Mémoire portant sur les différentes voies empruntées par la sophrologie pour vaincre la peur.
Sujet : Les différentes voies empruntées par la sophrologie pour vaincre la peur
Introduction
La sophrologie a été créée en 1960 par le Professeur Alfonso Caycedo. Ce terme est issu de trois mots grecs : Sos, qui signifie harmonie, tranquillité, sérénité ; phren qui veut dire esprit ou conscience et logos, signifiant au sens de traité, de science, connaissance ou verbe. Elle a pour objectif de connaître la conscience (Chéné, 2008). Cette technique tient compte de l’équilibre entre le corps et le mental pour développer la sérénité et l’harmonie en pratiquant un ensemble de gestes durant l’état de relaxation du patient. De nos jours, cette discipline trouve ses applications dans le domaine de la médecine, de l’obstétrique et du sport (de La Garanderie, 2009). Mais elle a également été utilisée dans d’autres axes, notamment, pour faire face aux difficultés de la vie (Société Française de Sophrologie, 2000).
La société actuelle est confrontée à de nombreuses contraintes sociales et financières. Elle est le théâtre de nombreux conflits et afflictions. Que ce soit au niveau de l’environnement familial, scolaire ou professionnel, il existe toujours des tensions qui pèsent sur chaque individu. Ces tensions conduisent au désespoir, au stress et également, à la peur : peur de ne pas faire bien les choses, peur des conséquences d’un changement, peur de l’inconnu, peur du regard des autres, peur de ne pas être à la hauteur, peur des critiques, peur de mourir, etc. Il existe différentes raisons d’avoir peur en chacun d’entre nous.
Notre étude a pour objectif de déterminer les différents principes sur lesquels se basent les techniques utilisées en sophrologie pour vaincre la peur. Elle vise entre autre à étudier la place de la sophrologie et les postures qui doivent être adoptées par le sophrologue pour accompagner une personne traquée par la peur.
Pour ce faire, nous allons voir dans la première partie de notre étude, la notion d’émotion et son importance dans la vie de l’être humain. En second lieu, nous allons analyser cette émotion fondamentale particulière qu’est la peur. En troisième lieu, nous allons nous focaliser sur les différentes techniques qui sont employées par la sophrologie pour vaincre la peur. En quatrième lieu, nous allons étudier le rôle du sophrologue dans l’accompagnement d’un individu qui est en proie à ses peurs. Enfin, dans la dernière partie de notre étude, nous allons nous intéresser au fonctionnement de la sophrologie.
- Les émotions
- Définition
L’émotion est un changement d’état d’une personne. Elle implique des phénomènes physiques qui agitent le corps et plus particulièrement, atteint le cœur qui se met à se battre plus rapidement ou rarement, plus lentement. Ce changement atteint également l’esprit et pousse la personne émotionné à penser différemment. Les chercheurs parlent d’une composante cognitive de l’émotion en voyant ce fait. L’émotion désigne entre autre la réaction de la personne face à un mouvement. C’est l’émotion qui pousse l’homme à se rapprocher d’une personne ou d’aller vers une situation qui lui procure du plaisir, et le pousse à se défendre ou à fuir devant les situations dont il a peur. L’émotion est une réaction soudaine de l’organisme tout entier (Lelord et André, 2001). Elle désigne « un état affectif multidimensionnel qui s’accompagne de manifestations physiologiques, cognitives, expressives et subjectives ». L’émotion s’accompagne d’une sensation de plaisir ou de déplaisir (Christophe, 1998).
L’émotion pourrait également être définie comme étant une réaction à un évènement stimulus qui peut être imaginée ou non. Elle implique des changements au niveau des viscères, des musculatures. Elle s’exprime de différentes manières au niveau du visage et du comportement (Taylor et Wilson, 2005). De même, les phénomènes affectifs sont déclenchés suite à une situation bien précise. Elle est ressentie au niveau psychologique par les affects, mais également au niveau somatique par les réactions végétatives (Lévy-Soussan, 2000). L’émotion désigne donc l’ensemble des états mentaux de nature propositionnelle mais aussi, un ensemble d’actions orientées vers un but (de Bonis, 1996). Selon certaines théories, les émotions découlent des anciens mouvements qui avaient une fonction pratique chez les ancêtres des hommes et des animaux. A l’origine, elles étaient indispensables pour atteindre un but comme préserver la vie, mais ces mouvements sont devenus des habitudes qui se sont incrustés dans le comportement des hommes et de certains animaux. Le geste est devenu automatique devant un danger ou une menace (Brunel, 1995).
- Les rôles des émotions
Selon les psychologues évolutionnistes, les émotions permettent à l’homme de survivre et de mieux se reproduire dans son environnement naturel. En effet, les émotions fondamentales comme la peur, induisent des réactions de la part de l’homme devant des situations qui pourrait nuire voire tuer l’Homme. L’évolution a sélectionné les émotions et les a intégrées comme des « organes mentaux » qui sont transmis à la descendance (Lelord et André, 2001).
D’autre part, l’émotion agit sur la stratégie de traitement des informations. Devant une situation déterminée, l’Homme réagit de différentes manières. Devant les émotions positives comme la joie, l’homme approfondit les informations qui lui sont fournies, tandis qu’il ne déploie pas la même force quand il est soumis à des émotions négatives comme la tristesse. Devant de telles situations en effet, l’homme tend à simplifier le traitement des informations. L’émotion agit entre autre sur la formation du souvenir. Par conséquent, elle est impliquée dans l’apprentissage. L’intelligence émotionnelle en effet, guide le raisonnement logique (Niedenthal et Houdé, 2004). Elle constitue un composant essentiel des processus cognitifs (Lazarus, 1991). L’émotion est à l’origine de la motivation de l’homme (Jauregui, 1995).
L’émotion permet d’établir une communication immédiate entre les individus en dehors de toute relation intellectuelle. Elle constitue le seul moyen d’expression pour les nourrissons et leurs entourages. Elle constitue entre autre un lien entre les actions grégaires (Tran-Thong, 1986). Elle permet d’améliorer la capacité de chaque individu à l’intérieur d’une organisation en améliorant ces capacités cognitives. Elle est impliquée de ce fait dans la dynamique organisationnelle (Forgas et George, 2001).
Au niveau social, l’émotion constitue un système de valeurs qui permet à chaque individu de se référer et de percevoir sa situation par rapport à celle des autres. Elle permet par conséquent de prendre une décision rapidement. L’émotion s’avère donc indispensable pour les personnes qui ont besoin de prendre une décision et d’agir très rapidement. Elle agit comme un signal pour toute la communauté. En effet, l’émotion éprouvée par un individu appartenant à une société bien précise permet à tous les membres de cette société de se mettre sur leur garde pour éviter le danger ou éradiquer la menace. Force est de constater qu’une personne soumise à une émotion forte ne réagit pas de façon logique. L’émotion peut être perçue par le reste de ses proches pour l’aider à adopter la bonne posture. Dans ce cas de figure, l’émotion tient une place importante dans la communication au sein de la société[1]. L’émotion est à la base de la discussion interhumaine et de l’organisation sociale, car la communication émotionnelle fournit la base pour la communication discursive (Pagès, 1993).
Cependant, il a été observé que les émotions peuvent aussi impacter négativement sur le fonctionnement physiologique et social de l’homme. Bien qu’elles puissent induire une réaction de défense permettant d’assurer la survie, elles peuvent également constituer un facteur d’inhibition qui ne favorise pas la survie de l’homme. Trop d’émotions par exemple, empêchent l’homme de penser correctement et de traiter les informations de manière logique. Comme résultat, une attitude contraire à la réaction logique est adoptée devant une situation qui nécessite une bonne réactivité et une prise rapide de décision. Enfin, elle peut agir sur la relation sociale (Mikolajczak, 2009). Mais il a été observé que les émotions peuvent provoquer des réponses capables de dérégler le fonctionnement de la raison (Brunel, 1995). Les émotions comme nous l’avons souligné attire l’homme vers une personne qu’il aime. Mais dans certains cas, elles sont sources de frustrations qui induisent une apparente indifférence face aux émotions ou aux ressentis des autres.
- L’intelligence émotionnelle et les cellules
Goleman (1999) a proposé la définition de l’intelligence émotionnelle comme étant « la manifestation concrète de certaines compétences en temps voulu, de manière adéquate et proportionnée, afin d’être efficace dans une situation donnée ». D’autres auteurs par contre proposent de définir l’intelligence émotionnelle comme étant « l’interaction harmonieuse de l’émotion, de la cognition et de la sensation » (Kotsou, 2008). L’intelligence émotionnelle désigne « la capacité d’être à l’écoute de ses émotions et la capacité de reconnaître les émotions des autres. C’est également la capacité de réguler l’intensité des émotions pour une meilleure stabilité de l’humeur » (Goudsmet, 2002).
Dans cette optique, l’intelligence émotionnelle inclut la perception et l’évaluation des émotions, l’aptitude à intégrer et à assimiler les émotions dans le but de favoriser les processus cognitifs, la connaissance du domaine des émotions et la gestion de ses émotions et celles des autres. La connaissance des émotions implique une compréhension des phénomènes qui sont à l’origine de leur induction, les causes et les conséquences de ces différentes émotions (Fontanel, 2008).
L’intelligence émotionnelle comprend sept éléments regroupés en trois catégories : les éléments moteurs, les éléments inhibiteurs et les éléments catalyseurs. Les éléments moteurs comprennent la motivation et l’intuition. La motivation renvoie à l’impulsion et à l’énergie requise pour obtenir un résultat. Ces deux entités sont nécessaires pour concilier les objectifs à court et à long terme, et à persévérer pour les atteindre. L’intuition pour sa part implique une faculté de discernement et d’un sens de la relation pour construire et mettre en œuvre des décisions face à de situations bien déterminées.
Parmi les éléments inhibiteurs se trouvent la responsabilité et l’intégrité. Ceci implique que l’individu est capable de se comporter en suivant une ligne de conduite malgré les difficultés qu’il doit confronter. Il est apte à persévérer et à agir conformément à des préceptes éthiques bien déterminés. La maîtrise de soi qui constitue un des éléments inhibiteurs est la faculté de fonctionner efficacement et avec cohérence dans les différentes situations et sous pression.
Les éléments catalyseurs englobent la conscience de soi, l’intelligence interpersonnelle et l’influence. La conscience de soi est l’aptitude à reconnaître sa conscience et ses propres sentiments et de les gérer par la suite. L’intelligence interpersonnelle pour sa part, implique que chaque individu devrait être sensible aux besoins et aux émotions des autres. Ceci est désignée sous l’appellation empathie. Les émotions et les besoins des autres sont à prendre en compte pour qu’il s’installe entre eux des relations stables et conduisant à une prise de décision. Enfin, l’influence implique la capacité de l’individu à amener les autres à changer d’avis devant une situation et de prendre une décision (Higgs et Dulewicz, 2002).
Goleman (1999) a mentionné ces différents éléments, en les intégrant dans quatre concepts principaux qui permettent à l’individu de se libérer de ses passions et de trouver l’équilibre et le bien-être. Mais ces quatre concepts peuvent aussi être rapportés à une collectivité. Il s’agit notamment de la conscience de soi, la maîtrise de soi, la conscience sociale et la gestion des relations.
La conscience de soi désigne l’aptitude à reconnaître et comprendre ses émotions. A l’issue de cette première démarche, l’individu peut savoir les influences de ces savoirs et de les utiliser dans le but d’orienter ses décisions. La conscience de soi consiste en une introspection qui permet d’éviter les réactions impulsives.
La maîtrise de soi qui est fortement corrélée à la conscience de soi implique une maîtrise de ses émotions et de ses impulsions. Ceci aide l’individu à s’adapter à l’évolution d’une situation. Dans le cas de la peur, il s’agit d’une émotion qui bloque la créativité de l’individu. Si ce dernier arrive alors à se libérer de cette émotion positive, il peut entreprendre des innovations. Elle permet entre autre d’augmenter la motivation et de surmonter les troubles.
La conscience sociale, inclut la capacité à déceler et à comprendre les émotions des autres et d’agir en conséquence. Elle est donc à la base des relations humaines. Une personne qui possède une intelligence émotionnelle élevée a la capacité de comprendre les émotions des autres et d’interagir avec eux, librement, dans une discussion sereine et équilibrée.
La gestion des relations pour sa part, est l’aptitude d’un individu à inspirer et à influencer les autres sans porter atteinte toutefois à leur développement. Dans ce cas, la gestion des relations permet de gérer les conflits au sein d’un groupe.
Mais dans la plupart des cas, de nombreuses personnes ne possèdent pas les quatre concepts cités dessus. Or, les proportions trop importante d’un de ces concepts, accompagnés d’un manque d’un autre concept pourrait mener à un déséquilibre. Il est par conséquent indispensable de trouver l’équilibre entre ces quatre concepts.
L’intelligence émotionnelle est donc facteur de flexibilité et de réactivité de la part de l’individu puisqu’elle l’aide à comprendre ses émotions. Par la même occasion, elle permet de faire face aux différentes difficultés pour pouvoir atteindre ses objectifs. Elle constitue une intelligence à développer dans le but de développer la performance individuelle et la performance collective (Fontanel, 2008). Il a été démontré que le quotient intellectuel n’est pas le seul facteur qui influe sur la performance d’un individu au travail, mais également, ses émotions. Dans le domaine professionnel, l’intelligence émotionnelle est un facteur qui détermine la confiance, l’aptitude de l’individu à s’adapter et à collaborer avec les autres. Elle est fortement impliquée dans le leadership et l’esprit d’équipe. En effet, une intelligence émotionnelle élevée est à la base de la confiance en soi, mais également à la base d’une bonne relation interpersonnelle. Elle permet entre autre une maîtrise de soi, une ardeur et de la persévérance qui sont à l’origine de la maîtrise des pulsions (Goleman, 1999).
L’intelligence émotionnelle est impliquée dans la structuration des interactions de l’individu avec le monde extérieur. Ainsi, le développement de l’intention émotionnelle demande de l’investissement et une motivation de la part de l’individu lui-même. C’est l’individu lui-même qui peut percevoir les autres, interagir avec eux et les émouvoir. Ainsi, les intentions émotionnelles d’un individu sont considérées comme un outil manipulateur (Morel, 2011).
- Les émotions, un carburant pour nous faire évoluer et faire évoluer la conscience
Différentes études ont affirmé l’étroite relation qui existe entre l’émotion et la conscience. La conscience est « la connaissance réfléchie ou intuitive que nous avons de nous-mêmes et de l’environnement ». Elle permet de porter la réflexion sur le monde intérieur et sur le monde extérieur[2]. Il a été remarqué que ces deux notions contribuent à la survie de l’organisme. De même, elles se fondent sur la représentation du corps. Entre autre, l’interdépendance entre ces deux notions semble être confirmée par le fait que la suspension de la conscience conduit inexorablement à la suspension des émotions (Damasio, 1999). Il a été affirmé que l’évolution des émotions est à l’origine de la conscience. En effet, les émotions impliquent des valeurs, qui permettent à l’individu d’apprendre et de se souvenir. La préférence d’un individu pour un stimulus par rapport à d’autres lui confère un certain apprentissage (Evers, 2009).
D’autres auteurs affirment que les émotions sont corrélées aux affections. Elles impactent sur la conscience et l’activité des systèmes fonctionnels. Par conséquent, elles sont à l’origine des changements au niveau du comportement et de la physiologie (Sapriel et Stoltz, 2006). Il a été affirmé que les émotions sont impliquées dans le développement de la personnalité et de l’image de soi. L’ensemble de l’émotion et de la conscience forment le sentiment de soi (Hubert, 2010). La conjonction de l’éveil physiologique et de l’évaluation cognitive permet de transformer les expériences émotionnelles d’un état inconscient à un état conscient (De Bonis, 1996). Ceci nous permet d’affirmer que les émotions sont également à l’origine de l’évolution de la société humaine et de l’homme.
L’évolution des émotions a été corrélée à l’acquisition du contrôle cortical et le développement de ce dernier. L’apparition de ce contrôle cortical a permis l’évolution des émotions primaires. De même, l’apparition d’une gamme d’affects a permis l’établissement de la solidarité dans les communautés animales et humaines. Le langage des émotions permet aux hommes de communiquer. Le langage des émotions a permis la dynamique de la conscience. Ensuite, ce langage particulier a été complémenté par le contenu cognitif des codes moraux qui sont transmis par le langage auditoire. Le langage par les émotions permet entre autre aux autres individus de reconnaître les ressentis d’un individu. Les émotions dans ce cas de figure, donne la force à la moralité qui régit la communauté. Les émotions morales sont développes par la région subcorticale du cerveau. Elles déclenchent la mobilisation de leurs corps en premier avant de pénétrer dans la conscience. La dynamique de la conscience implique la cognition qui articule les codes moraux et permet de les connecter aux émotions. Ce processus est conscient dans la grande majorité des cas et quelquefois même, il est automatique. La force de la sélection naturelle a permis à l’homme de définir des codes moraux, de les connecter avec le sentiment de culpabilité, de honte et à d’autres types d’émotions morales. Enfin, la sélection a permis l’évaluation des identités et des rôles de soi-même et ceux des autres. Par conséquent, la conscience est devenue un outil de contrôle social, qui permet de développer des regroupements stables (familles, groupes) et de construire par la suite une véritable macro société[3].
- L’échelle des émotions
La mesure des émotions tient compte de plusieurs composantes dont la composante cognitive, comportementale et physiologique. Dans la composante cognitive, l’évaluation de son propre état émotionnel par le propre sujet est considérée. Cette mesure se fait par des instruments d’autoévaluation. Ces instruments aident le sujet à exprimer ses ressentis et aide en même temps le chercheur à connaître le ressenti du patient. Dans cette optique, le sujet peut recourir à l’échelle DES (Differential Emotions Scale) qui propose 30 adjectifs correspondant à 10 états émotionnels sur des échelles en 5 points. Il existe entre autre le Brief Mood Inventory Scale (BMIS) qui permet au patient de cerner son ressenti par 16 adjectifs émotionnels répartis sur une échelle en 4 points. Avec cette dernière échelle, les émotions sont évaluées sur trois dimensions dont le plaisir, l’activation et la dominance. La première dimension renvoie au degré de satisfaction et de bien-être du sujet. La dimension activation implique le degré d’éveil du sujet. La dominance pour sa part, implique la sensation du sujet de pouvoir influencer et de contrôler la situation (Gil, 2009).
En ce qui concerne la composante comportementale, l’expression faciale est la plus fréquemment utilisée pour mesurer les émotions. Dans cette optique, le codage des contractions des muscles faciaux basé sur l’Unité d’Action (UA) standardisé a été utilisé pour mesurer l’émotion du sujet. Le Facial Action Coding System (FACS) est la méthode la plus adoptée en ce qui concerne la mesure de l’expression faciale. L’unité d’action est constitué par l’action d’un ou de plusieurs muscles déterminés. Chaque unité est codée en fonction de son intensité, de sa dynamique et de son asymétrie. Si le FACS n’est pas exploité, il est possible de mesurer la composante comportementale de l’émotion par l’électromyographie ou l’EMG. Dans ce cas, les tensions des muscles du visage sont directement mesurées en enregistrant le courant électrique qui accompagne chaque activité musculaire. La mesure de ces phénomènes physiques fait de cette mesure une méthode fiable. Toutefois, il a été observé que l’homme est aussi capable de contrôler ses émotions. Quelquefois, le visage ne présente aucune expression. Mais ce fait ne peut pas indiquer toutefois, que le sujet en question n’a pas d’émotion (Gil, 2009).
Dans la mesure des composantes physiologiques de l’émotion, le chercheur peut mesurer les variables qui peuvent changer en fonction de l’émotion ressentie. Il est possible par exemple de mesurer la dilatation des pupilles, la température corporelle, la pression sanguine, le taux de concentration de certaines hormones ou des neurotransmetteurs, ou l’asymétrie de l’activité corticale. Toutefois, les variables les plus fréquemment mesurées sont l’activité des glandes sudoripares eccrines par la réponse électrodermale (RED), la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et l’activité électrique du cerveau. Le RED est obtenu en mesurant les variations de conductance ou de résistance provoquées par les changements de sudation. Sinon, il est possible de mesurer la différence de potentiel électrique entre deux zones cutanées (Gil, 2009).
La fréquence cardiaque pour sa part, sont les variations électriques issues de la contraction des muscles du cœur. Cette mesure se fait par l’électrocardiogramme. Lorsque le cœur est soumis à un stimulus émotionnel, il passe par trois étapes dont la décélération de l’activité cardiaque, l’accélération du rythme cardiaque et une deuxième décélération de l’activité cardiaque. La fréquence respiratoire pour sa part est le nombre de soulèvement du thorax pendant une minute. La fréquence respiratoire est le nombre de cycles respiratoires par minute. Pour mesurer cette activité physiologique, il est possible de recourir à une ceinture thoracique. L’activité électrique du cerveau d’un autre côté, est capturée par l’électroencéphalogramme (EEG) (Gil, 2009).
Les émotions peuvent être réparties sur 22 niveaux [4]:
- Joie/connaissance/autonomisation/liberté/ amour/appréciation
- Passion
- Enthousiasme8/ardeur/bonheur
- Attente positive/foi
- Optimisme
- Espoir
- Contentement
- Ennui
- Pessimisme
- Frustration/irritation/impatience
- Accablement
- Déception
- Doute
- Souci
- Blâme
- Découragement
- Colère
- Vengeance
- Haine/rage
- Jalousie
- Insécurité/culpabilité/manque de mérite
- Peur/chagrin/dépression/désespoir/impuissance
D’autres chercheurs proposent l’échelle des émotions suivante[5]
- Peur, attachement, sécurité
- Désir et dégoût
- Honte et fierté, jouissance et sadomasochiste
- Envie colère
- Passion amoureuse
- Culpabilité, scrupule, doute
- Exaltation, dogmatisme
- La masse émotionnelle
La masse émotionnelle désigne la masse vivante et compacte qui est localisée dans le subconscient de l’homme. Elle est constituée par l’agglomération des peines et des frustrations, des souffrances que l’homme n’a pas pu ou n’a pas su gérer. Ces malheurs et ces souffrances ont été accumulés dès la naissance. En effet, l’homme s’est focalisé non pas sur son subconscient, mais sur le monde extérieur sous la sollicitation de l’entourage. Peu à peu, l’homme a perdu sa véritable identité, c’est-à-dire, l’être aimant qu’il est. Dès la naissance, les ressentis de la mère sont également ressentis par le fœtus. Quand il naît, il est sous l’influence de ses parents, de sa famille et de ses proches. La société, la famille, les différentes communautés imposent des règles qui la régissent. Il y a désormais des comportements qui ne sont pas acceptés par la société, des injustices qui sont observées par l’individu. Ces colères, ces déceptions, ces peines et ces souffrances, sont accumulées dans la masse émotionnelle.
La masse émotionnelle réside dans le subconscient et la plupart d’entre nous n’en a pas conscience. Elle attend une opportunité pour que les émotions qui ont été refoulées par l’individu explosent. Dans la plupart des cas, il suffit d’un geste, d’une image, ou d’une simple situation pour que le passé ressurgisse. Le sujet se remémore ses colères, ses peines et ses déceptions. Quand l’émotion le saisit, il adopte un comportement qu’il finit par regretter. La masse émotionnelle semble être une entité psychique. Cependant, les émotions qu’elle provoque sont bien réelles. Durant cette explosion d’émotions, l’émotion se nourrit de l’énergie, de l’attention qu’elle attend. Ensuite, elle se refoule de nouveau dans la masse émotionnelle. Elle attend de nouveau qu’il y ait une nouvelle opportunité qui se présente pour exploser de nouveau.
Il faut noter cependant que cette explosion d’émotion impacte sur la vie intérieure du sujet qui a l’impression d’avoir été « quelqu’un d’autre » qu’il ne contrôle pas. La masse émotionnelle crée des confusions et assombrit l’humeur de ses victimes. Elle impacte également sur la vie sociale de la personne. En effet, le sujet adopte un comportement qu’il finit par regretter car, son comportement et son excès de colère l’empêchent de communiquer avec les autres. Mais cette attitude s’avère incompréhensible pour son entourage.
Les émotions en effet peuvent être considérées comme l’expression des douleurs profondes qui n’ont pas pu être contrôlées. Le fait de s’attacher à l’émotion vient du fait que la stimulation de cette dernière permet de remplacer le désir de reconnaitre l’amour comme une entité en nous-mêmes. Le fait d’entretenir les émotions résulte en un entretien d’un corps de douleur qui se nourrit de nos malheurs et de notre énergie. Par conséquent, ce corps de douleur impacte sur la décision. Elle ne permet pas le répit pour apprécier la liberté et l’amour qui est inné en nous. Même si l’émotion est de courte durée, ses conséquences sont considérables pour l’individu tout entier, pour son entourage et pour la société.
Sur le plan physique, la masse émotionnelle après avoir explosé l’émotion se refoule dans le subconscient et plus particulièrement, dans la psyché. C’est une entité qui échappe à tout contrôle. Elle envahit tout notre être. Ce déferlement d’émotions conduit à des douleurs physiques et des dysfonctionnements au niveau du métabolisme et finissent par induire la maladie. Sur le plan psychologique, elle provoque des angoisses et des dépressions. Or, les situations qui les déclenchent parfois n’ont pas de lien direct avec les émotions qui sont manifestées par l’individu. Comme résultat, l’individu ne peut pas s’épanouir, car il se sépare de la vie et de l’amour[6].
- L’auto-sabotage
L’auto-sabotage comme son nom l’indique, est un acte qui mène l’individu à se contrarier et à empêcher sa progression[7]. Ce système est mis en œuvre par le mental. Il est nourri par des croyances, des habitudes et des comportements plus ou moins conscients. Le mécanisme d’auto-sabotage permet à l’individu de se maintenir dans sa zone de confort et l’empêche d’acquérir ce qu’il veut. Mais ce même mécanisme est à l’origine de l’insatisfaction dont souffre l’individu même quand il a obtenu ce qu’il voulait[8]. L’auto-sabotage est à l’origine des anxiétés et des doutes qui mènent l’individu à baisser les bras au moment même où il va atteindre son but[9]. C’est un acte inconscient dans la plupart des cas et peut prendre différentes formes. Au lieu d’aller de l’avant, l’individu va tout mettre en place pour obtenir des résultats contraires à ce qu’il recherche. Par conséquent, il n’obtient que des mauvais résultats. L’individu qui effectue un auto-sabotage a un besoin de s’effacer pour ne pas être visible au regard des autres. Mais cette envie paradoxale, dépend de la façon avec laquelle ses parents l’ont regardé dans le passé. Les humiliations, les regards de travers pourraient entraîner chez l’individu des sensations de ne pas être présentables ou digne d’intérêt. Ceci induit une mésestime de soi, un refus ou une honte de son identité sexuée (Allais et Goutman, 2012).
La manifestation de l’auto-sabotage est l’apparition d’une voix intérieure qui critique ou qui juge la personne. Cette voix intérieure lui dicte de faire des comportements inappropriés que l’individu finit par regretter son acte, mais qui le mène surtout à l’échec. L’auto-sabotage prend souvent la forme du doute qui empêche la personne à agir[10]. Le saboteur peut être une victime qui a peur de tout. Ce genre de saboteur pleure facilement et cherche l’attention des autres. Elle a l’impression d’être petite et fragile dans un monde dangereux. Quelquefois, il peut être un rejeté, qui a constamment peur des gens. Sa peur le pousse à défendre son espace vital. Mais il se sent envahi et a peur de s’engager. Le saboteur peut être un abandonné craintif qui a peur de ne pas être aimé. Il montre une forte dépendance. Dans d’autres cas de figure, le saboteur peut être un expert qui sait tout et qui donne à l’individu des arguments très difficiles à ne pas reconnaître. Le saboteur peut être un juge qui culpabilise tout le temps l’individu, ou un adolescent qui est toujours en rébellion. Quelquefois, le saboteur peut être un radin qui n’aime pas dépenser pour l’inutile et ne supporte pas une dépense de plaisir. Le saboteur peut se manifester comme un père qui critique, donne des leçons et des conseils ; ou un policier qui observer et qui punit quand l’individu agit hors de la loi. Enfin, il existe une autre facette du saboteur qui est le curé ou la nonne qui n’aime pas la sexualité libre et heureuse. C’est le saboteur qui mène l’individu à avoir honte et à se punir quand elle tombe enceinte. Le visage du saboteur peut changer selon la situation.
D’autre part, il a été observé que les auto-sabotages peuvent aussi provenir de l’adaptation de l’individu au monde extérieur. Ces comportements ont été développés par les enfants dès leur très jeune âge et parfois même, bien avant la naissance. L’auto-sabotage peut se manifester chez les enfants qui ne sont pas désirés. Ils ressentent le rejet de leur mère et vont en souffrir par conséquent toute leur vie, en créant un auto-saboteur en relation avec sa blessure, en s’enfermant sur lui-même. Par conséquent, l’individu va vivre toute sa vie dans le peur des autres et dans la fuite[11].
Pour trouver sa place au sein de la famille, les enfants peuvent parfois refouler et cacher leurs émotions. En d’autres termes, ils se construisent une fausse identité. Par exemple, les enfants peuvent croire qu’ils ne doivent pas dépasser la compétence de leurs parents, de ne pas avoir des conditions de vie meilleure, pour ne pas créer une rivalité avec les autres. Ceci se passe particulièrement chez les familles dysfonctionnelles où les parents considèrent la réussite de leurs enfants comme des menaces. Pour pallier à cette « menace », ils humilient leurs enfants. Par conséquent, les enfants apprennent avec le temps à renier leurs besoins (Morin, 2005). Arrivé à l’adolescence, l’auto-sabotage se manifeste par les troubles de conduites alimentaires. Par ce comportement, il s’attaque à son propre corps, ses acquisitions et ses ressources. Il fait tout pour que ses potentialités soient détruites (Lévy-Soussan, 2000). Ils sombrent dans l’anorexie ou la boulimie pour s’autodétruire. L’enfant tout au long de sa vie, va continuer à s’autocritiquer de la même manière qu’il a été critiqué quand il était encore petit.
Mais l’auto-sabotage pourrait également résulter du changement. L’esprit humain s’est accoutumé à ce qu’il vivait, ce qu’il faisait. Il sombre dans la routine qui, même s’il n’est pas toujours agréable, est une situation bien connue et n’engendre pas par conséquent de la peur. L’individu trouve toujours les moyens pour s’en sortir et l’énergie permettant de l’affronter.
Le changement, certes est une source d’amélioration, de progression et d’invention. Mais il porte atteinte sur la situation actuelle, incluant la profession, les relations, les richesses, la santé et le style de vie. L’inconnu qui attend l’individu est toujours source de stress et inspira la peur. Désormais, les changements induisent des bouleversements. Face à ces différents enjeux du changement, l’individu peut être tenté de faire un auto-sabotage, parce qu’il pense trouver à travers cette démarche, une solution pour ne pas avancer. Il résiste aux changements qui se produisent. Le mécanisme d’auto-sabotage va faire en sorte qu’il y ait échec. L’individu se sent par la suite submergé de sentiments de doute et de dépression. Il commence à perdre sa confiance en lui. Ce mécanisme complexe mène l’individu à imaginer des scénarios où les projets de l’individu sont mis à néant. Ce dernier se donne des discours qui dévalorisent son image de manière à se dissuader lui-même de ne pas aller de l’avant. Il invente des faux problèmes pour s’empêcher de ne pas atteindre son but[12].
A part la peur du changement, l’auto-sabotage peut être induit par la culpabilité. Etant donné le changement qu’induirait une amélioration du salaire, ou une amélioration des conditions de vie, l’individu pourrait être mené à penser que sa progression pourrait provoquer la jalousie des autres. Ainsi, il déclenche le mécanisme d’auto-sabotage pour que sa situation finale ne soit pas trop loin de sa situation initiale.
L’individu peut également ressentir le besoin de se punir lui-même pour ses péchés. Ce sentiment peut induire chez lui des pensées négatives selon lesquelles, il ne mérite pas d’être heureux pendant un certain temps. Quelquefois, l’ego de la personne pourrait le mener à penser qu’il serait plus bon de mener une vie difficile et misérable pour que Dieu soit content de lui. Pour avoir été coupable de quelque chose, l’individu pense devoir mener une vie d’échecs et de malheur. Dans d’autre cas, il a été constaté qu’une personne peut être amenée à mener une vie difficile afin de rendre quelqu’un d’autre responsable de son malheur. Mais dans ce cas de figure, c’est l’ego qui empêche l’individu d’assumer ses responsabilité et de jeter toute la responsabilité sur quelqu’un d’autre[13].
L’auto-sabotage en tout cas, correspond à un déséquilibre chez l’individu. Ce dernier peut manifester des signes apparents d’incohérences, de dépendances et de névroses. Mais cet auto-sabotage pourrait aussi le conduire à une autodestruction violente (Soufia, 2009).
Par conséquent, il est indispensable d’arrêter le processus d’auto-sabotage pour que l’individu ne devienne plus son propre inhibiteur. Nous avons affirmé que l’auto-sabotage est la résultante d’une peur qui est cachée au plus profond de l’être. Cette peur est la peur du changement, la peur d’être quelqu’un d’autres et la peur de dépasser les autres. Et cette peur est nourrie par le fait que chaque individu au plus profond de lui-même, sait qu’il n’est pas meilleur, pas autant que son moi conscient voudrait bien croire. Les initiatives entreprises par lui-même manifestent du fait qu’il essaie d’être meilleur parce qu’il ne l’est pas. Et au moment même où il devrait agir pour atteindre son but, il se replie sur lui-même et essaie d’arrêter le processus de changement. C’est là qu’intervient alors la force de la confiance en soi.
Il a été affirmé que le moi conscient, le mental est à la source de cet auto-sabotage. Alors l’individu ne devrait pas se fier uniquement à son mental, mais également à son cœur. Ceci est appelée une confiance implicite qui ne peut ni être enlevée, ni séparée de l’homme, ni déclinées vers une autre personne ou même absente chez l’individu. Le mental en effet va essayer de dissuader la personne à accomplir son devoir en lui fournissant des scénarii négatifs, mais le cœur, lui, pourra intervenir pour calmer ces agitations mentales, si l’individu a foi en lui[14].
D’autre part, l’individu peut réaliser les véritables enjeux de ces changements sur sa vie s’il prenait le temps de peser le pour et le contre de tel projet. Dans cette optique, l’individu peut faire une liste des avantages et des inconvénients de la réalisation de ce projet. L’individu pèse de cette manière tout ce qu’il va perdre et tout ce qu’il va gagner s’il atteint son objectif. A l’issue de cette brève analyse, l’individu pourra répondre si les efforts pour réussir le projet en valent bien la peine. Dans la réalisation de cette tâche, il est indispensable que l’individu prenne toutes ses responsabilités[15], car comme nous l’avons vu, le sentiment de culpabilité ou l’impression d’avoir un réel besoin de culpabiliser pourrait mener l’individu à faire un auto-sabotage.
- La rumination
La rumination mentale, parfois appelée « ressassage », est un état pathologique qui conduit à la maladie de l’âme et du corps. Il s’agit d’une pensée résolue de l’individu sur une question particulière. Ce sont des pensées intentionnelles développées par des conceptions conscientes. Les personnes qui sont victimes de rumination sont des individus qui analysent et stockent des informations au fonds d’eux-mêmes. Par la suite, ils développent des cognitions anticipatoires et élaborent des comportements basés sur cette analyse. Ces individus présentent de nombreuses idéations au niveau de leur mémoire en ce qui concerne les transactions entre l’homme et son environnement (Mikulincer, 1994). L’individu se focalise sur les pensées, les sentiments et les souvenirs qui apparaissent lors d’un évènement émotionnel (Krauth-Gruber, 2009). Selon Godefroid (2008), la rumination mentale est « un processus de confrontation à long terme comprenant un ensemble de pensées, d’images mentales ou de souvenirs récurrents liés à un évènement émotionnel, dont l’apparition est difficile à contrôler et qui perturbent les activités en cours ».
L’individu qui souffre de rumination ne peut pas vivre réellement au présent et dans le présent, mais se contente de ressasser le passé. Il ne peut s’empêcher de penser constamment à ce qu’il a manqué et se répète toujours les mêmes pensées destructrices. Cette rumination est le résultat de la domination de l’intellect. L’individu qui rumine révoque douloureusement des souvenirs, et montre une perturbation du fonctionnement et une recherche du sens de l’évènement émotionnel. Il faut noter toutefois, que la rumination peut constituer une réponse normale de l’individu face à un nouveau schème, mais s’il perdure, il correspond à un trouble psychologique (Godefroid, 2008). Dans la plupart des cas, l’individu tend à repousser ces pensées, mais à force de le faire, les images et les évènements reviennent en boucle dans l’esprit.
La rumination oppresse l’individu parce qu’il se lie et se regarde lui-même. Il pense à ses échecs et les difficultés, mais parfois aussi au bonheur passé qui a été subitement interrompu par un imprévu. L’individu pense à ce qu’aurait pu être son comportement à un moment précis de sa vie. Il cherche les significations et les conséquences de ses problèmes, de sa situation et de son état. Dans les états de dépression, la rumination pourrait aggraver les symptômes dépressifs de l’individu, plus particulièrement, quand elle frappe subitement l’individu (Krauth-Gruber, 2009). La rumination mentale pourrait également avoir des répercussions importantes chez les personnes qui souffrent de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
La rumination mentale pourrait être perçue par l’individu comme une réflexion à ce qu’il lui arrive, mais il ne fait que s’autodétruire en ressassant les souvenirs. Au lieu de chercher des situations qui permettent d’aller de l’avant, la rumination mentale est à l’origine de l’amplification des problèmes et des souffrances de l’être. Elle réduit son espace mentale qui devrait être réservée à accueillir les souvenirs heureux. Mais d’autre part, à force de s’imaginer le comportement parfait qu’il aurait dû adopter face à une situation bien précise, l’individu pourrait être mené à développer de mauvais réflexes et des mauvaises habitudes. En effet, fuir l’évènement ou le souvenir qui induit l’émotion redoutée ne peut que résoudre de manières très impartiales et imparfaitement les difficultés[16]. Il a été démontré en effet, que les personnes qui ruminent cherchent à résoudre le fonds du problème en tournant en rond autour de la question elle-même. Parfois, ils arrivent à trouver la résolution du problème, mais ils continuent à se focaliser sur les problèmes en continuant à se torturer pendant des jours. Par conséquent, il change de comportement, n’arrive plus à dormir et se sent dérangé pendant plusieurs jours.
A cela s’ajoute la dépression et l’anxiété. A force de réfléchir constamment sur ce que devrait être leurs comportement, les ruminants finissent pas s’inquiéter de tout et cette situation ne manque pas d’impacter sur leur état de santé en général et sur leurs relations avec les personnes qui les entourent[17].
Pour guérir de la rumination, il est indispensable de savoir accueillir tous les évènements malheureux ou heureux, tel qu’il se présente et de le vivre instantanément, en nous-mêmes. Il faut le laisser donc pénétrer au fond de l’être sans essayer de le résister. En effet, les malheurs et les échecs apprennent quelque chose à l’individu et sont par conséquent, sources de progression. L’évènement ainsi accueilli va atteindre le cerveau d’intuition et passer dans le cerveau d’intellect. Ce dernier se base sur le vécu réel et non déformé, donner une réponse adapté à l’évènement. Cette réponse peut être constituée par une défense, ou une instauration des conditions qui permettent à l’individu de s’ouvrir, en fonction de la nature de l’évènement qui s’est produit[18].
La rumination provient entre autre de la rupture du cours des choses que l’individu voudrait changer et adapter à un comportement qu’il ferait dans la vie quotidienne. Tant que cette incomplétude persiste, les ruminations perdurent aussi. Il est donc indispensable de rétablir l’harmonie mentale en intégrant de nouvelles informations dans les schémas mentaux si la rupture n’est pas importante. Mais dans le cas contraire, l’individu devrait s’accommoder. Dans ce cas, les schémas mentaux anciens sont adaptés aux nouvelles informations pour que les souvenirs puissent disparaître progressivement dans des cadres de pensées habituelles. Il arrive toutefois, que les schémas mentaux soient complètement différents de la réalité, les schémas devraient être adaptés à la nouvelle réalité[19].
D’autre part, l’individu peut se faire aider par des méthodes de rééducation psychosensorielle comme la méthode Vittoz. Cette méthode a pour objectif d’aider l’individu à avoir une maîtrise cérébrale et d’utiliser la sensation consciente pour arrêter la rumination mentale pour vivre le présent. Dans ce cadre, la pratique de cette méthode passe par différents procédés comme la réceptivité consciente, l’émissivité contrôlée, l’attitude active, les ondes, un sentiment de liberté et la relation thérapeutique.
Dans la réceptivité consciente, l’individu apprend à recevoir les informations par ses cinq sens sans que l’affectif ou la pensée n’interfèrent. Il s’agit donc de voir, toucher, entendre, écouter et sentir consciemment. Les sensations du corps sont ainsi développées et les états corporels peuvent être nommés afin de libérer les automatismes et les actes habituels. L’émissivité contrôlée pour sa part, vise à augmenter la faculté d’attention en se concentrant, décelant, mémorisant et gérant son temps. L’émissivité contrôlée permet d’améliorer la volonté de l’individu à choisir, décider et agir. De ce fait, l’individu peut passer d’une activité à une autre sans dispersion.
L’attitude active permet à l’individu d’alterner sa réceptivité et son émissivité consciente, permettant de toucher l’être tout entier. L’attitude active permet d’avoir un état de présence à soi et à l’autre. Elle permet d’accueillir, de vivre et de contrôler les émotions et de donner par la suite, moins en moins d’importance à une situation envahissante. L’individu se libère ainsi de ses affects encombrants et utilise son énergie à bon escient au lieu de le dépenser sur les tourments inutiles. Quand l’état cérébral est modifié, un phénomène vibratoire apparaît. Il s’agit d’une onde qui correspond à l’expression de la relation qui s’établit entre le corps et le mental, indiquant l’état du contrôle cérébral. A l’issue de l’adoption de nouvelles attitudes, l’individu peut se découvrir et découvrir en lui des nouvelles ressources et d’avoir une confiance en soi, une affirmation de soi permettant une relation plus aisée avec les autres et une bonne créativité.
La relaxation psychosensorielle qui correspond à la synthèse de l’alternance entre la réceptivité et l’émissivité fournit à l’individu une pause, un espace de silence et de calme dans lequel, l’individu peut apprendre à respirer. Quand il atteint une détente corporelle, il améliore le fonctionnement du système neuro-végétatif, la détente psychique qui permet un lâcher prise affectif et mental[20].
- La peur
- les différentes formes de peurs
Il existe différentes formes de peur en fonction de leur intensité et des conditions qui l’ont déclenchées. Ainsi, les chercheurs distinguent la crainte, l’inquiétude, l’appréhension, l’anxiété, la hantise, le trac, la peur, la frayeur, l’affolement, la panique, l’effroi, l’épouvante, la terreur, etc.[21]. Mais il existe aussi entre autre la phobie.
L’anxiété quelquefois désigné sous le terme angoisse, désigne la peur sans objet, et la crainte d’un danger imprécis (Channouf et Rouan, 2002). L’angoisse a été différenciée de la peur pour le fait qu’elle désigne une émotion acquise tandis que la peur désignerait une émotion innée. L’angoisse est donc une « peur acquise par un processus de conditionnement classique dans lequel, la simple association par contiguïté d’un stimulus inconditionné de peur avec un stimulus conditionnel suffirait à générer une peur acquise » (De Bonis, 1996). Cette peur peut se manifester dans certains cas par la dépersonnalisation c’est-à-dire, l’impression de perdre l’identité, et/ou d’une déréalisation ou une perte de l’intimité avec le monde environnant habituel. Mais ces faits ne se produisent qu’au-delà d’un certain seuil (Besançon, 1993).
La panique quelquefois désigné sous le terme névrose d’angoisse ou trouble anxieux, correspond à un état très intense d’anxiété (Besançon, 1993). Elle correspond à des attaques de peur intense et des sentiments de perte ou de terreur sans que cette impression ne se produise pas (Westen, 2000). La survenue de cette peur est soudaine, sans raison visible. La panique n’est pas causée par un objet ou une situation précise comme le cas de la phobie (Mareau et Dreyfus, 2004). Cette crise se manifeste pendant une durée bien déterminée allant de quelques minutes, mais peut persister pendant des heures. Durant ce temps, le patient est soumis à une appréhension intense, d’une peur ou d’une terreur associée à des sensations de catastrophes ou de mort imminente (Chartier, 2007).
La frayeur désigne une peur qui n’est pas conscient. Elle résulte d’une apparition soudaine et brutale d’un facteur extérieur qui provoque un réflexe (Spariel et Stoltz, 2006). Elle correspond à un trouble véhément causé par la menace d’un mal véritable ou imaginaire[22].
La phobie d’autre part, désigne « une peur ayant un objet précis –objet phobogène – sur lequel a été projeté et fixé le stimulus de l’angoisse » (Garnier et al., 2005). La crise de phobie peut être déclenchée par un objet ou une situation qui ne sont pas forcément dangereux. Quand cet objet phobogène est absent, le patient ne fait plus de crise (Tribolet et Paradas, 2000). Dans la plupart des cas, les facteurs phobogènes sont des situations bien précises. Entre autre, il existe les phobies sociales qui désignent la peur d’être dans une situation qui expose le sujet à d’autres personnes. Cette phobie est alimentée par la peur d’être critiquée et d’être dévalorisé. Il existe des phobies simples qui consistent en des peurs isolées d’une seule situation ou d’un seul objet. A part cela, il existe les phobies d’impulsion incluant la peur de l’agressivité envers soi-même ou envers autrui, et des phobies limites. La phobie induit chez le sujet des conduites phobiques comme l’évitement, la réassurance ou la contra-phobie (Weil-Barais et Cupa, 2008).
D’autres chercheurs parlent d’une peur normale, peur folle, peur instrumentale, peur sacrée et peur profane, peur individuelle et peur collective. Dans cette optique, la peur normale désigne la réaction normale d’une personne à la vue d’une menace ou d’un danger réel. La peur folle par contre, désigne la peur sans fondement. On parle aussi de peur pathologique. La peur instrumentale est la peur qui implique les rapports entre individus et de l’individu institutionnalisé (Laplante, 2001).
La peur normale désigne « l’avertissement en rapport avec la nature et l’intensité du danger ». La peur pathologique pour sa part, désigne « un dérèglement ou une réaction disproportionné par rapport à la cause ». Quand cette disproportion est trop intense, la peur fait place à la phobie (Vuitton, 2006). La peur pathologique est induite par l’instinct d’autoconservation (Pinsart, 2002).
Vissac de son côté distingue la peur instinctive et la peur psychologique. La peur instinctive permet au corps de se mobiliser avant que le danger ne se produise. Elle permet l’évitement de la menace. La peur psychologique est issue d’une interprétation du réel. Elle est donc nourrie par la pensée[23].
- les origines de la peur
La peur peut avoir une origine biologique, psychologique et sociale. Il a été démontré que certaines personnes sont plus prédisposées que d’autres à ressentir de très grandes peurs. Du point de vue psychologique, les évènements de la vie, les modèles environnementaux et les styles éducatifs dans lequel un individu se développe pourraient tempérer ou au contraire, nourrir la peur qui est déjà présent au niveau de l’individu. Sur le plan social, certaines cultures et sociétés peuvent aussi influencer l’évolution des troubles. Pour illustrer ce fait, nous pouvons évoquer le stéréotype de la femme qui a peur est qui est encouragée à avoir peur, et celui du garçon qui ne devrait pas avoir peur (André, 2004).
Mais la peur est souvent nourrie par certaines situations. Nous pouvons parler d’ « apprentissage de la peur ». Dans cette optique, il existe quatre types d’apprentissages qui peuvent mener l’individu à ressentir une grande peur. Le principal apprentissage de la peur est l’évènement de vie traumatisant. Une personne qui a été confrontée personnellement à une menace ou un danger va mémoriser cet épisode de sa vie dans sa tête. A part cela, la peur peut ressurgir suite à des évènements de vie pénibles et répétés. Ceci se produit quand un individu subit des petits traumatismes de façon régulière, sans pouvoir contrôler ses peurs. Ceci est particulièrement rencontré au niveau des personnes qui ont été souvent humiliées ou placées dans un environnement non sécurisé. Il y a l’apprentissage social par imitation de modèles, qui est une peur nourrie par le fait de trouver un membre de la famille ou un proche avoir peur d’une chose. Enfin, le quatrième apprentissage concerne l’intégration des messages de mise en garde. Dans ce cas, la peur se manifeste quand un individu a pris connaissance des dangers liés à une situation (André, 2004).
Il faut noter cependant, que l’origine de la peur n’est pas forcément une mémoire consciente des situations difficiles auxquelles l’individu a été confronté. Il est probable que les mémoires du corps interviennent aussi pour causer la peur chez les individus (André, 2004). D’autres chercheurs emploient le terme ré-stimulation du mental actif pour désigner ce fait. En effet, le mental réactif est enregistré par l’être humain très tôt, avant même qu’il naisse. Ainsi, sa vie dans le ventre de sa mère affecte sa vie d’adulte. Si un choc léger ou non s’est produit sur le fœtus, quand il deviendra adulte, le mémoire de ce choc va toujours conditionner son comportement. Le mental réactif est donc la source principale de la peur chez l’Homme[24].
L’origine de la peur est associée à la notion de temps et au rapport de l’individu avec le temps. Il est impossible qu’une personne ait peur d’une chose ou d’un évènement qui appartient au passé. Par contre, il peut redouter que l’objet ou la situation dont il a peur ne se reproduise dans le futur. En effet, les expériences qui ont été vécues auparavant sont dans la grande majorité des cas, transposés dans le futur. Le passé conditionne la projection du futur mais les scénarii imaginées par chaque individu selon cette projection du futur est à l’origine de la peur.
La peur est causée aussi par le manque de confiance en soi. La méconnaissance des causes de la peur et de ses capacités peut pousser un individu à se sous-évaluer ou au contraire, à se surévaluer[25].
- les symptômes de la peur
- psychologiques
Les manifestations psychologiques de la peur sont les résultats des déferlements d’hormones dans le corps. La peur se manifeste souvent par un sentiment d’irréalité, qui peut être une dépersonnalisation ou une déréalisation. L’irréalité implique un ensemble de fausses propositions qui peuvent varier dans un univers passé. Elle implique par conséquent la non validité de la situation au moment envisagée par l’énonciateur et la possible validité de la situation dans un univers antérieur (Maurer, 1988). L’irréalité désigne l’irréel. Elle désigne le caractère irréel que prend une chose ou une personne[26]. Les peurs que nous ressentons dans la grande majorité des cas sont des peurs irréelles, c’est-à-dire des peurs qui n’ont pas lieu d’être puisqu’elles ne signalent pas un danger réel. Ce sont donc des créations mentales qui sont aussi appelées élémental. Cet élémental flotte autour de l’individu lorsqu’il a peur et profite de la moindre situation pour se nourrir et survivre. Ainsi, la personne qui a peur n’ose pas entreprendre ou dire une chose parce qu’elle est influencée par la peur. Elle n’ose pas non plus parler de sa peur et des choses qui lui font peur à une autre personne. Elle ne peut s’empêcher de penser à l’objet de sa peur. Entre autre, elle peut s’identifier à un personnage qu’il voit dans les livres qu’elle lit ou dans les films qu’elle visualise (Bourbeau, 1994).
La dépersonnalisation pour sa part, désigne la perte du sentiment de sa propre réalité physique et mentale par une personne. Il s’agit d’un sentiment d’être étranger au monde extérieur. La dépersonnalisation est un trouble psychoaffectif qui est ressenti comme une sensation de différence, de bizarreries et d’effets drôles, inaccoutumées. Elle précède ou accompagne souvent le processus de déréalisation. La dépersonnalisation est fréquemment rencontrée dans les cas de dépressions, de névroses obsessionnelles, d’intoxication par le LSD et les amphétamines. Elle résulte d’une baisse de la tension psychologique. Si elle n’est pas soignée, elle peut se transformer en une véritable psychose[27]. La personne qui souffre de dépersonnalisation n’éprouve pas de conscience d’elle-même dans une expérience consciente. En effet, elle a le sentiment d’être étrangère à ce qui se passe et ce sentiment d’irréalité impacte sur sa perception de soi en tant que personne physique et psychique.
La déréalisation désigne un trouble de la conscience en soi qui affecte la perception du monde environnant. Ces deux expériences se caractérisent par le fait d’un sentiment de non-appartenance et de non familiarité avec son propre corps et avec le monde extérieur qui paraît tout à coup artificiel, lointain et irréel. Dans les cas extrêmes, les objets peuvent même être déformés (Lempérière et Féline, 2006).
Quelquefois, la peur se manifeste par un sentiment de tête vide, ou une anesthésie psychique[28]. L’anesthésie psychique inhibe la conscience officielle de sentir les excitations venant du monde extérieur. L’individu dans ce cas de figure effectue un refoulement secondaire (Mansouri, 2011). L’anesthésie psychique est fréquemment rencontrée chez les personnes présentant une hystérie. Il s’agit d’un rétrécissement du champ de l’activité psychique consciente au profit de l’activité psychique inconsciente (Colsenet, 2007).
Les individus sujets à une peur éprouvent un sentiment de menace et d’anxiété de différents degrés. L’individu imagine des scénarii catastrophiques qui induisent sa peur. Il est traqué par la peur de différentes atteintes physiques comme l’évanouissement, la mort, etc. La peur de perdre contrôle est fréquemment rencontrée chez les personnes peureuses. Ce sentiment les pousse à redouter de ne pas bien se comporter ou d’agir de façon déviante devant une situation. Souvent, ils redoutent le fait d’être remarqué par les gens et de se mettre dans une situation susceptible de les ridiculiser[29]. La peur se manifeste alors par un sentiment d’appréhension et de crainte. Cette situation amène la personne à ne pas entreprendre quoi que ce soit. Elle est irritable, se sent inutile, confuse, nerveuse. Elle désire s’échapper de tout, de fuir. Elle présente entre autre une concentration « sélective ». En effet, une personne traquée par la peur ne peut pas se concentrer sauf sur l’objet de sa peur. Elle le voit partout et en toute chose[30].
- physiques
La peur se manifeste physiologiquement par la production d’adrénaline, qui va se propager dans tous le corps pour stimuler les muscles. Les réactions peuvent différer d’un individu à un autre, mais dans la plupart des cas, la peur s’accompagne d’une accélération des battements du cœur, une transpiration, des mains moites et des rougissements. Les jambes et/ou les mains tremblent, la respiration devient forte. La voix commence aussi à trembler. L’individu qui a peur peut ressentir une boule dans l’estomac, qui le pousse à vomir, ou une boule dans la gorge, qui l’empêche de déglutir. Quelquefois, le sujet peut souffrir d’une colique ou de diarrhées[31]. Dans d’autres cas, la peur se manifeste par une sécheresse buccale, un vertige, une crispation musculaire, un resserrement de la cage thoracique ou des fourmillements dans les mains[32]. Leur souffle devient court. Ils sursautent au moindre mouvement ou bruits. Ils présentent des tics, des maux de tête. Dans la plupart des cas, les peureux ont des insomnies fréquentes et sont toujours fatigués[33].
- Comportementaux
Du point de vue comportemental, les personnes qui sont traquées par la peur adoptent un comportement d’évitement. Ils songent à éviter autant que possible tous les objets ou toutes les situations qui peuvent les confronter à la situation ou au fait qu’ils redoutent. Pour ce faire, ils fuient de nombreuses occasions, des lieux, des évènements même s’il n’y a pas de danger apparent ou réel. Au cas où ils sont contraints de faire face à de telles situations, ils adoptent des mesures de sécurité particulières pour surmonter l’obstacle. Cette stratégie d’évitement au début s’avère bénéfique pour le peureux, mais elle ne peut être adoptée qu’à court terme. En effet, à long terme, l’évitement ne fait que renforcer la peur de la peur qui s’installe déjà chez l’individu. Cette stratégie ne permet pas à la personne de réaliser si l’objet de ses peurs est fondé ou non. De ce fait, sa peur se développe au fil du temps[34].
- les conséquences de la peur
La peur ne constitue pas un sentiment anormal. Chaque homme en effet a peur. Il s’agit d’une émotion fondamentale, universelle, inévitable et nécessaire pour notre survie. En effet, la peur constitue un signal d’alarme permettant de faciliter la vigilance face à un danger. Elle devrait être déclenchée devant une menace bien réelle, être suffisamment intense pour produire une réponse de notre part. Sa durée et son intensité ne devrait pas pour autant causer la panique chez la personne qui a peur (André, 2004).
La peur normale informe l’individu d’une menace réelle et le protège des dangers qui peuvent survenir, les accidents. Après cette alarme, l’individu devrait être en mesure d’adopter le comportement qui lui permet d’éviter le danger. Sa peur diminue par la suite. Cette peur est donc bénéfique pour le développement du mécanisme de défense chez l’individu dans certaines situations. Elle permet de développer les stratégies d’ajustement du comportement face à telle ou telle situation. Elle encourage l’individu à s’informer sur la situation menaçante et à faire une préparation mentale après s’être informée. Par conséquent, la peur normale est source d’une augmentation de la confiance en soi et l’évitement du danger de la part de l’individu (Ogden, 2008).
Mais dans le cas d’une peur pathologique, la peur reste incontrôlée. Ceci se manifeste par le déclenchement de la peur pour un seuil de dangerosité bas. Dans ce cas, l’individu ressent une peur non fondée. Sa peur se déclenche trop souvent, trop fort et trop inflexible. Par conséquent, la peur se développe en une panique (André, 2004).
Dans ce cas de figure, la peur n’arrive pas à diminuer même quand le « danger » est passé. Fréquemment, on parle d’une peur de la peur qui pousse l’individu à agir illogiquement. Dans la plupart des cas, les individus qui souffrent d’une peur pathologiques souffrent d’un sentiment d’être toujours traqués peu importe où ils se trouvent et peu importe ce qu’ils font. Ils ont peur de tout : peur de ne pas être bien, peur du changement, peur du regard des autres, etc., qui pourtant, n’ont pas lieu d’être. Les individus qui sont traqués par cette peur pathologiques mettent beaucoup de temps à se calmer. Mais ils se caractérisent aussi par le fait que la peur chez eux, se rallume très vite. Ce phénomène est appelé « retour de la peur » (André, 2004).
La peur peut induire chez le sujet des perturbations au niveau de l’activité physiologique, des processus énergétiques et entraîne des manifestations morbides au niveau des processus mentaux et émotionnels (Sapriel et Stoltz, 2006). La peur induit des dérèglements au niveau du métabolisme et créer par la suite, des désordres physiques et mentaux comme les palpitations cardiaques, les indigestions, les tensions nerveuses, les dépressions, les réactions allergiques, etc. Si la peur n’est pas contrôlée elle prend de jour en jour plus d’importance si bien qu’à la fin l’angoissé ne pourra plus vivre sans avoir un sentiment d’être perpétuellement traqué[35]. Dans ce cas de figure, la peur devient un facteur d’inhibition et de panique incontrôlée, ce qui empêche l’individu de se développer[36].
- Comment traiter la peur par la sophrologie ?
- Maîtrise des ressentis corporels
La peur comme nous l’avons vu, s’accompagne de certains troubles physiques qui mettent mal à l’aise ses victimes. Il est important alors d’agir sur ces différents ressentis pour aider le patient. Dans cette optique, le sophrologue peut s’intéresser à la nuque bloquée, les jambes flageolantes, les sueurs, les migraines, etc. Lorsque l’individu manifeste une peur, sa tension corporelle augmente mais cette augmentation est aussi à l’origine de la montée d’émotion. Par conséquent, il serait bénéfique d’agir sur ce point. Le sophrologue aide le patient à reconnaître la région de son corps qui est le centre de la manifestation de ses peurs. Il l’aide par la suite à neutraliser ces manifestations de sa propre peur[37].
La sophrologie ne prétend pas soigner le mal en recourant à des médicaments. En effet, la sophrologie va aider le patient à dédramatiser le mal qu’il ressent dans son corps. Il a été observé en effet que l’attention du malade est focalisée sue ce mal. Par conséquent, il ne peut plus se concentrer sur autre chose. La sophrologie a pour rôle d’aider le patient à supporter ce mal à un degré plus ou moins important. En d’autre termes, l’attention du malade est attirée sur autre chose, notamment une sensation moins désagréable afin qu’il ne ressente plus cette douleur constante. De même, le psychisme du patient est modelé afin qu’il n’ait plus peur de la douleur qu’il ressent. Certains patients redoutent fort de ne pas pouvoir maîtriser la douleur, mais la sophrologie dans ce cas est utilisée pour que le patient reprenne confiance en lui et parvienne à guérir[38].
Il est possible par exemple, de procéder à la relaxation physique pour ne pas trop se concentrer sur la douleur. Durant cette séance, le patient se tient en position allongée et effectue des exercices respiratoires afin de pouvoir écouter les suggestions du relaxologue. Le sujet est amené petit à petit à se focaliser sur une partie de son corps pour pouvoir éliminer toutes les pensées et les images parasites. En général, cette séance commence sur le visage qui commence à refléter les premiers signes de relâchement. Ensuite, le sophrologue se focalise sur les autres parties du corps. Il descend sur les points d’appui du corps comme la nuque, le cou et les épaules. Le dos est détendu en faisant en sorte que l’individu ressente la relaxation de chacun de ses muscles. Le sujet devrait également prendre conscience du support sur lequel il se reposer et les supports sur lesquels, il s’enfonce. Le dos doit être mou et souple. Le sujet devrait également ressentir la décontraction des muscles thoraciques et des muscles de la poitrine. Quand tous ces muscles sont relâchés. Le sujet est amené à relâcher les muscles abdominaux. Il devrait sentir l’assouplissement de son ventre. Ensuite, il relâche ses bras, ses mains, ses coudes et à la fin ses épaules devraient lâcher prise. Puis, les muscles des jambes et des pieds sont aussi relâchés[39].
- Restructuration de l’imaginaire (ego, mental, trois cerveaux)
Nous avons évoqué précédemment que les peurs peuvent résulter de certains vécus antérieurs qui ont causé des troubles. Le souvenir de ces situations qui nous ont angoissés vient déclencher la peur. Il n’est pas rare de constater que dans certains cas, nous nous effrayons devant une situation ou un objet qui ne devrait pas déclencher une telle frayeur. Dans cette optique, les personnes traquées par la peur imaginent des scénarii pessimistes dans lesquels, ils sont confrontés à des situations embarrassantes. La peur est alors nourrie par notre propre imagination.
L’imagination désigne « la faculté très personnelle qui permet à chacun de reconnaître et concrétiser des éléments à partir des vécus antérieurs ». Il faut noter toutefois que le vécu varie d’un individu à un autre, alors la dynamique d’un rêve, les représentations qui en découlent au même titre que les émotions qu’ils suscitent diffèrent d’un individu à un autre (Declerck, 2004). C’est la raison pour laquelle, la sophrologie tente de focaliser l’intérêt du sujet sur les représentations positives et de l’aider à centrer son imagination sur les sensations agréables. Ces sensations permettent en effet d’avoir de très bonnes perceptions et de rester dans un état de joie (De La Garanderie, 2009). Il est possible dans ce cas de mettre le patient dans un environnement qui lui rappelle les bons souvenirs par exemple, les sons de chants d’oiseaux, la musique, le bruit d’une chute d’eau, etc. L’écoute de ces différents bruits pourrait aider le patient à s’imaginer dans l’endroit où il se sent bien (Abrezol, 2007).
Le mental est impliqué dans la formation de ces imaginations et l’imagination est impliquée dans la perception du danger[40]. La sophrologie tente par conséquent de se focaliser sur le mécanisme d’extinction des peurs conditionnée qui est gouverné par le cortex frontal ou le cerveau cognitif. Le cerveau fait intervenir en effet deux forces issues du cerveau conscient et l’imagination qui est générée par le cerveau profond ou inconscient. Si l’équilibre est retrouvé entre le cerveau inconscient et le cerveau conscient, l’individu peut retrouver la sérénité. Dans ce cas, le sophrologue peut utiliser des techniques de visualisation, de suggestion et de pensées pour calmer l’anxiété. En utilisant ces méthodes, le cerveau émotionnel fournit l’énergie nécessaire tandis que le cerveau cognitif dirige et organise l’exécution des actions à entreprendre[41].
D’autre part, il est intéressant de considérer l’ego qui est impliquée dans les émotions que nous éprouvons. L’ego est désigné sous le terme sous-personnalité, le faux moi ou le moi egocentrique. Il désigne la partie sombre qui n’a pas été révélé du moi. Ce faux moi se développe très tôt chez l’enfant. Il commence à prendre place et à se développer dès l’âge de deux ou trois ans. Il naît à partir des frustrations qui ont été refoulées dans l’inconscient. C’est donc le fruit du passé. La connaissance de cet ego permet à l’individu de s’épanouir. Elle permet en effet de cerner les comportements exagérés inconscients. L’ego peut provoquer et réveiller des sentiments de peur chez le patient. Or, l’ego dans la plupart des cas prend le contrôle de l’individu tout entier. Son emprise sur lui est considérable et il manipule les pensées négatives de l’individu. L’ego empêche l’individu traqué par la peur d’écouter son intuition. L’ego se nourrit de la peur en raisonnant avec des croyances erronées, basées sur la peur et les souffrances passées. Mais il génère en même temps, la peur du changement, du futur, de l’inconnu et de la nouveauté (Roy, 2011). L’ego désigne donc l’aspect de la psyché humaine qui détient toutes nos peurs. Un individu qui est traqué par la peur est donc une personne dont l’ego est plus actif que l’être (Barrett, 2003). Pour maîtriser la peur, il est donc indispensable de maîtriser son ego.
Dans un premier temps, il est nécessaire de cerner l’ego et de s’en séparer par la suite. Pour ce faire, il est indispensable de se séparer des fausses idées et de se focaliser uniquement sur la réalité. L’ego cherche toujours la fixité et la sécurité. Il cherche à s’imposer et à prendre toute la place. Ainsi, il ne se soumet à aucun ordre, ni aucune discipline, ni aucune contrainte. C’est un être qui prétend exister mais qui, en réalité, n’existe pas. Il est à la quête incessante de plaisir et d’intérêt personnel. Il cherche la puissance, la domination, la maîtrise sur les choses, les évènements et les autres hommes. Mais vu qu’il ne peut pas tout contrôler, il a peur du monde extérieur. Il est tout petit à l’intérieur, alors il cherche à se protéger en établissant une enceinte de protection. Il se méfie de tout, car, au fait, il est fragile. Il est excessif et compulsif[42].
La séparation de l’être et de l’ego permet d’atteindre un état d’esprit désintéressé qui permet à l’individu de s’épanouir spirituellement. Cette séparation permet entre autre de se séparer du monde matériel et de nos biens. C’est le lâcher-prise. Cependant, cette séparation de l’ego et de l’être n’implique pas une séparation du monde matériel. En effet, il est nécessaire de mettre en avant l’ego dans certaines situations pour motiver la personne, mais il faut juste le contrôler pour que l’individu puisse se développer. L’ego pourra encourager la personne à entreprendre des projets, à accomplir des prouesses du moment qu’il ne le pousse pas à l’orgueil et à l’excès. Or, l’orgueil résulte de la peur de ne pas paraître ce que l’on croit vraiment, la peur de ne pas être à la hauteur. Pour retrouver l’équilibre de l’ego, il est nécessaire que l’individu ait confiance en soi sans éprouver le besoin de l’extérioriser. Le spiritualisme et le matérialisme peuvent aussi contribuer à retrouver cet équilibre. Dans cette optique, les biens matériels devraient être considérés comme appartenant à tout le monde et à personne. La matière pour sa part, devrait être considérée comme un outil et une contrainte nécessaire à l’apprentissage[43].
Le lâcher prise implique entre autre l’acceptation de ses limites[44]. Eckahrt Tolle (2003) suggère de faire une introspection pour déceler s’il y a un conflit entre l’intérieur et l’extérieur, les pensées et les sentiments, les conditions extérieures et l’instant. Quand l’individu réalise l’existence de ce conflit, il peut le vaincre en le laissant. L’acceptation des limites et de sa personnalité permettent à l’individu de vaincre son ego. Pour y parvenir, il est indispensable d’accepter son propre corps, sa personnalité. Il est indispensable entre autre de noter que rien ne dure alors, les exigences devront faire place à une satisfaction face à la situation. Quand une personne cesse d’être trop exigeante, elle peut être satisfaite par toutes les situations, les personnes qui l’entourent et les évènements, l’environnement qui devient plus harmonieux et plus paisible[45].
Il est nécessaire également de considérer les différentes actions et les principaux caractéristiques des trois cerveaux dont le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néocortex. Le cerveau reptilien est responsable du contrôle des comportements, des instincts de survie, de possession et de groupe. Le cerveau limbique pour sa part est responsable des comportements en société, les différents rituels et gouverne la vie émotionnelle. Le néocortex pour sa part, est le lieu du langage, de la pensée, de la visualisation, de l’anticipation d’actions et de la conscience du Moi et du Je[46].
Les prises en charge en sophrologie tiennent compte de ces trois cerveaux qui, bien qu’ayant des rôles différents, se retrouvent sur un même axe et agissent en complémentarité (Declerck, 2004). Le cerveau reptilien qui est également appelé cerveau pulsionnel est impliqué dans l’éveil du sujet. Ceci se fait par la formation réticulée du tronc cérébral. Elle se charge de transformer les informations sensorielles en un tonus d’éveil qui éclaire et réveille le cerveau perceptif. Elle réveille par conséquent la conscience témoin. La formation réticulée du cerveau reptilien permet par conséquent d’éveiller les sensations corporelles. D’autre part, le striatum, un autre composant du cerveau reptilien déclenche l’action. Le cerveau reptilien aide entre autre l’individu à satisfaire ses besoins primaires pour mobiliser l’énergie nécessaire à l’équilibre biologique et endocrinien du corps. Par le biais de l’hypophyse, il gère le métabolisme des cellules. End ‘autre termes, le cerveau reptilien vise à préserver l’intégrité de l’organisme.
Le cerveau limbique ou sentimental pour sa part, intervient dans les émotions diverses comme l’agressivité, la peur, l’élan vers le plaisir et la formation de la mémoire. L’amygdale est impliquée dans l’agressivité et la peur tandis que le noyau accumbens intervient dans l’adaptation de l’individu à de nouvelles situations. Le centre du plaisir pour sa part se trouve au niveau de l’hypothalamus latéral[47]. Le cerveau limbique tente de rejeter les choses qui ne procurent pas à l’organisme du plaisir ou susceptible d’occasionner des douleurs ou des instabilités. L’équilibre entre le plaisir et la douleur permet un apprentissage évolutif[48].
Enfin, le néocortex présente des aires réceptrices reliées aux organes de sens et aux récepteurs de différentes sensibilités du corps. Il comporte entre autre des aires motrices principales ou supplémentaires qui correspondent à différents segments du corps. Les actions de ce troisième type de cerveau qui particularise les êtres humains sont d’ordre associatif. Il est responsable de la représentation du monde qui est basée sur la cognition. De ce fait, il permet de déceler le phénomène de cause à effet. Il permet l’imagination, la reconstruction et la considération du monde sous un autre angle. La partie gauche du néocortex assure la mise en contact du sujet à la réalité, tandis que la partie droite interfère au fonctionnement du cerveau émotionnel ce troisième cerveau permet à l’homme de supporter la douleur car il permet l’imagination d’un futur meilleur[49].
Les différentes « communications » entre ces trois cerveaux permet au patient de prendre des décisions, de coordonner les actions qu’il va entreprendre et de déterminer de manière précise les différentes tâches qui doivent être accomplies dans une action[50].
En sophrologie, certains chercheurs ont souligné l’importance d’un système adaptatif de traitement de l’information, qui permet de contrôler ou de gérer les traumatismes émotionnels. Le système nerveux pour extrait et retient les informations qui lui sont utiles et se débarrasse en quelque jours des émotions, des pensées et de l’activation physiologique après que l’évènement traumatisant ait passé. Ce processus déclenché par le cerveau équivaut au travail de deuil qui a été annoncé par Freud et est utilisé en sophrologie dans la méthode d’acceptation émotionnelle. Le refus ou le rejet des émotions selon certains psychologues sont à l’origine des problèmes psychologiques. Les émotions négatives comme la peur ou la tristesse résultent en effet d’un évènement qui a fortement marqué l’individu. La réaction adoptée le plus souvent est l’évitement de ces émotions. A court terme, cet évitement permet de pallier aux douleurs de se souvenir des évènements mais à long terme, il ne peut pas être adopté. L’acceptation émotionnelle désigne la capacité de l’individu à accepter, à être d’accord et à faire l’expérience d’une émotion négative qu’il va reconnaître et absorber. Elle permet donc d’accepter la réalité de la situation. Par conséquent, l’individu ne dépensera plus son énergie à tenter de s’éloigner de ses émotions. Il peut de ce fait utiliser les émotions pour diriger ses actes dans la direction de ses objectifs et ses valeurs personnelles. L’acceptation émotionnelle permet entre autre de familiariser la personne au contact avec l’émotion négative. L’émotion négative qui a fait peur à l’individu peut être intégrée dans sa vie sans qu’elle ne pose plus de problème. Elle permet d’apprendre à vivre avec les émotions négatives. Enfin, elle permet à l’individu de mesurer l’importance de l’évènement qui a déclenché son traumatisme. Les mauvaises expériences peuvent ainsi être considérées comme des évènements forts ennuyeux, mais qui n’entraînent pas la mort[51]. Une perte en effet, induit toujours un déséquilibre qui ne peut être rétabli qu’après un certain temps. Quand l’équilibre est retrouvé, l’organisme peut être renforcé pour faire face à la vie. A l’issue de cette expérience, l’individu devient plus flexible, et dispose de nouvelles ressources.
Il est possible entre autre de procéder à l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) pour guérir le cerveau des traces des évènements traumatisant, qui n’ont pu être effacés. Cette technique utilisée en sophrologie permet en effet de transformer les émotions. Par exemple, la peur est transformée en colère. Cette colère sera transformée par la suite en tristesse qui laisse place à la compréhension et à l’acceptation. Sinon, le sophrologue peut procéder à l’IMO (intégration par les mouvements oculaires) pour désactiver les évènements traumatiques ou douloureux subi antérieurement par le sujet. Cette pratique sophronique consiste à retraiter les informations pour amener le sujet à un état de conscience qui va déclencher des changements particulièrement rapides[52].
- L’entraînement de l’esprit
L’entraînement de l’esprit vise à harmoniser le corps et l’esprit. Pour ce faire, la sophrologie se base sur la pensée positive, les exercices de visualisation et de concentration[53]. L’entrainement de l’esprit peut amener la personne à jouir d’objets plaisants sans pour autant s’attacher excessivement à eux. L’entraînement de l’esprit permet également aux individus qui le pratiquent d’accepter avec joie les objets déplaisants sans se mettre en colère et sans se décourager. En d’autres termes, ils peuvent jouir et utiliser toutes les situations qui se présentent. Les objets d’attachements et d’aversion peuvent être transformés en voie spirituelle (Gyatso, 2012).
Pour y parvenir, il est indispensable de faire des entraînements réguliers pour viser l’harmonie entre le corps et l’esprit et ne pas se focaliser uniquement sur la maladie. Le corps au même titre que l’esprit qui sont les composants de l’être doivent être entraînés. Les différents entraînements se complètent et s’adaptent. Les différentes techniques utilisées en sophrologie permettent de découvrir le Moi Sophronique existentiel. En même temps, le sujet est encouragé à découvrir les valeurs existentielles par l’entraînement phronique existentiel et de vivre la présence de toutes les structures responsables de l’existence transcendantale de l’être. Cet entraînement devrait mettre en relief la lumière interne et la lumière externe d’un corps, de l’énergie phronique, des vibrations et des actifs lumineux dans sa force d’exister. Dans cette optique, la sophrologie se base sur la conscience qui ne peut pas être limitée et s’ouvre dans deux directions infinies : la dimension Omicron qui est orientée vers la biologie et la dimension Epsilon qui se tourne vers l’esprit par l’entraînement existentiel (Chéné, 2008).
L’entraînement quotidien vise à effacer les pensées négatives qui hantent l’esprit. L’entraînement du mental permet de développer les pensées positives chez l’individu. Pour ce faire, le sujet est conduit à un niveau sophroliminal qui permet à la mémoire de s’ouvrir et se remémorer les instants, les évènements et les sensations agréables. Le sujet est amené à vivre ces sensations au moment de la relaxation. Il est amené en effet à être à l’écoute de ses cinq sens : la beauté, les odeurs, les sons, les goûts et les sensations du toucher. Cet exercice s’accompagne d’une technique de respiration qui permet de sentir la vie et l’énergie de vie qui habite chaque individu[54].
Les pensées positive sont indispensable parce que l’homme aujourd’hui est plus exposé aux pensées négatives qu’aux pensées positives avec les différentes situations et les évènements qui se produisent au sein de la société. L’homme a tendance à trouver des défauts dans son corps et dans son être, ce qui ne lui permet pas d’être en harmonie avec lui-même. Cette disharmonie peut s’établir entre l’individu et lui-même, au cas où il se trouve laid, inintelligent, etc. mais cette disharmonie peut toucher l’individu et les autres. Nombreux sont ceux qui pensent que les autres se moquent de lui. Enfin, il existe une disharmonie entre l’individu et le monde. Dans ce cas, il a l’impression d’être constamment traqué par tout le monde. La sophrologie tente alors de cerner les facteurs qui peuvent être à l’origine du manque, du problème de l’individu afin de l’aider à prendre conscience de sa réalité physique, sans interférences avec les déterminismes sociaux, familiaux et psychologiques[55].
Avant de pratiquer l’exercice de visualisation, il est nécessaire d’observer le calme et de s’installer confortablement dans un endroit tranquille. Le sujet procède aux exercices de respiration pour que cette dernière devienne calme et abdominale, régulière. Dans l’exercice de visualisation, le sujet est amené à ne pas visualiser les choses ou les évènements qui contrarient ses valeurs. Le corps doit être souple tout comme la pensée. Cet état permet à l’individu d’être réceptif. La personne qui fait un exercice de visualisation doit réfléchir à ses sens pour connaître si elle est visuelle, olfactive, kinesthésique ou auditive. Après cette visualisation, il doit privilégier le canal dominant c’est-à-dire, la vue, l’ouïe, le toucher ou l’odeur. Ce canal est ensuite associé aux images. Ceci est appelé le travail des cinq sens[56].
La concentration pour sa part, tente d’orienter volontairement et de manière prolongée l’attention de l’individu vers un objet déterminé, une activité, une pensée, un objet physique, une personne ou une sensation. La concentration permet de mémoriser les faits, les évènements, les objets, etc. Entre autre, elle est aussi reliée au plaisir et à la motivation. D’autre part, elle permet d’acquérir une autonomie cognitive. Le maintien et le contrôle de l’attention implique la volonté de l’individu mais l’environnement peut impacter sur la capacité à se concentrer. Mais la concentration nécessite de l’équilibre, de la conscience et la connaissance de soi. La capacité de concentration de chaque individu est travaillée progressivement lors des séances de sophrologie. La concentration consiste en une écoute de soi. L’individu apprend à contrôler certains facteurs ou tout au moins, à s’en rendre compte[57].
- Les actions menées sur la conscience
La conscience est un pilier de la sophrologie. Elle est travaillée lors des séances sophrologiques. Le sophronisé est alors amené à élargir sa perception des éléments physiques et psychologiques. Pour ce faire, le sophrologue l’aide à exprimer tout son potentiel pour que l’être soit en harmonie avec son existence. Les actions menées sur la conscience visent entre autre à épanouir la personnalité de l’individu dans sa globalité et de contrôler la régulation de son fonctionnement corporel et psychique. La maîtrise de soi est indispensable pour que l’individu puisse se développer. Cette maîtrise de soi permet entre autre d’élargir le champ de conscience en s’appréhendant et en appréhendant le monde[58].
La conscience peut présenter trois états : la conscience pathologique, la conscience ordinaire et la conscience sophronique. La conscience pathologique comme son nom l’indique, est la conscience atteinte par la maladie ainsi, ses capacités sont plus ou moins altérées. La conscience pathologique peut être anaphronique c’est-à-dire réunissant les psychoses ou dysphronique, dans laquelle, les névroses d’abandon, d’angoisse, de caractère, d’échec, les névroses hystériques, obsessionnelles et phobiques sont réunies.
La conscience ordinaire se caractérise par l’état de conscience du sujet. La conscience du sujet est alors euphronique c’est-à-dire, se situant entre la conscience névrotique et la conscience sophronique.
La conscience sophronique pour sa part, est l’état de conscience recherché par la sophrologie. C’est un état de conscience éclairée, retrouvé au niveau sophroliminal. Avec un entraînement régulier, cette conscience sophronique peut devenir permanente. Il s’agit d’un état de pleine conscience et d’harmonie entre le corps et l’esprit. Pour parvenir à, cet état le patient fait des relaxations psychocorporelles[59].
Les méthodes psychocorporelles correspondent à des méthodes psychothérapeutiques qui utilisent le corps pour la médiation. Ils impliquent un travail du corps à visée psychothérapeutique, prophylactique et préventive. Les relaxations ont été proposées pour cette méthode, mais le sophrologue peut également utiliser l’hypnose et ses dérivés pour ce faire. Sinon, il peut procéder à la distraction du patient[60]. L’état hypnotique correspond à un état ou un niveau de conscience modifié. Certains types d’hypnose permettent de percevoir les sensations corporelles (Quélet et Perrot, 1995).
Pendant une séance de sophrologie l’aide perpétué au patient devrait se baser sur la persuasion. Pour ce faire, la sophrologie peut user d’un ton harmonieux, d’une voix douce et monocorde pour diriger la séance de sophronisation. Cette voix et ce ton vont induire le relâchement, l’apaisement, le bien-être et l’adhésion du patient. Le sujet passe de ce fait d’une vigilance normale à un niveau sophro-liminal. A ce niveau, le patient peut entamer le travail intra-sophronique.
Le travail et les actions menées sur la conscience peuvent se faire par le terpnos logos qui a pour but d’influencer favorablement la conscience et d’accepter le patient. Le niveau de conscience du patient dans ce cas est ramené à un niveau sophro-liminal. A ce stade, le patient permet la déconnexion cérébrale et l’adaptation comportementale de l’organisme[61].
- Guérison spontanée des croyances
La croyance détient une place importante dans la guérison et les actions que l’homme mène. La guérison résulte de la croyance en la cure proposée par le thérapeute (Laplante, 2004). Dans certaines religions, les désordres physiques résultent des plaies de l’âme. Mais cette perception est déclenchée par la croyance que le mal existe en soi suite aux péchés ou aux erreurs fondamentales provoquées par la perte de la foi. Ce manque de foi profite aux doutes et dans les fautes qui sont contraires à la loi de la conscience. Quand il y a des fautes qui sont commises, l’individu doit subir les conséquences de ses actes. La guérison ne peut venir qu’en se libérant des erreurs, comme la croyance en l’existence du mal et de la matière. Cette guérison ne peut se faire que par des travaux moraux qui consistent à étudier les pensées de l’individu afin de dégager les idées régressives et les idées progressives[62].
En sophrologie, la maladie existe bien et sa cause n’est pas le malade lui-même. Dans cette discipline, le corps du patient subit des dysfonctionnements qu’il faut réparer pour qu’il retrouve l’équilibre et l’harmonie avec son corps. Le remède qu’il faut administrer ou appliquer au patient est extérieur à ce dernier. Il peut consister en un acte médical ou chirurgical fait par quelqu’un d’autre.
La sophrologie se base sur les valeurs scientifiques comme la croyance que le corps est une mécanique qu’il faut réparer. Cette croyance est adoptée par la médecine objective dans laquelle, le corps constitue un objet. Dans cette optique, le corps est mis à distance de la personne malade, séparé d’elle pour être soigné. Le corps et l’esprit désormais, sont deux entités complètement différentes et par conséquent, nécessitent des soins indépendants. Le mécanisme de guérison s’appuie entre autre sur les valeurs majeures accordées aux représentations mentales. Ainsi, ce qui est pensé vaut plus que ce qui est éprouvé (Chéné, 1999).
- Vaincre la surévaluation et la sous-évaluation
L’estime de soi chez les personnes qui sont traquées par la peur peut être faussée. Cette estime de soi peut être instable et faible lorsque la personne doit se confronter à des personnalités à risques. Dans ce cas, le sophrologue peut aider le patient à se connaître et à s’accepter. L’instabilité de cette estime de soi peut être déclenchée par un manque d’honnêteté avec elle-même. Elle se voit mal donc, le sophrologue doit agir et faire abstraction sur la critique intérieure, qui prend une place prépondérante dans la pensée du patient. Ce dernier doit accepter l’échec, et devrait s’exprimer, d’être empathique et de recourir au soutien social. La sous évaluation nécessite des efforts de la part de l’individu pour atteindre un but particulier qui va lui procurer une fierté personnelle. Mais cette entreprise devrait se faire dans le respect des principes moraux.
La surévaluation de soi peut provoquer chez l’individu la rigidité qui ne sera pas acceptée par son entourage. Etant anxieux, il va avoir peur des regards des autres. Dans un premier temps, il va penser que le moyen le plus efficace pour éviter les critiques des autres est de les fuir. Mais cette attitude encourage l’éloignement du sujet, ce qui ne lui permettra pas de s’épanouir. De plus, il va allouer de l’énergie pour pallier à ce « problème » pour pouvoir agir de manière constructive et stimulante. La personne qui se sous-évalue s’effacent facilement devant une personne qui se donne de l’importance.
Pour pallier à une mauvaise évaluation de soi, il est indispensable que l’individu fasse une autoévaluation ou feed-back interne. Dans cette optique, l’individu doit évaluer son adéquation par rapport à lui-même. La subjectivité dans ce cas jour un rôle important. En effet, il n’est pas rare de constater que l’individu peut s’évaluer spontanément comme conforme par rapport à lui-même mais ne tient pas compte des opinions de son entourage. D’autre part, il existe des cas où l’individu se réfère uniquement au respect des autres pour se sentir conforme par rapport à la même situation. Pour que le feed-back interne soit avantageux, il est indispensable de tenir compte non seulement de ses propres opinions, mais également de celles des autres.
Entre autre, la personne qui souffre d’une mauvaise estime de soi doit procéder aussi à un feed-back externe. Il a été constaté toutefois, que plusieurs personnes, bien qu’elles aient bénéficié d’un feed-back positif n’arrivent pas toujours à y croire. La critique des autres s’avère utile. Le décodage de cette dernière permet d’avoir une bonne estime de soi. La bonne estime de soi permet de contrôler leur feed-back interne et externe. Par conséquent, elle aide les individus anxieux à adopter un comportement efficace face à leurs problèmes et leurs ennuis. Quand il peut faire face à ce qui lui fait peur, il présente un sentiment de cohésion entre l’individu et ses principes.
Entre autre, une bonne estime de soi permet à l’individu de connaître la réalité concernant leur ressenti. Il peut par conséquent développer une aptitude à moduler leur dialogue interne. Devant une situation bien déterminée par la suite, il présente des ressentis modérés et fait preuve d’une volonté et entreprend des actions plus adéquates[63].
- Les trois secrets de l’estime de soi
D’après les études que nous venons de voir, l’estime de soi est impliqué dans le bien-être et permet à l’individu de vaincre la peur des critique de soi-même et des critiques ou du regard des autres. Il est donc indispensable d’observer certaines conditions pour avoir une bonne estime de soi.
- S’aimer soi-même
L’amour ne devrait pas seulement se porter sur les autres, mais également sur soi-même pour éprouver du plaisir et pour trouver du charme dans la vie. L’amour de soi est obtenu par la différence entre nos ambitions et nos réussites effectives. Nous avons montré la nécessité d’une illusion positive pour pouvoir s’épanouir. Certains psychiatres comme Ornstein et Sobel ont souligné que le bonheur et les privilèges sont retrouvés par les personnes qui savent s’estimer plus intelligents et plus compétents qu’ils ne le sont. L’image que nous avons de nous-mêmes en effet, résulte de notre esprit. Ainsi, nous avons le pouvoir de le rendre agréable selon notre guise. Il faut noter toutefois, que cette surévaluation ne devrait aucunement se transformer en mégalomanie.
L’individu pour avoir une bonne estime de soi devrait se reconnaître une certaine valeur, se ménager et protéger son territoire intime, sa santé physique et psychique. Il devrait tenir compte de ses objectifs principaux et réels. Certes, il peut reconnaître ses défauts tout en s’estimant bien. L’amour de soi dépend entre autre du sexe. L’homme par exemple aime être évalué sur sa réussite professionnelle ou dans des activités physiques. Les femmes par contre, aiment entendre leurs qualités de la bouche d’une autre personne. Mais dans tous les cas, aucune personne ne peut être satisfaite complètement de sa personne[64]. Et cette insatisfaction l’encourage à s’améliorer.
- Se débarrasser des mauvaises croyances
Nos croyances dictent nos comportements. Ces croyances sont acquises tout au long de notre existence mais si elles agissent comme des facteurs pour développer la spiritualité, il a été constaté que ces croyances peuvent être impliquées dans le manque d’affirmation. En effet, les croyances sont des suppositions mais ne sont pas la réalité. Les scénarii imaginés par la personne qui a peur et qui manque d’affirmation en soi l’empêchent d’aller de l’avant. Les mauvaises croyances peuvent toucher de nombreuses domaines, notamment, le travail, le couple, l’amour, les relations sociales, la santé, etc. Les croyances induisent une perception modifiée de la représentation du monde et de la réalité que nous vivons. Puis viennent des processus internes comme les différentes interprétations personnelles que nous avons retenues lors d’une expérience particulière, comme les accidents ou les incidents traumatisants qui ont induit nos peurs. Ces processus interne qui sont à l’origine de la croyance sont aussi renforcés par les processus externes de la croyance qui sont acquis avec l’environnement dans lequel nous vivons. Les croyances qu’elles soient bonnes ou mauvaises peuvent être contagieuses. Il faut noter toutefois, que les croyances ne sont pas toutes limitantes, il existe aussi des croyances favorables.
Pour faire face à ces croyances limitantes, il faut que l’individu apprenne tout d’abord à étudier ses pensées. Pour ce faire, une introspection est indispensable pour identifier en premier lieu ses différentes croyances. Ensuite, le sujet est amené à déterminer l’impact de ses différentes croyances afin de connaître la raison de ses réactions devant telle ou telle situation. En deuxième lieu, le sujet est amené à étudier ses émotions. Dans cette démarche, il analyse une situation bien précise. A partir de cette situation, il étudie ses ressentis durant une telle situation. Il discerne alors son émotion primaire. Ensuite, il analyse les émotions qu’il ressent derrière cette première émotion. Il cerne ainsi son émotion originelle. Quand cette dernière a été identifiée, il faut qu’il trouve si l’émotion qu’il a ressentie est justifiée ou non. En troisième lieu, le sujet doit étudier ses comportements. Dans cette dernière démarche, il analyse les comportements qu’il aimerait changer les croyances qui se cachent derrière ces comportements. Une fois cette étape franchie, le sujet sera en mesure de définir précisément les croyances qui l’empêchent de s’épanouir et de réagir en conséquent[65].
- Obtenir des résultats positifs
Les résultats positifs nécessitent certes une persévérance et du travail. Outre à cela, la personne qui entreprend une chose devrait avoir la confiance en soi. En effet, cette confiance en soi le mène à se lancer dans des projets et d’entreprendre quelque chose. Elle permet d’avoir des pensées positives qui sont bénéfiques pour la réussite[66].
La méthode proposée par le Pr Caycedo, consiste à renforcer la confiance en soi, l’harmonie physique et mentale et la capacité d’enthousiasme, d’espoir et d’optimisme avant la désophronisation. La confiance en soi est un sentiment d’avoir une valeur à ses yeux et aux yeux des autres. Ce sentiment est corrélé au sentiment d’exister de au sentiment de capacité[67]. Le développement de ces trois caractères sont à l’origine de l’épanouissement de l’être.
- Le lâcher prise
Le lâcher prise correspond à une pleine détente, qui se manifeste par l’élimination des angoisses et un abandon de l’être[68]. André Duchesne parle d’une « capacité à se laisser ressentir pleinement l’expérience soulevée sans chercher à la changer. En d’autres mots, c’est accepter de vivre ce qui est là, dans mon corps[69]. Il peut être défini comme étant « une disposition mentale de confiance en soi, de sérénité, d’une décontraction concentrative ! » [70]Il permet le passage entre les deux hémisphères cérébraux (Vern, 2008).
Le lâcher prise passe par cinq étapes. Dans la première étape, l’individu est affecté par l’évènement. Il prend conscience qu’il est affecté par l’évènement en question et commence à manifester des signes physiques de déséquilibre comme l’augmentation de la tension, la contraction, le changement d’humeur, l’apparition de certaines pensées, les impulsions diverses, etc. Pendant cette phase, il cherche à survivre et à chercher de rétablir l’équilibre entre l’état initial et l’état actuel des choses.
Dans la deuxième étape, l’individu reconnaît la nature de l’expérience qu’il vient de vivre. Il accepte donc de rester avec les sensations aussi longtemps pour qu’il connaisse la nature de cette expérience, afin de reconnaître les véritables enjeux de la situation. Ceci facilite le lâcher-prise parce que l’individu ne peut gérer que la vérité.
Dans la troisième étape, l’individu fait la différence entre le passé et le présent. Cette étape est indispensable parce que dans certains cas, les évènements ressentis dans le passé peuvent encore s’entremêler au présent et atteindre ainsi l’intégrité de l’individu. Or, il est plus difficile d’être critiqué sur tout son être. Ceci donne l’impression d’être détruits, sans valeurs et indigne de l’amour que les autres portent sur nous. Si l’individu est critiqué pour une chose qu’il a faite dans le passé, il peut se sentir troublé, mais il peut réaliser entre autre, que ce critique ne menace pas toute sa vie.
La quatrième étape du lâcher-prise correspond à l’acceptation du ressenti dans son propre corps relié à l’expérience du critique. Elle correspond entre autre à l’acceptation des émotions éveillées. Pour que le lâcher prise puisse avoir lieu, il est indispensable que l’individu tolère l’intégration des émotions et des ressentis en lui-même et de les ressentir au moment où il réalise que son intégrité n’est pas menacée.
La cinquième étape correspond au lâcher prise face à l’objet ou la situation qui éveille une réaction émotive chez l’individu. Quand l’expérience éveillée est accepté par l’individu, il devient libre de ses actions et de ses choix. Quand il ne lutte plus contre ses sensations ni contre ses sentiments, il peut aller vers l’objet de son désir et faire face à la situation qui le dérange en ayant une nouvelle énergie en lui-même. Il peut renoncer à son objectif, agir ou ne pas agir. Il ne choisit plus de se défendre de la situation et se sent libéré de ses peurs qui résultent de l’atteinte de son intégrité.
Mais ce lâcher prise nécessite deux conditions qui sont la confiance en soi et la connaissance de ce que l’individu doit faire. Il implique que l’individu peut agir à la place d’une autre personne et de ne pas le contrôler. Les tensions peuvent parfois provenir du fait que l’homme a tendance à chercher à avoir le contrôle sur tout, chose, qui ne manque pas d’impacter sur sa santé mentale et corporelle. L’ego cherche en effet, tous les moyens pour s’imposer et donne l’illusion de pouvoir tout contrôler. Mais l’expérience de la vie quotidienne laisse suggérer qu’il existe des situations devant lesquelles, l’homme n’a pas le contrôle. Il ne peut constater la situation, sans pouvoir intervenir, rester passif et attendre. Il est conscient dans ces situations, qu’il est complètement inutile de se battre encore intérieurement. Certes, le premier réflexe de l’homme est de chercher à combattre ce qui se produit. Ce combat se traduit par une volonté de prendre le contrôle extérieur et intérieur en se dissociant de son propre corps pour ne pas ressentir l’expérience. L’homme se contracte pour arrêter les sensations et les émotions produites par l’évènement en question. Pour se défaire de la charge indésirable, il devient impulsif et essaie de maintenir le plaisir pour éviter la perte. Enfin, il cherche à trouver une alternative qui pourrait changer la situation. Mais finalement, il arrive à se résigner. Le concept de lâcher-prise ne correspond pas pour autant à une démission ou une soumission à tout ce qui se produit. Il parvient à accepter la situation, mais cette acceptation le libère. Elle le permet de choisir librement l’action appropriée qu’il va effectuer par la suite. Il s’agit de l’action qui puisse répondre aux besoins de l’individu compte tenu de la situation[71].
Il nécessite de ce fait, une reconnaissance de ses limites, c’est-à-dire, que l’individu devrait reconnaître qu’il ne possède pas et ne contrôle donc pas le résultat final d’une chose, d’une situation ou d’un évènement. Il est nécessaire entre autre de donner le meilleur de soi-même, sans juger les autres. Il implique entre autre une prise en considération des morales et des leçons à tirer suite à l’observation des conséquences d’un évènement. Il est donc nécessaire d’accepter les évènements et d’affronter la réalité telle qu’elle se présente. L’individu dans ce cas, ne cherche pas à adapter la réalité à ses désirs, mais à la prendre comme il vient et l’apprécier tout en s’aidant lui-même. L’individu qui veut faire un lâcher prise devrait apprendre à déceler ses propres faiblesses afin de pouvoir changer son attitude. Le lâcher prise implique une réduction de la crainte au profit de l’amour[72].
Dans cette optique, le lâcher-prise débute par la prise de conscience de ce qu’on attend : les objectifs, les choses qu’on devrait améliorer. Dans la deuxième étape de ce phénomène, il est indispensable que l’individu accepte la réalité. Cette acceptation permet à l’individu en effet de pouvoir se connecter à son vrai capacité créative. Il est probable que chacun d’entre nous ne puisse pas changer le monde, mais nous pouvons modifier par contre, notre vision de ce monde. La force et l’intérêt du lâcher prise ont comme source la volonté de changer le regard sur les gens, les évènements et la façon de les recevoir. Les choses ne sont pas bonnes ou mauvaises en soi, ni positifs ou négatifs en soi-même, mais c’est la manière avec laquelle, l’individu les voit qui lui permet de le prendre comme un évènement heureux ou malheureux. Nous pouvons illustrer ce fait par l’exemple de la pluie. Un temps pluvieux pourrait être perçu comme un mauvais temps, parce que les gens n’ont pas envie de sortir de la maison de peur d’être mouillés. D’une autre part, la pluie ne peut pas être un mauvais temps, parce qu’il permet de faire pousser les plantes et ceci est un point positif pour les paysans. De même une amélioration des conditions de travail pourrait être considérée comme un facteur qui permet d’améliorer la productivité des employés. En même temps, c’est un évènement malheureux parce qu’il induit des transformations, des mutations et des séparations avec les anciennes équipes, les anciens matériels pour s’adapter et apprendre à vivre dans un nouveau cadre où la technologie prime sur l’esprit d’équipe.
Si l’individu change alors son regard, il pourrait accepter son imperfection et son impuissance devant les cours des choses. Quand ce regard devient plus juste et plus serein, l’individu arrive à retrouver son énergie. Cette énergie va lui permettre de s’intégrer positivement dans la réalité. C’est à partir de ce moment qu’il pourrait réaliser ce qu’il pourrait faire pour améliorer cette réalité. Le but de la sophrologie est donc d’aider l’individu à lâcher prise de manière à l’aider à comprendre les enjeux du mal être qui perturbe l’individu. Par le biais de la prise de conscience, il amène à une vision plus juste, plus apaisée, et plus positive de la réalité[73].
Le lâcher prise peut également être effectuée par le biais de la relaxation pratiquée en sophrologie. La relaxation va permettre en effet de garder l’équilibre entre le corps et l’esprit pour qu’il y ait le minimal de tension possible. Il peut s’agir de la relaxation progressive du Dr Jacobson qui consiste à diminuer le tonus musculaire, et diminuer par la suite, la tension cérébrale et le niveau émotionnel. Cette démarche permet au cerveau de se reposer.
Dans d’autre cas, il est possible de procéder à la méthode du Dr Schulz qui consiste à éprouver le patient par différentes pratiques corporelles permettant de développer la conscience positive en soi et de renforcer la santé physique et psychique de l’individu[74].
- Le rôle du sophrologue
- Etablir l’alliance sophronique
L’alliance sophronique désigne la relation entre le sophrologue et son patient. Dans cette relation, le sophrologue devrait rester le plus neutre et le moins directif possible pour pouvoir expliquer et enseigner les méthodes que le patient va appliquer selon son gré et son rythme[75]. Cette relation devrait être considérée comme étant un rapport phénoménologique existentiel entre le sophrologue et le patient ou l’élève. Cette relation ne met pas le patient au niveau d’un enfant ou d’une personne qui est sous l’autorité du sophrologue. En effet, les deux intervenants, le sophrologue et son patient établissent une relation adulte-adulte, sujet-sujet. Ce sont deux êtres vivants qui entretiennent une expérience phénoménale privilégiée. Le sophrologue ne devrait pas adopter une attitude directive mais informative pour que le sophronisant puisse adopter une attitude formative et présenter une ouverture existentielle. Le sophrologue aide donc le sophronisant à exister. Pour ce faire, il est nécessaire que le sophrologue lie sa conscience avec celle du patient dans la vivance de son propre phénomène et dans la vivance du phénomène du patient pour qu’une véritable vivance puisse s’établir (Chéné, 2008).
D’autre part, l’alliance sophrologique est une relation cadrée. La relation qui est établie entre les deux parties est négociée. Ce cadrage peut être élargie ou resserrée selon les convictions des intervenants. Le sophrologue devrait aider le patient à découvrir ses potentialités, ses désirs et ses projets. Il constitue un aller-ego qui va catalyser l’évolution du sophronisant (Sola, 2001). Dans cette relation en effet, le sophronisant peut présenter ses propres initiatives et le sophrologue intègre les éléments et les possibilités sous-jacents. Le sophronisant peut ainsi s’édifier intérieurement et peut contrôler le vécu (Hissard, 1988).
- Conduite d’un accompagnement
Les séances de sophrologie durent en moyenne une heure et se pratique dans un cabinet en individuel. Chaque séance est enregistrée et gravée sur CD pour aider le patient à faire ses exercices à domicile. Durant la première séance, le sophrologue recueille les informations concernant le patient. Le dialogue entre le sophrologue et le sophronisant consiste dans cette première étape à cerner les dispositions, les tensions et l’humeur du patient[76]. A chaque séance, il doit informer le patient du déroulement de la séance en précisant la chronologie, les objectifs de la séance et les explications sur les exercices.
Quand la séance commence, le patient et le sophrologue s’assoient, mais selon les exercices proposés, ils peuvent se mettre debout. Pendant l’exercice, les yeux sont fermés. Selon le cas, le sophrologue peut procéder à un échauffement qui sera suivi par une détente corporelle. Ensuite vient l’exercice de relaxation dynamique et la descente dans le niveau sophroliminal. Ensuite, le patient fait un exercice de visualisation. A la fin de la séance, le sophrologue procède à la désophronisation du patient.
Après chaque séance, le patient et le sophrologue discutent du vécu de la séance pour dire et prendre conscience du vécu de la séance. Chez lui, le patient est encouragé à continuer à s’exercer régulièrement pour tirer les bénéfices de la séance de sophrologie[77].
Les discussions et les actions menées avec le patient se font progressivement selon le cas de chaque individu et la solution proposée. L’accompagnement devrait être personnalisé en effet pour considérer l’individu dans son unicité et en tenant compte de ses caractères, de son environnement, de sa situation, ses ambitions, ses exigences, etc.
- La relaxation et le changement de comportement du patient
Les techniques de relaxation dynamique permettent de développer la proprioceptivité et la symbolique du corps du patient. Les séances de relaxations peuvent être alternées avec la séance de kinésithérapie (Chéné, 1999). Les relaxations permettent au patient de se mettre dans un état de détente appelé niveau sophro-liminal (Quélet et Perrot, 1995). La relaxation dynamique demande un certain effort de la part du patient. Dans la première étape de cette relaxation, le sophrologue visela construction cenesthésique du schéma corporel. Au second degré de cette relaxation, le schéma corporel est perçu dans l’espace. Enfin, au troisième degré, le sujet plonge dans une méditation transcendantale (Declerck, 1999).
A cet état, des souvenirs, des douleurs, des traces mnésiques et des histoires des expériences vécues antérieurement refont surface. A cette étape, le corps est pris dans un fantasme. Le patient cherche par la suite un sens à ce corps imaginaire, à ses productions, le permettant de s’interroger sur sa personnalité, ses potentialités, etc. Au niveau sophro-liminal, la concentration mentale est élevée et le patient peut voir son miroir interne constitué par l’image inconsciente du corps du patient, grâce au silence ou grâce à la voix du sophrologue. D’un autre côté, le patient trouve un miroir externe représenté par le sophrologue. A ce moment précis, le sophrologue doit doubler de vigilance pour mettre le sujet en confiance en incarnant l’image d’un parent bienveillant sur son enfant (Declerck, 2004).
- Mode d’action de la sophrologie
- Efficacité de la relaxation
La relaxation permet de décontracter toutes les régions du corps. Sur le plan physiologique, cette relaxation permet de régulariser la respiration. Elle impacte positivement sur la pensée en procurant un sentiment de calme et de sécurité[78]. La relaxation est une méthode efficace pour retrouver l’harmonie entre le corps et l’esprit. Elle permet par conséquent de trouver la paix avec soi-même[79]. Elle permet entre autre d’activer l’énergie du corps afin que l’individu puisse avoir la force d’aller de l’avant[80].
La relaxation qui est pratiquée en sophrologie permet de faire vivre des alternatives repérées qui sont susceptibles d’aider le patient. Elle fait entrer le patient dans un état qui lui permette de développer sa créativité et à trouver les émotions alternatives. La relaxation fournit entre autre un bien-être pour l’individu (Huret, 2006). D’autre part, il a été prouvé que la relaxation du corps permet de se libérer des différentes tensions. Elle permet par conséquent au sujet de se « renouveler » et d’avoir une efficacité nouvelle dans les activités nouvelles. La répétition de la relaxation permet à l’individu de rendre cette technique de relaxation automatique devant une situation de crispation et de tensions. La relaxation entre autre permet de mieux se connaître et de faire face aux différentes agressions. Elle permet de trouver facilement une réponse positive et efficace face aux situations stressantes (Abrezol, 2007). Elle permet également de lutter contre les pensées négatives et de vaincre par la suite la peur qui est un facteur d’inhibition de l’individu.
- La plasticité du cerveau
La plasticité du cerveau désigne la capacité du cerveau humain à créer et à renforcer de nouvelles connexions synaptiques. Cette caractéristique du cerveau humain le permet de s’adapter à de nouvelles missions. Par conséquent, une visualisation provoque des modifications précises des fuseaux neuronaux, responsables de l’émission des informations dans le corps. Par conséquent, il a été démontré qu’une représentation mentale est capable de modifier le corps. D’autre part, la répétition de l’activation d’une voie neuronale par simple imagination permet de renforcer cette voie de faciliter et automatiser le geste ou l’attitude[81].
La sophrologie tient compte des caractéristiques du cerveau pour aider le patient à se sentir bien et à faire face aux situations qui risquent de l’effrayer ou de le mettre mal à l’aise. Elle travaille donc sur le mental, et le rapport conscient inconscient pour ne pas brusquer la mémoire de la personne avant qu’elle ne soit prête pour le lâcher-prise[82]. En considérant les techniques utilisées par la sophrologie et en tenant compte de la plasticité du cerveau, il est indiscutable que les pensées négatives, les expériences traumatisantes et les représentations néfastes des objets, des situations et même des personnes peuvent être transformées lors des séances de sophrologie. Nous avons évoqué qu’avant la désophronisation du patient, le sophrologue l’aide à renforcer les trois caractères à développer chez l’individu pour qu’il puisse s’épanouir. La plasticité du cerveau va permettre à l’individu de se forger une image plus positive d’elle-même, qui permet de le motiver, de le rassurer et de l’aider à se lancer dans de nouveaux projets, d’espérer des résultats probants qui, à leur tour, va l’encourager à entreprendre d’autres projets et d’atteindre son but.
Conclusion
A l’issue de cette étude, nous pouvons dire que les émotions sont des facteurs qui impactent sur le comportement de l’homme. Elles sont parfois incontrôlées par l’individu. De ce fait, même si à l’origine, les émotions sont à la source de la conscience et permet à l’individu d’avoir des valeurs morales, elles sont également source d’inhibition pour le développement de l’individu si elles ne sont pas contrôlées. Dans notre étude, nous nous somme focalisés sur une émotion fondamentale bien précise qu’est la peur.
La peur trouve son avantage dans le phénomène de signalisation d’une menace ou d’un danger. Toutefois, elle ne peut pas durer ni persister chez l’individu une fois que le danger est passé. La peur peut être induite par des facteurs intrinsèques et extrinsèques. Mais au cas où il s’agit d’une peur pathologique, il est indispensable d’y remédier. Nous avons avancé dans cette étude, que la sophrologie pourrait être un instrument efficace pour vaincre la peur.
Les différentes analyses basées sur les propriétés physiques, psychiques et physiologiques de l’être humain ont démontré la capacité de l’être à se révéler et à avoir des pensées positives qui peuvent l’aider à s’accomplir. La sophrologie tente d’établir l’harmonie entre le corps et l’esprit afin que l’individu soit en paix avec lui-même. La technique de relaxation dynamique employée en sophrologie permet à l’individu d’arriver au niveau sophro-liminal qui lui permet de faire une introspection. Par cette démarche, il peut réaliser et accepter la réalité non pas comme une fatalité, mais comme une situation comme une autre, susceptible de se produire, mais qui ne tue pas.
Dans le cadre de la lutte contre la peur et ses effets néfastes, la sophrologie peut aider l’individu à avoir confiance en lui et d’avoir une bonne estime de soi. Elle permet de modifier les fausses croyances, les mauvaises perceptions et les mauvaises représentations des objets, situations, évènements et personnes qui font peur au sujet. Elle l’aide à réaliser si ses peurs ont lieu d’être ou non. En même temps, la sophrologie peut aider l’individu à vaincre la peur en transformant cette émotion en une autre afin que l’individu cesse de penser négativement.
Il est à noter cependant, que la sophrologie et les différentes propositions du sophrologue ne peuvent aboutir à moins que le patient s’investisse dans sa guérison. Il faut beaucoup de volonté de la part du sophronisant pour s’exprimer et pour se faire aider par son partenaire, le sophrologue.
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[1] Nair R, Tambe M, Marcella S. The role of emotions in multiagent teamwork
[2] Cours n°2 de sophro-relaxation. La sophrologie. Institut de Thérapie Holistique
[3] The evolution of the behavioral capacities for conscience. Comments by Jonathan Turner, http://wat1224.ucr.edu/morality/Turner.pdf
[4] Comment grimper sur l’échelle des émotions, http://loi-d-attraction.com/emotions/
[5] Ouahnich E et Auriol B. Gérer ses émotions, http://auriol.free.fr/groupe/sudradio2.htm
[6] Masse émotionnelle (Darpan – L’aventure intérieure), http://www.dailymotion.com/video/xsx4oj_masse-emotionnelle-darpan-l-aventure-interieure_lifestyle
[7] Bailey JV, 5 signes que vous sabotez votre vie, http://www.plaisirssante.ca/ma-vie/bien-etre/5-signes-que-vous-sabotez-votre-vie
[8] Sandrea A. Libérez-vous de l’autosabotage, http://www.maitredetavie.com/liberez-vous-de-lautosabotage/
[9] Dureau L. Allez, pour une fois, faites-vous vraiment confiance, http://www.letransmuteur.net/confiance-separation-naissance-de-l-auto-sabotage/
[10] Sandrea A, libérez-vous de l’autosabotage, http://www.maitredetavie.com/liberez-vous-de-lautosabotage/
[11] Sandrea A. Etes-vous votre pire ennemi ? Libérez-vous de l’auto-sabotage, http://www.maitredetavie.com/etes-vous-votre-pire-enemie-liberez-vous-de-lauto-sabotage/
[12] La peur de réussir, http://www.revolutionpersonnelle.com/2009/07/la-peur-de-reussir/
[13] L’auto-sabotage fait des ravages, comment y remédier ? Question 419, www.facimoutreach.org/qa/indextoquestions.htm
[14] Dureau L., Allez, pour une fois, faites vous vraiment confiance, cours de sagesse n°35, http://www.letransmuteur.net/confiance-separation-naissance-de-l-auto-sabotage/
[15] La peur de réussir, http://www.revolutionpersonnelle.com/2009/07/la-peur-de-reussir/
[16] Les ruminations mentales ! http://www.therapie-comportementale.net/actualites-de-la-tcc/les-ruminations-mentales.html
[17] Comment la rumination affecte votre santé physique et mentale, http://www.santequestions.com/comment-rumination-affecte-votre-sante-physique-et-mentale/
[18] La rumination mentale ou « ressassage », http://www.appeldeshauteurs.net/enseignement/rumination.html
[19] Luminet O, Ruminations mentales et tourments intérieurs, http://www.scienceshumaines.com/ruminations-mentales-et-tourments-interieurs_fr_14539.html
[20] http://www.santeintegrative.com/themes/psychotherapies/la-methode-vittoz
[21] La peur, une émotion de base, http://www.hypnose-fr.com/peur.php
[22] Définition de frayeur, http://www.mediadico.com/dictionnaire/definition/frayeur
[23] Vissac T. peur instinctive, peur psychologique et liberté, http://altersante.info/psychologie/vissac1.pdf
[24] Comment améliorer vos capacités ? http://www.votremental.com/P3.html
[25] Jaccard D. 2004. La peur, origines et solutions, http://www.denisjaccard.ch/pdf/les_peurs.pdf
[26] Irréalité, http://www.cnrtl.fr/lexicographie/irr%C3%A9alit%C3%A9
[27] Dépersonnalisation : définition, http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/depersonnalisation-8919.html
[28] La peur, une émotion de base, http://www.hypnose-fr.com/peur.php
[29] Troubles anxieux, http://www.sgvt-sstcc.ch/fr/conseils-pour-patients/troubles-psychiques-des-adultes/anxiete/index.html
[30] Signes et symptômes de l’anxiété, http://www.stressanxiete.fr/1/signes-et-symptomes-de-l-anxiete.html
[31] La peur, une émotion de base, http://www.hypnose-fr.com/peur.php
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[35] St-Louis JC. 2005. La peur et ses effets sur la santé, http://albertportail.info/spip.php?article239
[36] Vaincre la peur. Edition octobre, 2008, www.files-laurent.dureau.fr/recueil/CDB1-Oct08-Vaincre-la-peur.pdf
[37] Vaincre la peur. Edition octobre, 2008, www.files-laurent.dureau.fr/recueil/CDB1-Oct08-Vaincre-la-peur.pdf
[38] La sophrologie comme recours aux problèmes physiques, http://sophrologie.confort-domicile.com/sophrologie/dossier/286/la-sophrologie-comme-recours-aux-problemes-physiques.html
[39] Les techniques sophroniques, http://relax.sophro.free.fr/techsoph.htm
[40] Peur, anxiété ou angoisse …, http://www.sophrologie-44-aromatherapie.fr/Articles-Sophrologie/Peur-anxiete-ou-angoisse
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[61] Cours n°2 de sophro-relaxation. La sophrologie. Institut de Thérapie Holistique
[62] Gestions religieuses de la santé, http://www.cnrd.fr/IMG/pdf/no8_moreaux.pdf
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[67] Gurichoun P. Les trois qualités de base à activer et à entretenir systématiquement lors du travail sophrologique caycédien, http://www.sofrocay.com/index.php?accion=contingut_estatic&id=8&taula=dossiers&taulaLiterals=literalsDossiers&campClau=idDossier&modul=dossiers
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[69] Duchesne A., Lâcher-prise en cinq étapes, http://www.alchymed.com/articles_impr.asp?id_article=2026
[70] La relaxation, http://sophropsycho.voila.net/sophro_pedagogie/la_relaxation.htm
[71] Duchesne A, Lâcher-prise en cinq étapes, http://www.alchymed.com/articles_impr.asp?id_article=2026
[72] Le lâcher-prise, http://magnetisme-reiki.jimdo.com/accueil/po%C3%A8mes-et-textes-%C3%A0-m%C3%A9diter/le-l%C3%A2cher-prise/
[73] Delahaye C., La sophrologie et le lâcher-prise, www.angers-sophrologie.net/Sophrologie%20et%20lacher%20prise.pdf
[74] Sophrologie – Relaxation. La relaxation : « le lâcher prise corporel et mental », http://www.sophrologue-nimes.com/sophrologie-nimes.php
[75] Cours n°2 de sophro-relaxation. La sophrologie. Institut de Thérapie Holistique
[76] La sophrologie, http://www.sophropratic.com/sophrologie.php
[77] Sophrologie : Déroulement d’une séance de sophrologie, http://sophrologues.org/tessierlena/sophrologie/
[78] Massacrier M. Pourquoi avons-nous besoin de relaxer ? http://www.psycho-ressources.com/bibli/relaxer.html
[79] Derache S. Vivre en harmonie avec son corps et son esprit, http://www.relaxsophro.com/
[80] Relaxation et sophrologie, http://inspirezvous.over-blog.com/pages/Relaxation_et_Sophrologie-5714602.html
[81] Sophrologie et cerveau, http://sophrologie-destress.over-blog.com/pages/Sophrologie_et_cerveau-7416315.html
[82] Pourquoi ça marche ? http://sophrologue.weebly.com/p-e-r-f-o-r-m-a-n-c-e-s.html
Mémoire de fin d’études de 60 pages.
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