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Mémoire portant sur le trouble de mémoire : Conséquences et perspectives à l’école élémentaire

 

 

Option de recherche :

Psychologie de l’apprentissage, diversité et handicap

Trouble de mémoire : Conséquences et perspectives à l’école élémentaire

Introduction

L’homme est un être social, pour le confirmer, chacun doit affronter les obstacles et résoudre les problèmes engendrés par son intégration sociale. Cette intégration baigne dans un environnement qui, depuis l’enfance, façonne progressivement et inconsciemment les attitudes et les comportements de la personne. En outre, l’historique des expériences sociales d’une personne lui permet d’édifier son identité sociale et lui édicte comment il doit se comporter face à un problème à résoudre. Dans la construction de ces attitudes et ces comportements, les modèles cognitifs jouent un rôle substantiel à savoir les schémas, les processus et les évènements cognitifs. A leur tour, les modèles cognitifs dépendent substantiellement de l’intégrité de la mémoire, si sa mode de sélection des informations est bonne et réaliste, le processus d’interprétation ne présente aucune faille, pourtant, si elle est mauvaise ou se base sur des événements irréels, l’interprétation débouche à une distorsion et conduit à un trouble interne. Par ailleurs, il se peut que des déficiences atteignent la mémoire et surgissent dès l’enfance, tel est le cas des troubles de mémoire qui, en quelque sorte, peut être classé entant que handicap difficilement identifiable. Au moment ou l’enfant commence à fréquenter l’école pour étudier et pour atteindre son succès, ces troubles bouleversent sa capacité d’abstraction, bouleverse le bon déroulement de ses études et lui oriente vers une autoévaluation négative. En comparaison avec les autres enfants dits normaux, les enfants atteints des troubles de mémoire sont en retard. En effet, ce handicap serait une source probable de redoublement ou d’abandon dans les établissements primaires. Ayant pris conscience de la gravité de l’impact de ces troubles de mémoire, les instituteurs, les chercheurs en sciences sociales, les institutions publiques et les associations humanitaires contribuent directement et indirectement au dépistage de ces maux dès que l’enfant commence l’école. Alors, l’école élémentaire est-il une institution efficace pour restituer l’intégrité de mémoire des enfants atteints des troubles de mémoire ? La réponse à ce problème permet d’un coté d’apprécier l’efficacité de la scolarisation comme un traitement des troubles de mémoire des enfants, et d’un autre, d’affirmer si l’insertion sociale de ces enfants est effective.

Le traitement du problème nécessite, d’une façon ou d’une autre, la formulation d’une hypothèse de travail qui constituera un point de relais entre l’approche théorique de l’handicap de la mémoire et des troubles de mémoire, ainsi que les expérimentations entrant dans le cadre de la détection et du traitement des troubles de mémoire à l’école élémentaire suivant les consignes et diagnostic d’un spécialiste. Ensuite, une méthodologie de travail doit être clairement décrite de telle sorte qu’à l’aboutissement de ce travail de recherche, les résultats constituent une thèse additionnelle au profit de l’avancement des sciences sociales.

Méthodologie :

Le traitement du sujet suivra une logique bien établie. D’abord, la première partie essaie de décrire l’état des lieux concernant les handicaps en s’appuyant sur les publications de l’Organisation Mondiale de la Santé et les publications de la Direction de la Recherche des Etudes de l’Evaluation et des Statistiques. Ces Institutions ont pris la disposition d’établir des classifications des différents handicaps en vue de formaliser une base de donnée unique qui alignerait ensuite les différents approches concernant la détection de ces handicaps. Ensuite, une partie théorique sera abordée dans la deuxième et les troisièmes parties, qui essaient de synthétiser quelques théories en rapport avec le handicap, la mémoire et les troubles de mémoire. Ce point de vue théorique rapporte les connaissances déjà acquises et consolidées par les différents auteurs et chercheurs en neurologie et en psychologie des enfants en ce qui touche les handicaps. Enfin, la quatrième et la cinquième partie du traitement abordent la méthodologie des tests de reconnaissance de l’apparition des troubles de mémoire chez un enfant. Pour ce faire, une analyse des procédures de montage des tests sera proposée avec la mise en évidence de certain exemple de « test type » pour l’évaluation de la mémoire à court et à long terme. Une telle procédure aboutit certainement à l’édification d’un bilan neuropsychologique simplifié.

Plan de traitement :

  1. Retour sur le handicap dans l’histoire
    1. Des mots sur les maux et état des lieux
    2. Des handicaps non reconnus
    3. La logique d’exclusion
    4. Déclaration sur les droits de l’enfant, lois sur l’intégration sociale, les CLIS
  2. Reconnaitre le handicap
    1. La notion de handicap
    2. Les enfants inadaptés
    3. Le handicap de la naissance et accidentel
    4. Scolarisation des enfants handicapés
  3. Quelques réflexions sur la mémoire
    1. Définition et fonctions de la mémoire
    2. Les trois types de mémoire
    3. Le rôle de chaque type de mémoire
  4. Comment anticiper, reconnaitre et résoudre les problèmes de trouble de mémoire à l’école élémentaire.
    1. Les formes des signes d’alerte
    2. La méthodologie de tests
    3. Les comportements à proscrire
    4. Des aides à l’école et en dehors de l’école
  5. Protocole des tests envisageables

 

 

I . Retour sur le handicap dans l’histoire

  1. Des mots sur les maux et état des lieux

Le handicap est un sujet qui intéresse tout le monde du fait que les personnes handicapées vivent, entretiennent des relations sociales, exercent des travaux et vont à l’école comme les personnes normales. En fait, elles font parties intégrantes de la société. Depuis que les chercheurs ont montré leur intention aux définitions, classifications et traitements des handicaps en vue de promouvoir une vie sociale normale, des séries d’ouvrages, d’expérimentation, et de modèles de traitement font leur apparition. Dans cette partie du travail, ces classifications méritent d’être mises en exergue de manière à bien positionner la problématique, à mieux discerner les handicaps des enfants et à aboutir à un traitement d’un type particulier de handicap concernant les troubles de mémoire. Dans un deuxième point, une autre classification des handicaps serait proposée, elle se base sur l’apparence des handicaps à travers laquelle il existe des handicaps reconnus et des handicaps difficiles à identifier. Ensuite, un troisième point essaie de mettre en évidence la logique d’exclusion que subissent les personnes handicapées. Malgré tout, l’Etat a pris des dispositions réglementaires et légales afin de remédier cette exclusion dès le jeune âge. En l’occurrence, une loi est promulguée afin de concrétiser cette politique.

  • . Classification officielle et internationale des handicaps

Au niveau international, l’OMS a pris la disposition de définir et d’élaborer une classification des handicaps afin de rendre service aux chercheurs, aux médecins, aux psychologues, aux instituteurs et à toute personne intéressée.  La classification de l’OMS est une extension logique de la classification internationale des maladies qu’elle-même a déjà élaboré des années auparavant. Comme illustration, le schéma suivant donne plus de précision concernant ces deux variantes de classification[1].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Explication de ce schéma

Ce schéma justifie que les handicaps dérivent des différents types de « maladies » classés dans le premier quadrant. Ces maladies sont de trois variétés dont les maladies proprement dites, les malformations congénitales et les différents accidents. Les trois quadrants du niveau inferieur illustrent l’articulation entre les déficiences, les incapacités qui en découlent, et les désavantages que les personnes dotées de ces incapacités doivent faire face. Les déficiences sont de trois types distincts dont les déficiences motrices, les déficiences mentales et les déficiences sensorielles. En prenant le cas des déficiences mentales, elles peuvent être occasionnées par une maladie grave, d’un accident, ou d’une malformation congénitale. Par conséquent, une des manifestations de ces déficiences est l’incapacité à mémoriser qui empêche ou bouleverse la période scolaire d’un enfant.

A coté de cette typologie de l’OMS, les handicaps peuvent aussi être classés d’une autre façon en servant du paramètre « âge ». L’intérêt de cette nouvelle typologie est l’existence d’une possibilité de mettre en œuvre les dispositifs de traitements appropriés à chaque tranche d’âge.

  • Les handicaps du jeune âge.

La reconnaissance des handicaps aux enfants et jeunes handicapés est une étape très important du point de vue social et médical, car elle permet d’orienter les comportements des entourages de ces jeunes à créer un environnement convivial, tandis que pour les médecins et les éducateurs spécialisés, elle leur procure une piste de traitement médico-sociale adéquate. D’après un rapport de la  CDES publié en 2006[2], les handicaps aux enfants et jeunes handicapés sont structurés de façon suivante : les pathologies psychiatriques, les retards mentaux sans diagnostic précis, les maladies viscérales et générales, les malformations congénitales, l’anomalie chromosomique, les autres syndromes entrainant une paralysie, les infections dégénératives du système nerveux central, des nerfs, des muscles et du système ostéoarticulaire, les atteintes sensorielles, l’autisme et troubles apparentés, les troubles d’apprentissage et de langage et les troubles de comportement. Cette structure est synthétisée par une catégorisation des handicaps déposée au registre des handicaps des enfants en France qui se présente comme suit[3] :

Type de déficience Critère de sévérité
Déficience motrice

–          Paralysie cérébrale

–          Déficience motrice progressive

–          Anomalie congénital du système nerveux central et autre déficience motrice

 

Tous les cas

Déficience nécessitant un appareillage et/ou une rééducation continue

Trouble psychiatrique

–          Autisme

–          Psychoses infantiles

 
Déficience intellectuelle

–          Trisomie 21

–          Retard mental sévère

 

Tous

QI<50 ou QI<20, QI 20-34, et QI 35-49

Déficience sensorielle

–          Auditive

–          Visuelle

 

Perte>70 dB avant correction, meilleur oreille

Acuité<3/10 après correction, meilleur œil

 

Explication du tableau

Le tableau illustre les différents maux concernant les handicaps des enfants, ces maux sont classés en 4 catégories dont les déficiences motrices, les troubles psychiatriques, les déficiences intellectuelles et les déficiences sensorielles. La plupart de ces déficiences est classée en tant que handicap perceptible directement et à première vue, pourtant, quelques unes d’entre eux ne sont reconnaissables qu’après une expression verbale ou d’autres actions de la vie quotidienne. En prenant par exemple le cas des déficiences sensorielles, un enfant atteint d’un problème auditive est difficilement identifiable.

  • Les handicaps non reconnus

Les personnes handicapées ont besoin d’une assistance particulière surtout les enfants et les jeunes. Pourtant, il y a des situations où cette assistance soit bloquée par le problème de reconnaissance des handicaps dont souffrent ces personnes.

Une analyse profonde des déficiences permet de dégager l’existence des handicaps non reconnus qui sont en fait de trois grands catégories [4]:

  • Les handicaps d’apprentissage
  • Les déficiences sensorielles
  • Les maladies internes

L’intérêt d’aborder les handicaps non reconnus est d’attirer l’attention sur le fait que des problèmes plus graves existent chez l’enfant qui est handicapé sur le plan neurologique, car d’habitude, ce sont les enfants qui présentent des handicaps au niveau de la fonction qui motrice sont les mieux considérés.

  • Les troubles d’apprentissage

L’apprentissage est un concept global qui inclut des nombreuses sous ensembles, ainsi les troubles d’apprentissage sont des handicaps en rapport avec ces sous ensemble qui sont l’attention, la mémorisation, la coordination, la communication, l’habileté à lire et à écrire, la conceptualisation, la sociabilité et la maturité affective. Comme ils sont des déficiences difficilement identifiables, les gens ont tendances à relier l’origine de ces troubles à l’intelligence de l’enfant, en prétendant que tel ou tel enfant possède un niveau d’intelligence moyen ou inferieur à la moyenne. Au contraire, les diagnostics montrent fermement que les sources des troubles d’apprentissage n’ont rien avoir avec l’intelligence, ils sont plutôt reliés à une carence de traitement d’information ou autrement dit un dysfonctionnement du processus d’acquisition.

En pratique, les enfants souffrant des troubles d’apprentissage auront des difficultés à suivre régulièrement les programmes scolaires comme les enfants sains surtout s’ils sont intégrés dans des établissements ordinaires. Jusqu’à aujourd’hui, les recherches ont aboutit à une énumération des troubles d’apprentissage chez les enfants qui sera représenté ci-dessous.

  • Dyslexie: une trouble spécifique de la lecture
  • Dysorthographie: trouble de l’écriture
  • Dyscalculie: trouble du calcul et des mathématiques
  • Dysphasie: trouble du langage
  • Troubles de mémoire à court et à long terme
  • Dyspraxie: trouble psychomoteur
  • Trouble visuoperceptif et auditivoperceptif: difficulté d’assemblage et de discernement des sons et de visuels
  • Troubles de fonctions exécutives : difficulté d’organisation et de planification
  • Syndrome de dysfonction non verbale: difficulté motrice, visuelle, sociale ou sensorielle
  • Trouble de traitement auditif: traitement de l’information
  • Troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité[5]

 

  • Les troubles sensorielles[6]

Etymologiquement, le mot « sensorielle » est une dérivée de « sens » ce qui signifie la capacité d’appréhender les choses par les organes dites organes de sens. Ainsi, les troubles sensorielles sont des handicaps qui touchent les organes de sens d’une personne et qui diminuent ou éliminent la possibilité de percer les choses. Les deux types de troubles sensorielles les plus connus sont :

  • Les troubles auditifs
  • Les troubles visuelles

Les déficiences visuelles

Il existe deux types de déficience visuelle à savoir la cécité et l’amblyopie. Le tableau suivant illustre les différentes causes de ces types de problème.

Déficiences Causes
Cécité

Reste visuel nul ou inutilisable sur le plan scolaire et professionnel

 

Les lésions congénitales comme la toxoplasmose et la rubéole

La rétinopathie diabétique

Le décollement de la rétine

Amblyopie

Lecture des gros titres des journaux

Perception des couleurs et des masses

 

Le glaucome

La cataracte congénitale

La dégénérescence de la rétine

 

Les déficiences auditives

Les problèmes de l’entendement se résument pour la plupart du temps à la surdité. Comme handicap difficilement identifiable, la surdité n’est pas perceptible à l’apparence chez un enfant, c’est en fonction de ces activités qu’on le découvre. En général, il existe deux types de surdité à savoir :

  • Celles qui touchent la partie externe et moyenne de l’oreille, de ce fait, les déficiences sont dites moyennes. Dans ce cas, le dB de voix normale est détectable sous condition de l’utilisation d’un appareil.
  • Celles qui proviennent des problèmes de la partie interne de l’oreille, de ce fait, la surdité est irréversible et totale qu’aucun appareillage ni rééducation ne soient possibles.

Les causes des troubles auditifs sont principalement des lésions congénitales comme la rubéole maternelle pendant la grossesse, mais aussi des graves traumatismes, des méningites, des encéphalites.

Par ailleurs, les troubles auditifs peuvent être à l’origine des troubles de mémoire des enfants, c’est le cas par exemple des enfants à l’école élémentaire qui ont du mal à retenir les consignes verbales à cause des problèmes auditifs qui affectent sa mémoire.

  • Les maladies internes

A part les troubles d’apprentissage et les troubles des organes de sens, certaines maladies internes peuvent aussi causer des handicaps chez un enfant que chez une adulte, dès fois, elles sont considérées elles-mêmes comme des handicaps. Au fur et à mesure de l’évolution de ces maladies internes, elles atteignent progressivement les capacités d’éveil et d’attention chez un enfant et en conséquence, diminuent sa performance et son endurance. Tels sont les cas du diabète, des maux cardiaques, des maux de respiration et des cancers.   Mais notre étude se limitera aux déficiences de la mémoire, néanmoins, ces maladies internes peuvent aggraver les problèmes de mémoire d’un enfant parce que la santé mentale dépend largement de la santé corporelle de l’enfant. Toutefois, le lien avec la santé corporelle et la santé mentale n’est pas systématique.

 

 

  • La logique d’exclusion

 

« Le handicap est la figure d’exclusion la plus éloquente. Exclusion en soi, du fait de l’altération de l’identité que le handicap engendre, elle est doublée volontiers de pauvreté, jusqu’à en être synonyme dans notre pays »[7]. Cette citation de Latifa Serghini illustre qu’il existe deux modes d’exclusion que les personnes handicapées doivent faire face, l’exclusion en soi et l’exclusion sociale. L’exclusion la plus marquante se manifeste surtout au niveau social par l’incapacité de jouir des avantages sociaux. Il existe au moins trois points qui méritent d’être analysés afin d’argumenter cette notion d’exclusion social dont l’accessibilité et le transport puis la scolarisation et la recherche d’emploi, enfin, l’exclusion de vacance et des loisirs[8].

L’accessibilité et le transport : Les victimes de l’exclusion d’accessibilité et de transport sont pour la plupart les personnes en situation d’handicap moteur ou locomoteur, c’est-à-dire celles qui n’ont pas l’aptitude d’exercer les activités de la vie quotidienne due à une défaillance motrice. Au niveau de l’accessibilité, la plupart des voies d’accès n’est accessible aux personnes handicapées qu’à une infime partie. Les trottoirs, les parkings, les entrées des immeubles et des bâtiments administratifs, les entrées des grands magasins, les guichets des banques et l’entrée des vieux immeubles sont, de prépondérance, inadaptés au fauteuil roulant. Selon la statistique nationale en 1999, 1 personne sur 6 stationne leur voiture à la place d’un parking spécialisé pour les infirmes, et en 2000, une part significatif des parkings ne respecte pas la mesure légale facilitant la sortie d’une personne en fauteuil roulant. En outre, les troubles de mémoire à l’école élémentaire est difficilement perçu par les entourages de l’enfant, c’est le cas par exemple des bus scolaires qui ne sont pas adaptés à la guérison des enfants atteints des troubles de mémoire, ceci se reflète par l’absence ou l’insuffisance des systèmes de transports scolaires qui prend en considération les possibilités d’oubli des enfants.

Au niveau de la scolarisation et de l’emploi : Le problème de scolarisation des enfants qui présentent des signes de handicaps est loin d’être résolu tant au niveau local que national. Ce problème se manifeste de plusieurs manières dont la première concerne le manque de place et l’hostilité dans les établissements scolaires. Ce volet présente à la fois un désavantage social et un préjudice psychologique pour ces enfants, qui sont censés être à un stade de besoin de socialisation accrue pour leurs épanouissement personnel et sa constitution d’identité et de personnalité. Ensuite, Il y a des enfants qui méritent d’être scolarisés dans des établissements spécialisés en rapport avec leur handicap. En outre, pour ceux qui sont déjà installé dans des établissements ordinaires, ils sont souvent confrontés soit au manque d’auxiliaires scolaires soit aux problèmes de communication à l’égard de ses collègues et de ses instituteurs.

Exclusion de vacances et de loisirs : Dans la plupart du temps, les enfants handicapées ont du mal à l’intégrer et à trouver une place pour une colonie de vacance pour deux raisons à savoir, l’inadaptation des structures pour les accueillir comme le bus, les matériels sportifs, etc., ensuite, il n’y a pas des personnes spécialisées qui doivent les accompagner.

Dans monde du loisir et de festivité, les salles de cinéma, les associations sportifs et les sites de loisirs sont destinées seulement aux personnes normales, une situation qui prive totalement ces personnes de leur droit aux loisirs et au culture.

D’une façon générale, l’exclusion tend à accaparer un caractère logique lorsqu’on considère les cas des personnes handicapées. Il se peut que celles qui ont des handicaps moteurs qui en souffrent le plus.  En outre, on constate également que les enfants souffrants des troubles de mémoire se heurtent le plus souvent à des difficultés d’intégrations dans les centres de loisirs et les centres de vacances

 

  • Les dispositifs légaux et réglementaires relatifs à la socialisation des enfants handicapés

 

Les traitements médicaux et la rééducation des handicaps sont devenus une affaire des puissances publiques nationales et internationales.

Depuis la préoccupation de l’ONU sur le droit des enfants, la France a édité spécialement des dispositifs légaux et réglementaires afin de promouvoir une politique de rééducation et d’intégration scolaire des enfants handicapés. Ainsi, dans le cadre des dispositifs légaux, il y a :

  • La déclaration des droits de l’enfant en 1959 proclamée par l’assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution du 20 novembre 1959 qui énonce dans son septième principe que « l’enfant a droit à une éducation qui doit être gratuite et obligatoire au moins au niveau élémentaire. Il doit bénéficier d’une éducation qui contribue à sa culture générale et lui permettre, dans des conditions d’égalité de chances, de développer ses facultés, son jugement personnel et son sens de responsabilité morale et sociales, et de devenir un membre utile de la société. » En outre, la même résolution stipule dans son sixième principe que « l’enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé doit recevoir le traitement, l’éducation et les soins spéciaux que nécessite son état ou sa situation ». Il est en effet primordial que les lois sur les droits des enfants assurent une totale protection des enfants handicapés à tous les niveaux, que ce soit dans le cadre de la vie sociale, la vie scolaire ou sa vie familiale. Il est souvent fréquent d’invoquer le cas des handicapés dans l’intégration scolaire des enfants, ces enfants atteints d’un handicap nécessitent une manière nouvelle d’intégrer à la vie scolaire en raison d’un manquement. L’intégration de ces enfants dans la vie scolaire et sociale relève d’abord de l’existence d’une loi assurant leur protection ensuite d’un cadre institutionnel adéquate qui assure la mise en œuvre de cette loi.
  • La déclaration des droits des enfants du 20 novembre 1959 est la base de la législation sur la protection des enfants handicapés et des droits fondamentaux de ceux-ci. Mais sur le plan national, chaque pays établit sa propre législation en fonction de leur politique sociale et de leur politique de traitement des enfants handicapés.
  • Il y a également la Convention Internationale des Droits des Enfants du 20 novembre 1989. L’article 23, alinéa 3 prévoit des aides financières pour les enfants handicapés afin qu’ils puissent accéder à l’éducation pour assurer une intégration sociale complète. En outre ce même article en son 1er alinéa stipule que « Les Etats parties reconnaissent que les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et décente, dans les conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la vie de la collectivité. » Cette convention est particulièrement protecteur des enfants présentant des handicaps quelque soit ces handicaps.

 

Pour le cas de la France, une loi spéciale régissant la scolarisation des enfants handicapés a été élaboré le 11 mars 2005[9]. En résumé, ce texte vise à promouvoir trois types d’action dont :

  • La garantie de la participation des personnes handicapées à la vie sociale
  • La jouissance de droit à compensation
  • La facilitation de l’accès des enfants handicapés dans les établissements publics

Par ailleurs, la mise en œuvre de la politique est matérialisée par la création de certaines institutions.

Pour la scolarisation des enfants en situation de handicap, la loi prévoit trois types de scolarisation à savoir :

  • La scolarisation dans l’établissement du secteur
  • La scolarisation dans l’école ou l’établissement avec CLIS ou UPI
  • La scolarisation dans un établissement spécialisé comme IME, ITEP, CEM

Etude de cas des CLIS

La classe d’intégration scolaire et l’unité pédagogique d’intégration sont deux types de structures spécialisées que la loi du 11 mars 2005 a instituées. Pour le cas de la CLIS, elle a pour mission d’accueillir des enfants en situation de handicap à l’école élémentaire et spécialement à la maternelle. Ces enfants sont traités de manière différente pour leur permettre de suivre un programme scolaire ordinaire. En tout, il existe 4 types de CLIS qui ont ses spécificités[10] :

  • Les CLIS 1 pour les enfants qui souffrent d’une déficience intellectuelle ou des troubles de fonctions cognitives
  • Les CLIS 2 destinés à accueillir les enfants atteints d’une déficience auditive grave ou une surdité
  • Les CLIS 3 pour les enfants atteints d’une déficience visuelle grave ou une cécité
  • Les CLIS 4 pour accueillir les enfants souffrant d’une déficience motrice

 

Les handicaps constituent un obstacle majeur à l’épanouissement d’une personne par la persistance des maux et l’impossibilité d’entreprendre normalement des activités quotidiennes. Il se peut que les handicaps atteignent la personne dès la naissance et aussitôt que les entourages les découvrent, le traitement serait plus facile et ait plus de chance d’aboutir à des bons résultats. Mais, les dirigeants essaient de promouvoir l’égalité des droits et des chances par l’élaboration des politiques sur le handicap. Tel est le cas en France de la loi sur la scolarisation des enfants handicapés qui entre dans le cadre de l’intégration scolaire et de l’intégration sociale.

 

II-  Reconnaitre le handicap

La classification des handicaps par les différentes institutions nationales et internationales est considérée comme un mode opératoire qui résume simplement les manifestations des maux dont les personnes handicapés souffrent. La plupart des conclusions publiées dans les ouvrages puise leurs origines à travers des données statistiques élaborées pour influencer les méthodes de traitement à mettre en œuvre à l’école, dans les centres d’accueil ou à la maison. Ces typologies sont nécessaires mais ne sont pas encore suffisant pour reconnaitre effectivement le handicap. En effet, il faut encore approfondir la notion de handicap afin de pouvoir comprendre et expliquer leur production et leur fonctionnement.

 

  • La notion de handicap

La compréhension de la notion de handicap implique une confrontation entre les modèles et les théories.

  • Les modèles

Un modèle est un système permettant de représenter les handicaps par une vision dynamique des éléments présents, il ne répond pas vraiment à la raison des choses, et il s’apparente à une classification. Il existe deux modèles qui permettent de percer la notion de handicap.

  • Le modèle médical

Le handicap est considéré comme un attribut de la personne handicapée, c’est-à-dire une propriété qui lui est propre. Il est la conséquence directe d’une maladie, d’un traumatisme ou d’autres problèmes de santé nécessitant des soins particuliers par des personnes qualifiées. Dans ce cas, le handicap est géré de façon à guérir le malade, d’adapter ou de changer son comportement. En outre, le modèle médical ou approche individuelle se concentre sur les problèmes de soins dans l’attente d’une politique de santé adéquate.

  • Le modèle social

Le handicap est considéré comme un ensemble de jugement des valeurs d’une personne par la société, c’est-à-dire qu’il est créé par la société par l’intermédiaire d’un ensemble de situation complexe crée par les éléments de l’environnement social. Dans ce cas, la solution relève de la mise en place d’une politique sociale dont chaque membre de la société contribuerait de façon positive à changer l’environnement social pour la rendre plus convivial aux personnes handicapées. En effet, la solution est un changement idéologique et d’attitude qui se traduit comme une question de droit de personne humaine.

Ainsi, le tableau suivant concourt à résumer ces deux modèles

 

Origine Manifestation Solution envisageable
Maladie, traumatisme Handicap Politique de santé
Considération, jugement Handicap Politique sociale

L’étude de ces modèles peut s’appliquer dans la vie d’un petit groupe comme l’école dont les élèves peuvent adopter des comportements hostiles vis-à-vis des enfants atteints d’une déficience motrice ou intellectuelle. Ainsi la politique sociale se transforme en règles de conduite et de respect entre élèves.

A coté des modèles, la compréhension des handicaps se fait aussi par l’intermédiaire des théories. Comme les modèles n’arrivent pas à creuser les vraies raisons des choses, les théories dépassent ce stade et vont approfondir sur les raisons qui poussent la société à adopter une attitude d’exclusion envers les personnes handicapées.

  • Les théories

Par définition, une théorie est un ensemble organisée d’idée et de concept qui se rapporte à un domaine déterminé. Si ce principe est transporté au traitement du handicap, l’émission des théories consistent à rassembler les idées et les concepts relatifs à la caractérisation des attitudes et des comportements de chaque membre de la société de la façon dont elle traitre les personnes handicapées. En effet, il existe des nombreuses théories concernant la compréhension du handicap dans la littérature des sciences sociales à savoir la théorie du stigmate, la théorie de l’outsider, la théorie de l’oppression. Ces théories permettent de comprendre la place et les causes du handicap dans l’histoire, pour faire ensuite une liaison avec les manifestations des handicaps dans les écoles élémentaires

  • La théorie du stigmate

Selon cette théorie d’Erving Goffman, le handicap est perçu comme un marquage du corps et de l’esprit d’une personne et qui lui attribue une identité sociale de nature encombrante et mortifère qui entraine l’évitement de la société. Ces marques désorientent totalement la considération de la personne, et comme par effet contagion, tout le monde se rassemble à adopter la même attitude et permettant ainsi une exclusion éloquente et collective.

Vis-à-vis de cette théorie, les troubles de mémoire sont des déficiences qui identifient l’enfant toute au long de sa scolarité et entraine ainsi son exclusion.

La théorie de stigmate est déjà incluse dans les attitudes sociales depuis des siècles auparavant, elle s’exprime par la disgrâce, la défaveur et discrédit comme le cas de la considération des prostitués, des esclaves, des noirs, des juifs, etc. En d’autres termes, cette théorie explique le processus de changement de l’identité sociale réelle à l’identité sociale virtuelle.

  • La théorie de l’outsider

Selon la théorie de Norbert Elias, les personnes handicapées sont toujours considérées comme étant des « outsiders », même si les stigmates ne sont pas perceptibles à première vue. Au sein d’un groupe, ces personnes revêtent un caractère bizarre, intrus, non-conforme et menacent la stabilité de la société. Michel Wiervierka confirme cette théorie en disant que la considération des outsiders est similaire à un racisme sans race et à une exclusion sans fracture économique.

L’analyse sociologique dans la théorie de l’outsider aborde une confrontation de l’image individuelle en soi et l’image collective dans un groupe, mais aussi, elle justifie le croisement entre la représentation culturelle et le fantasme.

  • La théorie de l’oppression

La théorie de l’oppression est l’œuvre des chercheurs académiques britanniques centrés sur le handicap. A la lumière de cette théorie, le handicap est jugé comme une menace à la société, qui pourra entraver les performances et bouleverser les valeurs et les vertus louées par ses membres. Ainsi, l’exclusion sociale des personnes handicapées est préméditée et organisée afin de sauvegarder ces valeurs et ces vertus, autrement dit, l’intégration est apriori vouée à l’échec.

En outre, cette théorie ne prévaut pas la considération de handicap comme infirmité en soi comme dans la théorie de l’outsider, pourtant, le handicap dépend des conditions dont il se produit dans la société en relation avec les éléments de l’environnement qui l’entourent. Dans le cadre des troubles de mémoire à l’école élémentaire, cette théorie place les troubles de mémoire parmi les handicaps qui entravent le développement des performances d’une classe. Cette théorie constitue un obstacle à l’intégration des enfants handicapés dans la société et dans son école.

Il se peut que ces éléments créent des obstacles à l’intégration des personnes handicapées, car ils concourent à protéger et à maintenir les valeurs et les vertus sociales. Ainsi, l’oppression est exprimée par l’attitude de protection et de maintien. Enfin, la médecine et la psychologie jouent un rôle de sélectionneur car c’est en leur faveur qu’une personne est considérée comme détenteur de caractère sociable et pourra s’intégrer à la vie collective ou non.

Ces trois théories expliquent le fond des problèmes d’exclusion sociale des personnes en situation de handicap au sein d’un groupe. Pourtant, elles ne prétendent pas l’exhaustivité car il en existe encore d’autres théories comme la théorie du double, la théorie de la liminalité, etc. La considération des personnes handicapées ne demeure pas une attitude des personnes adultes, elle s’aperçoit aussi chez les enfants mais d’une agressivité modérée. Dans ce contexte, les troubles de mémoire est une déficience mal perçue dans la société et entraine l’exclusion de l’enfant dans sa classe entravant ainsi sa guérison et son développement.

 

  • Les enfants inadaptés

En rapport avec la notion d’infirmité en soi citée en dessus, les enfants inadaptés ou enfants difficiles seraient classés comme des enfants handicapés quoi que le handicap ici entre dans les types de handicaps difficilement identifiables. Tout comme les approches éducatives appliquées aux enfants infirmes, les enfants inadaptés ont aussi besoin d’un soin particulier dans leur intégration sociale. C’est en ce sens que la compréhension des enfants inadaptés tire son intérêt.

En principe, le terme inadaptation se réfère le plus souvent à la notion de milieu, alors, son analyse implique davantage la connaissance du « milieu ».

  • Le milieu

La définition du milieu une connaissance élémentaire en sciences sociales, mais le sujet le plus important à considérer lorsqu’on parle de milieu ce sont les stimulations que ce milieu exerce sur le développement des capacités motrices, intellectuelles et sensorielles.

L’appréciation des effets du milieu sur une personne nécessite un bon nombre d’expérience et d’observation. A ce propos, la naissance et la croissance d’un enfant constituent un cadre d’expérimentation impressionnant. Les trois illustrations suivants montent comment les stimulations du milieu sont cruciales au développement des facultés d’un enfant.

  • Avant 6 ans, la constitution du langage d’un enfant se déroule facilement, pourtant au-delà de cet âge s’il ne se produit aucune stimulation externe, l’enfant aura du mal à parler convenablement.
  • Pendant les premiers mois de sa vie, un enfant sourd émet un son de même résonance qu’un enfant entendant, cependant, faute de stimulation externe, cette résonance tend à diminuer jusqu’à ce que l’enfant devienne complètement un sourd-muet.
  • De la septième semaine à sa treizième année, des mimiques émotives apparaissent chez un enfant aveugle comme chez un enfant voyant, mais au fur et à mesure de sa croissance, l’impossibilité de bénéficier des stimulations externes entraine un dégression de ces mimiques chez l’enfant aveugle.

L’analyse de l’interaction du milieu à la construction des facteurs intellectuels de l’enfant conduit à une affirmation objective sur le fait que les caractères et les personnalités ne proviennent aussi bien des facteurs héréditaires que du milieu. Ainsi, les stimulations externes entrainent soit la performance soit la dégression, une situation en rapport avec la citation de Rousseau qui dit « l’homme est naturellement bon mais c’est la société qui la déprave ».

L’intérêt de cette approche du milieu est, une fois encore, de permettre d’aborder convenablement la notion d’inadaptation des enfants dans le milieu scolaire ou « second milieu ». En fait, l’inadaptation sociale d’un enfant pourrait entrainer une déficience intellectuelle qui embarrasserait son passage à l’école.  D’une façon analogue, les stimulations externes jouent un rôle important pendant la période entre la naissance et la scolarisation de l’enfant, si elles sont positives et riches, l’enfant n’aura pas du mal à s’intégrer au second milieu, dans le cas contraire, l’adaptation est difficile.

  • L’inadaptation

L’inadaptation est un caractère forgé au cours du développement de l’enfant dans son premier milieu qui est sa famille, elle dépend étroitement de tous ce qu’il perçoit et sent durant les premiers années de son développement. En théorie qu’en pratique, les parents sont les premiers miroirs que l’enfant connaisse et leurs caractères et leurs comportements quotidiens influencent énormément à ceux de leurs enfants. En effet, les causes et les manifestations de l’inadaptation peuvent être appréhendées en deux étapes dont la première consiste à discerner l’interaction du milieu, ensuite, la seconde étape essaie d’expliquer la constitution de cette inadaptation.

  • L’inadaptation par l’interaction milieu[11]

 

  • Milieu inferieur au point de vue morale

Le milieu étudié dans ce premier cas est le cadre familial. Un milieu inferieur au point de vue morale se rapporte à une famille dont les nombreuses situations graves persistent : alcoolisme, immoralité, amoralité, inconduite, mésentente grave des parents, problèmes de misère, changement fréquent de logement. Dans ce cas, l’enfant devient indiscipliné, indépendant, querelleur, brutal et grossier. Pourtant avec un effort considérable, le traitement d’un enfant issu d’un tel milieu affiche une marge d’amélioration considérable.

  • Milieu déséquilibré et troublant

Ce deuxième cas concerne les enfants seuls qui vivent soit avec sa mère soit avec son père. Cependant chez le père ou la mère apparait une crise de démence grave qui lui amène à faire des actes démentiels envers son enfant. Si cette crise atteint un état critique, il se peur que le père ou la mère de l’enfant soit maitrisé par des mesures de sécurité sévère comme l’internement ou l’enlèvement de sa garde. Tout au long de son cohabitation avec son père ou sa mère, l’enfant fréquente une personne en état de démence, psychopathe qui, au fil du temps, arrivera à lui transmettre un certain nombre de ses attitudes et ses habitudes. Ces derniers s’introduisent dans le processus de développement et pourront orienter ses comportements. Par conséquent, l’enfant adopterait un sentiment d’infériorité et crée une vie imaginaire, celle qu’il souhaiterait vivre normalement.

  • Insuffisance pédagogique

Ce troisième cas apparait le plus souvent dans le cadre d’une famille ou l’un des parents seulement subsiste. Le père ou la mère est comme inexistant dans la famille, soit par une insuffisance intellectuelle soit par un manque de considération accrue. Dans ce cas, c’est seulement l’un des parents seulement qui assure l’éducation de l’enfant. Pourtant, l’enfant n’a pas de problème dans son milieu scolaire en apparence, sa mère ou son père s’occupe bien de son éducation et lui traite de façon convenable. A l’école, il n’a aucune mauvaise fréquentation, c’est-à-dire, il n’y a aucun exemple regrettable. Seul l’éducation familiale est insuffisant voire inexistant pour cet enfant. L’inadaptation apparait dans ce cas par l’intermédiaire d’une introversion et un repliement de l’enfant. Ensuite, il manifeste discrètement un caractère d’éclosion marquée par des sentiments de haine et de révolte, et parfois par un sentiment d’infériorité. Mais les conséquences s’avèrent être dangereux comme le vol, les mensonges et l’onanisme.

  • Milieu familial déviant et faussant le développement naturel

Dans le deuxième cas, le milieu déséquilibré et troublant entraine une influence inconsciente qui pourra aggraver et rend chronique les comportements de l’enfant. A coté de cette théorie, l’enfant peut aussi victime d’une influence provoquée comme le démontre ce quatrième cas. Dans un cadre familial où les parents sont divorcés, désunis et séparés, chaque camp essaie d’exercer son attirance à l’enfant en lui montrant des attitudes et des comportements effectifs et artificiels. Cette interaction est certes volontaire et consciente, ainsi la déviation est donc voulue est acquise après un certain nombre d’action d’influence. Par conséquent, l’enfant manifeste parfois une attitude de courtoisie et de bonne impression, une défiance, une hostilité, mais il se peut qu’il s’enfuie tout le temps dans l’espérance de pouvoir trouver un accueil chaleureux.

  • Absence de milieu éducatif

Ce dernier cas existe le plus souvent chez les orphelins ou chez l’enfant dont les parents n’ont pas de domicile fixe à entretenir une vie de famille normale. Lorsque les parents mènent une vie de vagabondage en procédant à un changement perpétuel de domicile et les enfants sont placés souvent à des hôtels, la fréquentation de l’école est totalement marginalisée. En fait, ces enfants sont traités de façon convenable et ne se sentent pas malheureux, pourtant, il n’y a personne pour se soucier d’eux s’il mange à ses faims ou s’il dort confortablement. La conséquence est que l’enfant devient trop indépendant et doit gérer sa vie tout seul, il cherche à manger, à s’habiller, de n’importe quelle façon. Le cas devient très grave pour les orphelins proprement dit dont personne ne se préoccupe pas de leur vie, ainsi il mène une vie de sauvage, d’ignorant, le plus souvent, il s’endurcit et adopte un trait de caractère inculte. Les traits caractéristiques de leur attitude sont la défiance, l’indépendance, l’incorrigibilité et la fuite d’une société qui pourrait devenir une répression pour chercher la liberté.

La démonstration de ces 5 cas demeure simplement une justification de l’interaction milieu sur l’inadaptation des enfants à la vie sociale, en outre, ce caractère peut se justifier aussi à l’aide de l’analyse de la constitution de sa personnalité. En outre, les préjudices moraux et psychologiques pourraient provoquer des douleurs physiques graves et difficilement traitables[12], ainsi, les préjudices que l’enfant a subit pendant sa période préscolaire entraineraient certainement des impacts négatives à la faculté intellectuelle et motrice de celui-ci.

  • L’inadaptation renforcée par la constitution[13]
  • La constitution pathologique

L’inadaptation de l’enfant à son milieu social provient de certaines pathologiques entre autres les séquelles d’encéphalite léthargique et les épileptoïdes. Les travaux menés au profit de ces pathologies ont montré que l’encéphalite entraine des troubles graves, des anomalies et des changements brusques de caractère. Pour ces cas, le traitement reste inefficace et il n’y a aucune amélioration en vue. En outre, une autre pathologie, dont les signes extérieurs semblent normaux, atteint un bon nombre d’enfant, c’est l’épilepsie. Un enfant victime d’une épilepsie est difficilement reconnaissable à l’apparence et à la première vue, car les crises se montrent rares et son état n’atteint pas toujours le niveau clinique. De nombreux signes témoignent cette pathologie à savoir la susceptibilité, l’introversion, il y des cas ou l’enfant témoigne plus d’attention à des questions d’éthique et de religion, il manifeste aussi une instabilité d’attention, une lenteur de dynamisme, une difficulté à finir une tâche, mais la manifestation la plus regrettable est l’apparition des crises explosives en plein public. Ces problèmes d’adaptation n’a que peut d’influence sur le milieu.

  • La constitution des tendances asociales et instinctives

Le cas de constitution traité ici concerne les catégories d’enfant qui témoigne une perversité instinctive. Les manifestations de ce caractère sont de trois catégories à savoir la prédominance des facultés intellectuelles, la prédominance d’éléments sensuels et la médiocrité de l’intelligence et de l’affectivité.

  • La déficience de l’activité fonctionnelle

En sus du problème d’inadaptation issu des constitutions pathologiques et des perversités instinctives, il y a aussi des enfants qui sont atteint d’une sorte de faiblesse de tonus psychique et d’infériorité du niveau de fonctionnement. L’enfant entrant dans cette catégorie ne présente pas autant de déficience motrice, sensorielle ou fonctionnelle, pourtant, il se montre lent dans ses mouvements et adopte une attitude asthénique.

En guise de résumé, l’inadaptation d’un enfant sur son milieu social dépend d’abord de l’interaction du milieu aux comportements de celui-ci, mais aussi, cette inadaptation se confirme pendant la constitution des différents caractères.

  • Les handicaps de naissance et les handicaps accidentels
  • Les handicaps accidentels

La question de handicap accidentel est étudiée de façon quantitative avec les enquêtes au niveau national des accidents et de leurs conséquences. Mais avant de bien cerner la question, il faut établir une typologie des accidents qui entrainent les handicaps.

Selon une enquête des handicaps, infirmités et dépendances, les accidents sont catégorisés de la façon suivante :

  • Les accidents de travail
  • Les accidents de circulation
  • Les accidents scolaires
  • Les accidents de loisirs
  • Les accidents médicaux
  • Les blessures suite à un acte violent
  • Les autres accidents non classés ailleurs

Après cette typologie d’accidents qui pourraient entrainer une déficience, le tableau en dessous affiche les variantes de déficiences motrices liées à un accident. Notons que la plupart des déficiences produites par les accidents est de nature motrice, c’est-à-dire qui affectant l’appareil locomoteur d’une personne, soit ils touchent les membres soit le tronc.

Les parties touchées par l’accident Exemples
Les deux membres inférieurs Paraplégie
Les quatre membres Tétraplégie
Un membre sup et un membre inf. de même coté Hémiplégie
Un seul membre supérieur Monoplégie
Un seul membre inférieur Fracture du col du fémur
Autres déficience motrice des membres  
Le tronc Scoliose
Autres déficiences motrices Tremblements
Déficience motrice non précisée  

Source : Enquête HID domicile en 1999-2000 et institution en 1998, DREES[14]

Les handicaps d’origine accidentelle peuvent atteindre d’autres parties intérieures comme le cerveau par exemple. Le cas le plus connu en ce sens est le traumatisme crânien. Ainsi, appart les déficiences motrices, ces accidents pourraient provoquer des déficiences graves sur les facultés sensorielles, et entrainant ainsi des déficiences graves. A coté de cette typologie, les handicaps résulteraient aussi de la formation congénitale.

  • Les handicaps de naissance

La plupart des déficiences intellectuelles et sensorielles est d’origine prénatale. A condition que ces handicaps ne sont pas résolus dès le jeune âge, ils persistent la jeunesse et la maturité de la personne jusqu’à sa mort. Certains chercheurs ont pu discerner 3 origines de ces handicaps de naissance.

  • A la conception : Cette catégorie entre dans les handicaps qui résultent des caractères morphologiques et sanguins des parents comme les maladies génétiques, les aberrations chromosomiques et l’incompatibilité sanguine.
  • Pendant la période de grossesse : Contrairement au premier cas sus visé, les sources de handicap pendant la grossesse sont plutôt d’origine externe à la morphologie des parents, tel est le cas d’une radiation ionisante, d’un virus, des médicaments, de l’alcool et du tabac et des parasites.
  • A la naissance : Dans cette catégorie, les sources peuvent être une souffrance cérébrale du nouveau-né ou bien d’une prématurité d’accouchement.[15]

Il est important de desceller ces origines pour connaitre le handicap, le traiter et le dépister si possible de telle sorte que le traitement d’un handicap fait appel à la fois les théories d’une certaine variante de science entre autres la médecine, les sciences sociales et parfois les sciences exactes. Par ailleurs, presque la quasi-totalité des handicaps sont d’origine prénatale et périnatale, de cette façon, les déficiences motrices, les déficiences intellectuelles et les déficiences sensorielles entrent dans cette catégorie. Alors, les enfants constituent les premières victimes de ces handicaps de naissance qui se manifestent de plusieurs facettes, et selon la théorie de la stimulation des milieux, un bon nombre de ces handicaps sont perceptibles dès naissance et facile à aborder. Si les traitements marchent au mieux et permettant de guérir les maux, d’intégrer l’enfant dans la vie sociale, le nombre de personnes handicapées diminuent certainement avec l’âge. Dans ce traitement, la scolarisation constitue un grand espoir des enfants en situation de handicap.

  • La scolarisation des enfants handicapés

Il est facilement déduit que la notion de handicap, sa reconnaissance, son traitement et son dépistage implique le concours de deux plateformes bien distincts qui essaient de se rallier dans un rapport de force fascinant. Il s’agit des discours politiques et des théories scientifiques concernant le même thème qui est le handicap. En effet, dans le concept scolarisation présenté ci présent, il est plus pratique de distinguer le champ d’application des chercheurs scientifiques et le la puissance publique.

  • Le principe de l’intégration scolaire des enfants handicapés

Le terme « intégration sociale » fait son apparition en raison d’une contre offensive des termes péjoratifs et des considérations particulières des personnes handicapées par les membres de la société[16]. En fait, l’image fictive de l’identité de ces personnes leur pousse à être les victimes d’une attitude de ségrégation et c’est pour contourner cette conception que l’intégration scolaire trouve son origine et son intérêt. La notion de base sur laquelle la philosophie de l’intégration scolaire est édifiée demeure la notion de « normalisation ».

Les écrits de Vienneau en 1992 annonce que « l’intégration scolaire repose sur le principe d’une normalisation optimale de l’expérience de scolarisation des élèves en difficulté d’adaptation et d’apprentissage dans ses dimensions physique, sociale et pédagogique ». Dans cette théorie, la normalisation est défini de la façon suivante : « la normalisation consiste à rendre accessible à chacun, tous les jours, des modèles et des conditions de vie se rapprochant des normes et de modèles généralement acceptés par son milieu et par la société ; elle vise l’utilisation maximale des ressources de tout ordre qu’offre la société, en vue de susciter et de maintenir le plus possible des comportements et les caractéristiques propres aux individus d’une culture donnée. »[17] Mais l’idée de base de cette intégration est mise évidence par le ralliement des écrites de Wolfensberger en 1991 et de Doré en 1996. Ces deux autres sont unanimes à ce que la normalisation de l’enfant handicapé se fait par « la valorisation des rôles sociaux », car en fait, cet enfant est considéré comme en situation de dévalorisation sociale.

En outre, l’intégration scolaire ou l’inclusion scolaire d’un enfant en situation de handicap est par-dessus tout un traitement de son handicap, donc, l’école sera à la fois un centre d’éducation spécialisé et un lieu d’apprentissage ordinaire. A ce propos, les deux tableaux suivant illustrent comment traiter les enfants handicapés afin de mieux réussir sa scolarisation. Le premier tableau résume les moyens de communication et les modalités à prendre pour la prise de contact des enfants handicapés en classe[18], et le deuxième tableau illustre

 

Handicap Outils et moyens de com. Prise de contact
Auditif

enfant sourde et malentendu

Langage gestuel, langage des signes, écriture, lecture labiale, prothèses auditives, acoustiques et électroniques, téléphone portable et internet Eclairage suffisant

Parler bien sans baisser le menton

Parler normalement

Soigner les gestes, attitudes corporelles et expression du visage

Utiliser l’écriture, les schémas et les dessins

Visuel

Cécité et trouble de vision

Alphabet braille

 

Regarder et sourire

Présenter les épaules au lieu des bras

Représentation des lieux

Utiliser une orientation précise

Prévenir le départ

 

Moteur

 

  Soigner sa considération

Rapprocher sans hésitation et sans regarder le fauteuil roulant

Saluer verbalement et physiquement

S’asseoir

 

Mental

 

  Edicter des règles de base simples et strictes

Utiliser un langage clair, simple, précis et ludique

Privilégier les expressions courtes, utiliser des métaphores

Conserver une attitude amicale

 

Ce premier tableau constitue une synthèse des moyens de communication et d’approche vis-à-vis d’un enfant handicapé afin d’améliorer rapidement son niveau intellectuel.

Le tableau suivant montre quels sont responsabilités des acteurs principaux de l’intégration de l’enfant handicapé à l’école.[19]

Acteurs Responsabilités
La direction Informe le parent et le personnel de la politique d’inclusion du service

Etablir avec les intervenants des mesures d’accueil de l’enfant ayant des besoins particuliers

Favoriser le partenariat et offrir du soutien aux différents partenaires

Susciter régulièrement des échanges lors des réunions

Evaluer les ressources humaines et matérielles et faire les ajustements nécessaires

L’intervenant ou l’instituteur S’engager dans une démarche d’inclusion

Accueillir l’enfant ayant des besoins particuliers et faciliter son intégration dans le groupe

Veuille à l’épanouissement global de tous les enfants

Informer les personnes ressources des modes d’intervention e du fonctionnement à privilégier

Collaborer avec les spécialistes en déterminant les mesures de soutien à l’inclusion

Soutenir les parents en effectuant un suivi régulier

S’engager dans son développement professionnel

Développer un réseau de soutien et encourager le partenariat

Les parents Fournir l’information sur les compétences, les difficultés et les besoins particulier de leur enfant

Défendre les droits et les besoins de leur enfant

Participer à l’éducation et au plan d’intervention de leur enfant

Travailler en collaboration avec l’intervenant et les spécialistes œuvrant auprès de leur enfant

Développer un réseau de soutien parental, encourager le partenariat

Les spécialistes de l’externe Fournir de l’information sur les besoins particuliers des enfants

Apporter leur soutien dans les interventions lorsque requis

Participer à l’établissement du plan d’intervention-concertation et au partenariat

Adopter des stratégies permettant la participation des parents à la rééducation

Ces deux tableaux illustrent de façon continue la modalité de communication à établir face à un enfant handicapé et l’attribution de chaque acteur dans son inclusion scolaire. Pourtant l’exhaustivité n’est jamais atteinte dans l’approche en termes de handicap à cause de l’existence des variables divers.

  • Les dispositifs politiques de la scolarisation des enfants handicapés

L’intégration scolaire a été initiée par la dénonciation de l’étiquetage des enfants handicapés, et par la déclaration d’un droit à l’éducation des enfants quelques soient leurs normalités. Ce dispositif a vu le jour au Canada en 1965 où les législateurs nationaux s’initient à promouvoir une égalité parfaite en termes de traitement des enfants à l’école. En France, c’est la loi du 11 février 2005 qui diffuse la normalisation des enfants dites infirmes ou handicapés par l’intermédiaire de la scolarisation[20].

En outre, un décret n°2005-1752 du 13 décembre 2005 et un circulaire n°2006-126 du 17 aout 2006 stipule l’élaboration, la mise en œuvre et suivi du projet personnalisé de scolarisation qui se déroule en 4 étapes.

  • Les parents formulent le projet de formation auprès de la MDPH. A défaut de cette formulation, l’équipe éducative prend la disposition d’alarmer le directeur d’une situation préoccupante qui exige une remise en cause. Après, c’est le directeur qui avise les parents de informations concernant l’enseignant afin qu’ils puissent établir une relation. Après cela, l’assistance débute selon l’appréciation de l’enseignant. Il appartient à l’enseignent de faire part l’opportunité du projet aux responsables légaux et aux parents.
  • Ensuite, l’équipe de suivi procède à une évaluation des besoins et de la compétence de l’élève sous réserve de l’appréciation de l’enseignant référent.
  • Les rapports de cette évaluation sont transmis à la MDPH par l’intermédiaire d’une équipe pluridisciplinaire qui, ensuite, monte le projet personnalisé de scolarisation ou PPS. Ce dernier entre dans les éléments constitutifs du plan de compensation du handicap.
  • Enfin, il appartient à la commission des droits de l’autonomie de prononcer les décisions concernant l’orientation, les accompagnements et les prestations éventuelles de l’élève.[21]

L’approche sur le handicap se fait toujours de façon dichotomique, soit une approche individuelle contre une approche collective, soit une approche politique contre une approche scientifique pure. Ces deux cadres d’analyse se confrontent souvent mais ils peuvent se rallier afin de donner des solutions théoriques et matérielles au traitement des handicaps des enfants.

 

 

III- Quelques réflexions sur la mémoire

La mémoire est un élément essentiel de la vie d’une personne, en tant que telle, elle conditionne son existence. Selon Shakespeare, « la mémoire est la sentinelle de l’esprit ». En effet, le monde, dans lequel on vit, est un monde dynamique où les informations et les événements se renouvellent constamment. L’homme est au centre de cette évolution, il est guidé par les nécessités actuelles de la société. Dans ce contexte, il est primordial d’avoir une mémoire qui fonctionne bien. En outre, la mémoire est également un élément essentiel de la bonne marche de la vie quotidienne d’un individu tant sur le plan professionnel que personnel. Par ailleurs, la mémoire constitue par excellence le tremplin de l’apprentissage, en effet, l’apprentissage à école élémentaire dépend de la santé de la mémoire des élèves, puisque l’assimilation des leçons en dépend. Mais pour appréhender l’importance de la mémoire pour les enfants, il est nécessaire de faire d’abord une brève définition de la mémoire et de ces fonctions, ensuite, des différents types de mémoire et enfin, le rôle de ces différents types de mémoire.

  • Définition et fonctions de la mémoire

Le concept de la mémoire a déjà été important durant l’antiquité lorsque les Grecs usaient de la mémoire pour en faire un Dieu. Dans la mythologie grecque, Mnémosyne, fille d’Ouranos et de Gaia est le Dieu grec de la mémoire. Mnémosyne est à l’origine du mot mémoire et du mot mnésique. En outre, la mémorisation se fait en plusieurs phases en général selon leur fonction, ainsi il convient de parler d’abord de la définition proprement dite de la mémoire, ensuite des différentes étapes de la mémorisation et enfin des différentes fonctions de la mémoire.

  • Définition

« La mémoire est une fonction permettant de capter, coder, conserver et restituer les stimulations et les informations que l’homme perçoit. Elle met en jeu les structures psychiques et physiques »[22]. En effet, la mémoire est la faculté humaine à réactiver les évènements passés et d’appréhender des choses nouvelles. La mémoire peut donc être définie sous un angle physique où des connaissances abstraites et discrètes sont stockées à des endroits précis, mais également sous un angle épisodique où la mémoire provient des événements vécus antérieurement. Ainsi, dans un sens commun la mémoire est la capacité à :

  • Enregistrer des informations
  • Conserver des informations
  • Exprimer et se servir des informations

Ces capacités sont fondamentales pour les enfants dans le cadre de leur apprentissage soit à l’école, soit dans leur famille. Il faut en effet, que les enfants puissent enregistrer les leçons, les reproduire après et les conserver dans leurs mémoires.

Mais dans le cadre de la définition de la mémoire, on peut la présenter suivant trois approches :

  • Une approche philosophique
  • Une approche scientifique
  • Une approche structurale

Ces approches complètent la définition de la mémoire sur tous les angles, du point de vue physique et scientifique ainsi que du point de vue psychologique et psychique

 

  • Approche philosophique de la mémoire

Avant le XIXème siècle, la mémoire ne présentait que des intérêts philosophiques, ainsi selon Aristote, le mémoire est l’intermédiaire entre la pensée et le sens tout en appartenant au sens[23], c’est dans cette idée qu’il illustre la perception comme une peinture dans l’âme, et la mémoire est la permanence de cette peinture. Ensuite, Francis Bacon dégageait les fonctions de l’intellectualité humaine en établissant un arbre de la connaissance qui servait de base d’étude pour Diderot et Alembert. En effet, selon Bacon, la faculté intellectuelle de l’homme se résume à trois fonctions,

  • La mémoire qui se rapporte à l’histoire
  • La raison qui fonde la philosophie
  • L’imagination qui produit la poésie

La mémoire occupait donc une place importante dans les études philosophiques. Ainsi, l’approche philosophique de la mémoire permet de comprendre la logique et le fonctionnement de la mémoire humaine sans entrer dans les détails de la science exacte. Cette approche philosophique de la mémoire permet en effet d’appréhender l’utilisation de la mémoire sous un autre angle, visant ainsi à améliorer la perception de la mémoire des enfants. Cette approche permet également de comprendre la psychologie des troubles de mémoire d’un point de vue philosophique. En effet, dans le cadre de l’étude des troubles de mémoire chez les enfants à l’école élémentaire, toutes les approches sont nécessaires pour appréhender au maximum la définition et les fonctions de la mémoire, ainsi que les causes des troubles de mémoire.

  • Approche scientifique de la mémoire

 

Les études scientifiques sur la mémoire n’apparaissaient qu’en 1885 par Ebbinghaus qui fût le premier chercheur scientifique à étudier la mémoire. Dans ses études, la mémoire apparaît d’abord comme un magasin de stockage des données, mais au fur et à mesure, il mettait en évidence les différents facteurs qui influencent la faculté de rétention, la taille de l’information à retenir, la durée de rappel et la capacité de mémorisation entre en compte dans le processus de la mémorisation.

Après Ebbinghaus, Atkinson et Shiffrin formalisent un premier modèle général de la mémoire en se basant sur les études de la mémoire à long terme(MLT) et la mémoire à court terme (MTC). La mémoire a été définie comme le processus permettant de retenir une information, une chose et un évènement. Ainsi ce processus ce déroule comme suit,

  • Traitement de l’information venant du monde extérieur par les registres sensoriels
  • Traitement des données des registres sensoriels par la mémoire à court terme par une autorépétition et un encodage, puis par une stratégie de récupération
  • Stockage permanent des données par la mémoire à long terme

Les études scientifiques sur la mémoire suscitent un intérêt particulier qui est la relation entre mémoire et conscience.

Dans ce contexte, les troubles de mémoire et les oublies s’expliquent donc par une déficience au niveau du traitement de l’information et du stockage des données. Cette approche permet de comprendre l’origine des troubles de mémoire tant pour les enfants que pour les adultes.

  • Approche structurale de la mémoire

 

Cette approche permet d’envisager la mémoire comme un système séparé lié aux différentes formes de connaissances. Dans cette étude, les systèmes pris séparément amènent à établir plusieurs types de mémoire

  • La mémoire épisodique et la mémoire sémantique
  • La mémoire descriptive et la mémoire déclarative
  • La mémoire procédurale
  • La mémoire implicite et la mémoire explicite

Ces différentes formes de la mémoire se définissent en fonction de la structure de la mémoire à long terme. Cette approche reflète la structure de la mémoire et permet de comprendre l’origine des troubles de mémoire en se plaçant selon les tests d’évaluation sur les enfants.

  • L’étape de la mémorisation

La mémorisation suit une étape bien définie, ainsi, il y a

  • L’encodage
  • Le stockage
  • La consolidation
  • La récupération

Il convient de voir ces différentes phases de mémorisation une à une pour permettre d’appréhender la notion de la mémoire.

  • L’encodage

 

C’est le traitement de l’information nouvellement reçue par la personne. C’est une sorte de traduction en langage neurone de l’information. L’encodage peut résulter des différents organes de sens de l’homme tel que la langue, les yeux, le nez, les oreilles et la peau. Ces organes de sens stimulent les nerfs en contact et envoient un courant électrique à la mémoire.

  • Le stockage

 

C’est la conservation et le rangement des informations dans le cerveau, ces informations peuvent être modifiées en fonction des charges affectives. Le temps de stockage est illimité, mais il varie en fonction de l’âge de l’individu pris en compte, en effet pour un enfant à l’école élémentaire, le temps de stockage peut être plus ou moins long par rapport à d’autre individu d’âge supérieur.

  • La consolidation

 

C’est le passage des informations et des données stockées de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. Cette consolidation évite largement les phénomènes de l’oubli. Ce processus est particulièrement continu dont la durabilité peut atteindre 10 ans. Pour les enfants à l’école élémentaire, la performance de la consolidation dépend de la répétition de l’information, c’est le cas par exemple des récitations que les enfants pratiquent et qui nécessitent une répétition tant à l’école qu’à la maison. Mais la consolidation de l’information dépend également de l’état de santé de la mémoire de l’enfant, pour les enfants atteints de troubles de mémoire, la consolidation est quasi difficile.

  • La récupération

 

C’est la récupération des informations et des données stockées. C’est une sorte de récupération des souvenirs. C’est à ce niveau que se situent généralement les trous de mémoire s’il y a eu une défaillance lors du stockage, de l’encodage ou de la consolidation. La récupération est une des problèmes majeurs des enfants atteints des troubles de mémoire, il est en effet fréquent de rencontrer des enfants qui n’arrivent pas à récupérer les leçons assimilées la veille ou la semaine dernière.

Ces différentes phases de la mémorisation sont des éléments essentiels dans la compréhension des trous de mémoire.

  • Les différentes fonctions de la mémoire

Le cerveau humain pratique plusieurs activités, la mémoire est l’une des activités importantes de l’être humain. Ainsi, la mémoire a une fonction importante tout au long de la vie humaine, que ce soit durant l’enfance, l’adolescence ou durant l’âge adulte. Durant l’enfance, la mémoire permet à l’enfant de réussir son apprentissage. En effet, l’une des bases de l’apprentissage à l’école élémentaire dépend substantiellement de la mémoire de l’enfant.

En outre, la mémoire met en jeu les structures physiques et psychiques que la personne perçoit. Ainsi, les fonctions de la mémoire concernent principalement à l’apprentissage, la compréhension et la relation sociale.

D’abord, la mémoire est importante dans le processus de l’apprentissage, en effet l’apprentissage et la compréhension dépendent de la mémoire humaine. Dans ce cadre, la répétition et la familiarité sont essentielles pour la mémoire. La répétition permet à la mémoire de retenir l’information, et la familiarité facilite la rétention de l’information, la familiarité résulte de la reformulation de l’information par la personne ou par l’apprentissage d’un vocabulaire spécifique. La révision mentale est également fondamentale pour l’apprentissage. Elle est donc importante pour l’apprentissage puisque c’est grâce à elle que notre cerveau emmagasine les informations et les données apprises.

Ainsi, à l’école élémentaire, les enseignants doivent se tenir compte de la différence et de la disparité dans chaque classe. En effet, dans une classe, il est fréquent de trouver des enfants présentant des troubles de mémoire, ainsi les activités scolaires doivent permettre la stimulation de la mémoire des enfants[24], c’est le cas par exemple de l’utilisation des dessins, des CD interactifs ou des signes distinctifs.

Ensuite, la mémoire tient une fonction sociologique car elle met en relation l’individu avec le monde extérieur. Cette fonction de la mémoire dépend de la manière dont elle capte, code, conserve et restitue les stimulations et les informations. La mémoire est en effet essentielle pour la bonne marche des relations de l’individu avec la société, elle est utile pour les enfants lors des apprentissages à l’école.

Les différentes mémoires

 

On distingue trois catégories de mémoire. La classification de ces différentes mémoires dépend du temps de mémorisation, ainsi il y a :

  • La mémoire sensorielle
  • La mémoire à court terme
  • La mémoire à long terme

Ces trois types de mémoire sont souvent retenus par les chercheurs, mais, la mémoire peut être également classifiée en fonction du type de mémorisation, ainsi, il y a :

  • La mémoire explicite
  • La mémoire implicite

 

  • La classification suivant le type de mémorisation

D’abord, la mémoire implicite se définit par rapport à la récupération des données, la mémoire implicite résulte des informations mémorisées inconsciemment par la personne. Elle se réfère à la mémorisation des taches qui ne nécessitent pas une rétention consciente ou intentionnelle. Elle est également dénommée mémoire involontaire.

Ensuite, la mémoire explicite est l’inverse du processus de récupération des données de la mémoire implicite, la mémoire explicite se réfère à une mémorisation consciente et intentionnelle. Elle est également dite volontaire. Dans ce processus, la personne décide de ce qu’elle va retenir, ainsi elle engage des efforts, de la motivation et de la concentration pour retenir les informations.

  • La classification suivant le temps de mémorisation

Cette classification est la plus usitée par les chercheurs car elle reflète le fonctionnement même de la mémoire suivant le temps de la mémorisation, elle est donc temporelle. Ainsi, il convient d’aborder une à une la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme ou mémoire de travail et la mémoire à long terme.

  • La mémoire sensorielle

 

  • Définition

La mémoire sensorielle est la capacité de retenir un élément ou une information durant une courte fraction de seconde. Pratiquement, elle correspond au temps de perception d’un stimulus par nos organes de sens, il s’agit en effet du temps qu’il faut à nos sens pour percevoir une information, elle est automatique et est le fruit de notre faculté perceptive. La mémoire sensorielle ne nécessite aucune intention particulière de notre part.

  • Fonctionnement

En général il faut un temps de 200 à 500 millisecondes à la mémoire sensorielle pour garder un élément. Et généralement, la mémoire sensorielle résulte de deux perceptions

  • la perception visuelle, ou ionique, a une persistance comprise entre 300 et 500 millisecondes
  • la perception auditive n’est pas plus longue

Mais les autres sens peuvent également améliorer la mémoire sensorielle, c’est en effet la combinaison de ces perceptions qui améliore la mémorisation sensorielle. C’est ainsi que chez les personnes dont les organes de sens sont affaiblis, leurs mémoires ont des difficultés.

Quant au déroulement de la mémorisation sensorielle, les organes transmettent les informations à certaines zones cérébrales, ensuite, ces informations vont être analysées brièvement. Ainsi les informations sensorielles deviennent des souvenirs sensoriels. Ce processus se fait automatiquement sans aucune intention particulière.

  • La mémoire de travail ou la mémoire à court terme

 

  • Définition

La mémoire à court terme ou la mémoire de travail est une mémoire immédiate qui permet de retenir un certain nombre d’éléments pendant une dizaine de seconde.

  • Caractéristiques

 

Plusieurs éléments peuvent caractériser la mémoire à court terme, parmi ces éléments, on peut relever :

  • L’existence de plusieurs systèmes indépendants ce qui implique que nous ne sommes pas toujours conscients des informations stockées à un instant donné
  • Les données contenues dans cette mémoire sont volatiles
  • La mémoire de travail est un espace actif qui permet l’apprentissage et le traitement des informations
  • La mémoire à court terme dépend de l’attention portée aux informations
  • L’existence de deux boucles neuronales, visuelles et phonologiques qui stockent temporairement les données
  • La capacité de la mémoire à court terme est limitée, et allant de cinq à neuf éléments différents durant une durée limitée

 

  • La mémoire à long terme (MLT)

La mémoire à long terme est la mémoire de référence, elle est potentiellement sans limite et la durée de rétention est quasi permanente. Les informations qu’elle contient sont reconstruites subjectivement.[25]

  • Définition

La mémoire à long terme est « le souvenir qui porte sur une multitude d’information qui ne sont pas dans la conscience. La mémoire à long terme peut durer une période de temps indéterminée »[26] . Ainsi, la mémoire à long terme est la mémoire au sens courant du terme, elle permet de stocker les informations pendant une longue durée ou même toute la vie. Elle garde donc nos souvenirs, nos apprentissages et notre histoire.

  • Caractéristiques et propriétés de la MLT

Plusieurs éléments permettent de caractériser la mémoire à long terme, parmi ces faits et éléments il y a :

  • L’existence d’un mémoire secondaire qui va permettre de conserver durablement l’information
  • L’existence du circuit de Papez qui est le support de la mémoire
  • La formation d’un engramme lors du processus de consolidation ou stockage de l’information
  • Capacité de stockage indéterminée tant temporel que spatial

Ces éléments définissent et distinguent la MLT de la MCT tant au niveau du processus qu’au niveau de la capacité.

  • Fonctionnement et organisation

La mémoire à long terme est organisée hiérarchiquement, elle se divise en deux parties, la mémoire implicite ou procédural et la mémoire explicite ou déclarative.

  • La mémoire implicite est inconsciente et concerne les habitudes, les savoirs, l’apprentissage et l’amorçage perceptif. C’est donc celle des procédures enchainant des gestes.

Les caractéristiques de ce type de mémoire sont :

  • Inflexibilité
  • Inconsciente
  • Procédural

 

  • La mémoire explicite ou déclarative est consciente, elle peut être clairement explicitée oralement ou par écrit. Cette mémoire se subdivise en deux :
  • La mémoire épisodique qui concerne les faits autobiographiques et les évènements personnels. Elle permet d’enregistrer les éléments spécifiques
  • La mémoire sémantique qui concerne les faits historiques et les concepts, cette mémoire ne se réfère pas aux conditions d’acquisition

Les caractéristiques de cette mémoire sont :

  • Flexibilité
  • Consciente
  • Déclarative

Ainsi, la mémoire à long terme peut fonctionne et s’organise comme suit[27],

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Composition

La mémoire à long terme est composée de plusieurs systèmes , et ces systèmes sont interdépendants.

Il y a les mémoires

  • Procédurale
  • Sémantique
  • Episodique

Ces différentes systèmes s’auto-organise et fonctionne comme suit,[28]

 

 

L’étude des différentes mémoires et de ces fonctions permet de comprendre les troubles de mémoire d’un enfant à l’école élémentaire. En effet, ces troubles peuvent donc provenir soit de la mémorisation sensorielle, soit de la mémorisation à court terme, soit de la mémorisation à long terme, toutefois, l’étude de ces types de mémoire montre clairement que les systèmes de mémoire sont interdépendants ainsi, le traitement des troubles de mémoire doivent tenir compte des types de mémoire et de leur fonctionnement

 

 

  • Rôles des différentes types de mémoire

La mémoire humaine se compose généralement de 3, la mémoire sensorielle, la mémoire de travail et la mémoire à long terme. Ces mémoires ont ces fonctions principales dans la rétention des informations. Ainsi, il convient de traiter une à une leurs rôles.

  • La mémoire sensorielle

La mémorielle sensorielle constitue d’abord le voie d’accès pour les informations, mais elle joue également plusieurs rôle à savoir,

  • Le codage des informations
  • Le coffre de rangement des informations
  • Conservation de l’information fournie par nos sens pendant une durée très brève
  • Triage des informations utiles et inutiles
  • Transferts de l’information à la MCT

 

  • La mémoire à court terme

La mémoire à court terme est généralement connue comme la mémoire de travail qui permet d’abord, le rappel de l’information immédiatement après leur transfert par la mémoire sensorielle, elle est généralement connue comme la mémoire pour les informations qui n’ont pas quittées le niveau de conscience[29]. Ensuite la mémoire à court terme permet de stocker les informations pendant une courte durée, une durée dite de réponse, elle permet donc à l’esprit de retenir l’information pendant la durée de la réalisation des tâches. En outre, la mémoire à court terme permet également le transfert des informations vers la mémoire à long terme.

Ainsi, si un enfant présente des problèmes de mémorisation des événements récents, ou des informations nouvelles, le problème se pose au niveau de la mémoire à court terme.

  • La mémoire à long terme

La principale fonction de la mémoire à long terme consiste à retenir l’information pendant une durée illimitée et peut durer toute la vie. Elle permet de :

  • Emmagasiner tous les événements significatifs
  • Retenir le sens des mots et les habiletés manuelles apprises
  • Encodage qui consiste à accroitre le sens de l’information pour faciliter sa rétention
  • Stockage qui consiste à la consolidation de l’information
  • Restituer les données

La mémoire à long terme est donc un élément essentiel dans le processus de l’apprentissage de l’enfant. La connaissance des fonctions de la mémoire à long terme permet de savoir l’origine des troubles de mémoire en faisant une comparaison des problèmes détectées avec les fonctions de la MLT.

Le schéma suivant illustre l’interdépendance et l’articulation de ces types de mémoire[30].

 

A partir de ce schéma, on peut voir clairement le rôle de chaque mémoire durant le processus de mémorisation, en fonction des données à retenir et le mode de mémorisation. On peut également, comprendre l’origine et les causes des troubles de mémoire d’un enfant à partir de cette organisation par une comparaison des faits détectés avec le fonctionnement général de la mémoire. Ainsi par exemple le cas d’un enfant qui oubli facilement la place où il a mit son cahier ou un enfant qui a oublié la leçon qu’il a apprise il y a deux jours. Pour le premier, il s’agit d’un trouble de la mémoire à court terme et pour le second cas il s’agit d’un trouble de la mémoire à long terme.

 

 

IV-  Reconnaissance, anticipation et résolution des troubles de mémoire à l’école élémentaire

  • Définition et causes des troubles de mémoire

Les troubles de mémoire « sont des déficiences brutales, temporaires ou définitives de la capacité d’enregistrer les souvenirs et d’y accéder à nouveau. Ils peuvent toucher certains aspects de la mémoire »[31] . Les troubles de mémoire peuvent êtres diverses et de diverses origines, ils peuvent s’agir d’une altération de la faculté de mémorisation au niveau de la mémoire à court terme ou au niveau de la mémoire à long terme

S’agissant d’abord de la mémoire à court terme, les causes de cette altération peuvent provenir :

  • Soit d’une altération du système de la boucle phonologique qui va entrainer une diminution de la qualité et de la quantité d’information verbale reçue et maintenue par l’individu
  • Soit d’une altération du registre vision-spatial sans tenir compte de l’information verbale, qui va entrainer une réduction de l’information pouvant être retenue
  • Soit d’une altération de l’administrateur central qui entraine une difficulté de maintien de l’information dans le stock à court terme

Mais la diminution de la mémoire de travail et les troubles de mémoire à court terme ne produisent aucun effet sur la mémoire à long terme, c’est le cas par exemple d’un enfant qui peut retenir les faits qu’il a vécu il y une ou deux jours sans pouvoir retenir les enseignements durant une minute.

Ensuite, au niveau de la mémoire à long terme, les origines de ces troubles peuvent s’agir, soit des troubles de mémoire sémantique, soit des troubles de mémoire épisodique.

  • « Les troubles au niveau de la mémoire sémantique produisent des altérations de la compréhension du langage, de l’identification des mots et de l’identification des objets. »[32] . Les troubles de mémoire sémantique sont essentiellement dus à une lésion au niveau du cortex temporal. Ces troubles se posent donc au niveau de la signification des choses. Pour un enfant ces troubles peuvent se refléter à travers la mémorisation des différents objets.
  • Les troubles au niveau de la mémoire épisodique quant à eux se situent au niveau de l’acquisition des nouvelles informations. Les troubles épisodiques se situent surtout au niveau de l’encodage, du stockage ou de la récupération des informations. Les troubles de mémoire épisodique se reflètent par
  • Une altération du rappel des faits nouveaux
  • Une altération de la récupération des faits anciens
  • Déficit de la mémorisation d’un matériel verbal ou visio-spatial

Mais, il faut souligner que généralement, la mémoire procédurale ne peut être atteinte d’un trouble de mémoire même dans les cas les plus sévères d’amnésie. En outre, l’état affectif et le cadre de vie de l’enfant influent sur l’existence d’un trouble de mémoire.

  • Les signes d’alerte des troubles de mémoire

Connaître l’existence d’un trouble de mémoire chez les enfants nécessite une connaissance plus poussée de la psychologie et de la physiologie des enfants. En effet, il existe des signes d’alerte de l’existence d’une déficience au niveau de la mémoire des enfants. Ces signes s’aperçoivent généralement dans le milieu scolaire ou dans le cadre familial. La responsabilité de les détecter relève donc des membres de la famille, des parents et des enseignants. Mais les signes varient également en fonction des troubles, ainsi, il faut l’intervention d’un spécialiste.

  • Signes des troubles à l’école

Les signes d’alerte sont diverses selon le cas, ces signes indiquent que l’enfant nécessite un traitement spécial de la part des enseignants.

Il y a d’abord, l’oubli quasi immédiat et fréquent de la consigne de travail par l’enfant, ceci indique que la mémoire de travail de l’enfant présente des altérations, soit au niveau de la boucle phonologique, soit au niveau des registres visuo-spatial, soit au niveau de l’administrateur central de la mémoire de travail.

Ensuite, il y a également une difficulté fréquente à se rappeler d’une série d’événements ou d’un élément, dans ce cas, le problème se situe au niveau de la mémoire épisodique ou de la mémoire sémantique de l’enfant.

Enfin, on peut relever chez l’enfant une difficulté anormale à mettre en œuvre un rituel, dans ce cas il se peut que le problème se pose au niveau de la mémoire procédurale.

Mais ces signes sont plutôt généralisés, ainsi, il faut prendre une à une les signes des troubles de mémoire chez l’enfant selon leur provenance.

  • Troubles visuels

Les troubles visuels sont des signes de trouble de mémoire, ainsi il faut capter ces signes dès le début. Les troubles visuels des enfants à l’école élémentaires se reflètent par

  • Froncement des sourcils lorsque l’enfant regarde au tableau
  • Fixation de la feuille lorsqu’il lit ou écrit
  • Echec sur les exercices de motricité
  • Non respect des lignes lors des écritures
  • Confusion des couleurs
  • Erreurs de copie

 

  • Troubles auditifs

Les troubles auditifs sont les causes des troubles de mémoire, ainsi ils se reflètent à travers un certains nombre de fait :

  • L’élève parle fort
  • Existence de retard dans la prononciation
  • Inattentif à tout ce qui ne se trouve pas dans son champ visuel
  • Il a du mal à suivre le rythme
  • Incompréhension fréquente de l’élève

 

  • Troubles psychologiques

Les troubles de mémoire peuvent être d’ordre psychologique et les signes de ces troubles d’ordre psychologique sont assez palpables chez les enfants à l’école élémentaire. Ainsi les troubles de mémoire dus à des problèmes psychologiques peuvent se repérer à travers ces points :

  • Indisponibilité de l’élève, trop rêveur
  • Existence d’une difficulté relationnelle
  • Présence d’agressivité
  • Angoisse et violence chez l’élève

 

  • Les signes des troubles dans la famille

Les signes des troubles de mémoire chez les enfants peuvent également être repérés à la maison par les membres de sa famille. Il appartient donc aux parents de comprendre les actions ou les inactions de l’enfant pour pouvoir alerter les spécialistes. C’est le cas par exemple de l’oubli d’une simple liste de course, des personnes à appeler, des personnes proches ou non de la famille. Ces troubles de mémoire peuvent être dus à des problèmes de la mémoire de travail ou de la mémoire à long terme. Mais les signes observés à la maison sont presque les mêmes, il faut donc une attention assez particulière pour détecter réellement ces signes.

En outre, il faut faire une liaison avec l’école et la famille pour mieux détecter l’existence d’un trouble chez un enfant. Ainsi, les points suivants peuvent être révélateurs d’un trouble de mémoire chez un enfant :

  • L’enfant est obnubilé, stuporeux, figé, perplexe, anxieux
  • L’enfant est incapable de donner l’attention à ses cours soit à l’école soit à la maison
  • L’enfant ne reconnaît pas les objets ni les personnes familières tant ses camarades de classes que sa famille
  • L’enfant présente des difficultés d’expression du langage
  • Le temps de réaction de l’enfant est plus ou moins long à l’école que lors de ses révisions à la maison
  • Difficulté à répéter les leçons apprises à l’école

Toutefois des tests existent pour évaluer la santé de la mémoire de l’enfant, ces tests peuvent être pratiqués par les enseignants, par les parents mais le mieux c’est de faire le test via un expert en matière de troubles de mémoire chez les enfants.

  • Méthodologie de tests

Les tests visent à évaluer la santé de la mémoire de l’enfant, plusieurs techniques sont utilisées pour tester la mémoire d’un enfant. Parmi ces techniques, il y a les techniques de test verbaux, les techniques de test non verbaux et les techniques de « test composé ».

Ces tests visent à établir l’origine des troubles en vue d’apporter des solutions adéquates. Ainsi parmi ces techniques, on peut élaborer les tests de répétition des chiffres, en effet, la norme est qu’un enfant peut répéter une série de 3 chiffres en MS et 4 chiffres en GS et 5 chiffres en CP. A partir de ces normes, l’enseignant ou les parents peuvent évaluer la capacité mentale de leur enfant, ils peuvent évaluer l’existence ou non d’un trouble de mémoire. Ensuite, l’enseignants peut procéder à un test visio-spatial en faisant à l’enfant un test visant à retrouver un modèle donné dans une série constituée de vingtaine d’éléments. Si à l’issue de ces tests l’enfant présente des difficultés, l’enseignant et les parents doivent contacter des professionnels pour éviter des conclusions hâtives parce que les troubles peuvent êtres diverses. Par contre, les différences de résultat à l’issu des tests sont nettement appréciables entre un enfant ne présentant aucun problème de mémoire et les enfants souffrant de trouble de mémoire.

En outre, il existe plusieurs batteries de test utilisées par les médecins et les psychologues pour évaluer les capacités mnésiques d’un enfant. Il s’agit généralement des tests psychotechnique qui intègrent des épreuves de mémoire, il y a également le test de rétention visuelle de Benton.

Par ailleurs, les troubles de mémoire peuvent entrainer des troubles d’apprentissage chez les enfants, ainsi, les symptômes des troubles d’apprentissage peuvent également conduire à déterminer l’existence d’un trouble de mémoire, il s’agit par exemple :

  • D’une désorganisation dans le raisonnement des travails écrits et des actes
  • D’une difficulté de compréhension
  • D’une existence d’un moment d’inattention
  • D’un manque de coordination

Dans toutes ses épreuves, la mémoire de l’enfant est mesurée grâce à la psychométrie. Mais pour faciliter la compréhension et la détermination des problèmes de mémoire chez un enfant, le médecin ou le psychologue doit confronter les données collectées au sein de son environnement familial avec celles de son environnement scolaire.

L’évaluation de la mémoire d’un enfant doit se reposer d’abord d’un entretient au préalable avec l’enfant et ses parents, mais quelque soit le résultat de l’entretient, il faut adopter une méthodologie de test pour donner une appréciation objective de l’existence ou non des troubles.

Par ailleurs, la reconnaissance des troubles de mémoire chez les enfants implique le recours à des méthodes purement statistiques afin de discerner le niveau de gravité à l’aide d’une grille de lecture quantitative. L’obtention de cette grille passe par quatre étapes dont la sélection, l’administration des tests, la collecte des résultats et les interprétations.

 

  • Identification des élèves

La représentativité et l’efficacité des tests dépendent de prime à bord de l’échantillonnage, comme toute étude statistique, l’échantillonnage doit aussi une modèle. Dans la situation ci présente, l’échantillonnage doit se faire par « choix raisonnée » du fait que chaque enfant possède des caractères et des signes communs et des signes particuliers.

 

  • Recherche qualitative et documentation

Cette section constitue une étape importante avant d’effectuer les tests de mémoire sur un enfant. Elle comporte deux procédés dont : l’entretien préalable avec l’enfant, les parents et ses éducateurs et la recherche documentaire concernant les méthodes de diagnostic qui se rapportent aux résultats obtenus.

  • Critère d’identification

La mise en tableau des résultats dépend du choix du variable qui à son tour dépend des critères d’identification. Cette option nécessite une attention particulière du fait que les variables qui en découle pendront des valeurs quantitatives ou qualitatives.

  • Montage des questionnaires et de la méthodologie

Les questionnaires doivent permettre à l’évaluateur d’apporter des réponses et des explications aux problèmes de l’enfant. Ces questionnaires varient en fonction de l’âge et du niveau scolaire de l’enfant.

  • Administration des tests

Une fois les questionnaires établis, la personne chargée d’évaluer l’enfant, que ce soit l’enseignant, le psychologue ou le médecin, peut maintenant appliquer le test à l’enfant en tenant compte de l’âge et du niveau scolaire de l’enfant.

  • Collecte des données et interprétations

A partir des résultats obtenus lors des tests, il faut procéder à l’interprétation des données en fonction des outils utilisés et de la mémoire testée. En effet, l’interprétation peut se baser sur plusieurs théories telle que :

  • Le Rivermead behavioural memory test (RBMT)
  • La batterie d’efficience mnésique de Jena Louis Signoret (BEM)
  • L’échelle de mémoire et d’apprentissage de la Nepsy ou la batterie de Meritt Korkman
  • Les épreuves d’André Rey

Les troubles de mémoires sont des problèmes à l’école, ainsi, les enseignants et les parents doivent apporter des solutions à ces problèmes pour éviter que l’handicap ne s’aggrave.

  • Les solutions possibles à l’école et à la maison

Les solutions qui permettent de lutter contre les troubles de mémoire chez un enfant se situent à plusieurs niveaux de sa vie, tant au niveau scolaire, parascolaire que familial. Ainsi au niveau scolaire, il faut mettre en place des activités stimulant pour la mémoire des enfants, et au niveau familial, il faut mettre en place un environnement stable et pérenne, favorable au développement de la mémoire de l’enfant.

  • La mise en place des activités de stimulation de la mémoire

Ces activités doivent viser à une amélioration de la mémoire de l’enfant, en effet, les troubles de mémoire ne se traitent pas par une thérapie via les médicaments mais par une thérapie social et psychologique. Parmi, les activités permettant de stimuler le cerveau et la mémoire de l’enfant on peut citer

  • Les activités mnésiques permettant d’apprendre, de conserver et d’utiliser les informations
  • Les activités perceptivo-motrices permettant d’identifier les formes des objets et constituer un répertoire des gestes
  • Les activités verbales permettant de comprendre et de reproduire le langage

Les activités organisatrices permettant de manipuler les informations doivent reconduire à reformuler systématiquement les consignes orales ou écrites ainsi que les tableaux. Il faut également aider l’enfant par l’intermédiaire des repères fixes et stables, telles que les sonneries de la récréation, les symboles, les pictogrammes ou les dessins. L’enseignant peut également procéder à des moyens mnémotechniques pour remplacer les listes et les textes qui sont difficiles à retenir.

Parmi les activités possibles, on peut citer

  • L’utilisation des dessins qui peut attirer l’attention de l’enfant
  • L’utilisation des signes distinctifs
  • L’utilisation de la radio ou de la télévision pour améliorer la mémoire auditive de l’enfant
  • L’établissement des aides mémoires
  • La pratique des activités parascolaires stimulant la mémoire comme la visite des parcs permettant à l’enfant de mémoriser les animaux

Mais les solutions peuvent également se situer dans le cadre familial.

  • Les solutions mise en place dans le cadre familial

Le cadre familial est le tremplin du développement de l’enfant, ainsi ce cadre doit favoriser la l’épanouissement de l’enfant. En effet, il appartient aux parents de mettre en place une hygiène de vie correcte pour corriger le handicap de l’enfant. Cette hygiène de vie concerne à la fois l’alimentation et le sommeil de l’enfant.

D’abord au niveau du sommeil, il faut améliorer les habitudes de sommeil de l’enfant pour aider la mémoire à mieux consolider les informations qu’elle a acquit dans la journée. L’enfant ne doit pas souffrir d’une insomnie.

Ensuite au niveau des stress, il faut diminuer le niveau de stress de l’enfant, en effet, l’hormone de stress ou le cortisol peut endommager l’hippocampe de l’enfant. Le stress peut ainsi diminuer le niveau de concentration de l’enfant ce qui va lui empêcher de retenir les informations.

Enfin au niveau alimentaire, un bon régime alimentaire contribuera largement à l’amélioration de la mémoire de l’enfant. Parmi ce régime alimentaire, on peut citer

  • Les vitamines B6, B12 qui vont protéger les neurones. Les vitamines B se trouvent principalement dans les épinards, les brocolis, les fraises, les melons et les haricots noirs
  • L’acide folique qui protège également les neurones
  • Les antioxydants qui améliorent le flux d’oxygène du corps vers le cerveau, les antioxydants se trouvent principalement dans les vitamines C et E, et des bêta-carotène, on peut les trouver dans les patates douces, les myrtilles, les tomates rouges ainsi que le thé vert et la noix
  • Les acides gras et les omégas 3 sont des substances concentrées dans le cerveau, on les trouve principalement dans les poissons.

Ces solutions doivent être mise en œuvre en collaboration avec les enseignants et les parents selon les consignes d’un spécialiste, mais des comportements sont également à proscrire pour éviter les troubles de mémoire ou pour améliorer la mémoire d’un enfant.

  • Les comportements à proscrire

Certains enseignants et certains parents ont tendance à se décourager et à décourager l’enfant lui-même. Lors du traitement du handicap de l’enfant, ces évaluateurs doivent faire preuve de croyance, de courage et de dévouement. Ces comportements faciliteraient l’acheminement de l’enfant. Ainsi, certains comportements sont à proscrire, parce que ces comportements nuiront le développement de l’enfant et sa guérison. Ces comportements concernent principalement,

  • Le découragement qui va influencer sur les efforts fournis par l’enfant, l’enfant est également susceptible à certains comportement de ces entourages vu son handicap
  • Le regard négatif et la culpabilisation nuisent l’image que l’enfant veut construire par ces efforts. Les enfants atteints des troubles mentales nécessitent en effet, le soutient et la compréhension de la part de ces parents et de ses enseignants.
  • Mettre l’enfant face à son échec ne lui serait pas profitable, car les troubles de mémoire sont également des troubles psychologiques et sociales.

Par conséquent, les enseignants et les parents ont un rôle primordial face à la guérison des troubles de mémoire d’un enfant, ils ont donc pour fonction de fournir des cadres et des environnements favorables permettant à l’enfant de se développer normalement. En effet, l’environnement d’un enfant atteint d’un trouble de mémoire doit être dépourvu de stimuli extérieurs.

  • Les aides à l’école et en dehors de l’école

Les parents et les enseignants ont des rôles primordiaux dans le traitement des troubles de mémoire chez les enfants, mais leurs rôles sont relativement limités en raison de la limitation de leur capacité. Ainsi, ils doivent nécessairement faire appel à des spécialistes, à des services de la santé scolaire, à un neuropsychologue ou d’un médecin traitant.

  • D’abord, les psychologies scolaires jouent un rôle primordial dans la détection et le traitement des problèmes de mémoire chez l’enfant. Dans ce contexte, on parle de partenariat, d’engagement de collaboration des services de santé scolaire avec les enseignants et les parents. Il appartient généralement à ce service de déterminer la nature des besoins des élèves, ceci implique un dépistage des problèmes généraux et des solutions adéquates en collaboration avec les enseignants et les parents de l’enfant.
  • Ensuite, l’avis d’un médecin traitant est obligatoirement nécessaire dans le traitement des troubles de mémoire. En effet, il appartient au médecin de repérer le problème de l’enfant et d’apporter des traitements adéquats, ainsi que des suivis et évaluations des résultats obtenus. Mais l’avis d’un neurologue est parfois nécessaire dans ce processus de traitement des troubles de mémoires chez les enfants.

 

V- Protocole de tests envisageables[33]

La partie précédente décrit la méthodologie d’approche pour monter les tests de mémoire des enfants. Par suite, cette partie se concentre sur les variantes de tests qu’on peut pratiquer à ce domaine, mais il faut les regrouper en fonction du type de mémoire à évaluer.

  • Les tests pour la mémoire à court terme
  • Le test de mémorisation visuo-spatiale de Corsi
Cubes Premier expérience Deuxième expérience Troisième expérience Score
  succès échec Succès échec succès échec  
2 cubes              
3 cubes              
4 cubes              
5 cubes              
6 cubes              
7 cubes              
8 cubes              
9 cubes              

But :

  • Evaluer la fonction visuo-spatiale
  • Le test de Stroop pour les enfants de 8 à 15 ans

But :

  • Evaluation de la résistance aux interférences
  • Mesure de l’activité frontale
  • Epreuve 1 : 45 secondes

Constitution de la carte : 10 lignes, 5 colonnes, les cases sont remplies de mots colorés en bleu, vert, rouge, jaune et noir

Activités :

  • Lecture suivant la ligne le plus vite possible
  • Epreuve 2 : 45 secondes

Constitution : 10 lignes, 5 colonnes, les mots sont tous colorés

Activités :

  • Lire suivant les lignes le plus vite possible
  • Le sujet recommence la lecture tout en corrigeant les fautes
  • Epreuve 3 : 45 secondes

Constitution : la carte est remplie des petits rectangles de même dimension

Activité :

  • Le sujet doit écrire le nom de couleur de chaque rectangle à l’intérieur
  • Epreuve 4 : 45 secondes

Constitution : 10 lignes, 5 colonnes, les mots sont tous colorés

Activité :

  • Le sujet doit donner la couleur de l’encre avec lequel chaque mot est écrit
  • Mode d’utilisation de l’échelle de Wechsler[34]

L’échelle de Wechsler est un outil très utilisé pour l’appréciation de l’état de mémoire d’un enfant. Le calcul de chaque niveau se fait par l’utilisation de la moyenne et de l’écart-type des notes obtenus par le sujet pour chaque valeur des différents variables.

  • Calcul de la moyenne

Les différents épreuves aboutissent à l’attribution des notes concernant la position du sujet vis-à-vis des variables d’étude suivant : information, compréhension, arithmétique, similitude, vocabulaire, complément d’images, arrangement d’image, cubes, assemblages d’objets, codes, etc. La moyenne est obtenue par le rapport entre la somme des notes et le nombre de variables en cours.

  • Calcul de la variance et de l’écart-type

La variance est la somme des carrés des écarts de chaque note  par rapport à la tendance centrale qui est la moyenne. L’écart-type est la racine carrée de la variance

Ensuite, on prend l’écart-type de référence 3

  • Mesure de significativité

On établit un tableau mesurant la distance de la valeur d’un variable par rapport à la moyenne en utilisant une valeur d’incrémentation de 1.5 à chaque tranche. Le tableau se présente comme suit :

      Moyenne

Ex : 8

     
2 – 3,5 3,5 – 5 5 – 6,5 6,5 – 9,5 9,5 – 11 11 – 12 ,5 12,5 – 14
  + ++ +++
Nettement échoué Echoué Légèrement échoué   Légèrement réussi Réussi Nettement réussi
Note 1

Note 2

Note 5

Note 7

Note 6 Note 3
  • Evaluation de la mémoire à long terme
  • Le test de Meritt Korkman

Ce test comporte 5 épreuves pour les enfants de 5 à 12 ans

  • La mémorisation des visages

But :

  • Evaluer la capacité de maintien d’information au cours du temps
  • Mesurer les troubles de mémoire visuelle
  • Problème d’attention
  • Difficulté vision-spatiale

 

Nombre de photo Immédiat Après 30 minutes Scores
  Succès Echec Succès Echec  
1 photo          
2 photos          
3 photos          
  • La mémorisation des prénoms à 3 essais

But :

  • Difficulté d’encodage
  • Récupération d’information
  • Problème d’attention

 

Nombre de prénom Après 30 secondes Après 30 minutes Scores
  Succès Echec Succès Echec  
Présenter Prénom 1          
Présenter Prénom 2          
Présenter Prénom 3          
  • La mémorisation narrative 3 à 12 ans

But :

  • Déficit d’encodage
  • Problème de compréhension
  • Déficit d’attention

On raconte une histoire et ensuite on fait le test

  Succès Echec Score
Test de rappel libre

–          Résumé

–          Passage

     
Test de rappel indicé

–          Noms du personnage principal

–          Noms des personnages secondaires

–          Heure

–          Noms des lieux

     
  • Le test d’apprentissage des listes des mots[35]
Objet Catégorie
Rose Fleur
Eléphant Animal
Chemise Vêtement
Abricot Fruit
Violon Instrument de musique

Activité :

  • Lecture à haute voix et rétention
  • Le sujet doit relire la liste en la regardant
  • Le sujet doit la relire encore une fois en cachant la feuille
  • Le bilan simplifié du test de mémoire

A la fin des séries de tests, les résultats sont rassemblés dans un cadre unique afin de faciliter leur lecture et leur interprétation[36]. Ce cadre se représente comme suit :

  Epreuves Score Comparaison
Fonction attentionnel Attention sélective visuelle

–          Visage

–          Prénoms

–          Narration

   
Fonction exécutive Capacité d’inhibition

–          Liste des mots colorés

   
Fonction mnésique Mémoire de travail

–          Cubes

Mémoire épisodique

–          Liste des mots

   

L’interprétation du bilan est la finalité de l’administration de ces tests, car il s’agit d’une base de décision concernant l’état de la mémoire d’un enfant. Pourtant l’interprétation implique la comparaison des résultats aux normes de réponses de chaque tests (ex : la moyenne) après la quelle l’évaluateur décide à un certain niveau de confiance le niveau neuropsychologique de l’enfant tout en proposant un ensemble de traitement inhérent à son cas.

Conclusion

La notion de handicap est sujet complexe à cerner et nécessitant une démarche bien établie afin de préciser les causes, la reconnaissance, les manifestations, le classement, les approches et les traitements. Si pendant des nombreuses années les gens se tourmentent à la diversité du vocabulaire à utiliser pour designer les personnes en situation de handicap comme des infirmes ou des handicapés, les chercheurs et les instances nationales internationales procèdent à une proposition de définition du handicap, de sa typologie et commencent à proposer des types de traitement à titre standard pour certaines catégories. Néanmoins, le statut des personnes en situation de handicap porte un statut particulier au sein d’une société donnée, l’exclusion sociale acquiert un caractère logique. En demeurant un phénomène social, le traitement des personnes handicapées par les membres de la société a fait l’objet d’une législation en France par le biais de la loi du 11 février 2005 qui stipule que les enfants handicapés ont les mêmes droits que les enfants définis normaux. Cette loi concerne aussi bien les adultes que les enfants, mais ces derniers bénéficient d’une considération particulière par l’allègement de l’accès à l’école. En fait, les CLIS et les UPI sont deux exemples de la mainmise du gouvernement à l’intégration sociale de ces enfants avec la création de nombreuses institutions nationales qui contribuent à la mise en œuvre de la politique de handicap.

D’une façon plus théorique, la notion de handicap est trop large pour être abordée d’une façon historique et politique, elle s’étend surtout sur le plan psychologique et social. Aborder le handicap dans un modèle médical revient à affirmer qu’il constitue un attribut de la personne dont son traitement implique le traitement de la maladie, et dès que la maladie serait guérie, le handicap disparaisse de la vie de cette personne. A coté de la considération médicale ou approche individuelle, les chercheurs ont pu évoquer que le handicap est aussi un produit de l’ensemble des considérations sociales des personnes handicapées lesquelles portent ce stigmate qui entraine une modification totale de l’identité réelle. Dans ce même ordre d’idées, des nombreuses théories affirment la nature et les causes de l’exclusion sociale que vivent les personnes handicapées tant enfant qu’adulte. En outre, certains types de handicap restent imperceptibles à première vue, la plupart entre dans la catégorie des troubles d’apprentissage qui atteignent les enfants soit de façon prénatale et périnatale, soit par l’effet d’un accident. Quelque soit la cause des troubles de mémoire chez un enfant, il mérite comme tout les autres, de fréquenter l’école. A ce stade de sa vie, l’enfant a besoin d’une panoplie de méthodes pour reconnaitre son handicap, le décrire et pour pouvoir lui octroyer un modalité de traitement particulier. Pour ce faire, la psychologie doit faire appel à la méthode mathématique et statistique afin de rendre plus objective les décisions concernant les déficiences de l’enfant et son dépistage.

La reconnaissance du type de handicap qu’un enfant est atteint nécessite un établissement d’un bilan neuropsychologique complet afin que les éducateurs puissent orienter les méthodes de traitement aussi bien au niveau psychologique, médical que social. Concrètement, la mise en œuvre d’un ensemble de test aide à remplir le contenu de ce bilan, des tests qui toucheront la fonction attentionnelle, la fonction exécutive, la fonction mnésique et la fonction intellectuelle. En effet, le montage de ces tests suit une procédure rigoureuse d’enchainement d’étapes dont la sélection des enfants à tester ou l’échantillonnage, l’entretient et la recherche documentaire, la conception des tests et leurs administrations, la collecte de données et les interprétations. Parmi les différents types de tests élaborés par les chercheurs, certaines sont propres à l’évaluation de la mémoire à court terme comme le test de prénoms, des visages et de la narration tandis que d’autres sont plus performants dans l’estimation de la mémoire à long terme comme le test des cubes et les listes des mots.

 

[1] Michel Delcey, Notion de situation de handicap, p.4

[2] Enquête « Les trajectoires institutionnelles et scolaires de enfants passés en CDES », juin 2007

[3] Institut de Veille Sanitaire, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°16-17, 4 mai 2010, page 176, Tableau de synthèse de la nature des déficiences et les critères de sévérité pour les cas enregistrés par les registres des handicaps d’enfants en France.

[4] http://www.univ-montp3.fr/saeh/sensibilisation/handicaps.htm#sensoriel, 3 juillet 2009

[5] Martine Roux, Jean Choulnard, Trouble d’apprentissage : la technologie à la rescousse, Service Nationale du RECIT en adaptation scolaire, page 2

[6] Jacqueline Gassier, Memo-fiches : Aides à domicile, Assistants de vie aux familles, Ed. Masson, page 101-102

[7] Latifa Serghini, Une figure de l’exclusion : le handicap, page 153

[8]Exclusion des personnes handicapées, Une enquête menée dans la région Cannes-Grasse-Antibes, page 3-5

 

[9] Loi n°2005-102 du 11 février 2005 relative à l’égalité des droits et des chances, la participation de la citoyenneté des personnes handicapées.

[10] Les structures spécialisées d’intégration scolaire, février 2005, page 2

[11] Marcel François, Les enfants inadaptés in L’année psychologique, volume 39, 1938, page 37-50

[12] Interprétation analogue à la physiologie des maladies cardiaques

[13] Marcel François, Les enfants inadaptés in L’année psychologique, volume 39, 1938, page 54-71

[14] Partie du tableau concernant la répartition des déficiences motrices d’origine accidentelle selon le sexe, Etudes et Résultats, DREES, Les déficiences motrices d’origine accidentelle, numéro 417, juillet 2005, page 5

[15] Guislaine Cantat, Les différents types de handicap, page 1

[16] Cf. la théorie de stigmate

[17] Geneviève Bergeron, Analyse des représentations d’enseignantes de niveau préscolaire face à l’intégration d’enfants ayant un trouble envahissant du développement, Thèse de maitrise en éducation à l’université de Québec, Montréal, page 27

[18] Source anonyme

[19] Geneviève Bergeron, Analyse des représentations d’enseignantes de niveau préscolaire face à l’intégration d’enfants ayant un trouble envahissant du développement, Thèse de maitrise en éducation à l’université de Québec, Montréal, page 34

[20] Un résumé est déjà dans la partie 1 concernant cette loi.

[21] SNUipp, Scolarisation des enfants en situation de handicap, sept 2007, page 9

[22] Grzegorz Markowski « Types et rôle de la mémoire humaine » Maître de conférences Université de Silésie

[23] Aristote, « De Memoria et Réminiscencia »

[24] Cf. Les stimulations du milieu

[25]R. ATKINSON et R. SHIFFRIN, Modèle cognitif du transfert de l’information, 1968

 

[26] Glossaire de psychologie

[27] http://www.crame.u-bordeaux2.fr/pdf/la_memoire.pdf

[28] Claude  Bonnet, « Éléments de Psychologie Cognitive », Facultés de psychologie et de science de l’éducation, Université Louis Pasteur

[29] http://evolucentre.com/evolucentre/telechargement/memoire.pdf

[30] http://evolucentre.com/evolucentre/telechargement/memoire.pdf

[31] Encyclopédie médicale

[32] Monsieur Patrick FERY, « les troubles de mémoire » A.S.B.L.  « ReVivre »

[33] Isabelle Jambaqué, Sabrina Chmura, L’évaluation de la mémoire chez l’enfant épileptique, Vol 18, numéro spécial, 2006

[34] http://psychologue-quimper.fr/cours/WISCR.php, Antoine Clénet, Psychologue Clinicien et Psychothérapeute, 1 déc. 2006

[35] Dubois B, L’épreuve des cinq mots, Fiche technique, Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie. Année 1, Février 2001, p 40-42.

[36] Marie-Pascal Noel, Bilan psychologique de l’enfant, Edition Mardaga, page 307

Mémoire de fin d’études de 61 pages

24.90

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