Traduction de l’ambivalence des relations entre les Etats unis et le Mexique : la campagne électorale de Donald Trump
Thème : Traduction de l’ambivalence des relations entre les Etats unis et le Mexique : la campagne électorale de Donald Trump
Introduction :
Les relations entre les États-Unis et le Mexique se fondent sur diverses contradictions qui sont pour la plupart, non seulement, liées à leur histoire commune, mais également à la proximité géographique des deux pays.
Outre les préoccupations relatives à la sécurité des frontières et du commerce, sans compter la répréhension du trafic de stupéfiants, les questions qui portent sur la migration prennent de plus en plus d’ampleur dans le rapport bilatéral qui lie le Mexique et les États-Unis. Effectivement, l’immigration mexicaine vers les États-Unis est devenue un sujet primordial de la politique étrangère américaine depuis les attentats du 11 septembre.
Les nombreux Présidents mexicains et américains qui se sont succédé ont abordé d’une manière progressive cette problématique à travers le principe de coresponsabilité, l’État mexicain ne pouvant se départir de son voisin du nord, en raison de sa dépendance économique malgré son désir de souveraineté. En effet, la relation des États unis avec le Mexique met en exergue deux apparences :
- D’un côté, la politique d’immigration est intimement liée aux enjeux d’ordre sécuritaires et économiques. Ce qui a tendance à entraver le désire d’indépendance du Mexique vis-à-vis des États-Unis.
- D’un autre côté, on retient l’échec de la réforme qui a amené à une procédure de « défédéralisation » de la politique migratoire et étrangère. Ce qui, au contraire, conduit à donner du leste à l’État mexicain.
Ces constatations reflètent la tension qui couvre les rapports liant les États-Unis et le Mexique. Et la situation va en s’empirant depuis l’arrivée du milliardaire Donald Trump à la tête de la maison blanche.
En effet, le projet de Donal Trump qui consiste à ériger un mur frontalier a amené à un désaccord diplomatique avec le Président Pena Nieto. Pourtant, l’objectif initial était d’établir des rapports de voisinages amicaux entre les États-Unis et le Mexique, en raison de leur histoire et passif territorial commun.
Du coup, le dicton populaire mexicain, « Pauvre Mexique ! Si loin de Dieu, si près des États-Unis » prend tout son sens aux yeux des Mexicains, suite audit projet de Donald Trump. Il s’agit d’un grand projet aux enjeux déstabilisants, car il implique la remise en question de l’accord de libre-échange « ALENA » et l’exclusion en grande masse d’immigrés.
L’ensemble des faits traduit le paradoxe qui existe entre le Mexique et les États-Unis. Toutefois, la question est de savoir, d’une part : en quoi consiste réellement ce paradoxe ? Et d’autre part : qu’est-ce qui traduit l’ambivalence des relations entre ces deux pays ?
Ainsi, afin de répondre de manière avisée à la problématique posée supra, il serait judicieux de voir dans une première partie, la délimitation du sujet.
En deuxième partie, notre étude sera centrée sur l’analyse de la politique de Donald TRUMP vis-à-vis du Mexique.
Et pour la troisième partie, nous allons voir les retombés de la campagne de Donald TRUMP.
PARTIE I : Délimitation du sujet :
Il est vrai que : « L’histoire d’un État est toujours en même temps une partie de l’Histoire des États voisins » [1].
Malheureusement, tel n’est pas le cas du Mexique et des États-Unis, puisque la relation entre ces deux pays est de plus en plus complexe. Une relation très curieuse, car elle est à la fois antagoniste et symbiotique, entre ces deux États voisins que tout semble opposer et qui atteignent toutefois un niveau d’interpénétration quasiment jamais égalé :
- l’un étant une nation riche et puissante, et qui se targue d’une longue tradition démocratique, en grande partie anglo-saxon et protestant, et qui domine le monde voilà de ça près d’un siècle.
- l’autre est une nation aux prises avec la corruption et la pauvreté au sein d’une société à la fois catholique et métissée.
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De nos jours, les États-Unis dominent le monde tandis que le Mexique, un État « émergent » et avec laquelle un très grand nombre de sa population éprouvent de grandes difficultés à sortir d’une immense pauvreté, n’arrive guère à s’élever manifestement en dehors du Tiers monde.
Le Mexique, à la fois niant en faire partie et leader de celui-ci, se trouve alors coupé en deux ; effectivement, il est proche des États-Unis et se trouve également dans le Tiers monde.
Mais pour pouvoir comprendre les mécanismes de la relation entre ces pays voisins à maints égards uniques au monde, il serait judicieux de nous intéresser : au contexte historique du rapport entre les États-Unis et le Mexique (chapitre I) ; puis ensuite, l’historique du programme de Donald Trump en rapport avec le Mexique (chapitre II).
Chapitre I : Le contexte historique du rapport entre les États-Unis et le Mexique : les hauts et bas d’une relation tumultueuse :
Depuis un certain temps, les relations entre les États-Unis et le Mexique se sont considérablement tendues, notamment à l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain Donald Trump.
Effectivement, dès son entrée à la maison blanche le président américain avait mis à exécution son projet de construire un mur à la frontière séparant ces deux nations. En effet, durant sa campagne, Donal Trump avait martelé que : « le Mexique a été classé deuxième pays le plus meurtrier au monde après la Syrie. Le trafic de drogue est largement en cause. Nous allons construire le mur ».
Toutefois, il convient de noter que l’initiative du nouveau président américain pour un mur frontalier a été mal prise par les Mexicains, cela a par conséquent réveillé les vieux fantômes de l’histoire.
Qui plus est, à la fin du XIXe siècle, les Mexicains avaient utilisé une diction pour traduire cette relation très complexe que leur pays avait avec les États-Unis : « Pauvre Mexique ! Si loin de Dieu, si près des États-Unis ».
Cet adage est aujourd’hui plus que jamais d’actualité, plus particulièrement lorsque Donald Trump est devenu président des États-Unis.
Par ailleurs, la signature du décret qui prévoyait l’édification du « mur de la honte»[2], comme l’a baptisé la population mexicaine, avait même causé une brouille diplomatique avec le président mexicain, qui n’est autre que Peña Nieto. Ce dernier a en effet annulé sa visite à Washington à cause de la construction de ce mur.
Au Mexique, le projet du président américain Donald Trump inquiète la population. De plus, la classe politique traduit cet acte comme une marque aussi bien d’humiliation que d’irrespect. Alors que depuis plusieurs années, les États-Unis et le Mexique se sont beaucoup rapprochés.
Cette nouvelle tension entre en résonnance avec des passages beaucoup plus complexes de l’histoire commune de ces deux pays ; puisqu’ils n’ont pas toujours entretenu des relations cordiales.
I : Du conflit territorial :
Après que la jeune république mexicaine s’est émancipée du royaume espagnol et après avoir obtenu son indépendance en l’année 1821, elle a fait venir, même si elle manquait énormément de main-d’œuvre et de ressources, des colons en provenance de l’Amérique afin de cultiver et d’entretenir ses terres ; et plus particulièrement le Texas.
Les colons américains étaient toujours en conflit avec l’ensemble des autorités mexicaines ; cela avait provoqué en 1836 la révolution texane, et aboutit par la mise en place de la République du Texas.
Toutefois, le gouvernement du Mexique avait opposé un refus de reconnaissance à la République du Texas, mais qui a été au final annexé par les États-Unis en l’année 1845.
Cependant, il est significatif de mentionner que le conflit américano-mexicain qui en est issu, de 1846 à 1848, était un désastre total pour la République du Mexique. Conséquemment, cette dernière a été dans l’obligation de céder aux États-Unis le Nouveau-Mexique et la Californie ; désormais, l’équivalent de l’Utah, du Nevada, du Colorado, de l’Erizona, et bien évidemment de la Californie et du Nouveau-Mexique[3].
Cet affrontement, ou plus précisément l’annexion des territoires mexicains par les États-Unis[4], fut l’une des causes ayant déclenché la guerre de Sécession[5] ; qui après une douzaine d’années va mettre les États-Unis d’Amérique « à feu et à sang ».
En ce sens, Ulysses Grant[6], dans ses mémoires, avait écrit que : « La rébellion du Sud fut l’avatar de la guerre avec le Mexique. Nations et individus sont punis de leurs transgressions. Nous reçûmes notre châtiment sous la forme de la plus sanguinaire et coûteuse guerre des temps modernes ».
- Cadre historique :
La situation à la veille du conflit opposant les États-Unis et le Mexique est très complexe ; en effet, le territoire mexicain s’étend depuis 1821, année de son indépendance, sur les régions du sud-ouest des États-Unis actuel, avec le Nouveau-Mexique et la Californie.
L’État mexicain vient de perdre le territoire du Texas, et qui, après la révolte en l’année 1836, s’est constitué en une république totalement indépendante ; et en 1845, il a été intégré aux États-Unis. Et sur le littoral de l’océan Pacifique, les comptoirs russes menacent les intérêts mexicains.
Qui plus est, certains territoires de cette région sont, au fil du temps, devenus familiers aux marchands, mais aussi aux montagnards américains qui empruntaient souvent la piste de Santa Fe. Certains Américains se sont également installés sur l’ensemble du territoire californien et des bateaux y venaient dans le but d’échanger divers produits, le long du littoral.
Il convient de noter que l’ensemble de ces territoires, que nous venons de citer, se trouvait auparavant sous la souveraineté du Mexique.
Cependant, avant que la guerre n’éclate, les États-Unis avaient pris l’initiative d’envoyer un diplomate dans la capitale du Mexique, dont la principale mission était de l’acquisition de la Californie et du Nouveau-Mexique, le tout pour la somme de 25 millions de dollars. Mais la République du Mexique n’avait pas donné de réponse.
Dans la capitale américaine, James Knox Polk, le président des États-Unis, étant un chantre de la conquête de l’Ouest, ne souhaite qu’une seule chose : voir la réalisation de la « Destinée manifeste »[7].
Cette idéologie a été parfaitement mise en lumière par John L. O’Sullivan, le rédacteur de la Democratic Review: « C’est manifestement notre destinée de nous répandre sur le continent que la Providence nous a alloué pour y assurer le libre développement d’une population qui, chaque année, se multiplie par millions »[8].
En l’année 1846, le président James Knox Polk envoya de nombreuses troupes, et qui sont commandées par le général Zachary Taylor, notamment sur le Río Grande dans l’objectif de mettre la pression sur le gouvernement mexicain.
Il avait donc pour mission d’acquérir des territoires afin de compléter l’Union. Le général avait donc construit Fort Texas, qui a été plus tard baptisé Fort Brown, sur la rive nord du « Rio Bravo del Norte » face à une ville du Mexique, portant le nom de Matamoros.
- Commencement des hostilités :
En l’année 1846, un détachement composé de 2 000 cavaliers mexicains avait lancé une embuscade sur une patrouille américaine composée de 63 soldats sur la région contestée se trouvant au sud du Rio Nueces et au nord du Rio Grande.
L’armée mexicaine met en échec cette patrouille et tue également 11 soldats de l’armée américaine dans ce qui sera plus tard appelé l’affaire Thornton ou la Thornton Affair, du nom du capitaine ayant commandé la patrouille en question.
Mais, un soldat a pu s’échapper et rentrer à Fort Brown.
Quelques jours plus tard, les soldats mexicains qui se trouvaient dans la ville de Matamoros attaquent Fort Brown. Ce dernier riposte par des tirs de canons. Le bombardement avait duré pendant 5 jours ; et puis après les forces mexicaines dirigées par le général Mariano Arista encerclent, peu à peu, le fort.
Au cours de cette attaque, 2 soldats américains trouvent la mort, dont Jacob Brown, le commandant de la place, qui va donner par la suite son nom au Fort, mais aussi à la ville actuelle de Brownsville.
Le 8 mai de cette année, le général Zachary Taylor à la tête de 2 400 soldats viennent en renfort aux soldats américains. Mais le général Mariano Arista file vers le nord sur Palo Alto, qui lui est à la tête de 3 400 hommes.
Toutefois, l’avantage est accordé aux Américains grâce à une toute nouvelle technique d’artillerie appelée l’« artillerie volante » « flying artillery »[9]. Cette nouvelle arme faisait des ravages dans les rangs adverses. Toutefois, les Mexicains répondaient par des décharges de leur propre artillerie, mais aussi par des charges de cavalerie.
Cependant, les pertes mexicaines étaient trop importantes, ce qui par conséquent démoralisait la plupart de leurs soldats.
Pour pouvoir échapper aux attaques meurtrières de l’armée américaine, les Mexicains battaient en retraite sur le « Resaca de la Palma », le bord d’une rivière à sac servant de rempart naturel ; mais les troupes mexicaines se sont dispersées, ce qui rendait la communication compliquer.
Durant cette bataille, un terrible corps à corps s’est engagé entre les belligérants ; et l’armée américaine avait réussi à neutraliser l’artillerie mexicaine, cette situation avait forcé les Mexicains à se replier, une retraite qui avait tourné en déroute.
À cause de la dispersion des troupes et de la nature du terrain, le général Mariano Arista se trouve dans l’impossibilité de rallier ses troupes. L’armée mexicaine avait par conséquent subi de lourdes pertes. Contraints d’abandonner bagage et artillerie, les soldats qui tentaient de rentrer trouvaient la mort en traversant le Rio Grande.
Fort Texas leur avait infligé de nouvelles pertes, bon nombre de soldats mexicains périssaient noyés.
- Résultats :
La République du Mexique, durant la guerre qui l’opposa aux États unis, avait perdu un territoire qui s’étendait sur 1.300.000 km2.
Traumatisme historique, l’État mexicain commémore encore actuellement la mémoire des « Ninos Héroes »[10].
D’après la légende mexicaine, les cadets ont lutté contre l’envahisseur, et ce jusqu’à la fin. En effet, elles ont préféré la mort à la réédition, notamment durant la bataille de Chapultepec[11].
Toutefois, si le Traité de Guadalupe Hidalgo confirme bel et bien la victoire des États-Unis, l’État mexicain n’est guère au bout de ses peines avec un tel voisin.
II : Les Interventions américaines en pleine guerre civile :
Tous les États d’Amérique latine ont en principe subi durant le XIXe et XXe siècle l’ingérence des États-Unis ; plus particulièrement lorsque les gouvernements de ces pays :
- ne partageaient pas la même idéologie que le gouvernement américain ;
- et menaçaient, par conséquent, tous ses intérêts.
Effectivement, dès lors que les institutions financières américaines et les firmes supranationales sentaient qu’elles seraient chassées d’un État dans lequel les intérêts économiques s’avéraient de grande importance, le gouvernement américain, avec l’aide de sa puissante armée, n’hésitait pas à intervenir, et ce dans l’objectif d’éviter toute forme d’indépendance.
La République du Mexique dispose de diverses richesses, comme ses ressources naturelles, et bien évidemment, des citoyens en proie aux sociétés étrangères, qui sont à la recherche d’une main-d’œuvre sous-payée.
En étant le voisin de la première puissance mondiale, le Mexique a dû subir une mainmise des États-Unis permanente ayant conséquemment influé sur l’histoire de ce pays.
Toutefois, sous la présidence de Profirio Diaz de 1876 à 1911, alors que les relations entre les États-Unis et le Mexique, notamment au niveau économique, s’étaient améliorées, la guerre civile et la révolution mexicaine ont changé la donne, et ce de manière considérable.
Le successeur de Profirio Diaz, Francisco Madero a été victime d’un assassinat en l’année 1911 ; et ce fut le général Huerta qui le succéda.
Mais, les États-Unis ne reconnaissaient pas ou plus précisément ne voulaient pas reconnaitre le régime du général Huerta ; puisque ce dernier avait continué la politique de son prédécesseur qui favorisait les capitalistes européens. Les États-Unis demandaient alors la tenue d’une élection démocratique.
Par ailleurs, l’arrestation de marins américains dans le port de Tampico donnait l’occasion à ces derniers d’intervenir en l’année 1914.
L’armée américaine avait occupé Veracruz, la grande ville mexicaine pendant près de sept mois, ce qui a déstabilisé le régime du président José Victoriano Huerta Marquez, qui a fini par abandonner le pouvoir[12].
Et en l’année 1915, parmi les factions révolutionnaires qui s’étaient disputé le pouvoir, les États-Unis avaient apporté leurs soutiens au rival de Pancho Villa, Venustiano Carranza.
Tandis que les évènements à la frontière étaient récurrents, Pancho Villa avait mené en mars 1916 une attaque d’une grande force contre le camp Furlong et la ville de Columbus, au Nouveau-Mexique[13].
Les Américains avaient donc décidé de mener en représailles une opération punitive ayant pour objectif de capturer Pancho Villa, mais sans aucun succès[14]. Conséquemment, les troupes américaines, composés de 5 000 soldats, quittèrent l’État mexicain en 1917.
III : Une ère de rapprochement entre les États-Unis et le Mexique :
La Seconde Guerre mondiale a bel et bien marqué un tournant dans les relations entretenues entre les États-Unis et la République du Mexique. Dans ce contexte, ces deux pays se sont alliés, étant donné que les Américains veulent entrer en guerre et ont besoin de nombreux métaux se trouvant au Mexique, plus particulièrement de l’argent et du cuivre, mais également de main d’œuvre.
Les États-Unis ont alors créé le programme Bracero, ayant permis à plusieurs ouvriers mexicains de venir travailler dans les champs et dans les usines. À l’occasion de cette alliance nouvellement formée, le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt rencontre le président de la République du Mexique Manuel Avila Camacho, et ce fut également le cas de Harry S. Truman.
Le président Harry S. Truman est même allé rendre hommage aux célèbres « Niños Héroes » ou les « enfants héros » ; qui ont trouvé la mort pendant la guerre de 1846 à 1848.
Cette situation marque donc une ère de rapprochement entre ces deux pays voisins ; et qui se concrétise plus particulièrement avec la signature de différents traités dans les années 1960 et 1970 mettant ainsi fin à divers conflits territoriaux.
Depuis, les images qui illustrent les rencontres entre les chefs d’État des États-Unis et de la République du Mexique sont donc devenues monnaie courante. Elles symbolisent alors cette proximité, les chefs d’États mexicains sont traditionnellement parmi les premiers à recevoir ou à visiter leurs équivalents américains.
De Reagan à Clinton, en passant par les Bush à Obama ; tous, comme nous venons de le voir ci-dessus, ont visité ou reçu peu de temps avant ou après leurs investitures, leurs homologues mexicains.
IV: La fin d’une époque :
Malgré les attaques répétitives contre son voisin du sud, le président Donald Trump semblait prédisposé à honorer la tradition, jusqu’à la brouille diplomatique avec la République du Mexique. Et si c’est plus précisément au sujet du mur qu’avait débuté cet incident, la volonté du nouveau président de remettre en question l’ALENA ou l’Accord de Libre Échange Nord-Américain, s’avère encore plus critique.
Il est vrai que de nos jours l’Accord de Libre Échange Nord-Américain de 1994 est au cœur même de la relation privilégiée des États-Unis avec le Mexique. L’ALENA a transformé considérablement l’économie du Mexique et a fortifié les liens entre ces deux nations.
En outre, il convient de relever que plus de quatre-vingts pour cent des exportations du Mexique sont envoyés directement vers les États-Unis ; et celui-ci s’avère la première nation à investir dans ce pays. Et toutes les minutes, plus d’un million de dollars sont échangés entre le nord et le sud.
Il est également significatif de signaler que plus de cinq millions d’emplois américains dépendent entièrement du commerce que les États-Unis font avec le Mexique.
Et si ces deux pays ont partagé une longue histoire de conflits, d’ingérences, de spoliations, ils ont également partagé une longue histoire d’échanges économiques, d’influences culturelles, et une profonde interdépendance.
C’est en ce sens qu’Arturo Sarukhan, ambassadeur mexicain aux États-Unis, avait déclaré dans le Washington Post que : « les États-Unis et le Mexique ont fait – et peuvent continuer à faire de grandes choses ensemble ; (…) la seule chose que nous ne ferons pas ensemble, c’est construire un mur ».
Chapitre II : L’historique du programme de Donald Trump en rapport avec le Mexique :
Ces derniers temps, aussi bien sur l’enjeu de l’immigration que sur le plan économique, le nouveau locataire de la maison blanche a multiplié les discours menaçants et les provocations à l’égard de son voisin, le Mexique :
- Imposition de frais de douane à l’ensemble des exportations provenant de la République de Mexique ;
- abrogation du traité portant sur la libre échange nord-américain ;
- abolition de tous les envois de capitaux des ressortissants mexicains.
Effectivement, le nouveau président des États-Unis a brandi un protectionnisme qui non seulement n’a aucune limite, mais qui menace également l’économie du Mexique qui s’est reflété bien évidemment sur la valeur du « peso ».
En effet, peu de temps après les résultats de l’élection, le « peso » avait chuté de treize pour cent pour atteindre 20,74 pesos face au dollar américain. C’est la plus faible valeur du peso ayant été enregistré, et ce depuis 1997, année de sa dévaluation.
Il est vrai que Donald Trump peut en théorie remettre en cause tous les accords de libre-échange faites avec la république du Mexique et demander à renégocier les accords en question pour davantage de protectionnisme.
Mais, pour bien comprendre le programme de Donald Trump vis-à-vis du Mexique, nous allons voir en premier lieu l’interdépendance asymétrique ; et en second lieu la politique à l’égard du Mexique depuis deux décennies.
I : Une interdépendance asymétrique historique :
Partout dans le monde, nous pouvons observer une influence américaine dominante ; mais cette influence est prépondérante au Mexique. En effet, l’attirance pour le modèle américain s’avère très évidente non seulement sur le plan politique, mais également sur le plan culturel.
Toutefois, la République du Mexique a le souci d’une part de préserver sa souveraineté ; et d’autre part, d’affirmer son identité face à son puissant voisin, les États-Unis. Il est vrai que les États-Unis et le Mexique sont 2 partenaires inégaux.
Qui plus est, dans le cadre de l’Accord de Libre Échange Nord-Américain, les États-Unis vivent une relation paradoxale avec la République du Mexique : le plus fort domine.
L’ALENA renforce donc l’asymétrie de la relation entre ces pays voisins : le Mexique a alors dû faire des efforts de modernisation et d’ouverture.
L’ALENA a, certainement, permis de faire évoluer la plupart des échanges entre ces deux pays, mais elle n’a pas non plus freiné l’attirance des Mexicains pour l’économie américaine.
Cependant, tout le monde n’a pas profité du développement économique ; puisque, s’il est vrai que les accords de libre-échange ont dynamisé de nombreux acteurs mexicains, ils en ont aussi oublié d’autres. Parmi ces personnes, nous pouvons citer :
- « les 50 millions de Mexicains qui vivent dans la misère ;
- les 24 millions classés comme étant extrêmement dans le besoin ;
- ou encore les communautés indigènes »[15].
L’agriculture des personnes que nous venons de citer n’a pas pu faire concurrence aux produits américains qui ont inondé sur le marché mexicain. Une concurrence de production a, par conséquent, fait son apparition entre ces deux pays. Et même si l’ALENA a permis la création de nombreux nouveaux emplois, et notamment dans certains secteurs ; bon nombre d’anciens emplois ont dû être supprimés avec les PME. En effet, la plupart des secteurs, pour ne citer que l’agriculture, ont souffert du changement économique.
Par ailleurs, les États-Unis ont également racheté les banques et les entreprises mexicaines ; et favorisent par ces acquisitions le développement de « maquiladoras », des « ateliers de misère » se trouvant au Mexique.
De plus, ces rachats se présentent comme étant une solution à l’immigration ; effectivement, ils ont pour vocation de fixer tous les ouvriers mexicains au Mexique ; et ce dans l’objectif de réduire le nombre des personnes qui immigrent aux États-Unis.
C’est donc en ce sens que les multinationales ont installé leurs usines avec l’accord du gouvernement mexicain. Celles-ci peuvent de ce fait exploiter la main-d’œuvre mexicaine qui est non seulement bon marché, mais aussi peu qualifiée. Effectivement, produire au Mexique coûte dix fois moins cher que de produire en Amérique.
En outre, les conditions de travail dans les « ateliers de misère » ou les « maquiladoras » sont consternantes. Les revenus sont bien évidemment très bas, mais également insuffisants pour pouvoir répondre à tous les besoins des travailleurs et de leur famille. Avec ces salaires de misère, les travailleurs ne peuvent en aucune manière subvenir aux besoins essentiels de leur famille ; et ils connaissent, par conséquent, une grande précarité.
Il convient aussi de signaler qu’au Mexique, les législations qui régissent le travail ne sont pas du tout respectées. Autrement dit, il n’y a pas de sécurité d’emploi, les travailleurs n’ont même pas accès aux soins ; de même, il est formellement interdit de se regrouper en syndicat, et la plupart des sociétés américaines emploient des enfants.
Manifestement, les multinationales américaines tirent profit :
- d’une part, de cette absence de législation qui assure des conditions de travail sécuritaires ;
- et d’autre part, d’un pays aux prises avec la pauvreté.
Toutefois, il est significatif de signaler que le système des ateliers de misère n’a pas réglé les difficultés relatives à l’emploi, ni les problèmes concernant les inégalités sociales. C’est la raison pour laquelle les Mexicains préfèrent migrer vers les États-Unis.
D’ailleurs, l’économie de la République du Mexique est dépendante de ses exportations vers les États-Unis.
Toutefois, l’agriculture américaine dépend, elle aussi, de la main-d’œuvre illégale en provenance du Mexique. Les mouvements de main d’œuvre sont effectivement anciens, et ils sont les bases mêmes des mouvements migratoires le long de la frontière. Cela va sans dire que cette main d’œuvre, en provenance du sud, vient pour pallier à l’ensemble des besoins du système productif américain.
Les ouvriers clandestins sont plusieurs à intégrer le secteur de l’agriculture, un secteur très demandeur de la main-d’œuvre mexicaine bon marché. Cette dernière présente incontestablement un intérêt financier de grande importance pour l’ensemble des exploitants agricoles américains ; mais elle est également essentielle au secteur agricole et économique Américaine.
Il va sans dire que la frontière séparant les États-Unis et le Mexique apparaît comme une fracture, une rupture de l’humanité. Une frontière davantage contrôlée par les États-Unis, et qui l’utilisent à leur guise.
La frontière en question est ouverte dès lors que le voisin du Nord est en guerre ou lorsqu’elle en a besoin de la main-d’œuvre mexicaine, notamment dans les usines d’armement. Mais, celle-ci est fermée dès lors que le chômage sévit aux États-Unis, eu égard à cela, prônons à titre d’exemple la crise de 1929.
Néanmoins, bon nombre de Mexicains, lorsqu’ils traversent le mur que ce soient clandestinement ou légalement, désirent tenter leur chance aux États-Unis. Sans nul doute, tous les Mexicains qui immigrent clandestinement aux États-Unis sont animés par cet espoir d’avoir un revenu et un travail pour vivre convenablement.
Mais, la réalité est bien plus triste, chaque mois, des centaines de personnes meurent le long de la frontière. L’Amérique représente, à tort, pour tous les Mexicains un véritable eldorado. Et les Mexicains arrivent à traverser la frontière, ils sont l’objet de dénis, ou encore de vexations.
Il arrive même que certains immigrés, sans papier, soient directement envoyés dans l’armée nord-américaine afin de combattre les ennemis de l’Amérique. De nombreux trafics, prostitution, réseaux de passeurs, drogue tirent avantage de la détresse de ces personnes qui tentent de passer la frontière.
Il est vrai que les différentes arrestations, se produisant sur la frontière, représentent seulement qu’une partie des faits qui s’y déroulent. Les mouvements migratoires posent donc une question d’envergure économique. La pauvreté et les inégalités sociales sont le fondement même du processus migratoire.
Effectivement, les inégalités entre les États-Unis et le Mexique sont trop importantes, la conception d’échange présente ainsi un autre aspect. Deux pays voisinent. Nous pouvons parler de « deux mondes ».
D’après les dires de Michel Foucher, géographe, « Tracer une frontière est un acte géopolitique par excellence puisqu’il s’agit de délimiter des aires d’exercice de la souveraineté, d’inscrire le politique dans l’espace ».
La frontière entre les États-Unis et le Mexique est symbolisée par un mur, celui-ci est alors un marqueur spatial. L’édification du mur en question est, avant toute chose, un choix idéologique ; puisque celle-ci a pour vocation de rendre étanche la République du Mexique, qui est à forte pression démographique.
C’est dans cette optique que monsieur Luis Ernesto Derbez, ancien ministre mexicain des Relations extérieures, avait déclaré que : « c’est une décision qui va sérieusement détériorer les relations diplomatiques entre les deux pays ».
La construction du mur est moins une idée de sécurité qu’un symbole pour l’ensemble des personnes séparées par cette frontière. Le mur est appelé par certains comme étant « le mur de la honte » et développe dans la population mexicaine un sentiment anti-américain.
Néanmoins, le mur permet à ces deux États voisins de contrôler leur territoire respectif ; en ce sens, le mur présente donc un enjeu politique intérieur.
Cela fait longtemps que les sociétés américaines font appel à la main d’œuvre mexicaine dans l’objectif de faire prospérer leur économie. Toutefois, l’arrivée de la main d’œuvre mexicaine a eu comme conséquence de partager la société nord-américaine.
L’appel à la main-d’œuvre étrangère est jugé essentiel pour l’économie américaine, mais cette initiative est dénoncée par bon nombre de courants d’organisations racistes.
Selon ces personnes, la population mexicaine serait « une race inférieure », en ce sens, elle représente un danger pour le patrimoine génétique de la société américaine. Cette xénophobie avait conduit, en l’année 1994, à une proposition de loi par le gouverneur républicain de la Californie, Pete Wilson, qui « refuserait la gratuité des services de santé et d’éducation aux immigrants clandestins et à leurs enfants ». Cette loi fut adoptée à la majorité ; cependant, elle fut déclarée anticonstitutionnelle.
D’après, certaines personnes, comme Pete Wilson, les ouvriers clandestins pourraient prendre l’emploi et la place des ouvriers américains. L’Amérique reste bloquer entre ces deux réalités :
- premièrement, le besoin d’une main-d’œuvre bon marché ;
- Et deuxièmement, le désir d’avoir une population non métissé, « blanche».
La République du Mexique assure aux États-Unis un approvisionnement aussi bien en ressources minières qu’en pétrole. Mais, au lieu d’avoir la considération de son voisin du Nord, les Mexicains ne reçoivent que le mépris de la population américaine.
Alors que les États-Unis bénéficient de la main d’œuvre et des matières premières sans lesquelles ils ne pourraient en aucune manière avoir une économie compétitive.
Depuis son indépendance, l’Amérique fait peser une pression économique, financière, et militaire sur son voisin du sud. Le Mexique, un État pauvre, est donc continuellement confronté à l’arrogance et à l’autosatisfaction de la richesse.
De plus, l’économie du Mexique dépend des dollars non seulement du Fonds Monétaire International, mais également des aides gouvernementalistes en provenance des États-Unis. En effet, le pays dépend énormément de son partenariat avec l’Amérique.
Cette proximité a ainsi provoqué de nombreuses tensions avec certains États qui ont adopté une stratégie différente, pour ne citer que Cuba. La République mexicaine va finir par payer le prix de la dépendance en question.
Actuellement, les États-Unis dominent le monde alors que le Mexique, en tant qu’État émergent, n’arrive pas à sortir du tiers monde. Effectivement, le Mexique vit divisé, en même temps, il se trouve au sein du tiers monde et proche des États-Unis.
II : La politique à l’égard du Mexique depuis deux décennies :
Tout semble opposer le Mexique et les États-Unis, deux États voisins dont la destinée depuis le traité de Guadalupe Hildalgo est inéluctablement liée.
Relation économique, crises financières, trafic de drogue, politique étrangère, corruption, trafic de drogue, immigration apparaissent donc comme « autant de pommes de discorde, autant de raisons pour le puissant voisin du Nord de tendre la main, ou de prendre des décisions unilatérales, au mépris, souvent, des susceptibilités mexicaines »[16].
En effet, cela fait plus de cinquante ans que l’interdépendance des États-Unis et du Mexique ne cesse de s’intensifier, et avec la mise en application de l’ALENA, ou l’accord de libre-échange en 1994, les difficultés que rencontre l’un se répercutent incontestablement sur l’autre.
Mélange d’attirance, de haine, de mépris, et de complexe, telle est la relation être la République du Mexique et les États-Unis, les deux États voisins le sont au premier abord par la frontière ; ayant une longueur de 3200 kilomètres, séparant l’État le plus puissant au monde d’un État continuellement empêtré dans ses difficultés aussi bien sociales qu’économiques.
L’État mexicain est aussi la seule nation latine à pouvoir partager une frontière avec les États-Unis d’Amérique.
De ce choc culturel et économique entre ces deux États que tous semblent opposer, a vu également le jour une interpénétration constante et une interdépendance constante.
Effectivement, si les États-Unis s’imposent à son voisin du Sud son expansionnisme culturel et sa puissance économique ; le Mexique envahit aussi son voisin du Nord, notamment par sa population.
Bon nombre de Mexicains qui s’étaient installés dans les contrées du Nord, ayant été conquis en l’année 1848, sont devenus au fil du temps des citoyens américains, et ont imposé la culture mexicaine à un pays dominé par la culture anglo-saxonne.
Par ailleurs, avec le 20e siècle et avec l’immigration continue des Mexicains, leur communauté n’a cessé de s’agrandir, influençant inévitablement par leur culture et leur langue, la communauté américaine.
Mais lorsque Donald Trump arrive au pouvoir, la relation entre le Mexique et les États-Unis a complètement changé. En effet, lors de sa campagne Donald Trump avait comme programme :
- Premièrement, de construire un mur frontalier le long des 3200 kilomètres séparant le Mexique et les États-Unis.
- Deuxièmement, faire payer la construction de ce mur par la république
- Et enfin, expulser 3 millions d’immigrés.
La politique migratoire du nouveau locataire de la maison Donald Trump montre un profond conservatisme. Néanmoins, une grande partie de sa politique de sa politique joue notamment le rôle de marqueur symbolique pour l’ensemble de la population américaine et ne constitue en aucune manière une rupture avec la ligne que les précédents gouvernements ont adoptée.
Cependant, le secrétaire à la sécurité intérieure John Kelly et le secrétaire d’État américain Rex Tillerson avaient déclaré, au cours d’une visite diplomatique au Mexique, qu’ « Il n’y aurait pas d’expulsions massives de sans-papiers mexicains ».
En effet, John Kelly et Rex Tillerson avaient pour mission de désamorcer les nombreuses tensions qui existent avec le voisin mexicain ; tensions ayant été causées par les différentes provocations du président actuel. Comble de la provocation qu’il a émis, le nouveau locataire de la maison a contredit le jour même la déclaration faite par ses émissaires.
Qui plus est, le nouveau président américain s’enorgueillit au cours d’une rencontre, à la Maison-Blanche, avec des chefs d’entreprise d’expulser les « membres de gangs, ainsi que les chefs de cartels »[17], et ce « à un rythme jamais vu »[18].
Cette annonce est révélatrice de l’ambiguïté de la relation entre les États-Unis et le Mexique. Pour Alain Musset, directeur d’étude à l’EHESS et géographe spécialiste de l’Amérique latine : « l’hostilité affichée par le président américain à l’égard des immigrés mexicains relève de la communication politique. Trump renoue avec le vieux fonds de commerce du racisme américain : la haine des ‘morenos’, les bazanés, mais sa rhétorique raciste relève surtout de la provocation ».
Objectivement, l’ensemble des mesures annoncées vis-à-vis des immigrés en provenance du Mexique s’inscrit dans la continuité des dispositifs qui ont été pris par ses prédécesseurs.
- Expulsions: le nouveau président Donad Trump devra faire beaucoup mieux que l’ancien président Barack Obama :
Effectivement, le président Donald Trump a promis, au cours de son mandat, d’expulser trois millions de sans-papiers. Toutefois, cette politique qui est très défavorable vis-à-vis des ressortissants mexicains, puisqu’ils représentent plus 10,3% de la population américaine d’après le recensement fait en 2010, est loin d’être novatrice.
Il est vrai que la politique migratoire établie par les dirigeants a toujours été complexe. En effet, si les États-Unis s’appuient énormément sur les immigrés en provenance du Mexique pour couvrir le manque demain d’œuvre dans divers secteurs, et cela depuis la Seconde Guerre mondiale, ils ont cherché durant ces dernières années à limiter de plus en plus le flux migratoire qui vienne de l’État mexicain.
En outre, il convient de signaler que l’événement marquant un grand tournant dans la perception de l’immigration en Amérique, c’est l’attentat du 11 septembre 2001.
Après le 11 septembre et la signature du « Patriot Act », les États-Unis ont adopté une politique centrée principalement sur les enjeux sécuritaires. La régularisation de la situation des sans-papiers n’est plus, par conséquent, à l’ordre du jour.
Selon un spécialiste de l’immigration mexicaine et enseignant-chercheur à l’université d’Orléans, Mathieu Bonzom : « Les expulsions d’immigrés mexicains sont en constante augmentation depuis George W. Bush ».
Il est vrai que durant ses deux mandats, l’ancien président des États unis, Barack Obama n’a pas cessé de maintenir, et il a même accéléré la politique en question.
Mathieu Bonzom explique que « Barack Obama est le président qui a expulsé le plus de sans-papiers dans l’histoire des États-Unis ».
Effectivement, sous l’ère d’Obama plus de 400 000 immigrées, qui étaient en situation irrégulière ou sans-papier, ont fait l’objet d’expulsion chaque année. C’est donc en cens que ce chercheur déclare que : « ce qui se dessine avec Trump, c’est une continuité dans l’augmentation du nombre d’expulsions, voire une accélération ».
Néanmoins, il est significatif de signaler que ces derniers temps, de son côté, l’immigration mexicaine a beaucoup chuté.
- Le mur frontalier voulu par le président Donald Trump existe déjà :
L’annonce de l’édification du mur, dont le nouveau président américain avait fait l’argument phare de sa campagne, le long de la « tortilla border » est l’exemple le plus marquant de sa politique de communication.
En effet, Donald Trump est parvenu à faire passer pour innovante une mesure ayant été prise il y a de cela plus de 10 ans. Et c’est en 2006, avec la signature par le président de l’époque George W. Bush du « Secure Fence Act » qui a permis de débuter sa construction.
Actuellement, un mur frontalier sépare déjà les États-Unis du Mexique, mais seulement sur 1300 kilomètres. Dans cette optique, l’administration Donald Trump prévoit seulement un élargissement de ce mur qui existe déjà, afin que ce dernier coure sur la totalité de la frontière.
Mathieu Bonzom explique aussi que l’impact de cette nouvelle édification du mur pourrait en pratique être assez limité ; « aujourd’hui, la plupart des Mexicains qui émigrent aux États-Unis ne traversent pas clandestinement la frontière, mais arrivent avec un visa temporaire par avion. Le mur sera contourné : il s’agit uniquement d’un symbole de sa politique ».
Le géographe Alain Musset partage également l’avis de Mathieu Bonzom, et explique que : « Le caractère offensant et symbolique du mur a beaucoup touché les Mexicains, mais les barrières physiques n’ont jamais suffi à stopper l’immigration ».
- La réaction des Mexicains :
Si la campagne de Donald Trump s’est basée sur une bonne stratégie de communication, certains points de sa politique peuvent certainement occasionner de vives réactions vis-à-vis de la population mexicaine.
En ce sens, Alain Musset explique que : « L’une des mesures nouvelles annoncées par Trump, c’est la taxation des remises ». Celles-ci peuvent se concevoir comme étant des fonds envoyés par les immigrés à leurs familles qui sont restées au Mexique.
En effet, la taxation des fonds en question s’avère l’un des moyens ayant été avancés par le président Trump pour faire payer les nouvelles constructions effectuées sur le mur par l’État mexicain.
Comme l’explique Alain Musset : « Il y a des secteurs entiers, notamment dans les États du sud du Mexique, qui vivent de cet argent. Si cette mesure est appliquée, il pourrait y avoir une très forte mobilisation de la population mexicaine ».
Les protestations restent, pour le moment, assez timides. En février, près 20.000 Mexicains ont lancé une manif contre la politique du nouveau locataire de la maison blanche ; cependant, les chiffres en question s’avèrent très faibles comparé à la grande mobilisation de 2006.
En effet, en cette année des millions d’individus étaient descendus dans les rues, et ce dans l’objectif d’exprimer leur désaccord contre une réforme destinée à limiter l’immigration.
En ce sens, Alain Musset explique : « Récemment, on a vu circuler des appels au boycott de produits américains sur les réseaux sociaux mexicains, relève, mais on pourrait être seulement au commencement des protestations ».
PARTIE II : Analyse de la politique de Donald TRUMP vis-à-vis du Mexique :
Le décret du nouveau locataire de la maison blanche à l’égard du contrôle de l’immigration et des frontières, et les pratiques hasardeuses qui se pratiquent au Mexique peuvent rendre le périple déjà risqué pour des dizaines de milliers d’immigrés encore plus fatals, explique Amnesty International dans son nouveau rapport se basant sur des études poussées qui ont été faites des deux côtés de la frontière.
Intitulé « Facing Walls: USA and Mexico’s violation of the rights of asylum seekers », le rapport en question examine les conséquences effroyables de la longue liste des nouvelles pratiques et politiques, qui se manifestent par des renvois sommaires illégaux de tous les demandeurs d’asile à la frontière séparant le Mexique et les États-Unis et menaçant de provoquer la détention irrégulière de nombreuses familles, dont des enfants et des bébés, au sein des centres pour réfugiés côté américain.
La directrice du programme Amérique à Amnesty International, Erika Guevara-Rosas, explique que le Mexique et les États-Unis sont complices du déclenchement d’un bouleversement en terme de droits humains.
En effet, les États-Unis ont mis en place un système aussi bien cruel et étanche pour empêcher des personnes ayant besoin de jouir d’une protection internationale et l’État mexicain est bien disposé à jouer le rôle de gardien pour les États-Unis, son voisin du Nord.
Le programme du président Trump concernant le mur nie le fait que les immigrés n’ont pas d’autre alternative que de partir de foyer pour pouvoir survivre. Le mur de Donald Trump, la prolifération des centres de détention pour les immigrés, les décrets contestables ne peuvent pas dissuader ces personnes d’entrer ou de faire tout leur possible pour entrer aux États-Unis.
En réalité, ces personnes seront contraintes, pour entrer aux États-Unis, d’emprunter, et cela au péril de leur vie des parcours à travers le désert, la mer ou encore à travers les fleuves.
En ce sens, Sergio Ortiz Borbolla de l’Amnesty International déclare que : « Dans ce jeu biaisé du chat et de la souris, les seuls perdants sont les centaines de milliers de personnes qui fuient des violences extrêmes et meurtrières dans les pays d’Amérique centrale que sont le Salvador, le Honduras et le Guatemala. Au lieu de pousser les gens vers une mort probable, les États-Unis doivent annuler le décret sur la sécurité des frontières et revoir leur copie s’agissant de la loi sur l’immigration ».
II : Les renvois sommaires et détentions illégales :
Au fil des études qui ont été menées sur le terrain depuis février 2017, et ce des deux côtés de la frontière, Amnesty International a pu constater que l’ensemble des mesures qui ont été prises par le président des États-Unis pour faire front à l’immigration bafoue le droit international.
Tel est le cas du décret du 25 janvier 2017 relatif au « renforcement de la sécurité des frontières et du contrôle de l’immigration » et aussi d’autres mesures autorisant le renvoi forcé et illégal des immigrés vers des situations où la vie de ces derniers est en péril, et facilitant de ce fait la détention systématique irrégulière des familles et des demandeurs d’asile durant des mois.
En effet, les demandeurs d’asile qui se trouvent à la frontière entre le Mexique et les États-Unis expliquent que les nouvelles mesures en question les exposent aussi bien aux violences qu’au chantage, puisqu’ ils sont contraints de demander les services des passeurs pour pouvoir entrer en Amérique.
Il convient également de noter que dans certains secteurs du désert de l’Arizona, des centaines de migrants sont frappés par la mort, et le nombre de décès des immigrés a doublé depuis que le nouveau président Donald Trump est au pouvoir.
D’après de nombreux avocats, des défenseurs des droits humains, et des organisations non gouvernementales, bon nombre d’agents du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis contestent, et ce de manière irrégulière l’entrée de la plupart des demandeurs d’asile aux passages se trouvant le long de la frontière.
D’après Hans Maximo-Musielik de l’Amnesty International : « un couple qui a fui le Honduras avec leur fillette après que le mari a été agressé, persécuté et s’est fait tirer dessus par un puissant gang (mara), a déclaré qu’ils ont été repoussés à McAllen, point d’entrée au Texas, à six reprises en trois jours en janvier 2017, alors qu’ils se sont présentés à des agents du CBP pour demander l’asile ».
L’avocate américaine, Nicole Ramos, qui a accompagné, entre décembre 2015 et avril 2017, soixante-onze demandeurs d’asile au passage de San Diego-Tijuana, explique qu’à de nombreuses reprises, les agents du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis tentaient de ne pas accorder l’entrée aux demandeurs d’asile ou donnaient des informations ou des renseignements inexacts à ces derniers ; ils redirigeaient par exemple les demandeurs d’asile vers le consulat américain au Mexique.
Qui plus est, le décret portant sur le renforcement de la sécurité des frontières du nouveau président américain prévoit d’agrandir la capacité de tous les centres de détention pour les demandeurs d’asile et les migrants.
Lene Christensen de l’Amnesty International déclare que d’après : « le Département de la sécurité du territoire, il est prévu d’installer jusqu’à 33 500 lits supplémentaires dans ces centres, ce qui pourrait quasiment doubler la capacité d’accueil par jour dans le pays ».
Cela va donc au-delà du quota de lits que le congrès a imposé : en effet, ce quota a été fixé à 34 000 par jour ; additionnant au caractère inhumain du plus grand système de détention d’immigrés du monde.
En outre, des cas de familles avec des enfants et des bébés plus de six cents jours ont été recensés par Amnesty International.
Par ailleurs le Congrès des États-Unis va aussi débattre du financement du système en question qui est qualifié d’inhumain dans les prochains mois, et ce même dans le cadre du budget 2018.
D’après les estimations de l’Amnesty International, détenir un immigré dans un centre fait dépenser le gouvernement américain plus de 100 euros au quotidien, tandis que toutes les mesures alternatives relatives à la détention ne coûtent pas plus de cinq euros par individu.
III : Le Mexique, gardien des États-Unis ?
Si certains ont constaté que le gouvernement Trump ou encore que la plupart des institutions américaines ne prennent pas au sérieux la situation des migrants mexicains ; Amnesty International, quant à lui, a constaté que la République du Mexique n’assume en aucune manière sa responsabilité qui consiste à protéger les Centraméricains en quête de nombre croissant, et qui sont à la recherche de protection dans le pays.
Selon les chiffres officiels, en l’année 2016, 8 788 demandes d’asile, un nombre jamais atteint auparavant, ont été déposées au Mexique ; alors qu’en l’année 2013 ce nombre était à 1 296 ; toutefois, 35 % des demandeurs d’asile ont eu la chance d’être reconnus en tant que réfugiés.
Sur les demandes en question, près de 91 % provenaient des ressortissants du Triangle du nord de l’Amérique centrale, à savoir Guatemala, Salvador et Honduras, gangrénés par la violence. Le HCR ou le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés prévoit en l’année 2017 20000 demandes d’asiles.
Qui plus est, loin de donner à ces personnes une protection, l’État mexicain les renvoie vers des situations beaucoup plus périlleuses. Par ailleurs en 2016, l’Institut national de la migration mexicaine a placé en détention, selon les estimations d’Amnesty International, 188 595 immigrés clandestins, dont la plupart viennent d’Amérique centrale. L’État mexicain a également renvoyé 147 370 migrants dans leurs pays d’origine. La plupart des personnes expulsées, plus précisément 97 %, venaient du Guatemala, du Honduras, et du Salvador.
Sergio Ortiz Borbolla de l’Amnesty International explique que : « beaucoup n’étaient pas informées de leur droit de solliciter une protection en déposant une demande d’asile. Un homme de 23 ans a quitté le Honduras il y a cinq ans, craignant pour sa vie, et a été expulsé du Mexique à plus de 20 reprises. Orphelin, recruté de force à l’âge de 13 ans, il est la cible d’un mara, qui veut l’éliminer parce qu’il a quitté ses rangs ».
Selon les explications de cet homme, « il a été expulsé 27 fois du Mexique. Les agents mexicains de l’immigration se fichent de savoir pourquoi vous quittez votre pays. Ils se moquent de vous ».
Lorsqu’Amnesty International a posé la question aux autorités mexicaines, un agent de l’Institut national de la migration dans l’État du Chiapas a déclaré : « Nous nous efforçons de les renvoyer dans leurs pays aussi vite que possible ».
Chapitre II : Un mur entre les États-Unis et le Mexique l’impossible promesse de TRUMP :
Il y a eu :
- la Grande Muraille de Chine de l’empereur Qin Shi Huang, ayant évité de nombreuses invasions.
- Le Mur d’Hadrien.
- Le mur de Berlin, construit sur l’ordre de Walter Ulbricht.
- La ligne Siegfried.
- La ligne Maginot, que l’on disait infranchissable.
- Le mur des Alpes.
- Les fortifications belges.
- Le Réduit national suisse.
- La ligne d’eau néerlandaise.
L’histoire portant sur la construction des murs pour empêcher les personnes d’entrer ou encore de sortir s’avère très longue. Autant que l’histoire des personnes qui ont voulu les franchir ou les contourner.
Un jeu de chats et de souris où les exemples concernant la virtuosité contrecarrée par les passes-murailles sont nombreux. Nous savons depuis toujours que l’idée de régler les difficultés en faisant construire des obstacles physiques et des barrières est un rêve pieux de l’histoire de l’homme.
Et pourtant, le nouveau locataire de la maison blanche n’a eu de cesse de garantir l’édification d’un mur frontalier entre le Mexique et les États-Unis. Donald Trump l’a affirmé et répété avant les élections américaines et après son élection. Ce mur déclare le nouveau président des États-Unis « impénétrable, costaud, grand, puissant et beau » qui va s’étendre de la Californie au Texas, mais il sera payé par le gouvernement mexicain.
Qui plus est, cette politique était même, comme nous venons de le voir supra, l’un des arguments phares du président pendant sa campagne. En effet, Donald Trump explique qu’en faisant construire un mur le long de la frontière séparant le Mexique et les États-Unis, l’immigration illégale prendra fin.
Une promesse qui sera difficile de tenir au regard des images que Kirsten Luce a prises entre octobre 2014 et janvier 2015 sur le Rio Grande.
L’image nous montre une nature qu’avec un projet pareil et des immigrés que même le grand mur ne pourrait dissuader.
L’image ci-dessus nous montre également des migrants pris en chasse par les autorités américaines qui patrouille sur le Rio Grande, plus précisément à Roma au Texas ; 22 personnes présumées des migrants clandestins se replient vers une ville mexicaine limitrophe, Ciudad Miguel Alemán.
I : L’accès au portfolio :
L’accès au portfolio était sans nul doute le thème porteur du discours de Donald Trump. L’hubris même de sa campagne présidentielle. Mais la réalité, nous le connaissons.
En effet :
- La frontière séparant ces deux pays représente : un tracé ayant une longueur de 3 200 kilomètres, dont 1 900 km se trouve sur le territoire du Texas ; et quelque 1 000 km du mur a été déjà construit ces 10 dernières années, mais seulement 160 km du côté du Texas.
- La construction du mur va couter plus de quatre millions de dollars le mile, un mile représente 1,6 km. Selon les estimations, le mur frontalier va couter entre 10 et 20 milliards de dollars.
II : Une frontière poreuse :
Chaque année, les migrants qui tentent de passer la frontière sont entre 200 000 et 500 000. De l’année 2012 à l’année 2014, le nombre de femmes qui ont été arrêtées sur la frontière a augmenté de 173%.
En 2014, selon l’Amnesty International, les services de migration ont appréhendé quarante-sept milles mineurs non accompagnés. Et de janvier à juin 2016, les mineurs non accompagnés étaient de vingt-six milles, ce nombre fait redouter un nouveau pic migratoire ; et ce malgré l’accroissement des arrestations qui ont été réalisées du côté mexicain et également les démentis que Barack Obama, l’ancien président des États-Unis, avait répétés.
Depuis 1998, plus de 6 000 immigrés sont morts en tentant de passer la frontière. L’impulsion du mur en question remonte à 2002 lorsque Homeland Security, le département de la sécurité intérieure, avait pris la décision de décentraliser les diverses agences de police, de surveillance, et de la douane.
Par conséquent, de nouveaux postes ont été mis en place, et les techniques de détection ont été rénovées. Cependant, les réseaux de passeurs se sont aussi développés ; actuellement, ils se sont professionnalisés, notamment sous la pression des différents cartels.
En 2006, George W. Bush avait signé le Secure Fence Act et avait promis l’édification de 1 120 km de double barrière métallique, s’étirant de Californie, et passant de Brownsville, au Texas.
Néanmoins, lorsque George W. Bush avait quitté la Maison Blanche seulement cinq sept kilomètres (57 km) du mur frontalier auront été terminés. Mais, quelques années plus tard, Barack Obama, le successeur de George W. Bush, dira que le mur est « quasi terminé ».
III : Une opposition forcenée au niveau local :
Au niveau local, l’opposition est forte, les ranchers du Texas, des personnes qui possèdent et exploitent des ranchs, s’opposent fermement à la construction de ce mur. Les ranchers déclarent que l’ensemble des territoires est privé et invoquent l’accès aux eaux du Rio Grande.
Les personnes qui habitent les villes se trouvant sur la frontalière considèrent qu’il est néfaste et dérisoire à l’ensemble des commerces et des relations transfrontaliers.
Par ailleurs, les défenseurs des droits de l’homme, se trouvant en Californie, soulignent que les clôtures métalliques et les hauts grillages n’ont fait que repousser les immigrés non seulement vers le désert de l’Arizona, mais également vers ses contrées arides.
Chapitre III : Le contraste entre la politique étrangère de Donald TRUMP et sa campagne au Mexique :
En 1824, en Amérique, Andrew Jackson, commandant en chef de la milice du Tennessee, avocat, victorieux des derniers Anglais présents en Amérique, chasseur d’Indiens, se présente comme candidat à l’élection présidentielle des États-Unis sous l’étiquette « du parti républicain démocrate ».
Andrew Jackson obtient le plus de suffrages aussi bien des Grands Électeurs que des simples électeurs ; cependant, il n’a pas obtenu la majorité absolue pour pouvoir remporter l’élection en question.
En 1828, Andrew Jackson se présente de nouveau avec son parti « le parti démocrate » ayant comme symbole l’âne, symbolisant également l’entêtement de celui-ci, et remporte l’élection présidentielle grâce non seulement à sa popularité, mais aussi à son opposition à l’ensemble des hommes politiques professionnels.
Les citadins et les fermiers ont voté pour Andrew Jackson en raison de ses origines modestes. Andrew Jackson est donc le septième président des États-Unis, et le seul dirigeant n’ayant pas participé à la guerre d’indépendance ou encore a participé à la rédaction de la Constitution des États-Unis. Sa politique consiste à repousser la frontière des États-Unis en chassant tous les Indiens.
Mais, ce président se querelle avec son gouvernement et il a voulu gouverner avec ses propres conseillers. C’était durant sa présidence qu’est né le système du Spoils system : le remplacement de l’ensemble des cadres de l’administration par ses partisans. Andrew Jackson est réélu une deuxième fois, et il utilise l’armée américaine pour la première fois afin de mettre fin à une grève.
Il s’oppose aussi à la création de la deuxième banque des États-Unis, une banque centrale gérée par une agence privée, en retirant tous les capitaux de l’État américain. Le propriétaire de la banque réplique en restreignant le crédit et en augmentant les taux d’intérêt. Andrew Jackson rembourse totalement la dette de l’État américain dans le but de ne pas dépendre de ladite banque, et montre par cette action sa volonté à résister aux financiers.
Toutefois, sa mémoire fait l’objet d’une controverse, puisqu’ on lui reproche d’avoir soutenu l’esclavage, organisé le massacre et la déportation des Indiens. Dans son livre qui s’intitule « De la démocratie en Amérique », Alexis de Tocqueville explique que : « Jackson est l’esclave de la majorité, il la suit dans ses volontés, dans ses désirs, dans ses instincts à moitié découverts, ou plutôt il la devine et court se placer à sa tête (…) il foule aux pieds ses ennemis personnels partout où il les trouve, avec une facilité qu’aucun président n’a rencontrée; il prend sous sa responsabilité des mesures que nul n’aurait jamais avant lui osé prendre ».
En avril 2016, en pleine campagne présidentielle, le Trésor des États-Unis avait pris la décision de retirer l’effigie de l’ancien président des États-Unis d’Andrew Jackson présent sur les billets de 20 dollars depuis l’année 1928 pour la changer par Harriet Tubman. Cette dernière est une femme afro-américaine abolitionniste, militante pour le droit de vote des femmes, et espionne pour le Nord durant la guerre de Sécession.
Hillary Clinton avait déclaré dans un tweet que Harriet Tubman est : « Une femme, une leader et une combattante de la liberté! Je ne peux imaginer meilleur choix pour le billet de 20 dollars qu’Harriet Tubman ».
Quant à Donald Trump, il a affirmé que l’ancien président Andrew Jackson symbolise le succès de l’histoire de l’Amérique. En effet, le nouveau président des États-Unis voit la décision du Trésor comme le symptôme du politiquement correct ; et que celui-ci a dénoncé durant toute sa campagne.
Par ailleurs, même si Donald Trump considère qu’Harriet Tubmann est une femme « fantastique », il suggère de la mettre seulement sur un billet de 2 dollars. Les médias occidentaux considèrent Donald Trump de fou dangereux, un genre de phénix politique mélange de S. Berlusconi et de V. Poutine.
Mais la question qui se pose est de savoir si Donald Trump n’est pas en train de revenir à l’origine même de la démocratie américaine ?
La politique d’Andrew Jackson, néfaste aux politiciens professionnels, proche de la population, mais également de leur désir, effaçant toutes les frontières politiques, abusant et usant de la violence verbale avec ses opposants et imprévisible quant à son programme.
- Généralité sur Donald Trump :
Donald Trump est né à New York, il a étudié la finance et il a travaillé dans l’immobilier ; et il a fait fortuné en acquérant, en modernisant, et en revendant des terrains de golf, des casinos, et des hôtels. C’est un milliardaire, la fortune du nouveau locataire de la maison blanche est évaluée à quatre milliards de dollars.
En effet, Donald Trump possède de résidences de luxe, des grands magasins, et des hôtels de luxe se trouvant à New York. Ils possèdent également des gratte-ciel d’habitations, d’hôtels ou encore de bureaux à Chicago, Washington, San Francisco, Miami, et Las Vegas.
De 1990 à 1995, l’entreprise Trump est chargée de dettes, il y perd sa gamme de produits alimentaires, ses casinos d’Atlantic City et sa compagnie aérienne. Mais, le milliardaire arrive à se relever et devient plus réaliste et économe.
Il a écrit de nombreux ouvrages sur la façon de réussir dans le milieu des affaires ; et il est l’auteur même d’un livre de réflexions concernant la situation aussi bien politique, économique que sociale des États-Unis.
En outre, Donald Trump a également produit une émission de télé-réalité sur NBC : L’apprenti où il sélectionne des personnes pour travailler dans sa société. Donald Trump devient aussitôt connu pour sa phrase : « Vous êtes viré ».
L’émission en question fait connaître le nouveau président dans tout le pays, notamment dans les milieux populaires. De ce fait, lorsque le milliardaire se présente à l’élection présidentielle américaine, il n’est pas un inconnu.
Donald Trump est aussi indépendant sur le plan politique. Au tout début, il était démocrate, et il est devenu proche des républicains, surtout lorsqu’il soutient Ronald Reagan.
Il a également financé la campagne de Bill Clinton.
En l’année 1999, Donald Trump se rapproche de plus en plus de l’indépendant Ross Perot, mais aussi du Reform party.
Son rêve de devenir président des États-Unis date de 1987. En réalité, en 2000, Donald Trump a fait un premier essai aux primaires des républicains ; cependant, dans les sondages celui-ci a eu seulement que 7 % des intentions de vote, et il a abandonné.
En 2011, Donald Trump y pense de nouveau à se relancer dans la politique. Toutefois, c’est seulement en juin 2015 que Donald Trump annonce sa candidature à la nouvelle élection présidentielle.
De plus, en Amérique, la religion tient une place importante pour le peuple. Donald Trump est de religion presbytérienne créée par l’Écossais J. Knox.
La religion presbytérienne oppose un refus à toute forme de hiérarchie, chaque instance a en sa possession sa propre instance de décision, puisque tous les croyants sont prêtres et sont également appelés à la direction aussi bien spirituelle que matérielle.
Donald Trump a été influencé par le religieux N. Peale mettant en lumière la pensée positive, l’importance de l’initiative personnelle et l’abandon des pensées négatives permet de défaire n’importe quels obstacles. Et ce qui s’est réellement produit durant les primaires républicains. Donald Trump a triomphé de 16 candidats.
- Peale explique à l’ensemble de ses adeptes qu’ils devaient prononcer à de nombreuses reprises dans la journée la suivante : « Dieu me donne le pouvoir d’atteindre ce que je veux vraiment ».
Donald Trump et sa famille allaient à l’église presbytérienne de N. Peale ; et la vie aussi bien professionnelle que politique du président américain est le modèle même de la réussite de la méthode auto-suggestive de la pensée positive en question.
Cependant, quand les médias français voient en Donald Trump « la peoplisation » de la vie politique, ceux-ci désapprennent la dimension religieuse de sa réussite qui est considérée comme étant l’exemple à suivre pour l’ensemble de la population américaine.
Par ailleurs, ses discours utilisent généralement des phrases de l’Évangile et des paraboles bibliques.
Donald Trump a l’avantage d’être une personne pouvant rallier le parti républicain et la droite chrétienne derrière sa candidature. Le nouveau locataire de la maison blanche finance :
- de nombreuses associations patriotiques, comme la ligue sportive de la police qui est une association d’anciens soldats du Vietnam de New York ;
- différents projets d’intérêt général ;
- divers projets religieux, comme la restauration de la cathédrale St John the Devine.
En réalité, pratiquement tout réussit à Donald Trump, mais son principal défaut est son égocentrisme.
- La vision comptable du nouveau président des relations internationales :
L’étude de la politique étrangère du nouveau président des États-Unis se base sur le livre programme Crippled America : How make America Great Again ; et également de ses entrevues avec le journaliste A. Bercoff en janvier 2016.
En 1987, Donald Trump est candidat aux élections pour devenir gouverneur de New York et il annonce à grand fracas dans les grands journaux des encarts publicitaires. Et nous y trouvons effectivement les mêmes idées que Donald Trump défendra 30 ans plus tard.
Qui plus est, ses compétences de président-directeur général seront nécessaires pour la bonne gestion de l’État : « Notre pays a besoin de quelqu’un qui ait du bon sens, mais aussi le sens des affaires (…). Quelqu’un qui peut véritablement le mener vers ce qui faisait de nous dans le passé un grand pays. On a besoin de quelqu’un qui ait déjà démontré son talent dans les affaires »[19].
Donald Trump va défendre dans les négociations l’ensemble des intérêts des États-Unis. Il va aussi conduire ses négociations internationales comme le président actuel des États-Unis mène ses affaires en usant des mêmes principes d’action, tel que le fait :
- de se saisir des opportunités ;
- de montrer sa puissance pour intimider et réussir à avoir des concessions ;
- de négocier sans rien lâcher ;
- de ne pas faire des concessions de son côté ;
- de parlementer avec tout le monde sauf avec les ennemis de l’Amérique.
Pour obtenir ses revendications, Donald Trump n’hésitera pas à faire intervenir les forces armées, dans la mesure où la ligne rouge sera dépassée par des dictateurs ; ou encore de rompre ou d’interrompre toutes discussions quand les décisions désavantagent l’Amérique dans les négociations commerciales.
Les 2 leviers que Donald Trump prévoit d’utiliser pour faire céder tous ses concurrents ou ses adversaires sont la force militaire et la puissance économique. Il usera le moyen de pression économique afin d’atteindre ses objectifs : « Nous devons utiliser notre puissance économique pour récompenser les pays qui coopèrent avec nous et sanctionner les pays qui ne coopèrent pas »[20].
Donald Trump veut également une armée moderne pour vaincre tous les adversaires des États-Unis. « Je me suis engagé à ce que nous ayons une armée plus puissante, une armée préparée et équipée pour tenir tête à nos ennemis »[21].
Le nouveau locataire de la maison blanche veut aussi moderniser et augmenter les effectifs de l’armée américaine pour que les États-Unis soient non seulement forts, mais aussi craints par tous. Autrement dit, Donald Trump veut « moderniser l’arsenal nucléaire »[22].
Ce n’est pas que le président Trump souhaite mener des guerres, mais il veut que ladite force suscite la peur des adversaires du pays ; pouvoir de ce fait agir en position de force.
Les interventions des forces armées ne doivent être utilisées que seulement en « tout dernier recours » d’une part ; et d’autre part en cas de « menace directe qui pèse sur nos intérêts nationaux »[23].
Donald Trump va aussi utiliser le moyen de pression économique dans l’objectif d’arriver à ses fins, notamment dans les négociations : « nous devons utiliser notre puissance économique pour récompenser les pays qui coopèrent avec nous et sanctionner les pays qui ne coopèrent pas »[24].
Par ailleurs, si jamais le président des États-Unis décide d’entrer en guerre, ce sera pour la remporter. Il n’est pas isolationniste, il veut tout simplement que toutes les interventions militaires des États-Unis profitent seulement aux intérêts de la population.
En ce sens, il ne peut donc pas y avoir d’intervention pour des raisons humanitaires ou encore des intérêts ne mettant pas en cause ceux du peuple américain.
I : Relation avec les pays Occidentaux : du donnant-donnant :
Pour le nouveau locataire de la maison blanche, seuls comptent les intérêts du peuple américain ; mais également la façon de redonner aux États-Unis sa grandeur.
Si les États-Unis s’engagent dans la défense d’alliés ; il faut, toutefois, un retour d’investissement, surtout en termes financiers, davantage d’implications des forces armées des alliés, et de lutte commune.
Il convient cependant de mentionner que les interventions étrangères seront jugées selon les intérêts de l’Amérique et non selon les décisions de l’ONU.
En ce qui concerne l’OTAN, le président américain explique au cours de son débat qui s’est tenu le 27 septembre 2016 : « On m’a demandé que pensez-vous de l’OTAN? Je suis un homme d’affaires, j’ai du bon sens. J’ai répondu: les 28 pays membres de l’OTAN ne participent pas suffisamment. On les défend, il devrait au moins nous payer grâce à des traités ou des contrats. L’OTAN pourrait être obsolète. On ne se concentre pas suffisamment sur le terrorisme. L’OTAN ouvre enfin une division contre le terrorisme. Lorsqu’on paye 73 % du coût de l’OTAN, tout cet argent pour protéger les autres. J’ai dit qu’il fallait se concentrer contre le terrorisme, ils vont le faire. Il faut que l’OTAN aille au Moyen-Orient avec nous contre l’État islamique ».
Pour ce qui est de L’Europe, selon Donald Trump, il peut se débrouiller pour défendre ses intérêts. En effet, le président américain regrette que l’Allemagne et tous ses alliés n’aient pas prêté main-forte à l’Ukraine quand la Russie l’a attaquée[25].
En effet, tous les alliés des États-Unis doivent aussi prendre leur part de la guerre ; conséquemment, ils ne doivent pas toujours espérer l’intervention américaine. Eu égard à cela, prenons le cas d’Israël ; puisque selon le président américain, c’est l’exemple typique d’un modèle militaire à suivre pour tous les États. L’Amérique n’a pas pour vocation d’intercéder dans une nouvelle guerre pour la soutenir, comme en 1944.
Donald Trump remet donc en cause l’article 5 relatif à la riposte immédiate des États si un membre de l’OTAN est attaqué.
Faut-il interpréter les affirmations du nouveau président américain en ce qui concerne l’OTAN comme étant un signal favorable à l’égard de la Russie qui s’alarme, et ce depuis les années 1990 à propos de l’extension indéterminée de l’OTAN ou comme un chantage qui vise à accroître la participation financière des États de l’Europe vis-à-vis de l’organisation militaire ?
En réalité, cette politique risquerait bien évidemment de léser les États de l’Europe se trouvant aux marches de la Russie. Nous retrouvons également la même position de compensations financières en contrepartie d’une protection militaire concernant l’ensemble des alliés traditionnels des États unis.
Le 27 septembre 2016, lors de son débat, Donald Trump déclare : « On défend et protège plusieurs pays, le Japon, l’Arabie saoudite, l’Allemagne qui ne nous payent pas et devraient nous payer. Nous leur offrons un énorme service et nous perdons énormément d’argent. Nous payons et ils ne nous payent pas. Nous perdons sur tous les plans. Le Japon: ils doivent peut-être se défendre eux-mêmes ou nous payer. Nous sommes un pays endetté, ils doivent nous aider ».
En ce sens, le nouveau président des États-Unis compte donc négocier de nouveau tous les traités de défense, et cela en prolongeant les traités en échange de compensations énergétiques ou financières.
Il déclare de ce fait : « Je souhaite aider tous nos alliés, mais nous perdons des milliards et des milliards de dollars, nous ne pouvons pas être la police du monde, nous ne pouvons pas protéger tous les pays du monde sans qu’ils nous payent. Elle ne le dit pas, car elle n’a pas le sens des affaires (…). Pour l’Arabie saoudite, tout leur argent. On les défend et ils ne nous payent pas »[26].
Donald Trump tient les mêmes arguments militaires et financiers en ce qui concerne la Corée du Sud et le Koweït. En effet, cette politique est la même de celle qu’il avait défendu en 1987: « Les États-Unis doivent arrêter de payer pour la défense de pays qui ont parfaitement les moyens de le faire eux-mêmes »[27].
Il préconise également que l’Arabie saoudite et le Japon doivent apporter leur participation à la protection que leur fournissent les États-Unis.
Il y a alors des risques que Donald Trump se désengage ou allège le dispositif militaire des États-Unis en Europe ; en Asie ; ou encore en Turquie selon les intérêts ou encore les contreparties financières.
Dans cette optique, Donald Trump remet donc en cause toutes interventions militaires dont les finalités ne servent pas les intérêts des États-Unis.
Ainsi, Donald Trump fait mention de la guerre du Golfe pour soutenir un allié non reconnaissant et celle en Irak pour évincer le dictateur S. Hussein: « Nous avons dépensé 5.000 milliards de dollars au Moyen-Orient. En contrepartie, à cause de dirigeants aussi stupides que les nôtres, nous n’avons rien eu, à part des vétérans blessés et des morts. Même pas le pétrole qu’on aurait dû contrôler et garder. L’Amérique ne se bat plus pour gagner »[28].
En ce qui concerne la guerre en Irak, Donald Trump explique que : « Cette guerre d’Irak est une très grosse connerie. Des milliers de nos GI sont morts pour rien. Nous avons dépensé des trillions de dollars. Nous avons hérité de l’État islamique avec ses fanatiques (…) qui viennent nous tuer à domicile, à San Bernardino et ailleurs. Bravo les Bush! Quelle réussite ».
Par contre, le nouveau président américain regrette que certains pays alliés des États-Unis qui sont pour la plupart vulnérables aient été négligés par l’ancien président Barack Obama, tels que la République tchèque, la Pologne, et l’Israël.
II : Les relations avec le voisin mexicain :
L’État mexicain pose deux difficultés essentielles à Donald Trump: « Nous perdons contre le Mexique à la fois sur le plan du commerce comme celui des frontières »[29].
Le nouveau locataire de la maison blanche veut ainsi rendre inaccessibles les 1.600 kilomètres de frontière, qui sépare la République du Mexique et les États unis, en terminant et apportant des améliorations de ce mur frontalier ; et ce même à l’instar de la barrière de sécurité d’Israël.
Selon Donald Trump ce mur mettra fin, non seulement, à l’immigration clandestine des latinos ; mais il réduira considérablement le taux de criminalité. En effet, il considère que « certains sont violeurs, vendeurs de drogue, d’autres encore viennent vivre à nos crochets »[30].
D’après les chiffres avancés par le nouveau président des États-Unis, cette délinquance coûte très cher à la société ; puisqu’en 2011, 350.000 délinquants clandestins se trouvent en prison.
Toutefois, le président Tump déclare qu’il n’est pas du tout raciste les arguments ; et ce notamment dans la mesure où il ne confond pas l’immigration clandestine des Américains hispaniques et celui des latinos présents aux États-Unis.
Par ailleurs, Donald Trump n’est pas contre l’immigration, car lui-même descend d’immigrants venant d’Écosse et de l’Allemagne ; en ce sens, il déclare: « Je ne m’oppose pas à l’immigration (…). J’aime l’immigration »[31].
Néanmoins, si Donald Trump avoue qu’il n’est pas contre l’immigration, les décisions qu’il prend en disent le contraire ; en effet, le président Trump dénonce le double jeu de l’État mexicain qui, selon lui, grâce à des brochures, incite la population à venir immigrée clandestinement en Amérique.
Ainsi, à l’égard du président des États-Unis le modèle de la frontière sécurisée n’ est autre que le mur érigé par la ville américaine de Yuma comprenant 3 murs équipés de radars, caméras, système d’éclairage sur 200 kilomètres, et des radios.
Selon les affirmations de Donald Trump le financement de ce mur frontalier revient au Mexique. Et cela grâce à une taxe sur les visas temporaires et d’une taxe douanière ; la saisie pendant les transferts des revenus des clandestins ou encore en ponctionnant l’ensemble des crédits d’aide américains destinés au développement de l’État mexicain.
Qui plus est, Donald Trump déclare qu’en cas de refus de retour des immigrés ayant fait l’objet d’une expulsion par les pays d’origine ; tous les visas seront restreints, et ce dans l’objectif de faire pression sur ces États.
Par ailleurs, Donald Trump veut créer un système informatique pour empêcher les immigrés clandestins de trouver du travail ; grâce à ce système, les employeurs pourront vérifier si le travailleur est « oui ou non citoyen américain ».
En outre, Doanld Trump veut remettre également le « jus soli » pour ainsi empêcher que les enfants des immigrés n’obtiennent la nationalité américaine de manière automatique.
Selon lui un immigré clandestin n’a pas le droit d’avoir la nationalité, même si ce dernier est présent sur le sol américain ; par conséquent, il doit demander sa nationalité dans son pays d’origine. Toutefois, le nouveau président veut, par contre, que les étudiants étrangers intelligents aient des facilités pour ainsi rester en Amérique une fois qu’ils auront obtenu leur diplôme.
Sur le plan économique, Donald Trump souhaite remettre en cause les accords de l’ALENA, et ce afin de mettre fin aux délocalisations dans l’État mexicain.
PARTIE III : Les retombés de la campagne de Donald TRUMP :
Chapitre I : L’intransigeance de TRUMP sur le mur précipite une crise avec le Mexique :
La diplomatie du nouveau locataire de la maison blanche a fait sa première victime, lors de la rencontre le président américain devait avoir avec Enrique Peña Nieto, son homologue mexicain.
La veille de cette rencontre Trump avait signé un décret présidentiel, donnant ainsi l’ordre de débuter l’édification d’un mur sur la frontière séparant les États-Unis de l’État mexicain. Peu de temps après, Donald Trump avait fait l’annonce que c’est la République du Mexique qui va supporter la construction du mur ; ce que le président mexicain Peña Nieto a toujours refusé.
Dans la première interview que le président américain avait donnée à la chaîne ABC depuis sa prise de fonction à la maison blanche, Trump a affirmé : « Moi, je vous le dis, il y aura un paiement, même si le montage est peut-être compliqué ».
À la suite de cette annonce, Enrique Peña Nieto avait maintenu dans un premier temps un déplacement à fort enjeu en raison de la détermination du gouvernement américain de renégocier aussi l’ALENA, communément appelé l’Accord de libre-échange nord-américain.
Il est également à noter qu’environ quatre-vingts pour cent des exportations de l’État mexicain sont destinés aux États-Unis.
I : Un message en forme d’ultimatum :
Le nouveau président américain Donald Trump avait publié sur les réseaux sociaux, plus précisément sur son compte Twitter, que : « Si le Mexique n’est pas prêt à payer pour le mur, qui est vraiment nécessaire, il vaudrait mieux annuler la rencontre à venir ». Cette publication ne laisse au dirigeant mexicain aucune autre alternative.
Par conséquent, Peña Nieto a lui aussi informé le Mexique, et ce par le même canal, qu’à cause l’annonce fait par le président américain, il n’ira pas à Washington.
Pourtant, l’État mexicain avait déjà donné des gages de bonne volonté à l’égard des États-Unis, son voisin du Nord.
Le 4 janvier, Donald Trump avait nommé au poste de ministre des relations extérieures Luis Videgaray. Cet économiste occupé auparavant le poste de ministre du Budget, et avait obtenu les félicitations du gouvernement en place après avoir programmé le déplacement controversé de Donald Trump à Mexico.
Cependant, la visite de Donald Trump est très mal vécue par l’ensemble de la population mexicaine.
Par ailleurs, Luis Videgaray avait également lancé des initiatives dans l’objectif d’aplanir les conflits en prévision de la rencontre entre le président mexicain et le président américain.
Luis Videgaray misait surtout sur sa relation personnelle avec le conseiller et gendre du président américain, Jared Kushner, pour atteindre cet objectif.
Mais cela n’a pas donné l’effet voulu, au contraire devant les élus républicains du Congrès, qui se sont réunis en Pennsylvanie, Donald Trump a évoqué un simple report ; qui plus est, le président américain avait affirmé que : « tant que le Mexique ne traite pas les États-Unis de manière équitable et avec respect, une telle rencontre est stérile ».
Par ailleurs le peso mexicain, ayant déjà plongé 2 fois de suite, a de nouveau connu une nouvelle secousse à cause des annonces faites par le nouveau locataire de la maison blanche sur la toile. De plus, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison-Blanche a affirmé que le mur frontalier serait financé grâce aux taxes prélevées sur les produits provenant du Mexique.
En outre, le porte-parole de la Maison-Blanche a expliqué à la presse américaine qu’en faisant cela, les États-Unis peuvent récolter 9,4 milliards d’euros soit 10 milliards de dollars chaque année ; le gouvernement américain pourra facilement financer la construction du mur grâce à ce seul mécanisme.
Toutefois, certains élus républicains étaient contre cette perspective ; mais Sean Spicer a précisé par la suite que ce mécanisme n’est pas une piste comme une autre. En effet, une telle perspective aboutirait à faire payer l’édification du mur par les consommateurs américains.
Or, Donald Trump a toujours exclu l’idée d’un financement par son pays même si le nouveau président n’a pas écarté que le Congrès puisse donner les fonds nécessaires pour la construction ; jusqu’à ce qu’il trouve un mécanisme pouvant permettre un remboursement par l’État mexicain.
D’après le politologue José Luis Crespo, travaillant au Centre de recherche et d’enseignement économique : « l’ultimatum de M. Trump, conditionnant la visite à l’acceptation du paiement du mur par le Mexique, n’a pas laissé d’alternative pour éviter une nouvelle humiliation ».
Mais au Mexique, de façon presque unanime, les personnes responsables de l’opposition soutiennent la décision prise par le président mexicain Peña Nieto. C’est en ce sens que le président de la Conférence nationale des gouverneurs, Graco Ramirez, a déclaré que : « Maintenant, la valeur de la dignité et de l’unité des Mexicains est notre priorité à tous ».
Vicente Fox, l’ancien président du Mexique a également soutenu la décision de l’actuel président du Mexique, et a expliqué que « Peña Nieto vient de gagner un premier round contre Trump ».
II : Une grave crise diplomatique :
Le 19 janvier, l’État mexicain avait extradé « El Chapo », le narcotrafiquant Joaquin Guzman, juste avant que le nouveau président américain Donald Trump arrive au pouvoir, montrant ainsi que le Mexique n’était pas sans leviers face aux États-Unis son puissant voisin.
Par ailleurs, soucieux de ne plus financer seul l’entêtement et le coût politique de Donald Trump, et qui est considéré par les Mexicains comme des humiliations de la part de son puissant voisin ; Peña Nieto a déclaré qu’il va consulter désormais la Conférence nationale des gouverneurs, mais aussi le Sénat sur l’ensemble des actions que va prendre le gouvernement à l’égard de la relation des États-Unis avec le Mexique.
José Luis Crespo explique que le Mexique affronte une crise diplomatique de grande envergure avec son puissant voisin, et ce depuis 1938, année de la nationalisation du pétrole par le président Lazaro Cardenas. Selon ce politologue, cette situation va sans nul doute causer « la mort de l’ALENA, bombardé par Trump », notamment dans cette allusion à l’idée de taxe.
De plus, cette crise diplomatique renforce le climat d’incertitude pesant sur l’économie du Mexique. Par ailleurs, une annulation éventuelle de l’Accord de Libre Échange nord-américain va prendre plus de temps tout comme les négociations d’un nouvel accord bilatéral.
D’après José Luis Crespo, désormais la question qui se pose est de savoir si le Mexique ou, plus précisément, le gouvernement mexicain aura un plan B afin de limiter les dégâts.
Chapitre II : Relations entre États-Unis et Mexique : entre méfiance et interdépendance :
L’accession du milliardaire Donald Trump à la Maison-Blanche a levé, sans nul doute, un vent d’incertitude notamment en ce qui concerne les relations entre le Mexique et les États-Unis.
En effet, les nombreuses provocations faites par le nouveau président américain à l’égard de la population mexicaine d’une part ; et d’autre part, le projet d’édification d’un mur frontalier entre ces deux pays voisins a mené Enrique Peña Nieto, le président mexicain, à prendre du recul dans les relations avec les États-Unis.
Ainsi, l’enjeu des années à venir est notamment de voir l’évolution des rapports entre la République du Mexique et les États-Unis, deux pays si différents, mais aussi si dépendants l’un de l’autre.
Ancienne frontière avec le Mexique (en rouge) et répartition de la population hispanique aux Etats-Unis.
Durant sa campagne électorale l’opposant à Hillary Clinton, Donald Trump avait, non seulement, promis, mais également assuré l’édification d’un mur sur le long de la frontière séparant les États-Unis de l’État mexicain. Ce programme était même la pierre angulaire de la politique migratoire du nouveau locataire de la maison blanche.
Mais en réalité, c’est juste une extension, car une clôture de plus de 1120 km a été déjà construite, et selon les estimations du Département de la Sécurité Nationale ce projet va coûter plus de 20 milliards de dollars.
Qui plus est, la volonté de Donald Trump de faire payer le mur en question par son homologue mexicain, de remettre en question l’ Accord de libre-échange nord-américain ou l’ALENA, et aussi de faire expulser les personnes qui migrent clandestinement aux États-Unis explique pourquoi la République du Mexique et les États-Unis sont au milieu d’une crise diplomatique de grande importance.
Toutefois, la politique de Donald Trump va complètement à rebours de la politique conduite par les administrations précédentes. Les relations entre le Mexique et les États-Unis ont bien souvent été marquées par une certaine ambivalence.
En effet, déjà au XIXe siècle, alors que les États-Unis et le Mexique ont été fondés sur un projet commun d’indépendance à l’égard du colonialisme (espagnol et anglais) ; ces deux nations se sont livré une terrible guerre entre 1846 à 1848, une guerre ayant été provoquée par un conflit frontalier au Texas. L’affrontement entre ces deux nations a abouti à une défaite cuisante pour l’État mexicain.
Depuis cette époque, les États-Unis et le Mexique ont tissé une relation économique bien solide, que ce soit par l’existence d’une forte migration de la population mexicaine dans la Sun Belt des États-Unis, surtout au Texas, Arizona, et en Californie ; ou encore la présence des « maquiladoras », les nombreuses usines se trouvant à la frontière-nord de l’État mexicain et qui sont destinés uniquement à l’exportation.
Il convient également de noter que de nos jours, l’Amérique de Donald Trump est le premier partenaire commercial de la République du Mexique ; alors que l’État mexicain est le 3e partenaire commercial de celui-ci.
Nonobstant cette interdépendance au niveau économique, l’État mexicain ne jouit en aucune manière d’une très bonne image à l’égard de son puissant voisin du nord.
Effectivement :
- Le pouvoir des différents cartels de la drogue dans le sud des États-Unis provoque l’exaspération des autorités.
- La perspective que la population des États-Unis ne devienne pas en majorité latino à l’horizon de l’année 2050 tourmente l’ensemble des secteurs conservateurs.
Notons toutefois que 16,3% de la population américaine en l’année 2010 était d’origine latino-américaine.
De ce point de vue, la politique anti-migratoire dirigée par le nouveau président américain n’est donc pas si surprenante.
Toutefois, il faudra étudier dans les années à venir :
- Si le président des États-Unis réussit à mettre en œuvre l’ensemble de ses projets ; attendu que la politique de Donald Trump est très discutée et même par ses alliées.
- Ou si l’État mexicain va réaliser un revirement stratégique en se rapprochant beaucoup plus de ses partenaires latino-américains ou encore s’il va rester amarré aux États-Unis.
I : Trump contre le Mexique:
« J’aime les Mexicains, c’est le Mexique qui n’est pas notre ami. Ils nous tuent à la frontière et ils nous tuent sur l’emploi et le commerce. IL FAUT SE BATTRE »[32]. Ces mots émis par le président Trump en disent long sur sa politique.
Si nous prenons en considération l’ensemble des annonces faites par Donald Trump lié à l’État mexicain l’immigration clandestine, le commerce, la construction du mur frontalier sont les mots auxquels sont centrées ses déclarations.
En effet, l’approche du Mexique par le gouvernement des États-Unis reste une énigme complète. Qui plus est la diplomatie des dirigeants mexicains consiste vraisemblablement à tenir.
Semblable ambiguïté ayant entrainé de nombreux ajustements des prévisions originelles du Fonds Monétaire International qui a réduit ses attentes pour l’année 2017 de 1,8% à 1,2% de croissance ; et cela du fait des changements éventuels dans les relations entre les États-Unis et l’État mexicain.
Qui plus est, il convient de noter que contester l’influence politique et la puissance économique des États-Unis serait une erreur funeste, et ce pour l’ensemble des économies qui émergent d’Amérique latine, les États-Unis restent une grande source d’importation au monde.
Et même si Donald Trump a adopté des positions protectionnistes ayant mis en évidence de manière paradoxale à quel point les partenaires commerciaux de l’Amérique, notamment le Mexique, sont des facteurs clés du développement économique des Eats-Unis.
Effectivement, l’État mexicain a importé pour 211 milliards de dollars en l’année 2016 de produits et services de l’Amérique ; et la même année, le Mexique a exporté en direction des États unis à hauteur de 270 milliards de dollars[33], en majorité des équipements et des automobiles avec des entreprises aussi connues que Ford et Géneral Motors[34].
Ces entreprises mondiales ont annulé les investissements qu’elles font au Mexique, sans nul doute par peur de représailles des États-Unis. A cela s’ajoute, l’éventuelle imposition d’une taxe de 35% sur toutes les automobiles qui ont été importées du Mexique. Il y avait également le projet de Donald Trump et de son gouvernement de vouloir reconsidérer l’Accord de Libre Échange nord-américain.
Dans l’esprit du nouveau locataire de la maison blanche donner des avantages à l’ensemble des partenaires des États-Unis, ne procure aucun profit pour les Américains ; qui y perd des opportunités et de l’emploi. Or, il se trouve que la République du Mexique est un membre crucial de l’ALENA.
Il est également à considérer que les restrictions concernant les flux migratoires que Donald Trump a promis de mettre en place lors de sa prise de pouvoir et la construction du mur ont creusé une grande faussée entre les relations des États-Unis et du Mexique.
En effet, le nouveau président des États-Unis veut non seulement renforcer, mais aussi prolonger le mur le long de la frontière avec l’État mexicain. En outre, il souhaite entre autres intensifier toutes les mesures de sécurité dans cette zone. Il est également significatif de signaler que de nombreux emplois en Amérique sont occupés par les immigrés, cette situation participe donc au déficit de l’emploi.
En outre, une grande partie du revenu de ces immigrés va sous forme de remises à leurs familles qui sont restées au pays. Et si Donald Trump s’en tient à toutes les promesses qu’il avait faites, il sera plus difficile pour les immigrés de travailler, mais également de transférer des fonds qui contribuent à l’économie de l’État mexicain.
Étant donné les nombreuses menaces pesant sur l’État mexicain, son gouvernement doit mettre en place un plan lui permettant de diminuer sa dépendance des approvisionnements venant des États-Unis ; mais plus important encore de rechercher d’autres marchés afin de diversifier ses sources de revenus.
II : les rapports entre Trump et Pena Nieto :
Rejetée par la population mexicaine comme désastreuse, erronée et inopportune la visite du nouveau président à Mexico en 2016 avait plongé le gouvernement mexicain dans une crise institutionnelle la plus profonde qui puisse exister. Cette visite avait donc révélé une politique extérieure purement ad hoc et conjoncturelle, dépourvue de principes, de projet et de stratégie ; une politique extérieure maladroite, irresponsable et pusillanime, propre « aux républiques bananières »[35].
Par ailleurs, le 16 juin 2015, le jour même du commencement du processus électoral, Donald Trump, l’imprévisible milliardaire avait affirmé : « Quand le Mexique nous envoie ses gens, il n’envoie pas des gens comme vous, il n’envoie pas les meilleurs. Il envoie des gens avec un tas de problèmes et qui apportent leurs problèmes avec eux. Ils apportent des drogues, ils apportent le crime. Ce sont des violeurs »[36].
En septembre 2016, pendant de son premier débat l’opposant à la candidate Hillary Clinton, Donald Trump avait déclaré que l’ALENA était « le pire traité jamais signé et, évidemment, le pire pour ce pays [les États-Unis] ». D’après les dires du nouveau président américain, le Mexique et la Chine, avec leur main-d’œuvre bon marché, s’octroyaient des emplois qui devaient rester en Amérique.
En engageant le « facteur mexicain » sur le terrain politique, Donald Trump exploita de manière démagogique son hypothèse selon lequel les sans-papiers mexicains étaient non seulement des narcotrafiquants, des violeurs, des assassins ; mais également des voleurs d’emploi. Autrement dit, les Mexicains qui travaillent dans les sociétés américaines s’implantant sur le territoire mexicain sous couvert de l’Accord de Libre-échange nord-américain sont la cause du chômage dans les zones industrielles des États-Unis.
En raison de ce sentiment, non pas anti-Chicano, et non pas anti-Latino, mais, anti-Mexicain, le nouveau président des États-Unis s’est engagé à ce que tous les usines se trouvant au Mexique ou plus précisément qui s’étaient délocalisées au Mexique, notamment les usines de la branche automobile reviennent en Amérique ; et ce sous peine d’une taxe douanière sur l’ensemble des produits qu’elles exportent du Mexique.
La mise en application d’une telle mesure serait sans aucun doute un coup mortel que Donald Trump porte au projet néolibéral, et dans lequel la république du Mexique s’était embarquée depuis la signature de l’ALENA en l’année 1992.
Après plusieurs jours de tensions, Donald Trump avait humilié et maltraité le président mexicain Peña Nieto, son homologue.
D’après une conversation confidentielle obtenue par Dolia Estévez, un journaliste en poste à Washington, le président mexicain avait déclaré à son homologue : « Je n’ai pas besoin des Mexicains, je n’ai pas besoin du Mexique, nous allons construire un mur et vous allez le financer que cela vous plaise ou non ».
Donald Trump va même jusqu’à se plaindre du rôle négatif que l’armée mexicaine aurait joué dans la lutte contre le trafic de stupéfiants et à menacer le gouvernement mexicain de recourir à la force militaire[37].
Outre l’empoignade entre Peña Nieto et Donald Trump, l’apothéose était les quarante-huit heures d’insultes proférées par le gouvernement américain en direction de la délégation que le président mexicain a envoyée à Washington.
L’équipe de Videgaray, parmi lesquels se trouvait entre autres Ildefonso Guajardo le secrétaire à l’Économie, a vécu une histoire terrifiante. En effet, la délégation mexicaine avait subi d’après les sources de presse locale un traitement aussi bien humiliant qu’agressif de la part Reince Priebus, directeur de cabinet de Donald Trump.
Et puis l’annonce faite par le président américain sur les réseaux sociaux avait empiré le conflit entre ces deux pays : « Si le Mexique n’est pas disposé à payer pour le mur dont nous avons tellement besoin, mieux vaut annuler la prochaine rencontre ».
Autrement dit, le président américain « décommandait » publiquement le président mexicain ; et quelques heures plus tard, le chef d’État mexicain annulé son voyage aux États-Unis.
III : L’influence de l’élection sur le peso mexicain :
Fragilisée par des soucis d’une dégradation des relations commerciales et politiques entre les États-Unis et le Mexique, la devise de la République mexicaine, le Peso, avait chuté ; en janvier, le cours de change était de 23 pesos pour 1 euro, contre 20 pesos actuellement.
En général, il semblerait que tous les investisseurs ne croient plus en la réalisation des menaces annoncées par Donald Trump en matières commerciales.
En ce sens, les membres du gouvernement américain ont signalé au Congrès que les États-Unis ne prévoyaient pas une réécriture de l’Accord de Libre-échange nord-américain. Le président américain avait notamment dépeint l’accord en question comme un accord unilatéral que seul le Mexique tiré avantage ; menaçant ainsi d’imposer des taxes sur l’ensemble des importations mexicaines, les États-Unis prévoient même de se retirer du traité.
Actuellement, le gouvernement américain se contenterait seulement d’apporter que des amendements mineurs audit traité, à savoir l’instauration d’une taxe temporaire dans la situation où les importations provenant du Mexique menaceraient l’industrie américaine.
Par ailleurs, en mars, le ministre mexicain de l’Économie avait affirmé que le Mexique était prêt à négocier les termes de l’accord de libre-échange, et ce dans l’objectif moderniser celui-ci.
Il convient également de noter que la Banque centrale soutient sa devise. En effet, cette rhétorique a renforcé le peso, mais également a atténué les nombreuses inquiétudes des investisseurs.
D’autant plus que de son côté la Banque centrale de la République du Mexique s’applique à soutenir le peso et réfréner son déclin sur le marché des changes. De plus, l’institution monétaire cède aussi aux investisseurs internationaux du dollar dans l’objectif de soutenir la devise mexicaine.
Chapitre III : Applicabilité du programme de Donald Trempe au sujet du Mexique :
I : Le retrait de l’ALENA :
D’après une étude faite par le Boston Consulting Group, la volonté du président américain de revenir sur l’accord de libre-échange entre les États-Unis et le Mexique pourrait non seulement détruire de nombreux emplois, mais également accroître le prix de vente des automobiles,
Pendant la campagne présidentielle américaine, l’actuel président des États-Unis n’avait pas cessé d’affirmer que l’accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, de « pire accord » que l’Amérique ait signés. Il soutient entre autres que cet accord, signé en 1994, a détruit divers emplois en Amérique.
Par conséquent, Donald Trump avait donc menacé d’imposer une taxe de trente-cinq pour cent sur toutes les importations en provenance du Mexique ; et cela si les usines de construction de véhicules ne rapatriaient pas leurs productions en Amérique.
Qui plus est, son souhait de réintroduire des barrières douanières s’avère également néfaste. Selon le Boston Consulting Group, le retrait des États-Unis de cet accord pourrait conduire « la destruction de 25 à 50.000 emplois dans l’industrie automobile.
Xavier Mosquet, analyste au Boston Consulting Group, explique que : « la délocalisation des usines de construction automobile au Mexique a rendu les constructeurs plus compétitifs, notamment sur le marché asiatique ».
Boston Consulting Group avance également qu’une hausse de la taxe douanière de 35 % pourrait engendre aussi bien pour les constructeurs que pour les sous-traitants un surcoût entre 13 et 21 milliards d’euros, soit entre 16 et 27 milliards de dollars.
Conséquemment, les prix pourraient élever d’environ 650 dollars par voiture et pourra même atteindre les 1.100 dollar pour « les constructeurs les plus dépendants des importations » explique Xavier Mosquet. Ainsi l’ensemble des groupes automobiles pourrait être touché par cette hausse des tarifs douaniers.
Toutefois, la question est de savoir si le président Trump, qui lors des élections présidentielles était sorti en tête devant son adversaire sur de nombreux États spécialisés dans l’industrie automobile, veut risquer de se mettre à dos une partie de son électorat.
II : La construction du mur :
Dès le début, Donald Trump a soutenu l’idée d’ériger un mur entre les États –Unis et le Mexique. Ce programme rentre dans le cadre de la lutte anti-immigration, dans la mesure où le fameux mur est censé servir de rempart contre les tentatives d’entrée des clandestins.
Il est vrai que, Donald Trump s’est démarqué de sa rivale, en menant une campagne qui prône la lutte contre l’immigration. C’est notamment dans ce cadre que s’inscrit son programme qui se traduit par le placement en centre de rétention de 11 millions de clandestins pour ensuite les expulser hors des États-Unis.
C’est alors en suite logique qu’il a promis la construction du fameux mur qui devrait se situer à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, et qui est censé mesurer 1 600 km. Toutefois, ce programme se heurte à des désaccords entre les deux États en cause. En raison des exigences imposées par Donald Trump à l’égard de l’État mexicain.
En effet, le Chef d’État américain exige que les charges liées à la construction du mur soient entièrement prises en charge par l’État mexicain. Chose que ce dernier ne semble visiblement pas prêt d’accepter. La situation peut, aussi bien, être analysée compte tenu du domaine technique, que juridique et économique.
- Du point de vue technique :
Techniquement parlant, selon Marie-Cécile Naves, l’idée de « construire un mur le long du Rio est interdite.» En disant cela, elle faisait référence à l’existence d’une législation qui s’oppose à ce genre d’édifice en raison de trois motifs :
- Le problème lié au partage des ressources en provenance du fleuve ;
- L’obstacle lié à sa gestion en période de crues ;
- L’opposition des propriétaires des terrains sur lesquels le mur sera érigé.
- Du point de vue diplomatique:
La campagne menée par Donald Trump a suscité le mécontentement de la population mexicaine. Des groupements anti-Trump se sont même formés dans plusieurs villes. L’étincelle qui a allumé le feu fut le discours du président américain lui-même qui avait traité les clandestins mexicains de délinquants voire des violeurs.
C’est ainsi, qu’ « accusées par une partie de la population de faiblesse vis-à-vis du grand frère américain, les autorités mexicaines ont immédiatement brandi la menace de cesser toute coopération dans la lutte contre l’immigration venue d’Amérique centrale et contre la drogue. »[38]
- Du point de vue économique
L’économie mexicaine est dépendante des États –unis. Aussi, une quelconque discorde entre eux pourrait sans nul doute amener le Mexique au bord d’une asphyxie économique. Néanmoins, Mexico ne souhaite visiblement pas capituler, car le ministre des Affaires étrangères réitéré leur refus vis-à-vis de la décision unilatérale de Washington qui vise les restrictions migratoires.
III : Loi anti immigration :
Sur le plan juridique, suite à des recherches menées sur la frontière américano-mexicaine, Amnesty International a déduit que les initiatives du président Trump contre l’immigration sont contraires au droit international.
Il en est notamment ainsi du décret du 25 janvier 2017 « sur le renforcement de la sécurité des frontières et du contrôle de l’immigration ». Ledit texte autorise le renvoi forcé de migrants vers des situations périlleuses, et la détention des demandeurs d’asile et des familles durant des mois.
Selon les réfugiés, ces nouvelles mesures vont alimenter les violences et chantages, car ils seront contraints de recourir à des passeurs pour pouvoir entrer en Amérique.
Par ailleurs, le décret de Donald Trump sur le renforcement de la sécurité des frontières prévoit l’accroissement des centres de détention des immigrés et réfugiés.
Jusqu’à 33 500 lits supplémentaires sont à prévoir. Soit le double de la capacité actuel. Cela dépasse le quota de 34 000 personnes par jour imposé par le Congrès. Pourtant, du point de vue économique, un individu dans un centre peut coûter jusqu’à 143 euros par jour au gouvernement américain, contre seulement 5 euros, en cas de mesures alternatives.
Conclusion :
Tout le long de ce mémoire, nous avons essayé de présenter de manière claire et précise l’ambivalence de la relation entre les États-Unis et l’État mexicain. En effet, depuis l’entrée en fonction du nouveau locataire de la maison blanche, les relations entre les États-Unis et se sont tendues, et ce de manière considérable.
Il est vrai que tout au long de sa campagne présidentielle Donald Trump n’a pas cessé de marteler qu’il allait, non seulement, de construire un mur frontalier séparant les États-Unis de son voisin du sud, le Mexique ; mais également de sortir de l’ALENA, l’Accord de Libre Échange nord-américain, puisque d’après les annonces faites par Trump celui-ci est le pire accord jamais signé.
Le nouveau président des États-Unis estime également que la délocalisation des usines américaines en Mexique a eu pour conséquence l’augmentation du taux de chômage en Amérique ; c’est en ce sens qu’en plus de traiter les Mexicains de « violeurs, de vendeurs de drogue », il les considère comme des voleurs d’emploi . C’est en ce sens qu’il a déclaré que : « le Mexique a été classé deuxième pays le plus meurtrier au monde après la Syrie. Le trafic de drogue est largement en cause. Nous allons construire le mur ».
En effet, dès son entrée à la maison blanche le président américain avait mis à exécution son projet de construire un mur frontalier, et ce afin de limiter l’entrée des migrants mexicains aux États-Unis. À cela s’ajoute, le décret du 25 janvier 2017portant sur « sur le renforcement de la sécurité des frontières et du contrôle de l’immigration », qui autorise le renvoi forcé des immigrés vers des situations plus périlleuses.
Ainsi, le dicton des Mexicains prend tout son sens : « Pauvre Mexique ! Si loin de Dieu, si près des États-Unis ».
BIBLIOGRAPHIE :
- Documents :
- a, b, et c Fréderic Saiba, « Mexique : Chevaucher la Bête jusqu’à la frontière », Le monde, n° 22403, dimanche 22 – lundi 23 janvier 2017.
- Brian R. HAMNETT ? Histoire du Mexique, Perrin, 2009.
- Cecilia Imaz : L’immigration au cœur de la relation Mexique – États-Unis
- Encyclopédie universalis
- GÉNÉRAL Jean Cot : « Un monde en paix : une utopie réaliste », aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)
- B. Parkers, Histoire du Mexique, Payot, 1939.
- Howard Zinn, : « Une histoire populaire des États-Unis », 1980.
- Isabelle Vagnoux : « Les États-Unis et le Mexique. Une alliance orageuse ». Vingtième Siècle, revue d’histoire. Année 1998. Volume 7, Numéro 1.
- James M. Cypher, « Le piège de la dépendance se referme sur le Mexique » : Les projets de la Maison Blanche sèment la panique chez son voisin du Sud », Le monde diplomatique, avril 2017.
- Jim Cohen : Voisins ou extraterrestres ? La crise de la politique d’immigration aux États-Unis et ses implications pour les relations États-Unis/Mexique.
- John A. Britton, Revolution and Ideology Images of the Mexican Revvolution in the United States, Louisville, The University Press of Kentucky, 1995.
- Personal Memoirs of General U.S.Grant.
- Philippe Jacquin, Daniel Royot, « Go West ! Histoire de l’Ouest américain d’hier à aujourd’hui ». Paris, Flammarion, 2002.
- Programme Crippled America.
- Raymondo Riva Palacio, « Halcones contra México », El Financiero, 16 novembre 2016.
- Rafael Fernández de Castro : Restaurer la relation entre le Mexique et les États-Unis.
- Robert Lacour-Gayet : « Histoire des États-Unis. Des origines jusqu’à la fin de la guerre civile ». Fayard, 1976.
- Roland Gauron, « Ces guerres que les États-Unis payent, un siècle plus tard », Le figaro, 21 mars 2013.
- Webographie :
- tvanouvelles.ca
Table des matières :
PARTIE I : Délimitation du sujet : 3
I : Du conflit territorial : 5
II : Les Interventions américaines en pleine guerre civile : 8
III : Une ère de rapprochement entre les États-Unis et le Mexique : 9
Chapitre II : L’historique du programme de Donald Trump en rapport avec le Mexique : 12
I : Une interdépendance asymétrique historique : 12
II : La politique à l’égard du Mexique depuis deux décennies : 16
PARTIE II : Analyse de la politique de Donald TRUMP vis-à-vis du Mexique : 21
II : Les renvois sommaires et détentions illégales : 21
III : Le Mexique, gardien des États-Unis ?. 23
Chapitre II : Un mur entre les États-Unis et le Mexique l’impossible promesse de TRUMP : 25
II : Une frontière poreuse : 27
III : Une opposition forcenée au niveau local : 28
I : Relation avec les pays Occidentaux : du donnant-donnant : 34
II : Les relations avec le voisin mexicain : 36
PARTIE III : Les retombés de la campagne de Donald TRUMP : 38
Chapitre I : L’intransigeance de TRUMP sur le mur précipite une crise avec le Mexique : 38
I : Un message en forme d’ultimatum : 38
II : Une grave crise diplomatique : 40
Chapitre II : Relations entre États-Unis et Mexique : entre méfiance et interdépendance : 41
I : Trump contre le Mexique: 43
II : les rapports entre Trump et Pena Nieto : 44
III : L’influence de l’élection sur le peso mexicain : 46
Chapitre III : Applicabilité du programme de Donald Trempe au sujet du Mexique : 48
I : Le retrait de l’ALENA : 48
II : La construction du mur : 48
III : Loi anti immigration : 50
[1] GÉNÉRAL Jean Cot : « Un monde en paix : une utopie réaliste », aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)
[2] Le monde : « Donald Trump ravive la polémique avec le Mexique à propos du mur à la frontière » : « Après que le budget voté par le Congrès n’avait pas accordé un dollar pour cette barrière pharaonique, Donald Trump avait annoncé, la veille de son tweet rageur, avoir trouvé la solution pour qu’il voie le jour : un mur fait de panneaux solaires qui s’autofinancera, faute de l’être par le gouvernement mexicain, comme le président américain l’a longtemps espéré. Pour conforter son projet de clôture infranchissable, Donald Trump s’appuie désormais sur une étude, publiée le 9 mai, de l’Institut international d’études stratégiques de Londres, qui affirmait que la violence criminelle au Mexique avait atteint« un niveau similaire aux conflits armés ». L’étude montre que le Mexique, avec sa« guerre »des cartels de la drogue, aurait connu 23 000 morts en 2016. Le grand pays d’Amérique central e se retrouve alors en deuxième position derrière les 50 000 morts de la guerre de Syrie, et devant le conflit irakien et ses 17 000 morts. Mais considérer le Mexique comme un pays où sévit un conflit armé, et le comparer à la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan ou le Yémen, est un postulat fortement critiqué, notamment par l’État mexicain. Lequel avait réagi à cette étude, le 10 mai, dans un communiqué où il jugeait l’usage de ce terme «irresponsable »et critiquait… ».. Source : www.lemonde.fr
[3] Philippe Jacquin, Daniel Royot, « Go West ! Histoire de l’Ouest américain d’hier à aujourd’hui ». Paris, Flammarion, 2002.
[4] Roland Gauron, « Ces guerres que les États-Unis payent, un siècle plus tard », Le figaro, 21 mars 2013.
[5] Selon l’Encyclopédie universalis : la guerre de Sécession est une guerre civile ayant duré quatre ans et ayant opposé les États-Unis d’Amérique appelé l’Union à 11 Etats sécessionnistes du Sud appelé la Confédération. Cette guerre trouve donc son origine au sein même du système de l’esclavage ; système dont dépendait entièrement l’économie agricole du Sud, mais qui a été contesté par l’essor du mouvement dit abolitionniste.
[6] Personal Memoirs of General U.S.Grant.
[7] Howard Zinn, : « Une histoire populaire des États-Unis », 1980.
[8] Robert Lacour-Gayet : « Histoire des États-Unis. Des origines jusqu’à la fin de la guerre civile ». Fayard, 1976.
[9] Flying artillery : est une arme mobile et légère, ayant été montée sur des affûts très légers à roues et qui est tiré par des chevaux et qui est servie par différents canonniers montés.
[10] Ninos Heroes veut dire les enfants héros.
[11] La bataille de Chapultepec se passe en septembre de l’année 1847 durant le conflit opposant les Américains d’une part et les Mexicains d’autre part. Elle est donc la dernière bataille de la campagne de Mexico, devant mettre fin à l’invasion de la capitale mexicaine. Chapultepec est une forteresse se trouvant sur une colline dans lequel se trouve l’académie militaire de la capitale et ses 876 cadets.
[12] John A. Britton, Revolution and Ideology Images of the Mexican Revvolution in the United States, Louisville, The University Press of Kentucky, 1995.
[13] Brian R. HAMNETT ? Histoire du Mexique, Perrin, 2009.
[14] H.B. Parkers, Histoire du Mexique, Payot, 1939.
[15] James M. Cypher, « Le piège de la dépendance se referme sur le Mexique » : Les projets de la Maison Blanche sèment la panique chez son voisin du Sud », Le monde diplomatique, avril 2017.
[16] Isabelle Vagnoux : « Les États-Unis et le Mexique. Une alliance orageuse ». Vingtième Siècle, revue d’histoire. Année 1998. Volume 7, Numéro 1.
[17] a, b, et c Fréderic Saiba, « Mexique : Chevaucher la Bête jusqu’à la frontière », Le monde, n° 22403, dimanche 22 – lundi 23 janvier 2017.
[18] a, b, et c Fréderic Saiba, « Mexique : Chevaucher la Bête jusqu’à la frontière » , op.cit.
[19] Programme Crippled America
[20] Programme Crippled America.
[21] Programme Crippled America.
[22] Programme Crippled America.
[23] Programme Crippled America.
[24] Programme Crippled America
[25] Programme Crippled America.
[26] Programme Crippled America.
[27] Programme Crippled America.
[28] Programme Crippled America.
[29] Programme Crippled America.
[30] Programme Crippled America.
[31] Programme Crippled America
[32] Tweet à 7h57, 30 juin 2015
[33] Statista, Most Important Trading Partners of the United States, 2017, https://www.statista.com/chart/7749/mostimportant-trading-partners-of-the-united-states/ [11 mars 2017].
[34] Reuters, Trump Assails GM Over Car Production in Mexico, Threatens Tax, http://www.reuters.com/article/us-usatrump-gm-idUSKBN14N11K [ 11 mars 2017].
[35] República bananera, terme péjoratif s’appliquant à un pays considéré comme politiquement instable, appauvri et arriéré où la corruption est pratique courante et les lois communément transgressées ; autres caractéristiques : le pouvoir quasi absolu exercé sur le gouvernement par une ou plusieurs grande(s) entreprise(s) étrangère(s) soit par des pots-de-vin distribués aux gouvernants ou par le simple exercice du pouvoir financier.
[36] Raymondo Riva Palacio, « Halcones contra México », El Financiero, 16 novembre 2016.
[37] « Trump humilló a Peña y lo amagó con enviar sus tropas a México, revela Dolia Estévez », Agencia Apro de la revue Proceso, 1er février 2017.
[38] Voir : http : www.la-croix.com/Monde
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