Mémoire portant sur la Chine et le commerce international.
CHINE ET COMMERCE INTERNATIONAL
SOMMAIRE
I – DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET CHOIX DU SUJET 6
B – Méthodologie de recherche et d’élaboration du mémoire 7
1 – Compilation documentaire 7
2 – Recherche et stage en Chine : contact avec des opérateurs chinois 7
3 – Interviews lors d’intégration de grandes sociétés de distribution chinoises 8
II – RAPPEL DE LA PROBLEMATIQUE 9
III – HYPOTHESES DE TRAVAIL ET CONDITIONS DE REALISATION 9
-La Chine est pleinement intégré au processus de globalisation 9
-La Chine est une référence mondiale en termes de développement commercial 9
–La Chine tient une place dominante sur le marché de la concurrence 9
-L’industrie chinoise a des faiblesses 9
PARTIE II – DEVELOPPEMENT DES ANALYSES 11
I – ANALYSE CONTEXTUELLE : LES CARACTERISTIQUES DU MARCHE MONDIAL AU SEIN DUQUEL AGIT LA CHINE 11
A – Un marché mondial globalisé 11
1 – Acception économique du concept de globalisation 11
Définition de la globalisation 11
Globalisation et mondialisation 11
Les effets de la globalisation 12
B – Les grands principes de la globalisation 13
2 – La libre circulation des produits 14
3 – L’ouverture aux échanges mondiaux 14
II – ANALYSE DU COMMERCE CHINOIS 15
A – Caractéristiques de la force de la production chinoise 15
1 – Le système de priorisation des exportations 15
2 – L’adoption du système de segmentation des importations et des exportations 16
3 – Des industries intervenant à tous les domaines et une exportation diversifiée 17
4 – Des produits à prix fortement compétitifs sur le marché de la concurrence 18
5 – Une puissance renforcée par de puissants partenariats 20
6 – L’astuce financière du développement commercial 20
B – Description des faiblesses du commerce chinois 21
1 – Les effets négatifs d’un système de développement qui sur privilégie les exportations 21
2 – Une dépendance incontrôlable au marché mondial du fait de la globalisation 21
3 – Un développement commercial qui ne mène point à un réel développement économique 22
4 – Une balance commerciale dépendante de la consommation des pays du Nord 22
III – LE COMMERCE INTERNATIONAL CHINOIS DANS LE MARCHE MONDIAL 24
A – Les opérations commerciales chinoises et le marché concurrentiel mondial 24
1 – Structure des importations et exportations chinoises 24
2 – Bilan de l’essor du commerce international chinois 24
3 – Les conséquences de l’essor de la balance commerciale chinoise : 25
a-une réorganisation des échanges 25
b-Une concentration des investissements à l’intérieur de la Chine 26
B – L’avenir commercial de la Chine devant le contexte de mondialisation 26
1 – Quand la globalisation peut accentuer le développement chinois 27
C – Constat : La Chine, omniprésente dans tous types d’échanges mondiaux 28
Analyse de cas : la concurrence des entreprises européennes par les industries chinoises 29
INTRODUCTION
L’ouverture de la Chine aux échanges internationaux a débuté vers 1979, les investisseurs ont déjà commencé à s’intéresser aux produits Chinois et les Chinois ont aussi commencé à s’implanter dans quelques pays dans le but d’exercer des activités d’investissements.
Avec un début presque normal, on constate pourtant actuellement, et plus précisément depuis son intégration à l’OMC (en décembre 2001), que l’ouverture du pays aux investissements et productions internationales ne cesse de connaître de l’ampleur, et est même spectaculaire : ses échanges ont progressé trois fois plus vite que le commerce mondial et elle réalise un cinquième des exportations mondiales dans l’électronique grand public, le quart dans l’habillement et le sixième des importations de minerai de fer. En 2003, la Chine est devenue le troisième exportateur mondial, après les États-Unis et l’Allemagne, et avant le Japon et la France. Elle tient le rang du cinquième importateur mondial.
Mais d’où vient cette puissance chinoise ? Sur quels principes est-elle fondée ? Le monde est actuellement en train de se poser telles questions.
En effet, la Chine a débuté avec l’exportation de produits manufacturés, et son économie se basait essentiellement sur les exportations textiles et habillements. Mais depuis quelques années, la deuxième puissance mondiale a changé ses visions, en les élargissant, et a commencé à toucher à d’autres domaines de l’exportation, c’est ainsi qu’actuellement, la Chine est connu sur le marché mondial pour l’exportation de grand nombre de produits, le textile, les jouets, et essentiellement les produits technologiques.
Elle est principalement reconnue pour le prix de ses produits, par rapport à ses concurrents (européens, américains, japonais), les produits chinois entrent et jouent même avec la compétition, ils affichent souvent des prix imbattables. Et même si les qualités de ses produits ne sont pas toujours dans les normes, la soif des consommateurs de pouvoir accéder à des produits utiles et accessibles en termes de couts est bien assouvie. Et c’est ce qui fait la renommée de la Chine, si bien qu’elle est actuellement le principal fournisseur des Etats Unis pour grand nombre de biens et de services.
Devant cette puissance en termes d’exportation, force est de constater que la Chine est aussi un grand importateur. En effet, ses productions doivent satisfaire à la fois à ses besoins internes et à ses exportations. Le besoin d’importer pour la Chine est essentiellement lié à la satisfaction des besoins internes de sa population qui, avec l’ascension économique du pays, tendent à s’occidentaliser. Les importations doivent aussi assurer, d’un autre côté, le ravitaillement des industries implantées au sein du pays.
Avec ces forces internes, la Chine doit être une première destination qui pourra être rentable pour les entreprises en quête de marché large, de rendement et de bénéfices.
Aussi, à la fois grand pays importateur et exportateur, la Chine est devenue un acteur incontournable dans le grand marché mondial. L’analyse de la balance commerciale de la Chine doit se faire dans le cadre de ses rapports de force avec ses partenaires et concurrents commerciaux. La Chine est en effet un acteur principal sur le marché mondial car avec la fréquence, la qualité et la quantité de ses échanges, elle est désormais cette « force » qui dynamise le marché et qui alimente la concurrence, elle est donc la présence incontournable pour tous ceux qui veulent intégrer le marché.
Mais quels sont les caractéristiques de cette production chinoise pour marquer l’histoire des évolutions du commerce ? En effet, comme précisé ci-dessus, les importations de la Chine satisfont à deux types de demandes essentielles : celles du marché intérieur et celles du marché extérieur. Les importations desservant la demande interne sont soumises au régime douanier normal (ordinaire) alors que les importations pour assemblage et réexportation bénéficient d’un régime d’exemption qui a fortement contribué à leur essor. La Chine bénéficie ainsi d’un marché double, son marché intérieur, qui a aussi connu une hausse considérable des demandes par les effets de l’accélération de la croissance, et le marché extérieur, dont la demande en perpétuelle croissance n’est plus à préciser.
Ce système de production de la Chine sur le marché du commerce international a ainsi un effet déterminant sur la concurrence international.
Pourquoi le système de production chinois a des échos sur le commerce mondial, est-ce-que cela ne doit avoir d’effets que sur la Chine et sur les pays avec lesquels elle collabore ? En effet, l’arrivée et la participation de la Chine dans les échanges mondiaux sont inséparables du processus de globalisation.
Dans le langage économique, ce processus de globalisation se traduit par l’internationalisation de tous les échanges ainsi que les transactions y afférentes. Elle est ainsi en corrélation étroite avec la libéralisation des échanges, emportant une intégration économique, c’est-à-dire une sorte d’adhésion aux normes d’échanges mondiaux. Cette libéralisation des échanges fait que non seulement les biens et les services, mais aussi les capitaux, les hommes, les idéaux et les technologies, circulent librement sur le grand marché mondial, ce qui rend les différents pays du monde interdépendants entre eux dans le processus de production et de commercialisation. Les pays sont de plus en plus interdépendants, et les barrières sont de plus en plus effacées, ce qui fait que le développement d’un pays dépend de celui des autres, et l’autonomie est de plus en plus abandonnée. Selon Henri Bartoli, professeur d’économie à l’université de Paris-I : « Ce qui se « globalise », tend à devenir un ensemble régi par des règles telles que le tout organisé constitue un « système ». »
Aussi, de par cette globalisation, la Chine sera « automatiquement »intégrée dans ce grand marché mondial, et c’est justement au sein de ce marché mondial que la Chine est tenue de jouer son rôle d’acteur majeur.
Un grand marché mondial globalisé qui a ses propres caractéristiques qui peuvent se résumer comme suit : la libre concurrence et la libre circulation des produits, des principes qui emportent des conséquences nombreuses, et parfois même assez complexes pour changer la donne dans les importations et les exportations.
En effet, plusieurs pays se disent être victimes de cette globalisation des marchés. On affirme souvent que c’est la principale cause d’appauvrissement des pauvres et d’enrichissement des riches, et donc de facteur de perpétuation et de creusement des inégalités mondiales, mais dans la réalité, c’est encore plus complexe qu’en théorie. Le creusement des inégalités n’est pas souvent démontrée, cela dépend de quelle inégalité il s’agit et comment elle est mesurée. Mais pour le cas de la Chine, ce qui est certain est qu’elle joue un rôle non négligeable dans ce processus de globalisation. Un rôle de régulateur et d’acteur principal même.
Notre sujet d’étude concerne essentiellement la Chine et le Commerce International. Ce qui signifie l’analyse de la puissance chinoise au sein du marché mondial. Et c’est justement dans le cadre de cette étude qu’il convient de préciser que le commerce mondial ne peut être analysé séparément au processus de globalisation, globalisation qui sous entend marché concurrentiel à une échelle internationale.
En effet, ce qui est certain est que la grande participation de la chine aux échanges mondiaux ne se fera pas sans effet aussi bien pour les pays développés que pour les pays industrialisés. Et son avènement à la place de principal acteur dans les échanges va certainement apporter de profonds bouleversements aux rapports de force et de puissance au niveau international. Un creusement des inégalités ? Une intensification de la concurrence mondiale ? Une dynamisation du marché globalisé ? Autant de changements que peuvent mettre en place la Chine par son entrée dans le processus des échanges.
La problématique à laquelle cette étude doit répondre est la suivante : quelle place stratégique tient la Chine dans la concurrence sur le marché international ?
Plusieurs méthodologies de recherche ont été mises en œuvre pour mener à bien cette étude, en plus des compilations documentaires, j’ai aussi pu effectuer un voyage en Chine, qui m’a mis en contact avec de grands opérateurs chinois. Autant de recherches et d’expériences qui ont été enrichissantes pour l’élaboration de ce mémoire.
Certes, les connaissances théoriques sont utiles afin d’orienter ses propres analyses, mais il convient de les conforter avec des réalités pratiques afin de mettre en place une analyse réelle et conforme à ce qui se passe pratiquement sur le marché mondial. Les données théoriques étant souvent différentes des réalités pratiques.
Afin de répondre à la question problématique du sujet qui est l’analyse de la place de la Chine dans le commerce international, l’étude sera orientée vers trois axes principaux :
La première partie consistera en une analyse du cadre contextuel dans lequel s’exercent les activités commerciales chinoises
La deuxième partie analysera les caractéristiques du système productif et commercial chinois
La dernière partie mettra un accent sur les actions de ce système productif et commercial sur le contexte étudié.
PARTIE 1
I – DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET CHOIX DU SUJET
A – Choix du sujet : connaissance de la place stratégique de la Chine dans le commerce international
Il est certain et incontestable que la Chine tient actuellement une grande place dans la mondialisation, et se présente comme un paramètre majeur dans le calcul de la croissance et dans la détermination de l’avenir de la mondialisation.
Le tigre chinois est un acteur principal dans le commerce international, il est désormais sur la « frontière technologique » dans divers domaines, si on ne cite que les télécommunications, l’aéronautique, et d’autres produits à forte valeur ajoutée.
Du fait de cette ascension chinoise, c’est le monde tout entier qui est menacé par la concurrence, et non uniquement ceux qui collaborent avec les entreprises Chinoises, du fait de la mondialisation. Certains tirent bénéfice de ce phénomène d’évolution chinoise, mais d’autres se trouvent fortement menacés, vu que les industries chinoises touchent à tous les domaines d’activités, concurrencent toutes les activités de toutes les entreprises présentes à travers le monde, et savent affirmer haut et fort leurs présences sur le vaste marché concurrentiel mondial.
La Chine est un des pays qui a su marquer ses défis en tenant compte des opportunités mondiales. En d’autres termes, la Chine s’est fixé un objectif de croissance, de domination de la concurrence, qui a été rendue possible (ou même facile) par la globalisation. La concurrence n’est plus interne, c’est-à-dire entre les entreprises chinoises, mais internationales, entre les entreprises chinoises et celles d’autres nationalités. Et on peut déjà en tirer les premiers fruits de ce ralliement stratégique entre opportunité et volonté de croissance : la Chine est actuellement confrontée au large essor de ses exportations, tout en voyant ses demandes internes s’accroitre.
Et devant ce phénomène « mondial », personne n’aurait intérêt à ce que la croissance chinoise ralentisse trop vite et trop fort, ni la Chine ni ses partenaires, logique de coopération oblige. L’économie mondiale semble converger avec celle de la Chine, et une volonté d’effondrement de ce géant équivaudrait effondrement de l’économie mondiale toute entière. Le commerce international repose ainsi, en majeure partie, aux échanges avec les entreprises exportatrices et importatrices chinoises.
C’est la raison pour laquelle j’ai spécialement choisi d’étudier le système commercial de la Chine, ainsi que sa place sur le marché de la concurrence, dans le cadre de ce mémoire, vu que l’analyse du système commercial mondial est inséparable avec l’étude de la réussite de la Chine, et par ainsi de sa domination du marché.
B – Méthodologie de recherche et d’élaboration du mémoire
1 – Compilation documentaire
Ce mémoire n’a pu être élaboré sans des recherches approfondies, notamment par la lecture de plusieurs documents expliquant le système commercial de la Chine, les fondements de la puissance chinoise, l’étude du contexte économique et commercial mondial, et la relation qu’entretient le marché de la concurrence mondial avec le marché Chinois.
Ces documents ont pu être obtenus par deux principales sources :
-Internet : des livres numériques, et des rapports d’analyse sont désormais accessibles en ligne, sur internet. Et surtout que la montée en puissance de la Chine ne cesse de connaitre de l’ampleur, même actuellement, les sources internet sont celles les plus mises à jour pour fonder l’analyse.
-Bibliothèque : il existe néanmoins des sources bibliographiques et des œuvres qui ne sont pas accessibles en ligne, pour question de protection de la propriété intellectuelle, ou à cause de l’ancienneté de l’ouvrage, je suis alors partie à leur recherche dans les Bibliothèques où j’ai pu faire la rencontre avec de nombreux livres intéressants qui retraçaient explicitement l’historique de la puissance chinoise.
2 – Recherche et stage en Chine : contact avec des opérateurs chinois
Certes, après avoir fait les compilations documentaires, j’ai déjà acquis quelques connaissances, et j’ai pu comprendre comment fonctionne le système commercial chinois. Mais ces connaissances ont pu être perfectionnées au cours de mes voyages en Chine. Je me suis alors aperçu que les lectures et les recherches documentaires ne nous donnent que des visions purement théoriques du modèle chinois, et du comportement des industries chinoises sur le marché de la concurrence, mais les réalités pratiques ne peuvent être perçues que par des contacts directs avec des opérateurs.
Ces différents stages que j’ai pu effectuer dans plusieurs entreprises chinoises m’ont été enrichissants, et m’a familiarisé avec les réelles pratiques chinoises.
Aussi, par ces voyages, j’ai pu percevoir la réalité par moi-même, sans passer par les commentaires et appréciations des auteurs et des opérateurs économiques, et cela m’a aidé à mettre en place ma propre analyse, ce qui est d’autant plus intéressant.
3 – Interviews lors d’intégration de grandes sociétés de distribution chinoises
Au cours de mes voyages en Chine, j’ai décidé d’immortaliser mes séances de stage et de rencontre avec de grands opérateurs chinois par la réalisation de quelques interviews. Ces derniers ont été réalisés avec des personnes importantes de grandes sociétés de distribution et exerçant dans des domaines diversifiés.
Aussi, les connaissances théoriques et les réalités pratiques, associées avec les spécificités dans chaque secteur, sont à la base de l’élaboration de ce mémoire. Et avec cette méthode de recherche, je pense avoir élaboré un mémoire retraçant les principes théoriques, tout en tenant compte des réalités pratiques rencontrées au cours des voyages et interviews.
Le type d’entretien choisi a été l’entretien semi directif
L’entretien semi-directif a été spécialement choisi parmi tant d’autres méthodologies de recherches car il permet de recueillir des résultats qualitatifs, tout en mettant l’interviewé dans la possibilité de développer et d’orienter ses affirmations, grâce à la liberté d’action qui lui est offerte au cours de l’interview.
Ceci car contrairement à l’entretien directif, l’entretien semi-directif n’enferme pas le discours de l’interviewé dans des questions prédéfinies, ou dans un cadre fermé. Les questionnaires n’ont pas été formulées de façon fermée afin d’instaurer une certaine liberté d’expression et de réflexion chez l’interviewé. Ce qui fait que plusieurs informations concernant la Chine ont pu être recueillies au cours de ces interviews.
Au cours de ces interviews, j’ai trouvé qu’il a été à la fois important et intéressant d’avoir préparé un guide d’entretien qui a défini les principales grandes lignes de discussion, les grandes lignes du thème ont pu ainsi être intégrées dans le fil discursif de l’interviewé. L’interview dans un entretien semi directif est donc plus animé et les affirmations plus authentiques.
Concernant le déroulement de l’entretien, l’entretien semi-directif débutera selon les normes des entretiens non directifs. Il sera donné à l’interviewé une consigne de départ plus ou moins vague, sans préciser la réponse attendue. C’est ainsi que l’interviewé exposera ses idées sur la base de cette consigne de départ en suivant sa propre logique et son propre raisonnement. Ce sera uniquement à la fin de la première exposition d’idées que les avis de l’interviewé sont reformulés afin de constituer la réponse voulue.
II – RAPPEL DE LA PROBLEMATIQUE
Le thème du mémoire étudie la Chine et le Commerce International. Et dans le cadre de cette étude, la problématique du sujet repose sur la question de savoir la place stratégique de la Chine dans la concurrence sur le marché international.
En effet, telle problématique a été choisie car, au lendemain de la mise en place du processus de globalisation, l’étude du système de fonctionnement commercial d’un pays ne peut se détacher du contexte mondial.
Toutes les entreprises ne se réfèrent désormais plus à leur marché national, mais se trouvent tous intégrées au grand marché à l’échelle mondiale, ce qui fait que la concurrence s’inscrit aussi au niveau international, en d’autres termes, les entreprises font actuellement face au « phénomène d’internationalisation de la concurrence ».
Alors que la Chine est en train de dominer le commerce international, il s’est avéré intéressant de procéder à l’étude de la place stratégique de la Chine au niveau de cette concurrence internationalisée. Se présente-elle une menace ou une opportunité pour les autres acteurs sur le marché.
Par la quantité de ses exportations, la Chine ne passera certainement pas inaperçu sur ce marché globalisé. En effet, elle constitue naturellement une menace pour les autres industries car elle a toutes les possibilités d’accaparer une grande majorité du marché. Les consommateurs actuels, par l’effet de la crise, ont vu leur pouvoir d’achat diminuer et leurs exigences évoluer, les produits chinois semblent satisfaire à ces exigences. Ils présentent plus ou moins les qualités requises, et les prix sont fortement compétitifs. Mais d’autres pays ne voient pas la Chine de cet œil, ils la considèrent, au contraire, comme une opportunité à saisir. Sans la Chine, ce marché aurait été inerte, cette deuxième puissance est venue la redynamiser, et le marché est actuellement une entité qui vit, qui intéresse d’autant plus les consommateurs, une opportunité à saisir pour les autres industries.
III – HYPOTHESES DE TRAVAIL ET CONDITIONS DE REALISATION
Les hypothèses suivantes seront à démontrer dans le cadre de cette analyse :
-La Chine est pleinement intégré au processus de globalisation
-La Chine est une référence mondiale en termes de développement commercial
–La Chine tient une place dominante sur le marché de la concurrence
-L’industrie chinoise a des faiblesses
Aussi, afin de démontrer la pertinence de ces quatre hypothèses de travail, l’analyse sera axée vers trois points principaux.
La première partie procèdera à une analyse contextuelle qui permettra une analyse du contexte commercial mondial dans lequel opère la Chine.
La deuxième partie se concentrera sur l’analyse des forces et faiblesses du modèle commercial chinois.
La dernière partie étudiera la place que tient le commerce chinois sur le marché mondial.
IV – APPORTS DU MEMOIRE
Les apports professionnels et personnels de la réalisation de ce mémoire sont non négligeables.
Il a permis, en premier lieu, de connaître le contexte mondial, ainsi que le processus de fonctionnement des activités économiques et commerciales qui s’y exercent, ce qui permet aussi d’être mis à jour sur les actualités commerciales mondiales. En effet, l’étude de la place stratégique et commerciale de la Chine n’a pu se faire sans celle de toutes les autres puissances, car dans l’édification de sa renommée, la Chine a eu des partenaires, elle a inévitablement effectué des relations commerciales avec les plus grandes puissances. Aussi, l’étude de la Chine est plus qu’intéressante vu qu’on n’étudie pas uniquement la Chine mais à la fois les autres puissances mondiales, à savoir le Japon et les Etats Unis.
En second lieu, la réalisation de ce mémoire a permis un approfondissement du succès chinois. Ce système commercial chinois peut être exploité comme modèle pour les autres pays, comme la France, pour asseoir une nouvelle notoriété sur le marché concurrentiel mondial. En effet, actuellement, les innovations ne sont plus possibles, vu que toutes les recherches ont toutes abouties, mais il est aujourd’hui temps des rénovations, c’est-à-dire du perfectionnement de l’existant, que cela soit en termes de produits (technologies par exemple) que de développement. Aussi, les autres puissances peuvent se référer au modèle Chinois, prendre ses forces et rejeter ses faiblesses, pour avancer, et pourquoi pas la surpasser ?
En résumé, cette étude a été fortement enrichissante pour ma personne, car a permis l’acquisition de certaines informations utiles, et m’a permis de procéder à une analyse du contexte concurrentiel mondial. Elle a donc contribué à l’élargissement de mes connaissances et au perfectionnement de mes savoirs.
Mais d’un autre côté, la mise en œuvre de cette étude va aussi permettre aux professionnels de s’informer sur la Chine, ses rapports de force avec les autres grandes puissances, et d’avoir un aperçu de ses forces commerciales. La connaissance de telles données étant essentielle à notre époque.
Aussi, en résumé, cette étude a été enrichissant pour moi, mais en le divulguant, elle le sera aussi pour les opérateurs économiques et les autres petites industries en quête de réussite.
PARTIE II – DEVELOPPEMENT DES ANALYSES
I – ANALYSE CONTEXTUELLE : LES CARACTERISTIQUES DU MARCHE MONDIAL AU SEIN DUQUEL AGIT LA CHINE
La montée de la Chine dans les échanges mondiaux est inséparable du processus de globalisation, nouveau principe commercial mondial auquel toutes les économies intervenant à l’échelle mondiale adhèrent automatiquement.
A – Un marché mondial globalisé
1 – Acception économique du concept de globalisation
Définition de la globalisation
Dans le langage économique, ce processus de globalisation se traduit par l’internationalisation de tous les échanges ainsi que les transactions y afférentes. Elle est ainsi en corrélation étroite avec la libéralisation des échanges, emportant une intégration économique, c’est-à-dire une sorte d’adhésion aux normes d’échanges mondiaux.
Globalisation et mondialisation
En effet, les deux notions de mondialisation et de globalisation sont couramment utilisées pour définir le même contexte, alors que ces deux notions revêtent deux réalités différentes, selon Henri Bartoli, professeur d’économie à l’université de Paris-I : « Ce qui se « globalise », tend à devenir un ensemble régi par des règles telles que le tout organisé constitue un « système ». » A l’inverse, « ce qui se « mondialise » tisse de multiples liens et interconnexions entre les Etats-nations, les entreprises, les sociétés de telle sorte que les événements, les décisions survenant en un lieu de la planète retentissent plus ou moins intensément sur les individus et les collectivités vivant en d’autres lieux ».
Ainsi, il en ressort que dans le système de globalisation, il existe des normes préétablies auxquelles se soumet l’ensemble du système mondial.
Quant à la mondialisation, il ne s’agit pas d’un système d’adhésion mais plutôt d’un système de communication de la survenance d’un évènement au niveau mondial, c’est ainsi une sorte de répartition d’évènements, de décisions depuis un pays vers d’autres.
La globalisation pourra ainsi être perçue comme une étape succédant ou même un dépassement de la mondialisation. Ceci car, après le retentissement mondial des règles du système, interviendra la globalisation qui entrainerait une dissolution des identités nationales et un effacement des frontières pour une adhésion au réseau d’échanges mondiaux. Le système de globalisation soumet tous les pays du monde, tous impliqués dans un réseau d’échange, à un nouvel ordre universel.
Les effets de la globalisation
La libéralisation des échanges fait que non seulement les biens et les services, mais aussi les capitaux, les hommes, les idéaux et les technologies, circulent librement sur le grand marché mondial, ce qui rend les différents pays du monde interdépendants entre eux dans le processus de production et de commercialisation.
Aussi, tous les pays sont de plus en plus interdépendants, et les barrières sont de plus en plus effacées, ce qui fait que le développement d’un pays dépend de celui des autres, et l’autonomie est de plus en plus abandonnée.
Et c’est justement dans un tel contexte globalisé que peut se démarquer certaines puissances directrices, qui servent de références et auxquelles les autres systèmes mondiaux intègrent. En effet, oui la question de la dissolution des identités nationales a été bien abordée, l’effacement des frontières, l’émergence d’un nouvel ordre universel, mais à la base de tous ces changements et ces réunifications des pays du monde en un système unique, qui édictent les règles de conduite et les normes de base ? Il doit certainement y avoir au moins un pays ou un groupe de pays qui décide de ces règles, qui les répartissent au niveau mondial, et qui établit les normes de conduite internationaux auxquels vont se soumettre tous les pays adhérents, vu que la globalisation dans lequel est impliqué le système mondial actuel est incontestablement un système d’intégration, d’adhésion.
La présence de la Chine, et la place importante qu’elle tient dans cette globalisation restent encore à étudier.
2 – Le système d’intégration automatique au processus de globalisation et description des rapports de force dans un système mondial globalisé
En effet, par la globalisation des échanges, l’intégration au grand marché mondial ne nécessite ni acceptation, ni ratification, mais se fait d’une manière automatique, que le pays le veuille ou non, il subit automatiquement et sans besoin de consentement préalable, les effets de la globalisation (sauf en cas de décision de procéder à une autarcie).
Cette décision de globalisation a été initiée par les pays en développement, car va dans leurs intérêts, et il a toujours été démontré que les rapports de force ont été horizontales (pays de l’Hémisphère Nord et ceux de l’Hémisphère Sud, ou pays du Nord et pays du Sud).
Mais à cette division purement géographique se rattache une connotation économique considérable : l’hémisphère Nord regroupe les pays industrialisés, développés et forts économiquement, tandis que dans l’hémisphère Sud se regroupent les pays sous développés ou en voie de développement. Et de ce constat a été née la géopolitique économique fondée sur la division horizontale du globe terrestre.
Il en ressort ainsi deux ordres de suprématie : l’hémisphère Nord est supérieure (économiquement surtout) à l’hémisphère Sud.
Cette géopolitique emporte une domination des grandes puissances de l’hémisphère Nord par les pays en voie de développement de l’hémisphère Sud. Et cette verticalité du système international se traduit par le pouvoir, sinon le devoir des pays du Nord à décider du sort du monde, et par ainsi d’édicter les règles de conduite, de diriger les politiques et l’économie des pays du monde. Et il a été édicté, par les principes de cette globalisation, que les « petits marchés » des différents pays seront unifiés en un seul grand marché à l’échelle mondiale, et tous les pays adhèrent automatiquement à ce nouvel ordre.
Et force est de constater que si ce nouvel ordre a émergé, au début du XXème siècle, c’est puisque ce grand marché mondial sera le nouveau terrain d’affrontement des rudes concurrences entre les grandes puissances, si bien que la globalisation est toujours un élément à prendre en compte, quelle que soit l’analyse, du moment que l’étude concerne une des grandes puissances.
B – Les grands principes de la globalisation
La mise en place de la globalisation est matérialisée par trois principes essentiels : l’adoption de la libre concurrence, la libre circulation des produits et l’ouverture aux échanges mondiaux.
1 – La libre concurrence
La libre concurrence est en effet le principe fondamental de la globalisation. En effet, c’est un système d’interaction des entreprises au sein duquel ces dernières règlementent elles mêmes la Loi de l’offre et de la demande, sans qu’aucune autorité suprême puisse venir intervenir. C’est un principe fortement avantageux pour les consommateurs qui ont ainsi la possibilité de procéder à une comparaison des prix, et de disposer d’un large choix de bien et de services, tous à des prix compétitifs. Ceci car, pour pouvoir survivre et s’affirmer dans un tel marché gouverné par la libre concurrence, les entreprises doivent adopter le système du « prix compétitif », afin de capter le choix des consommateurs et de les fidéliser.
2 – La libre circulation des produits
La libre circulation des produits implique un effacement des barrières douanières et tarifaires dans les transactions commerciales, les échanges mondiaux étant considérés comme fonctionnant dans un grand marché unique, soumis à des règles et principes identiques.
3 – L’ouverture aux échanges mondiaux
La globalisation implique une ouverture aux échanges mondiaux car tous les marchés sont de plein de droit (c’est-à-dire sans besoin de formalités particulières) intégrés à la globalisation, si bien que le grand marché qui a été créé sur la base de ce processus est ouvert à tous les échanges mondiaux, peu importe la provenance des produits, le lieu d’implantation des firmes, les échanges vont surement se faire sur le grand marché mondial.
II – ANALYSE DU COMMERCE CHINOIS
Le modèle de développement chinois est aujourd’hui au cœur des discussions de plusieurs pays et depuis son émergence au cœur des actualités, la Chine a fait connaître au monde, depuis quelques années déjà « le » phénomène politique sans précédent qui a fondé sa réussite économique.
Avec des taux de croissance allant de l’ordre de 9% à 10% ces dernières années, elle fait l’objet d’une fascination accrue par le caractère impressionnant de son ascension économique rapide et son intelligence raisonnée à avoir su maximiser les intérêts et les points positifs de la globalisation du marché mondial.
A – Caractéristiques de la force de la production chinoise
1 – Le système de priorisation des exportations
La Chine assistait depuis quelques années déjà, à la nouvelle ère de développement et de réforme économique, pour surpasser le monde, si bien que son essor économique lui a permis au cours de l’année 2010 de décrocher la place de 2ème puissance économique mondiale à la place du Japon.
En effet, le modèle de développement de la Chine est essentiellement basé sur la priorisation des exportations :
- Premier pays exportateur au niveau mondial,
- Première puissance manufacturière ayant dépassé les Etats-Unis en 2010 à titre quantitatif (la productivité restant bien en deçà des performances américaines),
- Premier marché automobile avec 18 millions de véhicules vendus sur le territoire national en 2010.
Autant de chiffres qui laissent transparaître un bond sur la vente chinoise à l’échelle mondiale. La capacité d’investissement, l’intelligence marketing dans la recherche et la prise du marché, l’ouverture sur le marché mondial, ce sont autant d’astuces mis en œuvre par les Chinois pour fonder leur économie. De grands groupes chinois se forment ainsi de plus en plus sur le grand marché mondial, on peut ainsi s’apercevoir que la Chine est le pays qui a su profiter le plus de la globalisation, c’est-à-dire de la fusion des marchés de chaque pays en un grand marché mondial.
2 – L’adoption du système de segmentation des importations et des exportations
Dans sa politique d’importation et d’exportation, il est constaté que la Chine adopte le système de segmentation des marchés d’intervention.
En effet, la segmentation consiste à découper le marché d’intervention en plusieurs branches, en regroupant les marchés qui présentent les mêmes caractéristiques, qui ressentent les mêmes besoins, car une stratégie commune leur est applicable, et des produits de même qualité y seront versés.
Les segments de branche correspondent à un marché précis à laquelle intervient le pays. En effet, le pays peut être amené à intervenir dans plusieurs domaines et marchés en même temps, car il propose par exemple des produits ou services diversifiés. Ces différents domaines d’intervention, en l’occurrence, les marchés correspondant à un même type de besoins seront donc regroupés en un segment de branche, afin d’être soumis à une analyse qui leur est spécifique et adaptée.
Mais la question à laquelle il convient de répondre en premier lieu est celle de savoir si les marchés d’intervention de la Chine, qui se trouvent tous à une échelle mondiale, peuvent être segmentés. Pour cela, il faut déterminer si les clients réagissent de la même façon selon les types de produits mis à leur disposition. Et pour le cas spécifique de la Chine, le monde entier fait partie de ses domaines d’intervention, et il est clair que chacun de ces marchés répondent à des besoins spécifiques et à présentent tous des comportements différents, ne serait-ce que le niveau de développement des pays, les produits qui sont pas disponibles dans le pays en question, …
En effet, les marchés d’exportation de la Chine sont essentiellement :
- Les Etats Unis : 18,4%
- L’Union Européenne : 22%
- Le Japon : 8,2%
- L’Amérique Latine : 4,7%
- Les autres pays émergeants d’Asie : 24,3%
- Le reste du monde : 22,4%
Les principaux produits que la Chine propose à ces différents pays d’intervention sont :
MARCHANDISES EXPORTEES | % | MARCHANDISES EXPORTEES | % |
Informatique | 95 | Équipements de transports | 40 |
Équipements de télécoms | 85 | Métaux non ferreux | 34 |
Équipement de bureau | 81 | Habillement | 33 |
Composants électroniques | 78 | Automobiles | 32 |
Télévision | 64 | Textile | 31 |
Matériel électrique | 63 | Fibres | 30 |
Plastique | 63 | Peinture | 30 |
Générations | 60 | Laine | 30 |
Matériel d’enregistrement | 58 | Verre | 29 |
Équipements électriques | 54 | Métaux ferreux | 25 |
Mobilier | 51 | Turbines | 24 |
Chimie | 50 | Trains | 24 |
Jouets | 47 | Pharmacie | 19 |
Construction navale | 43 | Engrais | 16 |
Métallurgie | 42 | Ciment | 14 |
Papier | 41 |
Tableau 1 : Liste des marchandises exportées par la Chine
De par l’analyse de ces données, on constate que la Chine opte réellement pour le système de segmentation de ses processus de production. A chaque type de marchandise exporté correspond un ou des marchés bien déterminés. Et la réussite de la Chine vient du fait que, les marchés ayant été bien étudiés, les produits mis disposition des consommateurs essaient aussi de répondre exactement à leurs attentes (ayant été aussi analysées dans les études).
3 – Des industries intervenant à tous les domaines et une exportation diversifiée
L’histoire des exportations chinoises a débuté en 1979. Et depuis cette date, la balance commerciale de la Chine n’a cessé de connaitre de nettes évolutions. La Chine est incontestablement le pays qui a vu le plus de progression des échanges en si peu de temps si bien qu’elle tient actuellement la première place dans les échanges mondiaux. Cela est essentiellement dû à l’intervention de la Chine dans tous les domaines de l’échange, car ses exportations sont fortement diversifiées.
L’analyse du Tableau 1 nous montre que les industries chinoises interviennent à presque tous les domaines de la production. Si le secteur informatique domine le système de production, les autres secteurs n’en restent pas moins écartés. Au total, la Chine concurrence les autres entreprises du monde dans 31 domaines, au moins.
Au début, le développement des exportations chinoises étaient surtout les produits manufacturés, dont essentiellement le textile habillement, les jouets, qui constituant au total 85% des exportations en 2002. Mais à partir de cette année 2002, La Chine a eu la brillante idée de diversifier ses exportations, afin d’accaparer une plus grande part du marché. C’est grâce à cette idée que la Chine a commencé à être présente dans les relations d’échange dans le secteur électronique et nouvelle technologique. Le succès de cette nouvelle intervention n’est plus à démontrer. Cela a fait que le domaine du textile a régressé pour donner place aux exportations de matériels technologiques.
Tout cela pour démontrer que le succès de la Chine est essentiellement dû à la diversification de ses domaines d’intervention, et au progrès d’innovation concernant les produits proposés aux consommateurs.
Le tableau suivant montre l’évolution des exportations chinoises entre l’année 1993 et 2002, année à partir de laquelle la Chine a décidé d’apporter des réformes sur ses exportations.
Évolution des exportations de la Chine par grandes catégories de produits | ||
1993 | 2002 | |
Machines et équipement | 18,2 | 38,5 |
Textile et habillement | 37,9 | 24 |
Articles manufacturés divers | 11,1 | 10,8 |
Produits chimiques, matériaux de construction | 8,6 | 9,2 |
Métallurgie, produits métalliques | 5,1 | 5,8 |
Produits agricoles et alimentaires | 11,7 | 5,3 |
Matériel de transport | 2,1 | 3,2 |
Matières premières et combustibles | 5,3 | 3 |
4 – Des produits à prix fortement compétitifs sur le marché de la concurrence
En effet, le système de fonctionnement du marché mondial globalisé prône la libre concurrence. Du fait de l’application de cette libre concurrence, impliquant aussi libre circulation des produits, toutes les industries dans le monde essaient de montrer ses spécificités afin de se démarquer des autres, et d’atteindre ainsi les attentes de la clientèle qui deviennent aussi, par la nette augmentation des offres par rapport aux demandes, de plus en plus exigeantes.
La question qui se pose est celle de savoir : comment la Chine a-t-elle pu conquérir le plus grand nombres de clients ? Et les analyses ont montré que la grande majorité de tous les consommateurs au niveau mondial, ont tous tendance à se tourner vers les produits chinois car ces derniers sont les plus compétitifs en termes de prix. Les produits chinois ne présentent pas forcément les meilleures qualités, mais ils affichent les meilleurs prix.
Et force est de constater que ces réactions des consommateurs ont un effet généralisé, principale raison qui explique la domination Chinoise dans tous les secteurs où ses industries interviennent, secteurs qui sont, à titre de rappel, nombreux et variés.
Comment les industries chinoises peuvent-ils se permettre d’afficher tels prix les plus bas ?
En effet, la Chine adopte la politique de « Réduction des couts et des conditions de production ». La logique est la suivante : les industries chinoises essaient de leur mieux pour réduire les coûts de production, ce qui fera que le prix de revient des marchandises (la somme du prix d’achat des matières premières, des couts de transport et de production) ne va pas s’élever, ce qui affectera le prix de vente car la marge bénéficiaire va automatiquement augmenter par la baisse des couts de production, et non par la hausse du prix de vente. Un système de production et de commercialisation qui revêt une grande intelligence.
La Chine matérialise cette baisse des couts de la production par l’utilisation de la main d’œuvre au prix le plus bas (par rapport aux offres de travail dans le monde entier).
Le tableau suivant laisse transparaitre ce faible cout de la main d’œuvre chinoise par rapport à celui des autres pays.
Aussi, le tableau suivant montre que le salaire horaire dans l’industrie, charges comprises, est vingt fois plus faible en Chine qu’aux États-Unis, trente fois plus faible qu’en France, et la Chine atteint le record du plus faible salaire horaire dans le monde.
SALAIRE HORAIRE EN Dollars | |
Allemagne | 38,05 |
Autriche | 37,79 |
Belgique | 44,56 |
Chine | 1,22 |
Espagne | 22,43 |
États-Unis | 24,59 |
Finlande | 38,15 |
France | 42,76 |
Grèce | 18,03 |
Italie | 61,4 |
Portugal | 15,49 |
5 – Une puissance renforcée par de puissants partenariats
Dans le cadre de mise en œuvre de sa politique économique, la Chine dispose de partenaires commerciaux, dont notamment l’Union Européenne et les Etats Unis. Le poids de la Chine au sein de l’Union Européenne ne cesse d’augmenter de ce fait, ceci car en 2006, la Chine représentait 10,1% du total des exportations et importations de biens de l’Union européenne, mais 13,9% en 2010 ; cette même année, les Etats-Unis comptaient pour 14.4% du commerce de l’Union).
6 – L’astuce financière du développement commercial
Pour le cas de la Chine, sur la base de ce commerce international florissant existe la mise en application d’une astuce financière non négligeable.
En effet, il s’agit de l’encouragement de l’épargne par les institutions financières, afin que ces épargnes puissent alimenter les prêts d’investissement, qui vise essentiellement la recherche de l’indépendance financière de la Chine par rapport aux autres institutions financières. La suffisance de cette épargne fera que les Banques Chinoises n’auront pas besoin de faire appel à des banques étrangères pour faire appel à ses prêts d’investissements, ce qui fait qu’elles fixent elles mêmes leurs taux directeurs, ce qui mettra d’autant à l’aise les opérateurs économiques qui ne subiront pas les crises de la globalisation.
Par exemple, pour le cas des Etats Unis, un constat économique mondial affiche que les Etats Unis, le pays le plus riche du monde, présente une balance économique déficitaire, contrairement aux autres pays moins développés tels que l’Asie et les pays exportateurs de pétrole qui ont une balance excédentaire : le pays le plus riche du monde emprunte à des pays nettement moins développés. Ce sont de tels déséquilibres globaux qui font que les grands pays ne puissent pas financer eux-mêmes leurs investisseurs, et donc subiront les fluctuations de la conjoncture économique.
Ce qui fait que la Chine est bien un pays qui ne subit pas mais qui profite de la mondialisation, et un pays qui essaie de minimiser au maximum les facteurs de dépendance dans son économie, autant de raisons qui fondent son développement économique et industriel.
Mais force est de préciser que, à côté de ce développement commercial et économique sans précédent, le modèle de développement chinois, comme ceux des autres pays asiatiques, regorge des faiblesses internes.
B – Description des faiblesses du commerce chinois
1 – Les effets négatifs d’un système de développement qui sur privilégie les exportations
Force est de constater que la Chine subit les effets d’un modèle de développement déformé en faveur de l’exportation.
Certes, cette priorisation de l’exportation a permis une nette augmentation du volume de production, mais en s’appuyant sur une surabondance d’intrants (travail et capital), elle a aussi été à l’origine de grand nombre de gaspillages (rendement relativement faible, coûts de la pollution et d’un modèle basé sur sa capacité à produire à une vitesse considérable méconnaissant le concept de développement durable ou de la sécurité et de l’entretien).
Ceci car, on constate de nos jours que le concept de « développement durable » est devenue un concept d’application obligatoire dans tous les pays, et représente une stratégie marketing très usité. Les industries chinoises doivent ainsi intégrer le coût du respect de tels principes dans leurs productions.
2 – Une dépendance incontrôlable au marché mondial du fait de la globalisation
Malgré le fait que la Chine présente un investissement indépendant, dû au fait qu’elle peut se financer elle-même les investissements dans son pays, il a été constaté qu’elle assiste inévitablement à une économie dépendante.
En effet, il a été constaté que le pays chinois est essentiellement connu par une grande capacité de bancarisation, ce qui fait que le montant de l’épargne dans le pays peut encore largement financer les investissements. Mais une fois ces investissements faits, et les produits exposés sur le marché mondial, il ne peut être méconnu que, par l’effet de la globalisation, les chinois ne sauraient être épargnés de la crise financière et des crises fréquentes touchant le marché mondial, cela est principalement dû à la mondialisation car, le marché chinois ne fonctionne désormais pas seul, mais est pleinement intégré au marché mondial pour subir ses effets et profiter de ses avantages.
Aussi, on peut affirmer que certes, la politique industrielle chinoise est mondialement observée et enviée, mais c’est encore une politique qui a ses faiblesses comme les autres. La force de la Chine est essentiellement basée sur sa capacité d’exportation, tout comme sa faiblesse. C’est ainsi par exemple que ce pays nécessite une méthodologie de réajustement de sa production qui doit aboutir à ces consommations intérieures, et non plus en grande partie sur les exportations, afin de ne pas subir les risques de crises du marché mondial. L’intégration de la production aux principes du développement durable est aussi une étape à ne pas négliger pour ce pays.
3 – Un développement commercial qui ne mène point à un réel développement économique
La Chine s’affiche actuellement comme la 2ème puissance économique mondiale. Pourtant, à côté de cette puissance économique, qui reste basée essentiellement sur les échanges mondiaux, reste une victoire fragile, prête à s’écrouler à tout moment.
Les exportations des produits chinois affichent des prix fortement compétitifs sur le grand marché mondial globalisé, du fait essentiellement de l’ouverture des barrières douanières, et donc la minimisation des couts de production. Aussi, les prix des produits chinois, dans presque tous les domaines, sont imbattables, et bénéficient ainsi d’un énorme avantage concurrentiel par rapport à d’autres produits d’une même qualité.
Mais à côté de cette puissance, existent aussi des faiblesses importantes. Dans le cadre de la minimisation de ces couts de production, les salaires des travailleurs chinois ont été maintenus à un taux très faible. Ce qui fait que certes, l’économie peut flamber, mais le développement social demeure encore un sujet sensible.
4 – Une balance commerciale dépendante de la consommation des pays du Nord
Les produits chinois sont compétitifs sur le marché mondial, et sont ceux les plus recherchés par les consommateurs. Et force est de constater que les deux premières destinations des exportations chinoises sont principalement l’Europe et les Etats Unis. Ce qui fait que l’économie chinoise, essentiellement basée sur les exportations, reste dépendante de la consommation des pays du Nord, et fluctuera en fonction de l’évolution même de ces consommations, qui, à titre de rappel, a chuté depuis la crise financière de 2007.
III – LE COMMERCE INTERNATIONAL CHINOIS DANS LE MARCHE MONDIAL
A – Les opérations commerciales chinoises et le marché concurrentiel mondial
1 – Structure des importations et exportations chinoises
Les importations effectuées par la Chine répondent à deux types de besoins essentiels : le besoin interne de la population, et les besoins des industries tournées vers l’exportation. Afin d’encourager ces importations et de les fluidifier, les importations visant à satisfaire les besoins de la population sont soumises à un régime douanier normal, mais les importations nécessitées par les grandes entreprises d’assemblage sont exemptes de taxes douanières, afin de faciliter leur entrée sur le territoire, et afin de ne pas augmenter les couts de revient des entreprises.
La mise en application de ce régime d’exemption d’impôts, en coïncidence avec l’adhésion de la Chine à l’OMC, a contribué à la nette évolution des importations des grandes industries à partir de l’année 1997.
Actuellement, force est de constater que la Chine devient de plus en plus un réel marché pour les exportateurs mondiaux, car les besoins internes de la Chine s’amplifient de plus en plus, et cela depuis le rebondissement de la croissance à partir de l’année 2003.
Les principales compositions des importations chinoises sont :
- Les achats de produits agricoles et alimentaires : 48%
- Les achats de matières premières : 50%
- Les achats de combustibles : 51%
- Les achats de pétrole
2 – Bilan de l’essor du commerce international chinois
Actuellement, la Chine est affichée parmi les grandes puissances dans les échanges mondiaux.
Le Bureau d’Etat des statistiques (BES) a véhiculé dans son 4ème rapport les preuves de cette puissance chinoise, en précisant que :
« — Les échanges commerciaux de biens ont totalisé 3 640 milliards de dollars à la fin de 2011, soit 4,9 fois plus qu’en 2002.
— La Chine est devenue depuis 2009 le plus grand exportateur mondial, avec des exportations atteignant 1 900 milliards de dollars en 2011, en hausse de 480% par rapport à l’année 2002.
— La Chine est désormais le deuxième importateur mondial. Ses importations ont été multipliées par 4,9 par rapport à 2002 pour atteindre 1 740 milliards de dollars en 2011.
— Entre 2003 et 2011, le taux de croissance annuel du commerce extérieur de biens s’est élevé en moyenne à 21,7%.
— Le nombre de partenaires commerciaux de la Chine a atteint 231 pays et régions en 2011.
— Les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté à 116 milliards de dollars en 2011, faisant de la Chine la deuxième destination des investissements étrangers, juste derrière les Etats-Unis. Entre 2003 et 2011, les secteurs non financiers du pays ont absorbé 716,4 milliards de dollars d’IDE, avec un taux de croissance annuel de 9,2%.
— Les investissements chinois à l’étranger cumulés dans les secteurs non financiers se sont élevés fin 2011 à 318,9 milliards de dollars, enregistrant une croissance annuelle moyenne de 46,4%. Sur la seule année 2011, les investissements chinois à l’étranger dans les secteurs non financiers ont totalisé 60,1 milliards de dollars, soit 19,7 fois plus qu’en 2003.
— La Chine a établi 15 zones de libre-échange avec 28 pays et régions. »
Tous ces termes du rapport nous conduisent à affirmer que la Chine tient une place non négligeable sur le marché mondial, en plus d’attirer les plus grands investisseurs, elle est aussi le centre d’exportation de la grande majorité des produits et services offerts sur divers marchés dans le monde.
3 – Les conséquences de l’essor de la balance commerciale chinoise :
a-une réorganisation des échanges
Le pays chinois, reconnu pour le faible cout de sa main d’œuvre, est aujourd’hui la terre des industries pour plusieurs pays qui décide d’y implanter des multinationales, dont notamment les voisins asiatiques. Et telle concentration des centres de fabrication des produits finis à l’intérieur de la Chine a impliqué une profonde réorganisation des échanges et des productions, ne serait-ce que dans les pays asiatiques.
En effet, la motivation principale de ces industries asiatiques à ouvrir des multinationales en Chine est liée au concept de la globalisation. Ceci car, voulant être concurrentiel, ces entreprises veulent adopter le système capitalistique : réduction au minimum des coûts de production afin de s’imposer sur le marché à un prix concurrentiel. Des exigences de la globalisation actuelle qui sont possibles par la délocalisation en Chine ou le cout de la main d’œuvre est le moins élevé.
En plus de cette motivation liée aux couts, dans la plupart des cas, certaines sociétés issues de différentes nationalités prennent la décision d’implanter leurs usines ailleurs que dans leur pays d’origine pour raison stratégique. En effet, force est de constater que les frais de déplacement occupent parfois une place importante dans le budget des sociétés dans le calcul des prix de revient, c’est ainsi qu’en essayant de se rapprocher plus des débouchés de leurs produits finis, les sociétés économisent sur les frais de transport des marchandises.
Il y aussi quelques unes de ces sociétés qui décident de s’implanter dans le pays chinois dans le but de pénétrer le marché intérieur de la Chine, vu que la demande intérieure est actuellement en pleine croissance, ou ceux à proximité de la Chine. Cette dernière devient ainsi le lieu de départ principal de toutes les exportations dans le monde, ce qui explique encore la place stratégique qu’elle tient dans les échanges internationaux.
Ce qui implique que la concentration de plusieurs industries des pays asiatiques à l’intérieur de la Chine a permis une profonde réorganisation des données mondiales en termes d’échange, expliquée comme suit : une fois les matières premières transformées à l’intérieur de la Chine, les produits finis qui en découleront seront exposés sur les marchés européens et américains. Et dans le cadre de ces écoulements des produits, il est normal que la concurrence va être rude entre la Chine et les pays de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud Est), et entre la Chine et toutes les entreprises qui ont décidé d’y construire leurs multinationales, ce qui fait que les exportateurs asiatiques et autres nationalités vont être assez nombreux sur ces deux principaux marchés du monde : Europe et Etats-Unis.
b-Une concentration des investissements à l’intérieur de la Chine
La deuxième conséquence de cet essor du commerce international chinois est l’orientation des investissements. En effet, de 1990 à 2002, la Chine a reçu un quart des investissements directs étrangers allant aux pays en développement (soit 6 % des flux mondiaux)
B – L’avenir commercial de la Chine devant le contexte de mondialisation
Des idées ont surgi, selon lesquelles, cette domination chinoise sera accentuée par la globalisation, contexte dans lequel elle s’exerce actuellement, car la géopolitique de la mondialisation tend à renforcer les pouvoirs de ceux qui sont déjà en position dominante.
En effet, depuis l’intégration du système de globalisation, le concept d’économie internationale est désormais révolu pour donner place à un nouveau concept qui est l’économie globalisée. A la suite de la mise en place de ce nouvel ordre économique, toutes les transactions ne se font plus à un niveau national mais s’opèrent désormais à une échelle internationale.
Au lendemain de la pleine application de ce nouveau concept, deux constats peuvent être énoncés :
- L’avancée économique d’un pays ne se calcule plus à l’échelle nationale mais plutôt internationale. Ce qui fait que l’économie nationale d’un pays est facteur de la conjoncture économique au niveau international.
- Toutes les économies des pays pleinement intégrés dans le concept de globalisation sont désormais dépendantes les unes des autres.
Pour le cas spécifique de la Chine, dont le développement économique se fait actuellement dans un environnement économique pleinement globalisé, du fait de cette globalisation même, le développement des autres pays dépendra de celle de la Chine, et vice versa, les économies de tous les pays du monde étant interdépendantes.
Ce qui nous conduit à poser la question : les autres pays ont-ils ou non intérêt à être concurrencé par la Chine ? En dictant les orientations de la concurrence, la Chine fonde sa puissance économique, une puissance que les autres pays ne souhaiteraient pas s’effondre car leur propre développement économique dépend de cette puissance : les investisseurs, les multinationales implantées en Chine voient tous dans cette domination chinoise du marché leur propre ascension économique.
1 – Quand la globalisation peut accentuer le développement chinois
La question qui se pose actuellement est celle de savoir l’avenir des échanges chinois compte tenu du contexte dans lequel ils évoluent, à savoir la globalisation.
En effet, à l’heure actuelle, la Chine est encore un des plus intéressants modèles de développement par son ouverture aux échanges, sa sortie de l’isolement et sa pleine intégration dans le marché mondial globalisé. En plus de cela, les plus grands investisseurs mondiaux reconnaissent actuellement qu’investir en Chine est sans risques, et peut être rentable. Si bien que le pays est de nos jours le lieu de concentration des grands investisseurs, dans plusieurs domaines. Ceci explique le rôle non négligeable que joue la Chine dans le développement, non seulement des échanges mondiaux, mais aussi et surtout des investissements mondiaux. Ce qui fait de la Chine le pilier de l’économie mondiale et du commerce international.
Mais force est de constater que la Chine a connu son ascension au cours du processus de globalisation, ce qui signifie que l’étude de la croissance commerciale chinoise ne peut être faite sans celle de la globalisation. La Chine a su profiter de la globalisation, ceci est une réalité.
Comment la Chine a-t-elle opéré pour faire de cette globalisation son avantage dans le domaine commercial ?
En effet, les principes de la globalisation, à titre de rappel, sont : la libre concurrence, la libre circulation des produits, et cela sera possible par l’effacement des barrières. Aussi, comme la Chine a été, avant même que ce nouveau concept de mondialisation ait été mis en place, un des pays les plus exportateurs dans le monde, la mise en place de cet effacement des barrières s’est automatiquement tourné à son avantage. Aussi, par l’inexistence de barrières douanières, et donc l’effacement d’une partie des frais dans le calcul du prix de revient des marchandises, les entreprises chinoises verront leur prix de revient diminuer encore plus, ce qui va leur permettre d’afficher des prix encore plus concurrentiels sur le grand marché mondial. Ce qui conduit à conclure que la globalisation a renforcé le niveau de concurrence des produits en provenance de la Chine.
C – Constat : La Chine, omniprésente dans tous types d’échanges mondiaux
1 – Lancement du Yuan en dehors des frontières chinoises, une volonté de domination des échanges mondiaux
Devant cette puissance chinoise dans les transactions internationales, la première réaction qui a été prise par le pays afin de perpétuer cette puissance est le lancement de sa monnaie dans les transactions internationales : le yuan. Le lancement de cette monnaie au niveau international est le premier signe de cette volonté de domination de la concurrence et des transactions, et est l’affirmation de la volonté d’être omniprésente dans tous les échanges mondiaux. A l’heure actuelle, la Chine et le Japon utilisent déjà le Yuan dans leurs rapports commerciaux.
La première problématique que fait surgir ce lancement du Yuan est la question de l’avenir de l’Euro et du Dollar, les deux monnaies les plus utilisées dans les échanges jusqu’ici, et ce depuis des années. L’avènement de la nouvelle monnaie chinoise fera ainsi que ce sera désormais la Chine qui déterminera les règles du jeu sur le marché de la concurrence, elle pourra ainsi accaparer encore plus de consommateurs car sa présence sera d’autant plus affirmée.
La Chine domine la grande majorité des transactions effectuées à travers le monde, mais sa puissance ne semble pas encore être reconnue par les « autres » grandes puissances. Le lancement de cette monnaie se voulant être la monnaie officielle des transactions est ainsi un premier pas vers la reconnaissance internationale de sa puissance.
Cette internationalisation de la monnaie chinoise s’inscrit dans la continuité des premières étapes adoptées par les deux plus grandes entreprises en relation directe avec la Chine: en 2010, des multinationales telles que McDonald’s ou Caterpillar ont émis leurs premières obligations en yuan.
Si cette monnaie chinoise sera internationalisée dans les échanges, la puissance de la Chine sera incontestablement renforcée et elle risque de tenir longtemps la place de l’acteur au premier rang des transactions internationales. Mais force est de constater qu’actuellement, la route est encore longue pour que le Yuan puisse réellement être internationalisé, le Japon, principal partenaire commercial de la Chine, essaie toutefois de converger toutes ses actions commerciales dans le sens de l’internationalisation de cette monnaie chinoise, en encouragent les émissions d’obligations en Yuan, et en favorisant l’emploi de la monnaie par ses petites entreprises.
2 – La Chine, au centre de la concurrence, premier concurrent et à la fois premier partenaire de toutes les entreprises mondiales
Que les entreprises veulent s’implanter en Chine ou non, inévitablement elles feront toujours face à la concurrence Chinoise. C’est ainsi que toute nouvelle création d’entreprise doit prendre comme référence la Chine, et analyser plusieurs facteurs devant la rentabilité possible de la nouvelle activité, en tenant compte des données chinoises. Ce qui fait que les industries chinoises sont actuellement les principales références en termes de concurrence, la rentabilité d’une activité ou d’un produit dépend de la tendance de la part de marché de la Chine.
Aussi, sur le marché de la concurrence, la Chine est un variable important dans le calcul de leur rentabilité par les entreprises. La Chine est le premier pays qui alimente la concurrence, mais force est de constater qu’elle est aussi à la fois celui qui sait dynamiser le plus le marché de la concurrence. Ainsi, elle est à la fois le premier concurrent et le premier partenaire commercial de toutes les industries du monde.
Analyse de cas : la concurrence des entreprises européennes par les industries chinoises
Afin de démontrer ce qui a été précédemment dit, il convient de traiter le cas des industries européennes implantées en Chine.
En effet, ces industries européennes affirment qu’elles sont actuellement confrontées à une très rude concurrence avec les industries chinoises (ce qui démontre en premier lieu que la concurrence chinoise ne se situe pas uniquement au niveau externe, mais aussi au niveau du marché interne, et en second lieu, cette affirmation prouve l’omniprésence de la Chine dans presque toutes les transactions effectuées à travers le monde).
Mais malgré cette concurrence rude, les entreprises européennes restent en Chine car cette deuxième puissance est aussi incontestablement le marché incontournable dans leur processus marketing, elles le voient plutôt comme une opportunité à travers la menace de concurrence.
« Les entreprises chinoises ont fait des avancées considérables en terme de notoriété de marque, de marketing, de commercialisation et de qualité des produits, la compétition s’accroît: nous pensons que c’est une bonne chose». Au vu de ce rapport, on peut affirmer que les entreprises européennes semblent encore être optimistes devant cet accroissement de la concurrence. La grande majorité d’entre elles estiment que c’est un élément clé dans le développement des entreprises européennes.
Aussi, il est certain que la Chine tient une place non négligeable sur le marché de la concurrence, mais cette puissance chinoise dans la domination du marché n’est pas que désavantageuse pour ses concurrents. La Chine a su tirer profit de la globalisation, les autres industries doivent aussi savoir tirer profit de cette domination concurrentielle chinoise, afin de ne pas sortir victime, car telle concurrence ne pourra plus être arrêtée vue la progression économique de la Chine.
CONCLUSION
De nos jours, dynamisme et alimentation de la concurrence sont désormais les principes qui gouvernent les entreprises chinoises, leaders dans les opérations d’importation et d’exportation de produits de toutes natures. La progression économique de la Chine au cours de ces dernières années a été fulgurante, une évolution économique qui repose sur des principes de fonctionnement bien intéressants même si elle présente des faiblesses.
En effet, le système commercial de la Chine présente grand nombre de points forts :
-La Chine est de nos jours la première destination des investissements directs étrangers
-La Chine est un pays qui fait preuve d’ouverture et de libéralisation, nouveaux principes de la globalisation qu’elle intègre désormais dans ses principes de fonctionnement, et dans sa relation avec ses partenaires
-Le marché chinois est un véritable marché pour les industries mondiales qui décident dès fois de s’y implanter directement, et qui y restent, malgré une rude concurrence.
-Les besoins des consommateurs chinois sont de plus en plus « occidentaux », ce qui offre plusieurs segments de marchés, et la possibilité de mettre à disposition des consommateurs une grande variété de produits.
Mais par rapport à ces forces, il est aussi important de constater que c’est un système commercial qui n’est pas exempte de faiblesses :
-Le développement économique de la Chine repose essentiellement sur la santé de ses exportations, alors que les résultats de ses exportations sont fortement dépendants de l’économie américaine, les américains étant les principaux acheteurs de ses produits. Ce qui fait que l’économie de la Chine dépend aussi en grande partie de celle des Etats Unis.
-Le développement commercial et économique de la Chine ne s’accompagne pas d’un développement social adéquat. Il est encore remarqué que le vieillissement de la population, l’accroissement considérable du taux de chômage, les inégalités sociales flagrantes font encore partie des éléments de blocage du développement social du pays. Tel niveau social pourrait freiner la santé commerciale des industries chinoises
Devant ses forces, qui ont été si solides par rapport aux faiblesses, l’avènement de la puissance chinoise est inséparable de celui de la globalisation. En effet, du fait de cette globalisation, toutes les économies mondiales seront interdépendantes, les barrières seront effacées, les marchés mondiaux seront unifiés. Plusieurs pays ont été victimes de cette globalisation, mais la Chine, quant à elle, a été l’un des principaux vainqueurs de l’application de ces principes de la globalisation.
En effet, cette globalisation a exigé la libre concurrence et la libre circulation des produits, des principes que la Chine a joués à son avantage, si bien qu’actuellement, elle est le premier pays qui alimente cette concurrence mondiale.
Par l’effet de la globalisation emportant une unification des marchés mondiaux, la concurrence a été devenue encore plus « sauvage », et au centre se trouve la Chine, principal concurrent auquel toutes les entreprises du monde doivent faire face. Mais la réaction de ces entreprises est ambigüe, la Chine est vue à la fois comme une puissance menaçante, et comme un élément clé dans la dynamisation du marché. La puissance de la Chine a éveillé les consommateurs, même si elle est aussi une menace dans le rendement des entreprises.
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Fole, John, “Réévaluer le yuan chinois : il est urgent d’attendre”, 2009
Philip, Bruno, “La Chine s’affirme comme grande puissance mondiale”, 2009
Zolla, Romain, “La Chine, nouveau géant de l’économie mondiale, par la grâce du commerce international ?”, 2005
Communiqué de presse OCDE, “Chine, des réformes pour l’innovation”, 2007
Dornbusch Joachim et Zolla, Romain, La Chine, Editions BREAL, 2008
Mémoire de fin d’études de 51 pages.
€24.90