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PLACE DU SOIGNANT DANS LE PROJET DE VIE EN INSTITUTION

Sommaire

Introduction. 3

  1. Situation d’appel et sa problématique. 4
  2. Questionnement face aux constatations de la situation. 4

III.      Réflexion éthique sur la situation professionnelle. 6

  1. Principes éthiques. 6
  2. Principe d’autonomie. 6
  3. Principe de bienfaisance. 6
  4. Principe de non-malfaisance. 6
  5. Principe de justice. 7
  6. Revue de littérature. 8
  7. Notion de projet de vie et cadre conceptuel : soignant, projet de vie, institution. 8
  8. Facteurs institutionnels. 10
  9. Projet de vie et projet de soins. 11
  10. Projet de vie personnalisé. 11
  11. L’EHPAD.. 11
  12. Origine. 12
  13. Législation. 12
  14. Phase exploratoire. 13
  15. Méthodologie. 13
  16. Analyse des données d’enquêtes. 14
  17. Discussion et perspectives. 16
  18. Importance de l’implication. 16
  19. Implication du résident 17
  20. Implication de la famille. 17
  21. Implication du soignant 18
  22. Projet de vie individualisé et personnel soignant 18
  23. Projet de vie individualisé et personnel résident 19
  24. Projet de vie individualisé et institution. 19

Conclusion. 20

Bibliographie. 21

Annexes. 23

 

 

Introduction

« Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » disait souvent Hampaté BA.

Actuellement, l’espérance de vie dans les pays industrialisés ne cesse d’augmenter de même que le nombre personnes âgées. Le vieillissement intimement lié à diverses pathologies et dépendances rend difficile le maintien de ces personnes âgées à domicile. L’entrée en institution et le changement du lieu de vie peuvent représenter une alternative à ce dilemme qui peut cependant s’avérer être un moment difficile à vivre pour la personne âgée.

La prise en charge des personnes âgées en institution est différente qu’il y a quatorze ans où le respect de la qualité de vie de la personne âgée était la première priorité. Un soignant exerçant en gériatrie doit être intéressé par une approche associant humanisme et aptitudes techniques malgré un manque de personnel accru dans les services et des patients ayant de plus en plus de dépendances pathologiques, physiologiques, relationnelles et affectives. L’objectif de cette recherche est de réévaluer les pratiques professionnelles afin d’éviter les automatismes du quotidien, se donner de la motivation, s’impliquer davantage, et surtout agir dans la bientraitance afin d’offrir une meilleure qualité de vie à nos anciens.

Dans un premier temps, la réflexion éthique quant à la situation professionnelle sera abordée. Une revue de littérature portant sur le projet de vie en institution sera réalisée dans un second temps. Finalement, l’analyse des résultats d’enquête sera effectuée en mettant en exergue l’importance du soignant dans le projet de vie personnalisé au sein de l’institution.

 

 

I.                    Situation d’appel et sa problématique

Lors de l’observation d’une journée type, dans une unité de soins longue durée avec des patients atteints de multiples pathologies, allant d’autonomes à grabataires (désorientation, syndrome confusionnel, Alzheimer…), qui consiste à la réalisation de toilettes des patients, la situation survenue dans la chambre n°11 mérite réflexion quant à l’accompagnement des personnes âgées dans une institution.

En effet, la patiente, Mme O. de la chambre pose beaucoup de soucis au personnel. Mme O. est une dame âgée de 89 ans, lucide, avec de grands yeux bleus cachés par des mèches de cheveux grisonnants. Atteinte de polyarthrite rhumatoïde et d’une incontinence urinaire et fécale, elle est rentrée en 2010 dans cette unité suite au décès de son fils unique avec qui elle a toujours vécu. Pour les nécessités du soin, Mme O. doit se lever pour aller à la salle de bain, mais prétextant une fatigue, cette dernière préfère une toilette au lit. Après l’explication faite pour lui montrer l’importance de garder le maximum d’autonomie : « la toilette au lavabo vous permettra de garder votre autonomie, vous verrez nous serons à vos côtés, le kinésithérapeute va bientôt venir vous chercher lui dit-elle », Mme O accepte en marmonnant son mécontentement et se dirige vers la salle de bain avec un déambulateur. Après la toilette intime, notamment lors de la pose de protection propre, Mme O s’est mise à uriner et à faire des selles liquides sur elle, elle s’excusa plusieurs fois, très gênée, elle mordillait ses lèvres et essayait avec le déambulateur d’aller vers la cuvette des toilettes. C’est à ce moment que la soignante, nerveuse et épuisée, lui dit «  je savais que vous alliez me faire un coup pareil, c’est ma punition de vous avoir refusé la toilette au lit, c’est le kinésithérapeute qui veut que vous fassiez votre toilette au lavabo, maintenant nous revoilà reparties à zéro. Vous l’avez fait exprès ! ».

Finalement, suite à la sortie de la soignante, la toilette s’est bien déroulée avec participation de Mme O qui en a profité de pour raconter : sa vie antérieure, anecdotes …

Mme O est rentrée en institution avec un projet de vie, établi par sa petite fille qui est avocate, et qui n’est pas respecté. En effet, Mme O adopte un comportement agressif (physique et verbal) souvent insultant envers certains membres de l’équipe, faisant preuve d’exigences outre mesure, avec elle « c’est je veux et c’est tout de suite ». Elle fait des appels incessants avec allégations de chute non réelle. De plus Mme O appelle très souvent sa petite fille pour se plaindre de ses conditions d’hospitalisation qui n’hésite pas à contacter la cadre de service.

Dans quelle mesure les éventuelles difficultés peuvent-elles impacter la relation soignant/soigné ? Quel est la place du soignant dans le projet de vie en institution ?

II.                 Questionnement face aux constatations de la situation

A cause des restructurations hospitalières, les valeurs soignantes telles que l’éthique et la déontologie de la profession sont en perdition. Incontestablement, les institutions ressemblent plus à des entreprises dont l’axe prioritaire est la productivité qu’à un établissement d’accueil, de soins et d’accompagnement de personnes âgées.

L’impact de la surcharge du travail des soignants peut-il  être un frein à la relation soignant/soigné ?

Le turn over du personnel n’influe-t-il pas sur la qualité de vie des patients ?

Est-ce que le patient est au centre du soin ?

Serait- t-il possible d’améliorer ou de moduler le projet de vie ? Une posture pleine d’empathie et de bienveillance ne permet-t-elle pas d’accompagner les personnes âgées?

 

 

 

III.              Réflexion éthique sur la situation professionnelle

A.                Principes éthiques

Etymologiquement, le mot éthique vient du latin ethicus [1]qui suppose un sens moral que l’individu se doit de suivre et d’appliquer dans sa vie en société.

Selon Jean-François Malherbe, « l’éthique est le travail que ses membres consentent à faire les uns avec les autres sur le terrain pour réduire, autant que faire se peut, l’inévitable écart entre leurs pratiques et les balises affichées dans divers textes normatifs censés les régir »[2].

En somme, l’éthique dans le domaine médical renvoie au respect de l’intégrité de la personne qui est d’ailleurs conforté par Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET : « renvoient aux fondements des Droits de l’homme, aux valeurs de la démocratie, aux déontologies et bonnes pratiques professionnelles »[3].

La démarche éthique repose sur quatre (04) piliers :

1.                  Principe d’autonomie

Dérivé du grec « autos » et de « nomos », qui signifie littéralement ses propres règles et/ou loi, l’autonomie peut être traduite comme étant la faculté, la capacité à agir par soi-même sans nécessiter d’aide extérieure à travers une certaine liberté.

Dans le jargon médical, le principe d’autonomie présente des écueils qui sont fonction de la capacité du patient. Le personnel soignant devra alors assurer qu’une autonomie aussi minime soit-elle puisse se retrouver dans la vie quotidienne du patient à savoir notamment le choix de l’heure du soin et de son bon déroulement. Dans le cas où le patient n’est plus en état de prendre des décisions, le principe d’autonomie prendra son sens dans les décisions antérieures et/ou prévues du patient et connues de la famille ou d’une personne de confiance ou d’un tuteur selon la législation en vigueur. Sylvie PANDELE de préciser d’ailleurs que : « L’accompagnement se veut ajustement, cheminement, suppléance prudente à la faillite de l’autonomie »[4] .

2.                  Principe de bienfaisance

Le principe de bienfaisance priorise en premier lieu le bien être et l’intérêt du patient. Il représente ainsi le pilier de tous soins effectués. Du pont de vue bénéfice –risque, le principe de bienfaisance prime le bénéfice du patient.

3.                  Principe de non-malfaisance

Le principe de non-malfaisance ou encore de non-maléficience s’interprète comme l’application du primum non nocere, fondement de l’éthique médicale, qui est littéralement traduit par « tout d’abord, ne pas nuire » et qui suppose que les risques éventuels pour le patient ne peuvent être tolérés qu’en fonction du bénéfice apporté pour ce dernier, ce principe rejoint donc celui de la bienfaisance dans le rapport bénéfice-risque.

4.                  Principe de justice

Le concept de justice exige dans le contexte médical un traitement équitable de tout un chacun sans prendre en compte les conditions sociales, la qualité de vie du patient.

Actuellement, le droit social pour l’accès général aux soins est reconnu en ne tenant pas compte du contexte financier de même que du rang social du patient.

IV.              Revue de littérature

A.                Notion de projet de vie et cadre conceptuel : soignant, projet de vie, institution

  • Soignant :

Selon le dictionnaire Robert, le soignant est la personne qui est chargé des soins aux malades dans un établissement hospitalier.

Pour le dictionnaire Larousse, le soignant se dit d’une personne qui donne des soins en particulier quand elle n’est pas médecin : le personnel soignant.

Dans le dictionnaire humaniste infirmier le soignant est défini comme une personne qualifiée pour effectuer des interventions de prévention, de traitement ou de réadaptation auprès d’une personne soignée, d’une population (santé publique) dans le champ éducatif et des moyens qui lui sont octroyés.

Selon Freddy Klopfenstein, les soignants s’occupent d’êtres humains rassemblés dans une communauté, l’humanité, composée d’individus, les personnes reliées entre elle par un état physique, émotionnel, philosophique et spirituel, l’humanitude.

Dans la revue philosophique de l’humanitude, le soignant est défini comme un professionnel qui prend soin d’une personne qui a des problèmes de santé, dans le but de l’aider à l’améliorer, ou la conserver, ou l’accompagner jusqu’à la mort. Mais jamais pour la détruire.

Selon Walter Hesbeen, être soignant relève fondamentalement d’une intention profondément et généreusement humaine, concrétisée par le souci du respect d’autrui et par des actions pensées et créées pour tenter de venir en aide à une personne ou un groupe de personnes données.

  • Projet de vie :

Etymologiquement, la notion de « projet de vie » provient des termes projet et vie.

  • Projet

Du latin « projectus »[5], le projet qui illustre l’action de se projeter vers l’avant.

Selon Larousse, le projet « est aussi le but que l’on se propose d’atteindre » mais aussi « Ce qu’on a l’intention de faire et l’estimation des moyens nécessaires à la réalisation ».

Selon le Robert, le « projet » désigne :

  • « Image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre »
  • « Rédaction préparatoire »
  • « Ce que l’on se propose de faire, à un moment donné »
  • « Instantané, photographie, état… »

 

 

  • Vie

La vie se traduit par la totalité des évènements qui apparaissent et passent dans l’existence.

Selon le Robert, la vie est :

  • « Propriété des êtres organisés qui évoluent de la naissance à la mort en remplissant des fonctions »
  • « Espace de temps compris entre la naissance et la mort. » (Ensemble des activités et des éléments)
  • « Part de l’activité humaine, type d’activité qui s’exerce dans certaines conditions, certains domaines. »

La loi du 11 février 2005 héritière de la déclaration de Madrid (OMS), oblige à définir « un projet de vie » comme la base d’appréciation des compensations à mettre en œuvre. D’ailleurs, elle confie principalement à la MDPH la mission d’en assurer la formalisation

Préalablement :

  • Du 02 janvier 2002 : loi dite de « modernisation  sociale », confère des droits (droit des usagers), amène à définir des codes de bonnes conduites (charte), débouche sur des contrats fondés, sur des objectifs déterminés à partir du projet de vie (contrat de séjour)

La charte qualité CNRACL définit le projet de vie comme l’énoncé des orientations que l’institution veut affirmer afin de répondre du mieux possible à sa mission et d’offrir à ses résidents les moyens nécessaires à une retraite réussie.

Le projet de vie, selon la Caisse nationale de solidarité et de l’autonomie, est l’expression de la projection dans l’avenir de la personne malade et l’expression de ses aspirations et de ses choix. Bref, le projet de vie donne du sens à ce que vit la personne.

L’association Espoir54 le définit comme un bon outil pour que la personne en situation de handicap découvre ou renforce sa capacité à affirmer ses choix et à les assumer pleinement.

Selon Richard Vercauteren, le principe du projet de vie est d’accompagner, et non de se substituer, de proposer et non d’imposer, de suggérer et non de catégoriser, parallèlement il affirme que le projet de vie repose sur une idée globale répondant à la fois à la personne âgée, à l’équipe tout entière et l’institution, avec de fortes variables sur l’importance accordée à l’une ou l’autre de ses composantes.

La notion de projet de vie en institution se traduit ainsi par la projection et l’application d’une manière de vivre ensemble et en harmonie des résidents, des familles et du personnel soignant au sein de l’institution, et dont l’élaboration est effectuée avec la participation de tous dans le but d’améliorer et d’apporter une qualité de vie aux personnes âgées.

La notion de projet de vie a vu le jour en 1851 suite à la loi du 07 Août 1851 qui octroie la place des soins à l’hôpital et celle d’accueil de personnes âgées aux hospices qui est confortée par la loi d’assistance en 1905, dont le but consiste à préserver et maintenir l’autonomie des personnes âgées et par conséquent de garantir une qualité de vie tant au niveau culturel que social.

Par ailleurs, la Charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance de 1987 (modification en 1999) stipule que « La qualité de vie ainsi que le bien-être physique et moral de la personne doivent constituer l’objectif constant, quel que soit le lieu d’accueil»[6].

Le projet de vie tient principalement compte des goûts, besoins et envies de la personne âgée dès son entrée au sein de l’institution. D’ailleurs, le projet d’animation est basé sur l’état de cette dernière : santé, autonomie, dépendance.

En outre, l’ANESM (Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des établissements et services Sociaux et Médico-sociaux) souligne l’importance de la personnalisation du projet de vie dans son guide de recommandation, notamment par la mise en exergue de bonnes pratiques professionnelles relatives aux besoins de la personne et à l’élaboration de projet personnalisé. Le projet de vie prend ainsi le nom de projet de vie personnalisé ou encore projet d’accompagnement.

Selon J.M Miramon, « le projet de vie part de la réalité constatée pour envisager les évolutions nécessaires dans un certain champ »

J.P Boutinet, quant à lui, fait du projet de vie une démarche d’innovation et de changement, une nécessité face aux situations de la vie quotidienne.

De ce fait, le projet de vie est alors mise en place par une équipe pluridisciplinaire avec le résident et sa famille en tenant particulièrement compte de l’évolution de l’état du résident au cours du temps et sera ainsi réajusté selon son état physique et psychologique.

  • Institution

Selon le Robert, l’institution est définie par l’action d’instituer.

Le Larousse la définie comme un ensemble de règles, régies par le droit, établies en vue de la satisfaction d’intérêts collectifs, c’est un organisme visant à les maintenir.

Pour le dictionnaire de la gérontologie sociale, l’institution est un terme générique pour désigner un lieu permettant la prise en charge ou l’accompagnement des personnes âgées où « s’instituent » les règles, c’est-à-dire où elles naissent et régulent les comportements et les modalités de la vie.

Selon R.Vercauteren, l’institution est régie par des règles rigides qui favorisent presque toujours le collectif au détriment de l’individuel, l’anonyme au détriment du personnalisé, l’obligatoire au détriment librement consenti.

 

 

B.                 Facteurs institutionnels

Une organisation structurée est nécessaire au sein de l’institution afin de mettre en œuvre le projet de vie personnalisé, notamment la relation soignant-soigné qui a un rôle non négligeable dans l’accompagnement de ce dernier.

Cependant, il s’avère que le rôle des soins relationnels est voilé par la pratique des soins qui se limitent seulement aux gestes automatiques et techniques. En effet, bien que le projet de vie personnalisé soit instauré dès l’arrivée du résident, il n’est pratiquement pas appliqué compte tenu de la répartition du travail et des tâches selon les règles de fonctionnement de l’institution, ce qui au final limite voire même empêche un accompagnement continu et personnalisé du résident par le personnel soignant.

De ce fait, le résident se sent délaissé entraînant une dépréciation et dévalorisation du travail du soignant. En effet, la communication subséquemment la relation soignant-soigné ne peut s’établir qualitativement compte tenu de la structure organisationnelle de l’institution[7].

C.                 Projet de vie et projet de soins

Le projet de soins consiste à «définir les modalités selon lesquelles l’établissement peut assurer les soins requis par l’état de santé et le niveau d’autonomie des résidents.»[8]. Autrement dit, le projet de soins sera fonction de l’état du résident entrant et des services offerts par l’institution : infirmier, aide-soignant, psychologue …

Son élaboration sera donc effectuée principalement avec le médecin coordonateur dont la présence est obligatoire selon la convention tripartite. Il est à rappeler que les fonctions du médecin coordonateur sont rappelées dans le 2007-547 du 11 avril 2007 suite au décret du 27 mai 2005[9].

Toutefois, les résidents peuvent choisir librement leur médecin traitant.

L’évaluation du résident, réalisée par l’intermédiaire de la grille AGGIR, lors de la mise en place des protocoles et procédures que requièrent le projet de soins se base sur les besoins et de l’état de dépendance ou non de ce dernier.

Pour l’organisation des soins, un dossier médical de type infirmier est mis en place par les divers intervenants médicaux.

D.                Projet de vie personnalisé

A long terme, le projet de vie personnalisé réside dans l’adaptation du résident à sa nouvelle vie dans l’institution. En effet, «la personnalisation va passer par le questionnement du sujet sur sa possibilité de s’adapter à son environnement autant que dans les moyens donnés à la structure de s’adapter à la personne»[10]. Ainsi, le projet de vie personnalisé répondra au mieux au maintien des habitudes du résident tout en conciliant la vie sociale en collectivité au sein de l’institution et la vue individuelle du résident. D’ailleurs, « […] ce n’est plus à l’individu de s’adapter à une institution uniforme, mais à l’institution de réformer son mode de fonctionnement pour prendre en compte la diversité et les droits des personnes accueillies Pour le résident, il va devoir aussi s’adapter à des normes de vie en collectivité, pouvoir s’épanouir sans voir la sensation de contraintes réglementaires»[11].

E.                 L’EHPAD

L’EHPAD signifie Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. L’EHPAD peut être apparenté à un centre médico-social du fait qu’il s’agit principalement d’institution de retraite ou maison de repos qui octroie des soins médicaux et des accompagnements en termes d’aide ou soutien de tierce personne. Autrement dit, l’EHPAD accueille les personnes âgées qui ne sont plus autonomes en ce qui concerne notamment les petits gestes de la vie quotidienne et qui peuvent avoir besoin de suivi et/ou de traitement médical.

1.                  Origine

Naguère : on naît, on grandit, on vieillit et on meurt en famille dans la maison familiale, afin non seulement de soutenir ou de soigner les grands-parents mais aussi pour transmettre le savoir, les richesses de génération en génération car en effet la personne âgée est considérée comme un sage dont la parole est incontournable, d’ailleurs «Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » disait souvent Hampaté BA.

Actuellement, avec le rythme de vie qu’imposent la mutation de la société et surtout l’évolution de l’environnement économique, le temps change, les mœurs aussi … « les plus âgés se refusent désormais à être une charge pour leurs enfants »[12].

Pourtant, le vieillissement entraîne une diminution des capacités tant physiques que psychiques et éventuellement une aggravation de l’état de santé d’où le besoin et la nécessité de suivi médical voire même des soins médicaux qui en conséquence nécessite les institutions médicalisées qui vont pouvoir les prendre en charge en les aidant et leur octroyant les soins essentiels.

2.                  Législation

Les maisons de retraites médicalisées sont devenues depuis 2001 des EHPAD selon une nouvelle règlementation basée notamment sur des critères de qualité en soins médicaux et en accueil des personnes âgées[13].

Les EHPAD doivent respecter et suivre la législation du corpus législatif et règlementaire des EHPAD régie par la loi du 24 Janvier 1997 et des décrets du 26 avril 1999 et 2001. De plus, avant d’être reconnue en tant qu’EHPAD, la maison de retraite se doit de signer une convention qui se compose de trois (03) parties et sur une durée de 5 ans. Cette convention regroupe l’établissement €, l’ARS (Agence Régionale de Santé) et le Conseil Général[14].

L’entrée dans un EHPAD requiert certaines conditions dont notamment l’âge d’admission de 60 ans et plus ; chez certains EHPAD l’admission pour les moins de 60 ans est autorisée sous dérogation[15].

De surcroît, le fonctionnement des EHPAD est régit par le Code de l’action sociale et des familles qui stipule notamment qui définit les 7 droits fondamentaux suivants selon l’article 311-3 :

  1. Respect de la dignité, l’intégrité, la vie privée, l’intimité et la sécurité
  2. Libre choix entre les prestations domicile/établissement
  3. Prise en charge ou accompagnement individualisé et de qualité
  4. Confidentialité des données concernant le résident de la maison de retraite
  5. Accès à l’information
  6. Information sur les droits fondamentaux et les voies de recours
  7. Participation directe au projet d’accueil et d’accompagnement

En outre, un cahier de charges dirige son fonctionnement au niveau financier garantissant par la suite une assurance qualité par le biais du référentiel ANGELIQUE[16].

 

 

V.                Phase exploratoire

A.                Méthodologie

L’entretien peut être défini comme étant une situation d’interaction basée notamment sur la communication verbale entre au moins deux (02) personnes et portant sur un sujet ou thème donné.

L’entretien semi-directif, avec des questions de relance, permet à celui questionné de répondre librement aux questions ouvertes qui sont consignées dans un guide d’entretien, il s’agit de recueil de données plutôt qualitatives que quantitatives. Effectivement, l’entretien offre à l’interviewé la liberté d’exprimer à sa manière la façon dont il voit les choses relativement aux questions posées.

L’entretien semi-directif, d’une durée de 20 minutes a été choisi étant donné la richesse et la précision des informations qu’il apporte et surtout parce qu’il est le plus adapté à la recherche. En l’occurrence, il est indispensable de comprendre et de cerner le vécu, le ressenti et le point de vue du soignant dans le concept du projet de vie en institution tout en gardant un contrôle sur le déroulement de l’entretien à travers le guide d’entretien de manière à ne pas dévier du sujet initial.

Centrer sur la qualité de vie des personnes âgées en institution, deux (02) EHPAD ont été choisi :

  • un public hospitalier en gérontologie dans le nord de Paris
  • un EHPAD privé situé au sud de la région parisienne

Pour plus de représentativité, deux infirmières dans chaque structure avec des anciennetés de travail de plus d’un an ont été sélectionné.

Le guide d’entretien est composé des questions suivantes :

  • Depuis quand êtes-vous diplôm造?
  • Depuis combien de temps exercez-vous dans cet établissement ?
  • Pourquoi avez-vous choisi de travailler en Gériatrie ?
  • Avez-vous connaissance du projet de vie des résidents ?
  • Qu’est-ce qu’un projet de vie pour vous ?

Qu’est-ce une qualité de vie pour vous ? (question de relance)

  • Selon vous, y a-t-il une différence entre projet de vie et règlements intérieurs ?
  • Ce projet a-t-il changé vos habitudes dans la prise en soins de vos patients ?

L‘organisation de votre service vous permet-elle de respecter les habitudes de vie des résidents ? (question de relance)

  • Selon vous le projet de vie est-il garant d’une qualité de vie pour les résidents ?
  • Rencontrez-vous des difficultés pour le réaliser ? Si oui de quel ordre ?
  • Pouvez-vous me donner un exemple ou une anecdote qui vous a mis en difficulté pour le respect de la qualité de vie ?
  • Doit-il être amélioré ? Si oui pourquoi ?
  • Pensez-vous que la qualité de vie des résidents soit liée à la qualité des soins ?
  • Que pensez-vous de la promotion de l’autonomie ? Dans votre pratique quotidienne, favorisez-vous l’autonomie de la personne âgée ? Si oui, comment ? (question de relance)
  • Savez-vous si le projet de vie de certains résidents est réajusté au fil des années ?

Est-ce que le projet de vie est réajusté lorsque la personne âgée devient très dépendante ? (relance)

  • Votre établissement vous propose- t-il des formations en vue d’améliorer la qualité de vie de vos résidents ?

Si oui, lesquelles ?

Si non, que proposeriez-vous ?

Avez-vous des choses à ajouter ?

B.                 Analyse des données d’enquêtes

Tableau 01 : Synthèse des résultats d’enquête

 
1-      Diplôme Depuis 20 ans Depuis1985 (29ans)
2-      Durée d’exercice dans l’établissement 1 an Depuis1985 (29ans)
3-      Choix gériatrie Domaine d’exercice encore méconnu et proximité Proximité
4-      Connaissance du projet de vie des résidents Oui Oui
5-      Projet de vie/qualité de vie Maintien qualité de vie

Respect de la dignité et des habitudes de vie des personnes âgées

Activités adaptées aux résidents

Bonne santé et heureux

6-      Projet de vie et règlements intérieurs Règles fixées pour le bon fonctionnement de l’établissement

Projet de vie personnalisé centré sur la personne âgée

Oui

Manque de personnel pour l’accompagnement

7-      Projet de vie et habitudes Non

Rien n’est mis en place pour que cela soit respecté.

Oui et Non

Essaye de répondre aux attentes des résidents

Animatrices accaparent

8-      Projet de vie est-il garant d’une qualité de vie Oui si suivi Oui si on donne les moyens nécessaires à le réaliser

Manque de personnel Question d’éthique

 

9-      Difficultés Financier

Absence de moyens

Non si le personnel est au complet
10-  Difficulté pour le respect de la qualité de vie Réveil matinal du résident à 7h Lever du lit très tôt le matin
11-  Amélioration projet de vie C’est plus la mise en œuvre qui pose problème Oui par les bons soins
12-  Qualité de vie des résidents et qualité des soins Oui Oui

Soins relationnels

13-  Promotion de l’autonomie Oui Oui
14-  Réajustement du projet de vie Pas assez d’expérience dans le service pour le savoir Oui selon état de santé du résident
15-  Amélioration qualité de vie et formation du soignant Oui

bientraitance, gestion du stress, gestion de l’agressivité

Oui

Maltraitance

Ajouts Manque de personnel

Perte d’autonomie des résidents

Démotivation

Non

 

VI.              Discussion et perspectives

  1. VERCAUTEREN sociologue, gérontologue affirme que « la difficulté que l’on rencontre dans une maison de retraite est que le lieu de travail des uns est le lieu de vie des autres, et que le « produit » qui sort de ce lieu n’est pas matériel mais humain».

L’organisation du travail des infirmières repose aujourd’hui sur du taylorisme (T2A), la priorité est donnée aux soins techniques pour que l’hôpital continue à fonctionner et dans cette organisation où les tâches sont hiérarchisées, le patient ne trouve plus sa place.

Les soins ne doivent pas être uniquement centrés sur les éléments techniques et organisationnels, mais comporte également une communication et une motivation de la patiente au travers d’actes qu’elle peut réaliser par rapport au projet de vie.

Jean Lombard, philosophe, de dire « Soigner ou être soigné c’est toujours solliciter, dans l’incertitude et la fragilité, l’unité d’une rencontre, d’un geste, d’une parole »

A.                Importance de l’implication

Etymologiquement, « implication ou action d’impliquer » signifie « avoir quelque chose pour conséquence nécessaire, logique »[17].

Selon Ripon : « L’implication dans le travail est un concept multidimensionnel défini comme la mesure dans laquelle une personne s’identifie à son travail, participe activement à sa réalisation et considère sa performance comme importante pour évaluer sa propre valeur »[18].

Le modèle de référence largement validé qui stipule qu’une implication organisationnelle équivaut à un construit multidimensionnel est celui d’Allen et Meyer (1990, 1997)[19], montre trois (03) formes d’implication :

  • Implication affective : il s’agit d’identification, d’attachement émotionnel et d’engagement des salariés à l’égard de l’organisation : « c’est un attachement émotionnel, un engagement envers l’organisation ».

Ce concept rejoint celui de Mowday, Porter et Steers (1979, 1982)[20] pour lesquels l’implication correspond à une identification basée sur le partage des buts et valeurs, à la volonté de produire des efforts ainsi que le désir de rester membre de l’organisation.

  • Implication normative : concorde avec une attitude de loyauté vis-à-vis de l’entreprise qui est perçue comme un sentiment d’obligation morale : «il s’agit de rester travailler par devoir moral, par loyauté ».

 

 

D’ailleurs, l’expression « ought out » utilisée par Allen et Meyer présume le devoir moral.

Pour Wiener (1982)[21] , cette forme d’implication illustre les directives et/ou pressions autoritaires vécues par l’individu qui le poussent à agir conformément aux intérêts de l’organisation, en d’autres termes, c’est le fait d’accepter les valeurs et attentes de l’organisation en tant que guide de la conduite individuelle. Ce qui renvoie à un sentiment d’obligation de rester travailler par devoir moral, loyauté ou pour achever un projet dans lequel la personne est engagée.

  • Implication continue ou calculée : s’inspire surtout des travaux de Becker (1960)[22] qui repose sur la notion d’investissements : « side bets » : «c’est la connaissance qu’à l’individu des coûts associés à son départ de l’organisation»

Cette forme d’implication est basée sur les coûts que l’individu intègre à un éventuel départ, l’employé reste parce qu’il en a besoin[23].

D’après Neveu et Thévenet : «l’implication dans l’organisation, l’engagement dans le travail, l’approbation de l’éthique du travail, l’implication dans la carrière et la profession»[24].

1.                  Implication du résident

L’implication du résident qui est confortée par la loi du 4 Mars 2002 est indispensable dans la réalisation de son projet de vie.

Effectivement, la personne âgée va :

  • lors de son entrée au sein de l’institution, nécessiter d’informations qui lui expliquent l’organisation et les règles de fonctionnement de l’institution.
  • participer activement à la vie au sein de l’institution : vie sociale et collective avec les autres résidents, animations. être l’acteur principal dans son projet de vie afin d’avoir une certaine qualité de vie.

La personne âgée qui réside dans l’EHPAD a notamment des attentes et des besoins d’interactions et d’échanges afin de ne pas se sentir hors-jeu et isoler qu’il faut respecter, malgré qu’il soit dans un état handicapant, de dépendance ou non, afin qu’il ne tombe pas dans le syndrome de glissement.

2.                  Implication de la famille

Dès lors que la famille pense à placer son parent d’un certain âge au sein d’un EHPAD, elle est directement impliquée dans le projet de vie de leur proche. La famille est directement renseignée sur l’institution et les projets envisageables/envisagés dès la visite avant l’admission de la personne âgée afin de la mettre en confiance.

D’ailleurs, le projet de vie est une démarche à la fois participative, collective et obligatoire qui tient particulièrement compte non seulement de l’état de santé de la personne âgée mais aussi de sa qualité de vie, notamment de son bien être au sein de l’institution.

En outre, la Charte de 1997 portant sur les droits et libertés des personnes âgées dépendantes stipule que : «dans les institutions, la coopération des proches à la qualité de vie doit être encouragée et facilitée. En cas d’absence ou de défaillance des proches, c’est au personnel et aux bénévoles de les suppléer».

De surcroît, elle est consolidée par la modification de l’article 4 en 2007 qui démontre que : «le maintien des relations familiales, des réseaux amicaux et sociaux est indispensable à la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance».

L’implication spontanée et directe de la famille représente ainsi un atout majeur dans la réalisation et l’accomplissement du projet de vie. En effet, le personnel soignant pourra avoir les informations nécessaires et requises concernant le résident. D’ailleurs : «En développant une bonne connaissance des habitudes des résidents, le personnel évite à ces derniers de se mettre en situation de demandeurs, leur permettant ainsi de moins sentir le poids de leur dépendance»[25].

3.                  Implication du soignant

«En l’absence de motivation des personnels, aucune dynamique de projet ne peut se développer»[26].

Les soignants ne connaissent pas souvent les habitudes de vie des patients lors des différentes affectations dans les services. L’organisation de leur travail et la non reconnaissance de leur investissement, peuvent les pousser à adopter certains mécanismes de défense comme l’évitement, la banalisation, la dérision….. Ce qui peut entrainer des réactions involontairement négatives voire d’énervement et de lassitude envers les personnes âgées.

Le soignant, en s’impliquant dans le projet de vie apporte non seulement un sens à son travail mais aussi concilie la notion de projet de vie avec le concept de soin relationnel particulièrement à la « relation soignant-soigné » où les interactions interpersonnelles[27] favoriserait une réelle qualité de vie du résident. D’ailleurs, cinq (05) actes relevant du soin infirmier et du traitement médical sont retrouvés dans cette notion relationnelle du soin :

  • «L’entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire » (Art. R4311-5-40°)
  • «Aide et soutien psychologique» (Art. R4311-5-41°)
  • «L’entretien d’accueil du patient et de son entourage » (Art. R4311-6-1°)
  • «Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe » (Art. R4311-6-2)
  • «L’entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de technique de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapeutique »(Art. R4311-7-42°)

B.                 Projet de vie individualisé et personnel soignant

Chaque jour, le personnel soignant refait les mêmes gestes techniques tant en termes de tâches que de rythme. Cette monotonie quotidienne renforce la construction et l’automatisme qui se canalise majoritairement et prioritairement à l’état de santé physiologique de la personne. La personne âgée est ainsi reléguée malencontreusement au rang d’« outil », d’« instrument » dans la relation de soin au détriment du projet de vie individualisé.

D’ailleurs, Christophe TRIVALLE, médecin gérontologue recueille des paroles de soignants : « il n’y a pas de temps pour les faire manger. C’est du gavage. Ce n’est pas humain », « on ne les respecte plus. On ne tient aucun compte de leurs habitudes. Ils faut qu’ils s’adaptent au moule et  aux horaires de l’institution »

Le projet de vie requiert et oblige d’une certaine manière le personnel soignant à ne pas considérer uniquement l’état physiologique des résidents. En effet, l’élaboration du projet de vie personnalisé, particulièrement la mise en place des objectifs et du suivi est réalisée systématiquement avec le personnel soignant.

C.                 Projet de vie individualisé et personnel résident

Une nouvelle vie frappe à la porte de la personne âgée qui va résider au sein de l’institution. Une nouvelle vie à laquelle la personne âgée doit s’adapter : les journées en institution sont longues pour les patients, ils attendent dans leur fauteuil le temps qui passe, ils ont peu de visite et les seules personnes qu’ils voient dès leur réveil sont les soignants.

L’élaboration du projet de vie individualisé offre au personnel résident la reconnaissance en tant qu’être humain à part entière avec des émotions, des sentiments, des besoins et des attentes à prendre en considération. De plus, les personnes âgées participent plus aux activités de soins avec les personnes qu’elles ont l’habitude de voir, le fait qu’elles rencontrent tous les jours de nouveaux visages peut probablement installer un manque de repère chez elles, des refus de soins voire des situations de panique. En outre, un patient est souvent reconnaissant envers les soignants qui sont à leur écoute, et cherche le plus souvent à tisser des liens, ces patients adhèrent plus facilement aux soins et ont une bonne observance de leur traitement.

D.                Projet de vie individualisé et institution

Le projet de vie représente l’aide médico-sociale que l’institution apporte aux personnes âgées qui y vivent. De ce fait, elle se doit de mettre en place et de maintenir des programmes d’activités et des structures qui vont garantir la qualité de vie des résidents.

Quatre (04) principales unités fonctionnelles sont rencontrées au niveau de l’EHPAD :

  • l’hébergement
  • le soin
  • la socialisation
  • la promotion et l’aide à l’autonomie

L’institution ne se limite donc pas à un lieu, un endroit, l’institution dynamique représente également un système de collectivité qui est organisé et structuré en harmonie afin de promouvoir la qualité de vie des personnes âgées malgré le nombre élevé de difficultés rencontrées.

Toutefois, l’accompagnement de la personne âgée bien qu’apparemment important et prioritaire de par l’élaboration de projet de vie n’est pas considéré comme prioritaire au sein de l’institution. En effet, l’application du projet de vie personnalisé reste à confirmer voire même à valider étant donné l’importance des ressources qu’il requiert.

 

 

Conclusion

Une réorganisation complète de l’existence de même qu’une recomposition de la vie quotidienne représentent les adaptations majeures rencontrées dans la vie en institution. Cela peut entraîner chez les personnes âgées un manque de repères et une perte des habitudes de vie qui pourtant devrait être pallié par le projet de vie.

Les obligations de service, les objectifs institutionnels imposés par l’organisation du service, amènent certains soignants à effectuer des tâches en série et les obligent à rentrer dans une routine au détriment des patients. Une routine qui malheureusement amène les soignants à oublier qu’ils prennent en charge des êtres humains, des êtres fragilisés par le temps, des êtres qui cherchent et qui courent après le personnel pour se sentir existés.

D’ailleurs, d’une équipe à une autre, il existe de réels conflits organisationnels, il ne faut pas laisser de tâches à sa relève, d’où des difficultés à mettre en place « le projet de vie ».

Pourtant, les soins doivent être un moyen d’établir un contact, un échange et non des conflits dus par un manque de personnel et une organisation de travail inadaptée à un projet de vie.

Comme le dit Alexandre Manoukian philosophe clinicien « L’homme est un être humain auquel sont dus respect et dignité, mais pas uniquement. Sa liberté doit être préservée : liberté de choix, de détermination, de pensée et de comportement. ». Comment l’institution pourra-t-elle appliquer le projet de vie et rétablir le respect et la considération des personnes âgées ?

 

 

 

 

Bibliographie

  1. « Je ne voudrais pas quitter mon organisation actuelle parce que j’aurais beaucoup à perdre » (questionnaire Allen et Meyer, 1990, cf. 1.2.1.)
  2. Academy of Management Review, vol. 7, n°3, p. 418-428
  3. Alexandre Manoukian, philosophe clinicien « Communication soignant/soigné » page 22/23 parution septembre 2009.
  4. Amadou Hampaté B : Amkoullel ; l’enfant peul
  5. Becker H.S. (1960), “Notes on the concept of commitment”, American Journal of Sociology, n°66, p. 32-42
  6. CARADEC Vincent (2010), Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, 2ème édition, Saint Jean de Braye : Editions Armand Colin, p 19
  7. Christophe TRIVALLE : Médecin gérontologue« Vieux et malade : la double peine ! » (Page 57) Parution : septembre 2010 136 Pages
  8. Définitions lexicographiques et étymologiques de « éthique » du TLFi, sur le site du CNRTL.
  9. Drs M.P HERVY et M.SALOM -Article EHPAD : s.é., s.d.
  10. Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET (Sous leur direction). Repenser ensemble la maladie d’Alzheimer. Vuibert. 2007.
  11. Fondation de France, le projet de vie, op.cit.
  12. Freddy Klopfenstein,
  13. http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F763.xhtml
  14. http://www.dico-definitions.com/dictionnaire/definition/37776/Projet.php
  15. http://www.fng.fr/html/droit_liberte/charte_integral.htm#onsult%C3%A9
  16. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/impliquer/41916
  17. http://www.legifrance.fr/
  18. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000244248&dateTexte=
  19. Human Resource Management Review, n°1, p. 61-89
  20. Jean-François MALHERBE. Sujet de vie ou objet de soins. Fides 2007.
  21. cit.
  22. Loi du 04mars 2002 : charte sur les personnes hospitalisée
  23. Loi du 1999 centre Gérontologique des personnes âgées (oc-santé.fr/upload/droits-patients/charte-personnes-âgées)
  24. MASCLET Georges, (2000), La dimension psychologique du management, Presses universitaires, Villeneuve d’Ascq, 169 p.
  25. Meyer J.P., Allen N.J. (1991), “A three-component conceptualization of organizational commitment”,
  26. Mowday, R., Porter, L., and Steers, R. (1979). The measurement of organizational commitment. Journal of Vocational Behavior, 14, 224-247.
  27. NEVEU J.P. et THEVENET M. (2002), L’implication au travail, Editions Vuibert Collection Entreprendre, 230 p.
  28. Patricia Joly. Souffrance des soignants et réflexion éthique en institution.
  29. PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, InterEditions, 1995, pour la traduction française.
  30. Richard VERCAUTEREN, M.-C VERCAUTEREN, J. CHAPEAU : Construire le projet de vie en maison de retraite (page 61) parution 1993 144 pages
  31. http://www.solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_angelique.pdf consulté le 08/05/2014
  32. VERCAUTEREN Richard, HERVY Bernard, SCHAFF Jean-Luc, op.cit.
  33. Walter Hesbeen Infirmier et docteur en santé publique « prendre soin dans une perspective de santé » page 23 Masson paris 1998 :2002  208 pages
  34. Wiener Y. (1982), “Commitment in organizations: a normative view”,

 

 

 

Annexes

 

[1] Définitions lexicographiques et étymologiques de « éthique » du TLFi, sur le site du CNRTL.

[2] Jean-François MALHERBE. Sujet de vie ou objet de soins. Fides 2007.

[3] Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET (Sous leur direction). Repenser ensemble la maladie d’Alzheimer. Vuibert. 2007.

[4] Sylvie PANDELE. La grande vulnérabilité. Editions Seli Arslan. 2008.

[5] http://www.dico-definitions.com/dictionnaire/definition/37776/Projet.php

[6] http://www.fng.fr/html/droit_liberte/charte_integral.htm#onsult%C3%A9

[7] Patricia Joly. Souffrance des soignants et réflexion éthique en institution.

[8] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000244248&dateTexte=

[9] http://www.legifrance.fr/

[10] VERCAUTEREN Richard, HERVY Bernard, SCHAFF Jean-Luc, op.cit.

[11] Ibid.

[12] CARADEC Vincent (2010), Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, 2ème édition, Saint Jean de Braye : Editions Armand Colin, p 19

[13] Drs M.P HERVY et M.SALOM -Article EHPAD : s.é., s.d.

[14] Loc.cit., consulté le 02/01/2011

[15] http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F763.xhtml

[16] Site : http://www.solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_angelique.pdf consulté le 08/05/2014

[17] http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/impliquer/41916

[18] MASCLET Georges, (2000), La dimension psychologique du management, Presses universitaires, Villeneuve d’Ascq, 169 p.

[19] Meyer J.P., Allen N.J. (1991), “A three-component conceptualization of organizational commitment”,

Human Resource Management Review, n°1, p. 61-89

[20] Mowday, R., Porter, L., and Steers, R. (1979). The measurement of organizational commitment.

Journal of Vocational Behavior, 14, 224-247.

[21] Wiener Y. (1982), “Commitment in organizations: a normative view”,

Academy of Management Review, vol. 7, n°3, p. 418-428

[22] Becker H.S. (1960), “Notes on the concept of commitment”, American Journal of Sociology,

n°66, p. 32-42

[23] « Je ne voudrais pas quitter mon organisation actuelle parce que j’aurais beaucoup à perdre » (questionnaire Allen et Meyer, 1990, cf. 1.2.1.)

[24] NEVEU J.P. et THEVENET M. (2002), L’implication au travail, Editions Vuibert Collection Entreprendre, 230 p.

[25] Ibid.

[26] Fondation de France, le projet de vie, op.cit.

[27] PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, InterEditions, 1995, pour la traduction française.

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