Traumatismes articulaires chez le handballeur : prévention et traitement
Traumatismes articulaires chez le handballeur : prévention et traitement
- Présentation du sport et des risques liés (études statistiques sur les sports co et intro sur les principales articulations à risque). 6
- Description des différentes pathologies articulaires (données sur l’incidence chez le handballeur par poste) 14
- Les différents postes au handball 14
- Le gardien de but. 14
- Les arrières latéraux. 14
- Le demi-centre ou arrière central 15
- Les ailiers. 15
- Le pivot ou avant-centre. 16
- Incidence des traumatismes par poste. 16
- Les traumatismes dominants par poste. 16
- La topographie des traumatismes par poste. 18
III. Localisation : description anat, physio et traumatisme. 20
- Épaule (ceinture scapulaire). 20
- Anat articulaire. 20
- Physio. 23
- Liste des trauma. 28
- Tendinopathies. 28
- Entorses et luxations. 30
iii. Conflits ligamentaires. 33
- Poignet. 46
- Anat. 46
- Physio. 48
- Liste des trauma. 48
- Tendinopathies. 48
- Entorses et luxations (ruptures ligamentaires). 51
- Main. 53
- Anat. 53
- Physio. 55
- Liste des trauma. 56
- Entorses et luxations (ruptures ligamentaires). 56
- Genou. 58
- Anat. 58
- Physio. 59
- Liste des trauma. 60
- Tendinopathies. 60
- Entorses et luxations (ruptures ligamentaires). 62
- Cheville. 64
- Anat. 64
- Physio. 65
- Liste des trauma. 66
- Tendinopathies. 66
- Entorses et luxations. 67
Références bibliographiques. 71
Le handball représente un sport qui est de plus en plus pratiqué en France. De par ses caractéristiques et les règles du jeu auxquelles les joueurs sont soumis, ces derniers sont amenés à réaliser des mouvements qui mobilisent nombreuses de leurs articulations. Cette situation implique que ces articulations sont exposées à divers traumatismes.
Les principaux traumatismes articulaires identifiés sont les tendinopathies, les luxations et entorses, ainsi que les conflits ligamentaires. Chez les handballeurs, il existe des articulations qui sont plus exposées que d’autres au risque de traumatismes, compte tenu du poste occupé par chacun. Il existe également des articulations qui, communément, concernent tous les postes.
Lorsqu’un handballeur est atteint d’un traumatisme articulaire, il est indispensable d’assurer une prise en charge à temps, car un retard ou un mauvais traitement peut entrainer des séquelles, telles que les douleurs chroniques et permanentes et l’incapacité de mobilité. Pour ce faire, il est pourtant nécessaire de connaitre les symptômes liés aux traumatismes articulaires qui touchent les handballeurs. C’est à partir de ces informations qu’il sera possible de prescrire un traitement adapté.
Le présent travail s’intéresse précisément aux traumatismes articulaires chez le handballeur : quels sont-ils ? Comment se manifestent-ils ? Comment les prévenir et les traiter ?
Afin de mieux appréhender le sujet et répondre à cette série de questions, dans une première partie, le handball sera présenté et les risques qui y sont liés seront mis en évidence. Dans une seconde partie, les différentes pathologies articulaires seront décrites. Enfin, dans une troisième partie, les traumatismes articulaires touchant les handballeurs seront étudiés en fonction de leur localisation.
- Présentation du sport et des risques liés (études statistiques sur les sports co et intro sur les principales articulations à risque)
Le handball est un sport collectif qui a la particularité d’être joué à la main. Appelé couramment « hand », le sport met deux équipes en affrontement sur un terrain de forme rectangulaire partagé en deux camps [1]. Comme il est constaté dans tous les sports, jouer au handball présente des risques pour les joueurs. Afin de pouvoir mieux identifier ces risques auxquels ces derniers sont exposés, il se présente comme opportun de prendre connaissance de ce type de sport à travers la présentation de son historique et les règles du jeu. Une étude statistique sur les traumatismes articulaires sera également effectuée. Dans ce contexte, les principales articulations à risque seront mises en évidence.
- Historique du handball
Le terme handball est tiré de l’allemand « die Hand » ou la main, et « der Ball » ou la balle. En ce qui concerne les origines du sport, les premiers jeux semblables sont apparus à la période France médiévale. En 1989, ces jeux se sont modernisés et le « handbold » a été créé au Danemark. En Tchécoslovaquie, le jeu était connu sous le nom de « hazsrena » [2].
Il convient toutefois de préciser que le handball est principalement considéré comme un sport d’origine allemande. En effet, en 1919, c’est un professeur de l’École Normale Germanique d’Éducation physique de Leipiz, appelé Carl Schellenz qui a créé le « handball à onze » grâce à l’adaptation d’un jeu allemand féminin connu sous le nom de « Torball ». Le schéma suivant illustre alors les évènements qui démontrent le caractère allemand du handball.
Graphique 1 : Le handball, sport d’origine allemande (Ouvrage de Liponski, 2008)
Par ailleurs, la Fédération Internationale de handball a vu le jour en 1928. Bien que le sport n’ait pas beaucoup été pratiqué par les Français avant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, une fédération française autonome a été mise en place. Elle fut dissoute en 1944 puis rétablie huit ans plus tard, en 1952.
La pratique du handball à onze est peu à peu abandonnée à partir des années 1960 pour laisser place au handball à sept. Il a fallu attendre plus d’une dizaine d’années pour que le handball soit autorisé dans le programme olympique masculin (1972) et féminin (1976). Au fil du temps, le handball est devenu un sport qui se pratique tant sur le plan national qu’international.
- Les règles du jeu
En matière de règles de jeu, il convient en premier lieu de présenter le but du handball. Pour chaque équipe, l’objectif est alors de faire pénétrer le ballon dans la cage du but de l’équipe adverse [1]. Pour valider un but, le ballon doit se situer non seulement entre les poteaux, mais aussi derrière la ligne de but. L’équipe qui gagne est celle qui a réussi à marquer le plus de buts une fois le temps de jeu écoulé, ce dernier durant 60 minutes.
Toutefois, lors du jeu, les joueurs sont confrontés à diverses contraintes, notamment :
- L’existence d’un gardien qui protège chaque surface de but.
- L’interdiction pour un joueur d’être en contact avec le ballon dès lors que le joueur en question se situe à moins de 6 mètres des buts.
- L’obligation de toucher uniquement le ballon avec les mains.
- L’interdiction de réaliser plus de 3 pas lorsque le ballon est en main [3].
Par ailleurs, il existe des actions qui sont autorisées dans le cadre du handball [3]. D’abord, les joueurs peuvent effectuer les gestes suivants avec le ballon : le lancer, le saisir, le pousser, ou encore le frapper à l’aide de certaines parties du corps (mains, tête, cuisses, bras, genoux, tronc). Ainsi, ces différentes parties du corps peuvent être en contact avec le ballon et exercer une pression pour pouvoir l’expulser vers la partie de l’aire de jeu visée. Un handballeur a aussi la possibilité de conserver le ballon pour une durée ne dépassant pas les 3 secondes.
Le but étant l’une des zones de l’aire de jeu sur lequel tout se joue, car il faut que le ballon y soit envoyé pour obtenir des points, il existe certains points qu’il est nécessaire d’aborder le concernant. La surface du but représente la zone dans laquelle seul le gardien de but est autorisé à pénétrer. Dans la mesure où le ballon se trouve dans cette zone, il appartient au gardien. Cependant, il existe des actions qui sont interdites pour ce gardien :
- L’exposition d’un joueur adverse à un danger ou à une situation dangereuse.
- Le maintien du ballon en sa possession tout en quittant la surface de but.
- Le fait de toucher le ballon une fois encore après l’avoir renvoyé hors de la surface de but alors qu’aucun autre handballeur n’y a encore touché.
- Le fait de revenir avec le ballon provenant de la surface de jeu dans la surface de but.
À la différence des autres joueurs, le gardien de but, lorsqu’il se trouve dans la surface de but, a le droit de toucher le ballon avec toutes les parties de son corps. Par contre, dès qu’il se trouve dans la surface de jeu, il est soumis aux autres règles que tous les autres joueurs [3]. Cette situation met alors en évidence le fait que certaines parties du corps du gardien de but est plus en contact avec le ballon par rapport aux autres joueurs dont les parties qui touchent le ballon sont plus limitées (interdiction de toucher le ballon avec les pieds par exemple).
Toujours concernant les règles du jeu, il existe certains points qui nécessitent d’être observés, comme il est présenté ci-après [1] :
- Le jeu passif: dans le jeu, les équipes ont pour objectif de marquer des buts. C’est l’équipe qui est en possession du ballon qui est tenu de donner des gages de volonté offensive. Dans le cas contraire, le ballon est rendu à l’autre équipe.
- L’échelle des sanctions : lorsque l’attaque et la défense d’affrontent, des contacts ont lieu. Il existe toutefois des actions qui sont autorisées, et d’autres qui ne le sont pas. En ce qui concerne le défenseur, il lui est accordé de frapper le ballon ou de l’arracher entre les mains de l’adversaire. Il peut aussi barrer le passage de son adversaire en utilisant diverses parties de son corps telles que les mains, les bras, ou encore les jambes. Ce geste ce fait uniquement de face. Ces gestes doivent toutefois être réalisés dans le respect d’une certaine intensité, faute de quoi le défenseur peut être sanctionné.
- L’avertissement : de manière générale, les fautes réalisées par un joueur sont sanctionnées d’un jet franc. Cependant, l’arbitre peut pareillement adresser un avertissement. Ce dernier se présente sous la forme d’un carton jaune, si le défenseur :
- n’est pas exactement positionné face à l’attaquant.
- le retient d’une main.
- le retient par le maillot
- se jette sur le corps de l’adversaire en le poussant.
Un avertissement peut aussi être adressé au joueur suite à une succession de petites fautes, ou à l’issu d’un comportement antisportif sur ou en dehors du terrain[1].
- L’exclusion temporaire : dès lors qu’un deuxième carton jaune est adressé au joueur, l’arbitre à la possibilité de sanctionner ce dernier d’une exclusion temporaire qui dure 2 minutes. En effet, l’échelle des sanctions se présente de manière progressive, et chaque handballeur a droit à 3 avertissements. Toutefois, des situations se présentent où l’arbitre adresse directement à une sanction de 2 minutes en fonction de la faute observée :
- Les irrégularités commises avec une forte intensité.
- Les irrégularités commises lors d’un déplacement rapide.
- Le fait de maintenir fortement l’adversaire sur un laps de temps assez long et le projeter au sol.
- La disqualification : l’arbitre peut aussi être amené à adresser un carton rouge au joueur. Cette situation présente essentiellement lorsque ce dernier réalise des actions qui touchent certaines zones particulières du corps de son adversaire (tête, nuque, cou, ou encore bras tireur). L’attribution d’un carton rouge revient à suspendre le joueur. Dans la mesure où les gestes du handballeur sont qualifiés de dangereux, brutaux, ou intentionnels, l’arbitre peut lui adresser un carton bleu qui implique la disqualification du joueur.
- Concernant les nouvelles règles: en 2016, la fédération internationale de handball a défini trois nouvelles règles sur le sport :
- La règle des 30 dernières secondes du match : dans le cas où la balle n’est pas en jeu, les gestes qualifiés d’antijeu tels que le fait de ceinturer un joueur adverse ou de pousser la balle afin de retarder l’engagement, sont sanctionnés.
- La règle relative aux blessures : pour éviter les simulations de blessures des joueurs, dès lors que les soigneurs sont autorisés à entrer sur le terrain, le joueur blessé devra sortir et n’aura plus la possibilité de retourner sur l’aire de jeu que lorsque son équipe a réalisé 3 attaques.
- La règle liée au remplacement du gardien de but : en cas de contre-attaque, ce dernier peut être remplacé par un autre joueur si celui-ci porte une chasuble.
- Étude statistique
En France, avec le volley-ball, le basket-ball et le rugby, le handball occupe la seconde place en matière de risques d’accidents pour les sportifs de 10 à 24 ans [4]. De manière plus globale, les statistiques sur les accidents liés au handball sont présentées ci-dessous [5].
Les blessures identifiées lors de la pratique du handball sont principalement situées au niveau des genoux, mais également des lésions musculaires. Ensuite, les joueurs sont fréquemment confrontés à des blessures au niveau des chevilles et des épaules. Il convient de préciser que l’épaule représente l’articulation des membres supérieurs la plus prédominante en traumatologie.
En ce qui concerne les statistiques proprement dites, elles se présentent comme suit pour ces deux zones :
- 28% des blessures concernent le genou.
- 11% des blessures sont liées aux blessures de l’épaule ou de la clavicule.
Quant aux blessures musculaires, ce sont celles qui touchent le mollet[2] qui sont les plus rencontrées, soit 16% des blessures. 13% des blessures musculaires touchent la cuisse, notamment les ischiojambiers, quadriceps et adducteurs. Le graphique suivant permet alors d’identifier les principaux traumatismes auxquels les joueurs de handball sont souvent confrontés.
Graphique 2 : Statistiques des traumatismes au handball (Ducasse, 2012)
- Principales articulations à risque
Ainsi, pour le handballeur, de manière générale, les principales articulations à risque concernent l’épaule, le coude, le poignet, la main, le genou, et la cheville. Chacun de ces cas seront alors abordés dans le présent travail.
- Description des différentes pathologies articulaires (données sur l’incidence chez le handballeur par poste)
Dans le cadre de la description des différentes pathologies articulaires, il se présente comme nécessaire d’observer les données sur l’incidence de ces dernières chez le handballeur par poste. Ainsi, les différents postes au handball seront présentés en premier lieu. Ensuite, l’incidence de ces traumatismes par poste sera analysée.
En matière de handball, 5 types de poste peuvent être identifiés : le gardien de but, les arrières latéraux, le demi-centre ou arrière central, les ailiers, et le pivot ou avant-centre [3].
Il s’agit du seul joueur qui est autorisé à toucher la balle dans sa propre zone. Il a pour principale mission d’empêcher que l’équipe adverse marque des points en faisant rentrer la balle dans son but. Lorsque le gardien de but se situe dans sa propre zone, les autres joueurs de son équipe ne peuvent pas lui faire la passe. Dans le cas où le gardien ne se trouve pas dans sa propre zone, cette action est autorisée. De manière générale, le gardien de but répond à des critères spécifiques :
- Sa taille est à hauteur de la cage, soit environ 2 mètres.
- Il doit faire preuve d’une certaine souplesse étant donné qu’il est amené à récupérer la balle dans les différentes parties de la cage, et ce, en usant tant de ses mains que de ses pieds.
Les arrières latéraux sont chargés d’assurer la rampe de lancement des attaques qui sont réalisées par leur propre équipe. Ils sont généralement placés à une distance d’au moins 15 mètres du but de l’équipe adverse. Lorsque la balle est lancée, ils ont pour rôle de la recevoir et ont par la suite la possibilité de réaliser différentes actions :
- Transmission de la balle au côté opposé de sa provenance.
- Saut et tir en extension en vue de marquer un but : dans ce contexte, il est nécessaire d’avoir une taille importante, car c’est de cette manière qu’il est possible de tirer par-dessus la défense adverse.
- Rentrée dans la défense afin d’entrainer une certaine désorganisation : l’objectif est alors de réussir un tir proche du but, ou de transmettre la balle au pivot ou à un autre joueur afin de marquer un but.
Il s’agit d’un poste qui est attribué à un meneur de jeu de l’équipe. Il a pour principale mission de lancer les attaques tout en informant tous les joueurs de son équipe. Contrairement aux arrières latéraux, les demi-centres ont une taille plus petite, ceci afin de pouvoir pénétrer aisément dans la défense adverse. Les principaux critères permettant de devenir arrière central sont la souplesse et la rapidité. C’est la raison pour laquelle le poste peut être assuré par des ailiers.
Les handballeurs qui sont placés dans les coins du terrain, plus précisément au niveau du corner et le long des lignes de touches sont appelés les ailiers. Lorsqu’une attaque est lancée, l’ailier doit être positionné le plus proche possible de sa ligne de touche pour pouvoir étirer la défense de l’équipe adverse sur la largeur. C’est pour cette raison qu’il est indispensable que ce joueur soit à la fois souple et explosif.
Dans la mesure où l’équipe adverse perd la balle au cours d’une attaque, c’est à l’ailier de rejoindre le plus rapidement possible la cage adverse afin de recevoir la balle de la part de ses coéquipiers et de marquer un but. Pour ce faire, il doit adopter une position de contre-attaque.
Le pivot représente le joueur qui circule au centre. Il est placé au cœur de la défense de l’équipe adverse. Il est chargé de fixer les défenseurs de cette dernière en :
- Demeurant en face des buts.
- Effectuant des déplacements le long de la ligne de zone[3].
Par ailleurs, dans la mesure où un des arrières de l’équipe tente une pénétration dans la défense adverse, le pivot réalise des blocks visant à faire écran entre cet arrière et le défenseur adverse.
Après avoir pris connaissance des différents postes identifiés au handball, il convient d’analyser l’incidence des traumatismes pour chacun de ces postes. Ainsi, avant de présenter la topographie des traumatismes par poste, les traumatismes dominants seront observés.
Les lésions musculaires touchent presque tous les postes de handballeurs, sauf le gardien de but. Le graphique suivant présente les principaux traumatismes dominants par poste.
Graphique 3 : Les traumatismes dominants par poste (Ducasse, 2012)
Ainsi, les traumatismes dominants par poste se présentent comme suit [5] :
- Pour les gardiens de but : les traumatismes sont essentiellement identifiés au niveau des doigts, des genoux et des chevilles.
- Pour les arrières latéraux : les traumatismes touchent les épaules, les genoux et les chevilles.
- Pour les demi-centres : les traumatismes sont souvent constatés au niveau des épaules, des genoux, des chevilles et des pieds.
- Pour les ailiers : ce sont généralement les épaules, les genoux et les chevilles qui font l’objet de traumatismes.
- Pour les pivots : les traumatismes se situent au niveau des doigts, des genoux, des chevilles et des pieds.
En ce qui concerne le nombre de traumatismes par poste, il est constaté que ce sont les pivots et les arrières latéraux qui sont les plus sujets à des blessures lors de la pratique du sport [5], comme le démontre le graphique ci-après.
Graphique 4 : Nombre de traumatismes par poste (Ducasse, 2012)
À l’issue de l’étude réalisée précédemment sur les traumatismes dominants par poste, il a été observé que les blessures au niveau des genoux concernent tous les postes au handball. En ce qui concerne les traumatismes au niveau des épaules, ils touchent essentiellement les demi-centres. Ce sont surtout les gardiens de but qui font l’objet de traumatismes du coude. Les traumatismes au niveau des mains et des doigts sont plus fréquents chez les pivots et les gardiens de but, il en est de même en ce qui concerne les traumatismes des chevilles.
La présente partie est destinée à l’étude de la localisation de chacune des traumatismes articulaires pouvant être rencontrés chez le handballeur. Pour chaque articulation, une analyse de son anatomie articulaire et de sa physiologie sera effectuée. Les traumatismes associés seront également abordés.
Le fait de pratiquer de manière fréquente et régulière des sports à risque entraine une augmentation de la fréquence des traumatismes de l’épaule, plus précisément de la ceinture scapulaire. C’est précisément le cas lors de la pratique du handball, et l’épaule représente l’une des articulations à risque chez le handballeur, comme il a été mentionné précédemment.
L’articulation de l’épaule se présente comme assez complexe du fait que c’est grâce à celle-ci qu’il est possible de réaliser différents mouvements. Il s’agit d’une articulation qui comporte deux pièces osseuses, notamment l’humérus et l’omoplate[4] [6]. La tête de l’humérus et la glène de l’omoplate sont recouvertes de cartilage, et la première s’articule avec la seconde. L’articulation de l’épaule est alors schématisée comme suit.
Graphique 5 : Articulation de l’épaule (Livres Groupe, 2010)
Afin de garantir la stabilité de l’articulation, différentes parties entrent en jeu, notamment le labrum[5], la capsule articulaire, ainsi que les ligaments (cf. graphique 6). Par ailleurs, deux types de muscles garantissent la mobilité de l’épaule : les muscles de la coiffe des rotateurs et celui appelé Deltoïde.
Graphique 6 : Mécanisme de la stabilité de l’articulation (Livres Groupe, 2010)
Les traumatismes articulaires observés au niveau de l’épaule peuvent provenir de différentes sources compte tenu de la diversité des structures anatomiques qui constituent l’épaule. Ces traumatismes sont essentiellement dégénératifs [7]. Comme susmentionné, l’articulation de l’épaule assure la liaison entre l’humérus et l’omoplate. Par ailleurs, deux types d’articulations de l’épaule permettent la réalisation de différents mouvements [6].
- Les vraies articulations de l’épaule
En matière de vraies articulations, trois types sont constatés au niveau de l’épaule [8]. La première est l’articulation scapulo-humérale, appelée également articulation gléno-humérale. Elle tient unies deux régions : la tête humérale et la glène de l’omoplate. Étant donné que l’emboitement n’est pas parfait au niveau des surfaces articulaires de ces deux parties, leur union est alors assurée par la capsule ligamentaire.
La seconde vraie articulation de l’épaule correspond à celle acromio-claviculaire. Grâce à celle-ci l’union de la clavicule[6] et de l’acromion est assurée. Toutefois, les gestes possibles sont restreints étant donné qu’il s’agit d’une articulation réduite.
Enfin, l’articulation en charge de la liaison entre le sternum et la clavicule est appelée sterno-claviculaire.
- Les fausses articulations de l’épaule
Les fausses articulations de l’épaule sont au nombre de deux [8]. D’abord, le plan de glissement entre l’omoplate et le grill costal représente l’articulation scapulo-thoracique. Ensuite, la seconde est la bourse séreuse sous-acromio-deltoïdienne.
L’épaule en elle-même ne constitue pas une articulation. Elle regroupe plutôt différentes articulations destinés à assurer la liaison entre le thorax et les membres supérieurs [6]. Afin de mieux comprendre la physiologie de cette partie du corps, il convient d’analyser les os et les muscles qui la composent, ainsi que les différents mouvements qui peuvent être réalisés.
- Les os
La constitution de la ceinture scapulaire se présente comme suit [6,7] :
- En arrière : les omoplates.
- En avant : les clavicules.
- En avant et au milieu : le sternum.
En ce qui concerne la forme de l’omoplate, elle est à la fois triangulaire et plate. Le nombre de ses angles et bords est le même, ils sont chacun de 3. La glène de l’omoplate se situe à l’angle externe et s’articule avec la tête humérale. Il s’agit d’une surface articulaire ovale. L’apophyse coracoïde est localisée plus à l’intérieur. La scapula présente une face antérieure concave et postérieure convexe.
L’omoplate est prolongée hors de l’épine scapulaire par une apophyse osseuse présentant une forme plate et triangulaire également : l’acromion. Cette dernière représente l’extrémité antérieure et supérieure de l’épaule. C’est aussi à ce niveau qu’est localisée l’articulation scapulo-claviculaire. Il convient de préciser que la clavicule est l’os qui se situe entre le sternum et l’omoplate. Elle est à la fois courte et cylindrique. Contrairement à l’utérus qui est un os long et qui forme le squelette du bras. L’articulation de l’humérus avec la scapula est effectuée au niveau de l’épaule.
- Les muscles
Deux types de muscles constituent l’épaule : les muscles scapulo-thoraciques et ceux scapulo-huméraux [9]. Le tableau suivant permet de mieux comprendre ces différents muscles et leur constitution.
Muscles | Éléments constituant | Description |
Scapulo-thoracique | Le grand dentelé | · Large nappe musculaire s’étalant sur le côté de la cage thoracique, naissant de la face profonde de l’omoplate, le long du bord interne
· Muscle s’enroulant en dehors et en avant autour des côtes pour s’élargir et former des faisceaux musculaires s’attachant sur les 10 premières côtes |
Le sous-clavier | · Muscle allant de la face inférieure de la clavicule jusqu’à la face postérieure de la première côte et du premier cartilage costal | |
Le petit pectoral | · Muscle naissant des côtes 3 à 5, s’orientant vers le haut pour en finir sur l’apophyse coracoïde | |
Le sterno-cléido-occipito-mastoïdien | · Muscle reliant le crâne à la clavicule et au sternum | |
L’angulaire | · Muscle naissant sur l’angle supérieur de l’omoplate et s’achevant sur les apophyses transverses des 4 premières vertèbres cervicales | |
Le rhomboïde | · Muscle aplati localisé entre le rachis et l’omoplate et naissant sur le bord interne de cette dernière
· Muscle se terminant sur les apophyses épineuses des vertèbres C7 à D4 |
|
Le trapèze | · Muscle constituant une large nappe et recouvrant les muscles postérieurs du cou et de la région inter-scapulaire
· Muscle naissant de la base de l’occiput et des apophyses épineuses des vertèbres cervicales et dorsales (jusqu’à T10) |
|
Scapulo-huméraux | Le sous scapulaire | · Muscle naissant sur la face profonde de l’omoplate
· Convergence de ses fibres vers l’angle externe de l’os |
Le sus-épineux | · Muscle naissant dans la fosse sus-épineuse et se terminant sur le trochiter au pôle supérieur | |
Le sous épineux | · Muscle naissant dans la fosse sous-épineuse, dont le tendon passe sur la capsule de l’articulation scapulo-humérale et se terminant sur le trochiter | |
Le petit rond | · Muscle naissant également dans la fosse sous-épineuse et se terminant sur le trochiter | |
Le coraco-brachial | · Muscle naissant sur l’apophyse coracoïde et s’achevant sur la face interne de l’humérus | |
Le biceps brachial | · Muscle ayant deux origines et donnant deux chefs musculaires
· Muscle, dans son ensemble, formant un tendon unique |
|
Le long triceps | · Muscle bi-articulaire naissant d’un tendon à la partie inférieure de la glène de l’omoplate, et se terminant sur un tendon commun à 3 chefs du triceps | |
Le grand pectoral | · Muscle s’attachant sur la clavicule, le long du sternum | |
Le grand dorsal | · Muscle naissant des apophyses épineuses, de la crête sacrée et iliaque et des 4 dernières côtes | |
Le grand rond | · Muscle naissant sur le bord externe de l’omoplate et se terminant sur la coulisse bicipitale | |
Le deltoïde | · Muscle superficiel constituant le galbe de l’épaule
· Muscle composé de 3 faisceaux : – Le faisceau antérieur lié à la clavicule – Le faisceau moyen attaché sur le bord externe de l’acromion – Le faisceau postérieur attaché sur l’épine de l’omoplate |
Graphique 7 : Les muscles de l’épaule (Bonnel F. et al, 2016)
- Les différents mouvements
Compte tenu des différentes articulations localisées au niveau de l’épaule, cette dernière permet la réalisation de nombreux mouvements. Deux groupes de mouvements peuvent alors être constatés [6,7,9] :
- Les mouvements réalisés sur le thorax ou les mouvements de l’omoplate.
- Les mouvements mettant en jeu le bras par rapport à l’omoplate.
Les mouvements de l’omoplate sont les suivants [6,7] :
- L’élévation de la scapula.
- L’abaissement de la scapula.
- L’abduction de la scapula.
- L’adduction de la scapula.
- La sonnette interne de la scapula.
- Sonnette externe de la scapula.
En ce qui concerne le second groupe de mouvements qui consiste à articuler le bras par rapport à l’omoplate, 3 plans peuvent être observés, comme le tableau suivant l’expose.
Plans | Mouvements | Description |
Frontal | Abduction | · Le bras est porté loin de la ligne médiane du corps
· Mouvement réalisé par le deltoïde et le sus-épineux |
Adduction | · Le bras est porté en dedans
· Mouvement assuré par le grand dorsal, le grand pectoral, et le grand rond |
|
Sagittal | Antépulsion de l’épaule | · Le bras est amené vers l’avant et vers le haut du corps
· Mouvement effectué par le deltoïde antérieur, le grand pectoral, et le coraco-brachial |
Rétropulsion | · Le bras est amené vers l’arrière
· Mouvement réalisé par le deltoïde postérieur, le grand dorsal, et le grand rond |
|
Transversal | Rotation interne | · Le bras est porté en dedans, en fléchissant le coude
· Mouvement effectué par le sous-scapulaire, le grand dorsal, le grand pectoral, le grand rond, et le deltoïde antérieur |
Rotation externe | · Le bras est porté en dehors, toujours avec le coude fléchi
· Mouvement assuré par le sous-épineux, le petit rond, et le deltoïde postérieur |
Graphique 8 : Les mouvements d’articulation du bras par rapport à l’omoplate (Livres Groupe, 2010)
Pour un handballeur, les principaux traumatismes articulaires identifiés au niveau de l’épaule sont les tendinopathies, les entorses et luxations, et les conflits ligamentaires.
La tendinopahie correspond à une lésion située au niveau des tendons [10]. Les tendinopathies de l’épaule font partie des traumatismes qui touchent le handballeur. Il existe plusieurs types de tendinopathies qui peuvent être observés [11] :
- Bursite : les tendinopathies sont accompagnées d’une inflammation au niveau de la bourse sous-acromiale. Cette dernière résulte essentiellement d’un effort réalisé.
- Tendinopathie : l’anomalie concerne uniquement le tendon, même si l’inflammation n’est pas beaucoup constatée à ce niveau.
- Rupture partielle : la rupture du tendon de la coiffe n’est pas complète et concerne, de manière générale, la face articulaire du tendon.
- Rupture complète : la rupture concerne au moins un tendon et est transfixiante.
- Rupture massive : tous les tendons subissent une rupture complète. Cette rupture est chronique et ne peut être réparée.
- Calcification tendineuse : elle apparait après inflammation d’un tendon.
- Symptômes et facteur de gravité
Les tendinopathies représentent les principales causes des douleurs ressenties au niveau de l’épaule. Elles résultent notamment de l’usage fréquent des muscles de l’épaule, comme le font les handballeurs. Les symptômes se caractérisent par une douleur vive ressentie au niveau de l’épaule lorsque le sujet est amené à réaliser certains mouvements ou positions[7].
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lorsqu’un joueur fait l’objet d’une tendinopathie au niveau de l’épaule, le premier réflexe consiste à calmer la douleur. Pour ce faire, il est important d’appliquer sur la zone douloureuse un patch froid. La prise d’un antalgique est également conseillé[8]. Il est également nécessaire d’éviter de mobiliser l’épaule la nuit entière. Le coude doit être conservé en position basse tout le long du corps.
En matière de prévention et de traitement des tendinopathies de l’épaule, il existe différentes techniques, comme le présente le tableau suivant [12,13].
Traitements | Description |
Nutri | · Boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour
· Favoriser les bonnes graisses (oméga 3 et oméga 6) · Consommation d’aliments alcalins · Aliments à éviter : alcool, café, thé, tabac, abricots, prunes, asperge, artichaut, choux de Bruxelles, cresson, rhubarbe, tomates, oignons, viande rouge, viande grasse, fromage gras, charcuterie, assaisonnements acides, noix de cajou, cacahuètes, noix de pécan, noix, bonbons, miel, sirop d’érable, boissons sucrées, sucre, chocolat, eaux minérales acides, boissons de l’effort |
Ostéo | · Travail sur le fascias afin d’améliorer l’acheminement en sang et de favoriser le principe d’autoguérison de l’organisme |
Homéo | · Prise du Ferrum metallicum 5 CH |
Kiné | · Traitement local : pour soulager directement le tendon concerné
· Traitement global : pour traiter les structures qui affectent le plus la biomécanique |
Prépa physique | · Correction du geste technique
· Renforcements : renforcement isométrique pour les fixateurs de l’omoplate ; renforcement concentrique pour les rotateurs internes, renforcement excentrique pour les rotateurs externes · Travail de proprioception · Exercices de musculation préventifs : renforcement des deltoïdes, muscles rotateurs internes, muscles élévateurs |
Orthèse (maintien) | · Stabilisation de l’articulation |
Médicaments | · AINS (aspirine, ibuprofène, naproxène, diclofénac)
· Traitement à base de paracétamol pour soulager la douleur · Des glucocorticoïdes en cas de gravité élevée · Traitements alternatifs : vitamines B1 et B6 |
Graphique 9 : Les moyens de prévention et de traitement des tendinopathies au niveau de l’épaule (Coudreuse J.M. et Parier J. 2003 ; Wieczorek V. 2011)
Il faut plusieurs semaines de traitement avant de voir les tendinopathies de l’épaule disparaitre complètement. Il est à préciser que la réalisation de séances de kinésithérapie est indispensable afin d’éviter les séquelles d’une tendinopathie.
Les entorses et luxations de l’épaule concernent surtout l’articulation acromio-claviculaire, localisée à la partie supérieure de l’épaule et qui unit la clavicule à l’acromion [6,7]. Elles résultent généralement d’un choc direct subit par l’épaule, notamment lors d’un traumatisme sportif dont le handball.
- Symptômes et facteur de gravité
Les entorses et luxations de l’épaule sont alors une perte de congruence au niveau de l’articulation acromio-claviculaire. Une chute directement accompagné d’un abaissement brutal su moignon de l’épaule est alors constatée. Les symptômes identifiés sont alors [14] :
- Une saillie au niveau de la partie externe de la clavicule.
- Une douleur préférentielle lors de la palpation de l’articulation acromio-claviculaire.
- Une mobilité anormale lors de la réalisation de certains gestes.
- Une mobilité d’avant en arrière de la clavicule.
Lors du diagnostic d’une luxation ou d’une entorse acromio-claviculaire, diverses étapes sont réalisées [14] :
- L’interrogatoire : l’objectif est de localiser la douleur et d’en préciser le mécanisme.
- L’inspection : cette étape vise à analyser la saillie de la partie externe de la clavicule.
- La palpation : lorsque la douleur préférentielle est constatée au niveau de l’articulation acromio-claviculaire, il convient d’examiner l’existence d’une mobilité en touche de piano.
- Les examens de mobilité : ils consistent à s’assurer que les pouls périphériques sont toujours intègres et qu’aucun déficit sensitivo-moteur du membre supérieur n’est constaté.
- Les radiographies : elles permettent de mettre en évidence la luxation ou l’entorse.
En matière de luxations ou d’entorses acromio-claviculaires, 4 stades ont été définis [14] :
- Stade I : l’entorse ou la luxation acromio-vasculaire est simple. Elle présente une distension sans que les ligaments acromio-claviculaires ne soient rompus.
- Stade II : une subluxation acromio-vasculaire et une rupture des ligaments sont constatées. Bien que les ligaments coraco-claviculaires soient distendus, ils ne font l’objet d’aucune rupture.
- Stade III : l’entorse ou la luxation acromio-claviculaire est accompagnée d’une perte de contact complète et permanente des surfaces articulaires. Cette situation s’explique notamment par le fait que les ligaments acromio- et coraco-claviculaires sont rompus.
- Stade IV : les manifestations sont les mêmes que celles du stade III. Cependant, une perforation réalisée par la clavicule est observée au niveau de la chappe delto-trapézienne.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lors d’une entorse ou d’une luxation acromio-vasculaire, l’immobilisation de l’épaule et l’application de froid sont indispensables. Par ailleurs, le traitement varie en fonction du stade du traumatisme [14] :
- Traitement au stade I : réalisation d’une physiothérapie locale accompagné d’un traitement médical (antalgique anti-inflammatoire). L’articulation doit faire l’objet d’une contention de 10 jours.
- Traitement au stade II : même traitement que celui du stade I, mais la durée de la contention sera de 3 semaines.
- Traitement au stade III et IV : éventualité d’un traitement chirurgical.
Le tableau suivant permet de prendre connaissance des moyens de prévention et de traitement possible d’une entorse ou luxation acromio-claviculaire.
Traitements | Description |
Nutri | · Alimentation équilibrée indispensable |
Ostéo | · Traitement mécanique de l’épaule, des cervicales et des dorsales (pour une durée de 6 semaines) |
Homéo | · Prise quotidienne de 5 granules de Solanum malacoxylon 6 CH |
Kiné | · Traitement en vue de renouer avec le mouvement des bras |
Prépa physique | · Vérification de la qualité du geste sportif
· Préparation des rotateurs externes · Intégration des étirements dynamiques à l’échauffement · Entretien d’une amplitude de rotation interne à l’aide d’étirements statiques |
Orthèse (maintien) | · Destinée à la réduction du mouvement du bras et à la stabilisation de la clavicule |
Médicaments | · Anti-inflammatoires
· Antalgiques · Infiltrations |
Graphique 10 : Les moyens de prévention et de traitement des luxations et entorses au niveau de l’épaule (Coudreuse J.M. et Parier J. 2003 ; Wieczorek V. 2011)
En fonction du stade de gravité de la luxation ou de l’entorse de l’épaule, la durée d’indisponibilité peut varier de 10 jours à 6 mois.
Les conflits ligamentaires au niveau de l’épaule sont également appelés conflit sous-acromial [15]. La douleur est localisée à la partie supérieure et antérieure du moignon de l’épaule. Lorsque le joueur effectue une abduction de 70° et de 90°, une sensation d’accrochage est ressentie. Lors d’un conflit sous-acromial, les muscles de la coiffe sont comprimés entre deux régions :
- Sur un versant : l’extrémité supérieure de l’humérus[9].
- Sur un autre versant : l’acromion et le ligament acromio-coracoïdien (LAC).
- Symptômes et facteur de gravité
Les douleurs représentent les premiers symptômes d’un conflit sous-acromial [15]. Elles sont localisées dans la partie antérieure de l’épaule et s’aggravent avec le temps. Elles peuvent résulter d’un simple mouvement (enfiler une chemise par exemple) ou d’un effort physique (pratique du handball). De manière générale, ces douleurs surviennent durant la nuit.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lorsqu’un patient fait état d’un conflit sous-acromial, le premier réflexe du pharmacien est de recommander un traitement conservateur. Pour ce faire, des anti-inflammatoires peuvent être prescrits, ainsi qu’une rééducation. Cependant, si ces pratiques ne permettent pas de guérir entièrement le sujet, elles ne doivent pas être renouvelées. Une intervention est alors requise.
En matière de prévention et de traitement d’un conflit sous-acromial, le tableau suivant a été établi.
Traitements | Description |
Nutri | · Alimentation équilibrée |
Ostéo | · Traitement mécanique visant à limiter les contraintes délétères exercées sur les tendons des muscles de la coiffe des rotateurs
· Objectif : diminution de l’impotence fonctionnelle douloureuse présentée par le handballeur |
Homéo | · Prise quotidienne de 5 granules de Solanum malacoxylon 6 CH |
Kiné | · Réalisation d’exercices visant à assouplir l’articulation |
Prépa physique | · Renforcements progressifs : rotation externe, traction, répulsion, élévation, étirements spécifiques |
Orthèse (maintien) | · Épaulière bilatérale à ouverture totale destinée à la réduction de la douleur, à la cicatrisation et à la correction |
Médicaments | · Anti-inflammatoires
· Infiltration de corticoïdes |
Graphique 11 : Les moyens de prévention et de traitement des ruptures ligamentaires au niveau de l’épaule (Coudreuse J.M. et Parier J. 2003 ; Wieczorek V. 2011)
Le coude compte parmi les articulations auxquelles le handballeur recourt le plus [16]. En effet, une grande partie des traumatismes rencontrés au niveau du coude résulte du surmenage articulaire, compte tenu du fait que les joueurs sont amenés à souvent solliciter leurs membres inférieurs.
Dans le cadre de l’étude de l’anatomie du coude, l’ostéologie et l’articulation seront respectivement abordées.
- Les os du coude
L’articulation du coude est constituée par 3 os : l’humérus, le radius, et le cubitus [16]. L’humérus présente une extrémité inférieure qui a une forme aplatie[10] et qui est constituée :
- D’une surface articulaire.
- De 2 saillies latérales, notamment l’épicondyle et l’épitrochlée.
L’épicondyle représente la saillie latérale externe. À partir d’un tendon unique, elle est à l’origine des muscles épicondyliens et de l’anconé. Quant à l’épitrochlée, il s’agit de la saillie latérale interne qui est localisée à l’intérieur de la trochlée. À partir d’un tendon commun, elle est à l’origine des muscles épitrochléens[11].
L’humérus présente également une extrémité articulaire qui est constituée par une trochlée interne et un condyle externe [16].
3 parties constituent l’extrémité supérieure du radius :
- La tête qui représente la zone articulaire.
- Le col.
- La tubérosité où est inséré le tendon du biceps brachial.
En ce qui concerne le cubitus, il convient de s’intéresser à son extrémité supérieure en matière d’articulation du coude. Cette extrémité est composée de 2 apophyses [16] :
- L’olécrane : elle est constituée de 2 faces dont une antérieure articulaire et une autre postérieure rugueuse.
- L’apophyse coronoïde : elle est composée de 4 faces : supérieure articulaire, inférieure, interne et externe.
L’extrémité supérieure du cubitus est aussi constituée de 2 cavités articulaires :
- La grande cavité sigmoïde olécrânienne : elle est localisée dans la face antérieure de l’olécrane.
- La petite cavité sigmoïde coronoïdienne : elle occupe la surface supérieure de l’apophyse coronoïde.
Ces deux cavités présentent des surfaces articulaires perpendiculaires et sont partagées par un sillon transversal.
- L’articulation du coude
L’articulation du coude est constituée de 3 articulations qui sont observées entre l’humérus, le cubitus, et le radius [16]. Une seule capsule renferme ces articulations, elle est étalée de l’humérus aux 2 os de l’avant-bras, et est renforcée par différents ligaments qui sont présentés ci-dessous.
Ligaments | Description |
Le ligament antérieur | · Extension sur tout l’humérus : de l’épitrochlée à l’épicondyle au bord externe de l’apophyse coronoïde et au ligament annulaire |
Le ligament latéral externe | · Constitué de 3 faisceaux issus de l’épicondyle et s’étendant au bord externe de la grande cavité sigmoïde |
Le ligament latéral interne | · Constitué de 3 faisceaux issus de l’épitrochlée et divergeant vers le bord interne de la grande cavité sigmoïde |
Le ligament annulaire | · Assure l’encerclement de la tête radiale sans s’y insérer
· Permet le glissement de la tête radiale au sein du ligament |
Le ligament radio-cubital | · Appelé également ligament inférieur
· Assure la liaison entre le bord inférieur de la petite cavité sigmoïde et le bord interne du radius |
Le ligament postérieur | · Ligament présentent un faible développement
· Assure la liaison entre l’extrémité supérieure de l’olécrane et les bords latéraux de la fossette olécrânienne |
Graphique 12 : Les ligaments de l’articulation du coude (FF Handball, 2017)
Le graphique suivant permet d’illustrer les différentes parties de l’articulation du coude.
Graphique 13 : Les différentes parties de l’articulation du coude (FF Handball, 2017)
L’articulation du coude a la possibilité de réaliser 2 types de mouvements [16] :
- Des mouvements de flexion / extension de l’avant-bras : ils sont assurés par l’articulation de l’humérus avec le cubitus et le radius.
- Des mouvements de torsion[12] grâce à l’articulation radio-cubitale.
Un bon fonctionnement de l’articulation radio-cubital inférieure est requis afin d’assurer ces mouvements de torsion
Les traumatismes du coude auxquels le handballeur est exposé lors de la pratique du sport sont notamment les tendinopathies, les entorses et luxations, et les apophysites.
Les tendinopathies au niveau du coude résultent essentiellement de la sollicitation fréquente des membres supérieurs, mais également de la réalisation d’un geste ou mouvement inadapté. Elles peuvent aussi survenir à l’issue de l’usage excessif de matériels de musculation [17].
- Symptômes et facteur de gravité
Les handballeurs peuvent être sujets à 2 types de tendinopathies : la tendinopathie tricipitale et la tendinopathie bicipitale [6,12]. La tendinopathie tricipitale survient après une répétition de mouvements spécifiques (musculation, tirs). Elle se caractérise par une douleur au niveau de l’olécrane et peut s’étendre vers le triceps. Lorsque le joueur étend son coude, il ressent également de la douleur.
La tendinopathie bicipitale est rencontrée plus souvent chez le handballeur que la première. Elle résulte de la répétition des gestes de lancer [12]. Le fait d’effectuer un travail en charge peut aussi entrainer une tendinite bicipitale. C’est au niveau de l’apophyse bicipitale du radius que la douleur se fait le plus sentir, lorsque le joueur effectue une flexion ou une pronation.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lors d’une tendinopathie, un repos est impérativement prescrit au handballeur. Des gestes d’étirement du tendon sont également suggérés. Le tableau suivant permet d’appréhender les différentes techniques visant à prévenir et à traiter les tendinopathies du coude.
Traitements | Description |
Nutri | · Boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour
· Aliments à favoriser : très riches en protéines, en graisses et en glucides · Aliments à éviter : viande (en excès), fruits acides, produits sucrés, légumes acides, fromages |
Ostéo | · Travail articulaire
· Relâchement du muscle anconé |
Homéo | · Prise de 3 granules de Ruta Graveolens en 4 ou 5 CH, 4 fois par jour
· Prise de 3 granules de Bryonia en 4 ou 5 CH, 4 fois par jour · Prise quotidienne de 5 granules de Lycopodium 9 CH · Prise quotidienne de Rhus Toxicodendron 7 CH · Prise quotidienne de Kalium Bichromicum 5 CH accompagné de Symphytum 5 CH |
Kiné | · Techniques en fascia thérapie anti-inflammatoire et en étirement myofascial pour diminuer la douleur et favoriser la guérison
· Mobilisations passives et étirements des chaines musculaires afin de permettre au handballeur de retrouver une amplitude de mouvement plus optimale · Réalisation d’exercices d’assouplissement |
Prépa physique | · Correction des techniques
· Adaptation du matériel · Échauffement des articulations et des tendons avant chaque entrainement et match |
Orthèse (maintien) | · Usage d’une bande epicondylienne rigide ou d’un bracelet de compression anti-épicondylite |
Médicaments | · AINS essentiellement |
Graphique 14 : Les moyens de prévention et de traitement des tendinopathies au niveau du coude (Livres Groupe, 2010 ; Coudreuse et Parier, 2011)
La guérison des tendinopathies du coude peuvent durer plusieurs semaines en fonction de l’intensité de la douleur.
Le coude du handballeur peut aussi faire l’objet d’entorses et de luxations [6,12]. Les entorses résultent principalement d’un mouvement latéral forcé[13]. En ce qui concerne les luxations, deux types sont distingués [16] :
- La luxation huméro-ulnaire : elle résulte d’une chute en arrière et est souvent accompagnée d’une fracture de l’apophyse coronoïde ou de l’epitrochlée.
- La luxation radiale : elle concerne la tête radiale et résulte d’un traumatisme en torsion. Dans ce contexte, le corps pivote autour du bras alors que la main est immobilisée.
- Symptômes et facteur de gravité
L’entorse du coude peut être constatée dans le cadre d’une palpation durant laquelle une douleur est ressentie par le sujet. En ce qui concerne la présentation du coude, elle peut varier en fonction de la nature du traumatisme [6] :
- En cas d’entorse bénigne : le coude est normal.
- En cas de rupture ligamentaire ou capsulaire : le coude est œdématié ou tuméfié.
La luxation huméro-ulnaire se caractérise par une douleur très intense accompagnée d’une invalidité totale sur le plan fonctionnel. Le coude présente une forme saillie au niveau postérieur de l’olécrane. La luxation radiale est marquée par une douleur au niveau de la partie externe du coude. Dans ce contexte, le handballeur n’est plus apte à effectuer des mouvements de pro-supination.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lors d’une entorse, le premier réflexe est de recommander l’immobilisation du coude, dont la durée doit être limitée afin d’écarter tout risque de rendre l’articulation raide. En cas de luxation huméro-ulnaire, une immobilisation est également prévue à des fins antalgiques (coude fléchi à 90°). Celle-ci doit être accompagnée d’une rééducation. Il en est de même lors d’une luxation radiale (coude immobilisé entre 90° et 110°). Cependant, la durée de l’immobilisation sera plus longue, soit de 2 à 3 semaines.
Le tableau ci-dessous présente les différentes techniques de traitement et de prévention des luxations et entorses du coude du handballeur.
Traitements | Description |
Nutri | · Alimentation équilibrée |
Ostéo | · Traitements en vue d’assurer une meilleure répartition des charges et des contraintes internes : manipulations, mobilisations, étirements, technique de « Strain and Counterstrain » (SCS° |
Homéo | · Prise quotidienne d’une dose d’Arnica 30 ou 15 CH
· Prise quotidienne d’une dose de Rhus toxicodendron 5,7 ou 9 CH · Prise quotidienne du Ruta graveolens 5 CH |
Kiné | · Programme de rééducation précis adapté à chaque raideur du coude
· Réalisation d’exercices destinés à assouplir les structures ligamentaires, capsulaires, tendineuses ou musculaires rétractées · Réalisation d’étirements manuels doux, d’étirement de posture et de levées de tension |
Prépa physique | · Temps de repos et de cicatrisation
· Rééducation · Retour progressif à la pratique du handball |
Orthèse (maintien) | · Port d’une coudière en cas d’entorse bénigne
· Port d’un gilet de contention et d’immobilisation en cas de luxations |
Médicaments | · Aspirine, acétaminophène, ibuprofène
· Liniments et onguent topiques · Analgésiques forts · Injections de corticostéroïdes (notamment la triamcinolone) |
Graphique 15 : Les moyens de prévention et de traitement des luxations et entorses du coude (Livres Groupe, 2010 ; Coudreuse et Parier, 2011)
Les apophysites du coude peuvent résulter de différents facteurs notamment génétiques, mécaniques, hormonaux, vasculaires ou encore des traumatismes respectés, dans le cas présent lors de la pratique du handball. Les apophysites correspondent alors à un désordre impactant de squelette du coude et sont localisés au niveau des tendons et des ligaments [18].
- Symptômes et facteur de gravité
Les apophysites du coude se caractérisent par des lésions [18] :
- Lors d’une compression : l’ostéochondrite epiphysaire et l’ostéochondrite disséquente concernent le capitellum, la tête radiale et la trochlée humérale.
- Lors d’un étirement : l’atteinte apophyse touche à la fois l’épicondyle médial et l’olécrane.
Deux types d’apophysites du coude sont observés [17,18]. D’abord, le « little league elbow » représente des douleurs ressenties au niveau du compartiment médial. Elles résultent des contraintes en valgus ou en étirement. Ces douleurs s’installent de manière progressive et entraine une baisse de l’efficacité du lancer du handballeur. Lors de la palpation de la partie concernée et d’une contraction de façon résistée des fléchisseurs du poignet, les douleurs sont intenses.
Ensuite, l’apophysite olécrane correspond à une douleur postérieure du coude. Elle survient lors de la réalisation fréquente d’un geste de lancer, et par conséquent, touche le handballeur.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Le traitement des apophysites du coude est de l’ordre du conservateur. Un repos de 4 à 6 semaines doit être prescrit au joueur. Les anti-inflammatoires et l’application à froid (glace) permettent de soulager la douleur. Une rééducation est également requise, et la reprise du handball doit s’effectuer de manière progressive à 3 mois de la survenue du traumatisme, si le sujet ne ressent plus de douleur.
Les techniques de prévention et de traitement possibles sont présentées ci-dessous.
Traitements | Description |
Nutri | · Alimentation équilibrée
· Favorisation des apports (vitaminiques, protidiques, glucidiques et lipidiques · Importance de l’hydratation · À éviter : tabac, alcool, cannabis et autres drogues dures |
Ostéo | · Traitement par des techniques structurelles, fonctionnelles ou encore myotensives |
Homéo | · Prise quotidienne d’une dose de Kali bichromicum 5 CH
· Prise quotidienne d’une dose de Symphytum 5 CH |
Kiné | · Traitement de recentrage et de renforcement |
Prépa physique | · Fonction de l’examen initial
· Exercices spécifiques · Progression maitrisée |
Orthèse (maintien) | · Utilisation d’orthèses à secteur de mobilité limité |
Médicaments | · AINS
· Antibiotiques |
Graphique 16 : Les moyens de prévention et de traitement des apophysites du coude (Livres Groupe, 2010 ; Coudreuse et Parier, 2011)
Le poignet représente une zone souvent sujette au traumatisme chez le handballeur, comme il a été constaté dans les parties précédentes. C’est la raison pour laquelle il sera étudié dans la présente section.
Dans le cadre de l’étude de l’anatomie du poignet, les os et articulations concernés seront mis en évidence.
- Les os du poignet
Le poignet correspond à la région anatomique où se réalise l’articulation de l’avant-bras avec le carpe [19]. Cette région est centrée par les os du carpe. Il s’agit notamment de huit os qui sont organisés en deux rangées de quatre.
- Les articulations du poignet
Trois types d’articulation sont observés au niveau du poignet [19]. La première est l’articulation radio ulnaire distale. Elle est constituée par des os comprenant des surfaces articulaires, des ligaments, ainsi que des muscles pronosupinateurs.
La seconde articulation est celle radio-carpienne. Elle comprend l’articulation condylienne qui réunit au niveau du condyle carpien deux zones bien définie : la face inférieure de l’extrémité inférieure du radius et la face inférieure du disque articulaire, appelé également glène antébrachiale. La capsule articulaire fait l’objet d’un renforcement par trois types de ligaments : les ligaments collatéraux, le ligament antérieur, et celui dorsal.
La dernière est l’articulation médiocarpienne. Elle assure l’union des deux rangées des os du carpe présentés plus haut. Elle dispose de différentes parties, notamment [19] :
- Une cavité articulaire qui se présente en forme de S.
- Une capsule articulaire dont l’arrière est lâche tandis que l’avant est serré.
- Une partie radiale articulation qui se situe entre le trapèze et le scarphoïde.
- Une partie ulnaire lunatum et triquetrum.
- Des ligaments palmaires et des ligaments collatéraux.
Les articulations du poignet peuvent être schématisées comme le suivant.
Graphique 17 : Les articulations du poignet (Schernberg, 1997)
Grâce au poignet, la main a la possibilité de réaliser différents mouvements [6,19] :
- Mouvements latéraux : abduction et adduction.
- Mouvement vers le haut : extension.
- Mouvement vers le bas : flexion.
Les principaux traumatismes articulaires rencontrés par le handballeur au niveau du poignet sont les tendinopathies et les entorses et luxations.
Les tendinopathies du poignet représentent un traumatisme fréquent chez le handballeur. Dans ce contexte, les inflammations peuvent toucher le tendon ainsi que sa gaine synoviale. Elles peuvent pareillement concerner la zone d’insertion osseuse du poignet. Lors de la pratique du handball, c’est le système tendineux du poignet qui assure le lancer ou la réception de la balle [18].
- Symptômes et facteur de gravité
Les tendinopathies du poignet résultent de deux types de facteurs [18,19] :
- Des sollicitations fréquentes et rapprochées de la zone.
- Une charge conséquente, notamment lors d’une musculation, d’un entrainement ou d’un match.
Cinq types de tendinopathies peuvent alors être identifiés comme le tableau ci-après le démontre.
Tendinopathies | Description / symptômes |
Ténosynovite de De Quervain | · Concerne le long abducteur du pouce et le court extenseur
· Douleur localisée au niveau de la styloïde radiale · Douleur ressentie lors de mouvements actifs contrariés d’inclinaison radiale |
Styloidite radiale | · Correspond à une ténopériostite[14] du muscle bracchio-radial
· Douleur située à la face antérieure de la styloïde radiale · Douleur intense lors de la palpation de la styloïde radiale |
Ténosynovite des fléchisseurs des doigts | · Difficulté pour le handballeur à tenir la balle |
Ténosynovite des extenseurs des doigts | · Douleur localisée au niveau des tendons extenseurs propres ou des extenseurs communs |
Tendinopathie de l’adducteur du pouce | · Douleur liée à l’usage excessif de la pince pouce-index
· Douleur ressentie à ce niveau lors de la prise de la balle et lors d’une séance de musculation |
Graphique 18 : Les différentes tendinopathies du poignet du handballeur (Rodineau et Besch, 2010)
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Dans le cadre d’une ténosynovite de De Quertain et d’une styloidite radiale, il convient de prescrire un repos sportif au handballeur, et de lui recommander le port d’une orthèse de repos ainsi qu’une rééducation. Lorsque le joueur est sujet à une ténosynovite des extenseurs des doigts, un repos forcé lui est imposé. Celui-ci est accompagné d’une éducation, ainsi que d’une analyse du geste spécifique.
À partir du tableau suivant, il est possible d’observer les techniques de prévention et de traitement des tendinopathies du poignet rencontrées chez le handballeur.
Traitements | Description |
Nutri | · Hydratation indispensable
· Aliments à privilégier (aliments alcalinisants) : légumes, fruits mûrs, fruits secs, boissons non-acides · Aliments à modérer : aliments acidifiants, certaines boissons (thé, café, alcool, sodas et jus de fruits trop sucrés), viandes rouges, viandes grasses, viandes jeunes, légumes verts riches en acide (asperge, fenouil, cresson), certains fruits acides (prunes, abricots), sucre · Aliments à éviter : charcuterie, beurre, poisson et fruits de mer, fromage à pâte dure, tomate, œuf |
Ostéo | · Déblocage des os du poignet
· Traitement visant à rétablir la conformité anatomique des structures du poignet et à réaligner les structures désaxées |
Homéo | · Prise quotidienne d’une dose d’Ammonium muriaticum |
Kiné | · Massages transverses des tendons
· Étirements |
Prépa physique | · Échauffement avant chaque recours au poignet
· Étirements · Renforcements |
Orthèse (maintien) | · Orthèse d’immobilisation du poignet
· Orthèse pour la ténosynovite de De Quervain · Orthèse du poignet et du pouce |
Médicaments | · AINS |
Graphique 19 : Les moyens de prévention et de traitement des tendinopathies du poignet (Schernberg, 1997 ; Rodineau et Rolland, 2007)
Le traitement des tendinopathies peuvent s’étaler durant plusieurs semaines (environ 4 à 6 semaines).
Le poignet du handballeur fait également l’objet d’entorses et de luxations fréquentes. En matière d’entorses du poignet, trois types sont distingués [17-19] :
- Entorse scapho-lunaire : elle résulte d’une chute sur le poignet.
- Entorse trapézo-métacarpienne : elle touche essentiellement le gardien de but.
- Entorse de la deuxième rangée du carpe : elle résulte de la réception au sol par le poignet. Elle est plus rare que les deux premières entorses.
Quant aux luxations du poignet, deux types sont identifiés [18,19] :
- Luxation scapho-lunaire : une chute avec un poignet se présentant en hyper-extension peut être à l’origine de celle-ci.
- Luxation trapézo-métacarpienne : le poignet se présente en déplacement externe, en touche de piano.
- Symptômes et facteur de gravité
Lors d’une entorse scapho-lunaire, le handballeur ressent une douleur quand il appuie sur la main, réalise un lancer ou reçoit la balle. L’entorse trapézo-métacarpienne est caractérisée par un éloignement du pouce de sa position de verrouillage physiologique.
La luxation du poignet entraine un œdème ou un hématome au niveau de la zone concernée. La douleur est ressentie lors d’une palpation.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lorsqu’une entorse scapho-lunaire n’est pas complètement soignée, le handballeur perd progressivement la force de son poignet. Il peut également perdre sa mobilité et ressentir des douleurs chroniques. Face à une lésion ligamentaire, le poignet du sujet doit faire l’objet d’une immobilisation de 6 à 8 semaines accompagnée d’une rééducation (en cas d’instabilité ligamentaire). Dans la mesure où il s’agit d’une rupture, une intervention chirurgicale est requise et la durée de la cicatrisation est d’environ 45 jours. Par la suite, une rééducation est également recommandée.
En cas de mal évaluation de l’entorse trapézo-métacarpienne, les séquelles peuvent être nombreuses : douleurs chroniques ou instabilités articulaires. Toutefois, les traitements consistent en une immobilisation à des fins antalgiques. Lorsque l’entorse présente une gravité importante en fonction de l’intensité de la douleur, un traitement orthopédique et le port d’orthèse sont préconisés. Le tableau qui suit permet de prendre connaissance des moyens de prévention et de traitement des luxations et entorses du poignet du handballeur.
Traitements | Description |
Nutri | · Hydratation indispensable
· Alimentation équilibrée |
Ostéo | · Traitement visant à lever le blocage et redonner des capacités de mobilité aux articulations du poignet |
Homéo | · Prise quotidienne d’Arnica 6 K
· Prise quotidienne d’Hamamelis 5 CH et de Bellis 5 CH · Prise quotidienne de Symphytum 4 CH (ou de Ruta 4 CH) associé à Arnica 4 CH |
Kiné | · Réalisation de manœuvres douces afin d’augmenter progressivement la mobilité du poignet |
Prépa physique | · Échauffements
· Étirements · Renforcements |
Orthèse (maintien) | · Port d’orthèse de De Rhizarthrose fonctionnelle
· Port d’orthèse d’immobilisation du pouce sur mesure · Port d’orthèse d’immobilisation pouce-poignet de série · Port d’orthèse d’immobilisation du poignet sur mesure |
Médicaments | · Antalgique
· Anti-inflammatoire |
Graphique 20 : Les moyens de prévention et de traitement des luxations et entorses du poignet (Schernberg, 1997 ; Rodineau et Rolland, 2007)
La main représente la partie la plus utilisée par tous les postes lors de la pratique du handball. Cette situation entraine une lésion fréquente de celle-ci. Plusieurs traumatismes sont alors observés au niveau de la main.
La main est positionnée à l’extrémité de l’avant-bras. Son articulation est assurée par le poignet [20]. Elle comporte les éléments suivants : cinq doigts, une face palmaire appelée paume, et une face dorsale. La main est constituée de 27 os qui sont catégorisés comme suit : les os du carpe, les métacarpiens, et les phalanges.
Le carpe est composé de 8 os se présentant en 2 rangées : une rangée proximale et une autre distale. Les métacarpiens sont numérotés de 1 à 5. Quant aux phalanges, chaque doigt en dispose 3. Les phalanges rendent possibles 3 types d’articulation [20] :
- les articulations métacarpo-phalangiennes des doigts : elle est localisée à la base de la phalange proximale et présente deux structures, notamment les ligaments latéraux et la plaque palmaire.
- L’articulation métacarpo-phalangienne du pouce : elle dispose également de 2 ligaments latéraux et d’une plaque palmaire. Cette articulation comporte 2 types d’os sésamoïdes constants : l’un ulnaire et l’autre radial.
- Les articulations interphalangiennes des doigts : elles comprennent l’articulation interphalangienne proximale et celle distale. Ces articulations sont de nature trochléenne et se présentent en poulie.
Les schémas suivants représentent les différents os de la main.
Graphique 21 : Os et articulations de la main (Boutan, Casoli et Arcier, 2005)
La main permet la réalisation de différents mouvements, notamment [20] :
- L’extension des doigts longs.
- Le glissement de l’appareil extenseur.
- L’extension du pouce.
En termes de traumatismes articulaires rencontrés chez le handballeur, la main fait principalement l’objet d’entorses et de luxations.
Les entorses de la main du handballeur concernent essentiellement les segments des doigts. Elles sont issues d’un choc lors du contact avec la balle durant la pratique du sport. Par conséquent, toutes les articulations des doigts peuvent faire l’objet d’une entorse. 3 types d’entorses de la main sont alors distingués [21] :
- Entorse métacarpo-phalangienne du pouce : elle touche le ligament latéral ulnaire et moins souvent le ligament latéral radial.
- Entorse métacarpo-phalangienne des doigts II à V : elle apparait lorsque le handballeur fait preuve d’une mauvaise réception de la balle.
- Entorse inter-phalangienne des doigts II à V : elle survient à la suite d’une flexion lorsque le handballeur est en contact avec un adversaire.
Les luxations de la main du handballeur sont inter-phalangiennes [21].
- Symptômes et facteur de gravité
L’entorse de la maon résulte d’une chute, mais aussi d’un contact avec la balle. Dans ce contexte, l’abduction est réalisée de manière forcée. Elle se caractérise par :
- Une douleur au niveau du ligament lors de sa palpation.
- Une laxité modérée ou franche.
Lors d’une luxation inter-phalangienne, les lésions sont situées au niveau de la capsule ligamentaire et des ligaments latéraux.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Le traitement de l’entorse est d’ordre fonctionnel. Dans l’immédiat, la main du joueur nécessite d’être immobilisé, et le pouce doit être protégé par une orthèse (pour une durée d’un mois). Dans la mesure où la gravité de l’entorse est importante, une intervention chirurgicale est requise.
La luxation de la main nécessite un traitement orthopédique. La partie est alors immobilisée pendant une durée variant entre 8 et 15 jours en flexion, puis en simple immobilisation jusqu’au 45e jour.
À partir du tableau suivant, il est possible de prendre connaissance des différentes mesures de prévention et de traitement des entorses et luxations de la main du handballeur.
Traitements | Description |
Nutri | · Hydratation indispensable
· Alimentation équilibrée |
Ostéo | · Traitement visant à assurer une meilleure répartition des charges et des contraintes internes au niveau des articulations de la main |
Homéo | · Prise de Ruta Graveolens
· Prise de Natrum carbonicum · Prise d’extraits du repertoire de Kent · Prise du Rhus toxicodendron |
Kiné | · Stabilisation de l’articulation et limitation des risques de re-luxations et re-entorses |
Prépa physique | · Étirement
· Renforcement |
Orthèse (maintien) | · Port d’orthèse poignet-pouce
· Port d’orthèse poignet-main |
Médicaments | · AINS |
Graphique 22 : Les moyens de prévention et de traitement des luxations et entorses de la main (Fontaine et Obert, 2016)
Les traumatismes du genou sont fréquents chez le handballeur. De manière générale, les plus fréquents sont la rupture des ligaments croisés et la maladie du « Sinding Larsen-Johansson » [22]. Afin de mieux appréhender le contexte, une analyse de l’anatomie et de la physiologie du genou sera effectuée avant la présentation des traumatismes concernés.
L’articulation du genou représente l’articulation la plus complexe du fait que d’elle dépendent la stabilité et la mobilité du corps [22]. Les os qui la constituent sont le fémur, le tibia et la rotule. Deux types d’articulations sont alors distingués au niveau du genou :
- L’articulation fémoro-patellaire : elle se situe entre la zone postérieure de la rotule et la partie antérieure distale du fémur.
- L’articulation fémoro-tibiale : elle peut être observée entre l’épiphyse distale du fémur et celle proximale du tibia.
Le schéma suivant présente une vue antéro-médiale du genou.
Graphique 23 : Articulation du genou – vue antéro-médiale (Blin, Cyteval, Kamba, Blondel et al, 2007
Le genou dispose de 3 axes qui lui permettent de réaliser des mouvements précis [23] :
- Un axe frontal et transversal : il passe par les condyles fémoraux et permettent la réalisation de la flexion-extension.
- Un axe vertical et longitudinal du membre inférieur : il assure la rotation.
- Un axe antéro-postérieur : il est perpendiculaire aux 2 premiers axes et favorise la latérité.
Les tendinopathies, entorses et luxations représente les principaux traumatismes articulaires auxquels le handballeur peut être exposé.
Les tendinopathies du genou varient en fonction de la zone où elles sont situées [22,23] :
- La tendinite rotulienne peut être observée au niveau du tendon rotulien.
- La tendinite quadricipitale au niveau du tendon quadricipital.
- La patte d’oie est localisée à l’extrémité supérieure du tibia.
- Le syndrome du balayage du fascia lata s’étale de la crête iliaque au tibia.
- Symptômes et facteur de gravité
Les douleurs liées aux tendinopathies du genou peuvent se présenter suivant diverses manières [23] :
- Après la pratique du handball, la douleur disparait rapidement au repos
- Durant le match, la douleur disparait au repos.
- Au repos, la douleur est alors chronique et permanente.
Les causes de ces douleurs peuvent être une sollicitation fréquente et excessive de la zone, le frottement du tendon, la survenue d’un choc direct, ou encore la pratique du sport dont le handball.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Lorsqu’un handballeur est sujet à une tendinopathie du genou, l’immobilisation doit être effectuée en proportion de la douleur, et elle doit toujours être partielle, ce, afin d’éviter une amyotrophie[15]. Les traitements médicaux sont fondamentalement basés sur les anti-inflammatoires, et la rééducation est nécessaire.
Les techniques de prévention et de traitement des tendinopathies du genou du handballeur se présentent alors comme suit.
Traitements | Description |
Nutri | · Boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour
· Aliments à privilégier : riches en oméga 3 et 6, aliments alcalins · Aliments à éviter : boissons riches en caféine et théine, assaisonnements acides, eaux minérales acides |
Ostéo | · Travail d’étirements et de renforcements musculaires |
Homéo | · Prise d’une dose de Ferrum metallicum 5 CH |
Kiné | · Travail sur la flexion extension et palpation du relief osseux
· Auto massages par le joueur avec une balle de tennis · Massages par le kinésithérapeute · Exercices de rééducation |
Prépa physique | · Réalisation de squats excentriques
· Réalisation de leg press · Réalisation de squats à une jambe |
Orthèse (maintien) | · Port de genouillères |
Médicaments | · Anti-inflammatoires |
Graphique 24 : Les moyens de prévention et de traitement des tendinopathies du genou (Chatrenet et Kerkoour, 1997 ; Blin et al, 2007)
Dans la mesure où toutes ces techniques n’ont pas permis de rétablir le genou touché par les traumatismes, il est indispensable d’immobiliser la partie à l’aide d’un plâtre durant 3 à 4 semaines. Une intervention chirurgicale peut également être envisagée.
Le handball sollicite souvent le genou du fait qu’il nécessité la réalisation de mouvements répétitifs de rotation. Ces derniers peuvent alors fragiliser l’articulation du genou, et par la suite provoquer des ruptures ligamentaires, notamment celle du ligament croisé. Il convient de préciser que le ligament croisé assure la liaison entre le fémur et le tibia [22,23]. Sa présentation permet d’empêcher le tibia de se déplacer vers l’avant par rapport au fémur. Toutefois, lorsqu’une torsion violente se produit, les ligaments croisés sont rompus, entrainent une entorse ou une luxation.
- Symptômes et facteur de gravité
La rupture des ligaments croisés se manifeste par une douleur aigue au niveau de la partie touchée. De plus, le joueur éprouve des difficultés à se mettre debout et maintenir une stabilité. Les heures qui suivent ces symptômes sont marquées par un gonflement du genou. À partir de cet instant, il devient impossible pour le sujet de marcher.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Dans certains cas, il est possible que les symptômes de la rupture ligamentaire du genou n’apparaissent pas. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de consulter directement en cas de luxation ou d’entorse du genou. En effet, une rupture du ligament croisé mal traité peut présenter différents risques [22,23] :
- Réduction de la stabilité du genou.
- Déboitement répétitif du genou.
- Lésions des cartilages et des ménisques.
Par conséquent, un traitement adapté est nécessaire afin de garantir la stabilité du genou du handballeur. Dans ce contexte, deux types de traitement peuvent être réalisés [23] :
- Un traitement fonctionnel : il est basé sur la rééducation.
- Un traitement chirurgical : il est réalisé à des fins de reconstruction du ligament croisé. De manière générale, le délai d’indisponibilité du sportif après une intervention est de 6 mois.
Les diverses techniques possibles en matière de prévention et de traitement des ruptures ligamentaires du genou sont exposées ci-dessous.
Traitements | Description |
Nutri | · Alimentation équilibrée
· Hydratation indispensable |
Ostéo | · Travail sur la mobilité de la surface articulaire
· Travail sur les tissus péri-articulaires · Travail sur les systèmes nerveux et vasculaires à proximité et à distance de l’articulation du genou |
Homéo | · Prise quotidienne d’une dose d’Arnica 5 CH
· Prise quotidienne d’une dose de Rus toxicodendron 5 CH · Prise quotidienne de Ruta Graveolens |
Kiné | · Massages |
Prépa physique | · Échauffements
· Exercices : clamshells, squats, glute-ham raise · Pratique du vélo |
Orthèse (maintien) | · Port de genouillères ligamentaires |
Médicaments | · Anti-douleurs
· Anti-inflammatoires |
Graphique 25 : Les moyens de prévention et de traitement des ruptures ligamentaires du genou (Chatrenet et Kerkoour, 1997 ; Blin et al, 2007)
Le handball, représentant un sport « pivot-contact », requiert également une mobilisation importante du membre inférieur, la cheville est fréquemment sujette à des traumatismes articulaires.
3 os constituent l’articulation de la cheville : le péroné, le tibia et l’astragale [24]. Le péroné et le tibia se présentent en voûte, et c’est dans cette dernière que la capsule de l’astragale s’emboite. Cette capsule permet la réalisation de mouvements de flexo-extension du pied. En d’autres termes, il est possible d’effectuer des cercles vers l’avant et l’arrière.
L’articulation subastragale correspond à celle résultant de l’appui de l’astragale sur le calcanéum. Elle est chargée de supporter le transfert des forces du poids du corps du handballeur. Elle assure également les mouvements fins qui permettent au pied de trouver une certaine stabilité.
Le schéma suivant permet de mieux appréhender l’articulation de la cheville.
Graphique 26 : Articulation de la cheville (Bendahou et al, 2013)
L’articulation de la cheville ne permet que la réalisation de mouvements sur le plan sagittal, notamment [24] :
- Une flexion plantaire.
- Une dorsiflexion.
Les traumatismes de la cheville auxquels le handballeur est exposé sont les tendinopathies et les entorses et luxations.
Au niveau de la cheville, 3 types de tendinopathies sont observés : sur le plan interne, sur le plan antérieur, et sur le plan externe [25]. Sur le plan interne, la tendinopathie du bord interne touche 3 tendons :
- Le tibial postérieur.
- Le fléchisseur commun.
- Le fléchisseur propre de l’hallux.
Les tendinopathies antérieures de la cheville correspondent au conflit entre la cheville et la chausse. Les tendons concernés sont :
- Le tendon tibial antérieur.
- L’extenseur de l’hallux.
- L’extenseur commun des orteils.
Les tendinopahies de la face externe de la cheville concernent essentiellement les tendons fibulaires.
- Symptômes et facteur de gravité
Les tendinopathies de la cheville se manifestent par des douleurs et gonflement, et éventuelle une tuméfaction de la partie concernée.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Le traitement des tendinopathies de la cheville s’effectue par la prescription d’anti-inflammatoires et l’immobilisation de la partie touchée. Le tableau suivant permet toutefois d’observer les différents moyens de prévention et de traitement possibles.
Traitements | Description |
Nutri | · Hydratation indispensable
· Aliments à favoriser : aliments alcalinisants · Aliments à modérer : viande et poisson · Aliments à éviter : aliments acidifiants, tabac, alcool |
Ostéo | · Sollicitation du tendon concerné |
Homéo | · Prise quotidienne d’une dose de Ledum palustre 5 CH |
Kiné | · Massage transversal profond
· Réalisation d’étirements visant à restaurer l’élasticité des tendons |
Prépa physique | · Échauffements
· Renforcements musculaires · Étirements |
Orthèse (maintien) | · Port d’orthèses de cheville |
Médicaments | · Anti-inflammatoires |
Graphique 27 : Les moyens de prévention et de traitement des tendinopathies de la cheville (Bendahou et al, 2013 ; Vesperini, 2014)
L’entorse de la cheville correspond à l’étirement ou à la déchirure d’un ou de plusieurs ligaments qui la constituent. Dans la mesure où un os quitte de manière totale l’articulation de la cheville, elle devient une luxation [24]. De plus, la cheville se présente comme l’articulation la plus sensible à l’entorse.
- Symptômes et facteur de gravité
Les principaux symptômes liés à l’entorse ou la luxation de la cheville sont la douleur, l’hématome, ainsi que les difficultés à réaliser des mouvements. Le traumatisme est considéré comme léger lorsque l’articulation présente une foulure et est toujours fonctionnelle. Il est modéré quand l’étirement des ligaments est suivi d’une déchirure partielle. Le traumatisme est grave dès lors qu’une rupture complète des ligaments est observée, pouvant entrainer un risque s’arrachement de l’os.
- Moyens de prévention, traitement, durée d’indisponibilité et séquelles
Reprendre d’une entorse ou d’une luxation de la cheville prend en moyenne 2 à 4 semaines pour un handballeur. En guise de traitement, le repos et l’application à froid sont fortement recommandés. Dans le cadre d’une luxation, il est indispensable d’immobiliser la cheville concernée.
Le tableau qui suit présente les techniques possibles en matière de prévention et de traitement des entorses et luxations de la cheville.
Traitements | Description |
Nutri | · Hydratation indispensable
· Alimentation équilibrée · Éviter les aliments, boissons trop sucrés et les friandises |
Ostéo | · Travail visant à améliorer de façon significative et durable les conditions mécaniques de l’articulation de la cheville |
Homéo | · Prise quotidienne d’une dose de Bryona de 9 CH à 30 CH
· Prise quotidienne d’une dose de Natrum carbonicum de 9 CH à 30 CH · Prise quotidienne d’une dose de Nux vomica de 9 CH à 30 CH · Prise quotidienne d’une dose de Ruta graveolens de 9 CH à 30 CH · Prise quotidienne d’une dose de Sulfur de 9 CH à 30 CH |
Kiné | · Travail de renforcement des muscles contribuant à la stabilisation de la cheville |
Prépa physique | · Échauffements
· Renforcements musculaires · Étirements |
Orthèse (maintien) | · Port d’orthèses de cheville |
Médicaments | · Anti-inflammatoires |
Graphique 28 : Les moyens de prévention et de traitement des entorses et luxations de la cheville (Bendahou et al, 2013 ; Vesperini, 2014)
Pour conclure, la pratique du handball expose le joueur à différents risques de traumatismes articulaires. Le niveau et le nombre de ces derniers varient en fonction du poste assuré, bien qu’il existe des traumatismes articulaires qui touchent tous les postes.
Les principales articulations à risque pour le handballeur sont alors situées au niveau de l’épaule, notamment de la ceinture scapulaire, du coude, du poignet, de la main, du genou, et de la cheville. Si toutes les articulations peuvent être sujettes à des entorses et luxations, les articulations suivantes présentent également un risque de tendinopathies : l’épaule, le coude, le poignet, le genou, et la cheville. Par ailleurs, l’épaule peut être exposée à des conflits ligamentaires tandis que le coude peut être touché par des apophysites.
Dans tous les cas, le repos sportif, l’immobilisation de l’articulation et la prise d’anti-inflammatoires sont nécessaires dans le cadre du traitement d’un traumatisme articulaire. La combinaison de différentes techniques permettent également de prévenir et de traiter les traumatismes articulaires : programme nutritionnel, ostéopathie, homéopathie, kinésithérapie, traitement médical, port d’orthèse, ou encore préparation physique.
Cependant, dans la mesure où ces traitements n’ont pas permis la guérison du traumatisme, il est nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale.
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[10] Tendinopathie. Dictionnaire médical de l’Académie de Médecine ; Version 2016-1.
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[12] Coudreuse J.M. et Parier J. Pathologies du lancer : L’épaule et le coude. Médecins du sport ; 2011. 62 : 15-27.
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[22] Blin C., Cyteval C., Kamba C., Blondel M., et al. Imagerie des traumatismes du genou. Journal de Radiologie. Volume 88. N° 5 ; 2 mai 2007. 775-87.
[23] Chatrenet Y. et Kerkoour K. Rééducation des lésions du genou chez le sportif. Paris : Masson ; 1997.
[24] Bendahou M., Saidi K., Besch S. et Khiami F. Traumatisme de la cheville. Paris : Springer Verlag France ; 2013.
[25] Vesperini V. Les tendinopathies de la cheville et du pied. Revue du Rhumatisme Monographies. Volume 81. N° 3 ; Juin 2014. 153-61.
[1] Manifestations intempestives, insultes, gestes dangereux.
[2] Jumeaux, soléaire.
[3] Vers la gauche ou vers la droite.
[4] Appelé également scapula.
[5] Appelé également bourrelet.
[6] Son extrémité externe.
[7] Mouvements ou positions difficiles.
[8] Notamment le paracétamol.
[9] Trochiter et tête humérale.
[10] D’avant en arrière.
[11] Muscles rond pronateur, grand et petit palmaires, cubital antérieur.
[12] Il s’agit des mouvements de pronation et de supination.
[13] En varus ou en valgus.
[14] Pathologie de la zone d’insertion résultant des sollicitations excessives.
[15] Baisse du volume des muscles striés.
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