Quelles stratégies et pédagogies à adopter afin de proposer une offre de produits structurés ?
SOMMAIRE
PARTIE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE.. 6
CHAPITRE 1 : Le concept de produits structurés. 6
Section 1 : Définition et caractéristiques des produits structurés. 6
Section 2 : Différents types de produits. 12
- Les produits à capital garanti 13
- Les produits de rendement ou d’optimisation. 15
- Les produits de participation. 18
- Les produits à effet de levier. 19
- Structure du prix pour les produits structurés. 21
- Évolution. 22
Section 1 : Évolution du marché. 24
- La généralisation des « autocall ». 25
- La variabilité des sous-jacent 25
- Une meilleure protection aux investisseurs. 25
- Produits structurés, une classe d’actifs à part entière. 26
Section 2 : Les acteurs du marché des produits structurés. 26
PARTIE 2 : LES ENJEUX TOURNANT AUTOUR DE L’OFFRE DE PRODUITS STRUCTURES 30
CHAPITRE 1 : Les risques liés aux produits structurés. 30
Section 1 : Produits structurés, une réputation sulfureuse. 30
Section 2 : Des risques mal compris par les investisseurs. 31
Section 3 : Cartographie des risques. 33
- Les différents types de risques. 33
- Évaluation des risques en fonction du rendement 35
- Les indicateurs de risques : les grècques. 35
CHAPITRE 2 : Les avantages des produits structurés. 38
Section 1 : Les avantages pour les investisseurs. 38
- Un véritable support de risques. 39
- Une plus grande souplesse en termes de stratégie. 39
- Un large choix de valeur de référence. 39
- Une performance protégée en cas de baisse de marchés. 39
Section 2 : Les avantages pour les gestionnaires de fonds. 40
- Produits structurés, pour une allocation optimale des risques. 40
- Produits structurés, spéculation et volatilité. 40
- Le potentiel d’amplification des produits structurés. 41
CHAPITRE 3 : Stratégies et pédagogies à adopter afin de proposer une offre de produits structurés 42
Section 1 : Les stratégies de commercialisation des produits dérivés. 42
Section 2 : Stratégies pour proposer efficacement les produits dérivés. 44
- Mesurer la complexité des produits. 44
- Insister sur les rendements élevés et rester flou sur les risques. 45
- Proposition de produits simples et transparents. 45
- Simplifier l’information pré-contractuelle. 46
Section 3 : Proposition de produits individuels en fonction du type d’investisseur 47
- Distinguer les critères d’évaluation des risques de mauvaise commercialisation : 48
- Fournir un conseil adapté. 49
- Former les investisseurs. 49
Introduction
Dans un environnement caractérisé par des taux bas, les banques privées ainsi que certaines banques commerciales commencent à convaincre leurs clients à avoir recours à des supports assez spécifiques qui sont les produits structurés. Un produit structuré peut être défini à travers le rassemblement des éléments suivants : sous-jacent, durée, devise, barrière de protection du capital à l’échéance, rendement attendu, fréquence de constatation, conditions de remboursement. Les produits structurés ont connu un important développement durant ces dix dernières années. Ces types de produits financiers intéressent surtout les investisseurs qui sont de moins en moins satisfaits des instruments financiers standards comme les actions ou les obligations. Ce sont surtout l’évolution des marchés financiers ainsi que les exigences de plus en plus importantes des investisseurs pour des solutions à la fois créatives et individuelles qui ont contribué au fort développement de ce type de produit financier.
Si auparavant, les produits structurés étaient destinés exclusivement aux investisseurs institutionnels, actuellement de plus en plus de particuliers s’y intéressent.
Bien que leurs avantages sont souvent méconnus, les produits structurés offrent différentes solutions attractives venant compléter les instruments financiers traditionnels. Ils sont considérés comme des actifs à part entière et sont destinés à répondre précisément à des objectifs de placement personnalisés.
Le principal avantage des produits structurés est qu’ils permettent aux investisseurs de prendre connaissance des différentes conditions contractuelles se rapportant à leur investissement à un objectif de placement. Également avec les produits structurés, les investisseurs ont la possibilité de bénéficier d’un profil de rendement différent à celui offert dans les investissements traditionnels. Les produits structurés permettent également aux investisseurs d’avoir des produits caractérisés par un fort effet de levier à capital garanti ou encore des produits qui promettent une performance élevée. Les produits qui connaissent le plus un grand succès chez les investisseurs sont notamment les reverse convertibles, car ils ne s’accompagnent pas de risques importants et se composent essentiellement d’un investissement dans un actif sans risque et d’une option put sur ce même actif.
Toutefois, en raison des performances accrues offertes par les produits structurés, de plus en plus d’acteurs et de professionnels s’interrogent sur les risques qui les accompagnent. En effet, ces types de produits financiers se caractérisent par d’importants risques qui doivent être analysés avec beaucoup de considération. Des risques qui ne sont pas toujours communiqués aux investisseurs.
Le succès de ces produits engendre plusieurs questionnements que ce soit de la part des investisseurs ou de la communauté scientifique. Les principaux questionnements se rapportent au processus d’achat et au prix : quelles sont les raisons pour que les investisseurs passent par des intermédiaires pour acquérir un produit structuré et pourquoi ces produits sont-ils vendus à des coûts très bas. Ces instruments financiers sont même désignés comme premiers responsables de la crise financière.
Ainsi dans ce travail, nous nous intéressons particulièrement à la manière de commercialiser ces types de produits en mettant en confiance les investisseurs. Notre problématique est la suivante : « Quelles stratégies et pédagogies à adopter afin de proposer une offre de produits structurés ? ».
Pour donner des éléments de réponse à cette problématique, nous diviserons ce travail en deux grandes parties. Dans la première partie de ce travail, nous nous focaliserons sur les concepts clés tournant autour des produits structurés. Nous commencerons par leur définition et leur fonctionnement puis par l’analyse du marché.
Dans la seconde partie de ce travail, nous entamerons une analyse portant sur les différents enjeux tournant autour de l’offre de produits structurés, notamment les risques et les avantages ainsi que les stratégies de commercialisation.
PARTIE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE
CHAPITRE 1 : Le concept de produits structurés
Afin de qualifier les produits structurés, plusieurs auteurs parlent d’innovation financière. L’évolution progressive des marchés financiers a poussé les institutionnels à innover en termes de produits financiers. Les innovations se traduisent par la recherche de moyens destinés à répondre aux besoins diversifiés des investisseurs.
En effet, la multiplication de la diversité que ce soit au niveau des acteurs ou niveau des opportunités poussent les institutions à la conception de produits spécifiques pour chaque type d’investisseur. Par exemple pour répondre aux besoins des clients et des investisseurs qui sont de plus en plus exigeants, l’établissement de l’ingénierie financière a participé à l’élaboration de solutions d’investissement. La diminution des taux d’intérêt est venue renforcer l’apparition de produits dérivés offrant des solutions moins « traditionnelles ».
Section 1 : Définition et caractéristiques des produits structurés
Au cours des années 80 marquées par la création des options, les marchés financiers ont fait face au développement d’un nouveau type de produits financiers, les produits structurés. Les produits structurés ont premièrement été conçus par les banques sur la base de la combinaison de différents produits financiers. Cette association de plusieurs produits financiers procure divers avantages pour les investisseurs.
En raison de la diversité tournant autour des produits structurés, il se montre complexe d’apporter une définition stricte. Un produit structuré est tout d’abord un titre financier proposé par une institution financière afin de répliquer une stratégie d’investissement prédéterminée. « Les produits structurés sont des instruments d’investissement proposés sur le marché public par un émetteur (de titres) et dont la valeur de remboursement dépend de l’évolution d’un ou de plusieurs sous-jacents. Les produits structurés peuvent par exemple reposer sur des actions, des intérêts, des devises ou encore des matières premières telles que l’or, le pétrole brut, le cuivre ou le sucre »[1].
Selon Michel Klopfer dans son ouvrage « La gestion financière des collectivités locales » : « Un produit structuré est le croisement d’un prêt bancaire classique et d’un ou plusieurs instruments de couverture (swap ou options), l’ensemble étant présenté en package, sans nécessiter pour la collectivité le vote d’une délibération conforme aux circulaires du 15 septembre 92 ( délégation d’un an à l’exécutif ) et du 4 avril 2003 ( délégation permanente ) et qui nécessitent l’une comme l’autre de border le cadre de la délégation et d’exposer au moins sommairement une stratégie de gestion »[2].
À travers cette définition, le produit structuré peut être considéré comme un package rassemblant plusieurs éléments de couverture comme les swaps ou les options (détaillés dans la seconde partie du travail). C’est à partir de ces éléments que le distributeur établit son offre sur la base de trois types d’arguments :
- « des conditions de financement par rapport à celles proposées sur les marchés monétaires ;
- une plus grande diversification du risque sous certaines formules;
- une plus grande couverture au risque de taux »[3].
Par ailleurs, Institut d’Etudes Politiques de Lyon propose la définition suivante « les produits structurés sont crées en combinant des placements sur le marché monétaire ou obligataire et des opérations sur les produits dérivés et plus particulièrement sur des options dont la valeur dépend d’un sous-jacent (taux, change, actions, indices…) La résultante de ces deux parties offrira alors à l’investisseur un profil de rendement bien spécifique qui garantira soit un coupon, soit le capital en fonction de caractéristiques bien définies »[4].
Cette définition est plus technique par rapport à celle proposée par Michel Klopfer et permet de mettre en évidence deux types d’opération dans le cadre de la formulation d’un produit structuré :
- « Une opération se rapportant au financement initial engagé par un établissement et souscrit aux conditions du marché monétaire ou obligataire ;
- Une ou plusieurs opérations sur produits dérivés, qui permettent ainsi de structurer l’offre, afin de doper l’attractivité des produits proposés aux clients sur le marché bancaire»[5].
L’innovation dans l’établissement de produits structurés est qu’ils permettent aux investisseurs d’avoir accès aux produits dérivés. En effet, avec les produits structurés, les produits dérivés retrouvent un nouveau souffle étant donné qu’ils ont toujours été mal compris par les investisseurs, notamment les investisseurs finaux qui n’arrivent pas à cerner parfaitement leur utilité, la raison de leur écartement.
Un produit structuré peut correspondre à différents types de produits financiers et fait ressortir un profil risque/rendement défini. Un produit structuré peut donc être assimilé à un type d’action traditionnelle proposant des « payoffs » non traditionnels. Dans ce contexte, la valeur d’un produit structuré peut être évaluée sur la base d’une valeur de référence, donc y est dérivée. La valeur de référence peut être soit un actif soit une stratégie d’investissement ou encore une forme de variables.
Un produit structuré prend la forme d’un titre financier. Ce type de produit financier est émis par une institution financière avec l’objectif de répliquer une stratégie d’investissement bien définit. Un produit est destiné à atteindre les deux objectifs suivants :
- Élaborer un profit rendement/risque spécifique ;
- Élaborer des stratégies en adéquation avec l’évolution future des marchés.
A. Fonctionnement
Généralement, les produits structurés sont créés sur la base d’une combinaison de différents instruments de placements sur le marché financier. Ils appartiennent aux produits dérivés et font partie des options dont la valeur est fonction d’un sous-jacent.
Les produits structurés sont destinés à offrir aux clients et aux investisseurs un profil de rendement particulier et qui est destiné à garantir un coupon intermédiaire, l’intégralité du capital ou une partie selon des caractéristiques bien déterminées.
La création d’un produit structuré commence premièrement par des opérations de taux. La mise en œuvre de cette première opération est conditionnée par la maturité du produit ainsi que du support juridique dont l’investisseur souhaite obtenir. Par exemple pour les maturités ne dépassant pas un an, seuls les supports dépôt à terme ainsi que le certificat de dépôt négociable sont nécessaires.
Pour une maturité dépassant un an, les taux s’orientent davantage vers des obligations zéro coupon. Les options sont quant à eux adossées au support de taux. Ces options sont nécessaires dans le cadre de la détermination du profil de rendement en termes de stratégie du produit.
- Construction d’un produit structuré
La commercialisation des produits structurés se base généralement sur deux types de stratégies d’investissement : le taux et la dérivée. En effet, les produits structurés sont élaborés à travers la combinaison de différents placements sur le marché monétaire ou obligataire. Ils se composent essentiellement de produits dérivés et d’options le plus généralement.
La valeur de cette dernière est fonction d’un sous-jacent. C’est sur la base de ces deux composants que l’investisseur peut établir un profil de rendement spécifique qui lui offrira une garantie : un coupon intermédiaire ou l’intégralité du capital selon différentes caractéristiques bien déterminées.
- Le taux : dans le cadre de la structuration d’un produit structuré, une partie du capital est investi dans un produit de taux dont la maturité peut être plus ou moins longue. En termes de taux, le choix de ce support est fonction de la maturité du produit financier ainsi que du support juridique souhaité par l’investisseur.
- La dérivée : la composante dérivée sert à évaluer la sensibilité du produit structuré face aux évolutions du sous-jacent. Ce composant sert également à déterminer la valeur à terme du produit. Les options en termes de dérivées sont adossées au taux et ils servent à déterminer le profil de rendement de la stratégie du produit. Cela dépend toutefois de la complexité du produit avec des sous-jacents qui peuvent être des taux d’intérêt, des taux de change ou encore des actions ou des indices.
- Formes juridiques des produits structurés
D’un point de vue juridique, les produits structurés peuvent être classés en deux catégories : en EMTN ou en OPCVM.
- Euro Medium Term Notes (EMTN)
Les produits structurés sous forme d’EMTN Euro Medium Term Notes sont des obligations caractérisées par une maturité moyenne et sont émises par les banques dans le cadre des produits structurés. Dans ce type d’investissement financier, les investisseurs supportent la défaillance dans le cas où l’émetteur subit une faillite. L’existence de ce risque fait que les produits structurés sous forme d’ENTM sont essentiellement émis par les banques, car celles-ci disposent d’une bonne notation.
Dans le cadre de ce type d’investissement, il est capital de bien distinguer les deux concepts de capital garanti : la garantie du produit structuré en lui-même et la garantie de l’émetteur. La première dépend généralement des conditions déterminées qui constituent le produit, la seconde quant à elle concerne essentiellement l’émetteur qui structure ce produit, notamment la promesse de celui-ci en termes de remboursement du capital.
Par ailleurs, il est important de noter que dans un contrat portant sur un produit de type EMTN, l’investisseur est en quelque sorte considéré comme un créancier non sécurisé de la banque émettrice, notamment pour la partie zéro coupon.
- OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières)
L’OPCM ou Organisme de placement collectif en valeurs mobilières est connu également sous la dénomination de « Fonds à formule ». Selon l’AMF, « un fonds à formule est un fonds dont l’objectif est d’offrir une performance conditionnelle définie en fonction de l’évolution d’un indice, d’un panier d’indices ou de valeurs ou d’une composante de ces indices . Pour cela, l’OPCVM s’engage à atteindre, à une date déterminée, un montant obtenu par l’application mécanique d’une formule de calcul prédéfini, reposant sur des indicateurs du marché financier ou d’instruments financiers »[6].
Les OPCVM sont des fonds qui sont généralement gérés de manière passive. Dans ce type de fonds, la société de gestion n’intervient en aucun cas peu importe l’évolution de la valeur liquidative entre la création du fonds et la date d’échéance pour la livraison de la performance. Dans les OPCVM, il y a trois types de fonds : les fonds garantis, les fonds protégés et les fonds à promesses. Le premier type de fond est destiné à préserver le remboursement total du capital initial à l’échéance du contrat.
Pour le second, la garantie concerne essentiellement une partie du capital initial. Pour le dernier type de fonds, le niveau de fonds est à restituer lors de la souscription. Dans certains cas, les fonds à promesses ne nécessitent aucun engagement sur le capital investi.
B. Émission des produits structurés
À travers la figure présentée ci-après, nous pouvons comprendre plus facilement le fonctionnement de l’émission des produits structurés du type obligation ZC + combinaison d’options.
Figure 1 : Émission d’un produit structuré : obligation ZC + combinaison d’options
Source : El Harake Christophe, « Transformation des Produits Structurés dans un contexte de taux négatifs. », Université Paris Dauphine Transformation, 2016
À première vue, nous pouvons penser que pour acquérir un produit structuré, les investisseurs procèdent directement au versement de cash au Trading Desk puis ce dernier achète les obligations et les options pour ensuite structurer le produit. Une vision qui ne reflète pas réellement la réalité, car en général, la structuration des produits structurés est plus complexe dans la mesure où elle nécessite l’émission de dette qui ne passe pas nécessairement sur le marché.
À travers la figure ci-dessus nous pouvons constater que l’investisseur commence par exemple à verser une somme d’argent arbitraire à la trésorerie de la banque pour que cette dernière procède ensuite au versement d’un taux Euribor 3 mois avec Spread de crédit de la banque au Trading Desk. Cette démarche permet de créer de manière virtuelle l’obligation zéro coupon. Il faut noter que les taux d’intérêt sont déjà incorporés dans les fonds versés au Trading Desk. Dès que ce dernier reçoit les montants variables, il entame tout de suite un swap de taux interne avec un autre desk afin qu’il puisse transformer le taux variable en taux fixe.
Une fois le taux fixe obtenu, il sera investi sur les marchés pour prendre acquisition d’options et pour effectuer le payoff structuré. Une fois le produit arrivé à maturité ou lorsque la date de remboursement arrive, le Trading Desk va reverser le coupon structuré à la trésorerie. C’est cette dernière qui va le reverser à l’investisseur avec son investissement initial. Ainsi à l’échéance, l’investisseur pourra récupérer son investissement accompagné du payoff du produit.
Toutefois, il est important de noter que le remboursement du capital initial n’est pas totalement garanti, mais cela est prévu initialement dans le produit. Par exemple si le produit fixe une barrière de 65% de la valeur du sous-jacent avec une perte linéaire en dessous, cela implique que si le cours du sous-jacent descend jusqu’à 50% de sa valeur une fois arrivée à maturité, l’investisseur ne peut récupérer que 50% du capital initialement investi.
Section 2 : Différents types de produits
Généralement, il n’existe pas de formes spécifiques de produits structurés étant donné que ces types de produits sont destinés à répondre à des besoins personnalisés. Avant de s’intéresser aux différentes formes de produits dérivés, il faut commencer par comprendre deux points essentiels : le niveau de protection que l’investisseur souhaite pour son capital et le degré de risque se rapportant à l’optionalité du produit.
Comme montré par la figure présentée ci-dessous, il existe en général quatre grandes catégories de produits structurés : les produits à capital garanti, les produits de rendement ou d’optimisation, les produits de participation, les produits à effet de levier.
Figure 2 : Classification des produits structurés en fonction du couple rendement/risque
Source : AXA Investment Managers Paris
A. Les produits à capital garanti
Les produits à capital garanti ont comme objectif d’assurer une protection partielle du capital initialement investi. Caractérisé par un faible risque, ce type de produit structuré n’apporte généralement qu’un faible rendement étant donné que les sous-jacents sont peu volatiles. Parmi les produits à capital garanti, nous pouvons distinguer : les Bonds+Call, les Bonds+Call Up & Out (ou Shark Note), les Bonds + Put, des Phoenix Autocall à coupons conditionnels.
- Le profil rendement/risques
Figure 3 : Profil de rendement-risque des produits structurés à protection de la performance
Source : Swiss Derivative Map (ASPS) http://www.svsp-verband.ch
Il est important de noter que lorsqu’un capital est garanti, il ne l’est pas forcément à 100%. La part du capital concernée peut être fixée à 95% ou à 97%. En ce qui concerne la participation, celle-ci peut être positive, négative ou se rapporter à des coupons conditionnels, etc.
- Les types de produits
- Protection du capital sans plafond : la protection du capital sans plafond est un produit structuré qui offre aux investisseurs une protection inconditionnelle de la totalité de son capital ou d’une partie de celui-ci en fonction d’un degré de couverture. Ce type de produit structuré donne également aux investisseurs la possibilité de profiter de l’augmentation de la valeur du sous-jacent. La protection du capital sans plafond attire le plus généralement les investisseurs ayant une vision haussière du marché et qui souhaitent bénéficier d’une protection inconditionnelle pour leur investissement. Le principal avantage de ce type de produit est qu’il assure la protection de l’investissement initial jusqu’à son échéance, notamment pour la partie protégée. Sans nécessairement effectuer un investissement direct, l’investisseur peut participer à l’augmentation de la valeur du sous-jacent. Pour la protection du capital sans plafond, le risque concerne essentiellement le rendement, le capital investi ne court généralement aucun risque. Toutefois, la valeur du produit peut baisser pour se trouver en dessous de sa valeur initiale.
- Protection du capital avec plafond : la protection du capital avec plafond est un produit décliné du premier, c’est-à-dire de la protection du capital sans plafond. Ce type de protection offre aux investisseurs la possibilité de bénéficier d’une protection inconditionnelle comme c’est le cas avec la protection avec plafond. Le plafond est destiné à faire augmenter le niveau de participation à l’accroissement de la valeur du sous-jacent. Dans le cas où la valeur du sous-jacent dépasse celle du plafond, l’investisseur atteint le rendement maximal. Avec ce type de produit, il est sûr que l’investisseur pourra récupérer la partie protégée de son investissement initial. Toutefois, l’existence de plafond limite la performance du sous-jacent, ce qui entraine un manque à gagner par rapport à un investissement direct.
- Protection du capital avec Knock-Out : la protection du capital avec Knock-Out est un produit offrant aux investisseurs une protection inconditionnelle également pour une partie ou la totalité du capital investi. La participation à la hausse du sous-jacent est limitée jusqu’à un niveau déterminé à l’avance (Knock-Out). La protection du capital avec Knock-Out a comme avantage de permettre à l’investisseur de protéger l’investissement initial tout en collaborant à l’augmentation de la valeur du sous-jacent. Le risque concerne essentiellement le rendement. Par ailleurs, il peut y avoir un manque à gagner lorsque le Knock-Out vient à être dépassé.
- Protection du capital avec coupon Magnet : Protection du capital avec coupon Magnet et un produit structuré qui est destiné à offrir aux investisseurs une protection inconditionnelle du capital initial à terme du contrat. La performance du produit dépend pour une grande partie du panier d’actions. Il offre également aux investisseurs la possibilité de recevoir des rendements annuels intéressants même lorsque les actions sous-jacentes ne fonctionnent que très faiblement. Ce type de produit assure la protection du capital initialement investi jusqu’à son échéance et s’accompagne d’un versement annuel conditionnel. Le Magnet sert à rendre le rendement plus attrayant même en cas de faible performance du sous-jacent. Le risque concerne toujours le rendement et non le capital investi.
B. Les produits de rendement ou d’optimisation
Les produits de rendement ou d’optimisation sont des instruments financiers destinés à procurer aux investisseurs un rendement annuel défini à l’avance. Ce type de produit structuré ne permet pas une protection totale du capital lorsqu’il y a baisse du sous-jacent.
- Le profil rendement/risques
Figure 4 : Profil de rendement-risque des produits structurés à optimisation de la performance
Source : Swiss Derivative Map (ASPS) http://www.svsp-verband.ch
Toutefois comme tous les produits financiers, les produits de rendement ou d’optimisation connaissent certaines limites[7]. En effet, ce type de produit structuré limite l’implication de l’investisseur dans l’évolution du sous-jacent et n’assure pas une protection totale du capital investi.
- Les différents types de produits
- Le reverse convertible : le reverse convertible est un produit offrant un coupon de garantie versé à l’échéance par l’investisseur. Avec ce type de produit, le capital initialement investi est remboursé dans le cas où au moment du fixing final, la valeur du sous-jacent se situe à un niveau supérieur par rapport au prix d’exercice. Dans le cas contraire, l’investisseur reçoit au moment de l’échéance des titres sous-jacents. Le reverse convertible est destiné aux investisseurs disposant d’une vision stable. Le principal avantage de ce type de produit structuré est qu’il garantit le paiement du coupon sans tenir compte de l’évolution de la valeur du sous-jacent. L’investisseur bénéficie également de la possibilité de profiter de la volatilité du marché des actions. Cependant, l’investisseur cours quand même le risque d’être payé en sous-jacents.
- Barrier Reverse Convertible : le barrier reverse convertible peut être considéré comme le dérivé du reverse convertible. Comme le reverse convertible, le barrier reverse convertible offre également un coupon de garanti, mais s’accompagne d’une protection conditionnelle lorsqu’il y a une baisse dans le cadre d’un ajout d’une barrière activante. Dans ce contexte, lorsque la valeur du sous-jacent reste supérieur à la barrière, le nominal est automatiquement garanti. Il existe deux types de barrières : les barrières continues et les barrières In Fine. Le Barrier reverse convertible est destiné aux mêmes types d’investisseurs qu’en reverse convertible. Les avantages sont également les mêmes sauf qu’avec ce type de produit, la valeur du coupon se trouve généralement au-dessus d’un placement monétaire de même durée. Par ailleurs, la barrière protège le capital des Les risques en courus sont également les mêmes.
- Certificat cappel Bonus : le certificat Capped Bonus est un produit déclinant du Certificat Bonus et offre aux investisseurs un prix de remboursement minimal plus élevé s’accompagnant soit d’une barrière de protection plus basse soit d’une participation à la hausse plus élevée. Ce type de produit structuré donne aux investisseurs la possibilité de profiter de l’augmentation de la valeur du sous-jacent et aussi d’assurer une protection de son investissement du moment que la barrière n’a pas été activée. Toutefois, il existe toujours un risque concernant le remboursement total du capital initial.
- Certificat Express Autocall : Le Certificat Express Autocall s’apparente au Barrier Reverse Convertible, mais comporte tout simplement une clause destinée à assurer un remboursement par anticipation. Il est tout de même important de noter que cette clause s’applique uniquement lorsque la valeur de tous les sous-jacents se trouve au-dessus du prix d’exercice. Par rapport aux autres types de produits structurés, le Certificat Express Autocall a comme avantage de permettre aux investisseurs d’accumuler des coupons annuels qui seront versés à l’échéance dans le cas où le rappel n’est pas encore activé et que la valeur des sous-jacents ne descend pas au-dessous du prix d’exercice. Le principal risque concerne les sous-jacents. Lorsque la barrière est activée, le remboursement s’effectue en fonction de la performance réelle du sous-jacent le moins performant. Ce type de produit ne permet pas aux investisseurs de profiter d’une forte augmentation de la valeur du sous-jacent par rapport à la valeur d’acquisition de ce dernier.
C. Les produits de participation
Connus également sous l’appellation « certificats tracker », les produits de participation offrent aux investisseurs la possibilité de recourir à une forme de participation indirecte se rapportant à l’évolution d’un ou de plusieurs sous-jacents. Ce qui est attractif dans l’achat de ce type de produit structuré est que le prix d’acquisition est souvent en-dessous du prix du sous-jacent. Les produits de participation sont des produits pouvant être investis en totalité sur un actif sous-jacent. L’actif sous-jacent peut être financier ou physique.
Cependant, les produits de participation s’accompagnent souvent d’un risque de marché comme celui encouru par les sous-jacents dans la mesure où l’investisseur contribue à l’évolution du sous-jacent. Il s’accompagne également d’un risque de solvabilité[8].
- Le profil rendement/risques
Figure 5 : Profils de rendement-risque des produits structurés de participation
Source: Swiss Derivative Map (ASPS) http://www.svsp-verband.ch
Les produits structurés de participation peuvent se présenter sous trois formes différentes : low exercise price option (LEPO, combinaison d’un instrument à taux fixe par exemple l’achat d’une obligation et d’un contrat à terme ou (long future), achat de sous-jacents[9].
- Types de produits
- Certificat Bonus : le certificat bonus est produit structuré qui permet à un investisseur de contribuer à l’augmentation de la valeur du sous-jacent. Avec ce type de produit, le prix de remboursement minimal est garanti, c’est le bonus. Le certificat bonus est surtout destiné aux investisseurs qui ont une vision haussière du marché. Il permet aux investisseurs de profiter de la valeur haussière du sous-jacent et du moment que la barrière n’est pas franchie, le remboursement du capital se situe au niveau Bonus. Toutefois, le certificat bonus connait une certaine limite dans la mesure où le remboursement du nominal n’est pas assuré.
- Certifcat Twin Win : le certificat Twin-Win est un produit dérivé du certificat Bonus. Ce type de produits structurés permet aux investisseurs de profiter de l’augmentation de valeur des sous-jacents et s’accompagne d’une protection conditionnelle du nominal. Le certificat Twin-Win est destiné aux investisseurs ayant une vision volatile du marché et qui éprouvent un certain niveau d’incertitude en terme de direction du mouvement. Cependant comme les autres types de produits structurés, le remboursement du nominal n’est pas assuré et lorsque la barrière est activée, la valeur de celui-ci peut descendre au-dessous du prix initial.
- Certificat Tracker : Le Certificat Tracker et un produit structuré représentant une partie d’un panier d’actions. Avec ce type de produits structurés, le choix des titres est le plus souvent le résultat d’un thème de placement ou d’autres éléments comme le résultat d’un secteur spécifique, d’une forme de gestion spécifique ou encore d’une zone géographique. Le principal avantage du Certificat Tracker est qu’il permet de faire des profits identiques à la performance d’un indice, d’un secteur ou encore d’un panier d’actions. Il s’accompagne toutefois d’un risque se rapportant à un investissement direct dans les sous-jacents.
D. Les produits à effet de levier.
Les produits à effet de levier sont quant à eux des produits qui permutent une exposition dépassant la totalité du capital. Avec ce type de produit structuré, l’investisseur peut bénéficier d’un niveau de rendement identique à celui d’un investissement direct dans le sous-jacent. Le schéma présenté ci-après met en évidence le profil de rendement risque de ce type de produit.
- Profils rendement-risque
Figure 6 : Profils de rendement risque des produits structurés à effet de levier
Source: Swiss Derivative Map (ASPS) http://www.svsp-verband.ch
À travers la figure présentée ci-dessus, nous pouvons remarquer que le niveau de rentabilité s’accroit en même temps que le niveau de risque encouru. Cette figure montre également que les produits à effet de levier sont ceux les plus risqués, mais avec des rendements élevés. Les produits à capital garanti sont les moins risqués.
- Type de produits
- Warrant call : le Warrant call est un produit sous forme d’option et qui est intégré dans un titre négocié en bourse. Le warrant call donne aux investisseurs un droit et non une obligation de faire acquisition d’une certaine quantité de sous-jacents en contrepartie d’une prime. Si l’achat s’effectue en cash, l’investisseur pourra bénéficier de la différence entre le prix d’exercice et le prix du sous-jacent. Le warrant call a comme avantage de faire profiter aux investisseurs de l’effet de levier du produit. Toutefois, l’investisseur encourt le risque de perdre la prime payée pour chaque unité de produit.
- Warrant Put : le Warrant put est un produit financier sous forme d’option et est intégré dans un titre négocié en bourse. Cette option permet de vendre un certain volume de sous-jacent durant une période donnée. Pour l’achat de ce produit, l’investisseur paie une prime. Le principal avantage de ce type de produit est qu’il permet aux investisseurs de profiter de l’effet de levier du produit. Ainsi, la valeur du Warrant évolue plus fortement par rapport au sous-jacent. Également avec le Warrant put, les investisseurs peuvent n’investir qu’un faible fonds et réaliser par conséquent des rendements élevés lorsque la valeur des sous-jacents diminue. Toutefois, l’investisseur risque de perdre la prime payée pour chaque unité de produit.
Par ailleurs, il est également possible de parler d’autres types de produits comme les produits ATHENA ou les phoenix :
- Les produits Athena sont des produits structurés dont les coupons éventuels sont valorisés dans la valeur de la part initiale. Les coupons sont détachés périodiquement. Les Athena donnent une grande possibilité de diversification et de dynamisation du portefeuille. Par ailleurs, les investisseurs peuvent bénéficier d’une protection conditionnelle de leur investissement ;
- Les phoenix sont quant à eux des produits structurés caractérisés par un payoff légèrement différent. Dans ce type de produits structurés, les coupons sont versés à intervalles réguliers.
E. Structure du prix pour les produits structurés
En raison du fait qu’il est difficile de déterminer les coûts implicites se rapportant aux produits dérivés, il n’existe pas jusqu’à ce jour un standard uniforme pour la détermination de leur prix. Il faut tout de même noter que le prix se compose d’un taux et d’une dérivée. Cette dernière influence grandement la structure du prix du produit étant donné que c’est à travers la valeur du produit dérivé qu’est évaluée la variation du prix du sous-jacent. Dans ce contexte, l’augmentation du taux renforce l’implication de la dérivée dans la fixation du prix. Également, lorsque la volatilité augmente, le prix augmente également.
Les produits structurés sont évalués de la même manière que les EMTN. Leur évaluation s’effectue à travers la combinaison de deux éléments essentiels : un capital garanti avec zéro coupon et une partie performance se basant sur des stratégies optionnelles. Une fois ces deux éléments fixés, il reste la marge globale lors de la commercialisation du produit.
Figure 7 : Montage d’un fond EMTN structuré.
Source : Minh Tuyen, « L’analyse de la marge de commercialisation d’un panier de produits structures », Université Claude Bernard – Lyon 1, 2011, p.13
Le prix du produit structuré évoluera sur un marché secondaire. L’évolution de la valeur des produits structurés dépend de l’évolution de la valeur de ses deux composants.
F. Évolution
Depuis déjà une dizaine d’années, les produits structurés sont considérés comme une alternative innovante aux investissements traditionnels. Ces produits sont les premiers supports d’investissement ayant été obligé à se soumettre à des obligations de moyens ainsi qu’à des obligations de résultat. Ces derniers dépendent généralement d’une formule déterminée préalablement l’avance et se basent essentiellement sur des paramètres de marché définis et maitrisés.
Comme indiqué plus haut, les produits structurés se composent de deux parts différentes : une part investie en actifs non risqués et une part optionnelle adossée à un actif sous-jacent. Avec ces deux types d’investissement, les investisseurs peuvent s’exposer à différents types de configuration de marchés à travers la combinaison de différentes possibilités de garantie ainsi que d’un possible gain attractif.
Compte tenu du développement croissant des produits structurés, l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) et ACP (Autorité de Contrôle Prudentiel) ont pris la décision d’aiguiser les réglementations y afférentes dans l’objectif de pouvoir contrôler plus facilement leur commercialisation. Les principales règles concernent essentiellement les OPVM et les titres de créance difficiles à maitriser. En fonction des risques y afférents, l’Autorité des Marchés Financiers classifie les produits structurés en deux catégories bien distinctes : les produits structurés en vigilance simple et les produits en vigilance renforcée.
- Les produits classés en vigilance simple sont des produits qui offrent une protection du capital initialement investi de 90% en minimum ;
- Les produits classés en vigilance renforcée sont des produits structurés dont le capital initial n’est pas garanti à l’échéance.
Chapitre 2 : Le marché
Selon Julien Marette Managing Solutions de Kepler Cheuvreux, le marché des produits structurés ne cesse de se développer et cela est renforcé par l’affaiblissement des rendements des fonds en euros. Depuis, l’industrie des produits dérivés a fait sa révolution et la confiance des distributeurs et des clients commence progressivement à revenir.
Depuis quelques années, il semble que l’esprit des produits structurés a évolué d’autant plus qu’avec la réglementation, les acteurs sont obligés de faire preuve de beaucoup de transparence. D’autant plus que la diversification des produits structurés notamment avec les contrats d’assurance-vie, la part de marché continuent à s’élargir.
Selon Damien Leclair fondateur et associé d’Equitim, le marché chez les indépendants avoisinerait les deux milliards d’euros[10].
Section 1 : Évolution du marché
Au sein du marché des produits structurés, la société sous le statut de PSI a mis sur le marché 90 produits par le biais d’une dizaine d’émetteurs. Selon Quentin Nansot directeur d ‘Edequit> France, la principale force des produits dérivés est que « vis-à-vis des autres classes d’actifs, les structurés ont l’avantage de reposer sur des formules contractuelles figeant un niveau de coupon, une échéance et un risque identifiés à l’inverse des produits traditionnels où les actifs confiés sont dans les mains d’un gérant ou d’une gestion »[11].
Sur les marchés des CGPI, les produits structurés sont actuellement bien compris par les clients. D’autant plus qu’actuellement, les distributeurs et les conseillers disposent d’une bonne culture et connaissance sur ces types de produits. La majorité des solutions proposées offre la promesse d’un rendement plus élevé par rapport au rendement d’un fonds en euros et cela s’accompagne d’une protection significative en situation de baisse.
Arthur David-Boyet, responsable offre partenaires de La Française GIS souligne même que « Les conditions de marché actuelles rendent pertinent le recours aux produits structurés ». Si auparavant, ces produits ont été considérés uniquement comme des solutions d’opportunités, ils sont considérés aujourd’hui comme une classe d’actifs à part entière et se sont largement démocratisés. En se présentant comme des fonds de portefeuille, les produits structurés représentent actuellement entre 5 à 20% d’une allocation globale.
A. La généralisation des « autocall »
Depuis l’élaboration des contraintes de l’Autorité des Marchés Financiers destinées à faciliter les formules des produits structurés à travers la limitation du nombre de mécanismes, les offres ont commencé à s’harmoniser. Ce sont surtout les produits de type autocall qui se sont démocratisés. Ce type de produit financier offre aux investisseurs la possibilité de bénéficier d’un rendement donné lorsque le sous-jacent performe tout en étant automatiquement remboursé de son investissement initial.
B. La variabilité des sous-jacent
Pour les sous-jacents, ce sont surtout les indices lisibles qui sont les plus classiques à l’exemple du Cac 40 et de l’Euro Stoxx 50.
Par ailleurs, les conditions de marché qui commencent à se dégrader engendrent des données techniques de structuration plus attractives. Selon Jossehn Lecuyer, responsable structuration gestion protégée de THEAM, « La baisse des marchés constatés a eu pour conséquence d’observer une remontée une remontée de la volatilité ce qui a permis de remettre en quelque sorte de l’essence dans le moteur, et donc d’avoir un impact positif dans la structuration des produits, que ce soit sur les niveaux de coupons ou bien la protection en capital »[12].
D’autres acteurs proposent également des formules de performance qui se basent essentiellement sur un titre, notamment des larges capitalisations. Ces offres ont pour objectif de bonifier le niveau de coupon.
D’autres formules existent également, les formules se composant de deux indices à l’exemple des produits proposés par Equitim. Selon Damien Leclair : « le produit est alors calé sur celui qui a la moins bonne performance ».
C. Une meilleure protection aux investisseurs
Depuis 2015, il est remarqué que de nouveaux types de sous-jacent ont été mis sur le marché par quelques structurer comme Adequity ou Privalto et Natixis ainsi que de nouveaux types d’indice pour mieux maitriser l’érosion des rendements causée par la faible volatilité sur les marchés et aussi pour favoriser la protection des investisseurs. Christophe Hilair, responsable commercial chez Natixi, déclare « Chez nous il s’agit de l’indice Euronext Cac Large 60 EWER qu’Euronext a lancé en avril et qui depuis concentre une grande majorité de nos flux. II se compose des soixante plus grosses capitalisations françaises, les quarante du Cac et les vingt du Next 20, lesquelles sont equipondérées Aptes réintégration de 100% des dividendes nets, un dividende, un synthétique de 5% est retiré pour délivrer un coupon plus important, tout en apportant une protection jusqu’à 40 à 50%. Cette ponction nette se justifie par deux sources d’Alpha : / equipondération et la capacité des sociétés du Next 20 à croître rapidement. Et si l’on compare cet indice au Cac 40 ou à l’Euro Stoxx 50 la correlation est flagrante »[13].
Pour Adequité, la stratégie repose pour une grande partie sur un effort pédagogique au niveau des distributeurs d’autant plus que les investisseurs cherchent avant à avoir une bonne visibilité quant à la performance escomptée et aux risques se rapportant à leur investissement.
D. Produits structurés, une classe d’actifs à part entière
Les produits structurés sont davantage gérés comme une poche d’actions caractérisée par une certaine forme de diversification et de dynamisation. Pour Benjamin Magny, vice president de Commerzbank Corporates & Markets, « La partie centrale du portefeuille doit être composée de solutions simples basées sur des indices traditionnels et délivrant du rendement avec et sans effet mémoire. Les positions de diversification peuvent quant à elles être basées sur des sous-jacents différents, sur des titres ou des indices propriétaires. L’investissement doit également être régulier en lissant les points d’entrée comme dans le cadre d’un portefeuille actions »[14].
Section 2 : Les acteurs du marché des produits structurés
Le marché des produits structurés se compose de différents acteurs comme présentés dans la figure ci-après :
A. Les clients
Sur le marché des produits structurés, il existe généralement trois types d’investisseurs, les investisseurs individuels c’est-à-dire les particuliers, les investisseurs institutionnels et les entreprises.
- Les investisseurs individuels ou les particuliers
Les produits structurés peuvent être destinés au grand public. Pour les particuliers, il peut s‘agir d’épargnants qui souhaitent bénéficier de solutions alternatives en termes de rendement par rapport ce que peuvent offrir les placements dans les banques classiques.
Pour ces particuliers, le capital investi porte le plus souvent sur plusieurs milliers d’euros. Étant donné que ces fonds sont particulièrement faibles comparés à ceux des institutionnels pour créer un produit structuré, les placements de plusieurs particuliers sont rassemblés pour mettre au point un produit. Le produit créé est le même pour tous les clients.
Cette démarche fait qu’un produit structuré peut ne pas correspondre à tous les besoins des investisseurs particuliers tout en laissant aux structures la latéralité dans le montage du produit. En contrepartie de cette démarchée, les produits proposés aux investisseurs particuliers sont le plus souvent des produits garantis à 90 % et même dans la majorité des cas à 100%. Ceci étant, car les particuliers sont uniquement à la recherche de solution dépourvue de risque avec un rendement faiblement supérieur au placement bancaire.
- Les grands investisseurs
Les grands investisseurs sont des clients de banques privées et disposant d’importants sommes à investir par rapport aux particuliers. Les fonds investis par les grands investisseurs atteignent le plus souvent les centaines de milliers d’euros à plusieurs millions. Comme c’est le cas pour les investisseurs particuliers, les fonds des grands investisseurs sont également rassemblés, mais cela ne concerne qu’un faible nombre d’investisseurs. Ainsi, les produits créés correspondent beaucoup plus aux besoins des investisseurs même si dans la majorité des cas, le structurer tente de toujours suivre les besoins du plus grand nombre.
Par rapport aux investisseurs particuliers, les grands investisseurs sont prêts à courir des risques plus importants et ils sont le plus souvent intéressés par les produits structurés appartenant à la classe des produits à participation.
- Les investisseurs institutionnels
Les investisseurs institutionnels se distinguent deux autres types d’investisseur par le fait qu’ils sont représentés par des institutions disposant de fonds à investir. Nous pouvons par exemple citer les banques privées, les compagnies d’assurance ou encore les asset management. Pour les investisseurs institutionnels, les fonds investis leur donnent la possibilité d’acquérir un produit structuré qui leur appartient exclusivement. Ainsi, le produit acheté est destiné à répondre exclusivement aux besoins précis de l’investisseur.
B. Les distributeurs
Les distributeurs de produits structurés se composent le plus généralement des acteurs cités ci-après :
- Les réseaux (banques et compagnie d’assurance
- Les conseillers en Gestion de patrimoine indépendants (CGPI)
- Les conseillers en gestion de fortune (banque privée)
C. Les producteurs
Les producteurs de produits structurés se composent des sociétés de gestion de fonds et des salles de marché.
- Les sociétés de gestion (structuration)
Les sociétés de gestion de portefeuilles son des institutions qui ont pour mission d’assurer la gestion financière, administrative et comptable des produits gérés pour le compte de tiers. Ces types de sociétés effectuent à titre principal une activité de gestion sous mandat. Il est possible de distinguer deux types d’activités exercées par les sociétés de gestion de portefeuille[15]:
- la gestion de portefeuille pour le compte de tiers appelé également gestion sous mandat : ce type de gestion consiste à gérer des portefeuilles individuels d’instruments financiers pour le seul compte de clients (particuliers ou investisseurs institutionnels) ;
- La gestion collective appelée également gestion de placement collectif consiste en la gestion de portefeuilles collectifs. Un placement collectif se compose de fonds mis en commun par plusieurs investisseurs et qui sont gérés pour leur compte par un gestionnaire de portefeuille. Dans le cadre de la gestion collective, les fonds déposés par les clients sont gérés par les sociétés de gestion dans le cadre de structures juridiques prédéfinies. Parmi cela, il y a les OPCVM ou Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières, le passif de ces OPCVM, qui peuvent être des FCP (Fonds Communs de Placement) ou des SICAV (Sociétés d’Investissement à CApital Variable).
- Les salles de marchés
Les salles de marché, appelé également trading floor sont des lieux dans lesquels les investisseurs achètent des produits financiers.
Les taux bas sur le marché financier poussent ces salles de marché à rechercher des rendements et des optimisations plus élevés à travers les produits structurés.
PARTIE 2 : LES ENJEUX TOURNANT AUTOUR DE L’OFFRE DE PRODUITS STRUCTURES
CHAPITRE 1 : Les risques liés aux produits structurés
Depuis leur apparition, force est de constater que les produits structurés n’ont jamais réussi à se défaire de leur image négative, notamment depuis la crise financière des subprimes. Cette réputation défavorable des produits structurés est engendrée le plus généralement par l’incompréhension des promesses de rendement et l’exposition des épargnants aux risques.
Section 1 : Produits structurés, une réputation sulfureuse
C’est à partir de la crise financière de 2008 que les produits structurés ont commencé à souffrir d’une réputation sulfureuse, notamment par le fait que les risques qui y sont associés sont mal vus. Ils ont été considérés comme les premiers coupables de l’effondrement des marchés en 2008 et 2009.
Lorsque les produits structurés sont exposés aux marchés émergents ou à un certain nombre de devise par exemple, ils rassemblent un volume important de variable et par conséquent, il devient très difficile de les maitriser et de prévoir un rendement fiable, souligne Emmanuel Bourdeix, codirecteur des gestions de Natixis AM.
Ainsi, il est important de faire la distinction entre la promesse donnée aux investisseurs avec la gestion du portefeuille qui est à la fois complexe et sophistiquée. Cette mauvaise réputation des produits structurés a souvent tendance à brouiller la compréhension des investisseurs quant aux promesses de rendement fournies par les émetteurs ou les distributeurs de ces produits ou par rapport à leur fonctionnement ou les risques encourus.
Malgré cette mauvaise réputation, force est de constater que les produits structurés n’ont cessé d’évoluer. Par exemple en France, le volume des produits structurés de types FCP ou EMTN mis sur le marché par les banques d’investissement est passé de 74 en 286 entre 2000 et 2012[16].
Section 2 : Des risques mal compris par les investisseurs
Sur le marché financier, certains produits financiers utilisant des sous-jacents sont le plus souvent difficiles à appréhender par les investisseurs particuliers et qui ne peuvent être individuellement observables sur les marchés, comme c’est le cas de la volatilité d’un actif.
Ainsi, les produits qui se basent sur les sous-jacents comme les produits structurés courent le risque d’être mal compris par les clients d’autant plus que ces derniers ne peuvent pas suivre leur évolution sur le marché. Le risque de mal compréhension est le plus souvent lié à :
- « à une faible présentation des risques ou d’autres éléments comme le profil de gain ou le profil de perte du produit ;
- au caractère non familier pour le client non professionnel visé du ou des sous-jacents du produit »[17].
Lorsque les produits financiers sont caractérisés par une performance sensible, le risque de mauvaise présentation peut être très élevé. C’est le plus souvent le cas lorsqu’un produit financier et présenté comme alliant en même temps protection du capital et performance. Pour mieux illustrer cette situation, nous jugeons utile de présenter les deux exemples suivants :
Source : AMF, « La commercialisation des instruments financiers complexes », 2010, p.7
Par ailleurs les investisseurs, surtout les particuliers risquent d’être confrontés à d’importantes difficultés lorsque le rendement de certains instruments financiers est fonction de la réalisation de diverses conditions synchrones portant sur des classes d’actifs distinctes. Dans ce contexte, il se montre complexe pour un investisseur de reconstituer le scénario de marché qu’il doit anticiper.
D’autant plus que pour comprendre le risque, il est essentiel d’avoir une meilleure appréciation des différentes étapes de calcul du produit ainsi que tous les mécanismes nécessaires pour la réalisation de la formule ou de la nature du sous-jacent. Lorsqu’il existe plus de trois mécanismes dans le cadre de la détermination du rendement global du produit, il peut s’avérer impossible pour les investisseurs de structurer le pari qu’il prend, c’est-à-dire d’appréhender les mécanismes menant à la réalisation d’un profit ou d’une perte selon le scénario présent sur le marché.
Section 3 : Cartographie des risques
A. Les différents types de risques
Dans le cadre de la politique de gestion des risques, les établissements financiers sont tenus de mettre en place une cartographie des risques susceptibles d’avoir un impact sur les fonds gérés ou sur la société en générale. Parmi les risques les plus importants, il y a : les risques de marché, les risques de crédit et de contrepartie, les risques de liquidité et les risques opérationnels[18] :
- Les risques de marché
Les risques de marché sont des risques de perte qui sont engendrés généralement par une évolution défavorable du prix des titres ou des instruments financiers qui compose le portefeuille d’un établissement financier ou d’une société de gestion de fonds. Le risque de marché peut être quantifié à travers l’évaluation de la volatilité, matérialisant l’importance des fluctuations possibles d’un prix.
- Risque de crédit / contrepartie
Le risque de crédit est le risque encouru par un investisseur lorsque l’emprunteur n’arrive pas à rembourser sa dette à la date d’échéance prévue dans le contrat initial. Pour mieux gérer les risques de crédit ou de contrepartie, les professionnels se basent généralement sur l’analyse des notations des émetteurs et établissent périodiquement une liste des contreparties avec lesquelles elles sont autorisées de traiter.
Par ailleurs, les professionnels, pour gérer ce type de risque, peuvent également faire appel à d’autres types de stratégie, par exemple par le biais de lignes de collatéral ou en faisant appel aux produits dérivés.
- Risque de liquidité
Le risque de liquidité peut être causé soit par une insuffisance d’acheteurs soit par une insuffisance de liquidité sur le marché monétaire.
Le risque de liquidité peut être suivi sur deux niveaux distincts : au niveau de l’actif et au niveau du passif des fonds. À l’actif, le suivi a pour objectif de s’assurer que les instruments financiers ou les titres qui composent le portefeuille puissent être vendus à un prix raisonnable et cela à tout moment. Au niveau du passif, le suivi tend surtout à assurer une meilleure répartition des parts entre les différents porteurs afin l’établissement puisse se mettre à l’abri d’un risque de rachat massif.
- Risques opérationnels
Les risques opérationnels quant à eux sont des risques de perte financière se rapportant à des événements non financiers. Il peut s’agir de risque de défaillance au niveau des procédures, des processus, au niveau du personnel, des systèmes d’information ou encore de l’environnement externe. Le suivi des risques opérationnel est soutenu et systématisé avec la réglementation proposée par le comté de Bâle.
La figure présentée ci-après met en évidence les différents questionnements se rapportant aux produits structurés :
Figure 8 : Cartographie des interrogations suscitées par les produits structurés
Source : Jérémie Roche, « Le produit structuré dans la gestion de la dette des collectivités territoriales », Institut d’Etudes Politiques de Lyon, 2007, p.7
B. Évaluation des risques en fonction du rendement
Le graphique présenté ci-après nous permet de prendre connaissance le niveau de rendement possible selon le degré de risques encourus.
Figure 9 : Risque versus rendement
Source : Akimou Ossé, « Options & Produits Structurés », 2012, slide 34
Il se montre plus facile de constater que les produits structurés caractérisés par une protection de capital offrent aux investisseurs un faible rendement étant donné que le niveau de risque est moindre. Pourtant, les produits structurés à levier offrent un important rendement, car les risques sont élevés.
C. Les indicateurs de risques : les grècques
Les lettres grecques sont des instruments donnant aux traders la possibilité de gérer la majorité des propriétés qui viennent influencer le prix d’une option.
- Définition des « grècques » : delta, gamma
Les traders utilisent différents types de lettres grecques : le delta, le thêta, le gamma, le vega et le rhô :[19]
- Le delta : le delta est une lettre grècque et est destiné à représenter le nombre d’unités d’action que chaque action vendue doit détenir dans l’objectif d’établir un portefeuille ne contenant aucun risque. Le delta peut donc être considéré comme la variation de la valeur de l’option sur la base de la variation de valeur de l’un du titre. Les traders ont recours au delta dans l’objectif de couvrir un portefeuille de dérivés contre les risques encourus. Mathématiquement parlant, cette mesure représente la pente de la courbe, c’est-à-dire le point se situant entre la valeur de l’option par rapport à celle d’un sous-jacent ;
- Le thêta quant à lui est une lettre grècque représentant le niveau de variation de la valeur du portefeuille sous forme de taux vis-à-vis de la durée de vie de l’option. Le thêta est le plus souvent présenté comme unité de temps et donne aux traders la possibilité de prendre connaissance de la variation de valeur du portefeuille ;
- Le gamma, une lettre grècque sert à désigner le taux de variation du delta du portefeuille vis-à-vis de la variation de valeur de l’actif sous-jacent. D’un point de vue mathématique, le gamma représente la seconde dérivée de la valeur du portefeuille vis-à-vis du cours de l’actif sous-jacent. Si le niveau du gamma est élevé, cela veut dire que la valeur du portefeuille de dérivés est très sensible par rapport aux variations de prix de l’actif sous-jacent ;
- Le vega est une autre lettre grècque et est destiné à désigner le taux de variation du portefeuille sur la base d’une variation de la volatilité du sous-jacent. Si le niveau du vega est élevé, cela veut dire que la valeur du portefeuille est très sensible face au changement de volatilité de l’actif sous-jacent ;
- Le rhô : enfin le rhô est une lettre grecque représentant le taux de variation de la valeur du portefeuille selon le taux d’intérêt.
- Utilisation des grècques
Les grècques ont commencé à être introduites par Black et Scholes en 1973. Les lettres grècques consistent à démontrer que la position de couverture n’est pas fonction du prix du sous-jacent, elle dépend majoritairement de la variation de la valeur de l’option par rapport à la valeur du sous-jacent.
L’article publié par ces deux auteurs est l’une des bases essentielles dans le cadre de l’évaluation des valeurs d’options ainsi que dans la détermination des différents paramètres de sensibilité. Les greeks se calcul à travers la dérivation de la valeur de l’option. Cette valeur s’obtient
sur la base du modèle de Black- Scholes, selon le paramètre étudié.
Carr (2001) exprime les greeks en les considérant comme une valeur d’un certain volume de produit dérivé. Sur la base de l’équation aux dérivées partielles de l’option provenant du modèle de Black-Merton- Scholes, Carr expose le Delta sur une expression identique que l’équation aux dérivées partielles de l’option ainsi que du taux d’actualisation. Avec ces équations et les relations existant entre les différents greeks, l’auteur se sert de l’expansion continue de Taylor. Toutefois, la résolution des équations par rapport aux dérivées partielles de l’option et celle du Delta se fait généralement de manière numérique. Seul le calcul des autres dérivées qui se fait de manière analytique
CHAPITRE 2 : Les avantages des produits structurés
Si les produits structurés ne cessent d’évoluer, c’est notamment pour les nombreux avantages qu’ils offrent aux investisseurs. En effet, les produits structurés se présentent avant tout comme des mécanismes permettant aux investisseurs de bénéficier de plusieurs alternatives pour favoriser autant que possible le couple rendement/risque.
Plusieurs avantages peuvent également être distingués : les produits structurés constituent un véritable support de risques, avoir recours aux produits structurés offre une plus grande souplesse en termes de stratégie, la volatilité du produit peut être maitrisée, les produits structurés offrent un large choix de valeur de référence, une performance est protégée en cas de baisse de marchés.
Section 1 : Les avantages pour les investisseurs
Avec les différentes stratégies qui sont proposées, les produits financiers sur mesure donnent aux investisseurs la possibilité de placer leur fond, peu importe l’évolution future du marché. Le plus grand avantage des produits structurés est le fait qu’ils offrent une meilleure rentabilité, peu importe la situation du marché : stable, en hausse ou en baisse. Ainsi, la principale force des produits structurés repose sur sa souplesse lui permettant de s’adapter à tous les types de risque. Avec ces types de produits financiers, les investisseurs peuvent choisir entre assurer une protection totale ou partielle à leur investissement initial.
Par ailleurs, le marché des produits structurés offre également aux investisseurs la possibilité de s’exposer à de nouveaux types d’actifs, c’est-à-dire des actifs qu’ils ne pourront pas obtenir directement. Nous pouvons par exemple citer les marchés des options exotiques, une certaine partie des Hedge Funds, les matières premières et les indices auxquels les investisseurs ne pourront accéder généralement. Les produits structurés se présentent ainsi comme une solution idéale, notamment pour les investisseurs qui ont le désir de faire augmenter leurs gains avec la possibilité de réduire le risque de perte qu’encourt leur investissement.
A. Un véritable support de risques
Les produits structurés ont comme premier avantage de permettre une transparence accrue, car celle-ci est imposée par la réglementation. Cette transparence doit déterminer à l’avance le degré de risque encouru et donc de juger au préalable le niveau de rendement potentiel.
Ainsi, dans le cadre de la commercialisation des produits structurés sont tenus de déterminer le profil de risque des investisseurs et de valider avec eux la compréhension ou non des mécanismes financiers du support choisi. Dans ce contexte, les investisseurs ont la possibilité d’avoir connaissance des différents scénarios probables sur le marché et de prendre une décision d’investissement avec un meilleur contrôle des incertitudes.
B. Une plus grande souplesse en termes de stratégie
La première crainte en ce qui concerne l’acquisition de produits structurés se rapporte principalement à l’engagement pris par les parties concernées maximiser autant que possible le mécanisme de la solution retenue.
Toutefois, bon nombre d’opérateurs introduisent des effets de souplesse dans les instruments financiers. Cela a pour objectif de maintenir un certain niveau de liquidité. Les effets choisis sont souvent des effet-cliquet permettant de débloquer automatiquement le capital lorsque le scénario est favorable.
C. Un large choix de valeur de référence
Depuis plusieurs années, les régulateurs ont prescrit des stratégies destinées à simplifier les mécanismes proposés dans le cadre de l’élaboration de produits caractérisés par une forte opacité. Grâce à cela, les opérateurs peuvent se baser sur une multitude de valeurs de référence et proposer un large choix de sous-jacents à leurs solutions. Le sous-jacent peut être un indice boursier un panier d’actions ou une action, une obligation ou un panier d’obligations, etc.
Dans ce contexte, les investisseurs peuvent effectuer leur choix en fonction de leurs propres convictions à l’égard des sous-jacents du produit.
D. Une performance protégée en cas de baisse de marchés
L’un des plus grands avantages des produits structurés est aussi la possibilité d’assurer une protection accrue de la performance même lorsque le marché connait une baisse.
Certains types de produits structurés offrent aux investisseurs la garantie d’un rendement même en cas de baisse de l’indice de référence. Cela permet aux investisseurs de maintenir le niveau du captal investi.
Section 2 : Les avantages pour les gestionnaires de fonds
A. Produits structurés, pour une allocation optimale des risques
L’appréhension portant sur les produits dérivés ne date pas d’hier. En effet depuis le XVIIème siècle les produits dérivés sont considérés comme des produits suspects. Cette appréhension continue jusqu’au XIXème siècle même si des marchés organisés ont déjà été créés, par exemple en Chicago. Les inquiétudes portées sur ces types de produits financiers ont fait que les marchés organisés ont vraiment tardés à se développer, particulièrement à cause de l’existence de réglementation contraignante.
Ces différents rapports témoignent l’existence de la suspicion à l’égard des produits dérivés et généralement des innovations financières. Cependant, les innovations financières permettent d’accroitre les différents types d’actifs à disposition des agents venant par la suite favoriser le fonctionnement des marchés.
En effet, il est possible de constater que les différentes innovations financières ont participé largement aux évolutions accomplies dans le domaine de la gestion des risques. Ces différentes innovations ont eu comme effet de faciliter la distribution des risques entre les différents acteurs économiques. Également, une meilleure allocation des risques peut renforcer la croissance économique à travers le financement de projets avec des rendements élevés tout en permettant aux investisseurs de gérer plus efficacement leur portefeuille d’actifs.
À part l’allocation des risques qui s’effectuent plus facilement, les différentes innovations financières participent également à l’efficience des marchés, notamment à travers la réduction des coûts de transactions, ou encore par une liquidité plus renforcée des marchés, etc.[20]
B. Produits structurés, spéculation et volatilité
Les produits structurés sont également destinés à la spéculation. Si généralement, l’objectif poursuivi dans le cadre de la gestion d’actifs est d’affaiblir l’exposition aux fluctuations du cours d’un actif, les spéculateurs, dans le cadre de l’utilisation des produits dérivés, se tournent davantage vers une position à partir de laquelle une fluctuation probable des prix leur donnera la possibilité de réaliser un profit.
Pour les produits dérivés, la spéculation consiste principalement à parier sur la dynamique des marchés financiers. Dans ce contexte, si le spéculateur procède à une anticipation d’une baisse du prix du pétrole, il procèdera peut-être à l’achat d’un contrat à terme pouvant être négocié en bourse et qui par la suite lui permettra de vendre du pétrole ultérieurement. La concrétisation de ces prévisions lui permettra de réaliser un gain.
C. Le potentiel d’amplification des produits structurés
Les produits structurés sont des instruments financiers utiles pour certains acteurs économiques dans la mesure où ils se caractérisent par un fort potentiel d’amplification qui permet à l’investisseur de se positionner plus efficacement sur le marché monétaire et cela à un coût nettement moins élevé. Ici, il s’agit de potentiel d’amplification étant donné que la somme des fonds avancée pour conclure un contrat est plus faible par rapport à celle qu’il faudrait avancer pour bénéficier d’une position identique à travers l’achat d’actif sous-jacent.
Le potentiel d’amplification est d’une importance capitale pour les investisseurs qui ont le besoin de se protéger contre le risque, car il leur donne la possibilité de mettre en place une stratégie de couverture à moindre coût. Dans ce contexte, les opérations destinées à se couvrir des risques peuvent être irréalisables sans le potentiel d’amplification des produits dérivés.
Toutefois, il est important de noter que ce même potentiel d’amplification peut engendrer d’importantes pertes quand le cours des actions évolue dans un sens contraire à celui prévu par le spéculateur.
CHAPITRE 3 : Stratégies et pédagogies à adopter afin de proposer une offre de produits structurés
Section 1 : Les stratégies de commercialisation des produits dérivés
Les produits structurés sont destinés à permettre une meilleure allocation stratégique du portefeuille de l’investisseur. Pour la proposition de produits structurés, les professionnels se basent généralement sur trois types de stratégie : la stratégie Option Base Portfolio Insurance (OBPI), la stratégie CPPI et la stratégie Equity et Put.
A. Stratégie Option Base Portfolio Insurance (OBPI)
La stratégie Option Base Portfolio Insurance ou stratégie d’assurance de portefeuille basé sur des options est une stratégie permettant d’investir la moitié du capital dans une obligation zéro coupon ZC et qui sera par la suite remboursée au pair. Une fois que l’établissement financier a fini de prélever la commission, le montant restant permet à l’investisseur d’acheter une ou plusieurs options. Les options concernent différents types de sous-jacents engendrant plusieurs types de scénarios de marché possible.
Le rendement de ce type de fonds se présente le plus généralement sous forme de pourcentage de participation sur la base de la performance moyenne d’un ou de plusieurs indices ou encore sur la base d’un panier d’actions. L’Autorité des Marchés Financiers stipule que les fonds gérés sur la base de cette stratégie sont considérés comme des fonds à formule étant donné qu’ils sont représentés à partir d’une formule mathématique. Les fonds à formule se divises en trois grandes catégories : les fonds garantis, les fonds protégés et les fonds à promesse[21] :
- Les fonds garantis sont des fonds dont le capital investi est garanti à 100%. Les fonds garantis sont structurés en deux étapes. La première concerne l’achat d’une obligation zéro coupon avec une maturité identique à celle du fonds. La seconde quant à elle est l’achat d’une ou d’une combinaison d’options ;
- Les fonds protégés sont des fonds dont la garantie se traduit par la récupération que d’une partie du capital initial investi. La garantie est évaluée à 80%. Ce type de fonds à formule est presque identique au fond à capital garanti, la seule différence concerne l’existence réelle d’un risque de perte d’une partie du capital. Par conséquent, le taux d’intérêt est beaucoup plus élevé que celui en fonds à capital garantis ;
- Les fonds à promesse : les fonds à promesse sont des types de fonds qui n’offrent une protection que lorsque le scénario qui a été fixé au départ se réalise. Par exemple, un fonds annonce à un investisseur ou à un client une promesse de 10% de rendement à condition que l’indice de l’euro ne perde pas plus de 30%. Dans le cas où il perd
- , le client ne percevra que 70% du capital qu’il a investi initialement et ainsi de suite. Le profil de rendement proposé par ce type de fond est assez intéressant, mais s’accompagne cependant d’importants risques.
B. Stratégie CPPI
La stratégie CPPI connue également sous l’appellation de gestion à coussin est une stratégie qui se base sur l’attribution de l’investissement en actif risqué et en actif non risqué. Cette stratégie appartient à la gestion active dans la mesure où elle consiste à faire balancer le portefeuille d’actif pour se conformer aux proportions définies préalablement dans le produit.
Ce qui distingue la stratégie CPPI des autres types de stratégie c’est qu’elle nécessite impérativement un plus grand nombre de constatations étant donné qu’un sous-jacent volatile peut renforcer le risque de franchissement du plafond en raison la non réallocation des actifs. Ce type de stratégie est également marqué par la sensibilité des taux d’intérêt.
C. Stratégie Equity et Put
La stratégie Equity+Put est une stratégie destinée à gérer les faibles taux d’intérêt ou encore les taux d’intérêts négatifs. Ce type de stratégie a comme principal objectif de protéger les actions privilégiées par les investisseurs. Les investisseurs concernés sont surtout les institutionnels comme les assureurs, les mutuels, etc.
Le principal objectif de cette stratégie est d’assurer une meilleure protection des actions dont l’investisseur souhaite prendre en acquisition. Même s’il existe différents types de clients sur le marché financier, la stratégie Equity et Put est exclusivement destinée aux investisseurs institutionnels, à l’exemple des assureurs, des réassureurs, des mutuels, etc.
La mise en œuvre de cette stratégie est assez simple. Par exemple si un investisseur souhaite acquérir de l’Euro Stoxx® pour 100 euros et souhaite couvrir son achat avec des puts avec une maturité de deux ans. Avec cette couverture, l’investisseur peut se mettre à l’abri de la baisse des cours et peut profiter par conséquent de la hausse. Dans ce contexte, le payoff est équivalent à celui de la stratégie Obligation + Call.
En pratique, la mise en place d’une telle stratégie se fait en plusieurs étapes :
Section 2 : Stratégies pour proposer efficacement les produits dérivés
Pour favoriser la commercialisation des produits financiers, notamment les produits financiers à caractère complexe comme les produits structurés, le plus important est d’assurer la pertinence de l’information se rapportant aux produits offerts aux épargnants. Cela permet de les aider à prendre la bonne décision et pour le distributeur à faciliter le travail de conseil.
Il est de ce fait important de commencer par simplifier l’information pré-contractuelle en se focalisant sur les principaux éléments nécessaires à la prise de décision.
A. Mesurer la complexité des produits
La première difficulté dans la commercialisation de produits structurés est notamment le fait de mesurer la complexité pour les particuliers. Bon nombre d’auteurs se sont penchés sur la formule de rendement associée à ce type de produit financier et déterminent par la suite le retour sur investissement. Par exemple les descriptions d’instruments comme « Jayanne », du Crédit Agricole, s’accompagnant d’une formule contenant de plusieurs jargons financiers et de différentes conditions confirment l’extrême complexité des produits structurés. Par ailleurs, certains auteurs ont néanmoins cherché à quantifier cette grande complexité à travers des comparaisons sur l’ensemble du marché.
B. Insister sur les rendements élevés et rester flou sur les risques
L’information à fournir dans la commercialisation de produits structurés doit nécessairement remplir les conditions suivantes[22] :
- équilibrée tout en ne mettant pas l’accent sur les différents avantages éventuels se rapportant au service d’investissement ou d’un produit financier sans mentionner convenablement les risques potentiels correspondants ;
- présentée de la façon la plus compréhensible possible à l’investisseur la catégorie correspondante ;
- l’information en doit en aucun cas travestir, ni minimiser certains éléments, certaines déclarations ou certains avertissements importants.
Par ailleurs, celui qui offre le service d’investissement a la responsabilité de fournir aux investisseurs une bonne description de la nature des produits financiers ainsi que des différents risques qui s’y rapportent en tenant compte de la catégorie des investisseurs : professionnels ou non professionnels.
La description de ces différents éléments met en évidence les différentes caractéristiques se rapportant à tous les instruments concernés, ainsi que tous les types de risques de façon très détaillée afin que les investisseurs puissent prendre des décisions, étant donné qu’ils sont en connaissance de cause.
C. Proposition de produits simples et transparents
La stratégie d’Adequity magazine s’oriente davantage vers la mise en place de produits à la fois simples et transparents à l’exemple d’Adequity Euro Stoxx target, un produit mis sur le marché en avril 2011.
Généralement, la démarche mise en œuvre s’inscrit dans le cadre d’une dynamique de retour à l’essence des produits structurés. Adequity intègre à ce produit des solutions d’investissement destinées à offrir un système de protection conditionnelle ou de garantie de l’investissement initial afin que l’investisseur puisse participer à la hausse de la valeur du sous-jacent choisi.
En même temps, Adequity travaille également sur la création d’une offre permanente. Cette offre se base généralement sur un sous-jacent géré selon le degré de risque encouru et des tendances du marché. Le principal objectif étant d’assurer une protection permanente pouvant atteindre 80% de la plus grande valeur liquidative durant les douze derniers mois avec un coupon annuel équivaut à 4,5% de la valeur liquidative.
- Présentation du produit action Adequity
Le produit Action ADEQUITY se présente avant tout comme un titre de créance qui a été mis en place pour permettre un investissement d’une durée maximum de dix ans. Ce titre de créance se présente comme un produit de placement se caractérisant par un risque de perte en capital durant son cours de vie et à terme. Le produit action ADEQUITY est un produit de la Société Générale et est mis sur le marché soit par des sociétés de gestion privées soit par des gestionnaires de patrimoines indépendants.Comme certains produits structurés ; la performance du produit action Adequity est fonction de la valeur du sous-jacent, l’Euro Stoxx 50 pour ce produit.
- Mettre en place une stratégie dynamique à l’exemple d’Adequity
Selon les mouvements de marché, le fait de s’exposer à l’allocation de fonds est systématiquement ajusté à travers l’indice de stratégie Multigestion Dynamique. Cet indice contient à la fois une allocation de fonds et un panier d’actifs dépourvus de risques. L’ajustement de l’exposition s’effectue selon la dynamique du marché et en fonction de la volatilité de l’allocation du mois précédent.
Cette stratégie a pour objectif de maintenir constamment le degré de volatilité de l’indice de stratégie. Cela étant pour assurer une meilleure protection de l’investisseur lorsqu’il y a d’importantes fluctuations des marchés. L’autre objectif est d’assurer une bonne dynamisation de la performance de l’indice de stratégie en accroissant l’exposition à l’allocation de fonds afin d’accroître la tendance des marchés durant les périodes marquées par une faible volatilité.
D. Simplifier l’information pré-contractuelle
Les informations qui sont communiquées aux investisseurs doivent être conçues afin qu’ils puissent prendre des décisions en toute connaissance de cause. Ainsi, les informations doivent être centrées sur les éléments clés concernant la nature de l’investissement :
- l’information pré-contractuelle : l’information pré-contractuelle consiste à éclairer l’investisseur pour l’aider à faire le bon choix tout en luis donnant les éléments nécessaires sur lesquels doit se baser ce choix. Les informations doivent alors être communiquées avant les deux parties signent le contrat ;
- l’information contractuelle : l’information contractuelle est plus détaillée, car elle doit rassembler toutes les dispositions qui sont à appliquer depuis la création du contrat jusqu’à son échéance. L’information contractuelle porte alors sur toutes les conditions générales portant sur le produit financier ainsi que de tous les règlements y afférents.
L’information pré-contractuelle peut se limiter essentiellement aux différentes caractéristiques du produit financier ou sur les différentes dispositions portant sur le contrat et qui sont essentielles à l’investisseur dans le cadre de la prise de décision. L’information précontractuelle a donc comme principal rôle de se présenter comme un mode d’emploi des produits financiers.
Pour assurer son rôle de mode d’emploi, l’information pré-contractuelle doit correspondre à certains critères clés. Le plus important est de faire savoir aux investisseurs s’ils ont ou non la possibilité de récupérer le capital qu’ils ont investi. L’information pré-contractuel doit se présenter comme une garantie inconditionnelle. Pour certains types de produits structurés, il se montre capital de communiquer clairement l’existence ou non d’un certain niveau de protection pour le capital investi.
L’exposition de la possibilité de gains ainsi que des différents risques de pertes se rapportant à chaque produit financier par le biais de scénarios d’évolution donnera aux investisseurs la possibilité de prendre sa décision d’investissement sans nécessairement se concentrer sur les performances passées ni sur les informations se rapportant uniquement aux risques encourus par l’investissement.
Section 3 : Proposition de produits individuels en fonction du type d’investisseur
Chaque type d’investisseur dispose de sa propre manière pour agir et pour penser. Ainsi, des stratégies d’investissement individuelles se montrent plus que nécessaires afin de répondre le plus exactement possible aux besoins des investisseurs selon les opportunités et les risques. Peu importe le niveau de risque accepté par les investisseurs, le plus important est d’assurer un certain équilibre entre le produit dans le contexte global du portefeuille et le profil de l’investisseur.
Le plus généralement, les marchés financiers sont marqués par le fait que plus les opportunités de rendement sont importantes, plus le risque est élevé. Pour cela, certains distributeurs et/ou émetterurs offrent des solutions se rapportant à différentes propensions au risque.
Tableau 1 : Manière d’adapter les produits à chaque type d’investisseur
Source : UBS
A. Distinguer les critères d’évaluation des risques de mauvaise commercialisation :
Il existe différents critères permettant d’évaluer les risques de mauvaise commercialisation des produits financiers :
- un critère de mauvaise exposition des risques ou des pertes potentielles, particulièrement dans le cas où la performance est sensible lorsqu’elle est confrontée à des scénarios extrêmes ;
- un critère se rapportant aux sous-jacents et qui sont difficile à appréhender ou à observer individuellement sur les marchés ;
- un critère concernant les gains ou les pertes liés à la réalisation concomitante d’une multitude conditions portant sur différentes classes d’actifs ;
- un critère se rapportant à l’existence de mécanismes présents dans la formule de gain ou de perte à l’échéance.
B. Fournir un conseil adapté
Optimiser la commercialisation des produits financiers, notamment pour les produits structurés qui nécessitent un conseil adapté pour les investisseurs. Pour offrir des conseils adaptés, il importe de :
- déterminer la portée et l’étendue du conseil minimal nécessaire pour assurer la commercialiser des produits structurés ;
- établir des outils favorisant le conseil dans l’objectif de faciliter et surtout de sécuriser la tâche des conseillers vendeurs que ce soit au sein de réseaux bancaires ou au sein des entreprises d’assurance.
Pour fournir des conseils adaptés, les conseillers vendeurs doivent avoir à leur disposition différents outils d’aide que ce soit en termes d’évaluation du profil de l’investisseur ou dans le cadre de la recherche de produits adaptés à ses besoins. Les outils servent premièrement à aider les conseillers vendeurs à surmonter certaines formes de difficultés, notamment leur réticence à offrir aux investisseurs des produits risqués, plus particulièrement les OPCVM qui sont investis en actions. Ensuite, les outils d’aide à la décision sont destinés à permettre une industrialisation du service de conseil, un service indispensable que plusieurs catégories d’investisseur puissent en profiter.
C. Former les investisseurs
Les investisseurs n’auront la possibilité d’assumer totalement leur responsabilité que lorsqu’ils arrivent à comprendre parfaitement toutes les informations indispensables concernant le produit à acheter. C’est notamment pour cette raison qu’un groupe de travail appartenant à l’AMF a proposé l’établissement d’un institut de formation des investisseurs. Cela a pour objectif.
Dans cette démarche, le plus important est d’apprendre aux investisseurs à poser les bonnes questions avant d’acheter un produit financier, notamment les produits à risque.
Il se montre également important de communiquer certains messages fondamentaux aux investisseurs, notamment les informations concernant le lien qui existe entre le rendement, le risque et la durée de vie de l’investissement.
Conclusion
Critiqués depuis plusieurs années, les produits structurés connaissent actuellement un grand succès auprès de nombreux investisseurs, notamment les professionnels. Cependant, hormis de leur potentiel de rendement important par rapport à celui que nous pouvons trouver dans les investissements traditionnels, les produits structurés sont souvent méconnus du grand public et ils sont souvent considérés comme de purs produits spéculatifs. Ainsi, ils sont le plus souvent associés à une mauvaise image auprès des investisseurs.
Toutefois tout au long de ce travail, nous avons pu constater que les produits structurés offrent de nombreux avantages et englobent une quantité importante d’actifs avec des possibilités pour les investisseurs de préserver leur capital. Selon l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon « les produits structurés sont créés en combinant des placements sur le marché monétaire ou obligataire et des opérations sur les produits dérivés et plus particulièrement sur des options dont la valeur dépend d’un sous-jacent (taux, change, actions, indices…) La résultante de ces deux parties offrira alors à l’investisseur un profil de rendement bien spécifique qui garantira soit un coupon, soit le capital en fonction de caractéristiques bien définies »[23].
En effet avec ces deux types d’investissement, les investisseurs peuvent s’exposer à différents types de configuration de marchés à travers la combinaison de différentes possibilités de garantie ainsi que d’un possible gain attractif.
Toutefois, bien que différentes réglementations ont déjà été mises en place par l’AMF, les produits structurés continuent d’être associés à une réputation sulfureuse engendrée le plus souvent par l’incompréhension des promesses de rendement et l’exposition des épargnants aux risques. Il est également constaté que les risques sont mal compris par les investisseurs étant donné que les produits financiers utilisant des sous-jacents sont difficiles à appréhender par les investisseurs, surtout les investisseurs particuliers.
Ces derniers risquent ainsi d’être confrontés à d’importantes difficultés lorsque le rendement de certains instruments financiers est fonction de la réalisation de diverses conditions synchrones portant sur des classes d’actifs distinctes.
Ainsi, même si la commercialisation de produits structurés n’est pas encore définie dans les textes français, il est important de reconnaitre qu’elle nécessite impérativement une démarche active de la part des distributeurs et doit être accompagnée de conseils et d’informations bien détaillées. L’offre doit alors être pertinente tout en étant claire et facile à comprendre par les investisseurs pour qu’ils puissent prendre la bonne décision dans le cadre de leur investissement.
Par ailleurs, les distributeurs doivent également s’impliquer en termes de conseils et faire un effort pour mieux connaitre chaque client et leurs attentes afin de proposer des produits correspondants à leurs boisons, donc des produits personnalisés.
Bibliographie
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- Jérémie Roche, « Le produit structuré dans la gestion de la dette des collectivités territoriales », Institut d’Etudes Politiques de Lyon, 2007
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- Michel KLOPFER, « Gestion financière des collectivités locales», Editions Le Moniteur, 2005
- Minh Tuyen, « L’analyse de la marge de commercialisation d’un panier de produits structures », Université Claude Bernard – Lyon 1, 2011
- Robert VEDEILHIE, « Tout savoir sur les produits structurés», Gualino Editeur, 2005
- WILDING/VOLKART, « Strukturierte Produkte aus Anlegersicht», RAYROUX, 2006
[1] Association Suisse des Produits Structurés (ASPS), Investir avec succès dans les produits structurés, Brochure d’informations, p.3
[2] Michel KLOPFER, « Gestion financière des collectivités locales », Editions Le Moniteur, 2005, p 603
[3] Cité dans : Jérémie Roche, « Le produit structuré dans la gestion de la dette des collectivités territoriales », Institut d’Etudes Politiques de Lyon, 2007
[4] Robert VEDEILHIE, « Tout savoir sur les produits structurés », Gualino Editeur, 2005, p 20
[5] Robert VEDEILHIE, « Tout savoir sur les produits structurés », Gualino Editeur, 2005, p 20
[6]GOMEZ RICHA Lucia, « Les produits structurés et la protection de l’investisseur », Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2014
[7] EMCH URS, RENZ HUGO & ARPAGAUS RETO, « Das Schweizerische Bankgeschäft », Zurich, Bâle, Genève (Schulthess) 2004
[8] WILDING/VOLKART, « Strukturierte Produkte aus Anlegersicht », RAYROUX, 2006
[9] CONTRATTO, « Regulierung von Derivaten im schweizerischen Recht », 2006
[10] Cité dans : Julien Marette, Damien Leclair « Ces produits structures qui sécurisent les portefeuilles », 2016
[11] Cité dans : Julien Marette, Damien Leclair « Ces produits structures qui sécurisent les portefeuilles », 2016
[12] Cité dans : Julien Marette, Damien Leclair « Ces produits structures qui sécurisent les portefeuilles », 2016
[13] Cité dans : Julien Marette, Damien Leclair « Ces produits structures qui sécurisent les portefeuilles », 2016
[14] Cité dans : Julien Marette, Damien Leclair « Ces produits structures qui sécurisent les portefeuilles », 2016
[15] AOF, « La gestion d’actifs en 20 questions », mini-guide, 2012
[16] Selon le cabinet d’analyse spécialisé Structured Retail Products
[17] AMF, « La commercialisation des instruments financiers complexes », 2010
[18]COMMISSION DE PRATIQUE D’INVESTISSEMENT, « Gestion, risques, réglementation et comptabilisation des instruments dérivés » 1996
[19] COX, Samuel H., FAIRCHILD, Joseph R., PEDERSEN, Hal W. « Valuation of structured risk management products ». Insurance : Mathematics and Economics, 2003
[20]Figlewski S. et G. Webb, « Options, Short Sales and MarketCompleteness », The Journal of Finance, 1993
[21] El Harake Christophe, Meunier Pierre, « Transformation des Produits Structurés dans un contexte de taux négatifs », Université Paris Dauphine, 2016
[22] Article 314-11 du Règlement général de l’autorité des marchés financiers. Le texte de l’article figure en Annexe V.
[23] Robert VEDEILHIE, « Tout savoir sur les produits structurés », Gualino Editeur, 2005, p 20
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