Mémoire portant sur la juste distance relationnelle dans la prise en charge des patients en cancérologie.
La juste distance relationnelle dans la prise en charge des patients en cancérologie
Sommaire
Les principales difficultés psychologiques du patient en fin de vie sont : 9
- Ethique des soins. 11
- Le prendre soin. 11
- Le consentement au soin. 12
- Le refus de soin. 13
- La relation soignant-soigné. 15
- La relation d’aide. 15
- Soins relationnels. 17
- Soins palliatifs. 19
- Facteurs favorisants les soins. 20
- Cadre contextuel 22
- La communication. 22
- Concept de communication. 22
- La communication verbale. 24
- La communication non verbale. 24
- L’accompagnement. 26
- Définition et principes. 26
- Accompagnement du patient cancéreux en fin de vie. 27
- Cadre pratique. 31
- Méthodologie. 31
- Objectif de l’enquête. 31
- Outil d’enquête : Enquête semi-directif. 31
- Guide d’entretien. 32
- Population étudiée. 33
- Résultats. 34
- Recueil des résultats. 34
- Analyse des résultats. 34
- Conclusion. 45
I. Introduction
« L’amour et la mort sont les deux seules choses pour lesquelles ont prend le temps de vivre » affirme Elora Maisie[1].
De l’idée de la mort, émotionnellement, ressort toujours un sentiment d’injustice, d’échec … d’impuissance à tel point qu’il s’avère difficile de trouver les mots qu’il faut, qui réconfortent malgré qu’on ait eu un certain pour s’y préparer. Autant le patient que le soignant, l’objectivité ne peut se taire face à la mort, il existe en effet un réel conflit d’émotions alors que le soignant ne devrait pas se permettre de se laisser submerger par ses émotions, ce qui ne fait qu’entraver la relation de soin tant dans l’exécution pratique que la communication.
«L’accompagnement d’une personne en fin de vie et de son entourage consiste à apporter attention, écoute, réconfort, en prenant en compte les composantes de la souffrance globale (physique, psychologique, sociale et spirituelle)…»[2]. Accompagner la personne en fin de vie, outre ce côté relationnel non négligeable consiste également en la reconnaissance et le respect des droits du patient en fin de vie.
Selon José Marti : « La mort est une victoire et quand on a bien vécu, le cercueil est un char de triomphe »[3], on meurt tous un jour ou l’autre ; c’est un fait certain. Or, dès fois, après l’annonce « fatale » au patient, ce dernier peut avoir un comportement agressif pour diverses raisons. Dans ce cas, quelle distance relationnelle le soignant doit-il avoir par rapport au patient ?
Dans un premier temps, le concept de fin de vie ainsi que l’éthique des soins seront abordées complémentairement aux concepts de la relation soignant-soigné.
Dans un second temps, les contextes de la communication et de l’accompagnement de patient cancéreux en fin de vie seront approchés.
Enfin, une enquête portant notamment à la juste distance relationnelle à avoir durant l’accompagnement de patient cancéreux en fin de vie sera réalisée avant de conclure le présent travail.
II. Situation d’appel et question de départ : formulation de la problématique
La situation se déroule dans un hôpital privé de la banlieue parisienne à but non lucratif, dans le service de médecine générale au 2ème étage qui comporte 16 chambres individuelles munies chacune d’une salle de bain.
L’équipe, très disponible, aidante et très à l’écoute des patients travaille en binôme (IDE- AS) : 3 IDE dont une coordinatrice et de 2 aides soignantes, et sur une période de 12 heures.
Etudiante en soins infirmiers de fin de deuxième année, je suis dans le service depuis trois semaines avec à ma charge quatre patients dont Monsieur B âgé de 79ans qui est divorcé et fils unique : pas de frères ni sœurs, et sans enfants.
Monsieur B a été admis au service pour impotence fonctionnelle avec douleur de la hanche droite liée à des métastases des suites d’un cancer bronchique primitif. Un enfoncement de la cotyle droite étant mis en évidence par la radiographie.
Le scanner ayant été effectué afin d’évaluer l’expression de la maladie, il s’est avéré que le geste chirurgical était contre indiqué compte tenu de l’altération de l’état général du patient et de son pronostic vital qui est de 2 à 3 mois.
Très douloureux, Monsieur B est très agressif et insultant avec l’équipe soignante d’où la programmation d’une chimiothérapie et d’une radiothérapie afin d’obtenir un contrôle antalgique le plus rapidement possible.
Bien que devenu non algique à la suite de la chimiothérapie et la radiothérapie, le patient à toujours un comportement méprisant envers le personnel qu’il appelle beaucoup. En outre, il est souvent dans l’opposition en ce qui concerne les soins réalisés dans sa chambre.
D’où la réticence de l’équipe quant à sa prise en charge, d’autant plus qu’il est extrêmement désagréable avec elle.
Ainsi, lors de sa prise en charge, j’ai du lui demandé, très calmement, d’arrêter les insultes étant donné que là pour l’aider. En guise de réponse, il répond en criant que personne de l’équipe ne veut s’occuper de lui, qu’il ne veut pas que la porte soit fermée alors qu’elle l’est en permanence et que cette situation l’angoisse.
Pensant que son comportement pourrait être lié à la douleur, j’évalue sa douleur, toutefois il me dit qu’il n’est pas algique. Je procède alors à une discussion avec lui en s’asseyant près de son lit pour le calmer. Après un quart d’heure, j’arrive à le convaincre à faire une toilette au lit à condition que la porte reste ouverte. Je le rassure alors en lui disant que la porte restera ouverte.
Durant cette toilette au lit, le patient a parlé longuement de sa vie, son enfance douloureuse, son divorce, sa maladie, ses regrets … ce que son médecin a confirmé, d’ailleurs il connaît très bien le patient.
Après écoute du patient au bout duquel j’éprouve de l’empathie pour lui, je comprends mieux son comportement, notamment son agressivité.
En se basant sur les connaissances théoriques et techniques nécessaires à la prise en charge des patients atteints de cancer (traitements, surveillance, histoires, vécu, stades de la maladie, prise en charge de la douleur…), qu’en est-t-il de :
-l’importance de prise en charge de la douleur non seulement physique mais aussi psychologique chez un patient atteint de cancer en stade terminal
-l’ importance d’une prise en charge pluridisciplinaire
-L’importance du relationnel dans la prise en charge d’un patient atteint de cancer avec un pronostic vital engagé
– La juste distance relationnelle et professionnelle dans ce cas
Mon questionnement est le suivant :
– Comment garder une juste distance relationnelle face à la douleur physique mais aussi psychologique de ce patient?
– Comment définir la distance relationnelle en tant que future professionnelle?
– Que représente-t-elle dans les soins?
– Est ce un élément essentiel dans la prise en charge des patients atteint de cancer en stade terminal?
-Quels en sont les bienfaits mais aussi les limites?
Finalement, la problématique est la suivante :
– Quel sens doit-on donner au relationnel chez un patient atteint de cancer? Autrement dit quels sont les enjeux d’une juste distance relationnelle dans les soins?
III. Cadre conceptuel
A. Concept de la fin de vie
Qu’est-ce que la fin de vie ?[4] Selon Bernard Matray : « S’il y a des besoins spirituels, ils sont d’ordre relationnels : Ils révèlent l’existence d’un désir, d’une dynamique interne à la personne qui témoigne de sons orientation vers d’autre sujet. Ils évoquent une attente. Ils sont par le fait même d’ordre qualitatif : ils requièrent la qualité d’une présence. Présence à soi et à autrui. Du coup le besoin spirituel s’exprime sur registre spécifique, dans lequel l’individu ne peut se satisfaire seul. Il manifeste une exigence de vie avec les autres qui, si elle n’est pas reconnue, sera le lieu de la souffrance spécifique, celle de la solitude et de l’abandon ».
Bien qu’il soit difficile de définir véritablement ce que c’est que « la fin de vie » étant donné que nul ne sait quand viendra l’heure de tel ou untel, d’ailleurs Claire Fourcade de dire des patients : « ils ne sont pas « en fin de vie », ils sont en vie ».
La fin de vie, dont l’estimation médicale de la durée serait d’environ trois mois pourrait alors se décrire comme la période entre le moment où l’on est informé de l’issue fatale de la maladie et le décès du patient. Ce laps de temps désigné par les termes de « fin de vie » s’avère généralement lourd et pénible pour le soignant étant donné qu’il peut être confronté à la détresse du patient, tant physiquement que psychologiquement.
Les principales difficultés psychologiques du patient en fin de vie sont :
a) L’anxiété
Le patient dit en fin de vie est généralement confronté à l’anxiété, il le subit presque spontanément étant donné que dans la majorité des cas, il est averti de l’issue inévitable de sa maladie. En effet, malgré qu’il en soit informé, le patient peut se retrouver dans le déni ou encore une situation d’attente non définie durant laquelle tout lui paraît confus.
D’ailleurs, « le prototype de l’anxiété est le sentiment désagréable perceptible dans les situations d’attente»[5].
b) Les angoisses
Etymologiquement, l’angoisse dérive du latin angustia qui signifié étroitement, resserrement.
Avoisinant l’anxiété, l’angoisse peut se définir comme étant un état psychologique qui reflète une profonde inquiétude et dont les manifestations se traduisent par des sensations d’étouffement, de resserrement comme des troubles physiques mineurs (estomac serré, ventre noué, palpitations, frissons, des troubles du sommeil …
Spécifiquement, Rosette Poletti dans La Mort Restituée, définit les angoisses relatives à la fin de vie : «un certain nombre de peurs naissantes avec la situation palliative et caractérisant la situation de fin de vie. Il s’agit de la peur du processus de la mort et de la douleur physique, la peur de la perte de contrôle et de la dépendance aux autres, la peur du devenir des siens. On peut encore signaler la peur des autres, la peur de l’isolement et de la solitude, la peur de l’inconnu, et enfin la peur que sa vie n’ait pas de signification. »[6].
L’angoisse de fin de vie résulte ainsi d’un ensemble de craintes naissantes face à une situation qui ne relève rien de l’habituel, de la normale, dont principalement la peur de mourir.
c) La peur de mourir
Le concept de la peur de la mort, la peur de mourir, partir pour l’inconnu peut se décrire comme : «La peur de mourir : la peur de la vie ? La peur de mourir est un sentiment typiquement humain. La vie s’organise autour de cet axe : la fin. On sait que toute chose prendra un jour fin sous la forme actuelle qu’on connait.»[7]
Face à l’inconnu et le mystère de la mort, de l’après, il est normal pour l’être humain, en vie, notamment le patient de ressentir de l’angoisse et de l’anxiété.
D’ailleurs, selon l’institut UPSA de la douleur : « la peur est souvent présente ; c’est une réaction psychologique, émotionnelle et physique face à la perception d’un danger réel ou supposé. L’origine de la peur peut souvent être identifiée, contrairement à l’anxiété ou à l’angoisse qui reposent sur une sensation diffuse dont la cause est difficilement identifiable»[8]
Dans l’accompagnement d’un patient en fin de vie, le rôle du soignant consiste principalement à écouter le patient afin de le rassurer, l’aider à verbaliser ses peurs. Effectivement, le patient a peur de mourir, de ressentir de la souffrance, de laisser ses membres de la famille et ses proches et d’aller vers un monde inconnu plein de mystère.
Pluridisciplinaire donc, l’accompagnement du patient en fin de vie requiert la compétence du soignant à déceler des signes de détresses psychologiques : anxiété, angoisse … et de détresses physiques : douleurs, mal être …
C’est ainsi qu’il est essentiel de tisser quotidiennement la relation de confiance soignant-soigné afin que ce dernier puisse se confier et se débarrasser de ses craintes. Le but étant qu’il passe sa fin de vie paisiblement, sans peur, heureux, serein … ce qui est fort difficile surtout lorsque le patient est dans le déni et ne verbalises pas ses peurs. En effet, il est pénible de savoir que l’on va bientôt quitter ce monde et laisser les proches, surtout les souvenirs étant donné que personne, sauf les morts, ne savent ce qui se passe après la mort.
Le soignant joue donc un rôle majeur et essentiel durant cette période d’accompagnement de fin de vie du patient.
B. Ethique des soins
1. Le prendre soin
D’après le Dictionnaire des soins infirmiers, le soin se définit comme : « une action ou un ensemble d’actions qu’une personne accomplit pour se soigner ou pour soigner autrui »[9].
Relativement au mot « soin », le concept du « prendre soin » peut avoir diverses définitions.
Selon Walter HESBEEN : « le concept de « prendre soin » désigne cette attention particulière que l’on va porter à une personne vivant une situation particulière en vue de lui venir en aide, de contribuer à son bien-être, de promouvoir sa santé »[10] et de rajouter que « Prendre soin est un art, il s’agit de l’art du thérapeute, celui qui réussit à combiner des éléments de connaissance, d’habileté, de savoir être, d’intuition qui vont permettre de venir en aide à quelqu’un, dans sa situation singulière»[11].
La philosophie de l’Humanitude stipule que : « Prendre-soin d’une personne, c’est toujours l’aider à prendre soin d’elle-même. C’est à la fois procéder à des actions et à des traitements ciblés sur la pathologie dont elle souffre, pour en réduire au maximum les atteintes et les conséquences, et prendre soin des forces vives de la personne, de tout ce qui en elle est sain et lui permet de résister et de lutter»[12].
Le concept de « prendre soin » repose alors sur un principe de valeurs qui mobilise le désir et la volonté du soignant, à prendre soin selon une démarche professionnelle et réfléchie, qui considère l’aspect humain du patient dans sa pratique infirmière. Autrement dit, outre ses connaissances théoriques et sa maîtrise de la pratique infirmière, le personnel de santé se doit de prendre soin de son patient par le biais de qualité relationnelle et d’humanitude, mais il se doit également de s’assurer du consentement de celui-ci.
2. Le consentement au soin
Du verbe consentir qui signifie «accepter que quelque chose se fasse, acquiescer, être d’accord », le consentement au soin représente également un droit : le droit du patient de pouvoir exprimer sa volonté en lui donnant la possibilité de consentir au soin tout en lui permettant de le refuser.
Le consentement aux soins peut alors se définir comme l’adhésion complète, bien que résiliable à tout moment, du patient à son projet de soin
D’ailleurs, la loi du 04 mars 2002, complémentairement à la loi du 22 avril 2005 affirme que « tout acte de soins, qu’il consiste en examen pour diagnostic ou en traitement, doit faire l’objet d’une explication claire, compréhensible et adaptée au patient ; et l’on doit recueillir son consentement pour le pratiquer. » [13]
De ce fait, le concept de consentement au soin place le patient en tant que « partenaire » et non « objet de soins » dans sa prise en charge. Effectivement, le patient ne « subit » plus, il est décisionnaire dans la réalisation et l’exécution des soins que nécessitent sa prise en charge. Il se base également sur la relation de respect et de confiance entre le soignant et le soigné qui validera les actes du soignant.
De plus, la charte du malade hospitalisé (circ. du 06 Mai1995) affirme que «tout patient informé… des risques encourus peut refuser un acte de diagnostic ou de traitement à tout moment ».
En outre, la loi du 02 Janvier 2002 conforte également ce concept de consentement par le développement d’accompagnement personnalisé et la promotion de l’autonomie du patient par « son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision ».
S’il est clair que le soignant se doit de rechercher le consentement du patient, celui-ci est également en droit d’en exprimer le refus.
3. Le refus de soin
Etymologiquement, le refus dérive du latin refutare qui signifie « ne pas accepter ce qui est proposé, présenté ».
Le refus de soin peut donc se définir comme étant le non consentement des soins qui lui sont proposés bien que ces derniers puissent lui être nécessaire.
Autrefois, d’un point de vue juridique, le consentement du patient à bien vouloir subir des actes chirurgicaux était le seul consentement requis et nécessaire avant toutes interventions chirurgicales.
Depuis, 2002, le patient est placé au centre des soins. En effet, la loi n°2002-303 du 4 Mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité des soins stipule que «toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qui lui sont fournies, les décisions concernant sa santé […] et qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment » (article L1111-4 du CSP)[14].
De ce fait, un soin ne peut donc être effectué, réalisé sans le consentement préalable du patient qui se voit doter d’un pouvoir de décision lui permettant de refuser un soin. Ce qui affecte énormément le travail des soignants qui peuvent se retrouver en situation de dilemme face à un refus de soin d’un patient dont la vie dépendrait de la réalisation de ce soin.
Il apparaîtrait que «l’épuisement lié aux différents renoncements obligés qu’apporte la vieillesse, les deuils à faire par rapport aux pertes physiques, la perte du statut social antérieur » sont perçus comme « un sentiment de perte de la maîtrise des évènements, voire un sentiment de déshumanisation » chez le patient âgé[15] et peuvent l’inciter à refuser le soin, même juste pour être reconsidérer comme un être humain, une personne à part entière et non un « objet de soins ».
Le refus de soin peut être la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations. Pourtant, la loi du 04 Mars 2002 affirme que : « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences […] Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables » (article L1111-2 du CSP)[16].
L’incompréhension du soin est également un facteur déterminant pour expliquer le refus de soin du patient pour diverses raisons telles une vitesse d’intonation trop rapide pour le patient, un vocabulaire incompréhensible pour le patient, des perturbations environnementales … la nécessité d’adopter un discours adapté au patient : usage de mots simples, attitude empathique … est ainsi primordiale afin de s’assurer de la totale compréhension du patient quant au soin qui sera réalisé.
C. La relation soignant-soigné
1. La relation d’aide
La relation soignant-soigné est un mode de communication thérapeutique : un échange verbal et non verbal qui permet, grâce à un climat de confiance, de mettre l’individu face à ses responsabilités.
Elle repose sur le postulat de Carl Rogers selon lequel « tout individu possède un potentiel suffisant pour gérer tous les aspects de sa vie » et que la relation d’aide « est une situation dans laquelle l’un des participants cherche à favoriser chez l’un ou l’autre ou les deux, une appréciation plus grande des ressources latentes de l’individu ainsi qu’une plus grande possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ces ressources»[17].
Selon lui, chacun à un potentiel individuel suffisant pour trouver sa propre réponse à ses difficultés.
Pour arriver à une telle finalité, le soignant aura comme ligne conductrice « de favoriser chez la personne aidée « une appréciation plus grande des ressources latentes internes à l’individu, ainsi qu’une plus grande possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ses ressources. » [18]
Le rôle du soignant consiste donc à aider le patient à trouver ses propres capacités. L’aide est centrée sur le potentiel de la personne dans le but de lui permettre de trouver sa solution au problème auquel elle est confrontée.
Elle passe par une écoute attentive de la part du soignant et par une attitude empathique c’est à dire compréhensive et sans jugement.
Il est nécessaire d’inclure le patient au centre du projet et de l’aider sans faire et/ou décider à sa place Elle ne peut débuter sans relation de confiance qui permet au patient d’exprimer ses affects (craintes, difficultés, émotions…).
Carl Rogers, psychothérapeute américain, définit la relation d’aide comme « des relations dans lesquelles l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une meilleure capacité d’affronter la vie. »[19]
C’est la personne, elle-même, qui chemine dans sa réflexion : « La relation d’aide est une relation permissive, structurée de manière précise, qui permet au patient d’acquérir une compréhension de lui-même à un degré qui le rende capable de progresser à la lumière de sa nouvelle orientation. Cette hypothèse à un corollaire naturel : toutes les techniques utilisées doivent avoir pour but de développer cette relation libre et permissive, cette compréhension de soi dans l’entretien d’aide et cette orientation vers la libre initiative de l’action.»[20]
Enfin pour Hildegarde Peplau, Docteur en éducation et théoricienne des soins infirmiers, « …une relation d’aide est un système de lien révélant une représentation du monde et un processus d’intégration des besoins: le but, quand on l’étudie, est d’identifier la représentation, le modèle du monde de la personne (…) »[21]
Dans le cadre de la relation d’aide, les interactions sont alors requises afin qu’il puisse y avoir échanges et confiance mutuelle.
C’est ce que Carl Rogers imagine, en nous disant que : « tout être est une ile, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres iles que s’il est prêt à être lui-même et s’il lui est permis de l’être. »[22]
De plus, dans les relations de soins, les représentations des acteurs concernés jouent un rôle non négligeable. En effet, «La représentation est une vision du monde, vision fonctionnelle permettant à un individu de donner un sens à ses conduites (elle détermine ses comportements), de comprendre la réalité à travers son propre système de référence (donc de s’y adapter, de s’y définir une place)»Abric (1999)[23].
Les représentations sont essentielles dans la communication, principalement dans le cadre de la relation soignant-soigné étant donné qu’elles peuvent constituées des stéréotypes ou encore des présuppositions qui s’avèrent être un domaine de vulnérabilité dans la relation. Ce qui peut expliquer le décalage entre les attentes relationnelles du patient et les pratiques relationnelles du soignant.
2. Soins relationnels
Selon le Robert, « Une relation est une activité ou une situation dans laquelle plusieurs personnes sont susceptibles d’agir mutuellement les unes sur les autres ».
D’après Jacques Salomé, un soin relationnel est « un ensemble de gestes, de paroles, d’attitudes, d’actes et de propositions relationnelles tant dans le domaine du réel, que de l’imaginaire ou du symbolique pour lui permettre de se relier :
- à sa maladie ou à ses dysfonctionnements
- à son traitement
- à son entourage
- à lui-même
- à vous-même ou à l’accompagnant ».
Ainsi, le concept de soin relationnel ramène à l’expression « relation soignant-soigné » dont la relation (soignant-soigné) ou les interactions interpersonnelles[24] favoriserait la guérison rapide du patient. D’ailleurs, cinq (05) actes relevant du soin infirmier et du traitement médical sont retrouvés dans cette notion relationnelle du soin :
- «L’entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire » (Art. R4311-5-40°)
- «Aide et soutien psychologique» (Art. R4311-5-41°)
- «L’entretien d’accueil du patient et de son entourage » (Art. R4311-6-1°)
- «Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe » (Art. R4311-6-2)
- «L’entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de technique de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapeutique »(Art. R4311-7-42°)
En outre, l’Article L4311-1 modifié par LOI n°2012-1404 du 17 décembre 2012 – art. 52 stipule notamment que : « L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement. » ce qui suppose le prendre soin à travers la relation d’aide et subséquemment une communication mutuelle entre le soignant et le soigné.
En psychologie sociale, la communication constitue une manière d’expression de la relation. En d’autres termes, il s’agit de base de construction et de développement de la relation qui peut se définir comme un lien avec autrui, à savoir le soignant pour le soigné et réciproquement.
Dans le cadre de la relation d’aide, les interactions sont alors requises afin qu’il puisse y avoir échanges et confiance mutuelle.
D’ailleurs, Carl Rogers de dire que : « Tout être est une ile, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres iles que s’il est prêt a être lui-même et s’il lui est permis de l’être. »[25]
De plus, dans les relations de soins, les représentations des acteurs concernés jouent un rôle non négligeable. En effet, «La représentation est une vision du monde, vision fonctionnelle permettant à un individu de donner un sens à ses conduites (elle détermine ses comportements), de comprendre la réalité à travers son propre système de référence (donc de s’y adapter, de s’y définir une place)»Abric (1999)[26].
Les représentations sont essentielles dans la communication, principalement dans le cadre de la relation soignant-soigné étant donné qu’elles peuvent constituées des stéréotypes ou encore des présuppositions qui s’avèrent être un domaine de vulnérabilité dans la relation. Ce qui peut expliquer le décalage entre les attentes relationnelles du patient et les pratiques relationnelles du soignant.
En outre, le code de la santé publique, livre III Auxiliaires médicaux – Profession d’infirmier, chapitre 1er, section 1, Actes professionnels ou décret n°2004-802 du 29 juillet 2004, article R. 4311-5, souligne :
- Entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire
- Aide et soutien psychologique
- Observation et surveillance des troubles du comportement.
3. Soins palliatifs
Les soins palliatifs ont été définis par, l’Organisation Mondiale de la Santé en 2002 comme : « Les soins palliatifs cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille, face aux conséquences d’une maladie potentiellement mortelle, par la prévention et le soulagement de la souffrance, identifiée précocement et évaluée avec précision, ainsi que le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques, psychologiques et spirituels qui lui sont liés.
Les soins palliatifs procurent le soulagement de la douleur et des autres symptômes gênants, soutiennent la vie et considèrent que la mort est un processus normal, n’entendent ni accélérer ni repousser la mort, intègrent les aspects psychologiques et spirituels des soins aux patients, proposent un système de soutien pour aider les patients à vivre aussi activement que possible jusqu’à la mort, proposent un système de soutien pour aider les familles à faire face à la maladie du patient ainsi qu’à leur propre deuil, utilisent une approche d’équipe pour répondre aux besoins des patients et de leurs familles en y incluant si nécessaire une assistance au deuil, peuvent améliorer la qualité de vie et influencer peut-être aussi de manière positive l’évolution de la maladie, sont applicables tôt dans le décours de la maladie, en association avec d’autres traitements pouvant prolonger la vie, comme la chimiothérapie et la radiothérapie, et incluant les investigations qui sont requises afin de mieux comprendre les complications cliniques gênantes et de manière à pouvoir les prendre en charge»[27].
Actifs, évolutifs et coordonnés, les soins palliatifs pratiqués par une équipe pluridisciplinaire s’avère être une démarche personnalisée afin d’approcher par la confiance le patient en fin de vie. Incontestablement, les soins palliatifs comme son nome l’indique ont pour buts de :
- Prévenir et soulager la douleur, les autres symptômes et les besoins psychologiques, du patient conformément à la déontologie médicale
- Limiter l’apparition de complications par anticipation
- Veiller au bon déroulement du prendre soin
Les soins palliatifs se veulent donc esquiver tous les traitements et investigations irrationnels sans pour autant provoquer directement et intentionnellement la mort.
La démarche offerte par les soins palliatifs permettant alors de donner tout son sens à la considération du patient en tant qu’être vivant et de la mort comme un déroulement naturel. De ce fait, les soins palliatifs concernent particulièrement « les personnes atteintes de maladies graves évolutives ou mettant en jeu le pronostic vital ou en phase avancée et terminale, en accompagnant leur famille et leurs proches»[28].
D’ailleurs, selon certains auteurs de la SFAP : « Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche. Les soins palliatifs et l’accompagnement considèrent le malade comme un être vivant, et la mort comme un processus naturel. Ceux qui dispensent des soins palliatifs cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables (communément appelés acharnement thérapeutique). Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort. Ils s’efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’au décès et proposent un soutien aux proches en deuil. Ils s’emploient par leur pratique clinique, leur enseignement et leurs travaux de recherche, à ce que ces principes puissent être appliqués»[29].
4. Facteurs favorisants les soins
Pour Carl Rogers, la relation d’aide serait alors favorisée par les attitudes non directives que sont :
a) L’empathie:
« …être empathique consiste à percevoir avec justesse le cadre de référence interne de son interlocuteur ainsi que les raisonnements et émotions qui en résultent… C’est-à-dire capter la souffrance ou le plaisir tels qu’ils sont vécus par l’interlocuteur, en percevoir les causes de la même façon que lui… »[30]. L’ empathie est donc une attitude dont le but est de permettre à l’ infirmier de comprendre réellement ce que vit le patient, de lui faire comprendre qu’ on s’ intéresse à lui, et de l’ encourager à se livrer davantage par rapport à ce qui lui arrive.
b) L’écoute active ou écoute bienveillante
C’est une méthode qui consiste à mettre les émotions et les sentiments de manière tacite ou implicite par l’interlocuteur. L’écoute active consiste à saisir ce que le message veut dire, le reformuler pour en vérifier éventuellement la compréhension.
c) Le non jugement
Repose sur l’acceptation inconditionnelle du patient, sur le respect de sa dignité et sur une compréhension profonde de ce qu’il est et de ce qu’il vit. C’est accepter l’individu tel qu’il est, sans préjugé.
d) Le non verbal
Rassemble l’attitude et les gestes que le soignant peut faire envers la personne soignée. Avoir une bonne attitude s’est se mettre à la hauteur de son patient et être centré sur lui. On sait que le non verbal est souvent plus que le verbal. C’est par l’observation que l’on peut parfois détecter les émotions qui se dégagent du corps.
IV. Cadre contextuel
A. La communication
1. Concept de communication
La philosophie du langage repose sur la « Faculté que les hommes possèdent d’exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d’un système de signes conventionnels vocaux et/ou graphiques constituant une langue; p. méton. le langage comme réalisation de cette faculté.»[31]
Etymologiquement, le mot communication est dérivé du mot latin « communis » qui signifie « mettre en commun » et « être en relation avec ».
Le terme « communiquer » suggère alors l’établissement d’une relation entre au minimum deux (02) individus à travers le langage une transmission d’information(s) verbale ou non, à savoir : via le langage, des gestes, des mimiques ou encore des attitudes.
Le verbe communiquer peut alors se définir comme une : « action de transmettre un message, une information ; expliquer, faire partager une connaissance ; être en relation avec quelqu’un ; faire partager ; transmettre par contact»[32].
Carl Rogers[33] montre trois (03) dimensions dites « rogériennes » de la communication qui s’avèrent être les piliers du « savoir être » et du « savoir faire » pour le soignant, à savoir :
- Dimension d’empathie : tenir compte du soigné et nécessite la compréhension de ses sentiments sans les accaparer : « Il convient de comprendre le monde du patient comme s’il était le votre, mais sans jamais oublier la qualité de « comme si » ». (Carl Rogers)
- Dimension de congruence ou authenticité : afin qu’il ne puisse y avoir de contradiction entre les paroles et la compréhension de ces dernières d’après l’expression non verbale associée.
- Dimension de considération positive : conjointement à une confiance mutuelle et notamment à la capacité du patient de se prendre en charge car « le seul apprentissage qu’influence réellement le comportement d’un individu est celui qu’il découvre lui-même et qu’il s’approprie » (Carl Rogers).
Le verbe communiquer peut alors se définir comme une : « action de transmettre un message, une information ; expliquer, faire partager une connaissance ; être en relation avec quelqu’un ; faire partager ; transmettre par contact»[34].
La communication met en présence :
a) Le soignant : l’infirmier
Dans le cadre législatif, l’infirmier est régi par le Code de la Santé Publique du 29 Juillet 2004
L’infirmier défini comme étant «… toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu… »[35].
Par rapport aux actes professionnels, il est stipulé que : « …Les soins infirmiers, préventifs, curatifs, palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade… ».
Cela suggère que le prendre soin du patient soigné ne se limite pas seulement à son corps physique mais doit également tenir compte des dimensions psychosociales du patient. Autrement dit, la nature des soins prodigués doit être à la fois technique et relationnel.
De plus, P. Paille et A. Mucchielli affirment que : « Comprendre, c’est perdre un peu de soi pour gagner un peu de l’autre, accueillir l’inconnu pour se dégager du connu »[36][37].
b) Le soigné
Le soignant, comme stipulé dans l’ouvrage « Communication soignant-soigné : repères et pratiques » se doit de prendre soin de l’Homme à savoir le corps autant que l’esprit.
Ce qui suppose entre autres le respect et la préservation de la dignité du soigné, autrement dit à respecter sa différence, ce qui est largement conforté par la charte du patient hospitalisé (Annexe I) qui porte sur l’accès au service public pour tous, le droit à des soins et à une information de qualité, la liberté individuelle, le consentement, le respect de la vie privée et de l’intimité, et le droit au recours juridique.
De plus, l’article R4312.2 du code de la santé publique rappelle que : « L’infirmier ou l’infirmière exerce sa profession dans le respect de la vie et de la personne humaine. Il respecte la dignité et l’intimité du patient et de la famille.»
2. La communication verbale
Comme son nom l’indique, la communication verbale peut se décrire comme l’échange verbal, entre deux personnes dites d’émettrice de message ou d’information, c’est-à-dire le soignant, et la personne qui reçoit l’information autrement dit le patient ; et inversement lorsque le patient exprime ses besoins. Une interaction entre les deux acteurs est donc primordiale avant tout.
La communication verbale peut ainsi se définir comme l’emploi de la parole à travers des signes linguistiques comme les mots, les phrases, les intonations qui constituent le langage.
Ces signes étant les outils utilisés pour transmettre les messages qui exprimeront : les pensées, les idées, les émotions … bref d’établir une relation entre deux personnes, à savoir la relation soignant-soigné.
En ce qui concerne notamment le rôle de l’infirmier, il est essentiel de rappeler le concept de Carl Rogers qui met l’accent sur l’empathie dans la communication. En effet, afin que le prendre soin puisse se dérouler sans difficultés, l’infirmier se doit d’identifier et de comprendre les besoins de son patient par une écoute attentive.
Cependant, des cas où la communication verbale ne peut s’établir peuvent se rencontrer, en d’autres termes des cas où le verbal atteint son limite et laisse place à la communication dite non-verbale.
3. La communication non verbale
Les termes « non-verbale » supposent l’absence de mots, de parole dans la communication. L’échange se base donc sur les sens pour pouvoir s’établir comme : le toucher, le regard, le gout, l’odorat …
Il s’agit alors de « langage du corps » qui allie : gestes, mimiques, attitudes et même à l’apparence physique : odeur, tenue vestimentaire, maquillage, odeur … tout cela peuvent servir à passer un message, une pensée …
D’ailleurs, Jacques Salomé, psychosociologue et spécialiste de la communication, met en exergue l’importance de la communication non verbale, notamment le regard. En effet, selon lui « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute »[38].
De plus, la communication non verbale apporte une certaine intimité et réciprocité qui facilitent l’établissement de la confiance dans la relation d’aide.
Incontestablement, elle offre au soignant une approche plus humaine qui lui permet de se rapprocher facilement de son patient. Par ailleurs, Laurent Muchielli souligne que l’« On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur ».
La communication non verbale peut donc prendre différentes formes :
- Les gestes et les attitudes : la posture physique, les signes conventionnels …
- Le paralangage qui se porte notamment sur le son de la voix : volume, timbre, rythme … qui permettent d’encadrer les mots et d’exprimer les sentiments
- Le regard qui traduit l’état émotionnel
- Le silence : le silence en dit long, d’ailleurs il est indispensable à l’écoute de l’autre.
- Le toucher : pour établir la confiance mutuelle car très intense et intime
- Les rituels : les modalités de communication propres aux institutions comme des codes
- Le langage d’objet : les accessoires, outils utilisés pour pouvoir communiquer
La communication est essentielle dans la prise en charge des patients vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salomé, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches », et c’est en identifiant ces besoins que le soignant pourra apporter les soins appropriés.
B. L’accompagnement
1. Définition et principes
« Accompagner quelqu’un ce n’est pas le précéder, lui indiquer la route, lui imposer un itinéraire, c’est marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de son pas »[39], c’est ainsi que P. Verspieren illustre l’accompagnement.
Depuis les années 60-70, le concept d’accompagnement ne s’appliquait que dans la prise en charge des patients en fin de vie, notamment ceux en phase terminale d’un cancer.
Actuellement, il désigne un « projet de soin ». En effet, selon le décret relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, l’accompagnement relève de :
Art.2. – « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologiques, psychologiques, économiques, sociales et culturelles :
1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans le cadre de vie familiale ou sociale ;
2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l’effet de leurs prescriptions ;
3° De participer à l’évaluation du degré de dépendance des personnes ;
4° De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l’application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des protocoles établis à l’initiative du ou des médecins prescripteurs ;
5° De participer à la prévention, à l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d’accompagner, en tant que besoin, leur entourage. «
Art. 5. – » Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage : (…); Aide et soutien psychologique ; Observation et surveillance des troubles du comportement; «
Le soutien psychologique figure ainsi dans l’accompagnement du patient en fin de vie et de ses proches. Un accompagnement est qualifié de relationnel : « accompagnement relationnel » lorsqu’un soignant, particulièrement un psychologue ou un bénévole dénommé « bénévole d’accompagnement » apporte au patient un soutien psychologique ou spirituel.
2. Accompagnement du patient cancéreux en fin de vie
Le concept de la fin de vie se définit en 7 phases[40] depuis la tombée du diagnostic de la maladie jusqu’au décès du patient.
A chaque étape de la fin de vie, une attitude et communication adaptée sont ainsi requises afin de répondre aux besoins du patient.
a) Rôle du soignant dans l’accompagnement d’un patient en fin de vie en fonction des 07 phases de la fin de vie
(1) Phase 1 : Diagnostic d’une maladie
Après le diagnostic de la pathologie, le patient peut éprouver cinq (05) états psychologiques :
- Etat de choc accompagné de dissociation : le patient est déconnecté de la réalité
- Le déni ou le refus : le patient n’accepte pas son sort, sa maladie. Il se remet en question et se rebelle.
« Pourquoi cela m’arrive ? » – « Je ne fume même pas pourtant j’ai le cancer des poumons ».
- Le marchandage : n’étant pas prêt à accepter la mauvaise nouvelle, le patient va aller négocier avec les professionnels de santé, il croit qu’il y a une ou des autres solution(s).
- La tristesse et/ou la colère : toujours dans le refus, le patient repousse atrocement sa pathologie, son état au risque de devenir agressif.
Cette agressivité, manifestation extérieure de sa tristesse ou colère, peut atteindre son entourage et les personnels de la santé.
- L’acceptation : conscient de sa maladie, le patient accepte son état.
- Rôle SOIGNANT :
L’annonce du diagnostic du patient devant être effectuée par le médecin selon la déontologie, l’infirmière a pour rôle de soutenir ce dernier lors de la transmission de l’information sensible.
Pour annoncer le diagnostic, le patient et ses proches doivent être convenablement installé dans un endroit calme et isolé. De plus, le médecin et l’infirmière se doivent d’être à la même hauteur que ces derniers.
Le médecin expliquera la prise en soins à venir et à faire relativement à la pathologie du patient.
L’infirmière se doit alors d’accompagner le patient c’est à dire savoir le réconforter, être à son écoute du patient ainsi que de son entourage.
Dans certains moments, l’infirmière peut aussi reformuler les dires du médecin pour s’assurer que le patient comprenne bien son état, ce qui va être fait ou ne peut être fait.
(2) Phase 2 : Pertes et infirmités fonctionnelles
Chez le patient, la progression de la maladie engendre des pertes des fonctions corporelles avec oscillation constante entre le désespoir et l’espoir, la résignation et la révolte.
Durant cette phase, le patient peut avoir des tendances suicidaires.
- Rôle SOIGNANT :
Conformément au rôle de l’infirmière, celle-ci se doit de proposer et d’octroyer des soins de qualité au patient tout en maintenant le plus longtemps possible l’autonomie de ce dernier en le faisant interagir et participer dans les soins.
(3) Phase 3 : Stade de dépendance physique quasi-totale
La mort est devenu évidente pour le soigné même si la famille peut toujours garder espoir d’un revers de situation. Celui-ci lutte pour garder un dernier contrôle corporel, une utilité, une raison de vivre. Les douleurs physiques peuvent augmenter malgré médication adaptée, le but étant d’éviter la souffrance du patient pour améliorer la prise en soin, éviter l’agressivité et améliorer son confort. C’est la phase ou le suicide assisté ou euthanasie est régulièrement mentionné par le soigné d’une part parce que celui-ci à une réelle envie d’en finir m’ais d’autre part pour tester son entourage.
- Rôle SOIGNANT :
L’infirmière à pour rôle de donner au patient le plus d’autonomie que celui-ci est capable de garder en fonction de son état de santé physique et moral. Intensifier ses efforts pour ce qui de son suivie dans la réalisation des gestes de la vie quotidienne.
Relativiser ses pensées de plus en plus négatives, ne pas le laisser tomber dans le désespoir le plus total. Placer la famille au cœur des soins et de la communication.
(4) Phase 4 : Stade de dépendance physique totale
Compte tenu de l’avancée de la maladie, le patient est devenu complètement dépendante dans sa vie quotidienne, notamment pour ses besoins intimes et fondamentaux.
Pour identifier et répondre aux besoins de son patient, le soignant doit alors se référer aux besoins fondamentaux de Virginia Henderson[41] (Annexe 01).
De ce fait, le patient ressentira un apaisement avec alternance entre présence, absence et conscience.
Il vit hors de l’espace-temps : son temps n’est plus le temps réel.
- Rôle SOIGNANT :
Le soignant doit rassembler toutes ses connaissances et appliquer son savoir être afin de faire face aux problèmes du patient sans se limiter au rôle propre de l’infirmier.
L’infirmière se doit ainsi de profiter des moments de lucidité du patient pour communiquer et lui faire comprendre que ses derniers instant sur terre sont aussi les derniers avec ses proches.
De ce fait, le soignant se voit alors être le vecteur pour le renforcement des liens entre la personne en fin de vie et sa famille à travers la mise en place d’activités, de moments intimes qui respirent la joie et la sérénité …
Toujours dans ce sens, il est essentiel d’éviter la projection d’images sinistres et funèbres est à bannir.
Il est alors essentiel de vivre le moment présent sans se pencher vers comment demain sera fait.
(5) Phase 5 et 6 : Etats intérieurs de l’agonie
Pouvant durer de quelques minutes à plusieurs jours voire quelques semaines, ces phases sont éprouvantes tant pour le patient qui reste couché, immobile en attendant son heure, et pour le soignant. Effectivement, le patient est dans un état de conscience modifiée qui est difficilement compréhensible.
C’est surtout durant cette phase qu’il est essentiel de prendre en charge la douleur psychique du patient par rapport à la douleur physique. En effet, son regard est vide, il y a ouverture de ses organes et des sens avec perception extra sensorielle, le patient est en expérience de mort imminente qui s’étend dans le temps.
- Rôle IDE :
La priorité absolue du soignant consiste, outre l’application de son rôle propre d’infirmier, de lutter contre la douleur tant psychique que physique.
Pour se faire, le soignant va inciter la famille à être présente au chevet de la personne soignée, à participer aux soins thérapeutiques de sophrologie afin de pallier à la douleur psychique du malade au moment T.
Bref, le soignant se doit d’être à l’écoute, du patient et son entourage proche, notamment sa famille qui durant ces derniers instants peut être démoralisée et ressentir des difficultés qui pourraient entraver la mort sereine du malade.
(6) Phase 7 : La mort
La personne qui était en fin de vie rend son dernier souffle et vit son dernier instant sur terre auprès de ses proches.
- Rôle SOIGNANT :
Etape délicate et fort éprouvante, le soignant se doit de suivre la famille auprès du défunt en les accompagner spirituellement.
La toilette mortuaire de la personne décédée relève aussi du soignant tout en enlevant tout ce qui est matériel médical.
Bien évidemment, le soignant devra accepter qu’un membre de la famille veuille participer à la toilette.
Après, le soignant se retirera en laissant la famille seule avec le patient décédé.
Dans le cas où la famille était absente lors du dernier souffle du patient décédé, le soignant se doit de répondre à leur interrogation tout en restant dans le rôle propre infirmier.
De plus, l’infirmière peut rassurer la famille quant à la prise en charge de la douleur du patient en assurant que le maximum a été fait pour que les derniers instants de celui-ci aient été les plus paisibles possible.
V. Cadre pratique
A. Méthodologie
1. Objectif de l’enquête
Ce travail a pour objectif de proposer des solutions, des éléments de réponse vis-à-vis des enjeux de la distance relationnelle dans les soins, notamment dans l’accompagnement de patient cancéreux dont le pronostic vital est engagé ou en fin de vie.
2. Outil d’enquête : Enquête semi-directif
L’entretien peut être défini comme étant une situation d’interaction basée notamment sur la communication verbale entre au moins deux (02) personnes et portant sur un sujet ou thème donné.
L’entretien semi-directif permet à celui questionné de répondre librement aux questions ouvertes qui sont consignées dans un guide d’entretien, il s’agit de recueil de données plutôt qualitatives que quantitatives.
Effectivement, l’entretien offre à l’interviewé la liberté d’exprimer à sa manière la façon dont il voit les choses relativement aux questions posées.
L’entretien semi-directif a été choisi étant donné la richesse et la précision des informations qu’il apporte et surtout parce qu’il est le plus adapté à la recherche. En l’occurrence, il est indispensable de comprendre et de cerner le vécu, le ressenti et le point de vue des infirmières par rapport à ce prendre en soin de patients cancéreux dont le pronostic vital est engagé ou en fin de vie, tout en gardant un contrôle sur le déroulement de l’entretien à travers le guide d’entretien de manière à ne pas dévier du sujet initial.
3. Guide d’entretien
Le guide d’entretien se compose des huit (08) questions suivantes :
- Depuis combien de temps travaillez-vous auprès de patients atteints de pathologies cancéreuses?
- Quelles sont vos représentations par rapport au cancer à la fin de vie?
- En quoi la communication est- elle importante dans les soins auprès de patients atteints de cancer en fin de vie?
- Qu’est ce qui peut entraver ou favoriser la communication par rapport aux patients et aux pathologies spécifiques que vous avez rencontrés?
- Utilisez-vous des outils de communication?
- Diriez-vous que pour mettre en place une communication de qualité, le soignant doit prendre soin de lui-même pour mieux prendre soin des autres?
- Quelles sont vos difficultés professionnelles, à ce jour, en matière de prise en charge dans ce service, après autant d’années d’expérience ? Par rapport aux palliatifs, par rapport à une prise en charge globale ?
- Au regard de votre expérience, diriez vous qu’il est nécessaire d’avoir une formation spécifique pour travailler en oncologie, en cancérologie, en soins palliatifs ?
4. Population étudiée
Le personnel infirmier responsable d’accompagnement de patients cancéreux dont le pronostic vital est engagé constitue la population étudiée dans cette enquête par entretien semi-directif.
B. Résultats
1. Recueil des résultats
Les données ont été retranscrites exhaustivement
2. Analyse des résultats
a) Synthèse des résultats
Tableau : Synthèse des résultats
Questions | IDE 1 | IDE 2 | IDE 3 |
Depuis combien de temps travaillez-vous auprès de patients atteints de pathologies cancéreuses ? | Depuis Octobre. 2004
(12 ans) |
Depuis 2004
(12 ans) |
Depuis 15 ans |
Quelles sont vos représentations par rapport au cancer à la fin de vie?
|
Un rapport à la mort, Une certaine fatalité. « Même si aujourd’hui avec les progrès de la médecine, certains cancers sont très bien soignés, c’est quand même une maladie qui fait peur » | Maladie chronique, parfois fatale
Sentiment d’injustice par rapport au cancer. « Maladie qui tout de même rappelle souvent que la fin est proche pour de nombreux patients » S’agissant de la fin de vie : une étape très difficile à vivre pour le patient et son entourage ainsi que pour les soignants « nous avons aussi nos limites émotionnelles ». |
Maladie grave, invalidante.
« une notion qui nous rappelle que nous sommes vulnérables, mortels, c’est l’illusion de l’immortalité qui s’effondre » Sentiment d’impuissance Fin de vie : étape difficile pour le patient, la famille, pour les soignants. |
En quoi la communication est- elle importante dans les soins auprès de patients atteints de cancer en fin de vie ?
|
Essentielle
Adhésion aux soins Compréhension entre patients et soignants Echange « Je parle, j’explique mais j’écoute aussi ». Permet l’observance du traitement Favorise la relation soignant soigné. « Les patients en oncologie ont besoin de se sentir en confiance, et une communication adaptée à leur situation est déterminante pour la suite de la prise en charge ». |
Importante, Primordiale.
« Une communication de qualité, adaptée à la situation des patients est déterminante pour la suite de la prise en charge » Adhésion aux soins, Climat de confiance entre le patient et le soignant |
Essentielle
« Il ne faut pas oublier que le patient est encore en vie, que l’entourage a besoin de notre soutien, notre écoute, nos conseils, de cette communication qui peut-être verbale ou non verbale ». La communication doit être adaptée à l’état du patient « Je pense que communiquer avec un patient en fin de vie c’est l’accompagner dans cette fin de vie et c’est accompagnement est primordial » |
Qu’est ce qui peut entraver ou favoriser la communication par rapport aux patients et aux pathologies spécifiques que vous avez rencontrés ?
|
La barrière de la langue
« De deux choses l’une. Même si des traducteurs sont présents, on ne peut pas avoir main mise sur la façon dont cela va être traduit. Est-ce que ce qu’on veut faire passer va être traduit correctement via le traducteur » « Il n’y a parfois pas de mots correspondants à la traduction ». |
« La douleur non soulagée peu rendre un patient agressif ou peu communiquant. Il y a aussi le déni ou d’autres mécanismes de défense souvent rencontrés chez les patients qui sont des entraves à la communication et à la prise en charge ».
La souffrance psychologique, spirituelle, sociale des patients et de leur entourage « Je dirais que la prise en charge globale des patients atteints de cancer en fin de vie est un facteur favorisant la communication, et l’inverse, incontestablement est une entrave » |
Le ton utilisé par le soignant.
« un soignant agressif ou trop ferme dans les propos est une barrière à une communication de qualité et cela se répercute de ce fait sur la prise en charge. Le patient ne se sent pas en confiance, n’adhère pas aux soins, devient anxieux, agressif à son tour » « Il est important de tenir compte de la culture, des croyances, de l’éducation, de la compréhension, du niveau social de chacun en offrant à chacun la même qualité de soins ». Même si nous ne partageons pas l’avis du patient, nous devons respecter ses convictions, ses peurs, ses angoisses ses espoirs sans porter de jugements dévalorisants ou autres, essayer de rester neutre, mais à l’écoute.
|
Utilisez-vous des outils de communication ?
|
Non, par défaut de temps
« Les compétences relationnelles sont des éléments majeurs que doivent avoir tout soignant dans la prise en charge des patients atteint de cancer en fin de vie ». |
Non
Soins relationnels : l’écoute, le toucher, l’empathie, la réassurance, parfois vaut mieux écouter en silence. « Le toucher dans les soins est une forme de communication pour moi ». |
Oui, en fonction de chaque patient.
« J’ai partagé, échangé avec des patients des films, de la musique, des livres, des jeux vidéos. Ces outils favorisent la communication, à mon sens »
|
Diriez-vous que pour mettre en place une communication de qualité, le soignant doit prendre soin de lui-même pour mieux prendre soin des autres ?
|
Obligatoire
« Un soignant pas bien, psychologiquement ou physiquement, fait qu’on peut être moins attentif, moins compréhensif. On ne peut pas prétendre prendre soin des autres en ne prenant pas soin de soi même » |
« oui c’est important de prendre soin de soi pour être disponible et aidant pour prendre soin des autres ». | « Il est absolument important de prendre soin de soi afin d’être disponible pour les patients. Travailler en oncologie est très éprouvant pour les soignants. Nous sommes souvent confrontés à la mort, à la souffrance, nos émotions sont souvent mises à rude épreuve »
Un solide équilibre de la vie privée est capital |
Quelles sont vos difficultés professionnelles, à ce jour, en matière de prise en charge dans ce service, après autant d’années d’expérience ? Par rapport aux palliatifs, par rapport à une prise en charge globale ?
|
Pouvoir revoir les patients en entretien quand ils en éprouvent le besoin
Meilleure reconnaissance du métier d’infirmière d’annonce en oncologie |
« les médecins ont du mal à accepter la fin de vie parfois et prescrivent des bilans ou des examens qui ne sont pas raisonnables »
« c’est vraiment important de s’interroger au quotidien sur l’intérêt réel de ce que nous faisons » Manque de personnel « En oncologie les patients ont besoin de professionnels référents, ça les rassure, donc quand il y a un » turn- over » au niveau des soignants pour diverses raisons, c’est déstabilisant pour les patients, c’est fatigant pour l’équipe en place ». |
Plus de temps à consacrer aux patients.
« Pouvoir dans la mesure du possible réaliser son dernier souhait, car il y a des patients qui nous le demandent de plus en plus ». |
Au regard de votre expérience, diriez vous qu’il est nécessaire d’avoir une formation spécifique pour travailler en oncologie, en cancérologie, en soins palliatifs ?
|
Oui
Indispensable, Essentielle Obligatoire |
Oui
Formation spécifique et continue pour toute l’équipe soignante. « Concernant la prise en charge globale du patient, mais aussi pour une mise à jour des connaissances sur les nouveaux traitements, le matériel, les soins palliatifs » Essentielle Prévention de l’épuisement professionnel |
Formation spécifique essentielle
« l’oncologie nécessite des connaissances, des compétences techniques essentielles mais indissociables des compétences relationnelles ». |
b) Analyse des résultats
Les IDE qui ont été interviewés dans le cadre de cette étude ont en moyenne 13ans d’expérience en oncologie.
Face au cancer et à la fin de vie, les IDE définissent le cancer comme une maladie chronique qui a rapport direct à la mort étant donné que c’est une maladie grave et invalidant, le cancer représente ainsi une certaine fatalité associée à un sentiment d’injustice. D’ailleurs les dires des IDE traduisent très bien cette notion d’impuissance, de fatalité :
– « Même si aujourd’hui avec les progrès de la médecine, certains cancers sont très bien soignés, c’est quand même une maladie qui fait peur »
– « Maladie qui tout de même rappelle souvent que la fin est proche pour de nombreux patients »
– « une notion qui nous rappelle que nous sommes vulnérables, mortels, c’est l’illusion de l’immortalité qui s’effondre »
En ce qui concerne la fin de vie : elle constitue une étape très difficile à vivre tant pour le patient, son entourage que pour les soignants. En effet « nous avons aussi nos limites émotionnelles » affirme l’une des IDE interviewée. Incontestablement, les soignants ressentent une certaine impuissance face aux personnes en fin de vie notamment sur le fait d’une communication adaptée qui pourrait améliorer la prise en soins de ces dernières tout en maintenant la relation soignant-soigné qui tend à se détériorer au fil de la dégradation de l’état cognitif du malade.
Effectivement, la communication s’avère essentielle, importante et primordiale car elle est le facteur sine qua none à l’adhésion du patient aux soins ainsi que l’observance du traitement outre l’instauration d’un climat de confiance qui va favoriser la relation soignant-soigné. D’ailleurs, les IDE de dire que
– « Les patients en oncologie ont besoin de se sentir en confiance, et une communication adaptée à leur situation est déterminante pour la suite de la prise en charge ».
– « Une communication de qualité, adaptée à la situation des patients est déterminante pour la suite de la prise en charge »
– « Il ne faut pas oublier que le patient est encore en vie, que l’entourage a besoin de notre soutien, notre écoute, nos conseils, de cette communication qui peut-être verbale ou non verbale »
La communication se doit ainsi de tenir compte et être adapter à l’état du patient.
Afin d’assurer une communication efficace, il importe de se mettre à la hauteur du résident et de s’adapter à ce dernier. En effet, la communication est le garant du bon déroulement des soins vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salomé, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches »[42].
De plus, la communication non verbale est fortement recommandée en association avec la communication verbale tel toujours entamer par un sourire, se mettre à la hauteur du résident ou encore utiliser des gestes, des mimétismes. En effet, le « langage du corps » allie : gestes, mimiques, attitudes à l’apparence physique : odeur, tenue vestimentaire, maquillage, odeur … qui peuvent servir à passer un message, une pensée, un sentiment … Par ailleurs, Salomé démontre l’importance de la communication non verbale, notamment le regard. En effet, selon lui « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute »[43]. Incontestablement, elle offre au soignant une approche plus humaine qui lui permet de se rapprocher facilement de son patient. Par ailleurs, Laurent Muchielli souligne que l’« On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur ».
En pratique, la communication est le pilier de la relation soignant-soigné dont la qualité dépend fortement de l’affection, de l’influence qui découle de la relation à travers l’humanisation des soins et par conséquent l’adhésion du soigné aux soins.
Cependant, il existe des obstacles à la communication avec le patient, notamment barrière de la langue et le ton utilisé par le soignant outre la non prise en charge adéquate de la douleur.
En effet la différence de langue peut entraver à la bonne communication, notamment dans la compréhension mutuelle des échanges, malgré la présence d’un traducteur comme l’affirme l’IDE : « De deux choses l’une. Même si des traducteurs sont présents, on ne peut pas avoir main mise sur la façon dont cela va être traduit. Est-ce que ce qu’on veut faire passer va être traduit correctement via le traducteur … Il n’y a parfois pas de mots correspondants à la traduction ».
L’intonation du soignant en s’adressant au soigné peut également être problématique dans le sens ou un ton agressif ne favorise pas l’adhésion du patient aux soins, ni même l’établissement de la relation de confiance. En effet « un soignant agressif ou trop ferme dans les propos est une barrière à une communication de qualité et cela se répercute de ce fait sur la prise en charge. Le patient ne se sent pas en confiance, n’adhère pas aux soins, devient anxieux, agressif à son tour ».
Le respect de la culture, des mœurs et croyance du patient est également essentiel car le contraire entrave gravement la communication et par voie de conséquences le bon déroulement et la qualité des soins : « Il est important de tenir compte de la culture, des croyances, de l’éducation, de la compréhension, du niveau social de chacun en offrant à chacun la même qualité de soins ». Ce qui suppose entre autres le respect et la préservation de la dignité du soigné, autrement dit à respecter sa différence, ce qui est largement conforté par la charte du patient hospitalisé (Annexe I) qui porte sur l’accès au service public pour tous, le droit à des soins et à une information de qualité, la liberté individuelle, le consentement, le respect de la vie privée et de l’intimité, et le droit au recours juridique.
Outre la prise en charge psychologique, spirituelle, sociale des patients et de leur entourage, la prise en charge adéquate de la douleur du patient est essentielle car « La douleur non soulagée peu rendre un patient agressif ou peu communiquant. Il y a aussi le déni ou d’autres mécanismes de défense souvent rencontrés chez les patients qui sont des entraves à la communication et à la prise en charge », de plus « Je dirais que la prise en charge globale des patients atteints de cancer en fin de vie est un facteur favorisant la communication, et l’inverse, incontestablement est une entrave » affirme une IDE.
Quant à l’utilisation d’outils de communication, deux (02) IDE sur trois (03) n’en utilisent pas par défaut de temps et se basent sur les soins relationnels. D’ailleurs une IDE de dire que « Les compétences relationnelles sont des éléments majeurs que doivent avoir tout soignant dans la prise en charge des patients atteint de cancer en fin de vie ».
Chaque moment, chaque jour est important, donc il est essentiel de faire en sorte que tout moment soit privilégié, unique. Les capacités du patient étant diminuées, le soignant se doit de s’adapter et d’essayer de respecter le dernier souhait de vie du patient. C’est également, la difficulté d’exaucer le souhait et le rendre réalisable car ce dernier souhait sera bien le dernier. Ce que conforte l’une des IDE par ses dires : « J’ai partagé, échangé avec des patients des films, de la musique, des livres, des jeux vidéos. Ces outils favorisent la communication, à mon sens »
Comme l’accompagnement en oncologie ne diffère pas tellement de l’accompagnement de fin de vie, il importe que le soignant prenne soin de lui de manière obligatoire et indispensable compte tenu de la gestion des émotions fortes qui se déroulent dans le service. En effet, en tant qu’humains, les soignants peuvent se sentir inondés et croulés par les émotions des patients, de même que leurs propres ressentis. Ce qui fait qu’il est capital d’avoir un solide équilibre de la vie privée.
De plus, les IDE d’affirmer :
– « Un soignant pas bien, psychologiquement ou physiquement, fait qu’on peut être moins attentif, moins compréhensif. On ne peut pas prétendre prendre soin des autres en ne prenant pas soin de soi même »
– « oui c’est important de prendre soin de soi pour être disponible et aidant pour prendre soin des autres »
– « Il est absolument important de prendre soin de soi afin d’être disponible pour les patients. Travailler en oncologie est très éprouvant pour les soignants. Nous sommes souvent confrontés à la mort, à la souffrance, nos émotions sont souvent mises à rude épreuve »
Par rapport aux soins palliatifs et à la prise en charge globale, les principales difficultés professionnelles résident notamment dans le fait que le soignant, en oncologie notamment, ne peut revoir les patients en entretien lorsque ces derniers en éprouvent le besoin, d’autant plus qu’il faille « Pouvoir dans la mesure du possible réaliser son dernier souhait, car il y a des patients qui nous le demandent de plus en plus ».
Une meilleure reconnaissance du métier d’infirmière d’annonce en oncologie serait la bienvenue selon une IDE.
De plus, une IDE de dire que « les médecins ont du mal à accepter la fin de vie parfois et prescrivent des bilans ou des examens qui ne sont pas raisonnables …« c’est vraiment important de s’interroger au quotidien sur l’intérêt réel de ce que nous faisons » ce qui suppose qu’il faille prendre conscience de l’humanitude dans le soin dans le sens où il faut accompagner le patient par des soins de confort et de réconfort car même s’il n’y a pas de guérison, il faut que le patient sente qu’il est bien pris en charge, qu’il soit bien entouré, que l’on soit à son écoute, ce qui aboutira à son bien-être psychologique.
Le manque de personnel est également une difficulté de taille, ce qui est conforté par les dires de cette IDE : « En oncologie les patients ont besoin de professionnels référents, ça les rassure, donc quand il y a un » turn- over » au niveau des soignants pour diverses raisons, c’est déstabilisant pour les patients, c’est fatigant pour l’équipe en place ».
Il importe alors qu’il y ait une formation spécifique pour travailler en oncologie, en soins palliatifs car ces services nécessitent des connaissances, des compétences techniques essentielles mais indissociables des compétences relationnelles. De plus, cela permettrait de faire une mise à jour des connaissances comme l’affirme une des IDE : « Concernant la prise en charge globale du patient, mais aussi pour une mise à jour des connaissances sur les nouveaux traitements, le matériel, les soins palliatifs ».
VI. Conclusion
En cancérologie, il importe de privilégier la communication avec le patient, qu’elle soit verbale ou non, afin qu’il y ait instauration de la confiance dans la relation soignant-soigné qui est issu de l’acte de satisfaction des besoins du patient par le soignant.
De plus, la fin de vie favorisant les situations de vulnérabilité tant du malade que de sa famille, son entourage proche, il importe ainsi de respecter et de reconnaître les valeurs, attentes, droits et souhaits de la personne en fin de vie tout en mettant à la disposition du malade et de sa famille les savoirs : savoir-être, savoir-faire à travers un cadre pluridisciplinaire afin d’optimiser au mieux cet accompagnement si délicat, spécifique et singulier. D’où l’intérêt de tout mettre en œuvre afin que le résident veuille bien adhérer aux soins en se sentant en confiance, en sécurité, en se confiant au personnel soignant par l’établissement d’une communication adaptée pour une relation de confiance qui permettra d’améliorer la prise en charge du patient.
Comme l’on ne peut rien faire contre la mort, il est humainement important d’agir avec humilité tout en rendant aussi serein que possible les derniers instants de celui qui va partir, mourir. C’est pour cela que la mise en place de formation spécifique à la fin de vie peut considérablement aider dans la prise en charge des personnes en fin de vie.
Le rôle propre de l’infirmier ne devant pas se limiter à la personne en fin de vie, le soignant doit apporter son aide à la famille qui peut s’avérer être un réel atout dans l’accompagnement de la personne en fin de vie. Quelle est la place de la famille dans l’accompagnement de la personne en fin de vie ?
VII. Bibliographie
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- D’après la conférence de consensus Anaes « Accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches », 01/01/04 [has-sante.fr]
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VIII. Annexes
[1] http://www.alloleciel.fr/citation/elora-maisie
[2] D’après la conférence de consensus Anaes « Accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches », 01/01/04 [www.has-sante.fr]
[3] http://www.phraseculte.fr/phrase-culte-mort-jose-marti-1-2-3.html
[5] AUNIER, C.l. BERNARD, M.F ; et al. Soins Palliatifs en équipe : Le rôle infirmier. Édition 2006. France : institut UPSA de la douleur. Page 89.
[6] BIOY, Antoine. BOURGEOIS, François. ; Et al. Communication soignant-soigné. 2ème édition. France : Bréal, 2009. (Repères et pratiques) page 92
[7] http://www.psychopsy.com/index.php?/changer/la-peur-de-mourir.html . Consulté le 23 Aout 2015
[8] AUNIER, Claire-Alix. BERNARD Marie-Fleur. ; et al. Soins palliatifs en équipe : le rôle infirmier. Nouvelle édition. France : institut UPSA de la douleur, 2008 p88
[9] AMIEC Recherche. Dictionnaire des soins infirmiers et de la profession infirmière. 2005, Issy-les-Moulineaux : Editions Masson, p 257.
[10] HESBEEN W., Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.8.
[11] HESBEEN W. Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.35.
[12] GINESTE Y., PELLISSIER J., Humanitude, Comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux, Paris, Armand Colin, 2007, p.207.
[13] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[14] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[15] Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. Accueil. Ressources documentaires. Ethique du soin. Le refus de soin en gériatrie. [en ligne]. [consulté le 30/04/15]. Disponible sur : http://www.espace-ethique-alzheimer.org
[16] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 30/04/15].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[17] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970
[18]HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
[19]ROGERS, Carl, Développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p29
[20]HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
[21] Echanges de l’AFIDTN -N°88 – novembre 2009
[22] ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
[23] ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
[24] PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, Inter Editions, 1995, pour la traduction française.
[25] ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
[26] ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
[27] Définition de l’OMS « Organisation Mondiale de la Santé ». 2002, http://www.sfap.org/pdf/III-D5-pdf.pdf
[28] Recommandations Anaes : « Modalités de prise en charge de l’adulte nécessitant des soins palliatifs »,
12/03/02. [www.anaes.fr]
[29] SFAP, Collège soins infirmiers – L’infirmière et les soins palliatifs. 4ième édition. France : Masson. 2009. (Savoir et pratique infirmière) page 5
[30] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970.
[31] http://www.cnrtl.fr/definition/langage
[32] http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=communiquer
[33] ROGERS, Carl. Psychologue humaniste américain du 20ème siècle, avec une approche centrée sur la personne, met l’accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le client
[34] http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=communiquer
[35] Article L4311-1, Code de la Santé Publique, 29Juillet 2004, relatif à l’exercice de la profession d’infirmier
[36] PAILLE, Pascal. Maitre de conférence français contemporain, auteur d’ouvrages sur les ressources humaines. ≪ L’analyse qualitative en sciences humaines. 2003
[37] MUCCHIELLI, Laurent. Sociologue et historien contemporain, directeur du Centre de recherche sociologique sur le Droit et les institutions pénales au CNRS.
[38] SALOME. Psychosociologue français contemporain, formateur, écrivain qui se consacre a la communication.
[39] VERSPIEREN, Patrick. Face à celui qui meurt : Euthanasie, Acharnement thérapeutique, Accompagnement. 5 ème édition, Paris, éd. Desclée de Brouwer, 1986. p.183. (Coll. Temps et contretemps).
[41] Henderson, V., La nature des soins infirmiers (traduction de l’édition américaine The Principles and Practice of Nursingde 1994), InterEditions, Paris, France, 1994
[42] Jacques Salomé. Relation à l’Autre. De l’amour de SOI à l’amour de l’AUTRE. Paru dans “Recto-Verseau” 251 – avril 2014
[43] https://psychotherapeute.wordpress.com/2013/06/05/cest-par-mon-regard-que-je-de-jacques-salome/
Mémoire de fin d’études de 49 pages.
€24.90