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PROJET DE CREATION DE TANDEM LINGUISTIQUE FRANCO-POLONAIS : EXPERIMENTATION D’UN APPRENTISSAGE INTERCULTUREL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Projet de création de tandem linguistique franco-polonais :

 

expérimentation d’un apprentissage interculturel

 

 

 

INTRODUCTION :

Le tandem linguistique est une méthode d’enseignement et d’apprentissage d’une langue étrangère. La situation particulière aux apparences très souples et parfois informelle n’enlève rien à la rigueur de cette forme de pédagogie. L’enseignant voit son rôle évoluer dans l’apprentissage. Les apprenants trouvent une nouvelle source de motivation dans un apprentissage qui les met dans une situation, proche de la vie quotidienne. Cette approche concrète ne se limite pas à la maîtrise d’une Langue 2, elle est aussi adoptée pour l’acquisition culturelle. L’apprenant bénéficie d’une véritable formation sociale à travers l’échange qu’il a avec son partenaire qui lui communique un savoir être plus que le vocabulaire ou la grammaire.

L’enseignant de langue perd un peu de son statut dans le cadre d’un cours de tandem linguistique. Ce n’est plus le « maître » qui dirige la classe et qui partage son savoir du haut de son estrade. Il doit se synchroniser avec ses apprenants. Bien qu’il soit à l’origine du projet pédagogique, une fois dans la pratique, il n’en est plus le dépositaire. L’enseignant doit alors accompagner les élèves, il en faut au moins deux pour qu’un tandem puisse se former, dans leur propre projet. Son rôle consiste donc à accompagner les partenaires d’apprentissage dans leurs objectifs partagés ou non. Il adopte une fonction de conseiller qui doit d’abord écouter et comprendre. Sa première mission est de faire d’informer les apprenants afin que ces derniers puissent s’approprier des buts et des étapes à poursuivre, des tâches à entreprendre.

Le tandem linguistique a déjà fait ses preuves en matière d’efficacité dans le cadre franco-allemand. La proximité géographique et frontalière, l’histoire commune, la coopération entre les deux pays, l’intérêt économique du fait de parler l’autre langue… les motivations ne manquent pas pour ce tandem. L’association de la langue française avec le polonais n’en bénéficie pas. Le premier défi est donc de justifier la mise en place de cours en tandem linguistique ou des stages binationaux franco-polonais. L’intérêt existe auprès des natifs polonais résident en France et des jeunes français issus de la migration polonaise.

Mon stage m’a permis d’expérimenter le tandem linguistique franco-polonais. Il n’a été qu’expérimental mais m’a permis d’envisager un projet susceptible d’être présenté à des institutions d’enseignement ou culturelle françaises ou polonaises. L’objectif de stage a été d’abord de montrer l’efficacité de la méthode d’apprentissage en tandem linguistique dans un échange franco polonais. J’ai entrepris des démarches auprès d’institutions afin de trouver un partenaire, fait une véritable campagne de recrutement pour dénicher les apprenants et monté le projet d’enseignement. Ces travaux de mémoire présentent une partie théorique sur les spécificités de la méthode d’apprentissage et d’enseignement en tandem linguistique, ainsi que la description de cours binationaux. La partie pratique concerne le projet de tandem linguistique franco polonais que j’ai expérimenté.

 

PARTIE I – LE TANDEM LINGUISTIQUE, DE L’ECHANGE A L’APPRENTISSAGE

  1. Les composants d’un tandem linguistique

La démarche Tandem repose sur l’efficacité de l’apprentissage d’une langue par l’échange direct entre deux interlocuteurs communiquant alternativement dans leur langue maternelle respective. Cette situation de pratique des langues met en scène une gamme de tâches et d’activités menées de concert par le tandem. Les échanges se rapportent sur des sujets  de la vie quotidienne. Les apprenants sont suivis par un enseignant qui aide chacun à analyser sa démarche et à se forger des stratégies d’apprentissages. A l’origine, l’apprentissage en tandem est présentiel. Au moins un des deux apprenants a fait le déplacement dans le pays de l’autre. Il se peut aussi que le natif de la Langue 1 (L1) et l’apprenant de la Langue 2 (L2) vivent dans le même pays. Grâce aux possibilités données par les technologies de la communication, le tandem linguistique est démocratisé. La valeur communautariste du web favorise des échanges entre des citoyens du monde. La différence est que les internautes ne bénéficient pas du suivi d’un enseignant pour acquérir les outils et les techniques d’apprentissage.

1.1 Deux pairs pour un tandem

A part son statut d’expert d’une langue, du fait que c’est sa langue maternelle, chaque élève est un professeur ou un modèle pour son partenaire. La notion de natif est relative puisqu’un jeune né en France parle le polonais à la maison avec ses parents et en fait sa langue maternelle. Il faut cependant, pour que le tandem puisse fonctionner, il ait une réelle compétence linguistique et culturelle à transmettre. Il faut qu’il soit impliqué dans cette culture qu’il revendique. L’avantage avec ces natifs dans un pays étrangers est qu’ils ont la facilité de s’adapter à l’univers de référence de leur partenaire d’apprentissage puisque c’est aussi leur quotidien. La double référence culturelle serait un avantage pour les acteurs d’un tandem linguistique mais elle peut aussi prêter à confusion quand l’apprenant perd son repère ou remet en cause le travail de son « pair-enseignant ». Pour que la communication soit réussie, l’apprenant doit être un bon récepteur des messages que son coéquipier. Il doit se servir des outils qui lui permettront d’utiliser les éléments de langue et de contenus thématiques qui ont été travaillés.

L’essentiel est donc que les deux partenaires d’apprentissage reconnaissent à l’autre un rôle d’enseignant malgré leur statut égalitaire. De toute manière cette considération est interactive puisque les deux membres de l’équipe est à la fois acteur de la formation de l’autre et de la sienne. L’apprentissage se fait de manière plus naturelle, loin des situations très artificielle en classe. La pratique réelle de la L1 est alors transposée dans ce qui n’est qu’un exercice dans un L2. Au-delà de l’objectif d’apprentissage, il y a la visée communicative ou dialogique. Pour l’apprenant, il s’agit d’utiliser la langue L2 dans une situation presque naturelle dans le but de communiquer, chercher une information ou en partager, expliquer une idée…

L’interchangeabilité des rôles d’enseignant et d’apprenant est matérialisée par une rotation. Chacun a donc l’occasion de corriger l’autre. Il y a une dédramatisation des erreurs. La peur de commettre une faute n’est pas ici un frein puisque la sanction n’existe pas. Cependant, la construction langagière n’est pas pour autant facilitée. Derrière cette situation de communication entre les deux partenaires, il ne faut pas oublier l’essentiel : « apprendre ». Dans le cas d’un tandem linguistique, la finalité n’est pas seulement d’apprendre la langue mais aussi apprendre à apprendre ! Derrière le discours de son partenaire et les corrections que celui-ci propose, l’apprenant de la L2 doit s’approprier les techniques et les outils qui lui permettront de donner du sens à la chaîne langagière, d’agencer les idées aux formes langagières. Il est appelé à accumuler les éléments de savoir, à évaluer l’acquis et archiver le tout dans le but de les réutiliser plus tard. Il est amené à solliciter de l’aide.

1.2 La synchronisation

La situation de communication entre un apprenant d’une L2 est un natif n’est pas une simulation car l’enjeu est réel, dans la vraie vie. Il s’agit de connaître l’autre qui est embarqué avec soi dans un projet commun où l’on partage des activités. L’objectif du tandem linguistique n’est plus focalisé entièrement sur l’apprentissage de la langue. Il est aussi humain et relationnel. Il y un côté pragmatique puisqu’il y a un double apprentissage, deux situations d’acquisition. L’apprenant s’identifie à son pair-enseignant et inversement. Le véritable avantage de la méthode tandem est la liberté qu’elle procure aux apprenants. Cette liberté doit être vécue à deux. L’apprenant de la L2 prend certes en charge les différentes étapes de son apprentissage avec l’accord de celui qui est natif de la L1. L’apprentissage se fait de manière souple, permettant les improvisations. Toutefois, chaque ajustement doit toujours être pertinent.

L’entraide et le soutien de l’un envers l’autre sont la base de ce partenariat. De par son statut de pair-enseignant, le natif de la L1 invente les étapes de l’apprentissage, en accord ou non avec le professeur de langue qui supervise l’entraînement. Mais c’est avec l’apprenant de la L2 qu’il doit décider ensemble des objectifs et thèmes de conversation et même les attributions habituellement vouées au professeur tels les modalités d’entraînement ou le contrôle. Le natif est enclin à expliquer à son partenaire d’apprentissage ce qui se fait ou se dit dans son pays. Il y a donc un véritable échange en matière culturelle et de linguistique. De plus, cet échange ne se limite pas à des faits réels. L’apprentissage prend alors un aspect ludique ou distractif. Les pairs-apprenants exploitent la liberté qu’ils ont pour utiliser les outils de manière imaginative mais toujours avec un objectif concret : communiquer et apprendre. Derrière ces conversations improvisées se cachent une acquisition de vocabulaire et d’éléments culturels.

1.3 La culture

Dans un tandem linguistique, la transmission de la culture est aussi importante que l’apprentissage de la langue. Cette culture est condensée dans le vécu du natif et que ce dernier essaie de faire découvrir à son partenaire étranger. La différence est donc dans cette dimension réelle de la communication. Il ne s’agit pas de raconter la « Culture 2 » à l’apprenant de la Langue 2 tel que c’est écrit dans les livres. C’est le point de vue, l’expérience du pair-enseignant qu’il partage avec son partenaire. Il y a déjà un filtre personnel qui fait que les éléments culturels transmis sont précis et surtout à même d’intéresser l’autre. Le natif est susceptible de faire un portrait très personnel de son pays et des coutumes qui y sont observées. Les exagérations sont fréquentes. Le professeur peut intervenir pour rectifier ou nuancer certaines informations, sinon les compléter.

Les thèmes culturels sont incontournables dans les séances de tandem linguistiques. Les invariants anthropologiques permettent de travailler sur la particularité d’un pays en se basant sur les mêmes paramètres. Les habitus varient tout comme les manifestations symboliques qui caractérisent un pays. Par exemple, le thème de la présentation est incontournable. Chaque pays a sa manière de saluer, d’introduire quelqu’un. Le thème récurrent qui permet de décrire les aspects culturels d’un pays reste la ville. L’apprenant natif présente à son partenaire sa propre ville, le guide en faisant une visite imaginaire. Même si les informations sont de nature pratique, cette présentation a un aspect distractif. La langue 2 est l’instrument utilisé pour transmettre au pair-apprenant ces savoirs. Au-delà de l’aspect culturel, il y a un enrichissement du lexique, le renforcement de la sémantique de certains mots ou concepts, un entraînement en argumentation, un exercice grammatical. Le caractère interculturel de l’échange est intéressant. Cependant, il est relatif quand le natif et son partenaire de la Culture 2 habitent la même ville.

1.4 Le Sujet-citoyen

Participer à un cours de tandem linguistique nécessite dès le départ certaines prédispositions. Ouverture d’esprit et soif de découverte poussent l’apprenant à découvrir la personnalité et la culture de l’autre. L’échange se fait dans le respect. Les participants doivent faire preuve de patience. Ils sont amenés à faire un effort de compréhension. Comme le rôle de pair-enseignant est joué par l’un et l’autre, en alternance, il y a une entraide généreuse entre les deux parties. Un apprentissage entre pairs est réalisé sur la base d’un compromis. L’échange des éléments linguistiques et culturels fait l’objet d’une négociation. L’adéquation entre les contenus délivrés par le natif et les attentes de l’apprenant de la langue 2 est primordiale. Le fait que chacun donne et reçoit installe une relation égalitaire entre les deux partenaires qui forment le tandem. En principe, chaque apprenant est disposé à partager et à recevoir, il fait preuve de qualités humaines. Cela suppose que les participants à un tandem linguistique est motivé à agir comme de bons citoyens.

Et si les apprenants étaient contraints, dans le cas d’un cours imposé par un enseignant et non pas d’un besoin d’apprentissage personnel, à pratiquer le tandem linguistique. La prédisposition ne serait plus inébranlable. Toutefois, les particularités de cette méthode d’apprentissage viennent à combler ce manque de motivation. D’abord, il y a le sens de la responsabilité que l’apprenant, étant un expert et un enseignant dans sa langue maternelle et sa propre culture, éprouve face à son pair qui est amené à reproduire le modèle qui lui est présenté. Même si l’effort de faire bien et l’exagération viennent à relativiser la sincérité et la réalité des échanges, le relationnel bâti à travers le tandem linguistique peut continuer dans la vraie vie, au-delà du cadre d’apprentissage.  Il y a un engagement de soutien mutuel pour aider l’autre à apprendre la Langue 2 et la Culture 2. Cet engagement est facilité par le caractère réciproque des échanges et l’équité entre les deux participants.

 

  1. Les tandems dans les cours de langue binationaux

 

Le « tandem linguistique » désigne des cours réunissant des Français et des ressortissants d’un autre pays, ce pouvant être des Allemands, des Italiens, des Polonais… en vue d’un apprentissage mutuel de la langue du partenaire. La métaphore du tandem dans ces cours de langue se justifie par la présence de deux groupes de personnes de langues différentes se retrouvent pour partager une expérience vivante dans la langue et la culture de l’autre. Les stagiaires additionnent leur savoir-faire et leurs forces afin de progresser dans l’apprentissage de la langue maternelle de l’autre.

 

L’apprentissage en tandem peut se faire de manière individuelle, par paire. Un individu de la langue maternelle X, plus un autre de la langue cible Y sont partenaires pour apprendre et partager ses compétences  linguistique et culturelle. Le tandem est aussi possible en groupes binationaux (rencontres binationales). Il faut qu’il y ait présence de deux langues maternelles. Cela donne à l’apprenant la prérogative de jouer le rôle d’enseignant. La rencontre binationale permet de lier apprentissage linguistique et apprentissage interculturel.

 

Les expériences antérieures de tout un chacun ainsi que le contexte national et socioculturel déterminent les normes de comportements et les stratégies d’apprentissage.  Dans les stages binationaux, les caractéristiques nationales sont à mettre en exergue par un natif. La situation naturelle de communication entre locuteurs natifs engendre des acquisitions langagières. Il faut organiser et structurer ces acquisitions. Les activités pédagogiques sont toujours imbriquées avec la situation naturelle de communication.

 

Le tutorat ou l’apprentissage à deux (dans le sens d’une aide réciproque entre élèves) sont les précurseurs du tandem individuel. L’association des termes « tandem » et « rencontre » en liaison avec l’acquisition de langues est née vers la fin des années 1960, dans le cadre de rencontres de jeunes Français et Allemands.  Pour la première fois, le tandem apparaît comme un concept didactique et méthodologique qui structure l’apprentissage des langues dans un contexte binational en équilibrant travail en tandem et activités sportives et/ou de loisirs.

 

Les activités en tandem étaient cependant plutôt réservées aux phases de réinvestissement du vocabulaire. Dans ces cours, d’une durée de trois semaines en règle générale, tels qu’ils existent encore aujourd’hui, des phases mononationales où les apprenants de même nationalité restent entre eux, préparent des phases binationales; les deux groupes mononationaux travaillent en groupe fermé. Pour les débutants, les situations de la vie quotidienne sont au centre des cours. Pour les niveaux avancés, le travail s’articule autour de domaines thématiques.

 

Avec l’approche pédagogique en tandem, les stagiaires se retrouvent dans une situation permanente de communication authentique. Chaque apprenant travaille avec un partenaire locuteur natif. Il peut à chaque instant poser des questions afin de vérifier ses connaissances, corriger ses erreurs et s’entraîner à une pratique correcte de la langue cible. Le temps de parole et la pratique de la langue sont démultipliés puisque la rotation des rôles enseignant/élève qui sont interchangeables.

 

Dans une situation de rencontre authentique, l’apprentissage linguistique est enrichi par une dimension culturelle dans le cadre d’une rencontre interculturelle. Il y a une communication réelle avec un partenaire venant de l’autre culture et surtout un contact immédiat avec la culture cible. C’est un apprentissage réellement interculturels qui est aussi coopératif et en partenariat. L’apprenant est au centre du processus.

 

 

2.1 Les objectifs d’apprentissage

 

L’objectif du tandem linguistique est de donner la possibilité à des Français et des Polonais de se rencontrer et d’apprendre la langue du partenaire. Cela consiste à susciter l’intérêt des stagiaires pour le pays, la culture de la langue cible. La Pologne n’a pas la proximité géographique de l’Allemagne ni la notoriété de langage universel de l’Anglais. Les apprenants sont amenés à découvrir la vie dans l’autre pays. L’apprentissage vise aussi à comprendre et mieux identifier les éléments culturels partagés par le pair enseignant ou l’autre groupe linguistique.

 

Sur le plan purement linguistique, il s’agit de pouvoir parler dans la langue cible, la comprendre à l’écrit et à l’oral et pouvoir l’écrire. Langue maternelle et langue cible sont à la fois objectifs et contenus d’apprentissage. La langue est liée à des réalités humaines. Elle n’est pas abstraite et ne saurait exister indépendamment des personnes qui la parlent.  « Le langage ne se contente pas de traduire une réalité préexistante, il est le champ où cette réalité se constitue »[1]. L’enseignement de cet outil de communication est basé sur les actes de parole et les situations de communication. Toujours rattachée à son contexte culturel, historique et social, la langue est vivante et donc soumise à des variations selon les locuteurs. L’apprenant doit acquérir la compétence linguistique, c’set-à-dire la capacité à produire et à reconstruire du sens dans la langue cible à l’écrit et à l’oral en veillant à la grammaticalité des phrases.

 

Le tandem linguistique permet de vivre l’ouverture à l’altérité puisqu’il vise à établir une véritable rencontre entre les partenaires d’apprentissage. L’apprenant développe sa capacité à accepter l’autre en tenant compte de ses différences. Il se forge une compétence de communication. Dans les situations de communication authentiques, les intéressés surmontent ensemble les dysfonctionnements de la communication produits par les carences linguistiques. Ces phénomènes représentent des situations « d’acquisition linguistique interactive ». Le » travail linguistique en situation d’interaction » ne peut avoir d’incidence favorable sur le processus d’acquisition linguistique que si les intéressés acceptent les consignes assignées à leur rôle d’interactant[2].

 

L’apprentissage est basé sur des actes de paroles inscrits dans des situations. Selon Hyme[3], l’on vise la capacité à « produire et à interpréter un nombre non limité de discours appropriés à une situation donnée ». Les cours de langue en tandem permettent d’atteindre les objectifs communicatifs habituels. Ils travaillent sur la compréhension orale et écrite ainsi que sur l’expression orale et écrite dans des situations données. Pragmatiques,  ces travaux doivent être intéressants sur le plan thématique pour les stagiaires.

 

La compétence interculturelle est celle qui permet de connaître la culture de l’autre, au sens sociologique du terme. Thomas (1988) décrit l’apprentissage interculturel comme un long processus : « une personne tente – dans la rencontre avec des personnes d’une autre culture – de comprendre leur système spécifique de pensée, de hiérarchisation des valeurs et d’action, de l’intégrer dans son propre système culturel et de l’utiliser dans sa pensée et dans ses actes dans le champ culturel étranger. L’apprentissage interculturel implique non seulement la compréhension des systèmes hétéroculturels, mais aussi une réflexion en miroir sur son propre système culturel ».[4] Apprendre à découvrir les codes d’une culture fait aussi partie de l’apprentissage en tandem. La rencontre entre locuteurs natifs différents permet d’apporter des connaissances sur le contexte socioculturel des deux côtés. Les stagiaires expérimentent directement la façon de parler, les habitudes et la façon vivre du partenaire.

 

 

2.2 Le rôle des enseignants et des stagiaires

 

2.2.1 Les enseignants

 

Même si les stagiaires sont à tour de rôle enseignant et apprenant de leur langue réciproque, le les enseignants sont loin d’être superflus. Les compétences requises sont plus pointues que dans un cours de langue classique. En tandem linguistique, les enseignants doivent avoir une bonne maîtrise de la didactique des langues étrangères et des cultures, pour réagir de manière souple aux demandes des stagiaires. Ils maîtrisent les variations interculturelles et sont capables d’amener les stagiaires à un apprentissage efficace et satisfaisant. Ils doivent rendre l’apprentissage linguistique et interculturel agréable de manière à motiver les apprenants.

L’enseignant propose des outils et guide l’apprenant de manière discrète, sans jamais être envahissant. Il a pour mission de gérer l’organisation du tandem et de mutualiser les démarches d’apprentissage des deux côtés afin que l’utilisation des deux langues dans une même séance soit efficace. En tant que guide, il surveille la progression des apprenants et s’assure que les différents acquis puissent être accumulés. Son intervention sera nécessaire pour aider l’apprenant à sélectionner le savoir à mémoriser ou à assimiler. La prise de note sélective en est un exemple élémentaire. Il aide un élève à obtenir de son partenaire les informations voulues, qui apportent une connaissance linguistique ou une compétence culturelle. Puisque les apprenants gardent toute leur autonomie, on peut parler d’un entraînement semi-dirigé.

La subtilité de l’intervention de l’enseignant au sein d’un tandem est requise afin que le premier apprenant, celui qui est expert dans sa langue maternelle puisse jouer le rôle de professeur à son partenaire. La correction des erreurs se faisant entre les partenaires d’apprentissages eux-mêmes, l’enseignant se contente d’apporter une évaluation globale. Il est libre d’intégrer les acquis et aussi l’évaluation d’un élève dans le cadre d’un cours « normal ». Il y a une complémentarité entre la méthode tandem linguistique et les autres modes d’apprentissage d’une langue étrangère.

Les compétences pluridisciplinaires de l’enseignant dans le cadre d’un cours en tandem consistent à avoir une bonne connaissance de la langue du partenaire, en l’occurrence le polonais. Le professeur de langue doit avoir effectué un séjour ou avoir vécu à l’Etranger pour justifier de son expérience des échanges internationaux. C’est encore mieux si c’est en Pologne, le pays de l’autre langue du tandem. Sur le plan didactique, le professeur connaît les matériels utilisés dans l’enseignement des langues. Il doit aussi maîtriser les habitudes et les spécificités d’apprentissage des deux pays concernés, soit la France et la Pologne.

 

L’enseignant doit avoir de bonnes qualités relationnelles. Il joue un rôle d’animateur afin de favoriser l’ouverture vers l’autre. Il instaure une relation de confiance réciproque et de complicité. C’est l’enseignant qui veille à l’intégration du stagiaire. Il fait attention que certains ne se sentent exclus ou d’autres ne deviennent des leaders afin que le rapport soit toujours égalitaire entre les apprenants. Il gère les conflits notamment d’origine culturelle. Discret et effacé, il laisse le tandem gagner en autonomie. Attentif mais en retrait, il motive la troupe et redonne de la confiance.

 

En tant que conseiller, l’enseignant se tient à la disposition des stagiaires et répond à leurs questions. Il construit avec eux les étapes du processus « Apprendre à apprendre ». Animateur de débat, il laisse les stagiaires prendre la parole en fonction des consignes données, intervient pour donner la parole, équilibrer le temps d’intervention, préciser certaines formulations, demander des informations plus précises. L’enseignant peut aussi jouer les interprètes quand c’est nécessaire mais avec parcimonie.

 

2.2.2 Les stagiaires

 

Dans un tandem linguistique, les stagiaires apprennent, certes, la langue de leur partenaire, mais ils leur « enseignent » également leur propre langue maternelle. Aussi, ils ne sont pas seulement dans la situation de recevoir un savoir, ils contribuent en outre à la construction d’un savoir commun. L’application de ce principe du travail en tandem présente le très grand avantage d’impliquer de manière intensive les participants dans les processus de construction du savoir et dans le cours en général. Il en résulte une dynamique de groupe dans laquelle chacun à un rôle à tenir et qui favorise l’acquisition, dédramatise l’apprentissage linguistique. Chacun donne des informations à son partenaire sur/et dans les deux langues. Chacun se rend compte des difficultés passagères du partenaire à apprendre et relativise ainsi ses propres difficultés.

 

Les partenaires du tandem travaillent de façon autonome en suivant les consignes qui leur ont été données. Ils organisent l’évolution, le rythme de leur travail. Chacun est responsable de ses propres acquisitions et des acquisitions de l’autre, ainsi que co-responsable du bon déroulement du tandem. Cette responsabilité est synonyme d’autonomie. Les partenaires établissent des règles pour faire fonctionner le tandem.

 

L’initiative personnelle donne au stagiaire la possibilité de prendre en main son propre apprentissage. Il sera important de trouver un équilibre entre les besoins des deux partenaires, afin que tous les deux puissent atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Pour cela, les partenaires devront articuler clairement ces besoins et en négocier la faisabilité en fonction de l’Autre. Chaque stagiaire est un accompagnateur attentif qui écoute, aide et encourage son partenaire.

 

 

 

II – LA PRATIQUE : Projet de tandem linguistique franco polonais

 

 

  1. Un stage de Responsable de formation FLE

 

Dans le cadre du cursus « responsable de formation en FLE », chaque étudiant doit effectuer un stage pratique de 200H minimum. Le stage est prévu pour le deuxième semestre. Il est difficile à trouver et il faut commencer à le chercher assez tôt, au premier semestre. J’ai trouvé mon stage dans une association franco-polonaise à Strasbourg : l’Association Franco Polono Allemande de la Culture et de l’Education des Polonais d’Alsace).

 

Le responsable, Mr Jan, m’a informé que l’association organise déjà des cours de langue française pour les polonais. Ces cours sont menés par une enseignante bénévole Mme Wider (Elle est aussi le professeur de français à l’alliance française à Strasbourg). Mr Jan m’a laissé la liberté de choisir et de lui proposer une activité pédagogique ou culturelle que je pourrais développer ou créer dans son association.

 

Je lui ai proposé de créer un tandem linguistique franco polonais. Mon projet lui a paru très intéressant car :

 

– il permettrait de développer l’activité pédagogique de l’association

– de s’ouvrir au public français, l’association est fréquentée par des polonais dans la plupart des cas.

– de faire connaître l’association aux différents organismes comme : l’Université de Strasbourg, le Lycée international à Strasbourg, le Consulat de Pologne à Strasbourg, l’église polonaise à Strasbourg

 

En proposant de créer le tandem linguistique franco polonais, j’ai été conscient que je serai obligé de faire face à plusieurs difficultés.

 

1° Comment trouver des apprenants français qui souhaiteraient apprendre la langue polonaise, qui n’est pas une langue internationale, elle est seulement parlée en Pologne.

2° Le temps était limité, j’avais environ 2 mois pour bien mener mon projet et je ne pouvais pas me permettre de me lancer dans des expérimentations inutiles.

 

3° Je n’avais pas d’expérience dans ce domaine, en plus il n’y avait aucune publication sur le tandem franco polonais.

 

Pour acquérir des connaissances théoriques, j’ai consulté les ouvrages sur le tandem franco allemand. Pour m’informer et avoir quelques conseils pratiques concernant le tandem, je me suis rendu aux cafés linguistiques : « Salamandre » et « FEC » à Strasbourg. Ils ne proposaient pas de tandem franco polonais.

 

J’ai observé le tandem français anglais et franco allemand mais j’ai constaté que les cours n’étaient pas structurés ni organisés. C’était plutôt une libre discussion sur un quelconque sujet. Cependant, mon rôle a été facilité par la connaissance de deux langues et deux cultures (polonaise et française).

 

En Pologne j’ai terminé l’Ecole Supérieure de Pédagogie et j’ai enseigné à l’école primaire l’histoire, géographie et le polonais. Mon expérience dans l’enseignement du polonais m’a beaucoup aidé dans le travail avec les apprenants français.

 

Le responsable de l’association a précisé qu’en cas de réussite de mon projet, il sera continué. Il m’a demandé de rédiger un document qui pourrait être utile à mes successeurs et de présenter dans ce document les sujets, les thèmes des cours, la méthodologie, les problèmes rencontrés et des solutions proposées.

 

 

  1. Le montage d’un projet de stage en tandem linguistique franco polonais

 

2.1 Les participants

 

La première étape consiste à rencontrer et motiver un public, inciter des stagiaires à participer au stage de tandem linguistique. Il s’agit de présenter les spécificités du stage, les objectifs, les contenus en ciblant le public concerné. L’enseignant doit recueillir dans cette première approche certaines informations qui lui permettront de préparer les séances, à savoir les attentes des participants, leur  niveau de compétence linguistique, leur centre d’intérêt. Il faut absolument obtenir l’adhésion des apprenants  pour une meilleure efficacité du travail. Pour ce faire, la méthodologie du tandem est à présenter et à expliquer en détail aux novices.

 

Un tandem est constitué de deux personnes de langue maternelle différente. Pour faire face à une situation de communication, chaque participant est amené à endosser son rôle de locuteur natif (enseignant) ou de locuteur non-natif (apprenant), en fonction de la langue retenue pour la phase de travail (français ou polonais). Les objectifs et les contenus des séances tiennent compte du profil des stagiaires et des données matérielles du lieu de stage. Ils doivent proposer une progression linguistique motivante et un processus d’apprentissage interculturel. Après l’initiation au travail en tandem, il est primordial d’inventorier les attentes des stagiaires, de leur définir ce qu’est la  compétence interculturelle. Ensuite, on leur présente les stratégies d’apprentissage et les méthodes d’évaluation.

 

 

  • Le recrutement

 

Des recherches ont été menées pour trouver des participants au tandem franco polonais.

 

Les apprenants français

 

Pour trouver les apprenants français, j’ai pris un rendez vous avec Mme Geber qui est la responsable de la section polonaise au Lycée International de Pontonniers à Strasbourg. La section polonaise existe depuis 10 ans. Elle est fréquentée au total par 16 élèves (dans 3 classes) Tous les élèves sont des français d’origine polonaise et le français est leurs langue maternelle. Ils apprennent le polonais, 4 heures par semaine et l’histoire, 2 heures par semaine.

 

Les élèves ont tous un très bon niveau du polonais, surtout de la langue parlée car la plupart d’entre eux communiquent en polonais à la maison. Mme Geber m’a permis d’organiser une réunion avec des élèves de section polonaise pour leur proposer les cours de tandem. Il y avait deux élèves qui étaient intéressés par le tandem.

J’ai contacté aussi Mme Gos qui est le professeur du polonais au Département d’Etudes Slaves à l’Université de Strasbourg et je lui ai demandé de l’aide pour trouver les étudiants français qui souhaiteraient participer au cours de tandem. Après une discussion avec des étudiants, j’ai réussi à avoir 2 personnes intéressées par le tandem franco polonais.

 

J’ai présenté aussi mon projet à mon entourage et au total j’ai trouvé 7 apprenants français

 

Les apprenants polonais

 

Pour trouver des participants polonais, j’ai contacté des institutions culturelles et différentes associations polonaises à Strasbourg. J’ai publié une annonce dans la brochure de l’association polonaise Piast qui regroupe les étudiants polonais à Strasbourg. J’ai parlé autour de moi pour informer mon entourage de mon projet. J’ai élaboré un prospectus informatif concernant mon projet (dans deux langues) et je l’ai affiché dans toutes les institutions susceptibles d’accueillir le public concernés : les associations, le consulat de Pologne, l’université, l’église polonaise. Je suis allé à l’église polonaise à Strasbourg, (fréquentée par environ 50 personnes chaque dimanche) et j’ai distribué le prospectus. J’ai discuté avec les gens pour les inviter à venir et participer au tandem.

 

Je peux constater qu’il m’était beaucoup plus difficile de trouver les participants français que des polonais. Cela peut s’expliquer par le fait que les polonais sont déjà en France et leurs besoins de parler est urgent.

 

 

  • Description des participants au tandem linguistique

 

Les apprenants français

 

1° Joanna 18ans, niveau en polonais C1, l’élève au Lycée International, elle passe le Bac l’année prochaine.

2° Stanislas, 19ans, niveau C2, en octobre il commence ses études de comptabilité à Breslau en Pologne

3°Maëlle 23ans, niveau en polonais A1, en octobre elle va préparer licence en droit à l’Université à Cracovie. Elle va étudier en anglais. (Erasmus en Pologne)

4° Vincent 29 ans, niveau A1-A2, il va se marier avec une polonaise de Strasbourg, il souhaite apprendre le polonais pour communiquer avec la famille en Pologne

5° Guillaume, 30 ans, A2 doctorat en biotechnologie, sa femme est polonaise, elle fait le doctorat dans le même domaine.

6°Alexis, 30 ans, A2, il enseigne le français en Allemagne, il souhaiterait travailler et vivre en Pologne avec sa fiancée.

7°Jean 24ans, niveau A2, un étudiant en histoire, Erasmus en Pologne.

 

Dans le groupe des Français il y avait seulement une étudiante débutante de Niveau A1,

 

Les apprenants Polonais.

1° Agnieszka 28 ans, niveau B1 en français, 3année du doctorat en biotechnologie à l’IGBMC à Strasbourg (Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire), elle fait ses études en anglais.

2° Monika 28 ans, niveau A2, doctorat en biotechnologie à IGBMC, elle fait ses études en anglais

3° Ewa, 22ans, niveau A2, stage d’informatique (en anglais) de 3 mois à IGBMC

4° Emilia, 24ans, niveau B2, Erasmus 1 an, licence d’anglais à l’université de Strasbourg

5° Marta, 19 ans, niveau B1, fille au pair dans une famille de 5 enfants.

6° Aneta, 30 ans, niveau B1, son mari fait le doctorat en physique à Strasbourg, elle est sans emploi.

7°Sylvia, 20 ans, niveau B1, fille au pair.

 

Chez les Polonais le niveau général de la langue cible a été plus élevé parce que les Polonais sont déjà en France et l’apprentissage pour eux est plus facile.

 

 

  • Le profil des participants

 

Le questionnaire

 

Pour connaître le profil des étudiants,  j’ai élaboré un questionnaire (il est rempli par des étudiants avant au début du stage)

 

Nom …………. Prénom ……………. Age ……………….. Langue maternelle ……………. Niveau d’étude………………..

 

1° Quelle langue étrangère connaissez-vous ?

2° Quelle est la langue cible que vous voulez apprendre ou améliorer en tandem ? -polonais -français

3° Comment évaluez-vous votre niveau de connaissance dans cette langue ? Utilisez le niveau de CECR -expression écrite -compréhension écrite -expression orale -compréhension orale

4° Quels sont les objectifs d’apprentissage que vous voulez attendre avec le tandem -améliorer l’expression orale -améliorer l’expression écrite -améliorer l’expression écrite -améliorer la prononciation -préparer un examen -préparer Erasmus -connaître la culture, savoir plus sur le pays -d’autres raisons

 

L’entretien

 

Après le questionnaire, j’ai fait un entretien individuel avec chaque participant pour définir des objectifs des stagiaires et connaitre leurs attentes. Evaluation Après chaque cours, pour connaître les impressions des étudiants j’ai demandé de répondre aux questions concernant le cours

-Avez-vous apprécié le dernier cours ? Si oui pourquoi. Si non pourquoi -Etiez-vous en mesure de tout comprendre ? Si non avez-vous de questions.

-Comment la correction a été effectuée ? Une réunion de préparation Après le questionnaire et l’entretien, nous avons organisé avec Mr Jan et Mme Wider une réunion de préparation.

 

Nous avons expliqué dans deux langues (français et polonais) les principes de tandem car dans la plupart des cas, les étudiants ne connaissaient pas cette forme d’apprentissage. J’ai présenté les sujets de 12 cours qui étaient étalés sur 2 mois.

 

Pour motiver des étudiants, j’ai mis l’accent sur : – l’utilité des thèmes proposés, par exemple : savoir se présenter, organiser une sortie – sur la progression linguistique – sur l’apprentissage interculturel, chaque sujet sera traité aussi sous l’angle culturel,

 

Pour tous les étudiants et les étudiants débutants en particuliers, j’ai proposé un cours traditionnel, de soutien, monolingue dont le contenu était toujours en rapport avec le sujet de tandem.

 

Nous avons présenté le planning des cours. Les cours ont lieu tous les mercredis et les samedis de 10H-12H Tous les lundis et vendredis de 9H-12H –permanence. Pendant mes heures de permanence, j’ai prévu les cours de soutien, monolingues, individuels ou en groupe pour les personnes intéressées.

 

 

  1. Un cours en tandem linguistique franco polonais

 

  • Guide pour les participants de tandem

 

Etape 1 : Avant de commencer la séance de tandem, j’ai organisé un cours traditionnel, monolingue pour tous les participants. Dans ce cours, j’ai travaillé avec des apprenants le vocabulaire et les expressions, les phrases simples qui pouvaient être utiles pendant la séance de tandem.

 

Etape 2 : J’ai toujours présenté les exercices dans deux versions linguistiques. Les apprenants Français reçoivent la version polonaise et les Polonais la version française. Ensuite, ils réfléchissent rapidement sur le contenu de l’exercice.

 

Etape 3 : J’ai demandé aux élèves de réfléchir de quelle façon ils veulent travailler. Les participants déterminent au début de la séance la manière dont ils souhaitent travailler, à savoir s’ils sont intéressés par la réalisation exacte et complète de l’exercice ou ils se concentrent juste sur un seul aspect. Les apprenants doivent préciser également les proportions entre les compétences : expression orale et écrite et la compréhension orale et écrite.

 

Déterminer des proportions n’est pas seulement une question de besoins des apprenants mais aussi la résultante de possibilités offertes par l’exercice, des compétences déjà acquises et des priorités du moment des apprenants. La prise de conscience de ces éléments permettra d’éviter les déceptions des deux côtés. Chaque élève doit savoir exactement ce qu’il veut faire. J’ai conseillé de prendre des notes dans la langue cible avec l’aide du partenaire.

 

En cas de problèmes de compréhension, l’apprenant demande à son partenaire de simplifier son langage. Les deux partenaires doivent observer ses réactions car souvent les gestes, la mimique, les grimaces peuvent indiquer les problèmes de compréhension.

 

Etape 4 : Il faut décider comment vont travailler les apprenants, toujours avec le même partenaire ou chaque fois avec un partenaire différent. Je préconise le changement des partenaires le plus souvent possible mais on ne peut pas considérer cela comme une règle. Dans mon groupe il y avait un cas de deux apprenantes, elles sont devenues des amies et ne voulaient pas se séparer et elles ont travaillé toujours ensemble. J’ai constaté qu’elles ont fait beaucoup de progrès. Le lien affectif entre elles a fait que leur engagement, leur disponibilité, la capacité d’écoute et de compréhension avaient un effet très positif sur leur apprentissage.

 

Dans d’autres cas, j’ai procédé au tirage au sort. Chaque fois j’ai préparé des lots de manière qu’ils fassent aussi un élément dans le processus d’apprentissage, les lots ont été préparés de sorte qu’ils contiennent le vocabulaire correspondant au sujet traité pendant le cours.

 

Pour la séance « faisons connaissance » les lots contenaient seulement les informations sur l’âge et la nationalité : Par exemple, Agnieszka (la Polonaise) pour trouver son partenaire a tiré le lot avec la phrase « je suis Française, j’ai 23 ans ». Elle lit cette phrase en polonais, devant le groupe et Maëlle doit comprendre que c’est elle qui est choisie. (Maëlle est Française, elle a 23 ans) Pour résumer, il me semble que le meilleur déroulement de la réunion est constitué des étapes suivantes :

  • présentation de l’exercice et l’explication de points difficiles.
  • distribution de lots et sélection de pairs de tandem
  • distribution de l’exercice dans deux versions linguistiques
  • le travail sur l’exercice

 

En se soumettant à ces règles, on peut éviter des erreurs classiques comme les malentendus sur le but de l’exercice ou le chaos causé par la distribution prématurée de lots.

 

Etape 5 : J’ai présenté aux étudiants le problème de correction, comment corriger et se faire corriger. Une correction mutuelle des erreurs pendant les cours de tandem est une des plus difficiles et importantes tâches. Elle devrait être effectuée avec beaucoup de prudence pour ne pas couper la conversation et perturber la communication.

 

Pour chaque apprenant la hiérarchie des erreurs est différente par exemple, les fautes de prononciation ou intonation, fautes de grammaire, etc. il doit réfléchir quelles erreurs sont plus importants dans un cas particulier.

 

Pendant la conversation avec le partenaire, il est conseillé de prendre de notes pour ne pas couper tout le temps la discussion. Il y beaucoup de moyens de corriger de fautes. Par exemple, une remarque directe tel « je ne comprends pas » ou « on ne peut pas dire de telle façon »

 

L’apprenant est incité à donner la possibilité au partenaire de se corriger lui-même, en lui signalant seulement la faute sans donner la version correcte.

 

Il faut être conséquent mais pas trop exigeant, si on voit que les corrections perturbent le partenaire, on réduit la correction. Il faut installer la confiance réciproque entre les partenaires, respecter les attentes des partenaires.

 

Le lieu de rencontre, le jour et l’heure sont eux aussi très importants à fixer afin qu’ils entrent dans la routine de la semaine pour que le travail devienne plus facile à gérer[5].

 

  • Les séances de tandem linguistique

 

Le travail en tandem met en scène des activités de communication qui se déroulent dans conditions authentiques avec des locuteurs natifs. L’approche didactique est communicative, interactive et interculturelle. L’enseignant rappelle les règles et les principes à suivre.

 

Quand le locuteur natif enseigne, il doit savoir expliquer en langue maternelle, en s’exprimant de façon simple. Il corrige une erreur avec subtilité, évitant de heurter son interlocuteur. Il motive et encourage son partenaire. Il doit être capacité de transmettre des savoirs et des savoir-faire. Quand c’est le locuteur de la Langue 2 qui apprend, il est à l’écoute de son partenaire ; il se montre curieux et intéressé. Il imite son pair-enseignant en paroles et en geste. Il accepte d’être corrigé. Il respecte les différences culturelles.

 

Au début, il est préférable de se concentrer sur quelques petits objectifs, qui peuvent être présentés au partenaire de façon claire. Selon le modèle Holec[6], il s’agit de former chez l’étudiant la capacité de prendre en charge son apprentissage en toute autonomie.

 

Description des séances de tandem

 

Séance n°1 Thème : Faisons connaissance

Objectifs communicatifs : -utiliser les énoncés qui correspondent à la situation et à l’interlocuteur, -savoir parler de soi -savoir discuter avec son partenaire en employant de formules de politesses simples

 

Structures langagières utilisés : -je suis français(e)/polonais(e) -j’ai 25 ans -pouvez vous répéter encore une fois -je ne comprends pas Aspect interculturel

Montrer et expliquer les différences dans le comportement des polonais et des français -Par exemple, chez les polonais on fait la bise seulement avec les nombres de la famille, -la question posée par des français « comment ça va ? » ou « comment vas-tu ? » peut être ressentie par des polonais comme une invitation à la discussion et l’occasion pour parler de soi pendant plusieurs minutes.

Cette séance a été précédée par un cours complémentaire monolingue prévu surtout pour les vrais ou faux débutants. Dans ce cours j’ai mis l’accent sur : – la conjugaison des verbes être, avoir, comprendre, pouvoir – les pronoms personnels – les chiffres – connaître des différentes nationalités – vocabulaire de civilité – ………………………………………..

 

 

Séance N°2 Thème : Bon appétit

Objectifs de communication -savoir exprimer le goût et le dégout -employer des énoncés interrogatifs, déclaratifs, injonctifs -discuter avec son partenaire en utilisant des formules de politesse -deviner le sentiment par rapport à l’intonation de la voix, la mimique, les grimaces.

 

Vocabulaire culinaire, aspect interculturel : -J’explique aux élèves les différences culturelles liées à la culture de table et à l’alimentation. Par exemple : les Polonais en Pologne s’accordent une très courte pose pour manger à midi. Arrivés en France, ils sont étonnés de voir les magasins et l’administration fermés entre 12H-14H. -on compare les différents plats traditionnels préparés à l’occasion de fêtes.

Cours traditionnel monolingue : -conjugaison de verbes aimer, vouloir, prendre, -savoir utiliser la négation : je n’aime pas, je ne veux pas -savoir utiliser les mots et les expressions comme : avoir faim, avoir soif, à table, le petit déjeuner, le déjeuner, faire la cuisine …………………………………………………

 

Séance n°3 Thème : Ma maison

Objectifs de communication : -exprimer ses préférences -Employer des phrases descriptives -savoir poser des questions Vocabulaire de base, l’habitation Aspect interculturel -Parler de différences et de similitudes concernant l’habitation en France et en Pologne Cours traditionnel monolingue sur ce thème : -les adjectifs -les pronoms possessifs. -savoir employer de mots et des phrases comme : habiter à la campagne, en ville, dans une banlieue, avoir une maison, logement, jardin. ……………………………………………

 

Séance n°4 Thème : Comment il (elle) est ?

Objectifs de communication : -savoir décrire les personnages montrés dans les images -employer des phrases simples qui peuvent être utilisées comme model par le partenaire. Vocabulaire vestimentaire, de base. Aspect interculturel -échanger les points de vue sur la mode dans les deux pays -signification sociale de l’apparence extérieure en Pologne et en France Cours monolingue : -les adjectifs comparatifs -rappel des expressions comme : je pense qu’il est….., il me semble que, faire une bonne impression, … ………………………………………………

 

Séance N°5 Thème : Aimez-vous le sport ?

Objectif de communication : -savoir utiliser le vocabulaire du sport -savoir discuter de ses centres d’intérêt.

Vocabulaire du sport et aspect interculturel : échanger des observations sur le sport des masses dans les deux pays.

Cours monolingue : – conjugaison des verbes : intéresser, jouer, aimer, skier, -emploi des phrases comme : je ne m’intéresse pas, j’aime jouer,

………………………………………………………..

 

Séance N° 6 Thème : programme TV

Objectifs de communication : -savoir présenter ses opinions -parler des émissions préférées de TV

Vocabulaire général et aspect interculturel : étudier les différences et les similitudes entre des programmes de TV en France et en Pologne

Cours monolingue : Utiliser des phrases : j’aime cette émission, les émissions éducatives, les programmes d’information, je ne regarde jamais

…………………………………………………………….

 

Séance N°7 Thème : les liens familiaux

Objectifs de communication : -décrire les apparences et le caractère de différentes personnes. -savoir parler des événements et des fêtes familiaux -connaître les familles des partenaires Vocabulaire de famille (cousin, oncle, tente, nièce) Aspect interculturel : discuter de différents types de famille en France et en Pologne. -présenter la situation démographique dans deux pays.

Cours monolingue : -travailler avec des étudiants des phrases : ma famille est grande (petite), du côté de ma mère (mon père), la famille type à la campagne (en ville), entretenir des relations avec sa famille, ne pas avoir des bonnes relations avec sa famille, la mère célibataire, ………………………………………….

 

Séance N°8 Thème : le monde du travail

Objectifs de communication : -savoir échanger des informations sur le monde du travail et l’éducation.

Vocabulaire du monde professionnel (différents métiers), aspect interculturel : -Parler de la situation d’emploi en Pologne et en France.

Cours monolingue : Travailler avec des étudiants les phrases et expressions : aimez-vous votre travail ?, quel est votre métier ? Avoir le temps libre, pourquoi vous n’aimez pas votre travail ? ……………………………………………………..

 

Séance n° 9 Thème : Loisirs

Objectif de communication : -connaître de loisirs des partenaires et exprimer les siens. Vocabulaire de base, Aspect interculturel : -Présenter des loisirs préférés des Polonais et des Français

Cours monolingue : – utiliser le vocabulaire ou des phrases comme : faire du sport, jouer aux échecs, aux cartes, au foot, se promener dans la montagne, s’ennuyer, souvent, jamais, toujours. …………………………………………………………

 

Séance n°10 Thème : trouver un endroit en ville

Objectifs de communication : -savoir demander une direction, poser des questions concernant le transport public

Vocabulaire du transport, Aspect interculturel : -le transport en public dans les deux pays -la qualité du service. Cours monolingue : -utiliser le vocabulaire et les phrases : prendre l’autobus, aller en voiture, demander des renseignements

.…………………………………………………………

 

Séance n°11 Thème : parler au téléphone

Objectifs de communication : -savoir s’exprimer au téléphone sur la différente thématique. Vocabulaire courant et aspect interculturel. -découvrir des règles à respecter dans les deux pays, en téléphonant chez les gens

Cours monolingue : Utiliser le vocabulaire et les expressions : est-ce que je peux parler avec …, je peux laisser un message, ne quittez pas

…………………………………………………………..

 

Séance N°12 Thème : se rencontrer

Objectifs communicatifs : -savoir exprimer l’acceptation ou le rejet poli de la proposition Vocabulaire courant

Cours monolingue : Utiliser les jours de la semaine, les chiffres,

 

 

 

  • Evaluation

 

Le déroulement des séances

 

Le caractère expérimental du projet d’un tandem linguistique franco polonais devait logiquement aboutir à une multitude d’erreurs et de maladresses. Ce n’était pas le cas grâce à des invariants de cette méthode pédagogique qui a déjà fait ses preuves en confrontant des apprenants parlant d’autres langues, en particulier le tandem franco-allemand. Une fois le concept et le fonctionnement du tandem acquis, l’apprentissage s’est bien déroulé. L’inexpérience des apprenants dans ce mode d’apprentissage tout à fait nouveau pour eux a nécessité des interventions de l’enseignant pour régler le tandem, rectifier certains propos, aplanir les mésententes.

 

Le comportement

 

L’absence de véritables conflits peut être interprétée comme le résultat d’un comportement empathique mais aussi comme un manque d’engagement, voire de la passivité, chez les apprenants. La participation des deux partenaires n’est pas toujours égalitaire. L’affinité a une influence positive sur le fonctionnement du tandem. Le désir pour les jeunes issus de la diaspora d’apprendre leur véritable langue maternelle est une source de motivation. Le lien culturel latent avec leur pays d’origine a facilité leur intégration dans le stage.

 

Le niveau linguistique

Une nette avancée du niveau linguistique a été notée chez les apprenants. La proximité entre les personnes d’origine polonaise partageant le même référent culturel a facilité le transfert de savoir. L’aisance dans l’expression a pu être observée au fil des séances. L’on constate un enrichissement du lexique chez les participants et surtout un usage adapté des vocabulaires appris. L’amélioration de la compétence linguistique est évidente puisqu’il s’agit d’actes de communication prédéfinis quoiqu’ils se déroulent dans des conditions authentiques. Un vrai test d’évaluation pourrait donner une idée précise sur le nouveau niveau linguistique des apprenants.

 

L’acquisition culturelle

 

Acquérir la culture française ou la culture polonaise, le niveau de difficulté n’est pas le même. Les apprenants visant à maîtriser la langue et la culture polonaise souffre d’un handicap, l’éloignement de la réalité de leur pays d’origine. Par contre, les polonais installés en France bénéficient de leur vécu car ils sont au contact de la culture française. Ce sera finalement le contact avec d’autres polonais ou franco polonais qui ont une identité française qu’ils apprennent à mieux intégrer la culture française. La communication interculturelle est un peu faussée puisqu’il y a ce lien affectif et une revendication identitaire qui dépassent le fait de ne pas parler la même langue maternelle. Il n’y a pas eu assez de distance sur le plan culturel.

 

Le stage

 

Le recrutement de participants a été la principale difficulté. L’intérêt pour la langue polonaise en dehors du cercle de la diaspora est encore très limité. Les cours de soutien en monolingue ont été déterminants dans le succès du stage. Cela a permis d’élever le niveau pour acquérir une meilleure capacité d’apprentissage. Les aménagements des horaires ont été compliqués. Le stage aurait pu bénéficier de plus de matériels didactiques pour faciliter le rôle du pair-enseignant. Cette expérience a permis à l’enseignant initiateur du projet d’établir des relations avec des institutions.

 

 

 

CONCLUSION :

 

Le tandem linguistique est une pédagogie qui favorise le contact entre les personnes pour développer la capacité de communiquer en temps réel. Il permet d’intégrer la dimension de l’apprentissage interculturel. L’apprenant affine non seulement son expression mais aussi son réseau d’interprétations. Il est obligé de régler les petits et grands malentendus, clarifier les choses, négocier. La situation de communication est toujours authentique dans un tandem. Il s’agit de se faire comprendre, de communiquer avec un locuteur de la langue cible. Le stagiaire apprend ainsi à prendre possession de son « statut d’étranger », de locuteur non-natif.

 

Les stagiaires pour un tandem franco polonais vivent de façon positive l’apprentissage et la communication interculturels grâce à leurs aspects liés à des personnes qui revendiquent la même identité. Les stagiaires parlant le polonais comme langue maternelle sont acceptés en tant que représentants de l’autre culture. Ils sont à même de donner des informations sur les questions de civilisation et d’habitude dans leur pays d’origine. La confiance qui s’installe entre les apprenants réduit les préjugés et favorise la tolérance. Une fois que le processus d’ouverture à l’autre est initié, l’apprenant peut émettre et accepter une critique constructive.

 

Certaines expressions se référant à une réalité en apparence similaire ont des significations ou des schémas d’interprétation différents. C’est le cas de « faux-amis ». La différence entre la culture de deux pays s’entend dans les éléments paraverbaux comme le rythme, les pauses, la répartition du discours, le silence, le volume sonore… La différence dans la manière de communiquer relève aussi d’éléments non-verbaux comme les mimiques pour exprimer les émotions, les gestuelles, la distance spatiale entre les locuteurs. Il n’y a pas un modèle unique garantissant le bon déroulement d’un cours en tandem linguistique. Les conditions matérielles et organisationnelles, les dispositions personnelles et les approches méthodologiques peuvent varier énormément d’un cours à un autre. L’implication de l’enseignant est nécessaire pour gérer le stage.

 

L’enseignant n’est plus le seul détenteur d’une compétence linguistique dans la langue cible, d’autres personnes dans le groupe sont des locuteurs natifs. La pédagogie du tandem met l’identité culturelle et linguistique des stagiaires au centre de l’enseignement/apprentissage.  A la fois enseignant et apprenant, le stagiaire partage et reçoit des savoirs et savoir-faire. Il se les approprie de manière efficace car il est impliqué dans des interactions avec des  partenaires ayant le même statut que lui.

 

L’avenir du tandem franco polonais serait plus évident en Pologne qu’en France. La motivation des polonais de France à parler français et des expatriés français à parler polonais est plus importante que dans les cas inverses. La vulgarisation du concept est presque impensable dans l’immédiat en France. Cependant, il est intéressant de créer des cours ou des stages binationaux avec un tandem linguistique franco polonais. Une coopération avec les institutions d’enseignement de FLE telles les alliances françaises ou encore l’implication d’association culturelle de la diaspora polonaise sont à envisager. Ce seront les apprenants qui rejoindraient ces lieux de cours de tandem linguistique. Des stages binationaux seraient aussi à organiser en Pologne dans le cadre d’un voyage à but linguistique. Le tandem linguistique franco-polonais est une contribution à l’intégration des populations dans l’espace pluriculturel qu’est l’Europe.

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

Holec (H.). « À propos de l’autonomie ». in : Études de Linguistique Appliquée, n°41, 1981

Ladmiral J.R. / Lipiansky E.M, La communication interculturelle. Paris, Armand Colin, 1989

OFAJ- Office franco-allemand pour la Jeunesse, La méthode Tandem – Guide pédagogique pour les stages linguistiques binationaux, 2007

Walker Lesley, La méthode d’apprentissage en tandem au Centre d’Enseignement des Langues Modernes (MLTC) à l’Université de Sheffield, septembre 2003

 

 

 

[1] Ladmiral J.R. / Lipiansky E.M, La communication interculturelle. Paris, Armand Colin, 1989

[2] OFAJ- Office franco-allemand pour la Jeunesse, La méthode Tandem – Guide pédagogique pour les stages linguistiques binationaux, 2007

[3] Cité dans le guide de l’OFAJ – La méthode tandem

[4] Ibid, Définition de l’apprentissage interculturel,   par A. Thomas, 1988

 

[5] La méthode d’apprentissage en tandem au Centre d’Enseignement des Langues Modernes (MLTC) à l’Université de Sheffield, par Lesley Walker, septembre 2003

[6] Holec (H.). « À propos de l’autonomie ». in : Études de Linguistique Appliquée, n°41, 1981

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