Mémoire portant sur la problématique suivante: la France doit-elle exploiter son gaz de schiste ? Impact sur l’économie et le mix énergétique du pays.
La France doit-elle exploiter son gaz de schiste ?
Impact sur l’économie et le mix énergétique du pays.
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Introduction
La course à la production et l’autosuffisance énergétique font rage entre les grandes puissances. Historiquement, ce sont les pays du Moyen-Orient qui doivent être à la tête de cette course mais les chiffres de ces cinq dernières années montrent le contraire. Toutes les sources d’énergie sont les bienvenues et exploitables pour les pays en quête de croissance économique vu que cette dernière est un facteur clé pour le développement d’un pays. Actuellement, la majorité des chercheurs du monde entier se focalise sur des potentielles ressources, que ce soit en gaz, en pétrole ou en ENR, énergie renouvelable. La France se veut aujourd’hui être un modèle en énergie renouvelable et depuis l’arrivée de Ségolène Royal à la tête du ministère de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable, toutes autres formes de source d’énergie ont été délaissées pour faire place à l’ENR. Les faits récents le montrent bien. Il faudrait quand même savoir que ce n’est pas tout le monde qui est pour l’ENR. Arnaud Montebourg, un ancien ministre de l’énergie le dit haut et fort dans ses divers rapports : l’exploitation du gaz de schiste serait pour la France une grande source de revenus et pourrait créer beaucoup d’emploi dans le futur. Le problème qui subsiste et qui a rendu le gaz de schiste en affaire classée pour le gouvernement français fut la technique utilisée, jugée trop polluante et nuisible à l’environnement. Pourtant, la fracturation hydraulique, les États-Unis l’utilisent depuis plus de quarante ans et le monde entier voit le résultat. Ils produisent eux-mêmes leur besoin en énergie, sans une aide extérieure et ils occupent la première place en production d’énergie, surtout en gaz de schiste. Face au problème de la fracturation hydraulique, l’ancien ministre contourne le problème en proposant une nouvelle technique de forage, qui d’après lui sera moins polluante et moins couteuse.
D’après des débats menés par des analystes du monde entier, le gaz de schiste est une menace pour les pays producteurs de pétrole arabe. La Russie, les États-Unis, la Pologne, l’Allemagne et d’autres pays sont aujourd’hui en lisse pour une course effrénée vers l’acquisition d’un marché international en gaz de schiste. Le but de ces grandes puissances qui se battent aujourd’hui pour devenir le numéro un en matière de technologie, d’énergie et en croissance économique, est de devenir un pays avec une technologie très poussée et autosuffisante en énergie. Le pays qui aura ces avancées tiendra dans sa main le destin de plusieurs pays à la recherche d’une source d’énergie en permanence.
Tout comme les États-Unis, la France est un grand pays développé qui n’a rien à envier aux autres pays qui l’entourent. La preuve, elle est toujours présente lors des réunions des pays les plus riches du monde, la réunion des G7. Actuellement, elle figure parmi les plus grands exportateurs de blé et importateurs de vanille, bois, cacao. Il est vrai que la majorité des revenus de l’État repose sur ces imports-exports et sur les impôts mais il y aussi les exploitations minières. Le gaz de schiste, sujet tabou en France mais en même temps une des sources d’énergie potentielles, cause aujourd’hui un conflit entre le gouvernement, les écologistes et les compagnies pétrolières. Bannie en 2011, la fracturation hydraulique est la principale source de ce conflit qui empêche toutes activités concernant le gaz de schiste. Une question se pose encore aujourd’hui : La France doit-elle exploiter son gaz de schiste ou rester sur sa position en la laissant de côté ?
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Préface : Rappel historique
La révolution américaine du gaz de schiste. Quels impacts pour l’Europe ?
Impact sur le prix domestique du gaz, impact sur le prix du charbon et du pétrole
Durant les quarante dernières années, la production mondiale de gaz a triplé. Du gaz conventionnel au non conventionnel, les gaz extraits représentent des milliers de milliards de mètres cubes et des milliards de dollars. Dans l’exportation de gaz, les États-Unis et la Russie sont des références et des concurrents que la plupart des pays producteurs de gaz redoutent. Avec une production mondiale de 20%, les États-Unis dépassent la Russie, qui produit 18%, et le Moyen-Orient 10%.1 En dix ans, l’exploitation du gaz de schiste a relancé l’économie américaine et aujourd’hui, c’est le premier producteur de gaz à l’échelle internationale. Pour les Américains, toujours en quête d’autosuffisance en matière énergétique, le gaz de schiste est une belle opportunité pour concurrencer les leaders mondiaux comme les pays arabes en production de pétrole. Sachant que le gaz de schiste est une source d’énergie moins chère, pouvant remplacer le pétrole, le gouvernement américain a investi plusieurs milliards de dollars afin d’exploiter au maximum ces réserves. Près de 60 milliards de dollars pour cette année et plus de 400 milliards de dollars dans les cinq années à venir. Si l’exploitation du gaz de schiste a pu créer des emplois pour plus d’un demi-million d’Américains cinq ans plutôt, en 2020, on estime qu’il y en aura pour 1,2 million de plus.
Entre 2007 et 2012, la production de gaz des États-Unis a augmenté de 24%. Elle a atteint 230 milliards de mètres cubes en 2012.
Exploitation de gaz aux États-Unis (1990-2012)
Source : newclimateeconomy.report
Le fait que les États-Unis soient les premiers en production de gaz de schiste lui permet de fixer des prix moins élevés que ceux des autres pays producteurs, cinq fois moins chers qu’en Europe. Au début, le prix du gaz par million par BTU était entre 10 et 25 dollars mais à cause de la concurrence avec l’Europe, le prix est maintenant passé à 3 dollars. La logique des choses fait que les consommateurs des quatre coins du globe se ruent tous vers l’Amérique pour se fournir en gaz. Pour les grandes entreprises industrielles, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, le gaz est devenu une source d’énergie abondante à bas prix qui peut remplacer toute autre source d’énergie. L’arrivée du gaz de schiste dans le marché de l’énergie a fait que le prix du pétrole et du charbon a chuté considérablement. Les producteurs de charbon européens sont des victimes de l’essor du gaz de schiste. En Europe, la variation des prix du gaz a eu beaucoup plus d’impact pour les particuliers ainsi que pour les industriels.
Évolution du prix du gaz et du pétrole aux États-Unis
Source : www.contrepoints.org
Impact sur la pétrochimie européenne2 :
Vu l’avancée actuelle des Américains, la pétrochimie européenne doit se restructurer le plus vite possible. Les outils qu’ils utilisent sont vieux et ne sont plus adaptés aux contextes de production actuelle. D’ici 2017, les États-Unis seront les premiers en matière de production et en matière d’exportation de gaz de schiste et tous les pays producteurs de schiste seront loin derrière s’ils ne réagissent pas à temps.
La baisse des prix du gaz fait que les compagnies gazières européennes ferment un à un leur site de forage. En plus du fait qu’ils produisent moins, ils achètent aussi les additifs chimiques nécessaires à l’exploitation à un prix plus élevé par rapport aux États-Unis. L’Europe est forcée d’importer ces additifs alors que les Américains les produisent eux-mêmes.
1 Source : poldev.revues.org
2 Source : www.contrepoints.org
Mémoire de fin d’études de 54 pages.
€24.90