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Mémoire portant sur le Selincro (Nalméfène) : Un nouveau paradigme dans la prise en charge de l’alcool

Sommaire

 

Sommaire. 1

  1. Introduction. 3
  2. L’alcool 5
  3. Historique. 5
  4. Législation de la consommation. 6
  5. Pharmacologie de l’alcool 10
  6. Réponses comportementales à l’éthanol 10
  7. Mécanisme d’action. 13
  8. a) Exposition aigue. 14
  9. b) Exposition chronique. 14
  10. Pathologies liées à l’alcool 15
  11. Les différentes pathologies. 16
  12. Approche spécifique des pathologies liées à l’alcool 18

III.         La consommation d’alcool en France. 22

  1. Les profils de consommation par âge. 23
  2. Les statistiques. 25
  3. La dépendance alcoolique. 27
  4. La notion d’alcoolo-dépendance. 27
  5. Les catégories de dépendance. 33
  6. Non-usage (non consommateur). 34
  7. Usage (consommateur modéré). 34
  8. Usage à risque (consommateur à risque). 35
  9. Usage nocif (consommateur à problèmes). 35
  10. Usage avec dépendance (consommateur alcoolo-dépendant) 36
  11. L’épidémiologie de l’addiction à l’alcool 37
  12. Diagnostic de la dépendance alcoolique. 41
  13. Les critères diagnostiques de la dépendance alcoolique. 43
  14. L’intoxication aigue à l’alcool 44
  15. Le sevrage. 46
  16. Les critères diagnostiques de la dépendance alcoolique. 47
  17. Les questionnaires : DETA, FACE, AUDIT. 50
  18. Selincro ® (Nalméfène). 55
  19. Indications thérapeutiques. 55
  20. Mécanisme d’action. 56
  21. Posologie et mode d’administration. 60
  22. Contre indications. 63
  23. Précautions d’emploi 64

VII.        Place de Selincro ® dans la stratégie thérapeutique. 70

VIII.      Conclusion. 77

  1. Bibliographie. 79

 

  1. Introduction

 

En matière de consommation d’alcool, la France occupe une place importante. En effet, en 2015, l’Hexagone figure dans le top 3 des plus gros buveurs. La consommation d’alcool annuelle est évaluée à 11,8 litres par habitant, ce qui permet au pays d’être placé derrière l’Estonie et l’Autriche[1].

 

Pourtant, cette situation expose les consommateurs et même les non consommateurs à différents risques, sachant que l’alcool présente des effets néfastes pour la santé. Il convient toutefois de souligner que l’ampleur des conséquences d’une prise d’alcool dépend en grande partie de la quantité de la substance ingérée. Par conséquent, il existe différentes catégories de consommateurs allant des non consommateurs à ceux alcoolo-dépendants.

 

Le concept d’alcoolo-dépendance ou dépendance alcoolique requiert une attention particulière, dans la mesure où elle conduit le sujet concerné à des conséquences qui lui sont néfastes, tant sur le plan physique que psychique. Cette situation d’explique notamment par le fait qu’un individu alcoolo-dépendant aura tendance à avoir comme seule priorité la recherche de moyens de se procurer d’alcool et d’en consommer. Ainsi, il néglige et met en péril sa vie sociale et professionnelle, mais surtout son état de santé mentale et physique.

 

Le traitement de la dépendance alcoolique peut se faire suivant différentes méthodes, et les traitements sont essentiellement d’ordre psychosocial. Il existe toutefois des médicaments qui permettent d’assurer la prise en charge de cette manifestation particulière. Dans ce contexte, le médicament Selincro a été inscrit sur la liste des médicaments disposant d’un AMM européenne dans la prise charge de la dépendance alcoolique.

 

Afin de mieux appréhender ce nouveau paradigme, le présent travail sera réparti en 6 parties distinctes. La première est destinée à la présentation de l’alcool de manière générale. La seconde partie analyse les données statistiques relatives à la consommation d’alcool en France. La troisième partie aborde en détail le concept de dépendance alcoolique ou alcoolo-dépendance. La quatrième partie présente le diagnostic de ce phénomène. La cinquième partie approfondit l’usage de Selincro, et la dernière partie se focalise sur sa place dans la stratégie thérapeutique.

 

 

 

  1. L’alcool

 

Le terme « alcool » représente le nom commun qui est attribué au produit qui est uniquement composé d’éthanol (Jung Y-C et Namkoong K, 2014)[2]. Le produit fait l’objet d’une certaine diversité en matière de modes de production. De plus, il présente des goûts, mais également des couleurs assez variés. L’éthanol ou l’alcool pur[3] est obtenu à partir de la fermentation de fruits, de tubercules ou encore de grains.

 

À un certain degré, l’alcool peut être consommé par l’être humain. Il convient toutefois de préciser que le mode de production de certaines catégories d’alcool inclut une étape appelée distillation, et grâce à cette dernière, il est possible d’augmenter le niveau de concentration de l’alcool pur. À chaque type d’alcool correspond une indication en degré ou en pourcentage de la concentration en alcool pur.

 

La consommation d’alcool a des effets sur l’organisme. Ainsi, la présente partie est destinée à l’analyse du produit. Pour ce faire, son origine sera abordée en premier lieu dans le cadre de la présentation de son historique. Compte tenu du fait que la consommation d’alcool est règlementée, la législation relative à cette activité sera ensuite présentée. Enfin, la pharmacologie de l’alcool et les pathologies qui en sont liées seront développées.

 

  1. Historique

 

Pour l’homme, la découverte de l’alcool s’est effectuée à tout hasard, lors de l’exposition à l’air libre d’un jus de fruits. En effet, c’est en Irak qu’une cultivatrice d’orge avait oublié une bouillie de ses graines dans les champs (Lentin et Horel, 2005)[4]. Les jours passèrent et la bouillie était devenue fermentée. C’est en diluant cette bouillie fermentée dans l’eau que la bière a alors été produite pour la première fois.

 

En ce qui concerne l’origine du mot « alcool », il a été octroyé par les Arabes, et ce dernier compte parmi les plus anciens produits considérés comme ayant un impact sur la psychologie. Depuis l’Antiquité, l’alcool est consommé lors de diverses occasions telles que les fêtes et les rituels. À chaque produit fermenté correspond pareillement un type d’alcool, tel que le tableau ci-après l’expose.

 

 

Produits fermentés Alcool obtenu
Pomme Cidre
Houblon Bière
Raisin Vin
Malt Whisky
Blé / pomme de terre Vodka

 

Graphique 1 : Les types d’alcool et leurs sources (Article de Freyssinet-Dominjon, 2007)[5]

 

En France, l’usage du mot alcool n’est effectif et généralisé qu’à partir du 16e siècle, et il en est de même en ce qui concerne sa consommation. Actuellement, la production et la consommation de l’alcool, mais de manière modérée, constituent des pratiques de la culture française.

 

  1. Législation de la consommation

 

La consommation d’alcool peut entrainer des maladies et accidents graves, si elle n’est pas modérée. C’est la raison pour laquelle sa vente et sa consommation sont encadrées par une importante législation. Cette dernière a notamment pour finalités de limiter sa mise en vente et sa consommation, ainsi que de rendre son accès plus difficile. Il va sans dire qu’un non-respect de cette règlementation entraine chez les sujets concernés une sanction pénale. Afin de mieux appréhender le contexte, les dispositions législatives et règlementaires liées à la vente, la publicité, la protection des publics vulnérables, et la consommation d’alcool seront abordées dans ce chapitre.

 

  • La vente d’alcool

 

Il existe des boissons qui présentent une teneur assez élevée en alcool (cf. graphique 2). Ces dernières font l’objet d’une interdiction de fabrication et de vente dans l’Hexagone.

 

Boissons Teneur en alcool
Boissons apéritives à base de vin Plus de 18 degrés
Spiritueux anisés Plus de 45 degrés
Bitters, goudrons, amers, gentianes[6] Plus de 30 degrés
Absinthe En fonction des modalités de fabrication

 

 

Graphique 2 : Boissons interdites de fabrication et de vente en France (Alcool Info Service)

 

Toujours dans une optique de limitation de la fabrication, vente et consommation d’alcool, l’administration fiscale a mis en place une fiscalité spécifique visant à en augmenter le prix afin de décourager les consommateurs. De plus, les lieux de vente et de consommation de boissons alcooliques font l’objet d’un encadrement spécifique suivant les dispositions de l’article L3321-1 du code de la santé publique. Il convient de se fait de se conformer à ces dispositions en fonction de la classification des boissons. Le tableau ci-après apporte des détails quant à cette règlementation.

[1] AFP, (2015), Alcool : La France dans le top 3 des plus gros buveurs, L’Express.

[2] JUNG Young-Chul et NAMKOONG Kee, (2014), Chapter 7 – Alcohol: intoxication and poisoning – diagnosis and treatment, Handbook of Clinical Neurology, volume 125, pp. 115-121.

[3] Appelé également alcool éthylique.

[4] LENTIN Jean-Pierre et HOREL Stéphane, Drogues & cerveau, Éditions du Panama, 2005, 205 pages.

[5] FREYSSINET-DOMINJON Jacqueline, (2007), Que boit-on chez la Contesse ? Un aperçu des manières de boire dans la France du Second Empire, Alcoologie et addictologie, n° 3, pp. 275-280.

[6] Et tout autre produit similaire présentant une teneur en sucre de moins de 200g/l.

Mémoire de fin d’études de 80 pages

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