Mémoire portant sur les refus de soins des infirmiers par les patients.
Sommaire
III. L’INTERET QUE JE PORTE AU SUJET : 6
- QUESTIONNEMENT ET QUESTION DE DEPART : 7
- CADRE CONTEXTUEL : 8
- L’EHPAD : 8
- Origine. 8
- Législation. 8
- L’infirmière : rôle en EHPAD.. 9
- Législation et rôle infirmier: 9
- Principes éthiques. 10
- CADRE CONCEPTUEL : 12
- Le vieillissement 12
- La vieillesse et le vieillissement 12
- Vieillissement normal : 12
- Vieillissement pathologique : 13
- La dépendance : 14
- La relation d’aide : 14
- L’accompagnement : 16
- La communication dans le soin : la relation soignant-soigné. 16
- La communication : 16
- Le soin : 18
- Le prendre soin : 18
- Le consentement au soin : 19
- Le refus de soin : 19
- Cadre législatif du refus de soin : 19
- Causes et significations d’un refus de soin : 20
- Méthodologie. 21
- Type d’enquête. 21
- Résultats. 22
- Recueil des données. 22
- Synthèse des données : tableau de synthèse des entretiens (Annexe I) 22
I. INTRODUCTION :
Au cours de l’un de mes derniers stages, une infirmière m’a demandé dans quel secteur je souhaitai exercer une fois que j’aurai obtenu mon diplôme. Je lui ai répondu que je préférai trouver un poste en lieu de vie ou en long séjour, …, j’ai rajouté que j’étais plus à l’aise avec des patients que je connaissais, avec qui j’aurai instauré une relation de confiance…
L’infirmière m’a alors mis en garde sur les dangers que cela pouvait impliquer : le fait de tomber dans la routine avec les patients peut provoquer des situations dangereuses ou l’on « risque de passer à coté » d’un grave problème. Je rejoins tout à fait cette infirmière dans son raisonnement, cependant, je pense également qu’une très bonne connaissance du patient, de la PERSONNE, peut aussi permettre de détecter un problème plus rapidement et donc d’organiser une prise en charge optimum, mieux adaptée et plus rapide.
J’aimerai exercer une profession qui privilégie la relation d’aide et d’écoute, ou l’Humain est plus important encore qu’ailleurs. Pour moi, la prise en charge d’un patient est un accompagnement permanent vers un mieux-être. Les lieux de vie offrent une prise en charge et une organisation dans le soin différente des services traditionnels de médecine, qui permet justement cet accompagnement. Le travail en équipe s’inscrit également dans cette démarche.
Dans le cadre de ma formation en soins infirmiers conduisant au Diplôme d’État d’infirmier(e), il m’est demandé de réaliser un Mémoire de Fin d’Études à partir d’une situation d’appel qui m’a questionnée et qui présente un intérêt professionnel. Mon sujet porte sur le refus de soin en lieu de vie. Les refus de soins d’un patient ne sont pas un facteur à négliger au cours de sa prise en charge. Ils peuvent traduire un mal être qui peut avoir des conséquences graves. Il me semble impératif d’être à l’écoute d’un patient qui exprime le besoin de signifier son refus, son opposition.
Pour l’étudier, j’exposerai dans un premier temps, ma situation de départ, puis les questions qui me sont venues suite à celle-ci.
Dans une première partie, j’aborderai le cadre contextuel avec la présentation de l’EHPAD et de l’infirmière (son rôle et ses fonctions), suivi du cadre conceptuel avec des précisions sur le vieillissement et la dépendance d’une part, et le soin, les soins relationnels, la communication d’autre part, et je terminerai bien sur, par le refus de soin. Dans un second temps, je présenterai mon outil d’investigation. Dans une dernière partie, j’exposerai mes constatations par l’analyse des entretiens que j’ai réalisés auprès des infirmières, que je confronterai à mon cadre théorique, tout en faisant une analyse descriptive et interprétative des informations récoltées.
II. PRESENTATION DE LA SITUATION D’APPEL :
Je travaille en EHPAD et je dois prendre en charge Madame F, 93 ans, pour l’aider au levé et à sa toilette, pour la première fois. Madame F. a encore toutes ses facultés cognitives. Physiquement, Madame F se déplace en fauteuil roulant, il lui est difficile de se verticaliser complètement et ne tient debout que quelques dizaines de secondes.
Mes collègues me préviennent : « elle ne veut absolument pas qu’on la touche, il est très dur d’effectuer une toilette correctement, elle ne se laisse pas faire, elle insulte et elle tape, fait attention !!».
Je prépare donc tous ce dont j’ai besoin et entre dans la chambre. Je commence par me présenter puisque je n’ai encore jamais assisté Madame F. dans la réalisation de ses soins quotidiens. Je lui annonce donc que je suis ici pour l’aider à se lever…
Elle me prévient : « vous ne me toucherez pas ! »
Je sens une peur bien présente chez Madame F. et je lui demande pourquoi je ne peux pas la toucher…
Elle me répond qu’elle a peur, peur de tomber car ça lui est déjà arrivé, qu’elle ne voit pas les limites de son lit et qu’elle ne tient plus sur ses jambes. J’en déduis que madame F. n’a pas peur du contact, mais de l’espace qu’elle n’arrive plus à délimiter et qui représente un réel danger pour elle (chutes a répétitions).
Je lui propose donc de mettre les deux barrières de son lit au cours de la toilette…pour qu’elle soit sûre de ne pas tomber. Même si pour moi la toilette devient bien moins ergonomique, celle-ci se déroule sans heurts. Mais quand j’annonce à Madame F. que le moment de descendre du lit et de s’installer sur son fauteuil roulant est arrivé, les peurs ressurgissent… . Elle me dit qu’elle préfère faire le transfert toute seule…. Sans que je la touche… J’installe donc tout le matériel et l’ameublement comme elle le souhaite (Madame F se sert de la table de chevet qu’elle me demande de rapprocher du lit) pour prendre appuis et se lever de son lit, elle pivote ensuite pour s’assoir sur son fauteuil. Le transfert a été laborieux… machinalement j’essayais d’aider Madame F. qui faisait ce qu’elle pouvait pour se lever en prenant appuis sur ses jambes, mais à chaque fois que je la touchais pour l’aider à se verticaliser, elle se rasseyait… je fini donc par ne plus du tout la toucher, mais je lui demande en échange, de faire un peu plus vite… Madame F. arrive, finalement, à effectuer son transfert au fauteuil.
Cette situation m’a mise mal à l’aise, … J’ai ressenti un sentiment d’échec et une certaine culpabilité vis-à-vis de Madame F. J’ai eu l’impression de « forcer » la patiente en la pressant d’effectuer son transfert sans mon aide et cela m’a renvoyé à la notion de maltraitance et au non respect de la personne soignée, voir même à une certaine forme de violence puisque la façon dont j’ai formulé ma demande pouvait s’assimilé à du chantage…
A la sortie de la chambre, je me suis demandé si j’aurais pu aborder cette patiente d’une meilleure façon pour effectuer ce soin ?
Malgré cela, à ce moment la, on pouvait voir le soulagement sur le visage de Madame F., la surprise aussi, je pense, d’y être réellement arrivé seule…, mais également de la fierté…
III. L’INTERET QUE JE PORTE AU SUJET :
Au cours de ces trois années de formation, j’ai effectué plusieurs stages en milieu gériatrique et en EHPAD (Etablissement d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes), et les émotions que peuvent ressentir les personnes âgées dépendantes m’ont beaucoup questionné. Je me suis senti parfois démunie face à certaines personnes qui éprouvaient de la rancœur et de la colère, qu’ils traduisaient souvent par un refus de soins. Ce refus de soins « peut traduire l’épuisement lié aux différents renoncements obligés qu’apporte la vieillesse, aux deuils à faire par rapport aux pertes physiques, à la perte du statut social antérieur, à l’entourage qui devient plus clairsemé.»
Pour que la prise en charge du patient soit efficace, l’infirmière doit redoubler de patience et être doté d’un savoir faire relationnel. Il est nécessaire pour le soignant de développer une relation avec le patient… une relation de confiance ou celui-ci pourra se libérer de ses peurs et laisser aller ses émotions. Et ce n’est pas une chose facile que de rassurer. Les soignants sont également contraints d’avoir recours parfois à la négociation, ils doivent se remettre en question, et avoir une réflexion éthique du « bon » et « juste » soin.
Mon projet professionnel étant de travaillé en lieu de vie, je vais être amené, a rencontrer des personnes de plus en plus dépendantes. C’est pourquoi j’ai eu envi de rechercher en quoi je pouvais améliorer la prise en charge des patients dépendants en institution, et comment leur prodiguer ce « soin relationnel » qui leur permettra d’envisager la dernière partie de leur vie de façon plus sereine. Ce travail de recherche va me permettre de me situer et d’envisager mon futur positionnement professionnel.
IV. QUESTIONNEMENT ET QUESTION DE DEPART :
La situation que j’ai vécu m’a amené à me poser d’autres questions, tout d’abord sur les ressentis du patient :
- Que ressent le patient au moment du soin ?
- Quelles peuvent être les causes d’un refus de soin ?
- L’anxiété et le mal être du patient favorisent-ils le refus de soin ?
- Le patient ressent-il un sentiment d’impuissance face aux soins ?
Sur le ressenti et la responsabilité du soignant :
- La responsabilité de l’infirmière peut elle être remise en cause lors d’un refus de soin ?
- Le refus de soin est-il culpabilisant pour le soignant ?
- Le refus de soin est-il synonyme d’un échec de la prise en charge ?
Sur la communication :
- Quelle est l’importance de la communication lors d’un refus de soin ?
- Qu’est-ce qu’une « bonne » communication ?
- Quelle est l’importance de laisser place a un temps de parole avant le soin ?
Et pour finir, sur le refus de soin :
- Le consentement du patient aux soins est-il toujours possible ?
- Le patient a –t-il le droit de refuser un soin ?
- Un refus de soin peut il se justifier ou pas ?
- A quelles conditions peut-on accepter que le patient refuse les soins ?
- Est-ce qu’accepter un refus de soin ce n’est pas soigner ?
Finalement, la question de départ est :
Dans un lieu de fin de vie, en quoi et a quelle condition l’infirmière peut-elle améliorer la prise en charge d’un patient dépendant en situation de refus de soin ?
Ce travail de fin d’études est axé sur la communication et le refus de soin. J’ai centré cette analyse sur la relation et l’importance de la communication, éléments essentiels de notre formation infirmière. Le deuxième champ d’étude portant sur le soin et le refus de soin.
V. CADRE CONTEXTUEL :
A. L’EHPAD :
L’EHPAD signifie Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. L’EHPAD peut être apparenté à un centre médico-social du fait qu’il s’agit principalement d’institution de retraite ou maison de repos qui octroie des soins médicaux et des accompagnements en termes d’aide ou soutien de tierce personne. Autrement dit, l’EHPAD accueille les personnes âgées qui ne sont plus autonomes en ce qui concerne notamment les petits gestes de la vie quotidienne et qui peuvent avoir besoin de suivi et/ou de traitement médical.
1. Origine
Naguère : on naît, on grandit, on vieillit et on meurt en famille dans la maison familiale, afin non seulement de soutenir ou de soigner les grands-parents mais aussi pour transmettre le savoir, les richesses de génération en génération car en effet la personne âgée est considérée comme un sage dont la parole est incontournable, d’ailleurs «Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » disait souvent Hampaté BA.
Actuellement, avec le rythme de vie qu’imposent la mutation de la société et surtout l’évolution de l’environnement économique, le temps change, les mœurs aussi … « les plus âgés se refusent désormais à être une charge pour leurs enfants »[1].
Pourtant, le vieillissement entraîne une diminution des capacités tant physiques que psychiques et éventuellement une aggravation de l’état de santé d’où le besoin et la nécessité de suivi médical voire même des soins médicaux qui en conséquence nécessite les institutions médicalisées qui vont pouvoir les prendre en charge en les aidant et leur octroyant les soins essentiels.
2. Législation
Les maisons de retraites médicalisées sont devenues depuis 2001 des EHPAD selon une nouvelle règlementation basée notamment sur des critères de qualité en soins médicaux et en accueil des personnes âgées[2].
Les EHPAD doivent respecter et suivre la législation du corpus législatif et règlementaire des EHPAD régie par la loi du 24 Janvier 1997 et des décrets du 26 avril 1999 et 2001. De plus, avant d’être reconnue en tant qu’EHPAD, la maison de retraite se doit de signer une convention qui se compose de trois (03) parties et sur une durée de 5 ans. Cette convention regroupe l’établissement €, l’ARS (Agence Régionale de Santé) et le Conseil Général[3].
L’entrée dans un EHPAD requiert certaines conditions dont notamment l’âge d’admission de 60 ans et plus ; chez certains EHPAD l’admission pour les moins de 60 ans est autorisée sous dérogation[4].
De surcroît, le fonctionnement des EHPAD est régit par le Code de l’action sociale et des familles qui stipule notamment qui définit les 7 droits fondamentaux suivants selon l’article 311-3 :
- Respect de la dignité, l’intégrité, la vie privée, l’intimité et la sécurité
- Libre choix entre les prestations domicile/établissement
- Prise en charge ou accompagnement individualisé et de qualité
- Confidentialité des données concernant le résident de la maison de retraite
- Accès à l’information
- Information sur les droits fondamentaux et les voies de recours
- Participation directe au projet d’accueil et d’accompagnement
En outre, un cahier de charges dirige son fonctionnement au niveau financier garantissant par la suite une assurance qualité par le biais du référentiel ANGELIQUE[5].
B. L’infirmière : rôle en EHPAD
1. Législation et rôle infirmier:
L’exercice de la profession infirmière est régi par le code de la santé publique, décret du 29 juillet 2004 qui stipule :
Article R4311-2 : « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. […]. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :
1° de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonction vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familiale ou social. »[6].
Majoritairement, le rôle infirmier en EHPAD consiste au maintien de l’autonomie outre la prise en charge de la personne âgée malade, qui se trouve en situation de dépendance ou requiert des soins spécifiques comme les soins palliatifs.
Les fonctions de l’infirmière reposent donc sur l’état de la personne prise en charge, généralement dans un EHPAD, l’infirmière assure principalement:
- la prévention de la douleur ainsi que des escarres
- le dossier de soin ainsi que le projet de vie de la personne âgée outre l’organisation des rendez-vous
- le maintien de la qualité de vie à travers les soins d’hygiène et de confort requis complémentairement avec l’aide-soignante
- le bien-être physique et psychologique du résident
- l’administration des médicaments ou autres outils thérapeutiques que ce soit à titre préventif, curatif ou encore palliatif
- le travail en équipe pluridisciplinaire par l’organisation et la coordination des actions avec le: médecin traitant, pharmacien, kinésithérapeute…
Articles R4311-3 : « Relèvent du rôle propre de l’infirmier ou de l’infirmière les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes. » [7]
L’infirmière se doit alors d’agir en application de son rôle propre, requérant des connaissances spécifiques sur les pathologies des personnes âgées afin de prodiguer les soins adéquats en termes de qualité conjointement au projet de vie de la personne.
L’accompagnement prend ici toute sa place compte tenu du fait qu’il faille assurer le bien être physique, psychologique, psychiatrique et social de la personne âgée malgré les pathologies liées au vieillissement et des probables effets de la médication.
Le principal objectif de l’infirmière consistant à maintenir l’autonomie du résident notamment par la préservation de ses capacités le plus longtemps possible tout en respectant ses choix malgré la dépendance de cette dernière.
2. Principes éthiques
Etymologiquement, le mot éthique vient du latin ethicus [8]qui suppose un sens moral que l’individu se doit de suivre et d’appliquer dans sa vie en société.
Selon Jean-François Malherbe, « l’éthique est le travail que ses membres consentent à faire les uns avec les autres sur le terrain pour réduire, autant que faire se peut, l’inévitable écart entre leurs pratiques et les balises affichées dans divers textes normatifs censés les régir »[9].
En somme, l’éthique dans le domaine médical renvoie au respect de l’intégrité de la personne qui est d’ailleurs conforté par Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET : « renvoient aux fondements des Droits de l’homme, aux valeurs de la démocratie, aux déontologies et bonnes pratiques professionnelles »[10].
La démarche éthique repose sur quatre (04) piliers :
a) Principe d’autonomie
Dérivé du grec « autos » et de « nomos », qui signifie littéralement ses propres règles et/ou loi, l’autonomie peut être traduite comme étant la faculté, la capacité à agir par soi-même sans nécessiter d’aide extérieure à travers une certaine liberté.
Dans le jargon médical, le principe d’autonomie présente des écueils qui sont fonction de la capacité du patient. Le personnel soignant devra alors assurer qu’une autonomie aussi minime soit-elle puisse se retrouver dans la vie quotidienne du patient à savoir notamment le choix de l’heure du soin et de son bon déroulement. Dans le cas où le patient n’est plus en état de prendre des décisions, le principe d’autonomie prendra son sens dans les décisions antérieures et/ou prévues du patient et connues de la famille ou d’une personne de confiance ou d’un tuteur selon la législation en vigueur. Sylvie PANDELE de préciser d’ailleurs que : « L’accompagnement se veut ajustement, cheminement, suppléance prudente à la faillite de l’autonomie »[11] .
b) Principe de bienfaisance
Le principe de bienfaisance priorise en premier lieu le bien être et l’intérêt du patient. Il représente ainsi le pilier de tous soins effectués. Du pont de vue bénéfice –risque, le principe de bienfaisance prime le bénéfice du patient.
c) Principe de non-malfaisance
Le principe de non-malfaisance ou encore de non-maléficience s’interprète comme l’application du primum non nocere, fondement de l’éthique médicale, qui est littéralement traduit par « tout d’abord, ne pas nuire » et qui suppose que les risques éventuels pour le patient ne peuvent être tolérés qu’en fonction du bénéfice apporté pour ce dernier, ce principe rejoint donc celui de la bienfaisance dans le rapport bénéfice-risque.
d) Principe de justice
Le concept de justice exige dans le contexte médical un traitement équitable de tout un chacun sans prendre en compte les conditions sociales, la qualité de vie du patient.
Actuellement, le droit social pour l’accès général aux soins est reconnu en ne tenant pas compte du contexte financier de même que du rang social du patient.
VI. CADRE CONCEPTUEL :
A. Le vieillissement
1. La vieillesse et le vieillissement
Selon le dictionnaire HACHETTE Edition 2010, le vieillissement «c’est le fait de vieillir, de devenir vieux »[12].
De plus, l’OMS «définit arbitrairement certaines tranches d’âges : les personnes âgées seraient celles inclues dans la tranche d’âge des 60-74 ans, tandis que les personnes de 75 à 90 ans seraient des vieillards, puis de grands vieillards»[13], la vieillesse se définirait donc à partir de 65ans pour l’OMS.
Socialement, la vieillesse correspondrait à l’âge de cessation de l’activité professionnelle, autrement dit l’âge de la retraite soit entre 55ans à 60 ans.
D’ailleurs, le vieillissement est la « période naturelle de la vie correspondant à une modification des fonctions physiologiques, à une perte de relation sociale par l’arrêt de l’activité professionnelle et à une diminution des capacités physiques et cérébrales »[14].
Le vieillissement est donc le processus physiologique et continu qui débute dès la naissance et évolue jusqu’à la fin de la vie. Il représente par conséquent les effets des divers facteurs biologiques, psychologiques, sociaux, environnementaux, et génétiques (vieillissement intrinsèque) qui impactent l’Homme durant toute sa vie.
2. Vieillissement normal :
Le vieillissement normal encore appelé sénescence se traduit par des modifications sur le plan physique : force musculaire, capacités endocriniennes, équilibre, …et psychique : savoir faire, langage … qui varient d’un individu à un autre.
Afin de vivre longtemps, l’Homme s’adapte à son environnement, mais à l’approche de la vieillesse, cette capacité d’adaptation se voit diminuer, défaillir simultanément aux changements corporels et au ralentissement du rythme de vie.
Le vieillissement normal, en l’absence de pathologies affecte trois aspects de la vie :
Changements externes :
- vieillissement cutané par l’apparition des rides, fragilité de la peau.
- modification de la pilosité : perte des cheveux, blanchissement, affinement.
- diminution de la taille : compression sans gravité des os, amaigrissement.
- dégradation musculaire.
Diminution des fonctions physiques :
- ralentissement de la marche, lenteur des mouvements.
- perte d’équilibre, baisse de la coordination musculaire, des réflexes.
- réduction de la force et de la puissance physique : diminution de la force musculaire.
Changements internes :
- Vieillissement cérébral dû à une réduction de l’oxygénation et du débit sanguin.
- Vieillissement cognitif et intellectuel se manifestant par des difficultés à se concentrer, une difficulté à mémoriser, une diminution de la performance mnésique et de la capacité à s’adapter aux situations non programmées.
- Vieillissement au niveau de l’appareil de locomotion : voûtement, chutes, diminution de la masse osseuse, de la tonicité …
- Vieillissement cardiaque par hypertrophie du muscle myocardique qui en devient plus rigide, sclérose des artères, des vaisseaux qui affectent par la suite leur élasticité et souplesse.
- Vieillissement respiratoire : diminution numérique et de la surface des alvéoles provoquant une « hypoxémie » due à la baisse de la capacité respiratoire, risque élevé d’infection, épaississement de la paroi des poumons avec modification de la cage thoracique.
- Vieillissement de l’appareil génital : ménopause et andropause.
- Vieillissement de l’appareil urinaire : en tant que muscle, la diminution de l’élasticité de la vessie, notamment de la paroi vésicale entraîne l’incontinence urinaire conjointement à une diminution du tonus sphinctérien.
- Vieillissement de l’appareil digestif qui se traduit par la diminution de la motricité colique à l’origine de constipation, fécalome …
- Vieillissement hématologique par la réduction des lymphocytes T et B rendant les personnes âgées plus vulnérables aux infections.
- Vieillissement du système visuel (baisse de la vision périphérique, augmentation de la sensibilité à l’éblouissement).
- Vieillissement auditif qui se manifeste par le déficit de la perception auditive.
- Vieillissement au niveau du langage ainsi que de la parole pouvant aboutir à des troubles du langage (difficultés d’articulation, de formulation).
- Vieillissement des organes du sens, du goût et de l’odorat : altération de la gustation, perte olfactive, déficit de la transmission au niveau du système nerveux central comme l’évaluation du seuil de la douleur cutanée.
3. Vieillissement pathologique :
La vieillesse n’est pas une maladie en elle-même, elle favorise seulement l’apparition et le développement de pathologies conséquentes aux effets du vieillissement normal. D’une manière générale, le vieillissement pathologique est associé aux maladies chroniques comme la maladie d’Alzheimer, le diabète, la maladie de Parkinson, la polyarthrite …
Fréquemment, les pathologies rencontrées sont :
- Neurologiques : démences, pathologies vasculaires cérébrales,…
- Déficits de l’appareil locomoteur : ostéoporose, troubles de l’équilibre, risque de fracture,…
- Cardiovasculaires : athérosclérose, insuffisance cardiaque.
Il est à noter que la vieillesse n’est pas une maladie et que toutes les personnes âgées ne tombent pas forcément malades, mais chaque conséquence de ce vieillissement va potentiellement entrainer une dépendance.
B. La dépendance :
Apparu pour la première fois en France en 1973, le mot « dépendance » était utilisé comme qualificatif des personnes âgées dont la définition fut formulée par le docteur Delommier (1973) par : « le vieillard dépendant a donc besoin de quelqu’un pour survivre, car il ne peut, du fait de l’altération des fonctions vitales, accomplir de façon définitive ou prolongée, les gestes nécessaires à la vie ».
Selon le sociologue Emile DURKHEIM (1894), la dépendance fait partie de ces mots « qu’on emploie couramment et avec assurance, comme s’ils correspondaient à des choses bien connues et définies, alors qu’ils ne réveillent en nous que des notions confuses, mélanges indistincts d’impressions vagues, de préjugés et de passions ».
D’après le Professeur Bruno LESOURD lors de son audition le 24 juin 2010 : « La dépendance est l’impossibilité partielle ou totale pour une personneØ d’effectuer sans aide les activités de la vie, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales ; et donc de s’adapter à son environnement ».
La dépendance se traduit alors comme étant l’incapacité totale ou partielle de la personne âgée à réaliser, sans aide extérieure, les actes de la vie quotidienne.
Chez la personne âgée, la dépendance résulte de l’intrication de pathologies chroniques ou aiguës qui peuvent relever d’ordre physique, psychique et socio-environnemental.
C Les soins relationnels :
D’après Jacques Salomé, un soin relationnel est « un ensemble de gestes, de paroles, d’attitudes, d’actes et de propositions relationnelles tant dans le domaine du réel, que de l’imaginaire ou du symbolique pour lui permettre de se relier à sa maladie ou à ses dysfonctionnements, à son traitement, à son entourage, à lui-même, à vous-même ou à l’accompagnant ».reference de l’ouvrage, page,
Ainsi, le concept de soin relationnel ramène à l’expression « relation soignant-soigné » dont la relation (soignant-soigné) ou les interactions interpersonnelles[15] favoriserait la guérison rapide du patient. Quelle est la citation exacte ?
En outre, l’Article L4311-1 modifié par LOI n°2012-1404 du 17 décembre 2012 – art. 52 stipule notamment que : « L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement. » ce qui suppose le prendre soin à travers une communication mutuelle entre le soignant et le soigné et par conséquent, à travers la relation d’aide.
1. La relation d’aide :
Carl Rogers, psychothérapeute américain, définit la relation d’aide comme « des relations dans lesquelles l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une meilleure capacité d’affronter la vie. »[16]
C’est la personne, elle-même, qui chemine dans sa réflexion : « La relation d’aide est une relation permissive, structurée de manière précise, qui permet au patient d’acquérir une compréhension de lui-même à un degré qui le rende capable de progresser à la lumière de sa nouvelle orientation. Cette hypothèse à un corollaire naturel : toutes les techniques utilisées doivent avoir pour but de développer cette relation libre et permissive, cette compréhension de soi dans l’entretien d’aide et cette orientation vers la libre initiative de l’action.»[17]
Enfin pour Hildegarde Peplau, Docteur en éducation et théoricienne des soins infirmiers, « …une relation d’aide est un système de lien révélant une représentation du monde et un processus d’intégration des besoins: le but, quand on l’étudie, est d’identifier la représentation, le modèle du monde de la personne (…) »[18]
Dans le cadre de la relation d’aide, les interactions sont alors requises afin qu’il puisse y avoir échanges et confiance mutuelle.
C’est ce que Carl Rogers image, en nous disant que : « tout être est une ile, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres iles que s’il est prêt a être lui-même et s’il lui est permis de l’être. »[19]
De plus, dans les relations de soins, les représentations des acteurs concernés jouent un rôle non négligeable. En effet, «La représentation est une vision du monde, vision fonctionnelle permettant à un individu de donner un sens à ses conduites (elle détermine ses comportements), de comprendre la réalité à travers son propre système de référence (donc de s’y adapter, de s’y définir une place)»Abric (1999)[20].
Les représentations sont essentielles dans la communication, principalement dans le cadre de la relation soignant-soigné étant donné qu’elles peuvent constituées des stéréotypes ou encore des présuppositions qui s’avèrent être un domaine de vulnérabilité dans la relation. Ce qui peut expliquer le décalage entre les attentes relationnelles du patient et les pratiques relationnelles du soignant.
Pour Carl Rogers, la relation d’aide serait alors favorisée par les attitudes non directives que sont :
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- L’empathie:
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« …être empathique consiste à percevoir avec justesse le cadre de référence interne de son interlocuteur ainsi que les raisonnements et émotions qui en résultent… C’est-à-dire capter la souffrance ou le plaisir tels qu’ils sont vécus par l’interlocuteur, en percevoir les causes de la même façon que lui… »[21]. L’ empathie est donc une attitude dont le but est de permettre à l’ infirmier de comprendre réellement ce que vit le patient, de lui faire comprendre qu’ on s’ intéresse à lui, et de l’ encourager à se livrer davantage par rapport à ce qui lui arrive.
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- L’écoute active ou écoute bienveillante
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C’est une méthode qui consiste à mettre les émotions et les sentiments de manière tacite ou implicite par l’interlocuteur. L’écoute active consiste à saisir ce que le message veut dire, le reformuler pour en vérifier éventuellement la compréhension.
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- Le non jugement
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Repose sur l’acceptation inconditionnelle du patient, sur le respect de sa dignité et sur une compréhension profonde de ce qu’il est et de ce qu’il vit. C’est accepter l’individu tel qu’il est, sans préjugé.
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- Le non verbal
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Rassemble l’attitude et les gestes que le soignant peut faire envers la personne soignée. Avoir une bonne attitude s’est se mettre à la hauteur de son patient et être centré sur lui. On sait que le non verbal est souvent plus que le verbal. C’est par l’observation que l’on peut parfois détecter les émotions qui se dégagent du corps.
2. L’accompagnement :
« Accompagner quelqu’un ce n’est pas le précéder, lui indiquer la route, lui imposer un itinéraire, c’est marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de son pas », c’est ainsi que P. Vesperien illustre l’accompagnement.
Depuis les années 60-70, le concept d’accompagnement ne s’appliquait que dans la prise en charge des patients en fin de vie, notamment ceux en phase terminale d’un cancer. Actuellement, il désigne un « projet de soin ».
De plus, l’extrait du nouveau décret n°2002-194 du 11 février 2002 (en remplacement de celui du 15 mars 1993) paru dans le journal officiel de la république française, le 16 février 2002 stipule que le terme « accompagnement » peut être traduit par le terme « relation d’aide » conventionnelle dont les caractéristiques sont :
- Le recueil du consentement de la personne
- L’engagement et l’assurance du respect de la confidentialité
- L’engagement et l’implication de la personne
- La possibilité d’interruption
- L’intentionnalité clarifiée
- L’assurance du respect du cheminement et de l’objectif de la personne
- L’assurance de non abandon
Un accompagnement est donc qualifié de relationnel : « accompagnement relationnel » lorsqu’un soignant, apportent au patient un soutien psychologique ou spirituel, mais cet accompagnement ne peut se faire sans la communication.
C. La communication dans le soin : la relation soignant-soigné
1. La communication :
Etymologiquement, le mot communication est dérivé du mot latin « communis » qui signifie « mettre en commun » et « être en relation avec »[22].
Le terme « communiquer » suggère alors l’établissement d’une relation entre au minimum deux individus, c’est-à-dire une transmission d’information(s) verbale ou non, à travers le langage, les gestes, les mimiques ou encore les attitudes.
Le verbe communiquer peut alors se définir comme une : « action de transmettre un message, une information ; expliquer, faire partager une connaissance ; être en relation avec quelqu’un ; faire partager ; transmettre par contact»[23].
Ainsi, la communication peut être définie comme l’« action de communiquer avec quelqu’un, d’être en rapport avec autrui, en général par le langage ; échange verbal entre un locuteur et un interlocuteur dont il sollicite une réponse » ou l’« action de mettre en relation, en liaison, en contact, des choses.»[24].
La communication est essentielle dans la prise en charge des patients vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salome, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches ». reference de l’ouvrage, pages, …
a) Communication verbale
Comme son nom l’indique, la communication verbale peut se décrire comme l’échange verbal, entre deux personnes dites d’émettrice de message ou d’information, c’est-à-dire le soignant, et la personne qui reçoit l’information autrement dit le patient ; et inversement lorsque le patient exprime ses besoins. Une interaction entre les deux acteurs est donc primordiale avant tout.
La communication verbale peut ainsi se définir comme l’emploi de la parole à travers des signes linguistiques comme les mots, les phrases, les intonations qui constituent le langage.
Ce signes étant les outils utilisés pour transmettre les messages qui exprimeront : les pensées, les idées, les émotions … bref d’établir une relation entre deux personnes, à savoir la relation soignant-soigné.
En ce qui concerne notamment le rôle de l’infirmier, il est essentiel de rappeler le concept de Carl Rogers qui met l’accent sur l’empathie dans la communication. En effet, afin que le prendre soin puisse se dérouler sans difficultés, l’infirmier se doit d’identifier et de comprendre les besoins de son patient par une écoute attentive.
Cependant, des cas où la communication verbale ne peut s’établir peuvent se rencontrer, en d’autres termes des cas où le verbal atteint son limite et laisse place à la communication dite non-verbale.
b) Communication non verbale
Les termes « non-verbale » supposent l’absence de mots, de parole dans la communication. L’échange se base donc sur les sens pour pouvoir s’établir comme : le toucher, le regard, le gout, l’odorat …
Il s’agit alors de « langage du corps » qui allie : gestes, mimiques, attitudes et même à l’apparence physique : odeur, tenue vestimentaire, maquillage, odeur … tout cela peuvent servir à passer un message, une pensée …
D’ailleurs, Jacques Salome, psychosociologue et spécialiste de la communication, démontre l’importance de la communication non verbale, notamment le regard. En effet, selon lui « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute »[25].reference de l’ouvrage
De plus, la communication non verbale apporte une certaine intimité et réciprocité qui facilitent l’établissement de la confiance dans la relation d’aide.
Incontestablement, elle offre au soignant une approche plus humaine qui lui permet de se rapprocher facilement de son patient. Par ailleurs, Laurent Muchielli souligne que l’« On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur ».
La communication non verbale peut donc prendre différentes formes :
- Les gestes et les attitudes : la posture physique, les signes conventionnels …
- Le paralangage qui se porte notamment sur le son de la voix : volume, timbre, rythme … qui permettent d’encadrer les mots et d’exprimer les sentiments
- Le regard qui traduit l’état émotionnel
- Le silence : le silence en dit long, d’ailleurs il est indispensable à l’écoute de l’autre.
- Le toucher : pour établir la confiance mutuelle car très intense et intime
- Les rituels : les modalités de communication propres aux institutions comme des codes
- Le langage d’objet : les accessoires, outils utilisés pour pouvoir communiquer
La communication est essentielle dans la prise en charge des patients vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salome, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches » références, et c’est en identifiant ces besoins que le soignant pourra apporter les soins appropriés.
E. Le soin :
D’après le Dictionnaire des soins infirmiers, le soin se définit comme : « une action ou un ensemble d’actions qu’une personne accomplit pour se soigner ou pour soigner autrui »[26].
1. Le prendre soin :
Relativement au mot « soin », le concept du « prendre soin » peut avoir diverses définitions.
Selon Walter HESBEEN : « le concept de « prendre soin » désigne cette attention particulière que l’on va porter à une personne vivant une situation particulière en vue de lui venir en aide, de contribuer à son bien-être, de promouvoir sa santé »[27] et de rajouter que « Prendre soin est un art, il s’agit de l’art du thérapeute, celui qui réussit à combiner des éléments de connaissance, d’habileté, de savoir être, d’intuition qui vont permettre de venir en aide à quelqu’un, dans sa situation singulière»[28].
La philosophie de l’Humanitude stipule que : « Prendre-soin d’une personne, c’est toujours l’aider à prendre soin d’elle-même. C’est à la fois procéder à des actions et à des traitements ciblés sur la pathologie dont elle souffre, pour en réduire au maximum les atteintes et les conséquences, et prendre soin des forces vives de la personne, de tout ce qui en elle est sain et lui permet de résister et de lutter»[29].
Le concept de « prendre soin » repose alors sur un principe de valeurs qui mobilise le désir et la volonté du soignant, à prendre soin selon une démarche professionnelle et réfléchie, qui considère l’aspect humain du patient dans sa pratique infirmière. Autrement dit, outre ses connaissances théoriques et sa maîtrise de la pratique infirmière, le personnel de santé se doit de prendre soin de son patient par le biais de qualité relationnelle et d’humanitude, mais il se doit également de s’assurer du consentement de celui-ci.
2. Le consentement au soin :
Du verbe consentir qui signifie «accepter que quelque chose se fasse, acquiescer, être d’accord »[30]. Le consentement au soin représente également un droit : le droit du patient de pouvoir exprimer sa volonté en lui donnant la possibilité de consentir au soin tout en lui permettant de le refuser.
Le consentement aux soins peut alors se définir comme l’adhésion complète, bien que résiliable à tout moment, du patient à son projet de soin
D’ailleurs, la loi du 04 mars 2002, complémentairement à la loi du 22 avril 2005 affirme que « tout acte de soins, qu’il consiste en examen pour diagnostic ou en traitement, doit faire l’objet d’une explication claire, compréhensible et adaptée au patient ; et l’on doit recueillir son consentement pour le pratiquer. » [31]
De ce fait, le concept de consentement au soin place le patient en tant que « partenaire » et non « objet de soins » dans sa prise en charge. Effectivement, le patient ne « subit » plus, il est décisionnaire dans la réalisation et l’exécution des soins que nécessitent sa prise en charge. Il se base également sur la relation de respect et de confiance entre le soignant et le soigné qui validera les actes du soignant.
De plus, la charte du malade hospitalisé (circ. du 06 Mai1995) affirme que «tout patient informé… des risques encourus peut refuser un acte de diagnostic ou de traitement à tout moment ».
En outre, la loi du 02 Janvier 2002 conforte également ce concept de consentement par le développement d’accompagnement personnalisé et la promotion de l’autonomie du patient par « son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision ».
S’il est clair que le soignant se doit de rechercher le consentement du patient, celui-ci est également en droit d’en exprimer le refus.
3. Le refus de soin :
Etymologiquement, le refus dérive du latin refutare qui signifie « ne pas accepter ce qui est proposé, présenté »[32].
Le refus de soin peut donc se définir comme étant le non consentement des soins qui lui sont proposés bien que ces derniers puissent lui être nécessaire.
4. Cadre législatif du refus de soin :
Autrefois, d’un point de vue juridique, le consentement du patient à bien vouloir subir des actes chirurgicaux était le seul consentement requis et nécessaire avant toutes interventions chirurgicales.
Depuis, 2002, le patient est placé au centre des soins. En effet, la loi n°2002-303 du 4 Mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité des soins stipule que «toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qui lui sont fournies, les décisions concernant sa santé […] et qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment » (article L1111-4 du CSP)[33].
De ce fait, un soin ne peut donc être effectué, réalisé sans le consentement préalable du patient qui se voit doter d’un pouvoir de décision lui permettant de refuser un soin. Ce qui affecte énormément le travail des soignants qui peuvent se retrouver en situation de dilemme face à un refus de soin d’un patient dont la vie dépendrait de la réalisation de ce soin.
5. Causes et significations d’un refus de soin :
Il apparaîtrait que «l’épuisement lié aux différents renoncements obligés qu’apporte la vieillesse, les deuils à faire par rapport aux pertes physiques, la perte du statut social antérieur » sont perçus comme « un sentiment de perte de la maîtrise des évènements, voire un sentiment de déshumanisation » chez le patient âgé[34] et peuvent l’inciter à refuser le soin, même juste pour être reconsidérer comme un être humain, une personne à part entière et non un « objet de soins ».
Le refus de soin peut être la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations. Pourtant, la loi du 04 Mars 2002 affirme que : « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences […] Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables » (article L1111-2 du CSP)[35].
L’incompréhension du soin est également un facteur déterminant pour expliquer le refus de soin du patient pour diverses raisons telles une vitesse d’intonation trop rapide pour le patient, un vocabulaire incompréhensible pour le patient, des perturbations environnementales … la nécessité d’adopter un discours adapté au patient : usage de mots simples, attitude empathique … est ainsi primordiale afin de s’assurer de la totale compréhension du patient quant au soin qui sera réalisé.
VII. Cadre pratique
A. Méthodologie
1. Type d’enquête
a) Entretien semi-directif
L’entretien peut être défini comme étant une situation d’interaction basée notamment sur la communication verbale entre au moins deux (02) personnes et portant sur un sujet ou thème donné.
L’entretien semi-directif permet à celui questionné de répondre librement aux questions ouvertes qui sont consignées dans un guide d’entretien, il s’agit de recueil de données plutôt qualitatives que quantitatives. Effectivement, l’entretien offre à l’interviewé la liberté d’exprimer à sa manière la façon dont il voit les choses relativement aux questions posées.
L’entretien semi-directif a été choisi étant donné la richesse et la précision des informations qu’il apporte et surtout parce qu’il est le plus adapté à la recherche. En l’occurrence, il est indispensable de comprendre et de cerner le vécu, le ressenti et le point de vue du personnel infirmier, par rapport à la prise en charge de patients dépendants en situation de refus de soin, tout en gardant un contrôle sur le déroulement de l’entretien à travers le guide d’entretien de manière à ne pas dévier du sujet initial.
b) Population cible
Le personnel infirmier travaillant en milieu de fin de vie, notamment de patients dépendants en situation de refus de soin, sont en constitue la population étudiée dans cette enquête par entretien semi-directif.
c) Guide d’entretien
- Quel type de population accueillez-vous sur votre lieu de travail ?
- Pouvez-vous me donner une définition du vieillissement ?
- Donc, en fait, d’après vous qu’entraine le vieillissement ?
- Pour vous, en quoi consiste l’accompagnement d’une personne âgée dépendante ?
- De quelle façon favorisez-vous l’autonomie ?
- Pourriez-vous me donner un exemple de refus de soin que vous auriez vécu ?
- De quelles ressources dispose l’infirmière quand elle se trouve en difficulté devant un refus de soin ?
- Dans un lieu de vie, quels sont les facteurs qui permettent l’adhésion aux soins ?
- Quelles sont selon vous, les qualités nécessaires pour le « prendre soin » ?
- Pour vous, quels sont les principes qui doivent être respectés pour que la relation soit de qualité ?
- De quelle façon vous assurez vous que la communication est efficace ?
B. Résultats
1. Recueil des données
Les données ont été retranscrites exhaustivement.
Il est à noter que les infirmières 03 et 04 ont répondu simultanément durant leurs entretiens.
2. Synthèse des données : tableau de synthèse des entretiens (Annexe I)
VIII. Discussion
Les infirmières interviewées dans le cadre de cette étude ont entre 2 ans et 22 ans d’expérience en lieu de vie et dont la population concernée sont surtout des personnes âgées du stade GIR 3 et 4 des personnes grabataires, des personnes dépendantes, semi-dépendantes et autonomes ainsi que des personnes en soins palliatifs.
Tableau 01 : La grille nationale AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources)
GIR 1 | Personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées ou qui nécessitent une présence indispensable et continue d’intervenants |
GIR 2 | Personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l’état exige une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante. Personnes âgées dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités de se déplacer |
GIR 3 | Personnes âgées ayant conservé leur autonomie mentale, partiellement leur autonomie locomotrice, mais qui ont besoin quotidiennement et plusieurs fois par jour d’être aidées pour leur autonomie corporelle |
GIR 4 | Personnes âgées n’assumant pas seules leurs transfert mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à l’intérieur de leur logement. Elles doivent parfois être aidées pour la toilette et l’habillage |
GIR 5 | Personnes âgées ayant seulement besoin d’une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage |
GIR 6 | Personnes âgées n’ayant pas perdu leur autonomie pour les actes essentiels de la vie courante. |
Il est à rappeler que le lieu de vie des soins médicaux et des accompagnements en termes d’aide ou soutien de tierce personne, notamment les personnes âgées qui ne sont plus autonomes et qui peuvent avoir besoin de suivi et/ou de traitement médical.
Selon une des infirmières interviewées, le vieillissement n’est pas dans la tête, le vieillissement « c’est lorsque le corps lâche » et « c’est quand votre dépendance vous lie a l’autre ». En effet, le vieillissement se caractérise par les dires d’une des infirmières comme « l’altération de tout ce qui va être organes fonctionnels et également altération de ce qui va être psychique » engendrant par conséquence la perte de l’autonomie et des facultés physiques, psychiques et sociales.
D’ailleurs, le vieillissement est la « période naturelle de la vie correspondant à une modification des fonctions physiologiques, à une perte de relation sociale par l’arrêt de l’activité professionnelle et à une diminution des capacités physiques et cérébrales »[36].
Le principal effet du vieillissement serait la dépendance. La dépendance se traduisant comme l’incapacité totale ou partielle de la personne âgée à réaliser, sans aide extérieure, les actes de la vie quotidienne. En effet, selon Delommier (1973) « le vieillard dépendant a donc besoin de quelqu’un pour survivre, car il ne peut, du fait de l’altération des fonctions vitales, accomplir de façon définitive ou prolongée, les gestes nécessaires à la vie ».
Toutefois il est essentiel de savoir, selon une infirmière « Chacun vie sa dépendance d’une manière qui lui est bien personnel, et il y a des gens qui adorent les soins, il y a des gens qui détestent et qui veulent continuer à faire autant qu’ils peuvent » surtout que la dépendance fait partie de ces mots « qu’on emploie couramment et avec assurance, comme s’ils correspondaient à des choses bien connues et définies, alors qu’ils ne réveillent en nous que des notions confuses, mélanges indistincts d’impressions vagues, de préjugés et de passions »[37].
Par ailleurs, l’isolement est également constaté compte tenu de la fragilité apportée par la vieillesse et la réaction de tout un chacun face à celle-ci. Incontestablement, le Professeur Bruno LESOURD de dire que : « La dépendance est l’impossibilité partielle ou totale pour une personneØ d’effectuer sans aide les activités de la vie, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales ; et donc de s’adapter à son environnement ».
Compte tenu des effets du vieillissement, l’accompagnement d’une personne âgée dépendante en lieu de vie se caractérise par un accompagnement total, en termes de soins et de relation soignant-soigné. De plus, une infirmière de dire qu’« on les accompagne à la fois dans leurs soins quotidiens, d’hygiène et de confort, tout ce qui va être prise médicamenteuse, mais également accompagnement psychologique, affectif émotionnel ».
Un accompagnement se doit surtout d’être relationnel afin que le patient puisse avoir un soutien psychologique ou spirituel. D’ailleurs, « Accompagner quelqu’un ce n’est pas le précéder, lui indiquer la route, lui imposer un itinéraire, c’est marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de son pas » selon P. Vesperien.
L’accompagnement peut également être apparenté à une aide dans les soins et l’exécution des gestes de la vie quotidienne que la personne ne peut plus réaliser elle-même. Autrement dit, il s’agit de soins de confort. Par ailleurs, l’accompagnement est également désigné par « projet de soin ».
Il est essentiel de garder à l’esprit que cette personne âgée est une personne humaine comme nous, comme nos parents. D’ailleurs, une infirmière de dire que c’est « une autre personne humaine comme nous et qui vieillit ici ».
Pour faire face à cette dépendance, il est primordial de favoriser l’autonomie de la personne âgée en la laissant agir dans la mesure du possible, en lui laissant la liberté d’action, la liberté d’être comme l’illustre les dires de cette infirmière : « En la laissant faire, en la stimulant le plus possible, en étant a son écoute, …, un jour elle pourra peut être moins faire ». C’est pour cela qu’il est essentiel à chaque instant et chaque jour, d’évaluer où en sont leurs capacités et en s’adaptant à eux au jour le jour.
Un exemple très illustratif de cette liberté étant la prise des médicaments, hormis les médicaments vraiment petits, l’infirmière le met toujours dans la main pour que la personne âgée puisse la prendre sans aide.
De plus, une infirmière de rajouter « Je m’interdis de ne pas leur laisser, par exemple, lors d’une toilette, de leur laisser se laver les mains, de jouer avec l’eau ».
Afin d’assurer une communication efficace, il importe de se mettre à la hauteur du résident et de s’adapter à ce dernier. En effet, la communication est le garant du bon déroulement des soins vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salome, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches »[38].
D’ailleurs, les infirmières d’affirmer qu’« il ne faut pas oublier qu’en face de nous on a des êtres humains » et « qu’un jour ca pourrait être nous ».
De plus, la communication non verbale est fortement recommandée en association avec la communication verbale tel toujours entamer par un sourire, se mettre à la hauteur du résident ou encore utiliser des gestes, des mimétismes. En effet, le « langage du corps » allie : gestes, mimiques, attitudes à l’apparence physique : odeur, tenue vestimentaire, maquillage, odeur … qui peuvent servir à passer un message, une pensée, un sentiment … Par ailleurs, Salomé démontre l’importance de la communication non verbale, notamment le regard. En effet, selon lui « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute »[39]. Incontestablement, elle offre au soignant une approche plus humaine qui lui permet de se rapprocher facilement de son patient. Par ailleurs, Laurent Muchielli souligne que l’« On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur ».
Une idée forte intéressante à émaner de cet entretien semi-directif, la zoothérapie qui selon une des infirmières : « la zoothérapie pour pouvoir entrer en contact et mieux soigner dans un espoir thérapeutique grâce aux animaux ».
Les principes à respecter pour que la relation soit de qualité s’avèrent alors être : l’écoute, le respect, la confiance, l’estime de soi, la relation d’égal à égal avec le patient et l’honnêteté. Incontestablement, une infirmière de dire que « quelqu’un qui n’est plus capable de verbaliser, qui n’a plus d’autonomie, il faut toujours la respecter en temps que personne ».
La cohésion d’équipe est également prioritaire afin d’assurer la sécurité du patient, renforçant ainsi sa confiance pour le personnel soignant. D’ailleurs, Carl Rogers, psychothérapeute américain, définit la relation d’aide traduit par la relation soignant-soigné comme « des relations dans lesquelles l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une meilleure capacité d’affronter la vie. »[40]
Les réponses des infirmières quant aux principes à respecter pour que la relation soignant-soigné soit de qualité rejoignent ainsi ceux de Carl Rogers, à savoir :
- L’empathie:
« …être empathique consiste à percevoir avec justesse le cadre de référence interne de son interlocuteur ainsi que les raisonnements et émotions qui en résultent… C’est-à-dire capter la souffrance ou le plaisir tels qu’ils sont vécus par l’interlocuteur, en percevoir les causes de la même façon que lui… »[41]. L’ empathie est donc une attitude dont le but est de permettre à l’ infirmier de comprendre réellement ce que vit le patient, de lui faire comprendre qu’ on s’ intéresse à lui, et de l’ encourager à se livrer davantage par rapport à ce qui lui arrive.
- L’écoute active ou écoute bienveillante
C’est une méthode qui consiste à mettre les émotions et les sentiments de manière tacite ou implicite par l’interlocuteur. L’écoute active consiste à saisir ce que le message veut dire, le reformuler pour en vérifier éventuellement la compréhension.
- Le non jugement
Repose sur l’acceptation inconditionnelle du patient, sur le respect de sa dignité et sur une compréhension profonde de ce qu’il est et de ce qu’il vit. C’est accepter l’individu tel qu’il est, sans préjugé.
- Le non verbal
Rassemble l’attitude et les gestes que le soignant peut faire envers la personne soignée. Avoir une bonne attitude s’est se mettre à la hauteur de son patient et être centré sur lui. On sait que le non verbal est souvent plus que le verbal. C’est par l’observation que l’on peut parfois détecter les émotions qui se dégagent du corps.
Afin que le patient puisse adhérer au soin qui se définit comme : « une action ou un ensemble d’actions qu’une personne accomplit pour se soigner ou pour soigner autrui »[42], une certaine proximité associée à une grande disponibilité est requise complémentairement au relationnel, à la communication et la discussion. D’ailleurs, une infirmière d’affirmer : « On établi une relation de confiance et c’est vraiment un contrat de confiance, qui n’est pas écrit, qui est complètement abstrait, mais qui est un outil important ».
Effectivement,« le concept de « prendre soin » désigne cette attention particulière que l’on va porter à une personne vivant une situation particulière en vue de lui venir en aide, de contribuer à son bien-être, de promouvoir sa santé »[43] et de rajouter que « Prendre soin est un art, il s’agit de l’art du thérapeute, celui qui réussit à combiner des éléments de connaissance, d’habileté, de savoir être, d’intuition qui vont permettre de venir en aide à quelqu’un, dans sa situation singulière» d’après Walter HESBEEN [44].
En outre, l’exercice de la profession infirmière est régi par le code de la santé publique, décret du 29 juillet 2004 qui stipule :
Article R4311-2 : « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. […]. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :
1° de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonction vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familiale ou social. »[45].
Il est à rappeler que le consentement aux soins qui se traduit par l’adhésion complète, bien que résiliable à tout moment, du patient à son projet de soin se doit de mettre le patient en tant que « partenaire » et non « objet de soins » dans sa prise en charge. Effectivement, le patient ne « subit » plus, il est décisionnaire dans la réalisation et l’exécution des soins qui nécessitent une relation soignant-soignée qui se base sur la relation de respect et de confiance.
D’ailleurs, la loi du 04 mars 2002, complémentairement à la loi du 22 avril 2005 affirme que « tout acte de soins, qu’il consiste en examen pour diagnostic ou en traitement, doit faire l’objet d’une explication claire, compréhensible et adaptée au patient ; et l’on doit recueillir son consentement pour le pratiquer. » [46]
Les qualités nécessaires pour le « prendre soin » sont ainsi, d’après les infirmières : le relationnel, la patience, l’écoute, la bienveillance, l’estime de soi, un ego équilibré et l’honnêteté afin que la confiance entre le soignant le soigné puisse être gardé tout au long du séjour du résident, confiance qui validera les actes du soignant.
De plus, Jacques Salomé de souligner qu’un un soin relationnel est « un ensemble de gestes, de paroles, d’attitudes, d’actes et de propositions relationnelles tant dans le domaine du réel, que de l’imaginaire ou du symbolique pour lui permettre de se relier à sa maladie ou à ses dysfonctionnements, à son traitement, à son entourage, à lui-même, à vous-même ou à l’accompagnant »[47].
Le refus de soin qui se définit comme le non consentement des soins par le patient, soins qui lui sont proposés et lui est nécessaire bien que la loi n°2002-303 du 4 Mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité des soins stipule que «toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qui lui sont fournies, les décisions concernant sa santé […] et qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment » (article L1111-4 du CSP)[48].
Comme le cas d’une une résidente qui était vraiment très troublée par la chaleur, surtout qu’elle est constamment en déshydratation. La résidente tenant ainsi des propos déconcertés avec confusion de son état émotionnel complémentairement à une désorientation aggravée. Au moment de la toilette, des lésions sont constatées au niveau de son siège et de son sacrum, et l’infirmière de dire : « je n’ai pas eu le temps de terminer mon soin, elle m’a chassé violemment de sa chambre en criant qu’elle ne voulait pas que je reste ici ». Le soin n’a pu être effectué que plus tard, après avoir laissée la résidente se calmer et recouvrer ses esprits car selon l’infirmière : « la résidente n’a pas compris que c’était moi ou était trop confuse ».
Il y avait également un monsieur qui avait arrêté de prendre son traitement car il avait vu à la télé que le Modopar ne lui servait à rien, ou encore le cas de madame L qui refusait de partir a la radio, et refusait même de se faire hospitaliser.
Il est à rappeler que généralement, le refus de soin peut être la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations ou encore résulté de l’incompréhension du soin suite à diverses raisons comme une vitesse d’intonation trop rapide pour le patient, un vocabulaire incompréhensible pour le patient, des perturbations environnementales …
Une infirmière a également mentionnée : « en règle générale, quand quelqu’un ne veut pas, on essaye de discuter avec, pour savoir le pourquoi du comment, et après, on ne force pas …sauf si il y avait quelqu’un par exemple avec des problèmes psy et qu’il faut rapidement faire une piqure, mais la c’est le médecin qui gère ». De plus, on me dit les infirmières interviewées ont le réflexe de revenir après, à un autre moment, lorsque le patient sera disponible au soin.
Face à un refus de soin, les infirmières font appel à une de leurs collègues, le médecin traitant, le médecin coordinateur ou encore le psychologue du lieu de vie comme l’affirme cette infirmière : « soit je propose à une de mes collègues d’aller voir si avec elle se sera mieux, ou je cherche une ressource pour savoir pourquoi et puis sinon je propose au médecin coordinateur d’aller voir pour expliquer le pourquoi de cette thérapeutique ». En bref, il est essentiel de savoir passer la main car gérer un refus de soin dépend de l’individualité et requiert patience et force émotionnelle surtout que la philosophie de l’Humanitude stipule que : « Prendre-soin d’une personne, c’est toujours l’aider à prendre soin d’elle-même. C’est à la fois procéder à des actions et à des traitements ciblés sur la pathologie dont elle souffre, pour en réduire au maximum les atteintes et les conséquences, et prendre soin des forces vives de la personne, de tout ce qui en elle est sain et lui permet de résister et de lutter»[49].
IX. Conclusion
Le refus de soin, notamment en lieu de vie impacte sur sa prise en charge surtout qu’il traduit un certain mal être dont les conséquences peuvent être très graves surtout que la majorité de la population des résidents en lieu de vie sont des personnes âgées à différents stades de dépendance, la dépendance étant le principal effet du vieillissement.
Comme, selon une infirmière « Chacun vie sa dépendance d’une manière qui lui est bien personnel, et il y a des gens qui adorent les soins, il y a des gens qui détestent et qui veulent continuer à faire autant qu’ils peuvent » il est essentiel d’être à l’écoute des résidents et d’instaurer une relation de confiance notamment parce que l’accompagnement d’une personne âgée dépendante en lieu de vie se caractérise par un accompagnement total, en termes de soins et de relation soignant-soigné à tous les niveaux : physique, psychique, affectif et émotionnel voire même spirituel.
D’où l’intérêt de tout mettre en œuvre afin que le résident veuille bien adhérer aux soins en se sentant en confiance, en sécurité, en se confiant au personnel soignant par l’établissement d’une communication adaptée pour une relation de confiance qui permettra d’améliorer la prise en charge du patient.
Bien que l’infirmière puisse faire appel à ses collègues, au médecin traitant ou coordinateur ou encore au psychologue lorsqu’elle est confrontée à un refus de soin, qui est généralement la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations ou encore d’incompréhension, il est essentiel qu’elle ait une attitude empathique, bienveillante, à l’écoute du patient bref un relationnel humble et honnête afin que la confiance entre le soignant le soigné puisse être gardé tout au long du séjour du résident, confiance qui validera les actes du soignant tout en gardant le contact que ce soit par la communication verbale ou non-verbale, les gestes, sourires, mimiques et autres étant recommandés afin de mettre le patient en confiance et s’adhérer totalement aux soins.
Nouvel espoir thérapeutique, la zoothérapie présente actuellement un engouement certain, en particulier afin de favoriser le contact avec les patients. Dans quelle mesure son application pourra-t-elle impacter sur le consentement aux soins ?
X. Bibliographie
- ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
- AMIEC Recherche. Dictionnaire des soins infirmiers et de la profession infirmière. 2005, Issy-les-Moulineaux : Editions Masson, p 257.
- Berger-Levrault, 2008, p.89.
- CARADEC Vincent (2010), Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, 2ème édition, Saint Jean de Braye : Editions Armand Colin, p 19
- Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970.
- Comprendre le vieillissement. In Psychologie du vieillissement [en ligne]. Disponible sur : http://www.info-senior.com/info-article/2/30/181/comprendre-le-vieillissement.html#definition-de-la-vieillesse Consulté le 04 Mai 2015
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- Emile DURKHEIM (1894)
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- HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
- HESBEEN W. Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.35.
- HESBEEN W., Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.8.
- http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F763.xhtml
- http://www.dicopsy.com/vieillesse.htm# Consulté le 04 Mai 2015
- http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/communication/35554 consulté le 15 Octobre 2014
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- https://psychotherapeute.wordpress.com/2013/06/05/cest-par-mon-regard-que-je-de-jacques-salome/
- Jacques Salomé. Relation à l’Autre. De l’amour de SOI à l’amour de l’AUTRE. Paru dans “Recto-Verseau” 251 – avril 2014
- Jacques Salomé. Relation d’aide et formation à l’entretien. Presses Univ. Septentrion, 2003 – 242 pages
- Jean-François MALHERBE. Sujet de vie ou objet de soins. Fides 2007.
- Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
- PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, Inter Editions, 1995, pour la traduction française.
- Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’état et à l’exercice de la profession, Profession infirmier,
- Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’état et à l’exercice de la profession, Profession infirmier, Berger-Levrault, 2008, p.89.
- ROGERS, Carl, Développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p29
- ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
- Selon le dictionnaire HACHETTE Edition 2010, Paris, 1752 p.
- Site : http://www.solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_angelique.pdf consulté le 08/05/2014
- Sylvie PANDELE. La grande vulnérabilité. Editions Seli Arslan. 2008.
XI. Annexes
Annexe I : Tableau de synthèse des résultats de l’enquête
Entretien 01 | Entretien 02 | Entretien 03 | Entretien 04 | |
Exercice en lieu de vie | 10 ans | 2 ans | 3 ans | 22 ans |
Type de population | Personnes GIR 3 et 4 | Des personnes âgées
des personnes en soins palliatifs Des personnes grabataires |
Des personnes âgées
|
Des personnes dépendantes, semi-dépendantes et autonomes |
Définition du vieillissement | ce n’est pas dans la tête, c’est lorsque le corps lâche
« c’est quand votre dépendance vous lie a l’autre » |
« l’altération de tout ce qui va être organes fonctionnels et également altération de ce qui va être psychique » | Altération des facultés physiques, psychiques, sociales | Perte de l’autonomie |
Effets du vieillissement | La dépendance
« Chacun vie sa dépendance d’une manière qui lui est bien personnel, et il y a des gens qui adorent les soins, il y a des gens qui détestent et qui veulent continuer à faire autant qu’ils peuvent » |
La dépendance | La dépendance | L’isolement de certaines personnes, la fragilité, |
Accompagnement d’une personne âgée dépendante | Soins
Relation soignant-soigné : reconnaissance. comme « autre », une autre personne humaine comme nous et qui vieillit ici |
accompagnement total
« on les accompagne à la fois dans leurs soins quotidiens, d’hygiène et de confort, tout ce qui va être prise médicamenteuse, mais également accompagnement psychologique, affectif émotionnel » |
Soins de confort, l’aide dans les actes de la vie quotidienne qu’elle ne peut plus faire | Aide dans les soins de la vie quotidienne qu’elle ne peut plus réaliser elle-même |
Favoriser l’autonomie | Pas de médicaments en bouche hormis ceux qui sont tellement petit
Toujours les médicaments dans la main pour qu’ils le prennent « Je m’interdis de ne pas leur laisser, par exemple, lors d’une toilette, de leur laisser se laver les mains, de jouer avec l’eau ». « je laisserai toujours faire le plus, le plus le plus. Je demande toujours au gens » la liberté d’action leur liberté d’être |
En essayant, à chaque instant et chaque jour, d’évaluer où en sont les capacités de la personne
les laisser agir dans la mesure du possible
|
« En la laissant faire tout ce qu’elle peut »
Adaptation au jour le jour |
« En la laissant faire, en la stimulant le plus possible, en étant a son écoute, …, un jour elle pourra peut être moins faire » |
Exemple de refus de soin vécu | « je n’ai pas souvent de refus de soin parce qu’en vérité je ne suis pas une stakhanoviste du soin »
« je peux dire que ca fait maintenant 3 ans que j’ai eu personne qui m’ai vraiment refusé, on me dit : ce n’est pas le moment, et bien je dis : je reviendrai un autre moment quand vous serez disponible » |
une résidente qui, en ce moment, est très très troublée par les chaleurs vu qu’elle est constamment en déshydratation, ce qui amène des propos confus, un état émotionnel confus, et une désorientation qui est aggravée, donc, au moment de la toilette je constate des lésions au niveau du siège et du sacrum
« je n’ai pas eu le temps de terminer mon soin, elle m’a chassé violemment de sa chambre en criant qu’elle ne voulait pas que je reste ici » « je n’ai pas terminé le soin et j’ai repris plus tard » |
Madame L qui refusait de partir a la radio
Elle refusait même de se faire hospitaliser « en discutant on arrive à leur faire comprendre l’importance du soin, après c’est a nous d’expliquer »
|
Un monsieur qui avait arrêté de prendre son traitement car il avait vu a la télé que le Modopar ne lui servait a rien
« en règle générale, quand quelqu’un ne veut pas, on essaye de discuter avec, pour savoir le pourquoi du comment, et après, on ne force pas …sauf si il y avait quelqu’un par exemple avec des problèmes psy et qu’il faut rapidement faire une piqure, mais la c’est le médecin qui gère ». Appel du médecin traitant ou la cadre de santé |
Ressources face à un refus de soin | « soit je propose a une de mes collègues d’aller voir si avec elle se sera mieux, ou je cherche une ressource pour savoir pourquoi et puis sinon je propose au médecin coordinateur d’aller voir pour expliquer le pourquoi de cette thérapeutique »
« j’insisterai pas plus que ca » « bien sur si on me dit injecter de la digoxine, parce que le pouls tape a 200, c’est évident que la, je mettrai tout en œuvre pour que cela se passe »
|
Dépend de l’individualité
patience force émotionnelle un psychologue |
Psychologue
Collègue |
Médecin traitant
Médecin coordinateur Savoir passer la main |
Facteurs permettant l’adhésion aux soins | proximité disponibilité
« ah, ben vous venez maintenant ? comme ça, ça m’arrange… » « on est quand même intrusif » « Par contre, là, je frappe a la porte, j’attends 2 secondes et si ca ne répond pas je rentre et je vais voir, …, oui c’est vraiment intrusif » |
Proximité
Relationnel « On établi une relation de confiance et c’est vraiment un contrat de confiance, qui n’est pas écrit, qui est complètement abstrait, mais qui est un outil important. » |
Relationnel
Discussion |
Relationnel
Discussion |
Qualités nécessaires pour le « prendre soin » | estime de soi
égo équilibré |
relationnel | L’honnêteté
Garder la confiance |
La patience
L’écoute La bienveillance
|
Principes à respecter pour que la relation soit de qualité | l’écoute
toujours le passer en priorité une relation d’égal à égal |
Le respect
la confiance l’estime de soi « quelqu’un qui n’est plus capable de verbaliser, qui n’a plus d’autonomie, il faut toujours la respecter en temps que personne » |
L’honnêteté
Garder la confiance Cohésion d’équipe |
L’honnêteté
Garder la confiance Sécurité |
Façon pour assurer l’efficacité de la communication | « la communication ne marche pas et ne marchera pas parce qu’il y a trop de prise de position de pouvoir parmi les soignants »
« je préfère privilégier la bonne relation avec les résidents, avec mes collègues » « pour changer le monde il faut se changer soi même et il y a du boulot » |
le visage
se mettre à la hauteur du résident toujours entamer par un sourire utiliser des mots simples et courts « c’est a nous de nous adapter et pas le contraire » « utiliser des gestes, des sourires, voire même du mimétisme » + « zoothérapie pour pouvoir entrer en contact et mieux soigner dans un espoir thérapeutique grâce aux animaux » |
« Il ne faut pas oublier qu’en face de nous on a des êtres humains » | « Et qu’un jour ca pourrait être nous » |
[1] CARADEC Vincent (2010), Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, 2ème édition, Saint Jean de Braye : Editions Armand Colin, p 19
[2] Drs M.P HERVY et M.SALOM -Article EHPAD : s.é., s.d.
[3] Loc.cit., consulté le 02/01/2011
[4] http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F763.xhtml
[5] Site : http://www.solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_angelique.pdf consulté le 08/05/2014
[6] Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’état et à l’exercice de la profession, Profession infirmier,
Berger-Levrault, 2008, p.89.
[7] Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’état et à l’exercice de la profession, Profession infirmier, Berger-Levrault, 2008, p.89.
[8] Définitions lexicographiques et étymologiques de « éthique » du TLFi, sur le site du CNRTL.
[9] Jean-François MALHERBE. Sujet de vie ou objet de soins. Fides 2007.
[10] Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET (Sous leur direction). Repenser ensemble la maladie d’Alzheimer. Vuibert. 2007.
[11] Sylvie PANDELE. La grande vulnérabilité. Editions Seli Arslan. 2008.
[12] Selon le dictionnaire HACHETTE Edition 2010, Paris, 1752 p.
[13] http://www.dicopsy.com/vieillesse.htm# Consulté le 04 Mai 2015
[14] Comprendre le vieillissement. In Psychologie du vieillissement [en ligne]. Disponible sur : http://www.info-senior.com/info-article/2/30/181/comprendre-le-vieillissement.html#definition-de-la-vieillesse Consulté le 04 Mai 2015
[15] PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, Inter Editions, 1995, pour la traduction française.
[16]ROGERS, Carl, Développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p29
[17]HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
[18] Echanges de l’AFIDTN -N°88 – novembre 2009
[19] ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
[20] ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
[21] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970.
[22] Dictionnaire étymologique Larousse
[23] http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=communiquer
[24] http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/communication/35554 consulté le 15 Octobre 2014
[25] SALOME. Psychosociologue français contemporain, formateur, écrivain qui se consacre a la communication.
[26] AMIEC Recherche. Dictionnaire des soins infirmiers et de la profession infirmière. 2005, Issy-les-Moulineaux : Editions Masson, p 257.
[27] HESBEEN W., Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.8.
[28] HESBEEN W. Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.35.
[29] GINESTE Y., PELLISSIER J., Humanitude, Comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux, Paris, Armand Colin, 2007, p.207.
[30] Disponible sur : http://www.larousse.fr , consulté le O3 Mai 2015
[31] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[32] Dictionnaire Le Petit Larousse. 2003, Paris : Editions Larousse, p 869
[33] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[34] Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. Accueil. Ressources documentaires. Ethique du soin. Le refus de soin en gériatrie. [en ligne]. [consulté le 30/04/15]. Disponible sur : http://www.espace-ethique-alzheimer.org
[35] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 30/04/15].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[36] Comprendre le vieillissement. In Psychologie du vieillissement [en ligne]. Disponible sur : http://www.info-senior.com/info-article/2/30/181/comprendre-le-vieillissement.html#definition-de-la-vieillesse Consulté le 04 Mai 2015
[37] Emile DURKHEIM (1894)
[38] Jacques Salomé. Relation à l’Autre. De l’amour de SOI à l’amour de l’AUTRE. Paru dans “Recto-Verseau” 251 – avril 2014
[39] https://psychotherapeute.wordpress.com/2013/06/05/cest-par-mon-regard-que-je-de-jacques-salome/
[40]ROGERS, Carl, Développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p29
[41] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970.
[42] AMIEC Recherche. Dictionnaire des soins infirmiers et de la profession infirmière. 2005, Issy-les-Moulineaux : Editions Masson, p 257.
[43] HESBEEN W., Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.8.
[44] HESBEEN W. Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.35.
[45] Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’état et à l’exercice de la profession, Profession infirmier,
Berger-Levrault, 2008, p.89.
[46] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[47] Jacques Salomé. Relation d’aide et formation à l’entretien. Presses Univ. Septentrion, 2003 – 242 pages
[48] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[49] GINESTE Y., PELLISSIER J., Humanitude, Comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux, Paris, Armand Colin, 2007, p.207.
Mémoire de fin d’études de 49 pages.
€24.90