pour but de permettre à des professionnels d’un domaine déterminé d’approfondir leur acquis en se spécialisant dans une branche plus pointue encore dans leur domaine de formation. C’est également l’occasion pour eux d’augmenter leur qualification en faisant des études pour la gestion d’entreprise par exemple. Dans ce cas, ils pourront acquérir un diplôme ES.

     

    Ce sont les personnes qui sont titulaires d’un CFC ou d’une maturité professionnelle[30] qui peuvent donc postuler pour une formation professionnelle supérieure dans les Hautes écoles correspondant à leur filière de formation. Pour ceux qui sont titulaire d’une maturité gymnasiale, d’un autre côté, ils peuvent, après avoir exercé une profession qui correspond à la filière choisie pendant un an, postuler pour un cursus Bachelor auprès des hautes écoles spécialisées (HES). Ils peuvent également choisir de partir en formation dans une Ecole polytechnique fédérale (EPF).

     

     

    • La formation continue

     

     

    La formation continue est une formation qui vise à donner aux salariés et aux professionnels la possibilité d’approfondir leurs connaissances et d’en acquérir de nouvelles, d’étendre leur compétences et se perfectionner dans leur domaine, ou dans un autre domaine. La formation continue s’ouvre également à des demandeurs d’emploi qui évoluent déjà dans le monde du travail. La formation continue peut également concerner les personnes qui veulent opérer une reconversion professionnelle.

     

     

    • Les filières de formation proposées

     

    De manière générale, les cours proposés dans les écoles et centres de formations suisses ont la caractéristique d’être suffisamment neutres pour permettre une certaine complémentarité avec les formations qui sont données par les Maisons horlogères. Le but étant de permettre une parfaite articulation entre les formations délivrées par les différentes institutions et faire en sorte que les savoirs et les techniques transmises soient uniformes et standardisées.

    C’est sous l’égide de la  Convention patronale de l’industrie horlogère suisse (CPIH) que ces formations sont organisées. En effet, la CPIH est  l’organe faîtier qui « représente les intérêts de l’horlogerie pour tous les problèmes de formation professionnelle[31]. ». Toutes les formations doivent donc être approuvée par cette organisation, ce qui est parfaitement censé dans la mesure où c’est la CPIH qui organise les « relations avec les entreprises horlogères, les écoles d’horlogerie, les écoles techniques, les HES, l’OFFT et les autorités cantonales »[32]. Elle procède également à la « mise sur pied des cours professionnels »[33]. C’est également la CPIH qui procède à « l’élaboration de règlements et de manuels d’apprentissage »[34], et elle assure enfin les relations « avec les autres instituts de formation, en Suisse et à l’étranger »[35].

    Dans la plupart de ces écoles et centre de formation, on met souvent en scène l’apprentissage, dans le sens où on privilégie les anecdotes et les jeux de rôle ainsi que l’interactivité entre formateurs et apprenants. En effet cette méthode favorise la mémorisation et la mise en pratique. Ce genre d’apprentissage présente également l’avantage de permettre une plus grande flexibilité et ainsi d’adapter les cours, et partant le parcours pédagogique, aux attentes et exigences des marques, mais aussi en fonction du temps à la disposition des apprenants et en prenant en compte le niveau de connaissance que les apprenants souhaitent atteindre.

    De manière générale, les cours proposés dans les différents centres de formation ont des contenus assez semblables, et se destinent également à presque les mêmes catégories de personnes, les élèves choisiront alors leur cours selon l’état d’avancement de leur connaissances et de leur compétences. Nous allons étudier un échantillon de centre de formation ici afin d’avoir un plus large aperçu de ces filières de formation.

     

     

     

    • La Haute Horlogerie

     

     

    Dans le cas particulier de la Haute Horlogerie, l’un des plus anciens centre de formation en Suisse on peut trouver des cours qui vont de la simple initiation à un véritable approfondissement de la connaissance.

     

     

    • Watch Essentials :

     

     

    Ce cours constitue le cours de base par excellence : on y retrouve l’enseignement théorique de base sur tout ce qui concerne l’horloge. On y parle donc de l’histoire de l’horlogerie, non seulement en Suisse, mais dans le monde. On y parle également des différents acteurs qui travaillent dans le domaine, sans oublier le comportement du marché et les tendances qu’il faut comprendre. La théorie touche également à la partie pratique dans le sens où on commence déjà à se familiariser avec la terminologie et le fonctionnement du mouvement mécanique. On commence également à ce niveau l’introduction des complications et des icônes horlogères aux élèves.

     

    Il est évident que le but de ce cours est de permettre aux apprenants d’avoir une connaissance la plus large possible dans le domaine de l’horlogerie. Dans le cas de la Fondation Haute Horlogerie, le cours Watch Essentials dure 1 jour et demi. Les cours qui sont dispensés durant cette session comprennent alors une introduction sur l’histoire et la mission de la Fondation, les marques partenaires qui travaillent avec elle. Il y a également une introduction au marcher de luxe, ainsi qu’à la structure du marché (qui sont les différents groupes horlogers, quelles sont les marques indépendantes et qui sont les artisans-créateurs)[36].

     

     

     

    Ce cours est destiné à faire comprendre aux élèves les bases de toutes les fonctions de la montre « autre que l’indication de l’heure, de la minute et de la seconde et ce quels que soient le mode manuel ou automatique de remontage d’une montre, de sa force motrice mécanique ou électrique et de l’épaisseur de son mécanisme »[37]. On y apprend donc le fonctionnement du mouvement mécanique : quels sont les différents organes qui font fonctionner la montre et quelle est la fonction de chacune. Il y a plusieurs types de complications avec lesquelles on familiarise les élèves : les montres à chronographes, les montres à multiples fuseaux horaires et à sonnerie, les montres à calendrier ainsi que les montres à tourbillon.

     

    Pour la Fondation Haute Horlogerie, la Complication Class dure deux jours, et elle comprend également une introduction à l’histoire de la Fondation, ainsi que les différentes marques partenaires[38].

     

     

     

     

    Le cours compile une introduction au fonctionnement d’une montre mécanique, un apprentissage du vocabulaire (terminologie) et une initiation rapide aux complications horlogères. Avant de se consacrer à la définition de ce qu’est un chronographe, à son histoire ainsi qu’aux différentes techniques et types de chronographes. La formation est clôturée par la présentation des marques qui produisent les chronographes les plus emblématiques et de leurs produits évidemment.

     

     

     

    La Tourbillon Class pour sa part est destinée aux élèves qui veulent en connaître plus sur le fonctionnement d’une montre mécanique, mais également de la terminologie que l’on utilise dans ce domaine. Une brève initiation à la complication est également organisée dans ce cours. Et comme pour tous les cours, on réserve toujours une place pour la définition de ce qu’est un tourbillon, de son histoire et de l’évolution technologique en la matière, sans oublier la présentation des montres à tourbillons les plus célèbres sur le marché actuellement.

     

     

     

    La Calendar class a pour principal objectif de transmettre aux étudiants comment fonctionne une montre à calendrier, en incluant dans le cours des thèmes comme les phases de la lune ainsi que d’autres observations astronomiques[39].

    Comme d’habitude, le cours commence avec le rappel des notions de base comme le fonctionnement d’une montre mécanique, les différentes terminologies que l’on utilise dans le domaine, sans oublier les complications. On se concentre ensuite sur le cas du calendrier dans le monde de l’horlogerie : la définition, rappel historique, exploration des différents types de calendrier et de la technique. Et comme pour les autres cours, il est important de montrer aux participants différents modèles de montre à calendrier des différentes marques qui existent sur le marcher, et plus particulièrement, celles qui ont été exposées dans les salons de l’horloge.

     

     

     

     

    La particularité de ce cours c’est qu’il offre aux participants, la possibilité de comprendre et  maîtriser les  bases sur les montres à fuseau horaire. Et tout comme pour la montre à calendrier, il est important de rappeler aux participants quelles sont les différentes terminologies, les particularités des montres mécaniques, et une courte introduction aux complications également. La formation se clos sur une petite présentation des plus récentes montres à fuseau horaires.

     

     

    • Le Centre de Formation Professionnelle Berne Francophone (CEFF)

     

     

    Pour le CEFF, il propose des formations continues pour la catégorie horlogerie. Formations qui sont destinées aux adultes ayant 20 ans révolus. Les formations s’adressent autant à ceux qui voudraient s’initier au métier d’horloger qu’à ceux qui veulent se perfectionner et acquérir de nouvelles compétences.

    Le centre propose des formations par modules, les modules sont organisés par étape, et chaque étape correspond à un certificat ou diplôme bien déterminé. Ainsi, la première étape permet de décrocher un certificat d’opérateur en horlogerie avec option, délivré par la CPIH. La deuxième étape permet d’avoir une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) d’opérateur en horlogerie. Et la dernière permet de décrocher un certificat fédéral de capacité (CFC) d’horloger praticien[40].

    Concrètement, le CEFF propose 5 modules différents : le module de base (qui compte 440 périodes), le module intermédiaire qui comprend trois sous-modules différentes (assemblage qui compte 340 périodes ; posage-emboitage qui compte 185 périodes ; module achevage-réglage qui compte 460 périodes). Et enfin le module terminal qui compte 815 périodes.

    Le centre propose enfin une offre « vivre l’horlogerie » qui est destinées aux néophytes et aux professionnels qui travaillent dans un domaine assez proche de l’horlogerie. « Cette formation, composée de 6 cours de base, s’adresse aux personnes travaillant dans le domaine de la maintenance ayant besoin de compléments de formation théorique ou pratique. Chaque module de pratique ci-dessous peut être choisi de manière indépendante[41]. »

    Cette offre comprend 4 modules qui peuvent être suivis séparément, mais selon un ordre bien déterminé. Il y a le module Initiation, c’est le module n°1 et il correspond à une initiation au démontage et remontage d’un mouvement. Le module n° 2, c’est le module Immersion où on apprend à huiler, graisser et emboîter un mouvement. Le module n°3, Passion, permet d’apprendre comment régler et emboîter un mouvement automatique. Et le dernier module, Fascination, permet de régler et emboîter un mouvement mécanique, un automatique, un quartz[42].

     

    • Centre Interrégional de Formation des Montagnes Neuchâteloises – Ecole d’Arts Appliqués la Chaux-De-Fonds (CIFOM-EAA)

     

    Le centre propose des formations destinées aux adultes dont la formation pour devenir Horloger praticien / Horlogère praticienne, et la formation pour devenir Opératrice/ opérateur en horlogerie AFP.

    La formation pour devenir Horloger praticien / Horlogère praticienne est chapeauté par la CPIH, elle dure trois ans, et comprend un cours de culture générale, du sport en plus des cours destinés à la formation en horlogerie proprement dite.

    Pour ce qui est de la formation pour devenir Opératrice/ opérateur en horlogerie AFP, elle a été organisée pour donner des compétences opérationnelles les plus complètes possibles aux participants. Sont ainsi organisées, dans ce but, des préparations pour des Travaux de micromécanique, pour des Travaux sur mouvements mécaniques ; pour des Travaux sur mouvements électroniques ; à la pose de cadrans, d’aiguilles et emboîtage.

    Les participants sont également initiés au Processus de travail transversaux (production, normes, contrôle et connaissances théoriques de base). En effet, « l’opérateur en horlogerie doit maîtriser des processus de travail et acquérir des connaissances de base qui sont transversaux au métier. Ces éléments sont nécessaires à la réalisation avec compétence des activités clés de son métier »[43]. Pour cette raison, il doit impérativement être en mesure de s’adapter aux conditions de production de l’entreprise et être en mesure d’effectuer le travail demandé dans le cadre d’un groupe. Il connaît les normes en vigueur dans son entreprise et les applique dans son activité quotidienne. Il est à même d’appliquer des procédures de contrôle adaptées afin d’assurer le niveau de qualité exigé. Les connaissances des normes en matière de santé, sécurité, écologie sont nécessaires pour accomplir son travail de manière satisfaisante. Il entretient ses outils et connaît les techniques de nettoyage »[44].

    La formation vise également à donner des compétences méthodologiques aux participants ; de sorte qu’ils pourraient plus facilement accomplir « des tâches et de résoudre des problèmes de manière globale et conformément aux buts. Il est en mesure de planifier des processus, de les réaliser et de les évaluer et dispose des méthodes d’apprentissage, de travail et d’innovation à cet effet. ». Entrent dans le cadre de cette objectif les formations en matière de gestion de risques, d’orientation processus, d’orientation qualité, de gestion des informations, de stratégie d’apprentissage, de comportement écologique.

    Et enfin, toujours dans le but de leur donner des compétences opérationnelles, les participants bénéficient d’une formation qui leur permettra d’acquérir des compétences sociales et personnelles qui « permettent à l’opérateur en horlogerie de renforcer et de développer sa personnalité. Elles aident l’opérateur en horlogerie à s’interroger sur son propre rôle, à s’organiser avec succès, à s’engager et à s’intégrer avec responsabilité dans les structures sociales de l’entreprise, de l’économie et de la société. »[45]

    Dans le cadre de cette dernière catégorie, les participants bénéficieront d’une formation qui leur permettra d’avoir un sens de l’autonomie et de la responsabilité ; de pouvoir s’adapter aux processus de production et les technologies qui sont en constante évolution ; à avoir un très bon sens de la communication. En effet, « activités du domaine concerné sont réalisées en étroite collaboration avec les personnes concernées au sein d’un atelier ou d’un îlot de production. L’aptitude à communiquer de manière compréhensible et en fonction de la situation est la base pour un travail rationnel et réussi. L’opérateur en horlogerie est prêt à dialoguer, sait écouter et applique les règles fondamentales d’une communication efficace. »[46]

     

     

     

    • Centre Interrégional de Perfectionnement Tramelan (CIP)

     

    Pour le centre de formation de Tremelan, il offre en priorité des formations à des adultes, des formations qui débouchent sur un CFC d’horloger de production. Ce qui différencie ce centre de formation de ceux que nous venons de citer, c’est qu’il travaille directement avec les entreprises. Dans le sens où il propose pour ces dernières des formations à la carte. Le centre a ainsi pour but de répondre directement aux besoins spécifiques des entreprises avec lesquelles il travaille.

    Parmi ces formations, on peut notamment relever le cours de remise à niveau « d’horlogers dans le domaine du réglage pour une entreprise développant son propre mouvement »[47]. Il y a également la formation « de base axée sur la découverte pratique de différents calibres pour les constructeurs de mouvements d’une grande entreprise »[48] et la formation « de base dans le domaine de la «mise en marche» pour une partie du personnel d’une entreprise d’assemblage »[49].

    Le centre propose également l’expérience « vivre horlogerie », il organise dans ce cadre des «  ateliers de découverte (en allemand et en français) tant pour les entreprises que pour les curieux du monde horloger. »[50].

    Parmi ses formations modulaire, le centre propose aussi des formations modulaires qui s’adressent aux adultes de 20 ans révolu, découvrant l’horlogerie ou voulant se perfectionner dans un domaine en particulier.

    Les catégories de personnes visées sont donc des personnes en emploi dans l’industrie horlogère ou dans un autre secteur, des personnes sans emploi, en tout cas des personnes possédant ou non des connaissances horlogère.

     

    • Métiers horlogers

     

     

    Le métier d’horloger se décline en plusieurs catégories et fait intervenir aussi différentes disciplines. C’est ce que nous allons étudier ici.

     

     

    • HORLOGERIES

     

    On peut citer ici le métier de conservateur. Dans le cas de l’horlogerie en Suisse, il peut être amené à intervenir dans le sens où il lui reviendra de conserver, de préserver des montres devenues biens culturels car elles auront matérialisé tout le savoir-faire et la culture technique Suisse en la matière. Ce métier n’est pas sans importance quand on se rappelle que toutes les formations organisées par certains centre de formation incluent dans leur cours la présentation des pièces maitresses ayant fait l’objet d’une exposition au salon de l’horlogerie.

    Le métier de conservateur implique également l’examen et l’analyse diagnostique des biens culturels, d’établir une documentation qui correspond à chaque bien.

    Il y a ensuite le métier de Conservateur-restaurateur. Le conservateur-restaurateur a alors pour mission de préserver les biens culturels de toutes les époques et de tous les domaines, dont l’horlogerie donc. Le conservateur-restaurateur est forcément un spécialiste d’une technique, d’un matériau, d’un domaine particulier. Un domaine dont il devra nécessairement connaitre toutes les règles d’éthique, nationales et internationales, pour examiner analyser puis traiter les objets qui leur sont confiés.

    Il y a ensuite l’Horloger proprement dit. C’est celui qui a la charge de réaliser les outils et l’outillage horloger. Il aura à assembler et à emboîter les différents types de mouvements, mécaniques ou électroniques. Il devra encore se charger des réglages, c’est ainsi qu’il va participer au processus de production.

     

    L’horloger de production quant à lui, aura la charge d’assembler les montres, mécaniques ou électronique, et surtout d’en contrôler la qualité à tous les stades de la production. Si des anomalies sont détectées en cours de production, il reviendra à l’horloger de production de les corriger. Sa formation lui permet en effet d’être un professionnel polyvalent qui peut assurer toutes les opérations de production, qu’il s’agisse de montage, d’emboîtage, de pose d’aiguille et de cadrant, sans oublier les réglages.

     

    Le maître horloger, est aussi un métier à prendre en compte ici, même si les cours de perfectionnement et l’examen qui permettent d’exercer ce métier sont seulement dispensés en Suisse alémanique. Il faut avoir un brevet fédéral pour pouvoir exercer ce métier.

     

    Le Mécanicien de production a pour mission de fabriquer des pièces de haute précision, des pièces qui peuvent être uniques ou être produite en série. Et cela peut concerner différents types de procédés d’usinage. Ce qui implique que le mécanicien horloger devra être capable d’assembler des appareils et des machines, de procéder à la mise en service de ces appareils et d’effectuer des travaux de maintenance sur toutes les installations intervenant dans la production en cas de besoin.

     

    Le Micromécanicien a la charge de fabriquer les outils qui vont permettre de réaliser la production industrielle des composants d’horlogerie. L’horlogerie est réputée être un domaine de grande précision en Suisse, il si un métier devait illustrer cette précision, c’est bien celui de micromécanicien. Rigueur et précision sont les qualités les plus importantes pour ce travail, mais aussi une très forte aptitude à réaliser un travail manuel méticuleux. En effet, dans l’horlogerie, chaque pièce et assemblage doivent être fabriquée ou réaliser avec la plus grande dextérité car il y a des plans qui doivent être respectés minutieusement, chaque étape fait intervenir des outils précis…

     

    L’opérateur en horlogerie a en charge l’assemblage des différentes pièces du mouvement d’une montre. Il peut intervenir autant sur une montre mécanique qu’électronique. Sa mission consiste principalement à poser les aiguilles et le cadran sur le mouvement, puis à introduire le tout dans un boîtier. Il lui revient également de fixer l’ensemble sur le bracelet. L’opérateur en horlogerie doit également réaliser le réglage des montres mécanique. Des réglages qui consistent à ajuster et régler le balancier et le spiral de la montre. C’est une étape particulièrement délicate dans la mesure où l’ensemble spiral-balancier forme l’élément le plus important pour permettre la marche régulière des montres mécaniques.

     

    Le Polymécanicien  s’occupe plutôt de la partie machine et outillages ainsi que la fabrication des prototypes. Il a alors en charge la réalisation et le montage des éléments nécessaires à la fabrication des machines indispensables pour la production. Il peut aussi être amené à les ajuster en cas de besoin. C’est un métier très technique, le polymécanicien doit en effet travailler avec des outils comme les tours, fraiseuses, perceuses, aléseuses. Et évolution technologique oblige, ces outils sont presque tous équipés de commandes numériques aujourd’hui, des commandes qui réalisent tout le travail en fonction du programme introduit par le polymécanicen.

    Ce dernier doit aussi avoir une certaine connaissance théorique pour être parfaitement efficace dans son travail. Que ce soit sur le processus de production, le traitement thermique, les matériaux utilisés, la technologie industrielle nécessaire à la fabrication ou l’établissement des documents techniques nécessaires.

     

    Le Praticien en mécanique travaille « dans le domaine de la mécanique, de la métallurgie et de la construction d’installations et d’appareils industriels »[51]. Les travaux qu’il aura à réaliser sont des travaux de simple production qui exige de lui qu’il sache utiliser des outils et équipement techniques, qu’il sache se servir des moyens de mesure et de contrôle. Et il doit participer « à des processus de travail  comme le montage, l’entretien et la maintenance de machines et d’installations »[52].

     

    • HABILLAGE HORLOGER ET DÉCORATION

     

     

    Dans cette discipline, nous pourrons citer l’angleur. Il s’agit du professionnel qui a en charge de réaliser sur mouvements des montres une finition qui doit être d’une très grande minutie, le but étant de créer un jeu de reflets lumineux. Ce travail vise donc principalement à tout ce qui est arêtes vives par le biais du ponçage. L’anglage intervient sur toutes les pièces métalliques qui doivent être poncés en biseau. De sorte qu’il pourra former sur le pourtour des pièces une surface fine, oblique, régulière qui peut alors refléter la lumière.

     

    L’Assistant en traitement de surface procède lui à ce qu’on appelle « ennoblissement d’objet »[53]. Le traitement de surface consiste à « à recouvrir d’une fine couche de métal ou d’une autre matière la surface de pièces en tout genre afin de les rendre plus résistantes, plus isolantes, plus conductrices ou plus esthétiques. Electroplastie ou d’anodisation de l’aluminium »[54].

    Le Cadranier ou Cadranographe, qui a la charge de reproduire  « les motifs, chiffres ou index, jours et la date, phase de lune, logo de la marque, décorations, qui figurent sur la partie la plus visible de la montre : le cadran »[55].

     

    Le Graveur a la charge  d’inscrire « en creux ou en relief des ornementations géométriques ou végétales, voire des représentations animalières sur le cadran, le fond ou sur les ponts d’une montre en acier, en or, en platine ou en nacre »[56]. Il procède « à l’aide de différentes techniques de gravure à la main, à la machine électronique ou manuelle ou par procédé chimique. Les différentes techniques de gravure sont les suivantes : gravure par champlever, à l’échoppe, en relief, le ramolayé, la gravure pour l’émail, le guillochage, la taille douce »[57].

     

    • DESIGN ET DÉVELOPPEMENT

     

    Il s’agit d’une discipline qui fait intervenir notamment le Designer d’objets horlogers, qui doit procéder à « l’élaboration et la définition d’un concept global du produit, fondé sur une recherche et une documentation ciblée comprenant des données économiques, techniques, esthétiques, sociales et environnementales. Ce concept global est synthétisé sous forme d’un cahier des charges précisant les contraintes et exigences fondamentales à respecter dans la conception, le développement et la fabrication du produit »[58].

    On peut aussi citer ici le Designer en design de produits qui conçoit et produit des objets de consommation courante. Le Dessinateur en construction microtechnique qui a la charge d’établir les dessins et tous les documents utiles à la fabrication de composants ou de systèmes microtechniques.

     

     

    • Domaines de production de l’horlogerie en Suisse

     

    En Suisse, le secteur de l’horlogerie est celui où prédomine l’exportation, preuve en est  que 95% de la production est destinée au marché extérieur[59]. Et c’est aussi ce qui constitue la plus grande faiblesse de cette industrie, car l’horlogerie est de fait exposée à la conjoncture mondiale. Ainsi, tous les changements de nature sensibles comme une crise financière, ou une crise économique dans les pays cibles vont directement impacter sur le secteur de l’horlogerie. C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi, depuis les années 80, les entreprises horlogères suisses ont également choisi de produire des montres destinées aux segments de marché « moyen de gamme », en plus du marché « haut de gamme » où la montre suisse a toujours régné en maître.

    Pour l’année 2017, le mois d’octobre a été celui où l’industrie a enregistré la plus forte hausse pour cette année. « Les principales matières habillant les montres se sont inscrites en hausse, et en particulier l’acier, qui a assuré à lui seul la moitié de l’augmentation de la valeur en octobre. Le nombre de garde-temps exportés a aussi nettement progressé, soutenu par les produits en acier et ceux de la catégorie Autres matières »[60].

    Pour le mois d’octobre de cette année 2017 donc, on peut noter un changement très positif dans l’écoulement des produits dans les principaux marchés cibles de la Suisse. « La plupart des 30 principaux marchés se sont montrés positifs durant le mois d’octobre. Hong Kong (+15,8%) et la Chine (+18,2%) ont continué sur leur lancée. Le Japon (+21,7%) a enregistré une progression plus marquée encore, mais dans une tendance à moyen terme orientée à la baisse. Contrastant avec les fortes hausses, les exportations horlogères vers les Etats-Unis (-7,3%) sont restées négatives. Le Royaume-Uni (+1,2%) a encore illustré l’essoufflement de sa croissance, tandis que l’Italie (-0,7%) a stagné. Dans son ensemble, l’Europe s’est inscrite en hausse de 5,9% »[61].

    Le secteur de l’horlogerie suisse est donc un marché d’exportation, mais cela ne signifie cependant pas que le marché intérieur soit négligeable. Le marché national suisse est en effet l’un des principaux marchés pour l’industrie horlogère helvétique. Le marché intérieur suisse a ainsi absorbé près de 2 milliards CHF de montre dans le commerce de détail en 2012[62]. Le commerce de détail de montre vise particulièrement une catégorie de consommateurs : les touristes qui visitent le pays. Ils consomment à seuls près de deux-tiers des montres vendu sur le marché national[63].

    L’horlogerie est la seule branche du commerce de détail qui dépend autant du tourisme, avec comme principaux clients les touristes venant de la Chine et des pays du Golfe.

     

     

    1. Chapitre 2 : Progrès technologiques

     

    Les progrès technologiques prennent aujourd’hui une place importante dans les formations d’aujourd’hui. On assiste à une globalisation de ce progrès, de sorte qu’il s’étend désormais à des domaines de production très prometteurs. Propulsant ainsi le « swiss made » à un niveau beaucoup plus élevé.

     

    • Formation d’aujourd’hui

     

    Comme nous l’avons déjà souligné plus haut, c’est la Convention patronale de l’industrie horlogère qui organise les formations dans le domaine, le but étant de standardiser la transmission du savoir et ainsi préserver la culture technique si chère à l’industrie horlogère suisse. La CP, en collaboration avec les centres de formations et l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT) actuellement devenu Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). La CP a donc mis en place les formations modulaires en horlogerie il y a environ 20 ans.

    L’idée est venue avec le constat que la main d’œuvre qualifiée se faisait de plus en plus rares, les formations initiales qui étaient programmées pour favoriser la transmission du savoir-faire ayant du mal à répondre aux attentes, tant des étudiants que des entreprises. Il a donc fallu créer une nouvelle filière qui pourrait mieux pallier à la pénurie de main d’œuvre qualifiée et très qualifiée. Et cela en permettant aux adultes de se former pour acquérir de nouvelles compétences ou pour se reconvertir.

    Et c’est ainsi que depuis le milieu des années 90, cette nouvelle filière a pu aider plus de 1 500 personnes[64]. Ce succès s’explique par une plus grande souplesse au niveau de la formation. Car « s’il faut 6 ans pour effectuer la formation complète en cours du soir, à raison de 2 à 3 fois par semaine, les offices du chômage des cantons de BE et NE financent une formation intensive en journée qui permet à des demandeurs d’emploi en besoin de reconversion de raccourcir de 2 ans le cursus de formation »[65].

    Actuellement, quatre centres de formations offrent des formations modulaires telles que reconnues par la CPIH :

    • Le Centre de formations neuchâtelois pour adultes (CEFNA), au Locle.
    • Le Centre interrégional de perfectionnement (CIP), à Tramelan.
    • La Fondation pour la formation des adultes (Ifage), à Genève.
    • Le Groupement d’établissements publics (Greta) du Haut-Doubs, site de Morteau, France.

     

    Les formations dispensées dans ces centres sont destinées aux adultes qui sont « en emploi dans l’industrie horlogère ou dans un autre secteur »[66]; ou à des adultes sans emplois qu’elles possèdent ou non des connaissances en horlogerie[67].

    Dans tous les centres, la formation est généralement composée de 5 modules :

    • module de base
    • module assemblage
    • module posage-emboîtage modules de spécialisation
    • module achevage-réglage
    • module terminal[68]

     

    Il y a aussi un module particulier pour la culture générale[69].

     

    En fonction du nombre de modules suivis, la formation modulaire permet l’obtention, par étapes successives[70]:

    • de certificats de modules, délivrés par la Convention patronale de l’industrie  horlogère suisse (CP);
    • d’une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) d’opérateur en  horlogerie;
    • d’un certificat fédéral de capacité (CFC) d’horloger de production.

     

     

    « La formation modulaire, par son caractère flexible, permet un suivi adapté aux  impératifs de vie de chacun. L’interruption de cet apprentissage au bout d’un ou  deux modules n’est donc pas disqualifiante »[71].

    L’enseignement est donné soit[72]:

     

    • en soirée et le samedi (pour les personnes exerçant une activité professionnelle);
    • durant la journée (pour les personnes sans emploi ou en reconversion professionnelle).

     

     

     

    • Globalisation

     

    Les années 1960 apparaissent comme une nouvelle rupture dans l’histoire de l’horlogerie suisse, confrontée à une triple mutation, commerciale, organisationnelle et technologique. Au début, cette décennie a été marquée par l’établissement de nouveaux concurrents sur le marché mondial (Japon, États-Unis, URSS, France et Allemagne), dont le succès reposait essentiellement sur la production de masse de produits standardisés et remettait en cause la position dominante Suisse. La nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises horlogères suisses a conduit à la fin de l’entente; l’industrie horlogère a réorganisé ses structures, caractérisées par la libéralisation des contraintes du cartel et l’expansion internationale de la fabrication[73].

    Enfin, la dernière mutation était technologique. Au cours de cette décennie, la montre à quartz a été développée, une révolution technique qui a transformé de manière significative le secteur de la montre, dès lors la question n’était plus la capacité de fabriquer des montres mais la capacité de les vendre.

    À partir du milieu du XIXe siècle, l’industrie horlogère suisse a été confrontée à deux crises majeures qui ont remis en cause son existence. Le premier était l’industrialisation. Les rivaux américains ont défié les horlogers suisses en produisant massivement des montres avec des machines dans leurs usines et ont rendu les montres suisses non compétitives parce qu’elles étaient trop chères ou de qualité inférieure. L’industrialisation des modes de production a fait l’objet de discussions intenses en Suisse et a été contestée par beaucoup, mais a réussi à s’établir dans les années 1880 et 1890[74].

    Après son mouvement réussi de mécanisation, l’industrie horlogère suisse a adopté, pendant l’entre-deux-guerres, une politique industrielle visant à mettre fin au chablonage et à limiter les risques de transplantation industrielle à l’étranger. Alors que le protectionnisme douanier se répand dans le monde entier à partir des années 1890, les exportations de montres démontées, principalement vers les États-Unis, le Japon, la Russie et l’Allemagne, progressent régulièrement et contribuent au développement de nouvelles entreprises horlogères dans ces pays[75].

    Pour faire face à l’émergence de nouvelles nations rivales et maintenir l’emploi en Suisse, l’horlogerie organise, sous l’égide de l’Etat, un cartel interdisant le chablonnage et contrôlant les activités des entreprises horlogères (le Statut horloger), ainsi qu’une fiducie pour le contrôle de la production de pièces et de mouvements (ASUAG). La deuxième crise existentielle de l’industrie horlogère suisse était celle de la concentration industrielle. L’émergence et la diffusion de nouveaux systèmes de production de masse et de nouvelles technologies, telles que les montres à quartz, ont conduit à l’implantation sur le marché mondial d’entreprises rivales …

     

    • Automatisation des processus de fabrication

     

    La Suisse est réputée pour être la terre des chocolats, des Alpes et des montres de luxe. Toutefois, le célèbre marché qui englobe des marques notoires telles que Rolex, Zenith et Swatch a été gravement menacé dans les années 1970 suite à une révolution des montres numériques japonaises bon marché. Ces montres à quartz japonaises ont été produites sur des lignes de production automatisées et ont énormément mangé dans la part de marché de l’industrie horlogère suisse.

    La solution à la crise a généralement consisté en deux approches différentes, qui ont toutes deux ouvert la voie à une reprise massive de l’industrie, actuellement florissante. Tout d’abord, certains des principaux producteurs suisses ont décidé de se concentrer sur l’aspect artisanal et artisanal des montres suisses.

    D’un autre côté, l’autre méthode a consisté à adopter l’automatisation pour créer des montres à des coûts plus compétitifs permettant aux entreprises suisses de se réapproprier une part du marché des montres abordables. L’exemple le plus remarquable est celui de Swatch, qui avait un plus petit nombre de pièces mobiles (51 par rapport à 91 pour la plupart des autres montres mécaniques), était scellé dans un boîtier en plastique et fabriqué selon un procédé automatisé. Ces facteurs ont tous contribué à réduire considérablement les coûts de production par rapport aux méthodes traditionnelles. L’entreprise deviendra Swatch Group, le plus grand fabricant de montres au monde.

    L’année dernière, Swatch a sorti un nouveau modèle appelé Sistem51. Contrairement à la plupart des montres de la gamme de montres suisses abordables, la Sistem51 est mécanique: plutôt que d’utiliser une batterie, comme dans une montre à quartz, elle stocke l’énergie en utilisant le mouvement de votre poignet pour l’enrouler. Contrairement à toute autre mécanique suisse, la Sistem51 est entièrement construite sur une ligne d’assemblage automatisée de 65 pieds de long, sans aucune intervention humaine.

    Peut-être le plus important, le Sistem51 ne coûte que 150 $ – un prix étonnamment bas pour une montre mécanique 100% suisse. Il est fabriqué en utilisant des conditions de salle blanche, donc rien ne peut perturber son fonctionnement interne (connu sous le nom de « mouvement »). Alors qu’une montre mécanique normale nécessite un processus compliqué de réglage fin à la main pour s’assurer que son élément de chronométrage (appelé «échappement») oscille uniformément, tout est automatisé sur le Sistem51: un laser régule l’échappement une seule fois et la montre se referme en haut Il est ensuite fermé hermétiquement, ce qui signifie qu’il n’y a pas de réparations après-vente.

     

    • Délocalisation de la production

     

     

    A ses débuts, l’industrie horlogère suisse s’est toujours montrée très fière de son origine et du fait que la production était réalisée par des professionnels très jaloux du savoir-faire suisse. Mais après la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie horlogère avait vu l’arrivée d’une concurrente de taille : l’industrie américaine qui croyait en la fabrication de masse et en série, accessible à tous les portes-feuilles et donc beaucoup plus démocratique que les montres suisses qui avaient certes l’avantage d’être d’une grande technicité et qualité mais inaccessible pour la plus grande couche de consommateur.

    En un temps record, l’industrie américaine se hisse à la première place dans le monde. Et la technique qui a propulsé l’industrie à cette place consiste à délocaliser sa production. C’est ainsi que l’entreprise Waterbury, aujourd’hui Timex (Etats-Unis), a adopté cette stratégie dans les années 50, elle s’est vite imposée comme la plus grande entreprise horlogère au monde. Ayant commencé avec les montres de poche, Waterbury a ensuite produit les premières montre à bracelet vers la fin du 19e siècle. Dépassée par la vitesse de production et la demande exponentielle, elle a commencé par créer une entreprise sœur dans la capitale américaine, avant d’importer son idée en Angleterre. Est alors créée une filiale de Waterbury qui devait réaliser « dans un premier montage de pièces importées, et plus tard entièrement dans leur usine de Londres. Ces montres ont été faites jusqu’à la fin des années 1920 »[76].

    Cette nouvelle politique était très difficile à concurrencer pour les entreprises suisses, dans la mesure où la « réglementation du cartel horloger (dit Statut horloger), progressivement mis en place en Suisse au cours des années 20 et 30, empêche notamment les horlogers helvétiques de délocaliser à l’étranger des activités à faible valeur ajoutée (assemblage final des montres, fabrication des pièces de l’habillage) »[77].

    Devant la menace américaine, les entreprises suisses ont décidé de demander un assouplissement de la règlementation et de pouvoir ainsi internationaliser la production et renforcer leur compétitivité. Elles obtiendront gain de cause au début des années 60, et l’autorité fédérale commence à assouplir les règles régissant leurs activités. Elles ont ainsi pu peu à peu internationaliser la production. D’abord, en commandant des boîtes et des cadrans à des entreprises hongkongaises. Ces relations seront normalisées par la signature d’un accord de coopération technique entre  la Fédération suisse des associations de fabricants d’horlogerie (FH) et la Fédération of Hong Kong Industries (1966). Le but de cet accord était d’assurer aux entreprises suisses d’avoir des pièces de qualité.

    Ensuite, les entreprises suisses ont « investissent directement dans la colonie britannique. Ils ouvrent des fabriques de boîtes de montres, comme Swiss Watch Case Center (1968) ou Swiss Time Hong Kong (1969), ainsi que des usines d’assemblage, comme Baumgartner Frères Granges Far East (1970). Les années 60 représentent ainsi la première phase de l’extension de la fabrication de montres suisses au-delà des frontières nationales. La libéralisation n’est toutefois pas totale »[78].

    Mais le souci de préservation de la technicité suisse et du savoir-faire n’ont pas disparu avec le besoin de satisfaire à la compétitivité. Et cela d’autant plus que la « délocalisation de la production de pièces d’habillage à Hongkong a pour conséquence l’essor des montres de contrefaçon. Comme les fabricants de cette ville maîtrisent la production de pièces d’habillage pour les marques suisses, il est extrêmement aisé de lancer sur le marché des copies de qualité[79] ». C’est ainsi que, pour préserver la réputation d’excellence de la montre suisse, la Confédération adopte en 1961 le Contrôle technique des montres (CTM).

    Cette mesure soumet « les montres helvétiques à un ensemble de normes techniques minimales afin de pouvoir être mises sur le marché. »[80]. Le but étant évidemment « d’empêcher l’exportation de produits horlogers propres à porter gravement atteinte au renom de l’industrie horlogère suisse », ainsi qu’il est prévu dans le nouvel arrêté fédéral relatif au Statut horloger, adopté en 1961.

     

     

    • Domaines d’activités prometteurs

     

    Avec la baisse des ventes, de plus en plus de montres invendues se retrouvent dans les réseaux de distribution officiels soigneusement contrôlés de l’industrie dominée par la Suisse vers des plates-formes en ligne où elles sont souvent proposées à des prix réduits.

    Les horlogers suisses disent qu’ils détestent ce «marché gris» parce que les remises élevées nuisent à l’aura méticuleuse du prestige et rendent plus difficile la vente de leurs marchandises au prix fort. « Dans les produits de luxe, lorsque vous brisez l’illusion du prestige, du rêve, des prix, cela enlève la confiance. « Jean-Claude Biver, responsable de la division horlogère de LVMH (LVMH.PA), a déclaré à Reuters lors du salon de l’horlogerie Baselworld du mois dernier, décrivant le marché gris comme le » cancer de l’industrie « .

    Cependant, la fin soudaine de la demande chinoise oblige les marques à travailler tranquillement avec les négociants du marché gris, parfois pour faciliter les ventes, mais surtout pour s’assurer une certaine influence sur les revendeurs non officiels, selon les concessionnaires et les dirigeants de l’industrie interviewés par Reuters.

    « Il existe de nombreuses sources pour les montres du marché gris: les détaillants autorisés qui veulent se débarrasser des modèles de vente lente, les distributeurs de pays ou même les marques elles-mêmes », a déclaré un dirigeant de l’industrie horlogère[81].
    Il a dit que dans certains cas, les opérateurs du marché gris coopèrent avec les marques, en supprimant les nouveaux modèles de la vente lorsque demandé ou en réduisant les remises jugées excessives par les fabricants.

    Bien que les représentants des plus grands horlogers de luxe, notamment Swatch Group (UHR.S) et Richemont (CFR.S), aient refusé de discuter de leur stratégie en ce qui concerne le marché gris, certains fabricants pourraient trouver qu’il offre des avantages.

    « Pour chaque pièce que nous vendons, le fabricant obtient la part du lion des profits, et toutes les requêtes des moteurs de recherche, les recherches d’images, les messages des médias sociaux, les tweets et les épinglettes sont superbes et gratuits », explique Darryl Randall. fondateur et propriétaire de la plate-forme en ligne basée aux États-Unis SwissLuxury.com, qui, selon lui, génère des ventes d’environ 10 millions de dollars au cours des bonnes années.

    Un autre vendeur du marché gris a déclaré qu’il retirerait parfois des montres si les fabricants le lui demandaient et que les marques offraient régulièrement aux détaillants américains des paquets de 15 ou 20 pièces à prix réduit.

    « Même si les marques ne nous aiment pas, nous avons plus ou moins les mêmes objectifs qu’elles ont – nous voulons aussi vendre les marchandises et être en mesure de réaliser un bénéfice », a-t-il déclaré. La demande chinoise pour les garde-temps de luxe a explosé après la crise financière de 2008/09, entraînant une hausse de la production et des prix de détail. Mais la demande a fortement chuté au cours des deux dernières années, les attaques extrémistes ayant dissuadé les touristes de visiter l’Europe, où de nombreuses montres sont vendues, et la Chine a réprimé les cadeaux de luxe des fonctionnaires. Il était difficile de freiner la production lorsque la demande diminuait, en partie parce que les montres sont assemblées par étapes, ce qui signifie que les plans de production sont souvent établis deux ans à l’avance. Personne n’a besoin d’un produit de luxe, mais les marques constatent que lorsque les clients voient et touchent une montre complexe dans une boutique opulente et sont attirés par son «histoire», ils le veulent tellement que le prix devient secondaire.

    Chronext, un marché numérique pour les montres de luxe haut de gamme, bucks la tendance. Le cofondateur et PDG Philipp Man affirme que la société enregistre une croissance de 20% en rythme mensuel. L’année dernière, alors que le baromètre des ventes de produits de luxe de la Fédération horlogère suisse chutait de 10%, Chronext affichait une croissance d’environ 250% et 380% l’année précédente.

    La croissance bat son plein, ce qui, pour une entreprise de quelques années seulement, est remarquable. L’homme et son cofondateur, Ludwig Wurlitzer, partageaient un appartement à l’université et se proposèrent d’abord de créer une plate-forme sur laquelle les étudiants pourraient échanger des livres universitaires en échange, comme des actions. Réaliser les variables telles que la qualité et l’édition ont rendu la normalisation du commerce presque impossible, ils ont pivoté tôt. Les montres, comme toutes les industries de luxe – du vin aux sacs à main – sont sujettes au fléau de la contrefaçon. L’homme dit que, par conséquent, la confiance et la transparence sont primordiales pour le succès continu de l’entreprise.

    Cet accent mis sur la confiance et la transparence a stimulé la croissance fulgurante de l’entreprise. Des montres de toutes les grandes marques sont disponibles, non seulement d’occasion, mais aussi auprès des marques elles-mêmes, qui peuvent s’inscrire sur Chronext. L’industrie horlogère traditionnelle n’a pas reculé de la même manière que d’autres, comme les taxis, contre l’innovation.

    • « swiss made 2.0 »

     

    Les montres connectées sont aujourd’hui devenues incontournables, pourtant, l’industrie horlogère suisse n’a pas encore défini clairement les critères du «Swiss made» pour les montres connectées. Le « swiss made », rappelons-le, est ce qui protège l’industrie suisse des contrefaçons et des copies malveillantes.  Il « donne une indication claire au consommateur et permet à la Fédération horlogère (FH) de traquer et de sanctionner les entreprises peu scrupuleuses qui abusent de l’écusson rouge à croix blanche. C’est un label imparfait[82], certes, mais il reste indispensable »[83].

    Cette imperfection est particulièrement palpable dans le domaine des montres connectées, il est en effet assez surprenant de constater que le « swiss made » ne se soit pas encore adapté à ce nouveau venu dans le monde de l’horlogerie. On peut raisonnablement se poser la question de savoir pourquoi « a l’heure où les smartwatches n’apparaissent plus comme une simple mode mais comme un phénomène appelé à durer, à l’heure où les plus grands groupes horlogers (Swatch Group, Richemont, LVMH, etc.) annoncent ou réalisent des percées crédibles sur ce segment, à l’heure d’une foire de Bâle qui accueille pour la première fois un géant de l’électronique – Samsung – venu présenter des montres uniquement connectées[84] ».

    Il a été fait allusion au fait que le logiciel de la smartwach devait être suisse. La question est, en quoi consiste exactement ce logiciel ? « Personne n’a clarifié à quoi renvoyait ce mot-clé. Au système d’exploitation? Aux applications de la montre? Aux microprogrammes qui pilotent les composants? »[85].

    « Aujourd’hui, il ne faut que trois mois pour réunir une poignée de composants chinois et produire une Smartwatch fonctionnelle de qualité moyenne. Les horlogers suisses qui investissent des millions de francs dans des lignes de production chaux-de-fonnières ou dans le développement d’écosystème numérique neuchâtelois devraient s’inquiéter de ce flou juridique. Et se battre activement pour un «Swiss made 2.0» crédible. Cela permettra aux montres connectées suisses de rester aussi estimées et valorisées que leurs cousines plus traditionnelles. Et leur conférera un avantage compétitif qui ne sera pas de trop face aux géants asiatiques et américains »[86].

     

     

     

     

     

     

     

    1. Chapitre 3 : projections futures

    Cette dernière partie de notre travail est importante dans la mesure où elle nous permettra d’envisager les évolutions possibles des apprentissages actuels, d’envisager également le maintien de l’employabilité et enfin d’étudier plus en détail l’expansion internationale.

     

    • Maintien de l’employabilité

     

    Actuellement, le secteur de l’horlogerie emploie près de 58 000 personnes. Cependant, grâces aux réformes entamées pour résorber la crise des années 90 et celles qui l’ont succédées, la branche a désormais tous les outils nécessaires ainsi que toutes les infrastructures pour assurer une transmission efficace du savoir-faire et de la technique. Elle a besoin de plus de personnel, et ce ne sont pas les débouchés qui manquent dans ce secteur.

    En effet, « de la conception des plans au réglage des mouvements en passant par la fabrication des composants, chaque étape de l’élaboration d’une montre dispose d’un métier qui lui est propre. Résultat: une palette entièrement rénovée et plus cohérente, avec 7 métiers dont les différentes spécialisations offrent 13 filières »[87].

    Ce qui est intéressant dans cette nouvelle figure c’est la « répartition des tâches entre les métiers appris en 2 ans (AFP/attestation fédérale de formation professionnelle) et ceux appris en 3-4 ans (CFC/certificat fédéral de capacité). Alors que les premiers sont axés sur la pratique, les seconds approfondissent les connaissances des processus d’entreprise »[88].

     

     

    • Qualités futures requises

     

     

    Quand on pose la question de savoir quelles devraient être les qualités futures requises pour assurer un futur brillant à l’industrie de l’horlogerie suisse, la réponse qui revient est l’innovation. Ainsi, « 69% des dirigeants interrogés considèrent l’innovation comme une priorité majeure »[89].

    Mais l’innovation n’est pas le seul point important, il y a aussi le fait que les entreprises productrices doivent impérativement continuer à se développer sur de nouveaux marchés, et travailler à réduire au maximum les coûts et miser sur la recherche et le développement. Ainsi par exemple, si les marques suisses étaient assez réfractaires à distribuer leurs produits sur les circuits de vente en ligne, aujourd’hui, il n’en va plus de même. On assiste aujourd’hui à un virage numérique et « la distribution en ligne est considérée comme un circuit de vente plus important que les propres boutiques en ligne, les distributeurs autorisés et les magasins mono-marques. 50% des dirigeants interrogés ont indiqué qu’ils placeront plus d’accent sur les réseaux de distribution en ligne dans les douze prochains mois, alors qu’ils n’étaient que 19% à faire ceci en 2015 »[90].

    Malgré cette évolution, les ventes en ligne demeurent quand même assez marginales, mais « cela pourrait être une bonne stratégie d’avenir pour l’industrie horlogère suisse, car le comportement des consommateurs a également pris un virage numérique. L’étude sur la consommation de Deloitte indique que les médias sociaux et les blogueurs exercent une très forte influence sur les décisions d’achat de montres chez les jeunes (âgés de 18 à 29 ans) dans tous les pays où l’étude a été menée, sauf en Chine »[91].

     

     

    • Consolidation expertise métier

     

    Pour pouvoir préserver la culture technique suisse dans le domaine de l’horlogerie, il est important de faire en sorte que les acquis en matière d’expertise ne soient pas perdus, et cela en consolidant les formations disponibles. En effet, depuis toujours, le savoir-faire artisanal suisse à forte valeur ajoutée s’est cantonné aux compétences qui s’exportent à merveille, l’horlogerie en tête. « Les écoles d’horlogerie sont les premières passeuses de savoirs. Mais d’autres initiatives sont menées pour tenter de sauver des savoir-faire qui ne sont pas enseignés. Ou pour stimuler de jeunes talents. Les points forts de la Suisse, la formation, l’innovation et la main-d’œuvre hautement qualifiée qui ont forgé l’histoire de l’industrie suisse ont toujours été conditionnés par la position et les spécificités géographiques du pays. Savoir allier technologies innovantes et procédés artisanaux ou industriels traditionnels, c’est certainement l’une des clés de l’exception helvétique. Des savoir-faire suisses naissent là où on ne les attend pas. Et parviennent même à supplanter ou à conseiller de glorieuses maisons historiques à l’étranger »[92].

    C’est pour cette raison que la Fédération de l’industrie horlogère suisse a arrêté les principes qui président à la révision de l’ordonnance du label Swiss made. “Le Swiss made s’appuie désormais sur deux critères supplémentaires: l’introduction d’un taux minimal de valeur suisse de 60% pour le mouvement et la montre, et l’exigence d’effectuer le développement technique en Suisse »[93].

     

     

    • Expansion internationale

     

    • Influence du marché asiatique

     

    Le marché asiatique, nous l’avons souligné plus haut, constitue un débouché d’une grande importance pour le secteur de l’horlogerie suisse. Il a donc une très grande influence sur le développement et la santé de ce secteur. Et c’est ainsi qu’après des années de croissance, « l’horlogerie suisse a connu un exercice beaucoup plus difficile en 2015. En cause, la chute de certains marchés asiatiques, Hongkong en tête”[94].

    La situation de 2015 était parfaitement criante de la dépendance du secteur au marché extérieur. Et surtout asiatique. « Après cinq années de hausses consécutives, les exportations horlogères suisses ont enregistré un recul de 1,2% sur les huit premiers mois de l’année 2015. Parmi les 15 principaux débouchés de l’horlogerie suisse, onze marchés ont affiché une hausse (entre 2,9 et 24%) de janvier à août, tandis que quatre reculaient. Le problème ? Le fait que Hongkong, premier débouché de l’horlogerie suisse, soit en recul de 20,8% et que la Chine, troisième acheteur de montres suisses, recule également de 8,8% »[95].

    « Quant aux points de vente en Suisse, de grandes disparités sont constatées selon les régions géographiques. Sans surprise, les régions qui reçoivent de nombreux touristes asiatiques connaissent un vrai dynamisme tandis que les régions urbaines sont à la peine. Cela signifie que toujours davantage d’acheteurs de montres en Suisse sont des étrangers et que la clientèle locale devient quantité quasi négligeable »[96].

    « Nous avons 40% de clients en plus cette année pour un chiffre d’affaires en hausse de 20% »[97], relève Jürg Kirchhofer, un détaillant très important de la région d’Interlaken. Il faut comprendre par là que la clientèle est toujours là en nombre, mais qu’elle dépense un peu moins.

     

     

    • Main d’œuvre étrangère

     

     

    La main d’œuvre étrangère tient quand même une place très importante dans l’industrie horlogère suisse. En effet, dès 1960, les entreprises horlogères ont surtout employé des mains d’œuvre étrangères pour faire fonctionner leurs usines. « A l’époque, les patrons de la branche embauchaient principalement des femmes d’origine italienne peu qualifiées et mal payées pour effectuer des actions répétitives sur les chaînes de montage »[98].

    Aujourd’hui, et grâce à la délocalisation, ce sont désormais les mains d’œuvres en Chine qui fournissent le plus d’horloges suisses. Pour cette raison, les « fabriques chinoises revendiquent une qualité égale, voire supérieure, à la production suisse, à un coût bien moindre[99]. »

    Les éléments d’une montre suisse sont en effet fabriqués dans ces usines chinoises avant d’être expédiées en Suisse où elle sera finalisée grâce à l’assemblage d’un technicien qui y ajoutera ensuite le mouvement, seul élément manquant et qui doit être fabriqué en Suisse.

    Mais l’utilisation de cette main d’œuvre étrangère a quelque peu nuit à la crédibilité des produits suisses. « Comment peut-on attribuer une origine suisse à des modèles dont la majeure partie des composants est fabriquée à l’étranger? C’est intolérable[100].

     

     

     

    1. Conclusion

     

    Troisième produit d’exportation[101] de la Suisse après les produits chimiques et les machines, l’industrie horlogère n’a qu’un seul marché où écouler ses produits et c’est le monde dans son ensemble. En effet, les montres de fabrication suisse se retrouvent dans tous les pays, à des prix adaptés à tous les budgets: des montres à quartz qui ne coûtent que plusieurs dizaines de dollars aux chefs-d’œuvre mécaniques avec complications, rehaussés de pierres précieuses et d’or valant plusieurs centaines de milliers de dollars. C’est cette variété et cette orientation vers le monde qui, ensemble, ont assuré le succès durable de l’industrie.

    Variété et orientation qui ont toujours su s’appuyer sur une main-d’œuvre de qualité et un tissu industriel assez fort. Historiquement, nous l’avons vu, c’est surtout la structure horizontale qui a permis à l’industrie horlogère suisse de se développer. Cette structure s’est caractérisée par le fait que les fournisseurs ainsi que ceux qui assuraient la sous-traitance fabriquaient puis livraient les différentes pièces ainsi que le mouvement aux établisseurs qui s’occupaient alors de réaliser l’assemblage et de distribuer le produit final. Cette forme de production a ainsi fonctionné pendant une certaine période avant de devenir une menace pour l’industrie. En effet, elle ne permettait aucune transmission uniforme du savoir. Ce qui risquait à terme de favoriser une déperdition de la culture technique suisse. Cette forme de production avait aussi le grand désavantage de ne pas pouvoir supporter la concurrence des autres pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Unis qui ont adopté un nouveau mode de production qui leur permettait de produire à plus grande échelle, des produits de qualité acceptable.

    C’est d’abord pour faire face à ce manque de compétitivité que les fabricants horlogers suisse ont décidé d’opter pour un modèle d’une structure verticale, qui implique que le garde-temps est fabriqué dans son intégralité par une seule et même entreprise : la manufacture. Toutes les pièces ainsi que le mouvement devaient alors être produite par cette entreprise. Mais à cause de  l’ancienne mode de production et de la forme de transmission des savoir très parcellaire qui l’ont accompagné, l’industrie horlogère s’est vite retrouvée en manque de main d’œuvre qualifiée. Ce qui a conduit à la mise en place d’une nouvelle formation prodiguée dans des structures encadrées par les professionnels de l’horlogerie. Ce qui a permis d’assurer la transmission de la culture technique et de sauver l’industrie horlogère suisse.

    « Dans les années 1970 et 1980, les crises économiques et les bouleversements technologiques dus à l’apparition de la montre à quartz ont entraîné une réduction importante de la taille de l’industrie: de 90 000 salariés en 1970, la main-d’œuvre est tombée à Les changements au sein de l’industrie et le retour de la montre mécanique dans les décennies suivantes ont vu le secteur revenir et la main-d’œuvre a recommencé à augmenter pour atteindre 57 300 employés en 2013. Entre-temps, le nombre d’entreprises est passé de 1 600 en 1970 à 572 aujourd’hui »[102].

    Aujourd’hui, cette industrie propose des gammes de produits très diversifiées et c’est ce qui constitue sa principale force sur le marché concurrentiel. « montres de sport, montres de mode, garde-temps élégants et classiques, chronomètres mécaniques ou quartz multifonctions, miniatures des horloges à mécanisme de frappe, des montres en or à grandes complications, des montres de haute technologie en céramique, etc »[103]. La montre suisse se destine à toutes les catégories de consommateurs.

    Mais l’industrie horlogère suisse a aussi ses faiblesses et notamment le fait de trop dépendre du marché asiatique qui, lui, se tourne de plus en plus vers les Smartwatch. Pour survivre face à cette compétitivité effrénée, l’industrie horlogère suisse doit, à nouveau, procéder à une restructuration dans la transmission du savoir et proposer des formations qui puissent répondre aux nouvelles demandes des consommateurs.

    L’industrie horlogère Suisse doit désormais miser sur l’innovation pour ne pas perdre sa part du marché au niveau mondial. Une part qui est importante quand on sait qu’elle exporte 95 % de sa production[104], est présente sur les cinq continents, et a déjà pu réaliser des ventes totales à l’export de 21,8 milliards de francs en 2013.

     

     

     

     

    Bibliographie

     

    Ouvrages et article :

     

    • Michael LEUENBERGER, « L’industrie horlogère suisse – mythes et réalités », http://www.peristyle.ch/files/u000019/575c42a4-1f6f-4831-bdce-97f3b98e227e/article.pdf , consulté le 01 octobre 2017.
    • DOHRN-VAN ROSSUM, G., 1997, « L’histoire de l’heure: l’horlogerie et l’organisation moderne du temps », Les Editions de la MSH
    • Claude CAILLY, « Rapports sociaux de production dans la proto-industrie étaminière du Maine et du Perche aux XVIIIe et XIXe siècles », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique[En ligne], 103 | 2008, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 23 novembre 2017. URL : http://chrhc.revues.org/149
    • Pierre-Yves Donzé, « Culture technique et enseignement professionnel dans les écoles d’horlogerie suisses (1850-1920) », Histoire de l’éducation[En ligne], 119 | 2008, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté le 22 novembre 2017. URL : http://histoire-education.revues.org/1841 ; DOI : 10.4000/histoire-education.1841
    • Estelle Fallet, Alain Cortat, Apprendre l’horlogerie dans les Montagnes neuchâteloises, 1740-1810, La Chaux-de-Fonds, Institut L’homme et le temps, 2001
    • Estelle Fallet, Alain Cortat , Apprendre, créer, transmettre. La formation des horlogers, passé et avenir, La Chaux-de-Fonds, Institut L’homme et le temps, 1999
    • Philippe Marchand, « Les écoles pratiques de commerce et d’industrie dans le Nord de la France, 1892-1940. Jalons pour une histoire nationale de l’enseignement technique et professionnel moyen », inThérèse Charmasson (dir.), Formation au travail, enseignement technique et apprentissage, Paris, CTHS, 2005
    • Patrick Linder, Organisation et technologie : un système industriel en mutation. L’horlogerie à Saint-Imier, 1865-1918, mémoire de licence, Université de Neuchâtel, 2006

    Rapports :

     

    • Archives municipales de La Chaux-de-Fonds (ACHX), lettre de la commission de l’École au conseil municipal, 10 décembre 1874
    • Jacques David, Rapport à la Société intercantonale des industries du Jura sur la fabrication de l’horlogerie aux États-Unis, 1876, fac-similé, 1992, p. 106
    • Mémoires d’Ici, Saint-Imier (MDI), fonds École d’horlogerie de Saint-Imier, rapport de la réunion des directeurs des écoles d’horlogerie de Suisse romande, 17 mai 1877
    • Rapport d’activité de l’École d’horlogerie de Bienne, 1876-1877
    • Rapport annuel, 1886-1887
    • AEB, BB IV 1121, rapport du 5 avril 1875
    • MDI, procès-verbaux de la commission, 26 février 1887

     

    Textes de loi :

     

    • MDI, circulaire de la direction de l’intérieur du canton de Berne aux fabricants d’horlogerie, 6 juillet 1875

     

    Webographie :

     

     

    Table des matières

     

    1. Introduction. 1
    2. Chapitre 1 : Formation horlogère en Suisse. 3

    2.1.        Histoire de la formation horlogère. 5

    2.1.1.         Transmission de savoirs. 5

    2.1.1.1.     L’École d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds (1865-1880). 7

    2.1.1.2.     L’École d’horlogerie de Saint-Imier (1866-1914). 8

    2.1.1.3.     Le cas de Porrentruy. 9

    2.1.2.         « Swissness » : 9

    2.2.        Cursus des formations horlogères. 12

    2.2.1.         Filières de formation. 12

    2.2.1.1.     Les différents niveaux de formation. 13

    2.2.1.1.1.      La formation professionnelle initiale. 13

    2.2.1.1.2.      La formation professionnelle. 13

    2.2.1.1.2.1.        La formation professionnelle supérieure. 13

    2.2.1.1.2.2.        La formation continue. 14

    2.2.1.2.     Les filières de formation proposées. 14

    2.2.1.2.1.      La Haute Horlogerie. 16

    2.2.1.2.2.      Le Centre de Formation Professionnelle Berne Francophone (CEFF). 18

    2.2.1.2.3.      Centre Interrégional de Formation des Montagnes Neuchâteloises – Ecole d’Arts Appliqués la Chaux-De-Fonds (CIFOM-EAA). 19

    2.2.1.2.4.      Centre Interrégional de Perfectionnement Tramelan (CIP). 20

    2.2.2.         Métiers horlogers. 21

    2.2.2.1.     HORLOGERIES. 21

    2.2.2.2.     HABILLAGE HORLOGER ET DÉCORATION.. 23

    2.2.2.3.     DESIGN ET  DÉVELOPPEMENT.. 24

    2.3.        Domaines de production de l’horlogerie en Suisse. 24

    1. Chapitre 2 : Progrès technologiques. 25

    1.1.        Formation d’aujourd’hui 25

    1.2.        Globalisation. 27

    1.2.1.         Automatisation des processus de fabrication. 28

    1.2.2.         Délocalisation de la production. 29

    1.3.        Domaines d’activités prometteurs. 30

    1.4.        « swiss made 2.0 ». 32

    1. Chapitre 3 : projections futures. 33

    1.4.1.         Maintien de l’employabilité. 33

    1.4.2.         Qualités futures requises. 33

    1.4.3.         Consolidation expertise métier. 34

    1.5.        Expansion internationale. 34

    1.5.1.         Influence du marché asiatique. 34

    1.5.2.         Main d’œuvre étrangère. 35

    1. Conclusion. 36

    Bibliographie. 37

     

     

     

     

     

    [1] Pierre-Yves Donzé,cité in “l’industrie horlogère suisse – mythe et réalité”, Michel Leuenberg,

    [2] Voir à ce sujet DOHRN-VAN ROSSUM, G., 1997, « L’histoire de l’heure: l’horlogerie et

    l’organisation moderne du temps », Les Editions de la MSH.

    [3] La première phase était constituée par l’établissage, la deuxième l’adoption de la production industrialisée, la troisième l’adoption d’une organisation cartellaire pour faire face à la concurrence et la dernière phase correspond à la concentration industrielle au sein de quelques groupes horlogers

    [4] Michael Leuenberger, « L’industrie horlogère suisse – mythes et réalités », http://www.peristyle.ch/files/u000019/575c42a4-1f6f-4831-bdce-97f3b98e227e/article.pdf , consulté le 01 octobre 2017.

    [5] Claude Cailly, « Rapports sociaux de production dans la proto-industrie étaminière du Maine et du Perche aux xviiie et xixe siècles », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 103 | 2008, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 23 novembre 2017. URL : http://chrhc.revues.org/149 .

    [6] Ibid.

    [7] Pierre-Yves Donzé, « Culture technique et enseignement professionnel dans les écoles d’horlogerie suisses (1850-1920) », Histoire de l’éducation [En ligne], 119 | 2008, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté le 22 novembre 2017. URL : http://histoire-education.revues.org/1841 ; DOI : 10.4000/histoire-education.1841

    [8] Ibid. voir également Estelle Fallet, Alain Cortat, Apprendre l’horlogerie dans les Montagnes neuchâteloises, 1740-1810, La Chaux-de-Fonds, Institut L’homme et le temps, 2001, et Apprendre, créer, transmettre. La formation des horlogers, passé et avenir, La Chaux-de-Fonds, Institut L’homme et le temps, 1999.

    [9] Il faut cependant noter qu’il y a aussi une partie de ceux qui étaient favorable à la création d’une éducation technique qui voulaient faire revivre l’industrie traditionnelle dans le domaine de l’horlogerie au travers de la formation. Voir à ce sujet Philippe Marchand, « Les écoles pratiques de commerce et d’industrie dans le Nord de la France, 1892-1940. Jalons pour une histoire nationale de l’enseignement technique et professionnel moyen », in Thérèse Charmasson (dir.), Formation au travail, enseignement technique et apprentissage, Paris, CTHS, 2005., p. 44.

    [10] Patrick Linder, Organisation et technologie : un système industriel en mutation. L’horlogerie à Saint-Imier, 1865-1918, mémoire de licence, Université de Neuchâtel, 2006.

    [11] Sauf dans le cas de la maison Omega.

    [12] [12] Patrick Linder, Organisation et technologie : un système industriel en mutation. L’horlogerie à Saint-Imier, 1865-1918, mémoire de licence, op. cit.

    [13] “Ébauche : Ensemble de pièces non assemblées du mouvement (platine, ponts, rouage, mécanisme de remontage et de mise à l’heure, raquette de réglage) et commercialisées sous cette forme. » ibid.

    [14]  Finissage : Dernier travail pour assembler et faire fonctionner les diverses parties de la montre.

    [15] Archives municipales de La Chaux-de-Fonds (ACHX), lettre de la commission de l’École au conseil municipal, 10 décembre 1874.

    [16] Jacques David, Rapport à la Société intercantonale des industries du Jura sur la fabrication de l’horlogerie aux États-Unis, 1876, fac-similé, 1992, p. 106.

    [17] Mémoires d’Ici, Saint-Imier (MDI), fonds École d’horlogerie de Saint-Imier, rapport de la réunion des directeurs des écoles d’horlogerie de Suisse romande, 17 mai 1877.

    [18] Rapport d’activité de l’École d’horlogerie de Bienne, 1876-1877, p. 6.

    [19] Mémoires d’Ici, Saint-Imier (MDI), fonds École d’horlogerie de Saint-Imier, rapport de la réunion des directeurs des écoles d’horlogerie de Suisse romande, 17 mai 1877.

    [20] MDI, circulaire de la direction de l’intérieur du canton de Berne aux fabricants d’horlogerie, 6 juillet 1875.

    [21] Ibid.

    [22] AEB, BB IV 1121, rapport du 5 avril 1875.

    [23] MDI, procès-verbaux de la commission, 26 février 1887.

    [24] Rapport annuel, 1886-1887, p. 4.

    [25] Il faut cependant souligner que le « swissness » ne jouit pas que d’une bonne image, surtout après l’incident swissair, pour plus d’information sur ce sujet voir

    [26] « Autres produits, en particulier produits industriels :

    1 L’origine d’autres produits, notamment industriels, correspond au lieu où au moins 60% des coûts de fabrication sont encourus.

    2 Pour le calcul prévu au paragraphe 1, il est tenu compte des éléments suivants:

    1. les coûts de production et d’assemblage;
    2. les frais de recherche et de développement;
    3. les coûts d’assurance de la qualité et de certification prescrits par la loi ou standardisé dans un secteur économique.

    3 Sont exclus du calcul prévu au paragraphe 1:

    1. les coûts pour les produits naturels qui, en raison des conditions naturelles, ne peuvent être produits sur le lieu d’origine;
    2. les coûts des matières premières qui, conformément à une ordonnance visée à l’article 50, paragraphe 2, ne sont pas disponibles en quantité suffisante sur le lieu d’origine pour des raisons objectives;
    3. les coûts d’emballage;
    4. les coûts de transport;
    5. les coûts de distribution des marchandises, ainsi que les coûts de marketing et de service à la clientèle.

    4 En outre, l’indication de provenance doit correspondre à l’endroit où a eu lieu l’activité qui a donné au produit ses caractéristiques essentielles. Dans tous les cas, une étape de fabrication essentielle doit avoir été réalisée à cet endroit ».

    [27] Art. 1a Definition of the Swiss watch, http://www.fhs.swiss/file/8/Guide_V4_-_Guide_EN.pdf

    [28] Voir à ce sujet, https://www.vd.ch/themes/formation/orientation/formations/formation-professionnelle-initiale/

    [29] https://www.vd.ch/themes/formation/orientation/formations/formation-des-adultes/formations-professionnelles-superieures/

    [30] « La maturité professionnelle (orientation Technique, architecture et sciences de la vie / Nature, paysage et alimentation / Économie et services / Arts visuels et arts appliqués / Santé et social) a pour but de donner aux titulaires d’un CFC une formation en culture générale et scientifique de haut niveau leur permettant notamment d’accéder aux différentes filières des Hautes écoles spécialisées (HES), voire des filières universitaires par des raccordements spécifiques, dont la passerelle « Dubs ». »,

    https://www.vd.ch/themes/formation/apprentissage/lapprenti/perspectives/maturite-professionnelle-post-cfc/

    [31] http://www.cpih.ch/fr/qui-sommes-nous/accueil.php , notons que la CPIH « veille à la promotion de l’horlogerie comme secteur économique et œuvre en faveur de l’image de marque de la branche.

    • communication institutionnelle
    • élaboration de la politique d’information de la CP
    • promotion des métiers de la branche horlogère et microtechnique
    • publication des supports d’information
    • appui aux entreprises membres en matière de communication »

     

    [32] Ibid.

    [33] Ibid.

    [34] Ibid.

    [35] Ibid.

    [36] sur toutes ces questions, voir https://www.hautehorlogerie.org/uploads/tx_fhhtrainings/HH-Academy_watch-essentials-class_FR.pdf

    [37] https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/lexique-de-lhorlogerie/s/complications/

    [38] https://www.hautehorlogerie.org/uploads/tx_fhhtrainings/HH-Academy_complications-class_FR.pdf

    [39] https://www.hautehorlogerie.org/uploads/tx_fhhtrainings/HH-Academy_calendar-class_FR.pdf

    [40] http://www.ceff.ch/fileadmin/documents/Formation_continue/formation-continue_aout-14.pdf

    [41] Ibid.

    [42] Voir sur tous ces sujets, http://www.ceff.ch/fileadmin/documents/Formation_continue/formation-continue_aout-14.pdf

    [43] https://www.cifom.ch/index.php/ecoles/ecole-technique/formations-et/secteur-horloger/operateur-trice-en-horlogerie-afp-et

    [44] Ibid.

    [45] https://www.cifom.ch/index.php/ecoles/ecole-technique/formations-et/secteur-horloger/operateur-trice-en-horlogerie-afp-et. Voir également https://www.cifom.ch/index.php/176-docs/et/ecole/236-secteur .

    [46] https://www.cifom.ch/index.php/ecoles/ecole-technique/formations-et/secteur-horloger/operateur-trice-en-horlogerie-afp-et

    [47] http://www.cip-tramelan.ch/CMS/default.asp?ID=351

    [48] Ibid.

    [49] Ibid.

    [50] Ibid.

    [51] https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/lexique-de-lhorlogerie/s/praticien-en-mecanique/

    [52] Ibid.

    [53] https://www.cifom.ch/index.php/ecoles/ecole-technique/formations-et/secteur-electroplastie/assistant-e-en-traitement-de-surface-afp

    [54] Ibid.

    [55] Ibid.

    [56] https://www.hautehorlogerie.org/fr/formations/metiers-de-lhorlogerie/bibliotheque-des-metiers-de-lhorlogerie/bibliotheque-des-metiers-de-lhorlogerie/graveur/

    [57] Ibid.

    [58] http://www.esne.ch/index.php/domaines/arts/designer-d-objets-horlogers

    [59] https://www.travailler-en-suisse.ch/horlogerie-en-suisse-etat-du-marche-et-perspectives.html

    [60] http://www.fhs.swiss/file/59/comm_171010_f.pdf

    [61] http://www.fhs.swiss/file/59/comm_171010_f.pdf.

    [62] Ibid.

    [63] Ibid.

    [64] http://crfc.ch/fileadmin/Documents/AG/Formation_modulaire_horlogerie_12.11.2012.pdf

    [65] http://crfc.ch/fileadmin/Documents/AG/Formation_modulaire_horlogerie_12.11.2012.pdf

    [66] Ibid.

    [67] Ibid.

    [68] Voir supra, voir également http://crfc.ch/fileadmin/Documents/AG/Formation_modulaire_horlogerie_12.11.2012.pdf

    [69] Voir supra, voir également http://crfc.ch/fileadmin/Documents/AG/Formation_modulaire_horlogerie_12.11.2012.pdf

    [70] Voir supra, voir également http://crfc.ch/fileadmin/Documents/AG/Formation_modulaire_horlogerie_12.11.2012.pdf

    [71] Ibid.

    [72] Ibid.

    [73] Voir à ce sujet http://www.fhs.swiss/fre/homepage.html

    [74] Voir à ce sujet Pierre-Yves Donzé, « Culture technique et enseignement professionnel dans les écoles d’horlogerie suisses (1850-1920) », Histoire de l’éducation [En ligne], 119 | 2008, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté le 16 décembre 2017. URL : http://journals.openedition.org/histoire-education/1841 ; DOI : 10.4000/histoire-education.1841 .

    [75] Ibid.

    [76] http://gemme.ca/2016/03/02/timex_inventeur/

    [77] https://www.letemps.ch/economie/2017/03/28/swiss-made-aux-origines-dun-label-controverse

    [78] Ibid.

    [79] Ibid.

    [80] Ibid.

    [81] Voir à ce sujet http://fr.fashionnetwork.com/news/Le-marche-gris-mal-necessaire-pour-les-fabricants-de-montres-de-luxe-,816676.html

    [82] https://www.letemps.ch/opinions/2017/03/26/swiss-made-20

    [83] Ibid.

    [84] Ibid.

    [85] Ibid.

    [86] Ibid.

    [87] http://www.bilan.ch/economie/reforme-metiers-de-lhorlogerie-bouclee

    [88] Ibid.

    [89] https://www2.deloitte.com/ch/fr/pages/consumer-industrial-products/articles/swiss-watchmakers-forced-to-rethink-strategy.html

    [90] Ibid.

    [91] https://www2.deloitte.com/ch/fr/pages/consumer-industrial-products/articles/swiss-watchmakers-forced-to-rethink-strategy.html

    [92] http://www.bilan.ch/luxe-plus-de-redaction/passage-a-lacte-transmission-savoir-faire-horlogers

    [93] Ibid.

    [94] http://www.bilan.ch/luxe-plus-de-redaction/horlogerie-suisse-rythme-de-lasie

    [95] Ibid.

    [96] Ibid.

    [97] Cité in http://www.bilan.ch/luxe-plus-de-redaction/horlogerie-suisse-rythme-de-lasie

    [98] https://www.swissinfo.ch/fre/economie/avant-baselworld_six-choses-à-savoir-sur-l-horlogerie-suisse/42996308

    [99] Ibid.

    [100] Parmigiani, cite in https://www.swissinfo.ch/fre/economie/avant-baselworld_six-choses-à-savoir-sur-l-horlogerie-suisse/42996308

    [101] www.fhs.swiss/fre/statistics.htm

    [102] http://www.fhs.swiss/fre/watchindustrytoday.html

    [103] Ibid.

    [104] Ibid.

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