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Utilisation de compléments alimentaires à visée ergo génique chez les sportifs amateurs, usagers de salles de sport. À propos d’une enquête

Utilisation de compléments alimentaires à visée ergo génique chez les sportifs amateurs, usagers de salles de sport. À propos d’une enquête.

 

Tables des matières

Tables des matières. 1

Introduction. 2

  1. Physiologie musculaire et métabolisme protéique. 4
  2. Physiologie musculaire. 4
  3. Métabolisme protéique. 11
  4. Les compléments alimentaires destinés au sportif. 15
  5. Réglementation / Législation. 15
  6. Contrôle des compléments alimentaires. 21
  7. Organismes de contrôle. 21
  8. Composition des compléments alimentaires. 24
  9. Substances autorisées. 26
  10. Substances interdites. 46
  11. Effets indésirables des compléments alimentaires. 52
  12. Efficacité des compléments alimentaires. 67

III.    Enquête (via Google form). 70

  1. Présentation. 70
  2. Résultats. 74
  3. Interprétation. 88

Conclusion. 95

Références bibliographiques. 97

Annexes. 103

 

 

 

Introduction

 

Actuellement, la musculation est devenue une pratique à la mode tant en France que sur le plan mondial. En effet, de plus en plus de Français s’intéressent à cette activité physique particulière et décident de la pratiquer. Cette situation s’explique par le changement des points de vue en faveur du culte au modelage du corps.

 

Afin d’obtenir l’apparence physique voulue, les sportifs amateurs ont deux possibilités. D’abord, ils peuvent se rendre en salles de sport et profiter de l’environnement et des conditions que celles-ci leur accordent. Ensuite, ils peuvent se procurer eux-mêmes leurs propres outils, qui sont en vente libre dans les magasins spécialisés, et se muscler à domicile.

 

Dans tous le cas, ces sportifs disposent d’une grande liberté en ce qui concerne les rythmes à suivre et les objectifs à atteindre. Pourtant, il a été constaté que la plupart de ces « bodybuilders » sont pressés d’atteindre leurs buts : avoir des muscles saillants et un corps sec, sans masse grasse. Pour ce faire, ils déploient divers moyens tels que la réduction de l’intervalle des exercices, et l’augmentation de la durée des séances. Certains sportifs se lancent également dans la consommation de compléments alimentaires en vue d’obtenir plus rapidement des résultats.

 

Mais qu’en est-il réellement de ces compléments alimentaires ? Leur efficacité est-elle vraiment prouvée et sont-ils sans dangers ? Quels sont les avis de ces sportifs sur ce sujet ?

 

Afin de répondre à cette série de questions, le présent travail se porte sur l’utilisation des compléments alimentaires à visée ergo génique chez les sportifs amateurs, usagers de salles de sports. Dans un premier temps, la physiologie musculaire et le métabolisme protéique seront abordés.

 

Par la suite, une analyse sera réalisée en ce qui concerne les compléments alimentaires destinés au sportif. Dans ce contexte, tous les aspects de ces produits seront pris en compte : la réglementation, le contrôle, leur composition, les substances autorisées et interdites, les effets indésirables et leur efficacité.

 

Enfin, une enquête réalisée auprès des sportifs amateurs afin d’appréhender leur comportement vis-à-vis des compléments alimentaires sera exposée.

 

 

 

  1. Physiologie musculaire et métabolisme protéique

 

Les compléments alimentaires sont définis par l’article 2 du décret du 20 mars 2006 comme étant :

 

« […] les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisées sous forme de doses, à savoir les formes de présentation telles que les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules et autres formes similaires, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis d’un compte-gouttes et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité […] » [1].

 

Ainsi, les compléments alimentaires peuvent être composés de différents éléments tels que les vitamines et minéraux, les substances à but nutritionnel ou physiologique, les préparations à base de plantes ou les plantes, ainsi que d’autres ingrédients encore. Chez le sportif, la prise de compléments alimentaires représente une pratique courante, compte tenu de leurs actions sur les muscles. Dans cette optique, il se présente comme opportun de s’intéresser dans cette première partie du travail à la physiologie musculaire et au métabolisme protéique.

 

  1. Physiologie musculaire

 

Le muscle occupe une place importante dans l’organisme du fait qu’il assure principalement la contraction. Ce sont des fibres (ou cellules) qui constituent principalement le tissu musculaire. Trois types de fibres sont alors observés. D’abord, la fibre musculaire striée squelettique comprend tous les muscles du corps[1]. Pour ces derniers, la contraction permet d’assurer le déplacement et la tension. Ensuite, la fibre musculaire lisse est constituée de paroi de viscères et de vaisseaux sanguins. Lorsque cette fibre se contracte, les mobilités possibles sont le déplacement des fluides, le battement des cils, et les mouvements de l’œil. Enfin, la fibre musculaire cardiaque[2] se contracte pour assurer l’augmentation des pressions intra-cavitaires [2].

 

Dans ce contexte, il convient de s’intéresser particulièrement au muscle squelettique strié[3] car c’est ce dernier qui active la motricité volontaire [3]. Il représente 40% de la masse corporelle réparti en 430 muscles qui diffèrent en fonction de leurs caractéristiques et de leurs formes. Quatre formes de muscle squelettique strié sont alors identifiées : les muscles longs qui sont localisés au niveau des membres, les muscles plats qui forment le tronc, les muscles courts intercostaux, et les muscles annulaires qui se situent autour de la bouche [2,3]

La structure du muscle strié squelettique est complexe. Il est formé par de nombreuses cellules géantes et poly nucléées qui présentent les caractéristiques suivantes [4] :

  • Allongées.
  • Parallèles.
  • Ayant une longueur allant de quelques millimètres à des dizaines de centimètres.

 

Le schéma ci-dessous permet d’appréhender la structure d’un muscle strié squelettique.

 

 

Graphique 1 : Structure d’un muscle strié squelettique (Jones et al, 2005)

 

Ainsi, chaque fibre du muscle est enveloppée par l’endomysium. Ce dernier représente un tissu conjonctif qui est en lien avec le sarcolemme, une membrane sarcoplasmique. C’est d’ailleurs ce dernier qui renferme le sarcoplasme.

 

Comme il peut être observé dans le schéma ci-dessus (cf. graphique 1), les fibres musculaires sont regroupées en faisceaux de fibres[4] dont chacun est entouré d’un périmysium. Le tout est couvert par l’épimysium dont le bout forme le tendon.

 

En ce qui concerne la composition chimique du muscle strié squelettique, elle se présente comme suit :

 

 

Graphique 2 : Composition chimique du muscle strié squelettique (Jones et al, 2004)

 

C’est la transformation d’énergie chimique[5] qui assure le mouvement du muscle. Dans ce contexte, les trois quart représentent une énergie thermique tandis que le reste est une énergie mécanique. Lorsque le corps est au repos, le muscle strié dépense 25% de cette énergie chimique. Dès qu’un exercice est constaté, cette dépense atteint jusqu’à 75% [2,4].

 

Par ailleurs le muscle squelettique strié présente différentes propriétés, comme le tableau suivant l’expose.

 

Propriétés Description
Organe excitable Ø  Par diverses manières : interne, externe, par influx nerveux, ou par excitation électrique
Organe élastique Ø  Organe pouvant être étiré

Ø  Après étirement, pouvant revenir à sa position de repos

Organe contractile Ø  Organe pouvant se raccourcir
Organe thermogénique Ø  Organe produisant de la chaleur (durant la contraction ou au repos)
Organe de réserve énergétique Ø  Réserve d’adénosine triphosphate (ATP)

Ø  Réserve de créatine phosphate (CP) représentant l’énergie de contraction

Ø  Réserve de glycogène

Ø  Réserve de dioxygène

 

Graphique 3 : Propriétés du muscle strié squelettique (Jones et al, 2004 et 2005)

 

Les fibres musculaires squelettiques se distinguent entre elles en fonction de leur diamètre, de leur vascularisation, et de leurs propriétés, tant métaboliques que de contraction, d’où l’observation de trois catégories de fibres [5] :

  • Les fibres de type I qui sont appelées oxydatives lentes : ces fibres ont la particularité d’être peu fatigables du fait que leur contraction n’est pas assez puissante mais dure très longtemps. Elles sont riches en mitochondries et présentent un faible diamètre.
  • Les fibres de type IIA appelées oxydatives rapides : leur contraction est puissante et de longue durée. Elles ont un diamètre de taille intermédiaire et présentent un métabolisme mixte.
  • Les fibres de type IIB qui sont des glycolitiques rapides : elles ne disposent que de très peu de mitochondries et ont un très grand diamètre. Leur métabolisme est alors glycolitique et leur contraction très puissante. Toutefois, cette contraction ne dure pas longtemps.

 

En matière de métabolisme musculaire, différents phénomènes entrent en jeu [2,5,6]. Une énergie est transférée à l’adénosine triphosphate (ATP) grâce au catabolisme de substrats énergétiques[6], et ce, au niveau de toutes les cellules. Ensuite, l’ATP s’hydrolyse en groupement phosphoryl[7] pour pouvoir répartir l’énergie aux diverses fonctions cellulaires, notamment :

  • Les réactions de synthèse moléculaire de l’anabolisme.
  • Les transports actifs transmembranaires.
  • Le travail mécanique.
  • Les mouvements cellulaires.

 

Il convient de préciser que l’adénosine triphosphate présente deux types de réactions [6]. D’abord, la phosphorylation directe est constatée au niveau du substrat énergétique. Au cours de cette réaction, le transfert direct d’un radical phosphoryl est effectué à partir d’un métabolyte phosphorylé vers l’ADP, ce qui permet la formation de l’adénosine triphosphate. Ensuite, la phosphorylation oxydative qui correspond à la respiration cellulaire est opérée au niveau des mitochondries lorsqu’il y a de l’oxygène.

 

Lors de ce phénomène, ce sont les produits de la glycolyse qui sont exploités, notamment[8] :

  • Dans les conditions aérobies : l’adénosine triphosphate et le pyruvate.
  • En condition anaérobie : l’adénosine triphosphate et le lactate.

 

Il est à noter que seuls les glucides représentent les molécules de substrat énergétique qui ont la possibilité de pénétrer la voie de la glycose [3].

 

La formation de l’adénosine triphosphate est assurée par les fibres musculaires suivant trois options [5,6] :

  • À travers la filière anaérobie de la créatine de phosphate : le radical phosphoryl de la phosphocréatine est transféré à l’ADP[9]. Ce phénomène résulte de la présence de la phosphocréatine kinase.
  • À travers la filière respiratoire ou aérobie : la phosphorylation oxydative joue un rôle d’intermédiaire au niveau des mitochondries.
  • À travers la filière anaérobie glycolytique : en condition anaérobie, une phosphorylation du substrat de produit au niveau de la voie glycolytique.

 

Le schéma ci-dessous présente le métabolisme musculaire dans le cadre d’un exercice.

 

 

Graphique 4 : Métabolisme musculaire lors d’un exercice (Legros et al, 1988)

 

En cours d’exercice, le foie libère alors le glucose, et le tissu adipeux libère les acides gras. Il est à préciser que ce sont les acides gras qui produisent une quantité importante d’adénosine triphosphate. Toutefois, ils consomment pareillement une quantité considérable d’oxygène afin d’assurer leur catabolisme. C’est la raison pour laquelle lorsque l’exercice est augmenté, la glycose commence à fournir de plus en plus d’adénosine triphosphate [6].

 

Cependant, ce n’est pas l’insuffisance en adénosine triphosphate qui entraine la fatigue musculaire, car d’autres phénomènes entrent également en jeu [3,6] :

  • Les changements internes d’acidité.
  • L’insuffisance des réserves en glycogène.
  • Le surfonctionnement des synapses.
  • La concentration de phosphates.

 

  1. Métabolisme protéique

 

Les protéines, au fil du temps, connaissent une dégradation et nécessitent un remplacement avant leur complète détérioration. Cette situation s’explique par le fait que leur durée de vie est limitée. En moyenne, 100 grammes de protéines sont remplacés quotidiennement [7].

 

Dans la mesure où la quantité de protéines disponibles est supérieure à celle des besoins anaboliques, l’excès (les acides aminés notamment) peut :

  • Soit permettre la production d’énergie.
  • Soit être reconverti en lipides.

 

En ce qui concerne le renouvellement des protéines, il est effectué de manière permanente, et ce, grâce à des processus biochimiques dans le cadre duquel de l’énergie est consommée, et la synthèse et le catabolisme protéique sont associés. Pour pouvoir maintenir la masse des protéines musculaires, il est indispensable d’assurer l’équilibre entre ces derniers[10]. Pour ce faire, le suivi d’un certain rythme alimentaire est nécessaire [7].

 

Le métabolisme protéique est régulé par les hormones. Ainsi, les substrats énergétiques ont une action sur différents éléments, notamment la synthèse, le catabolisme, ou même sur les deux. Cette démarche permet essentiellement d’assurer la promotion de l’anabolisme, mais également d’un catabolisme protéique net.

 

Afin de répondre aux besoins en protéines, il est important de disposer d’un apport suffisant en acides aminés essentiels et en azote. L’absorption de protéines est alors exigée, que celles-ci soient d’origine végétale ou animale [8].

 

Les protéines assurent alors plusieurs rôles au niveau de l’organisme [7,8] :

  • Un rôle structurel.
  • Un rôle de transport.
  • Un rôle de messager.

 

Constituées essentiellement d’acides aminés, les protéines représentent environ 10% du poids du corps humain[11]. Dans ce contexte, les acides aminés assurent d’importantes fonctions dans le cadre d’un effort [8]. Lors d’un cycle alanine-glucose, la production d’importante quantité de pyruvate résulte de la grande exploitation de glucose au niveau du muscle. Le cycle est alors schématisé comme suit.

 

 

Graphique 5 : Cycle alanine-glucose assuré par les acides aminés (Mosoni, 2014)

 

Il convient de préciser que le sucre est indispensable pour le muscle actif dans la mesure où celui-ci consomme rapidement le glycogène.

 

Le cycle alanine-glucose est rattaché à un échange de glutamine et d’acides aminés. Cet échange est réalisé entre le muscle et l’intestin[12]. Le muscle capte ainsi les acides aminés ramifiés qui sont libérés par l’intestin. Cette démarche permet de rendre aisé les réactions chimiques, et par conséquent la production d’alanine et de glutamine [7,8].

 

Ensuite, le muscle renvoie la glutamine aux viscères afin que celle-ci puisse assurer le renouvellement des cellules[13] telles que celles entérocytes[14] ou celles du système immunitaire. Ainsi, grâce aux acides aminés ramifiés utilisés par le muscle, il est possible de :

  • Rendre facile la reformation de sucre.
  • Disposer d’un échange de carburant indispensable tant pour les globules blancs que pour l’intestin.

 

En cas de prolongement d’effort, ces réserves sont épuisées. Par conséquent, la consommation d’acides aminés ramifiés se présente comme indispensable avant, durant et après un exercice.

Le métabolisme protéique se présente alors comme suit :

 

 

Graphique 6 : Métabolisme protéique (Cheftel, 1993 ; Mosoni, 2014)

 

 

 

  1. Les compléments alimentaires destinés au sportif

 

La présente partie est consacrée à l’étude des compléments alimentaires qui sont destinés au sportif. Dans ce contexte, la règlementation et la législation par rapport à ce sujet seront présentées. Ensuite, le contrôle et la composition de ces compléments alimentaires seront abordés. Enfin, leurs effets indésirables et efficacité seront discutés.

 

  1. Réglementation / Législation

 

Les compléments alimentaires font l’objet d’un encadrement strict, et ce, que ce soit sur le plan français que sur le plan européen. En effet, trois catégories de règlementation (cf. graphique 7) sont cumulées afin de les régir [9].

 

Textes règlementaires Description
Textes relatifs aux matières premières agricoles Ø  Tous les textes qui encadrent les matières premières agricoles
Textes relatifs aux denrées alimentaires Ø  Obligation de sécurité : hygiène des denrées alimentaires, arômes, additifs, nouveaux ingrédients, contaminants[15], matériaux au contact des aliments

Ø  Obligation d’information : étiquetage, publicité, présentation, contrôle métrologique des préemballages, allégations nutritionnelles et de la santé, définitions éventuelles des recettes

Textes spécifiques aux compléments alimentaires Ø  Définitions

Ø  Sécurité de composition

Ø  Garanties d’usage

Ø  Étiquetage

 

Graphique 7 : Les catégories de textes régissant les compléments alimentaires (Synadiet, 2014)

 

Afin de mieux appréhender la règlementation liée aux compléments alimentaires, il convient de s’intéresser à son texte fondateur au sein de l’Union Européenne, sa transposition sur le plan français, ainsi que les divers textes qui permettent d’avoir plus de précisions, notamment ceux relatifs aux allégations, à l’étiquetage, et aux compléments alimentaires bio.

 

 

 

  • La Directive Cadre des compléments alimentaires

 

C’est la Directive Cadre des compléments alimentaires ou plus précisément la Directive 2002/46/CE du Parlement européen et du Conseil du 10 juin 2002 relative aux compléments alimentaires qui représente le texte fondateur de la règlementation des compléments alimentaires. À partir de la publication de ce texte en 2002, ces derniers bénéficient d’un véritable statut. En premier lieu, cette directive définit les compléments alimentaires sur le plan règlementaire en insistant sur 5 caractéristiques, comme il est schématisé ci-après.

 

 

Graphique 8 : Les 5 caractéristiques qui définissent les compléments alimentaires sur le plan règlementaires (Directive 2002/46/CE)

 

Il est à préciser que lorsque les compléments alimentaires sont commercialisés sous forme de doses (caractéristique n° 5 du graphique 8), la directive détermine également les différentes formes de présentation qui sont autorisées, notamment « les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules et autres formes similaires, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis d’un compte-gouttes et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faibles quantité » [10].

 

En second lieu, la directive identifie deux groupes de substances qui peuvent constituer des compléments alimentaires. Les effets de ces substances peuvent être d’ordre physiologique ou nutritionnel. Ces substances concernent alors d’un côté les nutriments et d’un autre les autres substances.

 

Enfin, la directive donne des indications en ce qui concerne :

  • L’étiquetage des compléments alimentaires.
  • La mise sur le marché des compléments alimentaires au sein de l’Union Européenne.

 

  • La transposition de la Directive Cadre des compléments alimentaires en droit français

 

La directive a fait l’objet d’une transposition en droit français, et ce, à travers le décret n° 2006-352 du 20 mars 2006 relatif aux compléments alimentaires et qui a été modifié par le décret n° 2011-329 du 25 mars 2011. Cette transposition implique le fait que certains éléments relatifs aux compléments alimentaires doivent obligatoirement être notifiés à la Direction Générale de la Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes (DRCCRF), notamment :

  • Leur mise sur le marché.
  • Un étiquetage spécifique.
  • Des listes positives de plantes et d’autres substances utilisables dans le complément alimentaire.
  • Les doses journalières maximales en ce qui concerne les nutriments.

 

  • Les dispositions relatives aux allégations

 

C’est le Règlement CE n° 1924/2006 du Parlement européen et du Conseil qui régit les allégations de santé portées par les compléments alimentaires. Dans ce contexte, ce règlement :

  • Apporte une définition quant à la notion d’allégation de santé.
  • Détermine les différentes catégories d’allégations.
  • Apporte des précisions sur les modalités de demande et d’évaluation des demandes.

 

  • Les dispositions relatives à l’étiquetage

 

En matière d’étiquetage des compléments alimentaires, le Règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil est à prendre en considération. Ce dernier prévoit diverses dispositions telles que :

  • La nécessité de mettre en évidence les allergènes.
  • L’étiquetage des nanomatériaux.
  • La taille minimale de caractères.
  • L’exemption d’étiquetage des supports.
  • L’étiquetage du pays d’origine[16].

 

  • Les dispositions relatives aux compléments alimentaires biologiques

 

Outre les différents textes qui régissent les compléments alimentaires, d’autres directives et règlements spécifiques (cf. graphique 9) permettent d’encadrer les compléments alimentaires biologiques [9].

 

Règlements relatifs aux compléments alimentaires biologiques Description
Règlement CE n° 834/2007 Règlement relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques (et ses annexes)
Règlement CE n° 889/2008 Règlement portant modalités d’application du règlement (CE) n° 834/2007 du Conseil relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques en ce qui concerne la production biologique, l’étiquetage et les contrôles
Règlement CE n° 1235/2008 Règlement portant modalités d’application du règlement (CE) n° 834/2007 du Conseil en ce qui concerne le régime d’importation de produits biologiques en provenance de pays tiers

 

Graphique 9 : Les règlements relatifs aux compléments alimentaires biologiques (Synadiet, 2014)

 

Ainsi, le schéma suivant permet de synthétiser la règlementation qui est appliquée aux compléments alimentaires sur le plan européen.

 

 

Graphique 10 : Schéma synthétique de la règlementation applicable aux compléments alimentaires en Union Européenne (Synadiet, 2014)

 

  1. Contrôle des compléments alimentaires

 

Les compléments alimentaires font l’objet d’un contrôle strict. Par conséquent, divers organismes sont impliqués dans cette démarche. Dans un premier temps, les organismes de contrôle au niveau européen seront présentés ; puis, ceux présents en France.

 

 

 

 

 

  1. Organismes de contrôle

 

  • Au niveau de l’Union Européenne

 

Sur le plan européen, la principale autorité qui est responsable du contrôle des compléments alimentaires est la Commission européenne. Dans ce contexte, deux organismes jouent un rôle substantiel :

  • La Direction Générale de la Santé et de la protection des Consommateurs (DGSanCo).
  • L’autorité européenne de sécurité des Aliments (AESA).

 

Afin d’assurer le contrôle des compléments alimentaires, la Commission européenne réalise différentes actions, notamment :

  • Analyse de la qualité des compléments alimentaires avant de les accepter.
  • Harmonisation des dispositions relatives aux compléments alimentaires.
  • Détermination des critères de pureté des substances constituant les compléments alimentaires.
  • Fixation des quantités minimales et maximales qui sont autorisées.

 

  • Au niveau de la France

 

Dans l’Hexagone, trois institutions, notamment les ministères, sont chargés du contrôle des compléments alimentaires, toutes les autorités compétences attachées à ces ministères étant également concernées :

  • Le ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative.
  • Le ministère de l’économie et de l’industrie.
  • Le ministère de l’agriculture.

 

  • Le ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative

 

Au niveau de ce ministère, deux organismes assurent le contrôle des compléments alimentaires. D’abord, la Direction générale de la santé (DGS) veille à la protection de la population contre les menaces qui peuvent impacter sur sa santé. Pour ce faire, elle assure la gestion des risques sanitaires à travers le contrôle des substances contenus dans les compléments alimentaires.

 

Ensuite, le Conseil supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) s’intéresse essentiellement problèmes sanitaires en émettant des avis, recommandations et rapports sur ces derniers. C’est à partir de ces documents émis par le CSHPF qu’il sera possible de prendre une décision en ce qui concerne la définition d’un texte règlementaire.

 

  • Le ministère de l’économie et de l’industrie

 

Au sein du ministère de l’économie et de l’industrie, c’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui représente l’organisme compétent en matière de contrôle des compléments alimentaires. Ainsi, elle assure trois grands rôles :

  • Le contrôle du respect des règles relatives à la définition, la qualité et la sécurité des compléments alimentaires.
  • La surveillance de la mise en application des règles concernant l’information du consommateur.
  • La régulation des circuits économiques à travers l’application de la politique de la concurrence.

 

En ce sens, deux types de contrôle ont déjà été effectués par l’organisme sur les compléments alimentaires :

  • Un contrôle des compléments alimentaires à base de plantes [11].
  • Un contrôle des compléments alimentaires à visée articulaire [12].

 

Les résultats de ces contrôles sont exposés dans le tableau ci-après.

 

Compléments alimentaires contrôlés Cible Résultats
Compléments alimentaires à base de plantes Ø  134 établissements visités

Ø  471 opérations de contrôle

Ø  65 prélèvements

Ø  4 procès verbaux

Ø  15 mesures de police administrative (dont 1 arrêté préfectoral)

Ø  38 avertissements

Compléments alimentaires à visée articulaire Ø  58 établissements visités

Ø  198 actions de contrôle

Ø  3 procès verbaux

Ø  6 mesures de police administratives

Ø  12 avertissements

 

Graphique 11 : Contrôles réalisés par la DGCCRF sur les compléments alimentaires (DGCCRF, 2017)

 

  • Le ministère de l’agriculture

 

C’est l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) qui assure le contrôle des compléments alimentaires au niveau du ministère de l’agriculture. Il s’agit d’un établissement public qui a une fonction de veille, d’alerte, d’expertise, de recherche, ainsi que d’impulsion de recherche. Son rôle est alors de protéger et d’améliorer :

  • La santé publique.
  • La santé et le bien-être des animaux.
  • La santé des végétaux.
  • La santé de l’environnement.

 

Dans ce contexte, l’AFSSA constitue un organisme de contrôle des compléments alimentaires du fait qu’il évalue les risques et les bénéfices sanitaires et nutritionnels.

 

  1. Composition des compléments alimentaires

 

Comme les compléments alimentaires font l’objet d’une définition légale, cette situation implique également une règlementation au niveau de leur composition. En effet, les compléments alimentaires peuvent être composés de diverses substances, du fait que pour les sportifs, ils sont principalement destinés à développer la masse musculaire du sujet ou de diminuer la masse de graisse. De manière générale, les compléments alimentaires sont composés des éléments suivants [9] :

 

Substances Description
Vitamines Ø  Les vitamines qui interviennent dans les fonctions métaboliques : vitamines B notamment B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9 et B12

Ø  Les vitamines indispensables pour la vitalité et les défenses naturelles : vitamine C

Ø  Les vitamines nécessaires pour la santé visuelle dites liposolubles : vitamine A

Ø  Les vitamines assurant la santé osseuse : vitamine D

Ø  Les vitamines présentant des propriétés anti-oxydantes : vitamine E

Minéraux et oligo-éléments Ø  Le carotène assure le bronzage

Ø  Le chrome régule la glycémie

Ø  Le magnésium lutte contre la fatigue

Ø  Le zinc assure la santé de la peau

Ø  Le calcium assure le renforcement du capital osseux

Substances à but nutritionnel ou physiologique Ø  Substances définies sur le plan chimique comme présentant des propriétés nutritionnelles ou physiologiques, à l’exception des vitamines, des minéraux et des substances ayant de propriétés pharmacologiques

Ø  Exemples : glucosamine, caféine, chitosan ou lycopène

Plantes ou préparations des plantes Ø  Ingrédients composés de végétaux ou isolés à partir de végétaux, à l’exception des plantes ou préparations de plantes aux propriétés pharmacologiques et à usage thérapeutique
Autres ingrédients Ø  Essentiellement des ingrédients d’origine animale non purifiés

Ø  Exemples : cartilage de requin, gelée royale

 

Graphique 12 : Les compositions des compléments alimentaires (Synadiet, 2014)

 

Toutefois, certaines substances ne sont pas autorisées dans le cadre de la fabrication des compléments alimentaires du fait de leurs effets néfastes pour la santé. Ces substances sont publiées dans la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage. Cette liste est mise à jour chaque année et est traduite sous forme de décret dans l’Hexagone. Dans cette section, l’objectif est de prendre connaissance des substances qui sont autorisées dans la composition des compléments alimentaires, ainsi que de celles qui ne le sont pas.

 

  1. Substances autorisées

 

En matière de compléments alimentaires destinés aux sportifs, deux catégories de substances sont autorisées dans leur composition [13] :

  • Les substances favorisant le développement de la masse musculaire.
  • Les substances permettant de réduire la masse grasse.

 

  • Les substances qui favorisent le développement de la masse musculaire

 

Quatre catégories de substances sont identifiées comme permettant d’augmenter la masse musculaire [13] :

  • Les protéines, acides aminés et dérivés.
  • La créatine.
  • Les extraits de plantes.
  • Les minéraux.

 

 

 

  • Les protéines, acides aminés et dérivés

 

Dans cette catégorie, les substances qui favorisent l’augmentation de la masse musculaire des sportifs sont les protéines, les acides aminés à chaine ramifiée, la glutamine, le beta-hydroxy-beta-methylbutyrate (HMB) et l’alpha-cétoisocaproate, la L-Tyrosine, l’Alanine, et l’arginine [13].

 

Les protéines

 

Les protéines représentent l’une des substances qui sont autorisées dans la fabrication des compléments alimentaires destinés aux sportifs. En effet, elles constituent des éléments indispensables pour la fonction et la structure de toutes les cellules du corps de l’Homme. Ce qui justifie leur présence majoritaire dans les muscles squelettiques. Les protéines représentant des compléments alimentaires sont commercialisées sous forme de poudre. Les sportifs peuvent alors en trouver deux types :

  • Les protéines de lactosérum : elles correspondent à la part protéique de la fraction liquide du lait qui a fait l’objet d’une coagulation. Ces protéines sont aussi appelées « whey protein ».
  • Les caséines : il s’agit des deux fractions protéiques principales du lait.

 

Lorsqu’une personne ingère des protéines, le phénomène suivant se produit [13,14] :

 

 

Graphique 13 : Mécanisme d’action des protéines (Labarde, 2015 ; Anses, 2016)

En ce qui concerne l’autorisation des protéines dans les compléments alimentaires, c’est l’European food safety authority ou EFSA qui en est l’origine, à travers la déclaration du fait que les protéines :

  • Permettent d’augmenter la masse musculaire.
  • Participent au maintien de la masse musculaire.

 

Acides aminés à chaine ramifiée

 

Les acides aminés à chaine ramifiée, appelés également « branched-chain amino acids » ou BCAA représentent des éléments importants et indispensables du fait de l’impossibilité de les synthétiser par l’organisme et de la nécessité d’en recourir à travers l’alimentation. Cependant, seuls trois produits sont identifiés comme contenant ces BCAA, notamment la leucine, l’isoleucine et la valine, comme il est schématisé ci-après [13,15].

 

 

Graphique 14 : Les acides aminés à chaine ramifiée dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

La glutamine

 

La glutamine est considérée comme un acide aminé non essentiel. Elle est généralement produite par les muscles squelettiques. En fonction de l’état de santé du sujet, la quantité de glutamine produite peut varier, et lorsqu’elle est insuffisante, un apport alimentaire devient indispensable. La glutamine représente un élément nécessaire dans le cadre des synthèses protéiques.

 

Toutefois, quand cette substance est ingérée, une grande partie est retenue dans l’intestin, le foie ou encore les reins, d’où l’impossibilité d’augmenter de façon significative sa quantité dans les muscles squelettiques [16]. La glutamine se présente comme suit.

 

 

Graphique 15 : La glutamine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

Le beta-hydroxy-beta-méthylbutyrate (HMB) et l’alpha-cétoisocaproate

 

Lorsque la leucine se dégrade, elle produit un métabolite appelé beta-hydroxy-beta-méthylbutyrate, ou HMB. Mais avant ce phénomène, la leucine fait l’objet d’une conversion en alpha-cétoisocaproate, et c’est une partie de ce dernier qui est par la suite métabolisé en beta-hydroxy-beta-méthylbutyrate. Une fois le HMB métabolisé, une synthèse de cholestérol se produit et entraine la formation de 3-hydroxy-3-méthylglutaryl-coenzyme A (HMG-CoA). Le corps se débarrasse du HMB à travers les urines.

 

 

Graphique 16 : Le beta-hydroxy-beta-méthylbutyrate et l’alpha-cétoisocaproate dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

La L-Tyrosine

 

La L-Tyrosine représente un acide alpha-aminé dont la synthétisation est obtenue grâce à la phénylalanine. Bien qu’elle ne soit pas indispensable, la L-Tyrosine est essentielle du fait que [17] :

  • Elle contribue à la synthèse des catécholamines[17].
  • Elle est à l’origine de la mélanine ainsi que des hormones thyroïdiennes.

 

Lorsque la L-Tyrosine est contenue dans les compléments alimentaires, son métabolisme diffère de celui de l’acide alpha-aminé apporté par les aliments courants. Ainsi, la L-Tyrosine permet plutôt d’orienter vers les neuro-amine que de produire des protéines.

 

Le schéma suivant représente la L-Tyrosine, sachant qu’elle peut être constatée dans divers aliments tels que les produits laitiers, les œufs, la viande, le poisson ou encore les noix, le blé, les légumineuses et l’avoine [13].

 

 

Graphique 17 : La L-Tyrosine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

 

L’alanine

 

Deux types d’alanine sont observés : l’alpha-alanine et la beta-alanine [18]. D’abord, l’alpha-alanine représente un acide aminé non indispensable qui fait l’objet d’une synthétisation au niveau des cellules musculaires. Pour ce faire, cette synthétisation peut être réalisée [13] :

  • Soit à partir de l’acide pyruvique compte tenu de l’existence d’acide glutamique suite au processus de transamination.
  • Soit à partir des acides aminés branchés[18].

 

Cependant, c’est plutôt le second type d’alanine, la beta-alanine, qui est utilisé comme compléments alimentaires. Elle fait partie de la famille des acides beta-aminés et est par conséquent un acide aminé dont le groupe amine se positionne en beta par rapport au groupement carboxyle. In vivo, la formation de la beta-alanine résulte de la dégradation de deux éléments : le dihydro-uracile et la carnosine. Elle fait par la suite l’objet d’une métabolisation et devient de l’acide acétique [13,18].

 

L’alanine est considérée comme une substance indispensable pour les sportifs du fait qu’elle assure la réalisation du cycle glucose-alanine entre le muscle[19] et le foie[20]. Trois types de sources alimentaires peuvent contenir l’alanine [13] :

  • Les aliments d’origine animale : la viande, les poissons, les fruits de mer, les œufs, les produits laitiers, et la gélatine.
  • Les aliments d’origine végétale : les noix, les graines, les légumineuses, le blé, et le riz complet.
  • Les aliments d’origine fongique : la levure de bière.

 

 

Graphique 18 : L’alanine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

L’arginine

 

L’arginine est également un acide alpha-aminé qui compte parmi ceux qui sont indispensables. Le processus de synthétisation de l’arginine nécessite une mobilisation importante d’énergie du fait qu’il est effectué à partir de la citruline, substance issue de la glutamine. Cette synthèse se déroule essentiellement au niveau des intestins et des reins. L’arginine assure alors différents rôles tels que [19] :

  • La constitution de protéines.
  • La synthèse du monoxyde d’azote par la NO synthase.
  • La production de la créatine.

 

L’arginine peut être trouvée dans différentes sources alimentaires [13] :

  • Les aliments d’origine animale : la viande, les poissons, les fruits de mer, les produits laitiers, et la gélatine.
  • Les aliments d’origine végétale : les noix, les graines, les légumineuses, le blé et les céréales.

 

 

Graphique 19 : L’arginine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

  • La créatine

 

La créatine se définit comme une molécule endogène ubiquitaire [13]. Elle fait l’objet d’une synthétisation par trois organes dont le rein, le foie et le pancréas. Trois acides aminés sont responsables de cette synthétisation : l’arginine, la méthionine, et la glycine. Grâce au SLC6A8 qui est un transporteur, la créatine est présente dans toutes les cellules et accède au système nerveux central [20]. La créatine se trouve en grande partie dans les muscles squelettiques (95%). Le reste (5%) est localisé dans le cerveau, le foie, les reins et les testicules. L’excrétion de la créatine se fait à travers les urines.

 

En ce qui concerne les besoins quotidiens en créatine pour les sportifs, ils sont de 2 grammes par jour [13]. Pour les assurer, deux cas se présentent :

  • Une partie de la créatine est obtenue par la synthèse endogène.
  • Une autre partie est obtenue par les sources alimentaires telles que la viande et le poisson.

 

La créatine permet de maintenir les taux intracellulaires d’adénosine triphosphate ou ATP dans le muscle squelettique, c’est la raison pour laquelle elle garantit la production d’énergie [13]. Il convient de préciser que le stock d’adénosine triphosphate connait une forte réduction lorsque les muscles se contractent. Pour qu’il puisse se régénérer, la phosphocréatine transmet son groupement de phosphate à l’adénosine diphosphate ou ADP, et c’est la créatine kinase qui assure le relai.

 

 

Graphique 20 : La créatine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

  • Les extraits de plantes

 

Les extraits de plantes sont des substances qui sont proposées dans la composition des compléments alimentaires afin de se substituer aux substances dopantes qui sont interdites. Ces extraits contiennent essentiellement des stérols ou des saponines stéroïdiennes. Il est à préciser que même si les extraits de plantes disposent d’une structure similaire à celle de ces substances dopantes, aucune étude n’a permis de démontrer leur transformation en stéroïdes anabolisants androgènes dans l’organisme.

 

Deux types d’extraits de plantes sont utilisés dans la composition des compléments alimentaires : le tribulus terrestris et les plantes du genre Smilax [13].

 

Le tribulus terrestris

 

Connu également sous le nom de tribule terrestre ou croix de Malte, le tribulus terrestris est une plante annuelle qui fait partie de la famille des Zygophyllaceae [13]. Il s’agit d’une plante qui a la particularité d’être rampante, et qui trouve son origine dans la région méditerranéenne. Sa propagation est alors constatée dans les zones subtropicales.

 

En 2012, l’EFSA inscrit le tribulus terrestris dans son « Compendium of botanicals reported to contain naturally occuring substances of possible concern for human health when used in food and food supplements ». Cette initiative est due au fait que la plante contient des saponines, des alcaloïdes et des flavonoïdes.

 

 

Les plantes du genre Smilax

 

Appelées également salespareilles, les plantes du genre Smilax font partie de la famille des Liliaceae et comptent aux alentours de 350 espèces. Ces plantes sont essentiellement issues des continents asiatique et américain [21]. Trois types de ces plantes possèdent des extraits qui composent les compléments alimentaires [13] :

  • Le Smilax aristolochiifolia Mill.
  • Le Smilax officinalis Kunth.
  • Le Smilax ornata Lem.

 

Ces extraits de plantes comportent en grande partie des éléments tels que les stérols et les saponines stéroïdiennes. Pourtant, bien qu’autorisées dans la fabrication de compléments alimentaires, l’EFSA a inscrit en 2009 le Smilax aristolochiifolia et le Smilax officinalis dans la liste des plantes à risque.

 

  • Les minéraux

 

En matière de composition des compléments alimentaires, deux types de minéraux sont observés : le chrome et le vanadium [13].

 

Le chrome

 

Le chrome correspond à un minéral dont la présentation prend la forme de picolinate de chrome lorsqu’il se trouve dans les compléments alimentaires [13]. Aucune valeur nutritionnelle de référence n’a été proposée en ce qui concerne la consommation de chrome, du fait que l’EFSA n’a relevé aucun effet bénéfique relatif à sa consommation.

 

Toutefois, d’autres chercheurs proposent un apport nutritionnel conseillé en chrome entre 50 et 70 µg par jour [22]. Il est également à préciser que les besoins journaliers en chrome sont quasiment les mêmes pour les sportifs et pour les autres types d’individus. Le chrome est présent dans les aliments tels que le foie, les levures, les épices et le jaune d’œuf.

 

 

Graphique 21 : La picolinate de chrome dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

Le vanadium

 

Le vanadium est un minéral qui se transforme en vanadyle au niveau de l’estomac après ingestion et qui est absorbé de manière faible au niveau du duodénum [13]. La transferrine assure son transport par voie sanguine, et le vanadium connait une accumulation dans les reins en grande partie, ensuite dans les os, le foie et la rate. Son excrétion est réalisée à travers les urines.

 

Le vanadium est surtout présent dans les champignons, les coquillages, ainsi que quelques épices. L’apport journalier nécessaire en vanadium chez le sportif est de 10 à 20 µg [13].

 

  • Les substances qui permettent de réduire la masse grasse

 

Les sportifs sont également à la recherche d’une méthode leur permettant de perdre de la graisse. C’est la raison pour laquelle des compléments alimentaires ont été fabriqués dans le but de favoriser la fonte de la masse grasse.

 

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a ainsi identifié quatre types de substances, notamment la L-carnitine, la choline, la 2-phényléthylamine, et les plantes et substances extraites de plantes [13].

 

  • La L-carnitine

 

La L-carnitine représente le seul isomère qui est en mesure d’avoir une activité biologique [23]. Afin que la caritine, qui est une amine quaternaire, soit présent dans l’organisme, il convient de s’en procurer par l’alimentation. Toutefois, cette substance est pareillement  issue de la lysine qui fait l’objet d’une synthétisation au niveau du foie et des reins [24]. La carnitine se trouve généralement dans les muscles squelettiques et son excrétion est réalisée par voie urinaire.

 

La viande rouge est essentiellement l’aliment qui contient de la carnitine. Après ingestion de 2 grammes de cette substance, elle atteint sa saturation.

 

 

Graphique 22 : La carnitine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

  • La choline

 

La choline est un précurseur des phospholipides et de l’acétylcholine. Dans les cellules, son rôle est à la fois fonctionnel et structural. Elle est obtenue par voie alimentaire ou par synthétisation de manière endogène. La choline compte parmi les donneurs de méthyle et contribue au métabolisme des lipoprotéines [25].

 

Les aliments qui contiennent de la choline sont les œufs, les produits laitiers, le foie, les fruits de mer, les noix, ainsi que la lécithine comme composant des aliments préparés.

 

 

Graphique 23 : La choline dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

  • La 2-phényléthylamine

 

Appelée également beta-phényléthylamine ou PEA, la 2-phényléthylamine est la structure de base d’une famille de composés comprenant des substances hallucinogènes ou psychostimulantes (amphétamines, mescaline) et des neurotransmetteurs endogènes (adrénaline, dopamine, noradrénaline).

 

Elle est produite dans le cerveau des mammifères de façon endogène et à faible quantité. Ce sont les neurones dopaminergiques qui réalisent la décarboxylation de la phénylalanine, et ce phénomène permet par la suite la synthèse de la 2-phényléthylamine [13].

 

Elle est présente dans le cerveau et, avec la dopamine, assure la modulation de la neurotransmission des catécholamines. Les sources alimentaires de la 2-phényléthylamine sont le cacao, le vin rouge, le poisson et certains fromages.

 

 

 

Graphique 24 : La phényléthylamine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

  • Les plantes et substances extraites de plantes

 

C’est l’arrêté du 24 juin 2014 établissant la liste des plantes, autres que les champignons, autorisées dans les compléments alimentaires et les conditions de leur emploi qui déterminent les plantes qui peuvent faire l’objet de la composition des compléments alimentaires en vue de réduire la masse grasse [26].

 

Dans ce contexte, sept plantes sont mentionnées : coleus forskohlii, magnolia officinalis, évodiamine, caféine, théobromine, P-synéphrine, et cétone et framboise. Cette liste a par la suite été ajoutée de deux autres plantes qui sont cissus quadrangularis et garcinia cambogia [13].

 

Cissus quadrangularis

 

C’est une plante qui appartient à la famille des Vitaceae, à caractéristique comestible. Elle est principalement localisée dans les régions à forte chaleur telles que Malaisie, Inde, Java, Sri Lanka ou encore l’Afrique de l’ouest. Cissus quadrangularis est reconnu par le fait qu’il renferme des substances pouvant être assimilées à des stéroïdes anabolisants ainsi que de la vitamine C [27].

 

Garcinia cambogia

 

Garcinia cambogia représente le tamarinier de Malabar. À partir du péricarpe du fruit de ce tamarinier (extraits), il est possible d’obtenir de l’acide de l’acide (-)-hydroxycitrique appelé également HCA[21] (cf. graphique 25). En ce qui concerne son métabolisme, après ingestion, sa distribution s’opère au niveau du plasma et son excrétion par voie urinaire [28].

 

 

Graphique 25 : Acide (-)-hydroxycitrique dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

Coleus forskohlii

 

Appelé également Plectranthus forskohlii Willd ou Plectranthus barbatus, Coleus gorskohlii fait partie de la famille des Lamiaceae. Cette plante trouve son origine en Afrique de l’est et en Inde. Elle a la particularité de produire des diterpènes, et plus précisément de la forskoline [29].

 

Magnolia officinalis

 

Magnolia officinalis est plutôt reconnu pour ces écorces. Cette plante comporte divers actifs tels que [30] :

  • Des lignanes essentiellement : magnolol et honokiol ; et
  • Des alcaloïdes benzyltétrahydoisoquinoléiques en petite quantité : magnocurarine.

 

Afin d’appréhender le métabolisme de magnolia officinalis, il convient de s’intéresser à celui de l’honokiol et du magnolol. D’abord, ces molécules doivent faire l’objet d’une biodisponibilité entre 5 et 17% chez l’Homme. Ce sont les mono-oxygénases à cytochrome P450 qui assure leur métabolisation au niveau hépatique ; leur excrétion est réalisée par voie d’urines.

 

 

Graphique 26 : Magnolia officinalis dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

Évodiamine

 

Issue du fruit d’évodia, l’évodiamine en est un alcaloïde majeur présentant une structure indolopyridoquinazolinique. L’évodia est reconnue pour ses propriétés de soin tant en Chine qu’en Europe (France). Cette situation s’explique par le fait qu’il apporte un important bénéfice d’ordre thérapeutique tout en présentant un faible risque toxique [13].

 

Bien que les études du métabolisme de l’évodiamine ne se soient portées que sur des animaux, notamment le rat, il a été constaté que sa métabolisation entraine à des métabolites hydroxylés et N-déméthylés. Quant à son excrétion, elle peut se faire par voie biliaire et urinaire [13, 31, 32].

 

Graphique 27 : L’évodiamine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

Caféine

 

Appelée également 1,3,7-triméthylxanthine, la caféine fait partie de la famille des méthylxanthines. Elle peut être extraite de nombreuses plantes (plus de 60), notamment le café, le thé, le guarana, la noix de kola ou encore le maté. Même si elle est surtout observée dans le café et le thé, la caféine peut aussi s’obtenir grâce à une synthèse chimique [13].

 

Lorsque le sportif ingère de la caféine, celle-ci est directement absorbée par le tube digestif dans son intégralité. Sa métabolisation est réalisée au niveau du foie grâce au cytochrome P450. C’est d’ailleurs ce cytochrome P450 qui, à travers son isozyme 12, assure la déméthylation de la caféine comme suit [13,33] :

  • Paraxanthine : 1,7-diméthylxanthine, 84% du composé initial.
  • Théobromine : 3,7-diméthylxanthine, 12%.
  • Théophyline : 1,3-diméthylxanthine, 4%.

 

 

Graphique 28 : La caféine et les autres bases xanthiques dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

Théobromine

 

La théobromine est une métylxanthine qui se trouve essentiellement dans le cacao. Toutefois, elle est aussi observée en quantité plus faible dans la graine de guarana, la feuille de thé, la noix de kola, et la feuille de maté [13,34]. La substance ne prend effet qu’après 2 ou 3 heures de son ingestion. Elle est répartie dans tous les fluides de l’organisme, dont la salive, le plasma, et même le lait maternel.

 

Ce sont les isoformes CYP1A2 et CYP2E1 qui métabolisent la théobromine en 3-méthylxanthine et 7-méthylxanthine. Ensuite, la xanthine oxydase métabolise la 7-méthylxanthine en acide 7-méthylurique [13,35].

 

p-synéphrine

 

Il s’agit d’un alcaloïde qui se trouve de façon naturelle dans de nombreuses espèces du genre Citrus tels que l’orange amère et le Citrus x aurantium. L’absorption de la p-synéphrine est faible au niveau du système digestif. Sa métabolisation se présente comme suit.

 

 

Graphique 29 : Métabolisation de la p-synéphrine (Anses, 2016)

 

La p-hydroxyphénylglycol est présentée sous formes libres[22] et peut être détectée dans les urines.

 

 

Graphique 30 : (-)-R-p-synéphrine dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

Cétone de framboise

 

La cétone de framboise compte parmi les principaux composés aromatiques de la framboise. La cétone de framboise contenue dans les compléments alimentaires est en grande quantité et est issue d’une synthèse chimique. Son absorption par voie orale est rapide. Lorsqu’elle est excrétée par les urines, elle se présente sous forme sulfo- ou glucuronoconjuguée [13,36].

 

 

Graphique 31 : Cétone de framboise dans les compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

  1. Substances interdites

 

Il existe des substances qui ne sont pas autorisées dans la composition des compléments alimentaires. Elles se présentent sous trois formes : les substances qui permettent d’augmenter la masse musculaire, les substances qui permettent à la fois d’augmenter la masse musculaire et de réduire la masse grasse, et les substances qui favorisent la réduction de la masse grasse [13].

Il convient de préciser que même si ces substances font l’objet d’une interdiction, elles ont encore été constatées dans certains compléments alimentaires. Ces derniers sont généralement disponibles sur Internet, or, leurs effets sont néfastes pour les sportifs.

 

  • Les substances qui visent à augmenter la masse musculaire

 

Les principales substances qui font l’objet d’une interdiction dans les compléments alimentaires sont les stéroïdes anabolisants ou prohormones. En effet, lorsqu’ils sont ingérés, ils se transforment en dérivés de la testostérone [37]. Ces stéroïdes anabolisants se définissent comme toute substance, qu’elle soit hormonale ou non, présentant les mêmes caractéristiques chimiques ou pharmacologiques à la testostérone.

 

Les stéroïdes anabolisants incluent l’androstènedione et l’androstènediol, et excluent les estrogènes, les progestatifs et les corticostéroïdes. Il est à souligner que la déhydroépiandrostérone ou DHEA, bien que faisant partie des substances dopantes, ne représente pas une substance interdite dans les compléments alimentaires [13]

 

Les stéroïdes anabolisants androgènes se présentent sous diverses formes et utilisations : par voie orale, par voie intramusculaire, ou encore par voie transcutanée. La synthétisation des hormones androgènes endogènes se réalise à partir du cholestérol. Ce sont les glandes surrénales qui sécrètent la déhydroépiandrostérone. Cette dernière fait par la suite l’objet d’une conversion en plusieurs hormones, notamment l’androstènedione et l’androstènediol. Ceux-ci sont à leur tour convertis en testostérone, estrogènes ou dihydrotestostérone ou DHT. Leur excrétion s’effectue par voie urinaire [38].

 

 

Graphique 32 : Testostérone et dérivés (Anses, 2016)

  • La substance qui vise à la fois à augmenter la masse musculaire et à réduire la masse grasse

 

La substance qui permet à la fois d’augmenter la masse musculaire et de diminuer la masse grasse est le clenbutérol qui est schématisé ci-après.

 

 

Graphique 33 : Clenbutérol (Anses, 2016)

 

Il constitue un agoniste des récepteurs beta-adrénergiques qui est essentiellement recouru dans le cadre d’un traitement bronchodilatateur à usage vétérinaire. Pourtant, certains sportifs s’en servent du fait de ses propriétés anabolisantes et lipolytiques. Le clenbutérol est ainsi inscrit sur la liste des substances dopantes de l’Agence mondiale antidopage [13].

 

L’excrétion de la substance se réalise par voie urinaire et par voie rénale sous forme inchangée.

 

  • Les substances qui visent à réduire la masse grasse

 

Quatre substances sont identifiées comme pouvant permettre la réduction de la masse grasse chez le sportif, et sont interdites dans la composition des compléments alimentaires, notamment le groupe éphédrine, pseudoéphédrine et phénylpropanolamine, la sibutramine, les 1,3-diméthylamylamine, et les 2,4-dinitrophénol.

 

  • Éphédrine, pseudoéphédrine et phénylpropanolamine

 

La pseudoéphédrine et la phényldropanolamine sont des dérives de l’éphédrine. Ensembles, ils constituent des alcaloïdes issus des plantes du genre Ephedra, dont principalement Ephedra sinica Stapf ou Ma Huang [39]. Ces substances ont la même structure que les amphétamines et font l’objet d’une interdiction dans la composition des compléments alimentaires. Pourtant, certains sportifs y recourent encore lors de la pratique de la musculation. De plus, la pseudoéphédrine et la pényldropanolamine permettent la décongestion des voies aériennes supérieures.

 

L’absorption entière de l’éphédrine s’effectue au niveau du tractus gastro-intestinal. Environ deux à quatre heures après son ingestion, un pic de concentration sérique est atteint. Il a été constaté que lorsque l’éphédrine se présente en molécule pure, son absorption est plus rapide que lorsqu’elle est extraite d’une plante [13].

 

L’éphédrine et ses dérivés ont la possibilité de traverser la barrière hémato-encéphalique et leur excrétion se fait par voie urinaires sous forme inchangée au bout de 24 heures. Le reste des substances fait l’objet d’une métabolisation en acide benzoïque et ses dérivés, en noréphédrine, et en 1,2-dihydroxypropylbenzène. Il convient également de préciser que l’éphédrine a la possibilité de traverser le placenta et d’être excrétée dans le lait maternel, tout comme la pseudoéphédrine [40].

 

 

Graphique 34 : L’éphédrine et ses dérivés (Anses, 2016)

 

  • Sibutramine

 

Avant 2010, la sibutramine représentait un médicament permettant de traiter l’obésité et le surpoids. À cette date, son autorisation de mise sur le marché a été suspendue compte tenu de la mise en évidence d’un risque de complications cardiovasculaires que présente la substance, à l’issue d’une étude.

 

Cependant, il existe des compléments alimentaires qui contiennent encore de la sibutramine et qui sont mis en vente sans que celle-ci apparaisse sur l’étiquetage [13]. Une fois la substance ingérée, elle est immédiatement absorbée et transformée au niveau du foie par le cytochrome CYP3A4 et le CYP2B6 en deux métabolites actifs. L’excrétion de ces derniers se fait par voie urinaire.

 

 

Graphique 35 : Sibutramine (Anses, 2016)

 

  • 1,3-diméthylamylamine

 

Connue également sous l’appellation méthylhexanamine ou DMAA, la 1,3-diméthylamylamine est un stimulant qui présente la même structure moléculaire que le tuaminoheptane[23], comme le présente le schéma suivant.

 

 

Graphique 36 : Le tuaminoheptane et la 1,3-diméthylamylamine (Anses, 2016)

 

La 1,3-diméthylamylamine est inscrite dans la liste des substances dopantes de l’AMA. Cette substance permettait notamment de décongestionner la muqueuse nasale. Lorsqu’elle est incorporée dans les compléments alimentaires, elle assure une stimulation anorexigène. La DMAA est excrétée par voie urinaire sous forme inchangée [13].

 

  • 2,4-dinitrophénol

 

Le 2,4-dinitrophénol ou 2,4-DNP est une substance qui, depuis les années 30, servait de conservateur, de teinture, d’herbicide, ou d’explosif. En 1938, la substance a fait l’objet d’une interdiction compte tenu de l’apparition de cas d’effets indésirables suite à son utilisation (cataracte et décès) [41].Sa métabolisation en 2-amino-4-nitrophénol est rapide et son excrétion s’effectue par voie urinaire.

 

 

Graphique 37 : 2,4-dinitrophénol (Anses, 2016)

 

  1. Effets indésirables des compléments alimentaires

 

Les compléments alimentaires présentent des effets indésirables, et ce, même s’ils sont uniquement composés de substances autorisées. Ces effets indésirables sont également observés, tant au niveau des compléments alimentaires destinés à augmenter la masse musculaire que ceux permettant de réduire la masse grasse.

 

Les effets indésirables les plus préoccupantes sont alors catégorisés en six : les effets cardiovasculaires, les effets neuropsychiatriques, les effets hépatiques, les effets rénaux, les effets cutanés, et les autres effets [13]. Afin de mieux appréhender ces effets, il convient d’analyser les substances qui composent les compléments alimentaires.

 

  • Les effets cardiovasculaires

 

Huit substances contenues dans les compléments alimentaires ont été identifiées comme présentant des effets cardiovasculaires chez les sportifs : la caféine, la DMAA, les alcaloïdes d’éphédras, les stéroïdes anabolisants androgènes, la 2,4-DNP, l’évodiamine, le clenbutérol, et la sibutramine [13].

 

  • La caféine

 

Seule ou associée à d’autres substances sympathomimétiques, la prise de caféine présente un risque cardiovasculaire pour le sportif.

 

 

 

La caféine seule

 

La caféine étant une substance aux propriétés adrénergiques, elle peut favoriser les effets des autres stimulants à travers l’augmentation des niveaux d’adénosine monophosphate cyclique ou AMPc. La caféine peut alors entrainer chez le sujet des symptômes tels que les tremblements, l’agitation ou encore l’arythmie.

 

Pour le cas des sportifs, la consommation de la caféine peut augmenter le risque d’hyperthermie, car les processus de thermorégulation sont altérés lorsque l’exercice physique est pratiqué à la chaleur [13]. De ce fait, un stockage thermique est induit par deux phénomènes : la production endogène de chaleur qui augmente et la thermolyse qui est altérée.

 

La caféine associée à d’autres substances sympathomimétiques

Lorsque la caféine est associée à d’autres substances sympathomimétiques, elle peut également entrainer des effets indésirables. Les cas soulevés sont présentés dans le tableau ci-après.

 

Association Risques
Caféine – éphédrine Accident vasculaire cérébral
Caféine – DMAA Hémorragie cérébrale
Caféine – p-synéphrine Accident cardiovasculaire
Caféine – éphrédine / p-synéphrine / DMAA / cenbutérol / sibutramine Tachycardie

 

Graphique 38 : Risques liés à l’association de la caféine avec d’autres substances sympathomimétiques (Anses, 2016)

 

  • La 1,3-diméthylamylamine ou DMAA

 

La DMAA, tout comme l’éphédrine, a une action stimulante. La consommation de cette substance présente ainsi des effets cardiovasculaires. Les symptômes observés sont notamment les arythmies, les infarctus du myocarde, et les cardiomyopathies [42]. Compte tenu de ses propriétés stimulantes, la DMAA est arythmogène.

 

L’exercice physique pouvant également entrainer une arythmie, celle-ci est augmentée lors de la consommation de cette substance. De plus, elle peut également augmenter le risque d’hyperthermie d’effort, car son effet thermogénique entraine la thermogenèse liée à l’exercice [13,42].

 

  • Les alcaloïdes d’éphrédas

 

Les effets indésirables des alcaloïdes d’éphrédas sont essentiellement hypertenseurs. Toutefois, ces substances entrainent aussi un risque de vasoconstriction, de vasospasmes coronariens (généralement chez les sportifs), des infarctus du myocarde (chez les jeunes en bonne santé), des aryhtmies (chez les femmes enceintes), des palpitations, des tachycardies, des accidents ischémiques transitoires, des accidents vasculaires cérébraux, et des hémorragies cérébrales pouvant entrainer une mort subite [13,40].

 

  • Les stéroïdes anabolisants androgènes

 

L’impact de ces substances sur le système cardiovasculaire est probable. En effet, une augmentation des concentrations sanguines dans le cholestérol est constatée lorsque la testostérone est administrée par voie intramusculaire. Ce phénomène s’explique par le fait que l’expression du gène codant la 3-hydroxy-3-méthyl-glutaryl-coenzyme A ou HMG-CoA[24] est augmentée, et cette dernière augmente par la suite les concentrations de cholestérol LDL [13].

 

Les stéroïdes anabolisants androgènes peuvent alors provoquer les effets indésirables suivants : les coronaropathies, l’hypertrophie du ventricule gauche, les cardiomyopathies, la mort subite, l’athérosclérose, l’athérothrombose, l’homocystéinémie, et les événements thromboemoliques [13,43].

 

  • Le 2,4-dinitrophénol ou 2,4-DNP

 

La toxicité du 2,4-dinitrophénol augmente le rique de thermogenèse du fait que les cellules ne sont plus en mesure de produire de l’adénosine triphosphate (ATP). En effet, cette substance découple la phosphorylation oxydative mitochondriale, et le gradient électrochimique de protons est annulé. Par la suite, l’ATP synthétase ne peut plus fonctionner. Lorsque le 2,4-DNP présente une toxicité aigue, les manifestations suivantes peuvent se présenter : l’hyperthermie, l’hypersudation, la tachycardie, l’arrêt cardiaque, et l’hyperkaliémie[25].

 

Par ailleurs, depuis 2001, le nombre de décès dus à la consommation du 2,4-DNP a augmenté. En ce qui concerne les données relatives à ces décès, elles sont présentées ci-dessous [41] :

  • La plus faible dose mortelle : 300 mg par jour pendant 6 semaines.
  • La plus faible dose mortelle en prise aigue : 2,3 g.
  • Le délai moyen entre la prise et le décès : 14 heures.

 

  • L’évodiamine

 

L’évodiamine a la particularité de pouvoir rendre actif le récepteur de la capsaïcine. Par conséquent, ses actions sont inotropes, chronotropes, et vasodilatatrices [13].

 

  • Le clenbutérol

 

Le clenbutérol est une substance ayant une action sympathomimétique. Ainsi, les effets indésirables liés à sa consommation sont les hypokaliémies, les palpitations, les tachycardies, les ischémies myocardiques, l’agitation, et l’anxiété [13].

 

  • La sibutramine

 

Tout comme le clenbutérol, les effets indésirables de la sibutramine sont issus de son action sympathomimétique. La consommation de la substance est déconseillée aux personnes présentant des antécédents cardiovasculaires de fait de sa capacité à augmenter la pression artérielle et la fréquence cardiaque [13].

 

  • Les effets neuropsychiatriques

 

Certaines substances qui peuvent constituer la composition des compléments alimentaires présentent des effets neuropsychiatriques. Il s’agit notamment des stimulants de type amphétaminique, la caféine, les stéroïdes anabolisants androgènes, la PEA, la beta-alanine, et le 2,4-DNP [13].

 

  • Les stimulants de type amphétaminique

 

Lorsque le sportif arrive à une certaine dose ou durée de consommation de stimulants de type amphétaminique, ces derniers présentent un risque de neurotoxicité. Chez une personne atteinte de la schizophrénie, la prise de ces substances provoque de la nervosité, de l’agitation, de la paranoïa aigue, des hallucinations.

Une étude réalisée chez des espèces animales (rongeurs et primates non humains) a permis de mettre en évidence le fait que les stimulants de type amphétaminique, consommés régulièrement, entrainent une baisse des concentrations de dopamine ainsi que de ses métabolites au niveau du striatum [13,44]. Pour un sportif, les stimulants peuvent entrainer une dépendance et causer des convulsions.

 

  • La caféine

 

Comme les cibles biochimiques de la caféine sont nombreuses dans le système nerveux central[26], sa consommation peut alors entrainer des perturbations au niveau psycho-comportemental. Ces perturbations peuvent alors être de l’anxiété, de la nervosité, de l’irritabilité, des hallucinations, ou des crises de panique.

 

Lorsque la personne se trouve dans une situation stressante, elle peut être sujette à des phénomènes de tension psychique et d’anxiété dès lors qu’elle a consommé 300 à 400 mg de caféine [13].

 

  • Les stéroïdes anabolisants androgènes

 

Des tests ont permis de mettre en évidence le fait que la consommation de stéroïdes anabolisants androgènes entraine chez le sujet une réduction de la mémoire visuelle [45]. Plus la dose consommée est élevée, plus cette réduction est forte. En effet, lorsque les stéroïdes anabolisants androgènes sont consommés à forte dose, ils présentent un risque de neurotoxicité dont les symptômes sont les suivants : irritabilité, agressivité, et tendances suicidaires [13].

 

  • La 2-phényléthylamine ou PEA

 

Dans un premier temps, il a été observé que la PEA endogène est impliquée dans différents troubles neuropsychiatriques : certains comportements agressifs, la maladie de Parkinson, et la schizophrénie. Dans un second temps, la consommation de la substance par des toxicomanes entraine les effets indésirables suivants : tachycardie, anxiété, nausées et vomissements [13].

 

 

 

  • La beta-alanine

 

Un effet indésirable lié à la consommation de beta-alanine a été relevé. Il s’agit notamment des paresthésies. Toutefois, ces symptômes n’apparaissent qu’après la prise de doses égales ou supérieures à 8 grammes par jour. Afin de faire disparaitre ces effets, il convient de réduire les doses ou de recourir à des formes retard [13].

  • Le 2,4-DNP

 

En termes d’effets neuropsychiatriques, des troubles de comportements ont été observés suite à la prise de 2,4-DNP. Ces troubles concernent les convulsions et les névrites périphériques [13].

 

  • Les effets hépatiques

 

Les substances contenues dans les compléments alimentaires qui présentent des risques d’effets hépatiques sont Garcinia cambogia, le groupe protéines, acides aminés et créatine, la DMAA, les stéroïdes anabolisants androgènes, et la sibutramine [13].

 

  • Garcinia cambogia

 

Compte tenu de la présence d’acide hydroxycitrique dans la plante Garcinia cambogia, cette dernière présente une certaine toxicité pouvant entrainer des inflammations ainsi qu’une hépatite [13].

 

  • Les protéines, les acides aminés et la créatine

 

Deux effets indésirables ont été observés suite à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs contenant des protéines, des acides aminés, et de la créatine, comme il est exposé ci-dessous [13] :

  • Hépatite : le symptôme est apparu trois mois après avoir commencé à consommer un complément alimentaire destiné à développer la masse musculaire contenant les substances suivantes : la créatine, les acides aminés, et la L-carnitine avec des protéines de lactosérum.
  • Ictère : le symptôme est observé environ huit mois après la consommation de créatine, et environ un mois après la consommation de protéines de lactosérum[27].
  • La DMAA

 

Une étude a mis en évidence le fait que consommer de la DMAA peut entrainer chez le sportif la survenue d’hépatite compte tenu de la toxicité de la substance. Afin de réduire et éliminer ces effets indésirables, il est nécessaire d’arrêter la prise de la substance, ou dans certaines circonstances, procéder à une transplantation hépatique [13].

 

  • Les stéroïdes anabolisants androgènes

 

Les effets indésirables liés à la prise de stéroïdes anabolisants androgènes se rapportent à l’hépatotoxicité. Les symptômes sont alors les carcinomes hépatocellulaires et les adénomes hépatiques [13].

 

  • La sibutramine

 

À l’issue de la consommation de la sibutramine, seul un cas d’hépatotoxicité a été relevé. En effet, le sujet a fait état d’une fibrose hépatique quatorze jours après avoir débuté un traitement par la substance concernée. Les études ont pu mettre en évidence la cause toxique de la biopsie hépatique [13].

 

  • Les effets rénaux

 

Les substances composant les compléments alimentaires qui présentent des effets rénaux sont essentiellement la créatine, Garcinia cambogia, et le 2,4-DNP [13].

 

  • La créatine

 

La prise de créatine entraine une augmentation de créatinine sérique. Par conséquent, un sportif étant amené à consommer la substance est exposé à divers risques de symptômes tels que des nausées et vomissements, une douleur des flancs, une déshydratation, une douleur abdominale, une néphrite interstitielle [13].

 

Ainsi, la consommation de la créatine impacte les reins car la substance est connue pour ses capacités à aggraver les pathologies rénales [46].

 

  • Garcinia cambogia

 

Un sujet qui consommait 500 mg par jour d’acide hydroxycitrique cinq jours par semaine a présenté les symptômes suivants au bout d’un an : nausées et vomissements, et douleurs abdominales, augmentation de la tension, augmentation de la créatininémie ; soit de la néphropathie [13].

 

  • Le 2,4-DNP

 

Les effets indésirables d’ordre rénal identifiés à l’issue de la prise du 2,4-DNP sont les nécroses tubulaires [13].

 

  • Les effets cutanés

 

Les composants des compléments alimentaires qui présentent des effets cutanés sont la sibutramine, la théobromine, et le 2,4-DNP [13].

 

  • La sibutramine

 

Les effets cutanés qui ont été identifiés à l’issue de la consommation de la sibutramine chez les sujets concernés sont les urticaires, les éruptions cutanées modérées, et les pétéchies. Le fait d’avoir pris la substance à raison de 10 mg par jour durant trois mois a entrainé chez un sujet une vasularité nécrosante. Le rétablissement est rapide à l’arrêt de la sibutramine mais les symptômes reprennent à partir du moment où elle est consommée à nouveau [13].

 

  • La théobromine

 

Une étude a permis de mettre en évidence le fait que consommer de la théobromine entraine chez le sujet une éruption à type d’érythème polymorphe. Ce symptôme apparait environ une dizaine de jours depuis la prise de la substance [47].

 

 

 

 

  • Le 2,4-DNP

 

À la suite de la consommation du 2,4-DNP, les effets cutanés suivants ont été observés : dermatites exfoliatives sévères, angio-œdèmes, et urticaires [13].

 

  • Les autres effets

 

La créatine et les stéroïdes anabolisants androgènes présentent d’autres effets indésirables chez le sportif, qu’il convient d’aborder ci-après [13].

 

  • La créatine

 

Divers sont les autres effets indésirables qui sont induits par la consommation de la créatine chez les sportifs. D’abord, lors d’une activité physique, la substance peut entrainer une augmentation de la charge osmotique intracellulaire, ce qui provoque la survenue de crampes musculaires. D’autant plus que ce phénomène est accentué lorsque le sujet fait état d’une déshydratation [13,48].

 

Ensuite, une hypothèse a été émise sur le fait que la consommation de la créatine de manière chronique peut donner lieu à la création de deux substances toxiques, notamment la méthylamine et le formaldéhyde, lorsque dans le cadre de son entrainement le sportif fait état d’une diminution de l’excrétion rénale. Celle-ci a par la suite été confirmée à l’issue de l’analyse des urines de sportifs sains avant et après la prise de la créatine [49].

 

Enfin, un cas de crise d’asthme a été constaté chez un sportif une demi-heure après un important effort physique et une prise de créatine. Il convient de préciser que le sujet en question présentait déjà un antécédent d’asthme allergique. Pour ce cas unique observé, le patient faisait également état d’une éruption cutanée couvrant toutes les parties de son corps, ainsi que d’une acidose métabolique. Les traitements mis en place n’ayant donné aucun succès, le sujet a  subi une mort cérébrale suite à un asthme allergique mortel [50].

 

  • Les stéroïdes anabolisants androgènes

 

Les autres effets indésirables provoqués par la prise de stéroïdes anabolisants androgènes sont également nombreux. En effet, ces substances sont à l’origine des acnés diffuses essentiellement sur la poitrine et le dos. La fermeture de manière prématurée des cartilages de conjugaison compte tenu de l’activité des ostéoblastes qui augmentent constitue aussi un effet indésirable causé par les stéroïdes anabolisants androgènes [51].

 

Par ailleurs, les effets indésirables des stéroïdes anabolisants androgènes varient en fonction du sexe du sujet [13] :

  • Chez le genre masculin : gynécomastie, infertilité, hypertrophie des gonades, hypertrophie bénigne de la prostate, et cancer de la prostate.
  • Chez le genre féminin : masculinisation, aménorrhée, et hirsutisme.

 

Ainsi, le tableau suivant permet de synthétiser tous les effets indésirables présentés par les différents composants des compléments alimentaires.

 

Substances Effets cardiovascu-laires Effets neuropsychia-triques Effets hépatiques Effets rénaux Effets cutanés Autres effets
Caféine Tremblements

Agitation

Arythmie

Hyperthermie

AVC

Hémorragie cérébrale

Tachycardie

Anxiété

Nervosité

Irritabilité

Hallucinations

Crise de panique

Tension psychique

       
DMAA Aryhtmie

Infarctus du myocarde

Cardiomyopathie

Hyperthermie d’effort

  Hépatite      
Alcaloïdes d’éphrédas Vasoconstriction

Vasospasmes coronariens

Infarctus du myocarde

Arythmie

Palpitations

Tachycardie

Accidents ischémiques transitoires

AVC

Hémorragie cérébrale

Mort subite

         
Stéroïdes anabolisants androgènes Coronaropathies

Hypertrophie du ventricule gauche

Cardiomyopathie

Mort subite

Athérosclérose

Athérothrombose

Homocystéinémie

Événements tromboemoliques

Réduction de la mémoire visuelle

Irritabilité

Agressivité

Tendances suicidaires

Carcinomes hépatocellulaires

Adénomes hépatiques

    Acnés diffuses

Fermeture prématurée des cartilages de conjugaison

Gynécomastie

Infertilité

Hypertrophie des gonades

Hypertrophie bénigne de la prostate

Cancer de la prostate

Masculinisation

Aménorrhée

Hirsutisme

2,4-DNP Hyperthermie

Hypersudation

Tachycardie

Arrêt cardiaque

Hyperkaliémie

Convulsions

Névrites périphériques

  Nécroses tubulaires Dermatites exfoliatives sévères

Angio-œdèmes

Urticaires

 
Évodiamine Actions inotropes, chronotropes, vasodilatatrices          
Clenbutérol Hypokaliémie

Palpitations

Tachycardie

Ischémie myocardique

Agitation

Anxiété

         
Sibutramine Augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque   Fibrose hépatique   Érythème polymorphe  
Stimulants de type amphétaminique   Nervosité

Agitation

Paranoïa aigue

Hallucinations

Dépendance

Convulsions

       
PEA   Comportements agressifs

Maladie de Parkinson

Schizophrénie

Tachycardie

Anxiété

Nausées et vomissements

       
Beta-alanine   Paresthésies        
Garcinia cambogia     Inflammations

Hépatite

Nausées et vomissements

Douleur abdominale

Augmentation de la tension

Augmentation de la créatininémie

Néphropathie

   
Protéines, acides aminés, créatine     Hépatite

Ictère

     
Créatine       Nausées et vomissements

Douleur de flancs

Déshydratation

Douleur abdominale

Néphrite interstitielle

  Crampes musculaires

Formation de méthylamine

Formation de formaldéhyde

Diminution de l’excrétion rénale

Crise d’asthme

 

Graphique 39 : Effets indésirables des compléments alimentaires (Anses, 2016)

 

  1. Efficacité des compléments alimentaires

 

Les sportifs décident de consommer des compléments alimentaires afin de répondre à des besoins précis, notamment l’augmentation de la masse musculaire, ou la diminution de la masse grasse, ou les deux à la fois. En effet, pour atteindre les résultats attendus plus rapidement, certains sportifs ont tendance à chercher un produit miracle. Il convient toutefois de porter une attention particulière sur la réelle efficacité des compléments alimentaires.

 

  • Les bases de la nutrition pour les sportifs

 

Les sportifs ont la particularité de faire appel à un important effort physique. C’est la raison pour laquelle l’équilibre alimentaire leur est indispensable. Lors d’une activité physique, le corps est amené à produire de l’énergie, et les récupérations deviennent nécessaires. Bien que les bases de la nutrition d’une personne pratiquant du sport soient similaires à celles de l’alimentation classique, elles doivent être adaptées à ses besoins, notamment sur l’aspect énergétique [52].

 

Les ajustements nécessaires sont alors les suivants [53] :

  • Une augmentation des apports en vitamines et minéraux, car lors d’une activité physique, la perte de ces éléments est assez importante (zinc, fer, magnésium, et vitamines).
  • Une modification des apports en protéines et glucides : les apports en protéines doivent être plus élevés dans le cadre d’une activité courte et intense sur le plan musculaire, de même pour les apports en glucides lors d’un sport d’endurance.

 

L’AFFSA suggère pour un sportif les apports nutritionnels conseillés (ANC) suivants : environ 30% de lipides, environ 50% de glucides, et environ 15% de protéines.

 

  • Le rôle des compléments alimentaires pour les sportifs

 

Pour les sportifs, les compléments alimentaires ont plusieurs objectifs [52] :

  • Réduire la masse grasse.
  • Augmenter la masse musculaire.
  • Combler les déficits.
  • Améliorer les performances sportives.

 

Ainsi, les compléments ne doivent être sollicités que lorsqu’une insuffisance ou déficience nutritionnelle est constatée. Ils ne sont pas adaptés aux personnes en bonne santé nutritionnelle.

 

  • Discussion sur l’efficacité des compléments alimentaires chez les sportifs

 

Chaque année, l’Agence mondiale antidopage (AMA) réalise un répertoire et une classification des compléments alimentaires[28] en prenant comme critères leurs impacts sur la performance sportive et sur la santé. Par la même occasion, à partir de l’année 2004, une liste des substances interdites et autorisées et des doses adaptées pour celles autorisées est dressée.

 

Par conséquent, les points suivants sont relevés [52] :

  • Il existe des compléments alimentaires qui présentent une efficacité en matière de performance sportive, en d’autres termes qui répondent aux besoins du sportif, et qui sont autorisés du fait de l’absence d’effets néfastes importants[29] sur la santé.
  • Certains compléments alimentaires sont reconnus pour leur efficacité en matière de performance sportive, mais ne sont pas autorisés compte tenu de leurs impacts sur la santé.
  • L’efficacité de certains compléments alimentaires n’est pas encore reconnue compte tenu de l’insuffisance, voire de l’absence d’études démontrant cette efficacité, mais sont toutefois autorisées compte tenu des propriétés de leurs composants.

Dans tous les cas, les sportifs peuvent être amenés à recourir aux compléments alimentaires afin de satisfaire certains besoins énergétiques non remplis par l’alimentation classique. Cependant, l’efficacité de ces produits dépend de la qualité même de leurs composants et de la dose, de la fréquence et de leur mode d’utilisation par le sportif.

 

Il est également important de se référer à l’avis de l’AMA en ce qui concerne les substances autorisées et interdites. Un complément alimentaire efficace doit à la fois permettre de combler les besoins en performance sportive et écarter les risques pour la santé du consommateur.

 

 

 

 

  • Enquête (via Google form)

 

Cette dernière partie de la thèse est consacrée à la présentation d’une enquête réalisée auprès des personnes pratiquant la musculation. Elle vise ainsi à étudier la consommation de compléments alimentaires chez ce genre de population. En effet, de plus en plus de personnes rejoignent les salles de musculation dans le but d’améliorer leur apparence et de contrôler leur image à travers le culte du corps.

 

Dans un premier temps, l’enquête qui a été réalisée fera l’objet d’une présentation. Dans un second temps, les résultats de cette enquête seront exposés. Enfin, une interprétation de ces résultats sera réalisée dans le but d’appréhender le comportement des sportifs de la musculation vis-à-vis des compléments alimentaires.

 

  1. Présentation

 

Dans le cadre de la présentation de l’enquête, les éléments suivants sont abordés : l’objectif de l’enquête, la population étudiée, l’outil utilisé pour la collecte d’informations, et la démarche entreprise en matière de traitement des informations.

 

  • Objectif de l’enquête

 

L’enquête menée auprès de sportifs qui pratiquent la musculation a pour objectif d’étudier le comportement alimentaire de ces derniers pour ensuite le mettre en relation avec la consommation éventuelle de compléments alimentaires. En effet, de plus en plus de personnes qui souhaitent se muscler associent la consommation de compléments alimentaires à l’atteinte de leurs objectifs de musculation.

 

Il est alors important d’appréhender dans quelle mesure ces sportifs amateurs décident de prendre des compléments alimentaires, et pour quelles raisons ils ne sont pas incités à en consommer. C’est à travers la présente étude que les réponses pourront être obtenues.

 

  • Population étudiée

 

L’enquête se porte uniquement sur les sportifs amateurs, et non ceux professionnels, qui pratiquent de la musculation soit à leur domicile, soit dans des salles de musculation. Ce choix se justifie par le fait qu’à la différence des sportifs professionnels, les sportifs amateurs ne considèrent pas l’activité sportive comme une profession. Par conséquent, ils ont la possibilité d’évoluer suivant leur propre rythme et définissent eux-mêmes leurs objectifs (temps, niveau de masse musculaire…) et les moyens mis en œuvre pour leur atteinte.

 

En ce qui concerne le choix de la cible de l’enquête, les critères suivants ont été définis :

  • Uniquement les sportifs amateurs qui pratiquent de la musculation (en salle ou à domicile).
  • Aucune restriction en ce qui concerne le genre.
  • Aucune restriction en ce qui concerne l’âge.
  • Aucune restriction en ce qui concerne la taille.
  • Aucune restriction en ce qui concerne le poids.

 

Ces critères ont été définis de sorte d’avoir la plus grande vision possible sur les habitudes comportementales des sportifs amateur en matière de musculation et de prise de compléments alimentaires. Pour atteindre la cible, la démarche suivante a été entreprise :

  • Contact des sportifs dans les salles de musculation.
  • Contact des personnes qui réalisent des achats de matériels de musculation en vue de les utiliser à domicile.
  • Contact des personnes qui réalisent des achats de compléments alimentaires en vue de les consommer dans le but de se muscler.

 

  • Outil utilisé

 

La collecte d’informations auprès des sportifs amateurs qui pratiquent la musculation requiert le déploiement d’un outil : le questionnaire en ligne (via Google form). Ce dernier se définit comme « une suite de questions standardisées destinées à normaliser et à faciliter le recueil de témoignages » [54].

 

Le choix de cet outil s’explique par les raisons suivantes :

  • Le répondant est seul à répondre aux questions posées et se sent plus à l’aise.
  • Le questionnaire permet un travail à plus grande échelle, ce qui convient aux critères de choix de la cible. Le nombre des participants n’est alors pas limité.
  • L’interviewer n’a aucune possibilité d’influencer sur la personne enquêtée qui peut répondre sincèrement et librement aux questions.
  • Le répondant peut répondre aux questions suivant son propre rythme.

 

Toutefois, le questionnaire présente également des limites qui sont présentées ci-dessous :

  • Il ne permet de relancer le participant ou de reformuler son point de vue.
  • Il n’accorde pas la possibilité d’approfondir les réponses ou même de les compléter.

Dans le cadre de l’enquête, les questions proposées aux participants prennent deux formes :

  • Les questions ouvertes qui permettent aux répondants de répondre librement.
  • Les questions fermées qui permettent de choisir une réponse entre celles qui sont déjà proposées.

 

Le questionnaire est articulé autour de quatre grands thèmes qui sont :

  • Les renseignements généraux.
  • L’activité sportive.
  • Les habitudes alimentaires.
  • Les compléments alimentaires.

 

  • Renseignements généraux

 

L’objectif est de collecter des informations générales sur la situation du sportif : son genre (masculin ou féminin), sa tranche d’âge, sa taille, son poids, et les éventuels traitements médicaux suivis.

 

  • Activité sportive

 

Dans cette partie, il convient de s’intéresser à la pratique sportive du participant, plus précisément sa pratique de la musculation. Les éléments à étudier sont alors la fréquence et la durée de l’activité de musculation.

 

  • Habitudes alimentaires

 

Il s’agit d’appréhender le comportement alimentaire du sportif. Les points abordés sont alors l’existence d’une modification alimentaire en vue d’un effort physique, l’éventuel régime alimentaire suivi, et un sondage sur la connaissance de la consommation journalière de protéines.

 

  • Compléments alimentaires

 

Ce dernier thème vise à connaitre le niveau de consommation de compléments alimentaires par le sportif : s’il en prend et les raisons qui l’empêchent d’en consommer le cas échéant.

 

Un modèle du questionnaire est présenté à l’annexe 1.

 

  • Traitement des informations

 

Une fois les résultats de l’enquête obtenus, la prochaine étape consiste à les traiter. Dans un premier temps, une analyse par thème et par sujet des réponses sera effectuée. Cette technique a pour but de mettre en évidence le comportement de la cible vis-à-vis de chaque thème abordé.

 

Ensuite, une analyse croisée sera réalisée. Ainsi, des sujets seront mis en lien pour deux thèmes différents. Cette pratique permettra d’analyser le comportement des sportifs étudiés et leur situation vis-à-vis des compléments alimentaires.

 

  1. Résultats

 

Dans le cadre de la présentation des résultats, une présentation par thème sera effectuée en premier lieu. Ensuite, les résultats de l’analyse croisée seront mis en exergue. Le questionnaire a ainsi été envoyé à 159 sportifs pratiquant la musculation. Lors de la collecte des réponses, il a été observé que 150 d’entre eux ont répondu correctement aux questions posées.

 

  • Présentation des résultats par thème

 

Il convient de rappeler que quatre thèmes sont abordés dans l’enquête relative au comportement alimentaire des sportifs qui souhaitent se muscler vis-à-vis des compléments alimentaires :

  • Les renseignements généraux.
  • L’activité sportive.
  • Les habitudes alimentaires.
  • Les compléments alimentaires.

 

  • Renseignements généraux

 

Les données qui concernent les renseignements généraux sont le genre, l’âge, la taille et le poids des sportifs. L’éventualité d’un traitement médical particulier suivi est également abordée.

Le genre des sportifs étudiés

 

Parmi les participants qui ont répondu au questionnaire, 74% sont des hommes et 26% des femmes, comme il est présenté ci-dessous.

 

 

Graphique 40 : Part d’hommes et de femmes parmi les sportifs enquêtés (Enquête)

 

L’âge des sportifs étudiés

 

En ce qui concerne la moyenne d’âge des sportifs étudiés, il est compris dans l’intervalle de 26 et 39 ans. La répartition des sportifs en matière d’âge n’est pas assez dispersée, car la majorité a moins de 18 ans (24%), et la minorité plus de 56 ans (17%). Le graphique ci-dessous présente ces résultats.

 

 

Graphique 41 : Tranches d’âge des sportifs enquêtés (Enquête)

Le graphique suivant permet de répartir les participants de l’enquête suivant leur tranche d’âge et leur genre.

 

 

Graphique 42 : Répartition de la tranche d’âge des sportifs en fonction de leur genre (Enquête)

 

La taille des sportifs enquêtés

 

Les sportifs qui ont fait l’objet de l’enquête ont une taille moyenne de 172 centimètres. La taille moyenne des femmes est de 166 centimètre et celle des hommes est de 178 centimètres. Le tableau ci-dessous présente alors les différents détails liés à la taille des participants.

 

Données Hommes Femmes
Taille moyenne générale 172 cm
Taille moyenne 178 cm 166 cm
Taille la plus petite 160 cm 157 cm
Taille la plus grande 192 cm 179 cm

 

Graphique 43 : Données relatives à la taille des sportifs enquêtés (Enquête)

 

 

 

 

Le poids des sportifs enquêtés

 

En matière de poids, les sportifs ayant fait l’objet de l’enquête présentent les données suivantes.

 

Données Hommes Femmes
Poids moyen général 91 kg
Poids moyen 92 kg 83 kg
Poids le plus léger 76 kg 62 kg
Poids le plus lourd 103 kg 79 kg

 

Graphique 44 : Données relatives au poids des sportifs enquêtés (Enquête)

 

Le suivi d’un traitement médical particulier

 

La majorité des participants de l’enquête ne suivent aucun traitement médical particulier. Cependant, trois d’entre eux ont déclaré le contraire (2%), comme l’indique le graphique ci-après.

 

 

Graphique 45 : Existence d’un traitement médical particulier suivi par les participants (Enquête)

 

 

 

Le traitement médical particulier suivi

 

Comme mentionné ci-dessus, trois sportifs du genre masculin suivent un traitement médical particulier tout en ayant une activité de musculation. Ces traitements sont alors les suivants :

  • Un traitement pour l’asthme.
  • Un traitement pour le diabète.
  • Un traitement pour la sinusite.

 

  • Activité sportive

 

L’analyse de l’activité sportive des participants a pour objectif de prendre connaissance de la fréquence et de la durée de la pratique de la musculation par ces derniers.

 

La fréquence de pratique de la musculation (en salle ou à domicile)

 

Pour la majorité des sportifs (61%), la pratique de la musculation se fait de manière hebdomadaire, soit entre 1 à 6 fois par semaine. 30% des répondants affirment pratiquer cette activité suivant un rythme mensuel (3 fois par mois tout au plus), et 9% déclarent faire régulièrement de la musculation (tous les jours). Le graphique qui suit étaye ces constats.

 

 

Graphique 46 : Fréquence de la pratique de la musculation par les sportifs enquêtés (Enquête)

 

Pour les sportifs qui suivent un traitement médical particulier, la fréquence de la pratique de la musculation est mensuelle.

Le graphique suivant permet également d’observer la répartition de la fréquence de la musculation entre les hommes et les femmes.

 

 

Graphique 47 : Répartition de la fréquence de musculation suivant le genre (Enquête)

 

La durée d’une séance de musculation

 

Pour une grande partie des réponses des sportifs (35%), la durée d’une séance de musculation correspond à durée de 30 minutes à une heure. 25% des sportifs pratiquent une séance de musculation durant une heure à  deux heures. 21% estiment que leur séance dure moins de 30 minutes. 19% exercent l’activité durant plus de deux heures. Le graphique ci-dessous est ainsi obtenu.

 

 

Graphique 48 : Durée d’une séance de musculation pour les sportifs enquêtés (Enquête)

 

L’enquête réalisée démontre également que la tendance est similaire tant pour les hommes que pour les femmes en matière de durée d’une séance de musculation.

 

  • Habitudes alimentaires

 

Le thème « habitudes alimentaires » a été abordé dans le questionnaire en vue de d’appréhender le comportement des sportifs en matière d’alimentation dans le cadre de la pratique de la musculation, et donc de la sollicitation de l’effort physique. Les points sur lesquels le thème s’intéresse sont alors les suivants :

  • La modification de l’alimentation en vue d’un effort physique.
  • Le suivi d’un régime alimentaire particulier.
  • Le type de régime suivi.
  • La connaissance du sportif en matière de consommation journalière de protéines

 

La modification de l’alimentation en vue d’un effort physique

 

Dans la majorité des cas, les sportifs modifient toujours (40%) ou souvent (37%) leur alimentation en vue d’un effort physique, comme il est présenté ci-après.

 

 

Graphique 49 : Modification de l’alimentation par les sportifs enquêtés en vue d’un effort physique (Enquête)

 

 

 

Le suivi d’un régime alimentaire particulier

 

Concernant du suivi d’un régime alimentaire particulier dans le cadre de la pratique de la musculation, 73% des participants affirment en suivre tandis que 27% déclarent n’en suivre aucun. Le graphique suivant le démontre.

 

 

Graphique 50 : Suivi d’un régime alimentaire particulier par les sportifs enquêtés (Enquête)

 

Le type de régime alimentaire suivi

 

Parmi les 106 sportifs amateurs (73%) qui suivent un régime alimentaire particulier, 64% suivent un régime hypercalorique en vue d’une construction de masse musculaire. 23% suivent un régime hypocalorique afin de perdre de la masse grasse. 13% suivent un régime de maintien calorique en vue d’un entretien ou d’un équilibre de l’organisme (cf. graphique 51).

 

 

Graphique 51 : Types de régime alimentaire suivi par les sportifs enquêtés (Enquête)

La connaissance en matière de consommation journalière de protéines

 

Lors de l’enquête, il a été relevé que 90% des sportifs enquêtés connaissent bien leur consommation journalière de protéines, tandis que 10% l’ignorent (cf. graphique 52).

 

 

Graphique 52 : Connaissance de la consommation journalière de protéines par les sportifs étudiés (Enquête)

 

  • Compléments alimentaires

 

Ce thème qui est central pour le travail, a deux objectifs :

  • Connaitre la part de sportifs qui consomment des compléments alimentaires dans le cadre de leur pratique sportive.
  • Identifier les raisons qui découragent ceux qui n’en consomment pas.

 

La consommation de compléments alimentaires par les sportifs étudiés

 

Parmi les sportifs amateurs qui ont accepté de répondre au questionnaire en ligne, 73% admettent consommer ou avoir déjà consommé des compléments alimentaires dans le cadre de leur pratique sportive. Les 27% restants n’ont donc pas encore pris ce genre de produits même s’ils pratiquent de la musculation. Le graphique qui suit permet d’appuyer ces déclarations.

 

 

 

Graphique 53 : Consommation de compléments alimentaires par les sportifs enquêtés (Enquête)

 

Les raisons qui découragent les sportifs dans la consommation de compléments alimentaires

 

Les 27% des sportifs étudiés n’ayant pas consommé de compléments alimentaires dans le cadre de la pratique de la musculation ont avancé les arguments suivants à titre de justification de leur décision (cf. graphique 54) :

  • 40% ne sont pas convaincus quant à l’efficacité des compléments alimentaires.
  • 31% déclarent se méfier de ces produits.
  • 21% s’abstiennent d’en consommer du fait de leur méconnaissance.
  • 8% font par d’autres raisons qui sont d’ordre médical.

 

 

Graphique 54 : Raisons liées à la non consommation des compléments alimentaires par les sportifs enquêtés (Enquête)

  • Présentation des résultats de l’analyse croisée

 

La présente analyse croisée vise à étudier le comportement des sportifs par rapport aux compléments alimentaires. Dans ce contexte, les autres thèmes seront rapprochés à celui des compléments alimentaires.

 

  • Les compléments alimentaires et les renseignements généraux

 

Parmi les 106 sportifs amateurs qui consomment des compléments alimentaires, 90% sont représentés par des hommes et 10% par des femmes. En matière de tranches d’âge, toutes sont concernées par cette consommation. Cependant, les plus jeunes (moins de 25 ans) sont plus nombreux (69%) à prendre des compléments alimentaires que les autres tranches d’âge.

 

  • Les compléments alimentaires et l’activité sportive

 

Les sportifs qui sont amenés à consommer des compléments alimentaires sont en grande partie ceux qui pratiquent de la musculation plus régulièrement, c’est-à-dire de manière journalière ou hebdomadaire (63%). En matière de durée de séance, même si elle ne dure que 30 minutes, les sportifs concernés sont amenés à consommer des compléments alimentaires.

 

  • Les compléments alimentaires et les habitudes alimentaires

 

Dans le cadre de l’enquête qui a été menée auprès des sportifs amateurs pratiquant la musculation, il a été constaté que ce sont ceux qui suivent un régime alimentaire particulier qui sont amenés à consommer des compléments alimentaires.

 

  1. Interprétation

 

Tout comme lors de la présentation des résultats, l’interprétation sera réalisée en fonction des thèmes abordés dans le questionnaire. L’accent sera cependant mis sur les compléments alimentaires.

 

 

 

  • Par rapport aux renseignements généraux

 

Au niveau du genre, ce sont surtout les hommes qui ont tendance à vouloir se muscler (74%) par rapport aux femmes (26%). Cependant, il est constaté que l’apparence physique est tant importante pour les hommes et les femmes, car l’enquête a permis d’identifier qu’il existe à la fois des sportifs et des sportives qui pratiquent la musculation.

 

En matière d’âge, les sportifs étudiés ont un âge moyen de 27 ans, soit dans la tranche d’âge entre 26 et 39 ans. Toutefois, l’âge ne représente pas un frein pour les personnes qui pratiquent la musculation, étant donné qu’à chaque tranche d’âge proposée dans le questionnaire, des sportifs ont été identifiés.

 

Pour les hommes, la majorité d’entre eux ont moins de 18 ans (18%) tandis que les femmes qui pratiquent de la musculation sont plus nombreuses entre 18 et 25 ans (8%). Les hommes sont moins nombreux entre 26 et 39 ans (12%) et aucune femme ne pratique la musculation à partir de 55 ans. Ces résultats mettent en évidence le fait que pour les hommes, l’âge ne représente aucun frein lorsqu’il s’agit de se muscler. Cependant, arrivées à un certain âge, les femmes arrêtent d’en pratiquer, et plus elles avancent dans le temps, moins elles pratiquent cette activité physique.

 

La taille ne représente aucun frein en matière de pratique de la musculation. Toutefois, la plus petite taille observée chez les femmes est de 157 centimètres, et chez les hommes de 160 centimètres. De même pour le poids dont la moyenne générale est de 91 kilogrammes.

 

La pratique de la musculation est tout à fait possible même si le sportif fait l’objet d’un traitement médical particulier comme l’enquête réalisée le démontre. Les traitements médicaux suivis par les participants qui sont tous du genre masculin sont destinés à soigner l’asthme, le diabète et la sinusite. Bien qu’il soit possible pour ces sportifs de réaliser de la musculation tout en suivant un traitement médical, une attention particulière doit se porter en ce qui concerne le rythme et l’intensité des efforts physiques réalisés, mais également l’alimentation, comme il sera mis en évidence par la suite.

 

  • Par rapport à l’activité sportive

 

Bien que les sportifs qui ont fait l’objet de l’enquête ne puissent pas être considérés comme des professionnels, certains d’entre eux (9%) pratiquent la musculation de façon régulière tous les jours. Toutefois, de manière générale, les sportifs amateurs (61%) consacrent au moins une fois par semaine à la musculation. Pour certains participants, un rythme mensuel est largement suffisant (30%).

Dans le cadre du suivi d’un traitement médical, la pratique de la musculation semble limitée. En effet, les trois cas mettent en évidence le fait qu’une fréquence mensuelle de la pratique est adoptée par ces sportifs sujets à l’asthme, au diabète, et à la sinusite.

 

Pour les hommes, la pratique de la musculation est essentiellement hebdomadaire (70%), puis mensuel (18%). Pour les femmes, le rythme mensuel est favorisé. Il est observé que lorsqu’il s’agit de sportifs amateurs, rares sont ceux qui réalisent l’activité de manière journalière, et ils sont tous des hommes.

 

En moyenne, la durée d’une séance de musculation dure 30 minutes à une heure pour un sportif amateur. Dans le cadre de l’enquête, différents profils ont été identifiés :

  • Les sportifs qui pratiquent la musculation de manière régulière (journalier) mais qui se limitent à une durée minimale de séance (moins de 30 minutes).
  • Les sportifs qui pratiquent la musculation de manière régulière (journalier) mais dont la durée de la séance varie entre 30 minutes et 1 heure.
  • Les sportifs qui pratiquent la musculation chaque jour mais garde un rythme constant et moyen en ce qui concerne la durée de la séance (1 heure à 2 heures).
  • Les sportifs qui pratiquent la musculation chaque jour et qui dépassent les deux heures pour une séance.
  • Les sportifs qui font de la musculation à un rythme hebdomadaire et dont la durée d’une séance ne dépasse pas les 30 minutes.
  • Les sportifs qui font de la musculation à un rythme hebdomadaire et dont la durée d’une séance est de 30 minutes à 1 heure.
  • Les sportifs qui font de la musculation chaque semaine et dont la durée de la séance est entre 1 heure et 2 heures.
  • Les sportifs qui font de la musculation de façon hebdomadaire et dont la durée de la séance dépasse les 2 heures.
  • Les sportifs qui ne pratiquent que rarement la musculation (rythme mensuel) et qui, en même temps, limitent la durée d’une séance à moins de 30 minutes.
  • Les sportifs qui ne pratiquent que rarement la musculation (rythme mensuel) et qui, en même temps, limitent la durée d’une séance de 30 minutes à une heure.
  • Les sportifs qui suivent un rythme mensuel de musculation et dont la séance dure entre 1 heure et 2 heures.
  • Les sportifs qui font de la musculation chaque mois et dont la durée d’une séance excède les 2 heures.

 

Le tableau suivant expose ces différents profils.

 

  Durée d’une séance
Pratique de la musculation Moins de 30 minutes 30 minutes à une heure 1 heure à 2 heures Plus de 2 heures
Journalière (tous les jours) Sportifs A1 Sportifs A2 Sportifs A3 Sportifs A4
Hebdomadaires (plusieurs fois par semaine) Sportifs B1 Sportifs B2 Sportifs B3 Sportifs B4
Mensuelle (moins de 4 fois par mois) Sportifs C1 Sportifs C2 Sportifs C3 Sportifs C4

 

Graphique 55 : Profils des sportifs en fonction de leur rythme dans la pratique de la musculation (Enquête)

 

  • Par rapport aux habitudes alimentaires

 

L’alimentation joue un rôle important dans la pratique d’une activité physique, notamment lors d’un effort physique dont l’objectif est la musculation. L’enquête qui a été réalisée le démontre précisément. Pour 77% des sportifs étudiés, l’alimentation est modifiée dès lors qu’un effort physique est entrepris. Et c’est souvent le cas, s’il ne l’est pas toujours. Il existe toutefois une minorité de sportifs qui ne modifient leur alimentation que parfois (20%) voire jamais (3%).

 

De plus, nombreux des sportifs amateurs étudiés ont admis suivre un régime alimentaire particulier (73%). Cette habitude se justifie notamment par le fait qu’ils sont conscients de la nécessité d’adapter leur alimentation à leur activité physique (musculation). Ces sportifs sont essentiellement ceux qui présentent les profils suivants :

  • Sportifs A1, A2, A3 et A4.
  • Sportifs B2, B3 et B4.
  • Sportifs C3 et C4.

 

Les types de régime alimentaire suivi par les sportifs concernés (106 sportifs soit 73%) ont pour principal objectif d’augmenter la masse musculaire (64%), ce qui est dans la logique d’une musculation. Ce type de régime est surtout favorisé par les hommes que les femmes. Ensuite, le type de régime adopté est aussi celui hypocalorique afin de permettre une réduction de la masse grasse (23%). Ce sont surtout les sportives qui optent pour le régime hypocalorique. Enfin, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, 13% des participants favorisent le régime de maintien calorique.

 

Cette situation met en évidence le fait que les sportifs, en plus d’être conscients de la nécessité d’adapter le régime alimentaire à l’intensité et au rythme de l’activité physique, ont des objectifs précis en matière de musculation et dans le choix du type de régime adopté.

 

Aussi, une grande majorité des participants de l’enquête (90%) admettent connaitre leur consommation journalière de protéines, la prise de ce dernier étant adapté lors de la pratique de la musculation. Pourtant, cette consommation doit être adaptée au cas de chacun, d’où la nécessité de connaitre la quantité devant être consommée par jour.

 

Ainsi, même les sportifs qui ne suivent pas forcément un régime alimentaire particulier et qui ne modifient pas leur alimentation en vue d’un effort physique ont connaissance de leur consommation journalière de protéines.

 

  • Par rapport aux compléments alimentaires

 

Les sportifs amateurs qui ont fait l’objet de la présente étude, en vue d’une musculation, consomment des compléments alimentaires dans la majorité des cas (73%). Le reste affirme ne jamais avoir pris ce genre de produits. Les résultats de l’enquête ont également permis de relever que ces sportifs qui prennent des compléments alimentaires sont les mêmes que ceux qui suivent un régime alimentaire particulier.

 

Ainsi, pour ces sportifs, la prise de compléments alimentaires et le suivi d’un régime alimentaire particulier leur accordent la possibilité d’atteindre rapidement et plus efficacement leurs objectifs en matière de culte du corps.

 

Au niveau des sportifs qui ont choisi de ne pas se lancer dans la consommation de compléments alimentaires, les avis sont partagés. La principale raison qui préoccupe ces derniers est l’incertitude et le manque de conviction quant à l’efficacité de ces produits. En effet, ce sujet fait l’objet de nombreux débats, d’où l’installation des doutes. Ensuite, ces sportifs sont méfiants vis-à-vis des compléments alimentaires, notamment en ce qui concerne les effets néfastes qu’ils peuvent présenter pour la santé. Suivant cette même logique, certains sportifs préfèrent ne pas en consommer et s’en méfient du fait qu’ils ne savent pas réellement de quoi il s’agit et comment l’utiliser.

 

Enfin, pour des raisons médicales (compte tenu du suivi de traitements médicaux), certains sportifs ne sont pas autorisés à consommer des compléments alimentaires. En effet, certaines substances qui composent ces produits peuvent être incompatibles avec les traitements médicaux suivis, d’où la nécessité de les éviter en cours de traitement.

 

Les hommes sont plus incités à consommer des compléments alimentaires par rapport aux femmes qui pratiquent de la musculation. Les sportifs amateurs qui ont moins de 25 ans favorisent la prise de ces produits par rapport aux autres. Cette situation peut se justifier par le fait qu’ils sont au début de leur expérience en matière de musculation et souhaitent obtenir un résultat plus rapidement.

L’enquête réalisée à permis de mettre en évidence le fait que plus la pratique de la musculation est régulière et importante, plus le sportif est amené à consommer des compléments alimentaires. Cette habitude vise non seulement à atteindre les objectifs fixés en termes de culte du corps, mais également à combler les éventuelles carences induites par l’effort physique réalisé.

 

La consommation de compléments alimentaires peut être associée à un régime alimentaire particulier en fonction du cas et des objectifs du sportif. Elle est également adaptée à l’effort physique qu’il réalise.

 

 

 

Conclusion

 

Pour conclure, les compléments alimentaires sont des produits qui sont réellement utilisés par les sportifs qui souhaitent cultiver leur corps et leur apparence. Ils sont surtout reconnus pour leur capacité à réaliser plusieurs actions :

  • Réduire la masse grasse.
  • Augmenter la masse musculaire.
  • Maintenir ou entretenir l’organisme.

 

Ainsi, les compléments alimentaires sont surtout favorisés lors d’une activité physique telle que la pratique de la musculation. D’ailleurs, il a été admis qu’ils permettent de combler un besoin non satisfait par l’alimentation classique, et les besoins énergétiques augmentent en fonction de l’intensité de l’effort physique réalisé par le sportif.

 

Pourtant, les compléments alimentaires ne sont pas inoffensifs et présentent de nombreux risques pour la santé. C’est la raison pour laquelle l’Agence mondiale antidopage publie chaque année une liste des substances autorisées et interdites dans les compléments alimentaires. Ainsi, il convient en premier lieu de se référer à cette liste lors du choix des compléments alimentaires à consommer.

 

Cependant, cette seule initiative n’est pas suffisante, encore faut-il prendre en compte la situation et les antécédents de santé du sportif. De plus, la vente des compléments alimentaires se fait plus librement sur Internet que sur le marché, et il est tout à fait possible de se procurer une substance interdite sans s’en apercevoir. Les industries n’indiquent pas forcément tous les composants des compléments alimentaires, et surtout pas ceux non autorisés, sur l’étiquette.

 

Face à toutes ces contraintes, quelle démarche les consommateurs doivent-ils adopter afin d’acheter un complément alimentaire efficace qui ne présente aucun risque et dont toutes les substances le composant sont autorisées ?

 

 

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[52] Binet M.M.J.L. et Ardaillou R. Dopage et compléments alimentaires. Bull Acad Natle Méd. Volume 188. N° 6 ; 2004. 895-901.

[53] Klepping J., Boggio V., Penaranda T., Guilland J.C. et al. Évaluation de l’adaptation nutritionnelle spontanée des sportifs à l’effort. Comparaison des rations d’une population et d’une population contrôle de non-sportifs. Science & Sports. Volume 3. N° 1 ; 1988. 1-15.

[54] De Singly F. Le questionnaire – 4e édition. Paris : Armand Colin. 2016.

 

 

Annexes

 

Annexe 1 : Questionnaire utilisé dans le cadre de l’enquête

 

 

 

[1] Biceps, deltoïde.

[2] Cœur.

[3] Ou fibre musculaire striée squelettique.

[4] 150 fibres par faisceau.

[5] Glucides, lipides et protides.

[6] Glucides, lipides et protéines.

[7] ATP + Pi.

[8] Il s’agit des produits terminaux.

[9] ADP + phosphocréatine -> ATP + créatine.

[10] Entre la synthèse et le catabolisme protéique.

[11] Poids sec d’un adulte.

[12] Plus précisément le territoire splanchnique.

[13] Surtout les cellules nécessitant un renouvellement rapide.

[14] Cellules qui constituent la barrière intestinale.

[15] Dont les résidus de produits phytosanitaires.

[16] Dans certains cas.

[17] Notamment l’adrénaline, la noradrénaline, la dopamine, et la L-DOPA.

[18] Notamment la valine, la leucine, et l’isoleucine.

[19] Le muscle représente le siège de la dépense énergétique.

[20] Le foie représente le siège du stockage du glucose.

[21] Ou acide 2S, 3S-hydroxycitrique.

[22] Glucuruno- ou sulfo-conjuguées.

[23] Il s’agit d’un sympathomimétique.

[24] Il s’agit de l’enzyme qui assure la synthèse de cholestérol.

[25] Elle est due à rétention potassique au niveau rénal par la substance.

[26] Exemples : les récepteurs GABA et les récepteurs à l’adénosine A1 et A2a.

[27] Chez le même sujet.

[28] Du décongestionnant aux stéroïdes anabolisants.

[29] Des points de vigilance sont toutefois présents en fonction de chaque substance.

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