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L’Humour comme Outil de Médiation dans l’Accompagnement des Patients en Fin de Vie : Une Réflexion sur l’Expérience Clinique et les Résultats des Questionnaires

Table des matières

INTRODUCTION.. 1

SITUATION D’APPEL.. 2

1- Description de la situation d’appel 2

2- Synthèse de la situation d’appel 3

3- Questionnement 3

4- Analyse personnelle et problématique. 3

CADRE CONCEPTUEL.. 4

1- La communication. 4

1-1- Définition de la communication. 4

1-2- Les différents types de communication. 5

2- L’humour 6

2-1- Définition de l’humour 6

2-2- L’humour dans le soin. 6

2-3- L’impact de l’humour 7

2-3-2- L’impact de l’humour chez le patient 7

3- La relation soignant-soigné. 8

3-1- Le soignant : l’infirmier 8

3-2- Le patient 9

3-3- La relation de confiance. 10

3-4- La distance professionnelle. 11

3-5- Du soin relationnel à la relation de confiance. 11

4- La fin de vie. 12

4-1- Définition et cadre législatif sur la fin de vie. 12

4-2- L’accompagnement en fin de vie. 12

5- Le care et le prendre soin. 13

5-1- Cadre historique et législatif du care. 13

5-3- Le care en soins palliatifs. 13

ENQUETE ET ANALYSE.. 13

1- Choix de l’outil d’enquête : avantages et inconvénients. 13

2- Présentation des résultats et analyse. 13

CONCLUSION.. 16

BIBLIOGRAPHIE.. 17

 

 

INTRODUCTION

Dans le cadre de la finalisation de la formation infirmière, il est demandé aux étudiants de réaliser un travail écrit. Ce travail conduit l’étudiant à faire un travail de recherche sur un thème bien défini et à entreprendre une réflexion structurée. Le mien concerne l’humour dans la prise en charge des patients en soins palliatifs. Cela peut constituer une source de désarroi aussi bien de nombreux patients et même vis-à-vis de leurs proches. Le choix de ce sujet est motivé par l’expérience professionnelle que j’ai acquise lors de ma formation pratique. En effet, au cours de mes stages, j’ai rencontré plusieurs patients en soins palliatifs qui sont dans des états de santé différents les uns des autres : certains sont en dépression, d’autres prennent plutôt avec philosophie le diagnostic de leur maladie. D’après moi, ce travail n’est pas le couronnement de ma formation, mais un pas pour franchir une nouvelle porte : celle de mon entrée à ma vie professionnelle.

Etudiants et professionnels de santé ont tous vécu au cours de leurs expériences des situations qui les ont marquées et lesquelles ont générer des échanges, des interrogations et des remises en question.

La situation que j’ai choisie de présenter dans ce travail, et qui fait l’objet de ma recherche, est une des celles qui m’a le plus touché, compte tenu de sa particularité. Pour certains comme pour d’autres, il peut s’agir de faits anodins, mais grâce à cette situation, j’ai été amenée à trouver le comportement approprié. Cette question a été à l’origine d’un questionnement de ma pratique, notamment en termes de qualités relationnelles.

Dans ce travail, j’essaierai de répondre à la question : Comment utiliser l’humour comme outil de médiation dans l’accompagnement des patients en fin de vie ?

 

Pour cela, j’exposerai en première partie la situation clinique que j’ai vécue, suivie du cadre conceptuel. Après cette partie, je présenterai les résultats de questionnaires que j’ai recueillis auprès d’infirmières exerçant dans des unités de soins palliatifs et dans des services avec lits identifiés soins palliatifs.

 

 

SITUATION D’APPEL

1- Description de la situation d’appel

Comme je l’ai introduit plus haut, je me suis aperçu au cours de mon exercice professionnel en tant qu’aide-soignant que l’humour détient une place importante dans la prise en charge d’un patient en soins palliatifs.

 

Ma situation se déroule en service d’oncologie médicale. J’ai la prise en charge d’un patient, Mr X, atteint d’un cancer de poumon et hospitalisé pour sa première cure de chimiothérapie. Ce patient cancéreux a des métastases osseuses découvert sou peu.

 

Après avoir installé Mr X en chambre, je m’occupe de son entrée administrative et lui explique le déroulement de son hospitalisation. C’est lors de ce petit entretien avec le patient que je lui annonce que sa cure débutera le lendemain. Ce premier contact m’a permis de connaitre un petit peu le patient et je m’aperçois donc qu’il est de nature joviale. De plus, il semble prendre l’annonce de sa maladie avec calme et philosophie. A ce moment, je n’ai pas hésité à faire quelques notes d’humour auxquelles le patient s’est montré très réceptif.

 

Notre entretien se passa dans la bonne humeur et très vite, une relation de confiance s’installa entre nous.

 

Le lendemain quand je prends mon poste de l’après-midi, j’apprends, en consultant le cahier de transmissions, que Mr X a débuté sa séance de chimiothérapie, comme prévu. Il avait une bonne tolérance mais a été très anxieux, ce que j’ai constaté en le visitant dans sa chambre durant le tour de surveillance de 14 heures.

 

Je me suis rappelé de notre entretien de la veille de la chimiothérapie et j’ai donc décidé de recréer la même ambiance dans le but de diminuer son niveau d’anxiété. En même temps, j’ai effectué mes surveillances. Malgré mes efforts, le patient ne fut pas du tout réceptif à mon humour. Il me disait « tout ça ne servirait à rien, je suis foutu ».

 

A entendre ce patient, je me suis senti démuni. Face à la détresse de Mr X, j’ai simplement réussi à lui dire que je pouvais lui donner un anxiolytique sur prescription médicale, ce qu’il accepta.

 

Cette situation m’a amené à me poser des questions sur les limites de l’humour dans la prise en charge d’un patient en soins palliatifs.

 

2- Synthèse de la situation d’appel

L’homme est un être social qui a besoin de par sa nature d’interagir avec ses semblables et pour cela il utilise différents moyens de communication qui peuvent être verbaux ou non verbaux. L’humour est un comportement tout ce qu’il y a de plus humain, il apparaît très tôt comme ayant une fonction communicative et sociale.

 

L’humour a toujours fait partie intégrante de ma personnalité et tiens une place importante dans ma vie. Il me permet d’entrer en contact plus facilement avec les personnes qui m’entoure. J’ai constaté lors de mes différents stages et à travers mon expérience d’Aide-Soignant en EHPAD  que son utilisation pouvait également s’élargir à ma vie professionnelle. J’ai eu la chance de mettre en place un spectacle humoristique lors de la semaine bleue, dont le but est de créer des liens intergénérationnels et j’ai pu y constater que l’humour pouvait être une véritable passerelle dans la communication.  Il existe des associations comme les clowns de l’espoir dont l’objectif est d’améliorer la qualité des séjours des enfants hospitalisés en utilisant l’humour. En effet, au-delà du simple fait de donner du plaisir et de divertir, l’humour peut devenir dans un contexte de soins un véritable outil de médiation à part entière et ainsi aider le patient à verbaliser des sujets difficiles en les abordant autrement, lui permettre de relativiser ses peurs, de dédramatiser et prendre du recul face à une situation complexe. Freud considérait  l’humour comme étant le mécanisme de défense le plus noble.

 

3- Questionnement

– L’humour peut-il être utilisé en toute circonstance et avec n’importe qui ?

– Son usage ne va-t-il pas au contraire devenir délétère pour le patient et être perçu comme un manque de sérieux, voir même irrespectueux ?

– La distance professionnelle ne risque-t-elle pas d’être remise en question ?

– Quand est-il dans un contexte de soin particulier, tel que les soins palliatifs où les patients sont sujets à des troubles de l’humeur ?

 

4- Analyse personnelle et problématique

D’un point de vue culturel, il semble totalement inconcevable de mêler l’humour et l’accompagnement d’un patient en fin de vie. Cependant les soins palliatifs visent à obtenir pour le patient une qualité de vie optimale durant la dernière période de sa vie et pour cela il est primordial de ne pas réduire le patient à sa seule maladie, mais bien de prendre en considération toutes les dimensions qui le composent.

 

Cicely Saunders parle de « douleur globale ». Elle explique que la souffrance ne s’arrête pas à sa seule douleur physique, mais doit également être pris en considération les dimensions psychologiques, sociales et spirituelles des malades en fin de vie, donc si l’humour a toujours fait partie intégrante du quotidien d’une personne, pourquoi en serait-il autrement à la fin de sa vie ?

 

Certaines conditions vont être favorables à son utilisation, sans quoi il risque de devenir néfaste et amener la personne à se renfermer d’avantage ou d’entraîner un inconfort. L’humour étant quelque chose de subjectif, il occupera une place différente selon chaque patient, il conviendra donc avant toute chose à ce que l’infirmière cherche à savoir quelle place occupé l’humour dans la vie du patient. Il sera également indispensable d’instaurer au préalable une relation de confiance si l’on veut introduire l’humour de façon sécurisante dans les soins.

 

Mais avant tout, l’utilisation de l’humour va dépendre du jugement de l’infirmière, elle se doit de faire preuve d’empathie, de sensibilité, afin de déterminer si l’état de santé physique et psychologique du patient va permettre ou non son instauration dans le soin.

 

A l’issue de cette analyse personnelle, je suis amené à rédiger ma question de départ : Comment utiliser l’humour comme outil de médiation dans l’accompagnement des patients en fin de vie ?

 

CADRE CONCEPTUEL

1- La communication

1-1- Définition de la communication

La communication permet de mettre en place une relation avec une tierce personne dans le but de lui transmettre un savoir. Philippe Breton, un sociologue, définit la communication comme le fait d’apprendre à faire un décodage des messages à transmettre. En effet, il ne s’agit pas uniquement de savoir reconnaitre un énoncé contraignant de manière technique. C’est aussi être capable de se placer, c’est apprendre à résister aux influences et en même temps être disponible aux autres.

 

Selon Veillard S. (2011, p.12) « La relation entre le soignant et le soigné ne peut exister sans communication, base de toute relation humaine ».

 

Guegan O. (2001, p.13) rajoute que « La communication est un besoin vital pour tous les êtres humains. Issu du latin « comunicare », c’est-à-dire « être en relation avec », ce processus est un « ensemble de moyens techniques mis en œuvre pour transmettre un message en conservant au maximum son intégrité. C’est l’ensemble des moyens adaptés pour établir une relation entre deux personnes ou avec un groupe de personnes ».

 

La communication m’a parue la première notion à développer dans le cadre de ce travail.

 

1-2- Les différents types de communication

A priori, il existe deux types de communication. D’une part, il y a la communication verbale, et d’autre part la communication non verbale. Dans le cadre du présent, travail, nous allons voir de plus près ces deux types de communication.

 

1-2-1- La communication verbale

D’après Marshall Rosenberg (1999, p.12), la communication verbale est « un mode de communication utilisant des mots. Paradoxalement, la communication verbale ne représente que 5% de ce qui est perçu par un individu, loin derrière la communication non  verbale ». Par ailleurs, la parole est un bon outil pour montrer ce que nous sommes, ce que nous pouvons ressentir et ce que nous pensons. Cet auteur mentionne que les soins infirmiers requièrent une parfaite connaissance des pathologies à laquelle il faut adjoindre les compétences en communication. Cela explique l’importance de l’aspect relationnel du soin.

 

D’après Stéphanie Veillard (2011, p.12), « la communication verbale représente le mode de communication le plus simple. La parole constitue pour le patient un lien, une passerelle avec le monde conscient ».

 

1-2-2- La communication non verbale

La communication non verbale désigne tous les moyens de communication autres que la parole, c’est-à-dire le regard, le toucher, l’odorat etc. La communication non verbale est aussi appelée le langage corporel.

 

L’établissement de la communication repose sur diverses composantes dans le cas où le patient est incapable de s’exprimer verbalement. Cependant, la communication verbale ne doit pas être écartée.

 

Pour autant, s’il n’est pas possible de communiquer de façon ordinaire avec un patient incapable de parler, peut-être trouverons-nous dans d’autres types de communication une possibilité de communiquer avec lui. Ces autres façons de communiquer renvoient à ce que l’on appelle la communication non verbale, qui relève de gestes et d’attitudes dont le sens peut être perçu et compris au-delà des mots en eux-mêmes.

 

Il y a ainsi un « langage du corps » qui peut être saisi intuitivement, comme le dit Bioy A. (2009, p.45) « ce langage non verbal se compose des éléments suivants : la distance physique […], l’expression faciale, le contact des yeux, le contact physique, la posture, les gestes, l’apparence ainsi que les odeurs ».

 

L’utilisation de la communication verbale et non verbale à la fois aurait pu donc améliorer la prise en charge de la douleur du patient plus tôt. Le fait de connaître les différents moyens de communication est très important.

 

2- L’humour

2-1- Définition de l’humour

De son origine humor qui veut dire fluide, liquide, humeur, le mot humour renvoie à divers concepts fondamentaux de la médecine. Ce mot appartient aux nuances du registre comique : il fait donc provoquer le rire. Par ailleurs, l’humour s’appuie sur « la rupture de la cohésion du texte (langage et discours) ou sur la rupture de la cohérence du texte (organisation, construction globale du texte) »

 

Christine Bonardi (2009, p.22) mentionne que « plus facile que d’en rire que de l’étudier ». L’humoriste Guy Bedos rajoute que « vouloir définir l’humour, c’est prendre le risque d’en manquer ». Cela illustre que l’humour est un concept difficile à cerner. Toutefois, il y a des auteurs qui ont proposé des définitions.

 

Selon Freud (Zimmerman. 2005, p.88), l’humour constitue une forme de communication entre ce qui fait vivre à l’individu son environnement et son inconscient. « L’humour est perçu comme une des réactions intellectuelles les plus raffinées, un territoire libre où l’esprit de l’homme, malgré les répressions extérieures, peut se libérer en paroles et en pensées ». Plusieurs mécanismes de l’humour sont mentionnés dans l’ouvrage de Freud : double sens des mots, ironie, absurdité, caricature, non-sens, par exemple « non seulement il ne  croyait pas aux fantômes, mais il n’en avait même pas peur », selon Sibony D. (2009, p.30). D’une manière générale, cet auteur pense que l’humour provient du désir de satisfaction d’une pulsion de l’homme.

 

Plus tard, le psychanalyste Daniel Sibony renforce l’idée avancée par Freud selon laquelle l’humour peut aider à lutter contre la souffrance : « L’humour c’est mon pouvoir de me consoler […] c’est donc assez ambigu ou dédoublé : on est dans la misère, mais du fait de se consoler […] (comme on console l’autre), on se hisse à la place de celui qui s’en est sorti et qui en parle supérieurement. On est deux. Ca fait sourire comme si l’on jouait un petit tour au destin ». De plus, il explique que, quand il est partagé avec un autre, l’humour  peut provoquer un rire qui « conjure le malheur ».

 

2-2- L’humour dans le soin

Dans le soin, l’humour est un mode de communication particulier. D’ailleurs, parmi les modes de communication verbale et non verbale, l’humour figure au cœur des relations interhumaines, comme le mentionne Patenaude (2006, p.36) : « l’humour détient une place importante et quasi omniprésente dans la communication humaine ». La plupart du temps, l’humour s’exprime vers l’interlocuteur qui en est aussi le récepteur. « Un énoncé humoristique est constamment le fruit d’une énonciation multiple […] une énonciation est donc le produit d’un échange en cours, que les participants construisent ensemble […] », le souligne Barth I (2011, p.106). L’humour permet d’établir une relation entre deux personnes. Par ailleurs, il constitue un plaisir de la communication : « L’humour est une des sources de plaisir de la communication en général et de la conversation en particulier ».

 

L’humour fait partie de l’existence de l’homme et intervient constamment lors de toute conversation. Ainsi, il est un mécanisme d’une infinie complexité.

 

L’utilisation de l’humour par le soignant requiert le choix d’un temps et d’une place. « On s’accorde à dire qu’il y a un temps et une place pour l’humour. Chaque situation requiert du jugement de la part de l’infirmière ». Par ailleurs, il est essentiel de connaitre la personnalité du patient avant de dire des propos humoristiques, comme le mentionne Robinson V. (1991, p.39) : « Personnalité et sens de l’humour sont intimement liés. La capacité de rire est reliée à la capacité de jouer, d’imaginer, de tolérer l’ambiguïté, l’incongruité et l’absurdité et à celle de voir le côté drôle  de certaines situations ».

 

Il semblerait qu’une relation de confiance déjà établie est un facteur qui favorise l’établissement et l’usage de l’humour. Greenberg, dans une étude qu’il a menée, a dit que « Pour les trois infirmières et trois patients de cette étude, sans la présence de sympathie, d’affection et de confiance, l’humour ne peut être défini comme étant émotionnellement supportant et aidant ». Pathenaude H., (2006, p.40)

 

2-3- L’impact de l’humour

2-3-1- L’impact de l’humour chez le soignant

D’une manière générale, le soignant utilise l’humour comme outil thérapeutique. Cependant, comme il est subtil et personnel, il est difficile de le rendre universel et de l’utiliser dans les soins.

 

La mise en place de l’humour dans le soin est envisageable et il peut même être un soin offert par le patient. Toutefois, il peut freiner la pratique car il n’est pas un soin technique mais plutôt un outil thérapeutique.

 

2-3-2- L’impact de l’humour chez le patient

Comme l’humour a des limites sur le patient et qu’il doit être utilisé dans des conditions favorables, l’impact peut être positif ou négatif. Dans mon listing, je me limiterai à énoncer les impacts positifs de l’humour :

 

L’humour apaise les émotions. En effet, grâce à l’humour, le patient peut réellement tempérer ses émotions. Cela est d’ailleurs renforcé par plusieurs auteurs, comme Greenberg (2003). « Les patients se sentent supportés, encouragés par l’humour et ressentent une diminution de leur anxiété en se distanciant des émotions négatives et en s’élevant par des émotions positives ».

 

Par ailleurs, l’humour peut servir de « mécanisme de défense et permet de contourner la réalité et leur donne du temps pour se préparer aux situations difficiles. L’humour permettrait aussi l’expression acceptable de critiques, de colère, d’hostilité ou de conflit », selon Pathenaude (2006).

 

L’humour aide à être à l’aise. Grâce à l’humour, la gêne ressentie par le patient peut être diminuée, notamment lors des soins, et principalement quand il s’agit de l’intimité du patient. L’usage de l’humour semble diminuer les conséquences des soins sur la barrière intérieur-extérieur du patient.

 

L’humour peut créer et conforter une relation de confiance. En effet, l’humour contribue à la création d’une relation de confiance. Au-delà du contexte de soin, l’humour peut unir deux individus à la base, deux personnes qui ne se connaissent pas.

 

3- La relation soignant-soigné

Avant d’entrer plus en détail dans la relation soignant-soigné, je vais d’abord définir la notion de « relation ».

 

Une relation est une interaction, c’est-à-dire une liaison entre au moins deux entités ou deux personnes. Dans le cadre de la relation soignant-soigné, il s’agit de la liaison entre l’infirmière (le soignant) et le patient (le soigné). Il faut noter que la relation est « au centre des professionnels de santé » selon Manoukian A. (1995).

 

3-1- Le soignant : l’infirmier

Le dictionnaire Larousse définit le terme « soignant » comme « un individu qui s’occupe d’une personne en perte de santé en lui prodiguant des soins ».

 

Dans le Dictionnaire médical, la définition du soignant est celle-ci « l’infirmière est une personne ayant suivi des études professionnelles de base, étant apte et habilitée à assumer dans son pays la responsabilité de l’ensemble des soins que requiert la promotion de la santé, la prévention de la maladie et des soins aux malades ».

 

Selon W. Hesbeen, « le terme de soignant regroupe l’ensemble des intervenants de l’équipe pluridisciplinaire, qui ont tous pour mission fondamentale de prendre soin des personnes, et ce quelle que soit la spécificité de leur métier ». Cet auteur mentionne aussi que le mot « soignant » désigne plus que le statut d’un professionnel et fait référence plus précisément à une intention. En effet, dit-il, il ne suffit pas d’être infirmier ou médecin pour être soignant ; encore faut-il que les actes quotidiens fassent preuve d’une intention de prendre soin des patients et non seulement de leur donner des soins. Ainsi, cet auteur explique que, pour être soignant, on n’est pas seulement un exécutant, mais une personne qui exécute car il a envie de s’occuper d’autrui.

 

Pour ma part, je mentionnerai la définition donnée par une cadre sage-femme avec laquelle j’ai eu l’occasion de m’entretenir : « il y a deux types d’infirmiers : le soi-niant et le soignant ». Le premier désigne l’infirmier qui ne prend en compte que le côté technique des soins (c’est donc un simple exécutant). Le deuxième désigne l’infirmier qui prend soin de la personne soignée. Les premières années de ma formation, je n’avais qu’une compréhension vague de ce que le terme « soignant » voulait dire. En effet, je pensais que l’infirmière avait seulement pour mission de soigner la maladie et qu’en toute situation, son devoir était de faire en sorte que le patient soit guéri. Mais au fil du temps, avec l’expérience que j’ai acquise de mes stages et avec mon évolution personnelle, j’ai pu comprendre et admettre que le patient est l’élément central dans la prise en soins.

 

Lors du congrès de médecine physique et d’ergothérapie de la Grande Motte en 1998, Y. Gineste présente la position du patient de la manière suivante, par rapport au soignant « tu es donc libre, et est mon égal, et si tu veux nous serons frères sur le chemin que nous suivrons ensemble ».

 

De par les lectures que j’ai faites, j’ai pu conclure qu’il faut humaniser les soins, de même que les prises en charge. Il est essentiel de mettre le patient au cœur des préoccupations des soignants.

 

Le terme « soignant » fait référence à de nombreux professionnels de santé, c’est-à-dire l’infirmière, l’aide-soignante, le médecin, la sage-femme, le kinésithérapeute, le personnel externe etc. Ces acteurs sont tous soignants, c’est-à-dire qu’ils prennent soin des patients. Tenir le rôle de soignant, c’est avant tout être professionnel. Cela signifie la nécessité d’avoir des connaissances, des facultés, selon sa personnalité ou en fonction de son vécu. Il s’agit donc principalement de disposer de capacités relationnelles dans le but d’entrer en contact avec la personne malade. Par ailleurs, selon Sanchez B. (2006) « être soignant, c’est « être là pour soi et pour l’autre » et assurer une prise en charge du patient de manière à se mettre à la place du soigné. Etre soignant, c’est également faire face à la souffrance psychique et physique du patient ainsi qu’à son environnement. Tenir le rôle de soignant, c’est alors avant tout entrer en relation avec le soigné.

 

3-2- Le patient

Le patient est également appelé « soigné » ou « personne soignée ».

D’après Harel-Biraud (1990), le terme « soigné » fait référence à la personne malade, c’est-à-dire le patient. « A l’hôpital, le patient vit une véritable épreuve ». En effet, il se retrouve entouré de personnes inconnues, c’est-à-dire qu’il se retrouve dans un monde qu’il ne connait pas. Dans la revue Les Dossiers de l’Obstétrique, une patiente parle en ces termes « Je me sens à la fois transplanté dans un milieu que je ne connais pas, non accueilli, face au monde des soignants avec leur code et leur langage que je ne comprends pas » selon LE COSTAOÛEC Alain (2002, p.36). Cela signifie alors que « le corps malade peut donc se sentir dépendant, dévalorisé, abandonné ».

 

Dans la prise en charge d’un patient atteint d’une maladie incurable, la relation soignant-soigné est particulièrement complexe, compte tenu des spécificités relatives à la maladie et aux bouleversements qui ne sont pas encore forcément explicités.

 

Selon le dictionnaire encyclopédique des soins infirmiers, trois attitudes du professionnel de santé correspondent à la relation soignant-soigné.

– l’infirmier doit faire un engagement personnel dans la relation et doit considérer le soigné tel qu’il est, sans jugement de valeur, et avec des sentiments et réactions qu’il peut avoir dans sa vie personnelle,

– l’objectivité est primordiale dans la relation soignant-soigné pour éviter toute déformation de ce que le soignant pourrait entendre ou observer

– le soignant doit être toujours disponible pour observer, identifier et écouter les besoins de la personne soignée.

 

Dans une relation soignant-soigné doit nécessairement existe la confiance qui est en constitue la base et qui est définie par A. Santin comme la « foi en quelque chose, en quelqu’un. Se fier à, car il s’agit bien de cela : se fier à un autre, à l’inconnu, se confier pleinement ». Il est important de mentionner que le concept de confiance fait référence au sentiment de sécurité de la personne qui se fie à une autre personne, dans notre cas le soignant. Cependant, la confiance n’est pas acquise mais se gagne à travers les échanges entre les individus.

 

La relation soignant-soigné est une base du soin relationnel lequel représente les actions qui ne font pas partie des actes techniques. Soin à part entière, le soin relationnel vise à répondre à une demande de compréhension, d’écoute, de réconfort et de réassurance de la part du patient. La relation soignant-soigné s’installe pendant la mise en confiance, vu qu’il est question d’un échange réciproque.

 

3-3- La relation de confiance

Une relation de confiance est une relation qui permet à deux individus de se sentir proche l’un de l’autre.

 

D’abord, la confiance est, selon Bizouarn (2004, p. 166) « une attitude, un état psychologique survenant dans un contexte d’incertitude, de risque et de vulnérabilité ». C’est au moyen de la relation avec le patient que l’infirmier peut mettre en place un climat de confiance entre lui et le malade. C’est grâce à la confiance que la relation peut être établie « La confiance est le ferment de la relation de soin. Pour un malade, faire confiance c’est se placer dans un état de dépendance et d’espérance à l’égard d’un soignant ; c’est accepter d’être vulnérable et admettre que la personne à laquelle la confiance est accordée peut exercer un pouvoir sur soi pour notre propre bien ; c’est aussi croire en la parole du soignant et espérer et espérer que les pouvoirs qui lui sont conférés ne seront pas exercés à notre propre insu ».

 

Par ailleurs, la confiance est le ressenti entre diverses personnes. En effet, « instaurer un climat de confiance, c’est ouvrir un espace de rencontre et de promesse qui repose sur le sentiment et l’expérience d’une humanité partagée » BENAROYO L. (2004, p.62).

 

3-4- La distance professionnelle

Selon Pascal Prayez (2003, p.9), « la distance est la séparation de deux points dans l’espace, de deux objets éloignés l’un de l’autre par un écart mesurable. Selon l’étymologie latine, il s’agit de ‘se tenir debout’, en étant séparé de l’autre par un espace plus ou moins important ».

 

Dans la relation soignant-soigné, le soignant a le devoir de garder une distance pour ne pas être dépassé par ses sentiments. Cependant, il n’est pas toujours facile pour lui de trouver la distance idéale. En effet, si la distance est trop importante, il peut avoir du mal à comprendre les besoins du patient. Le non-respect de la distance peut quant à lui engendrer une relation trop personnelle entre les deux parties.

 

La distance professionnelle est primordiale dans la relation soignant-soigné afin d’assurer une préservation de l’intégrité physique du soignant, de même que son bien-être. Cette distance protège l’infirmière des éventuelles émotions du patient qui peuvent avoir une influence sur elle. Il est souvent difficile de connaitre la juste distance quand il est question de patients suivis régulièrement sur une longue période.

 

3-5- Du soin relationnel à la relation de confiance

Les soins relationnels constituent l’ensemble des actions qui relèvent du conseil et du soutien en dehors de tout acte technique. Le soin relationnel, soin à part entière, a pour objectif d’apporter une réponse à une demande de réconfort, d’écoute, de réassurance et de présence de la part des patients, d’autant plus que ces derniers se situent au sein d’un environnement qui leur est inconnu et qui est chargé de représentations. On verra ainsi s’installer la relation soignant-soigné quand la mise en confiance s’installe. C’est cette confiance qui différencie la relation soignant-soigné du soin relationnel.

 

4- La fin de vie

4-1- Définition et cadre législatif sur la fin de vie

La fin de vie est un terme qui fait référence à la mort. Il s’agit d’une notion qui évoque la cessation définitive et irréversible de la vie, comme le définissent les dictionnaires. La mort est un « passage qui marque un changement de statut dans la vie de l’Homme, le passage du statut de vivant à l’état de mort ». Il est à noter que l’homme peut concevoir sa propre mort, contrairement à l’animal. En effet, l’animal ressent le danger quand celui-ci a lieu tandis que l’homme peut l’envisager et y réfléchir même s’il n’est pas malade.

 

La fin de vie est concernée par des textes législatifs.

 

Le premier texte officiel concernant la fin de vie est la circulaire Laroque du 26 août 1986 sur l’accompagnement des patients en phase terminale et l’organisation des soins.

 

La loi n°99477 du 9 juin 1999 porte sur le droit d’accès aux soins palliatifs. Elle concerne essentiellement les soins à domicile et définit les soins palliatifs, le rôle des bénévoles, les centres de lutte contre le cancer, le congé d’accompagnement d’un patient en fin de vie et le droit du malade à s’opposer à tout moyen thérapeutique ou à toute investigation.

 

Les personnes en fin de vie bénéficient de droits mentionnés dans la loi n°2002-303 du 4 mars 2002. Il est intéressant de mentionner que ces droits ont fait l’objet de renforcement et de révision. Selon la loi Leonetti du 22 avril 2005, toute obstination déraisonnable est interdite et l’arrêt d’un traitement peut être autorisé même si cela risque de provoquer le décès du patient.

 

Selon la déclaration concernant la promotion des droits des patients en Europe (déclaration du 28 et du 30 mars 1994, Amsterdam), le médecin est autorisé à annoncer ou pas le diagnostic au malade après avoir effectué l’évaluation des capacités de ce dernier, en collaboration avec la famille et l’équipe soignante, à supporter un tel statut.

 

4-2- L’accompagnement en fin de vie

En fin de vie, l’accompagnement concerne le patient, sa famille et ses proches. Dans plusieurs cas, l’accompagnement du patient lui-même est plus facile que celui de la famille et des proches. En effet, les proches ont toujours du mal à admettre la situation et acceptent difficilement la mort de leur proche.

 

Les soignants essaient de faire preuve de professionnalisme et d’humanité lors de l’accompagnement des patients en fin de vie. Ainsi, ils ne prennent pas en charge seulement le patient mais considèrent aussi ses émotions, son histoire et sa personne.

 

5- Le care et le prendre soin

5-1- Cadre historique et législatif du care

Le care, plus connu sous le nom de « soin technique ». Selon le dictionnaire des soins infirmiers, le care désigne les « actes de soins infirmiers effectués selon des procédures spécifiques et impliquant l’usage de produits et/ou de matériels appropriés ». Les actes qui relèvent de la profession infirmière sont précisés par le décret n°2002-194du 11 février 2002. Pour pouvoir exercer le care, l’infirmière doit faire preuve de dextérité, d’habileté et doit avoir une base de connaissances. D’après cette définition, nous pouvons constater que le soin infirmier requiert à la fois un savoir et un savoir-faire.

 

5-3- Le care en soins palliatifs

En soins palliatifs, le care tient une place importante. En effet, les patients sont dans un état  faible, aussi bien au niveau psychologique que physique. Il devient donc primordial de prendre en considération le patient en tant que personne à part entière et non pas seulement en tant que malade. Grâce à son aspect relationnel, le care peut aider à améliorer l’état de la personne soignée en fin de vie.

 

ENQUETE ET ANALYSE

1- Choix de l’outil d’enquête : avantages et inconvénients

Pour confronter les notions théoriques avec la réalité sur terrain, je choisis de distribuer des questionnaires dans une unité de soins palliatifs et dans un service de médecine avec des lits étiquetés soins palliatifs. J’ai préféré le questionnaire à l’entretien pour de nombreuses raisons :

– préserver l’anonymat des répondants et leur donner du temps pour répondre

– pallier aux contraintes de temps relatives à la prise de rendez-vous

– recueillir plusieurs avis et donc avoir plusieurs idées

– faire une analyse quantitative reflétant plus la réalité avec les données recueillies

 

2- Présentation des résultats et analyse

Dans le questionnaire, j’ai d’abord posé des questions relatives aux informations personnelles concernant le répondant.

 

Dans une première phase, j’ai voulu savoir si le répondant était une femme ou un homme et dans quelle tranche d’âge il appartenait. Les résultats recueillis m’ont permis de voir que presque toutes les personnes ayant répondu sont des femmes. Cela nous permet de dire que la profession infirmière intéresse davantage les femmes que les hommes. Cela témoigne ce que nous rencontrons fréquemment sur le terrain. Ensuite, j’ai pu constater que les répondants appartenaient à des tranches d’âge différentes : des moins jeunes aux plus âgées, des plus ou moins expérimentées aux plus expérimentées. Notre population est donc assez hétérogène, ce qui nous donne des résultats exploitables. Par ailleurs, la majorité des répondants travaillent dans un service s’unité de soins palliatifs et y ont déjà travaillé pendant quelques années. En outre, les répondantes exercent le métier de soignant pendant plusieurs années et ont déjà travaillé dans d’autres services.

 

Dans ne deuxième partie du questionnaire, je suis entré dans le sujet en posant des questions se rapportant directement à la thématique de mon mémoire de fin d’études.

 

D’une manière générale, les infirmières ont défini le prendre soin comme étant à la fois le soin relationnel et le soin technique. D’après elles, aucune de ces deux facettes de soin n’est à privilégier car l’une est aussi importante que l’autre. Ainsi, lors de la prise en charge d’un patient, notamment en soins palliatifs, il est primordial de prendre en compte le soin relationnel et le soin technique. En effet, ont-elles mentionnées, les deux sont indissociables. Pour bien réussir un soin technique, il faut passer par le relationnel. De plus, quand le soignant est en bons termes avec le patient et qu’il réussit à établir une communication, voire une relation de confiance à plus long terme, il devient plus facile d’aborder le patient.

 

En soins palliatifs, il existe certaines particularités qui méritent d’être prises en considération selon les infirmières. D’une part il faut personnaliser les soins, les adapter et adopter une certaine flexibilité en les réalisant. D’autre part, il faut savoir quand on doit renoncer aux soins. Ces idées semblent avoir une contradiction. Cependant, le soignant doit toujours veiller au bien-être du patient et savoir quand il doit reporter un soin. Ça doit être le cas pour veiller au confort du patient. Toutefois, la prise en charge du patient doit se faire au sein d’une équipe pluridisciplinaire et de manière globalisée.

 

Pour établir une relation soignant-soigné, les infirmières utilisent à la fois la communication verbale et la communication non verbale. Comme nous l’avons vu dans la partie conceptuelle, la communication non verbale peut se joindre ou se substituer à la communication verbale en cas de besoin. Ainsi, lors de la prise en charge d’un patient en soins palliatifs, les soignants utilisent la parole, les gestes, l’écoute, le positionnement et le regard.

 

Selon les soignantes, l’humour a une influence positive sur la prise en charge des patients, dans la mesure où ceux-ci sont réceptifs à la plaisanterie. Cependant, il doit être utilisé de façon modérée. L’humour reste une méthode efficace pour créer une relation soignant-soigné à condition qu’il soit utilisé avec grand respect. L’utilisation de l’humour permet également de lever certains tabous quand il y a lieu d’aborder des thèmes compliqués.

 

La majorité des soignants ont déjà utilisé l’humour pour établir une relation soignant-soigné. Cela a certes apporté à certaines personnes un impact négatif. Cependant, l’humour a permis à d’autres de détendre une atmosphère tendue.

 

Presque tous les soignants s’accordent à trouver que l’utilisation d’un outil d’évaluation sur l’état physique et psychologique  du patient permet d’utiliser l’humour comme outil de médiation. En effet, nombreux sont les soignants qui hésitent à utiliser l’humour lors du prendre soin. Grâce à cet outil, il peut donc devenir plus facile de l’utiliser.

 

Dans les soins, l’humour représenterait un véritable outil de communication et aide à établir une relation de confiance. Par ailleurs, il permet de relativiser les situations complexes, à noter que l’humour est une notion étroitement liée au concept de la joie, du rire et donc de la vie. L’humour apporte une note de positivité dans des situations parfois compliquées.

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

Grâce à ce travail de recherche en soins infirmiers, j’ai pu été conscient qu’il est primordial de réajuster la prise en soins des patients incapables de s’exprimer verbalement en privilégiant la communication non verbale. C’est au cours des recherches documentaires que j’ai menées que j’ai acquis des connaissances sur l’importance du langage du corps et de certaines facettes du langage verbal : l’humour, principal élément que j’ai utilisé lors de la prise en charge de Mr X, un patient cancéreux en phase avancée de la maladie. J’ai pu mettre en pratique l’humour dans mes soins et j’ai pu ainsi établir une relation de confiance avec le patient. La connaissance de ces outils de communication m’a aussi permis de réajuster mes postures, mes attitudes et ma gestuelle quand je devais faire des échanges et donner mes soins aux patients.

 

Ce travail de recherche m’a aussi permis de mettre en évidence l’importance de la prise en compte de la souffrance du patient au stade avancé de sa maladie. Les différentes interpellations lors de mes échanges avec mes collègues m’ont conduit à me poser plusieurs questions. Mais en plus, j’ai aussi eu l’occasion d’apprendre de ces entretiens effectués auprès des professionnels de la santé.

 

A travers ce travail, j’ai pu montrer que la communication non verbale se place au cœur de la profession infirmière et que l’humour peut être un excellent moyen pour instaurer une relation de confiance avec un patient.

 

Grâce à cette recherche, j’ai un désir de m’investir davantage dans la relation du soignant avec le patient, en y ajoutant des méthodes de bien-être aux patients en soins palliatifs.

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Bonjour,

Je suis étudiant en soins infirmiers dans notre institut de formation, en préparation de mon diplôme de fin d’études. Pour l’élaboration de mon TFE, j’ai choisi de travailler sur l’humour en tant qu’outil de soin pour l’accompagnement des patients en soins palliatifs. Je souhaiterais avoir vos avis sur ces quelques questions afin de vérifier mon hypothèse de travail. Ainsi, je vous invite à consacrer un peu de votre temps pour répondre à ce questionnaire.

A noter que ce questionnaire est anonyme, je vous sollicite à y répondre avec le plus de sincérité. Les réponses ne seront en aucun cas utilisées pour émettre un jugement de valeur.

Cordialement,

  • Etes-vous un homme ? une femme ?

Objectif : établir une statistique de la répartition en fonction du sexe afin de voir s’il y a corrélation ou non avec les réponses données pour les questions sur la thématique.

  • A quelle tranche d’âge appartenez-vous ? moins de 25 ans ? entre 26 et 35 ans ? entre 36 et 45 ans ? Plus de 45 ans ?

Objectif : établir une statistique en fonction de l’âge pour voir s’il y a corrélation ou non avec les réponses données pour les questions sur la thématique.

  • Dans quel service travaillez-vous ? Unité de soins palliatifs ? Service de médecine avec des lits étiquetés soins palliatifs ?

Objectif : voir dans quel service les répondants ont été les plus nombreux ?

  • Votre expérience en tant que soignant ? Nombre d’années ? Services dans lesquels vous avez déjà travaillé ?

Objectif : établir une statistique des répondants en fonction de la durée de leur expérience, voir si le répondant est un débutant dans son travail ou au contraire s’il est expérimenté.

  • Comment définissez-vous le prendre soin ? Est-ce plutôt le soin technique ou le soin relationnel ? Lequel privilégiez-vous ? Expliquez

Objectif : voir si le soin relationnel est bien considéré par le soignant

  • Quelles sont les particularités du prendre soin des patients en soins palliatifs ?

Objectif : voir si les répondants agissent différemment lors de la prise en soin s’ils étaient dans un autre service

  • Quelles techniques utilisez-vous pour établir la relation soignant-soigné ? La parole ? Les gestes ? L’écoute ?

Objectif : voir si le répondant accorde une importance à la relation soignant-soigné et s’il cherche un moyen pour l’établir.

  • Selon vous, quelle influence l’humour peut-il avoir lors de la prise en soin d’un patient ? Cette influence peut-elle être positive ? négative ? Pourquoi ?

Objectif : savoir la place de l’humour dans la prise en soin

  • Avez-vous déjà utilisé l’humour pour établir une relation soignant-soigné ?

Objectif : savoir si beaucoup de soignants ont recours à  l’humour dans l’exercice de leur profession, déterminer ainsi si cette technique pourrait être efficace dans la prise en soin.

  • Avez-vous autre chose à ajouter ?

Objectif : voir si le sujet pourrait mener à d’autres réflexions

 

 

 

Résumé

 

Le choix de travailler dans les soins s’est imposé à moi depuis des années. Au fur et à mesure que j’avançais dans mon cursus, j’ai pu acquérir à la fois des connaissances théoriques et pratiques. Ancien aide-soignant et ayant toujours eu comme ambition d’aller au-delà de mes objectifs en tant que soignant, j’ai choisi, pour mon travail de fin d’études, d’explorer un thème qui n’a été que faiblement abordé dans la littérature : l’humour dans les soins palliatifs.

Très souvent associés à la souffrance, à la dépression et à la mort, les soins palliatifs figurent parmi les soins les plus redoutés aussi bien par les patients que par les soignants, compte tenu de son issue fatale.

Au cours de mon exercice professionnel en tant qu’infirmier, j’ai eu l’occasion de mettre en place une scène humoristique et j’ai pu constater que l’humour peut briser des barrières de communication et de relation. C’est ainsi que je me suis posé plusieurs questions, ce qui m’a conduit à cette question Comment utiliser l’humour comme outil de médiation dans l’accompagnement des patients en fin de vie ?

J’ai retenu alors l’hypothèse suivante : Si l’infirmier ou l’infirmière effectue une évaluation affinée de l’état de santé physique et psychologique de l’adulte en fin de vie, alors il ou elle pourrait utiliser l’humour pour optimiser la prise en soin.

Après une recherche documentaire sur le sujet, j’ai mené un travail personnel en adressant un questionnaire à des soignants. J’ai pu recueillir différentes réponses et vérifier mon hypothèse. Les répondants ont diverses expériences professionnelles. J’ai pu aussi me rendre compte que l’humour peut être un moyen pour aider au bon déroulement des soins et peut même instaurer une relation de confiance.

 

Mots-clés : humour, communication, relation soignant-soigné, soins palliatifs

 

 

 

 

 

 

Abstract

The choice to work in care was imposed on me for several years. Gradually, as I advanced in my studies, I was able to acquire both theoretical and practical knowledge. I have the ambition to go beyond my goals as a caregiver, I chose for my graduation work, explore a theme that was rarely discussed in the literature: humor in palliative care.

Very often associated with suffering, depression and death, palliative care is among the most feared care by the patients and by caregivers because it is fatal.

During my professional practice as a nurse, I had the opportunity to set up a humorous scene and I could see that humor can establish communication and break relationship barriers. Thus I asked myself several questions, which led me to the question How to use humor as a mediation tool in supporting patients at end of life?

I then selected this following hypothesis: If the nurse or the nurse performs a refined evaluation of the physical and psychological health of adults in later life, then he or she could use humor to optimize taking care.

After a literature search on the subject, I conducted a personal work by sending a questionnaire to caregivers. I collected different responses and verify my hypothesis. Respondents various professional experiences. I have also realized that humor can be a way to help the smooth running of care and may even build a relationship of trust.

 

Keywords: humor, communication, doctor-patient relationship, palliative care

 

 

 

 

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