Mémoire portant sur le VIH/SIDA en Afrique Subsaharienne
INTRODUCTION
Tous les pays du monde sont concernés par le VIH/SIDA. S’il est peu fréquent et peu important dans certains pays, il est alarmant dans d’autres.
En effet, les premiers signes de cette maladie ont été identifiés vers la fin des années 1970. En 1982, débuta aux États-Unis l’usage du sigle AIDS ou Aquired Immunodeficiency Syndrome, et en France le sigle SIDA connu par Syndrome d’Immuno Déficience Acquise. Le SIDA peut se définir et se décrire par une infection chronique qui est due à la destruction du système immunitaire par le virus appelé Virus de l’Immunodéficience Humaine. Dès le début du XXIè siècle, le SIDA s’est transformé en épidémie et ce, à l’échelle mondiale. Cette épidémie débute sa première phase dès l’acquisition du virus VIH et se termine par la phase finale SIDA. La ligne du temps de cette maladie se manifeste par six principales étapes. Celles-ci commencent par l’infection ou la pénétration du virus dans le corps humain. Viennent ensuite la fenêtre sérologique et la séroconversion, qui sont respectivement la phase de multiplication rapide du virus et le début de la fabrication d’anticorps par l’organisme. La période asymptomique ou période de latence constitue la quatrième phase. Pendant cette période, aucun symptôme n’apparaît. Toutefois, le virus continue à se multiplier et affaiblit progressivement le système immunitaire de la personne infectée. Quelques temps après apparaissent les symptômes. Dans ce cas, il est évident qu’il existe une maladie liée au SIDA. Enfin, se manifeste la dite maladie SIDA. Les signes majeurs fréquents du SIDA sont d’abord, la perte de plus de 10% du poids de la personne en question. Ensuite, une diarrhée et une fièvre durant plus d’un mois peuvent être remarquées. En outre, le virus VIH se retrouve dans des fluides corporels de la personne infectée. Par conséquent, une autre personne en relation avec cette dernière peut contracter facilement le SIDA par la voie sanguine, la voie sexuelle ainsi que par la transmission mère- enfant. En ce qui concerne le dépistage, la méthode ELISA[1] demeure la plus utilisée. Cette méthode utilise la réaction anticorps- antigène pour détecter al présence des anticorps anti-VIH. Actuellement, des traitements peuvent être dispensés aux séropositifs, notamment des traitements trithérapies rétrovirales qui sont assez coûteux. Il est cependant à souligner qu’aucun traitement ne peut guérir définitivement le SIDA. Même si les médicaments antirétroviraux (ARV) sont disponibles auprès de certains centres de santé, ceux-ci ne peuvent pas éliminer totalement le virus de l’organisme. Ils servent seulement à prolonger l’espérance de vie des séropositifs. Par ailleurs, nombreux chercheurs scientifiques se focalisent sur la recherche d’un vaccin contre cette épidémie. En matière de traitement pour la transmission materno-fœtale, elle peut se traiter par la prise de médicaments ARV ou simplement par un traitement préventif.
Le continent africain est sérieusement infecté par le VIH/SIDA. La situation en Afrique Subsaharienne est alarmante. C’est en effet la seule région du monde où le VIH/SIDA est la première cause de décès, ce qui fait de cette partie du continent africain le peloton à l’échelle mondiale. Environ 25 millions de personnes dans cette zone, soit 8% de la population, vivent avec le SIDA. Cette statistique représente également les 70% des personnes infectées à travers le monde. D’autre part, selon la Banque Mondiale, plus de 22 millions d’Africains sont morts du VIH/SIDA. Comparées à ces statistiques, le cas de la Belgique est encore peu inquiétant malgré le fait que l’on dénombré et diagnostiqué environ 1 135 nouveaux cas de VIH en 2009. De plus, l’utilisation d’associations d’antirétroviraux a diminué le taux d’incidence de la maladie depuis les années 1996.
Après cela, l’Afrique Subsaharienne fait face actuellement à une tendance de « féminisation du VIH/SIDA ». Le nombre de femmes infectées par la maladie est nettement supérieur à celui des hommes. Cette région de l’Afrique est, en fait, la seule région au monde où le nombre de femmes séropositives est plus important que celui des hommes. Les statistiques nous montrent une idée plus précise sur ce cas : 60%[2] des individus sidéens sont des femmes. Cette situation est d’autant plus renforcée par le fait que le cas d’infection par le VIH touche 13 femmes sur 10 hommes en Afrique Subsaharienne. Les femmes sont les groupes les plus vulnérables face à l’épidémie du SIDA du fait de leur statut social, ainsi que pour les raisons biologiques. Les femmes Subafricaines subissent des stigmatisations et discriminations si bien qu’elles soient assez réticentes en matière de VIH/SIDA. Malgré le fait que le SIDA touche essentiellement les femmes, les hommes en sont également concernés. Les préjudices sociaux liés aux hommes influent négativement sur leur vulnérabilité au VIH/SIDA. En effet, les normes sociales en Afrique Subsaharienne acceptent le fait que les hommes aient des partenaires multiples. De plus, sa supériorité par rapport aux femmes lui permet de se comporter de façon abusive en termes de relation sexuelle avec les femmes.
La pandémie du SIDA est un phénomène préoccupant non seulement pour l’Afrique Subsaharienne mais également pour la Belgique qui est l’un des pays hôte des femmes migrantes d’origine Subsaharienne. Il est ainsi d’une importance majeure que l’on mène des actions et qu’on se concentre sur ce fléau. Des mesures et actions pour prévenir les éventuelles propagations de cette maladie est indubitablement nécessaire, d’autant plus que ce sont les individus constituant le principal force de travail qui sont les plus concernés.
Compte tenu des situations existantes, nous pouvons nous demander quels sont les facteurs parmi l’état des connaissances et la perception des modes de transmission chez les femmes d’origine Subsaharienne et que peut-on en tirer ? Par ailleurs, sur quels facteurs peut-on agir pour améliorer la prévention du VIH dans une population de primo-arrivantes Subsahariennes en Belgique ?
Autant de questions nous mènent à voir successivement les caractéristiques générales de la population Subsaharienne et le VIH/SIDA en Afrique Subsaharienne.
PARTIE I : CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA POPULATION SUBSAHARIENNE
Afin de mieux cerner la connaissance et surtout la perception des modes de transmission du SIDA, il est essentiel de connaître les caractéristiques de la population.
1. Délimitation géographique, démographie :
- Délimitation géographique :
L’Afrique Subsaharienne est encore connue sous l’appellation « Afrique Noire », du fait que sa population est surtout de couleur noire. Elle recouvre la presque totalité du continent africain. En effet, l’Afrique Subsaharienne peut divisée en quatre grandes zones notamment l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe.
– L’Afrique de l’Ouest comprend approximativement les pays côtiers au Nord du Golfe de Guinée jusqu’au fleuve Sénégal. Les pays de l’arrière-pays sahélien sont aussi inclus dans cette région. Les pays composant l’Afrique de l’Ouest sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Guinée-Bissau, le Cap- Vert, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Léone et le Togo.
– L’Afrique de l’Est est caractérisée par la vallée du grand rift africain. Cette partie de l’Afrique Subsaharienne comprend principalement 13 pays, notamment l’Erythrée, l’Ethiopie, le Djibouti, la Somalie, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, les Seychelles, les Comores et les îles Mascareignes que sont l’île Maurice et La Réunion. Par ailleurs, Madagascar, le Malawi, et le Mozambique sont parfois inclus dans cette zone.
– Quant à l’Afrique Centrale, elle est constituée par le Sud du Sahara, l’Est du bouclier ouest- africain et l’Oust de la Vallée du Rift. Le Burundi, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon et la République du Congo forment la zone centrale du continent africain.
– La dernière zone qu’est l’Afrique Australe regroupe les territoires situés au Sud de la forêt équatoriale africaine. De plus, les îles africaines situées au Sud-ouest de l’Océan Indien autour de Madagascar ainsi que celles du Sud-est de l’Océan Atlantique sont rattachées à cette zone australe de l’Afrique Subsaharienne.
- La population Subsaharienne :
A part cela, l’Afrique Subsaharienne est peuplée d’environ 829 millions d’habitants. Ce qui représente un nombre assez important sur le plan mondial. La population Subsaharienne augmente eu taux de 2.5% par an, ce qui représente une augmentation deux fois plus vite que dans les autres pays en développement. En effet, le niveau de fécondité demeure élevé. C’est dans cette zone qu’on rencontre la quasi-totalité des pays à fécondité importante. En moyenne, un ménage possède 5.5 enfants. Malgré l’importance du SIDA en Afrique Noire, l’accélération de la croissance démographique reste inchangée. Une telle croissance démographique peut cependant générer de nombreux risques dans plusieurs domaines. Si nous prenons en compte le revenu des habitants, ceci peut se dégrader au fil du temps. En outre, l’occurrence des conflits civils est fort probable, la santé des femmes et des enfants surtout leur statut social peuvent s’aggraver. Toutes ces conséquences rendent la population subsaharienne encore plus vulnérable à l’épidémie du SIDA.
Si auparavant, l’Afrique noire était qualifiée de région la moins urbanisée, actuellement on assiste à une croissance spectaculaire de la population urbaine. Dans les années 1950, le taux d’urbanisation était de 10% et aujourd’hui, il est d’environ 40%. A cet effet, la population urbaine croît très rapidement. Cependant et malheureusement, les nouveaux venus dans les villes n’y trouvent pas leur place. Ces personnes sont contraintes de se placer dans des habitats précaires que sont les bidonvilles. Dans son ensemble, la proportion d’habitat de bidonvilles dans la population urbaine totale dépasse 70%. Nous savons toutefois que parallèlement à la précarité de leur habitat, les gens qui y vivent sont dépourvus de tous les besoins nécessaires en santé. Une fois de plus, cette partie de la population accentue le nombre d’individus vulnérables face au VIH/SIDA.
2. Guerres, violences, viols :
Les pays de l’Afrique Subsaharienne ont connu différents formes de guerres ou conflits. Sans doute, ces derniers vont avoir des répercussions sur la population, notamment sur les femmes. De plus, nous pouvons dire que les conséquences de ces conflits et guerres se manifestent en termes de santé, si nous ne considérons que la propagation de l’épidémie du VIH/SIDA, en Afrique Subsaharienne. En effet, dans les régions en situation de conflits ou de post- conflits, les femmes et les jeunes filles sont particulièrement exposées aux violences sexuelles.
Le VIH/SIDA se propage de façon exponentielle pendant la guerre et dans les situations de conflits. En effet, pendant ces moments tragiques, la population est obligée de quitter leur domicile, voire leur pays. C’est en ces périodes de guerre que se présentent des violences et différentes formes d’exploitation sexuelle à l’égard des femmes et des jeunes filles. De plus, les services vitaux de santé et tout autre accès aux soins sont interrompus. Les jeunes filles sont les principales victimes de l’exploitation sexuelle. En effet, elles sont exploitées et agressées sexuellement par les soldats et les forces rebelles du camp adverses. C’est en quelque sorte une arme de guerre pour eux, afin d’humilier l’autre partie. Par ailleurs, il est évident que pendant une guerre ou conflit, les gens ont du mal à se nourrir, ne peuvent pas subvenir à leurs besoins fondamentaux. Par conséquent, le marché du sexe est le seul moyen pour les femmes de nourrir sa petite famille. Si nous prenons le cas de quelques jeunes filles et certaines veuves au Burundi, celles-ci ont recours au troc du sexe contre de la nourriture, de l’argent ou bien des médicaments. Dans la plupart du cas, par contre, les relations sexuelles ne sont pas protégées. Il va de soi que le risque d’infection au VIH est assez élevé.
Par ailleurs, d’après l’ONUSIDA, les jeunes filles de 15 à 19 ans sont essentiellement séropositives à cause des viols ainsi qu’à leur incapacité à imposer des rapports protégés. Certaines d’entre elles subissent des rapports sexuels en raison de la croyance selon laquelle les hommes contaminés par le SIDA vont pouvoir guérir si ils ont une relation avec une fille vierge. Par contre, pendant ces relations les jeunes filles ne sont pas épargnées des risques de contamination du VIH/SIDA puisque la relation n’est même pas protégée. En outre, les viols occupent une place centrale dans la panoplie des agressions commises pendant les guerres.. De plus, les forces rebelles ne se limitent pas à la violence sexuelle mais vont jusqu’à l’enlèvement d’enfants et des femmes, puis ces derniers subissent des tortures et des sévices sexuels. La répercussion sur la vie des jeunes femmes agressées est malheureuse. Ces jeunes femmes peuvent, en fait, être infectées par le VIH/SIDA d’où il est presque certain qu’elles vont être par la suite rejetées par leur famille ainsi que la communauté. En d’autres termes, elles vont subir la stigmatisation.
A part cela, selon le rapport d’Amnesty, d’autres pratiques tels les incestes forcés, le viol des femmes âgées et des petites filles, des dites « jolies mômes », des orgies devant les enfants et les maris sont possibles pendant les temps de conflit. Ces actes peuvent nuire psychologiquement les enfants. Non seulement une violence sexuelle se manifeste mais il y a aussi une violence psychologique.
Plus pire encore, dans certains cas, on rencontre une utilisation abusive de l’enfant aussi bien fille que garçon. En effet, des enfants soldats sont employés par tous les belligérants. Ces enfants sont drogués par ces derniers et deviennent ensuite des enfants violeurs. Aussi, leur enfance est brisée et nous pouvons déjà imaginer le futur qui s’offre devant eux.
Les cas ci-après peuvent nous démontrer l’ampleur de la violence contre les femmes dans une situation de conflit :
- Au Darfour, en 2003, les milices et les factions rebelles ont été responsable de violence sexuelle à l’encontre des femmes, non seulement les femmes locales mais d’autres issues de certaines organisations humanitaires internationales.
- En République Démocratique du Congo, les femmes subissent des violences sexuelles systématiques faites par des éléments des groupes rebelles et de l’armée. Entre 2002 et 2005, 5000 cas de viols ont été enregistrés.
- Au Rwanda, pendant le génocide de 1994, entre 250 000 et 500 000 femmes ont été violées. Après ce génocide, le nombre de femmes séropositives a fortement augmenté.
- En Bosnie, entre 20 000 et 25 000 femmes se voyaient violées au cours des 5 mois de conflit dans le pays pendant les années 1992.
- En Sierre Léone, un nombre assez important de femmes affirment être victimes de violence sexuelle, viols ou viols collectifs. En effet, 72% des femmes interrogées ont répondu ainsi.
- En République Centrafricaine, pendant combats entre les groupes rebelles et mercenaires lors d’une tentative de coup d’Etat en 2002- 2003, des femmes ont témoigné être victimes de viols.
- Au Burundi, plusieurs femmes ont été violées et celles refusent de se faire soigner de crainte que leur entourage n’apprenne cela et qu’elles vont être par conséquent rejetées.
- En Côte d’Ivoire, la situation est alarmante. Des milliers de femmes et de jeunes filles ont été violées, elles sont victimes de viols et d’agressions sexuelles de manière généralisée et parfois par diverses forces combattantes. Entre 2002 et 2003, les femmes vivant dans la partie Ouest du pays ont subi des violences sexuelles perpétrées par des milices progouvernementales ou bien par des groupes d’opposition. Ces actes ont été faits dans le but de terroriser les populations civiles et leur extorquer de l’argent.
Outre les violences dues aux guerres et conflits, les femmes africaines, notamment en Afrique Subsaharienne, subissent d’autres formes de violence. Les femmes africaines souffrent de violence au foyer. Elle est surtout préoccupante dans la zone Ouest de l’Afrique. Une étude menée par l’UNICEF au Ghana, par exemple, fait ressortir qu’environ 23% des femmes sont battues dans leurs foyers. Par ailleurs, même si l’excision fait partie de la tradition de certains pays africains, nous pouvons considérer que cela fait quand même partie d’une violence à l’encontre de la femme.
On peut également rencontrer de certaines violences liées au genre. Celles-ci sont utilisées pour imposer un code moral basé sur la différence de rôle entre hommes et femmes. Des états de persécution, des soit disant disparitions et d’homicides perpétrés contre les femmes qui s’éloignent de ces codes sociaux ont été révélés par Amnesty International.
Compte tenu de tous ces cas, nous pouvons dire que la guerre, les différents conflits en Afrique Subsaharienne ne fait qu’aggraver et ne fait qu’augmenter le risque de la propagation du VIH/SIDA. Les conflits et guerre de toute source ne représente que des sources de violence sexuelle à l’encontre des femmes. Le corps de la femme devient un champ de bataille. Pire encore, cette violence sexuelle se traduit parfois en une violence psychologique. De plus, il est manifeste que la violence faite contre les femmes constitue une violation de leurs droits fondamentaux et cette violence implique également un problème de santé publique. La violence se superpose souvent avec l’épidémie du VIH/SIDA.
3. Culture, Education, Croyance :
Ces paramètres influent sur la perception de la population des phénomènes qui l’entoure. Nous allons décrire quelques aspects généraux de la culture Subsaharienne.
- La culture subsaharienne :
Des chercheurs, des responsables politiques et des élaborateurs de programmes reconnaissent que le genre sexuel est un facteur influant dans la vulnérabilité au VIH/SIDA, surtout en Afrique Subsaharienne. Nous pouvons nous demander alors, quelle est la culture de la population subsaharienne.
La société subsaharienne est régie par un système patriarcal. Dans un système patriarcal, la domination de l’homme est le cadre au sein duquel sont définis et confirmés les rapports et les rôles entre les hommes et les femmes. Ce système détermine donc de manière irrévocable la subordination légale, sociale, politique et morale de la femme à l’homme. Ceci implique que la société Subsaharienne accorde une image subalterne et délétère de la femme. Celle-ci est marginalisée et est considérée comme une subordonnée.
De plus, l’idéologie patriarcale subsaharienne légitime l’infériorité de la femme. Dans cette optique, nous pouvons constater un rapport de force inégal entre homme et femme. Dans la société africaine subsaharienne, la femme n’a qu’un accès limité aux ressources. La part qui leur est faite dans le partage des rétributions est très congrue. Le déséquilibre qui existe entre homme et femme engendre souvent des conséquences négatives sur la femme. Dans la plupart des pays africains subsahariens, comme nous avons déjà décrits dans la section précédente, les femmes subissent des violences sexuelles. Cette illustration met en exergue ce cas : une femme sur cinq subit ces violences proprement dites, 33% des filles ont eu leur rapport sexuel sous la contrainte.
L’infériorité de la femme africaine fait d’elle une femme dépendante de son mari. Ainsi, elle n’a pas d’autonomie voulue pour prendre une quelconque décision, notamment sur sa vie sexuelle.
Ensuite, le système social fondé sur les règles hiérarchiques signifie que les hommes sont censés subvenir aux besoins de tous les membres de la famille. Toutefois, certaines cultures, telle la culture sénégalaise autorise ou incite les filles à contribuer au revenu de la famille. Plus précisément, elles sont encouragées à faire des apports supplémentaires à la famille. Face à cette culture, les jeunes sénégalaises ont recours à s’intégrer dans le commerce du sexe. C’est en effet la seule option pour qu’elles gagnent de l’argent rapidement.
Par ailleurs, les règles patriarcales déterminent les règles d’héritage, où la propriété se transmet d’un homme à un autre, au sein de système tant patrilinéaire que matrilinéaire. En effet, l’homme est l’héritier du père, des frères et des oncles. Ainsi, au cas où le père de famille meurt, la femme n’a aucun droit à sa richesse. Les hommes de la famille font valoir de leur droit à hériter la propriété familiale. Les veuves et leurs enfants sont ainsi expulsés de leurs maisons. Plus pire et triste encore, certaines familles se permettent de prendre les garçons. Ainsi, les femmes sont privées de toutes les richesses de leurs défunts maris, et leurs enfants leur sont aussi enlevés.
Le droit de la femme africaine subsaharienne est donc violé. Son droit de la naissance jusqu’à la mort est subordonné aux hommes. Au Kenya et en Zambie, les femmes sont vraiment considérées comme inutiles et elles n’ont droit à aucun bien.
Si les femmes sont sous l’égide de l’homme, celui-ci possède des droits plutôt extrêmes. Dans plusieurs pays d’Afrique Subsaharienne, les hommes sont encore autorisés à pratiquer la polygamie. Ils ont droit à plusieurs partenaires. Ceci peut par contre augmenter le risque de contamination du virus du VIH/SIDA pour lui et toutes ses partenaires. La polygamie, dans cette zone du continent africain démontre un supplément de virilité et une assurance de descendance pour l’homme. Il est nécessaire de noter que la progéniture constitue une richesse pour la population africaine. A part cela, la tradition encourage ou incite les hommes à avoir leur première expérience sexuelle avec une femme expérimentée. De ce fait, il est fort possible que ces hommes fassent un rapport sexuel avec les professionnelles du sexe. Pourtant, ce groupe de personnes est le plus exposé au VIH/SIDA. Si les subsahariens suivent donc cette tradition, ils peuvent être séropositifs au moment où ils décident de se marier. Dans certaines sociétés (société ghanéenne), par contre, les femmes n’ont pas assez de pouvoir pour exiger des relations protégées avec leurs maris.
Cependant, pour leur part, selon les normes traditionnelles, les jeunes filles doivent garder leur virginité jusqu’au mariage. Ce fait entrave la liberté des femmes à accéder à de l’information importantes sur la santé sexuelle, ce qui renforce leur vulnérabilité face au fléau du SIDA. En ce qui concerne le mariage, plusieurs pays africains tiennent encore la culture du mariage précoce et forcé pour les filles. Un mariage précoce peut toutefois impliquer que les jeunes filles vont être contaminées par le SIDA très tôt. De plus, si la fille est contrainte à se marier avec une quelconque personne, elle n’est même pas en mesure de connaître si oui ou non la personne qui lui est désignée est porteuse du VIH/SIDA.
En termes d’éducation, les femmes et les filles ont un accès limitées à l’éducation élémentaire. Les filles sont retirées de l’école dans le but de faire contribuer aux tâches ménagères. Cette tradition fait des filles vulnérables et à haut risque d’avoir le SIDA. En effet, lorsque quelqu’un est malade du SIDA ou toute autre maladie, ce sont les jeunes filles qui s’en chargent. Elles portent la majeure partie du fardeau des soins.
En matière de sexe et tradition, la circoncision demeure une tradition encore pratiquée dans plusieurs pays africains. Selon les médecins, cette méthode peut servir à diminuer le risque de contamination du VIH/SIDA. Dans certains pays, la mutilation génitale féminine, appelée excision est encore effective.
Par ailleurs, quelques croyances africaines n’ont pas encore disparu de nos jours. Certains croient que le fait de faire des rapports sexuels avec une femme vierge peut guérir le SIDA. La sorcellerie, la croyance aux mauvais esprits, les sacrifices aux ancêtres, le recours aux guérisseurs traditionnels et la croyance en la réincarnation font encore partie de la vie quotidienne des africains subsahariens.
- Les religions dans la zone Afrique Subsaharienne
Si nous accordons un aperçu sur la religion en Afrique Subsaharienne, cette partie du continent se positionne comme l’une des régions les plus religieuses au monde, selon Pew Research Center. En plus de cela, il y a une cohabitation pacifique entre musulman et chrétien. Ces dernières années, des églises ou mouvements religieux se sont multipliés en nombre. Ces églises sont plus proches en termes de croyance des soucis quotidiens de santé et de misère sociale de la population. La perception que peuvent avoir leurs adeptes du SIDA s’en trouve bien sûr affectée. Ces personnes d’informations suffisamment précises sur la pandémie mais sont rétifs à toute utilisation de protection.
Parler du SIDA fait partie de l’éducation des jeunes de nos jours, mais qu’en est-il pour les jeunes africains ?
Le sujet de sexualité est assez tabou en Afrique Subsaharienne. Selon les coutumes, il est même dit qu’une femme aux bonnes mœurs ne devrait pas aborder ce sujet. Mais actuellement, avec le rythme de prolifération du SIDA, les mass-médias en parlent assez souvent. En plus, c’est un sujet de discussion utile afin de prévenir et éviter les conséquences néfastes du SIDA. On note une faiblesse du niveau de communication entre les adultes, les adolescents et les jeunes sur la question liées à la sexualité. Parallèlement à cela, la population africaine subsaharienne est dépourvue de certaines informations utiles, d’éducation et de services sur le VIH.
Dans la majorité des cas, ce sont les personnes qui ont un niveau d’instruction élevé qui osent aborder ce sujet en famille. Certaines catégories de gens sont plus ouvertes au dialogue. C’est le cas pour les personnes qui connaissent des gens touchés par le VIH/SIDA ou celles qui ont déjà effectué un test de dépistage. Quant aux jeunes, ils se sentent plus à l’aise pour parler du SIDA ou des maladies sexuellement transmissibles (MST) ou tout simplement de la sexualité, avec leurs amis. Après les amis viennent les travailleurs de santé et les parents.
Une grande partie de l’Afrique Subsaharienne maintient encore certaines cultures et traditions d’antan. La culture africaine, surtout au niveau social, se caractérise par le système patriarcal qui induit plusieurs effets sur la sexualité et la vulnérabilité au VH/SIDA. La pratique de la polygamie, les mariages forcés et arrangés par les familles, l’héritage par un frère ou un cousin d’épouses de maris défunts, le caractère permissif de la pratique sexuelle, les représentations sociales des rôles de l’homme et de la femme sont autant de facteurs qui pourraient avoir des effets sur la connaissance du SIDA.
4. Migration et les femmes migrantes.
Depuis le début du XXIè siècle, les flux migratoires vers les pays européens sont importants. Les migrations subsahariennes sont remarquables. Les migrants peuvent être ceux avec des papiers, ce qui sont en règle, mais d’autres essaient d’entrer clandestinement dans les pays européens. Beaucoup d’Africains Subsahariens sont tentés d’immigrer vers l’Europe. Nous pouvons nous demander pourquoi ces africains veulent-ils abandonner leurs pays pour vivre dans un autre ?
- Migration de la population africaine subsaharienne
Les causes de la migration des africains est soit que la personne a le désir de partir ou bien l’attraction qu’exerce le pays de destination sur l’Afrique Subsaharienne. Dans notre cas, nous allons considérer la Belgique. Ces causes de la migration sont appelés respectivement, facteurs push et facteurs pull.
En ce qui concerne les facteurs push, nous savons que l’Afrique subsaharienne a une croissance démographique assez importante et qui est nettement supérieure à la croissance économique. De ce fait, la population se sent être pauvre. De plus, l’urbanisation croissante en Afrique subsaharienne renforce la pauvreté. La population ne vit pas dans des conditions attrayantes. Elle ressent comme un mal-vivre. De sombres perspectives se présentent devant la population, alors les gens espèrent réaliser leur projet dans un pays étranger.
En outre, les pays subsahariens connaissent parfois des conflits. La population subit des réalités atroces si bien qu’ils veulent quitter leur pays pour avoir une vie plus meilleure et plus sereine dans un autre. Par exemple, la politique panafricaine de la Lybie, l’instabilité accrue, les guerres civiles et le déclin économique de plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont engendré une migration significative depuis le milieu des années 1990. Pour la République Démocratique du Congo, la migration des réfugiés a pris de l’essor après la chute du Président Mobutu en 1997. Les guerres civiles en Sierre Léone de 1991 à 2001et celles au Libéria de 1989 à 1996 et de 1999 à 2003 ainsi que la violence au Nigéria ont favorisé les flux migratoires en Afrique Subsaharienne. Les différentes sortes d’insécurité qui règnent dans les pays africains incitent beaucoup ses populations à immigrer.
L’insécurité alimentaire est aussi l’une des causes d’un besoin d’immigrer. En ce qui concerne la santé, nombreuses sont les personnes qui n’ont pas accès à un soin satisfaisant et beaucoup de pays africains n’octroient aucune couverture sociale pour leurs citoyens. Par contre, les pays Européens assurent une couverture sociale nettement meilleure.
Côté économique, les pays africains sont encore pauvres et les gens ne veulent pas investir dans leur pays de peur que leurs investissements ne soient rentables. A part cela, les pays africains sont ceux qui reçoivent le plus d’aides venant des bailleurs de fonds. Pourtant, la population ne ressent même pas cette aide. Ce sont souvent les autorités qui en bénéficient, pour leur propre intérêt. En d’autres termes, les fonds accordés ne vont pas directement vers ceux qui en ont plus besoin.
Les facteurs pull concernent surtout l’appréciation de la différence du niveau de vie entre les pays africains et le pays de destination de l’individu (Belgique). Les conditions de vie dans les pays hôtes sont toujours meilleures, attractives. Par ailleurs, les demandes de main-d’œuvre étrangère flexible et bon marché des pays riches attirent les africains. A part ces raisons, certaines personnes immigrent vers l’Europe car toute la famille y demeure. C’est en quelque sorte pour une cause de regroupement familial. Enfin, les jeunes pensent à une condition de vie moins contraignante et ils optent de quitter le pays. Certains d’entre eux partent pour l’Europe pour poursuivre leurs études.
- Les femmes subsahariennes migrantes en Belgique :
Maintenant, nous allons nous concentrer sur la migration des femmes Subsahariennes en Belgique.
Les femmes subsahariennes immigrantes en Belgique viennent de la République Démocratique du Congo, de l’Angola, du Cameroun, du Rwanda, du Burundi, de la Guinée, de La Côte d’Ivoire, du Ghana, du Tchad, du Togo, du Burkina Faso et du Sénégal. Les ressortissantes due la République Démocratique du Congo demeure les plus nombreuses à cause du lien colonial qu’a le pays avec la Belgique. En 2004, on dénombre 34 879 immigrantes d’origine Subsaharienne en Belgique.
Les Subsahariennes ont chacune leur projet pour vivre en Belgique. En général, ces femmes s’adaptent bien et rapidement avec les conditions existantes en Belgique. Certaines femmes projettent d’y rester tandis que d’autres pensent revenir. Toutefois, la situation dans le pays d’origine les en empêche, telle que la guerre.
Dans la plupart des cas, les femmes d’origine subsaharienne sont appréciées par la société belge. Elles sont capables de remplir des rôles multiples, on les appelle même des « femmes caméléons ». Certaines, par contre, font exception. Ces femmes se résignent à vivre dans les centres Publics d’actions sociales et tendent à ne pas chercher du travail.
En outre, les femmes migrantes rencontrent parfois des problèmes surtout au niveau du marché du travail. Souvent, elles sont obligées de faire des emplois qui ne correspondent pas du tout à leur profil ou leurs compétences. Mais vu qu’elles doivent vivre, elles acceptent le travail. De plus, certaines ont de la difficulté à parler la langue française et néerlandaise. Par conséquent, il leur est difficile de s’intégrer dans la vie sociale et économique de la Belgique.
Parfois, les femmes subsahariennes font face à des situations inconfortables. En effet, certaines personnes se réfèrent à leur stéréotype. L’image négative de la femme africaine demeure un obstacle pour elles. Des personnes les jugent incompétentes ou pas sérieuses au travail, d’autres pensent qu’elles ne sont destinées qu’à faire des bonnes ou à faire du ménage. Un cas encore plus triste, certains propriétaires de maison refusent de louer leur maisons aux africaines, puis d’autres locataires se plaignent si il y a des africaines dans leur alentour.
Enfin, pour les femmes sans papiers, elles vivent dans l’insécurité et la précarité. En effet, elles ne sont pas reconnues officiellement par l’autorité belge. Par conséquent, elles rencontrent des problèmes au niveau de l’accès aux soins de santé décents, aux conditions de travail équitable et décent, et vivent dans des logements à bon prix.
PARTIE II : LE VIH/SIDA EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
1- Les modes de transmission du VIH/SIDA :
Il s’avère qu’il y a trois façons pour le VIH de se transmettre d’un sujet à un autre, le mode de transmission le plus important étant la transmission sexuelle. Ces trois principaux modes sont respectivement la transmission sexuelle, la transmission sanguine et la transmission mère- enfant.
- Les différents modes de transmission :
- La transmission sexuelle :
La grande majorité de la population africaine subsaharienne contracte le VIH lors d’un rapport hétérosexuel non protégé.
La relation sexuelle sans barrière de protection, par exemple le préservatif, est une activité à risque très élevé. En effet, toutes les conditions nécessaires pour une transmission virale efficace y sont réunies. A l’instar, dans le monde, ce premier mode de transmission représente plus de 80% des infections directes et plus de 90% dans le continent africain. De plus, il est important de noter que les autres modes sont secondaires à la transmission sexuelle, le donneur de sang et la mère qui transmet le virus ont été infectés auparavant par voie sexuelle.
Par ailleurs, le virus est retrouvé dans toutes les sécrétions génitales au niveau de différentes cellules. Ce virus se transmet par l’intermédiaire des échanges de sécrétions génitales lors des rapports sexuels par voie génitale ou anale.
- Le mode hétérosexuel :
Le risque d’être infecté par le VIH/SIDA lors d’un rapport sexuel est deux fois plus élevé dans le sens homme femme que dans le sens femme homme. Bien que le risque soit élevé pour l’homme de par un rapport sans protection, les femmes dans leur réceptif, sont exposées à un risque encore plus élevé de transmission du VIH. Ceci s’explique en partie par un taux de prévalence plus élevé chez les femmes et leur infection à un âge plus jeune. Les femmes sont en effet vulnérables. Le taux plus élevé de virus dans les liquides séminaux de l’homme, la surface exposée dans le conduit génital de la femme, le taux d’absorption plus élevé des muqueuses vaginales font que la femme est placée à haut risque d’infection.
- Le mode homosexuel :
Entre hommes, il est évident que la transmission est encore plus élevée. Le rapport homosexuel implique un rapport annal qui présente un risque plus élevé d’infection en raison de la fragilité de la muqueuse annale. Toutefois, jusqu’à présent, la transmission entre femmes n’est pas encore prouvée.
- Les facteurs évidents de risque de transmission :
Si le rapport sexuel non protégé s’est déroulé lors de la primo-infection, stades avancés du SIDA (réplication virale élevée), le risque d’infection est important. Il est encore plus élevé en cas d’absence de traitement viral.
En outre, toutes les infections de la sphère génitale favorisent la transmission. En fait, ces infections augmentent la sensibilité au virus VIH ainsi que l’intensité de la transmission. Cette dernière peut aussi être favorisée par les ulcérations qui passent inaperçues, par exemple l’herpès génital.
De même, les relations sexuelles violentes avec saignements augmentent le risque de transmission. Certaines preuves montrent que le risque de transmission du VIH à l’homme, pendant la pénétration vaginale non protégée, est plus élevé pendant les menstruations de la partenaire.
Ensuite, de nombreuses études, notamment en Afrique Subsaharienne, ont montré que l’absence de circoncision chez l’homme augmente davantage le risque de transmission par rapport à des sujets circoncis, avec les mêmes comportements. Selon ces études, le prépuce peut offrir un milieu de survie aux bactéries et virus, et peut être susceptible à des déchirures, des égratignures ou abrasions. Ainsi, sa présence ne peut qu’accroître la probabilité de contracter le VIH.
Il est aussi indéniable que le risque d’infection se reproduise pour tout rapport non protégé avec une personne dont on ne connaît pas le statut, séropositive ou non. A cet effet, la fréquence des infections augmente avec le nombre de rapports, le nombre de partenaires différentes, le nombre de rapport avec des prostituées, etc…
Ce premier mode de transmission n’est plus possible lorsque le couple utilise correctement un préservatif, masculin ou féminin. En d’autres termes, il n’y pas de risque de transmission avec un rapport sexuel protégé. Il a été démontré que l’utilisation adéquate d’un préservatif réduit grandement l’incidence de la transmission du VIH/SIDA. Cette dernière n’est en fait pas possible en l’absence de geste permettant l’échange de sécrétions.
- La transmission sanguine :
Nous pouvons mettre en exergue quatre façons ou mode de transmission sanguine du VIH/SIDA.
- La toxicomanie intraveineuse :
La toxicomanie intraveineuse est un mode fréquent lorsqu’il y a partage de seringue ou d’aiguilles ou d’autres matériels. Ces différents matériels comportent un potentiel assez élevé de transmission, vu la présence de sang dans le conduit de l’aiguille usagée ou de la seringue usagées, surtout si celles-ci ne sont pas désinfectées. Le VIH peut demeurer infectieux pendant 24heures à 72heures dans le sang à l’intérieur de ces matériels usagés.
- La transfusion sanguine :
Si auparavant la transfusion sanguine était un mode fréquent de transmission du VIH/SIDA, il est presque réduit à néant de nos jours grâce au dépistage ou test de sang des donneurs. Cependant, il est possible que le sang ait été donné pendant la période où le donneur n’a pas encore développé d’anticorps au VIH. Il subsiste ainsi une possibilité, quoique négligeable, de transmission du VIH. En outre, si la fiabilité des tests ou leur sensibilité est insuffisante, il y a encore un risque d’infection.
- L’utilisation de matériel souillé :
Au cas où des échangent de sang surviennent, l’utilisation d’un matériel souillé peut être à l’origine des infections par le VIH. La prudence recommande ainsi de n’utiliser que du matériel stérilisé ou à usage unique.
- L’exposition professionnelle :
Même si le risque de transmission est faible, il est utile de considérer ce cas. L’exposition à du sperme, à des sécrétions vaginales, à du sang et à du lait maternel, en milieu de travail comporte un potentiel de transmission lorsque les précautions universelles ne sont pas appliquées adéquatement. Des cas d’exposition se produisent par exemple lorsqu’un employé se pique accidentellement sur une aiguille. Le risque est surtout élevé si le patient est déjà à un stade avancé de SIDA.
- La transmission de la mère au fœtus ou au nourrisson :
Ce troisième mode de transmission est communément appelé « transmission verticale ». La période de transmission se situe au dernier trimestre de la grossesse, lors de l’accouchement et par l’allaitement maternel. Lorsque la mère est séropositive, le VIH est présent dans son lait maternel. Le nouveau-né est vulnérable puisque l’immunité muqueuse de sa bouche n’est pas encore complètement développée. De plus, des études ont révélé que si une femme séropositive ne reçoit pas de traitement anti-VIH pendant sa grossesse, la transmission du VIH au fœtus s’élève de 20% à 30%. La transmission verticale est également favorisée par l’état de la mère, en termes de stades du SIDA, et celui du placenta.
- Connaissances des modes de transmission par la population subsaharienne :
Une connaissance basique du VIH/SIDA apparaît encore assez limitée pour certaines communautés africaines subsahariennes. Nous pouvons prendre le cas en Afrique du Sud. Les femmes aussi bien que les hommes dans ce pays ont une bonne connaissance du VIH/SIDA en général. En effet, 83% des personnes enquêtées ont donné des réponses exactes sur le mode de transmission du VIH/SIDA. Pourtant, une partie non négligeable de la population rurale sud africaine a une connaissance assez minime de cette épidémie. Cette partie de la population ne sait que très peu, outre les quelques informations qu’ils ont reçues via les mass-médias ou la bouche à oreille. Dans la plupart des cas, les africains ont déjà entendu parler du VIH/SIDA, mais n’en savent pas plus que lorsque des groupes de support sur le VIH/SIDA viennent ou sont présents dans leurs communautés.
Il est toutefois encourageant de savoir que beaucoup d’entre eux savent à peu près le SIDA et ses modes de transmission.
Etant donné que notre mémoire se rapporte sur les femmes subsahariennes, nous allons nous focaliser surtout sur les femmes et leur connaissance en matière de transmission du VIH/SIDA.
La majorité de la population africaine subsaharienne savent que le rapport sexuel sans protection est un mode de transmission du VIH/SIDA. Toutes les catégories de personnes en sont au courant, notamment la population urbaine, les gens de la campagne, les professionnels du sexe, les étudiants. Si nous prenons le cas de la Tanzanie, toute la population urbaine et la plupart de la population rurale (99%) sont conscients que le VIH/SIDA peut se transmettre de par une relation sexuelle non protégée. Malgré l’importance ou l’abondance des africains qui se rendent compte de ce premier mode de transmission, certains d’entre eux restent dans l’ignorance. Ceux qui sont concernés par cette ignorance ou plus précisément ayant une connaissance négligeable sont principalement les jeunes ruraux qui viennent en ville, tout particulièrement les jeunes femmes.
La connaissance de ce mode de transmission varie d’un pays à l’autre, du lieu de résidence ainsi que du niveau d’éducation. Si en milieu urbain, la presque totalité de la population connaît ce mode de transmission, juste près de la moitié en est consciente en milieu rural. C’est le cas pour l’Ethiopie : 79% des femmes urbaines savent que les personnes qui semblent être en bonne santé peuvent porter le VIH, seulement 44,5% des femmes rurales le savent. Au Kenya, par contre, la population urbaine aussi bien que la population rurale sont au courant de cette situation. En effet, 94% des femmes en ville et 82% des femmes en milieu rural le savent. En ce qui concerne le niveau d’éducation, nous pouvons constater une nette différence entre ceux qui sont mieux éduqués (niveau secondaire et plus) et ceux qui ne sont pas scolarisés. Si nous prenons le cas de l’Ethiopie, 84% des femmes scolarisées connaissent que les personnes saines extérieurement peuvent être séropositives tandis que 41% des femmes sans éducation le savent. Parfois, par contre, même si le niveau d’études n’est pas négligeable (niveau secondaire), certaines personnes peuvent ne pas savoir les modes de transmission du VIH. En effet, au Nigéria, 68% des étudiants, au niveau secondaire, seulement connaissent le mode de transmission par voie sexuelle.
Pour le mode de transmission par voie sanguine, la connaissance est encore assez variable. La plupart de la population urbaine (96%), des professionnelles du sexe (96%), de la population rurale (87,5%) en Ethiopie, par exemple, savent que les équipements non stérilisés peuvent être l’un des moyens les plus privilégiés pour être infectés par le VIH/SIDA. Un pourcentage similaire peut être rencontré au niveau de la connaissance que le VIH peut se transmettre par une transfusion sanguine non dépistée ou analysée. En effet, plus de la moitié (60%) de la population urbaine tanzanienne sont conscients que le VIH/SIDA peut se transmettre par transfusion sanguine ou par des instruments contaminés. Toutefois, en Ethiopie, même pas la moitié de la population (40%) savent ces différentes façons d’avoir le SIDA. Une connaissance assez basse par les étudiants de ces méthodes de transmission peuvent se constater au Nigéria, où moins de la moitié (44%) des étudiants savent que le VIH peut se transmettre par la transfusion sanguine et par le partage de seringues ou autres matériels tranchants.
La connaissance de la transmission verticale n’est pas encore cohérente. Comme la connaissance des deux autres modes de transmission, celle-ci varie selon le sexe, le niveau d’éducation ainsi que le niveau d’instruction. En général, ce sont les femmes qui ont une connaissance de ce dernier mode de transmission. Au Rwanda et au Malawi, ¾ des femmes connaissent l’existence de la transmission verticale. Au Ghana, en Erythrée, au Kenya, en Ethiopie, au Lesotho et en Tanzanie, plus de 70% des femmes en sont conscientes. De leur côté, en Uganda et au Nigéria, moins de 6/10 des hommes et femmes ont entendu parler de ce mode de transmission.
La connaissance par les femmes africaines subsahariennes du mode de transmission verticale dépend beaucoup du niveau d’éducation. En effet, pour les femmes ayant un niveau d’étude secondaire, 69% à 90% d’entre elles savent ce dernier mode de transmission tandis que seulement 29% à 70% des femmes sans éducation le savent. Au Nigéria, par exemple, 76% des femmes scolarisées connaissent la transmission verticale, alors que 29% seulement des femmes non instruites connaissent ce mode de transmission.
Il est très évident que la mauvaise connaissance voire ignorance de ce mode de transmission ne fait qu’aggraver le risque de contamination des nouveau-nés, qui affecte pourtant l’avenir de la future génération africaine subsaharienne.
- Les mythes ou fausses croyances sur la transmission du VIH/SIDA :
Si les trois principaux modes de transmission du VIH/SIDA sont presque connus par la société subsaharienne, les circonstances qui ne transmettent pas cette épidémie sont moins bien maîtrisées. Au niveau de la société africaine subsaharienne, trois fausses croyances de transmission peuvent être distinguées. Parmi celles-ci s’affichent les piqûres des moustiques, le partage de nourriture avec une personne infectée et les forces surnaturelles.
En général, une proportion élevée des femmes subsahariennes croient aux facteurs erronés de transmission du VIH/SIDA. Sans aucun doute, les femmes rurales et celles sans éducation ont cette mauvaise conception de la transmission du VIH/SIDA. Par ailleurs, les femmes urbaines et les femmes ayant un niveau d’étude secondaire ont accordé moins de fausse conception de la transmission.
Pour illustrer, plusieurs femmes non instruites au Ghana croient à différents mythes, comme l’utilisation des toilettes, le fait de ne pas manger convenablement, le fait de parler ou de manger avec une personne infectée. Ce qui implique souvent une stigmatisation ou discrimination au niveau de la société africaine vis-à-vis des personnes séropositives. En Afrique du Sud, des études ont pu montrer que la population accuse un niveau élevé de fausse conception de la transmission du VIH/SIDA. Les forces surnaturelles, telle la sorcellerie, sont conçues par certains sud-africains. Près de 1/3 d’un échantillon de population enquêtée croient que ces forces font partie intégrante de source de contamination du VIH/SIDA. En Ethiopie, d’après des études sur terrain, au niveau de différents groupes de population, un niveau assez élevé de fausse croyance de mode de transmission a été révélé. Malgré le fait que des jeunes soient déjà au niveau d’études supérieur, ils ont encore une conception erronée sur la transmission du VIH/SIDA. En effet, près de ¼ des lycéens en Addis-Abeba pensent à de faux modes de transmission de la maladie. On ne remarque pas trop de différence entre les réponses des jeunes enquêtés. Parmi ces fausses croyances, ils ont mentionné la transmission par la piqûre de moustiques, mettre les vêtements des personnes infectées, manger ou partager la nourriture avec les séropositifs, et le partage de toilettes avec les personnes atteintes du SIDA. Pour les étudiants de même niveau en milieu rural, ¼ d’entre eux pensent que les moustiques sont porteurs du virus VIH. En outre, de par une étude menée auprès de quatre groupes à différentes vocations, il a été constaté que beaucoup de personnes enquêtées ont répondu à différents et nombreuses conceptions incorrectes sur le mode de transmission du VIH/SIDA. Ces fausses conceptions regroupent la piqûre des moustiques (38%), le fait de s’embrasser avec une personne séropositive (26%), l’échange de salive (33%), le partage de brosse à dents (88%), partage de toilettes (22%). Par ailleurs, il s’avère que certaines personnes qu’on peut se protéger du SIDA si l’on prend une douche ou un bain juste après un rapport sexuel.
- Les sources d’informations sur le VIH/SIDA :
Pour être au courant de tous ces modes de transmission ou sur le VIH/SIDA dans sa généralité, la population subsaharienne a recours à différentes sources d’informations.
Les principales sources d’informations citées par la population sont la télévision, l’entourage, la presse écrite, la radio, les médecins, les différentes associations et les organismes à vocation sanitaire.
Selon des études menées auprès d’une vingtaine de pays d’Afrique Subsaharienne, la grande majorité des personnes enquêtées, plus de 90%, ont déjà acquis des informations sur le SIDA. La source d’information la plus évoquée demeure la télévision. En effet, 83% de ces personnes ont eu des informations via la télévision. Plus de la moitié des personnes ayant déjà vu une campagne de prévention sur le SIDA l’ont vu à la télévision.
Après la télévision, l’entourage ou le système de bouche à oreille, est l’un des moyens privilégiés pour accéder à toute information sur le SIDA. Parmi les personnes enquêtées, 41% ont eu connaissance de cette maladie grâce à leur entourage.
Par ailleurs, la presse écrite est surtout destinée aux personnes ayant un niveau d’instruction supérieur. Parmi les personnes répondant aux questions relatives aux sources d’information, 38% d’entre elles l’ont su par l’intermédiaire de la presse écrite.
La radio se trouve juste après la presse écrite. 32% des personnes interrogées ont pu connaître l’existence du SIDA et ses modes de transmission en écoutant la radio.
En outre, beaucoup d’africains subsahariens se rendent auprès des centres de santé ou hôpitaux pour obtenir des informations sur le SIDA. L’école n’est par contre pas un milieu où l’on peut acquérir des informations sur le VIH/SIDA.
En ce qui concerne les campagnes publiques de prévention, elles ne sont pas vraiment adaptées aux populations subsahariennes, selon plus de la moitié des personnes prises dans l’étude.
En Afrique Subsaharienne, le mode de transmission du VIH/SIDA le plus fréquent est le rapport hétérosexuel. La plupart des cas d’infection par le VIH se sont produits lors de rapports sexuels non protégés. La transfusion sanguine et toute contamination par le sang d’un sujet séropositif figure aussi parmi les modes de transmission existants. La transmission de la mère vers son bébé est aussi un moyen de transmission de SIDA. La majorité de la population ont une bonne connaissance en ce qui concerne le mode de transmission sexuelle. Les femmes aussi bien que les hommes ont une parfaite connaissance de ce fait. En outre, la transmission par voie sanguine est parfois peu connue par la population. Pour le troisième mode de transmission, les femmes en sont bien informées.
Toutefois, la connaissance des ces modes de transmission varie beaucoup selon le pays, le milieu où les gens vivent, leur niveau d’éducation. La population urbaine a souvent une meilleure connaissance des différents modes de transmission. Même si dans certains cas, les personnes avec un niveau d’études élevé savent ces facteurs de transmission, il se trouve que les personnes peu instruites en connaissent également, mais moins que les premières. En dépit d’une assez bonne connaissance des modes de transmission du VIH/SIDA, beaucoup de mythes ou fausse conceptions peuvent encore être rencontrées au niveau de la société subsaharienne. Ce ne sont pas seulement les personnes non instruites ou en milieu rural qui accordent des croyances incorrectes sur ce sujet, une partie non négligeable des personnes instruites ou celles en milieu urbain en est concernée. La mauvaise conception de ces modes de transmission induit souvent des gestes de discrimination envers les personnes portant le VIH/SIDA.
Par ailleurs, il est important de mentionner que la population subsaharienne acquiert des informations sur le SIDA, surtout à partir de la télévision. Les autres moyens d’informations ne sont quand même pas négligeables. Le milieu scolaire se trouve par contre un endroit où l’on ne peut avoir aucune information sur cette épidémie.
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2- Les campagnes et programmes de prévention contre le VIH/SIDA :
L’épidémie du VIH/SIDA pose un important problème aussi bien au niveau national qu’à l’échelle internationale. Elle affecte le développement du pays où on rencontre un taux de prévalence élevé. Ainsi, le SIDA devient un problème de santé public et nécessite des campagnes et programmes de prévention significatifs. Dans ce cadre, nous allons voir les différents programmes, politiques ou campagnes voire actions de prévention contre l’épidémie du VIH/SIDA, au Belgique et en Afrique Subsaharienne.
Depuis la prolifération de la maladie, nombreuses organisations ou associations nationales et internationales ont contribué à la prévention de celle-ci. En premier lieu, nous allons voir les différentes actions au Belgique.
- Les ripostes en terre belge:
En Belgique, les différentes actions de prévention peuvent être menées par deux catégories d’entité. D’une part, il y a les ripostes sous la responsabilité du gouvernement fédéral et celles menées par les communautés existantes, d’autre part.
Pour la Communauté française, il est question de mettre en place des activités vraiment spécifiques en matière de prévention des IST et SIDA et de promotion de la santé. Pour ce faire, des organismes de prévention ont mis en œuvre diverses actions par le biais de diverses formations ainsi que par des activités de lobbying. En outre, des centres spécialisés ont été promus pour les services de Counseling et pour les dépistages volontaires. Pour les patients ayant déjà le virus, la communauté française a mis en place des centres de prise en charge hospitaliers. Les personnes qui ne sont pas encore infectées sont également prises en considération. Ce fait s’illustre par la mise en œuvre d’actions secondaires, ou plus précisément la prévention de nouvelles contaminations. Par ailleurs, les « Stratégies concertées du secteur de la prévention des IST/SIDA » renforcent la riposte de la communauté française belge contre la prolifération du VIH/SIDA. Une dizaine d’organisations et d’activités de la communauté française prennent en charge de la lutte contre l’épidémie.
Les actions dirigées par la communauté flamande quant à elle se concentrent surtout sur la promotion de la santé sexuelle. Des organisations partenaires travaillent en étroite collaboration avec la communauté flamande. A l’instar, l’Institut de Médecine Tropicale Prince Léopold ou IMT qui vise à promouvoir un comportement sexuel sûr et à prévenir les MST. Pour la réalisation de son objectif, cette entité a mis en place le « Community Leaders Approach » qui accordes une attention particulière aux africains d’origine subsaharienne, aux voyageurs et aux expatriés. En outre, la communauté flamande essaie au mieux de mettre en place des préventions pour les professionnels de la santé ainsi que pour les consommateurs de drogues et les intraveineuses.
Pour sa part, la communauté germanophone pour sa riposte contre le SIDA a mis en place un groupe « Prévention SIDA ». La communauté germanophone privilégie s’adresse prioritairement à la génération montante. En d’autres termes, ce sont les jeunes de 13à 15 ans qui constituent leur cible. Des conseillers en prévention formés prennent en main les actions en faveur des jeunes.
- Les actions menées par la Belgique en dehors de son territoire (particulièrement en Afrique Subsaharienne):
La Belgique apporte une contribution non négligeable à la prévention voire lutte contre le VIH/SIDA dans les pays d’Afrique Subsaharienne.
La coopération belge au développement soutient la politique nationale de santé publique des pays d’intervention et encourage l’intégration de la lutte contre le VIH/SIDA dans cette dite politique :
- Au Mali et en Tanzanie, afin de mettre au point le plan d’action nationale de lutte contre les IST/MST, la coopération belge au développement a accordé un soutien financier.
- En Tanzanie, une somme de 3,2 millions d’Euros a été allouée pour le programme d’information sur le VIH/SIDA destiné à l’enseignement primaire.
- Pour un programme quadriennal de traitement et de recherche relatif au SIDA, le Burkina Faso a bénéficié d’un soutien financier de 5 millions d’Euro.
- Une aide de 5,75 millions d’euros a été octroyée à la République Démocratique du Congo. Ce financement va servir à la coordination provinciale des interventions de lutte contre le SIDA et au renforcement des services sanitaires locaux sur le plan de prévention, du contrôle du sang et de la formation.
- En Afrique Centrale, la coopération belge finance certaines actions dans le cadre du renforcement de l’Etat de droit.
A part la coopération belge au développement, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) jouent aussi un rôle significatif dans la lutte contre le SIDA en Afrique Subsaharienne. Ces organisations ont pour principal but d’améliorer les soins de santé de base et l’accès au traitement contre le SIDA. D’autre part, elle accorde des soutiens financiers aux ONG qui allègent l’impact économique du SIDA. L’Afrique du Sud est l’un des pays dans lequel on rencontre différentes actions de ces organisations. Un financement s’élevant à 6,2 millions d’euros, par exemple, soutient l’exécution du plan national de crise en faveur du SIDA. En outre, des ONG belges cofinancent des actions menées par les Médecins Sans Frontières en matière de VIH/SIDA. De plus, ces ONG travaillent avec la Croix Rouge sud-africaine par le biais de financement de cette dernière. En Afrique Subsaharienne, une organisation militante axée sur la prévention ou lutte contre le SIDA, « Treatment, Action, Campaign » cherche à conscientiser le gouvernement sur l’ampleur de la maladie. De ce fait, elle cherche à obtenir davantage de dépistage du SIDA et songe à un accès généralisé au traitement. Vu que le but de l’organisation est conforme à celui des ONG belges, elle a pu profiter d’un soutien financier par ces ONG.
L’enseignement supérieur belge se voit concerné par la lutte contre le VIH/SIDA. Les universités flamandes contribuent à certaines études nécessaires pour la prévention du VIH/SIDA. En Afrique du sud, au Mozambique et en Guinée, des chercheurs étudient le traitement du SIDA. Outre ces recherche et études, la focalisation sur les méthodes thérapeutiques traditionnelles utilisées dans le traitement du SIDA constitue un point très important.
- Programmes et campagnes menés par la Banque Mondiale:
La Banque Mondiale joue un rôle prépondérant dans la riposte à l’épidémie du SIDA. Elle ne cesse d’octroyer et d’améliorer le financement des programmes en faveur de cette lutte.
- Le programme de thérapie anti rétrovirale ou TAR a trouvé une amélioration de plus de huit fois, en termes de taux de couverture. L’intensification de ce programme a apporté ses fruits au Botswana, au Kenya, au Malawi, en Namibie, au Rwanda, en Afrique du Sud, en Ouganda et en Zambie.
- Il se trouve que dans certains pays, des difficultés d’exécution soient présentes. A cet effet, en partenariat avec l’ONUSIDA, ACTafrica a établi des équipes spécialisées de soutien technique. Cette aide est donc plutôt de type opérationnel. Le soutien technique se manifeste par un examen approfondi du programme national de la lutte contre le SIDA et recommande par la suite des mesures afin d’améliorer les résultats attendus du programme. A cet effet, un montant de 440 000 dollars a été déployé. Cette somme est destinée essentiellement à l’intégration de l’égalité des sexes dans les opérations de lutte contre le VIH et du renforcement effectif des capacités du personnel de la Banque Mondiale, des commissions nationales de lutte contre le SIDA et de la société civile dans les volets clés du programme.
- Dans 18 pays, l’ONUSIDA a octroyé un financement en vue d’une aide pour la Stratégie et plan d’action de lutte contre le VIH/SIDA.
- Au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Ethiopie, en Gambie et en Ouganda, une somme de 230 millions de dollars a été décaissée dans le cadre des programmes plurinationaux de lutte contre le SIDA ou MAP.
- La région de l’IGAD[3] bénéficie également de l’appui de la Banque Mondiale. En effet, 15 millions de dollars ont été consacrés pour le Programme de partenariat relatif au VIH/SIDA dans cette région. Ce programme est consacré exclusivement à la lutte contre le VIH/SIDA au sein des populations transfrontalières et mobiles, ainsi que chez les personnes déplacées dans leur propre pays dans la corne de l’Afrique.
- Pour ce qui est des projets pour les traitements, un prolongement de financement a été accordé pour le projet du Programme régional d’accélération des traitements contre le VIH/SIDA.
- L’amélioration de la gouvernance des programmes de lutte contre le SIDA est également promue par la Banque Mondiale. L’institut de la Banque Mondiale et le Programme mondial de lutte contre le VIH/SIDA en collaboration avec l’ACTafrica et le gouvernement, a par exemple, coparrainé un Programme de renforcement des capacités en matière de riposte à l’encontre du VIH/SIDA au niveau de certains districts et de la communauté en Tanzanie.
- Des ateliers ou séances d’apprentissage sont également dispensés par l’ACTafrica. Nous pouvons prendre la séance d’apprentissage sur le « Ciblage des groupes vulnérables dans les activités de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique Subsaharienne ». L’objectif d’une telle séance est en fait d’assurer la durabilité des programmes en faveur des pays de l’Afrique Subsaharienne.
- Riposte menée par l’autorité locale :
Etant donné que la maladie du VIH/SIDA s’étend au niveau d’un territoire national, il est du devoir du gouvernement local de mettre en place certaines mesures d’atténuation de cette prolifération.
Ici, nous allons prendre le cas du Niger. Dès l’apparition des premiers cas du VIH/SIDA en 1987, le gouvernement Nigérien a essayé au mieux de déployer ses efforts pour apporter une réponse nationale à l’épidémie de l’infection à VIH/SIDA. Pour ce faire, le gouvernement a mis en place un Comité National de lutte contre le SIDA ou CNLS. En outre, depuis le début de l’apparition de l’épidémie, le Gouvernement a mis en vigueur des plans à court ou à moyen terme.
Ensuite, puisque l’ampleur de l’épidémie devient de plus en plus remarquable, le Gouvernement nigérien a adopté le Cadre Stratégique de lutte contre les IST et le VIH/SIDA en 2002. Le Cadre stratégique est surtout chargé de définir les mécanismes nécessaires à la mise en œuvre efficace de toute intervention pour la lutte contre le VIH/SIDA. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce cadre stratégique, au niveau du territoire national, 42 plans sous-régionaux, 8 plans régionaux et 24 plans sectoriels de lutte contre les IST/VIH/SIDA ont été élaborés.
En outre, la lutte contre l’épidémie du VIH/SIDA bénéficie d’un appui politique au plus haut niveau de l’Etat. En effet, le Président de la République, les membres de l’Assemblée Nationale ainsi que les autorités administratives régionales ou sous régionales s’impliquent dans cette lutte. Le Président de la République, par exemple, met en place les différentes missions du CNLS. Par ailleurs, tous les ministères nigériens font partie intégrante du CNLS et l’Assemblée Nationale est représentée, elle aussi, au sein du Conseil.
Il est important de souligner que les plans et stratégies de riposte à VIH/SIDA ont nécessité une mobilisation d’importantes ressources financières. Ces dernières ont été assurées aussi bien par l’Etat nigérien mais également par les partenaires internationaux.
- Les lacunes dans la mise en œuvre des ripostes :
Malgré les efforts déployés par toutes les entités concernées, il se trouve que des lacunes et difficultés entravent l’aboutissement à l’objectif décrit. Ces lacunes peuvent être d’ordre financier, socioculturel voire organisationnel.
- Les lacunes d’ordre financier et organisationnel :
Malgré les financements octroyés par la Banque Mondiale, ceux-ci sont encore insuffisants. Pour le financement du TAR, même si le financement s’est considérablement accru, il subsiste encore d’importants déficits de financement. En effet, le déficit de financement entre les ressources requises et celles qui sont disponibles en 2007 pour assurer l’accès de tous aux services de prévention et de traitement s’élevait à 8.1 milliards de dollars. Par conséquent, si le traitement devrait être administré à plus de 1 million de personnes, ¼ seulement (23%)[4] ont peu en bénéficier.
En outre, au niveau des pays africains subsahariens, nous pouvons encore remarquer un manque de ressources tant humaines que financières. De plus, l’allocation des ressources pose encore un grand problème. Les suivis sur terrain ont pu montrer qu’il y a des dysfonctionnements dans l’allocation de ces ressources au niveau des entités. Encore du point de vue organisationnel, les systèmes de santés africains sont assez faibles. A l’instar, les gouvernements africains ont alloué des financements dans d’autres domaines ou secteurs plutôt que de se focaliser sur la lutte contre l’épidémie du VIH/SIDA auparavant. On accuse donc un retard dans la prise en compte de cette lutte. La coordination des actions de lutte contre le SIDA figure également parmi les lacunes pour la réussite des campagnes et programmes. Un manque de coordination implique nécessairement une inefficacité des actions menées. De plus, des hésitations ou manque de données sur la situation épidémiologique entrave la bonne coordination des campagnes et programmes.
Pour les financements, les pays africains sont très dépendants des bailleurs de Fonds ou des autres pays partenaires. Ainsi, un impact important peut être constaté en matière de lutte contre le SIDA quand les financements extérieurs régressent. C’est en effet le cas pour la riposte au Cameroun. Le financement des actions de lutte contre le SIDA a régressé depuis 5 ans avec la régression des financements extérieurs.
- Les lacunes d’ordre socioculturel :
Les campagnes de prévention font souvent face à des problèmes à cause de la culture africaine.
La place de la femme dans la société est toujours au premier plan dès que l’on parle de culture. Les campagnes ne sont pas efficaces du fait que les africaines bénéficiant des soins prénatales préfèrent ne pas se faire dépister. Elles ont en effet peur de se faire stigmatiser et elles évitent les problèmes conjugaux. Cette stigmatisation constitue une barrière à la diffusion de toute information sur les risques de transmission de la maladie. De plus, elle ne fait que renforcer les comportements à risque des femmes. Il se trouve ainsi que des campagnes de prévention sont inadéquates avec la culture africaine subsaharienne. Si nous prenons le cas d’une campagne nommée AFP, les femmes subsahariennes juge cette campagne comme source de stigmatisation[5] pour les personnes atteintes par le SIDA.
En outre, au niveau social, la corruption est encore un problème qu’il faut faire face et que les pays africains doivent encore surmonter. Au cours d’une étude sur terrain, il a été remarqué que le personnel des services sanitaires accuse un taux d’absentéisme important. Cet absentéisme peut induire à une possibilité d’activités informelles en dehors des centres médicaux. Au fait, ces personnes font un détournement des médicaments qui sont censés être gratuits, ce qui ose problème dans la lutte contre le VIH/SIDA.
3- Perceptions par la population :
La perception du VIH/SIDA est plutôt vue d’un point de vue comportemental. Des attitudes différentes peuvent se présenter face au risque.
Les personnes qui sont en connaissance de l’épidémie ont une grande inquiétude vis-à-vis du SIDA. La majorité des personnes enquêtées sur l’inquiétude face au SIDA se déclarent inquiètes. Une majeure partie de ces enquêtés sont même très inquiets vis-à-vis de l’épidémie. En outre, les jeunes ont peu d’inquiétudes sur ce sujet, par rapport aux générations plus âgées.
Encore en termes d’inquiétudes, les personnes sont surtout inquiètes pour elles-mêmes, puis pour leurs enfants et leurs partenaires. Il faudrait noter que ce sont surtout les femmes qui s’inquiètent pour elles-mêmes. Elles s’inquiètent pour leurs enfants, ceux-ci peuvent les accuser et puis ces femmes ont une importante inquiétude sur l’avenier de leur progéniture.
Par ailleurs, la prise de conscience en ce qui concerne l’exposition au risque est encore minime. Une personne sur trois seulement se rend compte qu’ils ont couru un risque après différents actes qu’ils ont faits auparavant.
La contamination des femmes pose un grand problème pour celles-ci. Comment perçoivent-elles le risques dont elles font face/ quel comportement sont-elles enclins à adopter ?
Le comportement de la femme envers le VIH/SIDA dérive de la perception de sa vulnérabilité. La compréhension des risques et le lien à la perception de la vulnérabilité au VIH/SIDA est important pour avoir une prévention effective du VIH/SIDA.
Le SIDA est mal vu par la société africaine. Cette maladie est en effet perçue par les femmes subsahariennes comme un malheur, un stigmate ou une source d’exclusion. Ainsi, dire sa séropositivité à la société n’est pas du tout évident. La femme séropositive ressent un malheur. Sa séropositivité lui accorde un signe d’impuissance. Le fait de porter le VIH/SIDA implique également le port d’une souffrance morale du fait que ces femmes gardent en elles de lourds fardeaux de peines.
Par ailleurs, le SIDA est perçu comme une honte, surtout pour la famille des femmes infectées. Plutôt que de soutenir ces dernières, leurs familles préfèrent les exclure. Ces femmes sont en effet considérées comme des personnes déviantes aux yeux de la société. Etant donné les risques d’exclusion par la famille et la communauté, les femmes séropositives préfèrent quittes leur ville voire leur pays. Les femmes subsahariennes pensent que le fait de porter le VIH/SIDA se lit sur le visage. Ces femmes ont ainsi tendances à s’auto exclure de la société. Par exemple, elles n’osent plus avoir des relations sexuelles avec d’autres personnes puisqu’elles pensent que leur corps est sale et que ce n’est pas digne des hommes. En outre, ces femmes s’auto excluent à cause des regards des autres. En effet, le regard des autres sur ces femmes se traduit par leur réaction et leur attitude en présence de ces femmes porteuses du VIH/SIDA.
A part cela, certaines femmes connaissent bien l’existence de la maladie et tout ce qui concerne le SIDA mais elles ont tendance vraiment à l’ignorer. En effet, ces femmes pensent qu’elles ne vont jamais se faire avoir. Elles n’adoptent toutefois pas les mesures préventives du VIH/SIDA. Ce comportement augmente la vulnérabilité de ces femmes face au VIH/SIDA. Quand ces femmes sont contaminées, elles tendent à penser en premier lieu l’origine de leur infection et ensuite à tout ce que peut engendrer cette contamination, c’est-à-dire la stigmatisation ou la discrimination. L’accès aux soins devient ainsi la dernière chose à faire.
En particulier, pour les femmes migrantes, en dépit de leur immigration et de la culture du pays d’accueil, elles font toujours face à des problèmes moraux. Les femmes subsahariennes ne sont pas forcément à l’abri des regards et exclusion ou de la solitude en cas de séropositivité. Ces femmes ne se sont pas séparées de leur culture malgré le fait qu’elles sont loin de leur pays d’origine. La culture subsaharienne, notamment la stigmatisation persiste en elles malgré tout.
- Comportement adopté face au VIH/SIDA:
Face au VIH/SIDA, le comportement le plus adopté par la population subsaharienne est l’utilisation des préservatifs. Ceci est cité par la majorité des personnes comme étant un moyen privilégié de protection contre le VIH/SIDA. Si ces personnes ont clairement identifié le préservatif comme le moyen le plus efficace pour se protéger du VIH/SIDA, le niveau d’appréciation générale du préservatif est encore particulièrement mauvais. Même si les femmes, les jeunes, les personnes instruites ont une meilleure image du produit, il se trouve que les africains subsahariens accordent une image moins bonne de cela.
En effet, selon plusieurs africains subsahariens, le préservatif est associé à la notion de multi partenariat. Ces personnes pensent que le préservatif incite à avoir plusieurs partenaires et crée également des doutes sur le partenaire. Une telle image du préservatif peut avoir des conséquences sur son utilisation. Il est possible que ces mauvaises perceptions soient à l’origine de refus d’utilisation du préservatif parmi la population subsaharienne. Toutefois, malgré la mauvaise image du préservatif, il se trouve qu’il y a une hausse pour l’utilisation, surtout une forte progression de l’utilisation au premier rapport sexuel. Par ailleurs, l’utilisation du préservatif est réelle pour la moitié des personnes. Plus souvent, les hommes en utilisent et osent en acheter. Ensuite, les jeunes ont plus recours à son utilisation par rapport aux personnes âgées de 45 ans et plus, les personnes instruites figurent également parmi les utilisateurs. Dans la plupart du temps, les raisons de l’utilisation du préservatif sont liées à la protection contre le SIDA et contre les MST de manière générale. La contraception est aussi une des raisons de l’utilisation du préservatif.
Outre l’utilisation du préservatif, la fidélité à un seul partenaire est évoquée comme un moyen de se protéger du VIH/SIDA. Ce moyen est plutôt l’apanage des personnes qui sont en couple et qui ont déjà un enfant au foyer.
Pour la majorité des femmes, l’abstinence est un moyen primordial pour éviter toute infection au VIH/SIDA. Les hommes sont un peu réticents pour ce moyen. Par ailleurs, les personnes qui se déclarent ne pas utiliser de moyens de protection prônent la fidélité comme l’outil de prévention contre VIH/SIDA.
Pour faire face au SIDA, il est important de connaître son statut sérologique. En d’autres termes, il faut se faire dépister. Une partie assez importante de la population subsaharienne ignore encore leur statut sérologique. En effet, 59% des personnes interrogées lors d’une enquête déclarent connaître leur statut. Ce sont les plus souvent des personnes qui vivent seules ou celles qui ont un niveau d’instruction élevé qui ont déjà fait un test de dépistage. En outre, ce sont les femmes qui ont plus recours au dépistage que les hommes. On remarque aussi que la population subsaharienne accuse un retard en termes de dépistage. La population subsaharienne a une bonne connaissance de tests de dépistage mais elles ne les utilisent pas dans la plupart des cas. Les raisons pour lesquelles ces personnes ne veulent pas faire un dépistage sont souvent le fait qu’elles croient ne pas être concernées. Pour d’autres, ils ont peur du résultat du test ou croient qu’il ne sert à rien de savoir son statut sérologique. Certaines personnes ne savent pas où elles peuvent faire le test. La peur du résultat est plus présente chez les personnes sans enfants au foyer, tandis que ceux qui pensent qu’il ne sert à rien de savoir son statut sont les personnes qui vivent en couple ou celles qui ont un niveau d’instruction plus faible.
CONCLUSION
L’épidémie du VIH/SIDA touche énormément les pays de l’Afrique Subsaharienne, en particulier les femmes. Il y a une tendance à la féminisation de la maladie dans cette région d’Afrique. Les femmes sont les plus concernées et sont les plus vulnérables. La culture subsaharienne envers les femmes est l’un des facteurs qui favorisent leur vulnérabilité. En effet, la culture subsaharienne minimise le statut de la femme, voire une discrimination envers celles-ci. Le statut des femmes subsahariennes fait qu’elles doivent subir les conséquences du multi partenariat de leur époux. Non seulement ceci affecte leur sentiment mais aussi et surtout leur santé. Les femmes dépendent beaucoup des hommes et c’est rare qu’elles peuvent acquérir des informations sur le SIDA. Elles n’ont même pas le pouvoir de décider quoi que ce soit, même pas pour leur vie sexuelle. EN plus, le sexe est un sujet assez tabou pour les africains. En outre, les femmes subsahariennes sont vulnérables puisqu’elles subissent différentes formes de violence. Au niveau de leur foyer, elles subissent des violences conjugales de toute forme, au niveau de la société, elles sont victimes d’abus sexuel ou de violences sexuelles surtout en temps de guerre ou conflits.
En termes de connaissance du VIH/SIDA, les femmes en sont au courant globalement. Elles sont conscientes des risques de transmission du VIH/SIDA. Toutefois, cette connaissance n’est pas la même pour toutes les femmes subsahariennes. Elle varie en fonction des pays, du niveau d’instruction et parfois de la religion. Parmi les femmes subsahariennes, il existe encore une proportion non négligeable qui conçoit des fausses croyances sur la transmission du VIH/SIDA. Ce fait rend encore ces femmes de plus en plus vulnérables.
Face au VIH/SIDA, les femmes adoptent des attitudes différentes. Mais dans la plupart du temps, les femmes subsahariennes voient mal le SIDA. En effet, la contamination par le SIDA implique directement pour elle une stigmatisation, non seulement au niveau de leur famille mais la société est également susceptible de les rejeter.
Pour les ripostes au VIH/SIDA, plusieurs actions, campagnes, programmes sont dispensés par différentes entités. Ces actions visent surtout à lutter contre la propagation de la maladie, à traiter les personnes infectées. Malgré ces efforts, il semble qu’il y a encore des lacunes au niveau de leur réalisation. Les lacunes en au niveau du financement sont les plus remarquables. De plus, la gestion de ces ressources est parfois floue. Par ailleurs, en termes de campagne elle-même, il se trouve qu’il y a parfois une inadéquation vis-à-vis de la culture africaine subsaharienne. Les campagnes engendrent parfois plus de problèmes pour les femmes. Elles renforcent davantage la notion de stigmatisation et de discrimination au niveau de la société.
Aussi, pour toute action de prévention envers les femmes subsahariennes, il est d’une importance capitale de considérer la culture africaine. Les traditions qui régissent la vie sociale des subsahariens sont toujours des obstacles pour l’aboutissement à une bonne prévention contre le VIH/SIDA. De plus, il faut renforcer davantage la connaissance des transmissions du SIDA auprès de ces femmes. Nombreuses sont celles qui conçoivent de manière incorrecte ces modes de transmission.
BIBILIOGRAPHIE
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- Allassane Binta DIOP, “Genre et VIH en Afrique Subsaharienne: les determinants de l’infection à VIH chez la femme africaine”, Mémoire de maîtrise, Université Cheiki anta Diop de Dakar, Institut de Formation et Recherche en Population, Développement et Santé de la Reproduction, 2005, 151p.
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- Banque Mondiale, « Le VIH/SIDA en Afrique : note de présentation », novembre 2007, 5p.
- AIDES Fédération nationale, « Les Africains Subsahariens face au VIH/SIDA : Perceptions, connaissances et pratiques en matière de prévention, de dépistage et d’accès aux soins », Synthèse de l’étude réalisée en Ile de France, juillet- septembre 1999, 13p.
- Nations Unies, Conseil Economique et Social, Commission Economique et Social, Center africain pour le genre et le développement, « La dimension féminine du VIH/SIDA en Afrique », octobre 2004, 17p.
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- Nathalie BELTZER, Karine FENIES, Sandrine HALFEN, France LERT, Stéphane LEVU, Nathalie LYDIE, « Les populations africaines d’Ile-de-France face au VIH/SIDA : connaissances, attitudes, croyances et comportements », Institut National de Prévention et d’éducation pour la santé, pp.149-160
[1] L’ELISA est une technique biochimique, principalement utilisée en immunologie, mais pas uniquement, afin de détecter la présence d’un anticorps ou d’un antigène dans un échantillon.
[2] La dimension féminine du VIH/SIDA en Afrique, Commission Economique pour l’Afrique, Centre africain pour le genre et le développement, Nations Unies, Conseil Economique et Social, Octobre 2004, pp.2
[3] L’Autorité Intergouvernementale sur le développement (IGAD) regroupe Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan, Ouganda
[4] Le VIH/SIDA en Afrique : note de présentation, Banque Mondiale, novembre 2007
[5] « Pour nous, personnes vivant avec le VIH/SIDA, le modèle AFP est stigmatisant, car nous savons que plus de 60% des femmes séropositives n’ont eu qu’un seul partenaire dans leur vie. D’après ce modèle, les personnes vivant avec le VIH/SIDA sont perçues comme amorales… Il nous stigmatise aussi aux yeux des enfants. Un enfant porteur de VIH pensera : « si seulement ma mère s’était conformée au modèle AFP, je n’aurais pas eu le SIDA » »
Mémoire de fin d’étude de 37 pages
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