Mémoire portant sur l’accompagnement d’une équipe éducative de l’aide sociale à l’enfance dans la mise en place du projet personnalisé de l’enfant.l
L’ACCOMPAGNEMENT D’UNE EQUIPE EDUCATIVE DE L’AIDE SOCIALE A L’ENFANCE DANS LA MISE EN PLACE DU PROJET PERSONALISE DE L’ENFANT: UNE EDUCATION PARTAGEE
Plan
Introduction
Première partie : Une institution dans son évolution historique
- Présentation du projet
- Notion sur : la parentalité, le placement, la séparation
- La naissance d’une nouvelle catégorie sociale
- Lois et décrets
Deuxième partie : proposition de mise en œuvre
- Proposition
- Instructions pour l’usager
- Accompagnement de l’équipe éducative
- Management et démarche au sein de l’institution
- Outils utilisés
- Rôles et fonction du chef de service
Troisième partie : évaluations
- Usagers
- Equipe
- Institution
INTRODUCTION
Assistant social de formation initiale, mon parcours m’a conduit à exercer mon métier dans des structures et services liés à l’enfance en danger et dans le cadre de la formation CAFERUIS. Dans mes recherches, mon choix s’est porté sur la mise en place du PROJET PERSONALISE de l’Enfant dans un service départemental de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Ce projet s’inscrit dans une demande du département, sur la protection de l’enfance et de son schéma départemental 2012-2016. Le projet tend à mettre en œuvre les préconisations de la loi du 05 mars 2007 et de répondre à l’exigence qui est la clarification des rôles des parents. Ces derniers doivent se maintenir dans leurs fonctions parentales et ce, quel que soit la problématique à l’origine de la mesure de placement.
Ainsi, une première hypothèse de travail vient soutenir ce projet selon laquelle : la mise en œuvre du Projet Personnalisé de l’Enfant constitue une évolution majeure pour l’enfant en situation de placement et pour ses parents dans l’exercice de leurs fonctions parentales.
Une première approche m’a mené à m’interroger sur l’utilité du P.P.E. qui pourrait être un simple outil permettant aux familles et aux professionnels de réunir des informations et des objectifs pour l’enfant.
Or, si le P.P.E permet bien de fixer les objectifs, il pourrait aussi permettre non seulement de tendre réellement vers une coéducation entre une institution et des familles qui doivent être acteurs mais aussi être un outil d’évaluation du parcours de l’enfant en situation de séparation.
Les recherches de Spitz et Bowlby sur l’hospitalisme et l’attachement ont démontré les effets nocifs de séjours prolongés de nourrissons ou d’enfants en collectivité, séparés de leur mère (résignation, dépression, retard de développement affectif, intellectuel et social). Ces recherches orientées vers la petite enfance se sont étendues sur l’ensemble des dispositifs concernés par l’accueil d’enfants ou adolescents séparés de leur famille. Puisque le fait de juste placer ne suffit plus, de nouvelles nécessités qui consistent à privilégier les interventions en direction des familles émergent. Le maintien du lien (développement des mesures d’A.E.M.O, Assistance Educative en Milieu Ouvert) et la recherche de plus d’alternatives possibles au placement. S’il y a un doute quant à l’efficacité des modalités de placement pour remédier aux troubles, il y a eu également des problèmes liés aux coûts produits pour la société, d’où la recherche d’autres modalités d’opérations moins chères et plus efficaces.
Ce projet implique des changements profonds dans la manière dont les missions des référents éducatifs s’exercent mais aussi un changement dans les positionnements habituellement décidés pour l’enfant.
Et en effet, Michel Crozier et Erhard Freiberg montrent qu’un tel changement implique que « tout un système d’action se transforme, c’est-à-dire que les hommes… mettent en pratique de nouveaux rapports humains » (page 382)
Ainsi, une seconde hypothèse de travail est venue accompagner ce travail d’élaboration selon laquelle : la mise en œuvre de ce projet suppose des différentes phases d’accompagnement des professionnels de service dans des compétences nouvelles et dans des positionnements vis-à-vis des mineurs et des adultes dans leurs engagements de l’autorité parentale.
Dans un premier temps, nous entamerons avec un énoncé des textes législatifs, et les écrits de base qui serviront à la mise en règle du projet. C’est une recherche préalable qui nous rapprochera du contexte en abordant les lois et décrets, les rapports de recherche et de travaux réalisés, et le schéma départemental. Ce qui constituera la première partie. Dans un deuxième temps, nous aborderons les propositions de mises en œuvre pour la création et réalisation du projet personnalisé pour l’enfant. Ces propositions s’étendent à tous les niveaux, elles concernent l’usager, l’équipe éducative et l’institution. Enfin, les évaluations sont développées dans la troisième partie. Elles comprennent les mêmes éléments : usager, équipe éducative et institution.
PREMIERE PARTIE : Une institution dans son évolution historique
- Présentation du projet
« Le projet… dans un contexte social et médico-social a pour référence les droits attachés à la personne et du cadre précis de protection qui lui est évidement rattaché ». Cette affirmation de D. Danancier me semble d’autant plus réelle qu’elle s’adresse à des enfants qui parfois ne sont pas encore parvenus à la parole, à des situations parentales souvent très carencées et dont le placement n’est que l’aboutissement de trajectoire de grande souffrance.
Par ailleurs, plusieurs constats s’imposent :
– nombreuses familles ayant recours à l’Aide Sociale à l’Enfance méconnaissent leurs droits et sont démunis face à des institutions éducatives et judiciaires,
– dans l’histoire, la protection de l’enfant a eu pour conséquence sa mise à l’écart de la société dans ses valeurs morales et idéologiques,
– que le placement de l’enfant et a eu pour effet substitution parentale dans laquelle la place des mineurs et de leurs parents ont encore des difficultés à s’exercer et à exister dans les actes de la vie quotidiennes.
- Notion sur : la parentalité, le placement, la séparation
Les premiers entretiens que j’ai pu avoir avec les professionnels du service m’ont permis de constater qu’en fonction de leur formation initiale (éducateurs spécialisés, assistants de services sociaux, psychologues, cadres administratifs) et de leurs parcours de vie respectifs, ceux-ci posaient des regards très différents sur les concepts de placement et séparation. Cette pluralité tient essentiellement au fait que les professionnels qui travaillent dans le champ médico-social travaillent avec une technicité mais aussi avec leurs convictions humaines.
C’est la raison pour laquelle il me semble utile de poser en premier lieu des définitions, soustraite de toutes contingences historiques.
Et en effet, en abordant ces notions, elles m’ont parues traduire de véritables référentiels dans les missions des référents éducatifs.
A- Placement, séparation et de parentalité : des notions à expliciter
La notion de « placement », étymologiquement vient du mot latin « platea » qui signifie ‘’large rue’’.(1)
Ce sens premier à référence topographique a longtemps eu comme signification ‘’le lieu stratégique …’’ place forte ‘’. Ainsi, ce sens premier semble trouver tout son sens dans la situation d’enfants dont les problématiques familiales les ont conduits en institutions ou en familles d’accueils qui constituent des espaces de protection dans lesquelles l’enfant peut et évoluer construire.
Cette première notion mis en lien avec celle de « séparation » renvoie étymologiquement à « suppléance familiale ». Ces désignations viennent traduire la réalité d’enfants pris en charge dans des « maisons d’enfants, des foyers, des familles d’accueils » et d’espaces de substitution dans lesquels des enfants vivent parfois durant de longues années
- DURNING qualifie ses espaces dans lesquels « une d’action est menée auprès du mineur qui vise à assurer les tâches d’éducation et d’élevage habituellement effectuées par la famille, mises en œuvre partiellement ou totalement hors du milieu familial dans une organisation résidentielle ».
Cependant, l’auteur, attentif à la distinction entre la notion de suppléance et celle de substitution et affirme que cette prise en charge du mineur doit être « un soutien à la famille et qui ne doit être une substitution…qui se caractérise par le remplacement total et définitif de la famille ». Par ailleurs, pour P. Durning, l’idée de substitution évoque une logique d’identité, un remplacement…Alors qu’un placement d’enfant doit se maintenir dans une logique « d’altérité ».
Enfin le concept de parentalité a émerger que tardivement et ce n’est que dans les années 1960 que certains psychiatres et sociologues ont abordé la parentalité comme « un processus de maturation dans lequel des configurations familiales diverses…ont redéfinis la fonction parentale qui ne se limitent plus au seul statut mais de la relation de l’adulte à l’enfant ». (Hadet Joffrey- Mémoire de l’Ecole des hautes études en Santé publiques- 2009).
Cette prise de conscience a impliqué que la notion de parentalité va devenir un outil d’analyse des situations familiales, que l’on abordera plus « le parent dans ces compétences ou incompétences » …Et que se développera du côté des professionnels de l’enfance « l’accompagnement du maintien du lien parental avec ses particuliers »…Et du soutien à la parentalité
B- Evolution historique et législative
Le monde de l’enfance et de l’adolescence a mis des siècles avant d’être reconnu dans ses besoins et ses spécificités et sa protection s’est effectuée par un effet de sa séparation de son environnement familial.
L’enjeu des lois de 2002 et de 2007 qui ne sont toujours pas mises en application ont bien comme but de…..
a- LA PRISE EN CHARGE DE L’ENFANT : UN DEVOIR DE CHARITE
Durant des siècles, l’enfant a été considéré comme un « être à échelle réduite » qui ne prenait pas en compte ses besoins spécifiques physiologiques et psychologiques.
Les premières formes d’assistance auprès des enfants abandonnés se concrétiseront par l’intermédiaire de l’église par la création des Hôtels-Dieu , ancêtre des internats, sous la forme d’une éducation autoritaire ou les privations et punitions corporelles étaient présentes.
Il faudra attendre la seconde moitié du dix-septième siècle pour que Saint-Vincent de Paul (1581-1660) entreprenne une réelle démarche pour les enfants orphelins ou pauvres et en 1638, l’œuvre des Enfants Trouvés fut inauguré sous la forme d’écoles monastiques (ancêtres des internats).
Cette démarche sera accompagnée et surtout financée par des personnes nobles ou issues du monde ecclésiastique dont l’objectif était de lutter contre un phénomène largement rependu, l’infanticide et contre le phénomène du vagabondage qui était perçu comme une menace pour l’ordre public.
Ainsi, cette organisation reposait sur l’intention d’éloigner ses enfants et n’aura pas réellement les moyens de mettre en œuvre des structures qui répondent aux besoins d’une population jugée dangereuse pour la société.
Ainsi, l’on estime qu’entre 82 et 92 / le nombre d’enfants qui mourraient avant d’avoir atteint l’âge de 8 ans. (2 : CAPUL . C., Internat et internement sous l’ancien régime)
Néanmoins, cette prise de conscience entrainera des changements profonds dans la prise en charge de ses enfants. En effet, face à une société qui n’était pas encore dotée de politiques sociales et ou la pauvreté touchait une large partie de la population, une attention particulière fut apportée à la notion d’hygiène, de l’insertion sociale des enfants par l’apprentissage professionnel.
Parallèlement, « la pratique du Tour » fut introduite en France en 1811 qui permettait à la « mère abandonnante » de déposer son enfant de manière anonyme et d’exercer un droit : celui d’abandonner son enfant sans avoir recours à l’avortement ou à l’infanticide. Cette pratique, qui ne permettait pas à la mère de revenir sur sa décision, ne fut abolie qu’en 1904.
Cependant, la mise en place de ce système il faut noter qu’entre 1650 et 1770 le nombre d’abandonnés passera dans la seule ville de Paris 3000 à enfants abandonnés, entre 1640 et 1649 à 17 000 entre 1710 et 1719, soit entre 33°/° et 40 °/°, soit un enfant sur trois.
3.LA NAISSANCE D’UNE NOUVELLE CATEGORIE SOCIALE
Cette catégorie ne fait plus appel à des phénomènes de pauvreté mais relève plus certainement d’une revendication et d’un défi envers le pouvoir paternel et aux questions relevant de la question du droit à l’héritage.
En effet, A. THEVENET, dans son livre L’aide Sociale à l’Enfance décrit une revendication qui répondait à un besoin d’indépendance, d’une reconnaissance de liberté de penser et d’un droit à une émancipation au pouvoir paternel. Cette revendication trouvera son expression par des philosophes tel J.J. Rousseau et de poètes tels Lamartine (école littéraire des romantiques) qui concernant la pratique de la Tour qui décriait « un système permettait d’abandonner un enfant sans que l’on puisse distinguer le visage de la mère…Et une merveilleuse invention de la charité chrétienne ayant des mains pour recevoir mais pas d’yeux pour voir ni de bouche pour parler ».
L’expression de cette catégorie sociale trouvera avec force son expression par des poètes tels A. Rimbaud qui a été et reste un symbole du monde l’adolescence et d’une reconnaissance.Cependant, le défi à l’autorité paternelle avait encore et toujours un éloignement de l’adolescent de son environnement familial et la création d’internats scolaires qui associait instruction et ordre morale.
4.VERS UNE RECONNAISSANCE DES DROITS ET UNE IMPLICATION DE L’ETAT (Lois et décrêts)
La notion de «charité » laisse place à l’appellation « droit » de l’enfant et l’état va prendre sa responsabilité.
En mars 1793, sur proposition du Comité de Mendicité, l’on verra la mise en place de « commissaires spéciaux » qui seront chargés de la surveillance des enfants en situation de placement et en 1870 deviendront des inspecteurs pour enfants assistés. Cette instance constituera les premières formes de contrôle et d’assistance. Cette instance constituera une réelle évolution dans l’accueil des enfants souvent maltraités dans le cadre de leur placement mais aussi permettra une prise de conscience et une réelle réflexion sur les notions de contrôle et d’assistance.
Parallèlement l’état et les collectivités locales prendront leur responsabilité et le législateur par la loi du 19 janvier 1811, dégagera des moyens financiers pour venir en aide aux familles nécessiteuses et avec une idée majeure : maintenir l’enfant dans son environnement familial et aura le mérite de modifier le regard du monde adulte sur l’enfance en danger.
Une autre date apparait importante : celle du 22 juillet 1912 qui a créer les Tribunaux pour enfants avec pour la première fois la possibilité d’ordonner des mesures de surveillance et éducatives. De même, la création de mesures d’enquête permettra respectivement de différencier l’adulte du monde de l’enfance et les colonies pénitentiaires vont se transformer en institutions d’éducation surveillée.
En 1935, un décret-loi important impose les bases de surveillance et l’assistance éducative pouvant être ordonnée par un magistrat lorsque la sécurité, la moralité ou l’éducation des mineurs sont gravement compromises.
Enfin, de multiples disciplines scientifiques (celle de l’éducation, de la sociologie de la famille, de la psychanalyse en autre) apporteront par leurs apports respectifs de nouvelles perceptions et impulseront non seulement de nouvelles structures adaptées mais des connaissances précieuses dans le champ de la protection de l’enfance.
I-6 DE 1945 A NOS JOURS
Pour émerger du sens ordinaire et des débats actuels sur la convenance du maintien du lien
parent/enfant dans le cadre de la protection de l’enfance, j’ai relevé l’importance de connaître les lois qui en fixent les contours. Les relations parents/enfants/institutions reposent sur des réglementations. Effectivement, plusieurs textes législatifs constituent l’amélioration du dispositif de protection de l’enfance et expliquent clairement les droits des usagers.
L’ordonnance n° 45-174 du 02 février 1945 marquera une date décisive du fait que les mineurs bénéficieront d’une juridiction spécifique et qu’un corps de magistrats pourra ordonner des mesures éducatives et l’ordonnance du 02 novembre 1945 va instaurer la Protection Maternelle et infantile.
Ce n’est qu’en 1953, que les services de l’Aide Sociale à l’Enfance vont apparaitre et chaque département mettra en place des structures et services spécialisées pour les mineurs ou majeurs à protéger ou bénéficiant d’une tutelle.
La loi de décentralisation du 22 juillet 1983 (avec une mise en œuvre effective à partie du 1er janvier 1984) va définitivement conférer aux départements les missions relevant de la protection de l’enfance en apportant « soutien, matériel, éducatif et psychologique aux mineurs et à leur famille…Ou au détenteur de l’autorité parentale…Et à pourvoir à l’ensemble des besoins des mineurs confiés et veiller, en collaboration avec leur famille »…De proposer dans le cadre administratif des prestations individuelles sous forme de prestations ou d’aide éducative (AED) ou d’aide ménagère (Aticle 222-2 du CASF)…Ou de prises en charge de jeunes majeurs de 18 à 21 dans le cadre de difficultés, d’insertion et/ou familiales, sociales(Article 222-5 du CASF).
D’autres textes fondateurs ou création d’instance tels l’ONED pourraient être mentionnés tels la Convention des droits de l’enfant établie par l’Organisation des Nations Unis du 20 novembre 1989 et ratifiée par la France en 1990 pourraient être mentionnés ou du rapport Blanco-Lamy qui met en avant le fait qu’il faut passer d’un service de protection de l’enfance à l’idée de la protection de la famille. (Jean-Louis Blanco-Lamy et Pascal Lamy, L’aide sociale demain demain-La Documentation Française, 1980).
– L’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante
– L’ordonnance du 23 décembre 1958 et le décret du 7 janvier 1959 instituant la protection judiciaire et la protection sociale en milieu ordinaire ou familial (circulaire du 23 janvier 1981)
– La loi du 4 juin 1970 qui a donné naissance à l’article 375 du code civil et qui intègre l’ordonnance du 23 décembre 1958
– Les arrêtés du 4 juillet 1972 portant sur les missions et actions de prévention spécialisée
– Les 2 décrets du 18 février 1975 sur les jeunes majeurs
– La loi du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales
– La loi du 22 juillet 1983 qui définit les missions de l’Aide Sociale à l’Enfance confiées au président du Conseil général
– La loi du 6 janvier 1986 dite « loi particulière »
– La loi du 30 juin 1988 relative aux personnes
– La loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l’égard des mineurs et à la protection de l’enfance. Elle précise la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) en ce qui concerne les maltraitances des les enfants.
Les « fondements juridiques de la protection de l’enfance » sont ainsi contenus dans :
– Le titre 2 du code de la famille et de l’aide sociale relatif à l’action sociale en faveur de l’enfance et de la famille
– Le titre 9 du livre 1er du code civil relatif à l’autorité parentale
Les lois relatives aux droits de l’usager sont les suivantes :
– 6 janvier 1978 : « Informatique, fichiers et libertés »
– 17 juillet 1978 : « Accès aux documents administratifs de portée générale et à caractère nominatif »
– 11 juillet 1979 : « Motivation des décisions administratives »
– 6 juin 1984 : « Droits des familles dans leur relation avec les services chargés de la protection de l’enfance » :
Droit d’être informé sur les conditions et les conséquences d’une intervention sociale Droit d’être accompagné dans leurs demandes par une personne de leur choix
Droit pour les parents de participer aux décisions essentielles concernant leur enfant
Droit pour l’enfant d’être associé aux mesures le concernant
Droit de faire appel contre les décisions d’admission à l’Aide Sociale à l’Enfance
– Loi n° 2002-93 du 22 janvier 2002 relative à l’accès aux origines des personnes adoptées et pupilles de l’Etat
Les textes relatifs aux droits des parents et des enfants sont :
– la loi du 22 juillet 1987 sur l’exercice de l’autorité parentale,
– le décret du 31 décembre 1991 : « Création des conseils d’établissement »,
– la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989.
I-LA LOI N° 2002-02 DU 02 janvier 2002
Cette loi rénovant dite de Rénovation et de Modernisation de l’action sociale a fixé de nouvelles règles relatives aux droits des usagers et bénéficiaires de dispositifs qui leurs sont destinés : respect à la dignité et aux libertés fondamentales dont les libertés religieuses, au respect, à la confidentialité, un droit à l’information et d’autre part, pose l’obligation aux structures d’accueils à un travail d’évaluation (interne et externe) dont l’objectif est en autre d’adapter les structures d’accueils aux problématiques nouvelles.
Au regard de notre objet d’étude, cette place prend toute sa mesure dans la notion d’autorité parentale.
II-LA LOI N° 2007-293 du 05 mars 2007
Cette loi décline plusieurs axes et donnes aux acteurs professionnels de l’enfance d’importantes marges de travail pour individualiser les prises en charges.
En effet, elle tend à développer l’axe de la protection, de renforcer le dispositif d’alerte et d’enfants danger, de diversifier les modes d’intervention et de clarifier les missions de la protection de l’enfance avec l’idée de croiser les compétences et les institutions dans leurs missions respectives.
Cette question renvoie SEPARATION ET QUELLE PARENTALITE EST A TRANSMETTRE A L’EQUIPE ONED ?
Le Gard (SAPMN), le REPE, l’Aube (PHOM), le Vaucluse (SAPSAD) sont aussi des références pour la réalisation du projet d’aide sociale. Le but d’un projet est de répondre aux questions, « Qui ? Quand ? Où ? Comment ? ».L’enrichissement de la palette des outils supplémentaires comprend l’appui sur les réseaux et les ressources locales.
Ainsi, même lorsque l’autorité parentale est retirée, elle associe un plan d’action qui associe les parents, les enfants pour une restauration de ces liens.
Pour Alain Grevot, le problème français repose sur le fait que « la parole de l’usager n’est pas suffisamment pris en compte et que l’évolution la plus probable de notre système devra progressivement s’attacher à associer les parents et les enfants » aux mesures qui les concernent.
Cette approche comparative qui mériterait une étude en soi permet tout de même à mettre en lien avec notre législation française qui permet aux professionnels de l’enfance de donner une place aux parents
Bref, depuis plus de vingt ans maintenant, la loi veut protéger l’individu de toute intervention abusive des autorités publiques dans la sphère privée et reconnaît aux bénéficiaires des services sociaux des droits fondamentaux. L’application concrète des dispositions légales suppose que les établissements révisent le but et les modalités de leurs interventions et modifient leur progression. La loi n’est pas toujours suivie d’actions dans la réalité des pratiques et elle ne suffit pas à ajuster les rapports de pouvoir entre les familles et les professionnels.
DEUXIEME PARTIE : PROPOSITIONS DE MISE EN ŒUVRE
1.PROPOSITIONS
A.INSTRUCTIONS POUR L’USAGER
Une des méthodes mis en place pour parvenir à l’accompagnement des personnes interagissant dans le placement consiste à intervenir auprès des parents pour les aider à acquérir les compétences pour devenir de meilleurs parents, les soutenir dans leurs rôles parentaux ou encore tenter de rétablir leurs capacités parentales.
Il est recommandé de déterminer la place qui de chaque parent et de connaître les limites à l’exercice de l’autorité parentale. La décision de placement pour les parents n’est pas toujours acquise. Ils peuvent se montrer sceptiques sur cette décision ou au contraire la contester. Entre acceptation et contestation, les attitudes peuvent être mélangées.
Il faut permettre l’expression des parents sur leur cas par rapport à la décision de placement, sur les inquiétudes, les oppositions ainsi que de les demander à parler de leur propre analyse de la situation.
Au-delà de leur statut juridique, les parents ont été avant le placement les principaux premiers interlocuteurs de l’enfant. Ils sont alors une ressource essentielle qui participe à l’orienter et l’élaboration d’un projet personnalisé au plus près des besoins spécifiques de l’enfant.
Il faut alors inviter les parents à discuter des différents sujets qui permettront d’ajuster le projet personnalisé. Tout en respectant, par exemple, ce que les parents veulent dire ou ne pas dire, ils peuvent être consultés sur : l’organisation de la famille, l’histoire de la famille, son environnement; la santé de l’enfant ; les préférences de l’enfant, ses habitudes, ses goûts, ses rythmes, ses relations avec l’entourage; son vécu jusqu’à présent ; la place de l’enfant dans la famille ; ou tout autres sujets en fonction des situations et du déroulement de l’entretien.
Pour assurer un bon échange et pour donner une idée de la vie quotidienne de leur enfant, la communication et transmission d’informations se fait dans les deux sens, c’est-à-dire de parents à professionnels et de professionnels à parents.
Toutes les informations concernant la structure d’accueil doivent être transmises aux parents. Les informations leurs seront utiles pour v participer à la réflexion sur le projet personnalisé de l’enfant.
Il faudrait surtout :
- présenter la structure d’accueil c’est-à-dire les points qui déterminent la prise en charge ainsi que les modalités d’accueil proposées;
- préciser les rôles et fonctions des différents professionnels qui interagissent auprès de l’enfant ;
- commenter le fonctionnement, l’organisation et les règles de la structure à partir du cas de l’accueil qu’il s’agit d’un accueil, ou en collectivité ou familial.
Les liens enfant/parents, les modes de communication, les difficultés relationnelles, la conflictualité, la considération entre serviront à déterminer la structure d’accueil.
Il faut analyser la qualité des liens entre parents et enfant lors de l’admission et lors des rencontres liées au projet. Cette analyse est faite à partir de l’observation de leurs échanges formels et informels auxquels assistent les différents professionnels.
Les points d’appui pour l’exercice de fonctions parentales doivent être repérés. Il faut alors identifier et retenir les difficultés et les compétences des parents. Les échanges constituent les moyens les plus efficaces pour ceci.
Les sujets abordés lors des échanges sont divers, ils doivent permettre l’expression des parents et les aider à considérer leurs évolutions. Les échanges peuvent alors concerner : les questions qui les intriguent, leurs inquiétudes, craintes et attentes ; leurs ambitions et ce qu’ils souhaitent transmettre à l’enfant ; les besoins de l’enfant et sa sécurité ; le style vestimentaire et/ou les moindres choses du quotidien ; les cas où il y a besoin d’autorisation parentale ; les sorties de l’enfant et ses activités ; les ressources de l’environnement d’origine de l’enfant, etc.
Plusieurs points sont également convenus avec les parents. Ces points sont les suivant :
- les modes de communications d’informations ;
- les formalités de signatures des autorisations ;
- les supports d’organisation ;
- les rythmes et types de rencontres autour du projet personnalisé de l’enfant c’est-à-dire les entretiens parents/structure, ou entretiens familiaux ou instances où l’on parle de l’enfant, etc.
En ce qui concerne les papiers, il faut veiller à ce que tous les documents soient bons. Ils doivent être préparés avec les parents. La cohérence de tous les documents relatifs à la prise en charge est indispensable :
- pour les documents internes à la structure : il est conseillé de limiter les répétitions entre les documents ;
- pour les documents de la structure avec le « projet pour l’enfant » : quand l’enfant est confié par l’ASE, le projet personnalisé doit décliner le « projet pour l’enfant », pour ce qui concerne la structure d’accueil ;
- et pour les documents de prise en charge et la décision judiciaire.
Le contrat de séjour ou le document individuel de prise en charge est rempli avec les parents et l’enfant en tenant en compte leurs dires et en veillant à rédiger clairement tous les modes d’organisations convenus avec eux.
Dans un établissement qui accueille des adolescents, la rédaction du projet personnalisé distingue des parties écrites respectivement par l’enfant, les parents et la structure.
Une organisation des modalités d’information de l’ASE est nécessaire pour les placements directs. Dans le cas où l’enfant est confié directement par le juge à une structure d’accueil relevant de l’ASE, celle-ci doit rédiger un rapport circonstancié sur la situation de l’enfant et les actions réalisées. Ce rapport sera ensuite transmis au président du conseil général.
L’exercice de l’autorité parentale ne concerne pas juste les autorisations et les décisions. Il se manifeste aussi par des actions concrètes auprès de l’enfant. Il faut encourager la participation et l’implication des parents dans la vie, le quotidien de l’enfant. Les parents doivent être soutenus et accompagnés dans cette implication, selon les situations.
L’implication et la participation des parents dans la vie de l’enfant doivent être maitrisées à partir des 4 repères thématiques suivants : la scolarité de l’enfant, sa santé, ses vêtements, les droits de visite et d’hébergement.
L’implication des parents dans la scolarité de l’enfant comprend la correspondance école-famille, l’inscription et la rentrée des classes, les réunions scolaires, l’accompagnement au travail scolaire, et les activités extrascolaires.
Les parents doivent solliciter aux établissements scolaires d’envoyer directement aux parents les courriers et bulletins scolaires. Il faut convenir avec l’établissement scolaire et les parents de la nature et des modalités de l’information de la structure d’accueil. Les parents et les responsables de l’établissement doivent s’assurer également que les carnets de correspondance ou de liaison sont bien dans les sacs pour les droits de visite, afin d’être régulièrement lus et visés par les parents.
Il faut alors éviter le changement d’établissement répétitif pour la scolarisation de l’enfant lors du lancement du projet, et pour la stabilité de celui-ci. Les parents doivent être encouragés à contribuer dans la préparation de la rentrée des classes, pour l’achat des fournitures scolaires avec leur enfant par exemple et surtout accompagner l’enfant pour cette rentrée.
En assistant aux réunions scolaires, les parents peuvent suivre de près la scolarité de leur enfant. Les parents doivent se rendre seuls aux réunions avec l’établissement scolaire et les enseignants.
Quand arrive le moment où les parents sont insuffisamment informés ou préparés, les professionnels peuvent intervenir pour l’accompagnement. Dans ce cas, il faut distinguer la préparation de la rencontre avec le professionnel pour l’accompagnement au rendez-vous. Quand le professionnel remplace les parents aux réunions scolaires, il doit retransmettre les énoncés de celles-ci aux parents, c’est-à-dire transmettre un compte rendu écrit aux parents ou exposer oralement.
Pour les activités extrascolaires, il faut choisir pour l’enfant des activités proches du domicile des parents, afin de favoriser la participation des parents aux accompagnements par rapport à leurs possibilités. Les accompagnements aux activités sportives, les loisirs, les compétitions de toutes sortes de l’enfant doivent être intégrées au calendrier établi avec les parents.
Du point de vue sanitaire et médical, l’implication dans la santé de l’enfant comprend le choix des médecins et de la couverture sociale, les communications autour de la santé, et l’accompagnement de l’enfant en consultation. Il est du droit des parents de décider de conserver le médecin traitant de la famille et de poursuivre les soins chez les spécialistes courants. Il faut maintenir l’enfant comme ayant droit à la sécurité sociale. Les parents doivent être informés en temps en cas de problème de santé de l’enfant. Il faut s’assurer que le carnet de santé ou sa photocopie ne quitte pas l’enfant pour ses retours en famille les week-ends et pour les vacances scolaires. Les consultations liées aux soins de santé sont incluses au calendrier établi avec les parents.
Les parents sont encouragés à procéder aux accompagnements liés à la santé de l’enfant, et aussi dans les structures de prise en charge rééducative ou psychologique (CMPP, MP).
Les rendez-vous médicaux de l’enfant sont préparés avec les parents.
La présence d’un professionnel avec le parent à la consultation proprement dite est prescrite, cela est nécessaire. Au cas où seul, le professionnel accompagne l’enfant chez le médecin, il est convié à transmettre un compte rendu écrit aux parents, ou selon les cas un exposé oral.
Le control médical des enfants est consolidé. Pour l’enfant de 3 à 4 ans, le bilan de santé est établi depuis l’entrée en scolarité. Pour l’enfant moins de 6 ans, des interventions sur les actions de prévention et de recherche de tous problèmes sanitaires. Trois visites médicales à l’age de 9, 12 et 15 ans s’ajoutent à la visite médicale prévue pour les enfants de 6 ans. Pendant ces visites, un bilan de l’état de santé de l’enfant sur sa forme et son état psychique sera effectué. Ce que révèle l’examen médical de prévention et de dépistage pour chaque visite est déterminé par réglementation.
Les parents doivent considérer les vêtements comme supports d’échanges intéressants permettant par exemple d’engager avec les parents un travail autour des représentations réciproques. Lorsque c’est nécessaire, il faut la mise en place d’un accompagnement adapté pour l’entretien du linge, l’achat de vêtements adaptés aux saisons, à la taille e l’enfant, etc.
Pour les transports, il faut voir avec les parents les moyens possibles pour l’enfant ainsi que leurs propres éventualités de déplacement. Les propositions d’intervention de la structure s’étendront jusqu’à la prise en charge complète des transports. Il est nécessaire d’assurer les accompagnements des enfants vers le parent si celui-ci est incarcéré ou hospitalisé.
B.ACCOMPAGNEMENT DE L’EQUIPE EDUCATIVE
L’équipe éducative regroupe des acteurs ou professionnels en tous domaines qui vont s’organiser de façon à mettre au service de l’institution et plus précisément au projet de placement leurs compétences.
Les professionnels peuvent poursuivre des buts propres c’est-à-dire que l’organisation comme totalité est donc traversée par une affluence de buts comme le pouvoir, le prestige, et l’autonomie, etc. Aussi, chaque rôle, chaque fonction dans l’organisation pourrait faire place à l’expérience de certaines contraintes. La question qui se pose est : quelles seront les alternatives de l’organisation pour positiver l’existence des raisonnements multiples, de des multiples buts, des rationalités aspirées, entre lesquelles il doit y avoir négociation et discussion? Avec cette multiplicité, qu’en est-il alors de l’unanimité de l’organisation? En fait, elle est caractérisée comme un Système d’Action, l’organisation est cependant confrontée à deux problèmes:
- la réalisation de ses objectifs, formuler ses propres buts;
- l’incitation de ses membres, ses « constituants » à contribuer à leur achèvement.
Bien entendu, ces acteurs peuvent poser les conditions. Ils peuvent « négocier » leur contribution. Une organisation a besoin de la collaboration de ses membres et la participation de chacun peut être négociée. On dit bien « négociation » parce que l’accomplissement des buts des acteurs doit s’approprier avec les objectifs de tout l’organisme.
Un acteur équivaut à des compétences utiles à la création d’un projet. Il faudrait alors valoriser la participation de chacun, il faut responsabiliser chaque personne ou institution comme étant acteur et responsable de ce projet.
Conforter les parents suppose de favoriser un certain nombre d’évolutions dont certaines sont déjà en cours, d’autres plus difficiles à réaliser.
Il faut cependant fixer certains points de repère sur lesquels les acteurs concernés sont invités à réfléchir.
Premièrement, une pratique plus attentive aux parents doit s’appuyer sur une compréhension suffisante des aspects juridiques de la situation. Tous les professionnels doivent ainsi connaitre exactement quelles sont les démarches ou décisions qui relèvent du magistrat. Décisions pour lesquelles il est essentiel que les parents délivrent leurs accords.
Le fait d’être attentif et de respecter l’autorité parentale ne signifient cependant pas être soumis sans aucun recours à l’arbitraire possible. Lorsque certains parents refusent systématiquement certaines autorisations ou que leur indifférence ou absence de réactions causent des problèmes, il est possible de solliciter le juge des enfants pour que le jeune ne soit pas pénalisé… Il peut y avoir intervention du juge au cas où cet abus peut constituer une forme de danger pour le jeune ou l’enfant.
Les intervenants sont amenés à être très vigilent et éviter que les messages envoyés ne développent chez les familles le sentiment qu’on les compare ou qu’on cherche à les remplacer. Le choix de confier un enfant à un établissement ou à une famille d’accueil ne doit pas être fait sans avoir pensé sur ce que ce choix va entrainer tant pour l’enfant que pour les parents. Délivrer une formation et faire un accompagnement des familles d’accueil constituent des outils indispensables pour qu’elles sachent prendre une place qui ne se situe pas de façon concurrentielle par rapport à la famille de l’enfant.
Les distinctions suivantes peuvent être proposées dans les missions possibles auprès de l’enfant et de sa famille, pour en faciliter le repérage (et pouvoir le signaler aux parents).
Il subsiste des éléments qui favorisent en général la participation des acteurs.
Les éléments qui favorisent la participation des acteurs à un projet sont avant tout de pouvoir s’appuyer sur une organisation de travail adéquate, c’est-à-dire qui encourage la motivation et l’enthousiasme des participants. Il faut donc s’assurer que le projet répond à un réel besoin du public cible et qu’il reste dans une expertise durable. Communiquer et informer les différents partenaires sur les buts et les étapes à suivre du projet sont des actions à ne pas manquer.
Une bonne communication avec les réseaux incite la coordination, la collaboration et la coopération dans le projet. Il faut renforcer l’implication des acteurs du projet en décelant et étudiant les résistances et difficultés. Il faut également responsabiliser les acteurs dans la démarche du projet.
La communication est un facteur clé au bon déroulement des activités. Le partage d’informations au sein d’une équipe pluridisciplinaire doit se faire sous 4 conditions : le partage est réalisé au bénéfice de l’usager, il est limité à communiquer l’essentiel, il est utile, et l’usager a donné son accord pour la transmission de l’information.
C.MANAGEMENT ET DEMARCHE AU SEIN DE L’INSTITUTION
Un diagnostic social est fait préalablement pour avoir une vision d’ensemble critique et rationnelle : un état des lieux concret et précis pour cibler les actions envisagées. A partir de là, l’animateur regroupe et accumule toutes les données tout au long de l’évolution du diagnostic. Les taches sont d’identifier les besoins et les problèmes et d’en faire une base de données.
Le dossier est préparé dès le signalement d’un cas de l’enfant en danger. Ceci est pris en charge par l’assistante sociale. Cette étape est le « signalement à la protection de l’enfance ». Le signalement est fait au sein des affaires sociales de la commune. Le communiqué est fait appel téléphonique soit par courriel, soit par en s’y rendant directement.
Le signalement témoigne que quelqu’un s’inquiète pour l’enfant et veut que la situation soit étudiée. Les actifs sociaux étudient minutieusement tous les cas de signalement. Cependant, aucune mesure de protection de l’enfance ne sera prise sans faire une enquête précise.
L’enfant pourrait toujours nécessiter un encadrement ou un accompagnement après son placement. C’est toute l’équipe d’accompagnement qui doit offrir ce soutien, appelé l’accompagnement après placement. Un projet personnel séparé sera alors établi.
La réalisation d’un livret d’accueil est recommandée de façon qu’il précise les grandes orientations relatives à la place et aux rôles des parents. Il est recommandé que ce dossier comprenne les traces des liens de l’enfant avec ses parents, des photos de famille, des activités communes, les copies des lettres et toutes les traces des actions entreprises par les professionnels. Il faut élaborer un protocole d’accès au dossier, pour l’enfant et pour les parents.
Le projet personnalisé se construit au fil du travail de l’équipe pluridisciplinaire, du travail avec l’enfant et de rencontres avec les parents. Plusieurs étapes constituent sa réalisation.
Clarifier les principaux éléments de la situation de l’enfant au regard de l’autorité parentale permet de connaître les éventuelles limites à l’exercice de l’autorité parentale. Il faut ainsi repérer le positionnement des parents face au placement et recueillir des informations utiles auprès d’eux. Il convient ensuite de transmettre des informations utiles aux parents.
Tous les dossiers doivent être cohérents et être préparés avec les parents. Il faudra par la suite jumeler l’implication des parents au cours du placement.
La procédure du placement
Le placement peut se présenter sous différentes formes.
Un placement peut durer aussi longtemps que possible ou du moins jusqu’à ce que les problèmes apparus dans la famille d’origine soient résolus.
La durée de l’accueil peut varier.
Le placement peut être volontaire ou imposé : seul un juge de la Jeunesse peut intervenir et décider un placement.
- Il s’agit d’un placement familial lorsque les parents nourriciers sont un membre de la famille.
- Le placement social est le cas où les parents nourriciers s’occupent de quelqu’un de leur entourage comme l’enfant d’un voisin, un élève de l’école, etc.
- Quand les « parents nourriciers » ne savent rien de l’enfant, il s’agit du placement en dehors du cercle familial.
- Les parents peuvent s’adresser à un service de placement par eux-mêmes, il s’agira dans ce cas d‘assistance familiale..
La procédure de placement se déroule sur plusieurs étapes
L’assistant social ou l’acteur responsable du service placeur s’occupe des annonces de recherche des places disponibles dans les foyers pour la recherche d’une place en institution. Dès que le service placeur a discerné un lieu pouvant concéder, il lui envoie le document avec les indications de placement. Si le foyer accepte la prise en charge, il se confrontation au service placeur pour une présentation de la situation du mineur, puis il organise des entrevues avec l’enfant et ses parents pour confirmer leurs consentements.
Il s’en suit l’accueil des parents lors de l’admission de l’enfant. Il faut préparer le placement dans les cas où la décision le favorise. Quand les droits de visite et d’hébergement sont limités il faut interpeller au plus vite les parents lorsque l’admission a été prononcée.
Il faut de ce fait assurer un entretien d’accueil structuré et en profiter pour leur apprendre tout ce qu’il y a à savoir au sujet du placement comme la structure établie, leur place dans l’équipe et le rôle des autres acteurs. Il est d’un intérêt de souligner les objectifs communs et les fonctions respectives et spécifiques. A partir de cet échange, il faut s’assurer que les parents comprennent vraiment le processus qui se mettant en marche.
Pour la visualisation des locaux, tout est préparé préalablement de faon à ce que les parents puissent rencontrer la famille d’accueil et puissent visiter où va résider l’enfant.
Il ne s’en tient pas juste aux parents de devoir comprendre le déroulement du placement, l’enfant également doit être accompagné par rapport au rôle et la place de chacun dans le placement.
La manière dont on parle des parents à l’enfant doit être scrupuleusement réfléchie. Il faut donc vérifier que l’enfant comprend et soit conscient de la place de chacun au cours du placement.
L’utilisation d’espaces collectifs, entre enfants, pour clarifier les rôles et places de chacun est une occasion d’exprimer et de partager pour l’enfant son vécu et ses ressentis.
Pour le suivi du placement, les différentes parties se référent à l’agenda des activités depuis la procédure d’admission. Des rapports réguliers sont rédigés par le foyer et par l’assistant social du service placeur. Les rapports décrivent les améliorations réalisées et confirment ou non tout ce qui a été décidé premièrement. Des entretiens périodiques et rapports fourniront les informations nécessaires pour faire un bilan du placement.
Le suivi social du mineur peut faire à la fois l’objet d’un suivi juridique, si une curatelle a été ordonnancée. Si un fait remarquable se produisait et avait des conséquences importantes sur la situation du mineur, les tribunaux et le service placeur devraient en être rapidement informés, dans le cas d’un placement judiciaire.
Le mot « communication » vient du latin communicare, qui veut dire en commun. L’organisation de la communication, entre la structure et les parents, comprend l’entretien d’une communication régulière, l’information des parents, la mise en place de rencontres formelles et informelles avec eux, les rencontres entre parents et enfant, l’association des parents dans les instances parlant des enfants, la permission d’appropriation des écrits sur l’enfant (tels que les comptes-rendus, rapports), l’organisation de groupe de parole.
Il y a deux types de fin de placement :
- à l’issu d’un placement réussi et une décision convenue par toutes les parties ; les objectifs sont atteints et un retour dans la famille d’origine est possible ;
- après avoir atteint la plupart des objectifs, dans les cas de placements civils et quand il n’y a pas de décision pénale, le placement prend fin dès le moment où le jeune est censé se prendre en charge par sa personne.
Dans le cas d’une expulsion du mineur, le foyer avertit par écrit le service placeur, voire l’autorité judiciaire, une semaine à l’avance si possible.
Pour la préparation de la fin du placement, il est nécessaire de consacrer une attention particulière au retour de l’enfant auprès de sa famille et incruster les parents de plus en plus pratiquement.
2.OUTILS UTILISES ET DIAGNOSTIC DU SERVICE
Les moyens rassemblent tous les outils et les ressources disponibles.
- étude sur la famille
Une étude approfondie sur la famille doit avoir été effectué. Deux outils sont utiles pour cela. La ligne de vie est un outil de traçage. C’est un outil graphique représentant l’histoire individuelle et familiale de l’usager c’est-à-dire ses évènements de vie et son parcours. Cet outil permet une analyse temporelle, longitudinale et processuelle de l’anamnèse. Un autre outil graphique, le génogramme, représente la structure familiale transgénérationnelle, les problématiques individuelles et les relations intra familiales. Cet outil permet une analyse clinique systémique des troubles du lien familial.
- observation, entretien avec le personnel, compte rendu, et rapport d’activités
L’échéancier est une méthode pour voir le projet avancer pas à pas.
Il sert à avoir un repère au niveau temporel, il aide à préciser ce qu’il y a à faire et à quel moment le faire. Il sert aussi à mesurer à quel point le projet est réaliste puisqu’il se situe dans une période de temps défini. Ceci est très important, par exemple, pour des demandes de subventions. L’échéancier permet de faire des comptes-rendus. Il assure le suivi de projet.
Les acteurs du projet doivent respecter l’échéancier pour assurer le bon déroulement et la stabilité du projet.
Pendant les réunions de projet, l’échéancier sert d’outil d’évaluation. Il peut être transformé au cours du projet, en cas d’imprévus qui ajournent ou activent la réalisation du projet. C’est un outil à la fois flexible et directif tel un agenda, un planning avec répartition des tâches, une check liste pour chaque réunion.
Il faut que l’échéancier soit cohérent et logique par rapport au temps. Il ne faut pas exagérer ou minimiser le temps nécessaire pour les différentes actions et activités du projet. Il doit être assez flexible pour prendre en compte les imprévus et ferme pour etre utilisé comme base pour l’organisation du temps.
Les outils concernent aussi bien ce qui va être utilisé pour communiquer sur le projet, que le matériel qui va constituer le projet : les objets et lieux concrets, et aussi les outils mentaux comme les relations, les capacités cognitives, les écrits et les personnes ressources qui constituent le réseau d’où l’on récolte les informations et les aides techniques ou matérielles.
La disposition de moyens en personnel en personnel est primordiale. Il est recommandé d’impliquer les professionnels dans la réflexion sur la finalité du travail entrepris. L’équipe devrait être pluridisciplinaire. Il est recommandé de développer des partenariats spécifiques en fonction des types de situations des enfants placés. Une « recherche action » permanente doit être maintenue. A l’occasion de l’élaboration ou de l’actualisation du projet d’établissement, il est recommandé de créer des groupes de travail permettant de faire le bilan des pratiques à cet égard et de dégager ou actualiser des principes et des modalités concrètes concernant l’exercice de l’autorité parentale.
- Statistiques
Il s’agit de relever les éléments des dossiers de mineurs qui devraient être sauvegardés pour comprendre l’évolution des interventions dans l’éducation spécialisée. Il s’agit particulièrement des informations suivantes :
- l’âge d’entrée et l’âge de sortie,
- la durée du (des) placement(s),
- le motif de placement,
- le type de placement,
- les autres mesures prises dans la période de prise en charge,
- le bilan en fin de placement.
Il conviendrait pour chaque groupe de définir des catégories comme dans un formulaire à choix multiples par exemple dans lesquelles les données sont enregistrées. On obtient ainsi en chaque fin d’année d’un bilan des dossiers classés, dans une forme statistique, c’est-à-dire à la fois anonyme et exhaustive.
3.ROLE ET FONCTION DU CHEF DE SERVICE
L’animateur joue alors le rôle de coordinateur dans le projet, c’est lui qui détient et partage les informations. Il fait le lien et délègue les tâches de chacun pour le bon essor du projet.
Le rôle de l’animateur du projet a ses spécificités. Ce poste nécessite tout un savoir-faire.
Il doit avoir une capacité d’organisation et de planification ainsi que des compétences pour maîtriser un sujet ou une activité. Il sera alors apte à gérer une équipe de travail et répartir les différentes tâches de chacun. La personne occupant le rôle d’animateur doit savoir maîtriser la médiation lors de conflit d’équipe. Elle doit faire preuve de compétences d’adaptabilité, de persévérance et de détermination. Les capacités à créer, développer et préserver des relations avec les partenaires réseaux doivent être ses atouts. Elle pourra alors coordonner et collaborer avec les partenaires réseaux.
L’organisation se définit comme : « un instrument que des acteurs sociaux se sont forgés pour régler leurs interactions de façon à obtenir le minimum de coopération nécessaire à la poursuite d’objectifs collectifs, tout en maintenant leur autonomie d’agents relativement libres », pour CROZIER.
L’analyse et l’identification des différentes pistes d’interventions sont parmi ses taches principales. Un animateur est capable de dialoguer, mobiliser et organiser le public cibles. En outre, savoir gérer et anticiper les situations de crises.
Le savoir-faire est important, mais il n’est pas à négliger le savoir-être.
L’animateur de projet est apte à se remettre en question. Il est motivé, répand et transmet sa motivation. Il est constamment à l’écoute et partage également les informations.
L’animateur sait se servir du feed-back pour être sur les mêmes ondes que les membres de son équipe c’est-à-dire vérifier l’avis et la compréhension de tous les membres de l’équipe. Il sait gérer, communiquer et diriger une équipe de travail. Il prône le respect de l’autre et valorise les compétences de chacun.
L’animateur est toujours prêt à expliquer et défendre le projet. Il possède une aptitude d’anticipation et d’adaptabilité. Il doit savoir privilégier le calme, le dialogue et la compréhension. Il sait fixer des ordres de priorités : il sait hiérarchiser les différentes tâches et les problèmes éventuels
Bref, il y quelques points clés caractéristiques de ce travail de cadre.
Les cadres ont beaucoup de travail, et doivent maintenir un rythme soutenu. Leurs activités doivent être caractérisées par la brièveté, la variété, et la fragmentation.
Ils doivent avoir une préférence pour l’action et comprennent l’importance de la communication verbale. Ils doivent une très bonne organisation et savoir maintenir leurs contacts. Le poste de cadre est un mélange de droits et de devoirs.
Il y a plusieurs rôles de cadres.
Dans les rôles interpersonnels, il y a : le cadre comme symbole, le cadre comme leader, et le cadre comme agent de liaison.
Dans les rôles liés à l’information, il y a : le cadre comme observateur actif, le cadre comme diffuseur, et le cadre comme porte-parole.
Enfin, dans les rôles décisionnels, on rencontre : le cadre comme entrepreneur, le cadre comme régulateur, le cadre comme répartiteur de ressources, et le cadre comme négociateur.
Henry Mintzberg renouvelle la définition du travail du cadre à partir des critères suivants :
- Les travaux de cadres sont tous les mêmes;
- La meme fonction en tant que cadre témoigne les mêmes rôles mais les cadres ne sont pas pour autant tous semblables;
- Il n’y a pas de programmation concrète des activités du cadre puisque celui-ci se concentrera surtout sur des encadrements ;
- Le cadre se doit d’être omnipraticien et avoir une spécialité en même temps; pour les mesures de dispositions et d’organisations, il fera appel à ses capacités globalistes, et face à son statut de cadre il agira en tant que spécialiste;
- L’information fait l’objet de la plupart des tâches du cadre. L’information de type verbal est plus importante ce qui fait que la délégation soit ardue;
- Puisque les activités du cadre sont en général brèves, variées et sectionnées, ceci pourrait être interprété comme des interventions superficielles;
- Il n’y a pas d’exactitude dans la fonction de cadre, la communication et la perception sont les outils du cadre ;
- La délégation demeure difficile du fait que la fonction de cadre comprend plusieurs facteurs antipodes,
- Un spécialiste de la gestion, du management pourrait venir en aide au cadre à condition de bien cerner son rôle.
- Les réalités sur terrain du travail de cadre sont bien plus rudes que ce que citent les ouvrages à son sujet.
En outre, le directeur du centre d’accueil peut offrir un éventail de réponses hétérogènes et complémentaires correspondant aux attentes et besoins des usagers, en établissant des divers modes de suppléance familiales.
Catégorisation des prestations
Les prestations pourraient être catégorisées selon les âges d’admission par exemple les foyers pour enfants de 3-15 ans et pour adolescents de 14-18 ans.
Toutefois, cette catégorisation doit être vue comme corrélative. D’un coté, les âges d’admission minimum et maximum se couvrent et les foyers acceptent des mineurs « hors » des âges d’admission, cela dépend surtout de la situation des mineurs mais aussi parfois par rapport aux places disponibles.
Troisième partie : éléments d’évaluation
« Comme processus, l’évaluation doit se penser, non dans l’absolu, mais par rapport à un objectif précis et formulé par avance. Elle est ainsi une mesure d’écart entre des éléments définis au préalable et une réalité, une appréciation des effets de cet écart ».
La situation et la place des familles dans le dispositif doit être intégrée de manière systématique dans toutes les démarches d’évaluation :
- l’évaluation ou l’agrément des établissements sont un moyen de mettre en question la situation des familles au sein de l’action menée et le cas échéant de la faire évoluer ;
- l’évaluation des schémas départementaux ou des politiques départementales peut enfin permettre une exploration plus méthodique de cette dimension.
Finalement, l’efficacité du projet sera appréciée selon des indicateurs que l’animateur aura posés depuis le diagnostic, le contexte, les demandes et les besoins du public concerné par ce projet. L’évaluation cherche à vérifier la démarche et le processus de l’action. Normalement, elle est faite à terme du processus et elle se présente sous-forme de questionnaire aux différentes parties et acteurs qui ont participé au projet. Ceci concerne :
- Les limites du projet (lieu, météo, temporalité…)
- Les risques
- Les points forts et les points faibles du projet
- Les risques
- Les points forts et les points faibles du projet
L’outil principal est de comparer les indicateurs posés lors des objectifs et de les mettre en lien avec ce qui s’est passé sur le terrain. L’évaluation permet de suivre et contrôler le degré d’impact, de qualité dans l’action.
Un bilan permet d’obtenir le feed-back d’une action. Il est programmé dans l’échéancier du processus, car il permet aussi de mettre en place une bonne stratégie de communication entre les parties. Contrairement à l’évaluation, le bilan se fait de manière informelle.
Les éléments d’évaluation sont l’usager, l’équipe éducative et l’institution.
1.USAGER
La réalité de la vie de toutes les personnes concernées par le projet doit faire l’objet de l’évaluation. L’évaluation se rapproche donc des sujets de recherche, des vécus, des travaux menés, des accompagnements et des parcours. Elle doit attentivement révéler les aspects positifs du suivi des démarches par rapport aux axes de progrès tout en considérant les grandes lignes essentielles mais non les détails spécifiques.
Pour les activités propres à l’enfant, les repères suivant sont à considérer : la scolarité de l’enfant, la santé de l’enfant, les vêtements et aides matérielles, et le droit de visite et d’hébergement.
Il faut des outils de consultation, connaitre le niveau de satisfaction et d’appréciation de l’attributaire sur les services que l’on lui offre. Ces trois axes vont à élaborer des moyens d’évaluation de ce dispositif d’accueil par les résidents concernés.
L’évaluation du projet personnalisé est à distinguer de l’évaluation de la qualité des prestations prévue par la loi n°2002-2 et ses décrets, même si elle y participe. Le projet personnalisé est évalué par la personne elle-même et son représentant légal, ainsi que les professionnels concernés (éducateurs référents, responsable des lieux de vie, famille permanente et relai, psychologue). Si la personne le désire, ses proches peuvent y adhérer. Les points abordés seront les buts personnels de la personne et de quelle méthode le mode d’accueil a pu y répondre. D’autres questions peuvent aussi intervenir : comment le sujet parvient-il à s’intégrer dans l’environnement familial, à partager les temps du quotidien avec leur famille d’accueil, etc.
Les résultats de la coévaluation permettront d’émettre de nouveaux objectifs, de transformer les actions proposées, de choisir les types d’accompagnement et d’actualiser le projet personnalisé. L’avancée de l’évaluation se fera à partir des situations. Les personnes seront informées dès la construction du projet des modalités de son évaluation. Le projet personnalisé sera évalué annuellement.
L’évaluation vise à garantir le respect des droits de l’usager. Il faut joindre le résident au choix des services proposés en établissant une procédure d’admission avec une visite préalable du lieu d’accueil. Le livret d’accueil doit présenter des prestations expliquées et énoncées à son niveau de compréhension. Les règlements intérieurs des lieux de vie doivent être élaborés. Un dispositif d’expression pourrait être mis en place pour que la personne puisse émettre ses avis.
Les critères d’un placement réussi et, a contrario, d’une poursuite du placement dépendent de des objectifs de départ et sont évalués en fonction de l’évolution de la situation de l’enfant.
La création d’un groupe de soutien ou la mobilisation d’un groupe d’expression est favorable. Ceci encouragera la participation des résidents accueillis en lieux de vie. Tous les acteurs peuvent y animer, depuis le directeur de la structure jusqu’aux responsables des lieux de vie, ou les autres professionnels intervenant dans le projet. Les échanges permettront de réfléchir sur l’amélioration des offres, et permettront un bilan global. Ils dégageront les attentes satisfaites et non satisfaites.
2.EQUIPE EDUCATIVE
Les professionnels collaborant dans le projet devraient faire jouer leurs pluridisciplinarités en faveur de l’avancée des activités. L’évaluation de chaque acteur sera faite à partir des réunions et à travers le compte rendu de leurs activités.
La sélection des professionnels doit mettre aussi en évidence l’efficience de l’équipe amenée à gérer les tensions qui en résultent, tout en assumant la responsabilité de l’accompagnement de l’enfant. Le projet doit pouvoir offrir de meilleurs soins aux enfants placés. Cette approche a été étendue en Angleterre sous le nom de LookingAfterChildren (LAC )vers les années 1990 afin d’améliorer la qualité et l’efficacité des attentions dispensées par les services de bien-être à l’enfance. L’élévation d’une méthode doit se concentrer sur la démarche d’implantation à partir des moyens disponibles avant de faire appel à des acteurs externes comme les parents d’accueil par exemple. La qualité de l’approche d’implantation dépend des réalités dans l’accueil.
L’évaluation des compétences se base aussi sur des enquêtes réalisées auprès des principaux acteurs et professionnels du champ du placement. Elle se fonde sur les représentations et les opinions des acteurs au sujet d’un ensemble de thèmes tels que l’information et la communication autour du placement, les pratiques professionnelles, les critères et la durée du placement, ou encore les offres et prestations du centre.
Des questions comme les suivantes sont posées pour la remise en question de tous les acteurs du projet :
- Connaissez-vous le nombre d’enfants placés actuellement ?
- Quelles qualifications devraient avoir les responsables de milieu d’accueil pour pouvoir recevoir et intégrer des enfants dans le projet ?
- Quel est votre rôle au sein de l’organisme de placement, et quelles décisions détenez vous ?
- Y a-t-il différentes priorisassions d’interventions dans le milieu d’accueil ?
- Croyez vous que le projet améliore et favorise la vie des enfants ?
- Que pensez-vous de ces questions d’évaluation auxquelles vous êtes soumis(e) ?
- Quelles sont vos attentes par rapport au projet ?
Les sujets d’entretien sont spécifiés selon la fonction exercée dans le projet. Les sujets abordés pour le personnel accueillant concernent généralement : l’intégration dans l’organisation, leurs compétences professionnelles, la prise en compte de l’agencement sphère professionnelle/ sphère privée en un même lieu, etc.
Pour les professionnels de l’équipe référent c’est-à-dire les éducateurs et les responsable des lieux de vie et coordinateurs des lieux d’accueil, un entretien annuel salarié est organisé pour permettre des échanges.
Les réunions générales des professionnels concernés par le mode d’accueil rassemblent tous les acteurs. La réunion générale se tient quelques mois après le début effectif du projet, et se fait ensuite régulièrement. Les échanges et partages viseront à faire une évaluation globale du dispositif afin d’esquisser des améliorations. Les sujets abordés pourraient être les suivants :
- Le plan financier et les aspects budgétaires : une restriction budgétaire est-elle nécessaire ? Quels ajustements pourrait-on effectuer ?
- Le mode d’accueil : est-ce que le mode d’accueil a convenu au résident ? quels sont les apports positifs du projet personnalisé ? le mode d’accueil a-t-il pu réponde aux attentes du résident ?
- Pour l’équipe institutionnelle : arrive-t-elle à maitriser son Rolle, ses fonctions de médiation, les suivis au quotidien, toutes les autres pratiques… Pour les besoins en formation : quelles sont les attentes, quelles sont les perspectives ?
Quand le modèle logique du départ a été appliqué et clos, quatre thèmes sont retenus pour l’évaluation des pratiques de l’équipe : les besoins identifiés, l’évaluation des milieux desquels viennent les enfants, l’intensité des services fournis, et l’équilibre et la stabilité des enfants placés.
Il est recommandé de diversifier les dispositifs de formation : mettre en place des formations faisant intervenir des regards croisés, organiser des rencontres avec le juge des enfants, les évolutions législatives en matière de droits des usagers.
Pour la politique de formation, l’avis du financier, du responsable formation, du chef de service, des travailleurs concernés… ne seront pas les mêmes. Un observatoire, en collaboration avec l’ONED sera créé dans chaque département. Tous les services œuvrant dans la protection de l’enfance y seront rassemblés.
La loi ambitionne de renforcer l’instruction des professionnels œuvrant pour la protection des enfants. L’apprentissage comprend la formation initiale et la formation continue. La formation est partagée dans des modalités affermies par réglementation. Elle rassemble tous les professionnels expérimentés sur les cas d’enfants courant des dangers : ce sont généralement des médecins, des personnels médicaux et para médicaux, des travailleurs sociaux, des enseignants, des policiers, des animateurs. En outre, les cadres territoriaux suivent également des formations préparées. Cette formation est partiellement commune aux différentes institutions et professions.
3.INSTITUTION
La viabilité financière est un des critères d’évaluation du projet. Elle est évaluée à partir du cout en prix de journée que représente le mode d’accueil. La compétence revient aux attributions du directeur. Le chef de projet se doit de pouvoir subvenir aux éléments règlementaires concernant la rémunération des accueillants. Un critère d’évaluation serait alors le nombre de places de personnes en famille d’accueil, générant un nombre de recrutements proportionnel de professionnels, permettant aux résidents de s’inscrire dans cet accompagnement depuis la période opérationnelle du projet.
Le losange développé est une méthodologie d’élaboration et de suivi de projet individualisé, développant l’analyse de la demande, de la problématique, des actions-réponses préconisées et réalisées, de l’évolution de la situation et de l’accompagnement.
Pour chaque action, il convient de créer des fiches récapitulatives. Les fiches doivent contenir : une présentation du contexte de l’action, ses objectifs, les pilotes et partenaires associés, le public visé, les modalités de mise en œuvre, les moyens, l’échéance, les résultats attendus, et les critères d’évaluation. Les rubriques, pilotes et partenaires ainsi que les moyens, sont représentées sous forme de tableaux comme dans les exemples suivants.
Exemple : Pour l’action amélioration de l’accueil familial
Pilotes et partenaires associés
Pilotes | Partenaires Conseil Général | Autres partenaires | |
DASEF | PMI ; DRH ; Foyer départemental | Etablissement de l’enfance ; | |
ANPE | |||
Moyens | |||
Conseil Général | Autres | ||
Moyens financiers | Financement de la campagne | Justice : financement des | |
d’information | places si habilitation | ||
Moyens humains | Aucun |
(Source : Schéma départemental de l’enfance et de la famille 2008-2012, Conseil général de la Martinique- Fiche 18)
Pour chaque fiche, l’objectif est de mettre en perspective les procédures existantes, les autres à élaborer, les outils à fournir et les acteurs impliqués ou à mobiliser, l’échéance, etc. L’outil doit permettre de d’identifier les indicateurs. L’institution, l’équipe éducative, l’usager constituent les trois polarités d’une force d’avenir concentrée sur l’optimisation les bonnes procédures.
L’évaluation relate « une démarche qui porte sur les effets produits par les activités, leur adéquation aux besoins et attentes des personnes accueillies, leur cohérence avec les missions imparties et les ressources mobilisées et permet d’interroger le cœur de métier, c’est-à-dire les réponses apportées aux usagers », selon Daniel G.
Il faut s’abstenir des critiques qui ne font pas avancer et étudier plutôt les indicateurs de réussite ou d’échec. Il faut préférer de véritables évaluations du travail fait.
L’évaluation, la révision, l’actualisation du projet permettent de revenir régulièrement sur les éléments relatifs à la suppléance et à l’implication des parents. Tous les points relatifs à la vie de tous les jours de l’enfant sont des outils de travail essentiellement importants. Les interrogations, qui marquent la vie de l’enfant durant tout le placement, font l’objet d’ajustements à partir des dialogues parents/professionnels. Pour les ajustements, il faut considérer la parole et le vécu de l’enfant et des parents, le rythme des uns et des autres, les avancées et les reculs, l’évolution parentale dans l’exercice des responsabilités, les difficultés, les mouvements de réinvestissement.
Les points qui seront toujours à maintenir et à travailler sont les suivants :
- La considération des droits de l’usager : accompagner l’usager pas à pas, diriger exactement le résident à ses choix de prestations, bien effectuer les visites préalables du lieu d’accueil ; la création d’un livret d’accueil qui lui est clair et accessible ; l’établissement des règlements internes dans les lieux de vie ; l’établissement d’un groupe ou d’un dispositif d’expression qui permettrait d’émettre les avis, demandes et suggestions ; la possibilité d’échanges entre professionnels institutionnels.
- L’accompagnement pour le projet personnalisé : la construction et le suivi du projet d’accueil avec la personne ; laisser du temps à l’usager dans l’avancement du processus ; la compatibilité de service avec la personne accueillie et l’environnement familial.
- La formation continue des actifs sociaux : une procédure d’appréciation des qualifications des postulants par rapports aux exigences attendues pourrait être effectuée ; une détection de l’efficacité des travaux réalisées par un acteur doit être faite tout comme le repérage des signes d’usure professionnelles ; développer les thèmes de formation surtout dans le cadre juridique ;
- La continuité des interventions : le maintien des relations de coordinations se faisant par des visites à domiciles, les congés, les réunions…
CONCLUSION
Aujourd’hui, les formations concernant la protection de l’enfance et le suivi des parcours des enfants sont très diverses et nécessitent d’être mieux formalisées. L’observatoire départemental est en ce sens une structure stratégique qui doit aider au suivi des éléments observés, au pilotage des établissements ou services. Le plan du projet se situe, toutefois, dans la perspective de l’individualisation, en vue de l’amélioration de la prise en charge : finalité au sommet de la « hiérarchie des normes » du directeur d’établissement social. Ainsi, l’intervention se fonde nécessairement sur une organisation précisément définie mettant en cohérence les besoins de la population et les paramètres idoines de la prise en charge avec les moyens humains, financiers, matériels.
Outre l’option de la diversification interne, le directeur de projet oriente nécessairement la structure vers l’extérieur, sur son environnement, afin d’élargir le champ des prestations. S’éloignant de l’institution totale, il étoffe l’offre de prestations par la mise en place de partenariats fondés sur des conventions, précisant avec exactitude les objectifs, les moyens et la population visée.
Les points suivant sont à éviter, ce sont les causes d’échec détectés sur des projets non aboutis : l’incompétence dans le domaine social et médico-social pour beaucoup d’évaluateurs pourtant habilités, la pratique erronée de méthodes venues des certifications, désinvolture enfin chez quelques uns c’est-à-dire la soif d’argent passant avant l’esprit de la mission, la négligence des évaluateurs de la diversité nécessaire des outils de collecte de données, et la mauvaise compréhension et interprétation des textes par des organismes gestionnaires. A rappeler que, par définition, la certification c’est une activité plus codifiée : « Constitue une certification de produit ou de service (…) l’activité par laquelle un organisme, distinct du fabricant, de l’importateur, du vendeur, du prestataire ou du client, atteste qu’un produit, un service ou une combinaison de produits et de services est conforme à des caractéristiques décrites dans un référentiel de certification ».
Bibliographie
- Dominique FABLET. Suppléance familiale et interventions socio-éducatives : Analyser les pratiques des professionnels de l’intervention socio-éducative. Paris, L’Harmattan, 2005.
- Protecteur des usagers en matière de santé et de service, Avril 2013, René-Lévesque Ouest.
- Gacoin D. Conduire des projets en action sociale, 2ème éd, Paris, Dunod, 2010, p. 192
- Projet pour l’enfant introduit par la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance.
- DANANCIER J., Le projet individualisé dans l’accompagnement éducatif.
- MINTZBERG H. , Ed d’Organisation, 2002. Le manager au quotidien. Les 10 rôles du cadre.
- CROZIER Michel et FRIEDBERG Erhard (1977), L’Acteur et le Système, Les contraintes de l’action collective, Le Seuil, Paris. Synthèse et présentation : Gérard PIROTTON
- DOUCET-DAHLGREN, A.-M. Quelles modalités de coopération entre les professionnels et les familles dans le cadre du placement d’un enfant en établissement. Vie sociale, 2008, n°2, pp. 31-35.
- Daniel GACOIN, 2010, Conduire des projets en action sociale, Dunod 264 pages.
- Accueil et placements d’enfants et d’adolescents. Evaluation du dispositif de l’éducation spécialisée à Genève , Jacqueline Lurin, Muriel Pecorini, Pierre-Alain Wassmer, Octobre 2008. Service de la recherche en éducation.
Mémoire de fin d’études de 43 pages.
€24.90