Mémoire portant sur le minimalisme en art.
MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
Présenté par : Benjamin COSTE, 5ème année ESBAN
SOMMAIRE
B – Malévitch et le suprématisme. 7
C – Mies Van Der Rohe en Amérique « Lessis more » Cf Monument à Tatlin. 8
D – Duchamp : popart, minimalisme – « ready-made ». 9
E – Brancusi, colonne sans fin. 11
F – Yves Klein : le désir d’absolu, mysticisme – Monochrome. 12
H – Barnett NEWMAN le colorfield painting. 15
B – Carl Andre : « L’espace est un lieu » le côté vivant des matériaux. 20
C – Robert Morris : « le sens du placement ». 22
C – Sol Lewitt : « l’idée avant l’œuvre », « Partitions ». 23
III. Les Contradicteurs européens. 32
A – François Morellet : Groupe de recherche Art Visuel 32
1 – Rendre le spectateur génial, faire jouer le spectateur. 32
2 – Présentation d’une œuvre : Sphère – trames (1962) de François Morellet, au Museum Abteiberg 32
B- Daniel Buren : In Situ, avec et sur le lieu. 33
1 – Le théoricien, le texte est aussi important que l’œuvre. 33
2 – L’importance du contexte. 33
E – Urlich Ruckriem : un geste authentique sur des matériaux riches. 35
I – Aurélie nemours : marche vers l’art concret. 37
Introduction
Cette étude artistique abordera le thème relatif au minimalisme, et s’intéressera à la fois, par ce fait, à la peinture et à la sculpture, vu que les œuvres ressemblent à des sculptures mais sont plus proches de la peinture, avec des artistes membres à part entière du mouvement minimaliste, tels que Donald Judd, Frank Stella, François Morellet ou Anne Truitt.
Le minimalisme est en effet un mouvement qui s’est dressé contre le débordement subjectif de l’expressionnisme abstrait et à la figuration du pop art. Parmi les acteurs du mouvement minimaliste, on peut citer plusieurs artistes aussi talentueux les uns que les autres : l’architecte Mies van der Rohe « Less is more » (Moins c’est plus), les œuvres de Malevitch, Ad Reinhardt, Frank Stella, etc…
Lorsque que cet Art minimal a émergé, il bouscule toutes les conventions, par son radicalisme mécanique. Il est classique, il est l’apogée d’une tendance dite abstraite (mais qui en réalité est concrète). Elle renvoie au réel plus qu’à un monde intérieur de l’artiste. C’est cette conception qui nous vient des constructivistes et du Bauhaus, et du courant Art concret, qui donne naissance dans les années 30 en rupture avec l’abstraction spiritualiste d’un Kandinsky, ou métaphysique d’un Mondrian. Les constructivistes ouvrent la voie à un art « abstrait engagé ». Il est Classique, c’est toujours la marque d’un grand art que d’être à la fois à l’avant-garde et en même temps une forme classique. (Les fondateurs du courant Art concret sont peu nombreux au départ, ils se retrouvent autour de Van doesbourg, Hélion, et quelques temps après Auguste Herbun.)
Pour les minimalistes, la philosophie de base est la suivante : « il n’y a rien d’autre à voir que ce que l’on voit ». Le « ressenti » n’est pas autorisé dans les œuvres des artistes. Si on cite un critère commun à tous les artistes minimalistes, on peut noter la sobriété extrême dans les couleurs exploitées par les artistes. Certains artistes refusent en effet l’appellation de « minimalisme » ou d’« art minimal ». En fait, seule la représentation de l’œuvre est minimale. L’art en soi n’est pas réduit, mais plutôt le minimalisme est l’expérimentation d’une nouvelle expérience artistique dans laquelle effet illusionniste est écarté, et qui donnera alors naissance à un art tout à fait nouveau : « des objets spécifiques », slon la qualification de Donald Judd dans son manifeste de 1995.
A cet effet, le minimalisme a été une étape incontournable pour l’évolution de l’art contemporain. C’est au cours de ces années 1930-40 qu’apparaît en France, la distinction entre Art abstrait et Art concret. L’Art concret rejoignant partiellement les préoccupations des minimalistes.
Le Minimal Art est en effet une catégorie reconnue et même s’il existe des listes d’artistes différentes, il existe un consensus sur beaucoup d’artistes qui ont marqué l’histoire de ce courant. L’art minimal Américain se partage aussi entre la côte Ouest ou Est avec des visions très différents. L’art américain déjà en lui même n’est pas monolithique. Cette étude se focalisera essentiellement sur une comparaison entre ces deux tendances.
Cette étude devrait faire ressortir les différences esthétiques et philosophiques. Notre objectif n’est pas une tentative de renvoyer “dos à dos“ ces tendances artistiques ni de définir un art à partir de donnés nationales. L’art des années soixante-dix est international et nous partageons cette vision, (et c’est d’ailleurs le problème majeur de l’Art Français notamment pour Support/Surface, qui a du mal à percer internationalement. Ici je me permettrais de souligner la différence des orientations des processus artistiques entre minimalisme et Art abstrait français : les américains développeront un art en dialogue prononcé avec l’industrie alors que le groupe support/surface demeure dans un certain héritage anthropologique et ethnologique (Cf Bernard Ceysson, catalogue de 1974).
L’art des années 80 est revenu à une vision plus nationale, il nous semble que cette crispation identitaire n’est pas un élément constructif, de notre point de vue, il représente une régression. En effet l’art minimal et l’art concret(France) ont une vue universelle de l’art. C’est certainement un des facteurs qui a favorisé la mondialisation de l’art. Il est une des premières tendances en Art avec le Pop Art à être une valeur autant partagée.
La comparaison est une méthode qui nous semble efficace pour l’analyse et la meilleure compréhension des contenus. Dans les ressemblances les différences subtiles peuvent apparaître. Les différences proviennent des influences diverses, des cultures différentes, des sources différentes.
Par exemple, les américains vont être marqués, pour les références les plus anciennes, par la “Shaker’s culture“ protestante tandis que les européens vont plutôt être influencés par l’art roman ou les menhirs( peut être un doute contre la civilisation industrielle). Les américains marqués par Newman et Reinhardt, et Judd, plus tard, ont une véritable conviction de produire un art en corrélation avec la société industrielle comme progrès.
Tous les artistes européens ont été très actifs pendant les années soixante-dix, ils ont été fortement influencés par Matisse, Arp, Mondrian, tandis que le minimal art est plus marqué par les constructivistes ou le Bauhaus surtout par les architectes comme Mies van der Rohe et Marcel Brauer qui s’exilent aux USA.
La peinture et la sculpture minimale : les peintres minimalistes sont-ils des peintres abstraits comme les autres? Ne sont-ils pas dans la continuité de l’abstraction ? Ou va l’abstraction ? Le minimalisme existerait-il uniquement en sculpture/ comme un genre de la sculpture ? …Ce mémoire apportera des éclaircissements à tous ces points.
I. Les Origines
A – Shakers culture
Le shakers culture est le résultat d’une grande révolution qui a débuté en Angleterre au cours du XVIIIème siècle, contre l’Eglise Anglicane reprochée pour non considération des conditions sociales de la classe ouvrière. Une révolution qui a opposé les Méthodistes, les Quakers et les Shakers.
La philosophie des shakers se basait en effet sur le rejet des valeurs du monde en général, et prônait égalité, modestie, confession et croyance. Il a été alors fondé une communauté de « frères et de sœurs », qui, voués au célibat, essaient de vivre dans le cadre d’un « monde nouveau » sur la base d’une philosophie qui leur est propre. Cette communauté était divisée en plusieurs « familles » qui regroupaient alors une centaine de membres.
Dans le cadre de leur survie, la communauté shakers fabriquaient des biens, aussi bien destinés à la consommation qu’à la revente, tels que les graines de semences, des meubles divers, …tous confectionnés à la main. Dans les productions mobilières, il a été constaté que les adhérents partageaient à peu près un même genre de design, dans le cadre de leur vie communautaire, et ont alors commencé à participer à la confection d’une nouvelle forme d’objet d’art.
Les objets mobiliers confectionnés par les shakers étaient en effet une représentation solide et palpable de leur philosophie, par exemple, en prônant la simplicité, aucune décoration n’a été rajoutée aux meubles confectionnés, les convictions puritaines font en sorte que les meubles étaient juste des objets utilitaires, et ne sont pas destinés à la décoration.
A l’heure actuelle, le shakers ne rappelle plus la forme de croyance qu’il incarnait auparavant, mais renvoie directement aux biens mobiliers, classifiés comme étant des objets d’arts qui ont été confectionnés par les membres de la communauté à cette époque, qui rappelaient alors leur histoire. Les arts shakers sont alors vus comme une représentation parfaite du Minimalisme actuel, où la beauté réside dans la simplicité
Le schéma ci-dessous illustre un exemple de design shaker :
B – Malévitch et le suprématisme
Le suprématisme représente un mouvement d’art contemporain fondé par Kazimir Malevitch. La première présentation a eu lieu au cours de l’année 1915 où 39 tableaux suprématistes ont été exposés lors de la « Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 (zéro-dix) » qui s’est déroulée à Pétrograd du 19 décembre 1915 au 19 janvier 1916.
Le suprématisme était à l’époque une forme d’art révolutionnaire vu que dans les tableaux qui ont été exposé, la peinture était libérée de toute représentation, il s’agissait alors d’atteindre la sensibilité picturale pure de l’observateur, et la couleur n’est travaillée que pour elle-même. A cet effet, les principes esthétiques du suprématisme étaient basés sur : l’aspect géométrique, les couleurs primaires, la pureté, l’abstraction. L’emblème le plus représentatif du suprématisme est sans nul doute le fameux carré blanc sur fond blanc de Malevitch :
L’artiste veut alors représenter dans ses tableaux la pureté, la pure sensation, dans lesquelles la peinture n’a pas besoin des réalités extérieures pour exister. Il y a ainsi, dans cet art, une forme d’abstraction totale, où l’image n’est plus que surface colorée, où le tableau est exempt de représentation figurative :
Plus tard, les artistes minimalistes vont s’inspirer de cette suprématisme représentée par Malévitch.
C – Mies Van Der Rohe en Amérique « Lessis more » Cf Monument à Tatlin
Van Der Rohe est un architecte allemand né le 27mars1886 à Aix-la-Chapelle et mort le 17août1969 à Chicago :
Cet artiste misait essentiellement sur la clarté, l’utilisation intensive du verre, de l’acier et du béton. Il a été rendu célèbre pour ses « Less is More » et « GottstecktimDetail (God is in the details) », dans le cadre de l’application de ces principes, il avait alors pu établir des plans d’architecture sur des espaces neutres, contemplatifs. Sa philosophie était basée sur l’honnêteté des matériaux ainsi que l’intégrité structurale, pour cela, il a été surnommé : « le Père du vide et de la transparence ».
Sa plus grande réalisation a été construite en 1958: le Seagram Building à New York, qui était en totalité une réalisation en verre, à laquelle Mies a adjoint une grande place, avec une fontaine en face de la structure. Après cela, l’artiste a pu réaliser plusieurs autres bâtiments, gratte ciel partout dans le monde.
Les réalisations de Mie, qui prônaient le vide comme plénitude de l’espace (transparence, verre et lumière), va marquer l’esthétisme américain.
D – Duchamp : popart, minimalisme – « ready-made »
Duchamp était un peintre, plasticien, homme de lettres français, né en 1887, naturalisé américain en 1955 et mort en 1968. Ses talents d’artiste étaient mondialement reconnus, qu’il fût même surnommé par André Breton comme étant : « l’homme le plus intelligent du XXème siècle. ». Jusqu’à l’heure actuelle, ses réalisations artistiques sont encore sources d’inspiration pour de nombreux artistes, notamment ceux de l’art Minimal, de l’art conceptuel et de l’art corporel.
Duchamp avait son art à lui, qui lui était propre, et considéré comme le premier artiste de l’époque qui qualifiait d’« œuvre d’art » n’importe quel objet en accolant son nom à celui-ci. Une réelle innovation du XXème siècle.
Le ready-made
Duchamp lui-même définissait le ready-made comme étant : « un objet usuel promu à la dignité d’objet d’art par le simple choix de l’artiste »[1]. En réalité, ces objets ne sont pas de nature artistique, mais par la touche de l’artiste, ils deviennent des objets d’art. L’intelligence artistique de Duchamp résidait essentiellement dans cet esprit de création, de simplicité. En voici quelques exemples de ready-made qui ont été conçus par cet artiste :
« En 1913 j’eus l’heureuse idée de fixer une roue de bicyclette sur un tabouret de cuisine et de la regarder tourner »[2] :
« Quelques mois plus tard j’ai acheté une reproduction bon marché d’un paysage de soir d’hiver, que j’appelai « Pharmacie » après y avoir ajouté deux petites touches, l’une rouge et l’autre jaune, sur l’horizon » :
A New York en 1915 j’achetai dans une quincaillerie une pelle à neige sur laquelle j’écrivis « En prévision du bras cassé » :
Et on voit même une reproduction de La Joconde par Duchamp :
Duchamp appelait alors ces œuvres de « créations artistiques », et plus tard, il sera une source d’inspiration pour les artistes minimalistes.
E – Brancusi, colonne sans fin
Cet artiste, né le 19 février 1876 à Hobița dans le județ de Gorj, en Roumanie, et mort le 16 mars 1957 à Paris, a été considéré comme l’un des sculpteurs les plus talentueux du début du XXe siècle. En effet, il a été le premier artiste à avoir poussé l’abstraction sculpturale jusqu’à un niveau que le modernisme n’a pas encore atteint, il a été également la porte d’ouverture qui a permis le net développement de la sculpture surréaliste et du courant minimaliste des années 1960.
Cet artiste a été essentiellement reconnu pour sa sculpture appelée « Colonne sans fin » (roumain : Coloana fără sfârșit ou Coloana infinitului), qui a été inauguré en 1938 pour rendre hommage aux jeunes Roumains morts de la première guerre mondiale. Cette création artistique, qui s’inspirait des piliers funéraires utilisés en Roumanie, a été reconnue pour sa très grande simplicité :
Au début de l’année 1927, Brancusi s’est engagé dans un litige contre les Etats-Unis, suite à l’hésitation des autorités douanières de ces Etats à qualifier un objet artistique de Brancusi (l’« Oiseau dans l’espace ») d’œuvre d’art ou de pièce de métal, dont voici l’image de l’œuvre :
Le procès « Brâncusi contre États-Unis », qui opposait alors le plaignant et la défense sur la délimitation des limites de l’art, a été rendu célèbre du fait où il a permis une nouvelle définition de l’art.
Le jugement rendu le 26 novembre 1928 a confirmé le statut d’œuvre d’art de l’objet litigieux. En l’espèce, le juge a clairement stipulé que : « qu’une école dite d’art moderne s’est développée dont les tenants tentent de représenter des idées abstraites plutôt que d’imiter des objets naturels. Que nous soyons ou non en sympathie avec ces idées d’avant-garde et les écoles qui les incarnent, nous estimons que leur existence comme leur influence sur le monde de l’art sont des faits que les tribunaux reconnaissent et doivent prendre en compte. ». Cette décision de justice a marqué le début d’une nouvelle conception de l’art, sur laquelle s’est ensuite inspirée d’autres artistes minimalistes.
F – Yves Klein [3]: le désir d’absolu, mysticisme – Monochrome
Yves Klein est un plasticien français né à Nice le 28 avril 1928, mort à Paris le 6 juin 1962. Du fait de ses œuvres artistiques, il est considéré comme l’un des plus grands protagonistes de l’avant-garde picturale de l’après-guerre. Ses œuvres sont effet caractérisées par leurs rapports particuliers avec le corps :
-On remarque une présence de corps féminin nu dans la majorité de ses œuvres. Une présence qu’il justifie de la manière suivante : « cette chair donc, présente dans l’atelier, m’a longtemps stabilisé pendant l’illumination provoquée par l’exécution des monochromes »
-Les œuvres d’Yves Klein sont majoritairement présentées sous la couleur bleue, or ou rose. Il explique son choix comme suit : « le feu est bleu, or et rose aussi. Ce sont les trois couleurs de base dans la peinture monochrome, et pour moi, c’est un principe d’explication universel, d’explication du monde »
Par exemple, voici une œuvre artistique célèbre d’Yves Klein dans laquelle on peut voir l’image d’une femme nue, présentée sous une couleur du feu : le bleu.
Malgré une carrière artistique assez courte, force est de préciser que l’œuvre d’Yves Klein a apporté une conception nouvelle de la fonction de l’artiste, dans le sens ou Yves Klein affirme clairement qu’il n’a jamais été l’auteur d’une seule œuvre, vu que la beauté est déjà partout, mais invisible. Il se considère juste comme celui qui a cueilli la beauté qu’il a pu voir afin de la montrer ensuite aux hommes. C’est une conception de l’art, de la beauté, à l’état pur.
G – Ad Reinhardt
Précurseur de l’art minimal et de l’art conceptuel, Ad Reinhardt est né le 24 décembre 1913 et décédé le 30 août 1967, il est reconnu comme étant un peintre et un auteur théorique de nationalité américaine.
Les diverses réalisations artistiques d’Ad Reinhardt veulent s’engager dans une démarche tout à fait nouvelle, ayant pour objectif de faire sortir de la peinture toute anecdote figurative ou même abstraite. « Il n’y a rien à voir, que la peinture », affirmait clairement Reinhardt à concernant ses peintures et ses œuvres, qui prônaient essentiellement la réduction du nombre des couleurs dans les tableaux.
Partisan du mouvement des American Abstract Artists, il a réalisé des dessins satiriques sur le monde de l’art. On a noté, au cours de sa carrière artistique, une grande évolution de ses représentations artistiques. En effet, dans les années 1940, il présentait surtout des formes géométriques :
Ce n’est que vers les années 50 que Reinhardt se tourne vers des toiles peintes dans différentes nuances de la même couleur (rouge, bleu, blanc) :
Au cours de l’année 1953, Reinhardt a commencé à abandonner toute asymétrie, toute irrégularité, toute couleur vive dans ses tableaux. Il dessinait alors des dessins cruciformes et s’intéressa petit à petit à la quasi-monochromie de la surface peinte. Il a été essentiellement reconnu pour ses tableaux, tous rigoureusement identiques, surnommés : « Black Paintings » : de format carré, un tout divisé en neuf carrés et enduits de couleur noire dont seules varient les valeurs (Ultimate Painting, 1960, Musée national d’art moderne, Paris) :
Cette forme d’art évoqué par Ad Reinhardt constituera ultérieurement une grande source d’inspiration pour les futurs minimalistes.
Concernant ses écrits, ils contiennent des commentaires intéressants sur ses productions artistiques et les réalisations de ses contemporains. Son esprit concis, ses mises au point pertinentes et son abstraction donnent une description exacte et compréhensible même pour ceux qui n’ont pas vu ses peintures. L’un de ses principaux textes est intitulé The Next Revolution in Art (La prochaine révolution dans l’art).
H – Barnett NEWMAN le colorfield painting
Barnett Newman né le 29 janvier1905 à New York et décédé le 4 juillet1970, est un peintre de nationalité américaine. Il est l’un des plus grands représentants de l’expressionnisme abstrait et l’un des premiers peintres de la Colorfield Painting.
En 1943, Barnett Newman a contribué à l’écriture du catalogue de la première exposition des AMA, les Artistes Modernes Américains. Une exposition qui a été organisée en guise de protestation contre le Metropolitan Museum de New York qui excluait alors l’art moderne lors de ses expositions, ce fut le début de sa carrière artistique.
Au cours de l’année 1948, Newman a réalisé une œuvre intéressante : Onement I, qui a marqué une avancée significative de sa carrière :
Onement I fait partie d’une série des Onement, avec Onement II et Onement III. Une année plus tard, c’est-à-dire en 1949, Newman réalisa dix-sept œuvres dans la même année, la plus productive de sa carrière, et a pu alors organiser sa propre exposition en 1950 personnelle à la galerie de Betty Parsons.
Une seconde exposition a été réalisée par Newman à la même Galerie. Apparaissait alors pour la première fois une peinture de 5,40 mètres de long sur 2,40 mètres de large : Vir Heroicus Sublimis. Une œuvre qui n’a pas été bien reçue par les observateurs de l’époque, et qui a été sujette à de nombreuses critiques. Alors que, ultérieurement, cette œuvre sera l’œuvre de Newman la plus connue et la plus célèbre :
Ce ne sera qu’en 1962, lors d’une exposition dans la Galerie de Tony Smith que Newman a commencé à recevoir des critiques positives, et l’opinion publique l’a alors décerné le titre de : « l’un des plus remarquables artistes vivants aujourd’hui ».
Sa réussite continuera toujours, et en 1965, les œuvres de Newman participent à deux évènements qui marquent l’éloge de la fin de l’expressionnisme abstrait à Philadelphie, The Decisive Years : 1943-1953 et à Los Angeles, New York School, The First Generation : Paintings of the 1940s and 1950s.
II. Art Minimal américain
L’art minimal est un courant artistique qui s’est développé aux États-Unis dès le milieu des années soixante. Ce mouvement prône l’utilisation mesurée et rigoureuse de structures géométriques simples et l’utilisation de couleurs primaires. Cet art minimal, aux Etats-Unis, a été développé par plusieurs artistes américains.
A – Donald Judd
1 – « SpecificObjects » le personnage, son art, sa théorie
Donald Judd est né le 3 juin 1928 à Excelsior Springs dans le Missouri aux Etats-Unis, où il a suivi des cours de peinture auprès de l’Art Student League.
De 1946 à 1947, il a servi dans l’armée américaine comme mécanicien. Ce n’est qu’en 1948 qu’il a débuté ses études en philosophie au College of William & Mary en Virginie puis les poursuit à l’université de Colombia à New York dont il sortira diplômé en 1953. Sa carrière artistique a débuté deux années après l’obtention de son diplôme en philosophie, au cours de laquelle il a commencé à peindre des tableaux où sont représentées de larges formes flottantes sur des fonds lumineux.
Sa théorie repose sur la contradiction avec l’expressionnisme abstrait, ceci car, par ses œuvres, il n’exprime ni de sentiment ni d’images. Il a gardé ses propres théories et a poursuivi des études en histoire de l’art à partir de l’année 1957.
A la sortie de l’école, c’est-à-dire en 1959, il a poursuivi dans la peinture, mais a changé ses réalisations : sa peinture se transforma petit à petit en objet de forme géométrique en relief ou en creux.
Il a nettement changé de philosophie en 1962, en laissant de côté la peinture. Il décida alors de se pencher vers des constructions en 3D et mettra la matérialité au centre du vocabulaire artistique. Pour réaliser ces nouvelles œuvres, il exploita divers matériaux tels que le le métal, le contreplaqué, le ciment, le plexiglas de couleur qui deviendront par la suite sa marque de fabrication durant toute sa carrière, il misait essentiellement sur des formes simples souvent répétées pour explorer l’espace et l’utilisation de l’espace.
2 – Présentation 3 œuvres
Les structures géométriques des œuvres de Judd représentent parfaitement la philosophie minimaliste de l’époque.
a – 1962 untitled huile sur bois, tyau métallique 122x84x156 cm
Cette œuvre illustre le dépit illustré par Judd à l’égard de la peinture au début de sa carrière. Alors qu’un tableau ou un relief doit être vu de face, l’objet de Judd est ici autonome et conçu pour être vu de tous les côtés : il existe ainsi plus dans l’espace que dans l’espace pictural. La surface rouge de cadmium fait de l’œuvre une forme simple, entière. L’ambition de Judd à créer « un objet spécifique » facile à saisir visuellement est contrecarré par la grossièreté de l’exécution : la peinture rouge ne masque pas le grain et les nœuds du bois.
b- 1963 contreplaqué peint, tube en aluminium, 49,5x114x77,5 cm
Représentation de boîtes comportant du plexiglace, dans le même esprit que la première œuvre présentée ci-dessus :
Ces boîtes font partie des œuvres présentées lors de la première exposition personnelle à la Green Galery à New York. Au cours de cette même exposition, toutes les œuvres de Judd étaient peintes en rouge de cadmium, ce qui mettait en valeur la « littéralité » des contours. Bôite en bois peint en rouge de cadmium creusé sur le dessus d’un réceptacle dans lequel est placé un tube en aluminium. Judd l’a construit aux dimensions de la circonférence d’un tube pour que les deux éléments, le bois et le métal se combinent en une forme singulière.
c- 1965 prototype 15×68,5×61 cm
Ce schéma représente une des premières formes de l’empilage inventée par Judd au cours de l’année 1965. D’ailleurs, tout au long de sa carrière, il ne cessera d’explorer cette forme. Les empilages sont en effet la combinaison d’une dizaine d’éléments (nombre variant selon la hauteur du mur d’emplacement) placés verticalement sur le mur sur la base d’une organisation bien précise et des intervalles parfaitement réguliers. Cette représentation était une façon pour Judd de supprimer toute référence de savoir faire individuel et toute trace de la main de l’artiste.
3 – MARFA, ouverture sur le monde
Marfa est une petite ville tranquille, silencieuse, située dans le désert de Chihuahua, un haut plateau rocailleux traversé par la frontière mexicaine, au Texas occidental. Rien ne semblait encore prévenir que cette ville fondée en 1880 au milieu de nulle part sera plus tard une destination de premier ordre pour le circuit de l’art. Judd, même habitant de la ville, n’a pas encore été artistiquement célèbre de son vivant. Mais ce sera la mort brutale de Judd qui va faire en sorte que sa présence dans la ville sera marquée.
En effet, à sa mort, il a laissé derrière lui beaucoup de dettes, qui mettaient alors sa famille dans une grande difficulté financière. Et face au besoin de survie de la Fondation créée par Judd, sa famille se trouvait dans l’obligation d’exposer les œuvres de Judd dans la ville de MARFA, et de faire venir du monde pour les visiter. C’est ainsi que la Fondation Lannan y installe sa célèbre résidence littéraire, attirant dans le village un défilé constant d’écrivains et de poètes.
Depuis, la ville de Marfa était devenue une ville d’artistes. Par exemple, en 2003, deux jeunes héritières du pétrole ont décidé d’y fonder un lieu d’art à but non lucratif dans une salle de bal des années 1920. Judd fait alors partie de ces artistes qui ont fait de la ville de Marfa une destination artistique de premier ordre, en d’autres termes, il a contribué à l’ouverture de Marfa sur le monde.
B – Carl Andre : « L’espace est un lieu » le côté vivant des matériaux
1 – L’être au-dessus de l’Art
Sculpteur de nationalité américaine, Carl Andre est artiste partisan du ‘Minimal Art’. En rapport avec les formes géométriques et les couleurs préconisées par le Minimal Art, on peut affirmer que les réalisations de Carl Andre essaient d’attirer l’attention sur la façon de percevoir les œuvres, les matériaux qui les composent et l’espace qu’elles créent.
Comme tous les autres artistes minimalistes, Carl André réduit au maximum les moyens afin d’aboutir sur un maximum d’effets, les artistes minimalistes éliminent tout ce qui pourrait servir de critère signalant qu’une production est artistique afin d’inciter à repenser à ce qui fait qu’une œuvre d’art est art.
Carl André; dans le cadre de la réalisation de ses productions, se base sur quatre principales règles : – la platitude – la sculpture comme lieu – la composition modulaire – l’emploi de matériaux bruts. La caractéristique la plus marquante du travail de Carl André réside essentiellement dans la verticalité, il démontre par cette représentation le côté vivant des matériaux qu’il utilise.
2 – Présentation de 3 œuvres
-Piece Cedar
Cette création d’André se compose de longueurs égales de bois standard, dans lequel il a coupé les joints menuisier simple, de sorte que la sculpture peut être posée verticalement, et ensuite détaché pour être déplacé, c’est en quelque sorte une structure démontable. Le second œuvre ci-dessous a été conçu dans le même esprit que le premier, tous deux sont une représentation parfaite du Minimalisme, tant dans sur la forme géométrique que sur les couleurs utilisées :
La troisième œuvre a été présentée par André en 1968 et est nommé : « Fall ». Tant par la forme, qu’au niveau de la couleur, ceci est également une pure représentation du minimalisme :
C – Robert Morris : « le sens du placement »
1 – « l’antiform » critique de l’objet et non focalisation sur l’objet : une contradiction du Minimalisme
Robert Morris, est né à Kansas City (Missouri) le 9 février1931. C’est un artiste, plasticien, et un écrivain américain. Avec Donald Judd, Robert Morris est également considéré comme un des principaux fondateurs du minimalisme, mais il a aussi fortement contribué au lancement des notions d’Art performance, d’Installation et de Land art.
Depuis les années 1970, Morris basait ses œuvres sur la figuration. Ses œuvres aux accents dramatiques et baroques sont fréquemment inspirées par la peur de l’apocalypse nucléaire. Maurice Berger[4] a clairement affirmé que : « Le travail de Robert Morris est fondamentalement théâtral […] son théâtre est un théâtre de négation : négation du concept avant-gardiste d’originalité, négation de la logique et du rationnel, négation du désir d’assigner des significations culturelles uniformes à des phénomènes différents, négation d’une vision du monde qui se méfie de ce qui est non-familier ou non-conventionnel. ».
La non focalisation sur l’objet s’est manifesté par la volonté de contester le caractère solide et durable des réalisations. Le minimalisme de l’époque résidait essentiellement dans la proposition de formes aux volumes qui étaient initialement orthogonaux, aux contours découpés et aux matières rigides. Mais au début des années 60, Robert Morris s’est levé contre le Minimalisme et a proposé une nouvelle forme de représentation au public, il a alors décidé de mettre en avant une sculpture littéralement souple, parfois à la limite du périssable. C’est une forme de valorisation de la matière et une pérennisation de l’éphémère.
2 – Présentation 3 œuvres
Voici trois principales œuvres de Robert Morris :
-Le pont Bronze en Italie
–
–Labyrinthe à Pontevedra en Galice (Espagne) ou le wall hanging :
Cet ensemble est formé d’un morceau de feutre industriel rectangulaire, lacéré de plusieurs entailles horizontales, et suspendu par les coins supérieurs pour que des formes naissent du poids de la matière : la pesanteur déforme le feutre et détermine la forme finale de l’œuvre. La matière détermine la forme, processus relativement contraire à l’histoire de la sculpture.
– Robert Morris, Wall Hanging, 1969-1970
Cette œuvre est une des représentations parfaites de la philosophie : « anti-form ».
C – Sol Lewitt : « l’idée avant l’œuvre », « Partitions »
1 – Présentation de l’auteur, de sa philosophie et de ses principes
Sol Lewitt était considéré comme le réalisateur des œuvres qui incarnaient parfaitement les principes du Minimalisme et ceux de l’art conceptuel.
Le minimalisme de Sol Lewitt se manifestait surtout au niveau de son gout des formes simples, de l’impact du travail in situ, et une utilisation de la modulation et la répétition dans ses œuvres. La forme tient une place primordiale dans ses réalisations.
2 – Présentation 3 œuvres
Les œuvres de Sol sont majoritairement dominées par les principes du minimalisme : usage de formes simples dont essentiellement le carré, exploitation de matériaux simples (crayon et aplats de couleurs), représentation des œuvres sous des couleurs primaires et une maitrise plastique irréprochable.
-Wall drawing 11(A wall divided horizontally and vertically into four equal parts. Within each part, three of the four kinds of lines are superimposed. May 1969)
-Œuvre écrite
L’artiste définit les principes de sa pratique dans de nombreux écrits. Parmi ces écrits, on peut citer par exemple : « Alinéas sur l’art conceptuel, 1967 traduit de Paragraphs on Conceptual Art » haussé au rang du premier manifeste de l’art conceptuel.
D – Dan Flavin
1 – La lumière, l’espace
Partisan actif de l’art minimal, il fréquente Robert Morris, Donald Judd, Carl Andre, Sol LeWitt et participe, en 1966, à la première exposition importante réunissant des artistes minimalistes.
Il représente en effet le premier artiste américain de l’époque à inventer, dès 1963, une nouvelle représentation de la forme et de la couleur en produisant des réalisation, en créant des ambiances particulières, exclusivement élaborées par des tubes fluorescents, sources lumineuses de toutes ses œuvres.
Chaque réalisation de Dan est propre à chaque lieu d’exposition : les dimensions, les formes sont choisies selon la disposition particulière du lieu. Dan a été le premier à avoir créé des œuvres minimalistes moins bavardes, silencieuses, qui parlent d’elles mêmes.
2 – L’importance du titre
« On peut ne pas considérer la lumière comme un phénomène objectif, mais c’est pourtant ainsi que je l’envisage. Et, comme je l’ai déjà dit, jamais l’art n’a été aussi simple, ouvert et direct », dixit Dan Flavin en 1987[5]
Rejoignant toujours cet esprit de simplicité, la grande majorité des œuvres de Flavin sont « sans titre » accompagnées d’une dédicace entre parenthèses à des amis, artistes, critiques et autres : les plus célèbres sont ses Monuments to V. Tatlin.
3 – Présentation 3 œuvres
– The diagonal of May 25, 1963 (to Constantin Brancusi) Dan Flavin
Ce “tableau” représente la première œuvre de néon de Dan Flavin. Une représentation unique pour sa simplicité, ceci car, il ne s’agit que d’un tube à néon apposé en diagonale sur le mur, mais l’effet est unique et le reflet magique.
-Installationsde Dan Flavin untitled (to the innovator of Wheeling Peachblow) 1966-68 pink out of a corner (to Jasper Johns) 1963
Dans ces représentations, la beauté ne se limite point au niveau des lampes et tubes néons utilisés par l’artiste, mais elle s’admire aussi par les reflets de la lumière sur le sol. On note donc ici la présence d’une beauté subjective, car l’interprétation du reflet de la lumière dépendra de la vision propre du spectateur.
– Reflets de tubes fluorescents oranges et jaunes de Dan Flavin
Chaque exposition diffère d’une autre, par le jeu de lumière et de l’espace choisi par l’auteur selon le type de lieu, ce qui fait que Dan Flavin a été qualifié d’artiste « situationnel ».
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E – Tony Smith : « Die »
Tony Smith est un grand artiste adepte des formes géométriques, styles représentatives du Minimalisme, né à South Orange dans le New Jersey (USA) en 1912 est mort le 26 décembre 1980 suite à un accident de crise cardiaque. C’est à partir de l’année 1963 qu’il a pris la décision de se consacrer entièrement à la peinture. Voici quelques représentations du Minimalisme par Tony Smith :
-Des modules géométriques allusivement biomorphiques et répartis sur la toile de façon sérielle à la manière de Vantongerloo :
-Die : la principale œuvre de Tony Smith
C’est une œuvre réalisée en 1968. Elle a été présentée sous la forme d’un cube d’acier de 182,9cm de côté (en proportion avec la grandeur du corps humain), fabriquée par une société américaine. On note la présence de quatre projets réalisations de Die, mais seulement 2 ont été menées à terme. L’une se trouve Whitney Museum of American Art et a été produite en 1962, tandis que l’autre, construite en 1968 appartient, depuis la mort de l’artiste qui la conservait chez lui, à la National Gallery of Art.
F – Frank Stella
Frank Philip Stella, venu au monde le 12 mai 1936 à Malden (Massachusetts), est un peintre américain qui représente le début du minimalisme. La naissance de l’art minimal lui revient. En effet, au cours de sa première exposition personnelle en 1963, il expose ses Black Paintings (peintures noires). Il pose la couleur noire en bandes régulières séparées par de fins traits blancs : cette représentation de Frank Stella marquera alors la fin de l’expressionnisme abstrait et l’alpha de la peinture-objet, cette réalisation va avoir une influence considérable sur la naissance du minimalisme aux Etats Unis.
Frank Stella est un peintre américain qui a reçu une formation complète en l’art abstrait, Stella et il était aussi un des premiers artistes à avoir oser dissocier progressivement le lien entre expressionnisme et abstraction qui fondait l’expressionnisme abstrait. Il a alors représenté individuellement les composants de la peinture – châssis, toile, couleur, format – pour les ré-arranger.
Voici quelques œuvres bien connues de cet artiste :
-Double Gray Scramble
Présentée sous une couleur moins voyante, on voit dans le tableau ci-dessous toutes les qualities d’un art Minimal, cela note alors l’évolution de Frank vers l’art minimal :
G – John McCracken
John Harvey McCracken est un artiste contemporain, un membre à part entière du Groupe artistique light and space, qui est un groupe directement rattaché au minimalisme et l’abstraction géométrique. Sa philosophie est bien claire : « Traiter et exposer les interrelations qui existent entre le monde matériel et le design. ».
Pour cela, il travaille sur la base de planches, il a clairement affirmé que : « Je vois la planche comme existant entre deux mondes, le sol représentant le monde physique des objets tels que les arbres, les voitures, les bâtiments, les corps humains… et le mur représentant le monde de l’imagination, l’espace de la peinture illusionniste, l’espace mental humain. »[6]
Dans le cadre de l’exploitation des planches, il se concentre dans la création de pièces murales et de sculptures de formes géométriques. A l’instar de l’œuvre présentée ci-dessous, les réalisations de John MacCracken représentent la couleur transformée objet, couleur qui doit être en harmonie totale avec les autres couleurs contenues dans l’espace de l’exposition :
Les sculptures de John McCraken remettent en effet en cause son appartenance à l’art minimaliste, malgré qu’ils sont tous exposés à l’occasion d’évènements relatifs aux arts minimalistes :
-Les plaques ou les blocs sont peints aux coloris subtils, et mélangent peintures et sculptures,
-Les réalisations représentent majoritairement des objets visuels qui sont moins le produit d’une élaboration « intellectuelle » que celui d’un effort de visualisation (propos de l’artiste dans le catalogue de son exposition à la galerie Sonnabend à Paris en 1969).
H – Anne truit
Même si Anne Truit (Anne Dean : nom de jeune fille) a toujours été considérée comme une des initiateurs des l’art minimal, elle a toujours rejeté les principes régissant le minimalisme. En effet, elle estimait que l’art doit avoir quelque chose à dire, mais ne doit pas écarter l’effet illusionniste. Pour Anne Truit, ses réalisations sont en réalité les reflets de ses propres expériences professionnelles, notamment son enfance, ses goûts pour les couleurs, …, dont voici une illustration :
Elle affirmé qu’elle a réalisé des sculptures afin : « que les saisons tournent autour d’elles, que la lumière tourne autour d’elles, qu’elles soient comme un reflet du temps qui passe ».
I – James Turell
Par ses réalisations, basées sur l’espace et la lumière, James Turrell a été le représentant d’un nouveau courant artistique, dénommé « Light and Space », ou courant luministe ou de minimalisme en Californie.
Par ses œuvres, James offre une révélation profonde sur la perception et la matérialité de la lumière, il célèbre à chaque fois, via ses réalisations, les effets optiques et émotionnels de la luminosité, dont voici quelques illustrations :
-James Turrell, The Light Inside, 1999, Museum of Fine Arts, Houston
– James Turrell, Crater’s Eye from Roden Crater Project, 1979
James Turrell a déjà bénéficié de nombreuses récompenses artistiques, notamment le prix MacArthur en 1984 et le prix Wolf en sculpture en 1998. Autant de reconnaissances qui font que James est un des représentants importants des artistes du minimalisme.
J –Fred Sandback
Fred Sandback né en 1943 et décédé en 2003 est un partisan très actif du groupe des artistes minimalistes. C’est un sculpteur qui dispose d’une grande originalité, dans le cadre de son expression de la dématérialisation. Il base son art, sa sculpture via des chaines, des cordes, des fils, de simples matériels qu’il rassemble pour exprimer une beauté inégalée. Ci-dessous quelques exemples de ses œuvres artistiques minimalistes :
III. Les Contradicteurs européens
Au cours des années 60, on peut remarquer que la sculpture américaine a positivement évolué vers l’acceptation et l’appropriation des diverses méthodes inculquées par l’art minimal. La situation ne semble pas être la même en Europe, ceci car, si le minimalisme prône la conceptualisation, la réduction de la dimension matérielle et iconographique, les artistes d’Europe n’ont pas suivi ce processus de dématérialisation.
A – François Morellet : Groupe de recherche Art Visuel
François Charles Alexis Albert Morellet, dit François Morellet est un artiste contemporain français né à Cholet en 1926. Il exerce à la fois plusieurs fonctions : peintre, graveur et sculpteur, et est vu par plusieurs artistes comme étant une figure emblématique de l’abstraction géométrique et un précurseur du minimalisme, jouissant d’une grande réputation internationale.
1 – Rendre le spectateur génial, faire jouer le spectateur
Pour Morellet, l’œuvre d’art ne renvoie qu’à elle-même. Il fait usage de nombreux supports pour réaliser ses œuvres tels que les matériaux (toiles, tableaux, adhésifs, néons, surfaces de bâtiments, …)
Les titres de ses œuvres sont en effet formulés avec de grands jeux de mots (exemples : L’Esprit d’escalier, Déclinaisons de Pi, La Défonce, …), et traduit implicitement la règle du jeu qui a présidé à son élaboration. Le spectateur, pour pouvoir jouir de la beauté de ses réalisations, doit alors s’engager dans un jeu de ces devinettes.
2 – Présentation d’une œuvre : Sphère – trames (1962) de François Morellet, au Museum Abteiberg
« Une expérience véritable doit être menée à partir d’éléments contrôlables en progressant systématiquement suivant un programme. Le développement d’une expérience doit se réaliser de lui-même, en dehors du programmateur »[7]
B- Daniel Buren : In Situ, avec et sur le lieu
Daniel Buren est reconnu pour la sobriété et la simplicité de ses œuvres. En effet, il mise sur l’économie de moyens pour produire le maximum d’émotions entre la forme et le fond. La majorité de ses réalisations, dont notamment les célèbres colonnes du Buren à Paris, jouissent d’une reconnaissance internationale.
1 – Le théoricien, le texte est aussi important que l’œuvre
Daniel Buren est un artiste qui accorde une importance primordiale aux écrits, c’est-à-dire à la théorie, comme il l’affirme : « Dans mon cas, l’écrit n’existe que parce que je fais autre chose, il est peut-être pas secondaire, mais il vient en second. Il y a évidemment quelque part dans les écrits, des choses qui sont un peu des visions sur ce que j’aimerais que mon travail devienne et qu’il n’était pas encore. L’écrit permet aussi de clarifier les idées, ne serait-ce que pour moi-même… »
2 – L’importance du contexte
Le contexte joue également un rôle important pour cet artiste, vu que l’aménagement de ses œuvres et l’essence de l’aménagement de ses réalisations dépend essentiellement en fonction du contexte, de l’espace. Il réadapte donc à chaque fois ses projets en fonction des lieux d’exposition. En d’autres, on note, dans les œuvres de Buren, une indissociabilité entre l’œuvre et l’espace. « L’espace du lieu me donne certaines routes, certaines visions. Ici, j’ai eu la sensation que ce qui pourrait exister par la suite dans un autre lieu resterait en partie attaché à ce lieu-ci. C’est, ce sera. »
3 – Présentation 3 œuvres
Buren est reconnu par ses observateurs pour ses rayures standards, dont la largeur est invariablement de 8,7 cm. Mais à partir de l’année 1967, Buren a donné une appellation particulière à ses œuvres : l’œuvre in situ. L’œuvre in situ n’est autre que celle qui prend en considération le lieu d’exposition, prouvant encore une fois que le contexte joue un rôle important dans la présentation de son art. Voici quelques exemples illustratifs de ces œuvres in situ de Buren, dans lesquelles apparaissent à chaque fois les rayures d’une dimension invariable de 8,7 cm :
-Œuvre de Daniel Buren: Dix carrés de couleur et deux rayés
-Œuvre de Daniel Buren: Une vitre jaune et une vitre bleue encadrées de rayures blanches et noires. Vue à travers.
– Œuvre de Daniel Buren: Un carré jaune devant la fenêtre
C – Robert Smithson
Robert Smithson est un artiste reconnu de la période contemporaine et ses réalisations ont eu une influence considérable sur la nature, la géologie, la littérature, la poésie, le minimalisme. Ci-dessous une représentation de son art : la Spiral Jetty, qui, par les couleurs et la sobriété, a été une source d’inspiration pour les minimalistes.
D – Alan Charlton
Né en 1948 à Shefield, Il vit et travaille à Londres. Concernant ses œuvres, on peut constater que sa démarche se rapproche de celle des minimalistes, dans le sens où il privilégie la couleur sobre, notamment le gris : « « I am an artist who makes a grey painting », affirma-t-il. Il ne s’est jamais détaché de cette couleur, et cela depuis sa première exposition au Square Hole Paintings en 1972.
On retrouve également le minimalisme d’Alan Charlton dans sa façon de mettre à distance de toute narration et la valorisation du processus d’élaboration de l’œuvre. Voici deux exemples de ses œuvres qui laissent transparaitre son minimalisme :
E – Urlich Ruckriem : un geste authentique sur des matériaux riches
Ulrich Rückriem, né le 30 septembre 1938 à Düsseldorf, est un sculpteur allemand. Il vit et travaille à Cologne et à Londres. C’est un artiste spécialement reconnu pour sa faculté à exploiter des matériaux afin d’aboutir à des arts authentiques et beaux. Au début de sa carrière, il a commencé à exploiter des sculptures en bois et en acier, mais plus tard, il a évolué vers l’utilisation de la pierre, plus précisément la pierre des Dolomites.
On peut constater par ces œuvres que l’artiste fait de son mieux pour faire vivre la pierre et de ne pas tomber dans la géométrie pure, on assiste alors à une contradiction pure avec le principe du minimalisme qui prône la dématérialisation des matières.
Voici une œuvre bien connue de l’artiste : « sculpture sans titre » (Vier Variationen zum Thema Bildstock « Skulptur ohne Titel ») installé au Parc de la Voie Romaine au Kirchberg :
F – Ellsworth Kelly
Ellsworth Kelly, né le 31 mai 1923 à Newburgh, est un artiste peintre et sculpteur abstrait américain, partisan du courant du minimalisme. Après 1945, l’originalité de l’art américain a été représentée par Ellsworth Kelly. Le point de séduction de l’art véhiculé par cet artiste réside en la réduction extrême du langage pictural, l’usage de la forme monochrome. Voici un exemple du minimalisme véhiculé par cet artiste :
-Red and Green, huile sur toile, 284.5 x 330 cm
H – Franz Erhard Walter
Franz-Erhard Walther est un artiste allemand, star du post-minimalisme. Ses œuvres vont alors apporter un souffle nouveau au modernisme. En effet, le post-minimalisme, véhiculé pour la première fois par Franz Erhard Walter va apporter une nouvelle notion de l’œuvre, de la perception, du matériau et du temps.
En effet, le post-minimalisme apporte une attention particulière au formalisme esthétique dans les arts visuels. On laisse entrer dans la beauté de l’art les performances vidéo, les installations sonores et d’autres formes multimédias. On assiste alors un nouveau contexte esthétique, et parallèlement une nouvelle approche critique qui permette d’interpréter des expériences de perception nouvelles, appelées « approche trans-sensorielle de l’art ».
I – Aurélie nemours : marche vers l’art concret
On assiste actuellement, en Europe, une marche vers l’art concret, qui se caractérise par les signes suivants :
-L’universalité de l’art
-L’œuvre d’art concrète doit être entièrement conçue et formée par l’esprit avant son exécution. Elle ne doit rien recevoir des données formelles de la nature, ni de la sensualité, ni de la sentimentalité
-Le tableau doit être entièrement construit avec des éléments purement plastiques, c’est-à-dire plans et couleurs. Un élément pictural n’a pas d’autre signification que lui-même, en conséquence, le tableau n’a d’autre signification que « lui-même »
-La construction du tableau, aussi bien que ses éléments, doit être simple et contrôlable visuellement
-La technique doit être mécanique, c’est-à-dire exacte et anti impressionniste
-Les artistes doivent faire des efforts pour une clarté absolue.
L’art concret né officiellement en 1930, concept créé par Theo VanDoesbourg, fondateur du groupe De Styl en Hollande avec Mondrian, Oud, Revielt, La naissance de l’art concret est né d’un désaccord entre Mondrian et Van Doesbourg. Le désaccord porte sur la question de l’essence de l’art, de l’engagement vers un art détaché de la métaphysique, donc pour un art où géométrie, forme, couleur soient plus des objets plastiques purs, et dont le sens se détache des sous-entendu théosophiques chers a Mondrian.
Van Doesbourg, se rapproche ainsi d’une attitude de Sophie Tauber Arp, ou Sonia Delaunay qui s’engage en 1937 dans des décorations murales très importantes, de très grands formats, et autour des thèmes de l’Industrie ( cf, l’exposition Universelle au grand Palais , à Paris, ) ou le café théâtre de Strasbourg.
Cela marque un premier virage vers plus de réel dans l’usage des formes, moins de spiritualité, plus de pragmatisme vis a vis des besoins des hommes, de la société et de la mode.
Mais l’art concret en tant que tel, en tant que courant de l’abstraction prend sa véritable identité après la guerre, avec les artistes comme Gorin, Domela, Michel Seuphor, où la Géométrie est plus qu’un objet en soi, c’est devenu un outil plastique de représentation ( chose donnée à voir en tant que tel ( l’art géométrique) et un moyen de construction du tableau.. et de l’œuvre…Ces artistes vont même adopter l’axonométrie géométrique comme moyen de représentation de l’espace 3D…
On note en effet le peu de légitimisation par la critique et les universitaires de ces courants, d’où leur peu de visibilité dans l’historiographie de l’art abstrait. Il faut noter que ces artistes comme Gorin, Domela, plus peintre que sculpteur, introduisent dans leur œuvre des matériaux réels, bois, cuivre, etc , non seulement les formes sont autonomes de toute réalité naturelle, mais elles s’expriment par des matériaux non picturaux…C’est une grande nouveauté apportée par l’art concret… et le tout conjugué avec des « images 3D » d’objet géométrique, cube et jeu de volumes parallépipédiques.
Plus tard, dans les années 60, l’op art, le cinétisme, n’ont aucun problème à utiliser des matériaux industriels non picturaux. Et internationalement cela se développer, cette nouvelle matérialité de l’œuvre. Par exemple, le GROUPE MADI, a introduit les matériaux modernes comme moyen de dessin et de produire la ligne, la forme, les plans ,etc
Mais l’art concret, ce n’est pas que cette réalité matérielle de l’œuvre, c’est aussi un nouveau principe de penser la conception de l’œuvre, l’artiste conçoit en amont, il a l’œuvre dans la tête, le dessin devient son outil de représentation et de projection ( on appelle cela la projetation) de l’œuvre ; un peu comme l’architecte, le designer, l’œuvre n’est donc plus une improvisation comme chez Kandinsky, mais un processus où. L’œuvre devient un temps de construction… un processus de conception / construction
Dans cette phase 1 de l’art concret, la révolution est dans l’application de principes constructivistes plutôt que néo-plasticiens. Concernant les différences d’intentions et d’attitude, et sur leur différences dans les procédures de travail. Le fait de concevoir, ce n’est pas l’intuition qui est mis en avant, mais la projetation , l’acte de penser et concevoir dans la tête et avec le dessin ( il designo, terme de léonard de Vinci pour designer ses dessins et croquis analytiques pour préparer ses projets d’ingénierie).
Tous développent alors des œuvres où se mêlent des questions de perceptions, d’œuvres purement perceptuelles, construites et constituées entre géométrie, nombre, jeu optique, qui sont seulement PERCEPTUELLES, le conceptuel est dans l’invisible géométrique, et dans l’usage de principes géométriques , métriques, qui renvoient indéniablement aux secrets et aux mystères de cet usage de ces tracés et nombres dans les arts anciens, il y a là le mystère symbolique qui nourrissait la peinture ancienne et l’architecture des cathédrales, des pyramides, etc….
LE PERCEPTUEL domine le CONCEPTUEL, un grand point de différence avec les américains .Mais cette tendance sera inversée avec de nouveaux artistes d’art concret tels que : Aurélie NEMOURS, GotfriedHonneger, des artistes qui émergent surtout dans les années 80. Dans leurs œuvres ; les lignes verticales, horizontales, les couleurs, les formes, sont réglées par un concept : celui de RYTHMES, et voir pour cela les vitraux de Nemours a Salagon, où les Rythmes verticaux deviennent des Partitions musicales… des partitions où les chiffres, les nombres construisent les modulations, mais par ces rythmes se dégagent quelque chose d’une intériorité, quelque chose qui relève de la métaphysique… , d’un au delà du visuel pur
L’art Concret européen demeure une part de quelque chose d’indicible, d’une part métaphysique, d’une part d’une complexité du visuel qui ne nous est pas donné comme tel…
Ce conduit à affirmer qu’il faut faire une belle différence entre l’ Art visuel ( cf un buren) et l’art du visible ( merleau ponty) qui doit s’entendre avec son « antinomie » l’invisible, donc une conception où Le mystère, a sa part d’être, non pas par des jeux de collages, sans relation, etc ( cf les surréalistes, les dadas, ) etc, ) mais dans les mystères des intervalles, du vide, des rythmes de lignes, des proportions, etc
Ceci constitue une différence entre le minimalisme et l’art concret.
Voici par exemple une représentation parfaite de l’art concret du XXème siècle :
Œuvre d’André Lhote :
Aurélie Nemours, quant à elle, exprime l’art concret comme suit :
-Alignement du XXIème siècle
Conclusion
En réalité, le minimalisme étant avant tout, un processus d’art où ce qui est à voir se limite à ce qui « est », au fait perceptuel simple, dont les principes formels empruntent beaucoup aux principes et règles du classicisme , définis par Wolfflin : lignes fermées, simples, formes simples, plans définis, couleur en aplat, et délimitant la forme vis a vis du fond, pas de flou, des contours nets, pas de profondeurs en perspective, et de plus un principe fort : la planéité : l’œuvre doit rester plane, le rapport fond/ forme s’estompe au profit de la surface, la couleur n’est plus un espace de profondeur, un espace mental illusionniste, ou un espace transcendantal, la couleur ne propose pas une EXPÉRIENCE TRANSCENDANTALE, où le regard s’évade dans un infini….
Il y avait de cela chez Barnett Newman, Rothko, Yves Klein, et chez aurélie Nemours et de nombreux artistes dits concrets. On peut noter une rupture avec le Mondrian, métaphysicien, où lignes et couleurs ont des significations symboliques, fortes, chez les concrets, mais pas véritablement abandon d’un espace de la profondeur intérieure de la couleur ; on marche vers le processus de contemplation, méditation pour le spectateur
Avec, les minimalismes, il y a une rupture, abandon de l’usage de la couleur comme espace dans lequel le regard entre dedans, c’est le projet contraire la couleur est pensée et travaillée pour devenir un plan qui vient en avant…
Dans la sculpture, la géométrie, n’est pas un enjeu de secret, de relai métaphysique comme dans une œuvre de Nemours, elle est une construction d’une ligne, d’un volume qui rend visible et seulement cela : rend visible les propriétés physiques d’un solide, d’un espace,
Tout cela implique que le spectateur est dans un rapport physique au forme, l’œuvre devient un objet pragmatique qui de par ses formes, ses rapports, ses pleins et vides invitent physiquement, concrètement une EXPÉRIENCE RÉELLE ET CONCRÉTE.
L’aspect mécanique et industriel caractérise l’art américain minimal comme le pop art de la même époque. Ce qui apparait dans les démarches des artistes européens est une certaine critique de l’art américain. Leurs travaux sont moins industriels et systématiques (support/surface). Ils revendiquent pour la plupart le « faire ». Comme nous l’avons annoncé dans l’introduction, d’un côté nous avons un mouvement cohérent et répertorié, et de l’autre nous avons des artistes isolés, qui ne représentent pas une génération, mais qui ont été uniquement choisis pour la qualité de leurs démarches. Perçu comme cela, la comparaison est difficile.
Pour parer à cette difficulté, nous avons observé les artistes américains en tant individus et non pas comme un collectif. Ce qui est apparu est une grande diversité, une grande disparité, dans les démarches des artistes.
Si il apparaît dans les démarches des artistes européens une certaine critique de l’Art américain, et que leurs œuvres sont moins industrielles et systématiques, ils mettent en avant cette notion de « faire » et de pratiques peu communes entre las membres d’un même groupe (pas le cas aux EU) mais aussi de pratiques valorisant le faire manuel/artisanal.
Mais cette étude nous a permis de démontrer que le minimalisme, ainsi que les critiques qui ont surgi ont fortement contribué à l’évolution de l’art, et ont conduit vers une nouvelle tendance qui est le post-minimalisme, l’art concret. Un vocabulaire et une grammaire similaire, mais une syntaxe et un langage différent pour l’usager. La notion d’usager est prendre dans un sens actuel, l’art est de proposer des usages nouveaux des formes et des couleurs, c’est une position éthique et esthétique bien plus pragmatique chez les américains…
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[1] Marcel Duchamp, Duchamp du signe, ed Flammarion, 1975
[2] Marcel Duchamp, Duchamp du signe, ed Flammarion, 1975
[3] Yves Klein, Dimanche.
[4] Maurice Berger, Labyrinths : Robert Morris, Minimalism, and the 1960s, p. 3
[5] GOVAN Michael & BELL Tiffany, Dan Flavin : Une rétrospective
[6] Source des affirmations : http://www.minimalisme.org/john-mccracken.html
[7] François Morellet, Pour une peinture expérimentale programmée, 1962
Mémoire de fin d’études de 53 pages.
€24.90