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Mémoire portant sur le « Periploca Sepium ».

INTRODUCTION

Depuis des décennies, de nombreuses études sur les plantes médicinales ont été menées par les chercheurs sur le plan international. Le but étant d’en sortir les principaux actifs afin de trouver les meilleurs remèdes contre les différentes pathologies qui ont traversées les années jusqu’à nos jours. Les plantes ont été depuis toujours la source des remèdes  « grand-mères » comme on le dit le plus souvent, et elles ont surtout fait les vertus de certains pays orientaux comme la Chine ou le Japon.

Tandisque certaines plantes sont importantes et œuvrent pour le bien-être de l’homme, d’autres agissent différemment sur l’organisme et sont même néfastes pour la santé. Et malheureusement, de nombreuses falsifications sont aujourd’hui présentes sur le marché notamment concernant les racines de certaines plantes. A l’image de la racine de l’Eleutherococcus senticosus falsifiée par celle de la Periploca sepium.

Connue pour ses vertus pharmacologiques notamment sa nature « adaptogène » agissant sur différentes pathologies, la racine d’Eleutherococcus senticosus ou Ginseng Sibérien est parmi celle qui a été la plus efficace et la plus convoitée depuis des années. Quand à sa « consœur », la Periploca sepium, également utilisée en médecine traditionnelle chinoise pour ses vertus pharmacologiques notamment par les racines qui ont des propriétés immunodépressives, elle a également fait l’objet de nombreuses recherches cliniques et expérimentales. Contrairement à l’Eleutherococcus pourtant, la Periploca sepium est responsable d’intoxication et se trouve être extrêmement dangereux pour l’organisme si elle est utilisée pour une thérapie similaire.

Pourtant depuis quelques années, bien que des efforts aient été tout de même déployés de la part des autorités compétentes, les falsifications au niveau de ses deux plantes médicinales sont toujours visibles dans certains pays notamment du côté des pays occidentaux qui n’en connaissent pas vraiment les effets devenus de plus en plus importants.

Le but de ce mémoire intitulé « Periploca sepium : description botanique, propriétés chimiques, pharmacologiques, usages, etc. Cas de la falsification de la racine de l’eleutherococcus senticosus responsable d’intoxication.» est justement de mettre en avant cette falsification et d’en trouver les principales causes ainsi que les effets observés.

Afin de mieux étudier le cas, le document se subdivisera en trois importantes grandes parties où les deux plantes seront étudiées en profondeur ainsi que la falsification proprement dite.

La première partie concernera la Periploca sepium. Elle sera subdivisée en deux grands chapitres traitant successivement « la plante » avec sa description, ses propriétés et sa localisation et ses « propriétés pharmacologiques » avec ses principes actifs et ses actions pharmacologiques.

La deuxième partie concernera l’Eleutherococcus senticosus. Elle est également subdivisée en deux grands chapitres dont le premier abordera « la plante » ainsi que sa classification, sa description et sa localisation et le second chapitre qui évoquera ses « propriétés pharmacologiques » avec les principaux actifs incluant leurs compositions et traitant les eleutherosides et finalement ses actions pharmacologiques.

La troisième partie quand à elle concernera principalement la falsification de la racine de l’Eleutherococcus senticosus par celle de la Periplo casepium et l’intoxication causée par la falsification.  Cette partie se subdivisera en quatre grands chapitres dont le premier concernera « la falsification » proprement dite incluant principalement les causes et mettant en valeur les premiers cas d’intoxication observés. Le chapitre suivant mettra en valeur « les différentes méthodes d’identification des racines des plantes »  suivi du troisième chapitre où l’on fera une « comparaison entre les deux racines » au niveau de leurs caractéristiques  morphologiques, leurs  compositions, leurs usages pharmaceutiques et inhabituels. Et finalement, le dernier chapitre sera axé sur « l’intoxication par la Periploca sepium » notamment les molécules toxiques et les effets toxiques de la racine de la plante sur l’organisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : La Periploca sepium

  • La plante
  • Description Botanique classique
  • Historique
  • Description de la plante
  • Feuilles
  • Fleurs
  • Fruits
  • Ecorce de la racine
  • Propriétés chimiques
  • Feuille
  • Ecorce de la tige
  • Localisation

 

  • Propriétés pharmacologiques
  • Principes actifs
  • Coumarine et cardenolide
  • Periplocoside E
  • Actions pharmacologiques
  • Polyarthrite rhumatoïde

DEUXIEME PARTIE : L’Eleutherococcus senticosus

  • La plante
  • Classification botanique classique
  • Historique
  • Description
  • Rhizome
  • Racine
  • Localisation

 

  • Propriétés pharmacologiques
  • Principes actifs
  • Composition
  • Eleutherosides
  • Résultats cliniques et actions pharmacologiques

TROISIEME PARTIE : La falsification de la racine de l’Eleutherococcus senticosus par celle de la Periplo casepium, responsable d’intoxication.

  • Falsification par la racine de la Periplo casepium
  • Premiers cas observés
  • Causes de la falsification
  • Confusion au niveau de la dénomination
  • Différence de prix
  • Manque de régulation

 

  • Méthodes d’identification des racines des plantes
  • Généralités
  • Différentes méthodes d’identification
  • Identification de la racine de l’Eleutherococcus et de la Periploca sepium

 

  • Comparaison des deux racines
  • Caractéristiques morphologiques
  • Macroscopiques
  • Microscopiques
  • Eleutherococcus senticosus
  • Rhizome
  • Racine
  • Periploca sepium
  • Racine
  • Usages pharmaceutiques

 

  • L’intoxication par la Periploca sepium
  • Molécules toxiques
  • Effets toxiques

 

CONCLUSION

 

BIBLIOGRAPHIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PREMIERE PARTIE : La Periploca sepium

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • La plante

 

La « Periploca » ou  « Périploque » (en français) est une plante originaire de l’Asie connue pour ses vertus thérapeutiques et utilisée par les chinois depuis  des milliers d’années en phytothérapie. Mais elle se développe également dans certains pays d’Europe et d’Afrique. Généralement, la Periploca est de la famille des Asclépiadacées, et le genre Periploca appartient à la sous-famille des Periplocaceae. Selon les dernières études effectuées par  IPNI1, on a recensé une centaine d’espèces appartenant au genre Periploca dont la « Periploca Sepium »2.

 

  • Description Botanique

 

La Periploca sepium, généralement connue sous le nom de « Périploque de chine » est, comme son nom l’indique, une plante originaire de la Chine. Elle est utilisée comme plante médicinale depuis de très nombreuses années dans la péninsule et dans le reste du monde. Selon les différentes études qui ont mises cette plante au cœur de leurs recherches, elle est classifiée comme appartenant à la famille des Asclépiadacées selon la classification de Cronquist et appartenant à celle des Apocynacées selon la classification APG III.

 

Les classifications botaniques de la Periploca Sepium sont représentées par le tableau de classification de Cronquist et la figure de classification APG III ci-dessous :

Règne Plantae
Sous-Règne Tracheonbionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Asteriidae
Ordre Gentianales
Famille
   

Asclepiadaceae

Genre Periploca
Espèce Une centaine d’espèces recensées dont Periploca Sepium

 

Tableau de classification botanique de Cronquist de l’espèce Periploca sepium3

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Clade Gentianales
Famille Apocynaceae

 

Classification APG III de la Periploca sepium4

 

 

La figure ci-dessous est une planche botanique de la Periploca sepium. Elle montre toutes les parties de la plante utilisées en phytothérapie dont les feuilles (1), la tige (2), les fruits (3) et l’écorce de la racine (4).

 

 

4

 

3

 

2

 

1

 

 

 

Planche botanique de la Periploca sepium

 

  • Historique

 

La Periploca sepium, comme nous l’avons déjà décrite auparavant est une plante endémique originaire de Chine. Depuis plus de 2000 ans, les chinois ont découvert que la plante était très efficace contre le rhumatisme et le renforcement des os et des tendons. Depuis des années, la racine – principalement l’écorce –  a été la plus utilisée en médecine traditionnelle chinoise.

 

C’est à partir de l’année 1832, lorsqu’elle a été découverte par le botaniste allemand Alexander Von Bunge, que la plante a pris le nom de « Periploca Sepium Bunge ». Le chercheur a décrit la plante dans son Enumeratino Plantarium6 sous cette appellation à cause de la nature sa grimpante et de sa capacité à se développer dans les haies. Il s’est référé au Calystégia sepium qui n’est autre que le liseron des haies, pour définir la plante. Depuis cette période, la plupart des chercheurs ont utilisé cette nouvelle appellation, « Periploca sepium Bunge » pour définir la plante.

A l’image de Joseph Decaisne au XIXè siècle et Hendrik Johannes Tjaart Venter en 1997 et 2009 qui ont également adopté la position du célèbre botaniste allemand  compte-tenu de la nature de la Periploca sepium, lors de leurs travaux respectifs.

Les premières recherches sur la plante ont plutôt été centrées sur la partie souterraine notamment l’écorce de la racine. Ces recherches ont permis dans un premier temps de voir les différents principes actifs présents dans cette partie de la plante dont les glycosides et le pregnane. Pourtant quelques années après, dans le but de trouver d’autres substances pour développer une nouvelle source thérapeutique, les chercheurs se sont petit à petit axés vers les autres parties de la plante comme la tige ou les feuilles.

 

  • Description

 

La Periploca sepium est une liane robuste à feuilles caduques qui peut atteindre jusqu’à 5 m de hauteur. Outres ces vertus thérapeutiques, cette plante est également utilisé comme plante ornementale pour sa nature grimpante et le parfum de ses fleurs.

 

 

  • Les feuilles

Comme nous montre l’image ci-dessous, les feuilles de la Periploca sepium sont obsolètes, elles sont lisses et prédisposées symétriquement, à l’opposé,  de part et d’autre de la branche. Elles sont pétiolées et sont d’ordinairement en forme d’ovale-lancéolées, elles sont également entières et brillantes, ce qui n’a pas manqué de donner du charme à la plante. Chaque feuille a entre 7 à 9 cm de longueur et 2 cm de largeur. Quant à la couleur, elle est initialement vert foncé au dessus et vert pale sur la face intérieur, au printemps, mais revêt une couleur jaunâtre en automne. Ce qui montre justement que la plante est suffisamment mûre et prête à être cueillie.

Feuillage de la Periploca sepium, de couleur verte au printemps (à gauche) et adopte une couleur jaunâtre en automne (à droite)7

  • La fleur

Les fleurs de la Periploca sepium sont hermaphrodites, elles sont peu nombreuses et sont généralement regroupées en corymbes. Les fleurs apparaissent en fin de printemps et éclosent quelques mois après. Elle a une structure particulière puisqu’elle est constituée d’un calice de très petite taille et qui est composé de cinq divisions persistantes. Les corolles quand à elles sont en roue, planes et sont également divisées en cinq membranes. Ces dernières sont surmontées de cinq soies pulpeuses et de cinq étamines velues.  Quand à sa couleur, elle est d’ordinaire verdâtre sur la partie extérieure et purpurine sur la partie intérieure. Certaines fois, la fleur peut également prendre d’autres couleurs comme le violet ou jaune en fonction de l’espèce et de son environnement. Ce qui est le cas de certaines espèces de Périploca sepium Bunge.

Les ovaires de la fleur se trouvent au sommet de la plante et sont surmontées de stigmates constituées de cinq côtés contenant chacun une glande stipitée. La fleur est fortement parfumée d’une senteur tropicale assez piquante, ce qui attire justement les adeptes de plantes ornementales. Les images ci-dessous montrent les fleurs de la Periploca sepium en deux couleurs différentes.

 

Les fleurs de la Periploca sepium de couleur jaune verdâtre à gauche et violacée à droite8

 

  • Les fruits

Les fruits de la plante de la Periploca sepium sont également peu nombreux. Ils sont composés de deux longs follicules de la même couleur vert foncé que les feuilles. Ces fruits sont ventrus et renferment une quantité importante de semences imbriquées. Des semences aigrettes avec des poils de couleur blanchâtre et fortement attachées à un placenta filiforme. Les follicules des fruits sont presque cylindriques et la longueur peut atteindre 10 à 15 cm avec des bouts pointus. Deux fruits sont d’ordinairement opposés au sommet et reliés à la tige à la flexion par une membrane longitudinale. Les graines sont en forme de fuseaux et plates, elles sont de couleur brun foncé. Les fruits murissent et éclosent à partir du mois de septembre.

 

Les fruits de la Periploca sepium

 

  • La racine

 

La racine est la partie souterraine de la plante, elle est recouverte d’écorce légère, la plus utilisée en phytothérapie. Généralement, la récolte de la racine se fait en automne ou au printemps, lorsqu’elle présente tous les principes actifs nécessaires en médecine traditionnelle. A cette période, l’écorce est entièrement décollée de la racine et séchée au soleil. Une fois enlevée, l’écorce est canalisée  avec 2 à 4 mm d’épaisseur ou prend la forme d’un pic de forme irrégulière. La longueur varie entre 3 à 10 cm avec 1 à 2 cm de diamètre.

Cette écorce prend une couleur brun jaunâtre ou grisâtre à l’extérieur en fonction de sa croissance et une couleur jaune pale ou brun pale sur la surface intérieure. La liège est à caractéristique molle, écailleuse à l’extérieur et s’exfolie facilement. Séchée, elle devient plus dure et devient plus facilement maniable. L’intérieur de l’écorce est à caractéristique plus lisse renfermant des stries fines longitudinales. Cette partie de la plante a une senteur aromatique mais avec un goût plutôt amer.

La figure ci-dessous montre les écorces de la racine une fois décollées de celle-ci et séchées.

Les écorces de la racine de la Periploca sepium

 

  • Compositions chimiques

 

  • Compositions chimiques de la feuille

Les premières études sur la racine de la Periploca sepium ont permis d’identifier l’existence de nombreuses substances comme les glycosides stéroïdiens et les cardénolides. Afin de développer de nouvelles substances thérapeutiques, les recherches se sont ouvertes vers d’autres parties de la plante, en particulier les feuilles issues des montagnes Qinling à Shaanxi en Chine en juillet 2006[1]. Quatre composés issus des feuilles de Periploca sepium ont été isolés et identifiés, obtenus par extraction à 95% d’éthanol à une température ambiante. Ces composants ont par la suite été obtenus par extraction des résidus issus de l’extraction par le petrolum éther,  de l’éthyle acétate et du n-butanol.[2]

La première extraction par ethyl acetate a permis d’obtenir le premier et le second composé qui sont « Oleonic acid » et « Quercetin ». La deuxième extraction par du n-butanol a permis d’obtenir le troisième et le quatrième composé qui sont « 6’-methyl ether of quercentin 3-O-β-D-glucuronide » et le « Isoquercitrin ».

Les formules moléculaires et les structures obtenues pendant l’expérience de chaque substance sont définies ci-dessous[3] :

  • “Olealonic acid” poudre blanche, mp> 300°C, IR (KBr, vmax, cm-1): 3446 (OH), 2941, 2861, 1693 (C=O), 1636 (C=C), 1462, 1385, 1274, 1084, 1036, 749. 1H NMR (300 MHz, CDCI3,δ, ppm): 0,74 (3H, s, CH3, H-26), 0,77 (3H, s, CH3, H-27), 5,28 (1H, br;s, H-12), 0.9 ( 3H, s, CH3, H-24), 0.91 (3H, s, CH3, H-29), 0.92 (3H, s, CH3, H-30), 0.98 (3H, s, CH3, H-25), 1.13 (3H, s, CH3, H-27), 5.28 (1H, br.s, H-12), 3,24 (1H, br.s, H-3), 2.81 (1H, br.s, H-18).

 

  • “Quercetin” cristaux en aiguille jaune, mp> 300°C, UV (CH3 OH, λmax, nm°: 381.0,257.0, (CH3OH+NaOH, λmax, nm) : 419.0,330.0,280.0, (CH3OH+AICI3, max nm): 448.0, 271.0, 1H NMR (300 MHz, DMSO-d6, δ, ppm, J/Hz): 6.19 (1H, d, J = 1.8, H-6), 6.41 (1H, d, J = 1.8, H-8), 6.88 (1H, d, J = 8.4, H-5’), 7.54 (1H, dd, J = 2.0, 8.4, H-6’), 7.68 (1H, d, J = 2.0, H-2’), 9.34 (1H, s, 3’ – OH), 9.40 (1H, s, 3-OH), 9.62 (1H, s, 4’ – OH), 10.80 (1H, s, 7-OH), 12.51 (1H, s, 5-OH). 13C NMR (75 MHz, DMSO-d6, ): 147024 (C-2), 136.19 (C-3), 176.29 (C-4), 161.71 (C-5), 98.63 (C_6), 164.34 (C-7), 93.79 (C-8), 156.58 (C-9), 103.46 (C-10), 122.40 (C-1’), 115.51 (C-2’), 145.51 (C-3’), 148.15 (C-4’), 116.05 (C-5’), 120.42 (C-6’).

 

  • “6’- Methyl ester of quercetin-3-O-B-D-glucuronide”, cristaux en aiguille jaune, mp 181 – 183° C, 1H NMR (300 MHz, DMSO-d6,δ, ppm, J/Hz) : 6.21 (1H, d, J = 1.1, H-6), 6.41 (1H, d, J = 1.1, H-8), 6.83 (1H, d, J = 8.4, H-5’), 7.51 (1H, d, J = 2.5, H-2’), 7.56 (1H, dd, J = 2.5, 8.4, H-6’), 5.46 (1H, d, J = 6.9, H-1’), 3.56 – 3.73 (m, sugar protons), 3.57 (3H, s, COOCH3). 13CNMR (75 MHz, DMSO-d6, δ): 156.77 (C-2), 133.62 (C-3), 177.59 (C-4), 161.67 (C-5), 99.27 (C-6), 164.79 (C-7), 94.07 (C-8), 156.91 ( C-9), 104.36 (C-10), 121.36 (C-1’), 115.63 (C-2’), 145.37 (C-3’), 149.10 (C-4’), 116.57 (C-5’), 122.14 ( C-6’), 101.88 (C-1’’), 74.23 (C-2’’), 76.15 (C-3’’), 71.85 (C-4’’), 76.15 (C-5’’), 169.35 (COOCH3), 52.29 (COO CH3).

 

  • “Isoquercitrin”, cristal en aiguilles jaune, mp 233-235°C, 1H NMR (300MHz, DMSO-d6, δ, ppm, J/Hz) : 6.20 (1H, d, J = 1.7, H-6), 6.41 (1H, d, J = 1.7, H-8), 6.83 (1H, d, J = 8.9, H-5’), 7.57 (1H, d, J = 1.9, H-2’), 7.58 ( 1H, dd, J = 1.9, 8.9, H-6’), 5.46 (1H, d, J = 7.1, h-1’’), 3.10-3.61 ( m, sugar protons ). 13C NMR (75 MHz, DMSO-d6, δ): 156-68 (C-2), 133.86 (C-3), 177.94 (C-4), 161.73 (C-5), 99.15 (C-6), 164.62 (C-7), 93.98 (C-8), 156.81 (C-9), 104.46 (C-10), 121.68 (C-1’), 115.69 (C-2’), 145.28 (C-3’), 148.93 (C-4’), 116.72 (C-5’), 122.07 (C-6’), 101.45 (C-1’’), 74.59 (C-2’’), 77.02 (C-3’’), 70.46 (C-4’’), 78.00 (C-5’’), 61.49 (C-6’’).

 

 

  • Compositions chimiques de l’écorce de la tige

 

Outres les racines et les feuilles qui ont été étudiés pour en sortir les principes actifs, la tige a également fait depuis quelques années l’objet des recherches. En effet, quatre composés ont également été identifiés à l’issue d’une étude menée en 2003.[4]

La même procédé que celle utilisée pour l’identification des composés chimiques de la feuille a été retenue pour cette experience notamment le traitement des résidus extraite de la solution test par le petrolum ether, l’éthyle acetate et le n-butanol.

Les quatres composés sont de obtenus par transorformation chromatographique. Six fractions intermédiaires ont été obtenues et traitées par les trois réacteurs cités précédemment pour aboutir aux quatre composantes dont le « β-Amyrin acetate », « “β-Amyrin”, le « Periplogenin » et “ Δ5,pregnene-3β,17α,20(S)-triol-20-O-β-D-caranopyranoside ”.

Les structures des ces quatre composé sont déterminées ci-dessous[5].

 

  • « β-Amyrin acetate », C32H52O2, mp 234-235°C, cristal incolore, EI-MS spectre (70 eV) : m/z 468 [M] (20), 453 (8), 257 (6), 218 (100), 203 (60), 189 (26), 135 (18), 107 (10). 1H NMR (CDCI3, 400 MHz, δ, ppm, J/Hz) : 5.17 (1H, t, J = 3.6, H-12), 4.49 (1H, m, H-3), 2.05 (3H, s, H-32), 1.12 (3H, s), 0.97 (3H, s), 0.92 (3H, s), 0.87 (6H, s), 0.81 (3H, s), 0.78 (6H, s). 13C NMR (CDCI3), 100 MHz, δ, ppm): 38.2 (C-1), 23.7 (C-2), 80.9 (C-3), 37.7 (C-4), 55.2 (C-5), 18.2 (C-6), 32.6 (C-7), 39.8 (C-8), 47.5 (C-9), 36.8 –C-10), 23.5 (C-11), 121.6 (C-12), 145.2 (C-13), 41.7 (C-14), 28.4 (C-15), 26.1 (C-16), 32.5 (C-17), 47.2 (C-18), 46.8 –C-19), 31.1 (C-20), 34.7 (C-21), 37.1 (C-22), 28.0 (C-23), 16.7 (C-24), 15.5 (C-25), 16.8 (C-26), 25.9 (C-27), 26.9 (C-28), 33.3 (C-29), 23.6 (C-30), 171.0 (C-31), 21.3 (C-32).

 

  • “β- Amyrin”, C30H50O, cristaux incolore, mp 196-197°C, EI-MS spectre (70eV) : m/z 426 [M]+ (47), 411 (28), 257 (14), 247 (12), 218 ‘100), 203 (62), 189 (49), 135 (55). 1H NMR (CDCI3, 400 MHz, δ, ppm, J/Hz) : 5.10 (1H, t, J = 6.9, H-12), 3.18 (1H, m, H-3), 1.12 (3H,s), 0.98 (3H, s), 0.96 (3H, s), 0.92 (3H, s), 0.87 (3H, s), 0.85 (3H, s), 0.79 (3H,s). 13CNMR (CDCI3, 100 MHz, δ, ppm): 38.3 (C-1), 27.1 (C-2), 79.1 (C-3), 38.7 (C-4), 55.4 (C-5), 18.4 (C-6), 32.6 (C-7), 39.6 (C-8), 47.8 (C-9), 36.7 (C-10), 23.4 (C-11), 121.8 (C-12), 145.3 (C-13), 41.6 (C-14), 28.2 (C-15), 26.1 (C-16), 32.7 (C-17), 47.3 (C-18), 46.8 (C-19), 31.3 (C-20), 34.9 (C-21), 37.2 (C-22), 28.2 (C-23), 15.7 (C-24), 15.5 (C-25), 16.9 (C-26), 26.1 (C-27), 27.1 (C-28), 33.3 (C-29), 23.7 (C-30).

 

  • “Periplogenin” aiguilles incolore, mp 135-137°C, 1H NMR (CDCI3, 400 MHz, δ, ppm, J/Hz): 5.89 (1H, S, H-22), 4.99 (1H, dd, J = 18.0, J =1.6, H-21), 4.82 (1H, dd, J = 18.0, J = 1.6, H-21), 4.19 (1H, br, s, H-3), 2.79 (1H, dd, J = 9.2, J = 5.6, H-17), 0.95 (3H, s, H-19), 0.88 (3H, s, H-18). 13C NMR (CDCI3, 100 MHz, δ, ppm): 24.83 (C-1), 27.81 (C-2), 67.94 (C-3), 36.79 (C-4), 74.77 (C-5), 35.08 (C-8), 23.70 (C-7), 40.64 (C-8), 38.95 (C-9), 40.66 (C-10), 21.50 (C-11), 39.96 (C-12), 49.54 (c-13), 85.36 (C-14), 32.91 (C-15), 26.82 (C-16), 50.66 (C-17), 15.76 (C-18), 16.75 (C-19), 174.96 (C-20), 73.62 (C-21), 117.58 (C-22), 174.86 (C-23).

 

  • “Δ5,pregnene-3β,17α,20(S)-triol-20-O-β-D-caranopyranoside”, aiguilles incolore, mp 238-240°C, 1H NMR (CDCI3, 400 Mhz, δ, ppm, J/Hz): 5.36 (1H, br, s, H-6), 4.62 (1H, dd, J = 6.8, H-20), 3.62 (1H, m, H-3), 1.33 (3H, d, J = 6.0, H-6-can), 1.31 (3H, d, J = 3.8, H-21), 0.98 (3H, s, H-19), 0.73 (3H, s, H-18). 13C NMR (CDCI3, 100 MHz, δ, ppm): 37.7 (C-1), 31.9 (C-2), 71.9 (C-3), 42.9 (C-4), 140.8 (C-5), 121.4 (C-6), 31.9 (C-7), 31.7 (C-8), 5.02 (C-9), 36.6 (C-10), 20.8 (C-11), 39.6 (C-12), 45.5 (C-13), 51.1 (C-14), 23.6 (C-15), 31.1 (C-16), 85.3 (C-17), 14.4 (C-18), 19.5 (c-19), 82.8 (C-20), 18.3 (C-21), 101.8 (C-1-can), 39.1 (C-2-can), 71.4 (C-3-can), 77.8 (C-4-can), 71.5 (C-5-can), 17.5 ( C-6-can).

 

  • Localisation

La Periploca sepium est une plante originaire de la Chine, elle est cultivée dans la partie nord, nord-est, sud, sud-est du pays. Cette plante se développe facilement dans les montagnes, à proximité d’une rivière ou dans un sol sablonneux. La Periploca sepium peut se développer dans les forets humides à semi-désertiques. Elle est principalement cultivée dans certaines villes et villages de la Chine notamment le Jilin, le Liaoning, la Mongolie intérieure, le Hebei, le Henan, le Shaanxi, le Gansu, le Ningxia, le Sichuan, le Shandong, le Jiangsu et d’autres endroits. Bien qu’elle ne soit pas incluse dans la liste des suppléments à base de plantes aux Etats-Unis, elle est également cultivée dans ce pays  et dans d’autres pays européens où sa culture commence également à se développer.

Actuellement, l’espèce Periploca sepium Bunge se trouve en Europe, en Asie, en Afrique, en Arabie et aux Îles Canaries.

 

Zone de localisation de la Periploca sepium en Chine : délimitée par la zone entourée.

 

  • Propriétés pharmacologiques

 

  • Principes actifs

 

  • Coumarines et cardenolides

 

Depuis de nombreuses années, les chercheurs ont étudié la Periploca sepium dans le but d’en trouver les substances thérapeutiques utilisées en phytothérapie et d’en faire également des remèdes en médecine conventionnelle. Depuis toujours, la racine notamment l’écorce, a été le plus utilisé. C’est justement pour cette raison que les botanistes s’étaient initialement axés sur cette partie de la plante pour en tirer les principes actifs.

Deux substances dont la coumarine et le cardénolide ont pu être identifiés lors d’une étude[6] sur l’écorce de la racine d’une jeune plante de Periploca sepium cultivée en Russie. Pour obtenir la composition chimique de ces deux substances, elles ont été isolées et étudiées séparément. L’étude a donc permis d’identifier deux nouvelles substances dont une première substance de coumarine naturelle et une deuxième substance de cardénolide naturel.

 

  • La première substance a la formuledont la structure est représentée par le schéma ci-dessous, avec mp à 201-203°C. elle réagit à la lumière ultraviolette en devenant bleu vif.

Dans cette même étude, la substance a subit une modification chimique par acétylation avec un mp à 176-177°C, donnant naissance à un mono acétate dont la formule empirique est le C12H10O5. Le mélange de cette dérivée acétylée avec un échantillon authentique a été défini comme une Scopolétine.

 

Structure de la coumarine naturelle dont la formule chimique est le C8H10O4

 

  • La deuxième substance de cardénolide naturel obtenue a la formule C30 H56 O13 avec un mp à 206-209°C dont la structure moléculaire est représentée par le schéma ci-dessous.

La substance a subit une modification chimique par hydrolyse avec 0,01% d’acide sulfurique, ce qui a permis d’obtenir de la Periplogenin dont la formule est C23H34O9.

 

  • Periplocoside E

C’est un produit naturel bio actif contenu dans la plante traditionnelle chinoise « Periploca sepium Bunge ». Une récente étude a permis de mettre en évidence et d’identifier les effets immunosuppresseurs de ce Periplocoside E effectuée sur des échantillons de Periploca sepium. Cette première étude n’avait pas encore révélé de possibles actions immunitaires de cette substance[7].

La figure ci-dessus montre la srtucture chimique de la périplocoside E. dont la formule moléculaire est C65H106 O24.

 

La structure chimique du Periplocoside E dont la formule moléculaire est  C65H106O24[8]

Une seconde étude sur la plante a révélé que le Periplocoside E avait un effet conséquent sur les cellules T, notamment, c’est un produit qui en inhibe l’activation[9].

In vitro, la prolifération des cellules T a été inhibée par la Periplocoside E, ainsi que la production de cytokine et l’action des CD25.

  • Inhibe l’activation des cellules T
  • Inhibe la production de cytokine
  • Expression de CD25

 

In vivo, le traitement par la Periplocoside E supprime les cellules T, qui sont induites par le DNFB. Une suppression qui elle-même induit à la réaction DTH.

  • Supprime les cellules T (induites par DNFP) entrainant une réaction DTH
  • Cellules T réagissent à l’OVA, une cellule T dépendant d’un Ag également inhibé
  • Supprime l’activation ERK et JNK et non celle de p38 obtenue par stimulation du TCR

En conclusion, les résultats de cette étude ont montré l’existence d’un produit naturel actif Periplocoside E dans la Periploca sepium Bunge, dont la structure est définie par la figure ci-dessous. Un Periplocoside E présentant une faible cytotoxicité et induisant des effets immunosuppresseurs, qui supprime directement l’activation des cellules T in vitro et in vivo. A travers cette étude, nous avons pu sortir et comprendre les effets de cette plante médicinale qui est la Periploca sepium sur le traitement des maladies auto-immunes à l’image de la polyarthrite rhumatoïde.

Par ailleurs, elle a également mis l’accent sur l’existence d’un nouveau produit naturel immunosuppresseur permettant de poursuivre les études en pharmacologie et chimie concernant les principes actifs de cette plante.

 

  • Actions pharmacologiques

La Periploca sepium est une plante utilisée en phytothérapie depuis de nombreuses années. Elle est principalement reconnue pour ses différentes actions thérapeutiques notamment son action contre la polyarthrite rhumatoïde, ainsi que son action de renforcement des os et des tendons.

D’autres actions pharmaceutiques ont cependant été identifiées grâce aux différentes études effectuées sur la plante (Pharmacopoeia Commission, 1995). Certaines substances de la plante ont une capacité auto-immune et  des propriétés immunosuppressives de  la racine de la Périploca sepium.

 

  • Polyarthrite rhumatoïde

Par définition, la Polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie articulaire conduisant vers la déformation et même la destruction des articulations touchées par la maladie. C’est une pathologie dégénérative inflammatoire chronique qui atteint les articulations de manières bilatérales et le plus souvent symétrique.

Elle se manifeste tout d’abord par le gonflement des articulations suivi de l’inflammation synoviale et se termine par la destruction de ces dernières. La maladie touche particulièrement la membrane synoviale par hyperplasie et endommage en même temps les tissus conjonctifs articulaires. L’origine pathologique exacte de cette maladie n’a pas encore été officiellement détectée mais le traitement médical préconisé pour y faire face consiste à atténuer la prolifération et la production de cytokine comme les IL-1b ou IL-6 et TNP, par les cellules synoviales. De ce fait, de nombreuses investigations ont été menées pour trouver le moyen idéal pour y faire face, et ces dernières ont aboutit à la Periploca sepium qui justement a été utilisée par la médecine traditionnelle chinoise depuis des milliers d’années pour traiter ce genre de pathologie. En effet, la plante a surtout été traitée pour ses actions anti-tumoraux.

Pour avoir une meilleure vision sur l’exactitude de cette hypothèse, des études ont été menées en 2004, concernant justement l’effet de la plante sur la production d’IL-6 et des cellules synoviales fibroblastes dérivées de tissus articulaires. Elle a pu mettre en évidence l’effet de la plante médicinale sur la croissance cellulaire, la viabilité cellulaire ainsi que sur la productiond’IL-6.[10]

En conclusion, les résultats de ces études ont émis que la Periploca sepium est une source importante de substances moléculaires légères ainsi que l’inhibition de la croissance cellulaire. D’un autre côté, elle agit contre les IL-6, pouvant de se fait atténuer les risques de Polyarthrite rhumatoïde par diminution de la production de cette cytokine articulaire. Elle constitue donc une base importante pour le traitement de l’inflammation et de la PR.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DEUXIEME PARTIE : L’Eleutherococcus senticosus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • La plante

L’Eleutherococcus est une plante originaire de l’Asie, très connue dans le monde entier pour ses vertus thérapeutiques. Elle est de la famille des Araliacées et bien qu’elle ne soit pas techniquement un ginseng, la plupart du temps elle est considérée par la majorité des gens comme tel et jusqu’à en confondre leurs propriétés et plus particulièrement celles de l’eleutherococcus sentocisus. L’E. senticosus est une espèce importante de la plante puisqu’elle a fait la convoitise des chercheurs depuis des années. Depuis les premières études sur les Eleutherococcus, ces derniers ont recensé une quinzaine d’espèces de cette plante, mais ces dernières années, le New Royal Horticultural Society Dictionary of Gardening[11], en a recensé une trentaine d’espèces d’Eleuthrococcus dont fait partie l’E. senticosus.

 

  • Classification botanique classique

L’Eleutherococcus senticosus est une plante de la famille de l’Araliacae. C’est une espèce importante dont la classification botanique classique est représentée par le tableau suivant :

Règne Plantae
Sous-Règne Tracheonbionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Apiales
Famille Araliaceae
Genre Eleutherococcus
Espèce Environ 30 espèces dont E. senticosus

 

Tableau de classification botanique classique de l’Eleuthrococcus senticosus[12]

 

La figure ci-dessous est une planche botanique de l’Eleutherococcus Senticosus qui met en avant ses différentes propriétés. Toutes les parties de la plante des fleurs à la racine y sont représentées. On peut de ce fait y voir (1) la branche en fleur, (2) une portion de racine avec une jeune pousse et des bourgeons à la tête, (3) une fleur éclose, (4) un bourgeon de fleur, (5) le pistil, (6) l’inflorescence, les fruits dont (7) en vue latérale, (8) vue de dessus et (9) une coupe du fruit, (10) les graines de la plante.

 

Planche botanique de l’Eleutherococcus3

 

  • Historique

 

Depuis plus de 4000 années, les Ginseng ont été utilisés dans le monde entier en tant que régénérateurs efficaces principalement en Chine. De nombreuses espèces se sont développées depuis lors  dans tout le globe et certaines ont été adoptées pour ses propriétés spécifiques comme le cas de l’Eleutherococcus dont principalement l’espèce E. senticosus. Cette variété de plante est une plante originaire de la Russie qui n’est pas techniquement de la famille des Ginseng  et qui ne possède pas la même composition chimique, mais qui possède néanmoins quelques mêmes propriétés et souvent utilisée pour le traitement des mêmes pathologies que ces derniers.

Son utilisation remonte à plus d’une vingtaine de siècles mais depuis qu’elle a été redécouverte, en 1855, dans les régions de la Sibérie et considérée comme substitut du Ginseng tel le Panax Ginseng qui a commencé à se raréfier dans le pays, l’E. senticosus a pris le nom de « Ginseng Sibérien » qu’elle a gardé jusqu’à nos jours. Le Ginseng Sibérien est un petit arbuste du Sud de la Sibérie, au nord de la Chine. Elle s’est répandue dans la péninsule asiatique et est également localisée en Chine, au Japon et en Corée. L’E. senticosus s’est également développée aux Etats-Unis, précisément au Nord Ouest du Pacifique et en Colombie.

Au début, elle a plutôt été utilisée en phytothérapie et pour ses propriétés de guérison et de tonifiant et dont les principaux actifs se trouvent dans la racine. L’efficacité des racines est en fonction de l’âge de la plante et de sa culture. De ce fait, la culture de l’Eleuthrococcus doit être effectuée dans de très bonne conditions notamment un sol riche et humide (qui caractérise les conditions climatiques de la péninsule) et surtout selon une bonne technique de culture dont l’équilibre entre le soleil et l’ombre (une technique qui est très répandue et maitrisée par les asiatiques). Les plantes sont de ce fait plus efficace lorsqu’elles sont récoltées à partir de l’âge de deux ans, l’âge où elles ont atteint la maturité notamment au niveau des racines où toutes les principes actifs se sont suffisamment développées tels les acides aminés, les glucides, les éleutherosides et les vitamines, qui sont les plus recherchées dans les E. senticosus.

 

Etymologiquement, le terme Eleutherococcus vient de la composition de deux mots grecs dont  « eleutheros » qui signifie « libre » et « kokkos » qui veut dire « graine ou pépin ». De ce fait, Eleuthrococcus désigne « les fruits » de la plante. Quand au terme « senticosus », il est issu du mot latin qui veut dire « plein d’épines » et caractérise de ce fait « la tige » de la plante.

 

Depuis sa découverte, l’Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. De son nom d’origine a traversée le temps et l’espace et possède désormais une multitude d’appellation. Si l’on se réfère à la première découverte de la plante par Ruprecht et Maximowicz du Jardin Botanique Impérial de Saint-Pétersbourg, elle a été initialement appelée « Acanthopanax senticosus (Rupr. & Maxim.) »4, puisqu’à cette époque, le genre Eleutherococcus n’a pas encore été défini. Quelques années après, elle a pris quelques appellations génériques du genre Eleutherococcus comme l’ « Eleuthero » ou « Eleutherocoque » en français ou même « Eleutherokokk » en russe. Quand à la racine et aux rhizomes séchés de l’E. senticosus, ils ont été désignés par le terme « Eleutherococci radix ».

Durant la seconde moitié du XXème siècle, les russes ont été parmi ceux qui ont le plus manipulé et étudié la plante pour en trouver les propriétés thérapeutiques. De ce fait, différentes appellations de la plante dans cette langue a vu le jour notamment eleutherokokk koljuchii (éleuthérocoque épineux), nedotroya (intouchable), dyavol’skii kust (buisson du diable), dikiiperets (poivre large), svobodnojagodnik koljuchii (porteur épineux de baies libres) ou encore tajozhnyi koren (racines de la taïga)5. La majorité de ses appellations font références aux caractéristiques des épines. Quand aux européens, ils ont également pris référence avec cette dernière appellation en lui donnant le nom Teufelskrallenwurzel (racine de la griffe du diable) et les anglais eux ont même utilisé le terme devil’s shrub (buisson du diable).

 

Parmi toutes ses appellations, la plus répandue est de nos jours le « Ginseng Sibérien » pour mieux rapprocher la plante avec le genre Ginseng.

 

 

  • Description

L’Eleuthrococcus senticosus est un petit arbuste rustique qui mesure généralement entre 2 à 3m pouvant atteindre jusqu’à 5 mètres ou plus dans certaines régions. Comme la plupart de ses appellations l’indiquent, c’est un arbuste épineux dont les épines sont fortement acérées. Une structure importante qui lui a même valu le nom de « Buisson du Diable ». L’E. senticosus est composé de plusieurs branches qui sont généralement recouvertes d’écorce gris pâle et qui sont également recouvertes d’épines tout au long de sa surface.

Les épines sont visibles normalement chez les jeunes plantes et sont flexibles, par contre elles n’existent pas chez les plantes plus vieilles.

 

  • Les feuilles

Comme le montre l’image ci-dessous, c’est une plante à feuilles palmées, et alternes qui ressemblent aux feuilles de Ginseng. Pouvant mesurer jusqu’à environ 12 cm, les feuilles de l’E. senticosus sont composées essentiellement de cinq pétales qui prennent une forme elliptique. Dans certains pays, à cause de la forme de ses feuilles qui sont régulières et harmonieuses, l’arbuste est quelque fois utilisé comme une plante décorative d’autant plus qu’elle peut très bien se conserver en extérieur comme en intérieur en conditions favorables.

Feuilles de l’Eleutherococcus senticosus : composée de cinq pétales et de la même forme épileptique

 

  • Les fleurs

Au bout de la tige se trouve de petites fleurs jaunâtres ou bleu-violacées et qui sont groupées en ombelles au sommet. Effectivement, la particularité de la fleur se trouve dans sa couleur : les fleurs mâles sont violettes et les fleurs femelles sont jaunes. Mais également, les fleurs de l’E. senticosus sont dioïques puisque généralement, ce sont plutôt les pistils qui sont en jaune et les étamines en violet. C’est toute cette spécificité qui marie le sexe et la structure dans la couleur qui fait la particularité de la plante.

 

Fleur de l’Eleutherococcus senticosus

 

  • Les fruits

Les fruits des arbustes de l’E. senticosus sont des baies de couleur noir-violacée et charnues. Ce sont des fruits à noyaux issus de l’éclosion des fleurs et dont chaque drupe renferme une graine.

  Fruits de l’Eleuthérococcus senticosus : baies chernues de couleur noir-violacée

 

  • La racine

La racinesde l’E. senticosus est la partie la plus importante de la plante du point de vue thérapeutique. Elle renferme la plupart de minéraux et des principes actifs utilisés en phytothérapie. D’ordinairement enfouie sous terre elle est soutenue par des rhizomes qui ont des effets conservatrices et de réserves de substances dont la plante a besoin et elle est composée de quelques petites tubercules transversaux. La racine et le rhizome de la plante sont nommés Eleutherococci radix lorsqu’ils sont séchés et utilisés en phytothérapie. Les écorces de la racine sont de couleur brun clair dont la surface est plus lisse, tandisque la partie interne est plus claire. Les rhizomes peuvent atteindre jusqu’à 4 cm d’épaisseur, ils sont durs, boisés et parsemés de croutes minces.

Racine de l’Eleutherococcus senticosus qui portent le nom de Eleutherococci radix, en phytothérapie

 

  • Localisation

Généralement, les plantes d’Eleutherococcus se développent en Extrême-Orient, notamment dans la partie Nord de la Chine, en Sibérie (dans la partie sud-est) et le long du Japon jusqu’aux Phillipines. Quant à l’E. senticosus elle se localise plutôt dans une zone plus décalée puisqu’elle se développe à l’extrême-Est de la Russie délimitée par les provinces qui bordent l’Amur, la province maritime (le Krai de Primorsk) et le Shakalin Island. Elle se trouve également dans la partie nord-est de la Chine et au nord du Japon.

 

 

 

Zone de localisation de l’espèce Eleutherococcus senticosus : délimitée dans la zone entourée6

 

  • Propriétés pharmacologiques

 

  • Compositions

 

  • Principes actifs

 

Outre les feuilles et la tige qui contiennent également des principes actifs (définis précédemment), les racines et les rhizomes de l’Eleutherococcus senticosus qui sont les plus utilisés en phytothérapie pour leurs vertus thérapeutiques. Différentes substances bénéfiques sont de ce fait présents en pourcentage importante dans ses parties de la plante notamment les « éleutherosides » qui sont justement les plus recherchés.

 

Parmi ces substances, les chercheurs ont pu identifier :

  • des lignans : glycosides, sésamine et syringarésinol
  • des coumarines : glycosides et isoflaxidines
  • des saponines : daucostérol, hédérasaponine B et β-sitostérol
  • des phénylpropanoïdes : acide caféïque, alcool sinapylique, aldéhyde conyférile et syringine
  • de l’acide bétulinique
  • des pro-vitamines : β-carotènes
  • des vitamines
  • et des triterpènes

 

  • Eleutherosides

Certains des principes actifs de l’Eleutherococcus senticosus cités ci-dessus certains prennent le nom trivial de l’Eleutheroside qui est une composante proche des gensénosides, mais qui regroupe des propriétés physico-chimiques plus diversifiées et plus importantes qu’elle. Ce qui fait justement la convoitise de tous les spécialistes dans le domaine de phytothérapie. En effet, actuellement, les chercheurs ont identifiés 17 sortes d’Eleutherosides dont les apellations des sept premières substances connues se sont terminés par des lettres de A à G pour les différencier. Plus tard, c’est dans un souci de clarté et de manipulation que Wagner a classé les éleuthérosides en deux catégories bien distinctes. Le chercheur a de ce fait mis d’un côté tous les dérivés du phénylpropane qui se compose en majeure partie de glucosides dont les éleuthérosides B, B1, B2, D, E, E1, E2. De l’autre côté, se trouve donc les triterpénoïdes constituée principalement par les glycosides de l’acide oléanoliques qui sont donc les éleutherosides I, K, L et M.7

La figure ci-dessous nous montre la structure de l’éleutheroside E – syringine, l’éleutheroside E et l’isoflaxidin.

 

 

 

 

 Les structures des éleuthérosides B– Syringine et E et Isoflaxidin 7

 

Certains de ses éleutherosides appartiennent à d’autres familles de substances comme les éleutherosides D et B qui font partie de la famille des Lignans. Par définition, le terme « lignane » représente les composés dont la structure résulte de la liaison entre les β-carbones des chaines latérales du phénylpropane-1 par ses deux unités dérivés. Généralement, il existe quatre sortes de composés issus de cette liaison et qui induisent la condensation de ces unités phénylpropaniques et de ses dérivés dont l’éleutheroside B. Les lignanes (dont les molécules sont optiquement actives) en font donc partie avec les néolignanes, les « oligomères » et les norlignanes (dans le cas où la molécule n’est pas optiquement active). Dans la plante de l’E. senticosus, les lignans jouent le rôle de protecteurs contre les radicaux-libres.

 

Les différentes sortes d’éleutherosides présents dans la plante (racine, tige ou feuille) sont réparties en fonction de leurs structures. En effet, dans la racine, les éleutherosides représentent jusqu’à 2%  de leurs poids secs et dont principalement les éleutherosides B et E qui représentent une part importante puisqu’ils représentent environ 80% de tous les éleutherosides de la plante. Ces deux substances sont facilement accumulées dans certaines parties de l’organisme humain dont principalement le foie, dans un ordre décroissant d’accumulation, les reins, la rate et le cœur.

La répartition de ces deux éleutherosides (B et E) dans la plante, notamment dans les racines et dans la tige est définie dans le tableau suivant :

 

  Racines Tige
Eleutheroside B 0,4 mg/g 1,2 mg/g
Eleutheroside E 0,6 mg/g 0,8 mg/g

 

Tableau de répartition des éleuthérosides B et E dans la plante de l’Eleutherococcus sentocisus 8

 

  • Etudes cliniques et actions pharmacologiques

Bien que la plante d’eleutherococcus senticosus ait été utilisée par les chinois pour une thérapie traditionnelle depuis des milliers d’années, ce sont plutôt les russes qui se sont interressées en premier aux vertus de la plante en profondeur en mettant en marche une multitude de recherche concernant cette espèce dans le but d’en trouver les propriétés thérapeutiques. De ce fait, les premières études de Panossian et Wikman9 ont mis en évidence le caractère « adaptogène » de la plante qui efficace en cas de fatigue. Par la suite différentes études cliniques ont également été effectuées dans le pays et dont les résultats ont été publiés dans l’ESCOP Monographs10. La seconde édition de cet ouvrage édité en 2003 met particulièrement en évidence 7 cas cliniques concernant les effets de l’E. senticosus sur l’organisme humain dont11 :

  • Action préventive contre les affections virales du tractus respiratoire,
  • Effet positif sur les fonctions cognitives
  • Mesure contre les complications pos-opératoire
  • Complément de la pénicilline sur certaines pathologies
  • Contre les virus à ARN tels le rhinovirus, virus syncytial
    respiratoire etc …

 

Depuis la publication de la dernière édition de l’ESCOP, d’autres études cliniques ont également été effectuées et publiées notamment sur le système immunitaire et sur l’augmentation du potentiel psychique et physique.

 

  • Etudes cliniques : sur le système immunitaire

 

  • Etudes de Barkan sur les infections virales en 1980
  • Etudes de Shadrin sur les infections virales en 1984
  • Etudes de Kozlov sur les infections virales en 1984

 

  • Etudes cliniques sur l’augmentation du potentiel psychique et physique

 

Différentes études ont été effectuées et ont démontré l’effet de l’Eleutherococcus senticosus sur l’augmentation du potentiel physique et psychique de certaines personnes. Différents résultats ont donc été publiés successivement notamment le travail de (Asano, Dowling, Winter, Facchinetti) principalement sur le fait que l’E. senticosus a permis une amélioration du rendement physique et cognitif. Par la suite, (Hartz, Cicero) ont conclu une nette amélioration au niveau du traitement des états d’épuisement.

 

La première équipe de chercheurs notamment Asano et Dowling mettait en évidence l’effet de la substance sur le sportif entrainé en améliorant continuellement sa performance. Quant au deuxième groupe dont Cicero et compagnie, ils ont plutôt mis l’accent sur l’effet de l’E. senticosus sur les personnes âgées avec une faiblesse physique, fatigue et d’asthénie. Les résultats des études ont su démontrer le rôle de l’Eleuthero sur l’état des personnes traitées avec la substance pendant 4 semaines successives. Bien que les effets n’aient pas été très positifs à long terme, quelques jours après le traitement, des améliorations ont été observés au niveau de la santé mentale et des fonctions sociales des personnes étudiées.

 

En ce qui concerne les études de Hartz et Al., elles ont plutôt été axées sur les cas de fatigues chroniques sans effets apparentes et les conséquences des Eleuthero sur ce genre de cas. Dans les deux groupes étudiés « Vérum et Placebo », une nette amélioration a été observée dans l’état des patients, sans distinction effective pour chaque groupe. D’un autre côté, sur les personnes présentant un état de fatigue moins prononcée l’efficacité a été plus importante que sur les premiers cas étudiés.

 

D’autres études ont cependant encore été effectuées concernant notamment ce domaine et chacune de ses études a abouti à une conclusion commune sur l’effet des composants actifs de l’E. senticosus dont l’augmentation du potentiel psychique et physique.

A l’image de celles effectuées par Szołomicki J, L Samochowiec, Wójcicki J, M. Droździk sur « l’influence des composants actifs de Eleutherococcus senticosus sur la défense cellulaire et l’activité physique chez l’homme »12

 

Cette étude a été menée sur 50 personnes saines reparties en deux groupes de 35 personnes  pour le groupe A et 15 personnes pour le groupe B, toutes des deux sexes confondus. Le premier groupe a été traité avec l’E. senticosus pendant 30 jours à raison de 25 gouttes trois fois par jours, tandis que le deuxième groupe a été traité avec 40 gouttes d’échinacée également 3 fois par jour. A la fin du traitement, les résultats ont démontré aucun changement dans le deuxième groupe tandis que les personnes traitées avec les principes actifs des E. senticosus, des changements ont été observés au niveau des paramètres sanguins dont le triglycérides,  le cholestérol et glucose.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TROISIEME PARTIE : La falsification de la racine de l’Eleutherococcus senticosus par celle de la Periploca sepium, responsable d’intoxication

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • La falsification par la racine de la Periploca sepium

 

  • Les premiers cas observés

Le premier cas qui avait permis d’émettre la possibilité de substitution de l’Eleutherococcus senticosus par la Periploca sepium a été celui d’un homme de 74 ans sous traitement de la digoxin. Ayant pris une capsule de Ginseng sibérien après l’arrêt du traitement de digoxin, le taux de digoxin du patient était encore assez élevé. Les études sur le cachet du Ginseng sibérien pris par le patient ont pourtant révélé l’absence de digoxin, ce qui explique l’existence d’une autre substance responsable de la croissance du taux de digoxin chez le patient. Rien ne laissait donc prédire que c’était réellement de la Periploca sepium puisqu’aucun test n’a été effectué dans ce sens. Mais la possibilité de substitution par une autre plante a été maintenue.

La falsification est pourtant démontrée quelques années plus tard avec le cas du nouveau né de Toronto en 1990.

L’hypothèse de substitution a été remise en cause lors de ce second cas où l’Eleutherococcus senticosus a bel et bien été substitué par la Periploca sepium et cette fois, volontairement, par falsification. Le deuxième cas observé est celle d’une femme ayant mis au monde un « bébé poilu » à Toronto. En effet, un cas d’hirsutisme néonatal a été identifié au Canada en 1990 chez un bébé où la mère a pris du Ginseng sibérien pendant la grossesse. Les premiers symptômes ont survenu pendant cette première période d’ingestion du produit suite à laquelle la chevelure de la mère s’était épaissie. Le deuxième symptôme survient à la naissance du bébé, où celui-ci à 2 semaines a montré une forte pilosité  notamment avec l’apparition d’une épaisse toison pubienne de couleur noir, une épaisse chevelure noir sur la tête et sur tout le front. Mais en plus, le bébé avait les seins enflés avec les mamelons rouges et des testicules de grand volume.

Les études ont révélé que le taux de testostérone, de cortisol et de 17-hydroprogestérone pouvant généralement être la source de ce genre de symptôme s’avéraient être normaux. Ce qui a encore une fois remis en cause la vraie nature du soi-disant « Eleutherococcus senticosus » que la femme a pris pendant la grossesse et l’allaitement. Le médicament que la femme a pris n’a pas pu être analysé, toutefois, le produit source qui est une poudre de l’écorce de la racine de l’Eleutherococcus senticosus, en vrac chez le fournisseur a été testé. Une spectrométrie de masse effectuée sur le produit n’a révélé l’existence d’aucun Eleuthéroside qui est le principal constituant de l’écorce de l’Eleutherococcus senticosus et l’existence de Periploca sepium.

Des études postérieures plus approfondies sur les effets de l’Eleutherococcus sur le fœtus et la femme enceinte a été développé à partie de ce cas. Une expérience effectuée sur des rats chez lesquels un taux d’Eleuthéroside total de 10mg/jour par kilo de poids corporel pendant une durée totale de 16 jours. Une période pendant laquelle aucun effet de tératogène n’a été observé. Il a également été rapporté que chez le rat, 13,5 ml par kilo de poids corporel d’une fluide à base d’Eleutherococcus ingéré durant la grossesse notamment pendant le 6ème jour eu 18ème  jour n’a aucun effet sur le fœtus.  En parallèle, l’Eleutherococcus ajoutée dans l’alimentation de moutons et de visons enceintes n’a eu aucun effet sur leur progéniture

Ce qui explique justement le fait que l’Eleutherococcus n’a pas été la cause de l’androgénisation du nouveau-né, mais elle a plutôt été causée par falsification de la poudre de l’Eleutherococcus senticosus par celle de la Periploca sepium.

Les causes de cette falsification sont nombreuses allant d’une simple méconnaissance de la plante jusqu’à une falsification volontaire par les producteurs et les fournisseurs.

 

  • Les causes de la falsification :

La médecine traditionnelle qui est une source significative de l’inspiration des chercheurs est celle à base de plante médicinale. Depuis des années, la médecine traditionnelle chinoise à base de plante est celle qui la plus marqué et la phytothérapie s’est développée au fil des années. Elle a traversé le monde pour devenir aujourd’hui une science à part entière et une habitude thérapeutique.

Malheureusement, plus l’utilisation des plantes médicinales se développe, plus le nombre d’effets indésirables causés par leur utilisation augmentent. Pourtant, dans la majorité des cas, ces évènements n’impliquent pas nécessairement la plante en question mais proviennent d’autres substances associés involontairement ou non déclarées. En effet, parmi ces cas observés il s’agissait de substances toxiques présentes dans les produits de substitution.

Une fois qu’une autre substance ou une autre plante toxique est présente et non déclarée dans un produit légal à base de plante, elle est classée dans la catégorie de la substitution, de la contamination ou de la falsification. Les causes de cette falsification sont nombreuses allant d’une simple confusion au niveau de la dénomination, jusqu’à une falsification volontaire pour des raisons commerciales, le tout favorisé par une régulation insuffisante de la part des autorités compétentes.

 

  • Confusion au niveau de la dénomination

Rappelons-le, la Periploca sepium et l’Eleutherococcus senticosus sont deux plantes originaire de l’Asie utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise dont les vertus pharmaceutiques sont connues dans le monde entier. Bien que leurs propriétés semblent quelque peu différentes, elles font l’objet de substitution dans beaucoup de produits utilisé en phytothérapie. Dans les cas observés ci-dessus c’est l’Eleutherococcus senticosus qui est substitué par la Periploca sepium.

En phytothérapie, les parties souterraines des deux plantes sont les plus utilisées. Pourtant, si l’on se réfère aux descriptions précédentes, elles sont quelque peu identiques du point de vue morphologie macroscopique : de couleur brun ou grisâtre, de même texture.  Séchés et mis en poudre, rien ne laisse penser que les produits sont différents à vue d’œil.  D’autant plus que leurs noms compliquent également les choses et dans la plupart des cas, cette confusion au niveau de la dénomination est un moyen efficace et infaillible pour les producteurs et les fournisseurs de confondre volontairement les produits. En effet, il s’agit de la confusion au niveau de leur nom chinois, puisque celui de l’Eleutherococcus senticosus est « Ci-Wu-jia » tandis que celui de la Periploca sepium est le « Wu-Jia ». A première impression, ces deux appellations sont quasi-identiques et peuvent facilement induire en erreur les novices dans le domaine de la phytothérapie. Pour faciliter la falsification, les producteurs et les fournisseurs ne mentionnent que ces noms scientifiques chinois sur l’emballage. Et qu’il s’agisse d’une faute intentionnelle ou d’une négligence « délibérée », il n’en demeure pas moins que cela reste une falsification et peut être toxique.

 

  • Une différence de prix

Une autre raison qui cause la falsification est bien la différence de prix au niveau des produits à la base, notamment au niveau des fournisseurs. Sur le marché des plantes médicinales, il arrive certaines fois qu’un produit soit substitué par une autre substance moins chère. En effet, la Periploca sepium est à un prix largement inférieur à celui de l’Eleutherococcus senticosus. Le prix de produit fini (teinture-mère, ampoules, gélules, liquide ou poudre) à base d’Eleutherococcus senticosus varie généralement de 15 à 30 euros, contrairement aux produits finis à base de Periploca sepium dont le prix tourne autour de 10 euros.

De même, les prix des poudres de la racine de la Periploca sepium sont plus bas que celui de l’Eleutherococcus senticosus chez les fabricants et chez les cultivateurs du fait que les Periploca sepium sont plus abondantes et leurs cultures peuvent être effectuées dans de nombreuses régions, d’autant plus que leur culture ne nécessite pas une technique particulière comme le cas de l’Eleutherococcus qui a besoin d’un entretien et d’un savoir-faire particulier notamment un jeu d’ombre et de soleil.

 

  • Une régulation insuffisante

D’un autre côté, le développement de la falsification a été encouragé par le manque de régulation de la part des pays concernés et des autorités internationales compétentes.

En Chine par exemple, de nombreuses substances peuvent officiellement être vendues comme substitut par le vendeur pour des produits rare ou généralement à un prix plus élevé. Cette pratique est courante dans ce pays dans les années 50, favorisant la substitution par des produits toxiques puisque ces derniers ne sont plus contrôlés. En 1950, cette substitution se fait même officiellement en usine avec des produits qui ne sont pas très connus et identifiés légalement. Une espèce de plante peut être substitué par une autre appartenant au même genre lorsque la première n’est pas disponible.

 

Ceci étant, qu’il s’agisse d’une confusion de nom ou d’un souci de prix, la falsification demeure toujours dangereuse puisque la Periploca sepium est toxique et la substitution peut conduire à des effets toxiques comme les cas présentés ci-dessus. Mais en plus des méthodes d’identification efficace doivent être disponible au niveau de toutes les échelles de la structure.

 

  • Méthodes d’identification des racines de deux plantes

 

  • Généralités

Depuis les premiers cas de falsifications déclarés dans le monde, différentes méthodes d’identification des plantes médicinales ont été élaborées par les organismes internationaux comme l’OMS, les organismes nationaux publics ou privés de chaque pays concerné. Toutefois, ces méthodes ne sont pas généralisées  mais sont plutôt élaborées en fonction de chaque plante et de chaque cas relevé. De nombreuses recherches ont de ce fait été effectuées depuis quelques années dans le but de limiter les falsifications et de contrôler la qualité des produits à base de plante médicinales dont la consommation augmente continuellement depuis quelques temps dans le monde. Par conséquent, différentes mesures ont été prises au niveau international au cours des cinquante dernières années à l’image de l’OMS qui, en 1974, a projeté de mettre en place un programme de certification d’identité des plantes botaniques effectives dans chaque pays (McCutcheron, 2002). Un projet qui n’a été mis en place officiellement en 2003.

Selon Tadmor et al. (2002), la meilleure méthode d’identification des plantes doit se faire à la base pour garantir une meilleure qualité des produits et la sécurité des consommateurs. Notamment au niveau du producteur et du fournisseur car en effet, le plus souvent, les produits qui arrivent en usine ont déjà été préalablement traités par les fournisseurs. Ce qui induit déjà à un risque de falsification, d’autant plus que dans la plupart des cas, les usines n’effectuent pas les tests d’identifications selon les normes.

Par ailleurs, une première réaction a été observée dans ce sens avec la mise en vigueur de la Règlementation sur les Produits de Santé Naturel le 1er janvier 2004 par l’OMS, allant à l’encontre des manufacturiers avec l’obligation d’identification à l’usine. Une action qui est déjà le reflet des efforts gouvernementaux pour l’éradication de la falsification dans le monde.

Dans certains pays, comme le Canada, une méthodologie d’identification  des plantes a été mise en place. Une méthodologie basée sur le modèle ARMPC qui est le système d’Analyse de Risques et des Points Critiques concernant les herbes et les plantes incluant les plantes médicinales, aromatiques et culinaires. Il incombe donc aux fournisseurs, aux producteurs et aux importateurs d’assurer l’identité des produits de santé naturel qu’ils mettent sur le marché à disposition des consommateurs.

 

 

  • Les différentes méthodes d’identification

Depuis de nombreuses années, la méthode d’identification des produits à base de plantes médicinales s’était basée sur des tests organoleptiques. Les usines et les professionnels de ce genre de produit s’étaient basés sur l’aspect extérieur du produit dont principalement  la couleur, l’odeur et le gout. Cette simple identification macroscopique suffisait pour authentifier les produits. Cependant, cette approche taxonomique n’était efficace que pour l’identification des plantes à la culture, avant toute transformation. Puisque les produits arrivent en usine préalablement traités pat les fournisseurs, les racines sont déjà séchées, coupées, mises en terre ou broyées, s’éloignant déjà largement de sa morphologie initiale. De ce fait, après un premier traitement, la couleur peut changer, le gout peut se diversifier et surtout les produits sont homogénéisés et de ce fait non identifiable par la forme. En effet, une simple poudre brune ou blanchâtre avec un arome à base de plante ne permet plus de dire que c’est tel ou tel produit. De ce fait, d’autres tests plus conséquents sont nécessaires.

Dans le cas qui nous intéresse particulièrement, pour l’identification des racines de Periploca sepium et de l’Eleutherococcus senticosus, le processus a évolué dans le temps pour aboutir à une méthodologie efficace et utilisée jusqu’à nos jours. En effet, les racines de ces deux plantes sont similaires dans leurs aspects finis et leur nom chinois amènerait à une confusion. Une similarité qui a d’ailleurs permis la falsification et c’est bien pour cette raison qu’il est primordial de bien identifier les plantes afin d’éviter le développement de ce genre de pratique. C’est à partir du plus grand cas observé à Toronto au début des années 90 où une femme a donné naissance à un bébé androgénique après avoir pris du Ginseng Sibérien pendant la grossesse que cette méthode a été élaborée.  Cette méthode consistait à trouver l’Eleutheroside, le principal principe actif de l’Eleutherococcus senticosus, dans le produit par analyse chromatographique en utilisant le HPLC ou High Performance Liquid Chromatography. Dans le cas de ce bébé poilu, la méthode a révélé que le produit ne contenait pas de l’Eleutheroside et mais contenait d’autres substances inconnus. Par hypothèse, les chercheurs ont émis la falsification avec la Periploca sepium (Koren, 1994).

Depuis lors, cette méthode est devenue une méthode standard pour l’identification de l’Eleutherococcus et se développer pour l’identification des autres plantes. Une standardisation qui est d’ailleurs reconnue par la majorité des monographs et notamment par l’OMS. Elle consiste de ce fait à identifier un marqueur propre à une plante par chromatographie.

Par ailleurs, cette méthode n’est pas encore efficace à cent pour cent puisqu’elle présente encore des limites. En effet, elle n’est pas complète dans le cas où le marqueur chimique à chercher n’est pas propre à la plante mais peut également être présent dans d’autres espèces du même genre. Dans ce cas, une vérification d’un autre marqueur chimique n’appartenant généralement pas au produit peut confirmer ou non les premiers résultats par chromatographie.

Pour appuyer cette méthode une deuxième méthode d’identification a été également élaborée pour éviter tout risque de confusion et dans un souci de qualité. Il s’agit des méthodes par chromatogrammes et par Infra Rouge (IR). Le but est la même pour la première méthode, il consiste également à trouver le marqueur chimique du produit mais cette fois par IR. Le principe est simple car il consiste à faire passer une bande de lumière IR sur l’échantillon à tester. Chaque molécule du produit va absorber le spectre à différentes longueurs d’ondes.

Pour les cas de l’Eleutherococcus sentocisus, elle consiste à lancer le produit dans un appareil spectrophotométrique IR, de noter les résultats et d’en faire la comparaison avec celui de l’échantillon de référence préalablement établi. Dans notre cas le référent est la réaction de l’Eleutheroside E et B à l’IR. Si les résultats coïncident, le résultat est positif et de ce fait le produit contient de l’Eleuthéroside E et on peut donc conclure qu’il s’agit bien de l’Eleutherococcus senticosus. Dans le cas contraire, l’existence de pics observés sur le graphique (pics manquants ou superflus) indiquerait l’existence d’une autre substance ajoutée au produit.

Cette méthode présente également des limites puisque, comme la méthode par HPLC, la diversité des composantes chimiques présentes dans chaque plante est très significative, ce qui peut justement mettre en péril la véracité des résultats et augmenter le temps de traitement. D’autant plus que dans certains cas, les propriétés chimiques d’une même espèce peut varier en fonction de leur habitation, de leur culture, du moment de leur récolte ou simplement les propriétés des sols dans lesquels elles ont été cultivées. Dans ce cas, des spectres de références sont nécessaires pour chaque substance. Actuellement, de nombreuses associations de pharmacopée et des organismes privés ou publics œuvrent dans ce sens pour trouver le plus de référent possible.

 

  • Identification de la racine de l’Eleutherococcus senticosus et de la Periploca sepium par HPLC[13]

Comme ce qui a été souligné dans la partie précédente, la méthode d’identification par HPLC consiste à détecter la présence d’un marqueur chimique unique d’une plante. Dans notre cas, il s’agit de chercher l’Eleutheroside E, la composante principale de la racine de l’Eleutherococcus senticosus. Cette méthode permet donc d’identifier la racine de l’Eleutherococcus senticosus et de détecter par la même occasion la présence de la Periploca sepium, son principal adultérant.

Le principe consiste à comparer les réactions de d’une préparation à base de l’échantillon du produit à tester par rapport à un échantillon-référence.

  • La préparation :
  • mélange de 1g de l’échantillon (poudre de la racine de l’Eleutherococcus) avec 5 ml d’éthanol et d’eau (1 :1)
  • traitement de la préparation par ultrasons pendant 10 mn
  • les filtrats obtenus après filtre de la préparation constitueront « la solution-test »
  • pour l’identification, 10 μl de solution-test est nécessaire

 

  • La substance de référence : est obtenue par la dissolution de 1mg d’Eleutheroside E dans 1,5 mg d’éthanol et d’eau (1 :1), même procédé pour l’Eleutheroside B. Pour l’identification, 2 μl de solution de référence est nécessaire.
  • La phase mobile : utilisation de chloroforme, du méthanol et de l’eau 70 :30 :4 (v/v/v)
  • Le réactif de dérivation sera de l’acide sulfurique. La quantité nécessaire est de 20 ml à dissoudre dans 180 ml de méthanol à froid.
  • Utilisation : Dip (temps o, vitesse 5) à une température de 100°C pendant 5mn

Les deus figures ci-dessous montrent les résultats obtenus par le test chromatogramme de la solution-test, développé avec UV à 254 nm et sous acide sulfurique. Sur les mêmes figures sont également projetés les résultats des référents dont l’Eleutheroside E, et l’Eleuthéroside B.

 

Développé sous UV à 254 nm[14]

 

Sous acide sulfurique[15]

Légende :

Colonne Volume Echantillon
1 2 μL Eleuthéroside E
2 2 μL Eleuthéroside B
3 10 μL Extrait 1 de l’Eleutherococcus
4 10 μL Extrait 2 de l’Eleutherocossus
5 10 μL Racine d’Eleutherococcus senticosus
6 5 μL Racine de Periploca sepium

 

Interprétation :

Après projection de l’image des résultats de la solution test, deux zones sont bien distinctes sur la figure, dont une première zone correspondant à l’Eleutheroside E et une autre zone bien distincte plus au dessous. Ces zones sont montrées par la flèche rouge sur la figure.

Les résultats obtenus sous les deux réactifs sont comparés aux images de référence définies dans l’Image Comparison Viewer du laboiratoire CAMAG Laboratory qui nous a présenté le test. L’Image de réaction de la solution est la même que celle de l’image de référence avec la présence de quelques zones de faiblesse. La solution-test sous chromatogramme montre la présence de deux Eleuthérosides dont Eleuthéroside E (ref 0,34) et Eleuthéroside B (ref 0.45) et également deux autres bandes accentuées sur la zone d’application.

Par ailleurs, cette méthode nous permet également de faire le même test avec les mêmes références avec la racine de la Periploica sepium (colonne 6 sur la figure). Pour cette plante, il n’y a aucun trait correspondant à l’Eleutheroside E. Par contre deux autres traits apparraissent très clairement au dessus et au dessous du trait de référence de l’Eleutheroside ( ref 0,53 et ref 0,28).

 

  • Comparaison de deux racines

 

  • Caractéristiques morphologiques

 

  • Macroscopiques

Les caractéristiques morphologiques macroscopiques des deux plantes ont déjà été définies dans les chapitres précédents. Toutefois, afin de trouver les différences entre les deux racines, leurs morphologies ont été comparées dans le tableau comparatif ci-dessous.

 

  PERIPLOCA SEPIUM ELEUTHEROCOCCUS SENTICOSUS
Partie de la plante utilisée en phytothérapie Ecorce de la racine Rhizome et racine
Couleur Brun/grisâtre à l’extérieur et jaune pale sur la surface interne Brun foncé à l’extérieur et Brun clair/blanchâtre sur la partie interne
Forme Canalisée Cylindrique
Dimension 3 à 10 cm de longueur

1 à 2 cm de diamètre

2 à 4 mm d’épaisseur

 

4 cm d’épaisseur
Structure du liège Molle et écailleuse à l’extérieur

Lisse à l’intérieur

Lisse à l’extérieur et à l’intérieur
Goût Amer Amer
Photos

 

Tableau comparatif des caractéristiques morphologiques macroscopiques de la Periploca sepium et de l’Eleutherococcus senticosus

 

  • Microscopiques

 

  • Eleutherococcus senticosus

 

Certains chercheurs ont démontré les caractéristiques morphologiques microscopiques de la racine de l’Eleutherocossus avec la présence de sclérides dans le phloème secondaire de toute la partie souterraine dans des échantillons authentiques de la plante (Sudberg 2006, Zhao 2005). Toutefois, cette présence n’a pas toujours été approuvée par tous les chercheurs puisque de nombreuses références en pharmacopée ont reporté que la racine de l’Eleutherococcus senticosus ne contenait pas de sclérides[16] . Par cette analyse contradictoire, il a été conclu que les sclérides n’étaient donc pas présents dans certaines espèces et cela pourraient s’expliquer par la divergence de milieu et des conditions de culture d’une même espèce de la plante.

 

  • Le rhizome

 

L’analyse microscopique du rhizome de l’Eleutherococcus senticosus par analyse de la coupe transversale permet d’identifier l’existence du liège qui se trouve à la partie extrême du rhizome. Ensuite viennent le cortex et le phloème secondaire identique à celle de la racine. Le xylème secondaire quand à lui entoure tel un anneau la moelle centrale ou la cavité de la moelle le long de laquelle se positionne des rayons médullaires sur les régions uniformes du xylème secondaire et se termine par le xylème primaire.

La figure ci-dessous montre la coupe transversale du rhizome de l’Eleutherococcus senticosus.

 

 

f
sp
cam
c
sd
mr
mr
px
p
pcav
Ck
Ck

 

Coupe transversale du rhizome de l’Eleutherococcus senticosus avec les différentes parties[17]

 

Légende:

Ck – Cork (liège), Sd- Secretory ducts (conduits sécrétoires), C- Cortex (cortex), Sp – Secondary phloeme (phloème secondaire), f – Fibers (fibres), cam – Vasculary Cambium (cambium vasculaire), Mr – Medillary rays (rayons medullaires), Px- Primary xylem (xylème primaire), P – Pith (moelle centrale), Pcav – Pith cavity (cavité de la moelle).

 

 

  • La racine

 

Quand à la racine, l’analyse microscopique par une coupe transversale permet d’identifier les différentes caractéristiques de cette partie de l’Eleutherococcus, illustrée par la figure ci-dessous.

Elle nous montre l’existence d’un liège épais sur la partie externe. Elle est constituée de lignes tangentielles de couleur brun clair et brun foncé disposées en alternance tout au long de la paroi. Suivi par une couche de parenchyme épaisse pouvant atteindre jusqu’à 60 um de diamètre se trouvant entre le liège et le phloème secondaire. Le phloème secondaire qui est constitué de fibres de conduits sécrétoires et occasionnellement de sclérides. Des rayons médullaires disposés par série (1 à 3) séparent les faisceaux des fibres. Les fibres et les sclérides sont quand à eux constitués de paroi épaisse et de canaux creux. Des cristaux d’oxalate de calcium pouvant atteindre 70 um de diamètre sont abondamment nichés  dans le parenchyme du phloème avec quelques rayons médullaires.

Le xylème secondaire est très large avec des vaisseaux de 60 um de diamètre contenant des fibres. Le xylème primaire se trouve au centre et contrairement au rhizome, la racine de l’Eleutherococcus senticosus ne contient pas de moelle centrale.

sx
cam
f
ck
sp
par
mr
px
sd

 

Coupe transversale de la racine de l’Eleutherococcus senticosus avec les différentes parties[18]

 

Légende:

Ck – Cork (liège), Sd- Secretory ducts (conduits sécrétoires), Par – Parenchyma (Parenchyme), f – Fibers (fibres), cam – Vasculary Cambium (cambium vasculaire), Sx – Secondary xylem (xylème secondaire),  Mr – Medillary rays (rayons medullaires), Px- Primary xylem (xylème primaire).

 

 

  • Periploca sepium

 

Les caractéristiques morphologiques macroscopiques montrent quelques similitudes apparentes notamment concernant la partie souterraine dont la racine. Pour comparer les racines de deux plantes, il convient également d’étudier les caractéristiques microscopiques qui mettent en valeur les substances propres à la racine de la Periploca sepium qui la différencie de celles de l’Eleutherococcus senticosus précédemment définies.

 

Grace à l’analyse microscopique par une coupe transversale de la racine, on a pu définir l’existence du liège épais de couleur rouge brunâtre dans la partie la plus externe. Suivi d’une couche de parenchyme rectangulaire à paroi mince dont la plupart est composé de prismes d’oxalate de calcium. Une partie des cellules des parenchymes à paroi mince se trouvent  entre le liège et le phloème secondaire. Cette partie est également recouverte d’une importante quantité de prismes d’oxalate de calcium de 30 um de longueur et de forme analogue dont certains ont des bords accentués et d’autres moins contrastés. Egalement dans cette partie se trouvent des groupes de sclérides lignifiés de couleur jaunâtre et des fibres non lignifiées de couleur blanchâtre. Le parenchyme et le phloème secondaire contiennent également une quantité importante de laticifères de 170 um de diamètre.

Les rayons médullaires sont unisériés et ondulés avec quelques cellules finement dénoyautées se trouvent dans cette partie. Les cellules du phloème secondaire se produisent souvent dans la région cunéiforme et homogène du parenchyme. Ce dernier est à paroi mince avec une taille et une forme irrégulière contenant des prismes d’oxalate de calcium. Les sclérides se forment dans le phloème secondaire externe et le parenchyme est recouvert d’amidon.

 

La figure ci-dessous montre la coupe transversale de la racine de la Periploca sepium qui a permis d’identifier les différentes caractéristiques de cette partie de la plante qui est la plus utilisée en phytothérapie.

Coupe transversale de la racine de la Periploca sepium

 

Légende:

Ck – Cork (liège), Par – Parenchyma (Parenchyme), Scl – Sclereids (sclérides), Lat – laticifers (laticifères), Sp – Secondary Phloem (Phloème secondaire), mr – Medullary rays (rayons medullaires)

 

  • Usages pharmacologiques

 

Comme il a été défini précédemment, la Periploca sepium ainsi que l’Eleutherococcus senticosus ont chacune des substances actives sur certaines pathologies et inflammations.

 

Pour la Periploca sepium tout d’abord, elle a été identifiée comme actif à certaines affections dues à l’humidité. Elle est également efficace pour le renforcement des os et des tendons. Mais cette plante est surtout connue pour ses actions contre la polyarthrite rhumatoïde, puisqu’elle inhibe la production des cytokines, de cellules synoviales qui sont les principaux responsables de cette maladie.

Par ailleurs, elle est également définie comme ayant des actions positives sur certaines pathologies cardiaques puisque les racines de la plante contiennent un aglycone cardiaque agissant sur ce genre de pathologie.

 

Pour l’Eleutherococcus, outre les actions pharmacologiques identifiées précédemment telles l’augmentation de la performance, les systèmes de défense immunitaire, le stress, la fatigue, le diabète et bien d’autres encore.

Mais l’Eleutherococcus senticosus est principalement connue comme étant un « adaptogène ».  Selon la définition de  I.I. Brekhman[19] qui a également été le premier à émettre cette appellation, le terme « adaptogène » définit les plantes qui répondent aux quatre critères[20]. Des critères qui ont été également repris par le docteur LAZAREV en 1994 qui les a regroupé en trois autres critères dont[21] :

  • « causer un minimum de variations dans les fonctions biologiques
  • augmenter la résistance du corps de manière non spécifique contre divers agresseurs
  • avoir un effet normalisateur améliorant plusieurs conditions ou états et n’en aggravant aucun (normalisation d’un organe ou d’une fonction physiologique) ».

En effet, l’Eleutherococcus répond bien à ces quatre critères suite à des études effectuées sur les actions de l’Eleutherococcus senticosus que des rats stressés. Notamment, il a été observé que la plante entraine une diminution de l’hypertrophie des glandes surrénales suivi de la diminution conséquente du taux de vitamine C[22].

Par ailleurs, l’action de l’écorce de la tige de la plante sur l’endurance et la fatigue a été définie suite à son ingestion aux mêmes rats qui ont vu leur temps de natation augmenter et leur endurance augmenter par la suite. Cette expérience confirme de ce fait toutes les hypothèses précédemment émises sur les actions pharmaceutiques de l’Eleutherococcus mais elle confirme également la nature « adaptogène » de la plante.

 

  • Intoxication par la Periploca sepium

 

  • Molécule toxique

 

Les premières études sur l’écorce de la racine de la Periploca sepium onr démontré l’existance d’une coumarine naturelle et d’un cardenolide naturel. Après transformation, ces deux substances ont donné naissance à deux composés dont une périplocymarine issue du cardénolide naturel.

En effet, cette périplocymarine été obtenue par clivage enzymatique. Les reconversions de la substance initiale a permis de l’identifier comme du Periplocin. Et une autre dérivée a également été découverte grâce à la bio transformation du digitoxigenin (Feruya et al., 1988 ; Kawaguchi et al, 1998) issue de l’écorce de la racine de la Periploca sepium qui est un aglycone cardiaque dont la 17βH-Periplogenin[23].

La periplogenin est la molécule toxique de la plante responsable de quelques effets toxiques notamment le cas de l’élévation du taux de digoxin chez un patient de 74 ans (Zhou et al .2011).

La structure cristalline du 17βH-Periplogenin n’a pas encore été définie par les premières études (Feruya et al., 1988 ; Kawaguchi et al, 1998) mais sa formule moléculaire est le C23H34O5. La structure moléculaire est définie par la figure ci-dessous.

Structure moléculaire du 17βH-Periplogenin, composé de trois cycles à six chainons (A, b et C), un anneau cyclopentane D et un anneau à six chainons de lactione.

  • Effets toxiques de la Periploca sepium

Depuis les premières études effectuées par les russes sur l’Eleuthrococcus senticosus jusqu’à nos jours, aucun effet toxique n’a été principalement découvert sur la plante. Toutefois, les résultats des différentes études ont montré que la plante n’est pas conseillée pour les personnes qui ont une pression artérielle élevée[24]. Les études cliniques russes ont également mis en évidence des cas de tachycardie et d’insomnie en cas de prescription inadaptée ou sous un mauvais dosage.

Quand à la Periploca sepium, elle a été définie comme une plante toxique dans la phytothérapie et c’est pour cette raison que se culture n’est pas règlementée dans certains pays comme les Etats-Unis. Le cas ci-dessous défini les effets toxiques de la Periploca sepium.

Premièrement, l’Eleutherococcus senticosus plus connu en phytothérapie comme le Ginseng Sibérien pouvait également être néfaste en cas d’interaction avec d’autres médicaments, principlament de la digoxin. Les expériences ont révélé l’augmentation inexpliquée du taux de diogxin chez un patient de 74 ans traité avec ce médicament mais qui a pourtant arrêté le traitement. La forte présence de la digoxin chez ce patient pouvait cependant être expliqué par la prise d’une capsule de  Ginseng sibérien[25].

En effet, le patient a été sous traitement avec de la digoxin pendant 10 ans et son taux de digoxin devait être maintenu entre 0,6nmol/ L et 2,6nmol/L. Après avoir pris la capsule de Ginseng Sibérien, le taux de digoxin du patient a atteint les 5,2 nmol/L. Pourtant, il n’avait aucun symptôme relatif à l’augmentation sérique de digoxin. Les cachets en question ont été par la suite été testés et les résultats ont été négatifs à la digoxin ou digitoxine. Par contre, les cachets n’ont pas été testés pour une éventuelle présence de l’Eleuthéroside. Bien que rien ne pouvait conclure qu’il s’agisse exactement le l’Eleutherococcus senticocus, les chercheurs ont avancés l’hypothèse que l’Eleuthero dans le produit a été substitué par une autre plante dont la Periploca sepium. Ils se sont basés sur le fait que la Periploca sepium contenait du glycoside cardiaque qui la rend toxique et donnant une réaction en augmentant le taux de digoxin chez ce patient, ainsi que des glycosides stéroïdiens agissant sur le fœtus et la femme enceinte.

Par ailleurs, rien n’est moins sure puisque le produit en question n’a pas été testé pour cette hypothèse, d’autant plus que le patient ne montrait aucun signe d’overdose à un quelconque glycoside cardiaque.  De ce fait, les hypothèses ont été momentanément rejetées et l’explication la plus probable à l’augmentation du taux de digoxin était l’interférence  avec de la digoxin lors de la préparation.

Néanmoins, c’est cette situation et également la naissance du bébé poilu à Totonto qui a mis l’accent sur les effets toxiques de la Periploca sepium chez des personnes qui ont déjà quelques problèmes cardiaques, notamment ceux qui suivent un traitement à base de digoxin ou de digitoxin puisque ce dernier contient des glycosides cardiaques.

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

De nos jours, le nombre de personnes qui préfèrent la phytothérapie à la médecine conventionnelle augmente continuellement avec la vulgarisation de la médecine traditionnelle chinoise. Les raisons de cette tendance thérapeutique sont nombreuses telles la peur des effets secondaires des médicaments qui sont catalogués à base de produits chimiques contrairement à la médecine traditionnelle qui n’utilisent que des plantes médicinales naturelles.

Toutefois, bien que ces plantes soient « naturelles » et véritablement efficace contre certaines pathologies, elles présentent également des effets toxiques pouvant survenir suite à overdose ou une falsification. Actuellement, le nombre de plantes falsifiées s’accroit ainsi que le nombre d’effets toxiques observés. Tel est justement le cas de l’Eleutherococcus senticosus ou Ginseng Sibérien, une plante médicinale originaire de la Sibérie et de la Chine, de la famille des Asclépiadacées et de la Periploca Sepium, originaire de la Chine de la famille des Araliacées. Ces deux plantes sont utilisées en phytothérapie depuis des milliers d’années et présentent chacune ses propres propriétés chimiques et des actions pharmaceutiques bien définies.

D’un côté, la Periploca sepium est reconnue pour ses actions contre le Polyarthrite rhumatoïde, pour le renforcement des os et des tendons et quelques propriétés cardiaques. Différents principes actifs ont été identifiés notamment des stéroides glycosides A, B, C, D et E, du neridienone A, du periplogenin et du periplocogenin. Ces derniers sont des aglycones cardiaques qui sont responsable de certains effets toxiques.

De l’autre côté, l’Eleutherococcus senticosus est principalement reconnue en tant qu’anti-oxydant, anti-microbial, anti-viral, anti-diabétique, immunoprotective et immunomodulating. Elle est identifiée come étant un « adaptogène » actif et efficace. Différents principes actifs ont également été identifiés dans la racine de la plante, notamment les Eleutherosides E et B.

La falsification est devenue une pratique courante dans certains pays, notamment en Chine ou au Canada où des cas d’intoxication causé par la falsification de l’Eleutherococcus senticosus par la Periploca sepium. Deux cas sont isolés dans ce pays aboutissant à cette hypothèse de falsification notamment celle du patient de 74 ans traité par la digoxin et la naissance du « bébé poilu » à Toronto. Après les différentes études menées par différents chercheurs et les résultats diffusés par les nombreuses instituts de pharmacopée dans le monde, il a été défini que ces effets toxiques ont été causé par la Periploca sepium.

Les causes de cette falsification sont nombreuses dont principalement la confusion au niveau de la dénomination des deux plantes.  En effet, le nom chinois de la Periploca sepium est « Wu-Jia » tandisque celui de l’Eleutherococcus senticosus est le « Ci-Wu-Jia ». D’une part, cette similarité au niveau de la dénomination peut facilement induire en erreur et entrainer une confusion de la part des consommateurs. Une situation qui est d’ailleurs profité par les producteurs et les fournisseurs qui ne mettent sur l’emballage que ces noms chinois. De l’autre côté, les deux plantes présentent également une certaine similitude notamment au niveau des parties souterraines qui sont les plus utilisées. De même couleur, de même aspect et de même consistance, les deux produits se ressemblent et sont difficilement reconnaissable, si bien que des tests d’identification sont exigés au niveau de chaque étape de la commercialisation. De la culture à la production et surtout à la distribution.

Par ailleurs, une différence est également observée au niveau des prix puisque l’Eleutherococcus senticosus se vend à un prix largement plus élevé que celui de la Periploca sepium. C’est également une des raisons qui favorise la falsification.

Depuis des années pourtant, chaque pays se bat pour lutter contre la falsification qui devient la cause principale des cas d’intoxication observées jusqu’ici. Pour ce faire, des mesures ont été prises au niveau de chacun d’eux mais également par de nombreux organismes publics, privés, nationaux ou internationaux ou internationaux, à l’image de l’Organisation Mondiale de la Santé qui a mis en place un programme de certification des identités botaniques. Un programme qui défini l’importance des méthodes d’identification dans uns souci de qualité des produits et surtout pour lutter contre les falsifications.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 IPNI – « The International Plant Names Index et Tropicas » – Index du jardin botanique de Missouri – Octobre 2011.

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4 Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Angiospermes_arbre9.png

 

6 Alexander von Bunge – “Enumeratio plantarum quas in China boreali collegit” Dr. Al. Bunge. Anno 1831 “- Saint-Pétersbourg, 1832 – p. 117

 

7 wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Periploca-sepium-foliage.jpg

 

8 wikipédia : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Periploca-sepium-flowers.jpg

 

[1] Identifié par le Professeur E.X. Han of Northwest A&F University et déposé au sein du Forestry Collège, Northwest A&F University.

[2] Ma Yang-Min, Wang Pei, Chen Ling, Feng Cheng-Liang – « Chemistry of Natural Compounds” – Vol 46, No. 3, 2010 – page 464

[3] Ma Yang-Min, Wang Pei, Chen Ling, Feng Cheng-Liang – « Chemistry of Natural Compounds” – Vol 46, No. 3, 2010 – page 464-465

[4] Ma Yang-Min, Yang-Kong et Qi-Hua-Shi – “Chemical constituent of stem bark of Periploca sepium” – « Chemistry of Natural Compounds” – Vol 46, No. 3, 2007 – page 497

 

[5] Ma Yang-Min, Yang-Kong et Qi-Hua-Shi – “Chemical constituent of stem bark of Periploca sepium” – « Chemistry of Natural Compounds” – Vol 46, No. 3, 2007 – page 497

[6] – N.F. Komissarenko, V.d. Ivanov et P.P Khovorost- “Coumarines and cardenolides from periploca sepium”- « Chemistry of natural compounds », vol 43, No 4. 2007

[7] dont les travaux de Itokawa et al. 1987, et Itokawa et al. 1988

[8] « Registre du Chemical Abstracts Service » –  Numéro 116709-65-0. Mol. poids., 1271,54

[9] « Periplocoside E,  an effective compound from Periploca sepium Bge, Inhibited T cell Activation, in Vivo and In vitro” – The Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics – 2005

[10] Takayoshi TOKIWA,  Kuniaki HARADA, Toshiharu MATSUMURA  et Takashi TUKIYAMA – “Oriental Medicinal Herb, Periploca sepium, Extract Inhibits Growth and IL-6 Production of Human Synovial Fibroblast-Like Cells”Biol. Pharm. Bull. 27(10) 1691—1693 (2004) –

 

[11] Davydov M., Krikorian A.D. – Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. (Araliaceae) as an adaptogen: a closer look” – Journal of Ethnopharmacology, 2000, 72(3), pp. 345-393

[12] Dictionnaire en ligne – « Wikipédia »

3 Davydov M., Krikorian A.D. – Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. (Araliaceae) as an adaptogen: a closer look” – Journal of Ethnopharmacology, 2000, 72(3), pp. 345-393

4 Apers S., Naessens T., Van Miert S., Pieters L., Vlietinck A. – “Quality control of roots of Eleutherococcus senticosus by HPLC” –  Phytochemical Analysis, 2005, 16(1), pp. 55-60.

5 Davydov M., Krikorian A.D. – Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. (Araliaceae) as an adaptogen: a closer look” – Journal of Ethnopharmacology, 2000, 72(3), pp. 345-393

6 Choi Y.E., Kim J.W., Yoon E.S. – “High frequency of plant production via somatic embryogenesis from Callus or cell suspension cultures in Eleutherococcus senticosus”.- Annals of Botany, 1999, 83(3), pp. 309-314.

7 Wagner H. – “Analytik von Eleutherococcus Extrakten.” – Naturheilpraxis, 1980, 8, pp. 928-930.

7 Shigenobu-cho, Onsen-gun,– “Effects of various Eleutherococcus senticosus cortex on swimming time, natural killer activity and corticosterone level in forced swimming stressed mice” – Ehime 719-0295, Japan Journal of EthnopharmacologyVolume 95, Issues 2–3, December 2004, Pages 447–453

 

 

8 Kang J.S., Linh P.T., Cai X.F., Kim H.S., Lee J.J., Kim Y.H. – “Quantitative determination of eleutheroside B and E from Acanthopanax species by high-performance liquid chromatography.” –  Archives of Pharmacal Research, 2001, 24(5), pp. 407-411.que la plante

9 Panossian A. et Wikman G. –  “Evidence-based efficacy of adaptogens in fatigue, and molecular mechanism related to their stress-protective activity” – Curr Clim Pharmacol, Sep 2009; 4(3): 198-219

10 ESCOP – European Scientific Cooperative on Phytotherapy, résume les données pharmacologiques et cliniques de certaines matières végétales avec les indications thérapeutiques de chaque matière étudiée.

11 ESCOP Monographs – The Scientific Foundation for Herbal Medicinal Products” – ESCOP, 2003

12 Szołomicki J, L Samochowiec, Wójcicki J, M. Droździk – « L’influence des composants actifs de Eleutherococcus senticosus sur la défense cellulaire et l’activité physique chez l’homme. » – source : Département de pharmacologie expérimentale et clinique, de Poméranie University School of Medicine, Powstanców Wlkp. 72, 70-111 Szczecin, en Pologne. Article publié dans Pubmed

[13]  CAMAG Laboratory – «  HPLC Identification Methods » – Novembre 2008. Source of method CAMAG MOA 003 –

 

[14] CAMAG Laboratory – «  HPLC Identification Methods » – Novembre 2008. Source of method CAMAG MOA 003 – Rapport de test – p 2

 

[15] CAMAG Laboratory – «  HPLC Identification Methods » – Novembre 2008. Source of method CAMAG MOA 003 – Rapport de test – p 2

 

[16] British Herbal Pharmacopoeia, 1996; European Pharmacopoeia,

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[17] American Herbal Pharmacopoeia: Botanical Pharmacognosy — Microscopic Characterization –  Botanical Medicines page 374-375

[18] American Herbal Pharmacopoeia: Botanical Pharmacognosy — Microscopic Characterization –  Botanical Medicines page 526-527

 

[19] Monographs – Alternative Medicine Review – Volume 11, Number 2 u 2006-  p 151

[20] Davydov M, Krikorian AD. Eleutherococcus senticosus (Rupr. & Maxim.) Maxim. (Araliaceae) as an adaptogen: a closer look. J Ethnopharmacol 2000;72:345-393.

[21] Jean François MELVES – « Les plantes adaptogènes » – Aout 2008

[22] Monographs – Alternative Medicine Review – Volume 11, Number 2 u 2006-  p 151

[23] Yu-Wei Zhang,a Yong-Li Bao,a Yin Wu,b* Chun-Lei Yuc and Yu-Xin Lia – “17βH-Periplogenin, a cardiac aglycone from the root bark of Periploca sepium Bunge” – Acta Cryst, 2012

[24] Baldwin CA, Anderson CA, Phillipson JA – “what pharmacist should know about ginseng” – Pharm J, 1986, 237; 583-586

[25] MacRae S – « Elevated serum digoxin levels in patient taking digoxin and Sibérian Ginseng » – Can Med Assoc J , 1996 ; 155 : 293-295

Mémoire de fin d’études de 67 pages.

24.90

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