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L’évolution socio-historique du « cholo » au Pérou : Dualité culturelle et sociale à travers les siècles.

INTRODUCTION

 

La réalité sociale au niveau de Pérou, qui est un pays légendaire est difficile à interpréter. Lors de la période coloniale, l’acculturation et la symbiose  sociale ont été le prélude d’une nouvelle société qui a mis fin à la civilisation inca. La  colonisation  s’est étendue comme une lumière crépusculaire.

Au niveau de la nation péruvienne,  et au-delà des institutions  en constante mutation, dites démocratiques, il existe des individus faisant l’expérience de la citoyenneté et formant le sentiment d’appartenance à la nation différemment.

Notre thème s’intitule « Evolution socio-historique du cholo du Pérou ».

Le mot évolution fait référence à un passage d’un état à un autre de façon progressive. Il s’agit d’une série de transformations graduelles successives et accumulées au fil du temps. Cette série peut affecter à la fois un objet ou un être vivant comme le vieillissement ou la croissance. Le mot évolution a été emprunté au mot latin qui peut être défini comme étant « action de parcourir ou de dérouler ».

Pour notre cas, il s’agit plus particulièrement du système  regroupant les évolutions historiques, sociales et économiques, mais également une population mettant en exergue l’évolution  des espèces.

Quand au mot « sociologie », celui-ci renvoie à une branche des sciences humaines ayant pour objet l’étude  du fonctionnement et de la structure des sociétés humaines. Ce terme vient du mot latin « socius » qui signifie « « compagnon » et du terme « logos » qui signifie « discours » ou « parole » ; Du point de vue étymologique, ce terme renvoie donc à une science des relations. La sociologie rend compte des phénomènes sociaux, dans notre cas, de l’évolution des cholos au sein de Pérou, les fonctions et les statuts, les différentes formes d’ethnicités et de cultures ou encore les croyances, les codes et les normes qui organisent les sociétés. DURKEIM[1], lui, traite la notion de sociologie  en termes d’étude de faits sociaux. Cet auteur considère l’homme dans son contexte social.

Pour ce qui est du terme « histoire », celui-ci implique un récit d’évènements et de faits qui sont relatifs aux peuples, dans notre cas, la population péruvienne en particulier et à l’humanité en général. L’histoire fait référence à l’étude du passé collectif des humains.

Enfin, pour le terme cholo, qui est le terme le plus important pour l’objet de notre étude, est à la fois un adjectif et un nom. Ce terme est plus représentatif de la société péruvienne. Il est dans la plupart des cas péjoratif ;

Le terme « cholo »,  peut être utilisé de différentes manières et il prend sens suivant l’intonation et l’interlocuteur. Aussi, il peut se définir comme une insulte. Cependant ? ce terme est surtout utilisé pour l’identité nationale et il fait référence à aux traits blancs et indigènes et à une population métisse. La personne en cholo est descendante d’indienne et de blanc, de métis et de blanche ou encore de deux métisses ou de métisse et d’indigène. Cela dépend des cas.

Le concept de cholo trouve son origine à l’époque coloniale lors de laquelle il se manifeste au niveau des « Comentarios Reales de los Incas» de Garcilaso de la Vega. Les cholos se désignaient eux-mêmes : « Al hijo de negro e india o de indio y negra dicen mulato o mulata. A los hijos de estos llaman cholos».

Alonso de MOLINA émet l’origine du mot « cholo » venant de « xolo » dans la langue nahuati signifiant « esclave ». Il s’agit également du mot de l´île de Barlovento voulant dire « chien ». En quecha, ce mot se réfère à « Allish Cholu » qui signifie « bon jeune homme ».

De nos jours, au niveau de la société péruvienne, il persiste encore une grande quantité de complexes et de préjugés à cause desquelles, les individus essaient de se distinguer les uns des autres. En effet, les populations péruviennes se distinguent de par leur niveau socioculturel, leur culture, leur économie et également de leur couleur de peau. Par contre malgré cette situation, les populations péruviennes peuvent avoir les mêmes origines et les mêmes ancêtres.

La construction de la sociologie péruvienne est manifestée de façon transparente au début de ce nouveau millénaire avec les grandes inquiétudes y référents. Face à une démarche qui intègre la lutte contre l´impérialisme et le capitalisme dans le but de créer une nation intégrée et moderne, la plus grande difficulté de la population péruvienne se situe  au niveau de sa structure sociale. Le plus énorme concerne l’intégration de la société de la grande masse indigène qui a été marginalisée et mise de côté. Les problèmes renvoient généralement à l´injustice de l´ « hacendado » et à la discrimination qui sont appuyés par le gouvernement contre le cholo et l’inde. Il  y a également la persévérance revendicatrice des indigènes dépouillés vis-à-vis des « conquistadors ».

L’objet de notre recherche consiste en particulier à mettre en évidence les différentes formes de déficiences, les misères économiques ou encore les nombreux traumatismes psychologiques vécus par les cholos avant et durant leur ascension sociale. Pour cela, il est opportun de mettre en exergue les processus culturels qui ont contribué à la formation de l´identité chola ainsi que sa compréhension suscitée au niveau de la société péruvienne. C’est la raison pour laquelle, nous aborderons le thème de sa dualité identitaire.

Cet ouvrage sera divisé  en quatre grandes parties qui seront développées autour de la problématique suivante : la dualité sociale et culturelle du « cholo » et de la culture péruvienne dans son premier temps et dans la situation actuelle.

Nous essayerons d´apporter des éléments de réponse tout le long de ce travail.

En premier lieu, nous étudierons l´évolution du « cholo » dans les XVI au XXI siècles et le processus d´intégration qu´est la « cholification »[2].

La première partie sera  donc consacrée à la présentation succincte du Pérou et des problèmes de sa structure sociale.

Ensuite, la deuxième partie abordera l’identité du « cholo » de par l’approfondissement de sa culture et de sa politique ainsi que le processus social qui a contribué à sa formation. Les différences culturelles entre le « cholo » de la « sierra » et celui du nord, du sud et de la « selva » seront également mentionnées au long de cette partie.

Dans la troisième partie, nous ferons une approche de la dimension sociologique, de l´ascension sociale et de la reconnaissance du « cholo » qui a réussi et du rejet de celui qui a échoué.

La dernière partie aura pour finalité le problème latent et actuel du « cholo » hispano-américain dans laquelle sera mis en exergue son imaginaire collectif à travers les arts : peinture, littérature, cinéma, théâtre, musique, archéologie, orfèvrerie, etc.

Dans le cadre de ce travail, nous prioriserons une étude du contexte et de l’évolution du « cholo ». Ensuite, nous appréhenderons concrètement l’époque qui nous intéresse, c’est-à-dire celle de la réalité sociale du « cholo » en mentionnant le moment de son apparition lors de la Vice royauté, en passant brièvement par les XIXe et XXe siècles et en développant l’époque actuelle, de 1990 à nos jours.

 

 

 

PARTIE I- HISTOIRE SUCCINTE DU PEROU

 

Chapitre I- Passé millénaire du Pérou: plus de 20 000 ans d´histoire.

 

Le Pérou a été découvert par Francisco Pizarro vers les années 1527. Il s’agit d’un empire indien riche et puissant venant des quatre régions du Tihuantin-Suyu. Pérou était gouverné par des incas, définis comme des rois ou des chefs et désignaient également la population.

Les premiers habitants du Pérou se sont installés il y a déjà 20 000ans. Ces premiers vivaient de la récolte de fruits et de la chasse. Quelques péruviens se sont installés à Paccaicasa.

Le développement de l’agriculture ainsi que la mise en place de centres publics de cérémonies et de villages ont été favorisés  par le processus d’apprivoisement des plantes. Avec le temps, de nouvelles techniques se sont étendues par le biais d’intégration de différentes cultures telles que la métallurgie, le textile, la céramique qui ont eu à leur tour des avancées très spectaculaires.

La civilisation de Caral également appelée état théocratique de Caral[3] ou encore « Caral Supe » est la civilisation la plus ancienne de Pérou.  Elle regroupait trente centres majeurs de péruviens au centre de la côte Nord, de nos jours nommé Norte Rico. Cette civilisation devança celle des Olmèques pendant plus de deux millénaires. Elle fut également contemporaine des pyramides de L’Egypte antique.

Sur près de mille ans d’histoire, les péruviens ont construit un large site qui consistaient en six pyramides, un temple, un amphithéâtre,  ainsi que de nombreuses habitations  au niveau d’une plateforme qui a été laissée vierge au centre des pyramides.

Les archéologues n’ont trouvé aucune arme et n’ont effectué aucune fortification. La société de Caral a été développée autour d’une économie de commerce qui est complexe et axée sur l’échange avec les pêcheurs au niveau de la côte.

Ainsi, le coton a été échangé avec du poisson. Des vestiges de coquilles d’escargot ainsi que de flûte en os ont été utilisées dans la fabrication de colliers. Il est à noter que ces matières provenaient du commerce effectué par les péruviens avec les autres continents.

L’agriculture (culture de courges, de patates douces, de haricots, de coton, etc) a été favorisée par une oasis créée par les rivières qui descendaient des Andes vers Lamer et qui passaient par le site.  Nombreux canaux ont également été aménagés.

Les flûtes reflètent autant une partie importante de la vie des péruviens. Ces premières démontrent le commerce qui a été effectué à grande échelle. Elles sont conçues en os de condor, reflètent l’intérêt pour la musique et surtout les rituels effectués par les membres de la civilisation de Caral. Elles proviennent de la forêt amazonienne.

La civilisation caral a disparu entre 1800 et 1900. Sa disparition peut être expliquée par la rencontre des tremblements de terre et  des plaques tectoniques sur lesquels le site a été placé. Ceci a d’ailleurs été démontré par nombreux archéologues[4].

Il y a également les chavins dits précurseurs qui se sont développés au cœur des Andes, plus particulièrement autour du dieu Puma, chavin de huantar, « homme-félin aux canines impressionnantes »[5] avec un centre religieux. Ce sont surtout le culte du félin, du reptile ou encore, du rapace qui y sont pratiquées.

Avec le temps, les édifices religieux se construisent en forme d’un U les uns après les autres, c’est la raison pour laquelle le temple est très impressionnant. Les cultures chavins se démarquèrent de par leurs productions artistiques et s’étendent de plus en plus à leurs voisins.

Leur expansion entraîne des progrès techniques au niveau des domaines de la métallurgie ou du textile. La céramique fait également démarquée la culture chavin.

Ce sont les prêtres qui ont dénommé la culture chavin. Cette dernière est divisée en trois grandes classes sociales qui sont les pèlerins, les prêtres et les agriculteurs avec les artisans. Les religieux vivaient dans les pyramides, les artisans dans les habitations au centre cérémoniel et les agriculteurs sur leurs terres.

Le temple chavin a été détruit vers les années 400 av JC.

La culture Inca a beaucoup impressionné les chroniqueurs : son organisation économique, ses manifestations artistiques,  sa distribution de la richesse et encore, son architecture. Les incas ont rendu des cultes à la fois au soleil « inti » et à la terre « Pachamama ». En effet Inca fut le souverain du Tahuantinsuyo, et il était considéré comme étant le fils du soleil et ainsi, un homme sacré.

L’expansion des Incas est expliquée par leur extraordinaire organisation. Le noyau central de la population, ainsi que le noyau familial et le noyau territorial était l’ayllu. En guise de châtiment ou de récompense l’inca mobilisait de grands contingents. L’expansion s’affermissait avec les connaissances des cultures qui se sont préalablement développées.

Malgré leur puissance, les incas n’avaient pas dominé toutes les tribus au niveau des montagnes. La déchéance des incas commence après  le règne de Huayna Capac.

Almagro et Pizarro ont conduit à la conquête du Pérou. Ces deux personnes représentaient les « Conquistadors ». A cette époque, Atahualpa, dernier empereur inca, était engagé dans une guerre contre Huescar son frère.

Quand Atahualpa fut mis à mort après avoir été prisonnier, les conquistadors ont acquis le Pérou et demeurèrent maîtres du pays dans les années 1533. Pérou devient une vice-royauté espagnole.

Durant la conquête, l’Espagne tira du Pérou une énorme quantité de métaux précieux, d’or et d’argent. La domination espagnole avait été renversée par le Général argentin San Martin au Chili.

Vers les années 1821, il occupa Lima et annonça l’indépendance de Pérou. Cela fut d’ailleurs consolidé par les victoires de Sucre à Ayacucho et de Bolivar à Junin.

Cependant, Pérou devient «  le théâtre de dissensions intestines » à peine indépendant de sa métropole et libre. Cela provoque sa division en deux républiques c’est-à-dire Bolivie, Haut-Pérou et Bas-Pérou sous le nom de la République de Pérou.

 

CHAPITRE II- La conquête espagnole : le jour plus ténébreux de l´histoire du Pérou.

 

Dans le temps du Pérou précolombien, vers les XIIème siècles, suivant les traditions péruviennes, le Pérou établissait un vaste empire qui avait eu comme législateur et fondateur l’inca Manco Capac[6]. Les incas avaient un pouvoir souverain absolu et ils étaient à la fois souverains spirituels et rois.

C’était l’empereur qui détenait toutes les terres et qui les répartissaient entre les habitants  en fonction de leurs besoins. A cette époque, la noblesse était instruite et on pouvait rencontrer nombreux clergés. L’agriculture et l’industrie étaient florissantes et les professions étaient transmissibles.

Parmi les diverses professions, nous pouvons entre autres citer le tissage qui a permis d’avoir des étoffes de laine de couleurs vives, la broderie, l’artisanat qui travaille à la fois l’or, le plomb, l’argent, ou encore le cuivre, la poterie qui fabrique les vases ornées de personnage et de peinture et aussi l’agriculture.

Grâce à sa superficie, à son avancement scientifique et aussi la taille de sa population, la civilisation Inca a pu disposer une armée très puissante dans la zone précolombienne du moins jusqu’à l’arrivée des conquistadors.

Au contact des forces de ces derniers, plus particulièrement, Pizzaro, la civilisation incas se désagrège de façon immédiate à peine remise de la guerre civile entre Huascar et Atahualpa.

Vers les années 1532, le conquistador Francisco Pizzaro entre au niveau du territoire péruvien avec plus de 150 hommes. Celui-ci propose au dernier empereur de la civilisation inca, Atahualpa, une rencontre sans arme ainsi, une rencontre pacifique.

L’acceptation de cette rencontre coûta la vie du chef inca. En effet, ce dernier accompagné de ses 200 000 hommes se font piéger. Francisco Pizzaro a fait avancer ses hommes qui étaient armés de façon discrète vers la ville de Cajamarca. C’est le lieu prévu pour la rencontre.

Dans le but d’anéantir la souveraineté de la civilisation inca, les conquistadors n’ont pris qu’une heure de temps plus précisément le 15 Novembre 1532. Ils prennent en leur possession et en leur pouvoir la principale cité inca qui est Cuzzo.

Après avoir mis à mort le jeune Almagro, Pizzaro fonde Lima en  en 1536 comme étant la nouvelle capitale. Le vice roi s’y mis place vers les années 1542.

Plus près de 200 000 espagnols ont migré au niveau de l’Amérique du Sud au cours du XXVIème siècle. Le Pérou était devenu une source importante de richesse espagnole.

Dans la vice-royauté du Pérou,  un soulèvement armé est survenu de par la révolte de Tupac Amaru face à l’imposition des réformes bourboniennes sur le haut plateau indien. L’instigateur du mouvement fut José Gabriel Condorcanqui.

Le mouvement  commença dans la région  de Cuzco  et par la suite  sur tout le Sud du Pérou et également au Haut Pérou du vice-royauté du Rio de la Plata.

L’exploitation culturelle et l’oppression des classes inférieures métisses et indiennes ainsi que la mise en application des réformes bourboniennes qui ont eu comme effet des privations économiques consécutives constituent les causes principales de cette réforme.

Après la mise à mort de Condorcanqui ainsi que la défaite militaire sous l’égide de Diego Cristóbal Túpac Amaru, Julián Apaza, Andrés Túpac Amaru et aussi, Túpac Katari fut poursuivi jusqu’à sa liquidation définitive effectuée par les unités espagnoles.

Nombreuses rébellions de toutes sortes ont survenu au niveau du Haut Pérou vers le XVIIIème siècle. Nous pouvons notamment citer les protestations de Vicente M. Chimo Capac, des Caciques de Paita, les rébellions de Horco Huaranca, de e Cacma Condori, les mouvements de Quito, Sica Sica, Pacajes, les diverses protestations de La Libertad, ou encore le mouvement sur la hauteur de Valle Sagrado.

Les mouvements d’émancipation ont été incités par  la victoire napoléonienne en Espagne. Les luttes de l’indépendance ont pris forme par le biais de San Martin et Bolivar. Ce sont deux « généraux libérateurs »[7]. Le général Antonio de Sucre gagne la victoire d’Ayacocho contre les espagnols.

La guerre d’indépendance du Pérou a été menée vers les années 1820 durant laquelle  une rivalité révolutionnaire fait aboutir à la chute de la vice-royauté du Pérou mais également à la conception d’une République péruvienne, qui est indépendante de la couronne d’Espagne.

Les dissensions entre les partisans de l’indépendance et les « loyalistes fidèles à la cour d’Espagne »[8] se font marquées avec le temps. L’Espagne regroupa des troupes pour déclarer l’indépendance et instaurer la République. Ils ont également fait appel à d’autres pays appartenant au nouveau continent.

La proclamation de l’indépendance de l’Etat péruvien à Lima a été effectuée le 28 Juillet 1821 par José de San Martín, général argentin à la tête de l’expédition libératrice  du Pérou.

L’existence d’un nouvel Etat a été de suite officialisé par la formation d’une assemblée constituante sous le préfectoral de San Martin.

La chute péremptoire de la vice-royauté de Pérou a été entraînée par une capitulation royaliste en 1824 au terme de la campagne d’Ayacucho et de Junin conspirée par Simon Bolivar.

Cette capitulation royaliste se situe dans le cadre des guerres d’indépendance au niveau de l’Amérique du Sud. Ces guerres commencèrent  vers les années 1808 au Mexique à l’échelle continentale et prirent fin vers les années 1829 par la victoire des patriotes autonomistes sur la royauté espagnole.

En bref, le « cholo », objet de notre étude n’a vu jour sans la conquête espagnole. En 1531, le territoire de l’actuel Pérou fut le centre de la civilisation inca du temps où les troupes de Pizzaro ont fait surface.

Durant quatre siècles de constante expansion coloniale, l’armée inca était bien préparée, et malgré ce fait, elle a été divisée et anéantie par une guerre civile entre les prétendants au prône et a par conséquent été de plus en plus affaiblie.

Cette situation a facilité l’acquisition du Pérou par les conquistadors.  Ces derniers gagent la bataille et de suite le « cholo » naquit la plus douloureuse histoire du Pérou renfermé sous le nom de « Hispanidad ».

Par ailleurs, la rébellion de Tupac Amaru constitue le prélude de la guerre de l’indépendance au Pérou. Le soulèvement eut lieu vers les années 1780 lors de vice-royauté au niveau de la région de Cuzco.

Celui-ci s’opposait aux réformes hispaniques et s’étendit au niveau du haut Pérou et au Sud. Les objectifs principaux étaient l’abolition  de la « Mita » et aussi l’abdication des « corregidores ». Ces derniers exploitaient les métis et les indigènes.

 

CHAPITRE III- Paysage social : préjugés raciaux et conflits socio-ethniques

 

En ce qui concerne le paysage social au Pérou, nous pouvons constater des tensions relatives au « del ingreso nacional »[9] pouvant être traduit littéralement comme étant le Revenu International Brut.

Les principales origines des tensions résident sur la survivance de l’exploitation humaine, les inégalités au niveau de la distribution « del ingreso nacional », mais également du niveau de salaires assez bas.

Il y a aussi les conflits psychiques dus à une prise en compte de la différenciation raciale et aussi de la dualité entre l’identité espagnole et indigène avec leurs religions respectives (catholiques et panthéistes). Il est notoire qu’une tristesse indigène et une arrogance espagnole coexistent chez le « cholo ».

Les problèmes raciaux sont autant à évoquer. Ces premiers se concentrent surtout sur la discrimination des indiens et des métis et celle qui existe entre les cholos qui n’ont pas réussi. Ces derniers sont identifiés comme étant des « el cholo choleando ».

Par ailleurs, les processus migratoires qui sont massifs vers les villes ont des impacts à la fois positifs et négatifs vis-à-vis des péruviens. Aussi, dans un contexte de forte croissance économique réside une grande persistance de la pauvreté.

Dans le but d’opérer un groupement de mutations systématiques et d’affermir l’administration de ses colonies, le secrétaire d’Etat Espagnol a mis en place des réformes augmentant les impôts.

Cette augmentation  est associée à une modification du statut des métis qui sont originaires d’un assemblage entre indiens et blancs. Ces derniers sont confinés au rang d’indiens.

Dans la même perspective, il a été décidé de mettre en place la vice-royauté du Rio de la Plata séparé du vice-royauté de Pérou. Ce découpage administratif provoque le transfert des bénéfices économiques au niveau de Buenos Aires au détriment de Lima.

Ce transfert a d’ailleurs été facilité par une dépénalisation de la contrebande qui passe par ce port vers l’Atlantique.

En ce qui concerne la fiscalité, dans le but de participer au financement de la guerre d’indépendance des Etats Unis, l’Etat a augmenté les impôts avec en parallèle, un renforcement de l’efficacité de collecte et cela, au niveau de tous les dominos espagnols.

Il s’agit plus particulièrement de l’alcabala[10], taxe saisie sur les biens produits et cédés au niveau des colonies. Celle-ci a frappé les commerçants du haut Pérou et de la vice-royauté du Pérou.

La plupart de ces commerçants sont des kurakas indigènes ayant une race culturelle royale métisse qui se virent autant blessés par les mesures arbitraires apitoyant les autorités indigènes. Il est notoire que ces dernières sont occupées par l’administration vice royale.

Cette mesure a été prise en vue de favoriser les indiens qui sont dociles à l’Etat et ce au préjudice des chefs qui sont ethniquement légitimes.

La pression économique a été très forte sur la paysannerie indigène  durant le XVIIIème siècle. Cette pression a eu des conséquences importantes  au niveau du système de distribution des marchandises.

A cette époque, les corrégidors ont mis la pression sur les indiens dans le but de se procurer des biens à des prix  hautement élevés.

Aussi, dans le but de donner satisfaction  aux demandes de la métropole, le méta minier ainsi que le tribut indigène asservissaient l’économie coloniale. Le système économique était donc défavorable à la population.

Le passé du Pérou est également marqué par un autoritarisme et une violence militaire. A l’essor d’une période de régime militaire vers les années 1980,  le pays a du faire face à un conflit armé interne très violent.

A cette époque, le gouvernement a mis en place une stratégie de lutte dite contre-insurrectionnelle dans le but de faire face à la révolte de l’armée du Parti communiste du Pérou « Sentiers lumineux »[11].

La stratégie mise en place consistait à envoyer les forces armées au niveau des zones frappées d’urgence.

C’était de cette façon que commença la « Guerre sale » [12]durant laquelle les populations locales plus particulièrement les communautés paysannes ont été prises entre deux feux et se sont font piégées et deviennent les cibles principaux des guérillas et des forces armées de par une féroce répression.

Les conflits ne prirent fin que vers les années 1990 lors de laquelle un régime autoritaire mettant en place des procédés légaux qui permettent la criminalisation  de la protestation sociale.

Le nombre de victimes fatales de ces conflits sociaux était évalué à plus de 70 000 personnes. Durant la période de conflits, les principaux responsables étaient des groupes subversifs.

Cependant, les forces armées ont également commis une violation des droits humains. Les populations se sont senties marginalisées face à la dictature.

Les victimes ont été surtout des paysans indigènes pauvres de langue Quechua et les accointances sont dans la plupart liées à la violation de leurs droits. Ils sont en plus accusés du retard du développement du pays.

Les différentes formes d’exclusion conduisent à l’escalade d’une période de violence sans égal du moins dans l’histoire du Pérou.

La consolidation démocratique en demeure réduite par la persistance des inégalités sociales mais également d’un processus de réconciliation inachevée.

 

CHAPITRE IV- Population péruvienne : complexité d´une réalité géographique et humaine

 

 

Nous pouvons compter de nos jours près de 28 millions d’habitants. 8 millions vivent au niveau de Lima, la capitale. La population péruvienne peut être classée en quatre groupes.

 

Au Pérou, il existe plus de 1900 km de côtes au niveau desquelles l’un des déserts le plus désert du monde s’étend. Cependant, celui-ci est coupé par des rivières qui sont descendues des Andes. La moitié de population péruvienne abrite dans les vallées irriguées.

 

Depuis les années 1960, la population péruvienne s’est largement augmentée. Dans le contexte latino américaine de nos jours, le taux de croissance démographique est plus modéré.

 

Aussi, faisant suite à une campagne de stérilisation qui a été forcée, le nombre d’individus au niveau des populations pauvres s’est largement diminué. C’est notamment le cas des populations au niveau de la Sierra, des bidonvilles de Lima, ou encore de la Selva.

 

En ce qui concerne la répartition ethnique, 45% de la population sont des indiens, 15% ont des origines européennes, 37% sont des métis d’indiens et de blancs, ceux-ci sont appelés des « mestizos » et les 3% restants sont des immigrants chinois et japonais et des descendants d’esclaves noirs.

 

La population péruvienne est en effet profondément diversifiée derrière une apparente unité. Lors des diverses périodes historiques, l’arrivée de nombreux migrants originaires à la fois de l’Europe, de l’Asie, ou encore de l’Afrique a fortement favorisé l’alliance de la population péruvienne.

 

Le processus de colonisation dès le XVIème siècle est allé de pair avec le mélange des variétés de composantes raciales. D’ailleurs, au cours de l’arrivée des espagnols, il y a eu une réduction draconienne de la population autochtone.

Avec les épidémies et les massacres, le nombre des amérindiens a profondément augmenté d’un demi siècle après l’arrivée des conquistadors. La population péruvienne devient de plus en plus métissée.

Les péruviens peuvent être à la fois européens ou amérindiens, d’ascendance espagnole. Sur la côte, dans certaines régions du Pérou, il y a également des métis d’ascendance africaine. « La proportion des personnes à prédominance indigènes se situerait près de 35% de la population péruvienne »[13].

Au niveau des régions les plus andines telles que Huancavelica, Cuzco ou encore Puno, les indigènes sont majoritaires. Ceux-ci sont moins nombreux au niveau des côtes qui sont à leur tour caractérisés par la forte présence de population d’origine européenne ou une population métisse.

Dans le piémont amazonien ou dans l’Amazonie, il y a surtout les Shipibo-conibos, les Ashaninkas et aussi, les Aguarunas.

Après la conquête espagnole, les peuples indiens d’Amazonie ont plus particulièrement moins égaré leur culture étant donné que leur territoire demeurait très difficile à accéder.

Au niveau de l’Equateur et de la Bolivie, les mouvements indigènes prennent une place importante et la population autochtone n’est indiquée par aucun parti politique.

Dans les années 1950, les grandes migrations au niveau interne ont beaucoup favorisé la mixité de la population. Le rythme d’urbanisation varie d’une région à une autre. Aussi, à Piura et à Lima, les régions sont largement urbanisées.

La part de la population urbaine peut atteindre les 90%. Lima est donc devenue « un véritable carrefour de cultures régionales» de par le fait que la majeure partie de la population péruvienne ont convergé au niveau de la capitale.

La population se trouve de taille inégalée au Pérou. En effet, il est notoire que 5 régions (La Libertad, Cajamarca, Lima, Piura, Puno) sur 24 seulement recouvrent la moitié de la population. Un tiers de la population péruvienne se trouve à Lima. La population est donc très dense au niveau de la capitale.

Ce statut confère à cette dernière une place à part entière au niveau de la vie sociale, économique et politique.

Par ailleurs, malgré tout,  la population péruvienne a comme principales caractéristiques le métissage. La fusion de population est très importantes entre le descendant d’européens, l’afro-américain, le blanc et l’autochtone des Andes.

Comme nous avons évoqué, dans certaines zones géographiques, les métissages sont plus présents que dans d’autres, aussi la diversité de couleur de peau au niveau des côtes est très palpable.

Dans la zone la plus dynamique en termes d’économie, les mestizos et les blancs généralement appelés criollos[14] et les afro-américains ainsi que les asiatiques se côtoient largement. Tout le pouvoir du pays est même concentré au niveau de cette région.

Par contre, dans la forêt amazonienne et au niveau des Andes, la proportion de la population amérindienne est plus forte. Notamment, la majorité de la population dans les villes de Cusco, Huaraz, Cajamarca ou encore Puno ainsi que dans toutes les campagnes amazoniennes et andines est très nettement amérindienne.

Par ailleurs, l’exode rural survenu dans les années 1980, a suscité une hausse fulgurante des pueblos jovenes. Il s’agit en effet, de quartiers qui ont une organisation chaotique et déstructurée dans lesquels la pauvreté urbaine se propage très rapidement.

Avec le temps, vers les années 1960,  la population agraire et rurale a diminué de moitié. C’est la raison pour laquelle, la concentration humaine au niveau de la capitale est devenue assez problématique.

En ce qui concerne donc la population péruvienne, il existe une certaine complexité entre la réalité humaine et la réalité géographique.

Nous pouvons constater d’énormes contrastes par rapport aux niveaux de vie des différents secteurs. Un abîme est remarqué  entre la situation des Quechuas, des Urus, de l´Apurimac et aussi des Shapas.

Face aux classes et aussi aux secteurs  dominants, les « campesinos » de Viru, les Kéros de Paucartambo et les propriétaires d´une « barriada » asociale de Lima, ont une condition misérable et sous-prolétaire avec diverses connotations.

Nous pouvons autant constater de très fortes différences à la fois entre la « costa », entre les provinces et la capitale Lima, entre la société rurale et la société urbaine, entre les activités économiques traditionnelles et les secteurs modernes et également entre les différentes classes sociales.

 

 

Partie II : Origine du « cholo », croisement de blanc et d´indigène

 

CHAPITRE I- La Vice-royauté: moment historique de l´apparition du « cholo », conséquence d´un processus intense de miscégénation.

 

La question identitaire concernant le « cholo » a suscité la curiosité de nombreux chercheurs. De nos jours, elle préoccupe encore de nombreux champs des sciences humaines de par la continuité de son évolution.

 

  • Origines indiennes : stigmates d´une condition servile inscrite au fond de sa psyché.

 

Dans le but de diriger la quasi-totalité de l’Amérique du Sud, Charles Quint[15] crée à Barcelone la vice-royauté du Pérou vers les années 1542 de par la signature de la Cédule royale. A cet effet,  pour la dénomination de Pérou, ce dernier endurait une guerre civile entre Diego de Almagro et Francisco Pizarro, principaux conquistadors.

En 1543, le premier vice roi du nom de Blasco Nuñez Vela a été envoyé à Pérou mais il fut assassiné et de fait n’a pas pu exercer l’autorité royale.

En 1548, Pedro de la Gasca parvint à restaurer l’autorité royale et l’ordre et a pu mettre fin la rébellion de Pizarro. La capitale s’est donc rétablie dans la ville des rois, mise en place par Pizarro en 1535.

Blasco Nuñez a été succédé par plus de 35 vice-rois entre 1544 et 1824. L’Etat colonial fut fondé par Francisco de Toledo[16]. Ce dernier fonda également les villages d’indiens. Au XVIIIème siècle, les réformes bourboniennes se sont réalisées devant les problèmes de l’administration d’un territoire immense avec la mise en place de la vice-royauté de Rio de la Plata du Sud et de la vice-royauté de Nouvelle Grenade au Nord.

Du point de vue territorial, la vice-royauté péruvienne a surmonté les frontières de l’empire inca et s’étendit de l’océan pacifique vers l’océan atlantique et la forêt amazonienne, initialement de l’isthme de Panama vers la Patagonie.

Il est notoire que l’est du Brésil et la Venezuela  ne faisaient pas parties de la vice-royauté péruvienne. En effet, l’un était dominé par les portugais et l’autre dépendait de la vice-royauté de la Nouvelle Espagne.

La vice-royauté péruvienne était partagée en 9 divisions administratives nommées « audencias ». Celles-ci ont été gérées par un gouverneur régional dépendant du vice-roi du Pérou qui réside à Lima.

A son tour, chaque audencia était séparée en unités administratives mineures dites corregimentios à la fois indiens et espagnols.

D’une façon violente, la conquête fait rencontrer deux populations différentes qui sont les indiens et les espagnols  et provoque un processus de miscégénation[17]. Les deux populations ont été le résultat d’un processus de métissage.

Il s’agit notamment d’une longue succession de peuples au niveau du territoire espagnol, peuples arabes, celtes, berbères, ibères ou grecs, etc. A cause de nombreuses successions d’empires au niveau des indiens, il y a également des une appartenance ethnique très multipliée.

En ce qui concerne les origines indiennes reflétant les stigmates d’une condition servile, des interactions entre des cultures différentes et des groupes avec des conflits, un syncrétisme défini  comme étant un grand effort d’adaptation ont été provoquées par le contact de deux cultures différentes agissant et réagissant l’une sur l’autre.

Juan de SOLORZANO PEREIRA fait remarquer que « les cholos  sont en principe nés en conséquence d’adultère et d’unions dégradantes et illicites étant donné qu’il y a peu d’espagnols voulant épouser les indiennes avec honneur »[18].

Bernard GRUZINSKI Lui, énoncé que les « sangre-mezclada » soutiennent « la tare d´une naissance illégitime »[19].

En outre, selon M. MÖRNER,  les termes illégitime et métis furent presque synonymes. Les classes dominantes mettent en évidence que les cholos sont avant tout « les hijos de la chingada » également appelés « chingar »  signifiant littéralement, « boire beaucoup » et aussi « faire violence sur l´autre ».

Les cholos pouvaient autant être le « fruit du pêché » des curés qui ont été isolés et envoyés dans la « sierra ».

Il y a également la mise en place d’alliances matrimoniales qui pouvaient être forcées ou volontaires, de nombreux rapts et viols dus à l’existence de bas instincts et de lois brutales de la nature.

Par ailleurs, les caciques locaux ont émis des dons de femmes de la noblesse en guise de soumission aux espagnols et en guise de témoignage d’amitié. Par exemple, Garcilaso de la Vega, qui a l’époque était surnommé « L´Inca » était le fils d’une princesse inca avec un conquistador.

Il faut rappeler qu’il y a une différence majeure entre le terme « indio » et le terme « indigena ». Le premier fait référence à l’appartenance d’un individu au pays qui est l’Inde et le second, reflète l’appartenance à un pays auquel nous nous référons.

GARCILASO de la Vega[20] définit les « cholas » comme étant des femmes « aculturada » c’est-à-dire des servantes de maison, laquelle est habitée par une « familiacriolla ». Les cholos n’exerçaient pas à l’époque des métiers prestigieux. Les cholos ont été vus comme des métisses ou des blancs indigènes.

Les cholos indigènes veulent changer leur destin et qui envient un changement socio-économique migrent de plus en plus dans les milieux urbains. Ces premiers agissent sur eux ce que  Jean Paul SARTRE définit d’ « existentialisme ».  Comme l’évoque cet auteur, « l’existentialisme précède l’essence »[21].

Pourtant, les populations urbaines surtout celles de Lima sont attachées et habituées à l’échelle sociale coloniale. A cet effet, ces populations ressentent le besoin de contrôler leur entourage dans le but de situer le « moi », le « nous » et les « autres » et ont du mal à renoncer ce sentiment.

De par son intervention contre son essence en changeant le sort que la nature lui a octroyé et en se déplaçant, le cholo dérange. Par conséquent, ce dernier est mis à l’écart par la société. Lors de l’époque coloniale, à Lima, les cholos ont été vus comme étant des métisses et définis comme des étrangers natifs.

De nos jours, avec l’arrivée massive aux provinces, les liméniens qui ont été des étrangers natifs reconnaissent les étrangers autochtones comme des envahisseurs. C’est la raison pour laquelle nous pouvons parler de « plebeurbana », terme évoqué par Franco CARLOS pour faire la différence entre la culture « chola-plebeya » et la culture « criolla-occidental ».

Pour cet auteur, « les nouveaux arrivés organisent leur vie autour des orientations instrumentales, pratiques et présentistes »[22].

Cette population était donc vouée à un culte de travail physique assez dur face à un souci économique, à une inquiétude importante pour le planning du futur, au bon emploi des ressources, aux relations et aux opportunités, au calcul instrumental de la réciprocité et aussi au familisme productif.

Pour Franco CARLOS, l’arrivée des conquistadors n’est pas définie comme étant une invasion mais plutôt une difficulté d’intégration qui a poussé la population arrivante à poinçonner aux-même les nouvelles limites des villes et à optimiser un nouveau système commercial et économique tout en poussant les limites relatives au commerce traditionnel ; Ainsi, le cholo existe géographiquement, socialement et économiquement.

Par ailleurs, du point de vue sociologique, le terme « cholo » fait référence au terme « xolo » voulant dire littéralement « esclave » dans la langue nahuatl. Ce dernier vient de la culture Aztèque ayant pour langue officielle le Quechua, la même que pour la population péruvienne.

Malgré l’éloignement des origines, l’appréhension du terme « cholo » comme étant « esclave » semble plausible du fait de son emploi en espagnol au niveau de laquelle, il y a une confusion courante entre les termes « indien », « indigène » et « xolo ». Cela est causé par une généralisation subie par la nouvelle génération.

Une autre hypothèse relative au terme « cholu » qui a été employée par la culture Mochica a également été soulevée au nord du Pérou. Ce terme désigne un jeune homme dit « mochiquismo»[23].  Définition évoquée par José Carlos MARIATEGUI.

De nous jours, dans la langue courante et selon les pays, le terme « cholo » est employé avec différents sens. Notamment, à l’El Salvador, ce terme fait référence à un individu ayant une carrure musclée. A Panama, il définit une personne qui a des traits amérindiens.

Au Mexique, il renvoie aux personnes émigrées aux Etats Unis essayant d’adopter les coutumes du nouveau pays. Le terme « cholo » peut également faire référence à une façon de se présenter et de s’habiller « pandillero » ou encore à des membres de gangs  et des grossiers.

Au niveau de l’Equateur, le terme « cholo » renvoie à une personne ayant de très mauvaises habitudes, qui est sans classe et qui est mal éduquée. Au Costa Rica, il reflète la façon de s’habiller des fans de musique métal et des motards.

En Colombie, les cholos sont des personnes qui ont des traits aborigènes, au Chili, ce sont des péruviens, en Bolivie, des personnes de mauvais goûts, des indigènes ou des occidents ou encore des jeunes qui ont des aspects dégradants.

Au Pérou, dans le langage courant, les cholos font référence à des personnes qui ont des traits amérindiens. Ce sont principalement les péruviens qui sont des espagnols nés au Pérou à la fois mi-espagnols et mi-péruviens mélangeant donc deux cultures.

Ce terme désigne aussi des actions sans grâce qui sont ordinaires et qui font paraître l’ignorance. Dans le but de différencier les populations par race, auparavant, ce terme était uniquement employé de manière classiciste.

Aujourd’hui, le terme perd avec le temps l’agressivité qui le caractérisait, et qui laisse place aux rattachements originaires et culturels. Pérou redécouvre avec le temps un très fort nationalisme.

Selon Inca GARCILASO de la Vega, le terme « cholo » désigne « un individu »[24]. Ce terme était couramment employé par la population ibérique. Il reflète le tableau des castes raciales qui a été à son tour inventorié par la colonisation à l’espagnole.

 

Selon les pays, la colonisation est entendue de différentes manières. Cela dépend en principe du pays colon et également de la région colonisée. Aussi, la colonisation française et anglaise au niveau de l’Amérique du Nord fut très différente de celle de l’Espagnole.

 

Le cas de l’africain qui fut complètement dénué de son identité dans le but de laisser place aux traits culturels européens  est aussi très différent.

 

Pour MARIATEGUI, qui est à la fois indigène et autochtone, « les péruviens se distinguent non seulement de par leur appartenance ethnique mais également par la classe dont ils appartiennent »[25].

 

Pour cet auteur, les péruviens n’ont pas encore trouvé leur identité nationale et se trouve être une société mutilée. Ayant été libérés des griffes coloniales, les péruviens considérés comme étant des indigènes étaient présents dans d’autres pays n’appartenant pas aux vieux métropoles espagnoles mais qui sont différents.

 

Certains secteurs appartenant à la bourgeoisie se sont effondrés dans le cosmopolitisme ne considérant pas les racines sociales, politiques et culturelles.

 

Il met également en relief, l’existence d’une dichotomie nationale relative à la côte créole et les hautes terres autochtones. Il pointe la polymorphie de Pérou avec une grande variété de composants. L’Indien était donc une partie  d’un Pérou multilingue et multiculturelle.

 

MARIATEGUI appuie la revendication de la classe ouvrière. Il considère le facteur ethnique comme étant une condition sociale et économique. Pour ce premier, il ne faut pas seulement considérer le problème racial mais également les problèmes économiques et sociaux en termes de cholo.

 

Les militants autochtones pouvaient sortir du milieu seulement par la langue et la mentalité et en ayant une influence immédiate et effective sur leurs pairs. La révolution effectuée au début du XIXème siècle était un mouvement entrepris par les populations indigènes. Ce caractère continental a été perdu après l’acquisition de l’indépendance.

 

Par ailleurs, pour Salazar BONDY, l’indigène est défini comme étant le « provinciano ». Ce premier met en relief « un désir d’intégration dominant sa vie »[26]. Pourvu que l’intégration sociale ait lieu, le bien être du point de vue économique est relayé au second plan.

 

Dans le système de castes arrangé par accord tacite, l’image que les indigènes qui sont les cholos  produisent chez les liméniens est une image soumise à des changements. Pour BONDY, « les cholos sont des indigènes qui sont inévitablement pauvres »[27].

 

Par ailleurs, ce même auteur définit un rôle protagoniste au genre féminin  et défend quelques opinions, concernant le rôle que cette dernière eut lors de la construction de Lima. Il met en exergue la misogynie de l’époque baroque.

 

Lors des dernières décennies, les cholos définis comme des indigènes se sont mobilisés dans le but de redéfinir une citoyenneté à forte caractère d’exclusion. Cela se reflète principalement aux pratiques qui leur sont attachées et les droits garantis.

 

 

  • Dimension psychique   du  « Cholo » : sa   nudité  existentielle  et  son  immense  désarroi devant l´exploitation. 

      

Les parents d’un cholo qui est né d’union illégitime devaient travailler pour les conquistadors. Le cholo se sentait souvent asservi, rejeté et maltraité par ses parents. Ces derniers ont été réduits à l’esclavage.

  1. a) « la encomienda » : indiens au service d´un maître « el encomendado »

 

Lors de la conquête espagnole et pour des fins d’évangélisation et économiques, les espagnols ont appliqué le système d’ « encomienda ». C’est un processus consistant à regrouper des centaines d’indigènes sur un territoire bien précis et de les obliger à travailler dans des champs et dans des mines sans rétribution.

Ce processus reflète un pseudo-sevrage[28]  ayant une forme rajeunie de régime seigneurial. Aussi, les indigènes ont été confiés et placés sous les ordres des colons espagnols nommés « Encomendero ». Ces derniers ont été récompensés par la monarchie espagnole.

Les indigènes et les indiens ont été captivé ou donnés avec les terres et ont dû travailler dans les haciendas sans rétribution et ils étaient mal alimentés.

Vers les années 1503, les colons ont imposé leur choix. Par conséquent, ceux qui ont été les premiers bénéficiaires ont réduit les indigènes au travail forcé. L’esclavage était réservé aux noirs.

Dans la mesure du possible, les indigènes ont cherché à s’évader et à fuir les champs et les mines étant donné que leurs conditions de travail étaient assez difficiles et qu’ils enduraient de très mauvais traitements de la part des colons.

Ce genre de traitement ont fait l’objet de nombreuses critiques au niveau des colons et au niveau de la population elle-même.

Pour l’orpaillage, la recherche de l’or nécessitait une large quantité de main d’œuvre. Etant donné que durant la colonisation, le fait de mettre à la disposition des arawaks un tribut en métal précieux a donné une base juridique concernant les exigences de la colonisation, les cholos c’est-à-dire les indigènes qui n’avaient pas d’or devaient pratiquer l’orpaillage. « La encomienda » sus évoquée était donc un moyen de les contraindre.

Diverses tentatives de réformes ont été menées en Espagne dans le but de règlementer les actions des colons, de préserver  les droits des indigènes mais également  de renforcer l’autorité de la couronne.

Parmi les tentatives, nous pouvons entre autres citer les lois de Burgos entreprise dans les années 1512. Son principal objectif était d’assurer la protection des amérindiens contre les conquistadors. Cette tentative était peu fructueuse.

Peu de temps après une lutte a été engagé par Bartolomé de Las Casas dans le but de révoquer les excès commis par les colons espagnols et de défendre les indigènes. Avec la promulgation des lois nouvelles dites « Leyes Nuevas de Indias » dans les années 1542, la lutte a donné naissance à la Controverse de Valladolid. Cette dernière concerne les débats sur le déroulement des conquêtes qui devaient se faire en sécurité de conscience et avec justice.

Ces diverses tentatives provoquaient  un soulèvement des encomenderos qui a été mené par Gonzalo Pizarro. Du fait Charles Quint n’avait autre alternative que de rétablir l’encomedia.

Au XVIIème siècle, le phénomène se généralisa et une bonne partie de la population se sont consacrées à la polyculture.

L’encomienda s’est avec le temps transformée à cause de l’épuisement des ressources minières et ne s’est plus reposée sur l’agriculture. Les propriétés terriennes se sont de plus en plus concentrées en haciendas[29].

L’encomienda fut abolie officiellement vers les années 1791. Cette institution a été introduite par les conquistadors.

 

  1. b) « la mita », travaux forcés :

 

Au niveau de la société de l’empire inca, « la mita » était un service public obligatoire. Sous la direction des espagnols, celle-ci est devenue une forme d’esclavagisme. Elle consistait à « rendre hommage au gouvernement inca sous forme de travail »[30].

Notamment, les corvées seigneuriales constituaient un travail non rémunéré qui a été imposé par un souverain à ses dépendants et à ses sujets que ces derniers ont un statut libre ou non. A l’époque de la colonisation, cela a constitué un rouage nécessaire au système politico-économique médiéval. Il était dû à la rareté de la monnaie.

La mita a était mise en place du temps des incas dans l’organisation du Tahuantinsuyo. Des travaux forcés ont été obligatoires et étaient fondamentalement agricoles. Ils étaient réalisés dans la plupart des cas par les indios mitayos.

Les produits des travaux étaient destinés à l’incario suivant des principes de redistribution.

La mita regroupait également des services domestiques qui devaient être assurés par les indigènes, des tâches agricoles et aussi des corvées au niveau des mines.

Les travaux au niveau des mines ont été effectués dans des conditions inhumaines en termes d’exploitation pourtant c’étaient les tâches les plus appréhendées. C’est l’une des raisons pour laquelle nombreux ont été les péruviens qui périrent  au niveau des « cerros de Potosi ».

Dans l’empire inca, les services militaires étaient obligatoires et le service public était indissociable aux divers projets communautaires comme la mise en place de réseaux routiers.

Aussi, tous les citoyens qui possédaient la capacité de travailler étaient évoqués pour le faire dans l’année avec un nombre défini de jours. Une famille nécessitait également à peu près 65 jours de travail à la ferme en raison de la richesse de l’empire inca. La plupart des jours de l’année sont dédiés à la « mita ».

Le système de la « mita » a été institué par les administrateurs vers les années 1605. Les autochtones masculins devaient effectuer des travaux forcés  de 2 à 4 mois dans les usines et les mines appartenant aux espagnols. Le système préalablement dédié au bien commun a été repris et utilisé au profit d’argent et de mines d’or par les espagnols pour la couronne royale.

Une fois que les gens qui ont participé à la « mita » furent baptisés, sous couvert de convertir la population locale au christianisme et de les éduquer, le système de la lima est devenue une sorte d’esclavage.

Le service domestique était défini pour quelques semaines, les tâches agricoles à trois mois par an et les corvées dans les mines jusqu’à l’épuisement limite.

Les indigènes dépendaient plus particulièrement de la culture des terres lors de la période inca. Les champs de terre étaient subdivisés en plusieurs catégories. Il y avait les champs pour la population, les champs des temples, les champs des « curacas », ou encore les champs de l’empereur.

Les indigènes qui ont travaillé la « mita » étaient sous la gestion de surveillants de village. Ils ont en premier travaillé les gisements appartenant à des personnes malades, à des veuves, ou à des épouses de soldats. Ensuite, ils ont poursuivi avec les champs des « curacas », des temples et de l’empereur.

Quand les indigènes travaillaient les champs de l’empereur, les femmes se vêtirent de leurs meilleures robes et avec les hommes, elles chantèrent des louanges dans le but d’honorer l’inca.

 

  1. c) « los  obrajes »: travaux obligatoires dans les fabriques textiles.

 

Lors de la période coloniale, nombreux sont les indigènes qui ont effectué des travaux obligatoires dans les fabriques textiles. Vers les années 1568, le vice-roi Martin Enriquez a mis en place des stratégies permettant de pousser les exportations de laine  vers la péninsule libérique.

Les hommes d’affaires espagnols avaient besoins d’approvisionner leur marché et  nombreux sont les investisseurs qui ont commencé à faire de l’exportation vers le Guatemala et le Pérou.

C’est l’une des raisons pour laquelle, les usines nécessitaient beaucoup de mains d’œuvres pour la fabrication de tissus de laine, de couvertures argots, de cotons, de chapeaux ou encore des produits faisant apparaître les principaux centres de la vice royauté.

Lors de la vice-royauté, les indigènes étaient soient des tailleurs, des orfèvriers, des forgerons ou des fabricants de lustres, etc.

Dans le but d’assurer un bon traitement des travailleurs au niveau des usines et leur donner plus de liberté, le vice-roi Marin Enriquez a suscité les visites des  autorités ecclésiastiques et civiles.

Les premières ordonnances  humanitaires qui ont été en faveur des indigènes et qui étaient contre l’esclavage ont été publiées par le Marquis de croix vers les années 1766.    Elles ont été rééditées à plusieurs reprises au nom d’Obrajeros QUERETARO  et ont conduit à de nombreux changements en faveur des droits des travailleurs.

 

  1. d) « El Corregidor »: le percepteur d´impôts, personnage abhorré.

 

« El Corregidor » représente les fonctionnaires royaux espagnols. Ce sont la plupart des percepteurs d’impôts qui ont lors de la vice-royauté espagnole été des personnages abhorrées par la population.

Ces personnes représentaient en effet, le pouvoir royal au niveau des petites villes et des villages. Lors des procès administrés au niveau de leur juridiction, ils ont aussi tenu le rôle de contrôleurs.

Lors de l’époque coloniale, les corregidors dépendaient directement de l’audience et du vice-roi. Leurs principales fonctions étaient de protéger les indiens et de distribuer leur travail. Pourtant ces premiers ne les faisaient pas.

Les indigènes dépendaient des « corregidors » ainsi que les espagnols et toutes les autres castres sociales.

Les « corregidors » travaillaient au niveau du « corregimiento ». Ils y administraient la justice, encaissaient les impôts.

Les « corregidors » espagnols assuraient également des fonctions administratives. Ils avaient alors comme tâches notamment d’assurer le ravitaillement et la voirie, etc. Ils sont au service de la royauté espagnole et lui doivent respect sous peine de destitution.

Les « corregidors indios » à leur tour, représentent la royauté espagnole au niveau des colonies. Ce sont surtout les magistrats qui administraient les communautés indiennes. Ils sont dans la plupart des cas considérés comme des oppressifs et obtenaient leur poste par voie d’achat. Par ailleurs, le maire était nommé par le roi.

Les « corregidors indios » assuraient le suivi du recouvrement des impôts au niveau de leurs cantons.  Ils dirigent également la réparation et l’entretien des auberges et des routes  placées le long des grands axes routiers au niveau du canton.

Pour la population, les « corregidors » sont des personnages abhorrées étant donné la hausse des impôts assurée par la population et leur obligation. L’administration  de fonds des impôts était effectuée à travers les caisses royales. Ces dernières devaient couvrir les dépenses au niveau  de l’administration coloniale.

Par ailleurs, les « corregidors » n’effectuaient pas leurs tâches comme ils les devaient. Dans la plupart des cas, ils encaissaient les impôts à leur propre bénéfice étant donné que leur salaire n’était pas très élevé.

CHAPITRE II- Point de vue psychosociologique : conscience de la différenciation raciale.

 

Lors de l’époque coloniale, les « cholos » ont été très déprimés et triste et ils vivaient dans la plupart des cas dans un état de misère à la fois physique et mental et ont été bien isolés  de la plénitude dionysiaque.

Aussi, les « cholos » ont eu leurs propres caractéristiques qu’ils venaient  de la Sierra, du sud, du nord ou de la Selva. Il y a eu des cultures très diversifiées. Il y a eu des « cholos aymaras », qui ont eu beaucoup de valeurs et qui ont pourtant été intolérants. Ils étaient différents des « cholos piuranos ».

  • Le « cholo » de Villamaría : point de départ du « cholo » actuel.

 

Etant donné la géographie au niveau du Pérou, la culture des serranos qui sont des habitants de la Sierra est différente de celle des « costenos » qui sont des habitants de la côte. Aussi, la construction culturaliste implique que les premiers sont inférieurs aux seconds.

Au niveau de la population péruvienne, il y a donc une complexité de l’identité du « cholo » qui implique des différences culturelles entre les « cholos » de la Sierra, du Sielva, du nord et du sud.

Selon les théories darwinistes, il existe une hiérarchie entre les variétés de races. Elles considèrent que « la race blanche est toujours supérieure »[31].

Cette théorie a été ensuite reprise par la science raciale. Marisol de la CADENA met en évidence le « racisme silencieux »[32] et ne se fonde pas sur la race biologique et de fait la race de couleur. Pour cet auteur la race pouvait à l’époque s’améliorer de par l’éducation.

Cependant au Pérou, la dimension géographique appliquée à la conception des races est généralement prégnante. Par rapport à la région andine qui a été en marge de la côte et de Lima, la région amazonienne est restée marginalisée. Celle-ci a été peuplée de « chunchos » et de sauvages.

C’est l’une des raisons pour lesquelles, il est assez difficile de définir et de mettre en exergue une identité culturelle dominante. La population péruvienne est d’ailleurs assez compartimentée.

Chaque race qui forme la nation péruvienne appartient à un milieu naturel défini à l’extérieur duquel la culture de la race en question ne peut perpétuer.

Le principe du racisme en termes géographiques forme donc une composante importante de la ségrégation raciale au niveau du Pérou. La vision impure concernant le métissage provoque la dégénérescence des races.

La complexité réside surtout sur le fait que paradoxalement, la construction nationale au niveau du Pérou s’appuie sur une nette séparation entre les « cholos » dits sauvages au niveau de la forêt amazonienne, les « criollos » sur la côte et les indiens dans les Andes.

Chaque race occupe sa place géographiquement, socialement et politiquement.

Il est notoire que les « cholos » de la forêt amazonienne  sont considérés comme des individus qui ne peuvent pas aspirer à la citoyenneté.

Aussi, le métissage qui devrait normalement permettre à certains indigènes d’atteindre la citoyenneté, les en discrédite. Ceux-ci sont considérés comme étant des citoyens de seconde classe.

Comme l’évoque Ramon MAIZ, « le métissage a davantage séparé le peuple en une nation que l’unir »[33]. Il n’existe aucune mobilité sociale et les conflits socio-identitaires débouchent d’un contexte de forte urbanisation.

En ce qui concerne l’identification indigène au Pérou, celle-ci exprime principalement des rapports sociaux. Lors de la moitié du XXème siècle, de nombreux phénomènes ont accéléré la modernisation du Pérou.

C’est le cas notamment de des migrations, de l’industrialisation, de la réforme agraire, de l’urbanisation, de l’éducation, de l’exode rural ou encore de l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

La réalité sociale s’est vite transformée et cela a débuté par la société andine traditionnelle. Les « barradias », définis comme étant des bidonvilles étaient apparus à Lima vers les années 1954 avec la mise en place de « Ciudad de Dios ».

Avec le temps, le mode d’occupation de la ville se transformait. Cette étape de l’urbanisation de Lima forme une période clé de l’expansion démographique et territoriale au niveau de Lima. Cette dernière recouvre près de cinq millions d’habitants en plus seulement en une trentaine d’années.

Vers les années 1990, Il y a eu des invasions de la ville de Lima par les populations qui sont descendues des Andes et qui sont venues occuper les terres qui bordaient Lima. C’est l’une des raisons pour lesquelles, les andins connaissaient des bouleversements économiques et sociaux majeurs.

La mobilité sociale est devenue un fait et les frontières ethniques sont devenues géographiquement et socialement poreuses. C’est là qu’est né le groupe social dit « les cholos ».

Ces derniers représentent surtout des populations qui ont migré vers la ville, vers les capitales provinciales ou encore vers Lima et qui ont laissé derrière eux leur condition de vie de « campesino » et d’indiens.

Par ailleurs les individus qui se sont désindianisés de par l’éducation, la migration urbaine ou encore la fin de la condition de paysan dans le but de s’intégrer  à la société représente la « choledad ».

Ainsi, le fait de devenir un « cholo » et de cesser d’être un indien représente une ascension dans l’échelle sociale.

Cependant, il convient de préciser que le terme « cholo » renvoie rarement à une forme d’auto-identification. Il ne s’agit pas d’une façon de se décrire soi-même. En général, ce terme présente une forte connotation péjorative.

Le terme « choledad » fait également référence à une idée de mobilité sociale au niveau d’une société qui est extrêmement hiérarchisée.

Le « cholo » quant à lui, est « un individu, un indigène qui monte, qui sort de son groupe d’origine dans le but de faire une tentative pour rentrer dans un groupe plus dominant en adoptant les codes de celui-ci »[34].

Ce sont dans la plupart des cas des indiens qui ne veulent pas se laisser emprisonnés dans leur condition sociale dans laquelle ils sont marginalisés.

En termes de relations sociales, le « choleo » permet à un individu de désigner un autre comme étant un « arriviste ». C’est comme une manière pour les péruviens de remettre les autres à leur place.

Une personne qui désigne une autre comme étant un « cholo » veut affirmer sa supériorité étant donné qu’il ne se sent pas au même niveau mais se sent menacé par celui qui ose vouloir s’approcher de lui du point de vue social.

Le terme « cholo » désigne autant l’extrême relativité régnant au niveau des relations sociales. L’usage du terme « cholo » désigne plus le type de relation sociale que les traits spécifiques d’un individu. Ce terme explique donc la conflictualité entre les identités raciales au niveau de la population péruvienne.

Le terme « cholo » exprime principalement une simple relation de dominant-dominé, que l’individu en question n’est plus à sa place. Le terme « choleo » met en exergue l’impossibilité de mélanger les catégories de personnes et de races.

Par ailleurs, le « choleo » est aussi utilisé pour indiquer une attitude qui soit différente à celle des « indios ». Ces derniers sont soumis serviles et indolents qui ne cherchent pas à tenir tête à celui qui les domine.

Au niveau de cette relation de servilité, l’adjectif « berraco » à une personne mal éduquée et délinquante et fait référence à une attitude de rébellion.

A la fin, la notion de « choleo » présente quelque chose de dynamique. Il peut être méprisé de par son attitude transgressive du point de vue social ou admiré de par sa débrouillardise.

Ainsi, le « cholo » matérialise les changements sociaux palpables au niveau de la population péruvienne depuis quelques décennies.

La cholification de la population péruvienne  a été évoquée pour la première fois par l’anthropologue Anibal QUIJANO, pour qui «  le processus de cholification  rendait le retour à une identification indigène peu probable ». Il a autant évoqué qu’ « il s’agit d’un phénomène relevant en profondeur la nature de la société en transitions »[35].

François BOURRICAUD, à son tour, met en évidence que «  ce qui caractérise la vie indigène, c’est le changement et le mélange » [36]

 

2)         Le « cholo » de Guillermo Nogent : discrimination d´une société qui fusionne.

 

  1. a) déterminisme social : conflits raciaux

Les conflits raciaux commencèrent lors de la guerre civile vers les années 1980. Les urnes ont été brûlées

La vraie discrimination au niveau de la société péruvienne a surtout régné dans les Andes dans lesquelles les sociétés minières ont été le fléau de ses habitants et de la terre.

Elle persiste dans les rues de Lima avec de nombreuses manifestations  qui vantent la ségrégation.

Les habitants au niveau du Pérou ont des origines très multiples. Il y a des africains, des indiens et également des espagnols. Ce qui fait du Pérou un pays multiculturel et ce fait est d’ailleurs fortifié par l’immigration des européens et des asiatiques.

Durant la monarchie espagnole, il y a déjà plusieurs siècles, l’élite espagnole dit également créole, a tenu à affirmer sa supériorité. C’est la raison pour laquelle, cette entité a mis en place un système de castes dans lequel, aucun individu n’était sensé ignoré sa place.

D’après l’histoire du Pérou, le pouvoir politique a toujours été détenu par les blancs. Cela a favorisé les conflits sociaux et a fortifié de plus en plus la discrimination raciale.

Comme le fait remarquer, José María ARGUEDAS « Etre blanc au Pérou met de côté les personnes d’origine indienne, africaine,  péruvienne ou dotées d’une toute autre couleur de peau »[37].

En effet, le vrai sens du mot « blanc » en espagnol, « pituco » fait plus particulièrement référence à l’échelon social et surtout au pouvoir politique.

Le racisme se voit surtout à travers le système de castes dans lequel la place sur l’échelle sociale dépend plus généralement de la blancheur de la peau.

Les personnes possédant la peau claire sont dans la plupart des cas des ressortissants de l’Amérique Latine ou encore des péruviens qui ont été chanceux. Ces genres de personnes sont lieux considérés, ce qui amplifie les conflits raciaux au niveau de la population péruvienne.

Malgré l’existence des arrêtés et des lois  contre la discrimination comme celle relative à l’interdiction de la discrimination raciale, cette dernière continue toujours de faire rage au Pérou.

Durant la période coloniale, la plupart des conquistadors ont fait preuve de barbarisme et d’ignorance dans le but d’exprimer la population péruvienne en raison de leur origine, de leur tenue ou encore de leur allure, etc.

Par ailleurs, l’exploitation des ressources naturelles a porté pendant très longtemps préjudice aussi bien aux péruviens qu’à leurs territoires.

Les conflits environnementaux n’ont pas au cours de la période coloniale connu de trêve. Les habitants de Cajamarca se sont par exemple opposés à des projets miniers qui leur font douter prédation d’eau et de pollution.

Le général Juan Velasco vers les années 1968, à son époque a appliqué un régime autoritaire et a entrepris une réforme agraire. Il a également valorisé le Quecha.

Affirme que Carmen BERNAND « Les indigènes rencontre une difficulté des indigènes à s’accorder entre eux sur leurs droits et leur identité »[38].

Certains péruviens considèrent la peau cuivrée des indigènes comme étant un signe de pureté. Pour d’autres, l’identité indigène est plutôt une question de culture que de couleur. Pour ce dernier cas, il s’agit surtout de défendre les arts, les langues, les valeurs ou encore les valeurs transférées par les anciens.

Cependant, Le patrimoine culturel engendre des interrogations identitaires surtout que de nombreux indigènes sont nés et ont vécu à l’extérieur des communautés rurales traditionnelles.

Pour les jeunes générations, c’est-à-dire la population péruvienne née dans les villes et durant la globalisation valorisent plus la partie de leur identité. Cette dernière dépend moins de la prolifération des traditions. Elle dépend plus d’un état de conscience.

Il y a également, la revendication d’émancipation effectuée par les femmes  et qui ont été portées par Chirapaq. Au sein du mouvement indigène, cette revendication a heurté à des conservatismes. Il y a eu des péruviens qui ont pris le féminisme comme une idée occidentale.

Lors de la première moitié du XXème siècle, de la compassion d’artistes péruviens et d’intellectuels sont nés la préoccupation péruvienne pour les indigènes.

Dans le but de légitimer la violence, plus tard après ces tentatives, les guérillas du Sentier lumineux dits « maoïste » ainsi que le Mouvement Tupac Amaru défini comme « guévariste » ont à leur place tenté d’instrumentaliser la population péruvienne.

Cette démarche consistait à inciter les indigènes à défendre eux même leurs droits et leurs intérêts et de refuser à ce qu’une autre personne prenne leur place.

 

  1. b) acculturation planifiée et syncrétisme.

 

L’acculturation étant une notion liée au fait colonial, celle-ci a été forgée dans le but de mettre en évidence les modifications  soutenues par les sociétés primitives telle la population péruvienne au contact avec le monde moderne surtout dans une situation de domination. L’acculturation fait surtout référence à la notion d’«évolution »[39].

En devenant acculturés, la population péruvienne a avec le temps perdu sa culture originelle et leur authenticité.

Avec le choc des cultures, celle qui a été la plus dominante a fini par être assimilées ou du moins être en statuquo avec les autres cultures et a optimisé le développement parallèle des autres entités.

Dans la situation coloniale, la notion de l’acculturation tient plus particulièrement à la pertinence de son ancrage. Au niveau de la population péruvienne, ce premier a surtout fait surgir l’anéantissement des formes anciennes c’est-à-dire celles qui ont été traditionnelles et primitives.

Celles-ci ont été perçues comme étant des entraves à la modernisation et à la civilisation de par leur réélaboration de par les catégories indigènes. Aussi, des éléments étrangers ont fini par intégrer la culture péruvienne traditionnelle.

Lors de l’arrivée des conquistadors, des transformations culturelles ont été en vue sous l’effet des contacts asymétriques entre les populations.

Le métissage, les branchements, la globalisation  ou encore la créolité se sont substitués au niveau de la population péruvienne lors de la conquête espagnole que Solange RIZOULIERES qualifie de « sociétés dites non occidentales dans une situation coloniale »[40]

 

 

Partie III : ANALYSE DE LA DIMENSION SOCIOLOGIQUE DU « CHOLO »

 

I-  Processus intense de restructuration : le contexte de l’évolution du Cholo : du « cholo » né  de La « Conquista Hispánica » au « cholo » universitaire   et   au « powerCholo » qui s´accrochent à l´univers de la ville.

 

Le Pérou est l’un des pays andins les plus grands états de l’Amérique précolombienne. Ce premier fut le berceau d’une des principales civilisations précolombiennes du nom de l’empire inca. Il a connu son apogée vers les années 1530 et rassemblait plus de 5 millions d’habitants.

La première conséquence de la conquête espagnole vers les années 1532 fut l’hécatombe parmi les indiens qui ont été enterrés suite à une féroce exploitation dans les mines et également à l’épidémie de la variole importée par les Espagnols.

Vers  la fin du XVIIIème siècle, face à la domination de la couronne espagnole qui a été omniprésente, les premiers mouvements indépendantistes se sont apparus.

La naissance du peuple inca ainsi que son histoire est devenue mystérieuse et floue et comme le dit Nathalie RAYMOND « se perdait dans la nuit des temps »[41]. A l’époque, les incas ont conçu un empire immense qui allait du sud de la Colombie jusqu’au nord du Chili.

Lors de la conquête espagnole, le chef inca du nom de PACHACUTEC use de la diplomatie en envoyant des émissaires et en offrant des princesses de sang royale aux conquistadors. Il invite également les chefs dans sa capitale dans le but de les impressionner et de les anoblir. Les tribus qui ont été soumises conservaient leur religion, leur coutume, et les chefs à leur tour, conservaient leur rang. Suivant l’objectif d’unifier son empire, PACHACUTEC a imposé une religion et une langue communes.

Malgré cette initiative, certains peuples ne se sont pas soumis. Suite à cette insubordination, ces peuples ont été attaqués par des milliers d’hommes armés de frondes et de pierres. Une fois qu’ils se trouvaient vaincus ils devaient se disperser aux quatre coins du royaume dans le but d’être mieux affaiblis.

Les diverses croyances de la population péruvienne comme les présages précédent l’arrivée des espagnols, leur ont poussé à considérer les espagnols conquistadors comme des dieux. Cela a d’ailleurs été fortifié par la ruse de Pizarro, chef espagnol et le conflit inca qui a conduit à l’acquisition de la principale cité inca Cuzco.

Les conquistadors s’imposaient immédiatement face aux peuples autochtones. Face à la hausse du nombre des amérindiens, les conquistadors disposaient d’une plus grande supériorité technique. Grâce à cela, Ils avaient la possibilité d’éliminer les chefs les plus puissants et de soumettre les autochtones. A cet effet, les relations entre les peuples autochtones et les conquistadors étaient marquées par la soumission d’un peuple à l’autre.

Les cholos n’étaient pas considérés comme des humains. Ces premiers, comme leurs noms l’indiquent ont été considérés comme des esclaves. Les colonisateurs ont jugé normal de considérer les autochtones comme des esclaves et même de les tuer en les faisant travailler dans les mines.

Avec le temps, les conquistadors offraient aux cholos la possibilité d’émigrer au niveau des Antilles par les frais de la couronne. En échange, les cholos devaient travailler pour une période de 3 ans. Cependant, une fois qu’ils arrivaient en place, ils étaient de suite vendus. Les maîtres pouvaient exiger tout de leurs esclaves. Par rapport aux divers traitements infligés, les maîtres n’avaient aucun scrupule.

Les cholos qui ont immigré vers les villes ont commencé à vouloir apporter un petit changement à leur vie. Aussi, l’histoire de la population péruvienne ainsi que son actualité est marquée par une quête d’affranchissement des cholos et par une lutte concernant la liberté jalonnée par les luttes démocratiques et sociales et l’indépendance politique.

Des révolutions et des luttes contre l’esclavage ont été menées après la conquête espagnole. C’est notamment le cas de la première  et la seconde révolte de Tacna vers les années 1811. Il y a également eu la rébellion de Huanuco et de Cuzco pour arriver à la proclamation de l’indépendance du Pérou le 15 Juillet 1821.

Après cette période, les cholos commencèrent à se libérer de l’esclavage, les organisations politiques et les premiers villages apparaissaient. Ils ont permis la mise en place de l’« ère formative »[42]. Ensuite, vient la période du développement régional également appelée « période classique » qui a permis le développement culturel des cholos.

Les cholos commencèrent à se cultiver, à apprendre et à suivre des enseignements leur permettant de progresser et à avoir leur place au niveau de la société péruvienne.

La réussite sociale des cholos se voyaient à travers ce que l’on appelle « powerCholo »

 

  • Mentalité et mode de vie du « cholo ». La « choledad » à Lima.

 

1)-  Le cholo dans la hiérarchie sociale : modernisation du monde indigène

 

Les cholos possèdent des cultures qui sont nourries et orientées par des expériences anciennes qui ont été élaborées et utilisées.

Les cholos se trouvent différents étant donné qu’avant l’homogénéisation, leur culture ont eu une histoire différente, ont eu un parcours et ont contribué au contenu des éléments constitutifs et communs de toutes sociétés.

Ces éléments, entre autres, les croyances religieuses, les systèmes techniques, les conceptualisations du monde ont été combinés par d’autres configurations et d’autres structures sociales qui sont capables d’évoluer.

Les cholos luttent pour la reconnaissance de leur droit et de leur identité comme  pour la mise en place  d’un système d’enseignement, d’une meilleure information de l’opinion, ou encore de services de santé.

Cette initiative permet de pointer l’éveil à la différence et les autres façons de vivre, de penser, ou de voir le monde différemment mais surtout d’endiguer les préjugés, le racisme et l’intolérance.

En termes de modernisation du monde indigène, les indigènes que sont les cholos constituent une large part de l’humanité. Comme le souligne Garcilaso DE LA VEGA, « les cholos évoquent la plus grande diversité de réponses relatifs aux problèmes posés à l’homme dans son environnement »[43].

Le respect des peuples indigènes comme les cholos implique une éthique de la tolérance qui, il faut le noter est profondément antiraciste.

Les divers phénomènes tels que l’industrialisation, l’exode rural, les mouvements paysans, l’urbanisation, la réforme agraire ou encore l’éducation ont accéléré la modernisation du Pérou.

 

2)- « Cholification » : nature conflictuelle des identités raciales.

 

La « cholification » constitue une nature conflictuelle des identités raciales au niveau de la population péruvienne. Il est notoire que l’identification indigène au niveau de Pérou exprime surtout des rapports sociaux.

Avec le temps, le mode d’occupation de la ville s’est transformé. L’expansion démographique et territoriale de Lima a été fortifiée par l’étape de son urbanisation. Aussi, la société andine a fait face à nombreux bouleversements économiques et sociaux majeurs.

Les cholos représentent surtout les populations qui ont migré vers la ville. Afin de s’intégrer à la société, la « choledad », se désindianisait par le biais d’une migration urbaine, de la fin de la condition urbaine ou encore par l’éducation.

La « cholification » permettait d’avoir une ascension dans l’échelle sociale. Aussi, la vie indigène est caractérisée par le changement et le mélange. Cette première donne naissance à des conflits raciaux de par l’existence des groupes dominants et des groupes dominés ainsi que des métis et des blancs.

Les conflits sociaux sont aussi fortifiés par les phénomènes d’acculturation présent au niveau de la population péruvienne.

 

3)- Désir d´ascension sociale du « cholo » : envie maladive d´être quelqu´un

Face à l’esclavage, les cholos ressentent une envie maladive d’être quelqu’un. Ils ont cherché tous les moyens possibles pour avoir une ascension sociale et être vu d’une autre façon devant les autres.

C’est l’une des raisons pour lesquelles, ils ont voulu mettre de côté leur originalité et ont voulu faire une immigration au niveau des villes et plus particulièrement à la capitale.

Plusieurs manifestations ont également été menées dans cette perspective une fois l’indépendance proclamée. Cette envie maladive a permis aux cholos d’accéder à des systèmes d’informations et d’enseignements leur permettant de s’instruire et d’élargir leur connaissance.

Ce changement leur ont autant permis de participer à la vie économique et politique au niveau de la population péruvienne.

 

4)- Revendications sociales. Démarche holistique pour aborder les problèmes du « cholo ».

 

Face au système de domination raciale et d’exclusion, des revendications  sociales ont été menées. Il s’agit d’une démarche holistique abordant les problèmes des cholos.

Les diverses revendications interpellent  la prise en considération du côté humain des cholos et construisent leur argumentation  sur la base d’ouvertures alternatives pouvant être possibles par rapport à des réclamations légitimes.

Les revendications sociales sont surtout basées sur des objectifs de développement durable et des principes de droit et l’abolition de l’esclavagisme  Ces premières sont surtout représentatives de la concomitance de l’action collective des cholos.

 

  • Approche économique : séquelles d´une modernisation urbaine industrielle.

 

1)- Inégalités sociales entre la « Sierra » et la « Costa » (où les plages sont à leur tour divisées), entre Lima et les provinces.

 

Des inégalités sociales sont perçues entre la « Sierra » et la « Costa » dans lesquelles les plages sont divisées entre les provinces et Lima.

Les inégalités sont dues à l’existence du racisme au sein même de la population péruvienne. Ces premières entraînent nombreux effets. Notamment, les riches possèdent plus de la moitié des terres alors que le reste de la population qui représentent plus de 75% se partagent les autres terres.

Les inégalités sociales sont également causées par la pauvreté due à l’esclavagisme. Les hauts sommets andins se trouvent au niveau de la Sierra. Par contre, à la Costa, il existe une étroite bande désertique tout au long de la côte. Les plages sont même séparées. Les inégalités sociales entraîne une dualité et des conflits au niveau de Pérou.

 

2)- Fortes différences entre l´industrie et l´agriculture, entre les secteurs modernes et les activités économiques traditionnelles et enfin entre les différentes classes sociales.

 

Grâce à la grande variété de ses climats, Pérou dispose d’un potentiel agricole très captivant.

Cela est d’autant plus optimisé par l’irrigation des terres désertiques  au niveau de la côte. Les productions agricoles sont très variées. Nous pouvons entre autres citer l’asperge, le paprika, l’artichaut, l’avocat, le riz, la pomme de terre, le maïs, la canne à sucre, le café, le coton, les fruits tropicaux ou encore le cacao, etc.

Il y a une très forte différence entre le secteur agricole et le secteur industriel au niveau de Pérou.

Pour ce qui est de l’industrie, le Pérou est encore en cours d’industrialisation bien qu’il procède à quelques productions électroniques et mécaniques.

Les industries commencent à se diversifier avec le temps. La plupart des produits se fabriquent au niveau d’usines modernes et assez grandes. Elles sont surtout situées au niveau de Lima.

Les industries se concentrent spécialement sur les produits chimiques, les aciers, les moteurs et les véhicules, les produits chimiques et la farine de poisson.

Il y a également une grande différence entre les activités économiques traditionnelles et les secteurs modernes. Cela est dû à l’évolution des technologies et l’emploi de nombreux matériels facilitant les démarches d’activités.

Ces différences engendrent autant des distinctions entre les classes sociales au niveau de la population péruvienne. En effet, les populations riches ont la possibilité de se procurer de ce dont ils ont besoin alors que la classe moyenne et la classe pauvre sont limitées par leurs moyens.

 

3)- Enormes contrastes dans les niveaux de vie des différents secteurs, entre la société urbaine et rurale.

 

Le développement économique au niveau de la population péruvienne a généré d’énormes contrastes en termes de niveaux de vie des différents secteurs entre la société urbaine et rurale.

Ces contrastes se voient surtout à travers un décalage croissant entre les régions, les villes et les campagnes. Il y a même des déséquilibres qui représentent des facteurs de déstabilisation sociale plus particulièrement concernant les paysans qui se sont immigrés au niveau des grandes aires urbaines.

Ces paysans peuvent aussi être chassés de leurs terres à cause d’une expansion péri métropolitaine.

Les niveaux de vie sont très distinctifs. Ceux qui ont toujours habité dans les villes s’adaptent plus facilement à l’évolution économique, politique et culturelle. Ils s’ouvrent plus facilement à la mondialisation alors que ceux qui sont dans les côtes ou à la campagne ont assez de mal à s’adapter.

 

 

PARTIE IV : IMAGINAIRE DU « CHOLO » : RECHERCHE D´UNE IDENTITE CULTURELLE COMME DENOMINATEUR COMMUN

 

1) Littérature : message de protestation sociale et importance des « cholos » et des « cholas » dans la littérature péruvienne

 

La littérature péruvienne renvoie à la fois à la littérature relative au vice royauté du Pérou durant la période coloniale et à la littérature mise en exergue lors de la République indépendante de Pérou.

Cette première fait également référence aux diverses formes artistiques orales qui ont été conçues par les groupes ethniques tels que le Quecha, les groupes indigènes chancas ou encore, l’Ayamara lors de la civilisation précolombienne.

La littérature péruvienne émet un message de protestation sociale surtout lors de la période coloniale et elle met en évidence l’importance des « cholos » et des « cholas ».

En ce qui concerne la production artistique, celle-ci fait surtout référence à la période préhispanique qui est particulièrement attachée  à l’empire inca au niveau de la Cordelière des Andes.

La production artistique s’est manifestée dans de nombreuses formes poétiques telles que les poésies lyriques et les poésies épiques dites «  harawis » et «hayllis ». Les langues les plus utilisées ont été le quecha ou le runa simi.

Notamment, la littérature de chola renvoie plus particulièrement au métissage péruvien ou aux divers caractéristiques indiennes. Gamaliel CHURATA, a publié un ouvrage intitulé « Anthology et évaluation », Lima, 1979, qui approfondit le métissage au niveau de la culture de cholo péruvienne andine.

Il y a également José VARALLANOS qui se voit au niveau de la littérature péruvienne comme étant « un paradigme au sein de la classe intellectuelle »[44]. Vers le début du XXème siècle, l’objectif de cet auteur était de représenter la population péruvienne se situant dans les hauts plateaux qui dans la plupart des cas, était sous l’étiquette indigène et réduite à une identité homogène.

Alberto HIDALGO, quant à lui, est également un poète péruvien avant gardiste. Il a publié un ouvrage intitulé « La voix des couleurs » dans les années 1918 mettant en évidence son caractère anticonformiste et  novateur.

Dans les jours de la guerre lors de la période coloniale, il reflète dans ses poèmes et ses poésies  “Lettre au Pérou” en 1957 et “inexpugnable” en 1962,  la hausse de la corruption au niveau du Pérou et la maltraitance des indigènes.[45]

Alejandro ROMUALDO, est connu par « sa voix forte et exaltante »[46] en termes de littérature. Ses poésies représentent la fibre de la politique lors de la période coloniale. Il est surtout dirigé vers la poésie sociale. Il était pris à l’engagement politique à la révolution et au marxisme.

Ses œuvres sont surtout caractérisés par des mots forts reflétant la lutte existentielle des cholos et le sujet révolutionnaire lors des jours de gouvernance dictatorial du général Manuel A Odria avec les communistes.

Marío FLORIAN, lui est un socialiste confronté aux événements révolutionnaires et historiques du Pérou.  Dans ses œuvres littéraires, il s´imposa comme représentant des paysans péruviens et des majorités indiennes et métisses de son pays.

Dans ses écritures, il a affirmé les valeurs de la culture de la Cordillère des Andes au niveau de la population péruvienne.

Parmi ses œuvres, nous pouvons notamment citer en poésie, « La concision de larme » publié en 1939 ou « Pierre parle de Palana, paysan sans terre au Pérou » en 1980 qui mettent en exergue les situations des cholos lors de l’époque coloniale.

Il y a aussi, José María ARGUEDAS qui a promu le métissage des cultures andines urbaines d’origine européenne et d’origine quechua. Cet auteur est considéré comme étant «  l’une des figures emblématiques du Pérou contemporain»[47].

Cet auteur a toujours été fidèle à son enfance plus particulièrement à la tradition quechua. Il a vécu l’expérience du Pérou qui a été divisé entre le monde côtier hispanophone plus dominant et le monde andin indien qui a été dominé.

Tous ses auteurs sus-évoqués ont tous généralement vécu au sein de la population péruvienne lors de la période coloniale et ont, à travers leurs œuvres, voulu apporter leur contribution à l’appui des cholos et des cholas sous la conquête espagnole et l’arrivée des conquistadors.

La prédominance de la littérature relative à la vie des cholos et des cholas est apparue vers les années 1920. Le sujet principal de la littérature indigéniste était à cette époque l’indien. Ce courant littéraire a même atteint son apogée dans les œuvres de José Maria ARGUEDAS tel que «  Los Rios Profondus ».

Cet auteur comme la plupart des auteurs péruviens a pu assimiler comme la sienne la conception du monde par les cholos et les cholas et leurs expériences grâce à ses contacts avec les indigènes durant son enfance.

 

  • Cinéma : reflet de l´univers complexe du pays.

 

Le cinéma péruvien reflète le soutien aux réformes sociales et l’univers complexe de la population péruvienne.

Le premier film en langue quechua fut « Kukuli », produit par Luis FIGUEROA, développé vers les années 1961. Il a émergé au niveau de la capitale de l’empire inca. Ce film peut être décrit comme étant « la quintessence des Andes »[48].

L’objectif de cet auteur est de montrer la complexité de la réalité humaine et géographique fort longtemps ignoré au sein de Pérou. Le film se concentre à la fois sur la défense des droits des citoyens ayamaras et les plaintes de l’exploitation.

Le film met en évidence l’existence de deux cultures contradictoires qui s’anéantissent au niveau du Pérou. Face à la pression incessante émise par la culture dominante, Luis FIGUEROA a fait un développement  de mécanismes d’hébergement et d’assimilation.

Dans le cours de l’histoire,  la contradiction culturelle se manifeste principalement dans un cadre économique et sociopolitique.

La culture dominante imposée par les colonisateurs a engendré des pressions à la fois psychologiques et physiques.

L’auteur a travaillé plus particulièrement sur le contexte andin dans le but de mettre en exergue le dialecte relatif  à la lutte permanente et la répression féroce par rapport à la défense de la culture.

Ce film reflète l’opinion populaire de la population péruvienne, de l’importance des conceptions anciennes. Il est également l’objet de la recherche de l’identité nationale, pointe et aspire le concept de la nation.

Il est notoire que le Pérou est un pays à la fois multiethnique, multiculturel et multinational. Il existe au moins trois nations représentées par le Quechua, l’Ayamara et aussi la culture occidentale.

A cet effet, il est impossible de concevoir un programme politique au sein de la population péruvienne sans prendre en compte la culture des peuples andins. Comme le souligne MARIATEGUI, « La révolution devrait être une création héroïque du peuple »[49].

A travers ce film, Luis FIGUEROA a voulu mettre en exergue l’univers complexe et vaste qu’est le Pérou.

Nous pouvons également citer l’œuvre de José Maria ARGEUDAS intitulé « Yawar Fiesta » publié en 1941 qui propose la version la plus authentique de la vie andine. Il a comme thème principal la performance de la corrida andine en termes de style.

Par ailleurs, il propose également des thèmes secondaires tels que la violence et les abus des gamonales envers les indiens. Les gamonales sont en effet des propriétaires parasitaires. Il y a aussi l’empiètement des métisses ou des personnes blanches et la migration des indiens vers Lima.

Dans la cinématographie péruvienne, nous pouvons également citer « Nora Izcue Runan Caycu » qui représente l’hymne filmique à la lutte contestataire des paysans indigènes.

« Viaje a Tombuctu » de Rossana DIAZ, à son tour, met en évidence l’histoire d’amour de deux adolescents qui ont vécu à Pérou. Cette histoire révèle des changements qui ont eu lieu au niveau de la population péruvienne vers les années 1980.

Pour ces acteurs, leur amour représente, la force de survie face  à la pauvreté, à la violence et aux manques de possibilités à l’époque. Leur amour constitue pour eux, un refuge représenté par un pays imaginaire qu’est le Tambouctou.

 

  • Théâtre : idiosyncrasie du « cholo ».

 

Le théâtre péruvien représente à la fois l’identité des comiques ambulants et la performance des mémoires. Ce premier reflète l’idiosyncrasie du cholo.

Il est notoire que le théâtre péruvien a remporté un grand succès grâce à de nombreux auteurs  comme Manuel Ascensio SEGURA ou encore Felipe PARDO au courant du XIXème siècle.

Le premier théâtre péruvien est apparu vers les années 1913 et s’intitule « Negocio al agua ».

Vers les années 1928, s’ensuit « La Périchole »  qui à l’époque était considérée comme étant une superproduction. Ce théâtre a attiré l’attention de nombreux cinéphiles de par son travail de reconstruction. Il a été présenté à l’exposition de Séville après son succès.

Vers les années 50, des portraits de la vie andine commençaient à apparaître sur les écrans à partir de la fondation  du Ciné club dit Cousco.

Par ailleurs, le cinéma contemporain renvoie à divers aspects de la population et de la société péruvienne. Dans la plupart des cas, il s’agit d’adaptations à l’écran de romans écrits par des auteurs péruviens.

Notamment, nous pouvons citer le film « Pantaleon y las visitadoras »qui a été ajusté du roman de Mario Vargas Llosa et qui a reçu un accueil international matérialisé par l’attribution de prix cinématographique.

La plupart des théâtres péruviens comme les films reflètent la vie de la population péruvienne lors de l’époque coloniale. Ils constituent des souvenirs de la vie vécue par les cholos et les cholas, représentatifs de la population indigène lors de la période coloniale.

 

  • Chansons : dénonciation de  la    problématique  sociale  à  travers  la    musique

«  chicha » et la « cumbia ».

 

La musique péruvienne reflète comme tous les arts la diversité culturelle au niveau de la population péruvienne.

Cette première se traduit à travers une grande variété d’instruments qui sont propres au Pérou. C’est le cas notamment de la « quena »[50] du « pinkullo »[51] de « l’Antara »[52] ou du « charango »[53], etc.

Les tendances se détachent selon les régions. Par exemple, sur la côte, c’est surtout la marirena qui domine. Elle a plusieurs formes. Elle peut être créole ou de Lima, du nord ou du sud.

Les chansons péruviennes sont très sensuelles, raison pour laquelle, elles s’exécutent généralement en couple avec des mouchoirs qui sont maniés avec grâce.

La plupart d’entre elles s’exécutent avec les variantes de la valse viennoise  qui à leur tour sont plus rapides et plus rythmées.

Au niveau de la Sierra, les danses et les chansons s’inspirent de la réalité quotidienne. Les jeunes amoureux dits « El Huaylash » reprennent les gestuelles paysannes dites « chonguinada » dans lesquelles les danseurs portent des masques.

Cette forme musicale raille les espagnols conquistadors et imite les danses nobles et bourgeoises de l’Europe de façon satirique. Les pas de danse sont inspirées des pas des lamas et ceux des mules.

La « diablada » représente la chanson et la danse les plus spectaculaires et les plus colorées. Elle rend hommage à la vierge de la Candelaria et les chanteurs et les danseurs sont vêtus par des costumes fastueux dissimulés sous des masques de diable.

Par ailleurs, la musique péruvienne représentée par la cumbia et le chicha sont aux sources de la cumbia péruvienne. Cette dernière était avant tout un genre traditionnel colombien qui a pris sa forme moderne vers les années 50.

Elle a été très rapidement exportée par nombreux musiciens tels que les groupes la Sonora Dinamita ou Los Corraleros de Majagual au niveau de toute l’Amérique du sud.

A l’époque, la cumbia originelle était procédée par le huayno andin. Cependant, la véritable fusion cumbia-huayno s’opère vers les années 1970 dans le contexte de la hausse des migrants des villages andins vers Lima.

Vers les années 80, la cumbia péruvienne commençait à être appelée « chicha ».  De nos jours, les deux termes ont à peu près les mêmes significations. Le dernier reflète surtout l’évolution.

 

5)- Peinture murales : art indigéniste revendiqué par l´ensemble de la population.

 

Les peintures murales au niveau du Pérou représentent un art indigéniste généralement revendiqué par l’ensemble de la population péruvienne.

Près de Lima, dans le site de Pachacamac, nombreuses peintures murales ont été mises à jour par les archéologues. Le sol du temple a été couvert de nombreuses offrandes relatives au rituel d’abandon consécutif au début du XVIème siècle lors de la conquête espagnole.

Ce sont des peintures murales polychromes remplies de pièces et de couloirs du sanctuaire. Les offrandes précieuses rassemblent des matériaux et des objets diversifiés qui sont issus de nombreuses régions des Andes.

Nous pouvons notamment citer les graines d’Amazonie, les ornements en plumes de perroquets, ou encore les pierres noires des montagnes qui ont été choisies de par leur forme particulière telle que des coupes ouvragées damasquinées de nacre en métal, dans le style de la côte nord, ou en céramique inca, etc.

Sous l’empire inca, les offrandes ont témoigné la pratique du pèlerinage qui se faisait à longue distance. Suite à la conquête espagnole, une offrande massive a été faite à l’occasion de l’abandon rituel du temple.

Selon les archéologues, « des perles en verre de style coloniale »[54] ont été mêlées aux offrandes. Plusieurs couleurs ont été utilisées, bleu, rouge, vert, noir, blanc, jaune.

Il y a également les peintures murales des vallées de Lurin et de Pisco qui ont été achevées avant la conquête espagnole. Notamment, le site de Tambo Colorado situé au site de Lima a été conçu lors de l’époque inca, c’est-à-dire vers la fin du XIVème siècle et l’arrivée des conquistadors lors de la conquête espagnole.

Les sites archéologiques sont toujours mis en valeur. Pour la population péruvienne, les peintures murales représentent la structure même de leur pays. Cet art permet aux autres de s’approprier l’espace public et en même temps de s’exprimer.

La revendication de l’art indigéniste au sein de Pérou se fait par le biais de nombreuses études relatives à l’ensemble des mécanismes de dégradation des peintures murales et les diagnostics de conservation.

 

6) Architecture : le sommet de la perfection du tempérament indien marqué par l´histoire inca.

 

Comme au niveau des colonies espagnoles, l’architecture péruvienne est, elle aussi marquée par l’histoire. C’est notamment le cas des églises monumentales, de Plaza de Armas, place central, des pierres taillées ou encore des arcades, etc.

Ces diverses constructions sont présentes dans toutes les villes et les villages.

Cependant, au niveau du Pérou, les places centrales sont plus grandes et plus impressionnantes. Les maisons sont généralement construites en pierres et les rues à angles droit.

A Cuzco, certains édifices possèdent des rez-de-chaussée construits en différentes pierres. Ce sont surtout des structures incas et persistent même en cas de tremblement de terre. Il est notoire que la structure inca est connue mondialement grâce à ses caractéristiques particulières. Dans la plupart des cas, les villes sont construites sur des terrasses. Cela permet d’habiter les collines. Les portes et les fenêtres possèdent une forme trapézoïdale qui est plus étroite en hauteur et plus large en largeur.

Quant aux bâtiments,  ceux-ci sont conçus en pierres taillées et souvent de grande taille.

Les palais et les centres de cérémonie sont construits par des blocs de pierres taillées et ajustées. Les maisons des peuples sont faites de pierres empilées. L’architecture inca se distingue de par son « harmonie avec l’environnement »[55].

Les maisons des peuples ont souvent des balcons qui sont travaillés selon les structures espagnoles.

Au niveau des campagnes, les rues sont pavées et les villages sont bâtis avec la même structure. Parfois, les maisons sont en pierre, en brique de terre mais le plus souvent en adobe. Même au sein des petits villages, il est possible d’admirer les œuvres de la pierre.

Les toits sont faits de chaume et de tuiles. Dessus, des représentations d’animaux sont souvent matérialisées. Elles sont en tous genres et représentent « un porte bonheur local »[56].

Les monuments de « Tihuanacu »  démontrent la conception élevée de la beauté géométrique et une connaissance avancée des mathématiques.  Ce site se trouve de nos jours en Bolivie. Il s’agit d’une architecture monumentale très soignant qui préfigure celle des incas.

Par ailleurs, l´existence de  l´architecture préhistorique définit de façon concluante le degré notable de la culture des indigènes. C’est notamment le cas des grottes de Lauricocha situées au niveau de la Cordelière centrale ou encore les grottes de Toquepala placées au niveau de Moquegua qui proclament des peintures pariétales mettant en évidence des scènes de chasse.

Il y a également d’autres sites qui attestent le culte de la domestication des camélidés et le culte de la fertilité lors de l’émergence des premières sociétés agraires et du pastoralisme. C’est le cas des sites Huaca Prieta, El Paraido et Las Haldas.

 

7)  Sculptures

 

Le Pérou est à la fois un pays riche de mystères et d’histoire mais également un pays fascinant. Les sculptures péruvienne font parties de ses mystères qui comme l’évoque José María ARGUEDAS, « poussent l’étonnement jusqu’à l’exaltation »[57].

Le site de Markawasi, situé au niveau des Andes peut être considéré comme étant un site sacré. Ce premier a été découvert vers le milieu du XXème siècle et il a particulièrement été construit sur des vestiges archéologiques.

La sculpture  puisa d´abord dans le monde zoologique qui entourait les indigènes : le puma, l´aigle, etc. A Markawasi, des pierres énigmatiques se forment et représentent une variété d’humains et d’animaux. Aussi, il peut arriver de croiser une tête d’iguane géante, d’homme ou de tortue.

Certaines de ces sculptures ont été taillées dans la roche par des hommes. Elles peuvent aussi représenter des civilisations perdues qui sont au fur du temps devenues inconnues. Etant très anciennes, à ce stade, les sculptures se trouvent fortement érodées et altérées et se sont de plus en plus fondées avec le paysage naturel.

Les sculptures péruviennes peuvent également survenir de simples formations et donc de simulacre. En effet, certaines formes naturelles peuvent vaguement être zoomorphes ou anthropomorphes.

 

8) Peintures : fusionnant avec les sculptures

 

Les peintures péruviennes sont originaires de Cuzco. Un style de peinture issu de la fusion de deux mondes s’est développé à la fin du XIVème siècle.

La culture péruvienne a été marquée par la colonisation espagnole par un processus d’évangélisation.

Ce dernier s’est fusionné à certaines croyances andines et a à cet effet, a crée un système de croyance mixte. Cela perdure encore de nos jours.

Nombreux sont les artistes introduisant les autochtones dans les techniques de la peinture tout en leur prescrivant des thèmes religieux. Les tableaux devaient en effet servir un but protéolytique.

Les peintures péruviennes fusionnent avec les sculptures.

 

9) Art populaire : orfèvrerie de qualité

 

L’art populaire au niveau du Pérou propose des articles ornementaux remarquables. C’est le cas des calebasses burinées.

Des légendes en imagerie sont représentées par les fines incisions des artisanats péruviens. Aussi, ces derniers sont les plus variés du monde.

Ils attirent l’attention des étrangers, présentent des symboles et des formes préhispaniques et des siècles d’histoire coexistant et se mélangeant avec d’autres iconographies qui ont été apportées par les espagnols.

L’art populaire péruvien représente les essences de la race et de la terre pour les valeurs artistiques de création et de transformation.

 

 

CONCLUSION

 

Ce travail de recherche a eu comme principal objectif d’apporter une réponse sur la question principale de l’origine du « cholo ». Aussi, nous nous sommes centrés sur le processus de l’évolution  de ce dernier et la construction de son identité.

La réponse à cette question s’est particulièrement trouvée au niveau de l’histoire, dans les évènements relatifs à la naissance des cholos à partir du mélange de deux civilisations. Cette fusion a donné naissance à une nouvelle civilisation métisse.

Aussi, nombreux changements ont été suscités par la civilisation la plus dominante. Les croyances des indigènes furent remplacées par la religion catholique et changèrent les fondements de leur civilisation.

En ce qui concerne l’histoire du Pérou, la plus marquante est l’arrivée des conquistadors lors de la conquête espagnole. Ce fut la période la plus néfaste pour la population péruvienne.

Les conquistadors ont réussi à prendre le contrôle des empires au niveau du Pérou. Malgré le surpeuplement des empires, ces premiers ont réussi grâce à une stratégie trompeuse.

Cette victoire peut également être justifiée par leur supériorité technique grâce à des matériels sophistiqués tels que les armes et les navires.

Les guerres entre les indiens de par leurs us et coutumes ont fait l’objet de prétextes pour leur rendre prisonniers à l’esclavage.

A cause de ces guerres, les conquistadors, soumirent d´innombrables indiens et aborigènes vivant en paix à l´esclavage mais ils commirent également de viols et d’assassinats.

Les bouleversements de la conquête à travers les changements très profonds  intervenus dans le paysage, les races et l´ensemble des systèmes techniques et économiques après la « chevauchée » de Pizarro laissent à jamais l´empreinte espagnole.

Lors de la conquête espagnole, deux systèmes de valeurs coexistaient : l´un vainqueur et oppressif, l´autre vaincu et altéré.

De cette terrible période naquit le « cholo », victime souvent asservie et durement châtiée par son propre père.

Les cholos ont été fort longtemps prisonniers de l’esclavage lors de la période coloniale. Ils étaient soumis à des travaux forcés durant lesquels le côté humain n’a jamais été pris en considération.

Les élites traditionnelles assument mal l’héritage historique de la population péruvienne lors de la période coloniale. Aussi, la symbiose sociale a donné jour à une nouvelle société.

Par ailleurs, le processus de transformation du « cholo » a fait l’objet d’une ascension de sa reconnaissance sociale malgré les nombreux préjugés raciaux.

Malgré une quête identitaire toujours d´actualité, l´on peut parler de la figure assumée et revendiquée du « cholo » après avoir surmonté sa dichotomie (toute contradiction entre la part occidentale et indigène de son être).

Il a su affronter et surmonter positivement la dimension hostile et discriminatoire de la ville « virreinal » Lima.

La problématique qui l´entourait l´a fait se transporter vers les plus hautes cimes.

Dans cette perspectives, nombreuses sont les manifestations qui ont été menées par les cholos. Les diverses revendications leur permettaient d’affirmer leur identité et d’optimiser leur ascension sociale.

Malgré les rudes épreuves qu’ils ont dû affronter pendant une période assez longue, les cholos n’ont pas cessé de faire des revendications et de lutter contre les maltraitances et le racisme perçus au niveau de la population péruvienne.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

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[1] Emile DURKEIM, « Les règles de la méthode sociologique », 1895, p 136.

[2] Solange RIZOULIERES « Les royaumes pré incaïques et le monde inca : Corpus précolombien », Aix-en-Provence, Edisud,‎ 1994, p 145.

[3] I BADVOIN, « Histoires des guerres civiles des espagnols », MCL avec privilège du Roy. Paris, p 129.

[4] MH THERNAUX COMPANS, P ANNELLO OLIVIA, « Histoire du Pérou », à Paris, Chez P JANNET, libraire, MDCCCLV II, p214.

[5] Jean PIEL, « Capitalisme agraire au Pérou », éditions anthropos, p 25.

[6] Robin BARBEROI, « Le Pérou autrement », Des Qeros à la source de l’amazone, Paris, p 127.

[7] Guy VANACKEREN, « Le livre des belges du Pérou », Belgo club, p 23.

[8] ELOTABOINGA VIRACOCHAING «  Commentaires royaux sur le Pérou des Incas »,  FM/ La Découverte, p 32.

[9] Jacques MALENGREAU « Structures identitaires et pratiques solidaires au Pérou », gens du sang, gens de la terre et gens de bien. L’harmattan, p52.

[10] Impôt indirect du royaume de Castille prélevé au profit du trésor royal. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alcabala

 

[11] MH THERNAUX COMPANS, P ANNELLO OLIVIA, « Histoire du Pérou », à Paris, Chez P JANNET, libraire, MDCCCLV II, p235.

[12] ELOTABOINGA VIRACOCHAING «  Commentaires royaux sur le Pérou des Incas »,  FM/ La Découverte, p 57.

[13] Chiffre élaboré par l’Institut national de statistique du Pérou, 2010.

[14] I BADVOIN, « Histoires des guerres civiles des espagnols », MCL avec privilège du Roy. Paris, p 136.

[15] Maître de l’Espagne et de son empire colonial, monarque chrétien le plus puissant de la première moitié du XVIème siècle.

[16] Cinquième vice-roi du Pérou.

[17] Union d’individus ayant des races et des origines différentes.

[18]Solórzano et Pereira, Juan, «  la politique indienne » (1648). L’impression réelle de Gazeta, 1776, p 142.

[19] Bernard GRUZINSKI, « Histoire du nouveau monde », p 125.

[20] GARCILASO de la Vega, « Le Commentaire Royal, ou l’Histoire des Yncas, Roys du Peru » ; contenant leur origine depuis le premier Inca Manco Capac, leur établissement, leur gouvernement en paix et en guerre, leurs conquêtes, les merveilles du Temple du Soleil… Trad. par J. BAUDOIN, Paris A. Courbé, 1633, in-4 : édition originale de la traduction française p224.

[21] Jean Paul SARTRE, « L’existentialisme est un humanisme », p32.

[22] Franco CARLOS, « Imágenes de la Sociedad Peruana: la otra modernidad », CEPEP, Lima, 1991.

[23] Carlos MARIATEGUI,  « Sept essais d’interprétation de la réalité péruvienne « , Carnet de voyage, 1821, p 21.

[24] Inca GARCILASO de la Vega, dans « Los comentarios Reales » en 1609.

 

[25] Jean TOUSSAINT BERTRAND, « Histoire de l’Amérique espagnole depuis les origines jusqu’à nos jours », Paris, 1929, p 118.

[26] Salazar BONDY «Lima la Horrible », 1974, p 23.

[27] Salazar BONDY «Lima la Horrible », 1974, p 36.

[28] « Condition de quiconque est tenu par la loi, la coutume ou un accord, de vivre et de travailler sur une terre appartenant à une autre personne et de fournir à cette autre personne, contre rémunération ou gratuitement, certains services déterminés, sans pouvoir changer sa condition »

Fernand BRAUDEL, « Civilisation matérielle, économie et capitalisme », tome 3 : Le temps du monde, Paris, Armand Colin, 1993, p. 490.

[29] Exploitation agricole de grande dimension, entourant des locaux d’habitation présentant fréquemment un grand intérêt architectural.

[30] Joseph PEREZ, « Histoire de l’Espagne », Fayard,‎ 1996, 921 p, p 564.

[31] BARREDA José et CORSO Daniel RAMIREZ, « Lima : consolidation et expansion de la ville populaire », 2006, p 129.

[32] Marisol DE LA CADENA, « The Racial Politics of Culture and Silent Racism in Peru », exposé préparé pour le United Nations Research Institute for Social Development (UNRISD), 2001, Durban, South Africa, p 21.

[33] Ramon MAIZ, «  Ethnification de la politique et indigénisme en Amérique latine », Universidad de Santiago de Compostela, p 125.

[34] François BOURRICAUD, « Changements à Puno, Étude de sociologie andine », Paris : Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, 1962. 239 p, p 128.

[35] Anibal QUIJANO, “El lugar de la utopía. Aportes de Aníbal Quijano sobre cultura y poder”. Universidad Central de Venezuela. P 223-225.

 

[36] François BOURRICAUD, « Changements à Puno, Étude de sociologie andine », Paris : Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, 1962. 239 p, p 142.

[37] José María ARGUEDAS, « Tous sangs mêlés », Paris, Gallimard, 1980 p 23.

[38] Carmen BERNAND, « Un Inca platonicien : Garcilaso de la Vega », Paris, Fayard, 2006, p 32.

[39] Nathan WACHTEL, « Faire de l’histoire », 1974, p 45.

[40] Solange RIZOULIERES « Les royaumes pré incaïques et le monde inca : Corpus précolombien », Aix-en-Provence, Edisud,‎ 1994, p 145.

[41] Nathalie Raymond, “Le tourisme au Pérou : de Machu Picchu à Fujimori : aléas et paradoxes”, Paris, l’Harmattan, coll. « Tourismes et sociétés »,‎ 2001, p 122.

[42] Solange RIZOULIERES,  “Les royaumes préincaïques et le monde inca : Corpus précolombien”, Aix-en-Provence, Edisud,‎ 1994, p 56.

[43] Garcilaso DE LA VEGA, “Commentaires royaux sur le Pérou des Incas”, 2 volumes, Paris, La Découverte, p 42.

[44] José VARALLANOS «  Un paysage primaire »,  La construction de la maternelle, 1957, p 12.

[45] Alberto HIDALGO, « Histoire péruvienne vrai », Lima: Juan Mejia Baca 1961, p 56.

 

[46] Alejandro ROMUALDO “Anthologie général de la poésie péruvienne” (1957) en collaboration avec Sébastien Salazar Bond, p 135.

 

[47] KATATAY, poèmes bilingues espagnol-quechua, posthume, 1972.

[48] http://luifigueroa.blogspot.com/

 

[49] José Carlos MARIATEGUI «  Sept essais d’interprétation de la réalité péruvienne”, 1928, p 32.

[50] Tube de roseau ou d’os long d’une trentaine de centimètres et percé de trois à six trous.

[51]Fflûte pouvant mesurer plus d’un mètre;

[52] Flûte de pan.

[53] Petite guitare à douze cordes fabriquée avec une carapace de Tatou.

[54] http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=12731 Pr Peter EECKHOUT.

 

[55] Raoul et Marguerite d’HARCOURT, “Les tissus indiens du vieux Pérou”. (Documents d’art. Art ornemental), Paris, A. Morancé, 1924, p 224.

[56] Bernard VILLARET, “Arts anciens du Pérou”, Editions du Pacifique,‎ 1978? P 123.

[57] José María ARGUEDAS (1911-1969), Tous sangs mêlés, Paris, Gallimard, 1980, p 132.

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