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MINERGIE : Le label pour une consommation énergétique optimale dans les bâtiments

Titre : Le label MINERGIE Suisse, quels impacts dans la construction moderne ?

  1. Introduction[1][2]

 

Dans le contexte mondial actuel, il y a un réel besoin de réduire la consommation énergétique au niveau des bâtiments, qu’ils soient de construction ancienne ou moderne. Ce besoin s’aligne de fait, à une politique internationale issue de l’accord de Kyoto qui a pour objectif, l’amélioration environnementale par la réduction de l’émanation des gaz à effet de serre et ainsi, la mise en valeur de la notion sur l’économie énergétique.

 

A cet effet, le concept de MINERGIE, apporté par une démarche rationnelle relevant des études Suisses, veut une application de ce principe à travers une labellisation appropriée afin d’avoir une utilisation optimale de l’énergie dans les bâtiments et ainsi, de ne favoriser que la consommation d’énergie renouvelable.

 

Sur une vision globale et avec le risque actuel que représente la consommation énergétique au sein des bâtiments, rien qu’en France, les gaz à effet de serre se dégageant des bâtiments, se situent à la deuxième position[3], derrière le transport, des secteurs qui accusent le plus d’émanation de ce facteur polluant. De ce fait, répondre à ce souci est  devenu une nécessité pour pouvoir absorber efficacement le choc observé sur l’augmentation fulgurante de la consommation d’énergie ainsi que de son coût, dans les ménages actuels, qui, à force, engendrera une pénurie, un impact négatif sur l’environnement et des coûts économiques conséquents, dans le budget de ces derniers.

 

Figure 1. Part de consommation d’énergie en France 

Source : J.P Oliva, la conception bioclimatique, 2006

 

 

Si dans sa démarche d’application, le label MINERGIE veut réduire ces risques, notre travail trouve tout son sens en analysant en profondeur les spécificités de ce concept d’innovation et de normalisation dans le secteur du bâtiment, par les Suisses.

 

Par ailleurs, afin de mettre en évidence et discuter sur les impacts apportés par le label MINERGIE Suisse, dans la construction moderne, cette partie de notre travail mettra un point d’analyse, sur le concept de ce type de labellisation.

 

Ainsi, il nous sera essentiel de commencer l’analyse avec les généralités sur la MINERGIE et son historique, pour pouvoir cadrer notre base de travail. Ceci étant, une réflexion et une étude sur le concept, beaucoup plus approfondie sera effectuée afin de comparer le concept dans divers pays de l’Europe et suivant les lois et les règlementations en vigueur en ce moment.

 

Il nous est également utile de mettre en avant les démarches et les étapes à entreprendre pour se faire octroyer ce label.

Enfin, pour compléter l’analyse, une étude sur la pénétration du label dans le marché actuel sera nécessaire. Ceci, en déterminant les cibles, en soulevant les avantages de la mise en application du concept et en mettant en avant les constats sur les aberrations constatées sur le système, à ce jour. Cette analyse se terminera par les retours d’expérience et une analyse critique pour répondre efficacement à la question de l’étude qui veut mettre en avant une réponse sur les impacts du label MINERGIE dans le système de construction moderne.

 

  1. Méthodologie

 

Dans notre travail, afin de délimiter et déterminer efficacement les impacts du processus MINERGIE dans l’environnement social, politique, économique mais surtout énergétique, une étude approfondie concernant l’application et les démarches sur le concept normatif en énergie à travers le modèle Suisse, est à entreprendre.

 

A cet effet, il nous est essentiel de faire un tour d’horizon pour faire une réflexion autour de la démarche MINERGIE suivant le modèle Suisse. Une phase d’analyse sera également entreprise, afin de connaitre la mise en application du système dans l’environnement international et des divers pays de l’Europe et suivant les politiques et cadres légaux qui le régi. Cette analyse, en vue de valoriser les constats sur terrain et les discussions du moment, sur le système.

 

  • Réflexion autour de le label MINERGIE Suisse

 

Dans un monde en proie avec le réchauffement planétaire et les divers aléas climatique, la Suisse fait partie de ces pays qui engagent un défi et une mutation considérable dans la démarche de construction des bâtiments, afin que ces derniers soient plus durables tout en ajoutant à la mise en œuvre, l’application d’une charte dans le système de construction à la fois visionnaire et offrant une confort et la meilleure sécurité aux résidents à travers la labellisation de ces derniers, MINERGIE.

 

  1. Généralité sur le label MINERGIE Suisse

 

Une construction avec un label MINERGIE se veut être une technologie qui limite les impacts du réchauffement planétaire tout en préservant efficacement les ressources en énergie. En effet, ce label veut faire valoir l’efficacité énergétique au sein d’un bâtiment tout en octroyant le maximum confort aux résidents. Dans le système, le label met même à disposition des concepteurs de bâtiments, un label parallèle qui est celui de MINERGIE-eco, pour une application beaucoup plus écologique.

 

Dans leurs applications, les labels MINERGIE et MINERGIE-éco doivent répondre aux exigences, concernant, notamment, l’enveloppe du bâtiment ainsi que la ventilation et la consommation énergétique annuelle enregistrée mais également, l’éclairage et la climatisation. Toutefois, dans l’application, ces deux derniers points sont facultatifs selon le type de bâtiment. Ces points sont relatés dans le tableau. 1 de la partie SIA 380/1 de notre travail.

 

Le label MINERGIE doit aussi considérer l’un des cinq points majeurs, ci-après, qui permettent d’apporter la solution optimale à la consommation d’énergie dans un bâtiment, à savoir :

 

  • La mise en place d’une pompe à chaleur, qui sera la solution pour avoir un bon chauffage et de l’eau chaude
  • Le chauffage au bois, qui est idéal pour avoir un bon chauffage durant la période hivernal et peut également disposer de collecteur solaire pour optimiser l’utilisation en été
  • Le chauffage à pellets ou à bois automatique
  • La pompe à chaleur

 

Ainsi, le label MINERGIE est un label qui met en avant la qualité de l’énergie sur un bâtiment ou une construction donnée et peut être acquis par le maitre d’ouvrage ou le propriétaire du bâti.

 

 

  1. Historique du label MINERGIE Suisse

 

Si on se réfère à l’histoire, le label MINERGIE trouve ces sources au niveau de deux cantons Suisse, à savoir, Bernes et Zurich. Ainsi, partant de ces deux cantons, la marque MINERGIE a été présentée au niveau des décideurs étatiques, pour être reconnue comme étant un engagement essentiel dans le domaine de la construction d’un bâti. Mais à la différence des autres politiques énergétiques, le label MINERGIE, ne devait pas être imposé mais il relève d’une liberté d’action de chaque constructeur, de l’appliquer. La prise de conscience du constructeur et des propriétaires était ainsi, le maitre mot qui avait initié la stratégie, dans ces débuts.

 

Aussi, vue les constats qui ont suivis la crise pétrolière de 70 et ainsi, l’apparition de bâtiments à faible consommation d’énergie, les études et les analyses faites sur ces constructions ont permis de voir qu’une nette amélioration sur la qualité des bâtis, ainsi que sur leurs longévités pouvaient être acquis. Par ailleurs, même avec une faible consommation d’énergie dans le bâti, les résidents peuvent jouir d’un confort optimal en optant pour une meilleure isolation thermique de l’enveloppe. Cet argument majeur, est la base de fondement même de la stratégie d’application, pour convaincre les constructeurs à opter pour une labélisation MINERGIE et est l’atout majeur pour les concepteurs de la stratégie, afin de pousser volontairement l’engagement des constructeurs et des propriétaires dans la prise de mesure pour une gestion plus rationnelle de l’énergie, dans leurs constructions.

 

De ce fait, le label MINERGIE, depuis 1998 a été géré par une association qui se charge de sa commercialisation et de la prise de conscience des constructeurs pour une application effective du concept, dans leurs activités. Pour son application, la stratégie de distribution du label est ainsi, favorisée avec l’affiliation de tous les cantons Suisse, au sein de cette association, ainsi que des différentes organisations dans le secteur de l’énergie, les fédérations dans le domaine de la construction, les entreprises privées de construction et de l’énergie ainsi que des particuliers.

 

L’objectif principal de l’association et de la mise à disposition du label MINERGIE est d’inciter et d’encourager les constructeurs à opter pour l’efficacité et la performance énergétique en optant pour l’énergie renouvelable tout en optimisant le confort des résidents, utilisateurs d’un bâtiment ou d’une habitation.

 

Pour optimiser l’atteinte de cet objectif, les paramètres de construction se repose sur des points techniques qui veulent que :

 

  • L’association d’un volume de construction soit nettement compacte
  • L’isolation thermique ait le maximum de performance
  • L’enveloppe présente la meilleure étanchéité à l’égard de l’air
  • L’enveloppe présente un système d’aération efficace présentant un double flux et un système de recouvrement de la chaleur sur l’air dégagé

 

Durant l’année 1998, l’association MINERGIE a ainsi, vu le jour à travers un communiqué de presse qui la formalisait et, en ces termes, il servait de « nouvel instrument politique énergétique cantonale.»[4]

 

Figure 2. Communiqué de presse formalisant l’association MINERGIE

 

 

Source : Communiqué de presse, Site Canton du Berne, cité par Peter Haefeli, Bernard Lachal, Willi Weber, CUEPE/Centre universitaire d’étude des problèmes de l’énergie Université de Genève, Le programme MINERGIE (Suisse), 2006

 

A travers cette officialisation, le label MINERGIE est devenu un standard pour les normes à appliquer dans la construction des bâtiments Suisse, en termes de performance énergétique.

 

La même année, 1998, les réalisations MINERGIE et leurs certifications se succèdent avec 114[5] bâtiments labellisés. La loi sur le CO2 sera également approuvée par la population Suisse, un an après et cette même année 1999, la SIA ou Société des Ingénieurs et des architectes travaillent sur la mise à jour des termes de la norme SIA 380/1, référence sur la politique énergétique dans les bâtiments. Cette norme s’alignera ainsi, aux calculs logarithmiques européens EN 832 et s’ajoutera la norme SIA 180 concernant l’isolation thermique et la sécurisation contre les effets de l’humidité, dans la foulée.

 

L’année 2000 sera marquée par l’adaptation des normes MINERGIE sur les parois et les toitures et la mise en application de la nome 380/1 dans les différents cantons Suisse à travers la collaboration de la Confédération et la conférence des services cantonaux de l’énergie des MoPEC.[6]

 

Le MoPEC, appliqué au niveau des cantons a été ainsi, présenté, en 2001 dont le MoPEC 1, qui mettait en avant les modèles exigés par la norme SIA 380/1 mais également, le modèle d’ordonnance de 1992. Il présentait également le modèle MoPEC 2, qui se différenciait de MoPEC 1 par une limitation de l’usage de l’énergie renouvelable à 80% des besoins effectifs d’énergie de chauffage au sein d’une habitation.

 

A partir de 2001, 24%[7] de la construction à Zurich était labellisée MINERGIE et la certification MINERGIE se faisait sur plus d’un million de m² de surface de référence énergétique. La même année, le premier hôtel MINERGIE a vu le jour à Saas-fee.

 

De 2002 à 2003, l’évolution était en marche, incluant une mise en application des standards MINERGIE adaptable pour tous les types de bâtiments, les paramètres MINERGIE pour les fenêtres, la certification de 2500 bâtiments MINERGIE ainsi que la labellisation du premier bâtiment MINERGIE dans le pays bavarois.

 

  1. Etude comparative entre le label MINERGIE Suisse et les autres labels européens (Français, Allemand)

 

  • Le label français

 

Afin de réduire les impacts environnementaux de l’énergie utilisée dans les bâtiments, la France s’est alignée avec le protocole de Kyoto avec un objectif de diviser par quatre la production de gaz à effet de serre, jusqu’en 2050. A cet effet, le label BBC ou bâtiment de basse consommation a été créé.

 

Il s’est surtout inspiré du modèle Suisse, MINERGIE, et appliqué depuis 2007 avec l’émanation de la loi du 3 mai 2007 s’alignant avec le label « haute performance énergétique ».

 

Suivant le label BBC, le bâtiment suit la règlementation thermique RT2012, qui limite la consommation maximale en énergie dans un bâtiment neuf, que ce soit au niveau du système de chauffage, du système de ventilation et de la climatisation, de la production de chaleur ainsi que de l’utilisation de l’éclairage.[8]

 

Parmi les impératifs pour accéder à une labélisation BBC, en France, des objectifs fixes doivent être atteints, à savoir :

 

  • Une conception qui permet d’avoir une baisse de la consommation et du coût de l’énergie à travers, un système bioclimatique de la structure du bâti, incluant, une entrée de la lumière naturelle, une compacité adéquate, une orientation optimale ainsi qu’un traitement de la façade qui favorise une meilleure orientation

 

  • Une isolation thermique optimale afin de réduire le plus possible, la consommation d’énergie et couvrir les besoins du chauffage domestique

 

  • Une étanchéité maximale de l’enveloppe extérieure afin de limiter les fuites de chaleur

 

  • Une performance optimale des systèmes techniques intégrés, comprenant les éclairages, les chaudières ainsi que les installations en pompes

 

  • L’installation d’un bon système de chauffage. Dans ce système, la loi impose qu’une comparaison des différents systèmes soit faite afin de garantir le meilleur rendement. Les systèmes à gaz, électriques ou à bois, peuvent être ainsi, faire l’objet de cette étude comparative

 

  • L’utilisation de l’énergie renouvelable, qui comparée au système sus cités, n’apporte qu’une réduction assez faible de la consommation et les risques de dégradations sont élevés s’ils ne sont pas bien dimensionnés et bien entretenu

 

Comme le label MINERGIE Suisse, ce label français est également promu pour un consentement des constructeurs et non comme une imposition stricte de l’état. Ainsi, les compagnies comme l’ADEME[9], le CSTB[10] ou encore l’EDF[11] sont regroupées au sein de l’EFFINERGIE afin d’atteindre l’objectif de cette promotion de l’utilisation de bâtiment à basse consommation.

 

  • Le label allemand

 

A l’instar du label Suisse et Français, les allemands ont également leur concept du bâtiment à faible consommation d’énergie, s’appelant le PASSIVHAUS.

 

Indiqué comme un label qui fait référence à la qualité énergétique d’un bâtiment, le PASSIVHAUS est attribué à un bâtiment ayant une consommation en chauffage ne dépassant pas 15KWh/m²/an. Par ailleurs, dans le calcul de la consommation en énergie totale dans l’enceinte du bâtiment, celle-ci, ne doit pas excéder 120KWh/m²/an en prenant en compte tous les équipements électriques et électroniques du bâtiment, le chauffage mais aussi, les systèmes de ventilation, les appareils de fourniture d’eau chaude ainsi que l’éclairage.

 

A l’origine de ce concept, il y a eu les recherches du Dr. Wolfgang Feist qui voulait définir des bâtiments «passifs ». Le bâtiment passif est considéré comme une habitation dont l’intérieure crée une ambiance agréable à vivre et très confortable durant les périodes hivernales et estivales. Ce concept repose cependant dans un système qui ne requiert pas de système chauffage ni de refroidissement conventionnel. La particularité de ce système c’est qu’il supprime les éléments de chauffage traditionnel qui va ainsi, réduire au maximum l’énergie dégagée par le bâtiment. Par ailleurs, en éliminant ce système de chauffage, la ventilation sera exploitée au maximum afin d’assurer le rendement de chaleur nécessaire pour l’habitation.

 

Par ailleurs, avec ce système « passif », le label exige également que le bâtiment ait une étanchéité à l’air afin d’optimiser le mécanisme de ventilation. Et comme, l’exigence du label MINERGIE, les critères de PASSIVHAUS demandent également que ce système de ventilation soit à double flux pour permettre une récupération optimale de la chaleur. Ce système de ventilation à double flux, peut également être accompagné de puits climatique qui a pour rôle de préchauffer l’air neuf et ainsi, sécurise le dispositif à double flux, de tout risque de givrage.

 

Un des points majeurs de ce système c’est qu’il demande également une très forte isolation thermique, à raison de 30 voire 40 cm d’épaisseur. Pour ce qui est du système de chauffage, il est fourni gratuitement par l’énergie solaire avec un bon dimensionnement de ce dernier durant la construction.

 

  • Synthèse de comparaison des 3 labels : Suisse, France, Allemagne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 3. Comparatif des 3 labels

 

 

Pays France Suisse Allemagne
Label Effinergie Minergie Passivhaus
Logo du label      
Mode de calcul RT 2005

 

SIA 380/1 PHPP 2007
Surface à considérer Surface hors œuvre nette (SHON)

 

Surface de référence énergétique (SRE)

 

Surface réellement habitable (Shab)
Consommation d’énergie primaire ˂ 50 KWh/m²/an (modulée selon la zone climatique et l’altitude  – Minergie S :
˂ 38 KWh/m²/an
– Minergie P:
˂ 30 KWh/m²/an

 

˂ 120 KWh/m²/an
Energie utile de chauffage Rien Minergie S: 60% de la valeur limite SIA 380
Minergie P: ˂ 15 KWh/m² SRE/an en besoin de chauffage

 

˂ 15 KWh utile/m²/an en besoin de chauffage
Perméabilité à l’air Sous 4 pascal:
– q4 ˂ 0,6 m²/h.m² en maison individuelle
– q4 ˂ 1m²/h.m² en maison collective
Sous 50 pascals:
Certificat non obligatoire pour Minergie S mais obligatoire pour Minergie P
(n50 = 0,6 vol/h)

 

Sous 50 pascals:
n50 = 0,6 vol/h
Température de consigne 19°C 20°C 20°C
Exigence de l’enveloppe Pas d’exigence minimale Minergie-eco: 60% de la SIA
Minergie P: 20% de la SIA
15 KWh/m²/an pour le chauffage

Source : batirama.com, comprendre les principes d’un BBC/maison.olivierbarrault.com, tableau comparatif labels (consultés le 03 août 2014)

 

Images comparatifs des modèles 

 

  • Construction MINERGIE

 

 

Source : Immeuble de bureau SD Worx (Breesch et al, 2005)

  • Construction PASSIVHAUS

 

Source : Immeuble de bureaux christophorushaus (Blumel et al, 2005)

  • Construction EFFINERGIE 

 

Source : lemoniteur.fr, le Volta : bâtiment BBC EFFINERGIE, 2010

 

  1. Les lois canton de Genève

 

Accusant les bâtiments d’être responsable de la consommation de 40% d’énergie dans la confédération Suisse mais également de l’émission de CO², cette dernière approuve que, la réduction des besoins en énergie, dans le secteur immobilier est indispensable. Ainsi, la certification ou labellisation des bâtiments s’avère être indispensable pour relater de la qualité de ces derniers en termes de consommation énergétique.

 

Des lois ont été de ce fait, promulguées afin d’optimiser la mise en application de ces labels et systèmes de certification, mettant en avant des acteurs qui seront à sensibiliser au maximum, pour une adhésion effective dans le concept. Parmi les acteurs indispensables, on peut citer entre autre :

 

  • Les responsables de l’environnement
  • Les responsables techniques du secteur du bâtiment
  • Les responsables de la communication
  • Les élus au niveau des Communes

 

  1. Les labels et les termes de la loi

 

Dans le secteur du bâtiment, au sein de la confédération Suisse, des mesures ont été prises afin de limiter les impacts sur l’environnement, notamment, l’air et le climat. A cet effet, des certificats et des labels ont été octroyés aux bâtiments méritants et performants.

 

Les termes de la loi s’articulent sur les points ci-après, en vue de permettre la jouissance de certification ou de labellisation :

 

  • Application d’un standard HPE[12] dans les procédures de rénovations des bâtis communaux, et des standards THPE[13] pour toutes nouvelles constructions. Ceci exige une adhésion au standard MINERGIE et MINERGIE-P, suivant le règlement d’application de la loi sur l’énergie. Pour ce faire, les constructeurs peuvent opter sur 4 catégories de standard, à savoir :

 

  • Le standard MINERGIE, qui répond efficacement aux exigences de l’HPE sur toutes nouvelles constructions
  • Le standard MINERGIE P, qui optimise la qualité d’un bâtiment dont la consommation en énergie est en dessous de celle de MINERGIE. Cependant, en termes de qualité, il exige certain point sur l’enveloppe du bâtiment ainsi que sur le système d’étanchéité à l’air
  • Le standard MINERGIE A, qui s’aligne avec le standard MINERGIE en ce qui concerne les besoins énergétiques du bâti. Mais il demande à ce que l’énergie utilisée dans ce dernier soit essentiellement, de l’énergie renouvelable
  • La MINERGIE ECO, en s’ajoutant au standard MINERGIE A, ce dernier demande une exigence d’une construction à la fois saine et très écologique

 

  • Etablissement d’un certificat présenté dans les détails pour les bâtiments de la commune. Ce certificat, appelé, CECB ou Certificat énergétique cantonal des bâtiments  est effectué par des spécialistes à travers une évaluation sur une grille de A à G, contrôlant des points détaillés sur l’efficacité énergétique du bâtiment.

 

  • Participation à la campagne display. Cette campagne met en valeur la certification énergétique européenne concernant les bâtiments publics, scolaires et administratifs. La visibilité et l’effectivité des actions sur la performance énergétique étant le principal axe de communication dans ce cas, et permet une communication optimale pour le public

 

  1. Les règlements de l’application

 

Pour son application, les labels et certification sont contenus dans la législation genevoise prescrivant les standards énergétiques. Aussi, dans la section 1 du chapitre IV de cette législation, sont considérés comme HPE :

 

  • Les bâtiments neufs sous label MINERGIE
  • Les bâtiments répondant aux normes SIA 380/1, relatés dans les points ci-dessous (tableau 1.),
  • Les extensions de bâtiment existant répondant aux normes SIA 380/1, sous réserves d’une certaine surface référent en termes d’énergie
  • Les bâtiments qui répondent au standard de performance énergétique comme relaté dans le point ci-dessus (catégorie des standards MINERGIE)
  • Les bâtiments rénovés avec un label MINERGIE
  • Les bâtiments possédant d’un dispositif de récupération de la chaleur de l’air

 

Dans ce même chapitre et sous la même section, sont considérés comme TPHE :

 

  • Les bâtiments ayant acquis un label MINERGIE P
  • Les bâtiments neufs suivant les normes SIA 380/1 et 380/4
  • Les bâtiments rénovés avec un label MINERGIE P
  • Les bâtiments possédant un système de récupération de la chaleur de l’air

 

Suivant ces termes, les bâtiments qui sont certifiés HPE ou TPHE doivent, par ailleurs, suivre certaines prescriptions, à savoir :

 

  • Des prescriptions énergétiques définies par l’article 12D du règlement d’application et considérant un bon dimensionnement des systèmes techniques intégrés dans le bâtiment suivant les normes SIA, une construction neuve s’alignant aux normes SIA 380/1, une rénovation considérant une remise au norme de l’enveloppe, de la toiture, des façades ainsi que des fenêtres et des planchers
  • Des prescriptions sur l’isolation thermique et de protection thermique durant l’été, selon l’article 12E
  • Des prescriptions concernant le chauffage d’eau et le système de chauffage général
  • Des prescriptions sur le système d’aération et l’éclairage
  • Des prescriptions concernant le système de climatisation et le contrôle de la consommation énergétique

 

  1. La norme SIA 380/1

 

Le SIA ou la Société des ingénieurs et des architectes est une organisation réunissant les architectes et les ingénieurs au sein d’une seule plateforme et qui a été créée, en Suisse vers la moitié du XIXème siècle.

 

Cette société est en charge de formuler et de définir les normes relatives aux constructions afin d’en faire des références utiles pour les lois fédérales et afin de réguler ce domaine.

 

Dans la pratique, la SIA définie les modes de calcul, qui justifient la qualité de l’énergie sur l’enveloppe et le système d’éclairage d’un bâtiment. Ainsi, selon les normes mises en avant par la SIA 380/1, les exigences sur les besoins de chauffage d’un bâtiment sont résumées dans notre tableau ci-dessous.

 

Tableau 1. Synthèse des exigences par types de bâtiment

Type de bâtiment Indice pondéré de dépense d’énergie Ventilation mécanique Exigence sur l’enveloppe
Maison neuve
Bâtiment collectif ≤ 42 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 80% du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment individuel ≤ 42 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 80% du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment administratif ≤ 40 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 80% du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment scolaire ≤ 40 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 80% du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment commercial ≤ 40 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 80% du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment de restauration ≤ 45 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 80% du besoin de chauffage du bâtiment

 

Maison rénovée
Bâtiment collectif ≤ 80 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 120 % du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment individuel ≤ 80 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 120 % du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment administratif ≤ 70 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 120 % du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment scolaire ≤ 70 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 120 % du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment commercial ≤ 70 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 120 % du besoin de chauffage du bâtiment

 

Bâtiment de restauration ≤ 85 KWh/m² Obligatoire Besoin de chauffage effectif du bâtiment doit être ≤ 120 % du besoin de chauffage du bâtiment

 

Source : SIA 380/1, 2001

 

Par ailleurs, cette norme définie par la SIA 380/1 met également en avant les exigences sur les valeurs maximales quant à la production d’eau chaude et d’aération dans le bâtiment. Elle conseille également un système de ventilation optimal qui permet un double flux d’aération et disposant d’un récupérateur de chaleur qui soit efficace à 80% et une consommation du ventilateur qui devra être en moyenne, de 0,4 Wh/mᶟ.

 

Pour ce qui est de la production de chaleur, la norme SIA 380/1 conseille sur l’utilisation 5 éléments majeurs, à savoir :

 

  • La pompe à chaleur disposant d’une sonde géothermique
  • L’utilisation d’un chauffage à bois intégrant des capteurs solaires
  • L’utilisation de chauffage au bois automatique
  • La mise à disposition d’un système de récupération des rejets de chaleur
  • La mise à disposition pompe à chaleur air et eau

Pour ce qui est de l’enveloppe en général, la norme SIA 380/1 adopte également une solution standard optimisant les exigences ci-après, sur les éléments de construction :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 2. Exigences du label MINERGIE sur l’enveloppe du bâtiment

 

Source : SIA 380/1, 2001

  Eléments de construction
  Contact avec l’extérieur ou ˂ à 2m sous le sol

(U= coefficient de transmission thermique)

Contact avec l’extérieur ou ˃ à 2m sous le sol

(U= coefficient de transmission thermique)

Toiture et Plafond U=0,20 U=0,25
Mur U=0,20 U=0,28
Sol U=0,20 U=0,28
Sol avec chauffage au  sol U=0,20 U=0,25
Fenêtres U=1,30 U=1,60
Portes U=1,60 U=2,00

 

Outre la mise à disposition de ces solutions, les calculs des normes de la SIA 380/1 sont définis par des données issues de 58 stations météorologiques différentes en Suisse et qui permettent également de relater les données dans d’autres pays environnants.

 

Toutefois, les critères de normalisation stipulés par la SIA 380/1 ne considèrent pas les consommations en énergie durant les périodes de l’été qui mettent en cause les systèmes de rafraîchissement actif et le système de climatisation, mais conseillent, le constructeur ou le propriétaire d’optimiser l’utilisation de l’énergie basse consommation garantissant le meilleur confort.

 

  1. Les termes sur l’habitat et l’énergie dans l’Agenda 21

 

S’alignant avec les principes du développement durable, et en vue de pallier à une exploitation exponentielle des terrains, en Suisse où à : « chaque seconde, un mètre carré de terre est affecté à la construction et donc privé de ses fonctions naturelles. »[14] , l’agenda 21 est un document qui met en exergue le rôle prépondérant d’une labellisation MINERGIE dans la construction afin de pallier au développement fulgurent de la construction de bâtiment et ainsi, de limiter les risques majeurs de dégradation environnementale.

 

A cet effet, concernant l’habitat et la construction, le département de l’intérieur de l’agriculture et de l’environnement de la confédération Suisse, veut valoriser les droits de l’homme en mettant en avant le droit de chaque personne à disposer d’un logement convenable. Ainsi, la confédération dispose d’un Programme d’habitat qui fait référence au développement durable et ainsi, à travers l’association Ecoparc, valorise les constructions MINERGIE pour une mixité fonctionnelle et sociale. Ce parc constitue, entre autre, une visibilité conséquente pour mettre en valeur la rénovation des bâtiments culturels et administratifs de la ville de Neuchâtel. A cet effet et en s’alignant à ce principe de développement durable, la ville de Genève implique également, les constructeurs et les propriétaires en vue de favoriser des constructions avec une consommation d’énergie économique tout en associant le confort des résidents et l’utilisation de source d’énergie naturelle.

 

Et pour plus d’efficacité dans la mise en valeur du label MINERGIE, l’agenda 21 propose également, d’atteindre un objectif de réduction de la consommation d’énergie au sein de la confédération, en passant de 6000 Watts par habitant par an, à 2000 Watts annuel. La labellisation et la mise en valeur de la stratégie promotionnelle MINERGIE peut contribuer efficacement à l’atteinte de cet objectif vu que cette dernière offre les critères optimaux pour assurer la réduction de la consommation d’énergie tout en octroyant le maximum de confort, dans un bâtiment.

 

  1. La LEn ou la Loi sur l’énergie

 

La mise en application du label MINERGIE trouve également ses appuis dans la loi sur l’énergie du 26 Juin 1998, émanant de l’Assemblée fédérale de la confédération Suisse. Cette loi met en valeur des buts bien précis en matière de gestion énergétique, à savoir :

 

  • La production et la distribution d’une énergie économique qui doit s’aligner efficacement aux stratégies de protection de l’environnement
  • La promotion d’une utilisation efficiente et efficace de l’énergie
  • La sensibilisation pour une utilisation des énergies renouvelables

 

Les buts fixés par cette loi améliorent ainsi, la promotion et la conscientisation des constructeurs et des propriétaires, pour optimiser la labellisation MINERGIE de leurs bâtiments. Aussi, dans l’article 9 de cette dite loi, il revient au devoir des cantons de créer une loi propre pour favoriser l’utilisation d’une énergie économique dans les bâtiments, mais aussi, de sensibiliser la population pour optimiser l’énergie renouvelable. Dans ce principe, les normes MINERGIE et MoPEC sont soulevées et constituent, de fait, une obligation de recours à une normalisation nécessitant les critères MINERGIE, dans la construction ou la rénovation des bâtiments.

 

Par ailleurs, chaque canton est également en charge d’édicter des prescriptions relatives à la consommation d’énergie optimale pour les bâtiments, qui fera ainsi, l’objet d’une certification énergétique des bâtiments.

 

  1. Les démarches de certification MINERGIE Suisse

 

La demande de certification MINERGIE, requiert des démarches qui vont de la conception du projet jusqu’à l’obtention du certificat ECO, comme nous le montre le processus dans la figure ci-après :

 

Figure 2. Démarche de certification MINERGIE

Source : Minergie.ch, déroulement de la demande de certificat MINERGIE

 

            Dans un premier temps, il y aura l’octroi d’un certificat provisoire. A cet effet le point 2.1 dans la figure nécessite une étude préliminaire qui fera l’objet d’un projet provenant du requérant à l’endroit de l’administration compétente pour un saisi dans des outils administratifs MINERGIE (étape 2.2).

 

Dans cette deuxième étape les calculs sur les différents paramètres de certification se feront dans un outil adapté, montré dans la figure ci-après :

 

Figure 3. Outil administratif MINERGIE ECO

Source : Minergie.ch, déroulement de la demande de certificat MINERGIE

 

Dans la phase 2.3, se fera le contrôle et l’optimisation du projet. Une représentation graphique sera ainsi disponible après avoir entrée toutes les données nécessaires pour le calcul, dans la phase 2.2. Cette graphique permettra de relater les divers critères à optimiser et à améliorer.

 

La phase 2.4 sera l’étape de la demande de certificat provisoire. Ceci se fera seulement si le contrôle durant la phase 2.3 est positif et que les critères répondent aux besoins de la certification. Ainsi, le requérant devra remettre les documents suivant :

 

  • Les demandes issues de l’instrument de contrôle
  • Les demandes manuscrites intégrant les éléments de constructions, les rapports de calculs en matière d’énergie, le plan de situation avec une échelle 1 :1000 / 1 :5000, le plan de tous les étages avec une échelle de 1 :50 / 1/100, les plans de coupes, façades et centrales techniques avec une échelle de 1 :50 / 1/100
  • Le plan détaillé des constructions principales avec une échelle de 1 :20

 

L’étape 2.5 concerne la certification. Une approbation sur les documents déposés équivaut à un certificat provisoire ainsi que d’une facture sur les frais de certification. Ceci délivré, le certificat définitif sera en cours à partir de l’étape 3, dont la phase 3.1 concernera la justification de la réalisation des objectifs, la phase 3.2, le contrôle et adaptation des saisies dans l’outil MINERGIE, la phase 3.3, la demande de certification définitive avec les documents comme les documents issus de la phase de contrôle ainsi que les rapports et attestation de réalisation des travaux qui devra être déposé au plus tard 8 semaines avant la fin de la construction.

 

Enfin, la phase 3.4 sera la remise de la certification définitive.

 

  1. Le marché visé par le label MINERGIE Suisse

 

Dans un premier temps, MINERGIE vise l’ensemble du secteur du bâtiment dans sa stratégie marketing et de promotion du label. A cet effet, il octroie des supports didactiques aux professionnels de ce secteur que ce soit des ingénieurs ou des architectes. Ainsi, pour optimiser son argumentaire à l’endroit de ces cibles, la publication et les vocables utilisés relèvent d’une compréhension universelle pour une appropriation rapide des contenus. Ces moyens de communication font également part des diverses solutions standards apportées par le label MINERGIE qui optimisent la conception des bâtiments.

 

Les fabricants de matières premières, les entreprises ainsi que les planificateurs sont également ciblés par MINERGIE afin de promouvoir efficacement le label dans tous les maillons de la construction du bâtiment. Ainsi, ces maillons de la chaîne sont dotés d’une formation annuelle à Bernes sur les essentiels des besoins et des critères du label. A cet effet, si ces cibles de la formation pourvoient des produits répondant aux critères MINERGIE, ils auront une certification « modules MINERGIE » apposée sur chaque produit.

 

Et pour attirer l’attention de la population et des propriétaires de bâtiments, le site internet minergie.ch est également disponible pour sensibiliser les visiteurs, à opter pour des solutions de consommation de basse énergie dans leurs bâtiments.

 

  1. Les avantages de la mise en valeur de la MINERGIE Suisse (confort, rentabilité, efficacité, impact écologique)

 

Pour résumer, le label MINERGIE est octroyé pour les bâtiments neufs ou rénovés ayant été évalués suivant la consommation énergétique de l’ensemble du bâtiment.

 

A cet effet, un bâtiment MINERGIE Suisse, offre des avantages indéniables que ce soit en terme de confort, de rentabilité, d’efficacité ou d’impact écologique.

 

En effet, le confort thermique est relaté dans une habitation labellisée MINERGIE. Les constructions sous ce label disposent d’une enveloppe, comprenant, un mur extérieur et un système d’isolation bien épais. Le sol et la toiture en sont de mêmes. Ainsi, avec ce système, les courants d’air et la gestation du froid sont complètement éliminés. Toutefois, avec une étude au préalable, la fraicheur durant la période estivale sera également optimisée afin de ne pas faire suffoquer de chaleur les résidents. Ceci, à travers un système de ventilation et d’aération adéquat.

 

En terme de rentabilité, malgré un petit investissement supérieur à la normal durant la phase de construction, les habitations MINERGIE s’avèrent être rentables. Suivant l’évaluation de la Banque de Zurich, si l’on compare à une maison normale, la maison MINERGIE apporte une valeur ajoutée de 7% de plus. Et pour les constructions de bâtiments en immeubles, leurs valeurs augmentent de 3,5%[15]. Par ailleurs, comme le concept se base sur une réduction de la consommation en énergie, l’économie en termes de kilowatt heure, se fait ressentir au niveau des ménages et de la population de base.

 

Sur le plan écologique, avec la raréfaction des ressources énergétiques ainsi que le changement climatique, MINERGIE apporte  la solution adéquate pour réduire la consommation ménagère et au niveau de population de base, sur l’énergie. Il engage également ces derniers, à optimiser l’utilisation des ressources renouvelables pour limiter l’impact environnemental des gaz à effet de serre.

 

En terme de performance et d’efficacité, MINERGIE affiche ainsi, une enveloppe adéquate qui répond au confort et à l’engagement écologique, des équipements bien adaptés et bien calculés pour éviter des surdimensionnements, une utilisation et une sensibilisation à l’utilisation des énergies renouvelables ainsi que de des impacts positifs sur la santé et l’écologie.

 

  1. Aberration du système

 

Comme tout système innovateur, MINERGIE soulève quelques questions qui sont surtout de l’ordre de la performance de l’utilisation. Aussi, les points qui sont les plus souvent posées sont entre autre :

 

  1. L’architecture devrait être adapté – changer la forme des maisons

 

Pour l’heure, la plupart des bâtiments construits avec le label MINERGIE n’ont pas beaucoup de forme. En effet, si l’on prévoit de mettre en place tout le système qui optimise l’utilisation des énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire ou encore les divers systèmes d’aération et de ventilation, la surcharge du bâtiment se fera sentir.

 

Toutefois, avec une structure architecturale bien optimisée il est possible d’adapter chaque projet, avec une intérieure et une finition adéquate, suivant les besoins du propriétaire. Pour cela, dans une habitation simple, le standard MINERGIE peut être apporté en sus incluant des équipements de chauffage en pompe à chaleur ou des panneaux solaires discrets disposés sur le toit ou dans une cours spéciale.

 

Cette adaptation pourra se faire en fonction des besoins du propriétaire tout en favorisant le design architectural.

 

  1. Matériaux, d’où ils proviennent ? est-ce que ça pollue plus ?

 

Les usagers se posent des questions sur le système de ventilation. En effet, un constat très récurent est que, dans une maison construit dans le standard MINERGIE, l’air est toujours sec alors que la température externe peut être basse ou fraiche. Les usagers craignent des répercussions sur la santé suivant l’origine des matériaux utilisés. Toutefois, les constructeurs et les spécialistes avancent une solution qui optimise l’utilisation de la ventilation automatique pour palier le problème. Ainsi, les résidents peuvent réutiliser l’air plusieurs fois. Ce système permettra de ne pas faire descendre l’humidité de l’air en dessous de 30%.

 

Par ailleurs, toujours en termes d’aération, les usagers trouvent que le système d’aération cause des impuretés dans la maison et pollue beaucoup plus l’air intérieur. Cependant, il est à savoir, qu’avant de pénétrer dans l’enceinte, l’air est filtré. Outre, n’étant ni refroidie, ni humidifiée, l’air ne sera pas condensée et donc, ne présentera pas de risque de formation ou de propagation de microbes.

 

  1. Combien d’énergie grise on consomme  en construisant MINERGIE?

Vu que les procédures de certification ne sont pas connues de tout le monde et que seuls les constructeurs sont en charges de les régulariser, des questionnements demeurent sur la consommation d’énergie grise engagée dans la construction MINERGIE. Les soucis se posent sur ce point avec le volume de travaux nécessaires dans la construction. Toutefois, dans le mode de calcul et de procédure de certification, avant même  la construction, ce point est soulevé et la valeur limite de l’énergie grise en devra pas dépasser les 50KW/m²/an et ceci, sera calculer en prorata de la durée de travail engagée.

 

Par ailleurs, cette limite et les détails sont soulevés dans le schéma ci-après :

 

 

Source : minergie.ch/manuel de calcul de l’énergie grise des bâtiments

 

  1. Comportement des locataires est-il toujours adapté ? ouvrir les fenêtres ?

 

Concernant les comportements des usagers, des remarques sont soulevées constamment, dû à un manque de communication.

 

Parmi ces remarque, il y a notamment :

 

  • Le constat qu’on s’obligeant de ne pas ouvrir la fenêtre, les résidents suffoquent. Cependant, les standards MINERGIE obligent un renouvellement de l’air qui se fasse automatiquement. Aussi, avec le système installé par les architectes, il est tout à fait possible d’ouvrir les fenêtres sans nuire au dispositif de ventilation
  • Ce système de ventilation permettant d’avoir un confort optimal est seulement vu comme un coup marketing. Toutefois, la mise en place de ce système permet de favoriser une bonne aération dans la maison et ainsi, de dégager les moisissures et les odeurs désagréables ainsi que la concentration de CO².

 

  1. Le système de recyclage, le panneau solaire, et la turbinette

 

Comme tout système utilisant l’énergie renouvelable et le recyclage, les panneaux solaires ainsi que l’utilisation de la turbinette est considérée comme non compétitive. La production d’énergie peut être assez faible. Par ailleurs, leur durée de vie ne dépasse pas les 25 ans et la production d’énergie est irrégulière.

 

Cependant, afin d’optimiser leurs utilisations, ces systèmes peuvent être alternés afin de fournir l’énergie nécessaire pour le bâtiment. Par ailleurs, 60% de l’investissement sur les installations de panneaux solaires peuvent être remboursés ou subventionnés par l’état.

 

  1. Installation dérangeants la beauté des monuments – Cathédral avec panneau solaire

 

En effet, la beauté des monuments historiques peut être dérangée par la présence des panneaux solaires. Toutefois, pour couvrir le besoin énergétique de ces derniers, un emplacement en dehors de la place principale du bâtiment peut être envisagé afin de ne pas gêner le paysage architectural de ce dernier.

 

 

  1. Les retours d’expérience sur la MINERGIE (analyse des pratiques)

 

Au sein de la confédération Suisse, les bâtiments sous label MINERGIE sont en constante augmentation en nombre. En effet, rien qu’en 2011, le nombre de construction se recense à environ 19000[16]. Cet engouement est surtout dû aux avantages qu’offrent la construction et le concept, que les habitations conventionnelles n’offrent pas, à savoir, un confort plus adapté, une économie d’énergie et une valeur de revente qui peut être de plus de 7% que pour une maison traditionnelle.

 

Ainsi, parmi les options qui valorisent le concept, le thème même d’économie d’énergie, dans la labellisation MINERGIE est un point qui intéresse les consommateurs et les usagers mais aussi, les constructeurs et les architectes. Et afin d’optimiser le tout, MINERGIE dispose de plusieurs catégories de certification qui répondent aux besoins des demandes, comme, le standard MINERGIE, MINERGIE P, MINERGIE ECO, MINERGIE P ECO. Ceci, suivant les besoins des usagers et des propriétaires concernant la valeur écologique du bâtiment.

 

Par ailleurs, en faisant entrer dans le système le label MINERGIE, ceci a permis une avancée significative dans le domaine de la protection environnementale et dans le développement durable. Les promoteurs ont en effet, réussis a civilisé et à faire avancer les débats et les discussions sur l’énergie et la réduction de sa consommation dès la population de base.

 

En termes d’apport sanitaire et d’impact environnemental, l’introduction des critères de ventilation et d’aération à travers MINERGIE, répond aux soucis soulevés par les médecins et les biologistes quant à l’utilisation des systèmes de climatisation et de ventilation conventionnels. En effet, avec la ventilation à double flux, le taux d’humidité de l’air est maintenu à un niveau qui ne va pas en deçà de 30%.

 

Le label MINERGIE a également permis une vision précise de l’importance de l’enveloppe et de son rôle conséquent dans la réduction de la consommation d’énergie. Une enveloppe bien isolée permettant une isolation optimale de l’air favorise en effet, la réduction de la consommation en énergie à travers l’optimisation du flux de l’air et de la chaleur.

 

Enfin, la popularité du label MINERGIE dans les cantons Suisse a permis une implication  des autorités étatiques pour la mise en valeur et la promotion du concept, à l’intérieur et en dehors du pays.

 

  1. Analyse critique

 

Si dans la pratique, la labellisation MINERGIE peut apporter des solutions optimales dans l’économie des ménages, le développement durable d’un pays, et réduire les impacts des gaz à effet de serre, il s’avère néanmoins, que des points doivent être améliorés afin d’optimiser le concept.

 

Dans un premier temps, la communication sur le service après-vente devrait être améliorée afin de réduire les fausses idées sur les critères de labellisation du concept, notamment sur l’efficacité du système de ventilation et d’aération.

 

Les techniques qu’il propose ainsi les solutions qu’il engage ne devraient pas se faire, également, de manière unilatérale. En effet, le principe d’étanchéité de l’enveloppe, la performance du dispositif d’isolation ainsi que de la ventilation, peuvent s’avérer efficace, mais afin de s’adapter aux demandes, aux designs et aux budgets, d’autres solutions devraient être optimisées. Par ailleurs, concernant la ventilation, sa gestion pourrait être confiée aux utilisateurs afin de réduire le coût des installations et de l’énergie grise engagée. La communication sur la gestion du flux d’air dans le bâtiment peut être ainsi, être améliorée.

 

 

 

  1. Conclusion

Durant la réalisation de ce travail, on a pu présenter le contexte énergétique du secteur du bâtiment à travers le label MINERGIE, en Suisse. Ce qui nous a permis de relater la généralité sur le concept ainsi, que son historique et les lois qui le régissent. Par ailleurs, ce concept suit également des règlements d’application spécifiques incluant, la régulation du secteur de l’habitat et de la construction ainsi que de l’énergie dans son application. A cet effet, le label est cadré par une norme bien précise et une démarche bien peaufinée, avant son octroie.

Dans ce processus théorique et les analyses qu’on fait, dans ce travail, on a vu que les besoins énergétiques pouvaient être réduits considérablement en améliorant l’isolation thermique d’un bâtiment, le pont thermique ainsi que la disponibilité d’une étanchéité optimale de l’air. Par ailleurs, le système de double flux favorise la récupération de la chaleur et ainsi, limite la déperdition. Ce système apporte un gain en sus dans les maisons modernes neuves et rénovées.

Ainsi, par ce principe et suivant l’engouement que le label donne au sein de la population de base, en Suisse, on peut confirmer les impacts positifs apportés par le concept dans l’environnement et le marché du bâtiment au sein de la confédération. Ceci est nettement appuyé par l’adhésion de tous les cantons Suisse dans le concept, mais également à travers l’augmentation fulgurante des demandes de labellisation et de construction de bâtiments sous label MINERGIE.

Toutefois, malgré cet engouement, des points de performance et surtout de services après-vente doivent être optimisés afin de garantir une pérennité du concept et une adhésion dans le temps, de la population et des professionnels du secteur.

  1. Bibliographie

 

  • 2006, Université de Genève, Le programme MINERGIE (Suisse), Peter Haefeli, Bernard Lachal, Willi Weber, CUEPE/Centre universitaire d’étude des problèmes de l’énergie Université de Genève, P.7-68

 

  • 2010, Ecole Nationale de l’architecture de Lyon, Le développement durable, la qualité environnementale des bâtiments, et les maîtres d’ouvrages…, Une approche globale du développement durable, P.12-21

 

  • 2008, Université de la Rochelle, Développement d’une méthodologie de conception de bâtiments à basse consommation d’énergie, Fadi Chlela, Les labels MINERGIE et MINERGIE-ECO, P.13-20

 

  • Energie, certificats et labels énergétiques, fiche 5, etat.geneve.ch, P.33-36

 

  • 1988, Site officiel de l’état de Genève, Législation genevoise, règlement d’application de la loi sur l’énergie, chap.IV Economie d’énergie, Section1. Prescriptions et standards énergétiques, Article 12B- 12K

 

  • 2002, Guide pratique de l’agenda 21 communal, Robert Cramer, Habitat et construction/Energie, P.34, 42

 

  • 2014, Loi sur l’énergie 730.0, L’Assemblée fédérale de la confédération Suisse du 26 Juin 1998, Chapitre 3 article 9, bâtiment, P.8

 

  • 2013, Un communiqué de MINERGIE, Ruedi Kriesi, Les idées fausses les plus fréquentes sur MINERGIE, P.1-5

 

[1] http://www.swissworld.org/fr/switzerland/dossiers/technologies_vertes/MINERGIE/

[2] http://www.MINERGIE.ch/quest-ce-que-MINERGIE.html

[3] Source : Bernard Picot, concilier amélioration énergétique et préservation du bâti, l’enjeu environnemental, P.3

[4] Site du canton de Bernes, communiqué de presse du canton de Berne, octobre 1998

[5] Peter Haefeli, Bernard Lachal, Willi Weber, CUEPE/Centre universitaire d’étude des problèmes de l’énergie Université de Genève, Le programme MINERGIE (Suisse), 2006

[6] MoPEC : Modèles de prescriptions énergétiques des cantons

[7] Peter Haefeli, Bernard Lachal, Willi Weber, CUEPE/Centre universitaire d’étude des problèmes de l’énergie Université de Genève, Le programme MINERGIE (Suisse), 2006

[8] Article 2 du décret n°2000-1153 du 29 novembre 2000

[9] ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

[10] CSTB : Centre scientifique et technique du bâtiment

[11] EDF : Electricité de Frances

[12] HPE : haute performance énergétique

[13] THPE : très haute performance énergétique

[14] Objectif qualité de vie, op.cit, P.12 cité dans guide pratique agenda 21 communal, P. 34

[15] Minergie.ch/avantages

[16] Ecowizz.net, février 2011, consulté le 03 août 2014

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