L’orientation entrepreneuriale de la génération Y
L’orientation entrepreneuriale de la génération Y
Introduction
La génération de 1940 a connu une situation économique favorable, notamment en matière d’ouverture du marché du travail, d’amélioration du niveau de vie, d’accès à l’éducation et du logement (Clerc M.-E. et al., 2011, p.47). Certes, cette amélioration se voit limitée par les différentes crises successives à partir des années 1950 : les deux chocs pétroliers, les crises financières, la situation de conjoncture économique. Cette dernière affecte plus particulièrement les jeunes en phase de vie active, quel que soit leur génération. Le taux de chômage augmente en parallèle. L’emploi devient instable et insécurisé. Les valeurs familiales sont détruites par le divorce, ou l’inégalité du niveau de vie.
Les générations précédant la génération Y ont vécu ces évènements qui ont entrainé des bouleversements sur le plan socio-économique et sur les perceptions du succès. En effet, les individus de ces générations adaptent leur comportement économique en fonction du contexte, c’est-à-dire qu’ils privilégient la concurrence et la richesse matérielle (Capital RH, 2015).
En 1975, le niveau de la croissance est faible : le taux d’intérêt réel est supérieur au taux de croissance jusqu’en 1990 (Clerc M.-E. et al., 2011, p.49). Ce qui privilégie les individus qui ont économisé durant les périodes favorables et qui possède d’ores et déjà leur propriété. Contrairement, les jeunes actives rencontrent des difficultés à acquérir leur patrimoine à cause de l’inflation et du chômage.
Egalement depuis 1980, une diminution du taux des activités d’une certaine tranche d’âge est constatée (Clerc M.-E. et al., 2011, p.53) : pour les jeunes actives en âge de continuer leurs études, et pour les adultes de 55 à 64 ans car l’âge de la retraite a diminué. En parallèle, les femmes sont privilégiées. Le monde professionnel comme la société encourage la participation des femmes dans les activités. De plus, le travail réclame de plus en plus de compétences, ce qui a désavantagé les moins qualifiés. Les emplois sont devenus instables pour les jeunes depuis l’existence des intérims, des contrats à durée déterminée, des stages (Clerc M.-E. et al., 2011, p.55).
La récente crise économique de 2008 a justifié l’inégalité entre les différentes générations existantes. Les jeunes entrent dans leur vie active et sont en quête de leur premier emploi. Cette perspective est rendue difficile par la limite de l’offre du travail. Aussi, ces jeunes sont encore en phase d’accumulation de richesse afin de générer leur patrimoine ; tandis que les plus anciens possèdent déjà leur propriété. La recherche d’un travail n’est plus une problématique. L’objectif professionnel des jeunes est orienté vers la recherche d’emploi du fait de l’importance de la rémunération et de l’évolution de la carrière. Comme le précise Rajhi Nadia, « le salaire attire encore les diplômés et la création d’entreprise reste marginale » (Rajhi N., 2011, p.2). Les jeunes sont plus intéressés par l’évolution du salaire et les autres avantages sociaux. Selon leur perception, travailler en tant que fonctionnaire leur est plus favorable. La possibilité d’emprunter la voie d’une carrière indépendante est minime. D’ailleurs, Fayolle a bien précisé, en se référant des jeunes ingénieurs, qu’ils sont « peu enclins à créer et à reprendre des entreprises » (Fayolle A., 1996, p.10).
L’objet de cette recherche est donc de déterminer les causes et les motivations de l’orientation entrepreneuriale des jeunes de la génération Y. Ainsi, il convient d’identifier les catalyseurs de la création d’entreprise et les facteurs limitant le passage à l’action.
Ces objectifs aboutissent à la formulation de la problématique de recherche en questionnement : que pourront-être les éléments favorisant ou limitant l’orientation entrepreneuriale des jeunes de la génération Y ?
Les hypothèses y afférentes sont :
- Les jeunes de la génération Y ne tolèrent pas la répartition inégale du pouvoir, ou la dominance du style autoritaire.
- Le paramètre de l’âge constitue aussi un élément favorisant l’orientation entrepreneuriale des jeunes.
- Ces jeunes ont une vision d’entrepreneur.
- Le chômage leur pousse à envisager de créer une entreprise.
- Ces jeunes ne sont pas préparés aux risques et aux échecs.
- Les idées se matérialisent grâce à l’évolution de l’internet.
Ainsi, le plan adopté pour cette recherche est composé de la méthodologie, des résultats théoriques et analytiques et la conclusion. La méthodologie est une partie indispensable pour une recherche. C’est un outil servant à démontrer chacune des hypothèses. Pour la présente, elle est constituée d’une revue bibliographique, d’une approche analytique des données chiffrées autour de l’entrepreneuriat et d’un traitement qualitatif des informations obtenues.
En ce qui concerne les résultats théoriques, les parties évoquées émanent d’une revue bibliographique basée sur les mots clés suivants : la création d’entreprise et l’orientation entrepreneuriale, la génération et les théories de motivation. Il est également intéressant d’aborder les priorités financières des jeunes afin d’émettre l’hypothèse de l’appréciation du long terme.
La seconde partie, évoquant les résultats analytiques, est issue des données quantitatives autour du travail et de la création d’emploi. Cette partie est nécessaire pour déterminer les facteurs de motivation et les déclencheurs de la décision d’entreprendre de ces jeunes. Mais avant, les éléments historiques sont à relater pour suivre l’évolution du contexte économique.
I. Méthodologie
I.1 Revue de littérature
Comme toute littérature grise, une revue de la littérature est effectuée afin de caractériser les concepts de base autour du thème. Il s’agit d’une étude préparatoire aboutissant à la rédaction d’un mémoire ou d’un projet. Le travail consiste en une exploration des répertoires bibliographiques et d’une analyse des points retenus :
« la rédaction du projet de thèse ou de mémoire (proposal), un travail de recherche bibliographique, de lecture, d’analyse de ce qui a été lu, de catégorisation, de détermination de la méthodologie à suivre » (Dumez H., 2011, p.15).
Pour ce faire, les études menées par d’autres chercheurs ont servi de référence pour cadrer le présent mémoire. Le thème est tiré d’une inquiétude envers l’économie d’un pays qui se traduit par une problématique. Cette dernière servira de repère pour diriger le projet. ». En effet, l’économie sous-entend les activités productrices qui constituent la richesse d’un pays. Comme il dépend de plusieurs paramètres, le sujet est orienté vers la question du « travail » ou de la « vie professionnelle ». À partir de là, le sujet est plus spécifique. La revue de littérature aide à le rendre plus sélectif et à identifier les éléments qui nécessitent une étude particulière.
Cependant, les objectifs[1] de la revue de littérature sont nombreux. Elle permet de détecter les ouvertures de recherche proposées par les anciennes thèses ou projet qui entrent dans le cadre du thème. Il s’agit d’une frontière entre ce qui a déjà été abordé et ce qui nécessite un approfondissement. Dans ce cadre, le mémorant pourra restreindre les objets du contexte de la problématique et établir les réalités contradictoires y afférentes. Cette problématique résulte d’une question de recherche qui nécessite une résolution ou une réponse objective.
Les outils utilisés sont les articles universitaires présents dans les sites de revues en ligne telles google scholar, les archives ouvertes, socio-revues, management et organisation, etc. dans ce cas, les mots clés sont identifiés. Cela permet de changer de perception et de vision sans pour autant modifier les théories des autres auteurs.
Pour le présent, il s’agit des évolutions historiques de l’économie et démographie en France depuis 1945, l’époque de la génération des baby-booms. L’histoire permet de catégoriser les besoins de chaque génération en fonction des réalités. Le travail a été identifié comme étant l’élément distinctif ; et d’une manière plus approfondie, la capacité et la volonté d’entreprendre. Les mots clés identifiés sont :
- L’orientation entrepreneuriale des jeunes,
- La modification des éléments de l’économie, c’est-à-dire l’introduction de l’informatique et de l’internet, l’amélioration du système de communication.
- Les besoins de la génération Y impliquant les théories de la motivation introduites par Maslow, Glasser et d’autres auteurs comme Herzberg.
- Les principes de création d’entreprise introduisant les comportements économiques de la génération Y (investissement, épargne et consommation), l’entrepreneuriat ou l’investissement en entreprise.
- Les précurseurs de la motivation des jeunes Yers, les facteurs influençant leur comportement entrepreneurial.
I.2 Approche analytique des informations et des données
Premièrement, une collecte de données quantitative de l’INSEE sur les facteurs économiques est effectuée : données dans le tableau économique de la France, inégalités de niveaux de vie entre les générations en France, le taux d’entrepreneurs par tranche d’âge. Ces données seront analysées suivant les théories évoquées. Plus précisément, les bases reposent sur les variables de l’intention, de motivation et de l’action.
La partie traitant l’analyse de l’orientation entrepreneuriale sera abordée suite aux évaluations des comportements des jeunes, puis à l’identification de leur besoin. Un diagnostic causal sera effectué. Il s’agit de détecter les problèmes limitant l’entrepreneuriat et de déterminer leur effet sur l’orientation entrepreneuriale. Aussi, il sera utilisé pour les situations catalyseurs et leur effet. Le diagnostic sera présenté sous forme de tableau comme ci-dessous.
Problèmes | Causes | Effets |
Catalyseurs | Causes | Effets |
Par la suite, les besoins et attentes des générations sont définis à partir de ces résultats. Ce qui ramène à l’application des théories de motivation de Maslow. Les besoins dictent le comportement.
II. Résultats théoriques
Cette partie s’intéresse sur les notions et différentes recherches autour de l’entrepreneuriat chez les jeunes de la génération Y. Effectivement, elle abordera les conceptions autour de la création d’entreprise et la génération Y. Toutefois, ces concepts seront basés sur les motivations et les comportements économiques de ladite génération.
II.1 Concept de l’entrepreneuriat
Actuellement, le développement économique d’un pays résulte du nombre de création d’entreprise et des capacités de gestion de celle-ci. Avant d’entamer les différentes conceptions de l’entrepreneuriat, il est intéressant de décrire les éléments historiques autour du terme. Le concept existait déjà depuis le moyen âge.
II.1.1 Aperçu historique
A l’époque du moyen âge, un entrepreneur se chargeait de la gestion des grandes exploitations agricoles et chantiers d’édifices qui nécessitaient les compétences d’un architecte (Rajhi N., 2011, p.19). Ensuite, au XVIème siècle, le terme « entrepreneur » correspond à une personne impliquée dans la gestion d’une armée. Depuis, le métier est souvent apparenté au risque et à la négociation. Le risque réside dans le fait que l’entrepreneur détermine le prix dans un environnement économique incertain. Son évaluation dépend de sa capacité à anticiper et à gérer ce risque
Les théories de l’entreprenariat, incluant les définitions des différents mots clés, se sont manifestées à partir du XVIIème siècle. Outre le terme « entrepreneur », l’entrepreneuriat sous-entend également les concepts suivants : entreprise et l’acte d’entreprendre (dictionnaire du commerce en 1973). Le premier consiste en l’ensemble des « ouvrages que les maîtres d’une affaire, d’une communauté de quelques arts ou métiers font sans avoir droit de les faire, et lorsqu’ils appartiennent aux maîtres d’un autre corps » (Rajhi N., 2011, p. 20). Quant à la seconde définition, entreprendre consiste à assurer la réussite d’un projet, d’une négociation, d’une organisation.
Say conçoit le travail de l’entrepreneur dans les activités de production, de manufacture et de la commercialisation, c’est-à-dire dans les métiers de l’industrie dans le cadre du processus économique (Tounes A., 2005, p.6). Effectivement, il le décrit comme un agent économique qui « entreprend de créer pour son compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque » (Say, 1972, p.74). L’entrepreneuriat consiste à investir dans la production de biens et services uniques appartenant à une nouvelle structure, créant de nouveaux marchés et dont les processus de fabrication sont innovants (Pesqueux Y., 2011, p.2). Face aux risques encourus par les entreprises, la probabilité d’échec d’un entrepreneur est élevée. Ses biens seront sacrifiés et ses valeurs morales sont déconsidérées. Son entreprise risque la défaillance.
Outre la prise de risque, l’entrepreneur se charge de l’organisation. L’entrepreneuriat a souvent été confondu au management. Toutefois, ce sont deux notions un tant soit peu différentes bien que leur objectif consiste à réaliser un profit dans de meilleures conditions. Dans ce cas, l’entrepreneuriat émane d’une initiative car la personne impliquée investit personnellement dans son entreprise que ce soit dans la finance ou dans les compétences. Un entrepreneur conçoit ses actions individuellement ou en communauté. Il intervient dans toutes les activités de l’entreprise. L’échec ou le succès dépend de ces capacités en tant qu’entrepreneure et du temps consacré. Et également, à la fin de ses exercices, il perçoit les bénéfices de son exploitation (Rajhi N., 2011, p. 20).
Après avoir évoqué les éléments historiques du terme « entrepreneuriat », il convient d’aborder, par la suite, les définitions et les dimensions construisant cette notion.
II.1.2 Dimensions de l’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat ne se limite pas uniquement à la notion de création d’entreprise. Auparavant, le terme est associé à une meilleure gestion d’une exploitation agricole. Suite à l’évolution autour du sujet, la définition s’étend vers la capacité d’organisation des ressources, la résistance face à l’incertitude et face aux changements, la capacité à prendre des risques, les intérêts dans les nouvelles expériences, et le plus important l’aptitude à créer des valeurs dont l’innovation[2] (Pierre-André J., Cadieux L., 2010, p.26). Ces paramètres constituent les dimensions entrepreneuriales. Elles consistent en une synthèse des différentes définitions proposées par maints chercheurs. En d’autres termes, elles servent à combiner les idées de chaque auteur afin de les rendre plus explicite, clair et concis. Les dimensions retenues dans la présente recherche constituent la création d’entreprise, l’innovation, la prise de risque et l’intérêt dans les nouvelles expériences.
II.1.2.1 Création d’entreprise
La première dimension consiste en la création d’une nouvelle entreprise qui découle d’une initiative et d’une volonté individuelle. Fayolle a remarqué que la crise des années 70 est le précurseur de la création d’entreprise. Cette crise se manifeste par une défaillance au niveau des structures économiques, socio-culturelles, financières et technologiques. Bien qu’il s’agisse d’une liste non exhaustive, ce sont les éléments les plus flagrants. De plus, cette montée progressive du taux d’entrepreneuriat est surtout favorisée par l’accroissement du chômage et du changement de comportement qui équivaut à la résilience des individus (Fayolle A., 1998, p.1). Depuis, l’entrepreneur joue un rôle important la construction sociale et économique.
En se focalisant sur la première définition, l’entrepreneuriat est l’initiative et l’acte de créer une entreprise. Une définition appuyée par Messeghem et Sammut :
« Un processus de recherche, d’évaluation et d’exploitation d’opportunités, effectué par un entrepreneur ou une équipe entrepreneuriale qui, dans le cadre d’une création, d’une reprise ou d’un développement d’activités, développe une organisation mettant en œuvre une vision stratégique, et contribuant à créer de la valeur » (Messeghem K. et Sammut S., 2011, p.24).
La création d’entreprise ne s’agit pas uniquement d’une proposition de nouvelles gammes. Davidson P. (2001) a déterminé quatre types d’entrepreneuriat en fonction du marché et de l’entité (figure 1). Ainsi, les entreprises pouvant être créé émanent d’une ancienneté ou d’une nouveauté.
Figure 1 : Typologie d’une création d’entreprise
Marché | |||
Entité | Caractéristiques | Ancien | Nouveau |
Nouvelle | Reproduction ou imitation | Innovation, nouvelle entreprise | |
Ancienne | Reprise, issue d’une modification | Elargissement vers d’autres zones |
Source : Julien P.A, 2005, pp.3-5.
Cette typologie est bien précisée dans le manuel d’Oslo de l’OCDE (1997, p.56) qui désigne l’innovation tel un « renouvellement et l’élargissement de la gamme de produits et services et des marchés associés, la mise en place de nouvelles méthodes de production, d’approvisionnement et de distribution, l’introduction de changement dans la gestion, l’organisation du travail ainsi que dans les conditions de travail et les qualifications des travailleurs ». Voici quelques explications des différents types de création d’entreprise.
Imitation. D’abord, si le marché est ancien et l’entité nouvelle, l’entreprise est un renouvellement ou une imitation. En terme d’innovation, cela consiste en une innovation de procédé ou organisationnelle. Les idées sont perçues dans d’autres entités mais celle créée présente des aspects particuliers. Les risques sont minimes dans ce cas de figure. L’entrepreneur a identifié des activités restrictives au sein de la société, ce qui conduit à ses idées d’améliorer le système. L’exemple proposé est celui des réseaux sociaux se référant de Facebook, ou des restaurations, des constructions, des services rapides (les ventes en lignes ou les livraisons à domicile qui sont des produits de services optimisant le temps des clients), etc.
Aventure. L’innovation est complète dans la partie où l’entreprise présente une nouveauté. L’offre est inconnue du marché. La création est dite pure. Dans ce cas, le risque est un tant soit peu important. Bien que l’initiative provienne d’une étude des besoins du marché, il est incertain qu’ils vont apprécier le nouveau produit. Le risque et l’incertitude sont élevés. Elle affecte tout un système économique et engendre un nouveau secteur d’activité. Il est difficile de trouver un exemple concret mais à une certaine époque, les nouvelles technologies de smartphone relève de ce type d’entrepreneuriat,
Reproduction. Pour le cas de la reprise, la nouvelle absorbe et transforme les procédés d’une entreprise existante. L’entrepreneuriat n’a lieu que si l’entreprise réalise des changements au niveau des techniques, notamment les pratiques ou les processus de la chaîne des valeurs. Autrement dit, ces processus commencent par la production, la transformation, conditionnement et la distribution. Un changement juridique ne relève pas du domaine de l’entrepreneuriat.
Valorisation. Le dernier cas consiste en un élargissement des zones d’intervention de l’entreprise, qu’il s’agisse du marché ou de l’emplacement géographique. Ainsi, l’entrepreneuriat réside dans l’évolution, que ce soit en interne ou externe, de l’entreprise par acquisition ou par fusion.
II.1.2.2 Innovation
L’entrepreneuriat associé au processus d’innovation. Shumpeter (1934) a mis l’accent sur l’entrepreneur innovateur. D’ailleurs, il conçoit l’entrepreneuriat comme la « capacité à introduire des innovations (produits/méthodes/etc.) et de provoquer ou de profiter d’un déséquilibre dans le marché. Inclut la création de valeur dans un processus dialogique entre l’entrepreneur et le marché » (Pierre-André J., Cadieux L., 2010, p.24). C’est avant tout une capacité, c’est-à-dire que l’entrepreneur dispose les ressources nécessaires afin de mettre en œuvre un projet, ou une intention. Ces ressources représentent les outils à gérer de manière efficace pour atteindre un objectif. L’innovation est, cependant, la concrétisation de nouvelles idées absentes sur le marché. Elle apporte un changement significatif comme la variabilité des prix, l’orientation des besoins des consommateurs, et affecte également la concurrence.
Comme l’innovation présente souvent des nouveautés au sein du marché, Schumpeter (1935) a déterminée cinq (5) cas possibles: « l’introduction de nouveaux produits ou services, ou l’implantation de nouvelles méthodes de production, ou la conquête de nouveaux marchés, ou le recours à de nouvelles sources de matières premières, ou la création de nouvelles entreprises » (Pierre-André J., Cadieux L., 2010, p.89). L’entrepreneur matérialise ses nouvelles idées qui sont différentes des choses habituelles (Schumpeter J-A., 1935, p.116). Il pense à l’idée, fabrique le produit et élabore un plan. L’innovation se rapporte donc à un défi de la créativité.
Du côté de l’OCDE, le manuel propose une délimitation de l’innovation qui est un acte de renouvellement, d’élargissement, d’introduction de changement et d’organisation (OCDE, 1997, p.56). Par ailleurs, le manuel avance quatre (4) types d’innovation dont :
- La recherche stratégique pour une amélioration des méthodes de fabrication et de fonctionnement. Le but est d’introduire de nouveaux produits (biens, services) ou de méthodes. Les produits conçus diffèrent des autres par leurs aspects. Ils suscitent les besoins des consommateurs. Cette technique assure une grande place sur le marché et maintient la compétitivité.
- La recherche stratégique en matière de techniques de production et de distribution. Il s’agit d’une innovation de procédé. Ce sont les procédures de fabrication du produit qui font l’objet d’une modification. Le changement peut être d’ordre technique ou commercial.
- L’innovation commerciale qui définit une meilleure part de marché ;
- Introduction de nouvelles pratiques et amélioration des relations. cela consiste en une innovation dans l’organisation.
Sur la base de cette innovation, Morris (1998) défini l’entrepreneuriat comme étant « le processus permettant à un ou à plusieurs individus d’utiliser un ensemble de ressources leur permettant d’exploiter les opportunités détectées sur le marché. Cela peut se produire dans tout contexte organisationnel et avoir plusieurs conséquences, comme la création d’une nouvelle entreprise ou la création de nouveaux produits, services, procédés et processus de gestion ». Encore une fois, Morris rejoint les idées de Schumpeter. Par ailleurs, l’entrepreneur innovateur participe à la croissance économique ainsi qu’à la création de valeurs. Ces valeurs sont précisément la richesse. Drucker P. (1985) appui cette idée en ajoutant que les ressources disponibles (connaissances, économiques, etc) sont exploitées pour un meilleur résultat. Selon cet auteur, les entrepreneurs doivent viser la réussite, et doivent permettre aux innovations de réussir (Drucker P., 1985, p.43). Toujours en matière de valeurs et de comportements, une définition est proposée par Hisrich et Brush en 1986, recueillie dans le rapport d’étude de Pierre-André J (2010) : « (…) processus par lequel on crée quelque chose de différent, d’une certaine valeur, en consacrant le temps nécessaire et les efforts requis, tout en assumant les finances de l’entreprise, les risques psychologiques et sociaux, et en recevant les récompenses monétaires ainsi que la satisfaction personnelle ».
II.1.2.3 Prise de risque
L’orientation entrepreneuriale dépend du niveau de prise de risque : «…la fonction entrepreneuriale fait d’abord référence au risque mesuré et à la prise de ce risque avec une organisation d’affaires. »[3] (Dans Pierre-André J., Cadieux L., 2010, p.89). Il s’agit d’une initiative probable ou d’une détermination d’un individu à entamer un projet en sachant que les risques d’échec ou les probabilités de succès sont incertains. Le risque se rapporte à un phénomène probable qui se produit suite à une décision ou une action. Si les informations peuvent être exploitées afin de détecter un résultat positif, Hansson le catégorise dans la « composante objective » ; par contre, si elles sont hypothétiques ou inconnu, le risque est « subjective » (Hansson S.O., 2002, p.44). Pour le dernier cas, il dérive d’une variante réduite ou atténuée de l’incertitude. Toutefois, il y a une certaine différence entre le risque et l’incertitude bien que ces deux variables soient complémentaires :
« the practical difference between the two categories, risk and uncertainty, is that in the former the distribution of the outcome in a group of instances is known (either through calculation a priori or from statistics of past experience), while in the case of uncertainty this is not true, the reason being in general that it is impossible to form a group of instances, because the situation dealt with is in a high degree unique”. (Knight F., 1964, p.233)
En effet, la quantification de risqué se réalise à partir de la méthode de « consolidation » aboutissant à un résultat d’assurance (Orlean A, 1987, p.160). Le calcul mathématique étudie les évènements propices et la fréquence de la répétition de ces évènements. Les décisions dans un état de risque sont plus faciles à prendre par rapport à l’incertitude. Ce dernier présente des échantillons incalculables et hétérogène qui faussent les résultats et rendent la consolidation impossible.
Dans le cadre de la création d’entreprise, l’entrepreneur doit avoir une capacité de tolérance au risque. Cette aptitude est différente d’un individu à l’autre. Le caractère d’un réel entrepreneur repose sur le degré minimal d’aversion au risque (Dokou G.K.A., 2016, p.23). Les risques contribuent soit à la réussite du projet, soit à sa perte. Randerson et Fayolle (2010) propose un exemple[4] de risque « dans une perspective de gain important » prise par un réel entrepreneur : endettement ou allocation de nombreuses ressources tout en espérant un retour significatif (Randerson et Fayolle, 2010, p.4).
La prise de risque constitue, donc, un trait distinctif d’un entrepreneur. Une part des résultats des recherches stipule que la tendance à prendre des risques est innée aux entrepreneurs. Ils acceptent facilement le risque. Ils y sont habitués en tant que preneurs. Les autres chercheurs, comme McClelland (1961), trouvent que la prise de risque a diminué d’un cran. Les entrepreneurs se lancent dans des activités facilement réalisables et concurrentielles dont la réussite est indubitable. Autrement dit, la part de marché de ces activités est déjà importante. La prise de risque est, dans ce cas, absente car les probabilités de s’en sortir sont considérables.
La création d’entreprise est une expérience présentant des risques abondants. Quelque soient les résultats, c’est l’entrepreneur qui endosse les responsabilités. Les risques relèvent du domaine financier, stratégique et personnel. L’entrepreneur met à disposition toutes les ressources qu’il détient que ce soit financière, la mobilisation de ses qualités et ses compétences ou les partenaires de mise en œuvre. Le risque financier est issu d’une probabilité de remboursement d’un emprunt après analyse de viabilité de l’entreprise. Comme le risque est quantifiable, l’entreprise est jugée par sa rentabilité, sa solvabilité et sa liquidité. Egalement, la prise de risque est un choix que fait l’entrepreneur sur l’organisation de ses ressources. Ce dernier encourt une cessation ou même une faillite en cas de mauvais choix stratégique. Pour le risque personnel, quand l’entrepreneur s’investit, il attend à qu’il y ait un retour significatif. Dans le cas contraire, il endosse tous les effets négatifs. Il est le seul responsable de son organisation.
II.1.3 Entrepreneuriat, une culture
La société à laquelle appartient un individu évolue dans un système de culture particulière qui inculque les valeurs et les comportements de chacun grâce aux normes imposées. Les recherches sur la notion de culture ont commencé depuis les années 1870 (tableau 1). L’anthropologue anglais Tylor E.B a regroupé les éléments clés dans les autres études se focalisant sur la conception de la culture. Klemm et Rocher F. et Rocher G., (1991) font partie de ces auteurs. Les différentes significations évoluent dans plusieurs domaines que l’anthropologie. L’étude de la culture s’étend donc vers la classe de la sociologie, ethnologie et la philosophie. La culture peut être apparentée à la civilisation, c’est-à-dire qu’elle regroupe les connaissances, les habitudes, la croyance, les traditions acquises au sein d’un groupe auquel l’individu appartient. De plus, Tylor (1871) définit la culture comme étant un « ensemble complexe composé par la connaissance, la croyance, l’art, la morale, la loi, les coutumes et toutes les autres compétences et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société». Cette définition est empruntée par plusieurs auteurs comme Léger-Jarniou C. (2008) ou Laplantine (1987). Ce dernier précise la variabilité fonctionnelle de la culture en avançant la notion suivante : la culture est un « ensemble des comportements, savoirs et savoir-faire caractéristiques d’un groupe humain ou d’une société donnée, ces activités étant acquises par un processus d’apprentissage et transmises à l’ensemble de ses membres ». C’est une notion complexe qui implique l’association les éléments de la connaissance et des habitudes de l’individu.
Hofstede (1980), à son tour, offre un concept plus représentatif qui associe la culture à une programmation mentale collective caractérisant un groupe (Sami B, 2011, p.5) : « c’est la partie que nous partageons avec les autres membres de notre nation, région, ou groupe ». Chaque programmation a ses spécificités ce qui favorise la diversité. Elle représente ainsi les éléments internes distinctifs de chaque individu comme les valeurs, les idées, les comportements, et autres. La stabilité de la culture dépend des normes instaurées au niveau du groupe. La culture est une variable sociale transmise de génération en génération. Elle est issue d’une évaluation des expériences des prédécesseurs. Ce qui a permis à Kluckoln et Strodtbeck (1961) d’analyser le changement de culture en stipulant qu’il s’agit d’une modélisation des pensées, des sentiments et des actions ou réactions acquise et transmise par le biais de symboles (Hofstede G, 2001, pp.9-10). Cependant, le concept de culture est lié au transfert des valeurs, des normes et idées. Les valeurs étant un tout de qualité favorisant l’estime d’une personne, un principe étique et un moral. Cette transmission se manifeste par une étape d’apprentissage ou d’instruction ou d’imitation (Malinowski, 1944, p.22).
Tableau n° 1 : Autres définitions et concepts de la culture
Définitions | Auteurs | Source |
«… qui parle de culture parle d’identité, de manière de voir et de percevoir […],» regroupant les « connaissances, les croyances, l’art, le droit, la morale et la religion, l’ethnie, les coutumes et les modes de vie qu’on retrouve au sein d’une société » | Rocher F. et Rocher G., 1991, p.43 | Ruel P., 2007, p.18 |
« ensemble de traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent un groupe social » | Unseco (1982) | Léger-Jarniou C., 2008, p.162. |
« une descriptive de la manière dont les choses sont, fournissant des clefs pour interpréter les évènements, les comportements, les actes, les paroles, l’autre est prescriptive, indiquant la manière dont les choses doivent être à travers des croyances, des valeurs et des normes » | Moisset J-J. (1997) | Moisset J-J. 1997, p.47 |
La culture entrepreneuriale constitue donc l’ensemble des valeurs inculquées en rapport avec la capacité d’entreprendre de l’individu. Elle associe les éléments favorisant l’estime de soi par soi et par autrui dont l’accomplissement personnel, la confiance en soi, la liberté de s’affirmer indépendamment. Ces paramètres conditionnent la réussite personnelle et aident à affronter les échecs. La culture apprend donc à être résilient face aux changements et aux incertitudes. En outre, Leger-Jarniou (2008) a repris les propos de Johannisson (1984) sur la culture entrepreneuriale. Pour cet auteur, « c’est une culture qui valorise les caractéristiques personnelles associées à l’entrepreneurship soit l’individualisme, la marginalité, le besoin de réalisation personnelle, la prise de risques, la confiance en soi et les habiletés sociales; qui valorise également le succès personnel tout en pardonnant l’échec ; qui encourage la diversité et non l’uniformité et qui encourage le changement et non la stabilité » (Léger-Jarniou, 2008, p.164). Elle regroupe les traits et les comportements distinctifs d’une société et les associe à l’entrepreneurship. La culture entrepreneuriale est une valeur positive reflétant à travers la manière de penser, d’agir et le savoir. La figure 2 suivante illustre les relations d’entrainement entre la culture et l’entrepreneuriat.
Figure 2 : Influence des normes socio-culturelles sur l’activité entrepreneuriale
Source : Verstraete T. et Saporta B., 2006, p.151.
L’évolution de l’activité entrepreneuriale dépend des changements progressifs des valeurs socio-culturelles. Comme tout autre individu, l’entrepreneur est un produit de la société à laquelle il appartient. Cette société a sa propre norme et culture, qui par la suite, la convertit en culture entrepreneuriale.
Cependant, c’est la société qui transforme la culture en valeurs et les valeurs en attitude, en intention et comportement. Ce qui englobe la personnalité de l’individu. Adler (1994) nomme ce phénomène en « symbiose ». Cela revient à la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991) qui sera plus approfondie dans les processus d’entrée en entrepreneuriat.
Fortin P.A. (2002) conçoit la culture entrepreneuriale comme à partir du passage à l’action des situations suivantes :
- « La création et la gestion d’une entreprise,
- L’approche dynamique et innovatrice d’un employé pour faire progresser une entreprise,
- La recherche active et dynamique d’un emploi par une personne sans emploi,
- La pédagogie stimulante de l’enseignant auprès des jeunes en formation,
- L’intervention sociale positive et innovante. »
A première vue, la culture façonne les intentions ou les initiatives et les matérialise en quelque chose de concret. Les applications énumérées sont des résultats suite à une situation complexe mobilisant des ressources physiques et psychologique dont le désir, l’initiative, la détermination, l’assurance et la prise de risque.
Selon Adler (1994) la culture conditionne les attitudes et modélise les idées de chaque individu appartenant à un groupe (cité par Rajhi N., 2011, p.84). L’amélioration du taux d’activité entrepreneuriale dépend des trois variables (1, 2, 3) qui le précède. Les principaux facteurs culturels limitant l’orientation entrepreneuriale sont la peur de l’échec, la crainte du risque ou indifférence à la richesse.
II.1.4 Processus d’entrée en entrepreneuriat
Cela implique l’orientation entrepreneuriale des jeunes. La première phase concerne l’aspiration. Il s’agit d’une projection à court et long terme des jeunes fraîchement diplômés sur leur première expérience professionnelle. De là, l’aspiration déterminera si l’individu veut choisir à acquérir des expériences dans une entreprise ou se lancer dans un emploi indépendant (Degeorge J.M. et Fayolle A., 2011, p.23). Pour le cas de la France, le taux d’étudiants aspirés par la création d’entreprise est de 22% en 2011. Ainsi, la personne détient déjà une idée ou un projet et se situe dans une phase de collecte d’informations. Vient après l’intention entrepreneuriale, cela consiste à envisager l’éventualité d’entreprendre ou de devenir entrepreneur, c’est-à-dire qu’elle conduit l’individu à prendre des décisions et de les rendre effectives. Et enfin le passage à l’acte qui identifie l’avancement du projet des personnes qui ont une intention entrepreneuriale. Cette phase détecte la mise en œuvre des idées. Entre autre, les intentions se transforment en action qui est la création ou la reprise d’une entreprise.
Les recherches se focalisant sur l’intention entrepreneuriales s’apparentent aux modèles de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982) et de la théorie du comportement planifié de Ajzen L. (1991)[5]. Ladite théorie explique les relations entre l’intention individuelle et les normes sociales (figure 2). Cette théorie met en évidence trois (3) variables indépendantes de l’intention dont l’attitude individuelle, la norme et la perception du contrôle.
II.1.4.1 Intention selon le modèle de l’évènement entrepreneurial
Comme introduit dans l’interprétation du comportement planifié, le modèle de Shapero et Sokol (1982, 1991) analyse les orientations professionnelles des individus vers l’entrepreneuriat (Figure 1). Ce modèle démontre les facteurs déclenchant l’intention entrepreneuriale d’un individu.
Figure 3 : Modèle de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol[6]
Source : (Tounés A., 2006, p.59).
Les déplacements constituent les évènements, tant négatifs que positifs, connus par l’individu afin qu’il puisse orienter sa carrière vers la recherche d’emploi ou la création d’entreprise. Ces évènements représentent les précurseurs de la décision d’entreprendre. Ils sont considérés comme des perturbateurs du chemin professionnel de l’entrepreneur. L’avènement de ces déplacements amène l’individu au passage à l’action. Les déplacements négatifs peuvent être le chômage, la démotivation ou l’insatisfaction, l’avancement rapide de l’âge, etc. Les déplacements positifs sont les bons catalyseurs de l’action entrepreneuriale, comme un conseiller, un investisseur financier ou matériel, une disponibilité des clients.
Désirable et faisable sont des variables dépendantes en interaction. Certes, une idée désirable ne peut forcément être faisable, tandis qu’un projet faisable peut le rendre désirable. Les valeurs influent la perception de désirabilité. Elles sont issues de la culture d’une société qui présente la famille et les parents comme modèle. Le catalyseur de la durabilité est surtout l’échec. Outre cela, la perception de faisabilité est conditionnée par le sentiment de réussite. Dans ce cas, l’individu éprouvant une intention doit, d’une part, refléter un comportement qui favorise l’acte entrepreneurial, et d’autre part, disposer les ressources nécessaires comme catalyseurs. Ces dernières peuvent être des aides financières ou matérielles, des résultats d’analyse des effets, des modèles, des conseillers ou des partenaires.
Effectivement, si l’intention conduit au passage à l’action, l’entreprise sera formée progressivement. Cette étape désigne l’action stratégique, qui, selon Verstraete (2000) consiste en la décision de l’entrepreneur de matérialiser ses intentions en action (Saleh L., 2011, p.67). Mais certains doutes se mettent en place quant à la crédibilité de l’intention. Il est question d’anticipation et que le résultat réel est, soit positif, soit négatif en matière de passage à l’acte. Peut-on prédire une décision à partir du critère d’intention ? Même si c’est un dilemme, les actions se concrétisent grâce à la planification. La formation d’une entreprise est le résultat d’une action préparée au préalable et organisée. L’anticipation de la probabilité de créer une entreprise est donc envisageable.
II.1.4.2 Intention selon la théorie du comportement planifié
L’intention est la variable la plus importante dans la construction de l’esprit entrepreneurial. Elle émane d’une volonté personnelle d’atteindre un objectif conduisant à la volonté d’agir. D’ailleurs, Tounés a affirmé qu’ « elle oriente l’expérience et l’action vers l’objectif de création d’entreprise » (Tounés A., 2006, p.58). En outre, d’après plusieurs auteurs comme Shapéro et Skol (1982) ou Krueger et Carsud (1993) l’intention de créer une entreprise favorise l’esprit entrepreneurial. L’intention se distingue par la déclaration et le niveau réel (Degeorge J.M. et Fayolle A., 2011, p.26). Dans cette phase, les personnes désireuses d’entreprendre s’arrêtent à l’intention, et d’autres possèdent déjà des idées préconçues. Ces dernières constituent d’ores et déjà un objectif à atteindre. Toutefois, une intention reste dans la limite de la vision. Elle ne signifie en rien à une création d’entreprise, ni même une garantie de passage à l’action.
Figure 4 : Théorie du comportement planifié selon Ajzen L. en 1991
Source : (Tounés A., 2006, p.59) et (Maâlej A., 2013, p. 35).
L’attitude n’est autre que l’analyse du comportement de l’individu. Elle anticipe les effets du comportement afin de le rendre effectif par une action concrète. Rahji a repris les propos de Tounès en 2003[7] sur l’attitude qui stipule que c’est à travers cette variable que l’« on vise les valeurs des individus. Elles sont développées non pas en fonction du passé unique (le social, les expériences passées) mais en fonction des opportunités présentes et futures. Elles reflètent les choix d’une orientation d’action face aux risques et opportunités des jeux auxquels les acteurs participent dans les univers sociaux » (Rajhi N., 2011, p.120).
En se basant sur le modèle de Shapero et Sokol, l’attitude et les normes sociales définissent la notion de désirabilité ; tandis que le contrôle perçu résulte de la faisabilité. L’intention revêt d’une action désirée, un degré d’attraction de l’individu par rapport à l’envie d’entreprendre. La désirabilité se rapporte aux valeurs de l’individu dictées par les réalités sociales et culturelles (Maâlej A., 2013, p.37). Les normes sociales servent à autoriser les intentions. Elles regroupent donc les règles de comportement ou la manière de se tenir correctement instaurées, admises et appropriées dans un groupe (Hemmriegell D. et al., 2001, p.55). Elles constituent l’une des facteurs du choix comportemental des individus. Ces normes se reflètent en particulier chez la famille et l’éducation. Les facteurs pouvant influencer la désirabilité, selon l’article de Sami B sont : le besoin d’accomplissement, l’autonomie, la prise de risque, l’existence de modèle d’entrepreneurs, attentes de la société et l’influence des condisciples qui souhaitent entreprendre (Sami B., 2011, p.7).
La perception de la faisabilité se repose sur les conditions exigées par la mise en œuvre de l’action afin qu’elle puisse aboutir. La perception du contrôle est associée à la disponibilité des ressources, la capacité et l’appréciation de l’importance des résultats issus du comportement individuel (Rajhi N., 2011, p.120). L’individu sera conscient des risques qu’il doit encourir afin de réaliser à bon escient la création de son entreprise. Ces deux paramètres sont dans le domaine des croyances ont tous des effets sur l’intention bien que la faisabilité est la plus importante.
II.1.5 Traits, profil d’un entrepreneur
L’entrepreneur est l’acteur principal de l’entrepreneuriat. Un trait représente un caractère et une personnalité spécifiques à un individu. L’analyse de ces caractères est issue d’une explication psychologique des décisions de l’individu. En comparant les entrepreneurs aux autres individus, les études ont remarqué que les créateurs d’entreprise possèdent un trait distinctif et une personnalité des plus uniques. En outre, il n’y a pas de distinction d’un entrepreneur à un autre au niveau en dépit de la pluralité et la diversité des traits. Le tableau 2 montre les différentes caractéristiques des traits entrepreneuriaux tiré de Marchesnay (1997).
Tableau n° 2 : Traits de l’entrepreneur
Traits | Description |
Acceptation du risque, propension au risque | Il y a un risque quand la probabilité d’échec est élevée. En dépit de cela, l’entrepreneur envisage toujours de poursuivre ses projets. L’aversion au risque est un des caractères distinctifs d’un individu non créateur et d’un créateur d’entreprise. Ce dernier a le goût du risque. |
Besoin d’accomplissement | Il s’agit d’un besoin de se surpasser, de réaliser un objectif personnel. Dans ce cas, l’entrepreneur a une propension au défi. Il met à disposition ses compétences afin de réaliser les tâches qui lui sont confiées. Il est également à la recherche de nouvelles expériences qui l’aideront à améliorer ses performances.
En somme, il s’agit d’un besoin d’évolution au niveau de la capacité intellectuelle, de la capacité physique. |
Besoin de pouvoir | La personne désire infliger une autorité envers autrui en dictant leur attitude, leur comportement. L’individu a un objectif précis que chacun doit atteindre.
Il a besoin de contrôler. |
Résistances face aux problèmes, reflet de l’attitude positive | L’échec fait partie du parcours entrepreneurial. Le créateur en est conscient. Si les informations à sa disposition sont consolidables, il doit savoir les gérer. Egalement, l’optimisme est aussi un trait caractéristique, nécessaire pour faire face aux problèmes.
L’attitude positive rassure les personnes qui manquent de confiance en soi. Cela concerne, donc, la culture d’entreprise. Pour d’autres, la négativité conduit à la passivité. Et cette dernière se manifeste par une aversion des risques. |
Compétences techniques et le mode de management | Comme il est souvent évoqué, un entrepreneur doit savoir, savoir-faire et savoir-faire faire. Il doit connaître les procédés techniques de son projet et doit savoir déléguer ses connaissances à ses subordonnés. Ensuite, il doit envisager un programme de renforcement de capacité, de sa personne et de ses employés.
Cette catégorie relève du trait managérial de l’entrepreneur. L’important est de parvenir à gérer efficacement ses ressources afin de les exploiter au maximum. |
Source : Saleh L., 2011, p.51.
D’autres recherches sur les traits et caractères psychologiques ont été effectuées et ont permis d’analyser la différenciation entre un non-créateur et un entrepreneur. Cependant, la typologie de l’entrepreneur n’est pas forcément utile car chaque individu peut présenter un trait de personnalité semblable que ce soit un créateur ou non. Seulement, les raisons du choix de carrière sont différentes. Certaines personnes peuvent s’épanouir dans les grandes entreprises malgré la similitude des caractéristiques psychologiques. De même, anticiper le choix futur d’une personne est inconcevable. Cela relève du domaine de l’incertitude marqué par des variations des éléments de l’environnement auquel l’individu appartient. Certes, la personne a eu une intention entrepreneuriale mais compte tenu des changements, elle a opté pour une autre carrière. Et enfin, l’étude des traits de personnalité a été faite auprès des entrepreneurs qui ont pris le risque et ont réussi. Effectivement, ces traits conduisent à la réussite de l’entrepreneuriat. Sans ces caractères, les activités entrepreneuriales n’ont pas lieu.
Une synthèse des caractéristiques psychologiques des entrepreneurs, issues des différentes recherches, est présentée dans le tableau 3 suivant.
Tableau n° 3 : Liste des caractéristiques psychologique
Domaine | Caractéristiques | Besoin |
Managérial | Etre un leader
Prise de risque Objectifs axés vers les résultats Quête de performance Confiance en soi et confiance en autrui Prendre des initiatives Apte à gérer les ressources |
Accomplissement
Réalisation de soi Projection vers le long terme |
Personnel ou caractère personnel | Persévérance
Souple, actif, ingénieux Motivé Autonome et libre Innovateur et original |
Sécurité
Amour et de considération Utilité |
Ces traits psychologiques
II.2 La théorie des motivations
« Quand on veut on peut, quand on peut on doit ».
Citation de Napoléon Bonaparte.
L’objet de la présente recherche se focalise sur la motivation : « déterminer les causes et les motivations de l’orientation entrepreneuriale des jeunes de la génération Y ». D’une autre manière, le but est de connaître les éléments qui stimulent le désir d’entreprendre chez cette génération. Une motivation est issue d’une insatisfaction des besoins. La motivation implique donc un changement de comportement de l’individu afin d’assouvir ces besoins (figure 5). Elle mène la personne à agir. D’où la nécessité d’appréhender la notion des besoins selon Maslow en premier lieu, la notion de motivation de McClelland en second lieu dans le cadre de l’entrepreneuriat.
Figure 5 : Processus de motivation selon Pearson
Source : Estay C., 2006, p.13.
La motivation est appréciée suivant les évènements vécus par l’individu, les attentes futurs et la perception de soi. Les actions de l’individu sont en majorité issues d’une pulsion. La pulsion représente une envie d’ordre psychologique ou un désir de plaisir afin de se garder des mécontentements. C’est une source d’encouragement. La satisfaction des désirs correspond à un apaisement de la pulsion, donc une diminution de la tension.
Le désir est le reflet d’une image de soi idéale projetée vers le futur. Puis, ajouté à l’influence familiale, cette image se concrétise en objectif à atteindre. Ce sont les attentes qui correspondent à la motivation individuelle.
II.2.1 Evaluation des besoins selon Maslow, Herzberg et McClelland
Maslow conçoit la motivation dans l’insatisfaction. Les besoins sont des insuffisances, des manques d’ordre psychologique, sociologique et physiologique (Louart P., 2002). Chaque génération présente leur besoin respectif qui conditionne leur manière de vivre et d’agir. La recherche de satisfaction détermine le comportement de l’individu. Effectivement, cela a un impact sur le comportement économique.
La situation crée le besoin, et réversiblement, le besoin affecte la situation. La figure 6 suivante représente les niveaux de besoins à satisfaire de manière progressive. Maslow a illustré sa théorie sous forme de pyramide pour les étapes de satisfaction d’un individu. Les besoins primaires, que sont le besoin physiologique et besoin de sécurité, évoquent les facteurs physiologiques. Pour la part des besoins secondaire, ils sont liés à l’exigence psychologique et sociale.
Figure 6 : Hiérarchisation des besoins selon Maslow
Source : Maslow H., 1954.
Maslow a spécifié cinq (5) catégories de besoins interdépendants qui peuvent répondre à ces besoins primaires et secondaires. Ceux qui sont liés à la physiologie correspondent à une nécessité élémentaire qui entretient l’équilibre biologique et les activités physiologiques. Voici les explications relatives à cette théorie :
- Le besoin physiologique assure le maintien de vie, une garantie de la survie de l’homme. Il contribue ainsi à l’allègement des utilités de la vie courante telles la nourriture, le logement, l’habillement, le confort, le repos, et bien d’autres.
- Le besoin de sécurité, l’homme exige une protection face aux dangers physiques ou moraux comme les agressions, et les dangers de la santé. Il recherche également la stabilité dans sa vie professionnelle, c’est-à-dire une régularité dans le travail et le revenu. L’homme réclame donc une vie loin des craintes et un comportement qui anticipe les risques.
- Ensuite, les besoins sociaux qui s’intègrent dans les besoins secondaire de l’homme. Il s’agit d’un manque d’amour ressenti par l’homme qu’il a envie de combler, autrement, un besoin d’aimer et d’être aimé en retour. Aussi, l’homme veut se sentir membre d’un groupe : il s’agit du besoin d’appartenance. Cela évoque la liberté de s’exprimer et de communiquer pour s’intégrer dans une communauté.
- Le quatrième niveau consiste à satisfaire le besoin de reconnaissance. C’est une nécessité pour l’homme d’avoir une estime de soi que ce soit par lui-même ou par autrui (Plourde J., 1993, p.22).
- Le dernier niveau est l’ultime nécessité de l’homme qu’est l’accomplissement. Il s’agit d’une sensation de plénitude et de satisfaction personnelle.
McClelland conçoit ses théories à travers trois (3) types de besoins (Deshommes O., 2008, p.18):
- Besoin d’affiliation qui accorde de l’importance aux relations personnelles. L’individu veut s’associer à un autre individu ou à une organisation. La personne se soucie donc de la perception d’autrui envers ses actions. Elle recherche une relation amicale. Ce besoin est lié au besoin d’appartenance.
- Besoin d’accomplissement lié à la prise de risque, au défi et à l’atteinte des objectifs.
- Besoin de pouvoir : la personne veut exercer une autorité sur les autres. Elle aime le contrôle. Le statut social est considéré comme une nécessité.
Herzberg relève sa théorie dans le niveau de satisfaction (motivation) et d’insatisfaction (hygiène). Il a conçu les deux facteurs intrinsèque et extrinsèque (Figure 7). Le premier représente l’épanouissement dans le travail, tandis que le second implique l’environnement autour de cet emploi (Estay C., 2006, p.17).
Figure 7 : Motivation selon Herzberg
Facteurs de motivation ou de satisfaction | Neutre | Facteurs d’hygiène ou insatisfaction |
Accomplissement personnel ou réalisation de soi
Récompense par reconnaissance, ou développement de la carrière Implication et participation Indépendance et liberté Développement personnel
|
Conditions de travail
Stratégies de l’entreprise en matière de motivation : rémunération, Système de contrôle Politique de sécurité Horaires de travail pour garder un équilibre avec la vie privée Relations humaines Distance hiérarchique |
Source : Louart P., 2002, p.7.
II.2.2 Notions de motivation dans le cadre de l’entrepreneuriat
La motivation dans le domaine de l’entrepreneuriat consiste en un état d’esprit dynamique. Elle renvoie à la sensation de plaisir intense. Les meilleurs résultats des actions d’un individu ne s’obtiennent qu’en présence de motivation. La concrétisation de la motivation réclame un effort, un dévouement. Les potentialités des personnes motivées résultent de l’état dynamique du mental.
Il est également question, d’une part, d’intérêt personnel et d’autre part, d’une récompense après action (Gabarret I. et Vedel B., 2012, p.1). Identifier les sources de motivation conduit à analyser les catalyseurs d’une action. Ces deux auteurs ont déterminé deux dimensions de la motivation entrepreneuriale (Tableau 4): les théories push et pull.
- Celle qui regroupe la nécessité et l’insatisfaction, une dimension extrinsèque. Cela provient de l’importance des récompenses, donc de la reconnaissance. En d’autres notions, il s’agit d’une dimension économique liée à la recherche de rentabilité.
- La dimension qui correspond à l’opportunité et à l’indépendance, une dimension intrinsèque. Cela émane du besoin d’accomplissement personnel. Il s’agit d’une dimension non-économique liée au désir et à la satisfaction personnelle.
Il y a opportunité quand il y a innovation. Il s’agit d’une apparition d’une situation propice à de nouvelles distributions. L’entrepreneur rencontre l’opportunité dans les aléas du marché, tels l’insuffisance et la rareté. Dans ce cas, l’offre est certaine d’être appréciée par les consommateurs.
La nécessité est liée à la manifestation d’évènements négatifs. La motivation émane, dans ce cas, d’un besoin d’estime de soi par autrui étant donné que l’individu est repoussé par la société.
Tableau n° 4 : Dimensions de la motivation entrepreneuriale
Catégories | Facteurs Economiques | Facteurs Non-économiques |
Push | Nécessité | Insatisfaction |
Notion d’Utilité
A l’origine d’une obligation et une responsabilité. Besoin de subsistance, premier niveau de besoin selon Maslow Besoin de sécurité : obtention d’un revenu régulier, d’un travail stable et sécurisé. |
Un dernier recours face aux déplacements négatifs (Shapero) dont le chômage, le licenciement, insatisfaction au travail.
Besoin d’accomplissement, l’individu se sent inutile, Son travail sous-estime ses potentialités. Manque de responsabilité et d’implication. |
|
Pull
(Choix volontaire) |
Opportunité | Indépendance |
Issue d’une occasion (rare) : manifestation d’une opportunité d’affaire,
Recherche, découverte, innovation, exploitation, passage à l’action. Attraction au milieu de nombreuses éventualités, Faculté de saisir les opportunités, traits caractéristique d’un entrepreneur |
Autonomie et liberté
Prendre des décisions Se démener à son propre compte. Etre son propre patron Importance de l’équilibre vie personnelle et le travail.
|
Source : Gabarret I. et Vedel B., 2012.
La prochaine partie étudiée dans la partie théorique se focalise sur les priorités financières fondamentales d’un individu. L’objectif s’agit, en effet, de distinguer le comportement économique des jeunes à savoir leur capacité d’investir, d’épargner et de dépenser. Certes, l’investissement est celui qui intéresse cette étude car la création d’entreprise en dépend.
II.3 Notion de « génération »
En premier lieu, le terme « génération » se base sur une signification selon les démographes : la « génération » est relative à la « cohorte » qui rassemble les individus dont la naissance survient en une même année (ATTIAS-DONFUT C. et DAVEAU P., 2004, p.101). Le paramètre de l’âge ne suffit pas uniquement à définir la génération.
Le terme « génération » est similaire à une tranche d’âge ou année qui permet de grouper les individus de même caractéristique. L’âge augmente mais la génération ne change pas. Outre l’âge, chaque classe ou génération, devrait présenter la même « personnalité » associant trois éléments communs (Darles L., 2015, p.7):
- le sentiment d’appartenance,
- la culture dont la croyance et le comportement, et
- l’époque historique.
Wilhelm Dilthey, le sociologue psychologue allemand, appui l’idée de classification homogène de la génération en la définissant comme suit :
« Un cercle assez étroit d’individus qui, malgré la diversité des autres facteurs entrant en ligne de compte, sont reliés en un tout homogène par le fait qu’ils dépendent des mêmes grands événements et changements survenus durant leur période de réceptivité » (Dilthey W, 1947, p.8).
D’un point de vue sociologique, l’âge n’est pas le seul facteur commun des individus d’une génération. Le caractère homogène de la génération n’est donc pas pris en compte du fait qu’elle peut regrouper d’autres sous-groupes. Mannheim[8] Karl affirme que les éléments identifiant la génération d’un individu résident dans les critères sociaux (ATTIAS-DONFUT C. et DAVEAU P., 2004, p.101). Par conséquent, la génération consiste en une segmentation de l’ensemble des individus nés d’une même période tranchée en fonction des grands évènements marquants et symboliques. Il s’agit d’évènements historiques comme la deuxième guerre pour la génération silencieuse ; socio-politique par le soulèvement en 1968 pour la génération des baby-booms ; bouleversements du marché du travail et la propagation du SIDA vécus par la génération X ; ou le développement de la technologie numérique et la communication connu par la génération Y (Demougeot-Lebel J., 2014, p.4). Ce sont ces expériences qui réunit chaque individu dans une classe d’âge, et qui forge l’identité commune ou les éléments de la « personnalité ». Ces évènements surgissent durant la période de développement physiologique et intellectuel appelé également la jeunesse. Comme tous les groupes sociaux, les membres d’une génération ne peuvent pas intégralement être similaires, c’est-à-dire qu’il peut y avoir des différences pour chaque individu. Certes, ils partagent les mêmes intérêts, les mêmes cultures (valeur et norme). Ces personnes ont grandi dans la même époque.
II.3.1 Classement des générations
La figure 4 suivante représente l’évolution chronologique des générations.
Figure 8 : Chronologie des générations
Les recherches autours des caractéristiques de ces générations sont multiples : les évènements catalyseurs, leur comportement, leur besoins et leur valeurs (Petit M., 2008, p.31). Ces éléments permettent de décrire chaque génération afin de les comparer à la génération Y. Ainsi, Petit (2008) a sélectionné une catégorisation basée sur les variables d’influences, de caractéristiques spécifiques et les besoins. Les influences constituent les évènements historiques, les situations socio-économiques qui ont marqué l’évolution de chaque génération. Les caractéristiques sont les manifestations des influences. Elles regroupent les attitudes, comportements et les valeurs qui les différencient chacune. Et enfin, les besoins représentent les attentes par rapport à leur vie personnelle et professionnelle.
Tableau n° 5 : Typologie des générations avant 1977
Génération | Influences | Caractéristiques | Besoins et Attentes |
Silencieuse | Ont vécu aux deux Guerres mondiales
Participation à la construction de grands édifices comme les autoroutes, chemins de fers, voies aériennes, etc. |
Loyale
Obéissante et respecte l’autorité, Responsable Accorde de l’importance au travail, c’est une priorité et une obligation Soucieux du long terme Plus performant en équipe Choix de vie limités |
Besoin de reconnaissance
Evolution du management autoritaire en paternaliste (qui dicte les actions tout en se souciant du personnel) Besoin de sécurité par rapport à l’emploi |
Baby-boom | Trente glorieuses
Explosion démographique Marché du travail abondant Accroissement de la proportion des divorces et du monoparental Industrialisation Débuts de la télévision Importance de la présence des femmes dans le milieu professionnel Nouvelles approches dans le système éducatif
|
Conforme aux normes et à la hiérarchie
Loyale envers l’organisation Priorité du travail, de la carrière, de la profession devenue une obsession Compétitif Choix de vie multiples Optimiste Sens critique |
Besoin de récompense personnelle, de promotions
Considération de l’ancienneté Besoin d’accomplissement, Relever des défis |
Génération X | Conséquences de la crise économique de 1980
Accroissement du taux de chômage Emploi instable, non sécurisé (début des contrats à durée déterminée) Augmentation du nombre de divorce Conscientisation face à l’importance de l’environnement, donc début des campagnes de préservation de la biodiversité Place à l’économie du savoir |
Facilité d’adaptation
Multidisciplinaire, compétente Sceptique et pessimiste Opposition à la hiérarchie Priorise en même temps la vie professionnelle et personnelle Libre et indépendante Motivée Adroit Esprit d’équipe |
Besoin d’équilibre entre le travail et la famille
Besoin d’accomplissement, amélioration des capacités Développement des compétences Besoin de prendre des décisions, se sentir utile Amélioration des conditions de travail conforme à la technologie, surtout les matériels et la logistique
|
Source : Petit M., 2008, p.33.
II.3.1.1 Génération silencieuse
La génération silencieuses, autrement nommée « traditionalistes », représente les vétérans. La seconde guerre mondiale et la dépression économique après la crise de 1929 ont marqué leur jeunesse (Dejoux C. et Wechtler H., 2011, p.228). Ces évènements économiques ont entrainé des pertes et de troubles psychiques. De plus, la crise économique a conduit à l’augmentation du taux de chômage. Ces individus sont soumis à l’autorité et au régime ecclésiastique. C’est une génération responsable, soucieuse du long terme. Cela se remarque dans leur manière de gérer leurs biens, c’est-à-dire en économisant et s’investissant au maximum dans leur travail. Elle n’a pas connu les évolutions des moyens de communication actuels (Calsina C., 2017, p.23).
II.3.1.2 Génération baby-boom
La génération des baby-booms ou les baby-boomers constitue les individus nés après la guerre. Cette guerre a laissé une grande perte humaine et un déclin économique. Les baby-boomers sont donc issus d’une explosion démographique pour certains pays. Depuis, l’économie de l’époque est en pleine progression grâce aux évènements des trente glorieuses. Le marché du travail est abondant avec un taux de chômage de 4% uniquement (Calsina C., 2017, p.23). La carrière constitue, par conséquent, une vie entière pour les boomers. Ils respectent la hiérarchie mais deviennent rebelle dans la perturbation de l’autonomie personnelle (Pauget B. et Dammak A., 2012, p.27). Elle évolue dans l’ère du fordisme où le secteur industrielle est en plein expansion (automobile, mécanique, électricité, etc.)
Cette génération préconise également la doctrine de l’hédonisme, qui se manifeste dans les habitudes de consommation et les intérêts pour l’autosatisfaction (Marie-Andrée Rousseau, 2011, p.14). C’est une génération très expérimentée. Les baby-boomers sont des personnes du pouvoir qui ont fondé leur capital dans la politique et la finance. Ils sont soucieux de leur bien-être futur. Donc, ils se sont préparés à bien accueillir la retraite dans le confort et la sécurité. Elle commence à devenir de plus en plus individualiste par rapport aux silencieuses. En outre, ses besoins sont concentrés dans l’influence et la réalisation financière. La préservation de la vie familiale est secondaire, ce qui a multiplié le taux de divorce. Egalement, l’éducation des enfants est minimisée aboutissant au recours des institutions spécialisées.
II.3.1.3 Génération X
La génération X ou « Nexus » a connu le régime colonial et la fin de la guerre froide (chute du mur de Berlin) et le choc pétrolier de 1973 à 1979 (Dejoux C. et Wechtler H., 2011, p.229). Elle introduit la mondialisation qui préconise les échanges et les nouvelles technologies. Elle a donc connu les débuts de l’internet. Au niveau de la santé publique, la propagation du virus SIDA constitue également un des faits vécu par cette génération.
Il s’agit d’une transition pour le passage de l’ère industriel, une génération nombreuse, à l’ère numérique, une génération influente. La situation économique se voit ralentir face à la crise. Souvent qualifiée de « génération sacrifiée » ou « cynique », elle est une victime de tous les échecs au niveau de l’économie et de l’éducation. Effectivement, cela a eu un impact sur le marché du travail où il n’y avait que peu de probabilités. La demande de travail est plus nombreuse que l’offre. Il est plus difficile de trouver des emplois stables. Par conséquent, elle est plus sceptique à l’égard de l’existence à long terme aux structures organisationnelles.
Les Nexus se sont engagés pour les causes favorisant les valeurs humaines et la reconnaissance. Ils ont un besoin de reconnaissance et d’accomplissement de soi. Ils sont à la recherche de la valeur et de la conscience. Cette ère a préconisé l’ascension des femmes dans la société. Les actes sont concentrés sur la vie des femmes, d’une part, en occasionnant la contraception afin de diminuer la taille des familles et celle de la population ; d’autre part, en les intégrant dans le milieu professionnel.
III. Résultats analytiques
III.1 Evolution de l’économie française
Une étude d’impact économique d’une génération requiert un aperçu historique. Ce concept trouve son origine dans les différents changements du système économique, notamment suite à la seconde guerre mondiale et les crises successives. Ladite guerre a pris fin en 1945.
Pour le cas de la France, avènement de mai 1968
Le système est anéanti voire désorganisé. En effet, tous les secteurs productifs ont été touchés : la réduction du rendement agricole ainsi que ce de la production industrielle, et que les infrastructures étaient impraticables. D’un point de vue démographique, elle a entrainé une diminution de la population du fait des grandes pertes humaines, de la diminution du taux de natalité et de la migration. Tous ces faits ont nécessité une restructuration du système complet. Il s’agit d’une ouverture de la période des « Trente Glorieuses » de 1945 à 1975, une période d’expansion au niveau économique. Le pays a connu des reformes dans les pratiques industrielles et agricoles. Cela a occasionné la disponibilité du marché de travail et la consommation de masse.
Toutefois, cette croissance est limitée par l’avènement des deux chocs pétroliers entre 1974 et 1981. Ce qui a accentué la crise économique manifestée par le chômage et l’inflation, équivaut à un ratio de un sur dix. Le nombre de chercheurs d’emploi a augmenté durant cette période et a atteint les 1 890 milliers d’actifs en 1990[9]. Le taux de chômage passait donc de 5,1% en 1980 à 7,6% en 1990 (Martial F. et al., 2016, p.44). Certes, le travail est facilité par l’automatisation de la production et l’optimisation du coût de la main d’œuvre. Quant à l’inflation, le taux de croissance est rendu faible accompagné d’une augmentation des prix du pétrole. Les charges de production deviennent lourdes.
Les nouvelles technologies de l’informatique sont de plus en plus privilégiées pendant le règne de la génération X. Il s’agit de la première utilisation de l’ordinateur et de l’internet. Grâce à l’ordinateur, l’homme a pu chercher les manières de transférer les données entre deux appareils. Puis, grâce aux améliorations techniques, l’ordinateur a évolué en ordinateur personnel. La télécommunication, qui consiste à transférer des informations ou des données d’un poste à un autre, continue son apogée en associant la communication et l’ordinateur. Cela crée un réseau similaire à une société qui permet de faire des échanges, des rencontres à une grande distance.
Egalement, le début de la conscientisation des dangers du SIDA. Le virus a été détecté au début des années 80. Les conséquences désastreuses de cette maladie vont affecter toute une génération. Généralement, ce sont des angoisses, des craintes et des morts. Ces effets sont de niveau psychologique et social. Les individus ont appris à aimer avec protection : l’utilisation du préservatif (Zilbertin O., 2015).
III.2 Présentation de la génération Y : les jeunes de l’ère numérique
Cette génération est publiquement reconnue en tant que génération internet. Les caractéristiques à décrire se baseront donc sur l’ère numérique, ce qui n’empêche pas d’établir un profil général du comportement et de la culture. Ensuite, comme le thème de la recherche consiste à la rapprocher de l’entrepreneuriat, une partie traitant particulièrement cet aspect sera abordée.
Autrement qualifiée de « millenial », « écho-boomers » ou enfants des baby-boomers, « Nexters », la génération Y est nommée de différentes manières du fait qu’elle a grandi avec la technologie et l’informatique. Le magasine français « Advertising Age » a promulgué cette appellation. Il est à noter que les découpages de chaque génération est variable. Chaque étude conçoit sa tranche d’âge. Folon a identifié les segmentations suivants : « ceux nés entre 1974 et 1994 ; Entre 1977 et 1992 ; De 1978 à 1998 pour ceux qui ont les caractéristiques des écho-boomers ; D’autres considèrent que la ‘Génération Y’ s’étend de 1978 à 1988 ; Ou de 1978 à 1995 ; Ceux qui sont nés après 1980 ; Entre 1980 et 1995 ; De 1980 à 2000 ; Ou après 1980 ou plus précisément de 1982 à 2003 ; De 1990 à 2000 » (Folon, 2012, p.3). Elle succède la génération X des années 1960 à 1977, des baby-boomers de 1943 à 1959, de la génération silencieuse de 1925 à 1942.
Par la présente, la génération Y constitue les personnes nées entre 1978 et 1994, c’est à dire qu’en cette année 2017, elles sont dans l’intervalle 24 à 39 ans. Ce sont plutôt les jeunes du XXIème siècle. Il s’agit d’une génération passionnée car ses comportements reflètent de l’exubérance. Les individus se rassemblent sur la base des intérêts communs ou des parcours sous divers domaines (musique, sport, éducation, emplacement, mode). Par un jugement extérieur, elle paraît puérile, incapable d’accomplir une grande mission. De plus, une augmentation du taux de suicide est constatée. Ces jeunes sont des rebelles, une attitude qualifiée d’un mal pour un bien (Paré G., 2001, p.11). Elle leur permet de maintenir leur valeur. C’est ce qui la distingue des autres générations. Ils sont voués à construire un nouveau monde, une nouvelle société plus meilleure que celle transmise par les générations précédentes.
Cette génération a connu le développement de l’informatique. Ils ont évolué avec le développement des ordinateurs et de l’internet. C’est une génération qui place son avenir dans le monde virtuel. Selon Petit, la génération Y a évolué dans « l’expertise, l’innovation, la créativité, la circulation de l’information et l’évolution des technologies de l’information et des communications » (Petit M., 2008, p.31). De plus, l’essor de l’internet a forgé leur valeur et leur comportement. Autrement, cela a influencé leur manière d’agir, de penser, de communiquer et leur connaissance (Brunette M., 2012, p.39). Depuis, elle est constamment connectée par le biais des nouvelles technologies afin de s’informer de la vie de ses proches. Le réseau de l’internet favorise alors la liberté de se communiquer et de s’affirmer, ce qui caractérise les valeurs de la génération Y.
Pour ces personnes, la vie personnelle passe avant la carrière. Ils aiment profiter de la vie (Paré G., 2001, p.12). C’est une génération de voyageurs. Le travail que recherche les jeunes de cette génération doit balancer favoriser l’épanouissement de soi, la formation et le voyage.
C’est une génération résistante car elle aime le risque, favorise les nouvelles expériences et s’entraine au changement. Souvent, elle cherche à accomplir d’autres missions différentes de sa destination. Ses intérêts résident dans le but de passer d’une expérience à une autre. Ce sont des personnes motivées et créatives. Ils puisent leur inspiration dans le risque, c’est-à-dire qu’ils osent mélanger différentes spécialités bien que ce soit contradictoire. Ce risque préconise l’envie d’exploration et d’aventure.
Cependant, ces personnes ne s’engagent qu’envers ses relations personnelles. Ils ont l’habitude de passer d’une occupation à une autre que ce soit le travail ou les relations. Ils ont donc une grande capacité d’adaptation. Ils préfèrent balancer leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Par conséquent, « ils vont s’attacher davantage à leur carrière qu’à une organisation particulière. Comme ils ont le choix, ils revendiqueront un travail dans lequel ils pourront s’épanouir, à l’image de ce qu’ils aspirent dans les autres sphères de vie (loisirs, vie privée, etc.). Et pour eux, rien ne sera plus important qu’eux-mêmes et leur famille » (Amherdt C.-H., 2006, p. 21)[10].
C’est une génération impatiente. La recherche de satisfaction est prioritaire, elle doit être résolue dans un bref délai. Les investissements doivent avoir un retour immédiat.
Le style de management le plus approprié pour cette génération est le collaboratif et non autoritaire. Certes, la génération Y a acquis ses connaissances dans l’éducation dont le système est davantage privilégié. Ses expériences sont restreintes. Toutefois, elle préfère se mettre dans le même niveau que leur supérieur (Pauget B. et Dammak A., 2012, p.27). Ce sont des êtres indépendants et autonomes. Ils ont réussi à développer un esprit critique.
III.3 Génération Y et l’entrepreneuriat
Le nombre de recherche orientée vers l’entrepreneuriat des jeunes est limité. Ce sont les travaux de Fayolle qui ont été le plus étudiés. Cette partie essaie de déterminer les motivations de la génération Y. L’entrepreneuriat s’intègre dans le plan de carrière des jeunes français. Cependant, il demeure encore dans le domaine de l’intention.
Le taux d’entrepreneur individuel par âge est repartit dans le tableau 3. Le champ d’étude concerne les activités marchandes non agricoles. Le repère est dans la tranche d’âge des individus entre 20 à 39 ans. Les entrepreneurs de la génération Y regroupent environ les 30% de la totalité des créateurs. Ils représentent la majorité des entrepreneurs, que ce soit individuels ou des micro-entrepreneurs.
Tableau n° 6 : Proportion des entrepreneurs par tranche d’âge
en % | ||
Tranche d’âge de l’entrepreneur | Autres entrepreneurs individuels | Micro-entrepreneurs |
Moins de 20 ans | 1,2 | 2,6 |
De 20 à 29 ans | 29,0 | 34,9 |
De 30 à 39 ans | 30,3 | 27,4 |
De 40 à 49 ans | 21,5 | 18,2 |
De 50 à 59 ans | 13,0 | 10,6 |
De 60 à 65 ans | 3,4 | 4,3 |
Plus de 65 ans | 1,6 | 2,0 |
Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene) en 2016.
Ce tableau montre l’importance de la génération Y dans la création d’entreprise. Les jeunes de 20 à 39 ans constituent la majorité des entrepreneurs. Il s’agit donc de la tranche d’âge propice à la formation d’une entreprise. Cette proportion, 29% et 30%, représente les individus dans la phase de passage à l’action de création d’entreprise.
Cependant, il est intéressant d’analyser les catalyseurs qui sont les éléments qui favorisent la création d’entreprise chez cette catégorie.
III.3.1 Catalyseurs de la création d’entreprise
Distance hiérarchique. D’abord, comme première hypothèse, les jeunes de la génération Y repoussent le style autoritaire des employeurs. Le degré d’acceptation de la répartition inégale du pouvoir est faible. Cette génération conteste toute forme de discrimination entre supérieur et employé. Travailler pour le compte d’autrui est difficile pour certains entrepreneurs nés. Ils veulent se fier à leur propre règle sans avoir à se démener pour la réussite d’une autre entreprise.
En se référant du modèle d’évènement entrepreneuriale de Shapero et Sokol (1982, 1991), cette hypothèse résulte d’un déplacement négatif. Par conséquent, ces jeunes préfèrent travailler pour leur propre entreprise que de se démener pour une autre qui ne leur offre guère une cadre de vie plus satisfaisante. Leur motivation est de devenir leur propre patron. En termes de besoin, il s’agit d’un sentiment d’accomplissement et de réalisation de soi. Pour le besoin d’une meilleure condition de vie au travail, cela revêt de la recherche de récompense. Ces jeunes constitue plus de la moitié des moins de 30 ans selon la recherche effectuée par l’Observatoire de l’Agence France Entrepreneur ou AFE (Molter S., 2017). Une autre étude a affirmé que 77% des jeunes de 18 à 35 ans prévoient d’investir en entreprise (Baudon L., 2016). D’après les chiffres clés évoqués dans la publication, il est important de savoir la proportion des jeunes par étape de la création de projet :
- D’abord, 32% prévoient de quitter leur travail après avoir amasser les ressources nécessaires pour la création de leur propre business.
- Puis, 8% se trouve déjà dans la phase de lancement du projet,
- Et 11% sont dans la phase de développement.
Cette situation confirme la fuite de l’engagement envers le milieu du travail. Changer d’entreprise, ou même d’habitude s’avère être un caractère typique de la génération Y. Elle se précipite sur les occasions de meilleures conditions.
La génération Y préfère sauter les étapes dans la théorie de besoin de Maslow puisqu’elle souhaite passer rapidement à l’accomplissement personnel. Comme le confirme Dejoux et Wechtler, « la génération y est pressée d’avoir des postes à responsabilité » (Dejoux C. et Wechtler H., 2011, p231). C’est une génération d’impatients. Les jeunes veulent se sentir utile dans l’amélioration de la société dans laquelle ils appartiennent. De plus, comme il a été déjà évoqué, ils convoitent construire une société nouvelle qui n’égalise pas celle de leur prédécesseurs
La seconde hypothèse stipule que les jeunes ont une vision entrepreneuriale, notamment un esprit entrepreneurial. Les compétences de cette génération sont remarquables car l’éducation et la formation professionnelle ont été toujours priorisées. Il est donc nécessaire de déterminer les sources et les raisons de motivation de ces jeunes. Cette envie de rapidité réside dans sa vision d’entrepreneur : regrouper les ressources nécessaires pour permettre de se concentrer dans les projets personnels.
III.4 Priorités financières fondamentales : investissement, consommation et épargne
Un individu est considéré comme un agent économique qui contribue au développement de son pays. Pour alimenter ses besoins, il doit disposer de toutes les ressources. L’investissement permet de « mesurer les performances de l’entreprise liées à ses activités courantes, de donner la capacité de l’entreprise à engendrer des ressources nouvelles et à dégager un excédent de trésorerie » (Mordant G., 1999 ; p.59). L’épargne constitue « toute forme de conservation de biens ou de monnaie dont la consommation ou l’échange est différé dans le temps » (Beuret S. et Beuret J.-E., 1992).
Ces principes financiers entrent dans le cadre du modèle de cycle de vie en économie. Ce modèle étudie le comportement économique d’un agent notamment dans la consommation et l’épargne. La théorie est introduite, à l’origine par Modigliani et Brumberg en 1954, et Modigliani et Ando en 1963. La consommation et l’investissement sont deux formes de possibilités d’utilisation des ressources que l’individu détient. Modgliani conçoit la consommation comme une dépense du revenu de l’individu (Alternatives économiques, 1994). La valeur de l’épargne dépend de la propension à consommer. Elle a un lien avec l’âge de la personne. Quand elle est jeune, c’est-à-dire en âge d’entrée à la vie active, le taux d’épargne est faible. Mais au fur et à mesure que le revenu augmente, la consommation augmente et l’épargne accroît. A un certain seuil, l’unité de consommation s’élève et l’épargne diminue. La fonction de l’âge est aussi un déterminant du cycle de vie de l’épargne. Les jeunes empruntent pour acquérir des biens, épargnent pour rembourser leur dette. Une fois que le revenu est stable, l’individu continue à économiser. Arrivé à l’âge de la retraite, le revenu est faible et l’épargne servira de consommation. L’épargne prévoit donc le long terme.
Pour la génération Y, les priorités sont :
- l’investissement dans l’acquisition de patrimoine : logement ou immobilier, entreprise,
- l’épargne pour garantir la survie dans le long terme ou la retraite
- et avant tout, elle économise pour financer les dépenses des enfants.
III.5 Diagnostic causal
Il s’agit d’une synthèse des analyses effectuées auparavant. Le diagnostic sera présenté dans le tableau 7 suivant.
Tableau n° 7 : Diagnostic causal
Catalyseurs | Causes | Effets recherchés |
Chômage
Insatisfaction au travail Indépendance Besoin d’amour Sentiment d’efficacité |
Crises économiques et financières
Manque d’activités stimulantes qui exploitent les potentialités de l’individu Conditions de travail médiocres (insécurité) Ignorance, non implication dans la prise de décision Divorce et le dévouement des parents au travail |
Passage à l’action
Etre son propre patron Essaimage Prise de risque Relever des défis Prise de décision Responsabilité Flexible en matière d’horaire de travail Passer plus de temps avec la famille |
Limites | Causes | Effets |
Crainte du risque et de l’incertitude
Crainte de l’échec Manque de ressource Politiques publics Trait entrepreneurial |
Manque d’estime de soi
Sentiment d’incompétence Ressources indisponible, ou inaccessible Contexte socio-économiques juridique et fiscal ne permettent pas de concrétiser les activités car elles sont en contradiction. Chaque individu a ses priorités |
Soit l’individu s’arrête au stade de l’intention, soit il échoue une fois que les activités sont démarrées
Nécessité d’une étude de faisabilité étant donné que le projet est désirable.
|
IV. Discussions
Cette partie relève d’une analyse des résultats obtenues, c’est-à-dire de déceler les causes et les conséquences.
IV.1 Motivations entrepreneuriales
La première explication est le besoin d’amour qui, selon Maslow, est une nécessité au niveau social. Les réseaux sociaux ont été initiés en raison de la nécessité d’appartenance de la génération à une communauté. Il faut que chaque individu, jeune, se sente important dans le développement d’un projet. Elle pourra exprimer ses capacités d’innovation et de créativité. De plus, cette génération privilégie plus les relations familiales et personnelles que le travail. Ses prédécesseurs se sont voués à leur travail et que cela s’est terminée par des regrets d’avoir négliger leur famille. Elle est donc en perpétuel recherche d’un consensus entre la vie privée et le travail. Le concept de loyauté est, pour les Yers, un engagement, une implication et une fidélisation mais à un temps limité contrairement à celle de la génération X (Dejoux C. et Wechtler H., 2011, p231).
En parallèle, le besoin d’appartenance est accompagné d’une nécessité de reconnaissance venant des supérieurs hiérarchiques. La reconnaissance est, pour la génération Y, suffisante en guise de récompense. Reconnaitre la qualité de son travail est plus important qu’une augmentation de la rémunération. Il est question d’un retour critique d’une manière constructive et d’un feedback positif. Cela suscite l’estime de soi de l’individu (Renouleau R., 2016). Il est question de confiance d’autrui et de confiance en soi. C’est dans cette optique que les ressources humaines ont été initiées afin de comprendre cette logique et d’agir en conséquence. Le but est de les maintenir au maximum en répondant à leur besoin.
Ensuite, il y a la nécessité d’accomplissement personnel qui met en avant le désir de s’engager et d’agir pour des causes louables (Dejoux C. et Wechtler H., 2011, p231). La génération insiste de mettre son empreinte dans l’amélioration de son environnement. Donc, elle soutient le principe de durabilité dans les actions de développement social, économique et écologique.
La génération Y est à la recherche d’une aventure et de défis qui s’intègrent dans le besoin d’épanouissement personnel ou se satisfaire soi-même. Le besoin de loisir est souvent évoqué dans les études comme celle de Dejoux et Wechtler. Le travail doit être combiné par la détente et la vie personnelle. Par ailleurs, le concept de développement personnel s’est développé apprenant aux hommes de comprendre ses attentes, de vivre le présent sans craindre le future.
Une vie privée intégrée, comme expliquée dans la partie du besoin d’amour, s’organise dans la flexibilité des heures de travail. D’ailleurs, le système d’emploi à domicile est très développé actuellement. Les individus de cette tranche d’âge ne se soucient plus de leur place dans la hiérarchie. La question de liberté est prioritaire. Egalement, c’est une génération qui réclame de l’indépendance dans le fait de subvenir ses propres besoins surtout en matière de ressources financières.
Les précurseurs de la motivation dans la création d’emploi sont les nouvelles technologies qui ont facilité les procédures, notamment en matière de légalisation des statuts, disponibilité des informations à jour sur les réseaux de l’internet. Le développement du système d’information a également permis de déterminer de nouvelles fonctions adaptées et qui facilite la croissance d’une entreprise
IV.2 Décision d’entreprendre
Une décision se rapporte toujours par un changement d’évènement et de processus. Les catalyseurs de l’orientation entrepreneuriale sont à évoquer dans cette partie. En effet, comme illustre la figure 7 suivante, les éléments fondamentaux affectant cette décision sont la vision, la personnalité et le contrôle souhaité (Saleh L., 2011, p.62). Il s’agit d’une modélisation des processus de décision avancée par Greenberger et Sexton en 1988.
Figure 9 : Processus décisionnel
Source : Saleh L., 2011, p.62.
La formation d’une vision est la première étape d’une décision. La vision est la représentation intellectuelle sur le long terme des attentes de l’entrepreneur. Ce dernier associe cette vision en une image positive liée au développement de son projet. A son tour, l’image se matérialise en la détermination des stratégies, des objectifs et des ressources. Puis, elle participe à la recherche d’opportunités liées à la mise en œuvre de ces objectifs. Filion justifie cette idée en énonçant que « la vision fait référence à où il veut mener l’entreprise » (Filon L.J., 1990). Un entrepreneur visionnaire possède les traits psychologiques suivants : le sens de la critique, la découverte, les connaissances, et la perspicacité (Saleh L., 2011, p.63).
Bien qu’elle corresponde à une projection d’idées surestimées, un entrepreneur commencera à construire ses projets dans cette base. La vision se concrétise en intention. Quoi qu’il en soit, une idée se concrétise habituellement en action. Par exemple, créer une nouvelle entreprise est une vision. L’intention correspond à la transformation de cette vision en élément plus en détail. Autrement, elle conduit à définir le domaine d’intervention, à délimiter les objectifs, à penser aux moyens de disposer des ressources et, à mettre en œuvre ces résolutions.
Avant de prendre des décisions, plusieurs paramètres entrent en jeu. Ils sont illustrés dans la figure 7 ci-dessus :
- Les facteurs internes comme les attentes, la personnalité et la perception de soi,
- Les facteurs externes comme les aides extérieurs (mentor, partenaires, investisseurs), les évènements ou déplacements, et le contrôle (des risques et incertitude).
Dans la figure, le contrôle souhaité a été expressément remplacé par les attentes puisque il correspond aux résultats attendus d’une action. Puis, cela signifie une évaluation de l’efficacité du projet en déterminant les efforts réalisés et les prévisions.
Le processus décisionnel est relatif à la théorie de déplacements de Shapero et Sokol. En effet, il fait intervenir les facteurs influençant l’intention et le passage à l’action. Ce sont des éléments de l’environnement externe et des éléments liés au sentiment personnel. Un bon entrepreneur doit sa réussite aux individus accompagnateurs.
La figure suivante synthétisera les processus de décision et de passage à l’action. Dans la phase de décision, l’entrepreneur reste encore dans un état probable. Et dans la création, il détient toutes les qualités d’un entrepreneur.
Figure 10 : Synthèse du processus de création d’entreprise
Source : Synthèse de l’intention entrepreneuriale, de l’évènement et du comportement planifié.
L’entrepreneur décide de créer une entreprise désirable ou faisable. D’après Hisrich (1989)[11], la désirabilité est suscitée par la culture, la famille, l’éducation, l’entourage. La faisabilité, quant à elle, a un lien avec la politique, la situation économique et financière, les compétences et les expériences. L’objectif de la création est l’envie de changer le style de vie. Il s’agit aussi d’un catalyseur comme le sont les évènements négatifs. Ces derniers sont issus d’une rupture de l’équilibre de la vie professionnelle ou personnelle.
D’autres facteurs influent la décision de créer une entreprise présentés dans le tableau 6 suivant.
Tableau n° 8 : Influences de la décision entrepreneuriale
Facteurs internes (plutôt personnel) | Désirabilité | Famille | La famille est impliquée lorsque la personne est issue d’une lignée d’entrepreneur. |
Entreprise | Elle développe un esprit entrepreneurial et incitation à essaimage[12]. | ||
Milieu professionnel | Lorsque l’entité offre des opportunités d’élargir les réseaux. Cela facilite la création. | ||
Société ou la communauté | Elle développe les relations culturelles. | ||
Facteurs exogènes indépendant de l’individu | Faisabilité | Disponibilité des ressources
Eléments économiques qui facilitent la création. |
Les ressources doivent être accessibles. Le jugement émane de la capacité de l’entrepreneur à trouver les moyens et à les mobiliser.
Le projet est faisable si les politiques économiques, juridiques et fiscales le permettent : si les politiques publiques favorisent l’entrepreneuriat. Elle inclut également les aides extérieures comme les partenaires, les investisseurs, les conseillers. |
IV.3 Approfondissement des raisons de la motivation
La génération Y constitue l’âge idéal pour la relève des créateurs d’entreprise. Toutefois, leur valeur, motivation et fonctionnement en matière d’entrepreneuriat sont différents de ceux des générations précédentes (Maripier Tremblay, 2014, p.2).
IV.3.1 Nécessité de prendre des décisions
Les besoins réclamés par les entrepreneurs des générations prédécesseurs sont en majorité l’indépendance et la liberté (Tremblay M., 2014, p.4). Elles n’adhèrent pas l’autorité et veulent prendre des décisions à leur issu.
« Etre son propre patron » est une motivation évidente pour la génération Y pour entamer la création de son entreprise.
Ce besoin peut être expliqué à travers l’engagement dans la vie personnelle. Cette génération a vu ses prédécesseurs se démener dans leur travail sans se rendre compte de l’importance de la famille. Le regret d’avoir manqué cette occasion une fois conscient a affecté la perception de la vie des Jeunes Y. Se lancer dans une carrière indépendante leur permet d’équilibrer la vie de famille et la vie professionnelle. Comme ils prennent les décisions, leur approche est plutôt flexible.
Il y a également le besoin d’indépendance, notamment être plus souple, libre, décisif et responsable (Rajhi N., 2011, p. 113). C’est une génération capable et compétente. Elle est créative et pourvue d’idée innovante. Bien que certains ne soient pas encore conscients de leur valeur, d’autres préfèrent les exploiter à leur avantage. De plus, les entreprises ne répondent pas à leurs attentes quant à l’épanouissement au travail et aux conditions en tant que personne. Il faut que ces jeunes se sentent efficace. Ils accordent trop d’importance pour ce qui est du jugement. Le sentiment d’efficacité est, pour Bandura, les « jugements que les personnes font à propos de leurs capacités à organiser et réaliser des ensembles d’actions requises pour atteindre des types de performances attendus » (Bandura, 1986, p.391). L’individu croit qu’il est possède des compétences afin de réussir une activité. Les personnes qui privilégient ces conditions se projettent facilement dans l’entrepreneuriat.
La nécessité de prendre des décisions émane aussi du besoin d’implication. Les jeunes Y sont plus performants en ayant le sentiment d’être utile. Ils sont sur le point de réaliser les injustices de la vie et veulent y remédier. Ils sont généralement très impliqués dans des causes communautaires, sociales, environnementales.
IV.3.2 Accomplir un défi
« Le fait de parvenir à relever et à accomplir un défi renforce notre confiance en nous-même et donne un sens supplémentaire à notre existence ». (Thierru Janssen, 2011 in « Le défi positif : une autre manière de parler du bonheur et de la bonne santé »)
Les autres organismes ne répondent pas totalement aux attentes de la génération en matière d’activités professionnelles. Les jeunes ont une ambition de gérer leur propre entreprise, c’est-à-dire de se sentir à la tête de la hiérarchie et d’accomplir une mission. Dans ce cas, l’accomplissement de soi est une priorité (Tremblay M., 2014, p.4). Selon Maslow, c’est l’ultime étape des besoins d’un individu.
Un individu accorde une importance à l’accomplissement (Deshommes O., 2008, p.18). Par conséquent, il met en œuvre un plan de développement de son activité professionnelle. Il est aussi en perpétuel recherche de missions intéressantes qui réclament du dévouement et qui, en retour, procurent une sensation de satisfaction et de compétence. Ces sentiments englobent le sentiment d’efficacité. En d’autres termes, ces sentiments suscitent, chez l’individu, la certitude de posséder les compétences requises pour exceller dans l’entrepreneuriat. Cette croyance l’aide à orienter sa carrière vers la l’indépendance. Une fois que l’individu décide de se lancer vers la carrière entrepreneuriale, il n’aura plus à se sentir craintif de réussir ou d’échouer.
D’après McClelland, le besoin d’accomplissement peut être également expliqué par le comportement d’un individu (Andrieux C., 1958, p.140-141) :
- D’abord, il demande à être utile, c’est-à dire s’estimer responsable. Il aime se sentir impliqué personnellement dans la résolution des problèmes. Il veut valoriser ses potentiels
- Même à une nécessité d’accomplissement élevée, l’individu évaluera les risques à encourir de manière rationnelle. Autrement, ses objectifs sont mesurés et concrets.
- Un défi amène autrui à apprécier le déroulement des activités et le résultat. Dans ce cas, le besoin d’estime de soi par soi et par l’autre entre en jeu.
IV.3.3 Chômage, une opportunité
Le sous-emploi s’intègre dans le modèle de Shapero et Sokol illustré par les cas de « déplacement négatifs ». La création d’entreprise est considérée par certains individus ayant le sens entrepreneurial comme un remède du sous-emploi. En France, les personnes en quête d’emploi reçoivent des allocations de chômage. Dans le cas où la personne est porteuse d’un projet, il bénéficie d’un versement d’une partie du reliquat des charges sociales[13]. Ainsi, le créateur pourra consacrer son temps et exploiter au maximum ses compétences à sa nouvelle entreprise. Un des conseils d’un grand entrepreneur[14] de renommé mondial, il faut se vouer corps et âme à ses projets et utiliser toutes les ressources uniquement aux avantages de l’entreprise.
Le chômage et la création est un processus réversible ou en corrélation inverse (Verstraete T. et Saporta B., 2006, p.69). L’augmentation d’entreprise créée diminue le taux de chômage, et inversement, de façon négative, un accroissement du chômage induirait à la diminution du nombre de création d’entreprise. D’une manière positive, comme ce qui se passe en France, le chômage a une influence significative sur la création. La relation entre un marché du travail fermé et la création d’entreprise est associée à une liaison parabolique : « le sous-emploi crée un appel vers la création mais, au-delà d’un certain seuil, le sens de la relation s’inverse, l’individu entreprenant prenant conscience de l’absence totale d’alternative salariée au cas où son initiative échouerait »[15] (Verstraete T. et Saporta B., 2006, p.69).
La génération Y, qui ont entre 24 et 39 ans, sont catégorisée comme jeune. Les derniers de cette génération sont actuellement en fin d’études. Ils doivent passer à la vie active et trouver de quoi vivre. Pour ce faire, ils choisissent de trouver un emploi stable pour une rémunération régulière. Ils ne prévoient pas le long terme. Toutefois, le marché du travail se fait rare suite à la crise de 2008-2009. Nombreux d’entre ces jeunes se retrouvent sans emploi pendant une longue durée.
L’augmentation du taux de chômage affecte la structure économique d’une manière positive ou négative. En effet, les effets négatifs sont le développement de structures informelles et des activités illégales. Mais, d’autres jeunes, qui peuvent se permettre, se tournent vers une carrière indépendante. Le service public aide également les personnes en quête d’emploi à créer ou reprendre une entreprise. Il s’agit d’un objectif majeur et une initiative individuelle.
IV.4 Limites à l’entrepreneuriat
Le marché de l’emploi se trouve difficile à accéder depuis la crise économique de 2008. Les jeunes fraîchement diplômés de cette époque sont les plus affectés. En 2011, l’OCDE a conclu que le taux de chômage des jeunes de l’Union européenne s’élève à 22%. Le choix de la carrière en entreprise émane d’une insuffisance d’information et de sensibilisation. Egalement, les jeunes ont peur des risques. Ils sont vulnérables face aux changements de la situation économique, politique et sociale.
Peur du risque. La génération Y est la plus prudente de toutes[16]. En effet, cela résulte de la crainte de perdre la stabilité au niveau de la finance et des relations professionnelle ou personnelle. Peur de dépenser de l’argent, les milléniaux commencent à épargner aux environs de la vingtaine. Il s’agit d’un bouclier qu’ils construisent par crainte d’une nouvelle crise, comme celle de 2008. La propension d’investissement de cette catégorie se fait de manière consciencieuse.
Peur de l’échec : cela résulte de la faille dans l’éducation en général. En effet, les problèmes fréquemment résolus par les étudiants orientent déjà à une solution précise. Ces problèmes sont délibérément préconçus que les jeunes présentent une aversion aux excédents et aux imprévus (Degeorge J.M. et Fayolle A., 2011, p.26). Il est évident que les informations sont variables et dépendantes de la réalité qui est instable. La prise de décision tranche sur plusieurs possibilités et que son évaluation est incertain. Ils vont donc prendre l’habitude de prévoir sans laisser de place à l’incertitude.
Image reflétée par la société qu’est l’importance du titre à l’entrepreneuriat constitue également un frein au passage à l’acte. L’accroissement du chômage inquiète les jeunes. La recherche d’emploi est devenue une priorité après la fin de leurs études. Même si bon nombre d’entre eux ont pris des initiatives, ceux qui se dirigent vers le risque sont minimes. Ici, le système éducatif français est également concerné. L’esprit d’entreprise a été banni. Les étudiants ne connaissent guère l’application concrète des théories apprises. Ils ne savent se lancer dans le risque, l’ouverture à d’autres possibilités. Comme le précise la citation d’Albert Einstein, « la connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information ». Ce qui oriente l’aspiration des jeunes diplômés vers les grandes organisations.
Conclusion
La génération Y est les jeunes du début du XXIème siècle. Ils appartiennent à la tranche d’âge de 24 à 39 ans en cette année 2017. Ils se sont développés avec l’internet. Ce qui leur a permis d’améliorer le système social, faciliter la communication et donner place à la liberté d’expression.
Cette génération a connu plusieurs crises qui ont bouleversé leur existence : le taux de divorce des parents élevé, l’augmentation du nombre de sous-emploi. Ils sont désormais conscients de l’importance de leur implication dans le changement. Ils sont donc devenus plus responsable et dévoués. Néanmoins, une fois entrée dans la vie active, ces jeunes trouvent des difficultés à trouver de l’emploi.
Vont-ils se tourner vers une carrière en entreprise ou vers l’entrepreneuriat ? L’objet de la recherche tente de déterminer les facteurs influençant l’orientation entrepreneuriale des jeunes de la génération Y. En effet, les conditions de la société dans laquelle ils vivent semblent insatisfaisantes. Plusieurs sont les catalyseurs de l’entrepreneuriat chez les jeunes.
Les analyses ont démontré que les facteurs de motivation entrepreneuriale dépendent des dimensions internes et externes. L’entrepreneuriat émane d’une pulsion, d’une intention et d’un passage à l’action.
Le premier consiste en la satisfaction personnelle de la personne. Il s’agit des besoins non-économiques englobant l’accomplissement de soi et l’autonomie. Les jeunes saisissent les occasions rares pour créer leur propre entreprise. Egalement, pour être plus indépendant, ils préfèrent travailler à leur compte, donc, être leur propre patron. Il leur est raisonnable de se dévouer pour la réussite personnelle. Et enfin, l’accomplissement de soi se traduit par une prise de risque. C’est un trait caractéristique d’un entrepreneur qui a réussi.
Le second, facteurs extrinsèques, représentent les insatisfactions liés aux conditions de travail. Néanmoins, cela regroupe tous les contextes environnant l’existence de l’individu. Shapero nomme ces contextes comme des « déplacements » tant négatifs que positifs. Les négatifs correspondent aux évènements défavorables qui nuisent à la subsistance. On distingue le licenciement, le chômage, les conditions de travail médiocres, l’insatisfaction au travail. Tandis que les déplacements positifs représentent les évènements opportuns à la création de l’entreprise. On peut citer les aides financières, l’existence d’un mentor, la disponibilité et accessibilité des ressources et la présence de partenaires de mise en œuvre. Nombreux sont les exemples quant à ces évènements, la liste énumérée est non exhaustive.
Enfin, les jeunes cherchent une activité stimulante pourvue de perspectives et d’opportunité. Le choix de leur carrière dépend fortement de la considération de la vie privée. C’est une condition cruciale pour cette génération. Le catalyseur est le non-respect de l’équilibre vie de famille et travail. En effet, les circonstances de leur existence, divorces ou le dévouement au travail de leur parent, a conscientisé ces jeunes de l’importance de la vie de famille. Egalement, il est intéressant de se préoccuper de ses attentes et besoins en tant que personne.
Comme perspective de recherche, il est intéressant de se focaliser sur la relation entre la dimension push ou nécessité/insatisfaction et l’entrepreneuriat des jeunes de la génération Y.
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[1] Tirés de l’article de Hart C. en 2009, Doing a literature review : Releasing the social science research imagination,
LA/London, Sage, p.27 ; cité par Dumez dans la page 16.
[2] Ces paramètres sont les dimensions de l’entrepreneuriat recueillies par Pierre André et Cadieux dans les œuvres de plusieurs auteurs, à savoir : Landström en 1999, Audretsch en 2002, Friis et coll en 2002, Schumpeter en 1934, Roberts et Woods en 2005, Fayolle en 2004.
[3] Une définition de Palmer en 1971.
[4] Un exemple emprunté par Lumpkin et Dess (1996) dans leur ouvrage “Clarifyingthe entrepreneurial orientation construct and linking it to performance”.
[5] Travaux repris par Tounes (2006) et Boissin J-P. et al (2009)
[6] Un modèle combiné avec l’analyse de Krueger et al en 2000.
[7] Thèse de doctorat de Tounès en 2003 intitulée « L’intention entrepreneuriale. Une étude comparative entre des étudiants d’écoles de management et gestion suivant des programmes ou des formations en entrepreneuriat et des étudiants en DESS CAAE ».
[8] Dans l’ouvrage « Le problème des générations » 1ère édition en 1928.
[9] Le bureau international du travail ou BIT a défini le chômeur comme étant une personne actif de 15 ans et plus qui ne travaille pas, disponible de suite dans un délai de 15 jours et qui a cherché activement un emploi dans le mois précédent ou qui a trouvé un emploi où la prise de poste est dans moins de trois mois (TEF, édition 2016 – Insee Références)
[10] Cité par Marie-Andrée Rousseau, 2011, p.14.
[11] Cité dans Saleh L., 2011, p.77.Tiré de l’ouvrage de Hisrich R. et Peters en 1989 intitulé « Entrepreneurship lancer, élaborer et gérer une entreprise ».
[12] Aider les employés à travailler à leur propre compte. Le terme est emprunté par la qualification des abeilles qui sortent de leur ruche.
[13] Service public, « Chômage : aides à la création ou la reprise d’entreprise », En ligne : https://service-public.fr/particuliers/vosdroits/N31132 .
[14] Marc Zukkerberg, fondateur de facebook.
[15] Résultats de recherche de Lasch Franck sur l’activité entrepreneuriale française en 2001. Il a effectué une comparaison de la dynamique entrepreneuriale aux Etats-Unis et en France. L’ouvrage s’intitule « L’impact des contextes territoriaux sur l’activité entrepreneuriale française (1993-2001) ».
[16] Sonkin M-C. (2016), dans le site « Les Echos Patrimoine », a publié les résultats du sondage Ifop effectuée par l’union financière de France. Comme résultat, 72% des jeunes de la génération Y, entre 25 et 35 ans, sont des « investisseurs prudents ».
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