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Mémoire portant sur l’exploitation du gaz de schiste en France.

  1. La France doit-elle exploiter son gaz de schiste ?

    Impact sur l’économie et le mix énergétique du pays.

     

    1. Introduction

     

    La course à la production et l’autosuffisance énergétique font rage entre les grandes puissances. Historiquement, ce sont les pays du Moyen-Orient qui doivent être à la tête de cette course mais les chiffres de ces cinq dernières années montrent le contraire. Toutes les sources d’énergie sont les bienvenues et exploitables pour les pays en quête de croissance économique vu que cette dernière est un facteur clé pour le développement d’un pays. Actuellement, la majorité des chercheurs du monde entier se focalise sur des potentielles ressources, que ce soit en gaz, en pétrole ou en ENR, énergie renouvelable. La France se veut aujourd’hui être un modèle en énergie renouvelable et depuis l’arrivée de Ségolène Royal à la tête du ministère de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable, toutes autres formes de source d’énergie ont été délaissées pour faire place à l’ENR. Les faits récents le montrent bien. Il faudrait quand même savoir que ce n’est pas tout le monde qui est pour l’ENR. Arnaud Montebourg, un ancien ministre de l’énergie le dit haut et fort dans ses divers rapports : l’exploitation du gaz de schiste serait pour la France une grande source de revenus et pourrait créer beaucoup d’emploi dans le futur. Le problème qui subsiste et qui a rendu le gaz de schiste en affaire classée pour le gouvernement français fut la technique utilisée, jugée trop polluante et nuisible à l’environnement. Pourtant, la fracturation hydraulique, les États-Unis l’utilisent depuis plus de quarante ans et le monde entier voit le résultat. Ils produisent eux-mêmes leur besoin en énergie, sans une aide extérieure et ils occupent la première place en production d’énergie, surtout en gaz de schiste. Face au problème de la fracturation hydraulique, l’ancien ministre contourne le problème en proposant une nouvelle technique de forage, qui d’après lui sera moins polluante et moins couteuse. 

    D’après des débats menés par des analystes du monde entier, le gaz de schiste est une menace pour les pays producteurs de pétrole arabe. La Russie, les États-Unis, la Pologne, l’Allemagne et d’autres pays sont aujourd’hui en lisse pour une course effrénée vers l’acquisition d’un marché international en gaz de schiste. Le but de ces grandes puissances qui se battent aujourd’hui pour devenir le numéro un en matière de technologie, d’énergie et en croissance économique, est de devenir un pays avec une technologie très poussée et autosuffisante en énergie. Le pays qui aura ces avancées tiendra dans sa main le destin de plusieurs pays à la recherche d’une source d’énergie en permanence. 

    Tout comme les États-Unis, la France est un grand pays développé qui n’a rien à envier aux autres pays qui l’entourent. La preuve, elle est toujours présente lors des réunions des pays les plus riches du monde, la réunion des G7. Actuellement, elle figure parmi les plus grands exportateurs de blé et importateurs de vanille, bois, cacao. Il est vrai que la majorité des revenus de l’État repose sur ces imports-exports et sur les impôts mais il y aussi les exploitations minières. Le gaz de schiste, sujet tabou en France mais en même temps une des sources d’énergie potentielles, cause aujourd’hui un conflit entre le gouvernement, les écologistes et les compagnies pétrolières. Bannie en 2011, la fracturation hydraulique est la principale source de ce conflit qui empêche toutes activités concernant le gaz de schiste. Une question se pose encore aujourd’hui : La France doit-elle exploiter son gaz de schiste ou rester sur sa position en la laissant de côté ? 

     

    1. Préface : Rappel historique

    La révolution américaine du gaz de schiste. Quels impacts pour l’Europe ?

     

    Impact sur le prix domestique du gaz, impact sur le prix du charbon et du pétrole 

     

    Durant les quarante dernières années, la production mondiale de gaz a triplé. Du gaz conventionnel au non conventionnel, les gaz extraits représentent des milliers de milliards de mètres cubes et des milliards de dollars. Dans l’exportation de gaz, les États-Unis et la Russie sont des références et des concurrents que la plupart des pays producteurs de gaz redoutent. Avec une production mondiale de 20%, les États-Unis dépassent la Russie, qui produit 18%, et le Moyen-Orient 10%. En dix ans, l’exploitation du gaz de schiste a relancé l’économie américaine et aujourd’hui, c’est le premier producteur de gaz à l’échelle internationale. Pour les Américains, toujours en quête d’autosuffisance en matière énergétique, le gaz de schiste est une belle opportunité pour concurrencer les leaders mondiaux comme les pays arabes en production de pétrole. Sachant que le gaz de schiste est une source d’énergie moins chère, pouvant remplacer le pétrole, le gouvernement américain a investi plusieurs milliards de dollars afin d’exploiter au maximum ces réserves. Près de 60 milliards de dollars pour cette année et plus de 400 milliards de dollars dans les cinq années à venir. Si l’exploitation du gaz de schiste a pu créer des emplois pour plus d’un demi-million d’Américains cinq ans plutôt, en 2020, on estime qu’il y en aura pour 1,2 million de plus. 

     

    Entre 2007 et 2012, la production de gaz des États-Unis a augmenté de 24%. Elle a atteint 230 milliards de mètres cubes en 2012. 

     

    Exploitation de gaz aux États-Unis (1990-2012)

     

    Le fait que les États-Unis soient les premiers en production de gaz de schiste lui permet de fixer des prix moins élevés que ceux des autres pays producteurs, cinq fois moins chers qu’en Europe. Au début, le prix du gaz par million par BTU était entre 10 et 25 dollars mais à cause de la concurrence avec l’Europe, le prix est maintenant passé à 3 dollars. La logique des choses fait que les consommateurs des quatre coins du globe se ruent tous vers l’Amérique pour se fournir en gaz. Pour les grandes entreprises industrielles, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, le gaz est devenu une source d’énergie abondante à bas prix qui peut remplacer toute autre source d’énergie. L’arrivée du gaz de schiste dans le marché de l’énergie a fait que le prix du pétrole et du charbon a chuté considérablement. Les producteurs de charbon européens sont des victimes de l’essor du gaz de schiste. En Europe, la variation des prix du gaz a eu beaucoup plus d’impact pour les particuliers ainsi que pour les industriels. 

     

    Évolution du prix du gaz et du pétrole aux États-Unis

     

    Impact sur la pétrochimie européenne :

    Vu l’avancée actuelle des Américains, la pétrochimie européenne doit se restructurer le plus vite possible. Les outils qu’ils utilisent sont vieux et ne sont plus adaptés aux contextes de production actuelle. D’ici 2017, les États-Unis seront les premiers en matière de production et en matière d’exportation de gaz de schiste et tous les pays producteurs de schiste seront loin derrière s’ils ne réagissent  pas à temps. 

     

    La baisse des prix du gaz fait que les compagnies gazières européennes ferment un à un leur site de forage. En plus du fait qu’ils produisent moins, ils achètent aussi les additifs chimiques nécessaires à l’exploitation à un prix plus élevé par rapport aux États-Unis. L’Europe est forcée d’importer ces additifs alors que les Américains les produisent eux-mêmes.  

    Auparavant, les deux continents étaient encore égaux côté infrastructures mais aujourd’hui, la pétrochimie européenne est vieillissante. Tandis que les États-Unis investissent pour rénover ses infrastructures, l’Europe ferme petit à petit ses plateformes de forage. Le retrait de Total de Moselle en est la preuve. La plupart des géants industriels comme Total et Ineos préfèrent s’implanter en dehors de l’Europe. Selon Sylvie Cornot-Gandolphe, chercheur associé à l’Ifri, Institut français des relations internationales : «La pétrochimie, souligne-t-elle, est une industrie qui utilise le gaz à la fois comme énergie et comme matière première. Or le prix de l’éthane – issu du gaz de schiste – est actuellement trois fois moins cher que le prix du naphta, dérivé du pétrole.»

    L’on se demande encore si l’Europe, dont les surcapacités dans la pétrochimie sont à 15%, pourrait encore réagir face à cette domination américaine.      

     

    Peut-on importer cette réussite américaine en Europe

     

    Vu que les techniques et machines utilisées par l’Europe sont vieillissantes, plusieurs pays européens comme l’Allemagne et la Pologne sont aujourd’hui prêts pour importer les méthodes américaines pour exploiter les gaz de schiste. La technique utilisée par les États-Unis est la même utilisée en Europe mais plus évoluée : la fracturation hydraulique, une technique très critiquée des écologistes du monde entier et interdite en France et dans une grande partie de l’Europe. Depuis l’adoption de la loi Jacob en juin 2011, le gouvernement français ne veut plus entendre parler de l’affaire gaz de schiste. De leur côté, une minorité de politiciens et de spécialistes en gaz disent avoir trouvé la solution pour extraire le gaz sans avoir recours à la fracturation hydraulique. Selon ces derniers, la stimulation par propane serait la solution idéale. Elle serait selon Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Écologie, moins polluante. 

     

    La fracturation hydraulique par contre, plus polluante et dévastatrice, est soupçonnée d’être à l’origine de la destruction des nappes phréatiques et des rivières. Elle consiste à faire une injection sous pression d’un mélange composé à 99% d’eau et de sables. Ce procédé vise à fracturer le schiste, une roche peu perméable, retenant le gaz. Pour faciliter la sortie du gaz dans le gisement, le fluide de fracturation contient 1% d’agents réducteurs de friction. La question qui se pose aujourd’hui est : « Peut-on importer cette réussite américaine en Europe ? ». Pour l’Allemagne, l’utilisation de la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste est la meilleure des solutions mais sous condition. L’accès à des zones protégées et des sources minérales est strictement interdit, publication faite par le ministère de l’Environnement. Si tout va bien pour l’Allemagne, tous ses voisins doivent en tirer leçon et faire de même et commencer l’exploitation. Afin d’éviter tous problèmes avec les écologistes, la protection de l’environnement doit être aussi une priorité. Importer la réussite américaine est une option pour l’Europe mais il faudrait au moins une trentaine d’années avant qu’elle n’atteigne la situation actuelle des États-Unis en matière d’énergie.

     

    1. Définitions (Glossaire)

     

    1. L’industrie du gaz de schiste
      1. Caractéristiques et utilités du gaz de schiste
      2. Réserves en France et en Europe, mode de calcul et fiabilité
      3. La technique de fracturation hydraulique
      4. Les ressources nécessaires et les coûts liés à l’extraction
      5. Les risques liés à l’extraction, de quoi parle-t-on ? Décryptage & alternatives

     

    1. Où en est l’Europe dans sa course au gaz de schiste?

     

    D’après les spécialistes en gaz, la France et la Pologne sont deux potentiels producteurs de gaz de schiste. Ils pourront devenir des concurrents majeurs pour la Russie qui fournit une grande partie de l’Europe. Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, l’exploitation du gaz de schiste est une affaire suivie de près par les écologistes en Europe. Selon ces dernières, extraire le gaz de schiste pourrait causer des tremblements de terre, produire des gaz nocifs. En 2014, malgré les requêtes des écologistes, la commission européenne a décidé de laisser libre cours à l’exploitation du gaz de schiste. Cette décision prise par la Commission a permis à quelques grandes compagnies d’effectuer des recherches un peu partout en France. 

    A l’heure actuelle, l’Europe est divisée en ce qui concerne la production du gaz de schiste. Il y a ceux qui se positionnent pour ou contre le gaz du schiste et ceux qui ne se prononcent pas ou hésitent encore.

     

    Source : lepoint.fr

     

    1. Prospection et forages déjà effectués, résultats déjà obtenus (ngsfacts.org / iogp.org)

     

    Dans toute l’Europe, plusieurs forages ont déjà été faits. À part la Russie, le plus grand producteur et fournisseur de gaz en Europe, ses pays voisins sont moins enthousiastes concernant l’exploitation de cette denrée. Malgré l’existence d’une immense réserve de schiste dans ce grand continent, seules l’Allemagne et la Pologne continuent de l’exploitation.   

    L’image ci-dessous montre l’hésitation de l’Union européenne sur la production de gaz de schiste. 

     

    En France, des prospections et forages ont déjà été faits mais la loi sortie en juin 2011 bloque toutes activités liées à l’exploitation de ce gaz. En France, la partie est et le sud-est sont fortement riches en gaz de schiste. En 2012, Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Économie, du Redressement productif et du numérique, a rendu public un rapport selon quoi la France pourrait avoir plus de 100 à 300 milliards d’euros de bénéfices, sur une durée de 30ans, si la France se lançait dans l’exploitation du gaz de schiste. L’Ardèche, le Gard et la Drôme sont les potentielles régions à exploiter, où une production de grande envergure pourrait y avoir lieu. Si le projet voit le jour, la France pourrait trouver l’autosuffisance qu’elle envie aux États-Unis depuis longtemps, elle pourra fournir plus de 170% des consommations en gaz en France pendant les 30 ans à venir. 

    Avant la sortie de la loi Jacob, interdisant la fracturation hydraulique, des permis d’exploitation ont déjà été délivrés à des géants pétroliers français comme Total, Devon Énergie ou à l’Américain Schuepbach. Trois permis dits : Permis de Nant et permis de Villeneuve-de-Berg pour Schuepbach et Total E&P France et permis de Montélimar pour Devon Énergie. 

     

    1. Législations nationales et européennes existantes 

     

    En 2014, la Commission Européenne met en avant une possibilité d’un recours à l’exploitation du gaz de schiste via la fracturation hydraulique en posant certaines conditions. Face aux requêtes des écologistes, elle jouera le rôle de modérateur et incite tous les pays membres, producteurs de gaz à gérer les risques de destructions de l’environnement et les impacts sanitaires vis-à-vis des citoyens.

    Selon M. Janez POTOCNIK, Commissaire européen chargé de l’environnement : « Le gaz de schiste suscite des espoirs dans certaines régions d’Europe, mais également des inquiétudes. La Commission répond aux demandes d’action en formulant des principes minimaux que les États membres sont invités à suivre afin de tenir compte des aspects environnementaux et sanitaires et de donner aux exploitants et aux investisseurs la prévisibilité nécessaire.»

     

    Les recommandations de l’Union européenne invitent les États membres à :

     

    • planifier les projets et à évaluer les possibles effets cumulatifs avant de délivrer des autorisations
    • évaluer rigoureusement les incidences sur l’environnement et les risques associés
    • veiller à ce que l’intégrité du puits corresponde aux meilleures pratiques
    • contrôler la qualité de l’eau, de l’air, des sols au niveau local avant le début des activités, afin de détecter d’éventuels changements et de parer aux risques émergents
    • limiter les émissions atmosphériques, y compris les émissions de gaz à effet de serre, par le captage du gaz
    • informer le public des produits chimiques utilisés dans les différents puits
    • veiller à ce que les exploitants appliquent les bonnes pratiques pendant toute la durée du projet.

     

    Pour assurer la mise en application de ces recommandations, la Commission européenne mettra à la disposition du public un suivi des exploitations de gaz des pays membres. À la moindre infraction, des sanctions seront attribuées. La majeure partie de cette législation en matière d’environnement n’est pas conforme à la pratique de la fracturation hydraulique à grand volume. De ce fait, quelques aspects environnementaux ne sont pas étudiés de façon exhaustive. 

    1. Décryptage du premier échec en Pologne

    En 2011, l’EIA, l’agence américaine Energy Information Administration annonce que la Pologne et la France figurent parmi les pays les plus riches en gaz de schiste en Europe. Les réserves de gaz sont estimées entre 180 à 187 000 milliards de pièces cubes. Plusieurs compagnies pétrolières se sont ruées vers ces deux destinations pour obtenir des permis d’exploitation. Le géant français Total, ExxonMobil ou encore Marathon Oil, que des grandes compagnies internationales. L’acquisition de ces permis était une occasion rare pour ces dernières mais le rêve n’était que de courte durée. Après des forages non productifs, la plupart des compagnies pétrolières décident de laisser tomber et quittent la Pologne. L’institution géologique polonaise a affirmé que les réserves de gaz ne sont pas conformes aux estimations données par l’EIA. Environ 2.000 milliards de mètres cubes au lieu des 5.300 milliards annoncés par l’agence américaine. Une production qui nécessite juste l’exploitation d’une seule compagnie. ExxonMobil fut le premier à partir après avoir évoqué l’existence de deux puits secs. Puis c’est au tour de Marathon Oil : « l’échec de [ses] tentatives pour trouver des hydrocarbures exploitables commercialement » est la raison pour laquelle il abandonne. Après cette annonce de Marathon Oil, une autre compagnie du nom de Talisman fait une déclaration selon quoi leur priorité est la production en Amérique et en Asie-pacifique.

    À part les puits secs, il y a aussi d’autres raisons qui ont poussé les compagnies pétrolières à déserter la Pologne. Conscient de la manne qu’il avait sous leur pied, le gouvernement polonais a décidé de prendre beaucoup de profit en montant les taxes.

    Le départ de certaines compagnies pétrolières ne veut pas dire que l’exploitation du gaz de schiste en Pologne a été abandonnée. Il y a eu quelques compagnies comme Total, Chevron qui sont restées. Total s’est retiré de Werbkowice mais continue de forer sur le gisement de Chelm. L’abandon des autres compagnies pourrait être bénéfique pour lui vu que l’État prévoit encore plus de forages, environ 300 puits au lieu des 40 puits d’exploitation actuels. Afin d’y arriver, des centaines de permis d’exploitation ont été délivrés par l’État. Pour les chercheurs et comme la cartographie ci-dessus le montre, le retrait d’ExxonMobil et des autres compagnies étaient assez précoces. Les forages faits jusqu’ici n’ont pas été assez nombreux pour déterminer le potentiel du sous-sol polonais. 

     

    1. Le gaz naturel en France & en Europe

     

    L’Europe est classée comme le plus grand consommateur mondial d’énergie. Étant donné qu’elle n’en produit pas assez, elle se trouve obliger de se tourner vers des marchés extérieurs pour subvenir convenablement à ses besoins. Ainsi, sa situation actuelle se résume par une rareté de réserves et une grande dépendance envers les pays tiers. Pour éviter de faire face à une pénurie d’énergie et pour ne pas nuire à situation économique, elle a intérêt à maintenir, coûte que coûte, son niveau habituel d’approvisionnement en quantité et en prix. Faisant partie des 28 pays qui composent l’Union Européenne, et avec un niveau élevé de besoins en gaz, la France est également victime de cette situation de dépendance gazière. 

     

    1. Les réserves propres et les sources d’approvisionnement externes

     

    Les réserves propres et les ressources d’approvisionnement de l’Europe et de la France sont détaillées dans les deux points qui suivent.

    1. Situation gazière en Europe

    L’Europe, classée aujourd’hui comme la première zone d’échange en gaz, consomme dans les 45% des flux d’importation internationaux. Ceci s’explique par son niveau de consommation qui est très élevé, soit 4 milliards de kWh par an. Le schéma suivant montre l’évolution entre la production et la consommation de gaz de l’Europe :

    Source : GRT gaz

     

    Ce graphique montre qu’il y a une grande différence entre le niveau de consommation et le niveau de production de gaz en Europe. Contrairement aux barres qui mesurent le niveau de la demande, celles de la production ne cessent de diminuer, ce qui fait que plus les années avances, plus l’Union Européenne devient de plus en plus dépendante des ressources extérieures. L’évolution constante de la demande est liée en grande partie à la production d’électricité. En 2035, les besoins atteindront les 630 Gm3 où les 530Gm3 devront être importés. 

     

    http://www.grtgaz.com/le-gaz-naturel/le-marche-europeen-du-gaz-naturel/situation-et-perspectives.html

     

    Les Ressources propres

     

    D’après l’Eurostat et la commission Européenne, les besoins en gaz de l’Union Européenne sont deux fois plus élevés que sa capacité de production. Concernant les ressources propres, elle n’en dispose que 2,2 % des réserves mondiales. La grande Bretagne et les Pays-Bas sont les principaux producteurs. D’après son niveau de consommation, l’Europe a encore besoin de plus de 25 milliards de m3 d’émission de gaz supplémentaire pour subvenir convenablement à ses besoins domestiques. D’après les estimations effectuées, il a été constaté que d’ici 5 ans, la capacité de production de gaz de l’Union Européenne ne représentera plus que les 1/3 de ses besoins. Cette situation, considérée comme désastreuse, intensifiera sa dépendance et fera augmenter son niveau d’importation jusqu’à 80%. 

    Malgré cette situation, l’UE a mis en place une stratégie de stockage qui lui permet de maintenir au même échelon le niveau de consommation et le niveau de disponibilité en gaz assuré par l’approvisionnement. La raison d’être des sites de stockages souterrains est ainsi d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Pour les trois grands pays consommateurs de gaz, France, Allemagne, Italie, 22% de leur besoin annuel sont détenus sous forme de stock. Cette technique leur permet de mieux s’en sortir en cas de pénuries de gaz.

    Les ressources externes : importations

    La Russie est un des plus grands acteurs sur le marché mondial du gaz. L’Europe comme tant d’autres dépend considérablement de cette première dans ses besoins de consommation en gaz naturel. Pour l’Europe, plus de la moitié de ses besoins énergétiques dépendent en totalité de l’importation. En effet, la majorité des pays membres importe une grande partie du gaz qu’il consomme. Une grande partie de cette importation est en provenance directe de la Russie qui détient plus de 50% des réserves mondiales. Selon Eurostat et la Commission Européenne le niveau d’importation envers la Russie est évalué à 45% en 2002, 32% en 2010 et 39% en 2013. Les 28 pays membres de L’UE ne possèdent que 2,2 % des réserves mondiales alors que leur taux de consommation atteint les 18% donc, un tiers de la production mondiale. L’agence de l’énergie (AIE) souligne encore que le taux d’importation de gaz atteindra les 80% en 2030. D’après cette hausse anticipée de la demande, la situation de dépendance énergétique de l’UE va devenir de plus en plus complexe. À part la Russie, l’Algérie et la Lybie sont également deux grands fournisseurs de l’Europe. 

    Il est important de noter que tous les pays membres n’ont pas les mêmes besoins en termes de consommation de gaz naturel, ce qui fait que le niveau d’importation est différent pour chaque nation. Ci-après les détails des taux d’importation :

     

    États Taux d’importation
    Royaume-Uni et l’Espagne 0
    Belgique 2
    France 14
    Italie 20
    Allemagne 37
    République tchèque 90
    Pologne
    Roumanie
    Bulgarie
    Pays baltes
    Finlande
    Royaume-Uni et l’Espagne 0

    Source : www.slate.fr

    1. Situation en France

    Un petit regard en arrière expliquerait plus clairement l’état de dépendance de la France envers les pays producteurs de gaz. En 2012, la France arrivait à satisfaire 1,2% de sa consommation avec ses propres ressources : production nationale. À cette époque, les ressources internes provenaient exclusivement de l’exploitation du gisement de Lacq. Le gisement de Lacq est un gisement de gaz naturel. Depuis 1950, l’exploitation de ce gisement arrivait à couvrir toute la France durant un demi-siècle. Avant sa découverte, la France utilisait encore du gaz extrait du charbon. La distribution se faisait par gazoducs. Comme toutes les sources, le gisement de Lacq a fini par s’épuiser après avoir procuré 33 millions de mètres cubes de gaz chaque jour aux français. En effet, il a produit dans les 245 milliards de m3 de gaz depuis sa découverte jusqu’en 2013. Depuis la rupture de l’exploitation du gaz de Lacq, la France s’est tournée vers la récupération de gaz de mine dans le Nord-Pas-de-Calais et l’importation.

    • Les ressources propres 

    Actuellement, la France a en sa possession plusieurs sites de gisement pétroliers et gaziers. D’après le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, le nombre atteint les soixantaines. Le bassin Aquitain et le bassin parisien sont les principaux endroits d’exploitation. La grande majorité de ces points de gisement ont fait leur apparition entre les 1960 et 1970. Bien que très nombreux, la quantité de gaz soutirée à partir de ces gisements n’arrive à couvrir qu’une infime partie des besoins de la France. Cette faible couverture est estimée qu’entre 1 à 2% de la consommation nationale. 

     

    • Le bassin Aquitain

    Le bassin Aquitain est constitué de deux sous bassins : le bassin terrestre d’Adour-Arzacq-Comminges et le bassin pétrolier de Parentis. Le premier, avec une longueur de plus de 6000km², comporte des gisements de gaz et d’huile. Quant au second, il s’étend à la fois dans le milieu terrestre et en mer. La découverte du gaz de Lacq t celui de Meillon a fait le plus grand succès de l’Aquitaine.

    • Le bassin de Parentis

    Le bassin de Parentis est plus connu dans le domaine de l’huile. Il est considéré comme le plus important champ d’huile en France. La compagnie canadienne VERMILION a été le principal opérateur de ce gisement depuis 1957, le moment de sa découverte. 

     

    À part ces sites de gisement, la France dispose de 2 sources de gaz : les importations et les stocks. Les importations étaient à la fois destinées à subvenir aux besoins directs de la population, ménages et industries, et à booster les cavités souterraines pour servir de stock. 

    • Les ressources externes : importations

    Parmi les différents pays de l’UE, la France fait partie des plus grands consommateurs de gaz pourtant, elle ne possède que très peu de ressources propres. Cette situation justifie sa forte dépendance envers les grands producteurs étrangers. Son portefeuille d’approvisionnement est constitué par plusieurs pays fournisseurs: la Norvège, les Pays-Bas, la Russie et l’Algérie. L’Algérie est son fournisseur principal.

    En raison de l’importance de ses importations de gaz, la France est connue comme étant le territoire de transit en gaz naturel. 

    Pour faire face à aux risques de rupture d’approvisionnement, la France a en sa possession une assez grande infrastructure gazière. Cette dernière est composée de moyens de transport, de zones de stockages et de terminaux méthaniers. Les différents points d’interconnexion avec les pays frontaliers sont également pris en compte. La localisation de chacun de ces éléments est démontrée par le schéma ci-après :

     

    Les points d’interconnexion

    D’après ce schéma, il est constaté que la France n’a plus assez de ressources propres en gaz naturel. À peu près 80% de sa consommation sont importés. Cette situation est mise en évidence dans ce schéma où le nombre de points d’interconnexion frontaliers est plus que significatif. En effet, il montre distinctement que la France dispose de 5 points d’entrée de gaz différents. La Norvège, la Russie et le Pays-Bas sont les principaux approvisionneurs. Le premier assure les 36%, 14% pour le second et 11% sont assurés par le troisième.

    Les terminaux méthaniers

    L’entrée de gaz dans le pays se fait également par bateau grâce à des terminaux méthaniers en provenance de l’Algérie et le Qatar. Les terminaux méthaniers sont très souvent utilisés pour les longues distances ou s’il des difficultés se montrent par rapport aux conditions géopolitiques ou géographiques des pays concernés. 

    Les terminaux méthaniers français assurent la regazéification de GNL ou gaz naturel liquéfié. Depuis plusieurs années, plus précisément depuis 1960, la France a toujours misé sur ce type de gaz. D’après le site « connaissance des énergies », l’Algérie est le quatrième fournisseur de gaz en France mais il est le premier en termes de GNL. Cet approvisionnement en GNL représente 7% de la consommation européenne malgré son prix assez élevé. 

     

    Les sites de stockages

    La France a en sa possession une quinzaine de sites de stockages souterrains. La raison d’être de ces sites est d’optimiser l’équilibre, notamment entre l’approvisionnement et le niveau de consommation. Le principal objectif est d’assurer une disponibilité d’énergie à tout moment. Le premier est maintenu à un niveau constant pendant toute l’année alors que le second varie régulièrement en fonction des saisons. Comme il a été mentionné un peu plus la France arrive à stocker 22% de ses besoins annuels dans ces sites de stockages. Pour cela, elle met en œuvre une importante infrastructure logistique. 

     

    D’après ces constats, il est sûr que si par malheur, la Russie décide de ne plus exporter ses réserves de gaz ou si un embargo survient, l’Europe serait au bord du gouffre. En exploitant le gaz de schiste, ce dernier sera en mesure de réduire considérablement sa dépendance envers la Russie. 

     

    1. La place du gaz dans le mix énergétique de la France (domestique, industrie)

     

    1. Définition 

    Avant d’entrer dans les détails concernant la place du gaz dans le mix énergétique de la France, une petite définition sur ce qu’on appelle « mix énergétique » se montre nécessaire. 

    Le mix énergétique appelé également bouquet énergétique se définit comme la répartition de plusieurs sources d’énergie primaires nécessaire pour la production de différents types d’énergie bien définie. Les énergies primaires sont généralement constituées de nucléaire, d’énergie fossile(le charbon, le pétrole, et le gaz naturel), d’énergies renouvelables (biomasse, éolien, géothermie et solaire).Ces énergies primaires sont utilisées pour produire de l’électricité, des carburants pour les transports, de la chaleur ou du froid pour l’habitat ou l’industrie. 

    • Un mix énergétique dominé par les énergies fossiles

    Depuis plusieurs années déjà, ou plus précisément depuis la révolution industrielle, une grande partie des industries s’appuyait avait recours à l’utilisation des énergies fossiles. La croissance démographique et le développement fructueux de certains comme l’Inde, la Chine, et le Brésil ont fait grimper à un niveau impressionnant la demande énergétique au niveau mondial. En effet, le niveau de consommation est passé de 5,5 à 13.1 milliards de tonnes entre 1971 et 2011. La croissance annuelle étant évaluée à 2.2%. En 2011, la consommation mondiale en énergie primaire était dominée par les ressources fossiles. Le pétrole occupait 31% de la consommation, le charbon 29% et le gaz 21%. 

    • Le mix énergétique et le mix électrique

    Il ne faut pas confondre mix énergétique et mix électrique. Si le mix énergétique englobe tout ce qui est source d’énergie primaire comme citée un peu plus haut, le mix électrique ne concerne que le domaine du thermique, du nucléaire, de l’hydraulique et des autres sources énergies renouvelables destinées à produire de l’électricité. En raison de la nature des énergies primaires qui la composent ainsi que sa destination finale, le mix énergétique n’intègre pas les problématiques qui sont en corrélation avec les transports et le large secteur de l’industrie.

     

    • Les facteurs qui peuvent influencer le mix énergétique d’un pays

    Au niveau de chaque pays, la composition du mix énergétique dépend de plusieurs facteurs différents. Les principaux facteurs qui ont de réelles influences la disponibilité de chaque type d’énergie primaire sont les suivants :

    • La croissance démographique 
    • la situation économique et sociale 
    • la capacité d’accès de la zone concernée aux ressources primaires existantes. 
    • La disponibilité des ressources exploitables sur le territoire ou de la possibilité d’en importer 
    • L’ampleur et de la nature des besoins énergétiques à couvrir 
    • Les choix politiques qui découlent du contexte historique, économique et social, démographique, environnemental et géopolitique

    En raison de l’existence de ces divers facteurs, la composition en volume des bouquets énergétique n’est pas le même et reste très variable d’un pays à un autre. Voici deux exemples pour la chine et les États unis :

    • Pour les États-Unis, le gaz occupe 26% de son mix énergétique, le charbon 22% et le nucléaire est à 10%
    • Le mix énergétique de la chine est quant à lui dominé par le charbon, à 68%, vient ensuite les énergies renouvelables qui représentent 11% et enfin le nucléaire qui n’occupe que les 1%.

     

     Il est également important de noter qu’il y a une grande différence entre le taux de composition du mix énergétique et celui de la consommation finale d’énergie. Cela s’explique par le fait qu’une grande partie des énergies primaires est détruite et absorbée pendant le processus de transformation. Le taux d’absorption est à peu près dans les 35%. Les énergies fossiles assurent une grande partie de la consommation d’énergie en France. D’après les statistiques, cette participation atteint les 65% et même plus.

    1. La place du gaz dans le mix énergétique en France 

    Depuis les années 2000, le mix énergétique de la France a connu une stabilité constante. 

    Le mix énergétique de la France est dominé par le pétrole suivi par l’électricité. Le gaz à la dernière place. Comme un peu partout dans le monde, le gaz naturel est parmi les trois sources d’énergie la plus consommée. 

    Le taux de participation de chaque type d’énergie dans la consommation finale du pays se montre comme suit :

     

    Type d’énergie Taux de participation
    Pétrole 41,8
    Électricité 24,4
    Gaz naturel 20,8
    Énergies renouvelables (hors électricité) 9,70%
    Charbon 3,40%

    Source : Ministère de l’Énergie.

    Ce tableau montre que le pétrole est l’énergie la plus consommée en France. Ce dernier est très utilisé dans le transport et dans certaines catégories de chauffage. Cependant, la prédominance du pétrole n’exclut pas l’importance du gaz dans la consommation énergétique des Français. Ce dernier constitue les 20% de la consommation finale. 

    En France, la consommation en gaz, depuis 1973 n’a cessé de croître. Le taux de croissance est de 3,6% chaque année. Par conséquent, sa part dans le mix énergétique a doublé entre 1973 et 2008. Ce type d’énergie fossile est utile pour de nombreux usages aussi bien domestiques qu’industriels. 

    La répartition entre les secteurs se montre comme suit :

    Secteurs  Taux de consommation
    Secteur résidentiel (1) 39
    Industrie (2) 38
    Secteur tertiaire 16
    Secteur de l’énergie 8
    Agriculture 1

    (1) le secteur résidentiel concerne la consommation des ménages et celle des activités de service. 

    (2) le secteur industriel englobe toutes les activités de production, la transformation d’énergie n’en fait pas partie. 

    • Place du gaz dans la consommation domestique

    Il est important de bien comprendre la structure et le niveau de consommation d’énergie d’un pays pour distinguer les enjeux par rapport à la transition énergétique existante. Ceci est également nécessaire afin d’évaluer les besoins de chaque secteur. 

    La participation de l’énergie dans la consommation des français n’a pas encore changé jusqu’à maintenant. Concernant la consommation de gaz naturel, celle-ci ne cesse de se développer. Ce type d’énergie est très sollicité grâce à ses multiples qualités. Pour les appareils sanitaires et ménagers, le gaz et l’électricité sont les sources d’énergie les plus employées. L’électricité prend la plus grande place car elle couvre tout ce qui est éclairage et appareils électroménagers. Le gaz quant à lui est essentiellement destiné aux chauffages des logements (chaudières, planché chauffant), eau chaude sanitaire (chauffe-eau, chaudière mixte, et la cuisson. Cela s’explique par le fait qu’il est moins coûteux que le chauffage en électricité.

    Le gaz détient une place importante dans la consommation énergétique des citoyens français. Plus de 40% des foyers utilise du gaz naturel pour tous les appareils de chauffage où presque 50% de la consommation y est consacrés. 

    • Place du gaz dans la consommation industrielle

    Au niveau des industries, le gaz est principalement utilisé dans la production de chaleur nécessaire au processus de production. Le gaz sert également de matières premières pour les industries chimiques. Si auparavant, les industries françaises utilisaient du charbon et de fioul pour obtenir de la chaleur (chaufferies, fours, séchoirs, générateurs, chauffages) actuellement elles se tournent de plus en plus vers l’utilisation de gaz. La raison est simple, le gaz offre un plus grand confort d’utilisation grâce à la souplesse d’utilisation qu’il confère. La faible émission de polluants et de CO2 permet également de favoriser la préservation de l’environnement.

    1. Le marché du gaz

     

    • Y a-t-il un marché du gaz en France et en Europe?

     Depuis la mise en vigueur de la directive 98/30 du 22 juin 1990 et celle de 2003/55 du 26 juin 2003, l’Union Européenne se fixait l’objectif de mettre en place un grand marché de gaz naturel. Plusieurs pays membres s’étaient même engagés dans un mouvement destiné à libérer de leurs marchés de gaz.

    Concernant la France en particulier, la loi nº2003-8 du 3 janvier 2003 et la loi nº 2004-803 du 9 août 2004 relative au service public de l’électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières ont substituées ces deux grandes directives. Ces lois étaient ensuite modifiées par celle du 7 décembre 2006 nº2006-1537.

    Par ailleurs, pour lui permettre une meilleure maîtrise du marché, la France a opté pour une ouverture progressive et graduelle. Cette stratégie lui permet de changer librement de fournisseur tout en ayant la possibilité de choisir des offres à des prix libres. Le marché s’est ensuite élargi petit à petit comme détaillé ci-suit :

    Période  Taux du marché ouvert Nombres de sites Niveau de consommation
    août-00 20 600 237 GWh/an 
    août-03 37 1 200 83 GWh/an 
    juil-04 70 64000 sites professionnels  
    juil-07 100   11 millions de clients domestiques

    Source : ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie 

    • Fixation des prix du gaz sur le marché

    La fixation des prix sur le marché gazier français se fait de deux manières différentes : tarifs règlementés et tarifs au prix du marché.

    Tarifs règlementés

    Les tarifs règlementés, appelés encore tarifs régulés sont des tarifs fixés par les autorités publiques. Pour cela, c’est l’État qui décide de faire augmenter ou non le prix sur le marché. Normalement dans les tarifs règlementés, les prix sont révisés tous les mois. Le gaz et l’électricité disposent de leurs propres tarifs règlementés. Pour le gaz naturel, la détermination de l’évolution des tarifs doit passer par le GDF Suez. Cette demande doit ensuite passer devant la commission de régulation de l’énergie. 

    L’avantage de ce type de fixation de prix est qu’il permet de protéger les consommateurs contre une explosion des prix de l’énergie sur le marché. Par contre dans certains cas et surtout face à l’augmentation constante des tarifs de GDF-SUEZ ou de l’EDF, cette protection se trouve assez limitée. 

    En France, ce tarif règlementé est utilisé jusqu’à maintenant.  Selon les études menées par les acteurs du marché, le tarif règlementé est une des causes de l’échec de l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie. Les consommateurs n’ont pas accès aux prix proposés sur le marché.  

    Il existe de types de tarifs règlementés sur le marché du gaz :

    • Tarifs à souscription

    Les tarifs à souscription sont destinés uniquement aux professionnels. Les professionnels concernés sont ceux qui sont raccordés au réseau de transport du gaz et ceux raccordés au réseau de distribution et dont la consommation est plus de 4GWh par an. 

    Le GDF Suez propose des tarifs à souscription avec des barèmes variés et où il y a trois sortes de tarifs différents : le tarif STS, le tarif S2S et le tarif H. Les entreprises locales de distribution fournissent également des clients à des tarifs à souscription comme le Gaz de Strasbourg, Gaz de Grenoble, Vialis, Gaz de Bordeaux, Sorégies et Régiongaz.

    • Tarifs en distribution publique 

    Les tarifs en distribution publique quant à eux sont destinés aux professionnels et aux résidentiels avec un niveau de consommation inférieur à 4 GWh mais toujours raccordés au réseau de distribution. 

    GDF Suez et 23 autres ELD sont les principaux fournisseurs qui proposent des tarifs en distribution publique. Pour le GDF, les barèmes sont composés de plusieurs tarifs selon l’importance de la consommation : tarifs de base (usage cuisson), B0 (usage eau chaude),  B1 (usage chauffage individuel), B2I (petite chaufferie), B2S (grande chaufferie collective d’immeuble ou HLM) et TEL. Ces tarifs sont cités par ordre croissant de consommation (grande chaufferie, serristes). 

     

    Tarifs aux prix du marché

    Les tarifs règlementés étaient les seuls disponibles avant le 1er juillet 2007. Depuis cette date, les tarifs au prix du marché commençaient à être utilisés et les consommateurs peuvent y accéder librement.

    Pour les tarifs aux prix du marché, la fixation du prix de gaz varie selon le type de fournisseur et selon le type de contrat. Chaque fournisseur a le droit de soumettre un prix sur le marché. Comme celui des tarifs règlementés, le gaz et le pétrole disposent chacun de leurs propres tarifs. L’avantage de ce type de fixation de prix est qu’il donne la possibilité de revenir à tout moment aux tarifs règlementés ou vers d’autres offres à prix du marché. Ce changement ne nécessite aucun délai ni aucuns frais. Cet avantage est destiné aux clients qui ont un niveau de consommation inférieure à 30MWh. 

    En général, c’est le fournisseur qui choisit le type de tarif à appliquer. Toutefois, le client peut demander une révision régulière des prix.  Les tarifs aux prix du marché sont en général moins élevés que ceux règlementés, plus bénéfiques pour les consommateurs. Dans ce type de fixation de prix, il est important de bien évaluer la durée d’engagement, les conditions d’évolution des prix et surtout le tarif. Une bonne analyse est également importante afin de choisir entre un prix fixe ou un prix indexé. Des tarifs règlementés. L’offre est à prix fixe lorsque le prix hors taxe ne change pas sur toute la durée du contrat. Contrairement aux offres à prix indexé, le prix sur le marché suit l’évolution 

     

    1. Qui produit le gaz, qui le vend, qui le distribue (public/privé)?

     

    Pour la France, le marché du gaz tourne autour de 6 grands pôles : la production, le transport, les terminaux méthaniers, le stockage, la distribution et la commercialisation.

    • Production

    Le principal producteur de gaz français est actuellement Total. Ce dernier utilise le gisement du Lacq dans le sud-ouest de la France comme source de production. 

    La Gaz de France constitue également un des principaux producteurs de gaz français. 

     

    • Transport

    En raison de l’importance de l’importation gazière de la France ainsi que de son niveau élevé de consommation, il a besoin d’un important de réseau de transport. Sur le marché du gaz européen, le transport est soumis à un régime d’autorisation de transport de gaz. Cette autorisation donne le droit à son titulaire d’occuper la place publique pour la répartition du gaz. Pour l’intérêt de tous, aussi bien pour l’État que pour les opérateurs, cette autorisation s’accompagne de cahiers de charges et de certaines contraintes liées aux services publics, à la protection de l’environnement et à la sécurité. 

    L’entrée du gaz importé sur le territoire français se fait de deux manières différentes :

    Par gazoducs

    Ce sont surtout les gaz en provenance de Dunkerque, Taisnières, Obergailbac, Oltingue et de Lacal qui viennent par gazoducs. Mais qu’est-ce qu’on entend par gazoducs ?

    Le gazoduc est un type de canalisation conçu pour le transport de gaz sous pression sur de longues distances. Ainsi, il assure le transfert du gaz depuis les zones de production jusqu’aux points de consommation. Le déploiement de ce type d’infrastructures peut se faire sur terre et en mer.

    Par les méthaniers 

    Lorsque les gaz sont livrés par les méthaniers, ils sont conditionnés dans des terminaux de regazéification. 

     

    Une fois que le gaz atteint le pays, il est transporté sous haute pression pour ensuite couvrir tout le réseau de transport existant. Les réseaux de transport gazier français ont des caractéristiques très variées. Les diamètres atteignent les 8 cm jusqu’à 1,1 m où les pressions sont les mêmes pour tous les types de canalisations. En général, le niveau de pression est de 67,7 mais quelquefois, pour des raisons techniques ou pour des raisons de sécurité, elles varient légèrement. La variation est limitée entre 80 à 25 bars. Pour fonctionner comme il se doit, la pression dans les réseaux est assurée par 32 stations de compression différentes. Ces stations de compression appartenant aux gestionnaires de réseaux disposent d’une puissance de 663MW.

    Le réseau de transport gazier de la France se distingue en deux parties différentes : réseau principal et réseau régional.

    Réseau principal

    Le réseau principal également appelé réseau grand transport couvre tous les points d’interconnexion avec les étrangers. Il rejoint également tous les sites de stockages.  Le transit vers les autres pays est également assuré par le réseau principal.

    Réseau régional

    Le réseau régional quant à lui est considéré comme la dernière étape franchie par le gaz pour atteindre les consommateurs finaux. C’est ce réseau régional qui assure l’acheminement du gaz naturel jusqu’aux distributions publiques. Il assure également l’approvisionnement des grands consommateurs industriels. 

     

    • Terminaux méthaniers

    Les terminaux méthaniers ont été mis en place pour assurer l’acheminement du gaz depuis les zones des gazoducs internationaux qui  sont hors d’atteinte. Avec ce système, les gaz sont transportés en GNL. À leur arrivée, le GNL est réceptionné par les terminaux méthaniers. Il subit ensuite une regazéification avant d’être émis sur le réseau principal. 

    Le transport se fait bar bateau méthanier. En raison de la croissance très rapide des importations, cette technique s’est rapidement développée. Le taux d’exportation de GNL mondiale était de 6% en 1970, actuellement, il atteint les 24% (source : www.developpement-durable.gour.fr). Pour la France, le GNL occupe 30% de son approvisionnement. 

     

    Les caractéristiques des terminaux méthaniers français se présentent comme suit :

     

      Capacité d’accueil annuelle Date de mise en service Date de fin de vie (ou remise à niveau éventuelle) Origine habituelle du GNL Capacités navires
    Fos Tonkin 5,5 Gm3/an (7Gm3/an jusqu’en 2007) 1972 fin 2014 Algérie  moins de 75 000 m3
    Montoir de Bretagne 10 Gm3/an 1980 fin 2021 Algérie – Nigéria de 75 000 m3 à 160 000 m3

    Source : www.developpement-durable.gour.fr

    • Stockage

    La France a en sa possession plusieurs sites de stockages souterrains. Ces sites souterrains ont été développés pour de nombreuses raisons :

    • Faire face plus facilement à la saisonnalité de la demande de gaz naturel
    • Assurer une meilleure sécurité à l’approvisionnement
    • Optimiser la gestion du réseau de transport

     

    Comme les réseaux de transport, les activités liées aux stockages gaziers de la France sont également soumises à un régime bien déterminé, une autorisation de ministre de l’Énergie. Les sites de stockages gaziers français sont de deux types différents : 

    • Stockages en nappe aquifère
    • Stockages en cavité saline

     

    La filiale de GDF Suez et TIGF sont les principaux acteurs qui exploitent la majorité des sites stockages souterrains français. 

    La répartition leur exploitation se présente comme suit : 

     

      stockage en nappe aquifère  stockage en cavité saline total
      nombre localisation nombre localisation
    GDF SUEZ 9 centrés sur le Bassin parisien 3 Sud-Est 12
    TIGF 2 Izaute, Sud de la France
    Lussagnet,  Sud-Ouest de la France
    0 2

     

    Source : ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

     

    Les sites de stockages occupés par GDF Suez représentent 106TWh en volume total. Ce volume est estimé à 79% des capacités françaises. Pour le TIGF, ils représentent 21% des capacités françaises avec un volume total de 27 TWh. 

     

    Pour des détails plus précis, ci-après une carte représentant les sites de stockage souterrain de gaz naturel français :

     

     

    Source : www.developpement-durable.gouv.fr

     

    • Distribution

    Vu l’importance du niveau de consommation gazière français, la distribution de gaz se fait à partir d’un réseau de distribution parfaitement adapté. C’est avec ce réseau que se fait l’acheminement du gaz depuis les sites de stockages jusqu’aux consommateurs finaux, notamment les ménages et les industries. La distribution du gaz naturel se fait à basse pression.

    En général, la gestion du réseau public de distribution de gaz naturel ainsi que sa mise à disposition aux consommateurs appartient au service public. Mais depuis la loi du 8 avril 1946 portant sur la nationalisation de l’électricité et du gaz, ces deux grandes responsabilités ont été confiées à GDF Suez. Par ailleurs, cette situation n’exclut pas l’existence d’une distribution publique. Cette dernière est assurée par des distributeurs locaux non nationalisés. Ces entreprises de distribution privées sont au nombre de 17 et travaillent aux côtés de GDF Suez.  Ces ELD (Entreprises Locales de distribution) assurent l’approvisionnement des zones non desservies. Leurs activités de distribution sont règlementées par l’article 50 de la loi du 2 juillet 1998 et du décret du 12 avril 1999.

    La longueur totale des réseaux de distribution française de gaz naturel est de 181500km. La distribution de gaz naturel en France est régulée par la Commission de régulation de (CRE), c’est également le cas pour le transport. Cette dernière est en charge d’assurer à ce que l’accès aux infrastructures se fasse dans une grande transparence et sans aucune discrimination. 

    Caractéristiques des réseaux de distribution gazière en France

     

    Le réseau de distribution gazier de la France se décompose en 5 zones : le nord, le sud, l’est, l’ouest et le réseau TIGF. Pour chaque zone, chaque expéditeur doit assurer un bon équilibrage entre les volumes de gaz qui entre dans la zone et les volumes qui en sortent. 

    Les deux principaux producteurs de gaz en France, Total et Gaz de France, disposent différents réseaux de distribution. Ces derniers ont été cédés par l’État même. Depuis les années 2005, ces producteurs de gaz français ont décidé de créer leurs propres filiales de transports : TIGF (Total Infrastructures Gaz France) destiné pour le Sud-Ouest et Gaz de France Réseau de Transport devenu actuellement GRT gaz. Outre ces réseaux de transports, Total et Gaz de France ont également leurs propres stations de compression. 

    Le schéma présenté ci-après montre de façon plus détaillée, les caractéristiques du réseau de transport français :

     

    Caractéristiques du réseau de transport français GRTgaz TIGF
    Réseau principal 7 200 km 6 600 km 600 km
    Réseau régional 28 800 km 24 500 km 4 300 km
    Interconnexions 5 + 2 terminaux méthaniers 6 + 2 terminaux 4
    Zones d’équilibrage 5 4 1

    Source : www.developpement-durable.gouv.fr

     Il est important de noter que le montant des tarifs qui permet l’accès aux réseaux de transport ainsi qu’aux réseaux de distribution est fixé, sur proposition du régulateur, suivant un arrêté ministériel. Le ministère en charge est celui de l’énergie lui-même.

    • Commercialisation 

    La commercialisation est la vente en détail des gaz acheté en grande quantité. C’est au niveau ce niveau final du marché du gaz que les consommateurs s’approvisionnent. La vente au détail des gaz naturels aux consommateurs finaux fonctionne sous deux cadres différents. Le premier est destiné aux contrats d’approvisionnement à long terme. La durée moyenne est de 15 à 20 ans. Le second quant à lui concerne les contrats de courte durée. 

     

    1. Évolution du prix ces dernières années, quelles en sont les facteurs ? (Exemples précis d’entreprises ?)

     

    Le prix du gaz n’a cessé d’augmenter entre 2005 et 2012. Le tarif s’est ensuite stagné et a passé de 7,1 à 3,9 en 2013. Depuis janvier 2013, le prix du gaz change presque tous les mois si auparavant ce changement ne se faisait que chaque trimestre.

    Évolution des tarifs règlementés depuis 2005 (Source : selectra.info)

    Depuis 2005, les tarifs règlementés n’ont cessé d’évoluer. Cette évolution est caractérisée par une augmentation constante du prix. Néanmoins, il y a avait des périodes ou les prix diminuaient faiblement en raison de circonstances économiques. Par exemple 2009, le prix a connu une diminution de 11,3%. Ceci s’explique par l’effondrement du prix du pétrole.

     

    Les principaux facteurs déterminants qui influencent le prix du gaz sur le marché 

    Plusieurs facteurs agissent sur l’évolution des tarifs du gaz naturel. Comme ce qui a été affirmé un plus haut, c’est le groupe GDF Suez qui propose les augmentations ou les baisses des tarifs mais c’est toujours à la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) qu’appartient la décision finale quant à la proposition. Au final, c’est au gouvernement d’approuver la formule tarifaire. Cette situation a été toujours le même depuis 2010. 

    Toutefois, le prix obtenu à partir de la formule est indexé en fonction de nombreux facteurs qui existent sur le marché :

    • Cours du pétrole : lorsque le prix du baril de pétrole augmente, celui du gaz augmente automatiquement. L’évolution du prix du gaz est plus raisonnable face à la volatilité du prix du pétrole.

     

    • Cours de l’Euro face aux dollars : plus l’euro est faible, plus le prix du gaz naturel augmente. Ceci s’explique par le prix de l’importation qui est devenu plus cher. 

     

    • Évolution du coût d’acheminement du gaz naturel : les grands gestionnaires des réseaux de transport et des réseaux de distribution influencent également le prix du gaz sur le marché. En effet ces derniers sont rémunérés dans leurs activités et les frais de gestion des réseaux augmentent, le prix du gaz augmente également. 
    • Les conditions climatiques : pendant les périodes hivernales, le prix du gaz a tendance à grimper en raison de l’augmentation de la demande. Cette période est désignée comme la saison de chauffe.
    • L’élaboration de nouvelles formules tarifaires
    • La crise ukrainienne : la crise ukrainienne constitue un risque considérable sur l’évolution du prix du gaz car les importations risquent d’être perturbées. 
    • Les investissements d’EDF dans le nucléaire : en raison de l’importance des investissements effectués par l’EDF dans les nucléaires, cette dernière se trouve obliger de faire grimper ces tarifs. Le taux d’augmentation est à raison de 5% chaque année. 
    • La Concurrence : l’Autorité de la concurrence peut s’opposer aux tarifs règlementés du gaz si les tarifs ne sont favorables ni pour les fournisseurs ni pour les consommateurs 
    • La disponibilité en stock : une capacité de stockage élevée signifie que le niveau de l’offre peut être  maintenu et que les demandes seront toujours satisfaites. Par conséquent, lorsque l’offre excède la demande, le prix  a toujours tendance à diminuer.
    • Les taxes : l’existence de taxe environnementale sur l’émission de gaz à effet de serre influe également sur le prix du gaz. Les entreprises paient des taxes à proportion de leurs émissions et lorsque a taxe augmente, le prix augmente également avec elle.

    D’autres facteurs existent également mais leurs impacts sont minimes : conjoncture, conflits géopolitiques, changements climatiques et bien d’autres encore.

     

    1. Impact du prix du gaz sur l’économie française (quelles industries ? Quels secteurs ?)

    Lorsque le prix de l’énergie augmente, la compétitivité des entreprises est menacée. En France, le prix des énergies fossiles, surtout le gaz, ne cesse de croître. En outre, la hausse de prix du gaz s’accompagne d’un phénomène de volatilité du cours des hydrocarbures. Par conséquent, le niveau d’incertitude sur la rentabilité des investissements augmente de plus en plus. Cette situation pousse les investisseurs à majorer les taux d’intérêt pour le financement des projets. Par ailleurs, un prix de gaz plus élevé par rapport au prix étranger peut conduire à réduire la performance à l’exportation des entreprises françaises. Lorsque les entreprises ne sont pas compétitives, l’économie non plus ne peut l’être.

    La facture gazière en France a connu une augmentation de 28% en 2011. Cette augmentation résulte d’une hausse de prix du gaz sur tous les tarifs. La facture énergétique représentait 3,1% du PIB ce qui équivaut à 88% du déficit commercial à cette date. La grande importance du niveau d’importation de gaz en France pèse considérablement sur sa balance commerciale. 

    1. Quels plans pour le futur ? Prévisions de consommation & sources futures d’approvisionnement 

    Selon une étude faite par la BNEF, l’extraction du gaz de schiste coute entre 7 à 12 dollars par million de BTU. Sachant que le prix actuel dans le marché est à 10 dollars, il n’y aurait pas beaucoup de croissance économique pour l’Europe si elle se lance dans le gaz du schiste. Contrairement aux États-Unis, l’Europe a encore beaucoup de retard à rattraper, que ce soit au niveau des infrastructures ou dans la flexibilité des codes miniers. Le mieux c’est qu’elle se lance dans la transition énergétique sauf si la Commission européenne trouve une entente avec chaque gouvernement membre. Une entente qui sera adaptée aux respects de l’environnement.

    Prévision de consommation et source future d’approvisionnement 

    Selon un site spécialisé dans l’étude des gaz naturels, 3 350 milliards mètres cubes de gaz était la consommation mondiale en 2012. 61% de cette production était consommée par l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. L’Europe importe plus de la moitié de sa consommation, elle absorbe 45% des importations mondiaux. En 2011, la consommation de l’UE incluant la Turquie et l’Europe centrale était de 550 Gm3, soit 17% de la production mondiale. Avec une progression de 3% par an, dans 10 ans, sa consommation pourrait atteindre 47% de la production mondiale. Avec un taux de croissance démographique plus élevé, cela pourrait arriver à 50%, voire même plus. 

    Ces dernières décennies, la Russie était le principal fournisseur de l’Europe en gaz et elle domine le marché. Il existe quand même d’autres fournisseurs comme la Norvège, l’Algérie, le Nigéria mais la Russie tente partout les moyens de conserver une grande part du marché. De jour en jour, le Kremlin essaie de maintenir une relation de confiance avec ses clients et cherche à donner une bonne image de fournisseur. En attendant que l’Union européenne trouve une solution concernant ses diverses interdictions en gaz de schiste, la Russie pourrait encore profiter de cette dépendance de l’UE et produire le maximum possible vu que ses proches voisins dépendent entièrement de lui. En 2013, Gazprom, premier exploitant et exportateur de gaz au monde, a vendu environ 140 milliards mètres cubes de gaz à l’UE. Parmi les pays qui survivent grâce au gaz venant de la Russie figure l’Allemagne, l’Italie, la France, la Pologne et d’autres pays de l’Est qui sont totalement dépendants. La Russie détient 27% des réserves mondiales en gaz naturel et produit 18% des consommations mondiales. Dans l’exportation, elle assure 23% et on peut affirmer qu’elle a déjà trouvé son autosuffisance énergétique. Face à cette domination de la Russie, les États-Unis préparent une contre-attaque et prévoient de dominer à son tour le marché du gaz européen. Avec 19% de production mondiale, les États-Unis dépassent la Russie. D’après Barack Obama, chef de la Maison-Blanche, l’Europe doit trouver comment diversifier ses approvisionnements en gaz et il serait plus facile d’ouvrir les vannes si les deux rives trouvaient une entente de libre échange euro-américain. Des projets à long terme se mettent déjà en place petit à petit entre Américains et Européens afin de casser l’expansionnisme russe dans l’Union européenne. Pour y arriver, l’UE demande à ce que les Américains libéralisent les licences d’exportation de gaz de schiste.      

     

    1. La France avec gaz de schiste (scénario avec hypothèse d’un certain nombre de puits)

    La France a beaucoup de retard à rattraper si un jour les membres de l’EELV, Europe Écologie Les-Verts lâchent prise. Les puits de Montélimar, de Nant et de Villeneuve-de-Berg seront pour le moment les puits actifs. Parmi les demandes de permis actuels, il y a cette affaire qui tracasse les écologistes. Il se pourrait qu’une nouvelle exploitation voit le jour en Essonne. Une société canadienne aurait fait une demande de permis d’exploitation dans cette région de la France. Il serait encore difficile de donner le nombre de puits qu’il faut à la France pour qu’elle puisse s’approvisionner elle-même en gaz. Il faudrait d’abord faire des études très poussées sur les potentielles réserves et s’investir afin de commencer le forage. A prioriser pour la France, l’exploitation des puits déjà actifs. 

     

    En mars 2010, trois permis exclusifs de recherche et d’exploitation de gaz de schiste ont été attribués pour des grandes compagnies spécialistes en gaz par le Ministre de l’Écologie et de l’Énergie Jean-Louis BORLOO. Suite à ces acquisitions de permis, le débat sur la technique utilisée pour l’extraction du gaz fait surface et bloque toutes activités liées à l’exploitation du schiste. Aucun forage n’a encore pu être effectué jusqu’à ce jour. Malgré cette interdiction, le GEP-AFTP, groupement des entreprises spécialisées en énergies connexes telles Total, GDF Suez, Air liquide attendent toujours une réponse satisfaisante de la part du ministère de l’Écologie. Selon Ségolène Royal, l’actuelle Ministre de l’Écologie : « Les gaz de schiste ne sont plus d’actualité » il serait temps de passer à la transition énergétique, d’investir dans les ENR (énergies renouvelables). De plus « Relancer le débat sur les gaz de schiste pourrait déstabiliser l’effet de relance économique créé par la transition énergétique. À l’heure où l’on cherche à mobiliser les acteurs des filières industrielles sur les économies d’énergie et les énergies décarbonées, il faut de la stabilité et de la cohérence dans les priorités. » 

     

    D’après les études effectuées par les experts, les ressources en gaz non conventionnels comme le gaz de schiste sont autant plus significatives que les ressources en gaz conventionnel. Son exploitation serait alors plus que bénéfique. Il est important de noter qu’en 2011 la production ce type de gaz présentait déjà dans les 16% de la production mondiale. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter jusqu’à maintenant. 

     

    En raison de la densité de la population, l’exploitation du gaz de schiste se montre assez difficile pour l’Europe. Cette difficulté est renforcée par l’existence des certaines restrictions. Par exemple pour l’Allemagne, 14% du territoire se trouve dans l’impossibilité d’exploiter ce gaz non conventionnel. La protection des ressources hydrauliques en est la première cause. 

     

    1. Quelle technique utiliser (fracturation hydraulique ou autre)

     

    Le forage dirigé

     

    Le système de forage dirigé consiste à mettre en place deux parties différentes dans les puits forés, une partie verticale et une partie horizontale. La première sera utilisée pour atteindre la profondeur idéale. La seconde quant à elle sera destinée à drainer la couche géologique qui contient le gaz. Elle a pour principal objectif d’accroître la surface du puits et de favoriser le contact avec le gisement. Bien qu’ingénieuse, cette technique ne peut assurer qu’un volume de drainage limité par conséquent demanderait un grand nombre de puits à forer. Cette situation ne serait pas très appropriée si la zone concernée dispose d’une densité de population importante.

     

    Stimulation par propane pur ou propane inflammable 

    Arnaud MONTEBOURG, ancien ministre de l’Écologie de son côté assure qu’il existe d’autres moyens à part la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste. Dans son rapport, il affirme que : « les progrès technologiques spectaculaires permettent désormais de concilier l’exploitation des gaz de schiste avec le respect scrupuleux de l’environnement et de marier les hydrocarbures non conventionnels avec l’écologie ». Selon lui, le recours à la « stimulation au propane pur ou au propane non inflammable » serait la solution. Tout comme la fracturation hydraulique, la stimulation par propane consiste aussi à fracturer la roche mère, mais cette fois-ci avec du propane liquéfié et non avec de l’eau et des additifs chimiques.

     

    L’utilisation du propane est un danger pour la population et les travailleurs vu que c’est un gaz inflammable. Selon l’Opecst : le propane n’est pas adapté aux contextes très denses en population et qu’il faut l’encadrer très strictement pour la sécurité de tous. De plus, ce procédé est encore une piste de recherche, aucune exploitation de grande envergure n’a été faite.

    La fracturation par fluopropane est sans risque contrairement à la fracturation à l’eau vu que cette dernière nécessite une grande quantité d’eau avec des produits chimique. L’avantage avec la fluopropane est qu’elle ne pollue pas, ce produit est utilisé comme propulseur dans les extincteurs. Le fluopropane est à injecter dans les interstices de la roche pour entrainer la fracturation. Il est quand même à noter que la fracturation par fluopropane n’est pas sans danger pour l’environnement mais avec ce procédé, le taux de dégradation serait moins élevé par rapport à la fracturation hydraulique.

     

    Fracturation hydraulique :

     

    Comme cité auparavant, la fracturation hydraulique consiste à fracturer la roche mère avec une injection d’eau et d’additifs chimiques afin d’extraire le gaz de schiste emprisonné dedans. 

     

    Jusqu’ici, le gouvernement français ne veut pas encore reparler de l’affaire gaz de schiste. Une minorité de députés veut quand même se lancer dedans mais si la France veut vraiment produire du gaz de schiste, le seul moyen est d’avoir recours à la fracturation hydraulique. Il faudrait savoir que la fracturation hydraulique a permis aux États-Unis d’exploiter au maximum ses ressources de gaz et de pétrole et cette dernière a modifié radicalement leur scène énergétique. Actuellement, la seule technique fiable et disponible pour l’extraction du gaz de schiste est la fracturation hydraulique et tous les pays producteurs de gaz l’utilisent. La fracturation hydraulique reste et restera interdite en France. En effet, cette technique consiste à injecter à très forte pression un mélange d’eau, de sable et d’un cocktail d’additifs chimiques toxiques afin de fissurer la roche. La quantité d’eau nécessaire est très élevée. La raison pour laquelle la fracturation hydraulique est interdite est qu’elle est fortement susceptible de provoquer des fuites de méthane. C’est pour cette seule et unique raison le président de du groupe UMP à l’Assemblée nationale, a votée sa prohibition par la loi du 13 juillet 2011 en France.Par peur de nuire à l’environnement, le gouvernement présidé par François Hollande et ses ministres de l’écologie successifs ont réaffirmé plusieurs fois depuis la sortie de la loi Jacob en 2011, l’interdiction de la fracturation hydraulique. En plus d’être très couteuse, l’exploitation des gaz de schistes présente de grands risques pour l’environnement. 

     

    1. Calcul de rentabilité d’une série de forages, prix du gaz requis pour être rentable (Notions de gestion financière : VAN, TRI, coûts/bénéfices…)

     

    Aux États-Unis, le gaz non conventionnel constitue 30% de leur production domestique. D’après les experts, cela peut grimper jusqu’à plus de 50% dans les 15 années à venir. Grâce à cette croissance exponentielle de gaz non conventionnel, les Américains sont actuellement quasi auto-suffisant. Si dans le passé, ils prévoyaient encore d’importer 100 milliards de m3 de GNL, aujourd’hui l’exportation de GNL en est leur objectif. 

     

    Rentabilité d’une série de forage 

     

    Les puits de gaz de schiste n’ont pas les mêmes caractéristiques physiques que les puits traditionnels. Pour un puits de gaz de schiste, la profondeur et les difficultés de forage sont beaucoup plus élevées. Également, pour obtenir la même quantité de gaz naturel, les gisements non conventionnels comme le schiste a besoin de plus de puits. 

    Selon Benjamin Dessus, la durée moyenne d’exploitation d’un puits de schiste est de 6 ans. Celle du gaz conventionnel est de 40 ans. Les deux graphiques suivants montrent l’évolution des exploitations :

     

    Source : Benjamin dessus

    Ces deux images montrent clairement qu’il y a une grande différence entre la durée d’exploitation du schiste et des autres gaz conventionnels. 

     

    Calcul de la rentabilité d’une série de forage de schiste

    Pour mieux apprécier la rentabilité d’une série de forage du gaz de schiste, il est plus aisé de faire un calcul comparatif simplifié entre le coût de production d’un puits de gaz conventionnel et d’un puits de gaz de schistes.

    Calcul par supposition :

    • Pt1 est la quantité totale cumulée de gaz conventionnel produite
    • Pt2 est la quantité totale cumulée de gaz non conventionnel produite
    • I1 : investissement initial nécessaire pour l’exploitation de gaz conventionnel 
    • I2 : investissement initial nécessaire pour l’exploitation de gaz non conventionnel.
    • 40 ans : durée d’exploitation du gaz conventionnel
    • 6 ans : durée d’exploitation du gaz non conventionnel.
    • 10% : taux d’actualisation

     

    Pour estimer plus correctement la rentabilité de l’investissement, il est mieux d’utiliser un taux d’actualisation. Pour cela, la production réalisée pour l’année n sera affectée d’un coefficient. Le coefficient qui permet d’actualiser le revenu des investissements se présente toujours comme suit :

     

          1/(1+x) 

    Le coût de l’investissement se calcul avec la formule suivant :

     

    ∑= production cumulée 

    Après calcul :

    C1= I1/0,26Pt1

    C2=I2/0,83Pt2

    Ces résultats montrent qu’avec un taux d’actualisation de 10%, la valeur actualisée des rendements du schiste pendant les 6 ans est de 83% de la production totale Pt. Celui du gaz conventionnel est de 26% de cette même production Pt. D’après encore ces résultats, le coût du capital dans la production du gaz de schiste est largement inférieur à celui du gaz conventionnel, la différence est de 83/26=3,3.

    Cette différence peut être exprimée d’une manière différente : pour une même rentabilité et un même taux d’actualisation, il est possible d’investir 3,3 fois plus dans un forage de schiste que dans celui du gaz conventionnel pour une même productivité totale.

    Le retour sur investissement dans l’exploitation du gaz de schiste se réalise de façon plus rapide que dans l’exploitation du gaz conventionnel. C’est peut-être pour cela que les États-Unis ont triomphé avec l’exploitation du schiste. 

     

    1. Place et coût des autres énergies (dont énergies vertes) + quotas CO2

     

    Il existe toutes sortes de sources d’énergie, les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) et les énergies renouvelables (éolienne, solaire…) et ces dernières jouent d’importants rôles dans l’avancement technologique et la croissance économique d’un pays. La majorité des grands pays mise sur l’exploitation de ces ressources afin d’arriver à une autosuffisance énergétique. En France, le gouvernement actuel mise plutôt sur le renouvelable. Selon Manuel Valls, l’actuel Premier ministre français, la filière renouvelable serait un levier indispensable contre le réchauffement climatique. Ses prévisions pour les années à venir seraient d’augmenter les subventions pour les énergies renouvelables. Selon ses dires : « les énergies fossiles bénéficient de quatre fois plus d’aides dans le monde que les renouvelables » et « il faut redonner un prix au carbone », même si, a-t-il précisé, « il faut tenir compte de nos industries, car il n’est pas question qu’elles s’en aillent hors d’Europe ». 

     

    Dans le renouvelable, il existe plusieurs sources d’énergie : l’énergie éolienne, l’énergie solaire, la biomasse, l’hydroélectricité et la géothermie.

     

    Quelques définitions :

     

    L’énergie renouvelable : est une énergie qui ne s’épuise jamais malgré la croissance démographique.

     

    L’éolien : procédé qui consiste à exploiter la force du vent pour produire l’électricité.

     

    L’énergie solaire : est la plus grande source d’énergie. Les énergies enfouies dans le rayon du soleil sont captées, stockées et converties pour donner ensuite de la lumière ou de l’électricité. 

     

    La biomasse et la géothermie

     

    • La biomasse est la conversion des cultures, des résidus de forêts, de l’agriculture et de l’élevage en gaz.
    • La géothermie utilise la chaleur de la terre stockée dans certaines parties du sous-sol. 

     

    Comparée aux autres pays qui se sont lancés dans le renouvelable, la France est un peu en retard, raison pour laquelle l’actuelle ministre de l’écologie, de l’énergie et du développement durable, Ségolène Royal se donne à fond pour la promotion de cette énergie du futur. Discours des verts par-ci, discours par-là, la France reste toujours à la traine. Selon le président du SER, Jean Louis BAL : « Le monde connaît une révolution énergétique depuis une dizaine d’années et ce n’est pas celle des pétroles et du gaz de schiste, mais celle des énergies renouvelables ». Dans ce contexte « La France peut faire une croix sur ses objectifs de renouvelables pour 2020. Quoi qu’on fasse, il est trop tard pour redresser la barre ».

    Le président du SER se référait à l’accord fait en 2008 par les pays membres de l’Union Européenne. En 2008, l’Union européenne a fait un accord « paquet énergie-climat 2020 » afin de réduire le réchauffement climatique et de promouvoir l’utilisation du renouvelable. Le constat en 2013 montrait que la France consommait moins en énergie renouvelable par rapport aux autres pays membres. Que 14.2% contre un objectif de 23% fixé au début. Les prévisions du SER disent qu’en 2020, la consommation de la France ne sera qu’à 17%. 

    A l’échelle mondiale, le retard de la France n’est pas plus significatif que cela sachant que les investissements en renouvelable étaient à 316 milliards d’euros l’année 2014. Ce sont surtout les pays émergents comme la Chine qui en produisent plus, presque 40% de sa production vient du renouvelable.

     

    Source :  www.lemonde.fr

     

    Comparaison des coûts des énergies propres/fossiles : 

     

    Dans la consommation mondiale, les énergies fossiles : le gaz représente 23%, le charbon 26% et le pétrole 39%. Il n’y a pas de grandes différences entre le prix des énergies propres et énergies fossiles, c’est le coût de production qui les différencie. Les études prédisent que le coût de production des énergies propres pourrait diminuer si les avancées technologiques du futur le permettent.

     

      Source d’énergie. Coût en m.euro par kWh.
    Énergie fossile Charbon 80 à 150.
    Gaz 60 à 100.
    Énergie propre Solaire / Biomasse  80 à 85.
    Éolien 60 à 70.

     

    Émission de CO2 selon la source d’énergie : 

     

    Les chercheurs affirment que les énergies fossiles émettent plus de CO2 que les énergies propres. Ci-dessous un chiffre exact publié par des chercheurs du web pédagogique : 

     

    Émission de CO2 en gramme par kWh

     

      Source d’énergie. Émission de Co2 en gramme par kWh
    Énergie fossile Charbon 900 à 1150
    Gaz 400 à 420
    Énergie propre Solaire 20 à 130
    Biomasse 20
    Éolien 20 à 25

     

    Le graphique ci-dessous par contre, montre l’émission de CO2 en Kilogramme par tonne équivalent pétrole (tep) : 

     

    Source : lewebpedagogiqe.com

     

    Ces statistiques montrent à quel point les énergies fossiles nuisent à l’environnement. Face à cela, chaque gouvernement de chaque pays incite leurs citoyens, entreprises à s’impliquer davantage dans le renouvelable. Comme la France, le terme renouvelable rime avec politique et croissance économique, et c’est devenu une priorité pour le gouvernement actuel. Malgré le fait que les énergies fossiles émettent plus de CO2 que les énergies propres, il est évident que cette dernière ne pourra jamais remplacer l’énergie fossile. 

     

    1. Impact sur l’économie (croissance, emploi, pouvoir d’achat,…)

     

    Avant de parler de ce que pourrait être l’impact économique de l’exploitation des gaz de schiste en France, un petit constat sur les bienfaits que cela a apporté en Amérique. Les États-Unis, depuis le moment où ils ont décidé d’entrer dans l’exploitation du gaz de schiste a connu une grande révolution. D’après les sites de l’INA, la production de gaz dans les États d’Amérique a connu une augmentation significative d’un tiers. Cela s’est fait pendant sept ans seulement, de 2005 en 2012 et s’est traduit par une importante diminution du prix du gaz. D’après toujours cette source, il est important de noter que 56% des besoins en énergie des Américains sont assurés par le gaz de schiste. Cette réalisation, plus que grandiose, a emmené les États Unis à envisager le retour d’une indépendance énergétique accompagné d’une création d’environ deux millions d’emplois. 

    Nombreux pensent que si l’exploitation du gaz de schiste a apporté ses fruits aux États-Unis, pourquoi ne pas importer ce succès en Europe ? D’après les études effectuées par les experts, plusieurs zones européennes contiennent du gaz non conventionnel, la partie nord étant la plus concernée. L’Espagne, la Hongrie, la Bulgarie présentent également une forte potentialité. La France serait parmi les plus bénéficiaires vu qu’elle pourrait soutirer environ 5.100 milliards de mètres cubes de réserves dans l’exploitation du gaz de schiste.

     

    Gaz de schiste, solution au chômage de masse et potentielle source de revenus :

     

    Selon les partisans du gaz de schiste, si la France se décide de se lancer dans l’exploitation du gaz de schiste, nombreuses seront les avantages que ce soit au niveau de la croissance économique ou dans le pouvoir d’achat des citoyens français. La conciliation de l’économie à l’écologie serait un véritable coup d’éclat sur la croissance. Le coût de l’énergie en France diminuerait considérablement si celle-ci serait autorisée à exploiter les gaz de schiste. Ce serait aussi une issue pour se diminuer le taux de chômage vu qu’il y a une possibilité de créer une centaine de milliers d’emplois. Ceci entrainerait jusqu’à 1,5 à 2 points de chômage en moins toujours selon les dires de Arnaud Montebourg. L’exploitation de gaz de schiste ouvre de réelles opportunités sur l’économie de la France que ce soit au niveau de l’emploi ou un niveau du prix de l’énergie. N’importe où dans le monde, le secteur hydrocarbures reste un grand pourvoyeur d’emploi. L’IHS, un organisme spécialisé dans le domaine économique, précise que l’exploitation des gaz de schiste a été très bénéfique pour les États-Unis. Celle-ci a couvert 600 000 emplois au cours de l’année 2010 avec une estimation de 900 000 emplois en 2015. 

    Pour celle de la France, une bonne exploitation des gaz de schiste assurerait 62 000 emplois toujours d’après les estimations de l’IHS.

    Tout comme Arnaud Montebourg, l’ancien président Nicolas Sarkozy était pour l’exploitation du gaz de schiste. Selon lui, cette source d’énergie ne pourrait avoir que des effets pour la France. Il affirme que ce serait une solution au chômage de masse. « Je ne peux pas accepter […] que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant nos territoires… » dixit Mr Sarkozy.

     

    En économie, l’exportation est une source de revenus colossale pour l’État. Un pays développé comme la France qui fait de l’exportation signifie qu’elle est déjà auto-suffisante dans le produit qu’elle exporte. Si la France investit dans le gaz de schiste, non seulement les Français auront de l’emploi mais leur pouvoir d’achat pourrait aussi augmenter et ils ne dépendront plus des importations venant des États-Unis et de la Russie. Des entrées de devises signifient une croissance économique et ajouteraient beaucoup plus de valeur à l’euro. Seul obstacle pour y arriver, l’interdiction de la fracturation hydraulique. 

     

     

    1. Calendrier de prospection et horizon de production (si l’interdiction tombait demain.

     

    Jusqu’ici, après le départ du géant pétrolier Chevron de Pologne, l’avenir du gaz de schiste en Europe reste flou. Selon les spécialistes américaines, l’Europe n’a jamais fait d’exploitation commerciale de grande envergure malgré le fait qu’elle possède plusieurs milliers de milliards de mètres cubes de gaz de schiste exploitable. Ce ne sont que de simples estimations et plusieurs gisements restent encore à évaluer. Si un jour, la Commission européenne et surtout la France décident de lever l’interdiction sur l’utilisation de la fracturation hydraulique, l’Europe pourrait avoir dans une dizaine d’années son autosuffisance en énergie. Ci-après une cartographie montrant les réserves en gaz de schiste en Europe : 

     

    À cause de la baisse du prix du gaz de schiste en provenance des États-Unis, l’Europe se trouve dans une mauvaise posture et se trouve obliger d’abandonner sa course dans la production du gaz de schiste. Sauf si le groupement des compagnies pétrolières exploitant le gaz de schiste en Europe décide de vendre moins cher par rapport au prix annoncé par les Américains. Paul Stevens, un spécialiste de l’Institut britannique de réflexion sur l’énergie Chatham house dit ne pas connaître une personne sérieuse pensant que l’Europe connaitra une révolution du gaz de schiste avant au moins 15 ans. De plus, la réticence de plusieurs gouvernements sur l’utilisation de la fracturation hydraulique est aussi un des facteurs qui freinent l’exploitation du gaz de schiste.

     

    Si les pays de l’Union européenne s’unissaient et qu’un jour l’interdiction sur la fracturation hydraulique  tombait, l’Europe pourrait entrer dans la course au gaz de schiste et pourrait espérer concurrencer les États-Unis. Plus besoin d’importer du gaz venant des États-Unis et au lieu d’être un consommateur, elle pourrait devenir un fournisseur. 

     

    1. Conclusion

     

    Vu l’importance des besoins de la France en terme de consommation d’énergies fossiles, elle a besoin de trouver d’autres alternatives par rapport aux sources d’approvisionnement existantes. Avec un taux d’importation de plus de 80%, sa facture énergétique risque de nuire considérablement à sa balance commerciale. Le recours à d’autres sources moins coûteuses lui serait bénéfique. Pour cela, elle a deux grandes alternatives : réduire le niveau de la consommation intérieure (ménages et industries) ou exploiter les ressources qu’elle a sur son territoire : la transition énergétique de l’actuel gouvernement ou le gaz de schiste, plus prometteur et abondant dans le sous-sol français. Le gaz de schiste est parmi les meilleurs moyens de réduire la facture énergétique des Français. Une limitation de la consommation s’avère être un moyen efficace pour diminuer le taux des importations. Efficace oui, mais comment ? En tenant compte des besoins des français en termes de gaz, la diminution d’une quelconque quantité de gaz dans la consommation des français se montre assez difficile car cela a des impacts sur le train de vie de chaque consommateur. Si habituellement ils se chauffaient au gaz, ils seraient peut-être obligés d’utiliser l’électricité alors que celle-ci est vendue à des couts très élevés. En plus de diminuer les prix, cela permet également de rétablir la balance commerciale vu que le taux d’importation sera de moins en moins important. En matière d’approvisionnement, rien n’est plus rentable que de s’approvisionner sur son propre territoire. Ne plus dépendre des autres pays en matière d’énergie, un rêve réalisable pour la France. La seule source qui arrivera à compenser les besoins en gaz naturel de la France étant les gisements de schiste. C’est vrai que l’exploitation des gaz de schiste présente de réels impacts au niveau de l’environnement mais c’est une exploitation prometteuse et bénéfique pour tout le monde. Ce sera un pas de plus vers l’indépendance énergétique si la Commission Européenne et les dirigeants français trouvent une solution rapide et efficace pouvant remplacer la fracturation hydraulique. Pour l’instant, si l’interdiction tombait, la France ne serait pas encore indépendante mais le fait de lancer son exploitation réduira sa dépendance.

    Le gaz de schiste est surement classé parmi les sources d’énergies du futur après les énergies renouvelables. D’après les chercheurs, le pétrole n’aura plus que quelques siècles et il donnera sa place à d’autres sources d’énergie. La France a un grand avantage par rapport à cela, elle a encore une grande réserve de gaz de schiste non exploitée, elle pourra laisser de côté l’exportation et produire elle-même son gaz. Le gouvernement doit trouver une solution adéquate pour entamer une nouvelle production sans nuire à l’environnement. Il faudrait essayer cette nouvelle technique proposée par Arnaud Montebourg : stimulation par propane.

    Tout en se focalisant sur la promotion de l’ENR, la France doit débuter sans hésiter l’exploitation de cette denrée afin de trouver une autosuffisance énergétique qui pourra la mener vers une croissance économique égale à celle des États-Unis.  C’est vrai que l’entrée de la France dans le gaz de schiste pourrait faire chuter le prix du gaz mais c’est une opportunité pour entrer dans le marché international du gaz. Elle pourra à son tour faire basculer l’offre et la demande en vers les pays qui dépendent du gaz pour survivre. Seule question qui se pose, si la France se lance dans le schiste, l’Europe entière se lancera-t-elle, le gaz du schiste aura-t-il encore de la valeur si tout le monde se lance à sa production ? 

     

     

Mémoire de fin d’études de 55 pages.

24.90

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